Somme de la Foi catholique contre les Gentils.
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Re: Somme de la Foi catholique contre les Gentils.
Livre III
29 août 2024
29 août 2024
De la Providence divine.LXXXIVLes astres n’ont aucune influence sur notre intelligence.
De ce que nous avons établi jusqu'ici, il résulte clairement que les corps célestes ne peuvent rien produire dans l'ordre intellectuel. En effet :
1º Nous avons prouvé que l'ordre de la Providence divine consiste en ce que les êtres supérieurs dirigent les êtres inférieurs et leur impriment le mouvement [ch. 81 et 82]. Or, dans l'ordre de la nature, l'intelligence est au-dessus de tous les corps [ch. 49 et 78]. Il est donc impossible que les corps célestes agissent directement sur l'intelligence. Donc ils ne peuvent être par eux-mêmes la cause des faits qui dépendent de l'intelligence.
2° Aristote démontre que nul corps ne peut agir autrement que par le mouvement (I). Or, le mouvement ne produit rien d'immobile; car aucun effet ne résulte du mouvement d'un agent qu'autant que l'agent donne l'impulsion et que le sujet de l'action la reçoit. Donc les corps célestes sont incapables de produire les effets qui sont absolument étrangers au mouvement. Or, rigoureusement parlant, les faits de l'ordre intellectuel sont absolument étrangers au mouvement, comme Aristote le prouve: et ce philosophe remarque encore que l'âme acquiert la prudence et la science à mesure que se calment les mouvements qui l'agitent (2). Donc les corps célestes ne peuvent être par eux-mêmes la cause d'aucun fait intellectuel.
3° Si un corps ne peut rien produire …
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(1) Aristote prouve, dans le VIIIe livre de sa Physique, que le premier moteur, cause universelle du mouvement, est nécessairement immobile ou immuable, et que sa substance est parfaitement simple ; Putet împossibile esse primum movens atque immobile magnitudinem ullam habere (c. 10, sub fine). Il résulte de là que son action motrice est un acte de l'intelligence, et, par conséquent, que les corps, qui sont totalement dépourvue d'intelligence, ne peuvent agir ou mouvoir qu'autant qu'ils sont eux-mêmes en mouvement, puisque le mode d'action d'un être est déterminé par sa nature ou son mode d'existence. — (2) Cette note est libellée en latin. Sur demande nous la publierons. Bien à vous.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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De la Providence divine.LXXXIVLes astres n’ont aucune influence sur notre intelligence.SUITE
3° Si un corps ne peut rien produire qu'autant qu'il meut tandis qu'il est lui-même en mouvement, tout ce qui reçoit l'impression d'un corps est nécessairement mû. Or, le Philosophe démontre que les corps seuls se meuvent (3). Donc l'impression d'un corps ne peut affecter qu'un corps ou une puissance corporelle. Or, nous avons vu que l'intelligence n'est ni un corps, ni une puissance corporelle [liv. II, ch. 49]. Il est donc impossible que les corps célestes influent directement sur l'intelligence.
4° Le moteur fait passer le mobile de la puissance à l'acte. Or, rien ne fait passer une chose de la puissance à l'acte que ce qui est en acte. Donc tout agent et tout moteur doit être en acte en quelque manière relativement aux choses pour lesquelles le mobile qui reçoit l'action est en puissance. Or, les corps célestes ne sont pas actuellement intelligibles puisqu'ils sont individuels et sensibles (4). Donc puisque notre intelligence n'est en puissance que pour les intelligibles en acte, il répugne d'admettre une action directe des corps célestes sur l'intelligence.
5° C'est la nature de la chose qui détermine son opération propre…
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(3) Cette note est libellée en latin. Sur demande nous la publierons. Bien à vous. — (4) Au lieu que l’intelligible, comme tel, est universel et étranger à la matière.
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5° C'est la nature de la chose qui détermine son opération propre, et les êtres qui sont produits par voie de génération reçoivent tout ensemble, par l'acte générateur, leur nature et l'opération qui leur convient. Nous en avons la preuve dans les corps pesants et légers, qui, s'ils ne rencontrent pas d'obstacle, ont leur propre mouvement, aussitôt que leur génération est complète; et c'est en raison de ce mouvement que nous considérons le principe générateur comme un moteur. Donc dès lors qu'une chose est soustraite à l'action des corps célestes, en ce qui concerne le principe qui fixe sa nature, son opération ne peut être subordonnée à cette action. Or, la partie intelligente de l'âme ne procède d'aucun principe corporel, mais d'un principe absolument étranger aux corps [liv. II ch. 87 à 89] (5). Donc son opération n'est pas directement soumise à l'influence des corps célestes
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6º Les effets qui résultent des mouvements célestes sont subordonnés au temps, qui est la mesure du premier de ces mouvements. Donc ce qui fait complètement abstraction du temps ne peut dépendre des révolutions des astres. Or, dans son opération, l'intelligence fait abstraction du temps, aussi bien que du lieu; car elle s'applique à considérer l'universel, qui est en dehors du lieu et du temps. Donc l'opération intellectuelle est indépendante des mouvements célestes.
7° L'action de l'agent ne s'étend jamais au delà de son espèce…
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(5} Ce principe est l'acte créateur de Dieu, puisque l'âme humaine est produite par voie de création.
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7° L'action de l'agent ne s'étend jamais au delà de son espèce. Or, l'opération de l'intelligence est au-dessus de l'espèce et de la forme des corps actifs, quels qu'ils soient, parce que toute forme corporelle est matérielle et individualisée, et l'opération intellectuelle est spécifiée par son objet, qui est universel et immatériel; d'où il résulte que nul corps ne peut connaître en vertu de sa forme corporelle. Donc, à plus forte raison, il n'en est point qui soit capable de produire dans un autre la connaissance actuelle.
8° Un être ne peut dépendre de ses inférieurs à raison de l'attribut qui le rattache aux êtres supérieurs. Or, la faculté de connaître établit une sorte d'union entre notre âme et les substances intelligentes, qui, dans l'ordre de la nature, sont au-dessus des corps célestes ; car notre âme ne devient capable de connaissance qu'autant qu'elle reçoit de ces substances la lumière intellectuelle (6). Donc il répugne que l'opération intellectuelle dépende directement des mouvements célestes.
