(P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
GAND. — DOCUMENTS ADRESSÉS À L’AUTEUR PAR S.G. Mgr L'ÉVÊQUE DE GAND.Nota Bene de Louis : De tous ces 19 documents envoyés par l’Évêque de Gand un seul est rédigé en français, ainsi qu’une lettre de M. Jean Béthune à Gand adressée à M. Rohault de Fleury. Les documents latins seront édités sur demande. Bien à vous.VII. — Quatuor litteræ ex idiomate anglicano in gallicum translatæ.
« Très-respectable cher ami (on ne cite que les passages qui ont rapport à la sainte croix)... si vous entendez quelque chose du paquet de papier sur lequel j'ai imprimé un chiffre pour le distinguer des autres paquets, il est attaché par une corde, il contient le morceau de bois précieux qui doit être donné à M. Collekerke. La plus grande partie doit être donnée au temps convenu, à Norwics...
« Le 28 juillet (ancien style). EDWARD LUTHER. »(A monsieur William Campion.)Rde IN CHRISTO PATER. P. C.Leody, 27 avril 1671.
« Si l'occasion s'était présentée plus tôt, je vous aurais prié de recevoir mes très-humbles & sincères remercîments pour le grand trésor dont vous avez bien voulu me favoriser en m'envoyant un si grand morceau de la sainte croix. Indépendamment du témoignage du P. Luther, j'ai de grandes raisons de croire que c'est une partie de la sainte croix, puisque je la reçus en allant voir les reliques à Saint-Lambert, où il y a une croix faite du bois de la sainte croix à peu près de la grandeur & de la largeur de ce papier; elle me fut montrée par un qui a été chanoine de Saint-Lambert quand il fut pope de cette église. Je l'ai eue quelque temps en main & l'ai bien examinée & je n'ai pu y trouver aucune différence ni dans la veine du bois, ni dans la couleur, excepté qu'elle était un peu plus foncée ayant été plus exposée à l'air. — Votre très-obligé, &c., en Jésus-Christ.« H. CLARE ».REVdo IN CHRISTO PATRI P. RICHARDO STRANGE,
RECTORI COLLEGII ANGLICANI SOC. JESU, GANDAVI.Twickenham, 13 septembre 71.
« Cher & respectable ami,
« L'objet de ces lettres est... M. Keyns à Londres m'a dit quelque chose du bois qui se trouvait dans la Tour, & pense qu'il n'en reste plus; je doute qu'il le sache de la même source que vous; mais quand l'occasion se présentera, je prendrai de plus amples informations...
« Votre très-humble serviteur,FRANC. NELSON.
« Quand j'avais écrit ceci, M. Arundell & M. Maison, causant ensemble du bois de la sainte croix, m'assurèrent tous deux qu'il y en avait un pareil d'un grande dimension dans la Tour du temps de la reine Anne, qu'à présent il n'y est plus. La reine mère défunte en avait une partie avec elle quand elle allait en mer; elle la jeta dans l'eau, pour apaiser la tempête. Ils ne savent où se trouve le reste, probablement en Angleterre, divisé en parcelles.
« A mon respectable ami Strange, à Gand. »A MON RESPECTABLE AMI M. STRANGE, A GAND.1 h. 22 m. 72.
« Très-cher monsieur, j'ai reçu votre lettre du 29 janvier... Maintenant en réponse à votre demande touchant la sainte croix. Ce fut le bon M. Richard Jesser qui m'a dit que le morceau de la croix que la reine mère (1) jeta dans la mer quand elle alla en Hollande pour apaiser la grande tempête qui faillit la noyer, fut retrouvé & que les capucins l'avaient en dépôt, qu'il en avait un grand morceau qu'il mit dans une boîte d'or; quand il mourut, il la laissa à son fils M. Richard & à ses héritiers; il la remit à sa fille Mme Christine, qui, avant de l'envoyer à son frère, prit de ce morceau de croix autant qu'il en fallait pour faire une croix pour elle-même; à sa mort elle la céda à la personne qui lui succéda. Voilà tout ce que je sais. Qui la donna à la reine? Comme c'était un bijou de la couronne, je crois que ce fut son mari. Je souhaiterais, cher monsieur, vous en dire davantage, je ne sais à qui m'en informer; je me recommande de tout mon cœur à vos saintes prières, &c.
« Votre, &c. MARGUERITE DRÉLAND.»
M.JEAN BÉTHUNE, À GAND, à M. Rohault de Fleury.…
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(1) Probablement Henriette de France.
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M. JEAN BÉTHUNE, À GAND, à M. Rohault de Fleury.
« Monsieur, vous aurez reçu depuis quelques jours un paquet que j'ai fait expédier de Lille à votre adresse, contenant un dessin en grandeur réelle de la relique de la sainte croix & la copie des pièces ou documents que l'évêché possède au sujet de cette relique. — Cet envoi répond à la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser au mois d'août dernier.
« Mgr Bracy, notre évêque, a eu connaissance de votre lettre, &, appréciant bien haut la valeur de votre travail, il a bien voulu me donner la copie autographiée des documents historiques telle que je vous l'ai transmise ; Sa Grandeur m'a aussi accordé l'autorisation de faire le dessin de la relique. Ce dessin vous dira mieux que ne pourrait le faire une description, la dimension & la forme du trésor dont il s'agit. La bourse dans laquelle la relique a été conservée pendant longtemps est maintenant remplacée par un reliquaire en métal doré & enfermée dans un cylindre de cristal. On a gravé sur le pied les armoiries d'un évêque de Tuam, en Irlande, & de trois évêques de Gand, qui ont attaché leur sceau à la relique. Vous en aurez, j'espère, trouvé le dessin dans le paquet.
« Le bois paraît fendillé, à la manière des bois résineux.— La pièce est presque carrée à la base, & va s'aplatissant vers le haut. On en a détaché une parcelle ayant toute la longueur de la pièce principale, mais mince de 2mm environ. Ce fragment sert pour l'office du vendredi saint à la cathédrale & pour les processions des Rogations.
« L'abbaye de Saint-Pierre, qui existait à Gand jusqu'au moment de la révolution de 1794, possédait aussi un beau reliquaire & deux reliques vénérées de la vraie croix. Ils appartiennent aujourd'hui à un particulier, parent d'un des derniers survivants d'entre les moines de l'abbaye (qui les leur a données avant de mourir). Le fragment a environ 5mm de large, 70mm de long & 5mm d'épaisseur.
« Un fragment ayant à peu près la même dimension existe dans un magnifique reliquaire de vermeil enrichi de pierreries à l'église de Sainte-Walburge, à Fumes.
« Un autre fragment appartient à l'église paroissiale de Walcourt (au diocèse de Tournai), dans un reliquaire magnifique du XIIIe siècle. Il n'a pas la moitié de la dimension des deux reliques dont je viens de vous parler,
« L'abbaye de Saint-Amand, à Tournai, en possédait un autre à peu près semblable en ce qui concerne les proportions; il appartient aujourd'hui, si je ne me trompe, au trésor de la cathédrale de Tournai.
« J'ignore si je vous ai dit le texte gravé sur le reliquaire de Gand : il est ainsi conçu : Pars stipitis crucis Domini nostri Jesu Christi.
« En ce qui concerne les reliques de la couronne d'épines, je vous dirai qu'il en existait une qui était l'objet d'une grande vénération à l'abbaye de Soleilmont, commune de Gily, près Charleroy; l'abbaye est supprimée depuis l'invasion française de 1794, & j'ignore ce que la relique est devenue.
« J'en connais une autre qui est aussi l'objet d'un pèlerinage…
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M. JEAN BÉTHUNE, À GAND , à M. Rohault de Fleury.SUITE
« J'en connais une autre qui est aussi l'objet d'un pèlerinage à l'église paroissiale d'un village des environs de Courtray nommé Wevelghem : il provient d'une abbaye qui y existait autrefois. Le petit ange qui tient la sainte épine est en vermeil & semble appartenir à l'art du XVe siècle. Vous en trouverez ci-joint une esquisse.
« Le couvent dit de la Potterie, à Bruges, en possède un autre dans un joli reliquaire du XVe siècle.
« Une autre relique du même objet précieux existe aussi à Gand, à l'église de Saint-Michel; elle est conservée dans une pièce de cristal de roche taillée en forme de croix, montée avec le plus grand soin dans un reliquaire pédicule en or, avec émaux & pierreries. Sous le pied on lit l'inscription suivante :
« L'église doit cette précieuse relique à M. Maximilien Macaire de Meuleunaere, grand vicaire du diocèse de Gand & doyen du chapitre de la cathédrale de Saint-Bavon. Quelques mots sur son origine seront lus avec intérêt. Les renseignements que nous avons recueillis sont extraits des archives de l'église.
« On sait que depuis l'an 326 plusieurs instruments de la Passion de Notre-Seigneur & notamment la couronne d'épines, découverte par sainte Hélène, furent portés à Constantinople. En 1239, saint Louis, roi de France, acquit la couronne d'épines des seigneurs chrétiens assiégés dans Constantinople, fit construire à Paris la Sainte-Chapelle, où la couronne du Sauveur devait être conservée avec d'autres reliques & confiée à la garde d'un chapitre.
« Le roi, ne voulant pas posséder seul un bien si précieux qui appartenait à toute la chrétienté, distribua plusieurs épines à des abbayes, à des églises & à d'autres institutions religieuses, & en gratifia parfois de hauts personnages, auxquels il voulait donner une marque toute spéciale de son amitié. La famille royale d'Écosse possédait une de ces épines. En 1587, lorsque l'infortunée Marie Stuart monta sur l'échafaud, elle remit la sainte épine que ses ancêtres lui avaient léguée au comte de Northumberland, qui la donna avant de mourir à sa fille Élisabeth ; celle-ci en fit présent à la compagnie de Jésus qui la plaça dans le précieux reliquaire où nous la voyons aujourd'hui. Plus tard, le R. P. Le Clerque, provincial des jésuites à Londres, fit parvenir ce trésor en Flandre pour y être conservé jusqu'à ce qu'on la réclame. On ignore à quelle époque la sainte relique arriva à Gand, mais on suppose que ce fut en 1763, après la suppression des jésuites dans la Flandre française. Le pape Clément XIV ayant prononcé par un bref du 21 juillet 1773 l'extinction de l'ordre, les jésuites anglais furent aussi expulsés de Gand; mais le Père recteur refusa de remettre la sainte relique aux délégués du gouvernement; il la confia à Govard-Gérard Van Eersel, seizième évêque de Gand, qui a pu la conserver en payant à l'État la valeur intrinsèque du reliquaire. Après la mort de ce prélat, arrivée le 24 mai 1778, l'épine de la couronne de Notre-Seigneur, qui avait appartenu à la maison royale d'Ecosse, devint la propriété du vicaire général Maximilien de Meuleunaere; & ce fut lui qui l'offrit en 1818 à l'église paroissiale de Saint-Michel.
