Vie de Mlle Mance et Hôtel-Dieu de Villemarie (Table) COMPLET
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V. Les sœurs du Ronceray et ses compagnes refusent
de s'embarquer sur le vaisseau de M. Talon. — Protection de DIEU sur elles.
(suite)
Au reste, cette résolution, quelque étrange et bizarre qu'elle pût paraître à plusieurs, fut très-agréable à DIEU , qui sans doute l'avait inspirée lui-même à ces saintes filles pour donner une preuve éclatante des soins paternels de sa providence sur elles : car le vaisseau de l'intendant fut assailli de si furieuses tempêtes, qu'au lieu d'aborder en Canada, il fut jeté sur les côtes du Portugal, et fit enfin naufrage avec perte d'une partie des hommes qu'il portait. M. Talon lui-même, sa nièce, Mme Pérot ainsi que son mari coururent les plus grands dangers de périr, et n'échappèrent à la mort qu'au moyen d'un mât rompu qu'ils purent saisir, et avec l'aide de quelques matelots à qui ils promirent de grosses sommes d'argent s'ils leur sauvaient la vie (1).
II est manifeste que les filles de Saint-Joseph auraient péri avec tant d'autres sur ce navire. Aussi, lorsqu'elles apprirent ce triste événement leur reconnaissance pour une protection de DIEU si visible n'eut point de bornes, et toutes les fois que depuis elles parlaient de leur traversée, ce n'était qu'avec des transports d'actions de grâces envers DIEU , qui les avait ainsi préservées de la mort (1).
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(1) Histoire du Montréal, par M. Dollier de Casson, de 1669 à 1670.
(1) Annales des hospitalières de Villemarie, par la sœur Morin.
A suivre : VI. Traversée de la sœur du Ronceray et de ses compagnes.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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VI. Traversée de la sœur du Ronceray et de ses compagnes.
Elles s'embarquèrent donc sur le navire du capitaine Poulet, le 29 juin, et entrèrent avec courage dans le réduit dégoûtant et infect qui leur servit constamment de salle à manger et de dortoir. La puanteur insupportable de ce lieu, jointe aux incommodités ordinaires de la mer, les rendit toutes trois malades pendant presque toute la traversée. La sœur Le Jumeau, naturellement fort délicate, eut surtout occasion d'y contenter son grand amour pour la mortification. Elle disait depuis, que cette demeure et l'odeur qu'elle y respirait avaient été pour elle une sorte de purgatoire tout le temps qu'elle passa sur la mer, qui fut d'environ trois mois. Pour leur donner encore une nouvelle matière de mérite, DIEU permit qu'au milieu des chaleurs de l'été les plus accablantes l'eau douce vînt à manquer sur le navire, et qu'on ne la distribuât plus aux voyageurs qu'en très-petite quantité.
Enfin l'inexpérience où ces filles étaient de la mer et de la longueur de cette traversée, qu'elles avaient jugé ne devoir être que d'un mois et demi, furent cause que les rafraîchissements dont elles s'étaient pourvues avant l'embarquement ne se trouvèrent ni en assez grande quantité pour suffire à un si long voyage, ni de la qualité qu'il convenait pour une navigation. Elles se virent donc contraintes de se réduire elles-mêmes sur la nourriture, et de faire ainsi une dure et sévère pénitence jusqu'à leur débarquement, qui n'eut lieu qu'à la fin du mois de septembre.
Arrivées à Québec, elles furent reçues avec beaucoup d'empressement et de charité par les Ursulines, qui avaient obtenu de M. de Laval la faveur de les loger dans leur monastère. Elles eurent tout le temps de s'y délasser des fatigues de la mer ; car elles séjournèrent un mois à Québec, ne trouvant point de commodité pour monter à Villemarie, jusqu'à ce qu'enfin M. Souart, informé de leur arrivée, vint lui-même pour les y conduire (1).
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(1) Annales des hospitalières de Villemarie, par la sœur Morin.
A suivre : VII. A Québec, la sœur Babonneau refuse de quitter l'institut de Saint-Joseph.
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Louis- Admin
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VII. A Québec, la sœur Babonneau refuse de quitter l'institut de Saint-Joseph.
Durant cet intervalle, elles prirent leur direction spirituelle du P. Lallemant, recteur du collège de Québec, qui allait les confesser chez les Ursulines. Ce Père n'eut pas plutôt connu la sœur Babonneau, destinée à être sœur converse, qu'il ne put s'empêcher d'admirer les trésors de grâces renfermés dans cette âme vraiment simple et selon le cœur de DIEU. Dès son enfance, et lorsqu’elle gardait les brebis de son père, elle avait été favorisée des plus rares communications avec la sainte Vierge, et depuis elle n'avait cessé de croître toujours dans la pratique des solides vertus, et d'être partout un modèle de ferveur. Son extérieur modeste et recueilli, expression naïve de la paix inaltérable de son âme, touchait tous ceux qui la voyaient, et leur inspirait un profond respect pour sa vertu. Le P. Lallemant, qui désirait de procurer aux communautés de Québec des sujets propres à y entretenir la ferveur, conçut le dessein de détacher de l'institut de Saint-Joseph la sœur Babonneau, qui n'était point encore professe.
« Il mit tout en œuvre, dit la sœur Morin, pour la faire rester à Québec, lui offrant de la faire recevoir sœur de chœur. » La sœur Babonneau n'avait jamais douté que DIEU ne l'eût appelée à être fille de Saint-Joseph : outre l'attrait constant qui la portait à cet institut, elle avait été choisie autrefois par M. de La Dauversière, de qui elle était parfaitement connue, pour aller avec la mère de Brésoles jeter les fondements de la communauté de Villemarie, ce qu'elle ne put faire à cause des besoins de la maison de la Flèche, où elle fut alors retenue. Aussi « résista-t-elle courageusement aux propositions » du P. Lallemant, ajoute la sœur Morin, disant « que DIEU la voulait fille de Saint-Joseph, et que son unique désir était de vivre et de mourir sœur converse, état le plus assuré dans la religion. Enfin M. Souart, de son côté, s'opposa aussi à ce dessein, et la fit partir incessamment pour Villemarie (1). »
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(1) Annales des hospitalières de Villemarie, par la sœur Morin.
A suivre : VIII. Arrivée de la sœur du Ronceray et de ses compagnes à Villemarie…
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Louis- Admin
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VIII. Arrivée de la sœur du Ronceray et de ses compagnes
à Villemarie. — Les hospitalières font les vœux solennels.
Elles y arrivèrent le 1er novembre, fête de la Toussaint, et furent reçues par la mère de Brésoles et ses compagnes avec une satisfaction qu'il serait difficile d'exprimer. De leur côté, en voyant la maison si pauvre et si dénuée, elles témoignèrent une sainte joie, s'estimant heureuses d'avoir quitté la France pour partager avec leurs sœurs les croix sans nombre dont la bonté divine voulait bien les favoriser. La sœur Le Jumeau en pleurait de joie, et ne pouvait assez remercier DIEU d'une vocation si privilégiée, qu'elle aimait à regarder comme un signe de prédestination.
Les amis de l'Hôtel-Dieu s'empressèrent de visiter les nouvelles arrivées, et plusieurs leur apportèrent des fruits du pays, des melons, des citrouilles, du blé d'Inde. Pour répondre à ces témoignages d'estime et d'affection, M. Souart les conduisit chez les principaux parmi les colons; et avant de les mettre en clôture il désira qu'elles visitassent aussi leur petite ménagerie de Saint-Joseph, où il les accompagna le lendemain de leur arrivée.
Cette ferme, qui ne faisait que de naître, était alors à une demi-lieue de la ville, et fournissait à la communauté des filles de Saint-Joseph du pain, du lait et quelques légumes : c'est pourquoi elles l'appelaient leur Bethléhem, qui veut dire, maison de pain. Au retour de cette promenade, et le soir du même jour, elles se renfermèrent dans leur pauvre clôture, qui n'était faite encore que de pieux enfoncés dans la terre et dont une grande partie était à demi tombée (1).1670.
Le lendemain, troisième jour de leur arrivée, la mère de Brésoles, qui avait succédé le 10 mai de cette année 1669 à la sœur Macé en qualité de supérieure, se démit de sa charge en présence de la communauté, et la sœur du Ronceray prit sa place, afin de faire faire à toutes le noviciat qui devait les préparer à la profession des vœux solennels. Les sœurs de Brésoles et Macé, après avoir gouverné jusque alors la maison, n'édifièrent pas moins leurs sœurs par leur soumission parfaite à cette nouvelle supérieure qu'elles ne l'avaient fait par la douceur et la sagesse de leur commandement. De leur côté, les sœurs Maillet, Morin et Denis, non moins que les sœurs Le Jumeau et Babonneau, rivalisèrent de zèle et de fidélité avec les deux autres pour se rendre capables de la profession religieuse, qu'elles désiraient toutes avec tant d'ardeur.1671.
Enfin, les deux années de noviciat approchant de leur terme, elles adressèrent une requête à M. de Laval pour être admises à la profession des vœux solennels, ce qu'il leur accorda volontiers par ses lettres du 7 octobre 1671, adressées à M. Souart, à qui il communiqua tous les pouvoirs nécessaires. En conséquence, le 27 du même mois, les sœurs Morin et Denis, et le lendemain, fête de saint Simon et saint Jude, les sœurs de Brésoles, Macé, Maillet, Le Jumeau et Babonneau, se consacrèrent irrévocablement au service de DIEU.
