MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C.

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Message  Louis Dim 11 Oct 2020, 7:10 am

CHAPITRE   III.

LES RELIQUES DE LA VRAIE CROIX A ROME.

[page 79]

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Page7911ÉRUSALEM, Constantinople, Rome, quels souvenirs ces grandes cités réveillent chez des catholiques! mais que reste-t-il de la première, la plus sanctifiée des trois? La place où Notre-Seigneur racheta le genre humain n'est plus marquée que par des ruines & nous est disputée par le schisme & l'hérésie. La seconde est aux mains des barbares. La troisième subsiste encore ; mais que de tempêtes grondent autour d'elles ! C'est entre ces trois villes que Constantin partagea le bois que sa sainte mère avait retrouvé.

Après la prise de Jérusalem, presque toutes les reliques furent portées à Constantinople, ou distribuées dans la chrétienté. La ville sainte en fut aussi dépourvue qu'une simple métropole. Enfin, après les croisades, ce qui restait en Orient vint en Europe, & notamment en France, en Italie & en Allemagne, où nous retrouverons tout ce qui a une certaine importance.

Rome seule en a conservé de notables fragments ; mais Rome, par ses libéralités, s'est elle-même dépouillée, & elle n'est plus dépositaire des plus gros. Nous commencerons cependant par le siège du vicaire de Jésus-Christ, qui possède les plus authentiques. Nous parcourrons ensuite l'Italie, qui s'y rattache, la France, qui est la fille aînée de l'Église; puis, en suivant l'ordre alphabétique, les diverses villes de la chrétienté.

ROME

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Message  Louis Lun 12 Oct 2020, 6:37 am

LES RELIQUES DE LA VRAIE CROIX A ROME.

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[page 80]

ROME. — Saint-Bernard. — Les religieux de Saint-Bernard-des-Thermes m'avaient fait voir en détail, & avec le plus chaleureux empressement, les grandes reliques de Sainte-Croix-in-Jérusalem qui sont confiées à leur garde. Ils me montrèrent, dans une des visites que je leur fis, soit pour leur demander leur concours, soit pour les en remercier, les petits morceaux qu'ils ont dans leur couvent, & qui sont un des nombreux exemples de la ténuité des parcelles que l'on vénère à Rome. Deux petits éclats, d'ensemble 35mm de longueur (1), & n'ayant guère que 1mm de section, constituent tout leur trésor (Pl. V).

Sainte-Croix-in-Jérusalem.


MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Planch21

PLANCHE V


VRAIE  CROIX A ROME

A Sainte-Marie-Majeure, Sainte-Marie-in-Transtevère, Sainte-Marie-in-Campitelli, Saint-Roch, Saint-Marc, Saint-François-à-Ripa, Saint-Jean-de-Latran, Saint-Bernard, Sainte-Praxède, Saint-Marcel. Les deux figures du milieu relatives à Sainte-Marie-Majeure représentent l'endroit & l'envers de la relique composée de fragments qui avaient primitivement une tout autre forme.

(Page 80.)
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(1) Toutes ces mesures sont en millimètres.

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Message  Louis Mar 13 Oct 2020, 5:58 am

LES RELIQUES DE LA VRAIE CROIX A ROME.

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[page 80]

Sainte-Croix-in-Jérusalem. — D'après des témoignages inattentifs, je croyais que la relique de la vraie croix conservée dans la basilique de Sainte-Croix-in-Jérusalem, qui l'a reçue de sainte Hélène elle-même, était énorme. Quelle fut ma stupéfaction lorsque je vis seulement trois morceaux gros comme le doigt! Ce sont des fragments bruts dont on a détaché beaucoup de parcelles. Les cassures sont relativement fraîches & rappellent la coupure de la relique de Paris. Il y avait autrefois quatre morceaux dans le reliquaire, & la place laissée vide le témoigne. A une époque peu reculée, un pape, voulant combler le vide fait dans les reliques de Saint-Pierre par les libéralités de ses prédécesseurs, fit porter dans le trésor de cette basilique un des morceaux de Sainte-Croix-in-Jérusalem. Des trois qui restent, le plus long, disposé pour faire le montant de la croix, a 160mm de long & une grosseur réduite de 11mm sur 6mm. Le second a 120mm sur 12mm & 9mm. Le troisième, 90mm sur 15mm & 9mm. C'est sur ce dernier que l'on distingue le mieux les veines, qui appartiennent évidemment à un conifère. La couleur est la même que celle de nos crayons. Leurs veines sont alternativement larges & étroites, ils sont tous trois fort irréguliers. Leur volume ensemble est de 35,320mm.

Tel est, après Saint-Pierre, le trésor le plus riche de Rome (Pl. IV).

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Planch66

PLANCHE IV

RELIQUES DE LA VRAIE CROIX A JÉRUSALEM ET A ROME

On remarquera ici une relique conservée à Saint-Pierre dans la chapelle de Saint-Nicolas, & dont les papes ont à plusieurs reprises fait enlever des morceaux, en laissant à la place des inscriptions portant le nom du pape & la date de l'enlèvement.

Les trois petits morceaux au bas de la planche sont les seuls restes de la croix envoyée par sainte Hélène à Sainte-Croix-de-Jérusalem. Un quatrième morceau qui en faisait partie a été porté dans la chapelle du pilier de Saint-Pierre, où on l'expose à la vénération des fidèles, avec la sainte face & la sainte lance.                                    

La croix de Justin II à gauche paraît une des plus authentiques; elle est conservée dans un reliquaire du VIe siècle, en bronze.

Celle de Constantin a été figurée au-dessous.
                   
On voit à droite la relique importante de Saint-Paul-hors-les-Murs, & enfin dans le milieu les rares reliques de la vraie croix à Jérusalem. Ces dernières sont plus petites que dans la nature; des mesures rectifient le tracé. Toutes les autres sont & seront figurées dans leur grandeur naturelle.

(Page 80.)

Saint-Chrysogone

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Message  Louis Mer 14 Oct 2020, 6:50 am

LES RELIQUES DE LA VRAIE CROIX A ROME.

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[pages 80-82]

Saint-Chrysogone. — A Saint-Chrysogone, cinq parcelles grosses comme des aiguilles sont disposées en forme de croix. — Elles ne cubent pas 100mm.

Saint-François-à-Ripa. — Parmi les 18,000 reliques que l'on conserve au couvent de Saint-François-à-Ripa, & que l'on considère comme très-authentiques, j'ai examiné spécialement celles relatives à Notre-Seigneur, & surtout la vraie croix, qui se compose de quatre morceaux assez irréguliers, disposés en forme de croix, d'une couleur brun-rouge, avec des veines ressemblant à celles de la croix grecque du dôme de Florence. Les quatre morceaux ont ensemble 130mm de développement, sur 8mmde large, &, autant qu'on peut le voir à travers le double verre des reliquaires, 1mm ½ d'épaisseur. Leur cube est de 156mm.

La vraie croix occupe le milieu d'un grand reliquaire à compartiments, caché derrière des colonnes creuses. Un mécanisme fait tourner la face extérieure des colonnes, qui laissent voir dans leur intérieur des milliers de bocaux dans lesquels sont renfermées les plus précieuses reliques. Les reliquaires sont si simples & si modestes qu'ils ne peuvent tenter la cupidité des voleurs. J'ai toujours vu avec effroi l'or & les pierres précieuses entourer de leurs dangereuses richesses nos reliques sacrées. Je voudrais y employer plus que de l'or. J'y voudrais employer exclusivement l'art le plus élevé, dont l'œuvre fût telle qu'en voulant la déplacer on la détruirait, comme la Sainte-Chapelle de Paris ou la Santa-Maria-della-Spina de Pise (Pl. V).

Saint-Jean-de-Latran. — La première basilique du monde n'a, dans une simple croix d'ébène du XVIIIe siècle garnie en argent, que deux petites parcelles de la vraie croix, de 26mm développement sur 2mm ½ de large & 2mm d'épaisseur, cubant en tout 130mm (PI. V).

Saint-Marc. — L'Église Saint-Marc a deux fragments de la vraie croix, très-minces, disposés en croix. Le premier de 27 mm sur 4mm & 1mm d'épaisseur, cubant 108 mm.

La seconde de 60mm sur 5mm & 1mm 1/2, cubant 450,mm (PI. V).

Saint-Marcel. — La vraie croix de l'église de Saint-Marcel est infiniment petite, & semblable à celles de toutes les églises.

D'autres reliques plus importantes appartiennent à l'archiconfrérie du Saint-Crucifix qui la conserve dans l.oratorio dépendant de l'église Saint-Marcel. Les plus grosses, de 24mm de développement sur 3mm & 1mm, cubent 72mm.

De petits morceaux bruns comme les premiers, dans un reliquaire en cristal, ont 20mm sur 1mm ½ & 1mm, cubant 43mm.

Deux autres, enfin, ne cubent pas ensemble 3mm (Pl. V).

Sainte-Marie-in-Campitelli. — Honorius III, pape, plaça en 1217, dans l'église Santa-Maria-in-Campitelli, beaucoup de reliques dont l'authenticité est confirmée par leur enregistrement dans la bibliothèque du Vatican par ordre de Martin V, & les reconnaissances successives qui furent faites par ordre des souverains pontifes en 1564, 1566, 1573, 1582.

On y voit deux parcelles de la vraie croix, l'une disposée en croix de 79mm sur 5mm & 2mm, cubant 790mm, d'une couleur de noyer obscur très-brun, sans veine apparente, avec une surface rude qui dénote les coups de l'outil qui l'a coupée. L'autre parcelle est un petit prisme irrégulier de 18mm sur 4mm & 2mm, cubant 144mm, d'une couleur de cèdre un peu gris (1) (Pl. V).

Sainte-Marie-Majeure.
________________________________________________

(1) Erra, Santa Maria in Campitelli.

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PLANCHE V

VRAIE CROIX A ROME

A Sainte-Marie-Majeure, Sainte-Marie-in-Transtevère, Sainte-Marie-in-Campitelli, Saint-Roch, Saint-Marc, Saint-François-à-Ripa, Saint-Jean-de-Latran, Saint-Bernard, Sainte-Praxède, Saint-Marcel. Les deux figures du milieu relatives à Sainte-Marie-Majeure représentent l'endroit & l'envers de la relique composée de fragments qui avaient primitivement une tout autre forme.

(Page 82.)




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Message  Louis Jeu 15 Oct 2020, 5:49 am

LES RELIQUES DE LA VRAIE CROIX A ROME.

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[pages 82-83]

Sainte-Marie-Majeure. — Nous vîmes à Sainte-Marie-Majeure une relique importante du bois de la vraie croix, qui se compose d'un montant de  160mm de long sur 16mmde large, & environ 8mm d'épaisseur. On a enlevé deux morceaux qui semblent avoir eu pour objet des assemblages à mi-bois, pour deux traverses qui n'existent plus. Elle devait, dans son intégrité, ressembler à celle de Murano, décrite par Costadoni. Le volume de ce qui reste est encore de 20,480mm cubes.

La couleur est d'un brun gris. La coupure semble faite dans un bois dur; cependant, en regardant de très-près avec une loupe, on voit fort distinctement à l'envers, au-dessus de la coupure faite pour l'assemblage, deux veines, ou pour mieux dire, deux éclats qui ont suivi les veines, & qui ne peuvent provenir que d'un arbre résineux à veines alternativement tendres & dures. On voit, déposées sur le bois, des portions de gomme ou de résine, probablement de l'encens dont on oignait les reliques, quand on les vénérait. La face antérieure est rugueuse.

