L'APOCALYPSE
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L'APOCALYPSE
Le Sens Mystique
de
L'APOCALYPSE
Commentaire textuel d'après la Tradition des Pères de l'Eglise
de
L'APOCALYPSE
Commentaire textuel d'après la Tradition des Pères de l'Eglise
LE présent ouvrage n’est pas un traité d'exégèse, au sens du moins où l'on entend ce mot aujourd'hui : nous le déclarons expressément, afin que les maîtres de la science biblique ne comptent point y trouver quelque lumière nouvelle, si d'aventure il tombe entre leurs mains. Son ambition beaucoup plus modeste se borne à tenter d'être un livre de lecture spirituelle. Il s'adresse, non aux doctes, mais aux simples, et il se propose, en suivant le fil du récit de saint Jean, de leur parler de Dieu, de Jésus-Christ Notre Seigneur, des combats que doit soutenir l'Eglise militante — et chacun de nous avec elle — pour entrer un jour dans la gloire de l'Eglise triomphante...
Dom Monléon
Comme à l'habitude, dès la publication de ce livre de Dom Monléon, nous éditerons ce fil pour y déposer des liens en vue de faciliter la consultation et pour ne pas surcharger le texte.
Veuillez trouver, ci-dessous, la Bibliographie.
Bien à vous.Table des Matières.
* Introduction.PREMIÈRE VISIONLa Réforme des Églises
* Première Partie. — Apparition du Christ à Saint Jean.
* Deuxième Partie. — Lettre aux Sept Églises.
* Lettre à l'Église d'Éphèse.
* Lettre à l'Église de Smyrne.
* Lettre à l'Église de Pergame.
* Lettre à l'Église de Thyatère.
* Troisième Partie. — Lettre aux Sept Églises (Suite).
* Lettre à l'Église de Sardes.
* Lettre à l'Église de Philadelphie.
* Lettre à l'Église de Laodicée.DEUXIÈME VISIONLa cour céleste
* Première partie. — Le trône de Dieu.
* Où Dieu est comparé à une pierre précieuse.
* Les assistants du trône
* Liturgie céleste.
* Deuxième Partie — Livre scellé.
* Apparition du livre.
* Apparition de l'Agneau.
* Le cantique nouveau.
* Troisième Partie — L'ouverture des sceaux.
* Le Cheval blanc.
* Les trois autres chevaux.
* Les cinquième et sixième sceaux.
* Quatrième Partie — L'Église triomphante.
* Le signe du Dieu vivant.
* Les élus d'Israël.
* Les élus venus de la Gentilité.
* L'un des vieillards parle à Saint Jean.TROISIÈME VISIONLes trompettes
* Première partie. — Les quatre premières.
* La distribution des trompettes.
* L'encensoir d'or.
* La première trompette.
* La deuxième trompette.
* La troisième trompette.
* La quatrième trompette et l'annonce des trois « Vae ».
* Deuxième partie. — Les cinquième et sixième trompettes.
* La cinquième trompette et le premier « Vae ».
* L'ouverture du puits, de l'abîme et les sauterelles.
* La sixième trompette, annonce de l'Antéchrist.
* Troisième partie. — L'Ange et le petit livre.
* L'Ange qui se tenait sur la terre et sur a mer.
* Les sept tonnerres et le serment de l'Ange.
* Le livre qu'il faut dévorer.
* Quatrième partie. — Le retour des deux témoins.
* Le roseau de la discrétion.
* Les deux témoins,
* La septième trompette.QUATRIÈME VISIONAssauts de l'Enfer contre l'Église
* Première partie. — La femme et le dragon.
* La femme revêtue du soleil.
* Le Dragon.
* Le combat dans le ciel.
* Défaite du Démon.
* Nouveaux assauts.
* Deuxième partie. — Les deux bêtes.
* La Bête qui monte de la mer.
* La Bête qui monte de la terre.
* Le nombre de la Bête.
* Troisième partie. — L'agneau et sa justice.
* Les cent quarante-quatre milles vierges.
* Le châtiment de Babylone.
* Bienheureux ceux qui meurent dans le Seigneur.
* Vision du Jugement dernier.CINQUIÈME VISIONLes châtiments des derniers temps
* Première partie. — La menace des sept plaies.
* L'apparition des sept Anges.
* Le moyen d'éviter les sept plaies.
* Le châtiment des obstinés.
* Deuxième partie. — L'effusion des sept coupes.
* La première et la deuxième plaies.
* La troisième plaie.
* La quatrième et la cinquième plaies.
* La sixième coup et les esprits en forme de grenouilles.
* La septième coupe et la fin du monde.
* Explication morale des sept coupes ou sept plaies.
* Troisième partie. — La grande courtisane.
* Où l'un des sert Anges parle à Saint Jean.
* Où la courtisane est montrée à l'Apôtre.
* Le mystère de la femme et de la Bête.
* Les sept têtes et les dix cornes.SIXIÈME VISIONL'heure de la justice
* Première partie. — Le châtiment de Babylone.
* La ruine de Babylone.
* Exhortations aux fidèles.
* La plainte des marchands.
* La plainte des marins et des pilotes.
* Comment les Saints doivent se réjouir d'avoir évité le malheur de la damnation.
* Deuxième partie. — Victoire du Christ sur l'Antéchrist.
* Actions de grâces de l'Eglise triomphante et de l'Eglise militante.
* Motifs qu'ont les Saints de se réjouir.
* Le Verbe de Dieu.
* Le Christ et son armée entrent en lice.
* Défaite et damnation de l'Antéchrist.
* Troisième partie. — Le châtiment du Démon.
* La première défaite du Démon.
* Le règne de mille ans.
* L'assaut de Gog et de Magog, et leur écrasement.
* Le châtiment de la Mort et de l'Enfer.SEPTIÈME VISIONLa cité de Dieu
* Première partie. — Le renouvellement de l'univers.
* Les cieux nouveaux et la terre nouvelle.
* La Jérusalem céleste.
* La joie sans mélange.
* La confirmation divine.
Deuxième partie. — La gloire de la cité sainte.
* La Beauté de l'Epouse.
* Le mur de la Cité et ses douze portes.
* Mesures de la Cité.
* Les pierres dont la Cité est bâtie.
* Pourquoi il n'y a dans la Cité ni temple, ni soleil, ni lune, ni voleurs, ni nuit.
* Troisième partie. — Les douze fruits.
* Le fleuve d'eau vive.
* L'arbre de vie.
* Vision béatifique.
* CONCLUSION.
* Témoignage de l'Ange.
* Témoignage de Saint Jean.
* Témoignage du Christ.
* Avertissement et souhait final.
