MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C.
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LA CROIX EN FRANCE.[pages 138-139]
TROYES. — La belle cathédrale de Troyes possédait autrefois une des plus remarquables reliques du bois de la vraie croix, qui malheureusement n'existe plus, mais sur laquelle je crois devoir m'étendre avec quelques détails, en raison de son importance. J'ai puisé mes renseignements dans un manuscrit extrêmement intéressant que le savant auteur, M. le chanoine Coffinet, a eu la bonté de me communiquer, à la demande de S. G. Mgr Ravinet (1).
« Le 12 avril 1204, le sac de Constantinople eut lieu par l'armée des croisés se composant de Français (la plupart Champenois), de Flamands &de Vénitiens... Tandis que la foule des guerriers enlevaient l'or, les pierreries, les tapis, les riches étoffes de l'Orient, les pèlerins, les seigneurs, les barons, les ecclésiastiques & les évêques qui faisaient partie de l'armée latine recueillirent un butin plus digne des soldats de Jésus-Christ. Lorsque l'ordre fut rétabli, on désigna trois églises dans lesquelles toutes les dépouilles de Constantinople devaient être déposées. Défense était faite, sous peine de vie & d'excommunication, de rien détourner du butin.
« Garnier de Traînel, cinquante-neuvième évêque de Troyes (1192-1205), grand aumônier de l'armée latine, fut constitué gardien de ces splendides richesses. Ce prélat, déjà avancé en âge, avait pris la croix pour la seconde fois (1200)... Il succomba à une épidémie le 14 avril 1205... Après sa mort, Jehan Langlais, son chapelain, rapporta à Troyes un lot de reliques réservées par l'évêque.
« La plupart de ces objets portaient des inscriptions qui en constataient l'origine : 1° Une parcelle de la croix de Notre-Seigneur, d'après un inventaire de 1429, dans un reliquaire en forme de croix double, dorée, sur un vase de cristal dont le pied est en argent... » Un inventaire du 20 juillet 1611 en fait mention. « En 1709 deux bénédictins de Saint-Maur voient à Troyes, parmi les reliques qu'on y conserve, un morceau de bois de la vraie croix de 8 ou 10 pouces de long avec les deux croisillons, sur lesquels il y a des émaux où sont gravés des caractères grecs qui en font foi. En 1771 l'historien Grosley écrivait à M. Gonneau rédacteur du Journal de Verdun, après avoir visité la relique :
« Cette croix, d'environ 2 pieds de hauteur, porte un double croisillon entièrement formé, ainsi que la tige, du bois de la vraie croix, incrusté & scellé dans une monture décorée de filigranes, de ciselures, & de tous les ornements que prodiguait le bas âge de la Grèce... Malgré la différence de ces mesures, on ne peut douter qu'il ne s'agisse de la même relique. L'authenticité & l'origine sont constatées par cinq joyaux entourés de filigranes chargés d'inscriptions grecques & immédiatement appliqués au bois sacré. Elle a été tirée du trésor même où Héraclius avait déposé la croix... »
« En 1771 on voulait rajeunir le reliquaire. Grosley eut seul le bon esprit de s'y opposer, en disant que c'était l'authentique le plus véridique ; mais, sous prétexte qu'il était usé, on avait décidé qu'il serait remplacé par un autre neuf, plus grand, plus élégant, plus riche... »
Au moment de la translation, on s'aperçut que le reliquaire était trop petit ; on en fit un autre, & la translation définitive eut lieu le 21 avril 1773. On y voit que le tronc du bois de la vraie croix avait 265 mm de hauteur, le premier croisillon 86 mm, & le deuxième 150 mm. Mais on n'indique ni la largeur, ni l'épaisseur; si on lui suppose la même section qu'à celle de Bourbon-l'Archambault, soit 20 mm sur 13 mm, on trouverait un volume de 130,000 mm.
Quelques parcelles détachées de la relique principale furent placées dans le reliquaire manqué, d'autres réservées par M. Roullon, chanoine & gardien du trésor. Ce sont les seules qui aient survécu à la Révolution ; & les deux croix rajeunies ne devaient survivre que 20 ans au monument six ou sept fois séculaire qu'elles avaient remplacé.
Lorsque le calme eut succédé à l'orage, M. le chanoine Roullon fit faire en 1807 une croix d'argent, au centre de laquelle une capsule ovale de 37 mm de haut sur 22 mm de large renferme les parcelles encore assez notables disposées en forme de croix à trois croisillons. Leur volume est de 141 mm, leur couleur est exactement la même que celle de la relique de Notre-Dame de Paris. Le montant a 24 mm, la première traverse 6 mm, la deuxième 8 mm, la troisième 1 mm, la largeur 2 mm, l'épaisseur 1mm ½; son volume de 159 mm est le reste de 130,000 mm !PLANCHE XIIIANGERS, ARLES, AVIGNON, BERNAY, BONIFACIO, LONGPONT,POITIERS, SAINT-FLORENT, SENS ET TROYES
Cette planche présente sur le premier plan deux reliques célèbres données par Charlemagne & saint Louis à la ville de Sens, qui avait alors une très-grande importance; sur le second plan, une relique considérable vénérée à Bonifacio; puis d'autres, provenant de Saint-Laud d'Angers, d'Avignon, de Longpont. La croix de Poitiers vient de l'empereur Justin, qui la donna à sainte Radegonde. Celle de Bernay, dans l'angle gauche, au bas de la planche, a cela de particulier qu'elle est notée comme considérable dans le livre de Calvin sur les reliques.
(Page 138.)
CHAPITRE VII. — LA CROIX EN EUROPE ET & EN ORIENT.…
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(1) Voir pièces justificatives.
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CHAPITRE VII.LA CROIX EN EUROPE ET EN ORIENT.
Dans les quatre chapitres précédents, nous avons examiné les reliques de la vraie croix à Rome & en Italie, à Paris & en France. Nous verrons dans celui-ci, le dernier du premier livre, tout ce que j'ai pu recueillir de ces trésors insignes en Europe & dans l'Orient. Le plus possible, j'ai adopté le classement par ordre alphabétique, en considérant les diverses contrées, & dans chaque contrée les villes qui en possèdent.Ire PARTIE.LA CROIX EN EUROPE.I.ALLEMAGNE.[pages 141-142]
AIX-LA-CHAPELLE.. — Cette antique cité a hérité du morceau de la vraie croix enchâssé dans une croix d'or que Charlemagne portait continuellement (1). On peut par analogie la comparer à celles de Justin & de Constantin, qui sont à Rome & dont le volume égale 150 mm.
LIMBOURG (Pl. XV). — La croix célèbre conservée dans cette ville est enfermée dans un magnifique cadre d'or ; on voit au milieu une croix d'argent avec les lettres I. N. R. I. Sous cette croix d'argent, à la croisée de la grande branche, se trouve un trou circulaire de 15 mm de diamètre, d'où on a enlevé le bois sacré. A la croisée supérieure, une rosette de pierres précieuses cache un trou de la même grandeur également rempli d'un bois ordinaire. L'épaisseur de la relique est de 11 mm.
Reconnue authentique dans le temps de Constantin Porphyrogénète, on la vénérait dans le palais impérial, jusqu'au temps où le chevalier d'Ulmen s'en empara à Constantinople, lors de la prise de la ville par les Francs en 1204. Apportée en bon état à Trêves, elle fut remise au monastère des dames nobles de Stuben sur une île de la Moselle ; on y bâtit alors une nouvelle chapelle en l'honneur de la sainte relique.
Le cadre primitif dans lequel elle se trouve, d'un style byzantin du Xe siècle, avec l'inscription originaire en grec, offre une grande garantie d'authenticité. Ce cadre d'or est toujours resté avec la croix qui est intacte, à l'exception des morceaux dont j'ai indiqué l'enlèvement aux extrémités & aux croisées des bras. Ces enlèvements sont une preuve qu'on croyait bien ce bois véritable.
En 1788 la croix fut portée de Trèves à Ehrenbreistein, ville de la rive droite du Rhin, vis-à-vis de Coblentz, puis transmise aux princes de Nassau, & restituée à l'église de Limbourg sans avoir subi aucune atteinte.
