Apôtres Inconnus
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheurRomans d’aventure…***
Nous nous sommes souvent demandé s'il existe des romans d'aventures qui ne le céderaient, pas à l'histoire pittoresquement et péniblement variée qui, depuis soixante-quinze ans, se déroule sur l'immensité tour à tour mobile et glacée des grands lacs et des grands fleuves tributaires de l'océan Glacial, où nos missionnaires cherchent la vie. Nous ne pouvons redire ces romans aux péripéties innombrables, invraisemblables parfois, quoique si vraies, dont nous fûmes, un peu, témoin et qui nous furent surtout racontées par leurs humbles acteurs. Nos pages sont trop comptées. Ainsi le voyageur, descendant les rivières, parmi les montagnes, voudrait s'arrêter pour contempler une à une les cimes de beauté; mais il ne peut leur donner que son admiration rapide, parce que la journée est trop courte et que sa barque va trop vite...
Puissent du moins les quelques récits que nous allons fixer encore servir à remercier…
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheurLa protection de saint Joseph.
Puissent du moins les quelques récits que nous allons fixer encore servir à remercier la Providence qui veille sur les missionnaires et à bénir le Protecteur, presque visible, que le Mackenzie n'invoqua jamais en vain ; saint Joseph !
S. G. Mgr Breynat nous confiait naguère qu'ayant cherché longtemps la formule de sa prière, il avait décidé de remettre à saint Joseph une part de toues les aumônes qui lui viendraient, afin d'aider le Père nourricier de Jésus à répandre sur la terre le règne du Sacré-Cœur, et que, depuis ce pacte, les secours affluaient de toutes parts.
A l'exemple de leur évêque vénéré, les bons Frères se sont confiés à l'humble Pourvoyeur céleste. Patron de leurs pêcheries, c'est à lui qu'ils adressent les neuvaines préparatoires aux grands coups de filet; c'est sa statuette qu'ils établissent sur le promontoire le plus voisin du lac; c'est encore à ses pieds que rentrés, le soir, dans leur tente ou leur maisonnette, ils déposent leur dernière prière. Et saint Joseph répond toujours. Combien merveilleusement, au prix de quels miracles même n'a-t-il pas sauvé les orphelins que le missionnaire ne pouvait plus nourrir, au moment même où la faim, humainement inéluctable, étendait sur eux la main cruelle !
La médecine reconnaît que le miracle continuel de Lourdes, c'est que jamais aucun des milliers de pèlerins, que l'on plonge dans les eaux des piscines, où grouillent toutes les contagions, n'en ait été atteint.
Le miracle permanent de Saint Joseph, dans les eaux du Grand-Nord, c'est que jamais un Oblat, ni Père, ni Frère, n'ait péri aux pêches de l'automne.
Le 28 octobre 1894, une grande barque du lac Athabaska…
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheurUn 28 octobre au lac Athabaska.
Le 28 octobre 1894, une grande barque du lac Athabaska, chargée de cinq mille poissons, mit à la voile, au déclin du jour, sous l'aile d'un bon vent. La nuit devait suffire, pensaient les quatre Frères elles deux Indiens qui la montaient, pour les conduire au couvent de la Nativité. Les deux chaloupes, qui avaient servi à la visite des filets, se trouvaient attachées contre la barge, l'une portant les agrès de pêche, l'autre les chiens, et le traîneau. On a besoin, en effet, d'emmener un de ces attelages, lorsque la saison s'avance, en vue de parer à l'irruption soudaine de l'hiver.
Jusqu'au milieu de la traversée, nos matelots n'eurent qu'à chanter avec la brise qui enflait doucement leur voile.
Tout à coup le vent changea, abattit furieusement la voile et poussa la flottille vers des falaises avancées dans le lac. Les Frères, les Indiens, et le Père Laity, qui les avait accompagnés comme chapelain, se jettent sur les grandes rames. Déjà le lac soulevé s'unit au vent pour contrecarrer toutes les manœuvres, et ballotter l'équipage en tous sens. Tourner résolurent vers le large où les porterait le vent, ils ne peuvent, car les lames qui déferlent sur l'embarcation trop lestée menacent déjà de l'engloutir. Se lancer au rivage, c'est se condamner plus affreusement encore, car ils n'y connaissent que des rochers brisants. Où sont-ils d'ailleurs? Personne ne saurait le dire. La nuit est toute noire, La voix tonnante du Père Laity, bon capitaine, ne se distingue même pas, couverte qu'elle est par les hurlements du vent, des eaux et des chiens, La chaloupe aux agrès de pêche, presque remplie par les embruns, bat les flancs de la barge, corme pour la défoncer. L'autre chaloupe brise son amarre et sombre, abandonnant les chiens à l'eau. Enfin, les rameurs s'arrachent à l'attirance du large, mais c'est pour trouver devant eux des récifs. Ils les devinent à leur masse profilée dans le ciel sombre. Ils vont s'y heurter. Les vents et les flots les poussent irrésistiblement. Un instant, les Frères Leroux et Hémon qui se sont cramponnés ensemble au gouvernail croient apercevoir un vide. D'un élan surhumain ils appuient de ce côté, et la barge s'échoue sur le sable, projetant la moitié de sa charge, sous le choc de l'arrêt. Ils sont sauvés.
A l'aube, ils constatèrent qu'ils étaient passés entre deux récifs…
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheurEntre les écueils.
A l'aube, ils constatèrent qu'ils étaient passés entre deux récifs, dont la séparation mesurait la largeur de la barge et qu'une énorme lame de fond les avait soulevés par-dessus un écueil, hérissé à fleur d'eau. Explorant la plage, ils comprirent que partout ailleurs c'était la mort qui les aurait reçus.
Ils passeront, trempés, le reste de la nuit du naufrage. Le lendemain amena une tempête de neige. Pendant deux jours ils s'employèrent à porter sur la grève les poissons que les vagues n'avaient pas dispersés, et à radouber la barge à demi brisée. Ils ramèrent une journée encore vers la mission, mais la gelée les arrêta à huit kilomètres du port. Campés sur leur épave, ils attendirent que le « plancher du lac » pût les porter eux-mêmes.
