L'APOCALYPSE
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Re: L'APOCALYPSE
§ 1. — L’apparition des sept Anges…Cinquième Vision
LES CHATIMENTS DES DERNIERS TEMPS
PREMIÈRE PARTIE
LA MENACE DES SEPT PLAIES
Chapitre XV. — 1. Et je vis un autre signe dans le ciel, grand et merveilleux : sept anges, ayant (en main) sept plaies, les dernières : parce qu’en elles s’est consommée la colère de Dieu.
— 2. Et je vis comme une mer de verre, mêlée de feu, et ceux qui ont vaincu la bête, et son image, et le nombre de son nom, debout sur la mer de verre, tenant les cithares de Dieu :
— 3. et chantant le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l’Agneau, disant : Grandes et admirables sont vos œuvres, Seigneur Dieu tout-puissant : justes et véridiques sont vos voies, Roi des siècles.
— 4. Qui ne vous craindra, Seigneur, et ne glorifiera votre nom ? parce que seul vous êtes miséricordieux ; parce que toutes les nations viendront et adoreront en votre présence, parce que vos jugements se sont manifestés.
— 5. Et après cela, je vis, et voici que fut ouvert le temple du tabernacle du témoignage dans le ciel :
— 6. et les sept anges sortirent du temple, ayant les sept plaies, vêtus d’un lin pur et étincelant, et serrés sur la poitrine de ceintures d’or.
— 7. Et l’un des quatre animaux donna aux sept anges sept coupes d’or, pleines de la colère du Dieu qui vit à travers les siècles des siècles.
— 8. Et le temple fut rempli de fumée de par la majesté de Dieu et par sa puissance ; et personne ne pouvait entrer dans le temple, jusqu’à ce que fussent consommées les sept plaies des sept anges.
Les trois visions qui achèvent la série de l’Apocalypse vont montrer maintenant le sort qui attend l’Eglise et l’humanité aux derniers jours du monde : la cinquième, que nous abordons ici et qui embrasse les chapitres XV, XVI et XVII, dénonce, sous la figure de sept coupes versées par des Anges sur l’univers, les châtiments dont seront frappés les hommes au temps de l’Antéchrist. La sixième décrira la condamnation de Babylone au jugement dernier; la septième, l’avènement de l’Eglise triomphante.
Le chapitre XV, qui sert d’introduction à la vision proprement dite de l’effusion des coupes, nous présente tour à tour les prédicateurs qui annoncent les rigueurs de la justice divine, les hommes qui échappent à celles-ci, et enfin ceux qui, au contraire, en sont les victimes.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
§ 1. — L’apparition des sept Anges.
Je vis, dit saint Jean, un autre signe dans le ciel, signe grandiose par le spectacle qu'il offrait, et merveilleux par les enseignements qui s'y trouvaient renfermés. Il y avait là sept anges, qui représentaient la totalité des prédicateurs de l'Evangile à travers les temps. Ceux-ci sont comparés à des Anges parce qu'ils sont, comme ces esprits bienheureux, les messagers de la vérité céleste ; et ils sont placés sous le nombre sept parce que ce nombre est celui de l'Eglise, ainsi que nous l'avons expliqué plus haut [v.5].
Ces personnages symboliques tenaient en main sept plaies, figurant les châtiments qu'ils annoncent aux pécheurs pour le terme de leur vie et qui peuvent se dénombrer ainsi : la peine du dam, ou privation de la vision de Dieu; le ver, ou remords de la conscience, qui rongera l'âme des réprouvés ; la peine du feu, se combinant avec un froid qui dépasse toutes les imaginations ; l'horreur de ténèbres perpétuelles ; l'odeur effroyable de l'enfer; enfin la société des démons. Ces peines sont dites les dernières, parce qu'il ne peut rien arriver de plus terrible à personne, et qu'elles épuisent, pour ainsi parler, la colère de Dieu.
§ 2. — Le moyen d’éviter les sept plaies…
Dernière édition par gabrielle le Jeu 25 Avr 2024, 6:33 am, édité 1 fois (Raison : Insertion d'un lien.)
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
§ 2. — Le moyen d’éviter les sept plaies.
Voici maintenant le moyen, le seul, d'échapper à ces châtiments redoutables, si souvent prédits par l'Evangile et par les Saints : c'est de suivre la voie tracée par Jésus-Christ, c'est de mener une vie chrétienne. Or, la vie chrétienne comporte comme trois états superposés, exigeant des fidèles une ferveur de plus en plus grande : l'état des commençants, celui des progressants et celui des parfaits. Cette distinction est aussi ancienne que le christianisme, et nous allons le retrouver sous les figures mystérieuses dont se sert l'Apôtre. Je vis, continue-t-il, comme une mer de verre mélangée de feu. Nous avons déjà aperçu cette mer de verre au chapitre IV, et nous avons dit alors qu'elle était le symbole du baptême. Le baptême, en effet, délivre l'âme de tous les péchés qui la poursuivent, et qui veulent l'empêcher d'entrer dans le royaume des cieux ; comme la mer Rouge engloutit, sans en laisser un seul, les soldats du Pharaon lancés sur les pas d'Israël en marche vers la Terre promise. Il la débarrasse de l'ombre opaque dont la faute originelle l'avait recouverte, la rend ainsi pénétrable à la lumière divine et translucide comme du verre ; il allume enfin en elle le flambeau divin de la vie de l'Esprit, figuré ici par le feu.