«Voilà, monsieur, les renseignements que j'ai pu recueillir ici sur l'intéressant & édifiant objet de vos recherches. »
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(1) Kervyn de Volkaersbeke, Les églises de Gand. — Gand, 1858, t. II, p. 115.
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BESANÇON . — S. ÉM. LE CARDINAL MATHIEU , ARCHEVÊQUE DE BESANÇON .
« Je vous suis extrêmement reconnaissant des documents très-intéressants & très-précis que vous avez bien voulu me transmettre sur la croix & la couronne d’épines de Notre Seigneur. ..
« Je vous envoie quelques documents sur le saint suaire et sur les reliques de la vraie croix et de la sainte couronne d’épines de l’église de Besançon. J’y joins l’extrait latin de l’exposé que j’ai fait à Rome des affaires de notre saint suaire, afin d’obtenir l’office propre ce qui m’a été accordé. Vous remarquerez que, dans cet extrait, j’annonce les recherches commencées par moi pour retrouver le saint suaire comme en cours d’exécution. J’écrivais cela en 1862. Depuis, les recherches ont été achevées & n’ont rien amené. On a visité à fond plus de quatre mille cartons des archives de l’Empire pour tout le temps de la Révolution, & on n’a rien trouvé. J’ai voulu faire des recherches aux bibliothèques de la ville & de l’intérieur, & on m’a répondu qu’il n’y avait rien là. Seulement je pense que s’il y avait une bibliothèque au Corps législatif qui remontât au temps de la Convention, on pourrait peut-être trouver dans ce dépôt le saint suaire, puisqu’il ne fut rien décidé sur cette relique, lors du rapport fait à la Convention, & et qu’il serait possible qu’on l’eût laissé dans le dossier. Je vous serais reconnaissant de vous en informer & et de me dire le résultat de vos investigations (1)
« Je vous envoie quelques représentations antiques du saint suaire qui avaient beaucoup de cours ici avant la Révolution.
« Veuillez… »
Notices historiques sur le saint suaire que l'on vénérait à Besançon , & sur les reliques de la vraie croix & de la sainte couronne d’épines que possédait l’église de Besançon.
« Lorsque le corps adorable de Notre-Seigneur Jésus-Christ fut détaché de la croix, on l'enveloppa de plusieurs linges, & Joseph d'Arimathie l'ensevelit dans un linceul tout neuf, avant de le déposer dans le sépulcre. Le jour de la résurrection, quand saint Pierre se rendit au tombeau du Sauveur, il vit les linges à terre ; mais le suaire qui avait couvert la tête de Jésus était séparé des linceuls, & plié en un autre lieu (2).
« Suivant quelques-uns de nos historiens, cette précieuse relique fut apportée à Besançon dans le Ve siècle, lorsque l'empereur Théodore envoya le bras de saint Étienne à l'évêque Célidoine (1), mais cette opinion n'est appuyée d'aucune preuve , & a été rejetée par nos meilleurs critiques. Dunod pense que le saint suaire fut apporté d 'Orient à Besançon après la prise de Constantinople, en 1204. En effet, plusieurs seigneurs du comté de Bourgogne prirent part à cette expédition, & l'on sait qu'une des plus douces récompenses de leurs exploits était de pouvoir rapporter quelques reliques insignes dans leur pays, où elles étaient un monument perpétuel de leur piété & de leur courage. Othon de la Roche était un de ces guerriers illustres, & les princes croisés, pour récompenser sa valeur, lui laissèrent, disent les chroniques, une des plus belles reliques qui fût à Constantinople. Othon l'envoya à son père, Ponce de la Roche, seigneur de Saint-Hippolyte, qui la donna en 1206 à Amédée de Tramelay, archevêque de Besançon.
« Les chroniques anciennes ne disent pas ce qu'était cette relique précieuse...
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(1) On n 'a rien trouvé dans cette bibliothèque.
(2) Jean , XX, 5.
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BESANÇON .
Notices historiques sur le saint suaire que l'on vénérait à Besançon , & sur les reliques de la vraie croix & de la sainte couronne d’épines que possédait l’église de Besançon.SUITE
« Les chroniques anciennes ne disent pas ce qu'était cette relique précieuse. Mais Dunod pense que c’était un des suaires de Jésus-Christ, c’est-à-dire une de ces images sacrées et adorables du divin Rédempteur, qu’on révérait à Constantinople, où elles avaient été autrefois réunies dans une église par les soins de l’empereur Constantin. On les appelait (n.d.l.r. :acheiropoiètes) parce qu’on ne les croyait pas faites de main d’homme. Quoi qu’il en soit, c’est seulement depuis cette époque, c’est-à-dire depuis les premières années du XIIIe, que cette relique est mentionnées dans les monuments de cette province.
« Le saint suaire (2) de Besançon était composée de deux toiles cousues fort délicatement. Les auteurs qui l’ont vu & touché nous disent qu’il était fait de lin terrestre, commun & doux, comme celui d’Égypte, & ouvré comme le petit Venise, mais d’un ouvrage si ancien, qu’il était inconnu & usité depuis longtemps. Il avait 8 pieds de long & 4 de large. Et le corps de Jésus-Christ, dit Dunod, y était peint d’un jaune pâle, également imprimé des deux côtés, sans aucune différence sensible, ayant les deux mains croisées l’une sur l’autre de manière qu’on voyait distinctement les plaies de chaque main, ainsi que celle du côté. La tête du Christ portait la barbe et les cheveux longs; & l’empreinte du corps, depuis les talons au sommet de la tête, était en tout de 5 pieds géométriques & 9 pouces.
« Le saint suaire, enveloppé de satin cramoisi, était disposé dans un petit coffre de vermeil, orné de pierreries. Ce coffre, placé dans une cassette de bois garnie d’une étoffe précieuse, était fermé par cinq serrures différentes, dont les clefs étaient entre les mains de cinq chanoines (3). La toile du saint suaire, quoique extrêmement fine & plusieurs fois repliée, était parfaitement conservée & sans aucune déchirure.
« Cette précieuse relique…
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(1) Gollut. Mémoires, liv. I, c. XXVI.
(2) L’authenticité du saint suaire a été soutenue par J.- J. Chifflet, De linteis sepulchralibus; par Duchesne, qui a traduit l’ouvrage de Chifflet sous le titre de Hiérothomie de J.-C.; par Dunod, Histoire de l’église de Besançon, t. I, p. 401; par l’abbé F. d’Orival, Histoire de l’antiquité du saint suaire, restée manuscrite, & par plusieurs autres auteurs. Elle a contestée par Baillet, dom Calmet, & par l’abbé Bergier. Dont la dissertation a été imprimée à Besançon, en 1831, à la suite de son plan de théologie. Le chapitre métropolitain possédait de nombreux documents relatifs au saint suaire. Ils on été détruits pendant la Révolution. On en conserve encore l’inventaire aux archives du département du Doubs.
(3) Ou plutôt par trois serrures, dont les clefs étaient confiées à l’archevêque, au magistrat, & et au chapitre.
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Notices historiques sur le saint suaire que l'on vénérait à Besançon , & sur les reliques de la vraie croix & de la sainte couronne d’épines que possédait l’église de Besançon.SUITE
« Cette précieuse relique fut gardée fans la cathédrale de Saint-Étienne jusqu’au temps où, par ordre de Louis XIV, Vauban fit démolir l’église pour construire la citadelle. Alors le saint suaire fut solennellement rapporté à Saint-Jean, & déposé près de la tour du clocher, dans un cabinet voûté disposé pour recevoir ce vénérable dépôt (1674).
« En 1719, le chapitre s’aperçut que cette tour menaçait ruine, & et 25 février, après la messe canoniale, on retira la sainte relique du lieu où elle était gardée. Les chanoines étaient à peine sortis de l’église que la tour s’écroula avec un horrible fracas, & écrasa dans sa chute le portail & une partie de la voûte. Le vicaire général Hugon, qui se trouvait seul à l’église, fut transporté à plusieurs pas par la violence de la pression exercée sur l'air. Par une protection sensible de la Providence, personne ne périt dans cet accident, & la main de Dieu parut avoir veillé d'une manière toute particulière à la conservation du saint suaire. Grâce à la médiation du cardinal de Fleury, premier ministre de Louis XV, la munificence royale vint bientôt au secours du chapitre métropolitain, qui obtint les revenus de l'abbaye de Luxeuil, pendant neuf ans, pour rebâtir le clocher actuel de la cathédrale & la chapelle dédiée au saint suaire. Cette chapelle, placée à gauche de l'entrée principale & dont le style contraste avec le reste de l'édifice, est enrichie de marbres, de dorures & de tableaux précieux.
« Elle fut achevée en 1735, & le saint suaire y fut solennellement déposé pour être montré aux peuples, selon l'ancienne coutume, aux fêtes de Pâques & de l'Ascension (1). Il y resta jusqu'à la révolution française.