La tête est couverte d'une petite calotte en or très-mince.

Une traverse étroite, provenant d'une autre origine, est attachée avec une soie rouge au montant que je viens de décrire (Pl. V).

Sainte-Marie-du-Peuple. — Cette église, où l'on m'avait dit qu'il y avait des fragments de la vraie croix, n'en a que des parcelles infiniment petites.

Sainte-Marie-in-Transtevere. — Indépendamment d'une croix importante par son travail, & dont il sera question plus loin, l'église de Sainte-Marie-in-Transtevere possède une toute petite parcelle, ne cubant guère que 8 à 10mm, & qui fut donnée par le duc d'York, depuis Jacques II. Le reliquaire qui la renferme est un véritable bijou en émail avec de petites figures ronde bosse, en couleur. C'est ravissant de détail (Pl. V).

Saint-Paul-hors-les-Murs.

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PLANCHE V


VRAIE CROIX A ROME

A Sainte-Marie-Majeure, Sainte-Marie-in-Transtevère, Sainte-Marie-in-Campitelli, Saint-Roch, Saint-Marc, Saint-François-à-Ripa, Saint-Jean-de-Latran, Saint-Bernard, Sainte-Praxède, Saint-Marcel. Les deux figures du milieu relatives à Sainte-Marie-Majeure représentent l'endroit & l'envers de la relique composée de fragments qui avaient primitivement une tout autre forme.

(Page 82.)

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Message  Louis Ven 16 Oct 2020, 6:22 am

LES RELIQUES DE LA VRAIE CROIX A ROME.

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[pages 82-83]

Saint-Paul-hors-les-Murs. — Il y a environ deux siècles, on donna au monastère des bénédictins à Saint-Paul-hors-les-Murs un morceau de la vraie croix, contenu dans un très-beau reliquaire en cristal de roche & bronze doré. Cette précieuse relique se compose d'un montant de 150mm sur 12mmde large; de deux branches chacune de 23mm sur 12mm. L'épaisseur est de 4mm & le volume de 9,408mm. La couleur est du brun tirant sur le gris ; c'est une des reliques où les veines du conifère sont les mieux accusées (Pl. IV).

Saint-Pierre-au-Vatican. — Il existe à Saint-Pierre quatre dépôts de reliques de la vraie croix : les deux premiers dans deux des piliers de la basilique, le troisième à la chapelle Saint-Nicolas, le quatrième dans le trésor de la sacristie.

Le premier est joint au voile de la Véronique & à la sainte lance, que l'on montre au peuple le vendredi saint. J'avais espéré un moment, d'après une parole bienveillante du saint-père, qu'il me serait permis de les voir & de les dessiner, comme je l'ai fait pour toutes les autres reliques de Rome ; mais les cardinaux eux-mêmes ne peuvent les voir, & trois chanoines de Saint-Pierre, chargés de les montrer une fois par an, ont seuls le droit de s'en approcher. Je ne les ai donc pas vues. Je parlerai du voile & de la lance en leur lieu. Les reliques de la vraie croix se composent de deux morceaux : l'un a été pris dans le reliquaire de Sainte-Croix-in-Jérusalem, où l'on voit encore la place qu'il y occupait, & qui peut faire supposer qu'il tenait le milieu entre le montant & les bras ; son volume est d'environ 10,000mm. Admettant que l'autre morceau fût équivalent, on trouverait là au plus 20,000mm de bois de la vraie croix.

La croix de Maëstricht à Saint Pierre de Rome.


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PLANCHE IV

RELIQUES DE LA VRAIE CROIX A JÉRUSALEM ET A ROME

On remarquera ici une relique conservée à Saint-Pierre dans la chapelle de Saint-Nicolas, & dont les papes ont à plusieurs reprises fait enlever des morceaux, en laissant à la place des inscriptions portant le nom du pape & la date de l'enlèvement.

Les trois petits morceaux au bas de la planche sont les seuls restes de la croix envoyée par sainte Hélène à Sainte-Croix-de-Jérusalem. Un quatrième morceau qui en faisait partie a été porté dans la chapelle du pilier de Saint-Pierre, où on l'expose à la vénération des fidèles, avec la sainte face & la sainte lance.                                    

La croix de Justin II à gauche paraît une des plus authentiques; elle est conservée dans un reliquaire du VIe siècle, en bronze.

Celle de Constantin a été figurée au-dessous.
                   
On voit à droite la relique importante de Saint-Paul-hors-les-Murs, & enfin dans le milieu les rares reliques de la vraie croix à Jérusalem. Ces dernières sont plus petites que dans la nature; des mesures rectifient le tracé. Toutes les autres sont & seront figurées dans leur grandeur naturelle.

(Page 80.)

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Message  Louis Sam 17 Oct 2020, 7:19 am

LES RELIQUES DE LA VRAIE CROIX A ROME.

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[pages 83-84]

La croix de Maëstricht à Saint Pierre de Rome. — Une portion de la vraie croix, la plus considérable de Rome, se trouve dans la chapelle du Pilier de Sainte-Hélène à Saint-Pierre. Elle vient de Maëstricht sur la Meuse, qui l'offrit en 1836 à Grégoire XVI. En 1838, le pape en fit don à la basilique de Saint-Pierre & la confia à la garde du chapitre. Grégoire XVI ordonna que dorénavant la bénédiction serait donnée pendant la semaine sainte avec la croix de Maëstricht. Depuis la mort de Grégoire XVI on se sert toujours du reliquaire du XVIIe siècle qui est plus maniable; l'autre est en or & en forme de cloche.

On ne peut voir cette relique, mais nous en trouvons la description dans Gretser qui parle en détail & de la relique & du magnifique reliquaire qui la renferme & qui était encore de son temps à Maëstricht, où elle avait été déposée par Philippe-Auguste. La croyant encore dans cette ville, j'avais fait demander des renseignements à M. l'abbé Willems, vicaire, qui me dit qu'en effet elle avait été donnée à Grégoire XVI. Pie IX reconnut ce cadeau en envoyant en retour un beau reliquaire renfermant une parcelle de la vraie croix. Voici d'ailleurs ce qu'en dit Gretser :

« On y honore, dit-il, avec une grande dévotion, une croix double ornée élégamment d'or & de pierres précieuses, & dont la figure nous a été envoyée par Bernard Banhusius,  de notre société.

« ... Parmi les reliques rapportées en Europe par l'abbé Martin, une d'elles fut donnée au roi Philippe, empereur de tout l'empire romain...C'était une de ces tables que l'empereur de Constantinople était dans l'usage de porter à son cou dans les fêtes solennelles, comme un signe de l'empire... Dans la suite, Philippe donna la relique à la ville de Maëstricht.

« Cette croix est posée sur une bande qui l'entoure entièrement & qui est couverte de fleurs sculptées en or. Elle y est maintenue çà & là par de petits crochets qui l'empêchent de se déranger, dans le cas où une chute ou le maniement du reliquaire pourrait la compromettre.

« Le bois sacré est couvert d'un baume si épais, que, bien qu'exposée à de fréquents baisers, depuis un si grand nombre d'années, c'est à peine si le baume lui-même, enlevé dans quelques parties, montre la croix nue. Aux extrémités des branches du haut se trouvent deux images d'Adam en or, & aux autres extrémités latérales & d'en bas on voit des pierres précieuses remarquables par leur couleur & leur grandeur. Sur l'autre face, & sur un fond d'or découpé en fleurs variées, on voit l'image du Sauveur avec les initiales de son nom, celle de la sainte Vierge avec l'inscription complète μητηρ Θεον, celle de saint Michel & de saint Gabriel archanges, & dans le bas celle de saint Démétrius. »

La chapelle de Saint-Nicolas à Saint-Pierre
_______________________________________________________________________________

(1) D'après Gretser, j'ai calculé que le développement du montant & des traverses était de 558 millim., leur largeur environ 50 millim. Malheureusement il ne donne pas l'épaisseur; on peut la supposer approximativement, d'après des analogues, à 15 millim., ce qui produit en tout un volume de 418.500 mil. c. (PI. VI). Gretser, p. 2455, De sancta cruce, 1616.

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Planch50

PLANCHE VI

VRAIE CROIX A ROME ET A PISE

La relique de la cathédrale de Pise est assez considérable; la face postérieure a été dessinée en perspective dans le haut de la planche & la face antérieure dans le bas à gauche. Cette face est couverte de résine; dans celle du dessous le bois est à nu. Avant que l'on connût l'usage des glaces pour protéger les saintes reliques quand on les donnait à baiser, on les couvrait de résine. C'est à cet usage que toutes les anciennes reliques doivent l'apparence noire qui les distingue.

Tous ces bois sont des conifères.

Cette planche présente encore : 1° une croix qui vient de Maëstricht & qui a été portée à Rome en 1838 ; c'est une des plus grandes connues; elle occupe la partie centrale de la planche; 2° des croix à l'hôpital & à la cathédrale de Sienne; 3º à Saint-Laurent de Florence; 4º à Saint-Antoine-de-Padoue ; 5º à la cathédrale de Milan; 6° à Saint-Nicolas & à Saint-Etienne de Pise; 7º une croix qui existait dans cette ville & qui a disparu.

(Page 84.)

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Message  Louis Dim 18 Oct 2020, 6:29 am

LES RELIQUES DE LA VRAIE CROIX A ROME.

SUITE

[pages 84-85]

La chapelle de Saint-Nicolas à Saint-Pierre possède des reliques très-intéressantes de la vraie croix renfermées dans de remarquables reliquaires.

La première est appelée la croix de Justin; la seconde, de Constantin; la troisième, de beaucoup la plus considérable, n'a pas de désignation spéciale.

La croix de Justin consiste dans deux parcelles posées l'une sur l'autre en croix & sans aucun assemblage. Elles sont brutes & cubent ensemble environ 150mm. C'est un des plus petits fragments de ces dépôts sacrés. Le reliquaire est magnifique, &, par la nature de son travail qui remonte aux premiers siècles de l'Église, présente un des caractères les plus certains d'authenticité.

Il porte écrit sur le montant, par lignes de deux ou trois lettres :

+ Ligno quo Christus humanum subdidit hostem dat Romæ.

Et sur la traverse :

Justinus opem & socia decorem.

On croit voir dans cette inscription la pensée d'un distique où le nombre se trouve plus que la quantité ; dans ce cas, il faudrait lire :

Ligno quo Christus humanum subdidit hostem
Dat Romœ Justinus opem & socia decorem.

Justin le Jeune avait succédé à son oncle Justinien en 565 & est mort en 578. On doit rapporter l'envoi de la relique aux premières années de son règne plutôt qu'aux dernières, où il se livra à une foule de désordres, après d'heureux commencements. C'est donc à Jean III, pape de 560 à 574, qu'il dut faire ce cadeau.

La relique fut ensuite égarée jusqu'au pontificat de Sergius Ier, pape de 687 à 701. Athanase le Bibliothécaire, écrivant sa vie dans le [size=12]IXe siècle, raconte que ce pontife aperçut dans un coin obscur du trésor de Saint-Pierre un objet tout noir qui se trouva être de l'argent oxydé par le temps. C'était une petite boîte scellée qu'il ouvrit, après avoir rompu le sceau. Il trouva à l'intérieur une croix en bronze doré, ornée d'un grand nombre de pierres précieuses enveloppées d'étoffes de soie. Ayant soulevé quatre feuilles dans lesquelles étaient quatre pierres d'une admirable grandeur, il vit enfin l'insigne relique de la vraie croix (1).

