MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C.
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LA CROIX A PARIS.pages 110-111
La Sainte-Chapelle 1. — Les révolutions ont apporté d'autres reliques au trésor de la métropole, en supprimant les sanctuaires où on les révérait. Examinons ce qui nous vient de saint Louis, & qu'il avait placé dans la Sainte-Chapelle.
« En 1204, lors du sac de Constantinople, des abominations furent commises par les Français & les Vénitiens ; ils cherchaient l'or & les pierres précieuses, tandis que de vrais chrétiens recueillirent les reliques qu'ils dédaignaient & qu'ils répandirent dans les églises d'Occident. Le duc de Venise eut pour sa part une portion du bois de la vraie croix, qu'on prétendait avoir été portée à la guerre par Constantin. L'empereur Baudouin prit la couronne d'épines, &, pressé par les Bulgares, il vint en France solliciter la piété de saint Louis & lui offrit, en 1238, cette couronne pour prix de ses services (2).
« D'après les ordres du roi, André & Jacques, deux frères prêcheurs, accompagnèrent l'envoyé de Baudouin à Constantinople, où le premier avait été gardien du couvent de son ordre, & avait souvent vénéré la sainte couronne ; de sorte qu'on ne pouvait lui en imposer. Cependant les barons de l'Empire, pressés d'argent, en l'absence de l'Empereur, l'avaient engagée moyennant 13,075 hyperpères (3); elle avait été mise en dépôt entre les mains de Pancrace Caverson, camérier commun des Vénitiens, & placée dans l'église de Panta Crator qui leur appartenait à Constantinople; elle fut portée à Venise par les députés de saint Louis & les ambassadeurs de l'Empire, accompagnés des plus nobles d'entre les Vénitiens. Après une traversée difficile, elle arriva à Venise, où saint Louis l'envoya prendre avec les sommes qu'elle devait coûter. »
« En 1241, Baudouin cède à saint Louis une grande partie de la vénérée croix (4). La croix qui était passée au duc de Venise avait été tirée, par les ordres de sainte Hélène, de la partie de la vraie croix qui était derrière les épaules de Notre-Seigneur & qu'on appela la croix de la victoire, parce qu'elle avait été portée à l'armée, non-seulement par Constantin, mais par ses successeurs, quia ipsam in spem victoriæ consueverant ad bella deferre, comme le dit Baudouin dans le titre authentique par lequel il en fit don à saint Louis, & qui est conservé dans la Sainte-Chapelle 1... On lit dans ce titre: Crucem sanctam... aliam magnant partent de ligno sanctæ crucis... item ferrum sacræ lanceæ qua perforatum fuit in cruce latus D. N. J. C... crucem aliam mediocrem quam crucem triumphalem veteres appellabant 2... « Ce qui ajoute à l'authenticité des reliques données aux rois de France, c'est qu'elles provenaient de la chapelle du palais Bucoléon qui n'avait pas été pillée par les Croisés en 1204, parce que Baudouin s'en était emparé, pendant que son frère s'emparait du palais de Blaquernes, & qu'ils mirent des gardes à tous les deux. »
Nous voyons d'après cela que saint Louis acquit trois morceaux de la vraie croix :
Un premier sans qualification de grosseur : crucem sanctam,
Le second qualifié de grande : magnam partem;
Et le troisième mediocrem, qui est la croix de victoire.
Et de plus un reliquaire du plus grand intérêt & dont nous allons d'abord nous occuper 3.
2º L'étui de Baudouin.…
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(1) La Sainte-Chapelle, bâtie par Pierre de Montreuil, a coûté plus de 40,000 livres tournois, soit 800,000 fr., plus 100,000 l. t. pour retirer les reliques & orner les châsses, soit en tout près de 3 millions. (Morand, p. 30.)
(2) Morand, Histoire de la Sainte-Chapelle, 1790, p. 9.
(3) 156,900 livres si les hyperpères étaient en or, 13,075 s'ils étaient en argent.
(4) Morand, p. 9.
(1) Morand, p. 23.
(2) Idem, p. 9.
(3) Voir aux pièces justificatives Paris.
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LA CROIX A PARIS.[pages 111-113]
2º L'étui de Baudouin. — D'après Morand, ce reliquaire serait l'étui dans lequel fut apporté en France le principal morceau de la vraie croix, donné à saint Louis. Garni de lames d'argent doré, il a dû, à en juger par les vides qu'on y avait ménagés, renfermer trois croix patriarcales de grandeurs différentes. Les mesures de la croix principale étaient 800 mm de hauteur, 54 mm de largeur &41mm d'épaisseur. Quant aux mesures des autres parties, on peut les voir dans une figure de l'étui, copiée d'après l'œuvre de Morand, & qui est au quart de sa grandeur naturelle (Pl. XI).
Si l'on se rend compte des volumes de ces vides correspondants à trois reliques considérables, on trouvera approximativement un cube de 3,500,000mm
Dans la partie supérieure du reliquaire on voit deux anges & deux archanges, & dans le bas, Constantin & sainte Hélène, qu'on retrouve presque toujours dans les tables de ce genre, dont une déposée à Murano a été décrite par Costadoni, & une autre que j'ai vue à Saint-Marc de Venise.
3° La grande relique de Notre-Dame. — Revenons aux trois reliques cédées par Baudouin & qui devaient se trouver à la Sainte-Chapelle, qui en possédait une prodigieuse quantité dans de riches reliquaires inventoriés par Morand en 1790.
On voit d'après cet inventaire qu'il n'y est question que de deux reliques de la croix :
Savoir : au nº 2 une grande partie du bois de la vraie croix, & au n° 8 la croix de victoire. Il est probable que nous avons la première, ou au moins un débris considérable. La croix de victoire a disparu. Nous verrons plus loin ce qu'est devenue la seconde acquisition de saint Louis.
La grande relique de Notre-Dame continua à être conservée dans le trésor de cette église jusqu'en 1791; placée alors dans celui de Saint-Denis par M. Gilbert sur l'ordre de Louis XVI, pour en éviter la profanation, retirée enfin de ce trésor par la municipalité de Paris, le 12 novembre 1793, pour en faire hommage à la Convention, comme objets servant d'aliment à la superstition, elle fut, avec les autres reliques, portée à la commission temporaire des arts. Pendant cet examen, M. Jean Bonvoisin, peintre, membre de la commission, prit sur la table la portion de la vraie croix qu'on exposait à la Sainte-Chapelle, il la remit à sa pieuse mère, & tous deux, en 1804, sous la foi du serment (1), attestèrent que c'était bien la même. Le 13 avril 1808, Mgr le cardinal de Belloy, archevêque de Paris, la fit mettre dans le reliquaire où on la voit aujourd'hui.
Il est tout rempli par la sainte relique dont une des extrémités est échancrée. Cette échancrure a mis à nu l'intérieur de la relique & montre la nature du bois dont la surface est entièrement cachée par la patine noire qui la couvre. Cette patine était formée par l'encens qui servait à protéger les reliques dans l'antiquité. L'échancrure peut provenir, soit d'une levée qu'on aurait faite pour en distribuer des parcelles, soit d'un assemblage à mi-bois pour en former une croix, peut-être celle qui était placée dans l'étui de Baudouin dont Morand nous a heureusement conservé la figure.
On y distingue la courbure de veines très-foncées sur un fond rougeâtre clair. La couverte ressemble par la couleur aux parties les plus sombres d'une châtaigne. La veine foncée d'un vieux morceau de sapin de France peut donner une idée des parties claires de la section qui correspondent au n° 3 orange du cinquième cercle chromatique de M. Chevreul. Cependant la couleur en est plus vive, plus fraîche. La veine sombre se rapproche plus du n° 19 de la gamme chromatique orangé-jaune du même auteur. On sent à la coupure que c'est un bois tendre avec des veines dures. Les parties tendres sont comme mâchées, les dures sont plus nettement tranchées. On compte trois veines dures sur une largeur de 42mm.
La longueur de la relique est de 225mm, la largeur 42mm & l'épaisseur 27mm. Il manque au prisme un fragment de 55mm sur 42mm & 15mm. D'après cela le cube total est de 220,500mm.
4º La seconde relique de saint Louis.…__________________________________________PLANCHE XIRELIQUAIRE CÉDÉ PAR BAUDOUIN À SAINT LOUIS
Lorsque Baudouin céda à saint Louis une partie des reliques de la vraie croix, il les remit avec un reliquaire , espèce d'écrin ou d'étui dans lequel étaient renfermés ces gros morceaux. On en avait déjà détaché un grand nombre. Les vides des trois croix cubaient plus de trois millions de millimètres cubes. La figure nous a été conservée par le chanoine Morand, dans un inventaire des reliques de la Sainte-Chapelle qu'il faisait en 1790. Ce reliquaire a disparu, comme tout ce qui avait de la valeur. Il est figuré au quart de sa grandeur naturelle, sa hauteur étant de 800 millimètres.(Page 110.)
(1) Gosselin, p. 65.
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LA CROIX A PARIS.[pages 113-114]
4º La seconde relique de saint Louis. — Des trois morceaux indiqués dans l'acte de cession de Baudouin à saint Louis nous avons vu le plus grand ; le second y est désigné par aliam magnam partent, & on n'en entend plus parler que pour apprendre qu'il a été volé.
« En 1575, le 10 mai, la vraie croix que l'on exposait, & qui n'était pas le principal morceau, fut volée, ou plutôt, dit Bonfons, dans ses antiquités de Paris, donné secrètement en gage aux Vénitiens par Henri III, pour une somme très-considérable. On fit faire ensuite pour la retrouver des processions, des recherches, des promesses de récompense.
« Elle ne se retrouva pas; alors, au mois de septembre, le roi fît ouvrir la grande châsse des reliques, tirer la grande croix & en couper une portion, pour être montrée au peuple, comme on le faisait de celle de saint Louis qui venait d'être volée. En 1576 cette portion de la vraie croix fut coupée & divisée pour en faire une croix de même grandeur, & placée dans une reliquaire semblable.
« Ce 23 février 1576 le roi fit tirer de la grande châsse cinq gros rubis estimés 260,000 écus, & que l'on n'a plus revus à la Sainte-Chapelle. On les retrouva chez des gagistes; & de tristes débats s'ensuivirent sous Henri IV, qui ne put les retirer. Henri III avait donc volé ces bijoux dont les clefs se retrouvèrent dans sa chambre après sa mort (1). »
Notons dans cette histoire que ce n'était pas le principal morceau qui disparut; ce n'était pas la croix de victoire que Morand décrivit en 1790; c'était donc le second donné par Baudouin.