Dernière édition par gabrielle le Jeu 19 Sep 2024, 6:35 am, édité 43 fois (Raison : Table des Matières et Bibliographie.)
gabrielle- Nombre de messages : 19822
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
(...)l'exégèse de l'Apocalypse a été faite avec une autorité et une compétence qui défient toutes les exigences de la critique contemporaine ; le commentaire du regretté P. Allô, celui du R. P. Ferret, pour ne citer que les meilleurs entre tant d'autres,(...)
(...)par contre, le sens spirituel, ou mystique proprement dit, a été laissé généralement dans l'ombre.(...)
(...)dans l'histoire de l'Eglise ; Origène déjà se plaignait de la guerre que faisaient à ses expositions allégoriques ceux qui n'entendent que la lettre de l'Ecriture. Aujourd'hui, cependant, l'ostracisme dont il est frappé est arrivé à son comble. Sans doute on n'ose point en nier formellement l'existence, puisque la théologie l'enseigne : mais on ne fait aucun cas de lui, on le traite plus qu'en parent pauvre : en minus habens. L'interprétation spirituelle des noms hébreux, des nombres, des faits historiques a été montée au grenier de la science biblique, comme un tas d'oripeaux démodés. Jamais, dans les Commentaires qui se publient de nos jours, tant sur l'Ancien que sur le Nouveau Testament, un auteur ne se risquerait à l'introduire dans la trame de ses discussions, à l'invoquer pour justifier un passage dont l'explication littérale s'avère impossible, puérile ou absurde.(...)
gabrielle- Nombre de messages : 19822
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
A propos de l'Apocalypse, si quelqu'un a ce livre je serais intéressé :
L'Apocalypse de St Jean: ordonnance et Interprétation
M. A. Gallois · 1895
https://pioxiivacantisapostolicaesedis.blogspot.com/2023/07/el-tiempo-del-anticristo-sera-un.html?sc=1690787912705#c8697869747988521317
Merci
L'Apocalypse de St Jean: ordonnance et Interprétation
M. A. Gallois · 1895
https://pioxiivacantisapostolicaesedis.blogspot.com/2023/07/el-tiempo-del-anticristo-sera-un.html?sc=1690787912705#c8697869747988521317
Merci
omeloneur- Nombre de messages : 532
Date d'inscription : 07/12/2022
Re: L'APOCALYPSE
Cependant jamais peut-être le monde n'a été plus assoiffé de mystique que de nos jours- Sans doute aucun mot n'est plus dangereux que celui-là, aucun n'est plus fertile en aberrations et en égarements de tous genres, et l'on ne comprend que trop la défiance de l'Eglise à son endroit. Mais la réalité qu'il représente n'en correspond pas moins à une des plus nobles prérogatives de l'homme. L'homme a été défini : un animal religieux. Ce n'est pas assez dire, si l'on entend par religion un simple ritualisme, ou un code de morale. Il faut aller plus loin et dire alors- que l'homme est un animal mystique : il aspire à s'évader de la réalité terrestre où il est prisonnier, vers un monde suprasensible, vers l'infini, lui qui est de la race des Anges, lui qui est fait à l'image de Dieu, et qui ne peut trouver son équilibre, son repos, son bonheur que dans la connaissance et la possession de Dieu(...)
à suivre
gabrielle- Nombre de messages : 19822
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
Or, l'intensité de ce besoin est décuplée de nos jours, comme la force d'un gaz trop comprimé, par l'oppression que le matérialisme et le positivisme ont fait peser sur lui(...)
C'est à cet appétit irrésistible vers un au-delà qu'il faut attribuer la recrudescence actuelle des sciences occultes, la vogue dont fouissent en Occident les spiritualités orientales, le succès de mouvements tels que celui de Rama-Krishna, la sympathie que manifestent même des chrétiens sincères pour les pratiques du Yoga, comme s'il n'y avait pas, dans le catholicisme, une doctrine de la contemplation supérieure à toutes les autres!
Car, à ce besoin d'évasion, ou plus exactement d'ascension vers un monde supérieur, quel aliment plus sain, quel guide plus sûr peut-on donner que la Sainte Écriture, la Parole de Dieu, la Vérité toute pure qui faillit des abîmes mêmes de la Trinité Sainte ?(...)
Le sens mystique qui y est enveloppé sous le sens littéral, a précisément pour but, au témoignage de saint Thomas, de nous faire connaître « les choses invisibles par le moyen des choses visibles » (1).
1- Quodlibet VII, qu. VI, art. 16, in-corp.
Extraits à suivre
C'est à cet appétit irrésistible vers un au-delà qu'il faut attribuer la recrudescence actuelle des sciences occultes, la vogue dont fouissent en Occident les spiritualités orientales, le succès de mouvements tels que celui de Rama-Krishna, la sympathie que manifestent même des chrétiens sincères pour les pratiques du Yoga, comme s'il n'y avait pas, dans le catholicisme, une doctrine de la contemplation supérieure à toutes les autres!
Car, à ce besoin d'évasion, ou plus exactement d'ascension vers un monde supérieur, quel aliment plus sain, quel guide plus sûr peut-on donner que la Sainte Écriture, la Parole de Dieu, la Vérité toute pure qui faillit des abîmes mêmes de la Trinité Sainte ?(...)
Le sens mystique qui y est enveloppé sous le sens littéral, a précisément pour but, au témoignage de saint Thomas, de nous faire connaître « les choses invisibles par le moyen des choses visibles » (1).
1- Quodlibet VII, qu. VI, art. 16, in-corp.
Extraits à suivre
gabrielle- Nombre de messages : 19822
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
Extraits, à suivre.Sous le voile des récits historiques, des visions, des paraboles et des enseignements de toutes sortes qui y sont contenus, il nous révèle, d'une part, la fin vers laquelle nous marchons, cette Cité merveilleuse que l'oeil de l'homme n'a point vue, que son cœur ne peut imaginer et qui doit cependant être sa demeure un jour, s'il sait s'en rendre digne.
C'est elle qui fait l'objet du sens dit : anagogique. D'autre part, il nous insinue les moyens par lesquels nous allons à cette fin et qui sont essentiellement au nombre de deux : l'un concernant l'intelligence, l'autre la volonté. Ces deux facultés maîtresses en effet ont chacune leur effort à fournir pour assurer le salut de l'homme et son progrès spirituel : la première doit se nourrir de foi, de la vraie foi en Jésus-Christ et en son Eglise, et elle trouve à cet égard un aliment d'une qualité exceptionnelle dans le sens dit typique, ou allégorique, ou encore messianique, qui dissimule sous les récits et les figures de l'Ecriture de multiples allusions à la vie du Sauveur, à sa mort, et aux mystères de la Rédemption, La volonté de son côté reçoit dans le sens moral, ou tropologique, des enseignements sur la discipline qu'elle doit s'imposer et les combats qu'elle doit soutenir.