« Par là, dit la sœur Morin, M. de Laval acheva cet établissement pour ce qui était du spirituel, de manière à ne pouvoir plus s'en dédire. Il n'est pas en mon pouvoir, ajoute-t-elle, de faire connaître le grand contentement que chacune de nous en ressentait en son âme, ni celui de tous nos amis, singulièrement de MM. les prêtres de Saint-Sulpice, qui ont toujours été nos directeurs spirituels, et nos protecteurs en tout, particulièrement M. Souart, notre confesseur pendant vingt-cinq ans consécutifs, et qui nous a aidées à subsister par ses libéralités et ses aumônes (1). »
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(1) Annales des hospitalières de Villemarie, par la sœur Morin.
(1) Ibid.
A suivre : 1672 et suiv. IX. La sœur du Ronceray est rappelée en France.
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1672 et suiv. IX. La sœur du Ronceray est rappelée en France.
Mais la joie des filles de Saint-Joseph fut troublée l'année suivante par l'ordre que reçut la mère du Ronceray de retourner à la maison de Laval lorsqu'elle aurait achevé la troisième année de sa supériorité à Villemarie. Les religieuses de Saint-Joseph, aussi affligées que surprises de voir qu'on voulait leur enlever une supérieure si accomplie, qui possédait leur estime, leur confiance et leur affection, s'efforcèrent d'abord de la retenir parmi elles; et comme elles pensaient que la maison de Laval, où elle avait fait profession, ne la rappelait que pour n'être pas obligée de leur payer chaque année la pension de sa dot, elles résolurent de la garder sans pension. Mais leurs supérieurs de Villemarie n'approuvèrent pas cet avis.
Ils jugèrent que la communauté de Laval rappelant la sœur du Ronceray contre toute apparence, et l'évêque du Mans de son côté agréant son rappel, la volonté de DIEU se manifestait assez clairement, et qu'on ne devait pas la retenir malgré ces ordres. Cette décision affligea la sœur du Ronceray au delà de tout ce qu'on peut dire, et la mit tout en larmes jusqu'au jour de son départ; ou plutôt, cette bonne sœur resta plus d'une année sans pouvoir se consoler de son éloignement de Villemarie, craignant toujours d'avoir pu elle-même y contribuer.
Pendant qu'on faisait les préparatifs de son voyage, on chercha de tous côtés parmi ceux qui se disposaient à passer prochainement en France une personne sûre qui pût prendre soin d'elle dans la traversée. On n'en trouva aucune, quelque diligence qu'on pût faire ; ce qui fut cause que, pour ne pas la laisser partir seule, la sœur Le Jumeau, par estime et par affection, s'offrit pour l'accompagner. Mais on ne voulut pas écouter cette proposition, à laquelle d'ailleurs la sœur du Ronceray n'aurait jamais consenti, afin de ne pas priver le monastère d'un sujet de si rare mérite, et qui pouvait lui rendre les services les plus importants.
Enfin, sur ces entrefaites, la Providence fit naître l'occasion qu'on désirait. M. Migeon de Bransac, qui avait épousé Gabrielle Gaucher de Belleville, dont on a parlé, et qui exerçait l'office de juge à Villemarie, fit un voyage en France, et se chargea très-volontiers de la sœur du Ronceray. Il en prit tout le soin possible dans la traversée, et la conduisit lui-même jusqu'à son monastère à Laval. « Nous demeurâmes dans un grand deuil de son éloignement, dit la sœur Morin ; ma sœur Le Jumeau surtout en éprouva une affliction excessive : rien ne pouvait la consoler; et, malgré sa grande vertu, elle était elle comme abîmée dans l'excès de sa douleur (1 ). »
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(1) Annales des hospitalières de Villemarie, par la sœur Morin.
(1) Ibid.
A suivre : x. La sœur Le Jumeau élue supérieure…
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x. La sœur Le Jumeau élue supérieure.
— Détails sur sa vocation à l’institut de Saint-Joseph.
Pour remplacer la sœur du Ronceray, on réélut, le 24 août 1672, la sœur Macé, à laquelle succéda au bout de trois ans la sœur Le Jumeau ; et ces deux dignes supérieures occupèrent alternativement la même charge, pendant plus de vingt années consécutives, au grand avantage de la communauté. C'est ici le lieu de faire connaître la sœur Le Jumeau, qui fut, par ses vertus et par son mérite, l'un des plus dignes présents que DIEU ait faits à l'Hôtel-Dieu et à la colonie de Villemarie. Elle était née au Mans, d'une famille fort considérée pour sa noblesse et ses alliances. Son père, M. Le Jumeau de Lanaudière, chargé d'une nombreuse famille, avait consenti à confier l'éducation de sa fille à Mme de Milon, sa sœur, qui, n'ayant que deux garçons, désirait de l'avoir auprès d'elle, et la traita toujours comme si elle eût été sa propre enfant. Elle jugea que sa nièce était destinée à vivre dans le monde, et ne négligea rien pour lui procurer tous les genres de connaissances et d'agréments qui pouvaient l'y faire paraître avec avantage.
Mlle Le Jumeau, quoique élevée dans une famille très-chrétienne, ne laissait pas de goûter la société, comme pouvait le faire une jeune personne de sa condition. Mais DIEU, qui voulait la posséder seul, permit qu'à l'âge de vingt-quatre ans elle fût atteinte d'une maladie des plus affligeantes, que tous les remèdes ne purent guérir, et qui lui fit faire les réflexions les plus sérieuses sur la vanité des plaisirs du monde.
Son esprit étant bientôt désabusé des illusions qui l'avaient captivée auparavant, et son cœur vivement touché de la grâce, elle prit la généreuse résolution de se retirer dans quelque communauté fervente, pour y faire pénitence le reste de ses jours, et ne s'occuper plus que de la grande affaire de son salut.
Un Jésuite à qui elle fit part de son dessein lui parla des hospitalières de Saint-Joseph, récemment établies à la Flèche ; et dès ce moment elle se sentit portée à s'attacher à leur institut. Elle s'en ouvrit à Mme de Milon, qui parut d'abord goûter son projet, mais qui ensuite, de concert avec les siens, s'efforça d'y mettre obstacle. Vaincue à la fin par les instances de sa nièce, elle y consentit, et la conduisit elle-même à la Flèche en grand équipage.
La mère de La Fère accueillit la jeune postulante…
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Louis- Admin
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x. La sœur Le Jumeau élue supérieure.
— Détails sur sa vocation à l’institut de Saint-Joseph.
(suite)
La mère de La Fère accueillit la jeune postulante avec toute l'affection qu'on pouvait espérer de sa tendre charité, et, sachant la maladie dont elle était atteinte, elle lui conseilla de recourir à saint Joseph, et de faire vœu de s'attacher irrévocablement à son institut s'il lui obtenait de DIEU sa guérison. Elle fit ce vœu, et fut entièrement guérie. Lorsque Mme de Milon apprit le rétablissement de sa nièce, craignant que son entrée en communauté n'eût eu pour principe qu'une ferveur passagère, elle essaya de la dissuader de prononcer les vœux simples qu'on faisait alors, et l'engagea à revenir auprès d'elle. Mais la voyant inébranlable dans sa résolution, elle ne songea plus qu'à lui fournir les moyens d'achever son parfait sacrifice.
Les vertus solides et les rares qualités qu'on admira bientôt dans la sœur Le Jumeau la firent choisir pour aller fonder la maison de Baugé, dont elle fut la première supérieure ; et pour le même motif on la rappela dans la suite à la maison de la Flèche, lorsqu'on chercha à y introduire les vœux solennels. Mais voyant que les esprits n'étaient pas encore assez disposés à cette réforme, et sachant d'ailleurs qu'on allait l'embrasser sans délai à Laval, elle se rendit dans cette dernière maison, où elle fit une année de noviciat, et fut ensuite envoyée à Villemarie par M. Macé (1), comme nous l'avons raconté plus haut.
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(1) Annales des hospitalières de Villemarie, par la sœur Morin.
A suivre : XI. Amour de la sœur Le Jumeau pour les mépris.
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Louis- Admin
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XI. Amour de la sœur Le Jumeau pour les mépris.
Parmi les vertus qu'elle a pratiquées constamment , on doit mettre au premier rang sa profonde humilité : « Après avoir eu l'honneur de vivre quarante ans avec elle, dit la sœur Morin, je puis assurer que je n'ai pas remarqué une seule fois qu'elle ait rien dit à son avantage sans y mêler quelque chose qui l'humiliât. Elle avait pour cela une attention toute particulière. Quand on la pressait de parler de ses sentiments intérieurs dans l'oraison, ou qu'elle se trouvait engagée à le faire, c'était toujours en des termes humbles, où l'amour de soi-même n'avait point de part, séparant délicatement l'ouvrage de la grâce d'avec celui de la nature. Sa conviction était que nos plus saintes actions sont gâtées par des recherches secrètes de nous-mêmes ; ce qui lui faisait dire qu'elle était vide de tout bien, et que sa confiance en DIEU n'avait pour appui que sa grande miséricorde et les mérites de JESUS-CHRIST. »
Nous ne dissimulerons pas cependant qu'elle portait l'amour des mépris et des humiliations au delà des bornes que la simplicité chrétienne y met dans la plupart des saints.
