Réunion des Chrétiens d'Orient avec l'Église romaine sous le Pape Eugène IV.

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Message  Louis Ven 02 Jan 2015, 4:35 pm


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Réunion des Chrétiens d'Orient avec l'Église romaine sous le Pape Eugène IV. Livre_10
(Extraits)

Sagesse des saints et sagesse des hérétiques.
Commencement de la guerre des Hussites sous le commandement de Ziska. Cruautés effroyables de ces sectaires divisés en calixtins, taborites, orbites, adamites ou picards. Mort de Ziska. Secte des orphelins.
Négligence et mauvais exemple des archevêques de Prague.
Martin V et Eugène IV travaillent à ramener les Hussites. Le cardinal Julien les invite au concile de Bâle.
Arrivée des députés hussites ou bohémiens à Bâle.  
Conférences des Bohémiens avec les commissaires du concile. Les calixtins se réduisent à quatre articles, de discipline plus que de croyance. Les députés s'en retournent en Bohême.
Ambassade du concile à Prague. Nouvelles conférences avec les Bohémiens. Conclusion d'un concordat .
Conduite équivoque de Roquesane, élu à l'archevêché de Prague. Le concile lui refuse sa confirmation.
Mort de l'empereur Sigismond. Les Hongrois se divisent entre deux rois.
Sbinko, évêque de Cracovie. Son amitié et sa sévérité pour Jagellon, roi de Pologne.
État de la Bohême après la mort de l'empereur Albert II, et sous l'administration de Georges Podiébrad.
Légation d'Ænéas Sylvius en Bohême pour ramener les Hussites. Tableau qu'il en fait.
Saint Jean de Capistran vient y travailler également, et avec grand succès.
Élection d’Eugène IV. Ses commencements.
Vie de sainte Françoise, dame romaine. Ses vertus, ses miracles, ses révélations sur l'enfer, le purgatoire et le paradis. Elle fonde la congrégation des Oblates.
Conduite séditieuse des neveux de Martin V.
Commencements un peu étranges du concile de Bâle, qui informe lui-même le Pape Eugène IV du petit nombre de prélats qui s'y trouvent.
Informé, par le député même du concile, du petit nombre de prélats, et pour faciliter la réunion des Grecs, Eugène IV déclare le concile de Bâle dissous et en convoque un autre à Bologne.
Les quatorze prélats de Bâle, parmi lesquels une demi-douzaine d'évêques, blâment hautement la résolution d'Eugène, se déclarent eux-mêmes concile œcuménique et supérieur au Pape, écrivent contre celui-ci de toutes parts, le somment de venir au concile, et s'emparent même du gouvernement de l'Église.
Le Pape Eugène IV envoie des nonces pour prévenir la rupture.
Les prélats de Bâle, alors au nombre de trente, repoussent grossièrement les offres de conciliation  du Pape, et par les arguments les plus pitoyables.
Les prélats de Bâle commencent des procédures contre le Pape.
Le Pape Eugène IV fait de nouvelles tentatives pour prévenir la rupture. Les prélats de Bâle y répondent par des procédés toujours plus violents.
Réconciliation telle quelle entre le Pape et les prélats de Bâle, qui font d'étranges raisonnements pour prouver la supériorité du concile sur le Pape.
Négociations avec les Grecs pour la réunion.
Le concile de Bâle, avec quelques règlements utiles, en fait plusieurs d'intempestifs, d'indigestes, pour contrarier le Pape.
Négociations souvent contradictoires de Bâle et de Rome avec les Grecs. Ceux-ci, avec la plupart des évêques de Bâle, se rangent du côté du Pape, qui transfère le concile à Ferrare.
Le conciliabule de Bâle, où il ne restait presque plus d'évêques, se livre à des excès plus énormes les uns que les autres, jusqu'à déposer Eugène IV et à faire un antipape.
Analogie entre la fête des Fous et le concile de Bâle.
L'empereur Jean Paléologue, le patriarche de Constantinople et un bon nombre de prélats grecs se mettent en route pour venir au concile de Ferrare, qui s'ouvre au jour indiqué.
Vertus épiscopales du bienheureux Nicolas Albergati, président du concile.
Vertus et travaux apostoliques de saint Laurent Justinien, évêque de Venise.
Arrivée du Pape Eugène IV à Ferrare et au concile.
Arrivée de l'empereur Jean Paléologue, du patriarche Joseph et des autres prélats grecs.
Session d’ouverture commune aux Latins et aux Grecs.
Conférence particulière sur le purgatoire, où l’on se trouve d’accord.
Première et seconde session, etc. Les Latins cherchent à entamer la question du Filioque; le Grec Marc d'Éphèse cherche à l'esquiver par des questions préjudicielles.
Dans la session sixième et les suivantes, les Latins, notamment André, archevêque de Colosse, traitent à fond et admirablement bien la question du Filioque et de la procession du Saint-Esprit.
Le continuateur de Fleury altère les faits pour déprécier les Latins, tandis que le célèbre Bessarion, archevêque de Nicée, les admire.
Dans les sessions dix, onze et douze, les orateurs latins, surtout le cardinal Julien Césarini, traitent la question du Saint-Esprit et réfutent les objections des Grecs avec un génie aussi merveilleux qu'il est peu connu.
Arrivée des ambassadeurs du duc de Bourgogne. Prodigieuse présence d'esprit avec laquelle le cardinal Julien répond à un très-long discours de Marc d'Éphèse.
Les Grecs se découragent, parce que, suivant Bessarion, ils ne s'étaient pas attendus à tant de science et d'esprit de la part des Latins.
Le Concile transféré à Florence à cause de la peste.
De la session dix-huit à la vingt-troisième, Jean de Monténégro, provincial des Dominicains, prouve très-doctement par les Pères grecs, particulièrement saint Épiphane, que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils. Les Grecs, quoique convaincus d'avoir falsifié un passage de saint Basile, finissent néanmoins par se réjouir de voir que les Latins ne disaient pas deux causes du Fils et du Saint-Esprit, mais une seule, le Père.  
Isidore, métropolitain de Russie, est le premier à conseiller la réunion avec les Latins. Il est appuyé par Bessarion, métropolitain de Nicée.  
Les Grecs, ne pouvant s'accorder entre eux, prient le Pape de leur indiquer lui-même les moyens d'opérer la réunion. Il leur en propose quatre auxquels ils ne trouvent rien à dire : cependant ils lui en demandent encore un autre.
Bessarion fait un discours mémorable en faveur de la réunion. Georges Scholarius en fait plusieurs dans le même sens, où il fait un grand éloge de la science des Latins et un fort petit de celle des Grecs.
Les esprits se rapprochent, les doutes s'éclaircissent. Les métropolitains de Russie, de Nicée, de Lacédémone, de Mitylène, se déclarent formellement pour la réunion. Les autres s'y joignent, à l'exception de quatre. La formule proposée par les Grecs est approuvée par le Pape. On s'embrasse de part et d'autre.
Mort du patriarche Joseph, après avoir écrit son acte de réunion avec l'Église romaine.
Conférences sur les autres articles et sur la rédaction de la bulle de réunion.
Session solennelle pour consommer la réunion et en promulguer la bulle, qui est souscrite par les députés des quatre patriarches, et par les métropolitains de Grèce, de Trébisonde, d'Ibérie et de Russie.
Philothée, patriarche d’Alexandrie, accède de grand cœur à la réunion, que le Pape notifie à toute la chrétienté.
Les députés de Constantin, patriarche des Arméniens, arrivent à Florence avant le départ des Grecs, à qui le Pape accorde plus qu'il n'avait promis.
Eugène IV fait une promotion de cardinaux, parmi lesquels Bessarion de Nicée, Isidore de Russie, Sbinco de Cracovie.
Le Pape, entouré des cardinaux, est comme Moïse entouré des soixante-douze sénateurs d'Israël.
Le Pape Eugène IV, avec l'approbation du concile œcuménique de Florence, condamne l'interprétation donnée par les prélats de Bâle aux décrets de Constance.
Réunion des Arméniens, à qui Eugène IV, avec l'approbation du concile œcuménique, donne un abrégé de la foi orthodoxe.
Doutes mal fondés de certains théologiens sur l'œcuménicité du concile de Florence au moment de la réunion des Arméniens. Motif probable de ces doutes.
Ambassadeurs du patriarche des Jacobites et de l'empereur d'Ethiopie. Autres ambassadeurs éthiopiens venus de Jérusalem. Discours remarquables des uns et des autres au Pape Eugène IV.
Plainte mémorable de l’Éthiopie au Saint-Siège.
Lettre de créance de l’abbé éthiopien de Jérusalem.
Réunion des Jacobites avec l’Église romaine.
Réunions des Syriens, des Chaldéens et des Maronites.
Le roi de Bosnie envoie un ambassadeur à Rome abjurer les erreurs du manichéisme.
État de l’Italie, de la Sardaigne, de la Corse et de l’Espagne.
Pragmatique sanction de Bourges. Défaut de cet acte.
Sage discours de l’ambassadeur de Charles VII à Eugène IV sur les moyens d’éteindre le schisme de l’antipape de Ripaille.
Eugène IV crée gonfalonier ou généralissime de l’Église romaine le Dauphin de France.
L'Allemagne, qui gardait une espèce de neutralité, se déclare tout à fait pour Eugène IV contre l'assemblée de Bâle et l'antipape par les négociations d’Ænéas Sylvius.
Saint Antonin, archevêque de Florence.
Mort du bienheureux Nicolas Albergati et de saint Bernardin de Sienne.
Derniers moments et pieuse mort du Pape Eugène IV.