La réunion des éléments que nous venons de nommer : anagogique, typique et moral, et sur lesquels il n'est pas possible d'insister davantage ici, constitue proprement ce que l'on appelle le sens mystique de l'Ecriture, Celui-ci n'a donc rien à voir avec les divagations pieuses ou les imaginations subtiles auxquelles on prétend l'assimiler. Il n'a été inventé ni par Origène, ni par saint Augustin, ni par aucun des Pères latins et grecs. Il a une valeur objective absolue : il a été « voulu et ordonné par Dieu même », selon les paroles récentes de Sa S. Pie XII. C'est le Saint-Esprit qui en est l'auteur, c'est Lui qui l'a enchâssé dans les Livres Saints sous les figures du sens littéral. Bien loin d'affaiblir la valeur de ce dernier, il l'éclaire au contraire et le vivifie. Il s'unit harmonieusement à lui comme l'âme avec le corps, pour faire de l'Ecriture une parole vivante : mais c'est lui qui est l'âme, c'est lui qui donne à la Bible son caractère unique et transcendant...
(...)Toute la Tradition catholique, sanctionnée par les enseignements des Souverains Pontifes — sans en excepter l'Encyclique Divino Afflante, dont certains vaudraient cependant se faire une arme contre lui — en a affirmé l'existence, souligné la valeur.
gabrielle- Nombre de messages : 19822
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
INTRODUCTION
POUR comprendre le dessein général de l'Apocalypse il est nécessaire de rappeler brièvement les circonstances dans lesquelles cet ouvrage fut composé. Lorsque, après l’Ascension du Sauveur, les Apôtres se dispersèrent à travers le monde, saint Jean reçut pour son lot l’Asie Mineure, qu’il évangélisa à la suite de saint Paul. Il y établit sept sièges épiscopaux : Smyrne, Pergame, Thyatire, Philadelphie, Laodicée, Sardes, avec Ephèse comme métropole ; et, les ayant pourvus de titulaires, il s’adonna lui-même tout entier au ministère de la parole. Mais, le succès de sa prédication inquiétant les autorités romaines, il fut, vers l’année 95, arrêté par ordre de Domitien, conduit à Rome, traduit en jugement et condamné à être jeté dans une cuve d’huile bouillante. Il subit ce supplice à la Porte latine : or, contre toute attente, loin d’y laisser la vie, il en sortit sans aucun mal, plus sain même et plus dispos qu’il n’y était entré. Impressionné par ce prodige, redoutant chez l’Apôtre quelque pouvoir magique qui pouvait se tourner contre lui, l’empereur n ’insista pas : il se contenta d’exiler le Saint dans une île de la mer Egée, à Pathmos.
Bien qu’il vécut là un régime d’une solitude absolue, sain t Jean n’en fu t pas moins informé que des désordres graves s’introduisaient dans ses Églises suite de la négligence de certains évêques. Comme il réfléchissait aux moyens de rappeler ceux-ci à leur devoir, Notre - Seigneur lui apparut, e t daigna lui indiquer Lui-même ce qu’il avait à leur écrire : c ’est cette révélation que l ’Apôtre a rédigée sous le nom d' Apocalypse.
Introduction, à suivre
gabrielle- Nombre de messages : 19822
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
Cette description ultime domine non seulement toute l' Apocalypse, mais même, peut-on dire, la somme entière de l’Écriture, dont elle est comme le couronnement. Tout l’enseignement des Livres Saints ne tend qu’à un seul objet : conduire l’homme, de cette terre ingrate où les premiers chapitres de la Genèse nous le montrent exilé en punition de son pêché, à sa vraie patrie, au lieu de son bonheur et de son repos, à la Cité de Dieu. Le but que pour suit l’auteur sacré est de rappeler aux chrétiens le terme sublime vers lequel ils marchent, la récompense magnifique qui leur est promise. Mais en même temps, il veut leur remettre en mémoire cette vérité constamment oubliée, que l’on ne peut parvenir à ce merveilleux séjour qu’en passant à travers des épreuves de toutes sortes.
Le nombre sept n’a pas été choisi au hasard pour les tableaux de l’Apocalypse : et c’est pourquoi, contrairement aux commentateurs plus récents qui pensent pouvoir découper au gré de leurs conceptions personnelles ce livre rempli de mystères, les Docteurs de l’Église l’ont toujours souligné et respecté. Ce chiffre marque en effet le parallélisme qui existe entre l’œuvre de la Création et celle de notre régénération : de même que Dieu ne s’est reposé que le septième jour, après avoir accompli le travail qu’il s’était fixé pour les six autres ; de même l’Église, en général — ou chaque âme humaine en particulier — ne peut espérer entrer dans son repos définitif, manifesté par la VIIe Vision, qu’après avoir supporté le labeur de la vie présente, symbolisé par les six visions précédentes, pour parfaire sa régénération.
à suivre
gabrielle- Nombre de messages : 19822
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
LE mot : Apocalypse signifie, en grec : révélation. Le livre que l’apôtre saint Jean a écrit sous ce titre n’est autre chose, en effet, que le récit d’une révélation particulièrement importante qui lui fut faite durant son exil à l’île de Pathmos, et dans des circonstances qu’il précisera plus loin.
Il l’intitule : Apocalypse de Jésus-Christ. Par là, il veut indiquer que Jésus-Christ est à la fois et l’auteur et le sujet de cette révélation. L'Apocalypse parle de Jésus-Christ, qu’elle montre dans ses fonctions de Juge suprême et de Roi des rois ; et elle vient de Jésus-Christ, qui en a développé les tableaux devant son disciple : saint Jean le déclare, pour que l’on sache qu’il va parler, non de son propre mouvement, mais sous l’inspiration du divin Maître, et qu’il n’est point un de ces faux prophètes, si fréquents parmi les Juifs, qui vous font des révélations et qui vous trompent, disait Jérémie, car ils parlent selon leur propre coeur, et non de la bouche du Seigneur .
Cette révélation, Jésus-Christ lui-même l’a reçue — comme d’ailleurs toute la doctrine qu’il a prêchée — de son Père, avec mandat de la faire connaître, non pas à tous les hommes, mais à ceux qui sont de vrais serviteurs de Dieu, et qui, par la pratique de la charité et de l’humilité, travaillent à Sa gloire. C’est à eux, et à eux seuls, que la divine Sagesse manifeste ses secrets, ainsi que l’a dit le Sauveur : [i]Je vous rends grâces, Père, Dieu du ciel et de la terre, de ce que vous avez caché ces lumières aux sages et aux prudents de ce siècle, et vous les avez dévoilées aux tout petits
La prophétie que l’apôtre va nous faire entendre...