Nous venons de voir que Henri III avait fait faire une croix semblable à celle qui avait été enlevée ; ce modèle existant encore en 1790, Morand a pu le décrire ainsi : « Le bois de la vraie croix est en douze morceaux plaqués formant une croix de 1p de large sur 9p 1l de haut, & 7p 1l, pour la traverse qui couvre le milieu du reliquaire fort riche. Elle a disparu à la révolution ; mais les dimensions nous restent; en les traduisant en mesures métriques, on trouve un développement de 461mm sur 27mm de large & par hypothèse 10mm d'épaisseur, produisant un volume de 124,470mm .»
Levées sur les reliques de Notre-Dame. — La première levée a été faite par…
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(1) Morand, p. 193.
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LA CROIX A PARIS.[pages 114-115]
Levées sur les reliques de Notre-Dame. — La première levée a été faite par ordre de saint Louis en 1249, pour être donnée à des ambassadeurs tartares.
La seconde a eu lieu le 26 juillet 1549. Alors Pierre du Chatel, évêque de Mâcon & grand aumônier de France, qui avait été chanoine de la Sainte-Chapelle, apporta aux trésoriers & chanoines une lettre du roi Henri II, par laquelle il leur mandait de lui envoyer un morceau de la vraie croix, de la couronne d'épines & de la robe de pourpre.
« En conséquence, la châsse des reliques fut ouverte le lendemain, & l'on coupa au pied de la grande croix double un demi-doigt du bois de la croix, de la grosseur de cinq grosses épingles, un morceau de la couronne d'épines & de la robe de pourpre ; le tout fut mis entre les mains de l'évêque qui en signa une cédule au bas de l'inventaire des reliques.
« Depuis cette époque, il n'a été coupé du bois de la vraie croix que quatre fois : la première au mois de septembre 1575, pour remplacer la croix qui fut volée ; la seconde au mois de juin 1672, pour faire un reliquaire au duc d'Anjou; la troisième le 10 juillet 1749, pour l'infant d'Espagne; la quatrième le 2 avril, pour la chapelle de Choisy-le-Roi, dont on venait de faire la dédicace (2). »
5° La croix de victoire. — Nous avons vu deux des croix cédées par Baudouin. La troisième est indiquée par ces mots : crucem triumphalem, dans l'acte de cession.
C'est la croix faite par sainte Hélène, pour être portée à la guerre par son fils, En décrivant les reliques de la Sainte-Chapelle, l'auteur n'en indique malheureusement pas toujours les mesures; ainsi la croix de victoire figurée dans sa gravure en forme de croix, couverte de pierres précieuses & destinée à être portée sur la poitrine, ne devait pas avoir plus de 10 à 11 centimètres; &, quant au morceau de la vraie croix, il n'est pas probable qu'il fût plus grand que les célèbres croix de Justin & de Constantin que j'ai vues à Rome.
6° La croix de Bourbon. — Morand, dans cet inventaire, parle d'une croix dite de Bourbon, en placage, composée de quatre morceaux, ayant 235 mm de haut, 170mm longueur à la traverse, & 25 mm de largeur de bois ; en supposant son épaisseur de 1mm , on trouve un volume de 10,125mm. Elle n'existe plus.
7º La croix Palatine.…
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(2) Morand, p. 191.
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LA CROIX A PARIS.[pages 115-116]
7º La croix Palatine. — Le trésor de Paris possède encore un morceau considérable de la vraie croix en forme de croix à deux traverses, connue sous le nom de croix Palatine. Sa plus grande longueur est de 200mm ; la grande traverse a 90mm , & la petite 65. La largeur du bois est de 13mm ; on ne peut pas bien voir son épaisseur à cause des glaces qui la recouvrent, mais elle paraît avoir au plus 2mm ½; en la supposant de cette épaisseur comme celle de Bourbon-l'Archambault, on trouverait un volume de 10,692mm. Sa couleur, autant qu'on peut la distinguer, n'est pas uniforme; quelques parties sont complètement noircies par le temps, d'autres sont rougeâtres ; on voit les petits grains du bois, mais sans aucunes veines (Pl. X).
Elle provient d'Anne de Gonzague de Clèves, princesse de Mantoue & de Monferrat, veuve du prince Édouard de Bavière, prince palatin du Rhin, qui la laissa par testament à l'église de Saint-Germain des Prés à Paris. « Je donne, y disait-elle, le clou de Notre-Seigneur, avec tous les papiers qui en autorisent la vérité & la permission de l'adorer, aux pères bénédictins de l'abbaye de Saint-Germain des Prés; je leur donne encore ma croix de pierreries avec la sainte vraie croix, que j'atteste avoir vue dans les flammes sans brûler. Cette croix est double comme celle de Jérusalem, & il y a une double croix d'or avec des gravures de lettres grecques. »
La princesse Palatine l'avait reçue en présent de Jean Casimir, roi de Pologne, qui l'avait tirée du trésor de la couronne & apportée avec lui lorsqu'il se retira en France.
On dit que cette croix avait appartenu à l'empereur Manuel Comnène.— Elle est doublée par une croix en vermeil portant une inscription grecque dont voici la traduction :
Au mois de novembre 1793, quelques jours avant la spoliation du trésor de l'abbaye, M. Roussineau, ancien curé de la Sainte-Chapelle, retira ces précieux restes du riche reliquaire où ils étaient enchâssés, & les déposa dans une petite boîte qu'il enveloppa soigneusement de rubans scellés de son sceau & de celui de dom Lieble, prêtre, bibliothécaire de l'abbaye. Il les fît reconnaître en 1797 par M. de Dampierre, alors vicaire général de Paris, & les conserva jusqu'à sa mort en 1827. La boîte fut, d'après le désir qu'il en avait exprimé, remise à Mgr de Quélen, qui reconnut les sceaux de Mgr de Juigné, que M. de Dampierre y avait apposés en 1797 (1).
Il se trouve peu de portions de la vraie croix plus considérables & mieux attestées; car, dit dom Brouillard en 1724, dans l'histoire de l'abbaye de Saint-Germain des Prés, outre les procès-verbaux & les autres titres, les lettres grecques sur la croix d'or qui la double marquent l'antiquité de l'inscription & la vérité de la relique (2).
8° Abbaye de Saint-Denis.…_______________________________________________________________PLANCHE XPARIS, AMIENS, ARRAS, BAUGÉ
Reliques de la vraie croix. La France a reçu des croisades autant de reliques que l'Italie; on peut en juger par ce qui nous reste encore après l'effroyable dilapidation de 1793.
Dans cette planche où, comme dans toutes les autres, les reliques sont dessinées grandeur de nature, la plus connue est la croix donnée par la princesse Palatine. On a figuré, vers le haut à gauche & sur le second plan, une croix que possédait Amiens & qui n'y est plus; tout en haut, ce qui reste à Notre-Dame de Paris de la croix d'Anseau, & dans le bas les reliques d'Arras. On voit, à côté de la croix palatine, une croix considérable conservée à l'hôpital de Baugé, & que ses dimensions n'ont pas permis de rapporter dans toute son étendue.
La croix palatine & le morceau figuré à la planche précédente sont les seuls restes de reliques nombreuses & considérables données par les rois de France à la Sainte-Chapelle, à Saint-Denis & à la cathédrale de Paris.(Page 108.)
(1) Gosselin, p. 73.
(2) Gosselin, p. 66.
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LA CROIX A PARIS.[pages 116-117]
8° Abbaye de Saint-Denis. — Après la Sainte-Chapelle, le trésor le plus riche en reliques était celui de l'abbaye de Saint-Denis. Dom Felibien décrivant ce trésor mentionne « une croix toute d'or couverte de rubis, de saphirs, d'émeraudes, & entourée de perles orientales, dans laquelle est enchâssé un morceau de la vraie croix, de la longueur de un pied, qui fut ou donné en 1205 par Baudouin à Philippe-Auguste (3), ou prise par ce roi en compagnie de Richard au siège de Saint-Jean-d'Acre (4) ; » l'auteur parle aussi d'un crucifix fait du bois de la vraie croix & travaillé des propres mains du pape Clément III, qui en fit présent à Philippe-Auguste. L'auteur consacre six planches à représenter les incroyables richesses du trésor de Saint-Denis.
Il y avait encore d'autres morceaux de la vraie croix dans plusieurs magnifiques reliquaires. — D. Felibien n'en dit pas les mesures. Le 17 mai 1636 on donna à la reine un petit morceau de la relique de Philippe-Auguste. Charles le Chauve tira d'Aix-la-Chapelle pour les donner à Saint-Denis une épine & un clou (1).
9º L'église de Saint-Sulpice conserve dans son trésor un morceau de la vraie croix, comparable en volume « à la lame d'un canif» & cubant environ 100mm.
10° Reliques des Carmélites…
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(3) D. Felibien, Histoire de l'abbaye de Saint-Denis, p. 536.
(4) Morand, p. 9.
(1) D. Felibien, p. 97 & 465.
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LA CROIX A PARIS.[pages 117-118]
10° Reliques des Carmélites. — Les carmélites de l'avenue de Saxe à Paris sont dépositaires des reliques de l'archevêché & de quelques autres qui leur appartiennent & qui viennent d'origines différentes. Les premières sont de très-petits fragments, un peu de poussière, que l'on distribue par atomes, & seulement à des missionnaires.
Trois parcelles prises dans des paquets séparés, le 2 juin 1866, & d'autres de la propriété des religieuses ont toutes été reconnues devant nous comme étant du bois de pin, par un éminent botaniste. Quatre morceaux du bois de la vraie croix dans un reliquaire donné aux carmélites par Marie-Thérèse ont amené la constatation suivante : Le bois de la branche droite de la croix est du pin enchâssé dans de la résine dont une partie s'étant détachée a permis de voir le bois d'une couleur blond-rouge. Le morceau à gauche est encore enveloppé dans de la résine, & d'une forme tout à fait semblable à l'autre. Le morceau du haut & celui du bas sont couleur de bitume foncé, amincis à une de leurs extrémités. La nature du bois est méconnaissable. Ces fragments, tous à peu près de la même dimension, ont environ 25mm sur 4 à 5mm de section.
On lit dans les authentiques de ces reliques envoyées le 16 avril 1657, aux carmélites de la rue du Bouloy, qu'elles sont formées du bois que sainte Hélène rapporta de Jérusalem, & de celui que Godefroy de Bouillon obtint lors de la conquête de la terre sainte.
