(P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
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(P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
Bonjour,
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Bien à vous
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Athos (le mont) *
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Avignon *
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Bonifacio *
Bordeaux *
Bourbon-l'Archambault *
Bourges *
Bruxelles *
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Châtillon *
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Compiègne *
Courtray *
Cuisery *
Dijon *
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Gand *
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Note de Louis: Ce fil est à l'usage de l'administration.
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Bonifacio *
Bordeaux *
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Bourges *
Bruxelles *
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Courtray *
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Dijon *
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Jérusalem *
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Nuremberg *
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Note de Louis: Ce fil est à l'usage de l'administration.
Dernière édition par Louis le Ven 29 Jan 2021, 6:35 am, édité 70 fois
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
ANDECHS. — « Il n'y a pas de clou à Andechs, mais bien quatre branches de la couronne d'épines, dont une a 4 pouces de longueur. On dit qu'elles ont été transportées de Paris à Andechs par la reine de France, Agnès, fille du duc Berchtold d'Andechs, morte en 1201.
« Il y a également à Andechs la moitié du roseau de Notre-Seigneur, de 4 pouces de longueur. L'authentique de ces reliques n'existe plus ; mais elle peut être remplacée par les reliquaires précieux, par la tradition continuelle du couvent, ainsi que par les listes des reliques déposées au couvent, & qui datent des temps les plus reculés. »
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(Extrait d'une note de Mme la baronne d'Eichtal.)
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
ARRAS. — M. L'ABBÉ PROYART, VICAIRE GÉNÉRAL À ARRASà M. Rohault de Fleury.« Arras, 26 août 1866.
« Monsieur, les événements extraordinaires qui se sont successivement produits dans notre diocèse depuis près de six mois sont la cause du retard qu'éprouve cette réponse à votre lettre du 17 juin dernier relative aux reliques de la vraie croix & de la sainte épine. J'ai l'honneur de vous envoyer le dessin de celle que nous possédons ici, sans omettre la petite image de la sainte Vierge qui se trouve sur le morceau principal. Elle peut être pour vous un indice de quelque importance.
« Voici une notice fort abrégée de ces deux reliques.
« 1º La sainte épine incluse dans une croix d'or fut donnée à notre ancienne cathédrale, en 1556, par Antoine Pernot, évêque d'Arras, plus connu sous le nom de cardinal de Granvelle, qui mourut archevêque de Malines. 2º Le bois de la vraie croix en trois morceaux provient d'un chanoine prévôt de cette même cathédrale, M. Delattre, qui lui en fit présent en 1630. A l'époque de la Terreur, M. l'abbé de Seyssel, chanoine & prévôt de la cathédrale, emporta ces précieuses reliques en émigration; & ce ne fut qu'en 1820 qu'elles furent renvoyées de Munster, par son exécuteur testamentaire, à Mgr de la Tour d'Auvergne, évêque d'Arras, qui, après en avoir reconnu l'authenticité, la plaça en d'autres reliquaires : la sainte épine dans un tube de cristal adapté à deux palmes de bronze doré fixées sur un pied de même métal; les morceaux du bois de la vraie croix, dont l'un est relié par un fil d'or, dans un reliquaire aussi de bronze doré en forme de croix, qu'il ferma d'un verre de cristal. Ces reliques sont exposées chaque année avec une grande solennité à la vénération des fidèles.
« Vous pouvez juger, par le dessin qui est exact, de la couleur du bois & de la dimension des trois morceaux. Leur épaisseur est de 3mm. Les neufs points ou taches que vous y remarquez sont des trous par lesquels ces morceaux étaient probablement attachés au reliquaire qui les contenait autrefois. »« Arras, 6 octobre 1866.
« ... J'ajoute ici un troisième dessin, celui d'une relique de la vraie croix enfermée dans un reliquaire d'argent, dont S. Ém. le cardinal de la Tour d'Auvergne a fait présent à son chapitre. Je n'en connais pas la provenance, mais j'ai toute confiance dans son authenticité. L'illustre cardinal était, en fait de reliques, d'une exactitude quelquefois désespérante.