à suivre
gabrielle- Nombre de messages : 19822
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
La prophétie que l’apôtre va nous faire entendre concerne les choses qui doivent s’accomplir sans délai, c’est-à-dire, au sens littéral, les persécutions que l’Église aura bientôt à souffrir, et au sens spirituel, les tribulations que doivent endurer les justes avant de parvenir à la gloire. Les épreuves annoncées s’accompliront sans délai, parce que le temps des premières persécutions est proche, parce que toute la durée de ce monde n’est qu’un instant, au regard de l’éternité ; ou encore parce que les souffrances sont toujours courtes, si on les compare à la récompense sans fin qui les suivra. Il faut qu’elles s’accomplissent, comme il « fallait » que le Christ souffrît pour entrer dans la gloire .
La souffrance, en effet, est nécessaire à l’homme : pour expier ses péchés ; pour détruire les penchants corrompus de sa nature, comme le montre l’exemple de Notre Père saint Benoît demandant aux épines d’éteindre le feu de la passion qui s’était allumée dans sa chair ; pour faire épanouir dans son cœur la charité : C'est dans la tribulation, dit le Psalmiste, que vous m'avez dilaté ; pour éveiller en lui le désir de la vie éternelle, et le mettre en mesure d’acquérir les mérites indispensables : Bienheureux ceux qui souffrent pour la justice, a dit Notre-Seigneur, car c'est à eux qu'appartient le royaume des cieux . Cette révélation, Jésus, à son tour, l'a signifiée, par le ministère de son Ange, à son serviteur Jean. Il l’a a signifiée (significavit), c’est-à-dire qu’il la lui a fait entendre par des signes sensibles. —
Mais ici, une question se pose.
gabrielle- Nombre de messages : 19822
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
Les Docteurs qui ont traité de cette matière pensent généralement que l’Apocalypse appartient à l’ordre des visions les plus élevées, c’est-à-dire à celles que l’on nomme visions « intellectuelles », et dans lesquelles les objets se manifestent à l’âme, sans aucune dépendance actuelle des images sensibles . La théologie mystique distingue trois sortes de visions : les corporelles, les imaginaires, les intellectuelles. Les premières s’adressent aux sens extérieurs, auxquelles elles offrent un objet sous une forme matérielle et corporelle; les secondes s’adressent à l’imagination, à laquelle elles manifestent un objet par l’impression intérieure d’une image sensible; les dernières s’adressent directement à l'intelligence- pure, sans aucune représentation sensible.
« On croit, écrit par exemple saint Bonaventure, que l’évangéliste saint Jean a vu et compris, sans l`intervention d’aucune figure, toutes les choses dont il traite dans son Apocalypse. »
gabrielle- Nombre de messages : 19822
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
Pourquoi dès lors l’auteur sacré parle-t-il ici de « signes »? — On répond communément que le bienheureux Apôtre, après avoir contemplé, dans leur essence et sans voile, les réalités dont il va parler, reçut de Dieu même les figures sous lesquelles il devait les présenter aux hommes, afin de piquer la curiosité de ceux-ci, de les déterminer à chercher le sens caché de ces descriptions extraordinaires, et de les inciter ainsi à mettre en œuvre les enseignements qui y sont contenus.
Il s’est servi de figures, il est vrai, continue le Docteur Séraphique, pour exprimer ce qu’il avait connu, mais il eut égard, en cela, à la faiblesse des autres, à qui la vérité pure et simple eût été imperceptible, en raison de l’éclat dont elle est environnée ; ou bien il agit ainsi à cause des mystères eux-mêmes, qu’il ne fallait pas dévoiler indifféremment aux regards de tous. Une telle obscurité sert à exercer la foi des justes et défend ces mystères vénérables contre les regards des indignes. Au reste, toutes les Écritures sont couvertes de voiles semblables, et cela est signifié par le voile étendu devant le Saint des Saints, dans lequel il était permis aux prêtres seulement et non au peuple, d’entrer .
Jésus, donc, à son tour,
gabrielle- Nombre de messages : 19822
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
Jésus, donc, à son tour, l'a fait connaître à son serviteur Jean, le disciple bien-aimé, qui a rendu témoignage au Verbe de Dieu, c’est-à-dire à la divinité du Christ, par le caractère transcendant de sa prédication; et qui a rendu témoignage aussi à son Humanité, en rapportant tout ce qu'il a vu accomplir par Jésus-Christ, en faisant connaître les détails de sa vie, de sa mort, de sa résurrection, etc... Cette révélation sans doute n’a été faite proprement qu’à saint Jean : mais tous ceux qui sont en état de grâce ont quelque ressemblance avec cet Apôtre, dont le nom veut dire, d’après saint Jérôme : plein de grâce.
Dans la mesure où, eux aussi, ils rendront témoignage à la divinité de Jésus-Christ par la fermeté de leur foi, et à son Humanité, par l’application qu’ils mettront à imiter ses œuvres, ils participeront à la connaissance des communications divines. Bienheureux celui qui lit, avec attention, et qui entend, c’est-à-dire : qui comprend et qui imprime dans son cœur, les paroles pleines de mystères de cette prophétie, et qui observe fidèlement les enseignements qu'elle contient. Le jour du jugement, en effet, est proche. Car le temps de cette vie est bien peu de choses au regard de l’éternité, et nous pouvons dire, avec saint Jacques, que le juge se tient déjà devant la porte.
Jean, aux sept églises qui sont en Asie.
gabrielle- Nombre de messages : 19822
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
Jean, aux sept églises qui sont en Asie. A la lettre, l’Apôtre veut nommer les principales églises de l’Asie Mineure, qui seront désignées plus loin, qu’il avait sous sa juridiction et dont Éphèse était la métropole. Mais le nombre sept, dans son acception mystique, a le sens de totalité, ou de plénitude, et les sept églises représentent ici l’ensemble de la chrétienté, comme les « Sept douleurs » embrassent toutes les souffrances de la Sainte-Vierge, ou comme les sept péchés capitaux englobent la somme des péchés que l’on peut commettre.
Que la grâce et la paix soient avec vous : la grâce, pour nous apporter la rémission de nos fautes ; la Paix, pour éteindre la lutte qu’engendre la concupiscence, et qui déchire l’homme intérieur; et cela, par le don de Celui qui est, qui était, et qui doit venir. Ces dernières paroles peuvent s’entendre des trois personnes de la Sainte Trinité : Dieu est, parce qu’il possède la plénitude de l’Être, selon la définition qu’il donnait de lui-même à Moïse : Je suis Celui qui est . Il était de toute éternité, et Il doit venir à la fin des temps, pour juger les vivants et les morts. Certains commentateurs néanmoins les attribuent ici au Père seul, en raison du contexte. Ils voient dans les sept esprits qui se tiennent devant le trône, le Saint-Esprit, qui est un dans sa personne, mais septiforme dans ses dons ; et la Sainte Trinité se trouve complétée par la présence de Jésus-Christ, au verset suivant. D’autres — et ce sont les plus nombreux — appliquent au Verbe lui-même les expressions : qui est, qui était et qui doit venir; les sept esprits représentent alors la multitude des Anges, qui, selon la vision de Daniel, s’empressent sans cesse autour du trône du Très-Haut. Et les paroles qui suivent ne font allusion, en ce cas, qu’à la seule Humanité du Christ.