Étant partie de France contre le gré de tous ses proches, qui par ressentiment s'abstinrent de lui écrire pendant plusieurs années, elle prit occasion de l'oubli où ils la laissaient pour faire croire, au dedans et au dehors du monastère, qu'elle n'était qu'une pauvre villageoise élevée par charité chez une de ses tantes, où elle avait gardé les dindons, et qu'elle s'estimait très-heureuse d'avoir été reçue en religion, se trouvant beaucoup mieux qu'elle ne l'aurait été dans la maison de son père.
Elle tenait ce langage aux dames de la première condition, qui aimaient à la visiter, à Mme de Denonville, à Mme de Vaudreuil, femmes des gouverneurs généraux de ces noms ; à Mme de Champigny, dont le mari était intendant, affectant même dans sa conversation avec elles des manières de parler communes et populaires. Mais elle ne put jamais les persuader de la bassesse prétendue de son extraction, quelque industrie qu'elle employât. Il arriva même qu'un jour M. Le Ber, à qui elle avait tenu le même langage, lui dit qu'il ne croyait rien de ce qu'elle avançait. Elle demeura tout humiliée de cette réponse, et depuis elle s'abstint de lui parler de ses parents (1).
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(1) Annales des hospitalières de Villemarie, par la sœur Morin.
A suivre : XII. Fidélité de la sœur Le Jumeau aux devoirs de son état.
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Louis- Admin
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XII. Fidélité de la sœur Le Jumeau aux devoirs de son état.
Nous n'entreprendrons pas de justifier ces illusions de l'humilité, quoiqu'elles eussent dans l'esprit de la sœur Le Jumeau quelque apparence de fondement légitime. Dans une âme si résolue d'être à DIEU, et d'ailleurs si parfaite en toute sa conduite, ces excès, lorsqu'ils vinrent à être connus, ne diminuèrent en rien l'estime que chacun faisait de ses rares et sublimes vertus.
« Elle a été un modèle parfait dans tous les offices qu'elle a exercés, dit la sœur Morin; je ne crois pas qu'aucune novice l'ait surpassée en soumission, en obéissance à la supérieure, en fidélité aux observances journalières de la règle, et en ferveur à réparer les moindres fautes qu'elle y commettait. »
La résidence de JESUS-CHRIST sur nos autels faisait ses délices. C'est là qu'elle allait se délasser de ses travaux et de ses fatigues, ménageant avec soin, pour ce saint exercice, tous les moments dont elle pouvait disposer. Il était aisé de juger de ses sentiments par son extérieur, qui inspirait de la dévotion à tous ceux qui la voyaient. Elle s'y tenait dans une posture pleine de respect et d'anéantissement, souvent prosternée la face contre terre pendant un temps considérable. Quoiqu'elle fût très-douce et très-charitable envers tous, elle n'avait rien de mou dans son autorité lorsqu'elle était supérieure, mais non plus rien d'austère ni de dur. Son commandement était toujours assaisonné de douceur et accompagné de manières honnêtes et engageantes qui la faisaient aimer.
Dans les avis qu'elle donnait à ses filles, elle insistait principalement sur l'exactitude à la règle, l'éloignement du siècle, l'estime des offices les plus vils aux yeux du monde, la pauvreté dans les vêtements et les meubles, le support du prochain, l'amour de la prière, la fidélité à s'accuser publiquement des fautes contre la règle, Elle ajoutait que c'était par ces saintes pratiques que les filles de Saint-Joseph se conserveraient dans la ferveur de leur institut, et s'élèveraient à une haute perfection (1).
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(1) Annales des hospitalières de Villemarie, par la sœur Morin.
A suivre : XIII. Exactitude de la sœur Le Jumeau à la pratique de l’obéissance.
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XIII. Exactitude de la sœur Le Jumeau à la pratique de l’obéissance.
Mais par-dessus tout elle les portait à l'amour de la vertu d'obéissance, disant quelquefois :
« Si l'on savait le mérite et la valeur d'un acte d'obéissance fait en esprit de foi et d'amour, on l'achèterait un million d'or; car sa récompense sera éternelle. Une jeune fille qui se donne à DIEU , quand elle n'aurait rien que ce qui couvre son corps, lui fait le plus riche présent, pourvu qu'elle lui donne sa volonté tout entière, sans la reprendre jamais. S'il arrivait qu'elle la reprît par surprise dans un moment d'oubli, il faudrait qu'elle fît comme celui qui aurait dérobé le bien d'autrui, c'est-à-dire qu'elle la redonnât tout de nouveau à DIEU en renouvelant son vœu, avec un désir tout nouveau de le mieux garder à l'avenir. »
Ce que la sœur Le Jumeau recommandait ainsi par ses paroles lorsqu'elle était supérieure, elle le persuadait puissamment par ses exemples quand elle se trouvait placée au second rang. Ainsi, elle ne serait pas allée prier au chœur, quelque attrait qu'elle y eût; elle n'aurait pas fait la moindre chose pour elle ou pour d'autres en dehors de son office sans l'agrément de sa supérieure ; et cette exactitude ponctuelle à demander permission dans toutes ces rencontres était d'une grande édification pour la communauté. Elle ne se relâcha jamais de cette fidélité à la règle. A la fin de sa vie, étant privée de la vue et ne pouvant presque plus se traîner, c'était une grande mortification pour elle de ne pouvoir se rendre aux exercices communs. L'hiver, on l'obligeait de demeurer auprès du feu pendant que la communauté était au chœur ; et bien des fois on la voyait se mettre à genoux devant sa supérieure pour qu'elle lui permette d'aller rejoindre ses sœurs et de chanter avec elles les louanges de DIEU. Lorsqu'elle avait obtenu cette permission, elle tenait son bréviaire dans ses mains, tout aveugle qu'elle était, disant que c'était pour se conformer à la règle et à l'obéissance. Chaque jour elle ne manquait pas d'aller, appuyée sur un bâton, pour instruire les malades et leur parler de DIEU. A la récréation et à la lecture commune, elle avait toujours avec elle sa quenouille, et malgré sa cécité elle filait une sorte de grosse étoupe qu'on lui donnait pour la contenter, et, quoique son fil ne fût bon à rien, elle ne laissait pas de s'occuper ainsi pour suivre la règle, disait-elle, qui l'ordonne de la sorte (1).
Ces exemples de vertu, que les filles de Saint-Joseph offraient à la colonie, étaient pour Mlle Mance le sujet d'une douce et vive satisfaction. Après toutes les peines qu'elle avait prises depuis plus de trente ans pour attirer ces filles à l'Hôtel-Dieu, on comprend combien elle s'estimait heureuse de voir tous ses désirs accomplis, c'est-à-dire l'établissement des hospitalières autorisé par des lettres patentes du roi, confirmé par M. de Laval, et enfin leur institut érigé en ordre religieux par le Saint-Siège. Mais cette joie si légitime qu'elle goûta avant sa mort fut tempérée par une épreuve très-amère, qui exerça beaucoup sa patience, et lui donna l'occasion de mettre le comble à l'œuvre de sa sanctification, comme nous le raconterons dans le chapitre suivant.
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(1) Annales des hospitalières de Villemarie, par la sœur Morin.
A suivre : Chapitre II. TROUBLES SUSCITES A MADEMOISELLE MANCE AU SUJET DU FIEF NAZARETH...
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CHAPITRE II.
TROUBLES SUSCITES A MADEMOISELLE MANCE
AU SUJET DU FIEF NAZARETH,
QU'ELLE AVAIT ACQUIS A L'HÔTEL-DIEU POUR 22,000 LIVRES. —
SA MORT. — LES FILLES DE SAINT-JOSEPH LUI SUCCÈDENT
DANS L'ADMINISTRATION TEMPORELLE.
I. Mlle Mance contribue à faire accepter
au séminaire de Saint-Sulpice
la propriété de l’île de Montréal.
Pour faire connaître le sujet de l'épreuve dont nous avons à parler ici, il est nécessaire de reprendre les choses de plus haut. Après la mort de M. de La Dauversière, Mlle Mance, voyant que la fondation donnée par Mme de Bullion pour les hospitalières de Villemarie avait été saisie, et que ces filles étaient réduites au plus entier dénûment, entreprit pour la troisième fois le voyage de France ; ce fut vers la fin de l'année 1662. Son dessein était de mettre tout en œuvre pour recouvrer cette fondation; mais, quelques mouvements qu'elle se donnât, les fonds furent perdus sans ressource (1).
Durant son séjour en France, elle fut vivement affligée de voir la Compagnie de Montréal toute découragée par la résolution où était alors M. de Laval de ne pas souffrir que M. de Queylus reparût à Villemarie, dont il était cependant l'un des principaux soutiens. Cette compagnie, chargée d'ailleurs de grosses dettes, et désespérant de trouver des associés qui voulussent lui succéder sans autre vue d'intérêt que de procurer la gloire de DIEU, était sur le point de se dissoudre, et de substituer à sa place le séminaire de Saint-Sulpice de Paris (2).