FIN.

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* Note de Louis :

Histoire universelle de l'Eglise catholique.... 1872.  Rohrbacher, René François (1789-1856).

Numérisé par Gallica et provenant des collections  BnF.

Nous l’utiliserons pour fin non commerciale.

Bonne lecture.

Bien à vous.


Dernière édition par Louis le Sam 11 Juil 2015, 12:17 pm, édité 83 fois (Raison : Déposer un lien.)

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Message  Louis Ven 02 Jan 2015, 4:38 pm

Sagesse des saints et sagesse des hérétiques.

L'apôtre saint Jacques disait aux chrétiens de son temps : « Qui d'entre vous est sage et savant, qu'il fasse paraître ses œuvres dans la suite d'une bonne vie, avec une sagesse pleine de mansuétude. Que si vous avez un zèle amer et la contention dans votre cœur, ne vous glorifiez point et ne mentez point contre la vérité; car ce n'est point là cette sagesse qui descend d'en haut, mais une sagesse terrestre, animale, diabolique. En effet, où est la jalousie et la contention, là est le trouble et toute sorte de mal ; mais la sagesse qui vient d'en haut est premièrement chaste, ensuite amie de la paix, modérée, docile, portée à tout ce qui est bien, pleine de miséricorde et de fruits de bonnes œuvres; elle ne juge point, elle n'est point dissimilée (2). »

Dans ces paroles de l'apôtre, on voit d'un côté la sagesse et la science des saints, de l'autre la sagesse et la science des hérésiarques ; la première, semblable à Dieu, dont elle émane, est pure, douce, pacifique, modeste, docile, portée à la miséricorde et aux bonnes œuvres, ne jugeant point témérairement les autres, n'usant point de dissimulation ni d'hypocrisie : nous l'avons vue dans les apôtres, les martyrs, les saints docteurs, les patriarches des ordres religieux, les hommes apostoliques qui ont réveillé la foi et la piété et dans les peuples et dans les cloîtres, comme en dernier lieu saint Vincent Ferrier, saint Bernardin de Sienne, le bienheureux Nicolas de Flue, sainte Colette de Corbie.

L'autre sagesse, l'autre science sort de l'enfer comme une fumée pestilentielle; elle est amère, contentieuse, indocile, terrestre, animale, diabolique, téméraire, dissimulée, ne gardant du bien que l'apparence, afin d'en ruiner le fonds et de favoriser toute espèce de maux, d'impiétés, d'impuretés, de désordres, de crimes, de bouleversements ; nous l'avons vue dans Satan même, disant à nos premiers parents : « Vous serez savants comme des dieux. » Fausse et funeste science dont, le premier effet fut le péché et la mort, puis le fratricide de Caïn, puis les crimes qui amenèrent le déluge. Nous l'avons vue dans ces faux dieux à qui Satan voulait nous rendre semblables par sa fausse science, et qui se faisaient adorer dans un Jupiter incestueux, une Vénus impudique, un Mars homicide et adultère, un Mercure voleur, enfin dans tous les crimes dont se composaient les impurs mystères de l'idolâtrie. Nous l'avons vue dans les philosophes et empereurs païens qui, pour leurs vaines idoles, calomniaient et égorgaient les adorateurs du vrai Dieu et de son Christ. Nous l'avons vue dans les manichéens hypocrites, qui, sous une apparence de piété, blasphémaient Dieu et son Christ et divinisaient à leur place tous les crimes. Nous l'avons vue dans la grande hérésie d'Arius, niant la divinité du Fils et du Saint-Esprit, et toutefois les adorant, ramenant ainsi l'idolâtrie avec toutes ses violences et ses fourberies. Nous l'avons vue dans l'hérésie antichrétienne de Mahomet, menteur et homicide dès le commencement, tout comme celui dont il est le prophète. Nous l'avons vue dans les hérésiarques, y compris Jean Wiclef, Jean Hus et Jérôme de Prague.

Le premier des trois……

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(2) Jacq. , 3, 13-17.

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Message  Louis Sam 03 Jan 2015, 5:05 pm

Sagesse des saints et sagesse des hérétiques.

(suite)


Le premier des trois, évoquant du fond des enfers les plus horribles impiétés des manichéens et des idolâtres, enseignait que l'homme n'a point de franc arbitre, que Dieu fait nécessairement en nous le mal comme le bien, que Dieu était tout et que tout était Dieu ; ce qui non-seulement rend l'homme irresponsable de tous ses crimes, mais encore en fait des actions divines et adorables, et ramène ainsi l'idolâtrie avec ce qu'elle a de plus satanique. Tel est le fonds impie de l'hérésie de Wiclef. Ses blasphèmes contre la sainte Eucharistie et l'auguste sacrifice de la messe, ses principes subversifs de toute autorité tant civile que religieuse, les séditions et les violences de ses disciples, les lollards, ne sont que les conséquences naturelles de l'impiété qui est au fond.

Jean Hus exaltait l'hérésiarque Wiclef comme un saint homme ; il en prônait la doctrine, il en répandait les livres, mais il n'osait en professer crûment toutes les impiétés ; la population de la Bohême était encore trop catholique. Il commence donc par lui rendre odieux les prêtres, les religieux, mais surtout le Pape, qui n'est plus que l'antechrist. Il pose en principe, comme Wiclef, que tout Pape, tout évêque, tout roi, tout seigneur qui perd la grâce de Dieu par un péché mortel, perd par là même le droit de gouverner les hommes et de posséder les biens de la terre. La seule autorité que Jean Hus reconnaisse, c'est lui-même, interprétant à son gré la lettre de l'Écriture. Quiconque ne s'en rapporte point à son interprétation, Jérôme de Prague, son disciple, le jette dès lors dans la rivière. Cités l'un et l'autre devant le tribunal de l'Église, devant le tribunal de ceux auxquels le Fils de Dieu a dit ; « Qui vous écoute m'écoute, qui vous méprise me méprise moi-même et Celui qui m'a envoyé, » ils méprisent l'autorité du concile général, ils préfèrent leur sens privé à la croyance et à l'enseignement de l'Église universelle, ils refusent avec une opiniâtreté finale de rétracter leurs erreurs impies. L'Église les abandonne à la puissance séculière, qui leur applique les lois existantes de la société civile.

A ces nouvelles leurs sectateurs…


A suivre : Commencement de la guerre des Hussites sous le commandement de Ziska. Cruautés effroyables de ces sectaires divisés en calixtins, taborites, orbites, adamites ou picards. Mort de Ziska. Secte des orphelins.

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Message  Louis Dim 04 Jan 2015, 4:54 pm

Commencement de la guerre des Hussites sous le commandement de Ziska.
Cruautés effroyables de ces sectaires divisés en calixtins, taborites, orbites, adamites ou picards.
Mort de Ziska. Secte des orphelins.

A ces nouvelles leurs sectateurs, les Hussites, commencèrent une série épouvantable de violences, de massacres et d'incendies. L'arbre se fait connaître à son fruit; on ne cueille point de bon fruit sur un mauvais arbre. En 1415, quand on connut à Prague le supplice de Jean Hus, il y eut une grande sédition ; les sectateurs de l'hérésiarque s'assemblèrent pour lui décerner les honneurs du martyre. Ensuite ils pillèrent la maison de l'archevêque, ainsi que celles des ecclésiastiques, et tuèrent plusieurs personnes. Soixante seigneurs, tant de Bohême que de Moravie, écrivirent au concile de Constance pour lui reprocher d'avoir fait mourir un si saint homme, à la honte de la Bohême et de la Moravie, pays toujours attachés à l'Église, et ils en appelèrent au futur Pape. Le plus animé d'entre eux fut un chambellan du roi Wenceslas, nommé Jean de Trocznow, qui depuis se rendit fameux et redoutable sous le nom de Ziska, qui veut dire borgne en bohémien, parce qu'il perdit un œil dans une bataille. Ziska était né d'une famille noble, mais pauvre, dans un bourg de Bohême, nommé Trocznow, appartenant au monastère des Chanoines réguliers de Trébone ; il avait même été élevé dans ce monastère.

Un autre chef des Hussites fut Nicolas de Hussinetz, seigneur du lieu de ce nom, grand protecteur de l'hérésiarque Jean Hus. Quand on apprit en Bohême le supplice de Jérôme de Prague les Hussites redoublèrent de fureur par tout le royaume ; ils mettaient tout à feu et à sang, massacraient les prêtres, brûlaient et pillaient les églises et les monastères, en criant : « Vivent Jean Wiclef et Jean Hus ! » Ils s'attroupèrent, au nombre de quarante mille, sur une montagne non loin de Prague, et, sur la proposition de Nicolas de Hussinetz, allaient élire un autre roi à la place de Wenceslas ; un de leurs prêtres les en détourna par cette réflexion que, si Wenceslas ne pensait pas tout à fait comme eux, au moins il les laissait faire.