L'évêque de Limbourg, agissant avec une grande prudence, n'a pas encore permis de la rendre à la vénération publique, à cause de l'absence des papiers certifiant son origine. La longueur développée de la tige & des branches est de 578 mm, la largeur de 21mm , l'épaisseur de 11 mm & le volume de 133,518 mm.
On voit dans la même ville une autre petite croix dans une croix d'argent du XIVe siècle, d'un bois pareil à celui de la grande croix, mais malheureusement sans certificats. La longueur développée de la tige est de 30 mm , celle des branches de 20 mm, la largeur 5 mm, l'épaisseur 1 mm, le volume 250 mm. — Ces deux reliques ont ensemble un volume de 133,768 mm . Ces notes m'ont été transmises par M. l'abbé Ibach, curé de Limbourg.PLANCHE XVVRAIE CROIX EN ANGLETRRE, BELGIQUE ET ALLEMAGNE
On a réuni sur cette planche les reliques de la vraie croix recueillies dans ces trois pays. La plus considérable vient de Sainte-Gudule à Bruxelles; sa dimension n'a pas permis de la figurer dans toute sa grandeur; on en voit à gauche une représentation au quart de la nature, & en diagonale, sur un second plan, un fragment grandeur naturelle; les autres croix belges de Furnes & de Courtray se voient à droite & à gauche de la planche. On y remarquera encore deux reliques de Bruxelles dans l'église de la Sainte-Vierge, portant les numéros 1 & 2.
Les reliques anglaises, vers le bas, au premier plan, appartiennent au couvent de Berghott, à lord Pètre, au collège de Saint-Grégoire à Downside, à Plowden, & à l'évêque de Southwark.
Deux reliques allemandes proviennent : l'une de Cologne tracée au milieu de la planche, l'autre de Limbourg à droite en haut, au quart de sa grandeur & en diagonale au second plan, dans sa vraie grandeur ayant 350 millimètres de longueur de tige.(Page 146.)
RAGUSE…
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(1) Didron, t. XVIII, p. 274.
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LA CROIX EN EUROPE.I.Allemagne.[pages 142-144]
RAGUSE (Pl. XIV). —M. Stefano Scurla, chanoine de la cathédrale, a bien voulu m'envoyer sur les reliques de Raguse un beau manuscrit d'où j'extrais ce qu'on va lire. Je me suis également servi d'un travail important, publié en 1868, par ce savant ecclésiastique, sur le trésor de la cathédrale (1).
Raguse, ville forte des États autrichiens en Dalmatie, sur la rive orientale de l'Adriatique est très-riche en restes de la vraie croix. La principale, dont l'authenticité ne paraît pas certaine, est un énorme fragment placé dans une croix d'argent. On a dit que deux morceaux de la vraie croix ont été apportés de Rome par Paulimir Belo, vers la fin du Xe siècle, & donnés par lui à l'église de Saint-Étienne.
Un inventaire de 1493 indique en effet deux morceaux considérables possédés par l'église depuis un temps immémorial ; cependant cette opinion a été abandonnée ; on croit plutôt que la relique vient d'une reine du nom de Marguerite, veuve en 1050 d'un roi de Croatie, qui donna à l'église de Saint-Étienne, entre autres reliques, deux morceaux du bois de la vraie croix. On explique cette possession par les relations des rois croates avec la cour de Constantinople, qui en possédait encore à cette époque une masse considérable.
Après l'inventaire de 1493, & notamment en 1588, époque où écrivait Razzi, il n'est plus question que d'un seul morceau. A l'époque d'un tremblement de terre qui renversa l'église de Saint-Étienne en 1667, Nicolas Bona raconte que la relique, portée dans le chapitre des dominicains, fut conservée jusqu'à son transfèrement dans une chapelle de la cathédrale en 1785. Elle est actuellement dans un magnifique reliquaire en argent doré, ayant la forme d'une croix.
Le morceau a 241mm de hauteur, 8o mm de largeur, 25mmd'épaisseur moyenne. Son volume est de 282,000 mm. Il est criblé de fentes dont les unes sont à peine visibles, & d'autres de 2 à 3 mm de largeur sont indiquées sur la figure. Sa couleur est d'un brun châtain tirant sur le noir. Il a l'apparence d'un lignite & est très friable. Sa consistance est telle qu'un outil tranchant le briserait plutôt irrégulièrement que de le couper. Ce fragment était autrefois plus considérable ; le défunt évêque de Raguse, Thomas Jederlinich, en détacha une portion pour l'archiduc Maximilien, qui, avant de devenir empereur du Mexique, le porta à Jérusalem, & en fit hommage à la chapelle Sainte-Hélène.
On voit encore diverses reliques dans le reliquaire de la cathédrale.
1° Une parcelle très petite (1) dans la croix patriarcale (nº XIII) ;
2º Un petit fragment (2) dans un tableau avec une lame d'argent (nº XX) ;
3º Un troisième dans un reliquaire en forme d'ostensoir, de 27mm sur une hauteur qui était autrefois de 47 mm réduite à 32 mm, sur 16 mm d'épaisseur (nº XCI) ;
4º Un morceau imperceptible dans une châsse en forme de boîte avec plusieurs reliques de saints martyrs (nº CXXXI) ;
5° Un cinquième de 30 mm sur 3 mm dans la croix patriarcale de bois avec des lames d'argent de couleur claire. On voit d'après les vides du reliquaire qu'il existait autrefois trois autres morceaux disposés en forme de croix. Il y avait dans la base de cette croix un vide où se trouvaient d'autres reliques de la vraie croix. Les pertes doivent être attribuées à la négligence qui a laissé enlever les verres destinés à les couvrir (n° CXXXIII)) ;
6° & 7º Deux reliquaires vides du bois sacré (nº CXXXV & CXXXVI)) ;
8° Un infiniment petit morceau, dans un tableau de bois doré, venu du couvent des religieuses de Sainte-Marie, ainsi que le constate une note attachée au cadre (n° CLXV)) ;
9° Un fragment de 67 mm de longueur sur 7 mm de largeur plus clair, sans cristal qui le couvre (n° CLXVII)) ;
Outre le gros morceau de la vraie croix & les parcelles dont nous venons de parler, on voit encore dans le reliquaire de la cathédrale un fragment apporté à Raguse par le frère Boniface de Stephanisda, était gardien du saint sépulcre. Ancien condisciple de Sixte V, sous le pontificat de Paul IV, en 1555, il obtint la permission d'en ouvrir le trésor, pour la première fois depuis le temps de sainte Hélène. Il y trouva trois morceaux du bois de la vraie croix enveloppés dans un voile très fin qui se défit comme une toile d'araignée au contact de l'air, en laissant intacts seulement quelques fils d'or qui avaient été tissés avec des fils de lin, remit dans le trésor un des morceaux, & distribua les autres dans toute la chrétienté (1).
Au morceau destiné à Paul IV, il joignit en 1558 des fragments de la colonne, & donna à Raguse, sa patrie, un morceau de cette colonne, & un du saint sépulcre. Enfin, devenu évêque de Stagno, il donna à la cathédrale de san Biagio, une parcelle qu'il s'était réservée.PLANCHE XIVVRAIE CROIX A GAND ET A RAGUSE
Il existait autrefois dans la tour de Londres un morceau considérable de la vraie croix, apporté par Richard-Cœur-de-Lion. La Réforme ayant dispersé ces richesses sacrées, ce fragment, le plus gros qui existe encore dans le monde, fut déposé à Gand par les pères jésuites. Son authenticité est incontestable.
Parmi ses nombreuses & importantes reliques, Raguse possède un large morceau tort irrégulier, figuré ici sur deux faces.
On a retracé également une autre croix, dite la croix du roi Uros, que l'on vénère chez les dominicains de Raguse. La grande dimension n'a pas permis de la présenter tout entière sur la feuille, où l'on n'a dessiné qu'un fragment, & à côté une réduction au quart de la grandeur naturelle. Le microscope y a fait voir du bois de pin.(Page 142.)
CROIX D'UROS.…
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(1) Trésor de la Cathédrale de Raguse. Historique du bois de la sainte croix, du lange de Notre-Seigneur & des autres reliques relatives à la vie & à la mort de Notre-Seigneur.
(1) Molto piccola.
(2 Qualche minuto framme nto.
(1) Lettre de M. Scurla. Pièces justificatives
Dernière édition par Louis le Jeu 03 Déc 2020, 6:59 am, édité 3 fois (Raison : Insertion d'un lien. et retrait du Nota Bene sur les pièces justificatives.)