Sur le même lac Athabaska, l'automne 1899, les Frères avaient découvert, à la gronde Baie, à soixante kilomètres de la mission, une pêche si plantureuse qu'en deux semaines ils y avaient capturé vingt-quatre mille pièces. Ils venaient d'entreprendre leur dernier voyage de retour avec huit mille poissons. Un petit vapeur les remorquait, Au détour d'un cap, ils se buttèrent à une barrière de glace, si épaisse qu'elle ne pouvait être cassée. Ils en conclurent que le lac était gelé jusqu'à la mission même, c'est-à-dire sur un espace de quarante kilomètres. La nuit descendait, et il n'était plus possible d'aller à terre. Une prière à Notre-Dame de Lourdes et à saint Joseph demanda, pour le lendemain, la délivrance. Le secours d'en haut était bien leur seul espoir. N'allaient-ils pas être enclavés de toutes parts; et, en attendant de pouvoir s'engager à pied sur le lac. ne mourraient-ils pas de froid ?
Quel fut le ravissement de nos bons Frères…
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheurL’avenue merveilleuse.
Quel fut le ravissement de nos bons Frères, à l'apparition du jour ! La glace s'était formée en effet, derrière eux, mais tout droit devant la proue du petit vapeur, et juste aussi large qu'il en était besoin, une avenue s'ouvrait. Ils s'y engagèrent, en chantant le Magnificat... Mais, au bout de quelques kilomètres, la crevasse appuya vers le large, et de plus en plus. Que faire ? Aller plus loin n'était-ce pas présomption ? Reculer ? Impossible. Rester là, n'était-ce pas manquer de foi ?
— Allons ! dit le Frère capitaine, ce n'est pas à demi que Notre-Dame de Lourdes et saint Joseph exaucent les missionnaires.
Et l'on poursuivit encore de nombreux kilomètres vers le lac redoutabie. Tout à coup, presque à angle droit, le chemin merveilleux se détourna, pour les conduire en ligne directe au Gros Cap, lieu précis où l'on avait apprêté le cabestan destiné à haler le vapeur pour son hivernement.
Pendant ce temps, toutes les flottes de pêche de la compagnie de la Baie d'Hudson et des autres commerçants se trouvaient bloquées à la grande Baie, où ils avaient suivi les missionnaires. Un de leurs bateaux, parti plus tôt, avait été emporté par le vent vers les Iles Brûlées et s'était englouti avec ses douze mille pièces. Les Indiens et d'autres pêcheurs avaient abordé la grève; mais aucun poisson, cette année-là, excepté ceux de la mission, ne parvint à sa destination.
Un îlot désolé, où ne se trouvait…
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheurLe Saint-Gabriel sur l’îlot du Grand Lac des Esclaves.
Un îlot désolé, où ne se trouvait qu'un tronc d'arbre apporté par les vagues, fut le port de sauvetage où la Providence commanda à la tempête de faire aborder le Saint-Gabriel, qui remorquait les poissons de l'orphelinat Saint-Joseph de Résolution, sur le Grand Lac des Esclaves, le 14 octobre 1913.
Comme on voguait dans l'eau tranquille, à soixante kilomètres de la mission, on espérait toucher terre pour le dimanche. Mais le vent du Nord vint mettre le holà. Le Saint-Gabriel désemparé, balayé comme une feuille, n'eut. que le temps de jeter son ancre, en passant près de l'îlot le seul qui se pût rencontrer, dans cette direction, sur les soixante-quinze lieues du Grand Lac des Esclaves. Une heure plus tard des glaçons assiégeaient les réfugiés. Le lendemain, les icebergs s'entassaient si drus et si haut contre les bateaux, qu'il fallut passer la journée à les briser avec des haches. La nuit suivante surprit encore les Frères et le Père Duport à cette corvée. Le vent qui ne décolérait pas, la grêle et la neige qui les fouettèrent plusieurs jours, ne purent toutefois faire oublier à nos voyageurs le miracle qui les avait sauvés. Un regagnèrent à pied sec la mission.
Le poisson, gardé pour l'hiver…
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheurLe poisson à la pente.***
Le poisson, gardé pour l'hiver, se monte, par brochetées de dix, la tète en bas, sur un échafaudage destiné à tenir la capture hors de la portée des chiens et des loups.
La solidité de cet édifice du poisson à la pente est toujours méthodiquement calculée.
Un jour pourtant…
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheur15.000 kilos sur le Frère William.
Un jour pourtant, un échafaudage portant six mille pièces, — poids de quinze mille kilos — s'écroula sur le Frère William, qui n'eut que le temps de lancer à saint Joseph un cri d'appel et de reconnaître aussitôt qu'il se trouvait sans la moindre blessure sous l'avalanche. On eut dit qu'une main invisible avait réuni et dressé autour de lui les pièces même de la construction pour le défendre. Les témoins, le croyant écrasé, couraient dégager son corps, lorsqu'ils l'entendirent rire aux éclats, du fond de son rempart, pour les rassurer.
Cette position du poisson à la pente, dont nous parlons a été jugée connu « la plus favorable à sa conservation,
Les salines du Mackenzie sont trop loin pour que l'on puisse songer à transporter au lieu, toujours si variable de la pêche, le sel que réclameraient tant de poissons. Le personnel, même doublé, ne suffirait pas d'ailleurs à ce travail, C'est la gelée qu'escomptent les missionnaires.
Mais la gelée tarde quelquefois. Ou bien, elle fait place, après avoir saisi le poisson, à l'été des sauvages, les coureurs-des-bois ayant ainsi traduit notre populaire expression : « Eté de la saint Martin ».
Que ce retour de la chaleur se prolonge, c'est le faisandage, et plus, de toute la réserve.