Ziska, ayant ramassé une troupe de gens de toute sorte, courait la campagne, mettant tout à feu et à sang. Sa première course fut dans la province de Pilsen, dont il se rendit maître, chassant les prêtres et les moines et s'enrichissant de la dépouille des monastères et des églises. Il y établit la communion sous les deux espèces; car c'est par là que les Hussites attiraient les gens du peuple. Ziska, n'ayant point de ville forte, choisit pour lieu de sûreté une montagne fortifiée naturellement et défendue de trois côtés par une rivière. En attendant d'y bâtir une ville il donna ordre à ses gens de dresser des tentes dans les endroits où ils voudraient avoir leurs maisons. Telle est l'origine du fameux Tabor, mot qui en bohémien signifie une tente ou un camp, selon le témoignage des historiens de Bohême. C'est là et dans les environs que les quarante mille Hussites s'attroupèrent et communièrent sous les deux espèces, sans aucune confession préalable, sans nulle préparation, comme des profanes, ayant en main des épieux, des arbalètes, des massues et d'autres armes alors en usage; leurs prêtres leur en donnaient l'exemple, administrant la communion dans les places publiques, sans aucun vêtement sacerdotal. C'était en 1419.

Ziska étant entré à Prague…

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Message  Louis Lun 05 Jan 2015, 3:32 pm

Commencement de la guerre des Hussites sous le commandement de Ziska.
Cruautés effroyables de ces sectaires divisés en calixtins, taborites, orbites, adamites ou picards.
Mort de Ziska. Secte des orphelins.


(suite)

Ziska étant entré à Prague, les Hussites, qui s'y trouvaient en grand nombre, ne gardèrent plus de mesures. Plus les magistrats leur défendaient le trouble, plus ils y mettaient d'éclat. Ils allaient en armes, insultant les églises et les monastères par leur affectation à porter le calice. Ils pillèrent la maison d'un prêtre ; Ziska le dépouilla de ses habits sacerdotaux, le tua de sa main et le pendit aux fenêtres. De là ils s'en allèrent en fureur à l'hôtel de ville, où le sénat était assemblé; ils se saisirent des sénateurs et les jetèrent par les fenêtres, avec le juge et quelques citoyens. Le peuple hussite recevait leurs corps sur les pointes des lances, des broches, des fourches, des épées et des poignards. Un Prémontré apostat, pour exciter encore davantage cette populace déjà furieuse, lui montrait avec ostentation un tableau où était peint le calice. Leur chef signait lui-même : « Ziska du Calice, par la divine espérance, chef des Taborites. »  

Le lendemain les Hussites fondirent sur les autres monastères de la Nouvelle-Prague, s'y gorgeant de vin et de bière, pillant les maisons, puis y mettant le feu. Ayant ainsi traité une chartreuse, ils en conduisirent les religieux en spectacle par toute la vieille ville, avec des couronnes d'épines sur la tête. Arrivés sur le pont de Prague il y eut entre eux un violent débat, les uns criant qu'on jetât les Chartreux dans la rivière, les autres s'y opposant. On se battit ; plusieurs furent blessés, il y en eut deux de tués. Les Chartreux furent mis en prison pour être égorgés plus tard. L'indolent Wenceslas, ayant appris ces horreurs, mourut d'apoplexie le 16 août.

Suivant les historiens de Bohême Ziska détruisit dans ce royaume jusqu'à cinq cent cinquante monastères. Tous ceux de Prague furent pillés et impitoyablement réduits en cendres. On n'eut pas plus pitié des personnes que des édifices ; on massacra tout ce qu'il y eut de gens de l'un et de l'autre sexe qui ne purent échapper à la fureur des sectaires en se réfugiant chez leurs parents et leurs amis, ou qui ne voulurent pas se faire Hussites. Quelques-uns obtinrent, mais bien difficilement,  que la peine de mort fût commuée en celle de bannissement. Tous ces détails, si horribles qu'ils puissent être, sont tirés de l' Histoire de la guerre des Hussites, écrite par un ministre protestant sur le témoignage des auteurs contemporains (1).

La ville d'Aust, qui s'appelait autrement Sesemi…

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(1) Lenfant, Hist. de la guerre des Hussites et du concile de Bâle,  t.1.

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Message  Louis Mar 06 Jan 2015, 3:01 pm

Commencement de la guerre des Hussites sous le commandement de Ziska.
Cruautés effroyables de ces sectaires divisés en calixtins, taborites, orbites, adamites ou picards.
Mort de Ziska. Secte des orphelins.


(suite)

La ville d'Aust, qui s'appelait autrement Sesemi, était au pied du mont Tabor et avait pour gouverneur Ulric de Rosenberg, zélé catholique. Ziska, craignant qu'il n'inquiétât les Taborites et ne les empêchât de bâtir leur ville de Tabor, alla surprendre Aust la nuit, dans le temps du carnaval et en l'absence du gouverneur. Tout le monde étant endormi, la ville fut prise avant qu'on s'aperçût qu'elle était attaquée. Tous les habitants furent passés au fil de l'épée ou écrasés sous les ruines de leurs maisons. Le monastère des Dominicains fut rasé ; on ne fit aucun quartier aux moines ; quelques-uns néanmoins se réfugièrent dans la forteresse de Sedlitz, où était Ulric ; mais les Hussites allèrent également surprendre cette place. Elle fut réduite en cendres, les pauvres moines massacrés, et Ulric assommé à coups de fléau ; mort, on lui coupa les pieds et les mains et on les jeta au feu avec le reste de son corps.

Cette désolation fut suivie de celle de plusieurs monastères, entre autres d'un monastère de Bénédictins, qui fut réduit en cendres, avec les moines qui y étaient, au nombre de cent, et une bibliothèque, la plus riche en manuscrits qui fût en Bohême. C'était en 1420.

Sauf un petit moment de trêve la guerre et ses ravages continuèrent toute l'année. Ziska battit deux fois les troupes de l'empereur Sigismond. Les Hussites se distinguaient en deux partis principaux, les calixtins et les taborites. Les calixtins étaient les plus modérés ; d'accord avec les catholiques sur le dogme, leur principal grief était la communion sous les deux espèces ou la participation au calice, d'où le nom de calixtins. Les taborites, plus emportés, ajoutaient à ce premier article  plusieurs erreurs de Wiclef.

En 1420 il y eut une conférence où les calixtins reprochèrent aux taborites…

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Message  Louis Mer 07 Jan 2015, 5:15 pm

Commencement de la guerre des Hussites sous le commandement de Ziska.
Cruautés effroyables de ces sectaires divisés en calixtins, taborites, orbites, adamites ou picards.
Mort de Ziska. Secte des orphelins.


(suite)

En 1420 il y eut une conférence où les calixtins reprochèrent aux taborites d'admettre trente et un articles ou erronés, ou hérétiques, ou scandaleux. Voici les cinq premiers:  

1° que cette année 1420 serait la consommation des siècles et la fin de tous les maux, et que, dans ces jours de vengeance et de rétribution, tous les ennemis de Dieu et les pécheurs du monde périraient, sans qu'il en restât aucun, par le feu, par le fer, par les sept dernières plaies, par la famine, par les dents des bêtes, par les serpents, les scorpions et par la mort, comme cela est dit au chapitre xxxix de l' Écclésiastique;

2° que, dans ce temps de vengeance, il ne faut avoir aucune compassion des ennemis de Dieu, ni imiter la douceur de Jésus-Christ, parce que c'est le temps du zèle, de la fureur et de la cruauté ;

3° que tout fidèle est maudit s'il ne tire son épée pour répandre le sang des ennemis de Jésus-Christ et pour y tremper ses mains, parce que bienheureux est celui qui rendra au double à la grande prostituée le mal qu'elle a fait;

4° que, dans ce temps de vengeance et avant le jugement dernier, toutes les villes, bourgs, châteaux et tous les édifices seraient détruits, comme Sodome, et que Dieu n'y entrera point, ni aucun juste ;

5° que, dans ce temps, il ne restera que cinq villes, où les fidèles seront obligés de se réfugier, aussi bien que dans les cavernes et dans les montagnes où sont assemblés les fidèles, et que Prague serait détruite comme Sodome.

Tels étaient les cinq premiers articles que les taborites soutenaient réellement, comme on le sait par d'autres témoignages. Les cinq villes de refuge étaient cinq villes de Bohême qui s'étaient déclarées pour eux. Quant à tous les articles ensemble, quelques taborites les soutinrent tous véritables ; d'autres, plus modérés, en exceptaient quelques-uns où ils trouvaient du venin et qu'ils disaient leur avoir été faussement attribués. La conférence se sépara sans rien conclure (1).