9° Cette vérité ressortira davantage, si nous examinons…
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(6) En vertu de ce principe précédemment démontré [ch. 79], que les intelligences supérieures régissent les intelligences inférieures.
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9° Cette vérité ressortira davantage, si nous examinons ce qu'ont pensé les philosophes touchant cette question. Nous voyons par les écrits d'Aristote que les anciens naturalistes, tels que Démocrite, Empédocle et autres, confondaient l'intelligence avec le sentiment [7]. Il suit de là que l'intelligence est une puissance corporelle résultant des modifications que subissent les corps.
Aussi ont-ils prétendu que quand des transformations se produisent dans les corps inférieurs, par suite des changements survenus dans les corps supérieurs, l'opération intellectuelle est subordonnée aux mouvements des astres. Homère s'exprime ainsi à ce sujet :« L'intelligence des dieux et des a hommes nés de la terre est dans l'état où la met chaque jour le Père des dieux et des hommes » [8],
c'est-à-dire le soleil, ou plutôt Jupiter, que les anciens appelaient le Dieu souverain et qui, selon saint Augustin, représentait pour eux le ciel tout entier [9]. C'est aussi en partant de ce point que les Stoïciens…
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[7], [8], [9]. Ces notes sont libellées en latin ou en grec. Sur demande nous les publierons. Bien à vous.
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C'est aussi en partant de ce point que les Stoïciens, au rapport de Boëce (10), enseignaient que l'intelligence connaît parce que les formes des corps s'impriment dans l'âme, de même qu'un miroir reçoit les images des objets, et le papier les caractères qui y sont tracés, sans aucune action de leur part. Une conséquence naturelle de cette opinion, c'est que l'impression des corps célestes est la cause principale des notions qui pénètrent dans l'intelligence, et quelques Stoïciens en ont conclu qu'une nécessité fatale décide pour la plus grande partie de la vie des hommes.
Mais pour comprendre la fausseté d'un pareil système il suffit de remarquer avec Boëce que l'intelligence compose et divise, qu'elle compare les êtres les plus élevés aux êtres les plus vils et connaît les universaux et les formes simples, qui sont étrangères aux corps. Il est donc évident qu'elle n'est pas simplement passive à l'égard des formes corporelles, mais qu'elle est douée d'une puissance supérieure aux corps ; car les sens extérieurs, qui sont seulement affectés par les images des corps, sont incapables des opérations que nous venons d'indiquer. Tous les philosophes qui ont paru depuis ont distingué l'intelligence du sentiment et ils ont fait découler notre science non de certains corps, mais d'êtres immatériels.
Ainsi Platon considère les idées comme la cause de la science (11), et Aristote l'attribue à l'intellect actif (12).
Si donc l'influence des corps célestes était réellement la cause qui nous fait connaître, ce serait, comme on le voit assez d'après ce qui précède, une conséquence de cette opinion, dont nous trouvons l'exposé dans Aristote (13), que l'intelligence ne diffère pas du sentiment. Cette opinion est évidemment fausse. Donc c'est aussi une erreur évidente de supposer que les corps célestes produisent directement en nous la connaissance.
Aussi la Sainte-Ecriture…
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(10) (11) et (12). Ces notes sont libellées en latin. Sur demande nous les publierons. Bien à vous. — (13). Voyez la note 7 (en latin) qui précède.
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Chap. LXXXV. Les astres ne sont pas la cause de nos volitions et de nos élections.De la Providence divine.LXXXIVLes astres n’ont aucune influence sur notre intelligence.SUITE
Aussi la Sainte-Écriture proclame que l'auteur de notre intelligence est, non pas tel ou tel corps, mais Dieu lui-même, quand elle dit : Où est le Dieu qui m'a créé; lui qui inspire des cantiques pendant la nuit; qui nous rend plus éclairés que les animaux de la terre et plus instruits que les oiseaux du ciel (Job, XXXV, 10 et 1l)? C'est lui qui enseigne la science à l'homme (Ps. XCIII, 10).
Il faut observer, toutefois, que quoique les corps célestes soient incapables de produire directement en nous la connaissance, ils coopèrent cependant indirectement. En effet, bien que l'intelligence ne soit pas une faculté inhérente à un corps, il n'en est pas moins vrai que son opération ne peut se réaliser complètement sans le concours des puissances corporelles, qui sont : l'imagination, la mémoire et la vertu cogitative [liv. II, ch. 73]. D'où il suit que si une disposition vicieuse du corps, telle que l'épilepsie, la léthargie, ou d'autres infirmités analogues, entrave l'exercice de ces puissances, c'est aussi un obstacle à l'opération de l'intelligence. Par conséquent, l'homme favorisé d'une bonne constitution physique jouit d\me intelligence saine, parce que ces puissances ont plus de vigueur. C'est ce qui fait dire à Aristote « qu'une chair souple est l'indice d'un esprit pénétrant » (14).
Les mouvements célestes influent sur les dispositions du corps humain. Saint Augustin dit à ce sujet :« II n'est point du tout absurde de dire que certaines émanations des astres ont seulement la vertu de modifier les corps » (Cité de Dieu, liv. V, ch. 6 et 7), et saint Jean Damascène observe que « telles et telles planètes déterminent en nous des tempéraments, des habitudes et des dispositions variées » (De la foi orthodoxe, liv. II, ch. 7).
En ce sens, les corps célestes contribuent indirectement à la bonté de l'intelligence. De même donc qu'un médecin peut juger si l'esprit est sain d'après la constitution physique, considérée comme disposition prochaine, ainsi l'astrologue peut baser son jugement sur les révolutions célestes, qui sont les causes éloignées de cette disposition.
Et en entendant ainsi les choses, Ptolémée a pu, sans sortir de la vérité, écrire dans son livre intitulé Les cent Aphorismes :_____________________________________________Ptolémée a écrit:« Quand quelqu'un vient au monde, si Mercure se trouve dans l'une des demeures de Saturne et conserve sa force, il donne au nouveau-né une intelligence vive qui pénètre profondément les choses. »
(14) Cette note est libellée en latin. Sur demande nous la publierons. Bien à vous.
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De la Providence divine.LXXXVLes astres ne sont pas la cause de nos volitions et de nos élections.