« En 1792, malgré la fureur des impies qui avaient en main la puissance, on fit encore à Besançon la procession de la Fête-Dieu (2) & le saint suaire fut montré au peuple le jour de Pâques. Mais bientôt les décrets de la Convention ne laissèrent plus aucune liberté au culte catholique. Les temples furent fermés ; les châsses précieuses, les statues d'or & d'argent, les croix, les vases sacrés furent enlevés des églises & envoyés à l'hôtel des Monnaies, pour être fondus. Quant au saint suaire, il ne suffisait pas aux jacobins de Besançon de s'en emparer, il fallait encore le calomnier. Ils prétendirent avoir trouvé aux archives du chapitre métropolitain, dans une liasse intitulée : papiers inutiles, une espèce de squelette en papier épais artistement découpé & destiné à peindre l'image du Sauveur. Cette découpure ou poncis fut aussitôt portée, avec le saint suaire, à la municipalité. Les montagnards rédigèrent un procès-verbal de reconnaissance, par lequel ils déclarèrent, dans le style grotesque & emphatique du temps, qu'en appliquant la découpure sur la sainte image elle lui était parfaitement conforme dans tous ses détails, & que c'était bien là « la planche au saint « suaire (3). »
« Ils firent grand bruit de cette découverte & demandèrent que le linge précieux fût livré aux flammes. Cette relique vénérable fut même portée, le 19 mars 1794, à une séance de la Société populaire, & montrée à la foule par le vice-président Rambours, au milieu des insultes prodiguées au culte catholique.
« Personne n'eut le courage d'élever la voix pour venger le chapitre de Besançon, dans ces jours où il suffisait de posséder quelques images du saint suaire pour être jeté en prison, en attendant l'échafaud (4). Les calomnies des montagnards ne rencontrèrent donc…
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(1) Voir les cérémonies de l'ostension, telles qu'elles se faisaient à Saint-Jean, dans le cérémonial mss. du chapitre, à l'archevêché de Besançon.
(2) La Vedette de Besançon, t. VI, p. 459.
(3) Procès-verbal de reconnaissance, &c.f in-4º de 12 pages, chez Briot. Registre des arrêtés du directoire du district, séance du 2 germinal, du 28 floréal, & du 9 prairial an II. — La Vedette de Besançon, du 9 germinal.
(4) On a trouvé chez de très-saintes filles une édition complète de la représentation du béni saint suaire.., Nos vertueuses ouvrières ont été mises dans un lieu où elles pourront vaquer sans trouble à l'oraison en attendant que l'accusateur public du tribunal révolutionnaire ait le loisir de leur faire deux doigs de cour. (La Vedette, prairial an II.)
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BESANÇON
Notices historiques sur le saint suaire que l'on vénérait à Besançon, & sur les reliques de la vraie croix & de la sainte couronne d’épines que possédait l’église de Besançon.SUITE
...Les calomnies des montagnards ne rencontrèrent donc aucun contradicteur. Mais il est facile de comprendre que toute cette affaire était une jonglerie des patriotes, qui avaient le plus grand intérêt à faire peser d'odieuses accusations sur le clergé, pour justifier les violences qu'ils exerçaient contre lui. En effet, à qui persuadera-t-on que les chanoines de Besançon aient pu renouveler le saint suaire, durant plusieurs siècles, sans que la fraude ait été découverte dans un chapitre si nombreux & trop souvent divisé?
« Le 23 mars 1794, les membres du directoire du district décidèrent que le suaire & le poncis seraient envoyés à la Convention nationale. La vénérable relique arriva à Paris le 24 mai suivant, & la Convention en fut avertie, dans la séance du même jour, par le citoyen Vaud, député de Dijon (1). Le lendemain 25 mai, on lisait ces mots dans une feuille périodique du temps, le Journal de Paris : « La Convention a ordonné qu'il serait fait de la charpie « d'un linge, ci-devant appelé saint suaire, que les administrateurs de Besançon ont envoyé à Paris (2). » Cet ordre fut-il ou non exécuté? Le Moniteur & les autres journaux de l'époque gardent à cet égard le plus profond silence, &, depuis ce temps, il n'est fait nulle part mention du saint suaire. On suppose avec quelque vraisemblance que les ordres de la Convention n'ont pas été mis à exécution, & que cette relique vénérée de nos pères existe encore. Des recherches ont été faites à Paris, dans les hôpitaux & les archives, pour la retrouver. Mais ces recherches ont été jusqu'ici sans résultat; on conserve encore, à l'archevêché de Besançon, la cassette de bois où était renfermé le coffre en vermeil qui contenait ce linge précieux.
« Le culte du saint suaire n'a cependant pas entièrement disparu de notre province. Son office, introduit dans le bréviaire de Besançon par Mgr Ferdinand de Ryo, s'y célèbre encore le 11 juillet, sous le rite double de deuxième classe. Une confrérie du saint suaire pour l'ensevelissement des morts, établie à l'hôpital Saint-Jacques avec l'agrément de l'archevêque Antoine-Pierre de Grammont, fut approuvée par une bulle du pape Innocent XII. Cette pieuse confrérie existe encore aujourd'hui, & célèbre sa fête tous les ans dans l'église de l'hôpital (3).
RELIQUES DE LA VRAIE CROIX…
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(1) Moniteur du 7 prairial an II, n° 247, p. 1805.
(2) Journal de Paris, 6 prairial an II, n° 510.
(3) Extrait de la Vie des saints de Franche-Comté, par les professeurs du collège S. P., t. IV, p. 517.
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BESANÇON .SUITERELIQUES DE LA VRAIE CROIX.
« La croix adorable du Sauveur a toujours été l'objet d'une grande vénération pour les chrétiens.
« Le diocèse de Besançon a eu le bonheur de posséder plusieurs parcelles de ces reliques précieuses. Les plus considérables sont celles qui sont encore conservées à la cathédrale Saint-Jean. L'une a été offerte, en 1830, à Mgr le cardinal de Rohan, par M. le marquis Lionel de Moustiers, aujourd'hui ambassadeur à Berlin. Cette relique avait été donnée autrefois à l'abbaye de la Saussaye, en Normandie. Quand ce monastère fut supprimé, ses revenus furent réunis à la maison royale de Saint-Cyr, qui se trouva ainsi en possession du morceau de la vraie croix. Cette relique insigne était exposée en l'autel intérieur du cloître. Lorsque la révolution française vint chasser les dames de Saint-Cyr de leur pieux asile, l'une d'elles, Mme Adélaïde-Charlotte de Moustiers, sauva la sainte relique & l'apporta à Versailles. Le reliquaire en vermeil qui la renfermait était en forme de croix & terminé, aux quatre extrémités, par une fleur de lis. Il contenait sept morceaux assez minces, disposés en forme de croix.
« Mme de Moustiers avait une chapelle particulière, où la relique était exposée. Cette dame acheva sa longue & pieuse carrière le 19 mars 1820. Avant de mourir, elle légua le reliquaire de la vraie croix à son neveu, M. le marquis de Moustiers, comme un gage de son affection pour lui. En 1821, Mgr Louis Charrier de la Roche, évêque de Versailles, rit une reconnaissance authentique de la précieuse relique, & déclara qu'elle méritait le même degré de confiance, d'estime & d'adoration dont elle jouissait précédemment à Saint-Cyr.
« Jusqu'à l'an 1830, ce dépôt sacré fut gardé précieusement dans la famille de Moustiers. Jamais on ne le perdit de vue, jamais on n'y a rien changé; & quand les membres de la famille s'absentaient, on le renfermait soigneusement sous clef. M. le marquis de Moustiers mourut à l'âge de cinquante & un ans, le 5 janvier 1830, laissant un nom béni de sa famille, cher à l'Église & honoré de la Franche-Comté. Plusieurs fois avant sa mort, & jusque dans sa dernière maladie, il avait exprimé le désir de donner à l'église de Besançon la relique de la croix, qu'il laissait entre les mains de son fils aîné, M. Lionel de Moustiers. Ce fut pour celui-ci un devoir sacré d'exécuter les dernières volontés de son père. Le 28 mars 1830, il remit lui-même la sainte relique entre les mains de Mgr le cardinal de Rohan, archevêque de Besançon, qui l'emporta dans cette ville quelque temps après.
« M. Lionel de Moustiers offrit un reliquaire où devait être déposée la croix qui renfermait ce bois sacrée (1).
« L'Église de Besançon possédait, avant la Révolution…
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(1) Tous ces détails sont tirés des pièces authentiques renfermées dans le reliquaire que possède l'église métropolitaine.
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
BESANÇON .RELIQUES DE LA VRAIE CROIX.SUITE
« L'Église de Besançon possédait, avant la Révolution, deux épines de la sainte couronne. Elles avaient été envoyées par Hugues Micheli, originaire de Besançon & évêque de Paris en 1330. Ce prélat avait destiné l'une de ces reliques pour le chapitre de Saint-Jean, l'autre pour celui de Sainte-Madeleine. C'est pour les honorer que l'office de la sainte couronne fut institué d'abord à Besançon, & plus tard dans toutes les paroisses du diocèse. Ces reliques disparurent en 1794; mais aujourd'hui la métropole possède deux autres reliques de la Passion, obtenues de Rome en 1829, par les soins de Mgr le cardinal de Rohan. L'une est un morceau de la vraie croix déposé dans un reliquaire en forme de croix & exposé au culte public tous les vendredis de carême; l'autre consiste en plusieurs parcelles de la sainte couronne de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui sont renfermées dans un reliquaire en forme de couronne d'épines, & exposées le même jour à la vénération du peuple. Les mandements de carême mentionnent chaque année ces deux saintes reliques, en invitant les fidèles à aller les honorer dans la chapelle du saint suaire.
« Un autre reliquaire en argent, appartenant également à la cathédrale, contient une parcelle de la vraie croix. C'est celui qu'on porte chaque année aux processions des Rogations & de la fête de saint Marc. La chapelle privée de S. E. Mgr le cardinal archevêque de Besançon est aussi enrichie d'un morceau de la vraie croix.