Et par Jésus-Christ, qui....
gabrielle- Nombre de messages : 19822
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
Et par Jésus-Christ, qui est un témoin fidèle : témoin fidèle, parce qu’il enseigna la vérité sans acception de personnes ; parce qu’il rendit au inonde un témoignage exact de son Père et de lui-même, qu’il scella de son sang; parce que l’événement a toujours vérifié ce qu’il a dit; témoin fidèle, encore, parce qu’il déposera avec une rigoureuse exactitude sur le compte de chacun de nous, au jour du Jugement. Il est le premier né d’entre les morts, c’est-à- dire le premier ressuscité, le premier engendré à la vie éternelle; le prince des rois de la terre, parce qu’une puissance absolue lui a été donnée sur toutes les créatures; Il nous a aimés, au point de subir les plus affreuses souffrances et la plus ignominieuse des morts, pour nous purifier, dans son sang, des pêchés que nous avons commis.
Il a fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu et son Père : un royaume, car avant sa venue, notre âme était le domaine du démon, qui régnait sur elle par le péché. Mais le Christ, dans sa Passion, a dépouillé les principautés et les puissances : il a détruit leur empire, permettant ainsi à Dieu de prendre par sa grâce possession de nous. — Et des prêtres : tous les fils de l’Église, en effet, sont prêtres, dit saint Ambroise ; non point sans doute en ce sens que tous soient investis du pouvoir sacerdotal, et qu’ils puissent indistinctement célébrer les mystères, réservés par la liturgie à ceux qui ont reçu le sacrement de l’Ordre ; mais parce qu’il y a dans l’Église un double sacerdoce, l’un intérieur et l’autre extérieur, dit le Catéchisme romain : ( Catéch. Rom. chap. VIII, 23.) Or. sont considérés comme prêtres du sacerdoce intérieur tous les fidèles, quand ils ont été purifiés par l’eau du Baptême, et spécialement les Justes qui ont l’esprit de Dieu en eux, et qui sont devenus, par un bienfait de la grâce divine, les membres vivants de Jésus-Christ, le souverain Prêtre. Ces derniers, en effet, sous l’empire d’une foi que la charité enflamme, immolent à Dieu, sur l’autel de leur cœur, des hosties spirituelles, au nombre desquelles il faut compter les bonnes actions qu’ils rapportent à Dieu... C’est pour cela que le Prince des Apôtres a dit : Vous mêmes, comme des pierres vivantes, soyez posés sur lui (c’est- à-dire sur Jésus-Christ), pour former un édifice spirituel et un sacerdoce saint, afin d’offrir à Dieu des sacrifices spirituels qui lui soient agréables par Jésus-Christ .
On voit par là que...
gabrielle- Nombre de messages : 19822
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
On voit par là que, si seuls les ministres légitimement consacrés sont en droit d'accomplir validement les actes du culte public de l’Église ; tous les chrétiens cependant sont habilités à offrir, dans ce sanctuaire intime de l'âme où Notre-Seigneur nous a appris à adorer le Père en esprit et en vérité, des sacrifices, qui, pour être tout spirituels, n’en sont pas moins de vrais sacrifices, et supposent de ce chef un pouvoir sacerdotal réel chez celui qui les accomplit. Ainsi, Jésus-Christ a fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu, et son Père.
L’auteur sacré dit : Son Dieu, pour marquer que Jésus était homme ; son Père, parce qu’il était Dieu, A lui donc la gloire et la puissance à travers les siècles des siècles, c’est-à-dire : glorifions-le et obéissons- lui, dans le présent comme dans l’éternité, pour reconnaître tant de bienfaits. Amen.
Voici qu'Il vient sur des nuages, comme les Anges l’ont annoncé au moment de son Ascension . Au sens spirituel, les nuages sont la figure des Apôtres, qui se tenant au-dessus de la terre par le renoncement, se laissant pousser par le souffle du Saint-Esprit, portent à toute la terre la pluie bienfaisante de la doctrine évangélique. Et tout œil, c'est-à-dire tout homme, Le verra alors : les bons l’accueilleront avec une joie indicible ; mais les mé chants, ceux qui l’on crucifié, le regarderont avec une terreur inexprimable. Ils reconnaîtront avec stupeur, dans ce Juge plein de majesté et de gloire, le condamné qu’ils avaient cru anéantir en le perçant de leurs coups. Et toutes les tribus de la terre se pleureront sur Lui. Les tribus de la terre désignent ici ceux qui sont restés esclaves des biens de la terre : ils se pleureront, c’est-à-dire qu’ils pleureront leur propre misère, à la pensée qu’ils vont être privés pour toujours d’un pareil trésor.
Oui, amen, il en sera ainsi très certainement : l’Apôtre souligne ce qu’il vient de dire d’une double affirmation, l’une en grec et l’autre en hébreu, afin de marquer le caractère certain de ce qu’il avance sur le Jugement dernier ; afin aussi de donner à entendre qu’il s’adresse à la fois aux Gentils et aux Juifs, tout le genre humain devant être convoqué à ce tribunal sans appel.
Et pour graver davantage encore dans l’esprit de ses auditeurs la vérité de ses assertions, saint Jean donne la parole au Christ lui- même : Je suis L’alpha et l'oméga, c’est-à-dire la somme des connaissances humaines : car, de même que l’alphabet porte, entre sa première et sa dernière lettre, tout ce que l’homme peut savoir, de même L’ Humanité du Christ renferme en soi toute vérité et toute science, selon ce qu’il disait lui- même à saint Philippe ; Celui qui me voit, voit aussi le Père
— Je suis, continue-t-il, le principe et la fin. Celui avant lequel il n’y avait rien, Celui au-delà duquel il n’y a plus rien ; Celui dont toutes les créatures procèdent, Celui auquel elles sont toutes ordonnées; Celui qui est, possédant la plénitude, la perfection et l’invariabilité de l’Être ; Celui qui était de toute éternité, et Celui qui doit venir, au dernier jour, juger toutes choses, avec une puissance à laquelle rien ne pourra résister.