Ceux qui se tiennent debout sur la mer,ce sont…
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
L'état suivant…§ 2. — Le moyen d’éviter les sept plaies.SUITE
Ceux qui se tiennent debout sur la mer, ce sont ceux qui, fermement appuyés sur la grâce de leur baptême, tiennent tête aux séductions du monde. Ils ont vaincu la Bête, en méprisant les menaces de l'Antéchrist, en déjouant son hypocrisie, en supportant ses mauvais traitements ; ils ont vaincu son image, en se gardant d'imiter ses sectateurs, et le nombre de son nom, en reconnaissant, comme nous l'avons expliqué à propos du chapitre XIII, que c'était là le nombre d'un homme, et non pas celui d'un Ange, ni celui d'un Dieu. Cette fidélité à la loi divine constitue la note spécifique de l' « état des commençants » : c'est par elle que doivent débuter tous ceux qui veulent aller à Dieu.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
Voici enfin…§ 2. — Le moyen d’éviter les sept plaiesSUITE
L'état suivant, celui « des progressants », est caractérisé par la lutte contre les vices, lutte dont l'arme essentielle est la mortification, symbolisée ici par les cithares, que tiennent les fidèles. Nous connaissons déjà la signification mystique de cet instrument : c'est cette cithare que saisissait David quand il voulait mettre en fuite l'esprit mauvais dont Saul était tourmenté, car c'est par la pénitence que les hommes de Dieu triomphent du démon. L'auteur dit : les cithares, au pluriel, parce qu'il y a bien des façons de se mortifier, et des croix de toute sorte. Et il les appelle : cithares de Dieu, parce que ces peines, volontaires ou subies, ne sont embrassées que par amour pour Dieu.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
Qui sera assez insensé…§ 2. — Le moyen d’éviter les sept plaiesSUITE
Voici enfin l'« état des parfaits », des Saints que Dieu admet dans son intimité, et auxquels il révèle les secrets de son amour. Ceux-là, éclairés sur l'infinie sagesse et sur l'ineffable bonté de leur Créateur, reconnaissent, sous le désordre apparent du monde, la Volonté miséricordieuse qui poursuit inlassablement le salut de l'humanité : dès lors, ils vivent dans un perpétuel état d'action de grâces.
Ils ne peuvent que louer, et louer encore, ce Dieu si profondément méconnu des hommes, et qui a pourtant tant de droits à leur amour ! Ils chantent le cantique de Moïse et celui de l'Agneau, empruntant tour à tour les accents de l'Ancien Testament et celui du Nouveau, pour exprimer leur allégresse et leur reconnaissance.
Ils disent : « Elles sont grandes et dignes d'admiration, vos œuvres, Seigneur Dieu tout-puissant. Elles sont grandes par la puissance qui éclate en elles, et merveilleuses par la sagesse qui se manifeste dans leur ordonnance. Vos voies, c'est-à-dire les moyens que vous employez pour conduire les hommes à leur fin, les préceptes que vous leur donnez, les nécessités auxquelles vous les soumettez, les épreuves que vous leur envoyez ; vos voies sont justes, parce qu'elles dirigent toutes choses selon la plus stricte équité, récompensant chacun en proportion de ses mérites ; et elles sont véridiques parce qu'elles conduisent réellement là où elles le disent ; parce que vous êtes fidèle dans vos promesses, ô Roi des siècles, Roi qui gouvernez, non seulement le temps présent, mais encore les siècles futurs, et qui disposez tout ce que vous faites en fonction de cette éternité.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
§ 3. — Le châtiment des obstinés.§ 2. — Le moyen d’éviter les sept plaiesSUITE
Qui sera assez insensé pour ne pas vous craindre, Seigneur, et pour ne pas se donner tout entier à votre service, quand votre sagesse et votre puissance brillent ainsi dans toutes vos œuvres ? Et qui sera assez endurci pour ne pas glorifier votre nom, devant le spectacle universel de votre bonté ?
Vous êtes digne de toute louange pour votre miséricorde : celle-ci est si grande que, à côté d'elle, la nôtre semble ne pas exister, et l'on peut dire en vérité que vous êtes seul miséricordieux , vous qui seul prenez en main l'affaire de notre salut.
Vous êtes digne de toute louange encore, parce que vous appelez tous les hommes à la vie : ce n'est pas aux Juifs seulement, c'est à toute la terre que l'Evangile sera prêché, et toutes les nations viendront à vous, et toutes adoreront en votre présence, c'est-à-dire éclairées par la lumière de votre regard.
Vous en êtes digne enfin, parce que vos jugements sont manifestes , pour tous ceux qui cherchent sincèrement la vérité : il ne leur est pas difficile de discerner que, si vous devez placer les uns à votre droite, les autres à votre gauche au jour du jugement, ce n'est point par caprice que vous en agirez ainsi, mais parce que vous avez des raisons profondes de faire ce que vous faites.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
§ 3. — Le châtiment des obstinés.
Ainsi ceux-là échapperont aux supplices annoncés par les sept Anges, qui seront restés fidèles aux lois de la vie chrétienne dans l'un des trois états marqués ci-dessus. Saint Jean montre ensuite, à l'opposé, ceux qui tomberont sous les coups de la justice divine. Ce sont les obstinés qui refuseront de croire aux mystères de la vie du Sauveur, prêchés par les Apôtres, et cela malgré la sainteté éclatante de ces messages, malgré les châtiments terrifiants qui leur seront promis.