« D'autres églises de la province possédaient autrefois ou possèdent encore des reliques de la Passion. On conservait à l'abbaye de Saint-Claude quelques morceaux de la croix de Notre-Seigneur (1). On en vénérait également chez les capucins de Lure, chez les religieuses de Bellevaux, &c, &c. Gollut parle de « l'une des épines de la couronne de notre Médiateur, « & d'une croix faite du bois de la vraie croix, » que l'on vénérait à Rosières (2). Il mentionne encore « le bois de la vraie croix à Dôle, & trois gouttes de sang de notre Sauveur à Moute (3). » L'église de Lisle-sur-le-Doubs garde un reliquaire insigne de la vraie croix, donnée par les seigneurs de Neufchâtel. On en conserve aussi un morceau dans l'église de Saint-Maurice de Besançon. La paroisse de Pontarlier, ainsi que celle de Baume, vénère une épine de la sainte couronne, qui est exposée, à certaines fêtes, au culte des fidèles. L'église de Gray en possède aussi une, qui est déposée dans un reliquaire d'argent. Un morceau de la vraie croix était en grande vénération à Belevoir, avant la révolution française. On crut d'abord que ce trésor sacré s'était perdu pendant les jours de persécution; mais, en 1833, M. Vuillemin, curé de Belevoir, eut le bonheur de retrouver cette sainte relique, & l'autorité diocésaine, après l'avoir reconnue, en a de nouveau permis l'exposition. Plusieurs de ces reliques & d'autres encore, que nous omettons, sont revêtues d'authentiques dont quelques-uns sont hors de toute contestation...
« Nous pouvons encore compter, parmi les reliques de Notre-Seigneur…
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(1) De pretiosissima Chr. D. cruce. De virgis quibus D. N. fuit verberatus. De ligno sanctæ lanceæ de qua Christus fuit in latere percussus. (Ancien état des reliques de Saint-Claude, manuscrit.)
(2) Mémoires, liv. I, c. XXVIII.
(3) Ibid.
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
BESANÇON .RELIQUES DE LA VRAIE CROIX.SUITE
« Nous pouvons encore compter, parmi les reliques de Notre-Seigneur, plusieurs objets précieux & sacrés, qu'on gardait autrefois à Saint-Jean dans deux petites colonnes d'argent, exposées à la vénération des fidèles. La première colonne, marquée du signe I, renfermait l'épine de la sainte couronne mentionnée plus haut, & longue d'environ 3 pouces.
« Elle contenait encore un morceau de la robe du Sauveur avec l'inscription suivante : De fimbriis vestimenti Domini, ab archiepiscopo Ebrardo ex Palestina relatis. J.-J. Chifflet mentionne cette relique dans le Vesontio, § 2, p. 256. Dans la seconde colonne d'argent marquée du signe II étaient renfermées, avec quelques autres reliques, celles qui sont indiquées dans la prose de saint Épiphane comme ayant été envoyées à Besançon avec le bras de saint Étienne. C'était une partie de la ceinture du Sauveur, d'étoffe de laine, de couleur violette & foncée tirant sur le pourpre. Ce morceau avait un demi-pied de long & un pouce de large. Dans le même reliquaire était un fragment de la robe de la Vierge, aussi de laine & de couleur blanche. Ces deux reliques étaient accompagnées de l'inscription suivante sur parchemin : De cingulo Domini & de indumentis B. Mariæ Virginis. Les deux colonnes d'argent étaient percées à jour & garnies de cristaux en trois endroits, de manière à laisser voir les reliques qui y étaient contenues. Ce trésor a péri comme bien d'autres pendant la révolution française (4).
« Un autre objet précieux qui enrichissait également l'église Saint-Jean était l'Évangéliaire qui fut donné à cette église vers le XIIIe siècle. C'était un livre d'une antiquité vénérable, contenant les textes des évangiles, qu'un chanoine a coutume de porter devant la poitrine aux prières solennelles. Ce livre est appelé Saphir, comme je crois, à cause de diverses pierreries dont il était orné, ou bien Saphir, comme Évangile, car Saphir en hébreu signifie notaire & évangéliste, venant de la racine saphar, qui est comme compter & écrire (5). Il était orné d'une tablette d'ivoire incrustée dans la couverture, représentant Jésus-Christ bénissant l'empereur romain surnommé Diogène, & Eudoxie, son épouse, placés de chaque côté du Sauveur. Ce livre antique est aujourd'hui déposé à la Bibliothèque de Besançon; mais la tablette d'ivoire en a été enlevée, & on peut la voir au musée de Cluny, où elle est conservée.
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(4) Ces détails sont tirés des procès-verbaux de 1723, manuscrit de la bibliothèque de la ville.
(5) Hiérothomie de Jésus-Christ, p. 45. — De linteis, p. 61. Chifflet y donne la gravure de la tablette d'ivoire qui couvrait ce livre. (Extrait de la Vie des saints de Franche-Comté, par les professeurs du collège S. P., t. IV, p. 519.)Note de Louis: Ce qui suivrait, pour compléter cette pièce justificative sur BESANÇON, devrait être un EXTRAIT DE L'EXPOSÉ FAIT À ROME PAR Mgr DE BESANÇON. Sur demande, ce texte, en latin, sera fourni. Bien à vous.
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
VENISE — J'ai adressé à M. l'abbé Passini une série de questions auxquelles il a bien Voulu faire des réponses, dont j'ai extrait ce qui suit ;
1re Question. — Il existait à Venise des tables du genre de celles de Murano, dont parle Costadoni, transportées de Grèce; n'est-il pas à craindre qu'elles aient été enlevées en 1797 ?
R. Pour réponse générale, je ferai observer que plusieurs objets précieux qui appartenaient à des couvents & à des églises du temps de la république de Venise, furent soustraits, en 1797, & dans les années suivantes, à la voracité sacrilège des démocrates par les religieux mêmes des couvents & des églises qu'on supprimait & dévalisait. Quelques-uns se partagèrent entre eux ces pieuses dépouilles ; quelques autres en firent cadeau à d'autres églises & couvents ; d'autres enfin les retinrent en dépôt en attendant de meilleurs temps. Ainsi plusieurs objets sacrés qui jadis appartenaient à Saint-Michel de Murano furent sauvés par les Pères Cappellani & Fescla du même couvent (le premier fut ensuite le pape Grégoire XVI, & l'autre reçut le chapeau). Le premier enrichit la bibliothèque de Saint-Grégoire, à Rome, de plusieurs manuscrits & livres précieux qui, auparavant, étaient au couvent de Saint-Michel de Murano.
Il est donc actuellement très-difficile de dire où se trouvent des objets qui, avant 1797, existaient dans des églises & couvents qu'on a supprimés, & qu'à présent on ne retrouve plus, quoiqu'on sache qu'on ne les a pas enlevés par ordre gouvernemental. En général, on se prenait alors de préférence aux objets en or & en argent, & l'on respectait les autres d'une valeur matérielle douteuse, ou moins susceptible d'être fixée. C'est ainsi qu'on conserva plusieurs objets à Saint-Marc de Venise, & qu'on ne vendit pas les pierreries & les perles qu'on y avait arrachées à plusieurs couronnes, pectoraux, &c, qui existaient au trésor de la susdite basilique; ce furent ces pierreries & ces perles qu'on vendit en 1820, par ordre du gouvernement autrichien, afin que le prix en fût employé pour la restauration du toit de l'église, & particulièrement pour revêtir de plomb ses coupoles...
2e Question. — Y a-t-il, dans l'église de la Charité, une branche de quatre épines avec la base par laquelle elles tenaient à la branche ?
R. L'église de Sainte-Marie de la Charité qui, dès la fin du siècle précédent, avait été supprimée, fut transformée en Académie des beaux-arts. Elle appartenait aux chanoines réguliers Portuenses. Quant aux reliques qu'on y conservait, je trouve que Flaminius Corner, dans son célèbre ouvrage Ecclesiæ Venetæ antiquis monumentis illustratæ, ne cite que trois épines de la couronne de Jésus-Christ. Voici ses propres mots: Tres ex dominica corona spinæ. Donc elles n'étaient pas quatre, & il paraît que la circonstance de leur union avec la branche n'est pas vraie, attendu que ce diligent illustrateur n'aurait pas manqué de la rapporter; mais on ignore le sort de cette précieuse relique.
Dans la même église, il y avait une relique bien plus remarquable sous le rapport de l'art, & au moins également précieuse au point de vue religieux. C'était un magnifique reliquaire de la vraie croix, cadeau du cardinal Bessarion. Sur ce précieux reliquaire, il faut lire l'ouvrage très-érudit, in-8°, de l'abbé Jean-Baptiste Schioppalalba, publié à Venise en 1767, par Modeste Fenzi, avec plusieurs gravures. Or ce reliquaire se trouve à Vienne en Autriche (& moi-même je l'ai vu en 1857), à la Schatfkammer, & précisément à gauche, tout près de la fenêtre, dans la pièce où l'on garde les couronnes, & où brille le fameux diamant appelé le Florentin, du poids de 133 carats. Comment a-t-il passé à Vienne, voilà ce que je n'ai jamais pu savoir. Ne serait-il pas probable qu'avec la sainte croix on y eût transporté aussi les autres reliques de Sainte-Marie de la Charité, & parmi elles les trois épines ?
3e Question. — Y a-t-il, dans le trésor de Saint-Marc, une croix donnée par l'impératrice Irène, femme d'Alexis Comnène?...
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VENISE.SUITE
3e Question. — Y a-t-il, dans le trésor de Saint-Marc, une croix donnée par l'impératrice Irène, femme d'Alexis Comnène?
R. Oui, cette relique très-précieuse existe réellement dans le sanctuaire du trésor de Saint-Marc; ce sont les plus gros morceaux de la vraie croix; même à Rome, il n'y en a pas qui puissent leur être comparés. Cette relique appartenait à l'impératrice Irène qui, pendant son veuvage, maltraitée par son fils devenu empereur, prit le voile, & avant sa mort fit cadeau de ce reliquaire à l'église de Constantinople. A la conquête de cette ville par les Français & les Vénitiens, ce précieux reliquaire échut en partage aux derniers. Aux quatre coins, sur des planches en vermeil, il y a les quatre inscriptions suivantes que je vais copier, en y ajoutant la traduction latine par Montfaucon...
La forme du reliquaire est de croix latine, & des deux côtés il est gardé par des cristaux ; le pied est très-grand & d'un style un peu baroque ; il ne serait pas difficile qu'il fût d'une époque postérieure; la matière est le vermeil.
4e Question. — Y a-t-il, dans le trésor de Saint-Marc, une croix donnée par l'impératrice Maria-Augusta, femme de Nicéphore Botoniate, en 1078?