Le voyage de Mlle Mance en France, qui n'eut donc aucun résultat pour l'affaire de la fondation, sembla avoir été ménagé par la divine Providence pour consommer enfin cette négociation importante. Car tous les voyages de cette fille admirable avaient pour fin principale le salut de la colonie; et DIEU voulut qu'elle contribuât à la substitution qui devait en assurer la conservation durable et solide, aussi bien que celle de l'Hôtel-Dieu. L'acte en fut passé le 9 mars 1663, en présence et de l'agrément de Mlle Mance, et du consentement de M. de Maisonneuve, qui était alors en Canada (1).
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(1) Histoire du Montréal, par M. Dollier de Casson, de 1662 à 1663.
(2) Vie de la sœur Bourgeoys, t. I, p. 163 et suiv.
(1) Edits, ordonnances royaux,. Déclarations, etc. , Québec 1803, in-4º, t. I, p. 841 et suiv.
A suivre : II. Mlle Mance inquiétée au sujet des 22,000 livres…
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: Vie de Mlle Mance et Hôtel-Dieu de Villemarie (Table) COMPLET
II. Mlle Mance inquiétée au sujet des 22,000 livres ;
on veut obliger le séminaire à les rendre à l'Hôtel-Dieu.
Mais cette substitution, qui assurait l'existence de la colonie de Villemarie, attira, dès qu'on en eut connaissance, les plus rudes épreuves à ceux qui y avaient eu le plus de part. Le séminaire de Saint-Sulpice fut dépouillé, quoique d'une manière illégitime, de la justice de l'île, et du droit d'en nommer le gouverneur. M. de Maisonneuve, qui d'ailleurs avait attiré les prêtres de Saint-Sulpice en Canada, fut dépossédé de son gouvernement et renvoyé en France (2); et Mlle Mance, en sa qualité d'administratrice de l'Hôtel-Dieu, fut inquiétée, après la mort de Mme de Bullion, comme si elle eût mal géré les affaires temporelles de cet établissement.
Les troubles qu'on lui suscita, et qui retombaient sur le séminaire, avaient pour objet les 22,000 livres de la fondation de l'Hôtel-Dieu, employées, en 1653, à lever la recrue qui sauva la colonie, ainsi qu'il a été rapporté. On prétendit que la fondatrice n'avait point approuvé le remplacement de cette somme pour cent arpents de terre défrichée du domaine des seigneurs ; et comme le séminaire venait de succéder à ces derniers, on voulut l'obliger à reprendre la terre et à restituer les 22,000 livres.
M. de Laval, qui par l'acte de fondation avait droit de connaître des affaires temporelles de l'Hôtel-Dieu (1), prit la chose vivement à cœur. Il pressa le séminaire de Saint-Sulpice de rendre les 22,000 livres (2) ; on fît même des démarches sous le nom de Mlle Mance auprès du conseil souverain de Québec, comme si elle eût sollicité la restitution de cette somme; ce qui l'affligea beaucoup, et l'obligea d'adresser une requête au conseil. Elle y désavoua les poursuites qu'on osait faire en son nom, et demanda au contraire l'aliénation des 22,000 livres, en justifiant par plusieurs raisons la conduite des seigneurs dans toute cette affaire (3).
Personne n'avait mieux connu qu'elle les intentions de Mme de Bullion sur ce remplacement. On a raconté que, quand cette dame apprit de M. de Maisonneuve l'emploi qu'il allait faire des 22,000 livres, elle ne se contenta pas de ne rien dire pour le désapprouver, mais que, bien au contraire, elle donna 20,000 livres pour qu'elles fussent également employées à lever la même recrue, devenue nécessaire à la conservation de la colonie et à celle de l'Hôtel-Dieu.
Depuis ce temps, Mme de Bullion, en 1659, s'était entretenue de vive voix avec Mlle Mance sur toute cette affaire, et au lieu de témoigner que sa gestion lui eût déplu, elle lui donna encore une autre somme de 20,000 livres pour fonder à Villemarie les filles de Saint-Joseph. Aussi les associés de Montréal, dont plusieurs avaient connu les intentions secrètes de Mme de Bullion, et Mlle Mance elle-même, en cédant en 1663 la seigneurie de l'île au séminaire de Saint-Sulpice, obligèrent-ils cette communauté à l'exécution entière du contrat, qui attribuait à l'Hôtel-Dieu, en remplacement des 22,000 livres, les cent arpents de terre comme faisant partie de la fondation de cet établissement. (1)
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(2) Vie de la sœur Bourgeoys, t. I, p. 167-169.
(1) Acte de Chaussière, notaire à Paris, du 31 mars 1656.
(2) lettre de M. l’évêque de Pétrée à M. Talon, du 17 septembre 1666.
(3) Archives du séminaire de Paris ; requête au conseil de Québec par Mlle Mance.
(1) Edits, ordonnances royaux, etc. t. I, ibid.
A suivre : III. Décision qui dispense le séminaire de rendre à l'Hôtel-Dieu les 22,000 livres.
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III. Décision qui dispense le séminaire
de rendre à l'Hôtel-Dieu les 22,000 livres.
Mais, quelque dignes de foi que fussent toutes ces personnes, dont le désintéressement était d'ailleurs si connu, M. de Laval exigea toujours qu'on lui montrât un écrit signé de Mme de Bullion qui témoignât de son consentement.
« Monseigneur l'évêque dit que l'on a agi contre les intentions de la fondatrice, écrivait M. Tronson, et il voudrait qu'on lui fît voir son consentement. C'est demander une chose qui n'est nullement nécessaire, et qui d'ailleurs est tout à fait impossible; car la fondatrice n'a jamais voulu paraître, et on ne peut pas raisonnablement demander autre chose, sinon que celui qui était le porteur de ses intentions et de ses volontés (M. de La Dauversière), y ait consenti de la manière qu'il l'a fait (1). Car celui qui a paru pour elle dans la fondation de l'hôpital, qui a expliqué ses desseins et ses intentions qui était chargé d'établir cette œuvre, est le même qui a agi, qui a travaillé et qui a signé dans l'affaire des 22,000 livres (2). »
Comme le prélat paraissait déterminé à pousser les choses à bout, on conseilla à M. de Bretonvilliers, supérieur du séminaire de Saint-Sulpice, de ne pas laisser mettre cette affaire entre les mains de la justice, mais de la porter au conseil privé du roi (3), où l'on avait toujours plus d'égard à l'équité naturelle qu'aux formalités. Il prit en effet ce parti, et, l'année suivante, 1667, M. de Laval fut invité à se présenter devant le conseil privé (4). Les conseillers, tous d'une probité, d'un désintéressement et d'une piété reconnus, et parmi lesquels étaient des jurisconsultes des plus habiles de l'État, décidèrent que, quoique Mlle Mance n'eût pas un pouvoir suffisant pour engager l'Hôtel-Dieu, et que dans cette affaire on n'eût pas observé toutes les formalités qui auraient été à désirer et qu'on exigeait clans une cour de justice, cependant, toutes choses mûrement considérées, le séminaire n'était tenu à aucune restitution envers l'Hôtel-Dieu.
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(1) Lettre de M. Tronson à MM. de Montréal ; lettre à M. Remy du 16 avril 1682.
(2) Lettre à M. Remy de l’année 1680.
(3) Archives du séminaire de Villemarie ; inventaire de Paris, consultations de M. de Guichery, avocat, du 21 avril 1667.
(4) Ibid., arrêt du conseil privé, du 18 mars 1667.
A suivre : IV. Motifs de cette décision.
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IV. Motifs de cette décision.
Cette décision était fondée sur le consentement assez manifeste de la fondatrice ; sur la proportion qu'il y avait eue entre la valeur de cent arpents de terre défrichée et la somme des 22,000 livres : attendu que, si les mêmes terres ne rapportaient plus que 400 livres de revenu, comme l'objectait M. de Laval, c'est que l'Hôtel-Dieu n'ayant pas le moyen de les cultiver, les avait laissées tomber en friche.
Enfin elle était fondée sur l'équité naturelle. Il n'était pas juste en effet de faire porter aux seuls seigneurs de Montréal les frais d'une recrue qui avait profité à tous les colons sans exception, à l'Hôtel-Dieu, et même à tout le Canada (1), dont la perte était infaillible sans ce secours.
Au reste, cette recrue ayant coûté environ 75,000 livres (2), les seigneurs s'étaient montrés très-généreux en en procurant 53,000 et de plus en faisant seuls le remplacement des 22,000 fournis par l'Hôtel-Dieu, quoique toute la colonie et l'Hôtel-Dieu lui-même eussent dû y contribuer de leur part.
Mais cette décision ne satisfit pas M. de Laval. Il revint encore à la charge…
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(1) Lettre de M. Tronson à M. Remy, année 1680.
(2) Annales des hospitalières de Villemarie, par la sœur Morin.
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IV. Motifs de cette décision.
(suite)
Mais cette décision ne satisfit pas M. de Laval. Il revint encore à la charge: il voulut faire juger l'affaire de nouveau; et pendant plus de vingt ans il ne cessa d'agir pour obliger le séminaire à rendre à l'Hôtel-Dieu les 22,000 livres.