Après cela, dit-il…
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
Lorsque les vérités saintes eurent ainsi été dévoilées…§ 3. — Le châtiment des obstinés.SUITE
Après cela, dit-il, je vis, et voici que fut ouvert dans le ciel le temple du tabernacle du témoignage.
Le tabernacle du témoignage désigne l'Eglise. Celle-ci est comparée à un tabernacle, c'est-à-dire à une tente, parce qu'elle est la demeure provisoire de ceux qui combattent sur la terre avant d'aller jouir au ciel des fruits de leurs victoires ; et comme leur combat consiste essentiellement à rendre témoignage à la vérité en toutes circonstances, elle est appelée tabernacle du témoignage.
En outre, l'Eglise possède en son centre un temple, lequel n'est autre chose que l'Humanité de Jésus-Christ, où se célèbre perpétuellement le mystère de l'Incarnation. Ce temple mystique était figuré, dans l'ancienne Loi, par celui qui faisait la gloire de Jérusalem ; mais ce dernier était alors, spirituellement parlant, fermé : il était, en effet, interdit aux Gentils et réservé à une toute petite portion du genre humain. Il était fermé surtout parce que les cérémonies qui s'y célébraient étaient inintelligibles pour tous ceux qui n'en avaient point la clef, et qui ne comprenaient pas que le Christ en était le nerf, la réalité, le « type ».
Au moment de la mort du Sauveur, le voile qui protégeait les mystères de la liturgie mosaïque fut déchiré depuis le haut jusqu'en bas ; et Jésus, apparaissant à ses disciples peu de temps après, commença par leur ouvrir l'esprit, afin qu'ils comprissent les Ecritures . C'est cette révélation des données de la vraie foi aux Apôtres d'abord, puis, par eux, à toute l'humanité, que saint Jean signifie ici par le temple qui s'ouvre. Depuis qu'elle s'est faite, en effet, l'Eglise brille sur la terre comme un phare dans la nuit, jetant un éclat tel qu'il est impossible de le méconnaître ou de l'ignorer. Ou plutôt, comme le dit l'auteur, elle brille dans le ciel, parce que quiconque lève les yeux vers l'infini, quiconque se hausse au-dessus des contingences matérielles de la vie quotidienne pour penser à l'éternité, ne peut pas ne pas la voir.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
La seconde, c'est…§ 3. — Le châtiment des obstinés.SUITE
Lorsque les vérités saintes eurent ainsi été dévoilées, les sept Anges, c'est-à-dire les Apôtres, sortirent du Temple. Ils quittèrent la Loi ancienne pour se répandre à travers le monde, ayant en main les sept plaies, entendez : annonçant aux hommes le jugement à venir et leur prêchant la pénitence. Ils étaient vêtus d'un lin blanc et étincelant : leur âme, lavée dans les eaux toutes fraîches du baptême, en était ressortie purifiée de tous ses péchés, éclatante d'innocence, irradiée des feux de la grâce.
Cette lumière intérieure rayonnait de leur âme sur leur corps, passait dans toutes leurs actions, et leur sainteté était telle qu'il était impossible de n'en être pas frappé. En outre, ils portaient sur le haut de leur poitrine des ceintures d'or; le Christ avait noué autour de leurs cœurs la ceinture de la charité, qui en comprimait toutes les divagations, en réfrénait toutes les passions, en redressait toutes les pensées.
Saint Jean insinue successivement, dans les versets 6 et 7, trois raisons qui devraient toucher les pécheurs, les exciter à réfléchir et les convaincre de la vérité de l'enseignement catholique.
La première, — nous venons de l'entendre, — c'est la sainteté de l'Eglise, c'est la pureté de vie qui brille dans les Saints qu'elle offre en exemple au monde, et la charité ardente dont ils sont animés.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
§ 3. — Le châtiment des obstinés.SUITE
La seconde, c'est l'unité de sa doctrine, unité qui demeure immuable sous la multiplicité des interprètes et à travers la suite des générations. Cette unité est indiquée par les mots qui suivent : Et l'un des quatre animaux; entendez : et la voix unique qui sortait des quatre animaux. Cette voix « une », donna donc aux sept Anges sept coupes d'or. Les quatre animaux représentent les quatre Evangélistes, qui sont les sources essentielles de toute la doctrine chrétienne. Mais chacun d'eux ne parle pas pour son propre compte : du milieu de leur quadrige, et du cortège des Pères, des Docteurs, des Pontifes qui les ont expliqués, s'élève une voix, une seule, celle de la Tradition, qui les harmonise dans un accord parfait, et qui seule a qualité pour exprimer la pensée de l'Eglise. C'est cette Tradition catholique qui donne aux sept Anges, c'est-à-dire aux Apôtres et à leurs successeurs, aux prédicateurs de tous les temps, les enseignements qu'ils doivent faire entendre au peuple chrétien. Elle leur remet des coupes d’or pleines de la colère de Dieu; elle leur apprend à avoir un cœur fait à l'image de celui du Christ, un cœur largement ouvert, comme une coupe, c'est-à-dire dilaté par la charité et tout brillant de l'or de la Sagesse divine.