R. Il existe réellement dans le trésor de la basilique de Venise cette précieuse relique de la vraie croix; cependant : 1° elle n'a pas été donnée par l'impératrice qui la possédait & qui en fit faire le précieux reliquaire; mais elle fit partie du butin lors de la prise de Constantinople; 2° on n'est pas certain quelle était cette impératrice Marie. Selon Meschinello (la Chiesa ducale di S. Marco, Venezia, 1753, vol. II), son mari était Paléologue l'Ancien; selon Mgr Ziepolo (Trattato delle sanctissime reliquie Ecc. Venez., 1617), elle était Marie l'Arménienne, femme d'Andronic Ier, qui fut élu empereur de Constantinople en 1183; Montfaucon, au contraire, soutient qu'elle était la femme de l'empereur byzantin Nicéphore Botoniate, qui régnait en 1078.
C'est un tableau en vermeil, sur un haut piédestal du même métal; il contient plusieurs gros morceaux de la vraie croix, lesquels forment, au milieu, une croix latine archiépiscopale, c'est-à-dire à deux branches transversales, & qui, à sa branche inférieure, a aussi deux renflements doubles ; vers les deux angles supérieurs il y a aussi deux petites croix. Au-dessus du tableau il y a une espèce de petite fiole en médaillon, surmontée d'une croix grecque; sur le devant, il y a l'image du Christ, & les lettres IC, XC Note de Louis (Jésus-Christ)...
Sur la face postérieure du tableau, on lit l'inscription suivante en latin :SERVATIS EX MEDIA FLAMMA DIVINITVS
CVM SALVTIS ANNO MCCXXX RELIQVA CON-
FLAGRASSENT ET IN AVGVSTIOREM
POSTEA FORMAM RESTITVTIS
MONIMENTVM
ANN. MDXVII
5e Question. — M. le comte d'Altan, chevalier-profës de l'ordre de Malte, m'a dit qu'il avait…
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Note de Louis : Sur les lettres IC et XC, il y a un trait.
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
VENISE.SUITE
5e Question. — M. le comte d'Altan, chevalier-profès de l'ordre de Malte, m'a dit qu'il avait vu à Venise l'acte de cession à saint Louis des reliques de la Passion, payées à Quirini, banquier, 10,000 pépérins d'or. On dit qu'il existe encore un Quirini de cette famille. Pourrait-on avoir la copie de cet acte?
R. L'acte de cession ne se trouve pas aux archives générales de Venise; peut-être existait-il; mais l'on m'a dit que plusieurs actes importants, principalement du XIIIesiècle, ont été transportés à Vienne d'Autriche, car l'on sait bien qu'à plusieurs reprises les archives de Venise ont été dépouillées.
Il existe réellement à Venise un Quirini, de la famille qui fut mêlée à l'affaire des reliques de la Passion dégagées par saint Louis de France. Toutefois, avant de m'adresser à ce vieillard, comme il est clair que l'ancien banquier Quirini n'avait pu être que l'intermédiaire entre saint Louis & la république de Venise, qui avait prêté la somme pour le payement, & que par conséquent l'acte authentique de cession, s'il existait encore, devait se trouver, non pas chez la famille Quirini, mais dans les archives du sénat, j'écrivis à M. le chevalier d'Altan, qui me répondit avoir trouvé cité l'emprunt sur gage de reliques dans d'anciens papiers de la famille Quirini, à l'occasion d'une vente faite par cette famille, en 1825, d'un domaine près de Cologne.
J'interrogeai ensuite le patricien Jean Quirini Stangualia, qui m'avoua que les archives de sa famille ne remontaient pas au delà de la moitié du XVIIe siècle.
« Venise, 29 juin 1868.
« J'ai l'honneur de vous remettre…
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VENISE.SUITE« Venise, 29 juin 1868.
« J'ai l'honneur de vous remettre les dessins ci-inclus des reliques de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, que l'on conserve dans le trésor de la basilique Saint-Marc. Notez cependant :
1° Je ne puis vous donner l'exacte mesure de l'épaisseur du bois de la vraie croix, parce que tous les morceaux sont enchâssés dans les reliquaires; j'ai tâché toutefois de la donner approximativement.
2º La couleur des différents morceaux de bois est à peu près la même, c'est-à-dire sépia foncé, tirant au châtain noir, à peu près du spécimen ci-joint. Je dois cependant vous dire que la couleur d'un bois très-ancien (principalement à Venise, dont le climat est humide) n'est pas une condition essentielle ni pour ni contre. L'ancien code des quatre Évangiles, dont une partie est à Prague, l'autre à Cividal en Frioul, la troisième à Venise, donne un exemple frappant de l'influence de l'air de Venise : tandis qu'en Frioul & en Bohême le code est intact, à Venise il n'y a qu'une pâte de chiffons, où à peine on voit trois ou quatre C.
3º Quant aux mesures de quelques reliques (nos 1 & 3), comme vous verrez dans les dessins, j'ai donné la mesure de la largeur & de la longueur telles qu'on les voit; mais j'ignore si & combien le bois est caché sous les ornements; ce sera probablement de quelques millimètres.
4º Le dessin est à mi-grandeur naturelle, & j'ai omis les dessins des reliquaires, car j'ai cru que cela n'importait guère au but de votre ouvrage. En outre, cela aurait été au-dessus de ma capacité; je suis un bien mauvais dessinateur.
5º Le reliquaire n° 4 est en or, & sur les deux traverses de la croix il y a quatre statuettes en or massif; le poids du précieux métal est évalué à 60 onces.
6° La relique n° 3 a été abandonnée par le roi de France à la bataille que les Français appellent de Fornoue & les Italiens du Taro, bataille que chacune des deux nations prétend avoir gagnée; & encore sub judice lis est : le roi atteignit son but; les Italiens occupèrent son champ de bataille. Aux quatre coins de la croix il y a d'autres reliques de la Passion... »ÉTAT DES RELIQUES DE LA VRAIE CROIX DE VENISE
(cet état était accompagné de dessins très-précis).
« 1° Croix de l'impératrice Irène;
2º Croix donnée par le prince de Bosnie ; elle est tachée en plusieurs endroits, & il paraît qu'on en a enlevé plusieurs petits morceaux, son épaisseur est de 10mm;
3º Croix de Charles VIII; son épaisseur est de 10mm;
4º Croix dite de l'empereur Constantin ; le reliquaire a été fait par l'ordre de l'empereur Henri II; elle est tachée en plusieurs endroits & il y manque quelques petits morceaux; son épaisseur est de 20mm;
5º Croix de l'impératrice Marie; épaisseur, 4 à 5mm; elle est formée de plusieurs morceaux, & elle est très-mince; deux petites croix l'accompagnent;
6° Robe de pourpre de Notre-Seigneur Jésus-Christ, donnée par le cardinal Bessarion ; elle est tissée en fil grossier & recouverte en partie d'un vernis noirâtre ; elle est fixée dans un croissant & soutenue par deux anges ;
7º Clou de la croix ; son épaisseur est de 3 à 4mm;
8º Deux épines de la couronne de Jésus-Christ, l'une blanchâtre, longue à peu près de 60mm, l'autre sans couleur fixe, longue environ de 40mm;
9º, 10°, 11° Il y a encore au trésor trois reliques du sang de Notre-Seigneur, l'une du sang précieux, les deux autres du sang versé par un crucifix en bois blessé par un Juif à Beyrouth (Syrie), & qu'on appelle miraculeux; on parle de ce miracle au concile de Nicée;
12° Une autre relique de la vraie croix, composée de deux petits morceaux cylindriques de dimension très-petite ;
13º, 14º On garde au trésor un morceau sphérique de la colonne de la flagellation de Notre-Seigneur; sa grandeur est à peu près celle d'une orange, & aussi la base de la même colonne. On ma dit que le marbre de cette dernière est différent de celui dont est composée la colonne que Ton vénère à Sainte-Praxède à Rome.
Dans notre trésor, il y a plusieurs autres reliques de la Passion, mais leurs dimensions sont tellement petites que je ne les indique pas, car, même en bloc, elles ne produiraient qu'une quantité minime.
Presque toutes les églises de Venise ont des reliques de la vraie croix, & si elles n'atteignent pas les proportions de celles de Saint-Marc, il y en a toutefois qui ne sont pas petites. »
Fin de cette pièce justificative.
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
PARIS. — LETTRE DE BAUDOUIN SUR LA CONCESSION DES SAINTES RELIQUESCette lettre est en latin. Nous la publierons sur demande. Bien à vous.
Voici un texte très-curieux de Guillaume Durand, qui vivait près du temps de saint Louis & qui écrivait après avoir vu la Sainte-Chapelle :
« Tabulam in qua Pilatus scripsit : Jesus Nazarenus rex Judæorum, QUAM VIDIMUS Parisiis in capella illustris regis Francorum, una cum spinea corona, & ferro & hasta lanceæ, & cum purpura qua Christum induerunt, & cum sindone qua corpus fuit involutum, & spongia, & ligno crucis, & uno ex clavis, & aliis reliquiis multis (1). »
On lit dans Histoire du Cabinet des médailles, par Dumersan, p. 116, 1838 :
« Des reliques de ces trésors (Sainte-Chapelle) qui avaient été déposées en même temps au Cabinet, telles que des morceaux de la vraie croix, un morceau du saint linceul, la couronne d'épines de Notre-Seigneur, &c, furent rendues au chapitre de Notre-Dame le 5 brumaire an XIII (27 octobre 1804). »
J'ai copié moi-même, le 10 août 1869, sur le procès-verbal original : 1° un morceau de la vraie croix; 2° une cheville de bois; 3º la couronne de jonc; 4º un morceau de l'éponge, &c, &c, & des reliques de saint Louis; 5º une petite fiole contenant du sang de Notre-Seigneur; & 6° une pierre.
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(1) Rationale divinorum officiorum, liv. IV, c. LXXX, n° 10.
Fin de cette pièce justificative.
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VIENNE. — Mgr MISLIN à M. Rohault de Fleury
« .... Dans la nouvelle édition que je prépare de mon ouvrage sur la Palestine, j'exprimais le regret de ce qu'il n'y avait pas d'ouvrage complet sur ces saintes reliques, &, dans une note détaillée, je donnais les indications que mes travaux & mes voyages ont pu me fournir. Tout cela est très-incomplet sans doute, c'est pourquoi je me réjouis de la pensée que vous avez eue de publier un ouvrage spécial sur un sujet si intéressant.