11° La croix de l'abbé Lequeux. — M. l'abbé Lequeux, chanoine de Notre-Dame, que je vis fort peu de temps avant sa mort, m'a montré une relique très-précieuse, en ce qu'elle se rattache à l'acquisition de saint Louis. Elle se compose de deux fragments très-fins qui lui venaient des dominicains. Ces pères l'avaient reçue de saint Louis, lorsqu'il acquit la vraie croix de Baudouin; c'était un fragment qui avait été détaché pour les récompenser de leur mission à Constantinople, avant l'arrivée de la sainte couronne, qu'ils rapportèrent de Venise. L'authentique joint à la relique de M. l'abbé Lequeux rappelle cette circonstance.
12° Le talisman de Charlemagne. —On dit qu'il existe aux Tuileries un reliquaire en or magnifique, contenant, entre autres insignes reliques, un morceau de la vraie croix dit : le Talisman de Charlemagne. Napoléon Ier allant visiter le trésor d'Aix-la-Chapelle, le chapitre voulut lui faire un beau cadeau & le lui offrit. L'empereur le donna à l'impératrice Joséphine, d'où elle est arrivée par succession à son petit fils Napoléon III.
C'est un morceau de bois d'environ 40mm de long sur 5mm de côté, enfermé dans une poire en cristal de roche.
13° Rue des Postes, les RR. PP. jésuites…
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LA CROIX A PARIS.[page 118]
13º Rue des Postes, les RR. PP. jésuites, sous le n° 44 de leur inventaire, ont désigné une relique provenant de l'archevêque de Bologne, qui la leur a donnée en 1819. L'église métropolitaine de Saint-Pierre à Bologne l'avait reçue en 1777 de l'évêque d'Himeria, ville épiscopale d'Asie sous la métropole d'Édesse.
La tige a 41mm, la traverse 25mm, la largeur est de 3mm; & le volume paraît être de 198mm (PL XII).
14° A Vaugirard, les mêmes pères possèdent une relique de la vraie croix en trois morceaux. La tige a 25mm sur 4,mm & un peu plus de 1 mm d'épaisseur. Les deux bras sont formés de petits morceaux, d'ensemble 16mm sur 2mm & 1mm & ont un volume de 132mm. Le bois est blond, a l'aspect d'un conifère, fendu latéralement, coupé net en bas. On croit que cette insigne relique vient du cardinal de Latil qui l'a donnée, sous la Restauration, à M. l'abbé Poiloup, alors supérieur de la petite communauté des clercs de Saint-Sulpice. Le volume est d'environ 132mm (Pl. XII).
15º Des restes considérables de la vraie croix sont conservés dans la famille de Montmorency...PLANCHE XIIBORDEAUX, BOURGES, CHAMIREY, COMPIÈGNEBOURBON-L'ARCHAMBAULT, DIJON, LES JÉSUITES DE PARIS, LILLELYON, RIEL-LES-EAUX
Le morceau le plus considérable de cette planche est à Bourbon-l'Archambault. Comme pour d'autres grosses reliques, j'ai été obligé d'en réduire la longueur, qui est de 250 millimètres. Il est au second plan. On voit à ce même plan en diagonale les reliques de Dijon, & sur le devant celles de Bourges, Compiègne, Lille, Lyon, toutes très-importantes. Celles de Bordeaux, Chamirey, Riel-les-Eaux, & des Jésuites, rue des Postes & Vaugirard, occupent les espaces laissés libres par les autres.(Page 128.)
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LA CROIX A PARIS.[pages 118-120]
15º Des restes considérables de la vraie croix sont conservés dans la famille de Montmorency. — Au moment de la spoliation du trésor de la Sainte-Chapelle, l'évêque Grégoire donna un gros morceau de la croix à l'abbé de Tersan, comme un objet de curiosité à placer dans son cabinet, Mme la princesse de Montmorency & ses filles étant allées le voir, l'abbé en détacha deux parties pour les offrir à la princesse & à sa fille aînée, depuis comtesse de Brissac. A la mort de leur mère, les deux plus jeunes filles, Mme la marquise de Biencourt & Mme la duchesse de la Châtre, se partagèrent le morceau qui lui était échu. Aucune subdivision postérieure n'a plus eu lieu, chacun des heureux possesseurs de ces insignes trésors regardant comme une profanation d'y toucher encore. La portion qui appartenait à Mme la comtesse de Brissac, appartient actuellement à sa fille, Mlle de Brissac; toutes ces reliques sont munies de leurs authentiques.
Elles portent d'ailleurs en elles-mêmes un espèce de certificat d'origine, car elles proviennent bien d'un même bois qui est du conifère ; la couleur est blond-roux, avec veines plus foncées.
Ces dames ont toutes eu la bonté de me permettre de dessiner ces reliques sous leurs yeux.
16º M. l'abbé Labouderie avait reçu de Grégoire le conventionnel un morceau de la vraie croix, il en donna une portion à l'église de Chalinargues, & l'autre à Mme la baronne Mounier (1).
17° Une dame pieuse avait fait cadeau d'un beau crucifix en bronze à Mgr de Quélen, archevêque de Paris. Ce prélat, pour lui donner une destination sainte, fit placer dans le pied une relique insigne de la vraie croix détachée d'un des morceaux de Notre-Dame. A sa mort la relique passa à Mgr Surat qui avait été son secrétaire pendant de longues années, puis son légataire universel, & qui en est actuellement possesseur.
Deux morceaux placés en croix ont ensemble environ mm de développement & 4mm de largeur. J'évalue leur volume à 200 mm.
En résumé, d'après ce qui précède on peut faire des reliques de Paris le tableau suivant, qui prouve que cette ville possédait, du temps de saint Louis, plus de reliques de la vraie croix qu'on n'en retrouve aujourd'hui dans le monde entier!
(1) Voir Chalinargues, Pièces justificatives.
CHAPITRE VI. — LA CROIX EN FRANCE.…
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Re: MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C.
CHAPITRE VI.LA CROIX EN FRANCE.[page 121]
Les reliques de Paris faisant pour ainsi dire partie de l'histoire générale de la France ont dû occuper la place spéciale que je leur ai donnée dans le chapitre précédent. Pour mettre de la clarté dans le reste de cet inventaire, je reprendrai l’ordre alphabétique.
AMIENS. — Ducange, dans son traité historique du chef de saint Jean-Baptiste à Amiens, décrit une relique très-remarquable du bois de la vraie croix, & en donne la figure. Il dit qu'elle était parfumée d'un baume dont l'odeur se répandait dans toutes les parties de la chapelle. Son volume pouvait être de 4,500 mm. Désirant savoir si la cathédrale possédait encore son insigne trésor, je pris la liberté de m'adresser à Mgr Boudinet, évêque d'Amiens, qui me répondit: «.... Nous n'avons plus cette relique; hélas! comme tant d'autres, elle a péri dans la Révolution.. .» (PL X.)
ANGERS…PLANCHE XPARIS, AMIENS, ARRAS, BAUGÉ
Reliques de la vraie croix. La France a reçu des croisades autant de reliques que l'Italie; on peut en juger par ce qui nous reste encore après l'effroyable dilapidation de 1793.
Dans cette planche où, comme dans toutes les autres, les reliques sont dessinées grandeur de nature, la plus connue est la croix donnée par la princesse Palatine. On a figuré, vers le haut à gauche & sur le second plan, une croix que possédait Amiens & qui n'y est plus; tout en haut, ce qui reste à Notre-Dame de Paris de la croix d'Anseau, & dans le bas les reliques d'Arras. On voit, à côté de la croix palatine, une croix considérable conservée à l'hôpital de Baugé, & que ses dimensions n'ont pas permis de rapporter dans toute son étendue.
La croix palatine & le morceau figuré à la planche précédente sont les seuls restes de reliques nombreuses & considérables données par les rois de France à la Sainte-Chapelle, à Saint-Denis & à la cathédrale de Paris.(Page 108.)
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LA CROIX EN FRANCE.[pages 121-122]
ANGERS. — M. l'abbé Machefer, chanoine honoraire de la cathédrale d'Angers, au nom de Sa Grandeur, m'a envoyé la description suivante :
« Avant la révolution de 1793, la relique de la vraie croix de Saint-Laud d'Angers était composée de quatre morceaux d'environ 7mm d'épaisseur qui forment par leur réunion une croix assez régulière. La tradition rapporte que trois de ces morceaux furent donnés, au temps des croisades, par des rois de Jérusalem, & le quatrième par un roi de Sicile.
« Quoi qu'il en soit de cette tradition, il est certain que Foulques V, roi de Jérusalem, envoya à Angers le morceau le plus important. Cette croix était connue par toute la France, du temps de saint Louis ; mais ce fut surtout sous le règne de Louis XI qu'elle devint célèbre. Il faisait jurer les ducs de Bretagne, de Bourgogne sur cette précieuse relique, pour rendre leurs serments plus solennels ; c'est pour cette cause qu'il la fit transporter plusieurs fois à Nantes, à Paris, &c. Le chapitre de Saint-Laud en était le gardien ; & son érection n'avait pas d'autre motif. Chaque année, au dimanche de la Passion, & pendant les fêtes de Pâques, le concours prodigieux des fidèles attestait la vénération que les chrétiens avaient pour cette relique.... » Comme beaucoup d'autres, une partie seulement a été sauvée de la Révolution par de pieux fidèles & exposée publiquement en 1804.
Le montant de la croix, en plusieurs morceaux, a 70mm; les bras séparés ont chacun 20mm. La largeur du bois est de 8 mm, & l'épaisseur environ de 3 mm; cubant 2,640mm (Pl. XIII).
ARLES. — On vénère dans l'église de Saint-Trophime, à Arles :
1° Une relique de la vraie croix conservée dans un reliquaire en cristal de roche & qui se compose d'une parcelle d'environ 11 mm de long sur 2 mm & 2mm produisant un volume de 44mm. Elle a été donnée à l'église par M. de Faucon & placée en 1804 dans un antique reliquaire en cristal de roche avec un fragment de la couronne de Notre-Seigneur. Mgr l'archevêque d'Arles, se fondant sur un authentique de Mgr le cardinal de Belloy, archevêque de Paris, a permis de l'exposer, (Pl. XIII).
2º Deux parcelles d'environ 40 mm données par le pape Clément X, dont j'évalue le volume à 150mm
3º Deux autres morceaux dont l'un était de 6o mm sur 10 mm de diamètre, d'un volume d'environ 4,500 mm. Évaluant l'autre à une quantité moindre, on peut estimer l'ensemble des reliques d'Arles à 8,000 mm (1).