à suivre
Première Vision LA REFORME DES ÉGLISES
gabrielle- Nombre de messages : 19822
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Re: L'APOCALYPSE
LA REFORME DES ÉGLISES
PREMIÈRE PARTIE APPARITION DU CHRIST A SAINT JEAN
Chapitre Ier. 9-fin. — 9. Moi, Jean, votre frère, et qui ai participé à vos tribulations, à votre royauté et à votre patience dans le Christ Jésus, je me trouvais dans File qui est appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu, et du témoignage de Jésus. —
10. Je fus [ravi] en extase un jour de Dimanche, et j’entendis derrière moi une grande voix, comme celle d'une trompette, —
11. qui disait : Ce que tu vois, écris-le sut un livre, et envoie-le aux sept Églises, qui sont en Asie, à Ephèse, à Smyme, à Pergame, à Thiatyre, à Sardes, à Philadelphie, à Laodicée. —
12. Et je me retournai pour voir la voix qui me parlait, et, m'étant retourné, je vis sept chandeliers d’or : —
13 et au milieu des sept chandeliers d’or [quelqu’un qui était] semblable au Fils de l'homme, vêtu de la robe sacerdotale, et serré, à la hauteur des seins, d'une ceinture d’or.
— 14. Et sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, et comme de la neige, et ses yeux étaient comme une flamme de feu,
— 15. et ses pieds étaient semblables à l’auricalque, tel qu'[il est] dans une fournaise ardente, et sa voix [était] comme la voix des grandes eaux :
— 16. et il avait dans sa droite sept étoiles : et de sa bouche sortait un glaive aiguisé des deux côtés ; et son visage était comme le soleil, [lorsqu'il] brille dans sa puissance.
— 17. Et lorsque je l’eus vu, je tombai à ses pieds comme mort. Et il passa sa [main] droite sur moi, disant : Ne crains point, c’est moi qui suis le premier, et le dernier,
- 18. et le vivant, et j’ai été mort, et voici que je suis vivant pour les siècles des siècles, et j'ai les clefs de la mort et de l’enfer.
— 19, Écris donc ce que tu as vu, et les choses qui sont [présentement], et ce qui doit arriver après elles.
— 20. Le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma droite, et les sept chandeliers d’or : les sept étoiles sont les Anges des sept Églises ; et les sept chandeliers sont les sept Églises.
Saint Jean aborde maintenant le récit ...
gabrielle- Nombre de messages : 19822
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Re: L'APOCALYPSE
Saint Jean aborde maintenant le récit des visions extraordinaires dont il fut l’objet, dans l’île de Patmos où l’avait relégué l’empereur Dioclétien. On vient de. lire l’exposé de la première. L’Apôtre raconte comment un dimanche il se trouva soudain ravi en extase, tandis qu’une voix se faisait entendre derrière lui, éclatante comme le son d’une trompette, qui disait : « Ce que tu vas voir, écris-le dans un livre, et fais-le porter aux sept Églises qui sont en Asie », c’est-à-dire aux sept sièges épiscopaux de l’Asie Mineure, énumérés dans la suite du récit. Saint Jean se retourna alors pour savoir qui lui par lait ainsi, et voici le spectacle inattendu qui s’offrit à ses yeux : « Je vis, dit-il, sept chandeliers d'or; au milieu d’eux, se tenait quelqu’un qui était semblable au Fils de l'homme; il était vêtu de la robe sacerdotale, et serré sur le haut de la poitrine, d'une ceinture d'or. Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, et comme de la neige; ses yeux étaient comme une flamme de feu; ses pieds étaient semblables à l'auricalque, tel qu'il apparaît dans une fournaise ardente, et sa voix était comme la voix des grandes eaux. Il tenait dans sa main droite sept étoiles : et de sa bouche sortait un glaive aiguisé des deux côtés : et son visage était comme le soleil, lorsqu'il brille dans sa puissance. »
Il est de toute évidence que l’auteur n’accumulerait point des détails aussi étranges que ceux qu’on vient d’entendre, si ceux-ci n’avaient une signification profonde, et ne s’essayaient à traduire en langage imagé des réalités d’un ordre transcendant L’Apôtre, d’ailleurs, au cours de son récit, se chargera d’enlever tous les doutes qui pourraient subsister à cet égard, en exposant lui-même, de-ci delà, le sens mystique des descriptions qu’il vient de faire. C’est ainsi qu’il dira, par exemple, un peu plus bas : Les sept étoiles sont les anges des sept Églises, et les sept chandeliers sont les sept Églises.
Mais il ne soulève que par endroits le voile qui dissimule à nos yeux le sens réel de ce qu’il dit : il laisse à la prophétie sa forme mystérieuse, afin de frapper davantage les esprits et d’inviter ceux qui l’entendront à fouiller le champ qu’il leur livre. Pour découvrir les trésors de vérité et de sagesse cachés sous ces apparences déconcertantes, mettons nos pas dans ceux des Pères de l’Église : eux seuls sont en mesure de nous donner quelque lumière sur ces arcanes.
Nous apprendrons d’eux...
gabrielle- Nombre de messages : 19822
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
Nous apprendrons d’eux que les sept chandeliers désignent, à n’en pas douter, l’Église elle-même. L’Église est, en effet, le chandelier qui porte le Christ, la lumière du monde. Elle a pour nombre le nombre « sept », parce qu’elle vit des sept sacrements et des sept dons du Saint-Esprit; parce qu’elle possède sept vertus fondamentales : les trois théologales et les quatre cardinales ; parce qu’elle ordonne enfin toute son activité à la pratique des sept œuvres de la miséricorde corporelle, et des sept œuvres de la miséricorde spirituelle. Elle est dite d’or entendez : d’or massif, pour montrer que sa substance s’identifie avec la charité, dont l’or est le symbole ; tandis qu’à l’opposé, les sectes dissidentes n’ont que l’éclat extérieur et le clinquant doré de leurs séduisantes, mais mensongères théories.
C’est au milieu des sept chandeliers que saint Jean reconnut le Fils de l’homme, parce que le Christ se tient au milieu de l’Église et qu’il est impossible de le trouver en dehors d’elle. Remarquons ici que l’Apôtre dit avoir aperçu, non pas le Fils de l’homme, mais quelqu'un qui était semblable au Fils de l'homme. Au sens littéral, cette restriction indique que, dans tout le cours de la présente vision, ce fut en réalité un Ange qui tint la place du Christ. Au sens mystique, elle donne à entendre que le Sauveur ressuscité ne porte plus, dans la gloire, le poids qui, durant sa vie terrestre, vouait sa chair de Fils de l’homme à la souffrance et à la mort. Et saint Jean, tout en reconnaissant fort bien Celui qu’il avait si souvent vu de ses yeux et touché de ses mains , le trouvait cependant tout différent de ce qu’il était au temps où il s’épuisait à par courir la Palestine et à prêcher tout le long du jour.