« Il y a à Vienne, dans la cathédrale de Saint-Étienne, dans une des sacristies de la chapelle de la cour, dans le trésor impérial & dans la sacristie du couvent de Heïligen Kreuz (Sainte-Croix), à quelques heures de Vienne, des reliques très-importantes et très-considérables de la Passion...
« Vous trouverez des renseignements sur le morceau de la sainte croix donné à Sigurd, roi de Norvège, dans l'Histoire de Norvège, par Torfesen, &, autant qu'il m'en souvient, dans la Bibliothèque des Croisades, par Michaud... »
Fin de cette pièce justificative.
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
BOURBON-L’ARCHAMBAULT.M. l'abbé Dehosier à M. l'abbé Clostre.« Bourbon, le 20 septembre1866.
« Monsieur l'abbé, je vous adresse les quelques renseignements que m'a fait demander Monseigneur sur notre relique de la vraie croix. La notice de l'auteur du Voyage pittoresque sur l'ancien reliquaire est assez exacte, mais il n'est pas vrai que ce soit saint Louis qui ait rapporté la sainte croix des lieux saints. C'est Baudouin, empereur de Constantinople, qui lui en fit don, après qu'il eut appris que le saint roi avait acheté des Vénitiens la couronne d'épines. Saint Louis donna à son fils Robert, sire de Bourbon, le fragment considérable que nous avons le bonheur de posséder, avec une épine détachée de la sainte couronne.
« Veuillez agréer, &c, &c...
« Dimensions de la précieuse relique de la sainte croix donnée par saint Louis à son fils Robert, sire de Bourbon :
« La partie inférieure de la relique a 150mm de hauteur; la partie supérieure, 70mm le milieu, 30mm ; total, 250mm de haut. Les croisillons ont chacun 70mm ; la largeur de la relique est de 30mm , & l'épaisseur d'environ 2 à 3mm .
« L'épine a 60mm de longueur, 2mm d'épaisseur à la base, & finit en pointe d'aiguille. La sainte épine est un peu noire. — La relique de la vraie croix est, comme le dit l'auteur du Voyage pittoresque en Bourbonnais, un peu rouge, polie sur la partie exposée aux regards, mais fruste en dessous. — L'on aperçoit quelques taches dans le bois; ces taches, disait-on, n'étaient autres que des taches de sang; mais après les avoir examinées attentivement avec une loupe, je crois pouvoir assurer que c'est une erreur. »
Fin de cette pièce justificative.
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CHALINARGUES — M. L'ABBÉ LAMOUROUX à M. Rohault de Fleury, 10 juin 1867.
« L'église de Chalinargues, diocèse de Saint-Flour, possède une parcelle de la vraie croix, ayant à peu près la hauteur & la grosseur du petit doigt de la main. Elle est de couleur brun foncé, & le grain du bois paraît être celui du cèdre; il est fin & assez uni, bien que l'humidité en ait un peu terni la couleur. Il y a sur un côté de la parcelle une excroissance de bois pareille à un bourgeon prêt à éclore d'une couleur plus foncée. On dirait une cheville plantée dans la relique.
« ... Elle vient du trésor de la basilique de Saint-Denis. Baudouin, empereur de Constantinople, en fit présent à Philippe-Auguste, qui la donna à l'abbaye de Saint-Denis, d'où elle fut distraite à l'époque de la révolution de 89 à 93, par l'abbé Grégoire, ex-conventionnel, évêque constitutionnel de Blois, au moment où l'on faisait fondre & convertir en monnaie tous les vases sacrés & tous les reliquaires. L'abbé Grégoire, en mourant, laissa ce morceau de la vraie croix à l'abbé Labouderie, son ami, vicaire de Paris, originaire de Chalinargues, avec le procès-verbal qui constate l'authenticité & l'origine de cette relique. M. Labouderie, avant de mourir, confia ce précieux souvenir à M. Delloc, avocat à Paris, son compatriote, avec injonction de la faire parvenir à Chalinargues, leur église & paroisse natale.
« C'est par cette voie, monsieur, que nous possédons cette importante relique depuis 1854... La parcelle donnée à M. Delloc était presque double, mais il en avait cédé par complaisance la moitié à Mme la baronne Mounier, femme de l'ancien pair de France, en présence de M. Marmier, avocat au conseil d'État & à la Cour de cassation, qui l'atteste par écrit & de la manière la plus sûre.
« Mme la baronne Mounier a fait examiner la relique par l'archevêché de Paris, ainsi que le procès-verbal signé par l'abbé Grégoire... Elle a été déclarée authentique & certifiée par Mgr Sibour, son grand vicaire Églée & son secrétaire Lagarde... L'évêque de Saint-Flour a examiné toutes les pièces & les a déclarées d'une vérité incontestable... »
Fin de cette pièce justificative.
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
BAUGÉ. — Description de la précieuse relique de la vraie croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ que l'on vénère à la communauté du Sacré-Cœur de Marie, desservant l'hospice des incurables de Baugé, diocèse d'Angers, donnée par les sœurs du Sacré-Cœur de Marie.
« Cette croix a environ 270mmde tige, 20 de largeur & 130 d'épaisseur. Elle est tout entière d'un bois excessivement dur & pesant, lequel n'a subi aucune altération. Il est très-veiné, brun châtaigne, avec des nuances plus rouges, plus claires & plus foncées. On remarque quelques nœuds & des crevasses causées par la sécheresse, mais nullement vermoulues.
« Les six extrémités teintées en jaune sont recouvertes en or sur lequel on a incrusté sur la largeur, l'épaisseur & au bout douze perles & cinq diamants, ce qui, pour les six extrémités, donne un total de soixante-douze perles & trente diamants.
« Au croisillon de la première traverse se trouve sur chaque face de la croix un écusson rond en or, représentant en relief, d'un côté, une colombe, & de l'autre un agneau portant un étendard. Ces deux écussons sont entourés chacun de quatre perles & quatre diamants.
« Un Christ en or repose sur chaque face de la croix; les dimensions sont marquées par les points au crayon bleu désignant les clous des pieds & des mains. La forme est fort ancienne, les pieds sont croisés l'un sur l'autre.
« La partie plus étroite, teintée en jaune & rouge, représente un tenon en or massif destiné à entrer dans un pied de vermeil sur lequel on expose la sainte relique. Il a 10mm de plus que le modèle.
« Un bras de la première traverse est plus court, voici pourquoi. Après les troubles révolutionnaires de 1793, la famille de Mlle de la Girouardière, fondatrice de la communauté du Sacré-Cœur de Marie, donnant des preuves d'une profonde vénération pour le bois sacré de la vraie croix, la pieuse fondatrice fit enlever les ornements & scier le bout de cette traverse, afin de distribuer quelques parcelles de la vraie croix aux divers membres de sa famille. C'est à cette occasion que la paroisse du Vieil-Baugé & l'hôpital Saint-Joseph de Baugé reçurent une portion de la vraie croix, selon que l'attestent les procès-verbaux dressés par Mgr Montault, évêque d'Angers. Le dernier est daté du 27 juin 1803. Au bas de la tige remarque deux coupures, l'une faite à l'abbaye de la Boissière en 1790 par un jeune homme gardien de la vraie croix, lequel, voyant ce précieux trésor échapper de ses mains, voulut du moins en conserver une partie; il fit la première brèche. La seconde est l'œuvre d'un prêtre du diocèse qui, au commencement de ce siècle, ayant été chargé d'exposer la vraie croix, fit la seconde coupure avant de poser la sainte relique dans sa châsse ; c'est depuis cette époque que Nos Seigneurs les évêques d'Angers ont donné aux religieuses des lettres d'interdit contre quiconque oserait entamer ce précieux dépôt. Du reste, il n'est plus jamais confié qu'à M. l'aumônier.
« La vraie croix, garnie de ses ornements, sans le pied de vermeil, donne un poids de 450 grammes. »
TITRES DE LA VRAIE CROIX.…
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BAUGÉ.TITRES DE LA VRAIE CROIX.
« Ier Titre latin, sur parchemin. 1241. — Par ce titre, Thomas, évêque d'Hiérapétra & d'Arcadie, donne à Jean d'Aleïa, seigneur croisé, une portion de la vraie croix qu'il a reçue de Gervais, d'heureuse mémoire, patriarche de Constantinople. C'est cette parcelle, dit-il, nous le savons, qu'Emmanuel, de bonne mémoire, empereur de Constantinople, portait dans le combat contre les ennemis de la croix.
« Le don de Thomas, évêque d'Hiérapétra, est appuyé dans cette charte sur les services que lui aurait rendus Jean de Aleïa, seigneur de Châteaux & Saint-Christophe.
« Elle est datée de l'île de Crète, dans la ville de Candie, le jour de la fête de saint Hippolyte & de ses compagnons, l'an de Notre-Seigneur 1241.
« 2e Titre latin, sur parchemin. 1244.— Ce titre est une charte par laquelle Jean d'Aleïa, seigneur de Châteaux & Saint-Christophe, reconnaît que les religieux, abbé & couvent de la Boissière, l'ont satisfait de 540 livres tournois pour un reliquaire consistant dans une portion du bois de la vraie croix qu'il a apportée d'au delà des mers.
« Elle est datée du mois de mai 1244.
« 3e Titre latin, sur parchemin. 1244. — Par cette deuxième charte, Jean d'Aleïa, seigneur de Châteaux & de Saint-Christophe, donne & accorde, du consentement d'Hugues, son fils, à Dieu, à la Bienheureuse Vierge Marie, aux moines de la Boissière, une aumône annuelle & perpétuelle à prendre sur les revenus de ses foires de Saint-Christophe, de 60 sous tournois pour l'entretien à perpétuité, le jour & la nuit, de trois lampes qui devront brûler devant la vraie croix qu'il leur a donnée. Il oblige ses héritiers de fournir cette aumône & de la garantir. Datée de l'an 1244.