Il est rare qu'une odeur caractéristique ne flotte pas, tout l'hiver, autour de la maison où se dégèle, chaque matin, le poisson, qui naguère encore devait presque exclusivement servir aux trois repas du jour. On s'y accoutume, disent les missionnaires. Et même la plupart préfèrent-ils le poisson un peu,., fait au poisson très frais. Ils le trouvent plus ferme, plus digestible; et leur bonne mine obstinée, signe de la belle santé qu'entretient dans leurs membres l'aliment albumineux et phosphoré de notre Nord, laisserait peut-être pensif, quelque chimiste hanté de ses toxines.
Notre provision est tellement... faisandée, cette année, écrit un vétéran, que vos chiens de France refuseraient peut-être d'y toucher, mais vos chiens ont des caprices que le missionnaire du Mackenzie aurait mauvaise grâce à se permettre...
Cependant, il est des limites…
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheurLimites du « faisandage ».
Cependant, il est des limites — sunt certæ fines... — que ni l'odorat, ni le goût, ni l'estomac ne peuvent franchir 1.
Alors ?
Alors, c'est le plus pénible labeur c'est le martyre qui déroule, devant les yeux attristés de tous, sa longue perspective: le labeur, le martyre de la pêche de tout l'hiver, sous la glace.
La pêche sous la glace commence aussitôt que…
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1 Au moment où nous mettons sous presse, une lettre arrive de Résolution, Grand Lac des Esclaves. C'est le R. P, Duport, directeur de la Mission Saint-Joseph et vicaire général du Mackenzie, qui l'écrit, à la date du 19 novembre 1923 : :
« Nous avons fait une pêche excellente, dans des conditions exceptionnelles de beau temps. Malheureusement, ce beau temps a continué. Le lac bat toujours notre rivage de ses pesantes vagues chargées de glaçons qui refusent de se souder. Aucune neige encore. Conclusion : nos 21.000 poissons blancs. Placés depuis deux mois bientôt sur nos échafaudages ont à peine commencer à geler. Aussi ne sont-ils plus mangeables. Nous ne pouvons espérer les utiliser que pour les chiens.
« Le lac, d’autre part n’étant pas encore pris, il est impossible d’aller chercher quelque poisson frais sous la glace. Pour comble, notre récolte de pommes de terre a été presque nille. Nous n’avons pas même recueilli le double de la semence…
« Et pendant ce temps, les travaux de tous genres pressent de plus en plus. Nous attendons beaucoup de Frères coadjuteurs. Pêche, chasse, défrichement, culture, constructions, etc. manquent encore de bras, malgré les dernières recrues. Dieu sait cependant avec quelle abnégation tous, vieux et jeune, se dévouent, se sacrifient… »
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Louis- Admin
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheurLa pêche sous la glace.***
La pêche sous la glace commence aussitôt que les grands lacs offrent une surface solidifiée considérable.Comme cette glace se forme graduellement, quoique rapidement, à partir des rivages, les chiens peuvent s'atteler, dès le mois de novembre afin d'y transporter les instruments de pêche.
C'est l'époque des plus traîtres dangers. Si le vent, qui venait du large et tassait la glace contre terre, changeant de direction, la repousse vers l'immensité du lac encore liquide, les travailleurs se trouvent en face de la mort.
Quelques jours après l'incident de l'échafaudage que nous venons de rapporter…
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheurSauvetage du Père Duport par le Frère William.
Quelques jours après l'incident de l'échafaudage que nous venons de rapporter, le Frère William sauva le Père Duport, qu'un glaçon détaché emportait de la sorte, Tous deux creusaient la glace, à quelque distance l'un de l'autre, lorsque le Père Duport, relevant la tête, constata qu'il dérivait doucement. Il appela longtemps avant que le Frère William, absorbé dans sa tâche, remarquât sa détresse.
Celui-ci courut alors aux lèvres de la glace, Mais plusieurs mètres les séparaient déjà.
— Attachez votre hache au cordeau d'un filet, lui dit le Père, et jetez-le jusqu'à moi.
L'ordre fut exécuté. Mais la hache n'atteignit pas le glaçon, qui s'éloignait toujours.
— Soyons calmes, mon Frère, recommandons-nous à saint Joseph, prenez votre temps, et essayez encore.
Le Frère William réunit ses forces et jeta de nouveau l'outil, tremblant à la pensée que, s'il manquait le but, le missionnaire était perdu.
Le fer toucha à peine le glaçon; le Père Duport, à genoux sur le bord, et penché sur l'eau, le saisit comme il plongeait déjà. C'était le salut.
Un 16 novembre…
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheurUn 16 novembre…
Un 16 novembre — je demande au lecteur de me permettre ce souvenir trop personnel — je fus admis, pour la première fois, au spectacle d'une pêche sous la glace. Voir de mes yeux cette équipée dont j'avais tant de fois entendu parler, et pouvoir la comprendre enfin, n'était-ce pas comme une fête ? Suis-je même bien sûr de n'avoir pas souhaité qu'une disette — oh ! légère — vint rendre nécessaire cette légendaire pêche sons la glace, une fois au moins, quand j'y serais ? Nécessaire, elle ne le fut que trop dès la première année que je passai, non pas au Canada, ma patrie adoptive, que j'aime, mais aux glaces polaires, que je chéris.
Les Frères Jean-Marie Beaudet et Meyer, assistés de deux Indiens, serviteurs de la Mission Saint-Joseph, devaient poser les filets.
Nous quittâmes le Fort Résolution, sous le regard égayé du Père Duport qui, un peu malicieusement — il en est capable, — souhaita bon voyage au novice du Grand Nord.
— Le vent semble bien faire un tantinet la moue, remarqua-t-il ; mais vous pouvez en rire. Voilà quinze jours que les sauvages tendent leurs filets sans encombre. La glace tient bon. Ne craignez rien, Au revoir !
Nous nous arrêtâmes à cinq kilomètres, non loin de l'île d'Orignal, où l'on apercevait, parmi les cèdres éclaircis, les ruines de la première mission bâtie en 1852 par Mgr Faraud. C'est là, d'ailleurs, que nous devions aller réchauffer notre petit dîner, cuit d'avance.