Il résulte clairement de la démonstration précédente que les corps célestes ne sont pas la cause [efficiente] de nos volontés et de nos élections. En effet :
1º Le Philosophe enseigne que la volonté réside dans la partie intellectuelle de l'âme (1). Si donc les astres sont incapables d'exercer une influence directe sur notre intelligence [ch. 84], ils ne peuvent pas davantage influencer directement notre volonté.
2° Toute élection et toute volition actuelle résulte immédiatement en nous d'une appréhension intellectuelle; car l'objet de la volonté est le bien connu comme tel (2), et, par conséquent, selon la remarque d'Aristote, l'élection n'est mauvaise qu'autant que l'intelligence s'égare en arrêtant son jugement sur tel objet particulier (3). Or, les corps célestes ne sont pas la cause de notre connaissance. Donc ils ne sont pas non plus la cause de notre élection.
3° Tout ce qui provient ici-bas de l'influence des corps célestes arrive suivant l'ordre de la nature, puisque les êtres inférieurs leur sont naturellement subordonnés. Si donc nos élections résultent de l'influence des corps célestes, ce sont des effets naturels, en sorte que l'homme se détermine naturellement à réaliser ses opérations de la même manière que les brutes, qui agissent d'après leur instinct naturel, et comme les corps inanimés, qui se laissent mouvoir naturellement. Donc la fin que l'agent veut atteindre et la nature ne seront pas deux principes actifs distincts, mais la nature seule sera un principe d'action, contrairement à ce que démontre Aristote (4). Donc il est faux que nos élections résultent de l'influence des corps célestes.
4° Toutes les productions naturelles arrivent à leur fin par des moyens invariables: aussi se…
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(1), (2) et (3) Ces notes sont libellées en latin. Sur demande nous les publierons. Bien à vous.
(4) Dans son traité de la Physique (lîv. Il, ch. 8), Aristote prouve, par des exemples multipliés, que la nature ne peut agir que pour une fin. La nature seule est une force aveugle que la nécessité gouverne. Les êtres privés de raison n'ont pas la faculté de choisir et de déterminer la fin qui les fait agir; mais l'homme raisonnable n'a reçu de son créateur le don d'intelligence que pour connaître la fin a laquelle il doit tendre. et il s'y porte librement en usant des moyens que la nature lui fournit ; autrement son intelligence lui serait complètement inutile.
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4° Toutes les productions naturelles arrivent à leur fin par des moyens invariables: aussi se réalisent-elles toujours et de la même manière; car l'action de la nature est déterminée à un seul effet. Or, dans l'ordre moral, aussi bien que dans les choses de l'art, l'objet de l'élection humaine tend à sa fin par des moyens variés. Donc ces élections ne sont pas des effets naturels.
5° Le plus souvent les effets naturels ont lieu de la manière qui convient; car l'action de la nature n'est défectueuse que dans un petit nombre de cas. Si donc, en faisant son choix, l'homme obéissait à la nature, ses élections seraient le plus souvent bonnes; et il n'en est évidemment pas ainsi. Donc l'élection de l'homme n'est pas naturelle; et elle le serait nécessairement, s'il se déterminait sous l'influence des astres.
6° Il n'y a aucune différence dans les opérations naturelles des êtres d'une même espèce, lorsqu'elles ressortent de la nature même de l'espèce. Aussi, toutes les hirondelles font des nids semblables et tous les hommes entendent pareillement les premiers principes naturellement connus. Or, l'élection est une opération qui appartient à la nature humaine. Si donc l'homme se déterminait naturellement, tous les hommes se détermineraient de même: ce qui est manifestement faux, et dans l'ordre moral, et dans les choses de l'art.
7° Les vertus et les vices sont les principes propres des élections…
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7° Les vertus et les vices sont les principes propres des élections; car l'homme vertueux et l'homme vicieux diffèrent en ce qu'ils choisissent les contraires. Or, le Philosophe prouve que ce n'est pas la nature, mais l'habitude, qui a introduit parmi nous les vertus et les vices qui intéressent la société (5), et il en donne cette preuve, que nous devenons aptes aux opérations que nous avons coutume de faire, surtout dès l'enfance. Donc la nature n'est pas le principe de nos élections. Donc elle ne résulte pas de l'influence des astres, qui a pour effet la production naturelle des êtres.
8° Les astres n'agissent directement que sur les corps [ch. 82]. Si donc ils sont la cause de nos élections, c'est parce qu'ils agissent sur nos corps ou sur les objets extérieurs. Or, dans l'un et l'autre cas ils ne peuvent être une cause suffisante de nos élections.
En effet, la présence extérieure de certains corps ne suffit pas pour déterminer notre élection; car l'expérience nous prouve que la rencontre d'un objet délectable, tel qu'un mets délicieux ou une femme, n'excite nullement l'homme tempérant à le rechercher, tandis que l'intempérant est attiré vers lui. De même, quelque changement que puisse produire dans notre corps l'impression des astres, il est incapable de fixer notre élection; car il n'en peut résulter que des passions plus ou moins fortes, et les passions, quelque violentes qu'on les suppose, ne sont pas une cause suffisante d'élection, puisque l'incontinence induit à suivre par choix celles-là mêmes dont la continence détourne. Donc on ne peut dire que les corps célestes sont la cause de nos élections.
9° Aucune faculté n'est donnée en vain à un être. Or, l'homme possède la faculté de porter son jugement et de réfléchir sur toutes les opérations qui sont en son pouvoir, soit dans l'usage des choses extérieures, soit lorsqu'il est dans l'alternative d'admettre en lui les passions internes ou de leur résister. Or, cette faculté lui serait inutile si notre élection était produite par les corps célestes sans dépendre de nous. Il est donc impossible que les corps célestes soient la cause de notre élection.
10° L'homme est un animal que la nature…
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(5) Cette note est libellée en latin. Sur demande nous la publierons. Bien à vous.
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10° L'homme est un animal que la nature a formé pour la vie civile ou la société. Nous en avons la preuve en ce que l'individu ne peut se suffire à lui-même, s'il vit isolé, parce que la nature ne pourvoit complètement qu'à quelques-uns de ses besoins, lui donnant le moyen de préparer les choses nécessaires à la vie, telles que la nourriture, les vêtements et le reste; et comme seul il ne saurait tout faire, il sent naturellement le besoin de vivre en société. Or, l'ordre établi par la Providence n'enlève à aucun être ses attributs naturels, mais, au contraire, ainsi que nous l'avons vu, elle procure à chacun ce que réclame sa nature [ch. 73].