« 4e Titre français, sur parchemin, 1379. — Récépissé de Louis Ier, duc d'Anjou, par lequel il déclare que, peu de jours après sa nouvelle venue dans son chastel d'Angès (d'Angers), pour la dévotion qu'il éprouve pour la sainte relique de la vraie croix & aussi pour sa conservation, il a mandé au prieur du couvent de la Boissière, l'abbé étant absent, qu'on lui apportât la sainte relique qu'il a fait déposer dans un tabernacle de la chapelle de son château d'Angers. Il reconnaît n'avoir aucun droit sur cette sainte relique, & il s'engage à la rendre aux religieux de la Boissière aussitôt qu'ils la réclameront. Daté du château d'Angers, 28e jour de mars 1379.
« 5e Titre français, sur parchemin. 1388. — Charte ou attestation de Marie de Blois, veuve de Louis Ier, duc d'Anjou, roi de Jérusalem & de Sicile, comte de Provence, de For-calquier, du Maine, de Piémont, de Rouci.
« Marie de Blois déclare avoir une lettre saine & entière par laquelle Louis, son mari, reconnaît que les religieux, craignant les ennemis, ont confié leur relique de la vraie croix aux frères prêcheurs, mais que lui, pour plus de sûreté & aussi pour la dévotion qu'il a pour cette relique, il l'a fait de nouveau porter dans la chapelle de son château d'Angers, après toutefois avoir eu le consentement des religieux de la Boissière.
« Ensuite de quoi, Marie de Blois déclare qu'elle approuve les dispositions de feu son époux, qu'elle prétend rendre le précieux dépôt à la première réclamation des religieux de la Boissière, en témoignage de quoi elle fait apposer son scel le 22e jour de janvier 1388.
« 6e Titre français, sur parchemin. 1407. — Charte de Louis II d'Anjou. — Par cette charte, Louis II d'Anjou déclare que son père, Louis Ier, ayant grande dévotion pour une notable portion de la vraie croix de Jésus-Christ que possédaient les religieux de l'abbaye de la Boissière, voulut être chef & frère d'une frairie en l'honneur de la sainte croix de mai; il fait savoir que, lui voulant suivre la dévotion, volonté & bon propos de son père, & ému de piété, il a été ce jour ordonné, établi, reçu en chef de ladite confrérie, en l'honneur du saint reliquaire de la sainte vraie croix du couvent de Sainte-Marie de la Boissière de l'ordre de Cîteaux.
« Du château d'Angers, le 28e de juin 1407.
« NOTE.— La transcription littérale de ces trois derniers titres est on ne peut plus intéressante pour le caractère, le style & l'orthographe. Elles sont un peu longues, ces chartes; nous les avons transcrites, mais nous ne pourrions pas répondre de la parfaite exactitude, en raison des caractères parfois difficiles à découvrir.
« 7e Titre latin, sur parchemin. 1456. ...
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BAUGÉ.TITRES DE LA VRAIE CROIX.SUITE
« 7e Titre latin, sur parchemin. 1456. — C'est une bulle de Calixte III, dans laquelle il détaille les maux causés par quarante années de guerre dans le pays où se trouve le monastère de Notre-Dame de la Boissière de l'ordre de Cîteaux, dont l'église était recommandable par de précieuses reliques, surtout du bois de la vraie croix. Il déclare que, dans un incendie, les religieux ont perdu les titres de leurs fondations, que les ennemis ont dévasté le pays, ce qui les réduit à une extrême pauvreté ; il invite les fidèles à les secourir de leurs aumônes pour les aider à réparer leur église & la pourvoir d'ornements & de vases sacrés, & il accorde dix années & dix quarantaines d'indulgences aux jours de la Purification de la sainte Vierge, de la Nativité de Notre-Seigneur & de la Pentecôte à ceux qui visiteront cette église & y feront l'aumône selon leurs moyens.
« Calixte III déclare, entre autres choses, qu'il accorde ces indulgences à la demande du très-cher fils en Jésus-Christ, René, roi de Jérusalem & de Sicile.
« Donné à Saint-Pierre de Rome, l'an de l'Incarnation du Seigneur mil quatre cent cinquante-six, le neuf des calendes de mai, l'an deuxième de son pontificat.
« 8[sup] Titre latin, sur parchemin. 1476.— Nicolas, évêque de Mutmen, légat apostolique en France, après avoir fait le détail de la dévotion des fidèles pour la sainte relique de la vraie croix conservée au monastère de Sainte-Marie de la Boissière, de l'ordre de Cîteaux, déclare que, désirant que ce bois sacré soit de plus en plus vénéré, il accorde cent jours d'indulgences à tous ceux qui visiteront cette sainte relique aux jours de fête de la Sainte-Croix. Nicolas, légat a latere, accorde ces grâces à la prière de Jean de Daillon, seigneur de Lude, duc du Maine, gouverneur du Dauphiné.
« Donné à Tours, l'an 1476, le 15 des calendes de février, l'an sixième du pontificat de Sixte IV.
« NOTE,. — De l'année 1476 à 1790, les religieux de la Boissière demeurèrent paisibles possesseurs de la vraie croix; aucun titre ne fut ajouté aux anciens. Mais à l'époque de la Révolution, l'abbaye ayant été mise en vente, les religieux furent expulsés, &, par un dessein particulier de la divine providence, les précautions les plus minutieuses furent prises pour assurer l'authenticité de la vraie croix par ceux-là mêmes qui avaient le moins de respect pour les choses saintes.
« Les titres récents sont tous en français sur simple papier, en général beaucoup plus longs que les anciens…
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BAUGÉ.TITRES DE LA VRAIE CROIX.SUITE
« Les titres récents sont tous en français sur simple papier, en général beaucoup plus longs que les anciens.
« Ier Titre, 30 septembre 1790. — Il contient le procès-verbal de l'enlèvement des vases sacrés & reliques de l'abbaye de la Boissière, commune de Denezé, à l'église paroissiale de Baugé, pour être mis en dépôt entre les mains de M. Bérault, prieur curé de cette ville, en attendant que le directeur en ordonne autrement. Les huit titres précédents & la sainte relique qui en fait l'objet sont spécialement désignés dans ce long procès-verbal dressé par les ecclésiastiques qui tirent la translation, laquelle avait été ordonnée par Mgr Couet de Viviers de Lorry, évêque d'Angers.
a On y déclare que tous les objets furent remis par quelques religieux se trouvant encore à la Boissière.
« 2e Titre, Ier octobre 1790. —Lettre de Mlle Anne-Renée-Félix Hardouin de la Girouardière à MM. les administrateurs du département de Maine-&-Loire, pour leur demander la précieuse relique de la vraie croix enlevée de la Boissière par leur ordonnance du 14 septembre 1790, & transportée dans la sacristie de l'église de Baugé. Elle offre de payer à la caisse du district la somme de 400 livres, à laquelle sont évalués les ornements de la vraie croix.
« 3e Titre, 2 octobre 1790. — Lettre de Mgr Michel-François Couet du Viviers de Lorry, par laquelle il accorde à Mlle de la Girouardière la possession perpétuelle de la vraie croix & la permission de la faire exposer à la vénération des fidèles dans la chapelle de sa maison, à la condition par elle offerte de nourrir & entretenir à perpétuité dans son hospice deux pauvres infirmes de la commune de Denezé.
« 4e Titre, 2 octobre 1790. — Extrait du registre des délibérations du directoire de Maine-&-Loire. On dit dans cette pièce que, vu la requête de Mlle de la Girouardi[ai]re & l'ordonnance de l'évêque, on concède la précieuse relique de la vraie croix enlevée de la Boissière, moyennant la somme de 400 livres, prix de l'or & des diamants dont elle est ornée & à la condition offerte par ladite demoiselle de nourrir & entretenir à perpétuité deux pauvres infirmes de la commune de Denezé. Signé : LA BOURDONNAYE, vice-président, FILLON , DRUILLON, GOFFEAUX, CRÉTEAU,
VILLERS, &C. « 5e Titre, 6 octobre 1790. — Ordonnance de Mgr du Viviers de Lorry, qui fixe au 17 octobre la translation de la vraie croix de l'église principale de Baugé à la chapelle de l'hospice des incurables, par laquelle elle fixe en détail l'ordre de la cérémonie. Il permet l'exposition de la vraie croix, le second vendredi de chaque mois, les jours de fêtes de la croix, de l'anniversaire de la translation de cette précieuse relique, les jours de la semaine sainte, mercredi, vendredi, jeudi, enfin pendant les calamités publiques. M. Bérault, curé prieur de Baugé, est nommé commissaire pour la translation.
« 6e Titre, 17 octobre 1790. — Procès-verbal de la translation de la vraie croix, de l'église paroissiale de Baugé dans la chapelle des incurables, dans lequel sont analysés tous les titres anciens.
« Un grand nombre d'administrateurs, de séculiers & d'ecclésiastiques, ont signé cette pièce, datée du 17 octobre 1790.
« 7e Titre, 2 septembre 1862. — C'est un bref de Sa Sainteté le pape Pie IX…
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BAUGÉ.TITRES DE LA VRAIE CROIX.SUITE
« 7e Titre, 2 septembre 1862. — C'est un bref de Sa Sainteté le pape Pie IX, accordant, aux conditions ordinaires, indulgence plénière à tous les fidèles qui visiteront la chapelle des incurables les jours de l'Invention & de l'Exaltation de la sainte croix & dans quatre autres jours de l'année désignés par l'ordinaire. Or ces jours ont été indiqués par Mgr Angebault, évêque d'Angers, 1° le dimanche qui suit immédiatement le dix-septième jour d'octobre, anniversaire de la translation de la vraie croix ; 2º le dimanche de la Passion ; 3º la fête des cinq plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; 4º la fête des douleurs de la sainte Vierge, le vendredi après le dimanche de la Passion.
« Ces six indulgences plénières sont accordées pour dix ans.
« Le bref est daté de Saint-Pierre de Rome, sous l'anneau du pêcheur, le 2 septembre 1862, du pontificat de Pie IX l'année dix-septième.
« (Ce titre est latin & sur parchemin.)