Un parti de la même secte plus cruel que les taborites mêmes, c'étaient les orébites, troupe de paysans assemblés sur une montagne qu'ils appelèrent Oreb. De là ils faisaient des courses dans tout le voisinage, pillant, massacrant, brûlant surtout les moines. Ceux qu'ils ne brûlaient pas, ils les mettaient enchaînés sur la glace pour les faire périr par le froid. On rapporte d'eux des choses aussi infâmes qu'inhumaines; ils coupaient à quelques-uns les parties viriles et les leur pendaient au cou en guise d'amulettes. Les Bohémiens ou calixtins eurent tant d'horreur de cette barbarie qu'ils entreprirent d'en exterminer les auteurs ; les orébites, en ayant eu vent, se retirèrent à Tabor auprès de Ziska qui les prit sous sa protection.

Enfin il s'éleva parmi les Hussites une secte si corrompue que Ziska lui-même…

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(1) Lenfant, Hist. de la guerre des Hussites,  l. .8.

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Message  Louis Jeu 08 Jan 2015, 5:12 pm

Commencement de la guerre des Hussites sous le commandement de Ziska.
Cruautés effroyables de ces sectaires divisés en calixtins, taborites, orbites, adamites ou picards.
Mort de Ziska. Secte des orphelins.


(suite)

Enfin il s'éleva parmi les Hussites une secte si corrompue que Ziska lui-même en eut horreur et l'extermina par le fer et le feu; c'étaient les picards ou adamites. En voici l'histoire.

Un certain Picard, ainsi nommé de la province de France dont il était originaire, étant venu d'Allemagne en Bohême, se fit d'abord quelques partisans par ses prestiges, et en peu de temps attira une grande multitude d'hommes et de femmes qu'il nomma Adamites, parce qu'il leur ordonnait de marcher nus, comme le premier homme. S'étant emparé d'une certaine île baignée par la rivière de Lusinitz, il se disait fils de Dieu et se faisait appeler Adam. Les femmes étaient communes parmi eux, quoiqu'il ne fût pas permis d'en prendre une sans le consentement de ce nouvel Adam. Quand quelqu'un se sentait de l'inclination pour une femme il lui prenait la main pour aller trouver le chef. « Mon esprit, disait-il, s'est échauffé pour celle-ci ; à quoi le chef répondait : « Allez, croissez, multipliez et remplissez la terre. »

Cet Adam de Picardie prétendait que tous les hommes étaient des esclaves et qu'il n'y avait de libres que lui et ceux qui naissaient de sa secte. Il en sortit un jour quarante de l'île, qui, forçant les villages voisins, massacrèrent à coups d'épée plus de deux cents paysans, les appelant enfants du diable. Ces nouveaux cyniques, non moins que les chiens, commettaient sans honte les plus abominables incestes, le père avec sa fille, le fils avec sa mère. Ils allaient plus loin que les chiens mêmes ; ils tenaient des assemblées de Sodome.

Révolté de tant d'infamies Ziska fondit sur eux avec ses taborites et les extermina par le fer et la flamme (1).

Ziska n'en continua pas moins à se montrer aussi cruel envers les catholiques que ces abominables sectaires…

________________________________________________________

(1) Lenfant, Hist. de la guerre des Hussites,  l. 5. Raynald, ann. 1421, n. 5, etc.

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Message  Louis Ven 09 Jan 2015, 4:25 pm

Commencement de la guerre des Hussites sous le commandement de Ziska.
Cruautés effroyables de ces sectaires divisés en calixtins, taborites, orbites, adamites ou picards.
Mort de Ziska. Secte des orphelins.


(suite)

Ziska n'en continua pas moins à se montrer aussi cruel envers les catholiques que ces abominables sectaires, brûlant les monastères et les églises, égorgeant les prêtres et les religieux. En 1421 il voulut toutefois épargner le monastère de Sedlitz, parce qu'il était fort beau ; mais, malgré sa défense, un de ses gens y mit le feu, apparemment la nuit. Ziska, feignant d'en être satisfait, fit publier que, si celui qui avait fait le coup voulait se faire connaître, il lui donnerait une bonne somme d'argent. L'incendiaire, aussi avare que cruel, fut la dupe de son avarice ; il se déclara et reçut l'argent, mais Ziska le lui fit avaler fondu.

Ziska était alors complètement aveugle; il avait perdu dans une bataille l'œil unique qui lui restait. Mené sur un char et voyant parles yeux de ses aides de camp, il n'en continuait pas moins à commander les armées, à prendre les villes, à battre les troupes de l'empereur Sigismond. Celui-ci eut recours, en 1424, à d'autres moyens ; il lui envoya des ambassadeurs pour lui offrir le gouvernement du royaume de Bohême, avec les conditions les plus honorables et les plus lucratives, s'il voulait se ranger de son parti et ramener les rebelles.

Ziska ne se montrait pas insensible à des offres si avantageuses lorsque, le 11 octobre de la même année, il mourut de la peste, pendant l'attaque d'une place aux confins de la Bohême et de la Moravie. Les historiens disent qu'en mourant il ordonna à ses gens de faire un tambour de sa peau, les assurant de la victoire au bruit de ce tambour. D'autres ajoutent qu'il commanda d'exposer son corps aux bêtes et aux oiseaux, aimant mieux en être dévoré que d'être rongé par les vers; mais d'autres ne font pas difficulté de traiter de fable cette tradition.

Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il fut enterré, avec sa peau tout entière, dans une église (2).

A la mort de Ziska…

____________________________________________

(2) Hist. de la guerre des Hussites,  l. .11.

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Message  Louis Sam 10 Jan 2015, 4:49 pm

Commencement de la guerre des Hussites sous le commandement de Ziska.
Cruautés effroyables de ces sectaires divisés en calixtins, taborites, orbites, adamites ou picards.
Mort de Ziska. Secte des orphelins.

(suite)

A la mort de Ziska l'armée des taborites se partagea en trois bandes.

L'une se choisit pour chef Procope Rase le Grand, selon l'ordre qu'en avait donné Ziska, qui lui avait commandé en mourant de faire périr par le fer et le feu tout ce qui s'opposerait à sa religion.

L'autre partie, qui prit le nom d'Orphelins, déclara qu'elle ne voulait point de général, parce qu'elle n'en trouvait point dans le monde qui fût digne de succéder à Ziska; elle se choisit pourtant quelques chefs, et entre autres Procope, surnommé le Petit. Ces Orphelins se tenaient toujours dans leur camp, retranchés derrière leurs chariots, sans aller dans les villes qu'en cas de grand besoin, comme pour acheter des vivres.

La troisième partie retint le nom d'Orébites. Ce partage de l'armée n'empêcha pas qu'ils ne s'unissent étroitement quand il s'agissait de leur cause commune. Ils appelaient la Bohême la Terre de promission, et les Allemands qui étaient aux environs, ils les appelaient les uns les Iduméens, les autres les Moabites, les autres les Amalécites, les autres les Philistins. Après avoir mis tout à feu et à sang dans la ville où Ziska était mort, les armées prirent différentes directions, pillant, brûlant et massacrant partout (1).

L'année suivante éclata une division entre les orphelins et ceux de Prague ou les calixtins…

_________________________________________

(1) ibid.
A suivre : Négligence et mauvais exemple des archevêques de Prague.

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Message  Louis Dim 11 Jan 2015, 4:20 pm

Négligence et mauvais exemple des archevêques de Prague.

L'année suivante éclata une division entre les orphelins et ceux de Prague ou les calixtins. Ceux-ci étaient catholiques pour le dogme, mais tenaient opiniâtrement à quelques points de discipline. La principale cause de leur erreur fut la négligence et le mauvais exemple des archevêques de Prague.

Albicus était célèbre par son avarice ; il vendit son archevêché à Conrad de Westphalie, auparavant évêque d'Olmutz, dont la conduite subséquente ne répondit que trop à une pareille entrée. Au lieu d'instruire son peuple et de le ramener de ses égarements il embrassa le parti des Hussites en 1421.

Appelé au concile de Constance il n'y comparut point, non plus que devant le Pape Martin V, qui l'avait cité.

En conséquence, par une bulle du 2 janvier 1421, Martin V l'excommunia et le déposa, non-seulement comme rebelle, mais comme hérétique déclaré. L'archevêque apostat mourut en 1426. L'administration du diocèse fut donnée à Jean de Roquesane, ainsi appelé du nom de sa ville natale, dans la province de Pilsen. C'était un homme de talent, mais ambitieux, que nous verrons tenir une conduite assez
Equivoque (1).

La même année 1426,…

_________________________________________

(1) Lenfant, Hist. de la guerre des Hussites,  l. 12.

A suivre : Martin V et Eugène IV travaillent à ramener les Hussites. Le cardinal Julien les invite au concile de Bâle.

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Message  Louis Lun 12 Jan 2015, 4:21 pm

Martin V et Eugène IV travaillent à ramener les Hussites.
Le cardinal Julien les invite au concile de Bâle.

La même année 1426, ainsi que l'année suivante, les armées impériales de Sigismond furent encore battues par les Hussites, qui cependant éprouvèrent aussi quelques échecs de leur côté. Donc, en 1427, les Bohémiens, principalement les calixtins, épuisés par tant de guerres, aussi fatigués de leurs victoires que les vaincus de leurs défaites, firent mine de vouloir se réconcilier avec l'Église. Ils employèrent à cette négociation un nommé Coribut, neveu du grand-duc de Lithuanie et du roi Jagellon de Pologne, auxquels ils avaient proposé le trône de Bohême à la place de Sigismond.