Donc la Providence n'a pas disposé l'homme de manière à supprimer [de] la vie sociale. Or, elle serait supprimée, si nos élections, de même que l'instinct naturel des autres animaux, provenaient de l'influence des astres; les lois et les règles de conduite n'auraient plus d'objet, si l'homme n'était pas le maître de son choix ; en vain aussi on récompenserait les bons et on punirait les méchants, puisqu'il ne dépendrait pas de nous de prendre un parti plutôt qu'un autre ; et, sans cela, la vie sociale disparaît aussitôt. Donc, dans l'ordre de la divine Providence, l'homme n'est pas constitué de telle sorte que ses élections résultent des mouvements des corps célestes.
11° L'élection de l'homme a un double objet, le bien et le mal…
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11° L'élection de l'homme a un double objet, le bien et le mal; si donc nos élections proviennent des mouvements des astres, il s'ensuit que les astres sont par eux-mêmes la cause des élections mauvaises. Or, ce qui est mauvais n'a pas de cause dans la nature; car le mal arrive par suite du défaut d'une cause, mais il n'a pas de cause essentielle [ch. 13]. Il est donc impossible que nos élections proviennent, comme de leurs causes, directement et essentiellement des corps célestes.
— On opposera peut-être à cet argument ce que nous avons démontré plus haut [ch. 3 et 4], savoir que toute élection mauvaise résulte du désir d'un bien. Ainsi, tel se rend adultère parce qu'il recherche le bien délectable qu'offrent les plaisirs sensuels; l'influence d'un astre l'incline vers ce bien universel, sans lequel la génération de l'animal ne saurait avoir lieu, et on n'est pas obligé d'abandonner ce bien général à cause du mal particulier que fait celui qui, cédant à ce penchant, se détermine à un acte mauvais.
— Cette réponse ne satisfait pas si l'on affirme que les corps célestes sont par eux-mêmes la cause de nos élections, en ce sens qu'ils influent directement sur l'intelligence et la volonté. En effet, chaque sujet subit l'impression d'une cause universelle suivant que le comporte sa nature. Chaque animal sera donc soumis, de la manière qui lui est propre, à l'action de l'astre qui l'incline à la délectation inhérente à l'union qui a pour fin la génération. Aussi voyons-nous que, comme Aristote l'observe (Histoire des animaux, v, ch. 2-8), les différentes espèces d'animaux s'unissent à diverses époques et de diverses manières, selon qu'il convient à leur nature.
Donc l'impression de cet astre sur l'intelligence et la volonté sera proportionnée à la nature de ces facultés. Or, l'élection n'est jamais vicieuse quand, dans la recherche d'un objet, on se laisse guider par l'intelligence et la raison; et toutes les fois qu'elle est mauvaise, c'est qu'elle n'est pas conforme à la droite raison. Donc, si les corps célestes étaient la cause de nos élections, jamais elles ne seraient mauvaises.
12º Aucune vertu active ne s'étend à des choses plus élevées que…
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12º Aucune vertu active ne s'étend à des choses plus élevées que l'espèce et la nature de l'agent, parce que tout agent agit en vertu de sa forme. Or, l'acte de la volonté, de même que celui de l'intelligence, dépasse la portée des corps, quelle que soit leur espèce; car notre volonté peut se porter vers tel objet universel, et l'universel est également l'objet de l'intelligence: par exemple, Aristote remarque que nous détestons le genre entier des voleurs (6). Donc nul corps céleste n'est la cause de notre volition.
13° Ce qui existe pour une fin est proportionné à cette fin. Or, nos élections tendent au bonheur, comme à leur fin dernière, et nous avons vu [ch. 25, 37 et suiv.] que, selon l'enseignement de la foi et dans l'opinion des philosophes, le bonheur ne consiste dans aucun bien du corps, mais dans l'union, qui se forme par l'intelligence, entre l'âme et les choses divines. Donc les corps célestes ne peuvent être la cause de nos élections.
De là cette parole de l'Écriture : Ne craignez pas les signes du ciel, que redoutent les nations, parce que les lois [ou les observances] des peuples sont vaines (Jérém., X, 2 et 3).
Cette démonstration renverse le système des Stoïciens, qui enseignaient que tous nos actes, et même nos élections, sont réglés d'après la disposition des corps célestes. On pense que c'était l'opinion des Pharisiens chez les Juifs, et nous voyons par le livre des Hérésies que les Priscillianistes furent entachés de cette erreur (7). Telle était aussi l'opinion des anciens naturalistes, qui n'admettaient aucune différent entre le sentiment et l'intelligence. D'après ce principe, Empédocle disait, comme Aristote le rapporte, que dans le présent, c'est-à-dire dans le moment actuel, la volonté croît chez les hommes, aussi bien que chez les autres animaux, en vertu du mouvement du ciel, qui produit le temps [8].
Il faut observer cependant…
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(6) et (7) Ces notes sont libellées en latin. Sur demande nous les publierons. Bien à vous. — [8] Voyez les notes 7 et 8 du chapitre LXXXIV => Ces notes sont libellées en latin ou en grec. Sur demande nous les publierons. Bien à vous.
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Chap. LXXXVI. Les effets physiques, dans les êtres inférieurs, ne résultent pas nécessairement de l'action des corps célestes.De la Providence divine.LXXXVLes astres ne sont pas la cause de nos volitions et de nos élections.SUITE
Il faut observer cependant que, bien que les corps célestes ne soient pas la cause directe de nos élections, comme s'ils influaient directement sur la volonté, l'influence qu'ils exercent sur les corps nous fournit néanmoins indirectement l'occasion de faire un choix.
Cela peut arriver de deux manières:
premièrement, parce que l'impression que les corps extérieurs reçoivent des astres est pour nous une cause d'élection; ainsi, quand, par suite de l'état du ciel, l'atmosphère devient très froide, nous cherchons le feu pour nous réchauffer, ou nous prenons d'autres précautions analogues en rapport avec la saison.