Le Sauveur portait une robe descendant jusqu’aux talons, du modèle nommé poderis, et semblable à celle dont usait le grand prêtre, sous l’ancienne Alliance : ce vêtement symbolise à la fois la charité du Christ, qui l’enveloppe de la tête aux pieds, et son sacerdoce, car II est le prêtre par excellence, le souverain prêtre, et le seul vrai prêtre.
Et il était serré sur la poitrine d'une ceinture d'or...
gabrielle- Nombre de messages : 19822
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Re: L'APOCALYPSE
Et il était serré sur la poitrine d'une ceinture d'or. Dans une vision toute pareille à celle-ci, un Ange était apparu à Daniel, ayant lui aussi les traits du Fils de l’Homme, et portant également une ceinture d’or : mais celle-ci était placée plus bas, à hauteur des reins, parce que l’Ancien Testament se bornait à prescrire la mortification de la chair ; la vision de saint Jean était ceinturée sur le haut de la poitrine, parce que le Nouveau Testament ordonne en sus la mortification des désirs, et demande non pas seule ment la pureté du corps, mais celle du cœur, C’est pourquoi Notre-Seigneur disait aux Juifs : Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens : tu ne commettras point l'adultère. Voilà la ceinture qui se met autour des reins, l’interdiction du péché de luxure. Pour moi, je vous dis que celui qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l'adultère : voilà la ceinture à serrer sur son cœur .
Sa tête et ses cheveux, continue l’Apôtre, étaient blancs comme de la laine blanche et comme de la neige. En attribuant au Christ une tête blanche, l’auteur affirme implicitement sa nature divine : car c’est sous ce symbole déjà que le Saint-Esprit, par la bouche du même prophète Daniel, avait exprimé la sagesse éternelle de Dieu : l'Ancien des jours s'assit, dit-il ; les cheveux de sa tête étaient comme de la laine blanche . A son exemple, il nous invite à avoir nous aussi une tête blanche, c’est-à-dire un esprit plein de prudence et de sagesse ; blanche comme de la laine, parce que la laine est quelque chose de doux, de blanc, de chaud : pour lui ressembler, nos pensées devraient être toutes de mansuétude, immaculées dans leur innocence, embrasées du zèle de la charité ; ce qui ne les empêcherait pas d’être en même temps comme de la neige, c’est- à-dire de rester glaciales à l’endroit des suggestions de la chair, du monde, et du démon
Ses yeux étaient comme une flamme de feu
gabrielle- Nombre de messages : 19822
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
Ses yeux étaient comme une flamme de feu : les yeux du Verbe ne sont pas, comme les nôtres, récepteurs de lumière, mais ils sont, bien plutôt, créateurs de lumière; lorsqu’ils se posent sur une âme, ils la purifient des souillures dont elle est infectée, ils l’éclairent des rayons de la Vérité éternelle, ils l’enflamment des ardeurs du divin Amour, de cet amour dont Notre-Seigneur disait : Je suis venu allumer le feu sur la terre .
Et ses pieds étaient semblables à l’auricalque tel qu'il sort d'une fournaise ardente. L’auricalque est une sorte de bronze que l’on amène, sous l’action du feu et par diverses opérations, à la couleur de l’or. Les pieds du Christ, plongés dans une fournaise ardente, figurent ici sa Passion. Les pieds, parce qu’ils supportent, continuellement et sans faiblir, tout le poids du corps, représentent la force d’âme, qui soutient l’homme dans toutes ses entreprises et ses difficultés : or, la force d’âme du Christ fut mise à l’épreuve au moment de la Passion, que figure la fournaise ardente. Et là, bien loin de se fondre et de se dissoudre, elle se révéla dure comme du bronze, car la souffrance n’arriva pas à arracher à la divine victime le moindre murmure ; elle n’eut d’autre effet, au contraire, que de lui faire prendre la couleur de l’or, c’est-à-dire de faire apparaître, sous un jour éclatant, sa charité.
Et sa voix était semblable au bruit des grandes eaux.
gabrielle- Nombre de messages : 19822
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
Et sa voix était semblable au bruit des grandes eaux. La voix du Christ, portée par les Apôtres, s’est fait entendre à tout l’univers. Elle est comparée aux grandes eaux parce qu’elle a recouvert le monde entier, à la manière d’un nouveau déluge ; mais ce déluge n’était plus, comme celui du temps de Noé, le débordement de la colère divine répandant partout la terreur et la mort : c’était cette fois un déluge de miséricorde, un déluge de grâce, un déluge de vie, qui devait purifier la terre de l’infection du péché, et la féconder tout entière. Plus haut, la parole du Christ a été assimilée au son de la trompette, parce qu’elle excite les chrétiens au combat, en les remplissant de la crainte de Dieu, en leur montrant la récompense promise au vainqueur ; maintenant l’auteur la compare à l’eau, parce qu’elle excelle à détremper la dureté du cœur humain, et à nous attendrir.
Et il tenait dans sa main droite sept étoiles. Saint Jean expliquera lui-même un peu plus loin le sens de cette figure : les sept étoiles représentent les prélats qui sont chargés de gouverner l’Église. Comme des étoiles spirituelles, en effet, ceux-ci doivent briller dans la nuit de ce monde pour gui der les hommes vers la Jérusalem céleste. Ils doivent jeter à la fois l’éclat de la doctrine et celui de leurs bons exemples. Mais ils sont dans la main du Christ, comme l’instrument est dans la main de l’ouvrier, ou le signal dans la main du guetteur. Lorsqu’un homme veut appeler à lui des compagnons perdus dans une nuit noire, il n’a rien de mieux à faire que d’allumer une lumière et de l’agiter, pour leur montrer la direction à suivre. Les autres ne voient pas leur ami: mais ils voient le signal qu’il leur fait, ils voient la lumière qui brille dans les ténèbres, ils marchent vers elle et ils reviennent ainsi à celui qui les attend. De même le Sauveur élève les pasteurs de l’Église comme des signes lumineux, dans la nuit du monde présent : les hommes n’ont qu’à suivre leurs enseignements, et ils sont assurés de marcher dans le bon chemin, dans la voie qui les mènera tout droit au Christ. C’est pourquoi II a dit, parlant de ceux qui le représentent sur la terre : Celui qui vous écoute, m’écoute; celui qui vous méprise, me méprise .