M. de Maisonneuve, alors retiré à Paris, était très-affligé des instances du prélat, qu'il regardait comme injustes. Ayant eu lui-même la principale part dans ce remplacement, et craignant d'être la cause de la perte que le séminaire en souffrirait s'il était contraint de rembourser les 22,000 livres, il se porta avant sa mort à un acte bien digne de la délicatesse de sa conscience et de sa religion: de son propre mouvement et sans en avoir été sollicité par personne, il envoya au supérieur du séminaire de Saint-Sulpice de Paris un écrit de sa main par lequel il déclarait, pour l'acquit de sa propre conscience, que le séminaire n'était tenu à aucune restitution ; et que, quant aux cent arpents, qu'on prétendait être inférieurs à la somme, il aurait mieux aimé ces terres dans l'état où elles étaient quand il les avait données à l'Hôtel-Dieu, que 1,000 livres de revenu que rapportaient, alors en France les 22,000 livres en question (*)
Cette déclaration, qu'on communiqua à M. de Laval, ne le fit pas changer d'avis (1) ; et enfin, pour le satisfaire, les ecclésiastiques de Villemarie consentirent, sous le bon plaisir de leur supérieur général, à reprendre les cent arpents de terre, en offrant à l'Hôtel-Dieu une redevance annuelle de deux cent cinquante minots de grain, au lieu de trois cents qu'on en demandait.___________________(*) Cette déclaration, faite par M. de Maisonneuve, sur son lit de mort, doit servir de correctif à ce qu’avance M. Dollier de Casson dans son Histoire du Montréal , lorsqu’il fait dire au contraire au même M. de Maisonneuve que ces terres, en 1653, étaient inférieures à la somme que l'Hôtel-Dieu en donna (1). C'est qu'écrivant vingt ans après l'événement, et lorsqu'elles étaient tombées en friche, il jugeait, par leur valeur actuelle, de celle qu'elles devaient avoir au moment du remplacement; en quoi il s'est trompé. Aussi, comme il était notoire que ces terres avaient en 1653 une tout autre valeur, M. Tronson écrivait, en 1684 : « Si elles ne rapportent pas maintenant comme elles le faisaient autrefois, les seigneurs n'en sont pas responsables, et n'en doivent point de dédommagement. »
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(1) Histoire du Montréal, par M. Dollier de Casson, de 1652 à 1653.
(1) Lettre de M. Tronson à M. Remy, de 1680.
A suivre : v. Le séminaire de Saint-Sulpice est dans l'impuissance de rendre les 22,000 livres et de reprendre les cent arpents de terre.
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v. Le séminaire de Saint-Sulpice est dans l'impuissance de rendre
les 22,000 livres et de reprendre les cent arpents de terre.
Mais ces offres n'ayant pas été acceptées, le supérieur répondit qu'elles seraient trop onéreuses au séminaire (2). « Il est certain, ajoutait-il, qu'on a eu droit de faire ce qu'on a fait quand on a pris les 22,000 livres de l'Hôtel-Dieu, et qu'on a donné des terres en échange. On voudrait nous donner des scrupules sur cette affaire, mais j'ai témoigné à Monseigneur de Québec que je ne voyais point qu'il y eût la moindre difficulté pour notre conscience (3).
« Nous sommes parfaitement en repos de ce côté et bien fondés en raison (1). Pourquoi vous charger de reprendre ces terres, puisque vous en avez déjà trop, et que celles que vous avez vous coûtent plus à cultiver qu'elles ne vous rapportent de revenu? Si la maison était en état de faire des libéralités et des aumônes, j'écouterais volontiers la proposition qu'on vous a faite, quand même elle vous serait onéreuse. Mais dans l'état où vous êtes, le séminaire de Montréal n'ayant pas de quoi entretenir ceux qui travaillent (ce qui nous oblige à n'y envoyer que des messieurs qui puissent payer leur pension), je ne vois pas de meilleur moyen de le ruiner bientôt que de lui imposer de nouvelles charges. Comme c'est un ouvrage de Providence que DIEU seul a soutenu jusqu'à présent…
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(2) Lettre de M. Tronson à M. Ranuyer, du 1er mars 1684.
(3) Lettre de M. Tronson à M. Remy, de 1680, etc.
(1) lettre de M. de Baluze à M. Remy, du 22 avril 1695.
A suivre…
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v. Le séminaire de Saint-Sulpice est dans l'impuissance de rendre
les 22,000 livres et de reprendre les cent arpents de terre. (suite)
… « Comme c'est un ouvrage de Providence que DIEU seul a soutenu jusqu'à présent, j'espère qu'il le fera de même à l'avenir; mais il ne faut pas abuser de son secours, ni faire sur ce fondement plus qu'on ne peut (2). »
Le supérieur engagea cependant ses ecclésiastiques à faire quelques nouvelles concessions à l'Hôtel-Dieu (3).
Ils lui donnèrent à foi et hommage sept ou huit arpents de terre renfermés dans l'enclos de l'établissement, à condition qu'ils seraient partagés également entre la communauté des hospitalières et les pauvres (1).
Ils donnèrent aussi à l'Hôtel-Dieu deux cents arpents de bois debout à foi et hommage (2), en stipulant que l'une et l'autre de ces concessions ne pourraient être vendues ni aliénées, sous peine d'être réunies au fief des seigneurs (3).
« Messieurs de Saint-Sulpice, si généreux et si affectionnés aux intérêts de cet hôpital, ajoute la sœur Morin, lui ont fait en outre de cela plusieurs aumônes dans ses besoins, et le desservent journellement pour le spirituel avec bien du zèle et de la charité depuis son établissement (4). »
Malgré toutes ces concessions, l'affaire des 22,000 livres fut encore remise sur le tapis une multitude de fois, jusqu'à ce qu'enfin, en 1695, M. de Saint-Vallier, successeur de M. de Laval, en ayant pris connaissance, jugea qu'on ne devait plus en parler (5).
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(2) lettre de M. Tronson à M. de Casson, du 10 avril 1684.
(3) lettre du même à M. Ranuyer, du1er mai 1684.
(1) Archives de l’Hôtel-Dieu de Villemarie, acte du 9 janvier 1682.
(2) acte du 9 mai 1687.
(3) Archives du séminaire de Saint-Sulpice à Paris ; consultation de M. Martin, avocat, 1701.
(4) Annales des hospitalières de Villemarie.
(5) lettre de M. de Baluze à M. Remy, du 22 avril 1695.
A suivre : VI. Conduite de la Providence sur l'Hôtel-Dieu dans l'affaire des 22,000 livres.
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VI. Conduite de la Providence sur l'Hôtel-Dieu
dans l'affaire des 22,000 livres.
Si nous avons tant insisté sur cette affaire, et rapporté tous les détails qu'on vient de lire, quelque minutieux qu'ils soient, c'est pour faire paraître les soins de la divine Providence sur l'Hôtel-Dieu de Villemarie, et montrer, comme l'avaient annoncé M. Olier et M. de La Dauversière, que DIEU soutiendrait cet établissement par la croix (6). Les événements les plus fâcheux en apparence arrivés à cette maison ont justifié de point en point la vérité de cette assurance, et l'affaire des 22,000 livres en est elle-même une nouvelle preuve qui subsiste encore aujourd'hui.
A ne considérer les choses que d'après les règles de la prudence humaine, l'emploi de cette somme pour lever la recrue de 1653, et son remplacement par les cent arpents de terre, qu'on fut incapable de maintenir en valeur, paraissaient être un vrai désastre pour l'Hôtel-Dieu, qui éprouva d'ailleurs coup sur coup tant d'autres pertes.
La suite a fait voir cependant que toute cette affaire avait été conduite par une disposition secrète de la sagesse de DIEU, qui voulait procurer par ce moyen le solide établissement de cette maison, en assignant aux pauvres un fonds suffisant pour leur subsistance.
Car, par le remplacement que Mlle Mance demanda, ces cent arpents de terre ayant été séparés de la seigneurie de Montréal et attribués à l'Hôtel-Dieu par la compagnie des associés lorsqu'ils avaient le droit de faire de pareilles aliénations (1), il est résulté que l'Hôtel-Dieu s'est trouvé seigneur propriétaire de ces terres, connues sous le nom de fief Nazareth; et que dans la suite, la ville venant à s'étendre de ce côté, ce fief, divisé en emplacements qui font partie du faubourg Sainte-Anne, est aujourd'hui un fonds assuré de revenus considérables pour l'Hôtel-Dieu, ou plutôt la ressource et le soutien de cet établissement.
L'impuissance où fut le séminaire de rembourser les 22,000 livres, malgré les efforts persévérants de M. de Laval pendant plus de vingt, ans pour l'y contraindre, mette encore dans un plus grand jour les soins de la Providence sur l'Hôtel-Dieu.
Si ce remboursement eût (eu) lieu, il est certain que la somme ne lui aurait pas profité, dans le cas où elle eût été employée aux constructions qu'on éleva peu après, et qui furent bientôt consumées par un violent incendie.
Si elle eût été placée en rente sur l'État, elle aurait subi les diverses pertes qu'éprouvèrent ces sortes de capitaux, qui furent réduits jusqu'à rien. Et, quand elle produirait aujourd'hui le même revenu qu'autrefois, ce revenu suffirait à peine aux frais d'éclairage de cet établissement.
Enfin nous ajouterons ici qu'en ne permettant pas que le séminaire pût assigner des revenus fixes à l'hôpital après la perte de la fondation faite par Mme de Bullion, DIEU voulut montrer sans doute que la conservation de cette maison devait être attribuée non à la faveur des hommes, mais à la main invisible qui l'avait fondée, et qui devait en être le perpétuel soutien.
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(6) Archives de l’Hôtel-Dieu de la Flèche ; archives de la sœur Maillet.