Secondement, parce que les astres influent sur nos corps, dont les modifications excitent en nous les passions, ou que leurs influences nous disposent à certaines passions, comme les bilieux, qui sont portés à la colère; ou bien encore parce que leur influence nous met dans tel état physique qui nous amène à prendre tel parti: par exemple, dans la maladie nous faisons choix des remèdes convenables. Il arrive même quelquefois que les corps célestes déterminent des actes de l'homme. C'est ce qui a lieu chez ceux qu'un vice de conformation a rendus insensés. Privés de l'usage de leur raison, ils ne font pas d'élection véritable, mais ils se laissent conduire comme les brutes, par une sorte d'instinct naturel. Or, il est évident, et l'expérience le prouve, que de telles occasions, qu'elles soient externes ou internes, n'entraînent pas nécessairement l'élection, puisque, guidé par sa raison, l'homme est libre de leur résister ou de céder. Mais la plupart obéissent à cette impulsion naturelle, et c'est le plus petit nombre, c'est-à-dire les seuls sages, qui se gardent des occasions de faire le mal, et répriment les mouvements de la nature.
Aussi, Ptolémée observe, dans son livre des cent Aphorismes,
que « la sagesse de l'âme facilite l'œuvre des astres; »
que « l'astrologue ne peut porter son jugement d'après l'inspection des astres, qu'autant qu'il connaît parfaitement le degré de vigueur de l'âme et le tempérament du corps; » et encore
que « l'astrologue ne doit rien expliquer en détail, mais rester dans les généralités, »
parce que l'influence des astres produit son effet dans le plus grand nombre, qui ne résistent pas aux inclinations qui viennent du corps comme de leur principe, et non chez tels et tels qui, avec le secours de la raison, maîtrisent énergiquement ces tendances naturelles.
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Re: Somme de la Foi catholique contre les Gentils.
De la Providence divine.LXXXVILes effets physiques, dans les êtres inférieurs, ne
résultent pas nécessairement de l'action des corps célestes.
Les astres ne sont pas seulement impuissants à soumettre l'homme à la nécessité dans ses élections, mais il est encore vrai que les effets physiques produits dans les choses d'ici-bas ne sont pas un résultat nécessaire de leur action. Car :
1° Chaque effet reçoit en lui l'impression des causes naturelles suivant que le demande son mode d'existence. Or, les êtres inférieurs ont une existence passagère et ils ne restent pas toujours dans le même état, parce qu'ils sont composés de matière et que la matière est en puissance pour des formes variées, et aussi parce qu'il y a contrariété entre leurs formes et les forces qui les régissent. Donc les impressions des corps célestes sur les êtres inférieurs ne sont pas nécessaires.
2° Un effet ne résulte pas nécessairement de la cause éloignée, à moins que la cause intermédiaire ne soit elle-même nécessaire ; ainsi, la conclusion qui ressort d'un syllogisme n'est pas nécessaire, si la majeure seule est nécessaire et la mineure seulement contingente. Or, les corps célestes sont des causes éloignées, et les puissances actives et passives inhérentes aux êtres inférieurs sont les causes prochaines des effets produits en eux. Ces dernières ne sont pas nécessaires mais contingentes; car, par exception, elles peuvent n'amener aucun résultat. Donc les effets produits dans les corps inférieurs ne sont pas une suite nécessaire de l'influence des astres.
3º Le mouvement des astres est invariable. Si donc les effets dont ils sont la cause dans les corps inférieurs sont nécessaires, les phénomènes qui affectent ces corps ne subiront jamais aucun changement. Or, ils ne sont pas constamment les mêmes, mais seulement dans la plupart des cas. Donc ils ne sont pas nécessaires.
4° Plusieurs choses contingentes réunies ne sauraient constituer une chose nécessaire, parce que chacune d'elles pouvant, à raison de sa condition, manquer son effet, toutes ensemble le pourront également. Or, il est certain que chacun des effets résultant, dans les êtres inférieurs, de l'influence des astres est contingent. Donc la connexion des phénomènes qui affectent les êtres inférieurs, en vertu de l'influence des astres, n'a rien de nécessaire; car, évidemment, chacun d'eux en particulier pourrait être empêché.
5° Les corps célestes sont des agents naturels, et il faut qu'une matière devienne le sujet de leur action…
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Re: Somme de la Foi catholique contre les Gentils.
De la Providence divine.LXXXVILes effets physiques, dans les êtres inférieurs, ne
résultent pas nécessairement de l'action des corps célestes.SUITE
5° Les corps célestes sont des agents naturels, et il faut qu'une matière devienne le sujet de leur action. Donc l'action des corps célestes ne détruit point ce que réclame la nature de la matière. Or les corps inférieurs sont la matière sur laquelle tombe l'action des corps célestes; et comme, par nature, ils sont destructibles, leur opération pourra leur faire défaut, aussi bien que leur être. Par conséquent, en raison même de leur nature, ils ne produisent pas nécessairement leurs effets. Donc les effets que produisent les corps célestes dans les corps inférieurs ne sont nullement nécessaires.
Peut-être objectera-t-on que, bien que les effets provenant des corps célestes doivent nécessairement se réaliser, cette nécessité ne détruit cependant pas la possibilité dans les êtres inférieurs. On s'appuiera sur cette raison, qu'Albumazar (1), dans le premier livre de son Introductorium, allègue en faveur de cette possibilité, que tout effet est en puissance avant sa réalisation, et alors on le dit possible; mais quand il arrive à l'acte, de possible il devient nécessaire : et tout cela est subordonné aux révolutions des astres, en sorte que cet effet, qui sera nécessairement produit à un instant donné, n'en est pas moins possible durant un certain temps.
— Cet argument n'a aucune valeur pour prouver la possibilité dont il s'agit. Il est une possibilité que la nécessité elle-même suppose. En effet, ce qui existe nécessairement peut exister; car il est impossible que ce qui ne peut pas exister existe, et ce qui est dans l'impossibilité d'exister n'existe nécessairement pas. Donc [si l'on nie cette possibilité], ce qui doit nécessairement exister, nécessairement n'existe pas; ce qui est absurde. Donc il répugne que l'existence d'une chose soit nécessaire et que, cependant, cette chose ne puisse pas exister. Donc la nécessité de l'existence suppose sa possibilité.