ARRAS...
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(1) Renseignements donnés par M. l'abbé Morel, archiprêtre de Saint-Trophime.PLANCHE XIIIANGERS, ARLES, AVIGNON, BERNAY, BONIFACIO, LONGPONT,POITIERS, SAINT-FLORENT, SENS ET TROYES
Cette planche présente sur le premier plan deux reliques célèbres données par Charlemagne & saint Louis à la ville de Sens, qui avait alors une très-grande importance; sur le second plan, une relique considérable vénérée à Bonifacio; puis d'autres, provenant de Saint-Laud d'Angers, d'Avignon, de Longpont. La croix de Poitiers vient de l'empereur Justin, qui la donna à sainte Radegonde. Celle de Bernay, dans l'angle gauche, au bas de la planche, a cela de particulier qu'elle est notée comme considérable dans le livre de Calvin sur les reliques.
(Page 138.)
Nota Bene a écrit: Les pièces justificatives existantes, concernant les villes, seront fournies sur demande. Bien à vous.
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LA CROIX EN FRANCE.[pages 122-123]
ARRAS. — La vraie croix conservée à la cathédrale d'Arras vient d'un chanoine & prévôt de la cathédrale, M. Delattre, qui lui en fit présent (1630). M. l'abbé de Seyssel, ayant les mêmes fonctions, à l'époque de la Terreur, l'emporta en émigration avec l'épine. Elles furent renvoyées de Munster (1820) par son exécuteur testamentaire à S. E. Mgr de la Tour d'Auvergne, qui reconnut leur authenticité. Les trois morceaux, dont l'un se compose de deux parties reliées par un fil d'or, sont dans un reliquaire en forme de croix de bronze doré fermé par un verre de cristal. Le plus gros, formant la traverse, a moyennement 98mm sur 15 mm, celui d'en haut 68 mm sur 13 mm, & celui d'en bas 68 sur 13, d'une épaisseur d'environ 3mm. Ils ont ensemble un volume de 9,714 mm (AAA, Pl, X).
La cathédrale d'Arras possède encore une parcelle du bois sacré enfermée dans un reliquaire d'argent dont le cardinal fit don à son chapitre. « Je n'en connais pas la provenance, m'écrivait M. l'abbé Proyart, vicaire général, mais j'ai toute confiance dans son authenticité ; l'illustre cardinal était, en fait de reliques, d'une exactitude quelquefois désespérante. » Il a 57 mm de long sur 4 mm de largeur. Son volume peut être de 600 mm (B. Pl. X).
AUTUN. — Il y a dans plusieurs églises des parcelles de la vraie croix reçues presque toutes de Rome ou de Paris. Elles sont peu considérables. Je les évalue à 50 mm.
AVIGNON. — J'ai vu à Avignon un morceau remarquable de la vraie croix dans un reliquaire d'or appartenant à M. le comte Odon de Forbin ; son volume est d'environ 220 mm. Il était accompagné d'une attestation du 20 janvier 1804, émanée de l'archevêché de Paris & dont la copie m'a été remise (1) par M. le marquis Louis des Isnards. Cette relique faisait partie d'un morceau plus gros qui aurait été donné (1331) à la maison royale des cordeliers de Saint-Marcel, par une religieuse de cet ordre. En 1793, la relique originaire a été divisée en plusieurs parties dont une nous occupe actuellement. M. le comte de Forbin l'avait eue, par héritage, de sa mère, née de la Batie, qui la tenait de son cousin Mgr de Mons, signataire de l'authentique de 1804 comme vicaire général de S. E. Mgr le cardinal de Belloy, & mort archevêque d'Avignon.
BAUGÉ.…
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(1) Voir aux pièces justificatives.Nota Bene a écrit: Les pièces justificatives existantes, concernant les villes, seront fournies sur demande. Bien à vous.PLANCHE XPARIS, AMIENS, ARRAS, BAUGÉ
Reliques de la vraie croix. La France a reçu des croisades autant de reliques que l'Italie; on peut en juger par ce qui nous reste encore après l'effroyable dilapidation de 1793.
Dans cette planche où, comme dans toutes les autres, les reliques sont dessinées grandeur de nature, la plus connue est la croix donnée par la princesse Palatine. On a figuré, vers le haut à gauche & sur le second plan, une croix que possédait Amiens & qui n'y est plus; tout en haut, ce qui reste à Notre-Dame de Paris de la croix d'Anseau, & dans le bas les reliques d'Arras. On voit, à côté de la croix palatine, une croix considérable conservée à l'hôpital de Baugé, & que ses dimensions n'ont pas permis de rapporter dans toute son étendue.
La croix palatine & le morceau figuré à la planche précédente sont les seuls restes de reliques nombreuses & considérables données par les rois de France à la Sainte-Chapelle, à Saint-Denis & à la cathédrale de Paris.(Page 108.)
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LA CROIX EN FRANCE.[pages 123-125]
BAUGÉ. — L'hospice des incurables de Baugé (Maine-&-Loire), desservi par des religieuses hospitalières du Sacré-Cœur de Marie, possède un des plus gros morceaux de la vraie croix que l'on connaisse. L'insigne relique est disposée en forme de croix à deux branches. La tige a environ 270 mm de long, 20 mm de large & 13 mm d'épaisseur; la première traverse a 92, mm, & la seconde 78 mm, ce qui produit un cube de 104,000 mm (Pl. X).
Les veines sont très-distinctes, la couleur est d'un brun de châtaigne avec des nuances plus rouges, les unes claires, les autres foncées. Il y a quelques nœuds & des fentes, sans altération par les vers. Les six extrémités de la tige & des traverses sont couvertes d'enveloppes en or garnies sur les faces & les bouts de perles fines & de diamants. A la croisée de la première traverse se trouve sur chaque face un cercle d'or représentant en relief, d'un côté une colombe, de l'autre un étendard entouré de perles & de diamants. Un crucifix en or, d'une époque très-ancienne, repose sur cette croix.
Après la révolution de 1793, on a enlevé une parcelle du bois du bras droit de la petite traverse, pour être distribué à la paroisse du Vieil-Baugé & à l'hôpital de Saint-Joseph de Baugé. Deux entailles ont été faites indiscrètement au bas de la tige en 1790 & au commencement de ce siècle. Depuis cette époque les évêques d'Angers ont donné aux religieuses des lettres d'interdit contre quiconque oserait entamer ce précieux dépôt.
L'importance de cette remarquable relique devant rendre très-sévère dans son examen, je vais entrer dans quelques détails sur les titres dont elle est accompagnée, qui en constatent l'authenticité, & dont les copies m'ont été transmises intégralement avec les renseignements qui précèdent par M. l'abbé Mathis, aumônier de l'hospice, & par les vénérables sœurs religieuses qui en sont les gardiennes.
En 1241, Thomas, évêque d'Hierapetra & d'Arcadie, donne à Jean de Aleïa, seigneur croisé, une portion de la vraie croix qu'il a reçue de Gervais, patriarche de Constantinople, & qu'Emmanuel, empereur, portait dans le combat contre les ennemis de la foi.
Les religieux & abbé du couvent de la Boissière ont acheté de Jean de Aleïa (1244), moyennant 540 livres tournois, un reliquaire contenant une portion de la vraie croix qu'il a rapportée de Palestine.
La relique fut confiée (1379) Louis, duc d'Anjou, roi de Jérusalem & de Sicile, pour la protéger contre l'ennemi. Sa veuve Marie de Blois (1388) , toujours dépositaire de l'insigne trésor, reconnaît qu'il appartient aux religieux de la Boissière.
Une bulle de Calixte III, sur parchemin, datée de 1456, à la demande de René, roi de Jérusalem & de Sicile, rappelle les maux causés par quarante années de guerre dans le pays où se trouve le monastère de Notre-Dame de la Boissière de Cîteaux, dont l'église était recommandable par des reliques importantes, surtout du bois de la vraie croix. Il déclare que les religieux, ruinés par la guerre, ont perdu jusqu'à leurs authentiques.
De cette époque à 1790, ils demeurèrent paisibles possesseurs de la vraie croix; après leur expulsion, la relique fut remise officiellement au curé de Baugé, avec un procès-verbal qui rappelle les titres que je viens d'analyser.
Le 1erer octobre 1790, Melle de la Girouardière, dans une merveilleuse prévision des événements qui allaient s'accomplir, acheta la propriété perpétuelle de la croix & du reliquaire, moyennant une somme de 400 livres, qu'elle paya à la caisse du district, & l'obligation de nourrir à perpétuité deux pauvres infirmes de la commune de Denezé.
Le 17 octobre 1790, la vraie croix fut transportée de l'église paroissiale de Baugé à la chapelle de l'hospice des incurables, où on la vénère encore aujourd'hui (1).
BERNAY.…
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(1) Pièces justificatives : Baugé.PLANCHE XPARIS, AMIENS, ARRAS, BAUGÉ
Reliques de la vraie croix. La France a reçu des croisades autant de reliques que l'Italie; on peut en juger par ce qui nous reste encore après l'effroyable dilapidation de 1793.
Dans cette planche où, comme dans toutes les autres, les reliques sont dessinées grandeur de nature, la plus connue est la croix donnée par la princesse Palatine. On a figuré, vers le haut à gauche & sur le second plan, une croix que possédait Amiens & qui n'y est plus; tout en haut, ce qui reste à Notre-Dame de Paris de la croix d'Anseau, & dans le bas les reliques d'Arras. On voit, à côté de la croix palatine, une croix considérable conservée à l'hôpital de Baugé, & que ses dimensions n'ont pas permis de rapporter dans toute son étendue.
La croix palatine & le morceau figuré à la planche précédente sont les seuls restes de reliques nombreuses & considérables données par les rois de France à la Sainte-Chapelle, à Saint-Denis & à la cathédrale de Paris.(Page 108.)
Dernière édition par Louis le Dim 22 Nov 2020, 7:33 am, édité 1 fois (Raison : Insertion d'un lien.)
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LA CROIX EN FRANCE.[pages 125-126]
BERNAY. — « Morceau considérable de la vraie croix à Bernay, en Normandie. »
Telle est la description que Calvin & ensuite Collin de Plancy donnent de l'insigne relique que, d'après cette pompeuse annonce, je désirais vivement connaître, afin de me rendre compte d'appréciations qu'on ne contrôle pas toujours assez. M'étant adressé à Mgr Devoucoux, évêque d'Évreux, dans le diocèse duquel se trouve la ville de Bernay, Sa Grandeur eut la généreuse pensée de m'envoyer à Paris la pièce elle-même par M. l'abbé Hamet, son secrétaire particulier, pour que je pusse bien la voir & la dessiner. Je prie Sa Grandeur de vouloir bien agréer ici l'hommage de ma respectueuse reconnaissance.