« J'ai composé un petit travail sur nos reliques de la vraie croix & de la sainte épine, & je vous dirai qu'à l'aspect de la gravure que vous avez bien voulu m'envoyer, j'ai éprouvé une grande satisfaction en voyant qu'elle était parfaitement conforme à la description que j'ai faite du cruel diadème de Notre-Seigneur. C'était plutôt un lourd chapeau d'épines, un faisceau, qu'une guirlande; quant aux épines, il y en avait, selon moi, de diverses espèces; les unes étaient fort grandes, les autres étaient petites, d'autant que la couronne se composait de plusieurs branches : plectentes coronam. Je vois tous les jours, dans une communauté où je dis la sainte messe, une branche de la Palestine dont les épines sont d'une dimension égale à celle dont je vous ai envoyé le dessin.
« Je joins à ma lettre l'attestation d'un ecclésiastique, M. Bellart, homme instruit sur la nature du bois de nos saintes reliques. Je n'y ai remarqué aucune veine. Ici encore je me permettrai de dire que la croix de Notre-Seigneur était faite de diverses sortes de bois, & qu'il n'est pas étonnant de remarquer une différence entre une relique & une autre relique. La portion la plus forte du bois de la croix que j'ai vue, c'est celle de Sainte-Gudule de Bruxelles...
« Mgr Lequette, notre excellent évêque, vous remercie de votre bon souvenir. »
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
AUTUN — Description d'un reliquaire en argent renfermant deux épines de la sainte couronne de Notre-Seigneur Jésus-Christ (1).
Poids, 425 grammes. Hauteur, 320mm. Diamètre de la circonférence dans œuvre, 66mm. Sur un faisceau circulaire de feuilles d'acanthe repose une couronne d'épines en argent ciselé ; plus intérieurement un cercle d'argent offre deux bourrelets ciselés & rainés pour recevoir un verre de chaque côté; l'un des deux cercles est à double charnière mobile autour d'une petite fiche en argent. A l'intérieur du cercle les deux extrémités de la bande d'argent sont relevées en triangle W & servent de support à la relique proprement dite.
« On remarque tout d'abord deux petits cylindres d'or, ouverts à 7mm de leur point d'appui & n'offrant plus alors que deux rainures, dans chacune desquelles se voient assujetties avec un fil d'or tourné en spirale deux épines ; celle de droite doit avoir 38mm, celle de gauche un peu plus petite n'a que 34mm.
« Elles sont blanchâtres dans leur plus grande partie & d'un noir-brun à la base, la pointe est bien conservée. Les deux épines avec les cylindres qui les enchâssent sont disposées obliquement & leur divergence est à peu près dans la proportion d'un angle de 10º environ. Elles sont réunies (ou plutôt les cylindres) à la base par une croix de Malte en diamants rivée à un petit tronçon de cylindre d'or qui maintient l’écartement des deux cylindres creux où sont enchâssées les épines. A la partie supérieure les deux mêmes cylindres sont fixés & maintenus dans leur écartement par une petite couronne d'or aplatie de 4oomm environ de développement total.
« D'un côté cette couronne présente sept fleurons entiers & deux demi-fleurons, avec cinq diamants enchâssés.
« De l'autre côté l'émail rouge-pourpre remplace les diamants, le nombre des fleurons est le même. Le verre est entièrement dépoli à l'endroit auquel correspondent les diamants.
« Le fil d'or qui assujettit les épines dans la rainure formée par les cylindres ouverts est passé dans une bande de parchemin blanc de 40mm de hauteur sur 10 à 12mm.
« Ce parchemin se trouve ainsi fixé entre les deux épines, passe dans la couronne & s'élève de 2mm au-dessus des fleurons. Quatre mots en rouge, écriture cursive gothique du XIIe ou XIIIe siècle (autant que j'en puis juger), se lisent sur le parchemin, deux mots sur une ligne : DEUX ESPINES DE LA CORONE NRES. Note de Louis
Copie de l'authentique renfermée dans le pied du reliquaire…
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(1) D'après la lettre de Monseigneur, cette note doit émaner de l'économe du séminaire d'Autun.