— Mais il n'est nullement besoin de défendre cette possibilité…
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(1) Albumazar, dont les véritables noms sont Djafarben-Mohammed-ben-Omar (Abou-Machar), né à Balk, dans le Khoraçan, l'an 806 de J.-C, fut philosophe, médecin et astrologue. Il fit ses études en Afrique. Ses ouvrages ont été imprimés en latin, Venise, 1506. Celui de la Révolution des années, connu sous la titre de Milliers d'années, l'a fait regarder comme un des grands astronomes de son temps. Albumazar y soutient que le monde a été créé quand les sept planètes se sont trouvées en conjonction dans le premier degré du bélier, et qu'il finira lorsqu'elles se rassembleront dans le dernier des poissons (Feller, Dict. hist.). Alain de l'Isle, Guillaume d'Alverne et Roger Bacon font souvent mention d'Albumazar.
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Re: Somme de la Foi catholique contre les Gentils.
De la Providence divine.LXXXVILes effets physiques, dans les êtres inférieurs, ne
résultent pas nécessairement de l'action des corps célestes.SUITE
— Mais il n'est nullement besoin de défendre cette possibilité, parce qu'en affirmant que les effets sont produits nécessairement, on n'a pas l'intention de contredire la possibilité ainsi entendue, mais celle qui est l'opposé de la nécessité et qui consiste en ce qu'un être peut exister et ne pas exister. Or, quand nous disons qu'une chose est possible et contingente en ce sens, ce n'est pas seulement, comme le suppose la précédente objection, parce qu'elle est tantôt en puissance et tantôt en acte ; car de cette manière les révolutions célestes seraient possibles et contingentes: ainsi, le soleil et la lune ne sont pas toujours en conjonction et en opposition, mais ces phénomènes sont tantôt en acte et tantôt en puissance, bien que nécessaires, puisqu'on en fait la démonstration [même a priori].
Quant à la possibilité ou contingence opposée à la nécessité, il est dans la nature que la réalisation de la chose possible ne soit pas nécessaire tant qu'elle n'est pas encore; et cela parce que l'effet ne procède pas nécessairement de sa cause. Ainsi, nous disons : Il est contingent que Socrate s'assiéra, mais il mourra nécessairement, pour cette raison que le second effet résulte de toute nécessité de sa cause, et non le premier.
Donc si les révolutions des astres ont pour conséquence nécessaire que leurs effets seront produits à tel instant, la possibilité ou contingence opposée à la nécessité disparaît.
Avicenne raisonne ainsi, pour prouver que…
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Re: Somme de la Foi catholique contre les Gentils.
De la Providence divine.LXXXVILes effets physiques, dans les êtres inférieurs, ne
résultent pas nécessairement de l'action des corps célestes.SUITE
Avicenne raisonne ainsi, pour prouver que les effets dus aux corps célestes en proviennent nécessairement: Si quelque obstacle empêche les corps célestes de produire tel effet, cet obstacle doit être posé par une cause volontaire ou naturelle; or, toute cause volontaire ou naturelle revient à un principe céleste (2). Donc cet obstacle, qui empêche les corps célestes de produire leurs effets, procède de quelques principes célestes. Donc, si l'on embrasse d'un seul coup l'ordre des corps célestes, il ne peut se faire que les effets qui en doivent résulter restent privés d'existence. De là il conclut que l'influence des corps célestes rend nécessaire la réalisation des effets, tant volontaires que naturels, dans ce monde inférieur.
Plusieurs des anciens philosophes, au rapport d'Aristote, ont adopté ce sentiment. Ils niaient le hasard et la fortune, en donnant pour raison, que chaque effet a une cause déterminée. Or, la cause étant supposée, l'effet en découle nécessairement; et, par conséquent, puisque la nécessité décide de tout, rien n'est plus ni fortuit ni accidentel (3).
Le même philosophe détruit cet argument en niant…
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(2) Puisque, dans l'opinion que saint Thomas réfute, l'influence des astres détermine même nos volitions et nos élections. — (3) Cette note est libellée en latin. Sur demande nous la publierons. Bien à vous.
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Re: Somme de la Foi catholique contre les Gentils.
De la Providence divine.LXXXVILes effets physiques, dans les êtres inférieurs, ne
résultent pas nécessairement de l'action des corps célestes.SUITE
Le même philosophe détruit cet argument en niant les deux raisons sur lesquelles il s'appuie.
— La première est celle-ci : Une cause quelconque étant supposée, l'effet en découle nécessairement. Il n'en est pas ainsi de toutes les causes; car telle cause, bien que suffisante par elle-même pour produire son effet propre, peut néanmoins rencontrer un obstacle dans la concurrence d'une autre cause, en sorte qu'il n'en résulte aucun effet.
— Il oppose à la seconde raison que tous les êtres qui existent, de quelque manière que ce soit, n'ont pas une cause essentielle, mais ceux-là seulement qui existent par eux-mêmes. Ce qui existe accidentellement n'a pas de cause : par exemple, il y a une cause qui fait que tel homme est musicien ; mais s'il est en même temps de couleur blanche et musicien, cela ne vient d'aucune cause.
En effet, toutes les fois que la réunion de plusieurs choses résulte d'une cause, cette même cause établit entre elles un ordre respectif; et il n'y a point d'ordre respectif entre les choses qui existent par accident. Donc ces dernières ne procèdent pas d'une cause qui agit par elle-même (4) ; mais il faut dire simplement que cela arrive par accident: ainsi, c'est accidentellement qu'un maître de musique donne des leçons à un homme de couleur blanche; car cette circonstance est en dehors de son intention, et il veut uniquement initier à cet art quelqu'un qui en soit capable.
Par conséquent donc, si l'on nous signale tel effet, nous dirons qu'il vient d'une cause dont il ne procédait pas nécessairement, parce que la concurrence accidentelle d'une autre cause pouvait l'empêcher; et quoique cette cause qui fait concurrence rentre dans une cause plus élevée, on ne peut cependant attribuer à aucune cause la concurrence même qui constitue l'obstacle; ce qui nous prouve que l'obstacle qui s'oppose à la production de tel ou tel effet ne vient pas d'un principe céleste.
Donc on prétend faussement que les effets provenant des corps célestes se réalisent nécessairement dans ce monde inférieur.
C'est là ce qui fait dire à saint Jean Damascène :…
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(4) C'est-à-dire d'une cause qui produit ce résultat comme son effet propre et naturel.