Et cependant ces cœurs…
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
§ 3. — Le châtiment des obstinés.SUITE
Et cependant ces cœurs débordants de lumière et de miséricorde sont pleins de la colère de Dieu ! Qu'est-ce à dire ? sinon que la vraie charité, celle qui brûle du désir de sauver les âmes, bien loin d'affadir la justice divine et d'en voiler les rigueurs, ne cesse, au contraire, d'en montrer le caractère terrible, afin d'exciter les hommes à sortir de la voie du péché et à se préparer au dernier jugement ? L'annonce répétée de cette colère du Dieu qui vit à travers les siècles des siècles, de cette colère qui doit, elle aussi, être éternelle, et ne jamais se relâcher de son indignation contre les damnés, c'est la troisième raison qui devrait porter les pécheurs à écouter les Apôtres. Car on n'est pas excusable de ne prêter aucune attention aux discours de quelqu'un qui nous avertit avec insistance d'un péril très grave, et de ne prendre aucune précaution pour l'éviter.
Or, l'Eglise ne cesse, à travers les âges, de rappeler les châtiments qui attendent les pécheurs morts dans leur péché; il est impossible à tout homme qui réfléchit de ne pas entendre sa voix et de continuer à courir, le cœur léger, un risque aussi redoutable.
Et cependant tel est bien le cas d'un trop grand nombre : au lieu d'accepter la lumière et d'adorer la majesté de Dieu et sa puissance, ils ferment obstinément les yeux, et le temple, pour eux, se remplit de fumée.
Au sens historique…
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
DEUXIÈME PARTIE. L’EFFUSION DES SEPT COUPES§ 3. — Le châtiment des obstinés.SUITE
Au sens historique, ces mots veulent dire que, lorsque les Apôtres commencèrent à prêcher l'Evangile, lorsqu'ils se mirent à annoncer au monde la majesté et la puissance du Dieu que leur avait fait connaître Jésus-Christ, le temple de Jérusalem s'enténébra et l'atmosphère en devint irrespirable : parce que la religion juive, dont il était le centre, perdit l'insigne monopole qu'elle avait jusqu'alors d'être seule sur la terre à assurer le service du vrai Dieu. Les justes l'abandonnèrent et passèrent au Christianisme ; les autres, pour avoir rejeté le Sauveur, pour avoir voulu étouffer la lumière véritable qui illumine tout homme venant en ce monde, tombèrent dans un aveuglement qu'ils se transmettent de génération en génération ; et ils s'obstineront dans leur erreur jusqu'à ce que soient consommées les sept plaies des sept Anges, jusqu'à ce que soit achevée la prédication de l'Eglise, c'est-à-dire jusqu'à la fin du monde.
A leur exemple, on voit quotidiennement les pécheurs de toutes les époques refuser de se rendre à l'enseignement des pasteurs et de croire à la vérité. Quand les Anges répandent leurs coupes devant eux, quand les ministres de l'Eglise leur annoncent les rigueurs du jugement et les peines de l'Enfer, le temple pour eux se remplit de fumée : ils épaississent leurs ténèbres intérieures, ils s'enfoncent plus avant dans leur aveuglement; ils déclarent ne rien comprendre à une religion aussi sévère, ils ne veulent pas admettre que Dieu puisse se formaliser de leur conduite, et se persuadent à eux-mêmes que sa miséricorde les met entièrement à l'abri des exigences de sa justice. Et ils demeurent dans cet état jusqu'à ce qu'il soit trop tard, jusqu'à ce que la mort s'abatte sur eux : alors la fumée qui leur voilait la vérité se dissipera ; alors ils verront le temple de la gloire céleste éclairé des splendeurs de la lumière déifique ; mais ils en seront exclus tant que ne seront pas consommées les plaies prédites par les sept Anges, et, comme ces plaies sont éternelles, ils n'y entreront jamais.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
DEUXIÈME PARTIE.
L’EFFUSION DES SEPT COUPES
CHAPITRE XVI.
— 1. Et j'entendis une grande voix [qui sortait] du temple, disant aux sept anges : Allez et répandez les sept coupes de la colère de Dieu sur la terre.
— 2. Et le premier s'en alla, et répandit sa coupe sur la terre : et il se produisit une blessure grave et très mauvaise sur les hommes qui avaient le caractère de la bête, et sur ceux qui adorèrent son image.
— 3. Et le second ange répandit sa coupe sur la mer ; et il se fit du sang, comme d'un mort, et toute âme vivante mourut dans la mer.
— 4. Et le troisième répandit sa coupe sur les fleuves et sur les sources des eaux : et il se fit du sang.
— 5. Et j'entendis l'Ange des eaux qui disait : Vous êtes juste, Seigneur, vous qui êtes, et qui étiez, le Saint, et qui avez jugé ces choses.
— 6. Parce qu'ils ont répandu le sang des saints et des prophètes, vous leur avez donné, [Vous] aussi, du sang à boire : car ils [en] sont dignes.
— 7. Et j'entendis un autre [Ange], qui disait de l'autel : Oui, Seigneur Dieu tout-puissant, vos jugements sont vrais et justes.
— 8. Et le quatrième ange répandit sa coupe sur le soleil : et il lui fut donné d'affliger les hommes par la rigueur de la température et par le feu.
— 9, Et les hommes s'enflammèrent d'une grande ardeur, et ils blasphémèrent le nom du Seigneur qui a puissance sur ces plaies, et ils ne firent pas pénitence pour lui rendre gloire.
— 10. Et le cinquième ange répandit sa coupe sur le trône de la bête, et le royaume de celle-ci devint plein de ténèbres, et ils se mangèrent [réciproquement] les langues de douleur.