En bon père, le Pape Martin, ayant reçu ces ouvertures de paix, ne les rejeta point, pourvu que les Bohémiens, comme des enfants fidèles à l'Église catholique, se soumissent à son autorité. L'affaire fut mise entre les mains du roi de Pologne et du duc de Lithuanie. Cependant l'empereur Sigismond, àqui cette négociation donnait de l'ombrage  comme pouvant être préjudiciable à son droit sur la couronne de Bohême, fit des reproches au Pape de l'avoir entreprise à son insu. Le Pape, dans sa réponse du 11 septembre, lui représenta:

1° que, ayant fait tous les efforts imaginables, tant par ses nonces et par ses légats que par la croisade, pour convertir ou réduire les Bohémiens, tout cela n'avait abouti qu'à la confusion de la foi catholique, des princes allemands et au triomphe de l'hérésie ;

2° qu'il n'avait pu s'empêcher d'écouter les propositions qui lui avaient été faites de la part des Bohémiens, pour les réconcilier avec l'Église, par l'intermédiaire de Coribut; car, bien que suspect, cet homme méritait pourtant d'être entendu, parce qu'il était mieux informé que personne des intentions des Bohémiens;

3° que, dans cette négociation, les Bohémiens voulaient traiter immédiatement avec le Pape, sans l'intervention du roi des Romains ;

4° qu'on ne les avait admis à traiter qu'à condition qu'ils se présenteraient, non pas pour disputer, soutenir leurs prétentions, contester les droits de l'Église, mais pour se soumettre ;

5° que l'empereur ne devait pas trouver mauvais qu'il n'eût pas été requis pour cette négociation, et qu'on se fût adressé au roi de Pologne et au duc de Lithuanie, parce qu'on avait des avis certains que l'esprit des Bohémiens était tellement aliéné de lui qu'il n'y avait nul espoir d'accommodement s'il y intervenait ;

6° l'empereur devait d'autant moins se formaliser qu'on eût pris d'autres médiateurs que lui-même avait déclaré que, pourvu que les Bohémiens revinssent au giron de l'Église et à son obéissance, il lui était indifférent par quel canal cette importante affaire s'exécutât (1).

Les années 1428,1429 et 1430 se passèrent en courses de la part des Hussites……

_______________________________________________________________

  (1). Raynald, ann, 1427, n. 10 et 11.

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Message  Louis Mar 13 Jan 2015, 4:11 pm

Martin V et Eugène IV travaillent à ramener les Hussites.
Le cardinal Julien les invite au concile de Bâle


(suite)

 Les années 1428,1429 et 1430 se passèrent en courses de la part des Hussites les plus emportés, qui eurent presque toujours l'avantage, mais sans résultat décisif. En 1431 le nouveau Pape Eugène IV confirma dans sa légation d'Allemagne le cardinal Julien, qui faisait tous ses efforts pour ramener ou réduire les Bohémiens ; il publia contre eux une nouvelle croisade, et en même temps leur adressa des exhortations paternelles pour les porter à la paix.

Les calixtins y inclinaient assez, les taborites moins ; les orphelins étaient intraitables.

La masse des Bohémiens répondit au cardinal en posant pour conditions de la paix ces quatre articles : 1° que le vénérable sacrement du corps et du sang de Jésus-Christ doit être distribué sous les deux espèces;

2° que la parole de Dieu doit se prêcher librement et selon la vérité ;

3° qu'il faut punir les péchés publics commis sous prétexte de religion ;

4° qu'il faut ôter l'administration de la république aux clercs.

Quelque temps après, comme le concile de Bâle devait se réunir sous peu, les Bohémiens publièrent un manifeste où ils adoucissaient les quatre articles dans ce qu'ils présentaient d'équivoque ou de violent.

Ils disaient donc, sur le premier, que le sacrement du corps et du sang de Jésus-Christ doit être administré aux laïques de bonne foi par les ministres ordinaires de l'Église : c'est qu'on les accusait de faire administrer le sacrement par des laïques ;

sur le second, que la parole doit être prêchée par ceux à qui elle a été commise, paroles importantes qui n'abandonnent plus la prédication à tout le monde ;

sur le troisième article, que l'administration des affaires publiques doit être ôtée aux clercs ; ils en donnent pour raison que c'est pour eux un poison nuisible.

Enfin, dans l'article relatif aux péchés publics, ils disaient qu'ils doivent être extirpés par le magistrat politique, ce qui rassurait sur la crainte, assez bien fondée, que chaque Hussite ne voulût se constituer le vengeur des crimes ou de ce qu'il regarderait comme tels. Ces importantes modifications n'étaient point dans la réponse au cardinal. On voit qu'avec le temps et la patience la multitude des Hussites, si forcenée qu'elle paraisse, pourra être ramenée au bon sens et à l'Église.

De son côté l'empereur Sigismond…

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Message  Louis Mer 14 Jan 2015, 3:58 pm

Martin V et Eugène IV travaillent à ramener les Hussites.
Le cardinal Julien les invite au concile de Bâle


(suite)

De son côté l'empereur Sigismond négociait aussi avec ceux de Bohême afin qu'ils le reconnussent pour leur roi ; ce fut avec peu de succès ; on n'avait pas beaucoup de confiance en ses promesses. Cependant une armée de quarante mille cavaliers allemands s'avançait contre les Hussites ; mais deux fois cette armée formidable, saisie d'une terreur panique, prit honteusement la fuite, la première fois même avant d'avoir vu l'ennemi, la seconde avant d'en être attaquée. Les chefs, comme l'électeur de Brandebourg et le duc de Bavière, donnèrent des premiers l'exemple de fuir. Quelque temps après les Hussites furent battus par les Hongrois.

Le cardinal Julien, que le Pape Eugène IV avait commis pour présider au concile de Bâle, y invita les Bohémiens par des lettres paternelles et affectueuses, leur assurant une entière liberté de discussion, avec tel sauf-conduit qu'ils pourraient désirer. En effet le concile leur adressa, au nom de l'Église, un sauf-conduit fort ample et sans restriction, avec le droit d'exposer, de discuter, d'expliquer publiquement leurs quatre articles, afin de parvenir à une conclusion amiable. Après quelques délibérations tous les partis hussites envoyèrent au concile de Bâle une députation de trois cents personnes (1).

Ils entrèrent à Bâle le 6 janvier 1432……

_______________________________________________________________
(1).  Hist. des Hussites,  1. 16.
A suivre : Arrivée des députés hussites ou bohémiens à Bâle.

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Message  Louis Jeu 15 Jan 2015, 4:34 pm

Arrivée des députés hussites ou bohémiens à Bâle.

Ils entrèrent à Bâle le 6 janvier 1432. Leur arrivée parut un phénomène si nouveau que, suivant le témoignage d'Ænéas  Sylvius, qui était présent, tout le peuple se répandit dans la ville et hors de la ville pour les voir entrer. Il se trouvait même parmi la foule plusieurs membres du concile, attirés par la réputation d'une nation si belliqueuse. Hommes, femmes, enfants, gens de tout âge et de toute condition étaient ou dans les places publiques, ou aux portes et aux fenêtres, ou même sur les toits, pour les attendre. Les uns montraient l'un au doigt, les autres un autre. On était surpris de voir des habits étranges et jusqu'alors inconnus, des visages terribles, des yeux pleins de fureur ; en un mot on trouvait que la renommée n'avait point exagéré leur caractère.

C'était un proverbe assez commun en Allemagne que dans un seul soldat bohémien il y avait cent démons. Surtout on avait les yeux attachés sur Procope. « C'est celui-là, disait-on, qui tant de fois a mis en fuite les armées des fidèles, qui a renversé tant de villes, qui a massacré tant de milliers d'hommes; capitaine invincible, hardi, intrépide, infatigable, aussi redoutable à ses propres gens qu'à ses ennemis (1). »

Quelques jours après les Bohémiens eurent leur première audience au concile. Le cardinal Julien, président, leur représenta paternellement que « l'Église, épouse de Jésus-Christ, est la mère de tous les fidèles. Elle a le pouvoir de lier et de délier et ne peut errer dans les choses nécessaires au salut; quiconque la méprise doit être regardé comme un étranger, un profane, un païen et un publicain. L'Église n'est jamais mieux représentée que dans un concile général; les décrets des conciles doivent être regardés comme la foi de l'Église, et ils doivent être crus comme les Évangiles, qui tirent d'eux leur autorité, suivant la parole de saint Augustin. Puisque les Bohémiens se disent enfants de l'Église, ils doivent écouter la voix de leur mère, qui ne peut oublier ses enfants. Il y avait déjà longtemps qu'ils vivaient séparés de leur mère, quoique plusieurs, désireux de leur salut, fussent rentrés dans son sein. Pendant le déluge tout ce qui n'entra pas dans l'arche périt. Il faut manger l'agneau pascal dans la même maison. Hors de l'Église il n'y a point de salut ; c'est le jardin fermé, la fontaine scellée, et quiconque en boira n'aura jamais soif. Les Bohémiens avaient fait prudemment d'en venir chercher la source au concile et de vouloir enfin écouter leur mère. Il faut mettre sous les pieds toutes les inimitiés, jeter les armes à terre et retrancher toutes les occasions de guerre. Les Pères du concile sont prêts à écouter avec douceur tout ce que les Bohémiens auraient à dire pour leur défense, pourvu qu'ils se montrent prêts, de leur côté, à suivre les salutaires conseils du saint concile, auxquels non-seulement les Bohémiens, mais tous les chrétiens, doivent acquiescer. »  

Ce discours eut l'applaudissement de tous les Pères.