Les travaux commencèrent aussitôt.
Je vis placer six rets…
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheurUn 16 novembre…SUITE
Je vis placer six rets. Comme on entreprenait d'aligner les six autres, en équerre avec ceux-là, et que déjà j'étais fixé sur la manœuvre, et qu'il faisait froid, et qu'on ne m'accordait, pour cette fois, que le rôle inactif de spectateur, je priai le Frère Jean-Marie de me laisser aller plus loin, vers les bords, pour voir de près les monstrueux glaçons qui dansaient là-bas, dans le bain noir du lac, avec les vagues brillantes, et qui battaient avec un bruit profond notre plancher sonore. Il restait, pour satisfaire ma curiosité, un kilomètre ou deux à parcourir sur le miroir de glace.
Je partis à petits pas afin de ne pas glisser, égrenant mon chapelet au fond de mes mitaines en peau de rat musqué.
Mes distractions, entre les Ave Maria, étaient de reconstituer la scène de cette nuit du 14 au 15 décembre 1863, où Mgr Grandin, à cet endroit exactement du Grand Lac des Esclaves, s'était égaré dans la poudrerie... Toute la nuit donc, il avait erré ici, aveuglé et transi par la tourmente de neige, sans se douter qu'il se trouvait si près de terre, s'arrêtant, se blottissant de temps en temps contre des bordillons de glace, et tâchant de réchauffer sur sa poitrine son petit enfant de chœur métis, Baptiste Pépin, Je me rappelai en particulier le détail que je vais noter, parce que je ne l'ai vu publié nulle part, et que Baptiste — qui vit encore — m'avait appris quelques mois auparavant, à Saint-Albert, où je l'interrogeai. Ses yeux bleus, restés si jeunes dans sa figure de vieillard, séduiraient de tant de vénération et d'amour, au seul nom prononcé de Mgr Grandin !
— Mgr Grandin est un saint, s'écriait-il, oui un saint et un saint dépareillé (c'est-à-dire sans pareil)... Ah ! oui, mon Père, je me souviens bien de cette nuit-là, sur le grand Lac.,, Il m'a dit, Monseigneur ;
— Mon Baptiste, je crois qu'il vaut mieux qu'on se prépare à la mort. Si tu veux, je vais te confesser.
Je me suis confessé. Après ça, Monseigneur m'a dit :
— Tu pleures, mon enfant ? J'ai répondu :
— Oui, Monseigneur, il me semble que je suis encore trop petit pour mourir.
Alors, Monseigneur s'est mis à chanter pour me réjouir…
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheurUn 16 novembre…SUITE
Alors, Monseigneur s'est mis à chanter pour me réjouir. Il chantait si bien ! Mais tout d'un coup il est parti à pleurer, lui aussi. Et ses larmes se gelaient tout de suite sur sa figure. Alors il n'a plus chanté, et il m'a enterré encore une fois, avec lui, dans la neige...
Fut-ce la protection de Mgr Grandin, fut-ce un simple caprice ? Sans avoir jamais pu me rendre compte de ce qui m'y avait déterminé, je m'arrêtai soudain et décidai de ne pas aller plus loin. Les glaçons et les vagues étaient là pourtant, m'attirant, de plus en plus par leur chevauchée sauvage et leur musique aiguë. En cinq minutes j'y eusse été.
Je retournai donc vers les pêcheurs, m'amusant beaucoup à voir la glace se fendiller en jolies marbrures, aux formes infiniment variées. Je la savais épaisse, et, comme l'avait prescrit le Père Duport, je n'éprouvais aucune crainte.
Y avait-il un quart d'heure que je rebroussais chemin, quand je vis le Frère Jean-Marie me faire des gestes précipités, désespérés, en me poussant des cris, parmi lesquels je distinguai :
— Vite ! Revenez ! Nous sommes perdus !,,.
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheurUn 16 novembre…SUITE
— Vite ! Revenez ! Nous sommes perdus !,,.
De tout autre que le Frère Jean-Marie, toujours calme, posé, et vieux routier de mer et de lac, j'aurais peut-être cru à l'exagération,.. J'arrivai en courant.
Le Frère me coucha brusquement dans le traîneau, jeta sur moi tout ce qu'il put saisir d'agrès de pêche autour de lui et fouetta ses chiens. Le Frère Meyer et les Indiens avaient pris les devants.
Mais les chiens, tapis contre la glace qui ondulait et qui grondait dans ses profondeurs, refusaient de bouger. D'un coup de main, le Frère les souleva, les plaça dans la direction de la mission, et, avant qu'ils eussent le temps de se recoucher, les cingla de sa lanière.
Ils partirent, comme l'éclair.
Le toboggan bondissait comme sur les montagnes russes des kermesses d'Europe, et je m'en régalai encore, gardant toujours, sur le danger, le scepticisme des ignorants.
Au bout de trois kilomètres, la glace se rassit. A un kilomètre du rivage, elle était immobile. Le Frère arrêta ses coursiers.
Nous retournant, nous vîmes, à quelques pas de nous le lac redevenu libre, jonché de glaçons mouvants ! L'immense carapace, morcelée par les houles sous-jacentes qu'avait produite, en s'appuyant sur elle, le vent venu de terre, s'en allait à la dérive, par menus fragments. vers les deux cents kilomètres d'étendue, sans îles ni refuge, que mesure vers le nord-est le Grand Lac des Esclaves.
J'embrassai le Frère Jean-Marie.
Le bon Frère m'expliqua alors qu'il avait donné l'alarme, en réponse à cette réflexion que lui avait criée, de son poste, le Frère Meyer, presque débutant aussi :
— Je ne puis tendre la corde d'alignement: j'ai comme le vertige !
Ni des rets de la mission, ni de ceux des Indiens on ne revit jamais d'épave,
On pêche sous la glace, soit à…
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheurPêche à l’hameçon.***
On pêche sous la glace, soit à l'hameçon., soit au filet.