— 11. Et ils blasphémèrent le Dieu du ciel à cause de leurs douleurs et de leurs blessures : et ils ne firent point pénitence de leurs œuvres.
— 12. Et le sixième ange répandit sa coupe sur ce grand fleuve de l'Euphrate : et il en assécha l'eau, afin que fut préparée la voie aux rois, au lever du soleil.
— 13. Et je vis sortir de la bouche du dragon et de la bouche de la bête, et de la bouche du faux prophète, trois esprits immondes en forme de grenouilles.
— 14. Ce sont là en effet des esprits de démons, qui font des signes, et ils vont vers les rois de toute la terre les rassembler pour le combat jusqu'au grand jour du Dieu tout-puissant.
— 15. Voici que je viens comme un voleur. Bienheureux celui qui veille et qui garde ses vêtements, afin qu'il ne marche pas nu, et qu'on ne voit point son ignominie.
— 16. Et il les rassemblera dans le lieu qui est appelé en hébreu Armagedon.
— 17. Et le septième ange répandit sa coupe sur l'air : et une grande voix sortit du temple, [venant] du trône, qui disait : C'est fait.
— 18. Et il se fit des éclairs, et des voix, et des tonnerres, et il se produisit un grand tremblement de terre, tel qu'il ne s'est jamais produit, depuis qu'il y a des hommes sur la terre, un tel séisme, aussi grand.
— 19. Et la grande cité se partagea en trois parties, et les cités des nations tombèrent, et la grande Babylone revint en mémoire devant Dieu [pour] qu'il lui donnât le calice du vin de l'indignation de sa colère.
— 20. Et toute île s'enfuit, et les montagnes disparurent.
— 21. Et une grêle grande comme un talent descendit du ciel sur les hommes : et les hommes blasphémèrent Dieu, à cause de la plaie de la grêle, parce qu'elle devint extrêmement violente.
Le chapitre précédent nous a montré les prédicateurs des divers âges de l'Eglise.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
DEUXIÈME PARTIE.
L’EFFUSION DES SEPT COUPESSUITE
Le chapitre précédent nous a montré les prédicateurs des divers âges de l’Eglise recevant du ciel le pouvoir de répandre sur tous les précurseurs ou tenants de l'Antéchrist les coupes de la colère divine. Nous allons assister maintenant à l'accomplissement de cette mission, sur un ordre venu de Dieu : les réprouvés sont rangés en sept catégories, selon une classification établie en fonction de l'Antéchrist, dont ils sont tous, à un titre quelconque, les devanciers, les serviteurs ou les membres. Elle distingue :
1° les Juifs non convertis; — 2° les païens ; — 3º les hérétiques et ceux qui pervertissent le sens des Ecritures; — 4º l'Antéchrist en personne ; — 5º ses partisans convaincus ; — 6° la masse des faux chrétiens; — 7º les démons.
Au sens moral, ce même chapitre décrit l'effet de la prédication apostolique sur les sept péchés capitaux. Nous en dirons quelque chose après avoir exposé le sens allégorique.
« Et j'entendis une voix forte qui sortait du temple ». Cette voix, c'était celle du Tout-Puissant lui-même, qui se faisait entendre du temple, c'est-à-dire de l'Eglise, car c'est de là seulement qu'elle parle, comme dans l'Ancien Testament, elle ne donnait ses ordres à Moïse que du propitiatoire, entre les deux Chérubins (Ex. XXV, 22) . Et elle disait aux sept Anges, c'est-à-dire à l'ensemble des prédicateurs : Allez, montrant par là que nul ne doit se mettre à prêcher avant d'en avoir reçu l'ordre de l'autorité légitime : et répandez les sept coupes de la colère de Dieu sur la terre, annoncez aux pécheurs les châtiments qui vont s'abattre sur eux.
§ 1. — La première et la deuxième plaies.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
Et le deuxième Ange§ 1. — La première et la deuxième plaies.
Et le premier Ange, c'est-à-dire le collège apostolique, sortit, sur l'ordre de Notre-Seigneur lui-même. Il répandit sa coupe sur la terre, c'est-à-dire sur les Juifs, qui sont appelés ici terre, parce que Dieu les avait entourés, cultivés, soignés comme un jardin choisi, tandis que les Gentils vont être appelés : mer, en raison de leur stérilité, de leur instabilité, de leurs violences. Et il en advint une blessure grave et très mauvaise pour les hommes qui portaient le signe de la Bête, et pour tous ceux qui adorèrent son image.
Cette blessure, dont les Juifs devaient mourir en tant que peuple libre et indépendant, ce fut, au sens littéral, l’invasion romaine, qui, avec Titus et Vespasien, détruisit Jérusalem de fond en comble et dispersa sa population par tout l’univers. Toutefois, cette catastrophe ne fut fatale qu’à ceux qui portaient le signe de la Bête, à ceux qui, par leur haine du nom chrétien, se montraient déjà des sectateurs de l’Antéchrist ; et qui adoraient son image, qui donnaient leur foi aux mauvais bergers, dont la vie était déjà comme une image, une première ébauche, un premier dessin de ce que sera un jour celle de l’Antéchrist : pour ceux au contraire qui avaient adhéré au christianisme, on sait par l’historien Eusèbe que, se souvenant des prophéties du Sauveur sur la ruine de la cité, ils eurent le temps de fuir et de se mettre à l’abri.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
§ 2. —La troisième plaie.§ 1. — La première et la deuxième plaies.SUITE
Et le deuxième Ange répandit sa coupe sur la mer : les Apôtres, dans la deuxième phase de leur prédication, et leurs successeurs immédiats allèrent porter, aux Gentils cette fois, l'annonce des châtiments de la colère divine. Mais ceux-ci au lieu de les croire se mirent le plus souvent à les persécuter, à les torturer, à les tuer. Ce fut l'âge des martyrs : et il se fit du sang, non pas comme le sang d'un blessé qui peut être guéri et remis sur pied, mais comme le sang d'un mort, qui ne reviendra plus à la vie.