Les Bohémiens répondirent……

___________________________________

(1). Ænéas Sylv., Rer, Bohemic., etc.

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Message  Louis Ven 16 Jan 2015, 3:55 pm

Arrivée des députés hussites ou bohémiens à Bâle.

(suite)

Les Bohémiens répondirent en peu de mots qu'ils n'avaient méprisé ni les conciles ni l'Église, qu'on les avait condamnés à Constance sans les avoir entendus, qu'ils ne retranchaient rien de la religion chrétienne, que l'autorité des Pères de l'Église ne souffrait point d'atteinte parmi eux, que tout ce qu'ils avançaient était fondé sur les saintes lettres et sur l'Évangile, qu'ils étaient venus pour faire connaître leur innocence à toute l'Église, et enfin qu'ils demandaient une audience publique où les laïques pussent assister.

Elle leur fut accordée le 16 janvier. Les Bohémiens y proposèrent les quatre articles dont on a souvent fait mention, parce qu'ils étaient convenus entre eux de s'en tenir là. Le cardinal-légat en parut surpris, ne doutant point qu'ils ne s'éloignassent de la doctrine commune en beaucoup d'articles. En effet les taborites, les orébites et les orphelins tenaient encore à plusieurs erreurs très-damnables de Hus et de Wiclef ; il n'y avait que les calixtins qui, sauf les quatre articles en question, fussent d'accord sur tout le reste avec l'Église. Les Bohémiens répondirent en commun que ces quatre articles étaient tout ce qu'ils avaient à proposer au concile de la part de tout le royaume.

Cependant le légat leur reprocha que, entre autres choses, ils soutenaient que les ordres mendiants étaient une  invention du diable. Procope ne le désavoua point, « Cela est vrai, dit-il; car, si les patriarches, si Moïse, si les prophètes, si Jésus-Christ, si les apôtres, sous l'Évangile, n'ont point institué les mendiants, qui ne voit que c'est une invention du diable et une œuvre de ténèbres ? »

Cette repartie fut suivie d'un grand éclat de rire ; mais le légat, qui voulait ménager les Bohémiens, répondit avec douceur que, outre ce qu'avaient enseigné les patriarches, les prophètes, Jésus-Christ et ses apôtres, il y avait encore les décrets de l'Église, qu'il fallait révérer comme divins, parce qu'elle est dirigée par le Saint-Esprit, quoique d'ailleurs on puisse établir par l'Évangile l'existence des religieux mendiants.

Après cette espèce de conférence les Bohémiens choisirent quatre…

A suivre : Conférences des Bohémiens avec les commissaires du concile. Les calixtins se réduisent à quatre articles, de discipline plus que de croyance. Les députés s'en retournent en Bohême.

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Message  Louis Sam 17 Jan 2015, 3:48 pm

Conférences des Bohémiens avec les commissaires du concile.
Les calixtins se réduisent à quatre articles, de discipline plus que de croyance.
Les députés s'en retournent en Bohême.

Après cette espèce de conférence les Bohémiens choisirent quatre de leurs docteurs pour défendre leurs quatre articles.

Roquesane, l'avocat des calixtins, employa trois jours pour prouver la nécessité de la communion sous les espèces du pain et du vin et pour demander qu'elle fût ainsi administrée par les prêtres dans toutes les provinces de Bohême.

Un certain Nicolas, théologien des taborites, employa deux jours pour soutenir qu'il fallait réprimer, corriger et exterminer tous les péchés mortels, et surtout les péchés publics, par le ministère de ceux à qui il appartenait de le faire, selon la raison et la loi de Dieu.

Ensuite un certain Ulric, curé des orphelins, soutint, deux jours durant, que la parole de Dieu devait être prêchée, publiquement et fidèlement, par des prêtres revêtus des qualités nécessaires pour cette fonction.

Enfin Pierre Payne, dit l'Anglais, soutint pendant trois jours que, sous la loi de grâce, il n'était pas permis au clergé de posséder et de régir des biens temporels et séculiers. Ils donnèrent ensuite copie de leurs discours au concile, et ils le remercièrent de l'audience favorable qu'il leur avait donnée. On se plaignit néanmoins des trois derniers orateurs, qui avaient exalté Jean Wiclef et Jean Hus, les appelant des docteurs évangéliques, quoique depuis longtemps ils eussent été condamnés par l'Église (1).

Le concile, de son côté,…

__________________________________

 (1) Ænéas Sylv., Freher, l., 50.

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Message  Louis Dim 18 Jan 2015, 5:27 pm

Conférences des Bohémiens avec les commissaires du concile.
Les calixtins se réduisent à quatre articles, de discipline plus que de croyance.
Les députés s'en retournent en Bohême.

(suite)


Le concile, de son côté, nomma quatre docteurs pour répondre aux discours des Bohémiens, savoir : Jean de Raguse, en Dalmatie, professeur en théologie, général des Dominicains et depuis cardinal ; Gilles Carlier, professeur en théologie et doyen de l'Église de Cambrai; Henri Kalteisen, de Conflans(?), docteur en théologie, et Jean de Polémar, archidiacre de Barcelone, docteur en droit et auditeur de Rote. Jean de Raguse parla le premier, pendant huit jours, aux heures du matin, sur le premier article. Gilles Carlier en employa quatre à répondre au second ; Kalteisen, trois à répondre au troisième, comme Polémar au quatrième. Ces longs discours ne persuadèrent pas encore les Bohémiens; ils y répliquèrent aussi longuement. Roquesane employa six jours dans sa réplique à Jean de Raguse, et les autres à proportion.

Le duc de Bavière était le protecteur du concile; comme il s'aperçut que la dispute était plus propre à aigrir les esprits qu'à les réunir, il proposa une conférence amiable entre les deux partis, qui nommeraient chacun leurs députés, et où l'on n'entrerait dans aucune discussion particulière sur les dogmes.

S'étant donc assemblé le 11 mars 1433, le concile proposa aux Bohémiens de s'unir par avance, dans l'espérance que l'union faciliterait la discussion. Les Bohémiens, ayant délibéré là-dessus, trouvèrent qu'on ne pouvait pas espérer une union solide et sincère avant qu'on fût convenu de part et d'autre sur les quatre articles. Le cardinal-légat, qui leur adressa un discours, parut être de leur avis. Il leur représenta que, pendant dix jours, le concile avait entendu, avec beaucoup de patience et d'attention, l'exposition qu'ils avaient donnée de leurs quatre articles. Il les congratulait et il se félicitait lui-même des favorables dispositions qu'on remarquait en eux, aussi bien que dans le concile, pour la paix et l'union. Il témoignait être fort satisfait de la protestation que Roquesane et les autres avaient faite en ces termes :

« Nous croyons que l'Église, qui, selon saint Grégoire et saint Augustin, est l'universalité des fidèles répandus dans le monde, nous croyons que cette sainte Église est tellement fondée sur la pierre que les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle, et nous espérons, par la grâce de Jésus-Christ, qui en est le chef souffrir plutôt le plus cruel martyre que de rien dire volontairement qui soit contraire à la doctrine de cette sainte Église. »

Comme il est malaisé…

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Message  Louis Lun 19 Jan 2015, 4:34 pm

Conférences des Bohémiens avec les commissaires du concile.
Les calixtins se réduisent à quatre articles, de discipline plus que de croyance.
Les députés s'en retournent en Bohême

(suite)

Comme il est malaisé qu'il ne se mêle pas de l'aigreur dans ces contestations, le cardinal les exhorte à ne pas prendre trop au vif des paroles dures, qui peuvent échapper dans la chaleur du discours, et à regarder plus à l'intention qu'à ce qu'il y a de choquant dans les termes. Il leur représente que, pour obtenir une solide union et aller au-devant de toute discorde, il faut s'expliquer nettement sur toutes les controverses et sur tous les points contestés de part et d'autre, sans dissimulation ni suppression quelconque, afin que le concile, qu'il appelle le creuset du Saint-Esprit, puisse séparer la rouille de l'or et de l'argent.

« Vous n'avez proposé ces jours passés que quatre articles ; mais nous savons de bonne part, et par des témoins oculaires, qu'il y a beaucoup d'autres dogmes étrangers en quoi vous différez d'avec nous, et même l'un d'entre vous nous l'a fait assez entendre en qualifiant Jean Wiclef de docteur évangélique. Or on sait assez quelle était la doctrine de Wiclef sur plusieurs articles tenus par l'Église. »

Le cardinal leur en proposa une douzaine, soutenus par Wiclef et condamnés plus d'une fois. Il les donna par écrit aux Bohémiens, afin, qu'à chacun ils pussent dire positivement : « Nous croyons ou nous ne croyons pas cela.»