Le bois sacré est enfermé dans un reliquaire plus que modeste, en bois noir, orné de cailloux du Rhin, & se composant de trois petits morceaux dont la longueur est ensemble de 8o mm, sur une largeur moyenne de 5 mm & une épaisseur d'environ 1 mm, cubant 375 mm. Au lieu d'être considérable, il est donc très-petit (Pl. XIII).
Au mois de mars 1649, l'évêque de Lisieux étant allé dans la ville de Bernay, faisant alors partie de son diocèse, un frère mineur, possesseur de cette relique, lui offrit de la donner à la paroisse de Sainte-Croix. La remise eut lieu devant témoins sûrs, & avec approbation empressée de l'évêque, qui y vit un moyen d'étendre la piété des fidèles.
Voici l'attestation de cette donation.
« Nous Léonard, par la grâce de Dieu & du Saint-Siège, évêque & comte de Lisieux, à tous & à chacun, à qui il appartient, salut & bénédiction apostolique.
« Le révérend frère Constant de Bernay, de l'ordre des Frères mineurs, capucin, ayant en sa possession une croix formée de petites parcelles de la vraie croix, certifiée par des témoignages à l'abri de tout soupçon de captation, nous ayant demandé avec instances de faire don de cette précieuse relique à l'église paroissiale de Sainte-Croix, nous le lui avons accordé par mandement dans le saint temps du carême.
« Ayant égard à ses pieuses prières, & désirant de tout notre cœur que le culte de notre rédemption soit répandu par tous les moyens dignes de confiance, nous avons ordonné que la relique serait dévotement & sûrement déposée dans le trésor de cette église ; &, d'après la teneur des présentes, qu'elle serait présentée à la vénération du peuple non-seulement aux fêtes de l'Invention & de l'Exaltation, mais encore à toutes les fêtes paroissiales.
« Nous avons de plus défendu, sous peine d'excommunication, que personne enlevât la moindre parcelle de cette relique, objet d'une piété insigne, pour la plus grande gloire de Dieu.
« Donné à Lisieux le mars de l'année de notre rédemption 1649.« † LÉONARD,« Évêque de Lisieux.
« PAR ORDRE :« Le Révérend.... de Lisieux«Signé: PIQUOT. »PLANCHE XIIIANGERS, ARLES, AVIGNON, BERNAY, BONIFACIO, LONGPONT,POITIERS, SAINT-FLORENT, SENS ET TROYES
Cette planche présente sur le premier plan deux reliques célèbres données par Charlemagne & saint Louis à la ville de Sens, qui avait alors une très-grande importance; sur le second plan, une relique considérable vénérée à Bonifacio; puis d'autres, provenant de Saint-Laud d'Angers, d'Avignon, de Longpont. La croix de Poitiers vient de l'empereur Justin, qui la donna à sainte Radegonde. Celle de Bernay, dans l'angle gauche, au bas de la planche, a cela de particulier qu'elle est notée comme considérable dans le livre de Calvin sur les reliques.
(Page 138.)
BESANÇON…
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LA CROIX EN FRANCE.[pages 126-127]
BESANÇON — Les reliques les plus considérables de la vraie croix, à Besançon, appartiennent à la cathédrale de Saint-Jean. L'une d'elles provient de l'abbaye de la Saussaye, en Normandie. Quand ce monastère fut supprimé, ses revenus furent réunis à la maison royale de Saint-Cyr, qui se trouva ainsi en possession de la vraie croix. Elle était exposée sur l'autel intérieur du cloître. Lors de la révolution française, une des dames chassées de leur pieux asile, Mme de Moustier, sauva la sainte relique & l'apporta à Versailles. Une autre parcelle de Saint-Cyr, échut à une autre de ces dames, Mme de Luchet, des mains de laquelle elle est passée dans celles de Mlle des Mazis, son possesseur actuel. Le marquis Lionel de Moustier, avant de mourir, exprima le désir que le précieux dépôt fût remis à l'archevêque de Besançon, qui le reçut des mains de son fils, le 28 mars 1830.
Un autre morceau de la vraie croix a été rapporté de Rome, par Mgr le cardinal de Rohan, en 1829; il est enfermé dans un reliquaire en forme de croix & exposé au public tous les vendredis de carême.
Une troisième parcelle est portée chaque année aux processions des Rogations & de la fête de saint Marc.
Une quatrième enfin est conservée dans la chapelle privée de Son Éminence l'archevêque de Besançon.
D'autres églises de la province possédaient autrefois ou possèdent encore des reliques de la Passion. Quelques parcelles existent à l'abbaye de Saint-Claude ;
Chez les capucins de Lure ;
Chez les religieux de Bellevaux, &c.
D'après Golbert, on en verrait encore à Rosières, à Dôle ;
Une relique insigne à Lisle-sur-le-Doubs, donnée par les seigneurs de Neufchâtel;
Un morceau dans l'église de Saint-Maurice, à Besançon ;
Un autre était en grande vénération à Bellevoir avant la révolution française. Il disparut jusqu'en 1833 , époque où M. Vuillemin, curé de Bellevoir, eut le bonheur de le retrouver & de le faire reconnaître par l'autorité diocésaine, qui en a de nouveau permis l’exposition.
J'évalue l'ensemble de ces parcelles à 1,000 mm.
Son Éminence a eu la bonté de m'envoyer de nombreux & remarquables documents à l'appui de ces notes. On les verra aux pièces justificatives.
BONIFACIO.…
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LA CROIX EN FRANCE.[pages 127-128]
BONIFACIO. — Un bâtiment espagnol, porteur d'une relique insigne de la vraie croix, fut assailli par une tempête dans les eaux de la Corse. Les passagers, sur le point de périr, firent vœu de la remettre à la première église qu'ils rencontreraient. Cette église se trouva être celle des capucins de Bonifacio. Le conseil des anciens ordonna, à cause de son importance, que la relique serait transportée dans la paroisse de Sainte-Marie-Majeure, encastrée dans la maçonnerie de la coupole, au-dessus du chœur, & renfermée sous deux clefs, dont l'une serait entre les mains du podestat, & l'autre dans celles du curé.
Mazolaccio, historien bonifacien, la mentionne en 1500.
On dit qu'elle n'était pas munie de ses authentiques, mais que de nombreux miracles, produits à son occasion, suffirent pour les remplacer. Elle est dans tous les cas l'objet d'une grande vénération & sort processionnellement dans les circonstances graves, lors des tempêtes, &c. Elle est exposée aux fêtes de Noël, Pâques, la Pentecôte & l'Épiphanie. Le développement de la tige & des deux branches est de 290 mm, la largeur est de 16 & 17mmson épaisseur 5 mm & son volume de 23,925 mm.
Je dois ces renseignements à l'obligeance du révérend père Santoni, supérieur du grand séminaire d'Ajaccio (Pl. XIII).PLANCHE XIIIANGERS, ARLES, AVIGNON, BERNAY, BONIFACIO, LONGPONT,POITIERS, SAINT-FLORENT, SENS ET TROYES
Cette planche présente sur le premier plan deux reliques célèbres données par Charlemagne & saint Louis à la ville de Sens, qui avait alors une très-grande importance; sur le second plan, une relique considérable vénérée à Bonifacio; puis d'autres, provenant de Saint-Laud d'Angers, d'Avignon, de Longpont. La croix de Poitiers vient de l'empereur Justin, qui la donna à sainte Radegonde. Celle de Bernay, dans l'angle gauche, au bas de la planche, a cela de particulier qu'elle est notée comme considérable dans le livre de Calvin sur les reliques.
(Page 138.)
BORDEAUX. — Des reliques de la vraie croix existent à Bordeaux :
1° A l'église de Sainte-Croix, dans un reliquaire en argent en forme d'ostensoir. Une partie provient des bénédictines, l'autre de M. Berrouet, à qui elle avait été donnée par Mgr Gignoux, évêque de Beauvais. La traverse a 40 mm, le montant 35 mm, leur largeur est de 10 mm, & leur épaisseur de 5 mm; son volume égale 3,250 mm. Sa couleur est brun-roux.
2º Dans l'établissement des frères, une relique de la vraie croix de même couleur. La longueur du montant est de 5 mm, celle de la traverse est très-sensiblement la même, l'épaisseur d'environ 1 mm, ce qui produit un volume de 20 mm.
3º Chez M. l'abbé Dupuy, ancien curé de Sainte-Croix, une croix dont la traverse & le montant ont ensemble 75 mm sur 2 mm, & le volume peut être évalué à 150 mm.
4° Enfin à la chapelle des jésuites de Bordeaux (Pl. XII).PLANCHE XIIBORDEAUX, BOURGES, CHAMIREY, COMPIÈGNEBOURBON-L'ARCHAMBAULT, DIJON, LES JÉSUITES DE PARIS, LILLELYON, RIEL-LES-EAUX
Le morceau le plus considérable de cette planche est à Bourbon-l'Archambault. Comme pour d'autres grosses reliques, j'ai été obligé d'en réduire la longueur, qui est de 250 millimètres. Il est au second plan. On voit à ce même plan en diagonale les reliques de Dijon, & sur le devant celles de Bourges, Compiègne, Lille, Lyon, toutes très-importantes. Celles de Bordeaux, Chamirey, Riel-les-Eaux, & des Jésuites, rue des Postes & Vaugirard, occupent les espaces laissés libres par les autres.(Page 128.)
BOURBON-L'AARCHAMBAULT…
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LA CROIX EN FRANCE.[pages 128-129]
BOURBON-L'ARCHAMBAULT. — Saint Louis donna un fragment considérable à son fils aîné, Robert de France , qui fit bâtir une sainte-chapelle, dans laquelle il le plaça, ainsi qu'une épine. Les reliques étaient montrées au peuple tous les ans le jour de la Trinité, sur la dernière porte du château. Cette sainte-chapelle était d'une grande magnificence; elle fut incendiée par la foudre le 14 mai 1610. Le reliquaire était d'or & pesait 13 marcs, ses extrémités se terminaient par des fleurs de lis, il portait la date de 1395. Le montant du bois a 250mm de longueur, chacun des bras 70mm, la largeur est de 30mm, l'épaisseur de 2 à 3mm. Il est un peu rouge, poli sur la partie exposée aux regards, fruste en dessous. Son volume est de 29,250mm.