Ainsi en fut-il de l'Empire romain, détruit à jamais par les invasions Barbares. Ainsi en fut-il surtout des persécuteurs du christianisme qui, en échange de la mort temporelle infligée par eux aux martyrs, reçurent de Dieu le coup de massue de la mort éternelle. Et toute âme vivante mourut dans la mer : en effet, dans ce soulèvement de la mer, c'est-à-dire : du paganisme, contre l'Eglise naissante, aucune âme vivante ne put subsister : tous ceux des païens qui, par leur intelligence, par la pureté de leurs mœurs, montraient qu'ils avaient une âme humaine, une âme vivant d'une vraie vie morale, ou bien se convertirent au christianisme, comme saint Justin, et, ce faisant, sortirent, pour ainsi parler, de la mer; ou bien au contraire, devenant aussi cruels que les persécuteurs, ils secondèrent la fureur de ses flots, et méritèrent d'être engloutis dans l'éternelle damnation.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
Et j'entendis l'Ange des eaux§ 2. —La troisième plaie.
Et le troisième Ange versa sa coupe sur les fleuves et sur les sources des eaux : Le troisième Ange désigne le chœur des grands Docteurs qui succédèrent aux martyrs, et qui défendirent la foi contre les erreurs christologiques des IIIe et IVe siècles. Les fleuves représentent ici les hérétiques, parce que ceux-ci au lieu de prendre le chemin étroit du renoncement qui monte vers le ciel, préfèrent suivre la pente de la nature, descendant toujours plus bas, toujours instables, toujours fluents, jusqu'à ce qu'enfin ils se perdent dans la mer de feu, c'est-à-dire en Enfer. Les sources des eaux sont leurs chefs, les grands hérésiarques, comme Arius, Nestorius, Eutychès, etc., ou plus tard Luther, Calvin, Huss, Wicleff, etc., chez lesquels les erreurs s'alimentent, comme les fleuves à leur source. Et il se fit du sang, c'est-à-dire : ces fleuves et ces sources se changèrent en sang, parce que Dieu frappa ces renégats d'une peine terrible.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
§ 3. — La quatrième et la cinquième plaies.§ 2. —La troisième plaie.SUITE
Et j'entendis l'Ange des eaux, mais non plus des eaux empoisonnées auxquelles faisait allusion le verset précédent; l'Ange au contraire des eaux vives qui jaillissent du trône de Dieu et offrent aux âmes fidèles de quoi étancher leur soif ; l'Ange gardien des Ecritures, personnifiant lui aussi tout le chœur des Docteurs, je l'entendis qui disait : « Vous êtes juste, Seigneur, dans les jugements que vous portez, Vous qui êtes, parce que vous possédez immuablement la plénitude de l'Etre ; Vous qui êtes toujours saint, même quand les apparences sont contre vous. Les condamnations que vous avez prononcées contre ces maîtres d'erreur, étaient pleinement méritées. Parce qu'ils ont excité contre votre Eglise la haine des princes séculiers ; parce qu'ils ont répandu le sang des saints — c'est-à-dire : des chrétiens — et celui des prophètes — c'est-à-dire : des ministres qui leur parlent en votre nom — Vous, en échange, vous leur avez donné du sang à boire, vous les avez plongés tout entiers dans les supplices de l'Enfer, vous les avez comme enivrés de souffrances et de mort : ils en sont dignes, en effet, parce qu'il est juste que celui qui n'a pas reculé devant l'horreur de verser le sang de son prochain, boive éternellement l'horreur de la damnation. »
Et j'entendis une autre voix, qui disait de l'autel. Cette autre voix, c'était celle de tous les Saints qui venait faire écho à celle des Docteurs. Ils disaient cela non point du bout des lèvres, comme ce peuple, dont parle le Seigneur, qui « m’honore des lèvres, mais dont le cœur est loin de moi » ; comme trop de chrétiens, qui chantent ou récitent des prières dans les assemblées, pour répondre aux exhortations de leurs pasteurs, mais sans penser à ce qu'ils disent; eux parlaient de l'autel, c'est-à-dire du fond d'eux-mêmes, de ce sanctuaire intime où ils se tiennent en la présence du Seigneur, lui offrant sans cesse leurs prières et leurs sacrifices. Oui, certes, disaient-ils, Seigneur Dieu tout-puissant, vos jugements sont conformes à la vérité et à la justice.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
§ 3. — La quatrième et la cinquième plaies.
Et le quatrième Ange répandit sa coupe sur le soleil, c'est-à-dire sur l'Antéchrist, qui est appelé soleil, parce qu'il se prendra pour la lumière du monde. Ce quatrième Ange représente les prédicateurs que Dieu suscitera contre lui, et qui lui rappelleront avec force les châtiments qu'il accumule sur sa tête par son impiété. Lui néanmoins ne changera point de conduite pour autant : bien au contraire, Dieu le permettant ainsi, il affligera les hommes de mille manières, il y emploiera même le feu, qui passe pour être le plus cruel des supplices.