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LA CROIX EN EUROPE.I.ALLEMAGNE.[pages 144-146]
CROIX D'UROS. — Il y a encore à Raguse, chez les dominicains, un morceau d'une couleur gris-brun. La largeur du montant de la croix est de 25 mm, son épaisseur de 17 mm, sa hauteur de plus de 500 mm. La traverse d'en haut a 220 mm de long, & celle d'en bas 315 mm. En l'examinant au microscope, le savant M. Decaisne a reconnu qu'elle provenait d'un conifère, comme toutes les croix dont l'authenticité est incontestable.
Cette précieuse relique est enfermée dans un riche reliquaire couvert de pierres précieuses, orné d'inscriptions en lettres serbes, qui constatent qu'au XIVe siècle, vers l'année 1310, la croix servant de reliquaire a été faite par ordre du roi Uros, pour y placer un morceau de la vraie croix.
Elle appartenait aux dominicains de Gravosa, sans qu'on sût comment elle leur était venue ; elle y resta jusqu'en 1618, époque où, pour la mettre en sûreté, on la porta dans la ville, au couvent de ces pères. Vers 1697 une portion en fut enlevée furtivement par un religieux, pour le baron Saponara qui, à la mort de son complice, s'adressa au couvent des dominicains afin de faire reconnaître authentiquement la parcelle qu'il avait obtenue d'une manière si peu régulière, & il la porta à Vienne.
J'ai représenté la capacité entière du reliquaire, bien qu'elle ne se trouve remplie qu'au tiers de son volume avec du bois réduit en fragments plus ou moins considérables.
TRÈVES. — Trèves possède une parcelle importante de la vraie croix, que le chevalier Henri d'Ulmen de Trêves, guerrier de la croisade de Constantinople, avait eue comme butin en 1204, lors du sac de cette ville, & qu'il donna à l'église de Saint-Euchaire, aujourd'hui Saint-Mathias.
« Elle est renfermée dans une cassette qui dépasse tous les travaux de ce genre tant par la richesse de l'or, de l'argent, & des pierres précieuses, que par l'excellence du travail. Le travail de filigrane est si délicat qu'il ne peut être bien vu & apprécié qu'avec une loupe. » (Marx.)
La relique se compose de quatre morceaux disposés en forme de croix. La hauteur totale serait de plus de 200 mm, la largeur de chaque morceau de 13mm, & le volume évalué 18,000 mm La couleur paraît plus rougeâtre que celle de Paris.
VIENNE (Voir pièces justificatives.)
Total des reliques de l'Allemagne. . . 617,625 mm.
II. ANGLETERRE.…
___________________________________________________________________Nota Bene a écrit: Les pièces justificatives existantes, concernant les villes, seront fournies sur demande. Bien à vous.
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LA CROIX EN EUROPE.II.ANGLETERRE.[pages 146-147]
LONDRES. — Gretser rapporte que Richard, roi d'Angleterre, prit dans la chapelle de Saint-Élie, distante de trois lieues de Jérusalem, une croix formée du bois de la vraie croix qu'on appelait la croix des Syriens.
On dit que le sceptre du souverain de la Grande-Bretagne renferme actuellement un morceau du bois de la vraie croix.
Mgr Manning, archevêque de Westminster, ayant eu la bonté de s'intéresser à mon travail, m'envoya des renseignements qui m'ont ouvert la plupart des trésors de ce grand pays, autrefois célèbre par sa ferveur catholique & que la Providence semble rappeler à la foi de ses ancêtres.
Lors de la reconstruction d'une partie de la tour de Londres, on trouva dans les anciennes fondations, des ossements & un morceau de bois. On pensa que c'était de la vraie croix, rapportée en Angleterre par Richard Cœur-de-Lion ; & on le remit à Mgr Gillis, archevêque-coadjuteur d'Edimbourg, qui, n'en doutant point, lui fît faire de suite un reliquaire (1).
J'inscris les autres reliques que j'ai pu recueillir jusqu'à présent en Angleterre, savoir : à Isleworth ; — Saint-Grégoire Downside, chez lord Pètre ; — à Berghott-est; — Plowden; — Sainte-Marie, à York; — West-Grinstead ; — Saint-George Southwark, & Slindon (Pl. XV).
ISLEWORTH. — Mgr Weld, protonotaire apostolique & prélat domestique de Sa Sainteté, m'a donné d'excellentes directions vers plusieurs dépôts des reliques de la vraie croix en Angleterre ; il en a lui-même des morceaux qui semblent avoir environ 8o mm de développement sur 7 à 8 mm de largeur, & dont on peut évaluer le volume à 1,000 mm.
MONASTÈRE DU COLLÈGE DE SAINT-GRÉGOIRE. — La relique du saint bois du collège de Saint-Grégoire, à Downside près Bath, est enfermée dans un reliquaire du temps de Charles Ier (vers 1646) & dont l'ouverture est maintenant scellée. Le morceau a été brisé & non coupé dans une autre pièce, on en a enlevé de petits morceaux. Les veines sont larges, la surface est luisante & présente l'apparence d'une grande dureté. La couleur est noirâtre ou plutôt d'un riche brun ; le bois dont il semble se rapprocher davantage est le vieux chêne, mais sans les marques transversales qu'on voit dans le chêne. Les bords sont irréguliers; l'épaisseur est inégale. La longueur du morceau est de 102 mm sur 20 mm, l'épaisseur 3 mm & le volume 6,120. La tradition nous apprend que ce fragment est celui que le roi Alfred avait reçu du pape & qu'il avait donné à l'abbaye de Glastowburg. Après la suppression de l'abbaye & l'exécution de l'abbé, elle aurait été envoyée à Londres. Elle était dans la chapelle de la reine Marie, fille de Henri VIII, & Jean Feckenham, dernier abbé de Westminster & aumônier de la reine, l'a préservée des profanations à la mort de Marie, & depuis lors elle est au monastère du collège de Saint-Grégoire (1).PLANCHE XVVRAIE CROIX EN ANGLETRRE, BELGIQUE ET ALLEMAGNE
On a réuni sur cette planche les reliques de la vraie croix recueillies dans ces trois pays. La plus considérable vient de Sainte-Gudule à Bruxelles; sa dimension n'a pas permis de la figurer dans toute sa grandeur; on en voit à gauche une représentation au quart de la nature, & en diagonale, sur un second plan, un fragment grandeur naturelle; les autres croix belges de Furnes & de Courtray se voient à droite & à gauche de la planche. On y remarquera encore deux reliques de Bruxelles dans l'église de la Sainte-Vierge, portant les numéros 1 & 2.
Les reliques anglaises, vers le bas, au premier plan, appartiennent au couvent de Berghott, à lord Pètre, au collège de Saint-Grégoire à Downside, à Plowden, & à l'évêque de Southwark.
Deux reliques allemandes proviennent : l'une de Cologne tracée au milieu de la planche, l'autre de Limbourg à droite en haut, au quart de sa grandeur & en diagonale au second plan, dans sa vraie grandeur ayant 350 millimètres de longueur de tige.(Page 146.)
LORD PÈTRE…
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(1) Notes verbales très-sûres, remises par M. l'abbé Denis, chanoine de Meaux.
(1) Extrait d'une lettre du R. P. Morrall, du 4 avril 1868.
Dernière édition par Louis le Ven 11 Déc 2020, 7:59 am, édité 1 fois (Raison : Insertion d'un lien.)
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Re: MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C.
LA CROIX EN EUROPE.II.ANGLETERRE.[pages 147-148]
LORD PÈTRE. — L'histoire de l'insigne relique de Gand, que nous verrons en Belgique, m'ayant amené à chercher les restes de ce magnifique morceau en Angleterre, sur les indications de S. E. Mgr Manning, je m'adressai à lord Pètre, possesseur de ce beau trésor, qui eut la bonté de m'envoyer les notes suivantes : « 1° Morceau de la vraie croix qui faisait partie du grand morceau dit: pars stipitis crucis salvatoris nostri, & qui se trouvait autrefois, avec les bijoux de la couronne, dans la tour de Londres. Il fut détaché de ce grand morceau pendant le règne de Jacques Ier, roi d'Angleterre, & donné enfin en 1713 à lady Pètre, par le père provincial des jésuites anglais à Gand. Le bois d'une couleur blonde est veiné. Le développement de la tige & de la traverse réunies est de 91 mm , la largeur 7 mm , l'épaisseur est à peu près de 1 mm ½, & le volume 955 mm . 2º Autre relique de la vraie croix, donnée à lord Pètre par Mgr François Weld. Ces morceaux sont d'une couleur très-foncée & paraissent être de la nature du vieux bois de chêne & d'ébène, dûr & uni. La longueur du plus gros morceau est de 72mm sur 11mm . Celle du second est de 43 mm sur 10mm leur épaisseur est de 6mm leur volume de 7,332 mm ». (Pl. XV.)