Sa Grandeur Mgr l'évêque de Moulins m'a fait l'honneur de me faire remettre ces notes par M. l'abbé de Hosier, curé de Bourbon, pour compléter ce qu'on en trouve dans le Voyage pittoresque dans le Bourbonnais (Pl XII).
BOURGES. — Il existait autrefois dans le trésor de l'archevêché de Bourges un clou, cinq épines & du bois de la croix. Sa Grandeur Mgr de la Tour d'Auvergne eut la bonté de me donner des croquis exacts & d'y ajouter des indications pour d'autres reliques. Il disait : « Notre pauvre trésor a perdu à la Révolution toutes ses richesses d'autrefois. Nous n'avons plus d'épines, ni de clou. Il ne nous reste plus qu'un morceau de la vraie croix, assez important, il est vrai, dont vous recevrez ces jours-ci une reproduction. » La longueur de la tige en deux parties est de 95mm, celle du croisillon 70 mm, largeur 15 mm, l'épaisseur 9mm & le volume 22,275mm (Pl. XII).
CHALINARGUES. — On voit dans l'église de Chalinargues, diocèse de Saint-Flour, une parcelle de la vraie croix, ayant à peu près la grosseur du petit doigt. — Elle est de couleur brun foncé, & le grain du bois paraît être celui du cèdre. Elle vient du trésor de la basilique de Saint-Denis (1). Volume évalué, 1,000 mm.
CHALONS. — Église cathédrale de Saint-Vincent. — Parcelle considérable de la vraie croix.
Église Saint-Pierre. — Parcelle. Le tout évalué 2,000 mm.
CHAMIREY. — Paroisse de Touches, diocèse d'Autun. — Mgr Bouange, vicaire général à Autun, m'indique une parcelle considérable de la vraie croix, à Chamirey, paroisse de Touches, dans la chapelle de M. Brunet, qui m'a donné les renseignements suivants :
« Il est de tradition dans ma famille que la relique que nous possédons, & une autre de moindre dimension qui nous a été volée en 1842, provenaient d'un de mes oncles qui était abbé de Clairvaux, au moment de la fermeture de ce monastère. Le dernier supérieur aurait fait cadeau de cette relique à mon oncle en lui disant qu'elle était dans la maison depuis saint Bernard, qui l'avait reçue lui-même du pape Eugène, lors du voyage qu'il fit à Rome. Cette relique est restée dans ma famille depuis ce temps... La couleur du bois est celle de l'olivier & du chêne. Mgr Bouange en a enlevé quelques fragments. » — La tige a 38 mm, les deux bras ont ensemble 18 mm, la largeur du bois est de 4 mm ½, & son épaisseur de 2 mm ½, ce qui produit un volume de 605 mm (Pl. XII).
CHATILLON.…PLANCHE XIIBORDEAUX, BOURGES, CHAMIREY, COMPIÈGNEBOURBON-L'ARCHAMBAULT, DIJON, LES JÉSUITES DE PARIS, LILLELYON, RIEL-LES-EAUX
Le morceau le plus considérable de cette planche est à Bourbon-l'Archambault. Comme pour d'autres grosses reliques, j'ai été obligé d'en réduire la longueur, qui est de 250 millimètres. Il est au second plan. On voit à ce même plan en diagonale les reliques de Dijon, & sur le devant celles de Bourges, Compiègne, Lille, Lyon, toutes très-importantes. Celles de Bordeaux, Chamirey, Riel-les-Eaux, & des Jésuites, rue des Postes & Vaugirard, occupent les espaces laissés libres par les autres.(Page 128.)
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(1) L'abbé Lamoureux, curé de Chalinargues, Cantal. Pièces Justificatives.
Dernière édition par Louis le Sam 28 Nov 2020, 8:19 am, édité 1 fois (Raison : Orthographe.)
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LA CROIX EN FRANCE.[pages 129-130]
CHATILLON. — Dom Morin signale à Châtillon-sur-Loing une parcelle de la vraie croix.
CHEFFES. près Angers. — Une inscription de 1167 placée dans l'église de Cheffes indique qu'elle en possédait (1).
CHELLES. — D'après un manuscrit du grand séminaire de Meaux, il y avait à Chelles un fragment du bois sacré (2).
COMPIÈGNE. — Mgr Gignoux, évêque de Beauvais, à qui j'avais pris la liberté de m'adresser pour avoir des renseignements sur le saint Suaire de Compiègne m'écrivit immédiatement en me mettant en rapport avec M. l'abbé Bourgeois, archiprêtre de cette ville.
Parmi les pièces dont il a bien voulu m'envoyer des extraits, je lis :
« Article 1er de l'inventaire : 1° Une belle croix toute d'or, dans laquelle il y a une partie assez notable de la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en forme de croix. C'est un présent de Charles Second, surnommé le Chauve, fondateur de cette abbaye, lequel en avait hérité de son grand-père Charlemagne, lequel le portait ordinairement sur soi, allant à la guerre. »
M. l'abbé Bourgeois ajoute :
« Nous ne possédons plus cette précieuse relique , mais nous en avons une peut-être plus remarquable encore, donnée par Philippe le Bel au couvent de Royal-Lieu, qu'il avait fondé. Elle était l'objet d'une vénération toute particulière. Tous les ans on l'apportait solennellement en ville le vendredi saint pour la présenter aux infirmes, aux malades, aux prisonniers, aux religieuses cloîtrées. Trois notables étaient consignés comme otages dans l'abbaye, & on ne les relâchait que lorsque la croix était rapportée.
« J'ai suivi toutes les péripéties de cette précieuse relique dans le cours de la Révolution, & il résulte des monuments & témoignages qu'elle est identiquement la même que celle de l'abbaye. Objet d'une grande vénération dans la paroisse, on la donne à baiser aux fidèles, aux fêtes qui rappellent la Passion, & on la porte processionnellement comme par le passé.
« La hauteur du montant est de 90 mm, la longueur de la traverse 8o, mm, la largeur du bois 12 mm, son épaisseur, environ 1 mm; son volume 1,896 mm.
« La croix est attachée sur un carton au moyen d'un fil d'or (1) (Pl. XII). »
CONQUES.…
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(1) Barbier de Montault, Rapport sur la vraie croix découverte à Saint-Florent en 1858. — Extrait de la Revue de l'Anjou & du Maine, t. IV.
(2) M. l'abbé Denis, chanoine de Meaux; manuscrit du grand séminaire.
(1) Pièces justificatives. Compiègne.PLANCHE XIIBORDEAUX, BOURGES, CHAMIREY, COMPIÈGNEBOURBON-L'ARCHAMBAULT, DIJON, LES JÉSUITES DE PARIS, LILLELYON, RIEL-LES-EAUX
Le morceau le plus considérable de cette planche est à Bourbon-l'Archambault. Comme pour d'autres grosses reliques, j'ai été obligé d'en réduire la longueur, qui est de 250 millimètres. Il est au second plan. On voit à ce même plan en diagonale les reliques de Dijon, & sur le devant celles de Bourges, Compiègne, Lille, Lyon, toutes très-importantes. Celles de Bordeaux, Chamirey, Riel-les-Eaux, & des Jésuites, rue des Postes & Vaugirard, occupent les espaces laissés libres par les autres.(Page 128.)
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LA CROIX EN FRANCE.[pages 130-131]
CONQUES. — Le vénérable Bégon devenait abbé à Conques lorsque Pascal II fut nommé pape. Ils moururent la même année & concoururent tous deux à la restauration du monastère. Pascal envoya des reliques à son ami, &, entre autres, un morceau de la vraie croix, pour lequel Bégon fit faire un reliquaire arrivé jusqu'à nous, après bien des mutilations (2).
La parcelle, placée dans le haut de la croix, a environ 36mmde développement sur 3 mm de largeur. Le volume est évalué à 108 mm.
DIJON. — Dijon possède deux reliques de la vraie croix. La première, à la cathédrale, provient de la chapelle portative des ducs de Bourgogne. Les fragments sont au nombre de quatre, d'une longueur développée de 153 mm sur 10 mm de largeur & 2 à 3 mm d'épaisseur, produisant un volume de 3,825 mm. La couleur est d'un brun foncé tirant sur le noir.
La deuxième relique, beaucoup plus importante, est à l'évêché ; elle faisait partie de la croix de saint Louis qui existait à la Sainte-Chapelle. Lorsque le reliquaire fut porté à la Monnaie, un député à la Convention, Jean de Bry, chargé de constater un vol considérable qui fut fait à cette époque, prit un morceau de bois qui n'avait aucune valeur pour la Monnaie, & le donna à un savant médecin de ses amis nommé Bourdois. La relique passa par héritage à un domestique du médecin nommé Philippe Genty, natif de Riel, puis à la nièce de ce dernier, Thérèse Tinturier, enfin à M. le curé de Riel, qui en fit hommage à la cathédrale de Dijon. La relique a été coupée en deux sur son épaisseur. La longueur totale des deux morceaux avant leur séparation était de 156 mm , la largeur varie de 6 mm à 25mm; la plus grande épaisseur est de 10mm. Son volume est de 28,850 mm. M. l'abbé Pillot, vicaire général de Dijon, à qui je dois ces renseignements, ajoute que la paroisse a obtenu de l'évêché une parcelle d'un volume de 326 mm, & lui-même une de 90 mm, ce qui porte le volume de l'ensemble des reliques de Dijon à 33,091mm (1) (Pl. XII).
Mme la comtesse de Berbis possédait une relique importante de la vraie croix, que son mari tenait de son oncle le chanoine de Berbis, lequel l'avait reçue d'un carme qui l'avait sauvée de son couvent, à Dijon, pendant la Révolution.
Le verre qui recouvrait sa relique s'étant cassé, elle désira la faire authentiquer ; alors l'évêque de Dijon, Mgr Rivet, en prit une partie & lui rendit le reste dans un beau reliquaire en vermeil.
FONTAINEBLEAU.…PLANCHE XIIBORDEAUX, BOURGES, CHAMIREY, COMPIÈGNEBOURBON-L'ARCHAMBAULT, DIJON, LES JÉSUITES DE PARIS, LILLELYON, RIEL-LES-EAUX
Le morceau le plus considérable de cette planche est à Bourbon-l'Archambault. Comme pour d'autres grosses reliques, j'ai été obligé d'en réduire la longueur, qui est de 250 millimètres. Il est au second plan. On voit à ce même plan en diagonale les reliques de Dijon, & sur le devant celles de Bourges, Compiègne, Lille, Lyon, toutes très-importantes. Celles de Bordeaux, Chamirey, Riel-les-Eaux, & des Jésuites, rue des Postes & Vaugirard, occupent les espaces laissés libres par les autres.(Page 128.)