(1) lettre de M. de Baluze à M. Remy, du 22 avril 1695, archives du séminaire de Paris.
A suivre : 1673. VII. Mort de Mlle Mance.
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VII. Mort de Mlle Mance.
C'est ce qui parut encore lorsque, après la mort de Mlle Mance, le séminaire de Saint-Sulpice refusa de se charger officiellement de l'administration des biens des pauvres, comme nous le raconterons bientôt.
D'après les termes du contrat de fondation de l'Hôtel-Dieu, Mlle Mance en conserva l'administration jusqu'à sa mort (1), arrivée au mois de juin 1673. Elle était alors âgée de soixante-six à soixante-sept ans. Il est à regretter qu'on ne nous ait conservé aucun détail sur ses dernières années, ni sur les circonstances de sa sainte mort.
Tout ce que nous en savons, c'est que DIEU acheva de la sanctifier par de longues et continuelles maladies; que cette fille admirable édifia toute la colonie par ses grandes vertus (2) et qu'enfin elle mourut en odeur de sainteté ; c'est le témoignage que rend à sa mémoire la mère Juchereau dans son Histoire de l'Hôtel-Dieu de Québec (3).
Cette grande servante de DIEU , n'ayant vécu que pour procurer l'établissement de la colonie de Villemarie et celui de l'Hôtel-Dieu de Saint-Joseph, avait demandé que son corps fût inhumé dans l'église de cette maison, et son cœur placé dans celle de la paroisse, lorsqu'elle serait construite (4). Elle voulut que ce cœur après sa mort ne fût point séparé de ceux pour qui il n'avait cessé de battre, après DIEU, durant sa vie: ou plutôt, elle ordonna qu'il fût placé sous la lampe qui brûlerait devant le très-saint Sacrement, comme pour témoigner qu'elle ne cesserait d'intercéder en faveur de ses chers Montréalistes lorsqu'elle serait devant le trône de DIEU. Ce fut la recommandation qu'elle fit verbalement à M. Souart, son exécuteur testamentaire….
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(1) Acte de Chaussière, notaire à Paris, du 17 mars 1648.
(2) Historiæ Canadensis, a Creuxio, 1664, in-4º, p. 376.
(3) Page 140.
(4) Acte de Basset, notaire à Montréal, du 19 juin 1673.
A suivre…
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VII. Mort de Mlle Mance. (suite)
…Elle voulut que ce cœur après sa mort ne fût point séparé de ceux pour qui il n'avait cessé de battre, après DIEU, durant sa vie: ou plutôt, elle ordonna qu'il fût placé sous la lampe qui brûlerait devant le très-saint Sacrement, comme pour témoigner qu'elle ne cesserait d'intercéder en faveur de ses chers Montréalistes lorsqu'elle serait devant le trône de DIEU. Ce fut la recommandation qu'elle fit verbalement à M. Souart, son exécuteur testamentaire.
Son corps fut en effet inhumé dans l'église de l'Hôtel-Dieu, pour qu'il reposât au milieu des pauvres et des filles de Saint-Joseph ; et son cœur, qu'on renferma dans un vase d'étain, fut mis en dépôt sous la lampe de la même chapelle, en attendant que l'église paroissiale, dont on n'avait posé encore que les fondements, eût été élevée (*) (1).
Les prêtres du séminaire désirant beaucoup d'enrichir l'église de la paroisse d'une si précieuse relique, M. Souart se fit délivrer par le greffier un acte pour constater qu'elle n'était qu'en simple dépôt dans celle de l'Hôtel-Dieu. Mais la construction de l'église paroissiale ayant traîné en longueur, et le transport du cœur de Mlle Mance ayant d'ailleurs été différé, il arriva que ce dépôt si cher à la piété des fidèles fut consumé dans l'incendie qui réduisit en cendres les bâtiments de l'Hôtel-Dieu (1)…________________________(*) Les filles de Saint-Joseph ont écrit, à la suite de leurs Annales, composées par la sœur Morin, que le corps de Mlle Mance, après sa mort, avait été inhumé dans l'église de la paroisse, sans considérer que cette église n'était point encore bâtie. « Ce fut un combat, disent-elles, en parlant de ses restes mortels, qui ne put être terminé que par le judicieux partage qu'en firent Messieurs du séminaire, retenant le corps pour être inhumé à l'église paroissiale de Villemarie, et nous laissant son cœur (1). »
On confond ici, avec les obsèques de Mlle Mance, celles de la sœur Bourgeoys ; et c'est ce qui a induit en erreur M. Montgolfier dans la Vie de cette dernière, lorsqu'il assure que le partage qui eut lieu au sujet des restes de la fondatrice de la Congrégation, dont le cœur fut adjugé à ses filles, et le corps aux paroissiens, avait eu lieu déjà pour ceux de Mlle Mance (2).
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(1) Additions aux Annales des hospitalières de Villemarie.
(2) Vie de la sœur Bourgeoys, Villemarie , 1818, in-12, page 170.________________________(1) Acte de Basset, ibid.— Registres de la paroisse de Villemarie ; sépultures, 19 juin 1673.
(1) Annales des hospitalières de Villemarie, addition sur Mlle Mance.
A suivre: table des matières.
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Re: Vie de Mlle Mance et Hôtel-Dieu de Villemarie (Table) COMPLET
.VIE DE MLLE MANCEet
HOTEL-DIEU de VILLEMARIE
PréfaceIntroduction
I. L’histoire de M. de la Dauversière présente des révélations sur Montréal ; pourquoi.
II. Extraction de M. de La Dauversière; ses qualités; faveurs qu'il reçoit de DIEU.
III. Épreuves qui disposent M. de La Dauversière à exécuter les ordres de DIEU touchant Montréal.
IV. Combien l’exécution des ordres de DIEU paraît d’abord difficile à M. de La Dauversière et à ses directeurs.
V. 1634. Aumônerie de la Flèche. M. de La Dauversière y fait construire une chapelle en l’honneur de S. Joseph.
VI. 1636. M. de La Dauversière forme à la Flèche la confrérie de la Sainte-Famille, qu’il met sous la protection spéciale de Saint Joseph.
VII. Vocation de Mlle de La Ferre et de ses deux compagnes. M. de La Dauversière les emploie par essai au service de l’Hôtel-Dieu de la Flèche.
VIII. 1639. Par obéissance à ses directeurs, M. de La Dauversière offre, mais en vain, l’Hôtel-Dieu aux hospitalières de Dieppe.
IX. Mlle de La Ferre et ses compagnes acceptent la direction de l’Hôtel-Dieu de la Flèche, que la ville leur offre.
X M. de La Dauversière, de l’avis du P. Chauveau, se rend à Paris pour essayer de donner commencement à l’œuvre de Montréal.
XI. La Sainte-Famille lui apparaît dans l’église de Notre-Dame et l’assure de sa protection.
XII. Rencontre miraculeuse de M. de La Dauversière et de M. Olier, éclairés l'un et l'autre sur l'œuvre de Montréal.
1640. XIII. Ils envoient vingt tonneaux de vivres pour Montréal. — M. Olier forme la société de ce nom.
XIV. Ils acquièrent de M. de Lauson la propriété de l'Ile de Montréal.
XV. Tentations de découragement qu'éprouve M. de La Dauversière touchant l'œuvre de Montréal.
XVI. M. de Maisonneuve; ses qualités; il désire consacrer ses services à quelque entreprise de religion.
XVII. M. de Maisonneuve s’offre à la compagnie de Montréal, qui accepte avec reconnaissance ses services.
XVIII. Levée d’une première recrue pour Montréal.
XIX. Jeanne-Mance.PREMIÈRE PARTIE
DEPUIS LA NAISSANCE DE MADEMOISELLE MANCE
JUSQU’A L’ARRIVEE DES FILLES DE SAINT-JOSEPH EN CANADA.
CHAPITRE PREMIER
VOCATION DE MLLE MANCE ;
ELLE EST ASSOCIEE A LA COMPAGNIE DE MONTREAL
ET S’EMBARQUE POUR LE CANADA.
I. Famille de Mlle Mance ; son enfance.
II. 1640. Occasion de la vocation de Mlle Mance pour le Canada.
III. De l'avis de son directeur, elle se rend à Paris.
IV. Le P. de St-Jure juge que Mlle est appelée à aller en Canada.
V. Elle visite le P. Rapin, Récollet, qui la fait connaître à Mme de Bullion.
VI. Mme de Bullion se propose de fonder un hôpital en Canada, et en offre la conduite à Mlle.
1641. VII. Mlle Mance prend congé de Mme Bullion qui lui remet une somme, comme arrhes de sa bonne volonté.
VIII. Mlle Mance se détermine à s’embarquer à la Rochelle. Elle communique son intérieur à Marie Rousseau, qui approuve son départ pour le Canada.
IX. A la Rochelle, Mlle Mance entend parler du dessein de la colonie de Montréal.
X. Rencontre miraculeuse de Mlle Mance et de M. de La Dauversière.
XI. Mlle est reçue au nombre des associés de la Compagnie de Montréal.
XII. Mlle Mance engage M. de La Dauversière à mettre par écrit le dessein de Montréal. — Dieu la délivre d’une inquiétude.CHAPITRE II
ARRIVEE DE MLLE MANCE AU CANADA.