Le vénérable Bède, contemporain de Sergius Ier, rendait compte à peu près dans les mêmes termes de cette heureuse découverte, sans parler non plus des figures sculptées sur la croix de la sacristie, ce qui fait dire fort justement à Étienne Borgia (2), que cette description s'applique à la croix de Justin & non celle de la sacristie (3).

La croix de Constantin.
_________________________________________________________

(1) Rocca, Sur une relique de la vraie croix, in-4º, 1609.
(2) De cruce Vaticana, 1779, p. 63.
(3) NOTE de Louis : Cette note du vénérable Bède est en latin. Elle sera fournie sur demande. Bien à vous.


Dernière édition par Louis le Lun 19 Oct 2020, 7:11 am, édité 1 fois (Raison : Orthographe.)

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Message  Louis Lun 19 Oct 2020, 7:08 am

LES RELIQUES DE LA VRAIE CROIX A ROME.

SUITE

[page 86]

La croix de Constantin. — La croix dite de Constantin se compose de deux petits morceaux de bois, figurés aux planches jointes à ce mémoire dans leur grandeur naturelle, posés l'un sur l'autre en croix, semblable à la croix de Justin, ayant à peu près le même volume, & qu'on pourrait considérer comme presque contemporaine. Elle est enfermée dans un petit triptyque d'or fermant à deux portes, d'environ 8 à 9 centimètres carrés, orné de pierres précieuses & de perles fines, & que, dit-on, Constantin portait sur lui.

La troisième relique de la chapelle de Saint-Nicolas est dans un reliquaire des plus simples, du XVIe ou du XVIIe siècle; elle est en forme de croix à deux traverses assemblées à mi-bois & fixées sur le montant par une cheville, comme la croix du bon larron. C'était, avant l'enlèvement de quelques portions de son bois, une des plus considérables de Rome. Le montant avait 150mm de hauteur, la plus grande traverse 85mm de longueur, & la petite 50mm. La largeur du bois est de 21mm, son épaisseur de 9mm.

Son volume entier devait être de 53,865mm. Il n'en reste plus que 29,774mm.

Les papes, dans leur immense libéralité, n'ont pu résister aux demandes qu'on dut leur en faire, & la réduisirent ainsi à moitié de ce qu'elle était dans l'origine. Aujourd'hui, triste & magnifique ruine, elle conserve à peine la forme d'une croix; on reconnaît les parties enlevées, parce que les vides ont été laissés dans le reliquaire, & qu'on a écrit au fond de chacun ces mots : Hanc portionem habuit, suivis du nom du pape & du millésime (1).

Le bois par sa couleur se rapproche du gris de lin avec une pointe de rouge. Il est couvert de taches semblables à de la moisissure. Les enlèvements & les cassures qui ont été faites par des mains peu exercées indiquent bien les veines d'un conifère (Pl. IV).

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Planch66

PLANCHE IV

RELIQUES DE LA VRAIE CROIX A JÉRUSALEM ET A ROME

On remarquera ici une relique conservée à Saint-Pierre dans la chapelle de Saint-Nicolas, & dont les papes ont à plusieurs reprises fait enlever des morceaux, en laissant à la place des inscriptions portant le nom du pape & la date de l'enlèvement.

Les trois petits morceaux au bas de la planche sont les seuls restes de la croix envoyée par sainte Hélène à Sainte-Croix-de-Jérusalem. Un quatrième morceau qui en faisait partie a été porté dans la chapelle du pilier de Saint-Pierre, où on l'expose à la vénération des fidèles, avec la sainte face & la sainte lance.                                    

La croix de Justin II à gauche paraît une des plus authentiques; elle est conservée dans un reliquaire du VI[/sup]e[/sup] siècle, en bronze.

Celle de Constantin a été figurée au-dessous.
                   
On voit à droite la relique importante de Saint-Paul-hors-les-Murs, & enfin dans le milieu les rares reliques de la vraie croix à Jérusalem. Ces dernières sont plus petites que dans la nature; des mesures rectifient le tracé. Toutes les autres sont & seront figurées dans leur grandeur naturelle.

(Page 80.)

Sainte-Praxède...

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Page_113  



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Message  Louis Mar 20 Oct 2020, 6:12 am

LES RELIQUES DE LA VRAIE CROIX A ROME.

SUITE

[pages 86-87]

Sainte-Praxède. — Quatre morceaux de la vraie croix, de 92mm de longueur réunis sur 6mm & un demi-millimètre d'épaisseur, cubant 228mm, constituent tout ce que l'église de Sainte-Praxède, si riche d'ailleurs en insignes reliques, possède du bois sacré. Leur couleur est brune; le reliquaire bien modeste (PL V).

Saint-Roch.—Dans un reliquaire très-simple, on montre à Saint-Roch un petit morceau de la vraie croix, cubant 540mm (PL V).

Saint-Sylvestre-in-Capite. — Je n'ai malheureusement pu avoir la permission de voir les reliques de cette église dépendant d'un couvent cloîtré. D'après les descriptions que m'en ont faites M. le prieur du couvent & M. le chanoine Barbier de Montault, le bois de la vraie croix y serait disposé en forme de croix dont le montant aurait 30mm & la traverse 17mm. L'épaisseur étant de 2mm & la largeur de 4mm, le cube serait de 376mm.

LES CROIX SCULPTÉES. — Les reliques de la vraie croix que nous venons d'étudier portent en elles-mêmes un caractère d'authenticité bien vénérable ; leur petitesse, qui exclut l'idée même que l'on ait pu recourir à un subterfuge, l'identité du bois, qui montre une origine commune, sont faites pour donner une grande sécurité aux heureux détenteurs de ces restes sacrés. Les croix dont je vais m'occuper, & que l'on voit à Saint-Pierre & à Sainte-Marie-in-Transtevere à Rome, se distinguent par des figures & des caractères sculptés sur la relique elle-même.

Croix sculptée à Saint-Pierre. — Rocca, décrivant la relique sculptée que l'on conserve dans la sacristie de Saint-Pierre, ne doute pas qu'elle soit précisément celle trouvée par saint Sergius, pape, & envoyée par Juvénal, patriarche de Jérusalem, à saint Léon Ier, pape. Étienne Borgia n'est pas de son avis, & affirme que la croix de Sergius n'est autre que la croix de Justin, qu'on ne peut confondre avec la croix sculptée ; car celle-ci est relativement fort grande, tandis que celle de Juvénal, portée sur la poitrine par le patriarche de Jérusalem, devait par conséquent être fort petite. D'après lui, on ne trouverait pas trace de la relique sculptée de la sacristie de Saint-Pierre avant l'année 1527.

Le Manuel des cérémonies de la semaine sainte à Rome…

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Planch21

PLANCHE V

VRAIE CROIX A ROME

A Sainte-Marie-Majeure, Sainte-Maric-in-Transtevère, Sainte-Marie-in-Campitelli, Saint-Roch, Saint-Marc, Saint-François-à-Ripa, Saint-Jean-de-Latran, Saint-Bernard, Sainte-Praxède, Saint-Marcel. Les deux figures du milieu relatives à Sainte-Marie-Majeure représentent l'endroit & l'envers de la relique composée de fragments qui avaient primitivement une tout autre forme.

(Page 82.)


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Message  Louis Mer 21 Oct 2020, 6:22 am

LES RELIQUES DE LA VRAIE CROIX A ROME.

SUITE

[pages 87-88]

Le Manuel des cérémonies de la semaine sainte à Rome porte ce qui suit, en parlant de l'exposition de la vraie croix à la chapelle Sixtine :

« La parcelle dont on se sert dans cette occasion a la forme d'une croix d'un assez grand volume (le montant a 73mm de hauteur, & la traverse 38mm de longueur), d'un côté on voit sculptés le Christ avec les  quatre clous & onze figures  d'apôtres,   la  sainte Vierge,  huit  saints  &  des   caractères  runiques.

« Une petite lame d'or en forme de billet est attachée au sommet; on y lit : † IS. XS. (Jesus Christus). Dans le haut, trois têtes représentent la sainte Trinité avec des caractères russes ou serviens: Santa Troiza (Sainte Trinité); à droite du crucifix, saint Paul, sainte Marie Cléophas &, en se rapprochant du centre, la sainte Vierge. A gauche, saint Pierre, sainte Marie-Madeleine & saint Jean près de Notre-Seigneur. Sous les pieds du crucifix une tête de mort; au-dessous saint Basile, saint Chrysostome.

« De l'autre côté de la relique est représentée au centre la sainte Vierge, ayant Notre-Seigneur devant elle. En haut, saint Nicolas, évêque de Myre, patron des Russes, avec des mots russes ou serviens. Autour de la sainte Vierge les quatre évangélistes représentés par leurs attributs : têtes d'homme, de lion, d'aigle & de bœuf; au-dessous de la sainte Vierge, saint Grégoire de Nazianze, patron des Russes; un peu au-dessous, à droite, saint Serge, & à gauche, saint Nicolas avec des caractères russes en abrégé. »

Sur une des lames d'argent doré qui enveloppent la relique, on lit une inscription en lettres grecques ou russes rapportée par Rocca qui la donne dans sa grandeur naturelle, & la traduit ainsi : Ceci est une parcelle du précieux & vivifiant bois du Sauveur Jésus-Christ (PL XXIII).

Je suis resté longtemps devant ce curieux monument & l'ai dessiné avec soin, en corrigeant les planches de Rocca peu exactes & dont le dessin, sans aucun caractère, semble rappeler une œuvre du XVIIe siècle, tandis qu'elle paraît en réalité du XIe ou XIIe siècle. Il n'y a aucun modelé ; on sent tous les coups de gouge. Je n'ai pas vu les stigmates que Rocca croit y voir. Je n'ai aperçu qu'une marque de clou au pied droit, & encore! Les nimbes qu'il indique trop forts, sont à peine sensibles sur le fond, d'où ressortent les figures avec un assez grand relief. Le bois a une couleur de palissandre très-foncée que prend souvent le vieux chêne. Rocca croit, en effet, que c'est du chêne, & je n'en doute pas  (Pl. XXIII).

Sainte-Marie-in-Transtevere

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Planch44

PLANCHE  XXIII

LES CROIX SCULPTÉES,  LE SACRO  CATINO

Ces trois croix sont les seules sculptées, que l'on vénère comme provenant du bois de la vraie croix   La première, conservée au baptistère de Florence, est en bois couleur d'amadou, sans veines; elle représente un crucifix mitre entouré d'ornements grossièrement sculptés comme le crucifix.                                                                                                                                      

La seconde, dans la sacristie de Saint-Pierre, connue seulement depuis  1527, paraît en chêne; elle est couverte de figures ayant plus de style que celle de Florence.

La troisième, à Sainte-Marie-in-Transtévère, beaucoup plus petite, est exactement du même travail que la précédente. Son authenticité remonte à Pie VII.

L'église de Saint-Laurent à Gênes conserve une grande coupe en verre d'un remarquable travail de moulage, couleur vert d'émeraude. Brisée lorsqu'elle fut portée à Paris, elle en revint en 1815. La croyance générale & ancienne est que ce vase a servi à Notre-Seigneur pour la dernière cène, & qu'il fut conquis par les Génois à la prise de Césarée en 1101.