SAINTE-MARIE BERGHOTT-EST. — Mme Benan, supérieure de l'abbaye de Berghott-est, m'a envoyé la figure d'une croix que possède sa maison. Elle est d'une couleur brun foncé; le développement de la tige & de la traverse est de 96 mm sur 7 mm de largeur. En admettant, comme pour la petite croix de lord Pètre, une épaisseur de 1 mm ½, on doit trouver un volume de 1,008 mm.
PLOWDEN. — On voit chez M. Plowden, de Plowden, un morceau de la vraie croix provenant de la grande relique de Gand. Son développement est d'environ 50 mm, sa largeur de 3mm ½, son épaisseur est d'environ 1mm ½ & son volume de 262mm c.
Ces renseignements m'ont été donnés avec un aimable empressement par le R. P. Morrall, au collège de Saint-Grégoire de Downside (1).
YORK….
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(1) Lettres du 4 avril & 6 mai 1868.PLANCHE XVVRAIE CROIX EN ANGLETRRE, BELGIQUE ET ALLEMAGNE
On a réuni sur cette planche les reliques de la vraie croix recueillies dans ces trois pays. La plus considérable vient de Sainte-Gudule à Bruxelles; sa dimension n'a pas permis de la figurer dans toute sa grandeur; on en voit à gauche une représentation au quart de la nature, & en diagonale, sur un second plan, un fragment grandeur naturelle; les autres croix belges de Furnes & de Courtray se voient à droite & à gauche de la planche. On y remarquera encore deux reliques de Bruxelles dans l'église de la Sainte-Vierge, portant les numéros 1 & 2.
Les reliques anglaises, vers le bas, au premier plan, appartiennent au couvent de Berghott, à lord Pètre, au collège de Saint-Grégoire à Downside, à Plowden, & à l'évêque de Southwark.
Deux reliques allemandes proviennent : l'une de Cologne tracée au milieu de la planche, l'autre de Limbourg à droite en haut, au quart de sa grandeur & en diagonale au second plan, dans sa vraie grandeur ayant 350 millimètres de longueur de tige.(Page 146.)
Dernière édition par Louis le Ven 11 Déc 2020, 7:56 am, édité 2 fois (Raison : Insertion d'un 2e lien.)
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LA CROIX EN EUROPE.II.ANGLETERRE.[pages 148-149]
YORK. — Au couvent de Sainte-Marie, à York, une relique insigne de la vraie croix a la forme d'une croix patriarcale. Sa tige a 125 mm de longueur, chacun des bras a 38 mm, la largeur est de 8 mm, le volume est évalué à 5,600 mm.
Le bois porte trois empreintes du sceau du vicaire capitulaire qui administrait le diocèse de Saint-Omer de 1657 à 1662. L'ornementation du reliquaire est du Xe siècle. — C'était une croix pectorale qu'on suppose avoir appartenu au patriarche Arnulphe, qui avait été clerc de Robert, duc de Normandie.
Le dessin ci-[haut] représente ce reliquaire tracé d'après une photographie envoyée par Mgr l'évêque de Beverley.
Le R. P. Lawson a donné, en 1793, au même couvent une autre relique de la vraie croix de 31 mm, dans un reliquaire en argent contenant aussi des reliques de saint Ignace de Loyola & de saint François Xavier. Lors de la donation du P. Lawson, elle était accompagnée d'une note indiquant qu'elle avait été donnée par Arnulphe, patriarche de Jérusalem ; d'où l'on présume qu'elle a été détachée de la grande que je viens de décrire (2).
WEST-GRINSTEAD—M. l'abbé Denis, dont l'active coopération m'a été si utile en Angleterre, m'a appris qu'il existe à West-Grinstead deux reliques qui viennent de Rome & sont très-authentiques. Malheureusement elles sont fort petites. L'une, en forme de croix, a 7 mm de hauteur, 4mm de longueur de bras & 1 mm d'épaisseur; l'autre, de même épaisseur, a 4 mm de hauteur, & 4mm de longueur, pouvant ensemble cuber 38 mm.
SAINT-GEORGES SOUTHWARK — Mgr Thomas possède deux petites reliques dans des croix pectorales dont chacune a environ 5 mm de développement & moins de 1mm de largeur, & deux autres, l'une 18 mm de développement & 1mm ½ de largeur, l'autre 25mm de développement sur 1 de largeur, cubant 63mm .
Sa Grandeur m'en a indiqué une troisième dans l'église de Saint-Richard à SLINDON, comté de Sussex. Sa longueur est de 90mm , sa largeur de 12mm, son épaisseur irrégulière de 7 mm½ & son volume de 8,100mm. La couleur est d'un brun clair. — Un menuisier qui l'a examinée pense que c'est du cèdre.
III. BAVIÈRE.…
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(2) Voir aux pièces justificatives.
Dernière édition par Louis le Jeu 10 Déc 2020, 4:46 am, édité 2 fois (Raison : Insertion d'un lien.)
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Re: MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C.
LA CROIX EN EUROPE.III.BAVIÈRE.[pages 149-150]
D'après Gretser, on voyait des reliques notables de la vraie croix à Donawert, au monastère de Schira & à Ratisbonne. Collin de Plancy en signale un gros morceau à Nuremberg.
DONAWERT. — Maximilien Ier, empereur, donna à Donawert, ville sur le haut Danube, une croix décrite ainsi par Gretser (1).
Elle est attachée avec deux crochets d'argent haut & bas, sur une table d'or, dont le fond est orné d'étoiles, de roses, & d'écus doubles.
Elle a la forme dite patriarcale ou de Jérusalem, le montant d'un seul morceau a un doigt (80 mm) de longueur ; la traverse d'en bas a environ deux pouces (54 mm) ; l'autre est un peu plus petite (50 mm) ; la largeur du bois est en moyenne de trois grains (14 mm), le haut du montant étant un peu plus étroit que le bas. Gretser ne parle pas de l'épaisseur que j'évalue à 5 mm, ce qui porte le volume approximativement à 12,000 mm.
SCHIRA. — Noble & ancien monastère de Bavière situé près de la ville de Pfaffenhofen, conserve religieusement une croix façonnée avec du bois de la vraie croix. D'après Aventin, dans les Annales de Schira, à l'année 1156, Conrad, duc de Dalmatie, comte de Dachau, obtint d'Héraclite, patriarche de Jérusalem, un gros morceau de bois de la vraie croix qu'il donna alors au couvent de Schira.
De forme patriarcale, elle a environ un spithame (225 mm) de longueur, deux grains (9mm ½ de largeur, dont quatre font une once ou un doigt. La traverse basse a 4 onces (76 mm ) ; celle d'en haut a 2 onces (38 mm) (1). D'après ces mesures le volume pourrait être d'environ 16,000 mm.
NUREMBERG. — Il n'existe plus aujourd'hui aucune relique de la Passion dans cette ville (2).
RATISBONNE. — Gretser décrit la croix de Ratisbonne, d'après les notes que lui avait envoyées le docteur Quirinus Leoninus, curé de l'église cathédrale de Ratisbonne. Elle est plus grande que celles de Donawert & de Schira, faites sur le même modèle, elle porte deux traverses. Elle est posée sur une croix ornée d'un côté de pierres, de perles, d'images & d'emblèmes, & portant de l'autre le crucifix ; au-dessus de la tête du crucifix, on lit cette épigraphe : Rex Otocarus me fecit.
Ce roi Otocare est le cinquième des rois de Bohême, dont Ænéas Sylvius a beaucoup parlé dans son Histoire de Bohême. On voit qu'il attachait un grand prix à sa relique, par la dépense qu'il fit pour son reliquaire. Gretser n'a pas pu savoir comment ce roi se l'était procurée.