Alors sévira cette grande tribulation, dont parle l'Evangile, telle qu'il n'y en a pas eu depuis le commencement du monde et qu'il n'y en aura jamais plus. Mais les hommes, au lieu de voir dans cette persécution une juste punition de leurs péchés, laisseront consumer, par l'âcreté de leur impatience, tout le bien spirituel qu'ils auraient pu en retirer; ils blasphèmeront le nom du Dieu qui a puissance sur ces plaies, ils Lui reprocheront avec insolence de ne pas les en préserver, alors qu'il le pourrait aisément, et ils ne feront point pénitence, refusant ainsi à Dieu la gloire qu'il eut tirée de leur conversion.
Et le cinquième Ange…
Dernière édition par gabrielle le Dim 09 Juin 2024, 7:15 pm, édité 1 fois (Raison : Enlever le mot "SUITE")
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
Un grand merci à Louis pour avoir pris la relève le temps de mon absence.
§ 4. — La sixième coupe et les esprits en forme de grenouilles…§ 3. — La quatrième et la cinquième plaies.SUITE
Et le cinquième Ange répandit sa coupe sur le tronc de la Bête, c'est-à-dire sur les disciples de l'Antéchrist, ainsi appelés parce que leur cœur sera un lieu de tout repos pour cette bête féroce. Et son règne devint tout plein de ténèbres : bien loin d'être éclairée par cette prédication, la foule des gens qui forment son empire s'obstinera dans les ténèbres d'un aveuglement volontaire; ils se mangeront de douleur les langues les uns aux autres, ils se déchireront réciproquement par des paroles venimeuses, sous l'action du dépit qu'ils éprouveront à se voir confondus par les témoins du Christ. Alors, en effet, se vérifiera cette promesse du Sauveur : Je vous donnerai une éloquence et une sagesse à laquelle ne pourront résister ni s'opposer tous vos adversaires.
Les sectateurs de l'Antéchrist, furieux de leur impuissance, se rejetteront les uns aux autres la responsabilité de leurs échecs. Ils blasphèmeront le Dieu du ciel, c'est-à-dire le Christ, disant qu'il n'est point Dieu, à cause des douleurs que leur causera la constance des Saints, et des blessures que ceux-ci, par leurs discours, infligeront à leur orgueil. Et ils ne feront point pénitence de leurs œuvres mauvaises : et comme ce n'est pas par l'effet d'une conviction intime, mais uniquement pour satisfaire leurs passions personnelles qu'ils auront combattu la vérité, ils mourront dans l'impénitence finale, car c'est là proprement le péché contre le Saint-Esprit.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
§ 4. — La sixième coupe et les esprits en forme de grenouilles.
Et le sixième Ange répandit sa coupe sur le grand fleuve de l’Euphrate. L'Euphrate, dont le nom signifie : fertilité ou abondance, représente la foule immense des individus, sans convictions personnelles, qui n'ont d'autre règle de vie que la poursuite de l'argent et la course aux plaisirs d'ici-bas. Tant que le christianisme est à l'honneur, ils y adhèrent volontiers, et même en pratiquent ostensiblement les vertus. Mais survienne le règne d'un Antéchrist quelconque, ils suivent le courant qui les porte invinciblement vers la recherche de l'abondance terrestre, et passent sans vergogne du côté du plus fort. Les prédicateurs de l'Evangile répandent leur coupe sur l'Euphrate et le mettent à sec, quand ils montrent la vanité des biens terrestres et le sort que se préparent ceux qui en usent mal, comme le mauvais riche de la parabole. Ils prêchent ainsi non seulement pour effrayer les méchants, mais encore pour préparer la voie aux rois, c'est-à-dire aux chrétiens qui, fidèles à l'onction de leur baptême, veulent régner avec le Christ : ceux-ci, en effet, trop souvent arrêtés par l'attachement aux biens de ce monde, ne savent pas se mettre sous l'action du Soleil levant, du Soleil de justice, du Christ, dont la grâce éclaire et réchauffe quiconque s'engage â sa suite dans la voie du renoncement.
Mais le démon ne se laissa pas faire sans résistance…
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
§ 4. — La sixième coupe et les esprits en forme de grenouilles.SUITE
Mais le démon ne se laissa pas faire sans résistance : il mit en œuvre toutes ses ressources pour annihiler l'effet de cette prédication. C'est pourquoi saint Jean vit sortir de la bouche du dragon, et de la bouche de la bête, et de la bouche du faux prophète, trois esprits immondes en forme de grenouilles. Le dragon représente le démon ; la Bête, Antéchrist ; le faux prophète, les hérauts de celui-ci. Leur action à tous trois va donc s'unir pour susciter dans la masse des chrétiens, des courants qui s'opposeront à la saine doctrine. Les trois esprits qui sortent de leur bouche, — c'est-à-dire : qui procèdent des suggestions du démon, et des discours de ses suppôts, Antéchrist ou faux prophètes, — représentent :
1° les arts magiques, ou sciences occultes, sorcellerie, spiritisme, etc., dont le démon se sert depuis les origines du monde, pour induire les hommes en erreur et les enchaîner à son service par des pactes formels ;
— 2° toutes les fables de la mythologie, ou toutes les formes de propagande qui portent l'homme à rendre à d'autres hommes, ou à des démons, un honneur qui n'appartient qu'à Dieu. Ces fables, et ces cultes homolâtriques naissent, comme nous l'enseigne le livre de la Sagesse (Cf. Sap., XIV, 15-21.), de l'orgueil des grands et des adulations de la multitude à leur égard : nul ne poussera la jactance plus loin dans ce domaine que l'Antéchrist, qui prétendra prendre la place de Dieu lui-même dans ses propres temples ;
— enfin, 3° tous les faux systèmes de philosophie, mis en avant par les prophètes du mensonge pour détourner l'homme du culte de la vérité.