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Re: Somme de la Foi catholique contre les Gentils.
Chap. LXXXVII. Il n'est pas vrai que les révolutions des corps célestes soient ta cause de nos élections par la vertu de leur âme motrice.De la Providence divine.LXXXVILes effets physiques, dans les êtres inférieurs, ne
résultent pas nécessairement de l'action des corps célestes.SUITE
C'est là ce qui fait dire à saint Jean Damascène : « Les astres ne sont la cause ni de la production des choses qui sont produites, ni de la destruction de celles qui sont détruites » (De la Foi orthodoxe, 1. II, c. 7); parce que les effets qui en résultent n'ont rien de nécessaire.
Aristote dit aussi:« Les signes qui paraissent dans les corps, et jusque dans les astres, annoncent souvent des phénomènes qui ne se réalisent pas, tels que la pluie et le vent ; car s'il survient un mouvement plus fort que celui qui doit les produire, ce dernier reste sans effet. C'est aussi ce qui arrive pour beaucoup de choses qu'il était bon de faire, auxquelles on a soigneusement réfléchi, et que l'on abandonne pour en entreprendre d'autres plus importantes (5). »
Nous lisons encore dans le Quadripartitum de Ptolémée :_____________________________________________« Nous ne devons pas croire non plus que les faits du monde supérieur sont inévitables, comme les événements résultant d'une disposition divine, que nous ne pouvons éviter en aucune façon et qui arrivent tels qu'ils sont réglés et nécessairement. » Et dans son livre des Cent Aphorismes : « Ces pronostics que je vous indique tiennent le milieu entre le nécessaire et le possible. »
(5) Cette note est libellée en latin. Sur demande nous la publierons. Bien à vous.
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Re: Somme de la Foi catholique contre les Gentils.
De la Providence divine.LXXXVIIIl n'est pas vrai que les révolutions
des corps célestes soient la cause de nos
élections par la vertu de leur âme motrice.
Nous devons observer qu'Avicenne considère les révolutions des astres comme étant la cause de nos élections, non par occasion, ainsi que nous l'avons prouvé [ch. 85] mais par elles-mêmes. Il enseigne, en effet, que les astres sont animés; d'où il suit que tout mouvement céleste procédant d'une âme et étant le mouvement d'un corps, de même qu'en sa qualité de mouvement d'un corps il a le pouvoir de modifier les corps, ainsi, en tant qu'il procède d'une âme, il doit avoir la vertu d'influer sur nos âmes; et, par conséquent, ce mouvement est la cause de nos élections et de nos volitions. Cette opinion, qui paraît concorder avec celle qu'Albumazar expose dans le premier livre de son Introductorium, est contraire à la raison. En effet:
1º Tout effet produit au moyen d'un instrument fourni par la cause efficiente doit être proportionné à l'instrument, aussi bien qu'à l'agent; car nous n'employons pas le premier instrument qui se présente pour réaliser tel effet; d'où il suit qu'on ne peut pas se servir d'un instrument pour faire une chose qui est complètement en dehors de son action. Or, sous aucun rapport, l'action d'un corps n'est assez étendue pour modifier l'intelligence et la volonté [ch. 84 et 85], si ce n'est accidentellement, parce que, selon que nous l'avons remarqué [ch. 85], le corps subit quelque changement sous l'influence des astres. En supposant donc que les astres soient animés, leur âme ne saurait faire aucune impression sur l'intelligence et la volonté par le mouvement qu'elle leur imprime.
2° Tandis qu'elle agit, la cause active particulière ressemble à la…
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Re: Somme de la Foi catholique contre les Gentils.
De la Providence divine.LXXXVIIIl n'est pas vrai que les révolutions
des corps célestes soient la cause de nos
élections par la vertu de leur âme motrice.SUITE
2° Tandis qu'elle agit, la cause active particulière ressemble à la cause active universelle, qui en est le type. Or, si une âme humaine fait sur une autre âme humaine une impression quelconque au moyen d'une opération corporelle, comme il arrive quand, par le signe de la parole, elle manifeste sa pensée, cette action corporelle, qui procède d'une âme, n'arrive jusqu'à l'autre qu'en passant par le corps [qui lui est uni]; car, en résonnant extérieurement, la parole modifie l'organe de l'ouïe, et une fois que le sens l'a ainsi perçue, la chose qu'elle signifie pénètre jusqu'à l'intelligence.
Si donc l'âme d'un corps céleste produit quelque impression sur notre âme en mettant ce corps en mouvement, son action n'est transmise à notre âme qu'au moyen de la modification que notre corps subit; et cette modification, comme nous l'avons fait voir [ch. 85], n'est pas la cause, mais seulement l'occasion de nos actions. Donc les révolutions célestes ne sont que par occasion la cause de nos élections.
3° Aristote établit que le moteur et le mobile sont nécessairement ensemble…
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De la Providence divine.LXXXVIIIl n'est pas vrai que les révolutions
des corps célestes soient la cause de nos
élections par la vertu de leur âme motrice.SUITE
3º Aristote établit que le moteur et le mobile sont nécessairement ensemble (1). Il ressort de ce principe que le mouvement doit se communiquer du premier moteur jusqu'au dernier mobile en suivant un certain ordre, qui consiste en ce que le moteur atteint le mobile éloigné par celui qui le touche. Or, notre corps se rapproche plus que notre âme du corps céleste, que l'on suppose mû par une âme qui lui est unie, puisque notre âme n'est en rapport avec ce corps céleste que par l'intermédiaire de notre corps; et ce qui le prouve c'est qu'il n'y a entre les intelligences séparées [ou les purs esprits] et les corps célestes aucun rapport, si ce n'est peut-être, celui du moteur au mobile.
Donc c'est uniquement par l'intermédiaire de notre corps que se communique à notre âme le changement qui affecte le corps céleste et procède de son âme. Or, l'âme n'est mue qu'accidentellement lorsque le corps est soumis à un mouvement, et l'élection suit seulement par occasion le changement du corps [ch. 85].
Donc les révolutions célestes ne peuvent être la cause de notre élection par cela seul qu'une âme les produit.