L'hameçon se suspend à une ligne de fond — ligne dormante— et descend aux profondeurs où se tiennent les poissons de quinze à soixante livres, qui n'émigrent plus ni l'été ni l'hiver. C'est la truite grise et la loche qui mordent le plus souvent à son appât. La loche — nom abusivement donné à un poisson aux flasques antennes, à la forme pâteuse, à la chair visqueuse, insipide — est le guignon du pêcheur. La truite grise, dont le goût est des plus agréable, fatigue à la longue.
Comme les « profondeurs » se trouvent ordinairement très loin des rivages, les missionnaires se construisent, s'il est possible, une cabane de pêche sur l'île la plus voisine, et s'y retirent le temps que leur laissent les visites à leurs hameçons,
En 1903. les Frères du lac Athabaska virent brûler leur « cabane » de la Grosse-Ile, pendant qu'ils parcouraient leurs quartiers de pêche.
La crevasse et la poudrerie…
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheurLe Frère Meyer et la crevasse.
La crevasse et la poudrerie sont les principaux dangers de ces expéditions lointaines
Un matin de mars 1917, lors d'une pêche qui, en dix jours et à raison de soixante-dix hameçons, rapporta... quatre truites, Le Frère Meyer, partant pour visiter ses lignes, tomba dans une crevasse du Grand Lac des Esclaves qui s'était pratiquée durant la nuit, et que la brume, qui s'accumule toujours à vos pieds sous la pression d'un froid de plus de quarante degrés centigrades, lui avait cachée. Ayant réussi à remonter sur la glace, il courut à la cabane toute proche; mais déjà ses vêtements se trouvaient gelés et rigides au point, qu'il ne put même soulever la jambe pour franchir le rondin servant de seuil. Il entra « à quatre pattes. »
Sur le même lac, le lundi de Pâques 1910…
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheurLundi de Pâques 1910.
Sur le même lac, le lundi de Pâques 1910 — cette autre année de disette où l'on ne vécut qu'au jour le jour — le Père Du port et le Frère Kérautret visitaient leurs lignes de fond, non loin de l'île aux Œufs, qui ne possédait alors aucun abri. Ils avaient, par un temps magnifique, parcouru les vingt-cinq kilomètres qui allaient de la mission à la pèche, et ils comptaient refaire ce chemin, avec leur butin, avant le soir.
Les crochets de bois, visibles de loin, qui retenaient les lignes, formaient, dans leur ensemble, la figure d'un, grand V. L'on convint que chacun explorerait son côté, et qu'à l'heure de midi on reviendrait à l'intersection des lignes du V. où furent laissés les chiens et le dîner.
Le ciel de Pâques n'avait jamais semblé plus beau. Tout chantait la magnificence du soleil arctique ressuscité, sauf les truites qui avaient mordu en nombre, et qui tiraient, par saccades violentes, sur les bras des pécheurs. En un instant. le bleu du firmament s'enténébra, le vent du Nord accourut. et la poudrerie ragea. Pris de toutes parts dans cette « nuit blanche », les missionnaires s'appelèrent, sans pouvoir dominer le rugissement de la tempête. Mais n'avaient-ils pas leur rendez-vous ? Marchant sur les mains et les genoux, afin de reconnaître les aspérités de la glace et surtout les crochets de leurs lignes, ils s'acheminèrent vers la pointe du V. Le Père Duport arriva aux chiens. Mais le Frère Kérautret, pris au plus fort du cyclone, manqua l'un des jalons. Pendant trois heures — mortelles au cœur du Père Duport, qui appelait et attendait en vain — il erra, chercha, se meurtrissant les membres sur la glace,,. Enfin, sans qu’il pût s'expliquer comment, il heurta l'attelage !,,. Se tenant par la main, et tirant le chien de tête par le collier, les deux compagnons atteignirent, à tâtons, l'île aux Œufs, où, sur le rocher nu, sans abri, sans feu, ils achevèrent cette journée et cette nuit.
Mais la pêche à l'hameçon ne saurait enrayer une famine…
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheurLa pêche au filet sous la glace.***
Mais la pêche à l'hameçon ne saurait enrayer une famine. Rien ne supplée à la pêche au filet. Même celle-ci, faite au cours de l'hiver, n'apportera qu'un lent et pauvre tribut, comparée à celle de l'automne, époque éphémère de la passe. Toute la saison rigoureuse s'emploiera donc à guetter, sous la glace, quelques poissons de hasard.
Les missionnaires apprirent des indigènes l'art de placer et de visiter les rets sous la glace.
Longtemps avant que nos filets eussent été inventés, les femmes indiennes nattaient les leurs avec des écorces d'aune ou de saule, qu'elles roulaient sur leur genoux, comme les savetiers tordant le fil de chanvre enduit de poix, pour agglutiner les filaments de l'écorce et leur donner avec la souplesse nécessaire la longueur désirée. L'inconvénient de rets d'écorce était de pourrir plus rapidement dans l'eau que les rets de fil.
A l'endroit choisi pour être le point de départ, la hache ou la tranche, sorte de ciseau froid assujetti à un long manche, entaillent la glace : la hache au début de l'hiver, la tranche lorsque la glace, devenus trop épaisse, n'est plus commodément accessible aux coups de hache.
Cette première ouverture doit prendre une forme oblongue, capable de laisser passer une perche qui mesure une dizaine de mètres. Cette perche de bois flottable, une fois introduite, se plaqua d'elle-même contre la voûte glacée. Une gaffe, simple bâton fourchu, que manie une poigne vigoureuse et adroite, la saisit alors et la dirige vers une autre ouverture, moins large que la première, et pratiquée à dix mètres de celle-ci. Dès que la perche ainsi menée affleure le deuxième orifice, une autre main la saisit à son tour à l'aide d'un crochet et la retient jusqu'au moment où la gaffe vient la reprendre pour l'acheminer vers une troisième baie. Ainsi de dix mètres en dix mètres, de trou en trou, la perche arrive-t-elle au terme de sa course. Or, cette course mesure la longueur du filet qu'il s'agit de poser.