ELLE DONNE COMMENCEMENT A L’HOTEL-DIEU DE VILLEMARIE,
DESTINE AUX FILLES DE SAINT-JOSEPH.
I. Arrivée de Mlle Mance à Québec.
II. Mme de La Peltrie se lie d’une étroite et sainte amitié avec Mlle Mance.
III. Les colons de Montréal étant sans asile pour passer l’hiver, reçoivent de M. de Puizeau ses deux maisons.
IV. Arrivée des colons à Montréal.
V. Mlle Mance contribue à l’augmentation de la Compagnie de Montréal.
VI. Les associés consacrent l’Île à la très-sainte Vierge. Ils s’efforcent de n’être connus que de DIEU.
VII. Fondation de l’Hôtel-Dieu de Villemarie par Mme de Bullion.
VIII. État prospère de la colonie de Montréal. — Dévotion à saint Joseph.
IX. Mme de Bullion exige que sa fondation soit employée à l’Hôtel-Dieu de Saint-Joseph.
X. Construction des premiers bâtiments de l'Hôtel-Dieu de Villemarie.
XI. L'Hôtel-Dieu est aussitôt rempli de blessés. Mme de Bullion assigne des fonds pour l'entretien de Mlle Mance.
XII. Premier ameublement de l'Hôtel-Dieu, envoyé par la Compagnie de Montréal.
XIII. Départ de M. de Puizeau et de Mme de La Peltrie. M. et Mme d'Ailleboust se fixent à Villemarie. Leur caractère; leur liaison avec Mlle Mance.
XIV. Mme de Bullion augmente la fondation de l’Hôtel-Dieu, qu’elle porte à 60, 000 livres.
XV. Les hospitalières de La Flèche sont érigées en congrégation séculière. Progrès de cet Institut.CHAPITRE III
MADEMOISELLE MANCE PROCURE LA RÉORGANISATION
DE LA SOCIÉTÉ DE MONTRÉAL PRESQUE ÉTEINTE;
ELLE EMPÊCHE LA RUINE DE L'HÔTEL-DIEU DE VILLEMARIE
ET CELLE DE TOUTE LA COLONIE.
I. La Compagnie des associés de Montréal, réduite à quelques membres, est sur le point de s'éteindre.
II. MlleMance se rend à Paris. Elle visite M. Olier.
1650. III. Mlle Mance procure la réorganisation et l’affermissement de la Compagnie de Montréal.
IV. M. de La Dauversière relève d'une grave maladie. Bénédictions que DIEU répand sur l'institut de Saint-Joseph.
V. Les Iroquois détruisent les missions huronnes. — Réflexions de Mlle Mance sur ce sujet.
VI. Les Iroquois attaquent Villemarie. — On fortifie l'Hôtel-Dieu.
VII. DIEU ne permet pas que les Iroquois s'emparent de Mlle Mance. — Mort glorieuse de Catherine Mercier.
VIII. Les Iroquois forment le siège de l'Hôtel-Dieu. — Mlle Mance et tous les colons se retirent dans le fort.
IX. Mlle Mance envoie M. de Maisonneuve en France. — Elle offre 22,000 livres de la fondation pour être employées à une levée de soldats.
1652. X. Mlle Mance apprend que M. de Maisonneuve doit revenir avec un renfort. — Courage des Montréalistes en attendant l'arrivée de celui-ci.
XI. M. de Maisonneuve visite Mme de Bullion pour lui faire connaître l'emploi qu'il va faire des 22,000 livres.
XII. M. de Maisonneuve expose à Mme de Bullion l'extrémité où la colonie est réduite.
XIII. Il lui fait connaître l'emploi qu'il va faire des 22,000 livres pour lever des hommes. — Mme de Bullion en donne secrètement 20,000 pour le même dessein.
1653. XIV. Mlle Mance descend à Québec. — DIEU ne permet pas qu elle tombe entre les mains des barbares.
XV. Arrivée de la sœur Bourgeoys. — Mlle Mance se lie d'une sainte amitié avec elle.
XVI. Agrandissement de l'Hôtel-Dieu. — Mlle Mance va s'y loger avec ses malades.
1654. XVII. Les colons sortent du fort. — Mlle Mance sauve ainsi la colonie et le Canada.CHAPITRE IV
MADEMOISELLE MANCE EST L’INSTRUMENT DONT DIEU SE SERT
POUR ATTIRER A VILLEMARIE LES TROIS COMMUNAUTES
DESTINEES A REPANDRE L’ESPRIT DE LA SAINTE FAMILLE,
ET SPECIALEMENT CELLE DE SAINT-JOSEPH.
I. Mlle Mance engage M. de Maisonneuve à passer en France pour en amener des prêtres de Saint-Sulpice et des filles de Saint-Joseph.
1656. II. La Compagnie de Montréal s’engage à donner la conduite de l’Hôtel-Dieu aux filles de Saint-Joseph.
1657. III. Mlle Mance se démet le poignet, et devient incapable de rendre aucun service l'Hôtel-Dieu.
IV. Arrivée des prêtres de Saint-Sulpice à Villemarie.
V. Les filles de Saint-Joseph n'ayant point de fondation à Villemarie, M. de Queylus songe à appeler les hospitalières de Québec.
VI. VI. Pourquoi M. de Queylus pense à appeler les hospitalières de Québec.
1658. VII. M. de Queylus approuve le voyage de Mlle Mance en France.
VIII. M. de Queylus appelle à Villemarie deux hospitalières de Québec.
IX. Mlle Mance reçoit à l’Hôtel-Dieu les deux hospitalières de Québec.
X. Mlle Mance charge Mlle de La Bardillière du soin de l'Hôtel-Dieu pendant son absence.
XI. Mlle Mance promet à M. de Queylus de solliciter en faveur des hospitalières de Québec.
XII. MlleMance et la sœur Bourgeoys passent en France.
1659. XIII. Entrevue de MlleMance, avec M. de La Dauversière. — Elle sollicite en vain la duchesse d'Aiguillon en faveur des hospitalières de Québec.
XIV. Mlle Mance visite M. de Bretonvilliers, Mme de Bullion et la Compagnie de Montréal, qui s’efforce de procurer sa guérison.
XV. Les plus habiles médecins déclarent que l'infirmité de Mlle Mance est incurable.
XVI. Mlle Mance a le mouvement d'aller invoquer M. Olier sur son tombeau.
XVII. Impressions de grâce extraordinaire que Mlle Mance éprouve en entrant dans la chapelle où reposait le corps de M. Olier.
XVIII. Mlle Mance est miraculeusement guérie par l'attouchement du cœur de M. Olier.
XIX. Transports de joie que Mlle Mance éprouve après ce miracle.
XX. Mlle Mance se rend au séminaire, où elle donne une déclaration du miracle, signée de sa main.
XXI. Mlle Mance raconte sa guérison à la sœur Bourgeoys et à la Compagnie le Montréal.
XXII. Empressement qu'on témoigne à Paris pour voir Mlle Mance.
XXIII. Certitude du miracle opéré sur Mlle Mance.
XXIV. Mlle Mance fait le récit de sa guérison à Mme de Bullion, qui donne une fondation pour les filles de Saint-Joseph.
XXV. La Compagnie de Montréal s'engage à faire conduire dans cette île les Hospitalières de Saint-Joseph.CHAPITRE V
M. DE LA DAUVERSIERE DESIGNE
TROIS FILLES DE SAINT-JOSEPH POUR VILLEMARIE.
— OPPOSITION QU’ON FORME EN FRANCE CONTRE LEUR DEPART.
— LEUR TRAVERSEE.
I. M. de La Dauversière désirait que ses filles contractassent des vœux solennels — Partage d'opinions entre elles sur ce point.
II. M. de Laval, vicaire apostolique, désire que le départ des filles de Saint-Joseph soit différé.
III. Le cheval de Mlle Mance la jette rudement par terre sur sa main disloquée, qui n'en éprouve qu'une légère écorchure.
IV. Cette chute confirme de plus en plus la vérité du miracle opéré par M. Olier.
V. M. de La Dauversière, avant d’envoyer des sœurs pour Villemarie, fait prier afin de connaître le choix de DIEU.
VI. M. de La Dauversière choisit les sœurs de Brésoles, Macé et Maillet.
VII. DIEU fait cesser l’opposition de l’évêque d’Angers au départ des sœurs, et rend subitement la santé à M. de La Dauversière pour qu’il les accompagne à la Rochelle.
VIII. Les sœurs de Brésoles, Macé et Maillet s'engagent à demeurer toute leur vie dans l’institut de Saint-Joseph.
IX. Émeute du peuple de la Flèche pour empêcher le départ des sœurs.
X. Les filles de Saint-Joseph se rendent à la Rochelle, et se joignent à Mlle Mance.
XI. A la Rochelle on s'efforce d'empêcher les filles de Saint-Joseph de partir.
XII. Le maître du navire refuse de les embarquer. —Elles partent enfin. — M. de La Dauversière leur fait ses derniers adieux.
XIII. Leur traversée. — La contagion se met sur le navire.DEUXIÈME PARTIE
DEPUIS L’ARRIVÉE DES FILLES DE SAINT- JOSPEH EN CANADA,
JUSQU’À L’ÉRECTION DE LEUR INSTITUT EN RELIGION.
CHAPITRE PREMIER
OPPOSITIONS FORMEES A QUEBEC CONTRE
LE DESSIN DES FILLES DE SAINT-JOSEPH
DE S’ETABLIR A VILLEMARIE.