(Page 276.)


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Message  Louis Jeu 22 Oct 2020, 7:01 am

LES RELIQUES DE LA VRAIE CROIX A ROME.

SUITE

[pages 88-89]

Sainte-Marie-in-Transtevere. — L'église de Sainte-Marie-in-Transtevere possède une relique qui ressemble beaucoup, pour le travail & la nature du bois, à celle dont je viens de parler. On n'en connaît rien avant Pie VII, qui la donna, dans le beau reliquaire où elle se trouve encore, à Napoléon, lequel la remit à sa mère. A la mort de Mmme Laetitia Bonaparte, elle fut achetée par le cardinal Tosti, qui en fit hommage à l'église.

La tige a 42mmde hauteur, la traverse 25mm, l'épaisseur est de 7 à 8mm; comme dans la croix vaticane, les branches ont été rapportées & collées aux côtés de la tige. Un de ces bras est décollé, & des piqûres de vers ont fait surgir une poussière jaunâtre sur la fissure. Elle porte sur une face le crucifix, & au bout des bras, à droite & à gauche, deux figures à mi-corps dans l'acte de l'adoration ; peut-être une tête d'ange au-dessus du titre & une tête de saint Pierre dans le bas. On voit au-dessus de la tête de saint Pierre des caractères tout à fait semblables à ceux décrits par Rocca pour la croix du Vatican. A l'envers, une figure de saint à mi-corps en adoration se trouve au centre, une semblable dans chacun des deux bras de la croix, & deux, l'une au-dessus de l'autre, dans le bas de la tige. Des caractères semblables aux autres remplissent la tête de la croix & forment deux inscriptions qui sont placées au-dessus des têtes de saints inférieurs
MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Planch44

PLANCHE  XXIII

LES CROIX  SCULPTÉES,  LE SACRO  CATINO

Ces trois croix sont les seules sculptées, que l'on vénère comme provenant du bois de la vraie croix   La première, conservée au baptistère de Florence, est en bois couleur d'amadou, sans veines; elle représente un crucifix mitre entouré d'ornements grossièrement sculptés comme le crucifix.                                                                                                                                      

La seconde, dans la sacristie de Saint-Pierre, connue seulement depuis  1527, paraît en chêne; elle est couverte de figures ayant plus de style que celle de Florence.

La troisième, à Sainte-Marie-in-Transtévère, beaucoup plus petite, est exactement du même travail que la précédente. Son authenticité remonte à Pie VII.

L'église de Saint-Laurent à Gênes conserve une grande coupe en verre d'un remarquable travail de moulage, couleur vert d'émeraude. Brisée lorsqu'elle fut portée à Paris, elle en revint en 1815. La croyance générale & ancienne est que ce vase a servi à Notre-Seigneur pour la dernière cène, & qu'il fut conquis par les Génois à la prise de Césarée en 1101.


(Page 276.)

Telles sont les reliques que j'ai visitées à Rome où, excepté celles du Pilier de Saint-Pierre & de l'église Saint-Sylvestre-in-Capite, je puis assurer que rien de notable ne m'a échappé. Voici leur état avec les volumes en millimètres cubes :

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 12311

CHAPITRE   IV. — LA   CROIX   EN   ITALIE.


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Message  Louis Ven 23 Oct 2020, 6:43 am

CHAPITRE IV.

LA CROIX EN ITALIE.

[pages 91-92]

Rome devait être la première dans la nomenclature des reliques de la vraie croix. L'Italie vient naturellement ensuite. Nous allons en passer en revue les villes par ordre alphabétique.

ANCONE. — Collin de Plancy indique des reliques de la vraie croix en quantité assez notable aux Carmélites d'Ancône.

BOLOGNE. — Il existe dans l'église métropolitaine de Saint-Pierre à Bologne une relique de la vraie croix, qui avait été donnée en 1777 par l'évêque d'Himéria, ville épiscopale d'Asie, sous la métropole d'Édesse. Elle doit être relativement considérable, puisqu'en 1819 l'archevêque en donna aux jésuites un fragment de près de 300mm. c. Je l'évalue d'après cela à 20 fois ce cube, soit 15,000mm. c.

Collin de Plancy (1) signale à Bologne deux beaux échantillons à Saint-Jacques & à Saint-Dominique, & deux morceaux enchâssés dans une croix d'or à Saint-Etienne ; mais il ne donne aucune mesure.

CORTONE. — Wadingo décrit une célèbre table portée de Constantinople à Cortone par frère Élias, disciple de saint François au XIIIesiècle (2). Ughelli (3) dit qu'elle avait été donnée à Élias par l'empereur de Constantinople, vers lequel il avait été envoyé par Frédéric II.

Enfin on lit dans un manuscrit qui m'a été communiqué par Mgr Passerini à Rome : « Vers 1244, une relique de la vraie croix a été portée à Cortone par fra Élias, premier général de l'ordre, après saint François. La longueur de la croix est de un palme, la traverse est proportionnée, la grosseur un paul, d'où l'on peut conclure que le volume est d'environ 3,000mm. Elle est ornée de filigranes d'argent. L'envers de la table est en ivoire, portant de petites figures en bas-relief représentant saint Michel archange, saint Gabriel, Jésus-Christ au milieu, & dans le bas sainte Hélène & saint Longin, entre lesquels Divus Constantinus (sic). Les deux faces sont protégées par un cristal. »

L'envers en ivoire est orné de deux inscriptions, décrites par Montfaucon dans une lettre adressée à l'abbé Venuti, datée de l'abbaye de Saint-Germain, le 5 mars 1740. L'inscription du milieu, en forme de croix, & caractères grecs, ornée, est ainsi traduite par le célèbre bénédictin. Ce sont des vers iambiques ;

Prius potenti Domino Constantino
Dedit Christus crucem ad salutem,
Nunc quoque hanc in deo habens Nicephorus
Imperator fundit Barbarorum turmas.


L'autre inscription au bord de la table :

Stephanus custos cimeliorum magnœ ecclesiœ Dei Sophiœ monasterio
Quod sibi alimenta suppeditavit in signum grati animi offert
(1)

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 126_ou10

FAGHINE, dans le Val d'Arno supérieur…
_____________________________________________________________

(1) Traité des reliques, p. 187.
(2) Costadoni, Tavola di murano, 1742.
(3) Italia sacra, t. V, p. 624.
(1) L'abbé Venuti, Florence, 1781, De cruce Cortonitnsi, p. 23-27.

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Message  Louis Sam 24 Oct 2020, 7:05 am

LA CROIX EN ITALIE.

SUITE

[pages 92-93]

FAGHINE, dans le Val d'Arno supérieur, possède une relique de la sainte croix, que lui donnèrent les ducs Salviati. Ceux-ci la tenaient des Francesi della Foresta. Ils la firent placer devant l'autel de la chapelle, en 1688.

FLORENCE. — Après Rome, Venise, qui étaient, pour ainsi dire, l'entrepôt des reliques venues de l'Orient, Florence est une des villes de l'Italie qui en a eu le plus. Un grand nombre, comme partout, sont détruites. L'histoire, heureusement,  nous en est conservée par Richa dans sa description des églises de Florence en 1757. Je vais en extraire tout ce qui m'a paru présenter de l'intérêt.

Baptistère. — On montre au Baptistère une croix sculptée & un triptyque très-riche en trois parties, ayant appartenu à Charles VI roi de France, qui le portait sur sa poitrine, & qui renferme dans le milieu un très-petit morceau de la vraie croix ; enfin un troisième morceau encore moindre donné par Sanctini, prédécesseur de Gori dans les fonctions de proposto, & mort en 1717. Le reliquaire est en cristal.

La croix sculptée a été donnée à l'église en 1702 par le proposto Monsacchi. Sa forme est celle d'une croix grecque dont la grande branche a 75mm & la petite 55mm. L'épaisseur est de 14 à 15mm. Ce qui distingue cette relique, c'est un crucifix taillé grossièrement dans le bois lui-même & entouré d'ornements grossiers, mais ayant du style.

« La croix est couverte à l'envers d'une lame d'argent doré & sans ornement de ce côté ; elle est d'un seul morceau, compris la traverse. La custode est de cristal, entourée d'un joli cercle d'argent enrichi de pierreries, dans lequel on a gravé les mystères de la Passion, avec quelques têtes d'anges en relief. On lit sur un petit autel :

Crux de ligno crucis & de veste Christi.

« Par derrière, une autre inscription fait connaître le nom du bienfaiteur Félix Monsacchi, lequel, en 1702, renouvela le reliquaire. Ce qu'il y a de plus remarquable à noter dans ce crucifix, c'est qu'il est attaché avec quatre clous, la tête coiffée d'une mitre, sans barbe, le corps couvert d'une tunique qui descend des reins jusqu'aux genoux (1). »

Un éclat qui a enlevé la main droite fait voir la texture du bois, dans un espace trop étroit pour avoir une opinion bien arrêtée sur sa nature. Je n'y vois pas les veines alternativement dures & tendres des conifères. La couleur de la cassure est un peu celle de l'amadou.

On ne paraît pas parfaitement certain de son authenticité, on suppose qu'elle a été donnée aux Florentins par Charlemagne, d'après une inscription gothique qui a rapport à la venue de cet empereur à Florence, & qu'on croit être la copie d'une autre plus ancienne, gravée sur un vase de bronze & rapportée par Gori. La coiffure est elle-même un témoignage certain de son antiquité  (PL XXIII).

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Page_910

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Planch44

PLANCHE XXIII

LES CROIX  SCULPTÉES,  LE SACRO CATINO

Ces trois croix sont les seules sculptées, que l'on vénère comme provenant du bois de la vraie croix   La première, conservée au baptistère de Florence, est en bois couleur d'amadou, sans veines; elle représente un crucifix mitre entouré d'ornements grossièrement sculptés comme le crucifix.                                                                                                                                      

La seconde, dans la sacristie de Saint-Pierre, connue seulement depuis  1527, paraît en chêne; elle est couverte de figures ayant plus de style que celle de Florence.

La troisième, à Sainte-Marie-in-Transtévère, beaucoup plus petite, est exactement du même travail que la précédente. Son authenticité remonte à Pie VII.

L'église de Saint-Laurent à Gênes conserve une grande coupe en verre d'un remarquable travail de moulage, couleur vert d'émeraude. Brisée lorsqu'elle fut portée à Paris, elle en revint en 1815. La croyance générale & ancienne est que ce vase a servi à Notre-Seigneur pour la dernière cène, & qu'il fut conquis par les Génois à la prise de Césarée en 1101.


(Page 276.)

Dôme.

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Message  Louis Dim 25 Oct 2020, 5:32 am

LA CROIX EN ITALIE.

SUITE

[pages 94-95]

Dôme. — Un inventaire des reliques de la cathédrale de Florence, fait le 8 mai 1615 par Mgr Cosimo Minorbetti, comprend le bois principal de la vraie croix & d'autres morceaux enfermés dans une petite croix d'or qu'on voulait renouveler. Quoiqu'il n'y ait pas d'authentique, on suppose, avec beaucoup de probabilités, que ces parcelles ont été apportées de Constantinople lors du sac de cette ville en 1453. D'autres disent qu'elles viennent de Godefroy de Bouillon, roi de Jérusalem, qui les aurait données à des cardinaux, lesquels les auraient remises aux grands-ducs de la famille des Médicis.