Les hommes qui se font les avocats de ces inventions pernicieuses sont comparés à des grenouilles,…
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
§ 4. — La sixième coupe et les esprits en forme de grenouilles.SUITE
Les hommes qui se font les avocats de ces inventions pernicieuses sont comparés à des grenouilles, parce qu'ils siègent dans la fange du péché, comme les grenouilles dans la vase ; parce qu'ils coassent sans arrêt, répétant invariablement et avec force les mêmes affirmations, les mêmes rengaines, les mêmes « slogans », sans rien dire de raisonnable, sans écouter aucun argument contraire. Ce sont des esprits de démons, c'est-à-dire inspirés et conduits par le démon. C'est pourquoi ils feront des miracles : non point sans doute de vrais miracles, au sens où les théologiens entendent ce mot; mais des prodiges, mira, des actes qui dépassent la puissance de la nature corporelle. Que le démon ait le pouvoir de réaliser de tels actes, qu'il soit à même de communiquer ce pouvoir à des hommes, l'Ecriture nous le montre clairement par l'exemple des mages de Pharaon, qui, pour tenir Moïse en échec, accomplirent des prodiges en apparence aussi merveilleux que les siens (Ex., VII, 22; VIII, 7.). Et la théologie le confirme :
On donne, dit saint Thomas, le nom de miracle à tout ce qui déroge à l'ordre de toute la nature créée. Mais comme nous ne connaissons pas toutes les vertus des créatures, toutes les fois que, par une puissance qui nous est inconnue, un être créé produit un effet qui sort des lois ordinaires de la nature, cet effet est un miracle par rapport à nous. Ainsi, quand les démons font, par leur puissance naturelle, quelque chose d'extraordinaire, ces phénomènes ne sont pas des miracles, absolument parlant, mais ils passent pour tels à nos yeux. C'est de cette manière que les magiciens font des miracles par l'entremise des démons (Somme théologique, Ia P., qu. CX, a. 4., ad. 2.).
Faute de connaître ces principes, on est exposé…
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
§ 4. — La sixième coupe et les esprits en forme de grenouilles.SUITE
Faute de connaître ces principes, on est exposé à porter des jugements faux chaque fois qu'il est question de faits merveilleux ou prétendus tels. On raisonne trop souvent en pareil cas comme s'il n'y avait que deux hypothèses possibles : supercherie, ou intervention divine. On oublie qu'entre les deux, il y a place pour une troisième : il peut y avoir, il y a effectivement parfois, intervention d'une puissance qui n'est pas celle de Dieu, et qui cependant accomplit réellement, objectivement, des choses impossibles à l'homme. C'est la puissance de celui que saint Augustin appelle le singe de Dieu, et qui est le père du mensonge; il cherche à nous donner le change, afin de se faire passer pour Dieu aux yeux des hommes, car c'est là sa suprême ambition.
Pour donner une idée du genre de prodiges qu'il est à même d'accomplir, le même Docteur rapporte, d'après les historiens de Rome, le cas d'images de dieux se déplaçant d'elles-mêmes d'un lieu dans un autre; le cas de Tarquin, coupant un caillou avec un rasoir ; celui d'une femme qui pour prouver sa chasteté, tira seule avec sa ceinture un vaisseau portant la statue de Junon, alors qu'un grand nombre d'hommes et d'animaux n'avaient pu l'ébranler ; celui d'une Vestale qui, accusée d'avoir manqué à ses engagements, alla puiser de l'eau dans le Tibre avec un crible, et la rapporta à ses juges (Cité de Dieu, L. X, ch. 16).
On pourrait citer bien des traits semblables à l'actif des fausses religions, notamment des religions hindoues, si en vogue aujourd'hui. On en verra davantage encore au moment de l'Antéchrist : il est donc utile d'être prévenu afin de ne se laisser ni abuser ni ébranler dans sa foi. La doctrine de l'Eglise a établi depuis longtemps les critères qui permettent de distinguer les vrais miracles des faits qui n'en ont que l'apparence. Sans entrer dans le détail, disons simplement, à la suite du Docteur angélique, que les miracles improprement dits restent soumis aux lois de la nature, encore qu'ils fassent appel à des forces secrètes de celle-ci, inconnues des hommes. Au contraire, les miracles véritables comportent nécessairement une dérogation aux lois de la nature, dérogation qui ne peut être que l’œuvre de Dieu. Aussi, quand on est en mesure d’établir celle-ci d’une façon certaine, il faut s’incliner avec les mages de Pharaon cités plus haut, et dire comme eux, quand ils se sentirent impuissants à continuer leur duel avec Moïse : Le doigt de Dieu est là (Ex., VIII, 19).
Revenons maintenant au texte de l’Apocalypse.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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