« Tels sont les titres qui assurent l'authenticité de la précieuse relique de la vraie croix que possèdent les religieuses du Sacré-Cœur de Marie de Baugé ; elle est leur plus riche comme leur plus précieux trésor. La communauté, qui au commencement de la Révolution comptait à peine quelques années d'existence, traversa cette terrible époque, grandit, & se fortifia à l'ombre de la croix du Sauveur. Beaucoup de persécutions lui furent suscitées, & les visites domiciliaires si fréquentes qu'elle eut à subir ne firent jamais découvrir ce qui eût pu la compromettre devant les ennemis de la croix.
« La vraie croix, dont la magnifique translation avait eu un si grand retentissement dans le pays, fut vivement recherchée sans doute pour l'or & les diamants qui la couvrent. Un jour qu'elle allait être découverte, une religieuse la sauva en la cachant dans ses vêtements.
« Tout ce qui précède n'est qu'une simple analyse des titres primitifs & des titres secondaires; la transcription en serait fort longue. Les personnes qui les étudient les trouvent fort intéressants... »
Fin de cette pièce justificative.
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
Nota Bene de Louis : De tous les documents de cette pièce, beaucoup sont rédigés en latin : En outre une Bulle du Pape Alexandre VI concernant l’Invention du titre de la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Et à SAINTE-CROIX-IN-JÉRUSALEM. — Copie de l'inscription relative au titre de la croix sur les murs de l'escalier qui descend à une porte de l'oratoire, à droite en entrant. : ils seront édités sur demande. Comme à l’accoutumée, nous ne publions que ceux qui ne sont qu’en français. Bien à vous.
ROME.MONSEIGNEUR GALLOT, CAMÉRIER D’HONNEUR DE S. S. À ROME,
à M. Rohault de Fleury, à Paris.« Rome, le 22 mars 1867.
« Monsieur, j'ai vainement cherché à Rome un dessin de la sainte lance, quoiqu'on m'ait dit qu'il en existait un. Mais comme on m'avait dit aussi que dans les cryptes de Saint-Pierre il se trouvait une peinture à fresque représentant exactement cette précieuse relique, je suis descendu, & j'ai trouvé, en effet, dans la chapelle dite des partorienti, la fresque qui reproduit le dessin de l'autel de la sainte lance existant autrefois dans l'ancienne basilique, & celui du fer de la lance même, qu'on m'a assuré être de même forme & de même dimension que celui qui fait partie des grandes reliques. J'ai copié ce dessin aussi exactement qu'il m'a été possible, & j'ai pris les dimensions des points principaux; le croquis ci-joint vous donne, monsieur, le résultat de ce petit travail. Je souhaite qu'il vous soit agréable & qu'il puisse remplir vos vues.
« Veuillez croire que je m'estimerai toujours heureux, si l'occasion se présente, de m'associer, en quelque manière, aux intéressantes & saintes études qui occupent si utilement vos loisirs. »M. LE CHANOINE BARBIER DE MONTAULT, À ROME.« Rome, le 7 février 1867.
« Monsieur, j'ai reçu, avec votre lettre du 12 janvier, le dessin, que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser, de Jésus portant sa croix. Vous avez eu parfaitement raison de croire que je prendrais intérêt à la suite de vos travaux.
« J'ai porté aussitôt vos deux dessins à Mgr de Mérode, qui a trouvé fort curieuses les explications que je lui ai données à ce sujet.
« Sa Grandeur m'a promis formellement qu'à la prochaine occasion elle contrôlerait elle-même sur place votre calque de la sainte lance, qu'approximativement elle trouve conforme à l'original ; mais ce ne pourra pas être maintenant avant la semaine sainte. Vous aurez alors toutes les dimensions mesurées au mètre...
« Monseigneur m'a affirmé aussi que le voile de la Véronique était si noir qu'on n'y distinguait absolument rien. Ce qui, outre l'encadrement de métal qui contourne la figure, augmente encore la confusion, est une résille à mailles espacées, placée là dans le but d'empêcher le linge de tomber par morceaux.
« Dans les souterrains de Saint-Pierre existe une peinture qui est censée représenter la sainte lance; si mes souvenirs sont exacts, je ne la trouve pas identique, au moins de dimension, avec votre calque.
« Je crois vous avoir dit, monsieur, que la pointe est à Ancône. Mon frère, qui habite Poitiers, en a rapporté de Rome un ancien fac-simile en argent, avec authentique. Il pourrait vous le communiquer au besoin, si vous n'aimez mieux recourir directement à la relique d'Ancône.
« Le directeur de la Correspondance de Rome a été également très-vivement intéressé par vos deux planches, & il a pris des notes, sans doute dans l'intention de tenir ses lecteurs au courant de vos utiles découvertes.
« Veuillez agréer, monsieur, &c... »EXTRAIT D’UNE LETTRE DE S. E. LE CARDINAL DOM PITRA
à M. Rohault de Fleury.« Rome, 18 janvier 1869.
« ... Le Saint-Père n'avait perdu ni votre souvenir ni une attention spéciale aux travaux si importants, si intéressants de M. de Fleury sur l'authenticité des reliques de la Passion. Une mention récente des journaux m'a donné occasion d'insister sur ce point, & de faire mieux ressortir la direction aussi distinguée que désintéressée des études & des publications qui portent votre nom.
« C'est avec effusion que Sa Sainteté a daigné étendre sa bénédiction apostolique sur toute la famille. »
Fin de cette pièce justificative.
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
Fin de cette pièce justificative.AVIGNON. — ARCHEVÊCHÉ DE PARIS.
« Nous, vicaire général de S. E. Mgr le cardinal de Belloy, archevêque de Paris, déclarons & attestons que :
« Sur la demande qui nous a été faite par M. Michel Bruant, prêtre, curé de la paroisse de Saint-Nicolas-des-Champs, à Paris, tendante à ce qu'il nous plût vérifier & reconnaître pour authentiques divers morceaux de bois, qu'il nous a assuré être des portions du bois sacré de la vraie croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ, &, vérification faite, d'en faire la division & distribution en plusieurs parties, pour être ensuite par nous placées dans différents reliquaires qu'il nous a présentés.
« Voulant satisfaire à la demande du sieur curé, nous l'avons requis de produire des titres ou témoignages suffisants, à l'appui de son assertion; sur quoi il nous a exhibé les deux pièces suivantes :
« La première est un registre petit in-folio, relié en parchemin, contenant, ainsi que le porte le titre placé à la première page d'icelui, l'histoire de la fondation & des progrès de la maison royale des religieuses cordelières de Saint-Marcel, ordre de Sainte-Claire, écrite de la main de sœur Élisabeth Mérault, religieuse dudit monastère, & finie le 2 août 1674, aux pages trente-cinquième & trente-sixième duquel registre il est dit : qu'une sœur Isabelle de Compieng, autrefois dame de Sangathe, & qui s'était rendue religieuse audit monastère après la mort de son mari & de ses enfants & qui y décéda en 1331, lui avait donné une croix de vermeil, ornée de pierres précieuses, dans laquelle, au-dessous du crucifix qui était d'or pur, était enchâssé un morceau insigne du pur bois de la vraie croix, d'environ six pouces de hauteur & un pouce de largeur.
« La seconde est un certificat signé par sœur Françoise Jacob, religieuse de l'abbaye des Cordelières du faubourg Saint-Marceau, & sacristine de ladite communauté, la même que celle dont il est parlé ci-dessus, par lequel elle atteste avoir extrait en 1793, d'un reliquaire qui était conservé dans ledit monastère & exposé à la vénération des fidèles, deux morceaux considérables du bois de la vraie croix; que ces deux morceaux ont été donnés à la dernière abbesse dudit couvent, après que chaque religieuse eut reçu une portion de ce bois sacré, qui composait le reliquaire principal ; que les deux parties enfermées dans une boîte d'argent lui ont été remises par ladite dernière abbesse à sa mort, avec la condition de faire son possible pour faire exposer ladite précieuse relique à l'adoration des fidèles dans une église. Le dernier certificat est appuyé en outre du témoignage par écrit de trois autres religieuses dudit monastère, déclarant icelui conforme à la vérité & signé : Marie Magdelanie O. Breman, S.-R. Rabadeau, M.-F. Gromaut. — Lecture faite desdits écrits, & ouverture faite de la boîte ci-dessus désignée, nous y avons trouvé les deux morceaux dont il vient d'être parlé, avec une inscription analogue.
« Un troisième morceau du même bois sacré nous a été présenté séparément par ledit sieur curé, qui nous a attesté que ledit morceau était la portion échue à ladite sœur Jacob, lors du partage qui a été fait de celle qui formait la relique principale.
« Le tout soigneusement examiné, nous avons reconnu & reconnaissons lesdits trois morceaux pour être du vrai bois de la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ, & les avons déclarés & déclarons authentiques. Nous avons, en conséquence, procédé à la division desdits trois morceaux en diverses parties, pour être enchâssées dans plusieurs reliquaires. Cette division opérée, nous avons placé & fixé, sur un fond de moire de soie de couleur cramoisi, trois desdits morceaux, pris sur ceux qui formaient la portion de ladite dernière abbesse, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, & les avons enfermés dans une croix d'or surmontée d'un anneau de même métal, dont nous joignons ici la description...
« Après avoir renfermé les parties du bois sacré dans ladite croix, nous l'avons fermée au moyen d'un fil double de soie de couleur cramoisi passé dans les susdits œillets, noués ensuite au bout de ladite croix, & nous en avons recouvert les extrémités du sceau de Son Éminence , empreint sur cire à cacheter rouge...
« En conséquence de tout ce que dessus, nous avons permis & permettons d'exposer ledit reliquaire à la vénération des fidèles dans le diocèse de Paris.
« Fait & donné à Paris, le 20 janvier mil huit cent quatre (29 nivôse an XII de la république)...
« NOTA. — Cette relique est actuellement entre les mains de M. le comte Odon de Forbin; elle faisait partie de l'héritage de sa mère, née de la Batie, qui la tenait de son cousin Mgr de Mons, signataire de l'authentique ci-dessus, comme vicaire général de S. E. le cardinal de Belloy, & mort archevêque d'Avignon, & qui institua Mme de Forbin son héritière (1). »
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(1) Note remise par M. le marquis des Isnards, le 13 mai 1867.
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