Les reliques du Dôme nous ont été montrées par un chanoine & un chapelain, assistés de quatre officiers de l'église portant des cierges. Un reliquaire très-riche, mais du XVIIe siècle, renferme plusieurs morceaux importants de la vraie croix. Les principaux sont réunis en forme de croix grecque terminée à ses extrémités par des sertissures en filigranes d'or, d'un travail parfait, & ayant au centre un émail délicatement cloisonné, de quelques millimètres de diamètre, & représentant Notre-Seigneur bénissant. Il est difficile de rien voir de plus finement travaillé que ce bijou qui remonte aux meilleurs siècles, & présente ainsi un témoignage intrinsèque de grande antiquité. Les morceaux de la vraie croix, d'une couleur brun foncé, sont grossièrement débités. Les veines sont visibles sur une des branches; il y en a sur la largeur deux ou trois qui appartiennent à un conifère.

Le développement de ces morceaux est de 200mm. Leur cube est de 23,400mm.

Quatre autres morceaux ajustés dans le grand reliquaire ont été divisés à une époque bien postérieure à la fabrication de la croix principale. Leur couleur, moins foncée, est d'un blond gris tirant sur le rouge. D'un développement de 95mm sur une largeur de 15mm & une épaisseur de 3mmenviron, ils cubent ensemble 4,275mm (Pl. VII).

Couvent degli Angeli. — J'ai vu au couvent degli Angeli, via degli Alfani, où nous retrouverons aussi un clou très-remarquable, un reliquaire fort simple, en cristal de roche, renfermant trois morceaux de la vraie croix, réunis en forme de croix, de 85mm de longueur développée, & d'un cube de 1,275mm. Le bois paraît avoir été fendu, & ressemble dans la section à du vieux bois de sapin un peu gris (PL VII).

Badia. — Dans l'église de Badia, un reliquaire de médiocre grandeur, accompagné de deux anges d'argent massif, contient un morceau de la vraie croix.

Couvent des Capucines. — Au monastère des capucines un morceau provient d'une relique de la sainte croix que Clément XII fit prendre par Mgr d'Aquaviva, son majordome.

Couvent della Crocetta. — Un autre au monastère della Crocetta, légué par testament de la sœur Dominique à ses sœurs.

Monastère dei Monticelli. — Au monastère dei Monticelli, un morceau d'une certaine dimension dans une croix d'argent de 60 mm.

Monastère delle Murate. —Teduldi, en 1497, en donne un au monastère delle Murate, dans un riche piédestal d'argent enrichi de perles & de pierres précieuses.

Sant'-Anna sul Prato. — A Sainte-Anne sul Prato, on voyait autrefois un fragment donné par François II, roi de France, à Benvenuto Cellini, mort en 1570. Son arrière-petite-fille, religieuse de Sainte-Anne, légua ses biens & cette relique à son couvent.

Sainte-Croix. — Il existe à l'église de Sainte-Croix deux morceaux de la vraie croix, dont l'un est renfermé dans un reliquaire en cristal de roche & en forme de croix du XIIIe siècle; l'autre sous un cristal de roche d'environ 110 mm. q., sur 27mm d'épaisseur, perforé sur cette épaisseur de deux trous cylindriques qui se croisent à angle droit, pour recevoir la petite relique, dont la longueur développée est d'environ 125mm, la section 2mm sur 1mm. Le volume approximatif est de 5oomm pour les deux (Pl. VII).

Saint-Dominique.— Les religieuses de Saint-Dominique al Maglio possédaient du bois de la vraie croix, ayant fait partie d'un morceau très-notable donné en 1352 par une noble dame de Florence à l'art des marchands de cette ville. Migliori dit que le reste de la relique des religieuses leur fut donné par sainte Catherine dei Ricci, pour montrer le grand désir qu'elle avait de prendre leur habit.

Saint-François in Palarmolo. — L'église de Saint-François in Palarmolo possédait des parcelles, léguées par Lorenzo Ruspoli, en 1625, & réunies dans un très-beau reliquaire de forme ovale. La famille Ruspoli les tenait de marchands arméniens qui passèrent autrefois à Florence.

Saint-Laurent. — Les empereurs chrétiens conservaient religieusement à Constantinople d'insignes reliques…

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Planch51

PLANCHE VII

VRAIE CROIX A FLORENCE, TURIN, GÊNES

Parmi ces reliques on remarque celle du dôme de Florence qui se compose de quatre fragments réunis en forme de croix grecque, résineux, rattachés par des douilles en filigranes d'or & décorées de ravissantes miniatures en émail. Elle porte dans sa garniture le cachet le plus certain de son authenticité. On ne peut douter qu'elle n'ait été, comme tant d'autres, apportée en Occident après le sac de Constantinople (1204). A gauche, dans le haut de la planche, quatre petits morceaux venant encore du dôme de Florence; & vers le milieu, un morceau tiré de l'église de Sainte-Croix & un autre du couvent degli Angeli de cette ville.

On conserve à Gênes, dans le trésor de Saint-Laurent, une croix composée de quatre cylindres à surface irrégulièrement striée & réunis par une quadruple douille tout unie , en argent doré.

A Turin, dans la chapelle royale, deux reliques, l'une dite Croix de saint Maurice, & l'autre composée de trois morceaux séparés.

(Page 94.)

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Message  Louis Lun 26 Oct 2020, 6:07 am

LA CROIX EN ITALIE.

SUITE

[pages 95-96]

Saint-Laurent. — Les empereurs chrétiens conservaient religieusement à Constantinople d'insignes reliques. Le pape Léon X parvint, lors de la prise de cette ville par les Turcs (1450), à les tirer de leurs mains & à les transporter à Rome en 1520. Ce trésor inestimable était sans doute destiné à Florence par le pape. Lorsqu'il mourut, le cardinal Jules de Médicis, devenu pape sous le nom de Clément VII, après les avoir sauvées du pillage de Rome, les destina en définitive à l'église de Saint-Laurent à Florence. Le chanoine de Saint-Laurent, Michel-Ange Biscroni, fut chargé de les porter de Rome à Florence en 1531.

Telle fut l'origine de ce prodigieux trésor où cinquante reliquaires renfermant des têtes, des bras, des côtes, &c, sont d'une richesse incomparable & d'un merveilleux travail, & furent exécutés à Rome par l'orfèvre Valerio de Vicence. Les reliques se montraient le premier jour de la Pâque successivement, & on terminait par la sainte croix, avec laquelle se donnait la bénédiction. Excepté ce jour (reporté actuellement au 7 novembre, veille de la fête des saintes reliques), Clément VII défendit de les montrer à qui que ce soit, fut-il prince ou cardinal, sous peine d'excommunication (1).

Ce motif, malgré plusieurs voyages faits à Florence, m'avait empêché de contempler les merveilles que j'ai enfin eu le bonheur de voir en 1868. Le trésor est placé dans des armoires d'une chapelle de Saint-Laurent & enfermé sous trois clefs dont une est déposée chez le souverain. Les pierres dures, agates, sardoines, cristal de roche, qu'on y admire, sont d'un prix inférieur à celui du travail; je ne retiens du catalogue de Richa que le reliquaire où il signale des reliques de la Passion.

N° 50. Un morceau de la vraie croix…
_________________________________________________________

(1) Richa, Chiese Florentine, t. V, p. 45.

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Message  Louis Mar 27 Oct 2020, 6:04 am

CHAPITRE III.

LA CROIX EN ITALIE.

[pages 96-97]

N° 50. Un morceau de la vraie croix & un de la colonne.

Le bois est fort petit, en trois morceaux, deux au montant, ensemble de 40mmsur 2mm & 1mm; un à la traverse de 45mm sur 3mm & 2mm, cubant 350mm. Il a l'apparence d'un bois de crayon, blond-jaune-roux; enfermé dans une croix en cristal de roche (Pl. VI).

Saint-Marc. — A la sacristie de Saint-Marc, une parcelle dans un très-beau reliquaire d'argent.

Sainte-Marguerite. — Une autre à Sainte-Marguerite, dans un cristal de roche de un palme de hauteur, donnée parle duc Salviati.

Saint-Sylvestre. — Quelques parcelles dans un petit œuf d'or sont conservées par les religieuses du couvent de Saint-Sylvestre.

La Trinité. — Un riche reliquaire d'argent, d'un beau travail, qui coûta 500 écus en 1586, renferme quelques parcelles distribuées dans trois croix d'argent.

Monastère de Santa-Verdiana.—Le monastère de Santa-Verdiana conserve une relique de la vraie croix formée de quatre morceaux longs chacun de plus d'un doigt & gros comme une petite pièce de monnaie (un testone), & ayant la forme d'une croix, dans un reliquaire d'argent doré, donné par le cardinal Orsini en 1414.

Telles sont les reliques de la vraie croix sur lesquelles Richa donne quelques renseignements intéressants. Je n'ai rien dit des autres ; mais je les ai toutes réunies dans le tableau ci-après, en marquant par des astérisques, que j'ai doublés pour celles dont je viens de parler, celles qui restent & que j'ai pu voir.

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Page_912


GÊNES. Saint-Laurent. — Il existe à Gênes, dans l'église cathédrale de Saint-Laurent, une relique considérable de la vraie croix, composée de quatre morceaux cylindriques réunis par une quadruple douille, de manière à former une croix. J'ai vu à la surface de petites stries en spirales peu profondes, qu'on ne retrouve dans aucune autre relique. Les côtes sont brunes comme la croix de Florence.

Le reliquaire est fort riche & en forme de croix. Un authentique de 1826 indique qu'elle est à Saint-Laurent depuis un grand nombre d'années : elle porte le nom de Zaccari, famille éteinte avant l'année 1345, qui l'avait apportée de l'église d'Éphèse à Gênes, & en fit don à Saint-Laurent.

Cinq figures à mi-corps en argent doré décorent l'envers du reliquaire. Jésus-Christ est en haut, la sainte Vierge dans le milieu, les mains ouvertes devant la poitrine, saint Michel & saint Gabriel à droite & à gauche; saint Jean dans le bas. On sait que cet apôtre a vécu longtemps à Éphèse où il eut une église célèbre, dans laquelle il était en grande vénération.

La longueur des morceaux réunis est de 244mm, leur diamètre est de 12mm produisant un cube d'environ 26,458mm.

MILAN. — On conserve au dôme de Milan une relique de la vraie croix que Paul IV donna à son neveu saint Charles Borromée en y joignant des épines dont je parlerai en leur lieu, de la canne, de la colonne, de l'éponge, du bois de la lance & du sang qui aurait été recueilli par terre.

Le reliquaire en forme de croix, avec des verres en cristal de roche, renferme quatre petits morceaux du saint bois réunis & collés sur un fond de bois. Leur couleur est d'un blond roux; la longueur développée de 120mm; la largeur 8mm & l'épaisseur 2mm; d'un volume de 1,920mm (PL VI).

MONTEPULCIANO

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Planch50

PLANCHE VI

VRAIE CROIX A ROME ET A PISE

La relique de la cathédrale de Pise est assez considérable; la face postérieure a été dessinée en perspective dans le haut de la planche & la face antérieure dans le bas à gauche. Cette face est couverte de résine; dans celle du dessous le bois est à nu. Avant que l'on connût l'usage des glaces pour protéger les saintes reliques quand on les donnait à baiser, on les couvrait de résine. C'est à cet usage que toutes les anciennes reliques doivent l'apparence noire qui les distingue.