Ils répondirent, comme ils l'avaient déjà fait, qu'ils étaient venus seulement pour proposer les quatre articles, non pas tant en leur propre nom qu'au nom de tout le royaume (1).

Rien ne put ainsi se terminer à Bâle ; cependant rien n'était perdu. Les Bohémiens, impatients de retourner chez eux, partirent vers le 15 avril 1433…

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Cochlæus, Historia Hussitarum, l, 6.
A suivre : Ambassade du concile à Prague. Nouvelles conférences avec les Bohémiens. Conclusion d'un concordat.

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Message  Louis Mar 20 Jan 2015, 4:34 pm

Ambassade du concile à Prague.
Nouvelles conférences avec les Bohémiens.
Conclusion d'un concordat.

Rien ne put ainsi se terminer à Bâle ; cependant rien n'était perdu. Les Bohémiens, impatients de retourner chez eux, partirent vers le 15 avril 1433 ; ils furent aussitôt suivis d'une ambassade solennelle, composée de trois évêques, accompagnés de huit ou dix docteurs. À cette  ambassade se joignirent les envoyés de plusieurs princes et évêques, ainsi que les députés de plusieurs villes et communautés. Toute l'ambassade fut reçue avec de grands honneurs, et en chemin et à Prague. Le recteur de l'université, à la tête de tout le corps, alla les haranguer. Aussitôt après leur arrivée on assembla les états de Bohême et de Moravie pour entrer en conférence.

On parla souvent de part et d'autre sans beaucoup avancer. Les catholiques insistaient sur la soumission à l'Église et au concile ; les Bohémiens tenaient avant tout à l'adoption de leurs quatre articles. Sans les chicanes des taborites, qui avaient encore des articles cachés, on aurait peut-être pu s'entendre. Malgré cela, ceux des Bohémiens qui ne tenaient qu'aux quatre articles en discussion y proposèrent, par de nouveaux députés au concile, des modifications assez notables.

1° Sur la libre prédication de la parole de Dieu, ils disaient qu'elle devait se faire sous l'autorité de l'évêque diocésain.

2° A l'égard de la punition des péchés, ils laissaient au clergé le droit de punir les péchés des clercs et aux séculiers le droit du punir les séculiers, selon le pouvoir que Dieu en avait donné aux uns et aux autres.

3° L'article relatif aux biens de l'Église était plus étendu, mais assez embrouillé.

4° Sur la communion sous les deux espèces ils disaient qu'elle était utile, méritoire et salutaire, parce qu'elle avait été donnée et instituée par Jésus-Christ, pratiquée par les apôtres et par l'Église. Mais, comme il y avait encore quelques doutes sur la nature du commandement et de la nécessité de cette pratique, et sur la peine que méritaient ceux qui la négligent, ils s'en remettaient à la décision de l'Église, pourvu qu'elle fût fondée sur l'Écriture sainte et sur l'autorité des Pères.

Ils demandaient aussi quelques éclaircissements sur le genre de nécessité des autres sacrements. A ces articles les Bohémiens joignaient une formule de réunion, où ils disaient souvent nous et vous.

Quand ce projet fut lu dans le concile il parut de l'émotion sur le visage de plusieurs Pères…

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Message  Louis Mer 21 Jan 2015, 3:43 pm

Ambassade du concile à Prague.
Nouvelles conférences avec les Bohémiens.
Conclusion d'un concordat.


(suite)

 Quand ce projet fut lu dans le concile il parut de l'émotion sur le visage de plusieurs Pères. « Est-ce là, disaient- ils, une union ecclésiastique et chrétienne? Ce n'est pas unité, mais dualité, il ne faut point de vous et de nous, il ne faut que nous, pour former une vraie union, parce qu'il ne doit y avoir qu'un même peuple chrétien. » Cependant, comme l'union pressait d'autant plus que les taborites continuaient leurs hostilités et leurs ravages en Bohême et aux environs, le concile déclara aux députés de Bohême, par l'organe de Polémar, qu'on enverrait encore des députés à Prague pour tâcher d'achever l'union. On renvoya donc les mêmes députés pour faire un dernier effort sur l'esprit des Bohémiens. Ces députés, après avoir exposé l'intention du concile sur trois des quatre articles, faisaient espérer que le concile trouverait quelque voie pour satisfaire les Bohémiens sur l'article principal, celui de la communion sous les deux espèces.

Donc, sur l'article de la punition des péchés mortels, et principalement des péchés publics, le concile était bien d'avis qu'on les punît, autant que cela se pouvait raisonnablement, selon la loi de Dieu et les règlements des saints Pères; mais il ne voulait pas que des particuliers s'ingérassent à les punir de leur propre autorité et sans l'aveu de ceux qui en ont le droit. Sur l'article de la libre prédication de la parole de Dieu l'intention du concile était qu'elle fût prêchée librement, mais non indifféremment partout, et que les prédicateurs fussent approuvés et envoyés par les supérieurs qui auraient le droit de donner cette mission, et tout cela sauf l'autorité du Pape, qui, selon l'institution des saints Pères, doit avoir la suprême juridiction dans toutes les affaires. Quant à l'article du domaine temporel séculier sur les biens d'Église, que les Hussites prétendaient refuser au clergé, le concile s'exprimait ainsi :  « Les ecclésiastiques doivent administrer fidèlement et selon l'institution des saints Pères les biens d'Église dont ils sont établis administrateurs, et ces biens ne peuvent être usurpés par d'autres sans sacrilège. »

Restait encore l'article de la communion sous les deux espèces, sur lequel les députés du concile ne s'étaient pas expliqués; mais les Bohémiens refusèrent de s'ouvrir sur les trois autres jusqu'à ce que celui-là fût réglé. Voici donc quelle fut la déclaration des députés du concile : « La coutume de communier le peuple sous la seule espèce du pain a été raisonnablement introduite par l'Église et par les saints Pères pour éviter le danger de l'erreur et de l'irrévérence, et, par ces raisons, personne ne peut changer cette coutume sans l'autorité de l'Église. Mais, comme l'Église, portée à cela par des motifs raisonnables, a le pouvoir de permettre au peuple la communion sous les deux espèces, on pourrait accorder cette permission aux Bohémiens pour un temps, par l'autorité de l'Église, pourvu qu'ils s'y réunissent; que, dans tous les autres articles de la foi et des cérémonies, ils se conformassent à l' Église universelle, et que les prêtres eussent soin de ne la donner qu'à des personnes en âge de discrétion, et de les avertir, avant de la leur donner, qu'il faut croire fermement que la chair de Jésus-Christ n'est pas seulement sous l'espèce du pain, et que son sang n'est pas seulement sous l'espèce du vin, mais qu'il est tout entier sous l'une et l'autre espèce. »

« Cette formule du concile, dit Ænéas Sylvius…

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Message  Louis Jeu 22 Jan 2015, 5:05 pm

Ambassade du concile à Prague.
Nouvelles conférences avec les Bohémiens.
Conclusion d'un concordat.


(suite)

« Cette formule du concile, dit Ænéas Sylvius, est courte ; mais il y a autant de sentences que de mots. Par là sont bannis tous les sentiments et toutes les cérémonies étrangères à la foi ; par là il est ordonné aux Bohémiens de croire et de garder tout ce que l'Église universelle croit et garde. Cependant, ajoute-t-il, soit ennui de la guerre, soit mésintelligence entre eux, soit complaisance de l'ambitieux Roquesane, que les députés du concile flattaient de l'espérance de devenir archevêque de Prague, ces conditions furent acceptées par les défenseurs des quatre articles (1). On dressa un concordat de cette réunion le 30 novembre 1433 (2).

Quoique l'exécution entière de ce concordat dût éprouver bien des obstacles, ce fut néanmoins un coup mortel pour le hussitisme. La Bohême s'en est si bien guérie avec le temps qu'elle est aujourd'hui un des pays catholiques les plus pieux, D'abord la masse des calixtins ou Hussites modérés se réunirent sincèrement à l'Église. Les taborites, les orébites et les orphelins, qui s'opposèrent ouvertement à la réunion quand ils la virent consommée, furent battus deux fois, en 1434, par les calixtins réunis aux catholiques : une première fois à Prague, où il en périt de quinze à vingt mille; une seconde fois, le 29 mai, à quelques lieues plus loin, où leur défaite fut entière, et les deux Procope, leurs généraux, tués.

Au commencement de 1436 les états de Bohême se rassemblèrent pour envoyer une nouvelle ambassade à l'empereur Sigismond, avec d'instantes prières de venir prendre possession du royaume. La paix était conclue. Les taborites, quoique avec peine et regret, s'étaient soumis au concordat arrêté à Bâle. L'empereur l'avait déjà confirmé à Albe-Royale; mais, comme il restait encore quelques difficultés à lever, il avait promis de le confirmer plus solennellement à Iglaw et d'y mettre la dernière main. Il s'y rendit en effet, au mois de juin, avec l'archiduc Albert d'Autriche, son gendre. II y avait déjà, quelques jours que les légats du concile l'y attendaient.