4° Dans l'opinion d'Avicenne et de quelques autres philosophes, l'intellect actif est une substance séparée, qui agit sur nos âmes en tant qu'elle rend actuelle la connaissance des choses qui n'étaient connues qu'en puissance. Or, nous avons observé que cette opération consiste dans l'abstraction de toutes les dispositions propres à la matière [liv. II ch. 76 et 79]. Donc l'être qui exerce sur l'âme une action directe n'agit pas sur elle au moyen d'un corps mis en mouvement, mais bien plutôt en faisant abstraction de tout ce qui constitue les corps. Donc en supposant le ciel animé, son âme ne saurait déterminer nos élections ou nous donner l'intelligence des choses par le mouvement qu'elle lui imprime.
Les mêmes raisons peuvent servir à prouver que le mouvement du ciel n'est pas la cause de nos élections par la vertu d'une substance séparée, dans le cas où l'on prétendrait que le ciel n'est pas animé, mais qu'il a pour moteur une substance séparée.
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(1) Cette note est libellée en latin. Sur demande nous la publierons. Bien à vous. — Aristote prouve in extenso cette proposition dans le reste du chapitre.
Chap. LXXXVIII. Les substances séparées créées ne peuvent être la cause directe de nos élections et de nos volitions.
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De la Providence divine.LXXXVIIILes substances séparées créées ne peuvent
être la cause directe de nos élections et de nos volitions.
Il ne faut pas croire que les âmes des cieux, s'il en existe quelques-unes, ou toute autre substance intelligente séparée et créée puisse directement nous imposer une volition, ou bien devenir la cause de notre élection. En effet :
1° L'ordre établi par la divine Providence a limité les actions de tous les créateurs; aussi sont-ils dans l'impossibilité d'agir en dehors de ses lois. C'est une loi de la Providence que tout mobile reçoive immédiatement le mouvement de la cause la plus prochaine. Or, le plus prochain moteur de la volonté est le bien connu, qui est son objet, et elle est mue par lui de même que la vue l'est par les couleurs. Donc aucune substance créée n'est capable de mouvoir la volonté sans l'intermédiaire d'un bien connu. Or, elle remplit cette fonction en lui montrant qu'il est bon de faire telle chose; c'est-à-dire qu'elle persuade. Donc nulle substance créée ne peut agir sur la volonté ou être cause de notre élection par un moyen autre que la persuasion.
2° Chaque être est naturellement apte à recevoir le mouvement et à souffrir l'action de l'agent dont la forme a la vertu de le faire passer [de la puissance] à l'acte ; car tout agent agit par sa forme. Or, l'objet qui est capable d'exciter le désir et qui l'apaise [quand il est possédé] fait arriver la volonté à l'acte. D'un autre côté, nous avons vu que le désir de la volonté n'est complètement satisfait que par la possession du bien divin, qui est sa fin dernière [37, 50, et 63]. Donc Dieu seul peut mouvoir la volonté de la manière propre à l'agent.
3° Il y a dans les êtres inanimés…
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Re: Somme de la Foi catholique contre les Gentils.
De la Providence divine.LXXXVIIILes substances séparées créées ne peuvent
être la cause directe de nos élections et de nos volitions.SUITE
3° Il y a dans les êtres inanimés une inclination naturelle, qui les dirige vers leur fin propre, et que nous appelons l'appétit naturel. Il en est de même de la volonté des substances intelligentes, qui prend le nom d'appétit intellectuel. Or, il appartient exclusivement à l'auteur de la nature de mettre dans les êtres les inclinations qui leur sont naturelles. Donc celui-là seul qui est le principe de la nature intellectuelle peut incliner la volonté vers un objet quelconque. Or, Dieu seul est ce principe [liv. II, ch.21]. Donc il peut seul incliner notre volonté vers quoi que ce soit.
4° Selon Aristote, « la violence vient d'un principe extrinsèque au sujet, qui la souffre sans l'aider » (1). Si donc un principe extrinsèque ébranle la volonté, cet ébranlement sera forcé: nous considérons comme principe extrinsèque du mouvement celui qui meut de la manière propre à l'agent et non de la manière propre à la fin. — Or, la violence est opposée au volontaire. Donc aucun principe extrinsèque ne peut ébranler la volonté comme agent, mais tous les mouvements de cette faculté doivent procéder d'un principe intrinsèque. Or, nulle substance créée n'est unie à l'âme intelligente quant aux faits internes (2). Cette union n'existe qu'avec Dieu, qui seul est la cause productrice de l'âme et lui continue l'existence. Donc Dieu seul peut déterminer les mouvements de la volonté.
5º La violence est opposée au mouvement naturel et au mouvement…
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(1) Cette note est libellée en latin. Sur demande nous la publierons. Bien à vous.
(2) L'âme a des facultés particulières, dont l'usage lui appartient exclusivement. Le corps même, qui est uni à l'âme de manière à former avec elle une seule nature, n'a aucune part à ses opérations internes. Les sens ne sont que les instruments de l'âme.
Ce qui le prouve, c'est que l'âme séparée du corps ne sera pas moins capable de connaître et de vouloir, parce que l'intelligence et la volonté font partie de son essence. Nous pouvons même ajouter que souvent le corps, loin de favoriser les opérations de l'âme, ne fait que les entraver; en sorte que, suivant la doctrine de saint Thomas, exposée ailleurs [liv. II, ch.81], il est faux que l'âme, sans le corps, soit incapable d'aucune opération; « car elle conserve toujours les opérations indépendantes des organes corporels, telles que celles de connaîtra et de vouloir. Quant aux opérations qui s'exercent par le moyen de ces organes, comme elles appartiennent à l'âme nutritive et à l'âme sensitive, elles cessent complètement. »
En voici la raison telle que la donne le saint docteur. « L'âme humaine, étant située sur les confins des corps et des substances incorporelles, et comme à l'horizon qui sépare l'éternité du temps, à mesure qu'elle s'éloigne des êtres placés an plus bas degré de l'échelle, elle se rapproche de ceux qui en occupent le sommet. Lors donc qu'elle sera entièrement détachée du corps, elle deviendra parfaitement semblable aux purs esprits, quant à la manière de connaître, » et aussi quant à la manière de vouloir, puisque l'objet de la volonté ou de l'amour est le bien connu. En effet, « quand l'âme est séparée, son être lui appartient à elle seule, sans que le corps y participe. » — Ces observations s'appliquent, à plus forte raison, aux corps qui ont un être absolument distinct de celui de l'âme.
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