Tous ces bois sont des conifères.

Cette planche présente encore : 1° une croix qui vient de Maëstricht & qui a été portée à Rome en 1838 ; c'est une des plus grandes connues; elle occupe la partie centrale de la planche; 2° des croix à l'hôpital & à la cathédrale de Sienne; 3º à Saint-Laurent de Florence; 40 à Saint-Antoine-de-Padoue ; 5º à la cathédrale de Milan; 6° à Saint-Nicolas & à Saint-Etienne de Pise; 7º une croix qui existait dans cette ville & qui a disparu.

(Page 84.)


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Message  Louis Mer 28 Oct 2020, 7:05 am

LA CROIX EN ITALIE.

SUITE


[pages 98-99]

MONTEPULCIANO. — L'église de Montepulciano possédait un morceau notable de la vraie croix qui lui venait de saint Pie V. Ce morceau a été enlevé lors de la récente guerre d'Italie, & divisé en parcelles dont une tomba dans les mains d'un prélat qui voulut bien m'en confier une petite partie. La relique totale, épaisse comme une feuille de papier, pouvait avoir 1 décimètre de longueur sur 10mm de largeur, soit environ 500mm. c..

NAPLES. — On lit dans les chroniques de Lione d'Ostie qu'un gentilhomme d'Amalfi offrit au monastère de Monte-Casino une de ces tables dorées, dans lesquelles était enfermé un assez gros morceau du bois sacré. Il l'avait enlevé à Michel Parapinace, en 1078, dans son palais de Constantinople, ou mieux, d'après Baronius, à Nicephore Botoniate.

Naples conserve d'autres morceaux de la vraie croix 1 évalués à 10,000mm.

PADOUE. — A Saint-Antoine, morceau de la vraie croix dans un beau reliquaire en  cristal de roche en forme de croix monté en vermeil & du travail le plus délicat; c'est un chef-d'œuvre de l'art au XIVe siècle. La croix paraît être en trois morceaux semblables à la croix de Justin à Rome, d'environ  32mm de développement, 2mm de large & peut-être 1mm d'épaisseur, cubant en tout environ 64.

PISE. — La puissance des Pisans, à l'époque où l'Occident allait dépouiller l'Orient des reliques que celui-ci avait si religieusement conservées, explique comment ils ont pu être si riches de ces trésors. On voit à Pise trois dépôts principaux du bois de la vraie croix : à la cathédrale, à Saint-Nicolas & à Saint-Etienne.

Cathédrale. — La principale relique, qui est à la cathédrale dans le trésor de la sacristie, est façonnée en croix à deux traverses. Les extrémités étaient garnies par de petites gaines en argent doré, décorées de rosaces à l'endroit, & sans aucun ornement à l'envers. Il ne reste plus que les gaines des branches & du bas du montant ; celle de la tête est enlevée. Les assemblages sont faits à mi-bois; la surface du bois est grossière, la relique a été brisée ; la face antérieure est couverte d'un vernis rougeâtre, espèce d'encens, qui en a altéré la couleur. La face postérieure est à nu ; indication certaine que le vernis était placé sur la face antérieure des reliques, avant qu'on ne les eût couvertes en cristal. Le bois est rougeâtre comme du cèdre. Son développement est d'environ 185mm sur 9mm de large & 4mm d'épaisseur, produisant un volume d'environ 6,660mm.

Elle a été apportée au XIIe siècle au concile de Pise, par saint Bernard (Pl. VI).

Saint-Nicolas.…  

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Planch50

PLANCHE VI

VRAIE CROIX A ROME ET A PISE

La relique de la cathédrale de Pise est assez considérable; la face postérieure a été dessinée en perspective dans le haut de la planche & la face antérieure dans le bas à gauche. Cette face est couverte de résine; dans celle du dessous le bois est à nu. Avant que l'on connût l'usage des glaces pour protéger les saintes reliques quand on les donnait à baiser, on les couvrait de résine. C'est à cet usage que toutes les anciennes reliques doivent l'apparence noire qui les distingue.

Tous ces bois sont des conifères.

Cette planche présente encore : 1° une croix qui vient de Maëstricht & qui a été portée à Rome en 1838 ; c'est une des plus grandes connues; elle occupe la partie centrale de la planche; 2° des croix à l'hôpital & à la cathédrale de Sienne; 3º à Saint-Laurent de Florence; 40 à Saint-Antoine-de-Padoue ; 5º à la cathédrale de Milan; 6° à Saint-Nicolas & à Saint-Etienne de Pise; 7e une croix qui existait dans cette ville & qui a disparu.

(Page 84.)

(1) Collin de Plancy.


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Message  Louis Jeu 29 Oct 2020, 8:01 am

LA CROIX EN ITALIE.

SUITE

[pages 99]

Saint-Nicolas. — Un beau reliquaire en cristal renfermant un morceau de la vraie croix appartenait autrefois au couvent de Saint-François, supprimé à l'époque de notre grande révolution. Ce reliquaire a été apporté au couvent de Saint-Nicolas ; il est d'une admirable beauté, tout en cristal de roche avec de charmantes miniatures sur émail qui paraissent être du XIIIe siècle & dont l'une représente l'image de saint François. Il est en forme de croix pour être porté dans les processions.

L'absence de métaux précieux & de pierres fines a peu tenté la cupidité des conquérants, & le cristal dans lequel la croix est enfermée l'a protégée contre beaucoup d'atteintes, même celle du feu.

Le bois sacré est placé au centre de la croix ; il se compose de deux petites lames d'un développement de 135mm sur 5 mm & environ 1mm d'épaisseur, cubant 675mm. Sa couleur est noir-brun foncé. Il est trop petit pour permettre de discerner la nature du bois (PI. V).

Saint-Étienne.
_____________________________________________


(1) Villani, t. VII, p. 152.

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Planch21

PLANCHE V


VRAIE CROIX A ROME

A Sainte-Marie-Majeure, Sainte-Maric-in-Transtevère, Sainte-Marie-in-Campitelli, Saint-Roch, Saint-Marc, Saint-François-à-Ripa, Saint-Jean-de-Latran, Saint-Bernard, Sainte-Praxède, Saint-Marcel. Les deux figures du milieu relatives à Sainte-Marie-Majeure représentent l'endroit & l'envers de la relique composée de fragments qui avaient primitivement une tout autre forme.

(Page 82.)


Dernière édition par Louis le Ven 30 Oct 2020, 5:47 am, édité 1 fois (Raison : Orthographe.)

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Message  Louis Ven 30 Oct 2020, 5:46 am

LA CROIX EN ITALIE.

SUITE

[pages 100-101]

Saint-Étienne. — L'institut de Saint-Etienne possédait un des plus riches trésors de Pise. J'ai été témoin d'un orage très-violent, dans la nuit du 1er au 2 mai 1866, pendant lequel la foudre a détruit complètement ce trésor, estimé à plus de 500,000 francs, valeur de matières, sans compter les valeurs artistiques, où se trouvaient des ouvrages de Benvenuto Cellini.

Le vice-prieur a sauvé du feu une relique de la vraie croix qui a été protégée par son enveloppe en cristal de roche. Le cristal a été tout fendillé, mais le bois est resté intact. Je l'ai vu. C'est une croix assez grossière de 55mm de longueur développée, sur 4mm de largeur & 2mm d'épaisseur, cubant 440mm(Pl. VI).

Quatrième croix. — Il y avait encore à Pise un morceau de bois de la vraie croix dont le montant était de 25mm, la traverse de 20mm, dans un magnifique reliquaire du XIIe au XIVe siècle, qui fut volé il y a 40 ans j'ai pensé qu'on pourrait l'évaluer à 400mm; ce qui porte à 8,175mm le volume des reliques de Pise (Pl. VI).

SAN-SEPOLCRO. —Ville entre Sienne & Florence; des pèlerins, Arcanus & Égidius, après avoir visité Rome & la Terre-Sainte , s'arrêtèrent au lieu où fut fondée la ville de San-Sepolcro, & furent la cause de cette fondation. Ils y laissèrent les reliques qu'ils avaient rapportées & qui consistaient dans du bois de la vraie croix, du linceul & d'autres (1).

SIENNE. — On m'a montré à la cathédrale de Sienne une relique du bois de la vraie croix, enchâssée dans une croix d'or & disposée en forme de croix. Il y a trois morceaux d'une couleur brun foncé, dans lesquels on distingue des veines qui paraissent bien appartenir à un conifère. La longueur développée est de 88mm sur une largeur moyenne de 6mm ½ & une épaisseur de 2mm ½ , cubant 1,430mm (Pl. VI).

Hôpital de la Scala. — Cet hôpital possède des reliques fort remarquables qui lui viennent authentiquement du XIVe siècle. Elles consistent principalement dans un clou de la Passion, un morceau de bois de la vraie croix & quelques parcelles du manteau de pourpre, de la canne, de l'éponge & de la lance; elles ont été achetées aux enchères à Constantinople, en 1359, par Pietro Torrigini, qui les céda à l'hôpital. D'après un registre manuscrit contenant l'histoire de ce célèbre établissement, la joie fut si grande que la province paya 1,600 florins pour les fêtes qui eurent lieu en cette circonstance. Les reliques servaient à donner la bénédiction au peuple. Lorsque Pierre Torrigini en fit l'acquisition, il s'y trouvait compris un magnifique évangéliaire qui est actuellement déposé à la bibliothèque de Sienne, & qui paraissait avoir plus d'importance que les reliques, aux yeux de l'abbé Tristori, prêtre, secrétaire-archiviste de l'hôpital, qui publiait en 1770 un ouvrage sur ces trésors. J'en ai fait un extrait qu'on lira aux pièces justificatives.

La croix est sertie en or sur une croix d'or ornée de petits enroulements en relief; le tout est placé dans un vase en cristal de roche & enfermé dans un reliquaire en argent du XVIIIe siècle. Il est difficile de déterminer l'âge de la croix d'or. Le bois est brun très-foncé; la tige a 50 mm; les deux bras ensemble 14mm sur une largeur moyenne de 3mm. Je n'ai pu en reconnaître l'épaisseur. Je ne donnerai donc qu'une approximation pour le cube que j'évalue à 250mm; en tout, pour Sienne, 1,680mm (PI. VI).

TURIN
______________________________________________

(1) Villani, t. VII, p. 152.

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Planch50

PLANCHE VI

VRAIE CROIX A ROME ET A PISE

La relique de la cathédrale de Pise est assez considérable; la face postérieure a été dessinée en perspective dans le haut de la planche & la face antérieure dans le bas à gauche. Cette face est couverte de résine; dans celle du dessous le bois est à nu. Avant que l'on connût l'usage des glaces pour protéger les saintes reliques quand on les donnait à baiser, on les couvrait de résine. C'est à cet usage que toutes les anciennes reliques doivent l'apparence noire qui les distingue.

Tous ces bois sont des conifères.

Cette planche présente encore : 1° une croix qui vient de Maëstricht & qui a été portée à Rome en 1838 ; c'est une des plus grandes connues; elle occupe la partie centrale de la planche; 2° des croix à l'hôpital & à la cathédrale de Sienne; 3º à Saint-Laurent de Florence; 40 à Saint-Antoine-de-Padoue ; 5º à la cathédrale de Milan; 6° à Saint-Nicolas & à Saint-Etienne de Pise; 7e une croix qui existait dans cette ville & qui a disparu.

(Page 84.)