En la comparant aux reliques de Donawert & de Schira qui seraient moins grandes, on peut évaluer son volume approximativement à 20,000 mm
Total des reliques de la Bavière. . . 48,000 mm.
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(1) De sancta cruce, Ingolstadt, 1616, p. 2617, — ou édit. de 1734, t. III, Mantissa, p. 82.
(1) Le spithame vaut une demi-coudée de 450 mm, soit 22$ mm.— Chacune des douze onces qui le composent a donc 19 mm; le grain, étant le quart d'une once, est de 4 mm ¼.
(2) Voir pièces justificatives.
IV. BELGIQUE.…Nota Bene a écrit: Les pièces justificatives existantes, concernant les villes, seront fournies sur demande. Bien à vous.
Dernière édition par Louis le Sam 12 Déc 2020, 7:21 am, édité 1 fois (Raison : Insertion d'un lien.)
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LA CROIX EN EUROPE.IV.BELGIQUE.[page 151]
BRUXELLES, Sainte-Gudule (Pl. XV). —L'église des saints Michel & Gudule à Bruxelles possède un morceau de la vraie croix qui est peut-être le plus grand connu. Le montant a 470 mm. la traverse 270 mm. — Le bois a 65 mm dans sa plus grande largeur, & 15 mm d'épaisseur; son volume 514,590 mm. Il est découpé d'une manière tout à fait insolite. La couleur est celle du vieux chêne, les veines sont peu apparentes; mais en y regardant très-attentivement on reconnaît un bois résineux.
Il fut rapporté de la Terre-Sainte par Florent III, comte de Hollande. Après avoir appartenu à diverses personnes de distinction, il passa à Vosmer, vicaire apostolique, qui en fit don à LL. AA. Albert & Isabelle. Cette dernière le légua par testament, le 7 janvier 1650, à l'église Sainte-Gudule.
Dans le pillage de l'église au mois de mars 1793, elle fut dépouillée de ses ornements & sauvée, grâce au peu de valeur du reliquaire qui est en cuivre. Le bois brisé fut recueilli par des personnes pieuses, & reconnu par le chapitre, pour être bien la relique qui lui appartenait. Elle fait restituée le 29 septembre de la même année (1).
NOTRE-DAME-DE-LA-CHAPELLE. — Bruxelles, indépendamment de cette relique insigne, expose encore à la vénération des fidèles, dans l'église de Notre-Dame-de-la-Chapelle, deux reliques importantes; l'une (n° I, pl. XV), en deux morceaux, était à l'église de Thérouanne (Ecclesia Morinensis) depuis l'année 1286, elle est à Notre-Dame depuis 1773. Son volume est d'environ 1,200 mm.
L'autre (n° 2, pl. XV), en cinq morceaux, a été donnée, en 1250, par Henri III, duc de Brabant. Son volume est de 1,500 mm. Ces renseignements sont pris sur un dessin gravé que m'a envoyé M. l'abbé de Bruyn, président du comité archéologique de Brabant, & dans sa correspondance.
COURTRAI (PL XV). — Notre-Dame de Courtrai possède une relique de la sainte croix, qui lui fut envoyée, au mois de juillet 1207, par l'empereur Henri..._______________________________________________________________________________PLANCHE XVVRAIE CROIX EN ANGLETRRE, BELGIQUE ET ALLEMAGNE
On a réuni sur cette planche les reliques de la vraie croix recueillies dans ces trois pays. La plus considérable vient de Sainte-Gudule à Bruxelles; sa dimension n'a pas permis de la figurer dans toute sa grandeur; on en voit à gauche une représentation au quart de la nature, & en diagonale, sur un second plan, un fragment grandeur naturelle; les autres croix belges de Furnes & de Courtray se voient à droite & à gauche de la planche. On y remarquera encore deux reliques de Bruxelles dans l'église de la Sainte-Vierge, portant les numéros 1 & 2.
Les reliques anglaises, vers le bas, au premier plan, appartiennent au couvent de Berghott, à lord Pètre, au collège de Saint-Grégoire à Downside, à Plowden, & à l'évêque de Southwark.
Deux reliques allemandes proviennent : l'une de Cologne tracée au milieu de la planche, l'autre de Limbourg à droite en haut, au quart de sa grandeur & en diagonale au second plan, dans sa vraie grandeur ayant 350 millimètres de longueur de tige.(Page 146.)
(1) Voir Bruxelles, pièces justificatives.
Dernière édition par Louis le Dim 13 Déc 2020, 6:29 am, édité 1 fois (Raison : Insertion d'un lien.)
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Re: MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C.
LA CROIX EN EUROPE.IV.BELGIQUE.SUITE[pages 151-154]
COURTRAI (PL XV). — Notre-Dame de Courtrai possède une relique de la sainte croix, qui lui fut envoyée, au mois de juillet 1207, par l'empereur Henri de Constantinople (un des empereurs latins de la maison de Flandre), avec d'autres reliques insignes tirées du palais des Blaquernes, où elles avaient été conservées par les empereurs d'Orient. Ces reliques figurent dans la charte originale & dans le cartulaire de Notre-Dame. Elles furent conservées sur une tablette d'or, que rappelle un dessin publié dans le voyage littéraire de deux religieux bénédictins (t. I, Paris, 1717). Il est fait mention de cette sainte croix dans les inventaires des XIVe, XV & XVIe siècles (1).
L'épaisseur est d'environ 2mm & le volume de 200mm. Le bois paraît être de l'espèce des conifères.
FUMES (PL XV). — On voit à l'église de Saint-Walburg à Fumes, dans un superbe reliquaire en vermeil, un fragment d'environ 70mm X 15mm X 5mm , cubant 5,250mm.
Elle est plus ancienne que celle de Courtrai.
GAND (PI. XIV). — La chapelle épiscopale de Gand conserve en dépôt, depuis la révolution religieuse d'Henry VIII, une relique très-insigne de la vraie croix appartenant autrefois aux rois d'Angleterre, auxquels elle venait de Richard Cœur-de-Lion. Son authenticité est parfaitement reconnue (1). Mgr Bracq, évêque de Gand, & M. Jean Bethune, m'ont envoyé à ce sujet des documents qu'on trouvera en détail aux pièces justificatives.
Parmi les objets précieux gardés à la tour de Londres, on voyait un morceau considérable de la vraie croix. Dans le temps de Jacques Ier, les choses saintes étant moins appréciées, un noble Anglais, clerc du tapis vert, fonction considérable dans la tour, porta cette insigne relique, enfermée dans un sac de toile de chanvre, à un de ses amis nommé Pudsey, qui en enleva un morceau de deux palmes. Le clerc du tapis vert en garda pour lui un morceau de la grosseur d'une petite noix, & remit le reste dans le trésor. Pudsey en mourant laissa le bois sacré à sa femme, d'où il passa au P. Luther, jésuite, longtemps son confesseur, & qui le conserva pendant douze ans.
Ce Père, voulant s'assurer de l'authenticité de sa relique, la rapprocha de celle qui était restée dans la tour, & reconnut son identité à la cassure du bois & à sa nature. Il porta sa croix à Gand & revint à Londres pour soigner les malades pendant la peste de 1665, puis écrivit au P. Champion, recteur du collège des Anglais à Gand, de porter la relique à leur père provincial, & d'en remettre une grande partie à la ville de Norwich.
Quant au morceau laissé dans la tour, un noble Allemand nommé Fradeskins, grand amateur des objets & monuments antiques, qui avait rendu beaucoup de services à Jacques Ier, lui demanda ce bois & l'obtint. Mais ce fait parut si grave aux grands du royaume, qu'ils en portèrent plainte au roi. Celui-ci fit appeler Fradeskins & lui dit qu'il ne consentait à lui laisser la relique qu'à la condition que rien n'en serait enlevé, & qu'à sa mort elle serait restituée au trésor royal ; ce qui eut lieu en effet. J'ai rapporté cette circonstance pour montrer quelle importance on y attachait, personne ne doutant que ce ne fut du bois de la vraie croix.