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(2) Didron, Annales archéologiques.
(1) Voir aux pièces justificatives, Dijon, les renseignements donnés par M. l'abbé Pillot, vicaire général de Mgr l'évêque de Dijon, & par M. l'abbé Bergerot, curé de Riel.Nota Bene a écrit: Les pièces justificatives existantes, concernant les villes, seront fournies sur demande. Bien à vous.
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Re: MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C.
LA CROIX EN FRANCE.[page 131-132]
FONTAINEBLEAU. — D. Morin indique une relique de la croix dans l'église royale de Fontainebleau (2).
GRAMONT.—A l'abbaye de Gramont, en Limousin, on vénérait un phylactère semblable à celui de Cortone & renfermant du bois de la vraie croix; il avait appartenu à la famille Ducas. Alexis Ducas descendait de l'impératrice Irène, épouse de l'empereur Alexis Comnène, & mère de son aïeule. Il vivait vers l'année 1166. La relique fut donnée par Almaric, roi de Jérusalem, à Guillaume VI, prieur de Gramont, en 1174 (3).
Il est regrettable que Ducange ni les autres auteurs ne donnent jamais exactement les dimensions des reliques dont ils s'occupent. Le phylactère d'Amiens cubait 4,500 mm, celui de l'impératrice Marie 22,000 mm, d'autres, comme celui de Donawert, ont plus de 100,000 mm. Le phylactère d'Amiens devait être de la grandeur la plus commune. J'en attribuerai les mesures à celui de Gramont, soit 5,000mm.
JAUCOURT. (Aube). — L'église paroissiale de Jaucourt possède, dans un reliquaire du XIVe siècle, un fragment de la vraie croix qui peut être évalué à 3,500 mm
LAGNY. — Dom de Changy en indique à Lagny (1).
LANGRES. — La cathédrale de Langres, comme la plupart des autres cathédrales, n'a qu'une petite parcelle du bois de la croix.
LAON. — En 1112 on vénérait à la cathédrale de Laon, dans une châsse qui contenait d'autres reliques de la Passion, une parcelle de la vraie croix qui n'y existe plus (2), et une petite portion de l'abbaye de Saint-Vincent, à Laon (3).
LIBOURNE. —On avait à Libourne, diocèse de Bordeaux, un morceau considérable de la vraie croix provenant du pillage du trésor de Saint-Denis, où Louis XVI l'avait fait porter, la croyant là plus en sûreté qu'à la Sainte-Chapelle.
Elle passa des mains du conventionnel Villard à celles de l'abbé Picard, puis de M. Beyloc, archidiacre d'Aix, qui n'en reçut que la moitié, & la légua en mourant à l'église de Saint-Jean.
La longueur développée de la tige & de la traverse est de 100 mm, la largeur est approximativement de 10 mm & son épaisseur de 3mm, ce qui produit un volume de 3,000 mm (4).
LILLE.…
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(2) Histoire générale du Gastinais, D. Morin, p. 520.
(3) Ducange, cité par Venuti, De cruce Cortoniensi, p. 24.
(1) L'abbé Denis, Histoire inédite de l'abbaye de Lagny, par D. de Changy, au grand séminaire de Meaux.
(2) M. l'abbé Bourgeois, vicaire général, archiprêtre de Compiègne. Pièces justificatives.
(3) Histoire de l'abbaye, par Robert Wiard, 1755, p. 389.
(4) Je dois ces renseignements à l'obligeante intervention de M. l'abbé Chabannes, curé de Libourne, & de M. l'abbé de Salomon, professeur, à Bazas.Nota Bene a écrit: Les pièces justificatives existantes, concernant les villes, seront fournies sur demande. Bien à vous.
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LA CROIX EN FRANCE.[pages 132-133]
LILLE. — S. G. Mgr l'archevêque de Cambrai a eu la bonté de m'envoyer sur une insigne relique de Lille les renseignements dont j'extrais ce qu'on va lire. Le premier document est un acte de Mgr Belmas, archevêque de Cambrai, de 1838, constatant la translation de cette relique dans un nouveau reliquaire, & reconnue par des témoins dignes de foi, comme ayant été exposée autrefois dans l'église de Saint-Pierre, & appartenant à celle de Saint-Étienne.
Le second document est la copie des leçons du deuxième nocturne de matines, en la fête de l'Oblation de la sainte croix, qui se célébrait, avant la Révolution française, le 16 juillet de chaque année, dans l'ancienne collégiale de Saint-Pierre, à Lille. On y voit que Walter de Courtrai, chancelier de l'empereur Baudouin, obtint, lors du pillage de Constantinople, une partie assez grande du bois de la vraie croix, qu'il offrit au chapitre de cette importante église.
La relique fut placée dans un riche reliquaire orné de perles & de pierres précieuses, & dans une chapelle fondée à cette intention par le chanoine Lebatteur.
Le troisième document est la description de la relique, c'est une double croix ; « l'arbre ou le tronc est d'une seule pièce, les bras sont rapportés ; les arêtes, peu régulières, paraissent usées par un frottement prolongé.
« A première vue & à distance le bois ressemble assez à du chêne vieux qui n'aurait pas été verni. En l'examinant de plus près, on le prendrait facilement, sauf une teinte plus sombre & une certaine dureté de ton, pour du sapin vieux. Ce qui lui donne cette dernière apparence, ce sont surtout sept ou huit veines parallèles, d'un brun-rouge très-foncé, qui vont presque régulièrement dans le sens du bois ; ces veines pénètrent toute la profondeur du bois.
« Il n'est pas du tout improbable que le tronc ait été un peu raccourci par une section faite au pied ; ce qui tend à le faire supposer, c'est qu'en cet endroit, toutes les arêtes sont très-irrégulières & paraissent taillées au couteau. »
La longueur de la tige est de 187 mm . Sa largeur dans le bas est de 10 mm & dans le haut de 7 mm ½. La longueur des quatre parcelles formant les deux bras est ensemble de 106 mm sur 6 mm ½ de largeur. — Le tout a 6 mm ½ d'épaisseur, produisant un volume de 15,112 mm (Pl. XII).PLANCHE XIIBORDEAUX, BOURGES, CHAMIREY, COMPIÈGNEBOURBON-L'ARCHAMBAULT, DIJON, LES JÉSUITES DE PARIS, LILLELYON, RIEL-LES-EAUX
Le morceau le plus considérable de cette planche est à Bourbon-l'Archambault. Comme pour d'autres grosses reliques, j'ai été obligé d'en réduire la longueur, qui est de 250 millimètres. Il est au second plan. On voit à ce même plan en diagonale les reliques de Dijon, & sur le devant celles de Bourges, Compiègne, Lille, Lyon, toutes très-importantes. Celles de Bordeaux, Chamirey, Riel-les-Eaux, & des Jésuites, rue des Postes & Vaugirard, occupent les espaces laissés libres par les autres.(Page 128.)
LONGPONT.…
Dernière édition par Louis le Sam 28 Nov 2020, 8:26 am, édité 1 fois (Raison : Orthographe.)
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LA CROIX EN FRANCE.[pages 133-134]
LONGPONT. —Il existe à Longpont, près de Montlhéry, diocèse de Versailles, un dépôt de reliques fort authentiques, provenant d'un ancien & célèbre couvent de bernardins, & se composant principalement d'une épine & de quatre parcelles de la vraie croix.
La première portion de la vraie croix a 60 mm de long, la traverse 40 mm , la largeur 10 mm. Elle est incrustée dans une croix d'argent qu'elle remplit & dans une custode de vermeil ornée de grenats & scellée du sceau de l'évêché de Versailles.
La seconde a 25 mm de hauteur sur 5 de largeur.
Ces reliques sont de la couleur de la croix Palatine de Paris.
La troisième a été tirée en 1835 de la croix donnée par saint Louis à Sens ; elle a 22 mm de long, 3 mm de large. Le bois paraît plus rougeâtre.
La quatrième, venant du prieuré de Saint-Nicolas, d'Acy, a environ 15 mm de long sur 3 mm de large. En supposant à toutes ces reliques une épaisseur moyenne de 1 mm, on trouve pour leur ensemble un volume de 1,136 mm (1).
LORRIS. — A Lorris, en Gatinais, D. Morin parle de deux éclats du saint bois (1).
LYON. — Le 21 septembre 1866 S. Exe. Mgr le cardinal de Bonald m'écrivait : « Nous possédons à la métropole plusieurs parcelles assez considérables de la vraie croix. Elles nous viennent de plusieurs papes. Je les ai réunies dans un même reliquaire qui, quoique moderne, offre assez d'intérêt. »
J'ai eu la bonne fortune, en passant à Lyon quelques mois après, de voir ces insignes reliques avec M. le chanoine Chapot, grand sacristain, gardien du trésor, dont la bienveillance extrême m'a donné tous les renseignements nécessaires pour justifier leur authenticité.
Les fragments du bois sacré, de diverses provenances, ont été réunis dans une seule croix patriarcale. Un d'eux a été donné au chapitre par Ponce de Chaponay au XIIIesiècle ;
Le second, provenant de l'abbaye de Saint-Denis, par Mgr de Pins, en 1809;
Le troisième par le cardinal Fesch, en 1804;
Le quatrième a appartenu aux princesses Victoire & Clotilde, filles de Louis XV. Elles s'étaient réfugiées à Bologne, où elles moururent. M. l'abbé Courbon, leur aumônier, rentré en France & devenu vicaire général, rapporta cette insigne relique qui, à sa mort en 1824, devint la propriété de la cathédrale;
Le cinquième faisait partie du trésor de l'église de Saint-Chamond ;
Le sixième & dernier a appartenu au cardinal Fleury & a été donné à la cathédrale de Lyon en 1844; la tige, d'une couleur foncée, a des veines transparentes , les traverses sont en bois clair.
Le développement de la tige & du bras est de 212 mm sur 8 mm & 1 mm d'épaisseur, ce qui produit en tout un volume de 1,696mm(2) (Pl. XII).
MACON. — Église de la Visitation. — Parcelle considérable ayant appartenu autrefois à l'abbaye de Cluny, qui parait l'avoir reçue du pape Clément VI, résidant à Avignon, lequel l'avait tirée du trésor d'une des églises de cette ville (3). Je l'évalue à 2,000 mm.