Dernière édition par Louis le Sam 31 Oct 2020, 7:34 am, édité 1 fois (Raison : Orthographe.)

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Message  Louis Sam 31 Oct 2020, 7:32 am

CHAPITRE III.

LA CROIX EN ITALIE.

[pages 101-102]

TURIN. — J'ai vu à la chapelle royale de Turin deux reliques de la vraie croix; la première, dont l'authenticité n'est pas absolue, se compose de trois morceaux d'une longueur développée de 22 5mm, d'une largeur moyenne de 5mm, & d'une épaisseur évaluée à 4mm. La couleur des veines se rapproche de celle du bois de palissandre dans ses parties les plus claires ; la cassure accuse des fibres très-fines. Le volume est d'environ 4,500mm.

La seconde, qui porte le nom de Saint-Maurice, est une croix en deux morceaux assemblés à mi-bois, d'ensemble 100mmsur 5mm & 4mm, cubant 2,000mm. Elle est grossièrement coupée. Sa couleur est blond-gris-roux, on n'y voit pas de veines. Le volume total pour Turin est de 6,500mm. (Pl. VII).

VENISE. — La situation de la république de Venise l'ayant faite l'entrepositaire de toutes les richesses que les chrétiens avaient rapportées de l'Orient, c'était dans cette ville que je pensais trouver les plus abondants trésors, & mon attente n'a point été trompée. Son Éminence Mgr le cardinal Trevisanato, par l'entremise de M. l'abbé Passini, sacriste de la basilique de Saint-Marc, a bien voulu m'envoyer des dessins & des renseignements d'où j'ai extrait les notes suivantes, vérifiées ensuite par moi-même lors d'un voyage à Venise en 1868.

Il est très-difficile de savoir le sort des tables byzantines conservées à Venise avant la révolution (1). Plusieurs objets précieux, qui appartenaient à des couvents & à des églises au temps de la république de Venise, furent soustraites en 1797 & dans les années suivantes à l'avidité sacrilège des pillards par les religieux mêmes des églises ou des couvents dévalisés. Quelques-uns se partagèrent entre eux ces dépouilles sacrées; quelques autres les donnèrent à des églises, d'autres enfin les retinrent en dépôt, en attendant des temps meilleurs.                                      

Ainsi, plusieurs objets religieux qui jadis appartenaient à Saint-Michel de Murano furent sauvés par les Pères Cappellari & Fursa. Le premier devint pape, sous le nom de Grégoire XVI, & le second reçut le chapeau. Cappellari enrichit la bibliothèque Saint-Grégoire de Rome de plusieurs manuscrits & livres précieux qui auparavant étaient au couvent  de  Saint-Michel de Murano. Il est très-difficile de savoir actuellement ce que sont devenus une foule d'objets sacrés enlevés des églises sans ordre gouvernemental. En général on ne prenait que ceux d'un prix matériel, & on les négligeait quand leur valeur vénale paraissait  douteuse. On laissa cependant les pierreries & les perles de plusieurs couronnes, pectoraux, &c, &c, du trésor de Saint-Marc, parce qu'il était moins facile  de s'en défaire que de l'or ou de l'argent. Ces pierreries furent vendues en 1820 pour réparer le toit de Saint-Marc.

L'église Saint-Martin-de-la-Charité

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Planch51

PLANCHE VII

VRAIE CROIX A FLORENCE, TURIN, GÊNES

Parmi ces reliques on remarque celle du dôme de Florence qui se compose de quatre fragments réunis en forme de croix grecque, résineux, rattachés par des douilles en filigranes d'or & décorées de ravissantes miniatures en émail. Elle porte dans sa garniture le cachet le plus certain de son authenticité. On ne peut douter qu'elle n'ait été, comme tant d'autres, apportée en Occident après le sac de Constantinople (1204). A gauche, dans le haut de la planche, quatre petits morceaux venant encore du dôme de Florence; & vers le milieu, un morceau tiré de l'église de Sainte-Croix & un autre du couvent degli Angeli de cette ville.

On conserve à Gênes, dans le trésor de Saint-Laurent, une croix composée de quatre cylindres à surface irrégulièrement striée & réunis par une quadruple douille tout unie , en argent doré.

A Turin, dans la chapelle royale, deux reliques, l'une dite Croix de saint Maurice, & l'autre composée de trois morceaux séparés.

(Page 94.)

____________________________________________________________________________________

(1) Voici, sur ces tables, ce qu'on lit dans un remarquable ouvrage de dom Costadoni, bibliothécaire du monastère des Camaldules de Saint-Michel, à Murano (Venise, 1742).

L'auteur place en tête de son œuvre la représentation, à moitié de la grandeur naturelle, du reliquaire, qu'il appelle table pour lui donner une dénomination abrégée. « C'est un gros morceau de noyer oriental, couvert de plusieurs lames de métal ciselées. La plus grande, qui occupe le fond de la table, est en argent doré. Le bois sacré, dont on a enlevé deux morceaux, avait anciennement 360mm, réduits par cet enlèvement à 210mm. Les deux traverses qui divisent le montant ont, savoir : celle d'en haut, 100mm, celle du dessous, 145mm; la largeur du bois est de 23mm, & l'épaisseur paraît être la même. La vétusté a donné au bois une couleur de châtaigne ; on ne sait quelle est son espèce. Des personnes qui s'y connaissent penchent pour le cèdre, mais sans en enlever une parcelle, on ne peut rien affirmer. »

La croix double ne paraît pas dans les médailles avant celles de Léon l'Isaurien, vers 717. Costadoni pense que la table qu'il décrit est du IXe ou du Xe siècle. Il ajoute que le vénérable Bède dit que de son temps on conservait à Constantinople trois morceaux de la vraie croix, savoir un long morceau coupé en deux & la traverse, & il conclut en disant que c'est là l'origine de la croix de Murano.

Saint-Mathias, près Venise. —  « Les latins ont imité les Grecs dans la  confection des tables renfermant du bois de la vraie croix. On conserve au monastère de Saint-Mathias, dans une petite île au nord de Murano, une de ces tables, avec un morceau remarquable de la vraie croix. Elle ne porte aucun caractère de fabrication grecque. Elle a été léguée à ce monastère par Georges Bassegio, patricien de Venise, le 26 février 1385, ainsi qu'on le voit dans un testament écrit par Basile Darvasio, prêtre de Saint-Nicolas de Venise. »



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Message  Louis Dim 01 Nov 2020, 6:07 am

LA CROIX EN ITALIE.

SUITE

[pages 102-103]

L'église Saint-Martin-de-la-Charité, qui, dès la fin du siècle dernier, avait été supprimée, fut transformée en académie des beaux-arts; elle appartenait aux chanoines réguliers Portuenses. Flaminius Corner, dans son célèbre ouvrage : Ecclesiæ Venetæ antiquis monumentis illustratæ, dit qu'on y conservait trois épines de la couronne de Notre-Seigneur : Tres ex dominica corona spinæ. Elles n'étaient pas, comme on l'a dit, réunies à leur branche. On ignore le sort de cette précieuse relique, qui eût confirmé sans doute ce que nous avons appris de Pise & de Trèves, Cette église possédait une relique plus remarquable au point de vue de l'art, un morceau de la vraie croix enfermé dans un magnifique reliquaire, cadeau du cardinal Bessarion. On l'a porté à Vienne à la Schatfkammer, où les voyageurs peuvent le voir dans la salle des couronnes. Peut-être les trois épines de la Charité ont été de même transportées en Autriche.

Le trésor de Saint-Marc possède une croix donnée par l'impératrice Irène. Pour fuir les mauvais traitements de son fils devenu empereur, elle prit le voile, & avant de mourir elle donna ce reliquaire à l'église de Constantinople. A la prise de cette ville par les Français & les Vénitiens, cet inestimable reliquaire échut en partage à ces derniers. Ce sont les deux plus gros morceaux du trésor; ils ont ensemble une longueur de 427mm sur une largueur de 40mm & 15mm d'épaisseur, produisant un volume de 256,200mm. La tige & la traverse sont assemblées à mi-bois, couvertes en bitume. Les quatre extrémités sont serties par des douilles en argent doré. Vers le bas, il y a des entailles qui indiquent que le cœur du bois est plus clair que sa surface (Pl. VIII, fig. 1).

La relique figurée par le n° 2 à la planche VIII, qui contient toutes les reliques que j'ai dessinées à Venise, a été donnée par le prince de Bosnie, & placée entre deux glaces biseautées ; elle a cela de particulier que la grande croix de 10mm d'épaisseur que l'on voit tout d'abord, placée sur une table byzantine ornée de pierres précieuses, de médailles, & paraissant remonter au XIe siècle, paraît être, non la relique elle-même, mais un simple reliquaire. Elle est creusée profondément dans l'épaisseur de sa tige & de ses branches pour y placer du vrai bois, dont on aperçoit quelques parcelles maintenues par du mastic & que j'ai indiquées dans la figure par une teinte plus foncée. Leur développement ne dépasse pas 110mm, & leur volume 200mm. Le reste du vrai bois aurait été presque tout enlevé.

La croix dite de Charles VIII est figurée sous le n° 3. La tige & la branche sont superposées & liées entre elles par un fil d'or. La tige repose dans une douille en or ornée d'un travail grec. La relique est placée entre deux glaces biseautées. Des deux parties, la première a 127mm sur 18mm & 7mm, la deuxième a 100mm sur 16mm & 5mm, elles cubent ensemble 24,002mm.

N° 4. Croix de l'empereur Constantin, dont le reliquaire a été fait par ordre de l'empereur Henri II. Veines très-prononcées, couleur brun-rouge, assemblage à mi-bois; elle est toute sertie en or. Il manque dans le bas une partie considérable enlevée par derrière. La longueur développée du montant & des deux traverses est de 526mm sur 27mm de largeur & 10mm d'épaisseur, cubant 142,020mm. c

N° 5. Il existe encore dans le trésor de Saint-Marc une relique de la vraie croix qui a appartenu à l'impératrice Maria-Augusta, & qui fit partie du butin de Constantinople. On ne sait pas précisément quelle était cette impératrice Maria. Le reliquaire se compose d'un tableau en vermeil contenant plusieurs morceaux de la vraie croix; le morceau principal est au milieu, ayant la forme d'une croix latine archiépiscopale; deux autres morceaux, en forme de croix latine, occupent les angles supérieurs du tableau. Elle est composée de plusieurs parcelles maintenues par trois fils d'or croisés dans la longueur. Sa longueur développée est de 346mm sur 12mm & 5mm, produisant un volume de 20,460mm.

Les deux petites croix indiquées par les nos 5 bis & 5 ter, sont assemblées à mi-bois. On remarque sur la seconde une plus petite croix laissée en relief dans la taille de la relique.  C'est la seule relique d'une authenticité paraissant incontestable, sur laquelle on ait disposé quelque sculpture. Leurs volumes réunis peuvent cuber 1,800mm, ou en totalité la croix de l'impératrice Maria 22,260mm.

N° 6. Dans un reliquaire du XIVesiècle j'ai vu une croix dont la tige & les branches ont 2 ou 3mm de diamètre & peuvent cuber environ 100mm.

N° 7. Outre ces reliques, on conserve quelques fragments du vrai bois dans un paquet de 3 à 4 centimètres. On n'en peut connaître le volume, il ne doit pas dépasser 500mm.