Et de sa bouche sortait un glaive aiguisé des deux côtés. ..
gabrielle- Nombre de messages : 19822
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Re: L'APOCALYPSE
Et de sa bouche sortait un glaive aiguisé des deux côtés. La parole de Notre-Seigneur est figurée par un glaive, pour montrer qu’elle est douée d’une force irrésistible, et qu’elle peut triompher des résistances les plus tenaces. Elle est aiguisée des deux côtés, parce que sa puissance s’exerce avec la même rigueur, quoique avec des résultats bien différents, sur ceux qui sont à droite et sur ceux qui sont à gauche, sur les bons et sur les méchants. Les premiers, elle les détache de la chair et du monde ; elle tranche sans faiblir leurs affections les plus légitimes, celle du fils pour son père, de la fille pour sa mère ; elle va jusqu’à diviser en eux l'âme et l’esprit, les jointures et les moelles .
Pour ce qui est des méchants, au contraire, un jour viendra où elle les séparera impitoyablement du corps du Christ, elle les chassera de la société des élus, elle les rejettera sans appel en enfer. Quiconque aura laissé là sa maison, ses frères, ses sœurs, son père, sa mère, son épouse, ses fils ou ses champs, à cause de mon nom, recevra le centuple et possédera la vie éternelle . Voilà le premier tranchant du glaive, celui qui taille à droite; et voici l’autre, celui qui frappe à gauche : Éloignez-vous de moi, maudits, et allez au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et pour ses anges .
Et son visage brillait comme le soleil dans sa puissance. Cette comparaison est la même que celle dont se servent les Évangélistes pour exprimer la splendeur extraordinaire dont s’illumina le visage du Christ au mont Thabor. Le livre de la Sagesse dit de la même façon qu’au jour du Jugement, les justes brilleront comme le soleil . L’image est encore renforcée par l’expression : dans sa puissance, qui marque pour le soleil l’heure du méridien, celle où il est dans tout son éclat. Au sens allégorique, le visage du Christ désigne ici sa sainte Humanité, qui s’est levée sur le monde comme un soleil de justice, et qui a jeté son éclat le plus vif quand elle a déployé toute sa vertu, c’est-à-dire à l’heure de sa Passion.
Et lorsque je l’ai vu, je tombai à ses pieds comme mort.
gabrielle- Nombre de messages : 19822
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Re: L'APOCALYPSE
Et lorsque je l’ai vu, je tombai à ses pieds comme mort. Ainsi saint Jean, qui a vécu pendant des années dans la familiarité la plus étroite avec Notre-Seigneur, qui a poussé la simplicité confiante jusqu’à appuyer sa tête sur le cœur de son Maître au moment de la Cène; saint Jean, le revoyant maintenant dans l’éclat de sa gloire céleste, tombe comme mort. Daniel, dans la vision dont nous avons déjà parlé, dit, pour exprimer la terreur dont il se sentit pénétré, que le visage du Fils de l’homme était semblable à la foudre.
« A sa vue, ajoute-t-il, toute ma force m'abandonna, je devins un autre homme, je me desséchai, et il ne me resta plus aucune vigueur ». Tel est l’effet que produit sur l’être humain la vision de la Majesté divine. Il entrevoit soudain l’abîme de son immense faiblesse, et il éprouve comme un besoin irrésistible de s’anéantir, de se dissoudre et de disparaître. C’est pourquoi Abraham, mis en présence de Dieu, se prosternait le visage contre le sol, et se déclarait cendre et poussière . C’est pourquoi encore la Sainte Écriture nous montre Esther tombant en défaillance à la vue d’Assuérus ; et elle nous enseigne ailleurs que personne ne peut voir Dieu sans mourir .
En disant qu’il tomba comme mort, saint Jean nous donne à entendre par surcroît que la contemplation de Dieu nous fait mourir au monde, et nous rend insensibles à ses attraits comme a ses agitations. En la prenant comme but de nos recherches, nous serons, nous aussi, comme morts, mais non pas morts ; nous vivrons intérieurement d’une vie beaucoup plus intense, de la vie de Dieu même. Saint Paul avait dit dans le même sens : Montrons- nous comme mourants, et voici que nous vivons
Et il posa sa main droite sur moi,
gabrielle- Nombre de messages : 19822
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Re: L'APOCALYPSE
DEUXIEME PARTIE LA LETTRE AUX SEPT EGLISES
Et il posa sa main droite sur moi, Dieu accorde à ceux qui s’humilient. Et il dit : Ne crains point. Qu’avons-nous à craindre, en effet? Qui donc pourrait nous nuire, quand nous sommes aux pieds du Maître du monde, de Celui qui possède toute puissance au ciel, sur la terre et dans les enfers? Ne crains point, car je suis le premier, et je suis le dernier. « Je suis le Fils unique de Dieu, le premier-né de toutes les créatures, le Roi des anges et des hommes ; et je suis le dernier ; nul n’a été traité avec plus d’ignominie que moi, nul n’a été abreuvé d’outrages et d’affronts semblables à ceux que j’ai reçus. »
Isaïe déjà, entrevoyant dans une vision prophétique le pitoyable état où serait réduit le Messie glorieux attendu par Israël, l’avait appelé : le dernier des hommes .
« Je suis, continue-t-il, celui qui vit, d’une vie sans commencement et sans fin. Ne crains donc rien, âme que j’ai choisie, âme que j’aime, âme que je veux conduire aux noces éternelles, mais par la voie que j’ai suivie moi-même, et qui est celle de la croix. Car j'ai été mort : mon âme et mon corps se sont réellement séparés sur le Calvaire. Mais ensuite, je suis ressuscité, et me voici vivant à tra vers les siècles des siècles, d’une vie que rien ne peut me ravir.
Et j’ai les clefs de la mort et de l’enfer. Je peux ressusciter qui il me plaît, je peux arracher qui je veux à l’enfer, aussi bien qu’à la mort du péché. Et, afin de faire entendre la vérité de ce que je dis, écris donc ce que tu as vu. Écris ce que tu as vu, toi, Jean, quand j’étais sur la terre avec vous; ce que tu as vu de tes yeux, quand ils se sont saisi de moi au jardin de Gethsémani, quand ils m’ont traîné de tribunal en tribunal, quand ils m’ont giflé, accablé de coups, couvert de crachats, couronné d’épines ; quand ils ont percé mes pieds et mes mains avec les clous, quand ils ont ouvert mon côté avec la lance ; mais écris aussi ce que tu as vu, le dimanche matin, quand tu as couru au tombeau avec Pierre, et puis le soir, au Cénacle, et les jours qui suivirent... Raconte les mystères de ma Passion et de ma Résurrection, dont tu as été le témoin.
Ensuite, écris ce qui se passe maintenant, c’est-à- dire les souffrances qu’endurent quotidiennement l’Église et les âmes justes ; écris ce qui doit arriver après cela, la persécution de l’Antéchrist, et la fin des temps. Écris le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main : montre le sens caché de ces symboles, et explique que les sept étoiles sont les anges — c’est-à-dire : les évêques — des sept Églises, et que les sept chandeliers sont les sept Églises.
gabrielle- Nombre de messages : 19822
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