MARSEILLE.…PLANCHE XIIBORDEAUX, BOURGES, CHAMIREY, COMPIÈGNEBOURBON-L'ARCHAMBAULT, DIJON, LES JÉSUITES DE PARIS, LILLELYON, RIEL-LES-EAUX
Le morceau le plus considérable de cette planche est à Bourbon-l'Archambault. Comme pour d'autres grosses reliques, j'ai été obligé d'en réduire la longueur, qui est de 250 millimètres. Il est au second plan. On voit à ce même plan en diagonale les reliques de Dijon, & sur le devant celles de Bourges, Compiègne, Lille, Lyon, toutes très-importantes. Celles de Bordeaux, Chamirey, Riel-les-Eaux, & des Jésuites, rue des Postes & Vaugirard, occupent les espaces laissés libres par les autres.(Page 128.)
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(1) Renseignements donnés par M. l'abbé Artaut, curé de Longpont.
(1) Histoire générale du pays de Gatinais, 1630, p. 160.
(2) Voir piëces justificatives de Lyon.
(3) Voir aux pièces justificatives d'Autun. Mgr Bouange.
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LA CROIX EN FRANCE.[pages 134-135]
MARSEILLE. — On dit qu'il y avait une relique insigne de la vraie croix dans l'église de Saint-Victor, à Marseille; cette supposition vient probablement de ce qu'avant la Révolution cette église possédait la croix de saint André, apôtre, dont une petite portion seulement lui est revenue depuis peu. Il n'y reste qu'une parcelle très-minime de la vraie croix, comme dans toutes les églises un peu importantes (Mgr Jeancart). On ne doit pas, d'après cela, l'évaluer à plus de 150 mm
NEVERS. — Un triptyque byzantin du XIVesiècle, appartenant à Mgr Dufètre, évêque de Nevers, renferme un morceau de la vraie croix dont la tige peut avoir 26 mm, la traverse 18 mm, la largeur 4 mm.
Le volume est de 176 mm .
POITIERS. — Sainte Radegonde demanda des reliques de la vraie croix à Justin II, successeur de Justinien sur le trône de Constantinople. Cet empereur lui en envoya un morceau dans un riche reliquaire orné de pierreries. Depuis ce temps son monastère prit à Poitiers le nom de Sainte-Croix. La translation de l'insigne relique donna lieu à la belle hymne : Vexilla regis, que le poëte Fortunat composa à cette occasion. Saint Grégoire de Tours hésita à recevoir le fragment de la vraie croix du monastère de Poitiers, malgré la caution de saint Hilaire & les affirmations de sainte Radegonde. Il lui fallut de nombreuses épreuves & de plus nombreux miracles pour qu'il consentît à croire. « C'était, dit-il, à cause de la folie de mon esprit naturellement rebelle & stupide que je ne m'étais jamais senti excité à croire ces choses jusqu'à ce qu'elles m'eussent été démontrées (1). »
La croix est à deux traverses. Sa tige a 69 mm de long, les deux traverses ensemble 36 mm ; la largeur du saint bois est de 4 ,mm. L'épaisseur est toujours fort difficile à apprécier ; les reliques étaient plus épaisses dans l'origine par rapport à leur largeur. — D'après cela, son volume serait de 870 mm (Pl. XII).
PONTIGNY. —La maison des missionnaires de Pontigny a une partie notable de la vraie croix qui lui vient de la famille Gille. Elle faisait partie d'un morceau plus considérable dont une partie est restée la propriété de cette famille, & le reste a été remis à M. le curé de Molay ; on peut évaluer le volume de l'ensemble de ce morceau à 12,000 mm. On dit, mais sans preuves authentiques, qu'il a été trouvé à Rome dans le pillage d'un couvent (2).
RIEL-LES-EAUX…________________________________________________________PLANCHE XIIBORDEAUX, BOURGES, CHAMIREY, COMPIÈGNEBOURBON-L'ARCHAMBAULT, DIJON, LES JÉSUITES DE PARIS, LILLELYON, RIEL-LES-EAUX
Le morceau le plus considérable de cette planche est à Bourbon-l'Archambault. Comme pour d'autres grosses reliques, j'ai été obligé d'en réduire la longueur, qui est de 250 millimètres. Il est au second plan. On voit à ce même plan en diagonale les reliques de Dijon, & sur le devant celles de Bourges, Compiègne, Lille, Lyon, toutes très-importantes. Celles de Bordeaux, Chamirey, Riel-les-Eaux, & des Jésuites, rue des Postes & Vaugirard, occupent les espaces laissés libres par les autres.(Page 128.)
(1) Gretser, Gloire des martyrs, De cruce, liv. I, ch. V.
(2) Voir pièces justificatives.
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LA CROIX EN FRANCE.[pages 135-136]
RIEL-LES-EAUX. — M. l'abbé Bergerot, curé de Riel, qui a fait hommage à la cathédrale de Dijon de sa plus insigne relique, m'a appris que l'église paroissiale possède un fragment de la vraie croix en forme de croix dont la tige a 3 mm sur 3 mm & 2 mm, & la traverse 29 mm sur 2 mm & 2 mm, ayant par conséquent un volume de 326 mm. couleur est brun-fauve-marron.
Il en possède lui-même un morceau que lui donna Mgr l’évêque de Dijon, & dont le montant a 14 mm, la traverse 1mm ½, de mêmes largeur & épaisseur que celui de la paroisse, produisant un volume de 345 mm (1).
ROYAUMONT. — Saint Louis donna à la célèbre abbaye de Royaumont « deux fragments de la croix de Jésus-Christ & de la couronne, pour remplir deux croix d'argent, dont une partie a été transportée dans une croix de cuivre, & depuis dix ans dans une d'argent que les religieux ont achetée (2). » On ignore ce qu'ils sont devenus.
SAINT-DIÉ. — La cathédrale de Saint-Dié possède un morceau de la vraie croix qui existait avant la Révolution dans la Sainte-Chapelle du Palais à Paris ; elle fut recueillie par une personne digne de foi, lors de la spoliation de cette antique chapelle, & confiée à Mgr de Beaulieu, ancien chanoine régulier de Sainte-Geneviève, & depuis évêque de Soissons. Mgr de Beaulieu donna la relique, en 1820, à son ami M. Siret, curé de Saint-Séverin. En 1828, Son authenticité ayant été reconnue par Mgr l'archevêque de Paris, une portion en a été extraite pour Mgr Jacquemin, évêque de Saint-Dié, incluse dans un médaillon semblable à celui de la croix de Saint-Sévérin, & l'un & l'autre médaillon scellés du sceau de l'archevêque.
Le développement de la tige & des bras de la relique de Saint-Dié est de 33 mm, la largeur 3 mm, l'épaisseur 1 mm, ce qui produit un volume de 99 mm.
Sa couleur brune la fait ressembler à du vieux palissandre, son fil est sinueux, & sa dentité moyenne.
M, le chanoine Balland, secrétaire de Monseigneur, en me donnant ces renseignements, voulait bien y ajouter : « Notre diocèse n'est malheureusement pas riche en reliques de la Passion de Notre-Seigneur. Un certain nombre de paroisses & de particuliers possèdent des parcelles microscopiques du bois de la vraie croix : la plus considérable est échue à notre cathédrale. Si les autres parcelles répandues dans le diocèse étaient réunies, elles ne formeraient peut-être pas le volume de celle-ci. »
SAINT-FLORENT...
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(1) Voir aux pièces justificatives : Dijon.
(2) Gaignières. Note sur les reliques de Royaumont. Préface du manuscrit n° 5472. Biblioth. imp., p. 3.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C.
LA CROIX EN FRANCE.[pages 137-138]
SAINT-FLORENT. — A l'église de Saint-Florent-lès-Saumur, dans le diocèse d'Angers, on voit un morceau notable de la vraie croix évalué à 400 mm, de couleur claire, ayant toutes les apparences d'un bois de conifère. Cette relique fut visitée en 1858 par M. le chanoine Barbier de Montault, délégué par Mgrl'évêque d'Angers, qui en reconnut l'authenticité. Pendant les guerres de religion elle dut sa préservation à un membre de la famille Lebœuf, qui la restitua en 1693 à l'abbaye de Saint Florent.
SAINT-QUENTIN. — Ducange parle d'un phylactère conservé au couvent du mont Saint-Quentin en Picardie. On dit qu'il a été donné par l'évêque Nevelon au retour d'un pèlerinage à Constantinople. C'était un ouvrage grec semblable au phylactère de Cortone (1) dont j'évalue le volume à 5,000 mm.
SENS. — La métropole de Sens possède un des trésors les plus riches en reliques de la Passion. Charlemagne l'affectionnait particulièrement; saint Louis fit bénir dans cette ville son union avec Marguerite de Provence & y vint recevoir la couronne d'épines. On y voit deux morceaux importants de la vraie croix donnés, l'un par Charlemagne à son cousin Magnus, archevêque de Sens, l'autre par saint Louis.
La croix de Charlemagne est la plus grande, elle est à deux traverses; sa hauteur est de 330mm,la longueur de la petite traverse a 85 mm ; celle de la grande 220 mm ; la largeur du bois est de 14 mm, & l'épaisseur de 7 à 8 mm ; son volume, 63,735 mm . A 35mmde l'axe, il existe sur le bras droit d'en bas un trou rond d'environ 5 mm de diamètre, rempli de cire.
La croix de saint Louis n'a qu'une traverse , assemblée à mi-bois avec le montant. Les deux extrémités du bras gauche & de la tête sont arrondies comme avec un canif. L'extrémité du bras droit est arrondie seulement dans l'angle supérieur. Le dessus, ou face de la croix, est uni, mais le dessous paraît inégal; l'épaisseur varie de 2 à 3mm. Sa hauteur totale est de 155 mm, la largeur du montant est de 10 mm, la longueur de la traverse est de 96mm, la largeur de 9mm. Elle cube 5,810 mm.
« Le bois des deux reliques est d'essence identiquement semblable. La couleur est celle du cèdre, mais tellement vieilli qu'il ne ressemble à aucun autre bois auquel on puisse le comparer...
«... Depuis quelques années on ne peut les montrer qu'en présence d'un prêtre qui place les vraies croix entre deux cierges allumés, & qui est obligé à rester présent pendant tout le temps qu'on les voit. »
Le volume total de ces deux reliques est de 69,547 mm .
Les dimensions & les renseignements m'ont été donnés par M. Lefort, architecte de la cathédrale, que S. G. Mgr l'archevêque de Sens en avait chargé.
TROYES.…
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(1) Venuti, 1791, De cruce Cortoniensi, p. 24.
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