Le concordat fut donc solennellement confirmé et muni des sceaux de l'empereur d'une part, des Bohémiens et Moraves de l'autre, aussi bien que des députés du concile. Toutes choses ainsi réglées, les légats levèrent publiquement toutes les sentences d'excommunication portées contre les Bohémiens et les Moraves du parti hussite, et, de leur côté, les Bohémiens et les Moraves jurèrent obéissance à l'Église romaine et à Sigismond (1).

Pour être bien reçu des Bohémiens l'empereur Sigismond……

__________________________________________________________________________

(1). Ænéas Sylv., Rer. Bohem., etc., c, 52. — (2). Leibnitz, Mantissa diplom, juris gent. , pars 2, p. 138. — (1).Lenfant, Hist. de la guerre des Hussites, 1. 18.
A suivre : Conduite équivoque de Roquesane, élu à l'archevêché de Prague. Le concile lui refuse sa confirmation.

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Message  Louis Ven 23 Jan 2015, 4:01 pm

Conduite équivoque de Roquesane,
élu à l'archevêché de Prague.
Le concile lui refuse sa confirmation.

Pour être bien reçu des Bohémiens l'empereur Sigismond leur avait permis d'élire un archevêque de Prague; ils lui proposèrent Roquesane, qu'il agréa. Depuis longtemps Roquesane convoitait cette place ; aussi n'eut-il garde de refuser, comme nous l'avons vu faire à tant de saints évoques. Il accepta avec autant de joie qu'il avait ambitionnée avec ardeur. Quelques jours après-il se présenta dans la place publique d'Iglaw où étaient l'empereur, les légats, l'archiduc, les ambassadeurs de part et d'autre, et où l'on avait élevé une estrade pour la cérémonie. Là, en son nom et au nom de son clergé, il jura solennellement obéissance et fidélité à l'Église romaine, contre laquelle il avait si souvent déclamé. L'histoire dit unanimement qu'il entreprit dans cette occasion une chose qui pensa rompre la paix.

A la messe solennelle qu'il célébra dans l'église d'Iglaw, en présence de l'empereur et des légats du Pape, il communia sous les deux espèces un séculier qu'il avait aposté là exprès, dit-on. Les légats en furent très-choqués, soutenant que cette entreprise était une violation du concordat, parce qu'elle se faisait dans un autre diocèse et dans une église toute catholique. On dit même que peu s'en fallut qu'on n'en vînt aux voies de fait, et que Polémar en fureur voulait mettre les mains sur Roquesane. Mais l'empereur se mit entre eux deux, et, pour apaiser la querelle, allégua l'article du concordat qui portait que, quand même quelque particulier en violerait quelque article, ce ne devait pas être un obstacle à la paix.

Cependant, pour rentrer en possession de son royaume héréditaire, Sigismond avait promis aux Hussites, outre le concordat, certaines choses qu'il ne pouvait ou ne voulait pas tenir. Pendant la guerre bien des religieux et des séculiers catholiques avaient été chassés de leurs villes et de leurs biens par leurs ennemis ; Sigismond se vit obligé de promettre que, sans la permission de leurs ennemis, aucun de ces catholiques exilés et dépouillés ne rentrerait dans leurs villes et leurs biens.

Sigismond, qui avait accordé une complète amnistie à leurs adversaires, crut que la partie devait être égale; il rappela ou laissa revenir quelques-uns des religieux et des catholiques bannis. De plus il n'offrit l'archevêché de Prague à Roquesane qu'à la condition de se soumettre tout à fait à l'Église romaine et de renoncer à la communion sous les deux espèces, lui déclarant que sans cela il ne pouvait être archevêque, quand même il eût été consacré.

Roquesane, furieux, s'emporta plus que jamais contre l'empereur et contre l'Église romaine…

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Message  Louis Sam 24 Jan 2015, 4:15 pm

Conduite équivoque de Roquesane,
élu à l'archevêché de Prague.
Le concile lui refuse sa confirmation.


(suite)

Roquesane, furieux, s'emporta plus que jamais contre l'empereur et contre l'Église romaine. Sigismond cependant donna l'administration de l'archevêché de Prague à Philibert, évêque de Coutances, qui l'avait accompagné. Ce prélat se donna mille mouvements pour remettre les églises dans leur premier lustre et pour purifier ce qui avait été profané; il consacra les églises et les baptistères, rétablit les messes, les images, les bannières, fit allumer les cierges, porter de l'eau bénite dans les églises, et rendit aux prêtres les ornements sacerdotaux, négligés depuis longtemps. En un mot il remit tout sur le pied de l'Église romaine.

Roquesane, de son côté, fulminait contre les moines, contre les cérémonies romaines et contre Sigismond, comme lui ayant manqué de parole. « Chaque jour s'écriait-il en chaire, chaque jour il revient de ces démons qu'on appelle moines pour séduire le peuple ; mais, si nous avons un cœur, il faudra les égorger plutôt que de les souffrir. » Un historien dit que cette menace regardait Sigismond lui-même. Ces paroles ayant été rapportées à Sigismond, il répliqua : « Nous immolerions nous-même Roquesane au pied de l'autel (1). » Cette repartie du prince fit peur à Roquesane; il aima mieux se retirer que de risquer sa vie. Il fut accompagné par un seigneur de ses partisans, avec une escorte de cent chevaux, jusqu'à Gratz, où il demeura caché longtemps ; sa paroisse fut donnée à un prédicateur plus modéré.    
                     
Cependant, en l'année 1437, les Bohémiens envoyèrent des ambassadeurs au concile de Bâle pour demander la confirmation de Roquesane à l'archevêché de Prague ; mais il leur fut répondu qu'il n'était pas raisonnable que Roquesane fût élevé à cette dignité, parce que, depuis le concordat, il n'avait rien oublié pour troubler la paix et l'union, et que même, depuis peu, il s'était retiré de Prague clandestinement et sans prendre congé de l'empereur. Le concile refusa de même quelques autres articles que les députés de Bohême avaient demandés au delà du concordat.

Les Hussites, mécontents, firent une irruption en Moravie et surprirent la ville de Littovel, où il y avait en abondance toutes sortes de vins; le soldat se mit à boire, malgré les officiers. Pendant la nuit les catholiques d'Olmutz les surprirent à leur tour et les assommèrent comme des bêtes, tellement qu'il en échappa très-peu.

Le 9 décembre de la même année (1437)…

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(1). Dubrav., Hist. Bohem., l. 26.
A suivre : Mort de l'empereur Sigismond. Les Hongrois se divisent entre deux rois.

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Message  Louis Dim 25 Jan 2015, 3:53 pm

Mort de l'empereur Sigismond.
Les Hongrois se divisent entre deux rois.

Le 9 décembre de la même année (1437)  l'empereur Sigismond, roi de Hongrie et de Bohême, mourut à Znaïm, à l'âge de soixante-dix ans, après en avoir régné cinquante et un comme roi de Hongrie, vingt-sept comme empereur et dix-sept comme roi de Bohême. Sa seconde épouse, l'impératrice Barbe, suivant les historiens la plus indigne femme qui, de mémoire d'homme, fût montée sur le trône, termina en 1457 sa vie libertine et honteuse dans une petite ville de Bohême.

Sigismond avait de grandes qualités et des vertus vraiment royales ; mais il fut plus illustre par ses malheurs que par ses exploits. S'il fit de belles actions il fit aussi de grandes fautes, qui lui attirèrent bien des infortunes. Ce qui lui manquait le plus c'était la maturité, la suite et la fermeté dans ses conseils.

Sigismond laissait une fille unique, Élisabeth, qui avait épousé Albert, duc d'Autriche, descendant de Rodolphe de Habsbourg. Albert reçut, à la mort de son beau-père, trois couronnes dans le cours de 1438 : celle de Hongrie, le 1er janvier, celle de l'empire, le 30 mai, après une élection unanime faite le 20 mars précédent à Francfort, et celle de Bohême, le 29 juin suivant. Surnommé le Grave et le Magnanime, il promettait un bon règne; mais il ne jouit pas longtemps de ses dignités ; il mourut dès le 27 octobre de l'année suivante (1439). Élisabeth, sa femme, ne lui survécut que trois ans et mourut le 20 décembre 1442. Son cousin, le duc d'Autriche, Frédéric IV ou III, fut élu empereur le 2 février 1440, pour régner jusqu’à la fin du quinzième siècle.

Élisabeth, veuve d'Albert II, était enceinte à la mort de son époux. Les seigneurs de Hongrie, dans le doute si elle mettrait un fils au monde, offrirent la couronne de saint Étienne à Ladislas, roi de Pologne, qui l'accepta.

Cependant, le 23 février 1440, Élisabeth accoucha d'un fils, qui fut également nommé Ladislas. Le quatrième mois après sa naissance elle le fit couronner roi de Hongrie, puis l'emmena en Autriche. Les Hongrois se divisèrent en deux partis et se firent la guerre.

Ladislas, autrement Uladislas VI, roi de Pologne, avait succédé en l'an 1434 à son père, Uladislas V, le même que le célèbre Jagellon, de grand-duc de Lithuanie devenu roi de Pologne par son mariage avec la reine Hedwige. Jagellon ou Ladislas V avait de grandes qualités, mais aussi de grands vices…

A suivre : Sbinko, évêque de Cracovie. Son amitié et sa sévérité pour Jagellon, roi de Pologne.

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