I. Pourquoi la Compagnie n’avait pas cru devoir déférer à M. de Laval touchant le délai du départ des hospitalières.
II. Arrivée des filles de Saint–Joseph à Québec.
III. On les presse en vain de s'agréger à l'institut des hospitalières de Québec.
IV. M. de Laval renonce au projet de donner l'Hôtel-Dieu de Villemarie aux hospitalières de Québec.
V. M. de Laval permet aux filles de Saint–Joseph d'aller exercer leurs fonctions à Villemarie.
VI. Les hospitalières de Saint-Joseph montent à Villemarie, et celles de Saint-Augustin reviennent à Québec.
VII. Leur arrivée à Villemarie. — Accueil qu'on leur fait.
VIII. Mlle Mance fait achever le logement destiné aux filles de Saint-Joseph.
IX. Épreuves par lesquelles DIEU purifie M. de La Dauversière.
X. Dernière maladie et mort de M. de La Dauversière.
1660. XI. La fondation des hospitalières étant perdue, on les invite à repasser en France.
XII. Les hospitalières prennent la résolution de demeurer à Villemarie sans fondation assurée.
XIII. Les hospitalières, sollicitées de nouveau à s'unir à celles de Québec ou à repasser en France, sont retenues à Villemarie.
XIV. M. de Laval refuse d'approuver les hospitalières — M. Olier et M. de La Dauversière les consolent.CHAPITRE II
EXTREME PAUVRETE ET SOUFFRANCES
QUE LES FILLES DE SAINT-JOSEPH ENDURENT A VILLEMARIE.
1660 et suiv. I Les filles de Saint-Joseph appelées à retracer à Villemarie les vertus et surtout la pauvreté de saint Joseph.
II. Les filles de Saint-Joseph se voient sans aucun revenu assuré.
III. Extrême pauvreté des filles de Saint-Joseph dans leurs repas.
IV. Ce qu’elles ont à souffrir des rigueurs du froid.
V. Leur extrême pauvreté dans le vêtement.
VI. Enfance et vocation de la sœur de Brésoles.
VII. Zèle infatigable de la sœur de Brésoles pour le travail.
VIII. Confiance de la mère de Brésoles à l'enfant JESUS.
IX. Dévotion de la mère de Brésoles envers l'enfant JESUS et le très-saint Sacrement.
X. Amour de la sœur de Brésoles pour les pénitences corporelles.
XI. La sœur Macé — Son amour pour la pauvreté et pour l'humilité.
XII. Amour de la sœur Macé pour le travail — sa grande charité.
XIII. Secours temporels que les hospitalières reçoivent de M. de Fancamp et des prêtres de Saint-Sulpice.
XIV. Les filles de Saint-Joseph composent des remèdes dont la vertu les aide à subsister.
XV. Le bonhomme Jouaneaux. — Sa chute et sa guérison.
XVI. Jouaneaux se donne au service de l'Hôtel-Dieu avec tout ce qu'il possède en Canada.
XVII. Mme d'Ailleboust se retire à l'Hôtel-Dieu en qualité de pensionnaire.
CHAPITRE III
DIFFICULTES QU’EPROUVENT LES FILLES DE SAINT-JOSEPH
POUR AVOIR DES NOVICES.
ETABLISSEMENT DE LA CONFRERIE DE LA SAINTE-FAMILLE.
PROFESSION DES SŒURS MORIN ET DENIS.
I. Mlles de Belestre, Moyen, Mulloys et Mathurine ne peuvent soutenir les épreuves du noviciat.
II. Catherine Gaucher entre au noviciat, et est contrainte d’en sortir.
III. Postulantes qui rentrent ensuite dans le monde et procurent le bien de la colonie.
IV. M. de Laval refuse de nouveau d’approuver canoniquement la communauté de Saint-Joseph.
V. 1662. V. Vocation de la sœur Marie Morin. — Elle entre à l’Hôtel-Dieu.
VI. Tentations que la sœur Morin éprouve contre sa vocation.
VII. La sœur Morin est résolue d’embrasser l’institut. — M. de Laval s’oppose d’abord à sa vocation, puis il y consent.
VIII. Affreux tremblement de terre arrivé en Canada.
IX. Ce tremblement de terre fut regardé comme un avertissement du Ciel.
X. DIEU inspire à Mme d’Ailleboust le dessein de la confrérie de la Sainte-Famille.
XI. Établissement de la confrérie de la Sainte-Famille à Villemarie.
XII. Un des confrères de la Sainte-Famille tombe entre les mains des Iroquois.
XIII. Il est délivré d’une manière miraculeuse.
XIV. M. de Laval propage par tout le Canada la dévotion à la Sainte-Famille.
XV. M. de Laval permet de recevoir la sœur Morin dans l'institut de Saint-Joseph.
1666. XVI. Vocation de la sœur Denis.
XVII. M. Souart procure à la sœur Denis l’entrée à la communauté de Saint-Joseph.CHAPITRE IV
DANGERS CONTINUELS OU SONT LES FILLES DE SAINT-JOSEPH
DE TOMBER ENTRE LES MAINS DES IROQUOIS.
— ARRIVEE DES TROUPES. — LETTRES PATENTES DU ROI.
De 1660 à 1666. I. Attaques des Iroquois. — Mort de MM. Lemaistre et Vignal. — M. Souart leur succède.
II. Alarmes des filles de Saint-Joseph dans les combats journaliers.
III. Empressement des Montréalistes à se défendre les uns les autres.
IV. Trait de courage deM me Duclos. — Les prêtres de Saint-Sulpice assistent les mourants.
V. DIEU préserve les hospitalières des embûches des Iroquois.
VI. La mère de Brésoles court le danger de perdre la vie.
VII. Condescendance des hospitalières envers les Iroquois pour les gagner à DIEU.
VIII. Les Iroquois tuent deux engagés de l’Hôtel-Dieu.
IX. Zèle courageux de Jouaneaux. — Il repasse en France. — Sa mort.
X. Arrivée des troupes. — Maladie épidémique dans les forts.
XI. Dévouement des hospitalières pour le service des soldats malades et blessés.
XII. M. Talon autorise une assemblée générale, afin d’obtenir du roi des lettres patentes en faveur des hospitalières.
XIII. 1669. Lettres patentes du roi en faveur de la communauté des hospitalières.TROISIÈME PARTIE
DEPUIS L’ERECTION
DE LA CONGREGATION DE SAINT-JOSEPH EN RELIGION
JUSQU'AU PREMIER INCENDIE
ET LA RECONSTRUCTION DE L’HOTEL-DIEU
DE VILLEMARIE.
CHAPITRE PREMIER
L’INSTITUT DE SAINT-JOSEPH EN RELIGION —
LES SŒURS DU RONCERAY, LE JUMEAU ET BANBONNEAU,
ENVOYEES A VILLEMARIE POUR INTRODUIRE LES VŒUX SOLENNELS
DANS LA COMMUNAUTE DE L’HOTEL-DIEU.
I. L'institut de Saint-Joseph est enfin érigé en ordre religieux.
II. Les hospitalières de Villemarie, en vue d'embrasser les vœux solennels, demandent à leurs sœurs de France de leur envoyer des professes.
III. M. Macé procure, par l'entremise de la reine, l'envoi de la sœur du Ronceray à Villemarie.
IV. M. Macé associe les sœurs Le Jumeau et Babonneau à la sœur du Ronceray pour Villemarie.
V. Les sœurs du Ronceray et ses compagnes refusent de s'embarquer sur le vaisseau de M. Talon. — Protection de DIEU sur elles.
VI. Traversée de la sœur du Ronceray et de ses compagnes.
VII. A Québec, la sœur Babonneau refuse de quitter l'institut de Saint-Joseph.
VIII. Arrivée de la sœur du Ronceray et de ses compagnes à Villemarie. — Les hospitalières font les vœux solennels.
IX. 1672 et suiv. La sœur du Ronceray est rappelée en France.
X. La sœur Le Jumeau élue supérieure. — Détails sur sa vocation à l’institut de Saint-Joseph.
XI. Amour de la sœur Le Jumeau pour les mépris.
XII. Fidélité de la sœur Le Jumeau aux devoirs de son état.
XIII. Exactitude de la sœur Le Jumeau à la pratique de l’obéissance.
CHAPITRE II.
TROUBLES SUSCITES A MADEMOISELLE MANCE
AU SUJET DU FIEF NAZARETH,
QU'ELLE AVAIT ACQUIS A L'HÔTEL-DIEU POUR 22,000 LIVRES.
— SA MORT. ...
I. Mlle Mance contribue à faire accepter au séminaire de Saint-Sulpice la propriété de l’île de Montréal.
II. Mlle Mance inquiétée au sujet des 22,000 livres ; on veut obliger le séminaire à les rendre à l'Hôtel-Dieu.
III. Décision qui dispense le séminaire de rendre à l'Hôtel-Dieu les 22,000 livres.
IV. Motifs de cette décision.
V. Le séminaire de Saint-Sulpice est dans l'impuissance de rendre les 22,000 livres et de reprendre les cent arpents de terre.
VI. Conduite de la Providence sur l'Hôtel-Dieu dans l'affaire des 22,000 livres.
VII. Mort de Mlle Mance.
FIN.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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