La guerre civile ayant mis tout en confusion du temps de Charles Ier, la reine son épouse, mère de Charles II & de Jacques II, se proposant de fuir d'Angleterre en Hollande, puis en France, demanda au roi de lui accorder le bois sacré. Une grande tempête s'étant élevée pendant la traversée, la reine, pour faire cesser le danger, jeta la relique à la mer. On prétend que plus tard elle fut retrouvée & donnée à des capucins.
Après la mort du P. Champion, on constata que cette relique, déposée dans sa chambre, avait un pied de long & était grosse comme le poing. Le père provincial en coupa un morceau, long comme le doigt, & assez gros pour pouvoir être fendu.
En 1702, l'autre croix n'avait pas quitté le collège des jésuites à Gand. Une parcelle en fut détachée cette année pour l'abbesse de la Cambre, & une pour l'archevêque de Malines.
Deux autres petites portions passèrent aux jésuites de Courtrai & d'Oudenarde.
Mgr Wandernoot en fit enlever dix parties qu'il destina, savoir: deux à l'évêque, cinq au père recteur, une à Sigers, secrétaire de l'évêque, une au lecteur de l'ordre des frères mineurs récollets, gardien du couvent à Malines, une à François Desmet, chanoine.
En 1707, une parcelle est donnée au R. P. de Pape, de la société de Jésus.
— 1716, une à la comtesse Gérard, duchesse de Norfolk, par Mgr Wandernoot.
— 1717, une à l'évêque d'Anvers.
— 1717, une à un couvent anglais de Gand, par Mgr Wandernoot.
— 1730, Mgr Desmet enlève un morceau oblong.
— 1773, Mgr Van Eersel soustrait encore quelques parcelles.
— 1775, la relique est donnée au chapitre de Saint-Bavon, ou du moins Mgr Van Eersel fait enlever quelques parcelles, entre autres une de 9 pouces, pour le chapitre de Saint-Bavon.
On en a récemment détaché un morceau de 2 mm d'épaisseur dans toute la longueur de la pièce principale ; il sert pour l'office du vendredi à la cathédrale & aux processions des Rogations. La manière dont ces enlèvements ont été faits indique bien que c'est un bois résineux. Cette relique porte donc avec elle tous les caractères de la plus respectable authenticité. Dans son état actuel, le bois a 280 mm de longueur, 44 mm de largeur moyenne, 40 mm d'épaisseur à la base ; réduit dans le haut; d'un volume évalué à 431,200 mm, il paraît fendillé à la manière des conifères.
Restauration de la relique originaire…
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(1) Extrait d'une lettre de Mgr Régnier, archevêque de Cambrai.PLANCHE XVVRAIE CROIX EN ANGLETRRE, BELGIQUE ET ALLEMAGNE
On a réuni sur cette planche les reliques de la vraie croix recueillies dans ces trois pays. La plus considérable vient de Sainte-Gudule à Bruxelles; sa dimension n'a pas permis de la figurer dans toute sa grandeur; on en voit à gauche une représentation au quart de la nature, & en diagonale, sur un second plan, un fragment grandeur naturelle; les autres croix belges de Furnes & de Courtray se voient à droite & à gauche de la planche. On y remarquera encore deux reliques de Bruxelles dans l'église de la Sainte-Vierge, portant les numéros 1 & 2.
Les reliques anglaises, vers le bas, au premier plan, appartiennent au couvent de Berghott, à lord Pètre, au collège de Saint-Grégoire à Downside, à Plowden, & à l'évêque de Southwark.
Deux reliques allemandes proviennent : l'une de Cologne tracée au milieu de la planche, l'autre de Limbourg à droite en haut, au quart de sa grandeur & en diagonale au second plan, dans sa vraie grandeur ayant 350 millimètres de longueur de tige.(Page 146.)PLANCHE XIVVRAIE CROIX A GAND ET A RAGUSE
Il existait autrefois dans la tour de Londres un morceau considérable de la vraie croix, apporté par Richard-Cœur-de-Lion. La Réforme ayant dispersé ces richesses sacrées, ce fragment, le plus gros qui existe encore dans le monde, fut déposé à Gand par les pères jésuites. Son authenticité est incontestable.
Parmi ses nombreuses & importantes reliques, Raguse possède un large morceau tort irrégulier, figuré ici sur deux faces.
On a retracé également une autre croix, dite la croix du roi Uros, que l'on vénère chez les dominicains de Raguse. La grande dimension n'a pas permis de la présenter tout entière sur la feuille, où l'on n'a dessiné qu'un fragment, & à côté une réduction au quart de la grandeur naturelle. Le microscope y a fait voir du bois de pin.(Page 142.)
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LA CROIX EN EUROPE.IV.BELGIQUE.COURTRAI (PL XV)..SUITE[pages 154-155]
Restauration de la relique originaire. — Au moyen de toutes ces données, je vais essayer de reconstituer la relique principale de la tour de Londres, d'où sortait celle de Gand. Nous venons de voir qu'en 1702, dix parcelles en avaient été enlevées ; si l'on admet qu'elles ont pu se répandre dans le pays & fournir les reliques de Saint-Pierre de Gand, de Furnes, Walcourt, Tournai, qui cubent ensemble 14,000 mm pour quatre reliques, on peut en conclure par une proportion que, moyennement, les dix parcelles enlevées par Mgr Wandernoot cuberaient 35,000 mm.
Quatre autres parcelles avaient été enlevées la même année ; en leur supposant des dimensions qui devaient être notables, car on n'épargnait guère alors cette insigne relique, livrée pour ainsi dire au pillage, il n'y a rien d'exagéré à évaluer le volume des quatre parcelles à 8,000 mm.
Sept furent prises de 1707 à 1775; malheureusement on n'indique pas leur volume, mais elles durent être moins considérables à mesure que la source diminuait ; il s'en trouva cependant une de 9 pouces de long. C'était probablement un éclat comme celui de 2 mm d'épaisseur enlevé récemment, que l'on peut supposer de 5 mm de largeur, & d'un volume de 2,800 mm. Comptons pour toutes environ 15,000 mm.
Nous voici bien près de la relique de la tour de Londres dont ce morceau faisait partie. Il est probable que c'est en le fendant qu'on l'a détaché; car on ne doit pas oublier qu'il était dans un sac de toile, & pour dissimuler la soustraction, d'ailleurs moins facile si on l'eût coupé, on a dû le fendre, de manière que l'objet renfermé dans le sac eût toujours la même longueur. C'est ce qu'exprime d'ailleurs explicitement le document authentique.
Ce document dit que le morceau était grand, magna pars SS. crucis. Combien en laissa-t-on ? probablement le plus gros. Ce n'est donc pas téméraire de supposer pour le tout au moins 1 million de millimètres cubes, environ 280 mm sur 8o mm & 50 mm. Pour comprendre un pareil volume, il faut se rendre compte des habitudes conservatrices des Anglais jusqu'à ce que le délire des révolutions religieuses eût détruit tout le prix qu'on attachait à ce précieux bois.
Gand, abbaye de Saint-Pierre.…PLANCHE XVVRAIE CROIX EN ANGLETRRE, BELGIQUE ET ALLEMAGNE
On a réuni sur cette planche les reliques de la vraie croix recueillies dans ces trois pays. La plus considérable vient de Sainte-Gudule à Bruxelles; sa dimension n'a pas permis de la figurer dans toute sa grandeur; on en voit à gauche une représentation au quart de la nature, & en diagonale, sur un second plan, un fragment grandeur naturelle; les autres croix belges de Furnes & de Courtray se voient à droite & à gauche de la planche. On y remarquera encore deux reliques de Bruxelles dans l'église de la Sainte-Vierge, portant les numéros 1 & 2.
Les reliques anglaises, vers le bas, au premier plan, appartiennent au couvent de Berghott, à lord Pètre, au collège de Saint-Grégoire à Downside, à Plowden, & à l'évêque de Southwark.
Deux reliques allemandes proviennent : l'une de Cologne tracée au milieu de la planche, l'autre de Limbourg à droite en haut, au quart de sa grandeur & en diagonale au second plan, dans sa vraie grandeur ayant 350 millimètres de longueur de tige.(Page 146.)
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Re: MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C.