La perche, retirée par la dernière ouverture, oblongue comme la première, laisse alors paraître un cordeau qu'elle remorquait, et dont l'extrémité traîne encore là-bas, sur la glace, près du point de départ. A cette extrémité, on attache un bout du filet. Du dernier trou, on tire sur le cordeau, qui passe déjà sous la glace. Sons la traction douce et continue, le filet, qui avait été replié par brassées de telle manière que ses roches de lest, tombant les premières, ne puissent s'emmêler aux flottes de liège ou de sapin, se dévide dans le lac et s'y étale de lui-même,
On le retint tendu, en fixant chacune de ses extrémités à un bâton plongeant, dont la. longueur sera telle que les flottes du filet ne pourront toucher la paroi de glace, ou elles se colleraient en s'y celant. Une grosse pierre suspendue maintiendra dans sa position verticale le dit bâton. dont la poignée, d'autre part, consiste en un crochet, qui se place « à cheval » sur une barre horizontale surplombant l'orifice.
La perche conductrice reprend ensuite son cordeau pour refaire, guidée par la gaffe, et en autant d'étapes qu'il y a de filets à placer, sa marche d'Ariane.
Vingt-quatre de ces fileta, aboutés deux par deux au même bâton perpendiculaire, et tendus ensemble ne seront point de trop pour nourrir, si la capture répond aux espérances:, un orphelinat, ses religieuses, ses missionnaires et leurs chiens de trait.
Que dire de la visite quotidienne de ces bassins, sous une glace dépassant peut-être deux mètres d'épaisseur, à une distance de vingt à quarante kilomètres du couvent, par tous les froids, par toutes les tempêtes: visite parfois infructueuse, souvent bien pauvre, rarement, abondante ?
La glace s'est reformée bientôt autour des bâtons suspenseurs; et c'est là que la hache ou la tranche s'attaquent, avant tout. Les ouvertures dégagées, deux cordeaux saisissent de nouveau les extrémités de chaque filet : l'un pour le tirer de l'eau, l'autre pour empêcher qu'il coule à pic et pour le replacer ensuite, comme la veille.
Noua n'avons pas encore trouvé dans les récits de nos modestes missionnaires de descriptions à même de faire voir dans leur réalité les souffrances de cet apostolat de la pêche sons la glace, Ces vaillants aiment mieux se pencher, en silence, sur les abîmes glacés, les mains nues, attentifs à ne point briser les pauvres mailles raidies, pour en dégager les rares poissons, pain quotidien de tant de bouches qui attendant,,. Il fait, souvent si froid qu'ils ne peuvent même pas sortir de l'eau ni les mains ni les rets, et qu'ils se penchent alors plus profondément encore pour faire littéralement la pêche à tâtons, sous la glace.
Nous nous souvenons d'un Frère…
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE VIIIPêcheurPour l’amour de Dieu.
Nous nous souvenons d'un Frère, venu il y a près de quarante ans de son pays de France, qu'il n'a plus revue, et qui, nourricier de tous nos hivers, au Grand Lac des Esclaves, nous disait doucement, simplement, comme si ce n'était rien, avec un sourire qu'il tâchait de former dans sa barbe transformée en glaçon, et en faisant craquer le gantelet de glace qui se forme instantanément sur ses doigts, au sortir de l'eau :
— Mon Père, ne croyez-vous pas qu'il faut aimer le bon Dieu, un petit peu, pour rester dans un pays comme celui-ci ?
A suivre : Chapitre IX : Viens, bon Serviteur…
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE IXViens, bon Serviteur…
Euge serve bone ! – La couronne de l’apostolat. – Pour la victime sanglante : Frère Alexis. – Pour la victime du long devoir quotidien: Frère Kearney. – Pour la victime de l’expiation: Frère Leriche. – Le départ du Frère coadjuteur. – Souvenir et suffrages. – De La Prières sous les lauriers. – Mgr Grandin sur la tombe du Frère Dubé.Euge serve bone !
Euge, serve bone... viens, mon serviteur bon et fidèle.... Entre dans la joie de ton Maître (Matt. XXV, 23).
Oh ! la douce parole. Oh ! bonheur d'avoir, au prix d'une vie entièrement immolée à la gloire de Dieu et, à la rédemption des âmes, mérité de l'entendre !
La voilà finie, la journée du Frère coadjuteur.
Il a combattu le bon combat…
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE IXViens, bon Serviteur…La couronne de l’apostolat.
Il a combattu le bon combat. Il a, non seulement gardé la foi — fidem servavi —, mais il l'a répandue jusqu'aux extrémités du monde. Il lui reste à recevoir la couronne de justice, la couronne des apôtres.
Devant le Paradis que lui ouvre la mort, il achève de comprendre, dans sa mystique beauté, la pensée de sainte Thérèse : « Souffrir passe: avoir souffert ne passe pas. »
Ce livre n'a trouvé à raconter que de ces joyeuses souffrances ! souffrances brusquement arrêtées dans les flots des naufrages, ou sous le fer de sauvages assassins, souffrances s'éteignant au soir d'une longue vie, comme la lampe du sanctuaire.
Nous avons dit la fin tragique des Frères Thouminet, Rio, Welsch, Nicolas.
Un autre, le Frère Hand, ouvrier des premières heures aux missions polaires (1869), chavira, blessé par le coup de feu d'un Indien, en visitant ses rets aux abords du Grand Lac des Esclaves.
En 1897, le jeune Frère Gaudmer tomba au fleuve Mackenzie, tandis qu'il enjambait les piles de bois de chauffage entassées sur l'étroit tillac du Saint-Alphonse, pour appeler l'équipage, dont il avait le soin, au repas du matin.
En 1912, les Frères Portelance et Cadieux sombraient dans la profonde baie James, prolongement de la baie d'Hudson, avec une barque chargée de poissons qu'ils conduisaient aux orphelins de la Mission d'Albany.