La couleur de tous ces bois est à peu près la même, c'est-à-dire sépia foncé, tirant au châtain noir; on sait que la couleur d'un bois très-ancien, principalement à Venise, dont le climat est humide, ne peut rien prouver pour son authenticité. L'ancien code des quatre Évangiles, dont une partie est à Prague, l'autre à Cividal en Frioul, la troisième à Venise, donne un exemple frappant de l'influence de l'air de Venise. Tandis qu'en Frioul & en Bohème le code est intact, à Venise il n'y a qu'une pâte de chiffons, où de toute l'écriture il ne reste que trois ou quatre C.

En résumé, voici l'état des reliques de la vraie croix conservées à Saint-Marc de Venise :

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Page_142

Presque toutes les églises de Venise ont des reliques de la vraie croix, & si elles n'atteignent pas les proportions de celles de Saint-Marc, il y en a toutefois de notables (1).
__________________________________________________________________________

(1) Collin de Plancy, Traité des reliques, p. 187, signale à Lorette un morceau de la vraie croix magnifiquement enchâssé.

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Planch52

PLANCHE VIII

VENISE

Venise, par sa position sur le chemin des croisades & par sa destinée qui l'a faite l'entrepôt & le banquier de ces prodigieuses entreprises, a dû posséder beaucoup de reliques de la vraie croix. Il en reste encore un grand nombre que j'ai recueillies & figurées comme toujours dans leur grandeur naturelle :

N° 1. Croix de l'impératrice Irène, au troisième plan. (La longueur totale de la tige est de 235 millimètres.)
N° 2. Croix du prince de Bosnie.
N° 3. Croix de Charles VIII, en bas de la planche, au second plan.
N° 4. Croix de l'empereur Constantin, au second plan. (La longueur totale de la tige est de 320 millimètres.)
N° 5, n° 5 bis , n° 5 ter. Croix de l'impératrice Marie. Les deux petites croix dans le haut de la planche sont placées sur la même table-reliquaire que la grande, &.inscrites sous le même numéro.

(Page 104.)

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Page_116

CHAPITRE   V. — LA CROIX A PARIS...


Dernière édition par Louis le Dim 15 Nov 2020, 2:25 pm, édité 2 fois (Raison : Ajustement du 5e paragraphe et orthographe)

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Message  Louis Lun 02 Nov 2020, 5:58 am

CHAPITRE V.

LA CROIX A PARIS.

[pages 107-108]



FRANCE  RELIQUES de la PASSION

Planche IX

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 0planc10

LE GRAND MORCEAU A NOTRE-DAME de PARIS

PLANCHE IX

NOTRE-DAME DE  PARIS.

La vraie croix à Notre-Dame de Paris, quoique considérablement réduite à la Révolution, est encore un des plus gros morceaux connus. Il vient directement de saint Louis, qui l'avait reçu de Baudouin. La couleur à la surface est d'un brun foncé, provenant des résines dont il a été couvert. Des levées faites sur cette parcelle, ou plutôt les entailles pratiquées pour les assemblages à mi-bois des diverses parties de la relique, afin de leur donner la forme d'une croix, ont mis le bois à nu & fait voir les veines d'un conifère. Des expériences microscopiques ont permis de le préciser & de le placer dans l'espèce des pins.

L'examen au microscope a fait voir le même bois dans toutes les reliques dont l'authenticité ne peut être contestée, & a souvent montré d'autres espèces dans des reliques d'une origine douteuse.

(Page 107.)

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Page_118'HISTOIRE attribue plusieurs origines aux diverses reliques de Notre-Dame, dont les unes ont disparu, & les autres ont été conservées en bien petit nombre & que voici :

En 1109, Anseau donna une parcelle de la vraie croix à Galon, évêque de Paris.

1239. Saint Louis acquit de Baudouin trois morceaux & un étui ou reliquaire fort remarquable qu'il remit à la Sainte-Chapelle.

1685. La princesse Palatine légua une parcelle à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés.

La croix d'Anseau. — La plus ancienne relique de la vraie croix à la cathédrale de Paris datait du XIIe siècle. Elle était enfermée dans une croix en cristal enchâssée dans une croix en argent & connue autrefois sous le nom de croix d'Anseau, parce qu'un prêtre de ce nom, chantre du Saint Sépulcre de Jérusalem, & précédemment clerc de l'église de Paris, l'avait envoyée en 1109 à Galon, évêque de cette ville, & à son chapitre, avec des lettres qui en assuraient l'authenticité.

« Après la mort d'Héraclius, écrivait-il, les infidèles.... ayant amassé une grande quantité de bois auprès de l'église du Saint-Sépulcre, ils la brûlèrent en partie. Ils eussent traité de même la sainte croix ; mais elle avait été cachée par les chrétiens, dont plusieurs furent mis à mort à cette occasion. Enfin les chrétiens, ayant délibéré entre eux sur le parti qu'ils devaient prendre, divisèrent la sainte relique en plusieurs portions qu'ils distribuèrent à différentes églises, afin que si quelqu'une vînt à être brûlée, on eût du moins la consolation de conserver les autres. C'est pour cela que l'on envoya à Constantinople, outre la croix de l'Empereur, trois autres croix faites du bois sacré, deux en Chypre, une en Crète, trois à Antioche, une à Édesse, une à Alexandrie, une à Ascalon, une à Damas, enfin quatre à Jérusalem... De ces quatre dernières l'une appartient aux Syriens, l'autre aux grecs du monastère de Saint-Sabas, la troisième aux moines de la vallée de Josaphat. Nous autres latins nous possédons au Saint-Sépulcre la quatrième, qui a un palme & demi de long sur un pouce de large & autant d'épaisseur. Le patriarche des Géorgiens en avait une autre que je vous ai envoyée. Cette croix se compose de deux sortes de bois. Vous y verrez une petite croix incrustée dans une plus grande. La première est du bois auquel Notre-Seigneur a été suspendu, la seconde du bois dans lequel sa croix fut plantée (1). »

Elle continua à être conservée dans le trésor de Notre-Dame…

______________________________________________________________

(1)  Gosselin, p. 28.

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Message  Louis Mar 03 Nov 2020, 6:02 am

LA CROIX A PARIS.

[pages 108-109]

Elle continua à être conservée dans le trésor de Notre-Dame jusqu'en 1793 ; alors M. Guyot de Sainte-Hélène, commissaire de la municipalité, lors de l'enlèvement du trésor de Notre-Dame, obtint du comité révolutionnaire la permission de garder la croix d'Anseau, qu'il partagea avec l'abbé Dalfort, gardien du trésor de Notre-Dame. De la partie qu'il s'était réservée M. Guyot forma quatre croix différentes, dont trois seulement ont été rendues jusqu'à présent à Notre-Dame.

La longueur développée de la première était de 80mmcelle de la seconde de 94mmsur 7 mm.

La troisième seule est d'un bois blanc assez semblable à du sapin. Son développement est de 113mm sur 13mm & 4mm & son volume 5,876mm.

Les deux autres sont d'un bois noir couleur d'ébène; cependant on y remarque aussi quelques parcelles du bois blanc qui était autrefois incrusté dans du bois noir.

Pour consolider la vraie croix de bois blanc on l'a collée sur un morceau de bois commun qui a les mêmes dimensions (2).

Telle est la description que Gosselin en fit en 1828. Le sac de l'archevêché en 1830 ayant bouleversé le trésor, elle ne peut guère s'appliquer à l'état actuel.


Voici les quatre parcelles que j'ai examinées avec soin le 17 mai 1867 & qui passent pour avoir fait partie de la croix d'Anseau.

1° Dans une grande croix de bois de 2 mètres de long, que l'on allait remplacer, on voit une croix noire collée sur une doublure en cuir, les morceaux sont grossièrement taillés, arrondis aux extrémités & d'environ 2mm d'épaisseur. Les chanoines ayant quelques craintes sur l'authenticité de cette relique & des deux que je vais décrire ensuite, firent détacher du gros morceau qui vient de Saint Louis trois petites parcelles de couleur blonde, qu'ils ont fait incruster dans le bois noir pour pouvoir, sans inconvénient, les faire vénérer au peuple. Ces parcelles ont 2mm de large sur 1mm d'épaisseur.

2º Dans un reliquaire en émail bleu, moderne, une croix noire en bois dur, comme la précédente, avec des incrustations en bois blond également tirées de la grande relique. Les trois incrustations ont ensemble 17mmsur 2mm  & 1mm.

3º Dans un reliquaire donné par Napoléon Ier, bois noir sous un verre en cristal de roche bizeauté qui empêche de bien voir l'épaisseur, évaluée comme pour les autres à 2mm; avec incrustation d'un fragment en bois blond qui peut avoir 8mm sur 1mm.

4º Dans un reliquaire en émail donné par Charles X, une croix en bois blond couleur de crayon, mais un peu plus foncé ; le bois de fente paraît provenir d'un conifère. La traverse est un peu plus étroite que le montant, leur développement est de 34mm, leur largeur moyenne est de 2mm & l'épaisseur de 1mm  (PL X).

Deux de ces croix seulement peuvent se rapporter à la description de Gosselin…

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Planch53

PLANCHE X

PARIS, AMIENS, ARRAS, BAUGÉ

Reliques de la vraie croix. La France a reçu des croisades autant de reliques que l'Italie; on peut en juger par ce qui nous reste encore après l'effroyable dilapidation de 1793.

Dans cette planche où, comme dans toutes les autres, les reliques sont dessinées grandeur de nature, la plus connue est la croix donnée par la princesse Palatine. On a figuré, vers le haut à gauche & sur le second plan, une croix que possédait Amiens & qui n'y est plus; tout en haut, ce qui reste à Notre-Dame de Paris de la croix d'Anseau, & dans le bas les reliques d'Arras. On voit, à côté de la croix palatine, une croix considérable conservée à l'hôpital de Baugé, & que ses dimensions n'ont pas permis de rapporter dans toute son étendue.

La croix palatine & le morceau figuré à la planche précédente sont les seuls restes de reliques nombreuses & considérables données par les rois de France à la Sainte-Chapelle, à Saint-Denis & à la cathédrale de Paris.

(Page 108.)
__________________________________________________________________

(2)  Idem, p. 61.

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Message  Louis Mer 04 Nov 2020, 6:39 am

LA CROIX A PARIS.

[pages 109-110]

Deux de ces croix seulement peuvent se rapporter à la description de Gosselin ; ce sont celles qu'il désigne comme étant en chêne noir & dont l'une a 45mm & l'autre 55mm. Il ne parle pas des deux autres; la croix de bois blanc a disparu.

En lisant avec attention la description d'Anseau, on voit qu'il admet deux espèces de bois, l'une de la croix à laquelle Notre-Seigneur a été attaché, l'autre du bois dans lequel elle fut plantée. On peut expliquer l'union de ces deux espèces en disant que le bois blanc provenait de la croix à laquelle Notre-Seigneur a été attaché, & que le bois noir, du chêne peut-être, était le support, l'espèce de reliquaire sur lequel la relique était collée, pour lui donner de la solidité; ainsi qu'on l'a fait dans ces derniers temps pour la même parcelle de bois de pin.

M'appuyant donc sur l'autorité de MM. les chanoines, qui n'ont pas cru que du chêne pût provenir de la vraie croix, je ne ferai entrer dans mes calculs de volume que la croix blanche & les parcelles en bois blanc incrustées dans les bois noirs.

MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C. - Page 7 Page_119

La Sainte-Chapelle

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