LA CROIX EN EUROPE.IV.BELGIQUE.SUITE[page 155]
Gand, abbaye de Saint-Pierre. — L'abbaye de Saint-Pierre du Mont-Blandin, existant encore au moment de la révolution française, avait une parcelle de la vraie croix possédée actuellement par un parent des derniers moines survivants. Elle venait de la Terre-Sainte à l'époque des croisades, & fut heureusement sauvée de la dévastation du monastère au XVIe siècle, & des désastres de la Révolution. Elle est enchâssée dans une croix fort riche donnée par l'abbé Scayck au commencement du XVIIe siècle, portant ses armes & celles de l'abbaye. Elle a 15mm X 70mm X 5mm , & un volume de 5,250 mm (1).
TOURNAI. — L'abbaye de Saint-Amand, à Tournai, possédait un morceau de bois de la vraie croix, d'environ 2,000 mm, qui appartient maintenant au trésor de la cathédrale.
WALCOURT. — Un fragment de la vraie croix, d'un volume d'environ 2,000 mm, appartient à l'église paroissiale de Walcourt, diocèse de Tournai. Elle est dans un magnifique reliquaire du XIIIe siècle (2)
V. ESPAGNE.…
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(1) M. le chanoine Dehaerne.
(2) M. Bethune.
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Re: MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C.
LA CROIX EN EUROPE.V.ESPAGNE.[pages 155-156]
L'histoire, qui nous montre beaucoup de reliques de la Passion en Italie, en France, en Allemagne, ne parle pas de l'Espagne. La source la plus abondante, surtout pour la France, a été les croisades ; mais, à cette époque, les Espagnols avaient à lutter contre les infidèles, en leur faisant la guerre sur le sol même de la patrie, qu'ils ne pouvaient abandonner. On ne doit donc pas en trouver beaucoup dans ce noble & malheureux pays. Les auteurs spéciaux, comme Costadoni, Rocca, Gretser, Richa, &c, qui nous donnent de si précieux renseignements sur Venise, Rome, l'Allemagne, &c, manquent à l'Espagne, parce qu'il n'y avait probablement rien à en dire. L'appel que j'ai fait à NN. SS. les évêques ne m'a presque rien donné. Un savant jésuite français, le père Pierrard, qui a beaucoup voyagé dans la Péninsule, ne m'a non plus rien signalé. Enfin, l'indigence des grandes reliques en Espagne apparaît dans l'envoi d'un simulacre du vrai clou que saint Charles Borromée fit au roi Philippe II. Je transcris ici les rares indications que j'ai pu recueillir.
A MANRESA il existe un fragment de la couronne d'épines, du bois de la crèche, de la vraie croix, de la tunique de Notre-Seigneur.
A S0ÉVILLE. — Une portion du titre.
A BURGOS. — Au couvent de Las Huelgas, à Burgos, des reliques données par saint Louis.
A I'ESCURIAL. — A Saint-Laurent de l'Escurial, un clou, probablement celui que saint Charles Borromée envoya à Philippe II, & un morceau de la vraie croix donné en 1749 par le roi de France.
HOLLANDE.…
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Re: MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C.
LA CROIX EN EUROPE.VI.HOLLANDE.[pages 156-157]
MAESTRICHT. — La collégiale de Notre-Dame possédait autrefois un des plus gros morceaux connus de la vraie croix. Il a été décrit par Gretser, & donné en 1838 à Rome où on le conserve à Saint-Pierre. Le pape Pie IX, en reconnaissance de ce présent inestimable, a envoyé à Maëstricht, en 1862, un magnifique reliquaire renfermant une parcelle de la vraie croix. (Voir Rome.)
Saint-Servais. — M. l'abbé Willems m'a fait remettre sur les reliques de cette église une note très-intéressante dont j'extrais ce qui suit :
« Quoique les trésors de Maëstricht aient été en partie fondus durant la révolution française, les reliques elles-mêmes ont été presque toutes conservées ; notamment à l'ancienne collégiale de Saint-Servais, actuellement paroissiale, on a encore une croix reliquaire faite en 1490 en imitation de celle de Notre-Dame & renfermant des morceaux joints ensemble, en quantité notable, de la vraie croix. Un auteur maestrichtois dit dans un opuscule de l'année 1520 : « Dominica crux, ut nunc visitur, ad altitudinem fere cubitalem cum suppeditaneo ascendens, argentea theca non ita pridem inclusa est. »
Cette hauteur d'une coudée semble indiquer un morceau considérable que j'évalue à 10,000 mm.
La Hollande conserve à VENLOO, sur la Meuse, dans le diocèse de Ruremonde, quelques parcelles de la vraie croix.
A WAMBACH, une relique de la vraie croix a été visitée en 1244 par saint Boniface, évêque de Lausanne, lors de la consécration de l'église abbatiale de Hoogdorch, diocèse de Bois-le-Duc, où se trouvait alors cette relique. En 1648, lorsque le monastère de Hoogdorch fut supprimé par les protestants, cette relique fut transportée à l'abbaye de Rolduc ; puis, à l'époque de la suppression de cette abbaye pendant la révolution française, elle fut transférée à l'église paroissiale de Wambach, où elle est encore vénérée.
Elle a environ 80 mm de longueur.
NORVÈGE ET DANEMARK…
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Re: MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C.
LA CROIX EN EUROPE.VII.NORVÈGE ET DANEMARK.[page 157]
Torfeus, dans l'Histoire de la Norvège, rapporte que le roi Sigurd obtint un morceau de la vraie croix qu'il déposa dans la ville de Kongell.
On m'assure qu'il existe au musée de Copenhague un fragment important.
POLOGNE.…
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Re: MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C.
LA CROIX EN EUROPE.VIII.POLOGNE.[pages 157-158]
Le royaume de Pologne possédait avant le XIII[/sup]e[/sup]siècle plusieurs portions de la vraie croix. La croix Palatine, que la princesse Anne de Gonzague donna à Saint-Germain des Prés & que l'on vénère à Notre-Dame de Paris, avait été reçue en présent de Jean-Casimir, roi de Pologne. L'histoire de cet infortuné pays, martyr de son patriotisme & de sa foi, ne fait plus aujourd'hui mention que de cette relique & d'une portion notable de la sainte croix, donnée par saint Étienne, roi de Hongrie, & que saint Émeric, son fils, déposa en 1006 sur la montagne du Calvaire, aux environs de Sandomir, où on l'a toujours conservée (1)
RUSSIE...
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(1) Gosselin.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C.
LA CROIX EN EUROPE.IX.RUSSIE.[page 158]
Je me suis adressé aux trois principaux métropolitains de la Russie pour connaître dans cette grande contrée l'état des reliques de la Passion. Un seul m'a répondu, Mgr Porphyre, vicaire de l'évêque de Kiew, par l'obligeante entremise de M. Prilejaëff, aumônier de l'ambassade russe, à Paris ; & comme il ne m'a parlé que du mont Athos, j'en ai conclu que la pauvreté de la Russie vient de ce qu'elle n'existait pas encore lorsque les reliques sont arrivées en Europe par la grande voie des croisades.
M. Prilejaëff m'a cependant signalé un morceau de la vraie croix à Gatchina, près Saint-Pétersbourg.
La Croix en Orient…
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Re: MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C.
IIe PARTIE.LA CROIX EN ORIENT.[pages 158-161]
J'ai commencé la nomenclature des reliques connues de la vraie croix par Rome, & je terminerai par Jérusalem qui fut son berceau, en recueillant sur notre chemin ce qui peut se trouver dans la Roumélie au célèbre mont Athos, & en Chypre.I.LE MONT ATHOS.
Le mont Athos est une montagne de Roumélie, de 115 kilomètres de circonférence à sa base, 1,940 mètres d'élévation. On y trouve de nombreux couvents qui possèdent des bibliothèques riches en manuscrits, son gouvernement s'appelle Épistasie; il est composé de quatre moines nommés Épistates, élus chaque année au mois de mai par tous les couvents de la montagne sacrée... Les notes de Mgr Porphyre, d'où j'extrais ce qui va suivre, sont tirées du voyage du pèlerin grec Basile Barsky, en 1744. Le prélat a vu lui-même les reliques décrites par Basile, en a vérifié quelques-unes, & acquis par cette vérification toute confiance dans ce travail du célèbre pèlerin (1).