La mort n'a surpris aucun de ces ouvriers d'abnégation parfaite, et l'histoire de leur apostolat se tisserait des exemples les plus beaux.
A cette liste des victimes sanglantes nous ajouterons la biographie rapide du Frère Alexis, tué par l'Iroquois. Le Frère Kearney, ce doux patriarche du Cercle polaire, noua fournira ensuite le spectacle de la victime du devoir quotidien, lentement consumée. Une victime de l'expiation volontaire, pénitente et persévérante, le Frère Leriche, nous rappellera enfin la miséricorde qui releva saint Paul au chemin de Damas,
Ainsi s'achèvera, espérons-nous, l'humble tableau de la vie et de la mort de l'Apôtre inconnu, entrepris avec ces pages.
Le Frère Alexis Reynard…
Dernière édition par Louis le Jeu 24 Aoû 2023, 5:35 am, édité 1 fois (Raison : Orthographe du mot "Serviteur")
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE IXViens, bon Serviteur…Pour la victime sanglante : Frère Alexis.***
Le Frère Alexis Reynard, né à Castillon, diocèse de Nîmes, le 28 septembre 1828, apporta aux missions de l'Athabaska-Mackenzie, dont il fut le premier Frère attitré de 1853 à 1875, les qualités les plus complètes et les plus solides que puissent réclamer la vie du coadjuteur missionnaire.
On montre, sur la grève du lac Athabaska, une roche qu'il roulait, tout seul, et que personne n'a pu remuer depuis. Il fallait commander, pour son usage, des pelles et des pioches de triple résistance; et encore l'instrument se cassait-il souvent, malgré les efforts constants de modération que s'imposait l'ouvrier.
Cet hercule à la haute taille avait la douceur et la candeur d'un enfant, et jamais il ne put croire à la malice d'un ennemi.
De maître vigneron qu'il avait été au pays du raisin, il devint bon menuisier et habile voyageur au pays de la glace. Toutes les constructions du lac Athabaska et de la Providence, élevées durant les vingt-deux ans de sa vie apostolique, portent la marque de ses rudes coups de hache. Une chaise-fauteuil, confectionnée par lui et planée au couteau de poche — les entailles en sont toutes visibles — se conserve à l'égal d'une relique dans la cellule d'honneur, chambre réservée au vicaire apostolique, à la Providence.
Il avait d'abord manifesté le désir du sacerdoce ; et Mgr Grandin. qui, « aux rares heures de loisir », trouvées dans ses voyages, lui avait, sans dictionnaire, ni grammaire, à l'aide seulement du Novum Testamentum, enseigné le latin, avait écrit à Mgr Taché, le 5 juillet 1861 :
J'apprends que le Père Grollier est réduit, à l'extrémité. Si cette nouvelle était vraie, je serais porté à prendre sur moi d'ordonner le Frère Alexis. Grâce à sa mémoire merveilleuse, il a appris sans aucun livre le montagnais et l'anglais, et ses progrès en latin donnent toute confiance...
La nouvelle ne se confirma pas. Le Frère Alexis, d'ailleurs, effrayé de la dignité du sacerdoce à mesure qu'il s'en approchait, supplia qu'on le laissât y renoncer, afin de pouvoir servir les missions dans une « humilité plus facile ».
Il se disait frappé par l'exemple de saint François d'Assise qui ne consentit jamais à se laisser imposer les mains, s'estimant déjà trop indigne de l'ordre du diaconat où on l'avait élevé.
La Congrégation des Oblats de Marie Immaculée compte plusieurs de ces abnégations sublimes...
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE IXViens, bon Serviteur…Pour la victime sanglante : Frère Alexis.SUITE
La Congrégation des Oblats de Marie Immaculée compte plusieurs de ces abnégations sublimes.
Nous avons cité le Frère Kérautret (n.d.l.r.: lien: avant-dernier paragraphe) du Grand Lac des Esclaves,
Le Frère Jahier, le factotum des missions de l'Alberta-Saskatchewan. imita le Frère Alexis.
Le scolasticat de Liège, qui, formé par notre vénéré fondateur, passa, en se développant., en se multipliant, de Marseille à Autun, d'Autun en Irlande, d'Irlande en Hollande et de Hollande en Belgique, d'où il sert toujours de prototype aux autres scolasticat des deux Mondes, ses cadets, fêtait, le 22 mai 1923. un autre aspirant du sacerdoce. qui, dès son noviciat, en 1872-73. avait embrasse définitivement la vie de frère coadjuteur le Frère Bourgarit. Durant cinquante ans le Frère Bourgarit ne quitta point le scolasticat principal des Oblats. II n'eut que cette obédience. Il y incarna, aux yeux et dans le souvenir de cinquante lignées de missionnaires, l'observance aisée et indéfectible de la Règle, la discrétion, la patience souriante, la douceur judicieuse, l'indulgence qui sait comprendre, excuser, endurer en silence, oublier même l'espièglerie inévitable d'une jeunesse studieuse, remuante, et dont les « Frères en charge » ne peuvent pas ne pas être quelque jour l'innocent objet... Aussi les Petites Annales de Marie Immaculée 1 du mois de juillet 1923 ont-elles écrit de ce jubilé d'or ;
Où qu'ils soient présentement, sous les glaces du pôle ou les feux des tropiques, les missionnaires Oblats si nombreux que le bon Frère Bourgarit vit passer à son échoppe de tailleur, ou salua une dernière fois, de sa loge de portier, quand ils franchirent le seuil béni du scolasticat, pour s'élancer à la conquête des âmes ; où qu'ils travaillent, barbes grises ou barbes blondes, vétérans ou apprentis de la rude vie de missionnaire, ils aimeront à savoir que celui dont ils demeurent les obligés, vient de voir la couronne d'or du cinquantenaire de profession religieuse encercler son robuste front...
Liège se devait de célébrer dignement les noces du cher religieux. Liège fit bien les choses...
Au matin du 22 mai, la messe de communauté fut célébrée par le R. P. Bernard, compagnon du Frère Bourgarit pendant une grande partie de ces cinquante ans, comme élève, professeur, supérieur ou provincial, I.'heureux jubilaire occupait au chœur une place d'honneur, sur un prie-Dieu ayant appartenu à notre vénéré Fondateur. A l'évangile, le célébrant s'adressant au jubilaire lui exprima, en même temps que les souhaits de toute sa famille religieuse, la reconnaissance méritée par tant de services rendus. Puis, au moment de la communion, le bon Frère renouvela ses vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance perpétuelles devant Celui qui réjouit sa jeunesse..
Vers le milieu des agapes de midi, sous les banderoles festivales du réfectoire, le R. P. Supérieur se lève pour adresser à l'élu ses félicitations : il lui apprend la participation unanime de la Congrégation à sa fête; il lui remet ensuite une lettre du Révérendissime Père Général, S. G. Mgr Dontenwill, et lui donne enfin lecture d'un télégramme de Sa Sainteté Pie XI qui « bénit de tout cœur le cher Frère Bourgarit... »
Puis vient le tour des scolastiques — des jeunes — qui, en leur nom et au nom de ceux qui les précédèrent, tressent au jubilaire leur couronne de reconnaissance. Les Frères coadjuteurs enfin, par la bouche du Frère Schaefer, lui aussi à Liège depuis trente-deux ans, veulent témoigner leur attachement à leur doyen d'âge et lui expriment leur désir de le posséder de longues années encore parmi eux.
Souriant et ému de ces marques de sympathie, le Frère Bourgarit se lève, aux applaudissements enthousiastes de tous : Il y a, dit-il avec une finesse pleine d'à-propos, il y a cinquante ans que je suis au scolasticat et que j'ai commencé mes études, et... elles ne sont pas encore terminées : il faut croire que le sujet n'avait pas beaucoup d'aptitudes. Aussi ne vous attendez pas à un long discours. Le mot du cœur en tiendra lieu... Après avoir remercié chacun de la bonté qu'il lui a témoignée et de la délicatesse apportée pour donner à la fête plus de solennité, il dirige sa reconnaissance de cinquante ans vers le bon Dieu et la sainte Vierge qui ont bien voulu faire de lui un Oblat de Marie Immaculée, ce qu'il regarde comme le grand honneur de toute sa vie...
Au salut solennel, lorsque s'éleva sur les fronts prosternés la blanche Hostie, une dernière prière monta de tous les cœurs vers le Cœur de Celui qui un jour béatifia le serviteur prudent et fidèle.
C'est donc dans « l'humilité plus facile », que le Frère Alexis, auquel nous revenons, avait fixé sa vie…
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(1) Les Petites Annales de Marie-Immaculée, revue mensuelle rapportant les lettres originales des missionnaires Oblats des cinq parties du monde, et des nouvelles variées sur l'apostolat mondial de notre Congrégation, avec de nombreuses illustrations, reproduisant les photographies envoyées par les missionnaires... S'adresser au Directeur des Petites Annales, 75, rue de l'Assomption, Paris, XVIe.
Ou bien, pour le midi de la France : La Revue Apostolique de Marie Immaculée. S'adresser, 39, Quai Gailleton, Lyon.
Pour la Belgique, Le Messager de Marie Immaculée. S'adresser 71, rue Saint-Guidon, Anderlecht-Bruxelles.
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Re: Apôtres Inconnus
Apôtres InconnusCHAPITRE IXViens, bon Serviteur…Pour la victime sanglante : Frère Alexis.SUITE
C'est donc dans « l'humilité plus facile », que le Frère Alexis, auquel nous revenons, avait fixé sa vie.
Dans cette humilité même, terrain de toutes les vertus, le religieux enracina profondément le tronc qui doit les soutenir et leur distribuer la sève de la croissance : la mortification. Il portait le cilice; et ses supérieurs eurent maintes fois à recourir à des commandements formels pour tempérer les ardeurs de la pénitence.
Le Frère Alexis devient de plus en plus parfait, écrivait le Père dut à Mgr Taché, en 1862. Il est d'une obéissance sans égale. Il voudrait aussi se mortifier plus qu'il ne convient dans sa vocation. Mgr Grandin, ayant découvert sa discipline, chargée d'une grande quantité de plombs de chasse et rougie de sang, lui en a interdit l'usage. Il se soumit; mais ce fut pour se reprendre sur des cailloux et des bois noueux qu'il dissimula dans sa paillasse. M'en étant rendu compte, je lui retirai la permission générale qu'il avait obtenue de moi, et lui enjoignis de me dire, en chaque circonstance, le genre de pénitence qu'il voulait que je lui accorde...
Le Père Clut, devenu évêque en 1867, et auxiliaire de Mgr Faraud, vicaire apostolique d'Athabaska-Mackenzie, attendait au lac Athabaska, pendant l'été 1875, le renfort de deux jeunes missionnaires qui devaient lui venir par le lac la Biche. Craignant que, faute de guides, ils ne pussent arriver cette année-là, il envoya le Frère Alexis les prendre au lac la Biche. Il confiait en même temps à la garde du Frère, Geneviève, jeune orpheline de la tribu des Cris, élevée par les sœurs Grises de l'Extrême-Nord, et que réclamait sa parenté du lac la Biche.
Du lac Athabaska au lac la Biche, il y avait à remonter la rivière Athabaska, fougueuse le plus souvent, et durant une centaine de kilomètres hachée de rapides.
Le Frère Alexis construisit lui-même la barque destinée à être halée de la grève et portagée tour à tour.
Deux métis, insouciants mais braves gens, en route aussi pour le lac la Biche, s'offrirent en qualité d'hommes de peine.
Comme guide de l'aller et du retour, on désigna un Iroquois, nommé Louis, serviteur de la Mission de la Nativité et compagnon ordinaire des missionnaires dans leurs grands voyages.
Les missionnaires ne pensent qu'à bien. Louis l'Iroquois avait leur confiance. Mais la perspicacité des Montagnais…
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