Cette quantité considérable, quand on la compare aux parcelles que possèdent les villes qui devraient être le plus favorisées, peut faire craindre que quelques-unes ne soient de simples reliquaires, comme Mgr Porphyre a eu soin de nous en avertir pour le n° 10 correspondant à une relique du couvent de Vatoped. D'un autre côté, les deux reliques principales du trésor de Saint-Marc, à Venise, d'une authenticité des plus certaines, sont beaucoup plus grandes que celles que je viens de décrire. Sous ces réserves, je placerai ces nombres dans une récapitulation, afin que dans un travail dont le résultat est de montrer combien il nous reste peu de reliques de la vraie croix, on ne puisse croire que j'aie cherché encore à les amoindrir.
II. CHYPRE....
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(1) Voir pièces justificatives.
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Re: MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C.
LA CROIX EN ORIENT.II.CHYPRE.[page 161]II.CHYPRE.
L'île de Chypre possédait, au commencement du XVIIIesiècle, quelques reliques de la vraie croix au monastère de Sainte-Croix & à Lefkapia, dans une très-belle église près du monastère. On en fait remonter l'origine à sainte Hélène (1).
III. JÉRUSALEM....
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(1) Extrait d'une lettre de Mgr Porphyre.
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Re: MÉMOIRE sur les instruments de la Passion de N.-S. J.C.
LA CROIX EN ORIENT.III.JÉRUSALEM.[pages 161-162]
Jérusalem, qui avait caché dans son sein pendant trois siècles toutes les reliques de la Passion, en fut successivement dépouillée. Héraclius, après avoir repris aux Perses la croix qu'ils avaient enlevée de la ville sainte, l'y replaça pendant quelque temps, puis la porta définitivement à Constantinople. Il en laissa cependant encore quelques parcelles qui furent honorées par les fidèles jusqu'à la destruction complète de la Palestine. Martin Abbé, fuyant Jérusalem, apporta avec lui de la vraie croix. Lorsque l'armée chrétienne fut vaincue par Saladin (vers 1187), la vraie croix qu'elle portait fut perdue & ne put être retrouvée, malgré les recherches ordonnées par Saladin lui-même (2).
En 1555, le frère Boniface obtint la permission d'ouvrir le saint sépulcre, y trouva trois morceaux du bois de la vraie croix & n'en laissa qu'un (3).
Voulant connaître la situation de ces reliques, à la recommandation du R. P. de Ratisbonne, je m'adressai au R. P. Hornung, prêtre de Notre-Dame de Sion, dont l'obligeance est égale à la science ; il eut la bonté de m'envoyer à ce sujet des détails intéressants :
« Il y a à Jérusalem plusieurs morceaux de la vraie croix d'une certaine importance. Les plus grands se trouvent à l'église Saint-Jacques, appartenant aux Arméniens schismatiques (4).
« On n'a pu donner au R. P. Hornung aucun document sur la relique vénérée. La châsse elle-même ne révèle rien ; un Arménien qui passe pour savant dans la nation prétend qu'elle vient de Rome. Un pape l'aurait donnée à un missionnaire arménien dans un temps où une partie de l'Arménie venait d'être réunie à l'Église romaine... En général elle est regardée, même par les catholiques, comme authentique. Elle se compose de trois morceaux de forme irrégulière, le plus grand de 115mm sur 8mm & 3 mm, le deuxième de 55 sur 4mm ½, & le troisième de 57mm sur 5mm , ayant ensemble un volume de 4,326mm . »
Trois autres morceaux sont en la possession des pères de là Terre-Sainte à Jérusalem. Le premier a été donné aux RR. PP. franciscains par l'empereur du Mexique, Maximilien; il provient du gros morceau de Raguse.
Des deux autres morceaux, le premier est sans traverse & placé dans la croix des processions. Sa longueur est de 43mm, sa largeur moyenne de 3mm, son volume de 344mm.
L'autre n'a qu'un bras ; le montant a 19 à 20mm , le bras 10mm , & si l'on en juge par la petitesse des autres morceaux, son volume pourrait être de 130mm. — Soit en tout 5,045 mm
Voilà ce qui reste à Jérusalem, plus pauvre encore que Rome, par laquelle nous avons commencé ce saint inventaire.
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(2) Stefano Borgia.
(3) Voir Raguse, page 144.
(4) Voir pl. IV & les mesures sur la planche.Raguse, page 144 a écrit:Outre le gros morceau de la vraie croix & les parcelles dont nous venons de parler, on voit encore dans le reliquaire de la cathédrale un fragment apporté à Raguse par le frère Boniface de Stephanisda, était gardien du saint sépulcre. Ancien condisciple de Sixte V, sous le pontificat de Paul IV, en 1555, il obtint la permission d'en ouvrir le trésor, pour la première fois depuis le temps de sainte Hélène. Il y trouva trois morceaux du bois de la vraie croix enveloppés dans un voile très fin qui se défit comme une toile d'araignée au contact de l'air, en laissant intacts seulement quelques fils d'or qui avaient été tissés avec des fils de lin, remit dans le trésor un des morceaux, & distribua les autres dans toute la chrétienté (1).
(1) Lettre de M. Scaula. Pièces justificatives.PLANCHE IVRELIQUES DE LA VRAIE CROIX A JÉRUSALEM ET A ROME
On remarquera ici une relique conservée à Saint-Pierre dans la chapelle de Saint-Nicolas, & dont les papes ont à plusieurs reprises fait enlever des morceaux, en laissant à la place des inscriptions portant le nom du pape & la date de l'enlèvement.
Les trois petits morceaux au bas de la planche sont les seuls restes de la croix envoyée par sainte Hélène à Sainte-Croix-de-Jérusalem. Un quatrième morceau qui en faisait partie a été porté dans la chapelle du pilier de Saint-Pierre, où on l'expose à la vénération des fidèles, avec la sainte face & la sainte lance.
La croix de Justin II à gauche paraît une des plus authentiques; elle est conservée dans un reliquaire du VI[/sup]e[/sup] siècle, en bronze.
Celle de Constantin a été figurée au-dessous.
On voit à droite la relique importante de Saint-Paul-hors-les-Murs, & enfin dans le milieu les rares reliques de la vraie croix à Jérusalem. Ces dernières sont plus petites que dans la nature; des mesures rectifient le tracé. Toutes les autres sont & seront figurées dans leur grandeur naturelle.(Page 80.)
Note de Louis : La note suivante, chronologiquement, devrait être publiée à la fin du livre II, mais vu que l’on a commencé à publier, sur Te Deum, le Livre II avant le Livre I, on l’insère ici, dans notre publication. Bien à vous
MÉMOIRESUR LESINSTRUMENTSDE LAPASSION DE N.- S. J.- C.(page 287)
Arrivé au terme de ma tâche, ai-je été assez heureux pour atteindre, au moins en partie, le but que je me proposais? Le lecteur en jugera.
J'ai cherché si des témoins matériels du supplice de Notre-Seigneur ont pu arriver jusqu'à nous, & si l'authenticité de chacun était incontestable, malgré leur dispersion & l'anéantissement du plus grand nombre, causé par les convoitises des impies & les richesses dangereuses dont ils ont toujours été entourés.
Enfin j'ai essayé, au moyen des procédés actuels de l'archéologie, de reconstituer les instruments de ce supplice.
Mettant à profit les loisirs que la Providence a accordés au déclin de ma carrière, je n'y ai rien épargné : efforts persévérants, longues études, voyages, correspondances étendues facilitées par les plus hautes bienveillances, & avant tout recherche constante de la vérité.
L'Église n'en craint jamais la manifestation; & ma joie a été grande, en rencontrant une fois de plus la confirmation de ses traditions & de mes espérances.
Mes travaux, je le sais, sont incomplets, mes restaurations probablement imparfaites; mais j'en serais consolé par la seule pensée qu'elles serviront d'échelons à d'autres travailleurs destinés, peut-être, à s'élever un jour au-dessus des nuages qui couvrent encore ces mystérieux débris.
Mais si la connaissance de tous ces pieux secrets ne doit pas nous être accordée sur la terre, n'est-il pas permis à une âme d'artiste & de chrétien d'espérer qu'au temps du triomphe de la croix, elle sortira de la poussière où je l'ai cherchée, & se présentera à notre adoration ressuscitée pour ainsi dire, reformée dans son état primitif, & portée, avec les autres instruments du supplice, au milieu des concerts célestes, par les anges qui avaient apparu à l'imagination des Orgagna & des Buonarotti.
FIN.
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