Note de Louis : Notons que sur les 4 dernières lettres NRES, il y a un trait sur RE.
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
AUTUN.SUITECopie de l'authentique renfermée dans le pied du reliquaire des saintes épines de la couronne de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
« Fabien-Sébastien Imberties, par la miséricorde divine & la grâce du saint-siège apostolique, évêque d'Autun, baron de l'Empire, membre de la Légion d'honneur, à tous ceux qui les présentes lettres verront ou entendront, salut : faisons savoir que :
« Ce jourd'hui 24 juillet 1813, heure de 10 du matin, en notre palais épiscopal & par-devant nous a comparu maître Dominique Reuillot, prêtre vicaire de la paroisse Saint-Lazare de cette ville, lequel nous a dit :
« Que dame madame Louise Charlotte de Changy, ancienne abbesse de l'abbaye royale de Saint-Andoche-lès-Autun, lui a légué en mourant une relique de la sainte couronne d'épines, laquelle était autrefois exposée à la vénération des fidèles dans l'église de ladite abbaye & lui a été remise après le décès de ladite dame abbesse, par son héritier, maître Adrien-Charles de Changy, son frère, prêtre & chanoine de notre église cathédrale ;
« Que toutes les anciennes religieuses de cette abbaye, sans exception, actuellement résidantes à Autun, certifient qu'avant la Révolution elles ont vu ladite relique dans l'église de leur abbaye, & qu'elle y était publiquement vénérée ;
« Que l'authentique en ayant été perdue pendant la Révolution, il nous suppliait humblement de vouloir bien la reconnaître & authentiquer de nouveau ;
« Sur quoi il nous a présenté & a déposé entre nos mains un reliquaire en argent & forme de couronne d'épines & s'ouvrant par une aiguille d'argent. Sur un croissant aussi en argent & placé entre deux glaces, sont montées deux branches en or, sur chacune desquelles est fixée une épine avec un fil d'or qui les entrelace & soutient un parchemin dans lequel il est passé & sur lequel est écrit en lettres rouges : Deux espines de la corone, le tout surmonté d'une couronne en or enrichie de diamants, & réunies par le bas par un nœud aussi de diamants, & a dit maître Dominique Reuillot que cette relique était celle dont il nous suppliait de vouloir bien constater l'authenticité.
« Sur quoi sont entrés maître Adrien-Charles de Changy, prêtre, chanoine de notre église cathédrale, dame Marie de Drujon, dite sœur sainte Suzanne, dame Claudine Lagrandfaine, dite sœur saint Étienne, dame Jeanne, Bernard dite sœur sainte Julie, dame Marie, Françoise Gaguereau de Saint-Victor, dite sœur sainte Colombe, dame Jeanne-Huguette Gaguereau de Saint-Victor, dite sœur sainte Marie, dame Julie Desecures, dite sœur sainte Élisabeth, dame Anne Nutel, dite sœur sainte Justine, résidantes à Autun & anciennes religieuses de ladite abbaye royale de Saint-Andoche-lès-Autun : lesquels nous ont dit se rendre devant nous sur l'invitation qui leur en a été faite de la part de maître Dominique Reuillot ci-dessus qualifié. Après qu'ils ont tous prêté entre nos mains serment de dire la vérité, nous leur avons présenté le reliquaire & la relique ci-dessus mentionnés & décrits; & nous les avons requis de dire s'ils reconnaissaient ladite relique; à quoi ledit maître Adrien Charles de Changy a répondu la reconnaître & que c'est bien celle qu'il a remise après la mort de ladite dame abbesse, sa sœur, à maître Dominique Reuillot auquel elle l'avait léguée; & les dames anciennes religieuses, toutes & individuellement, qu'elles reconnaissaient ladite relique ; que c'est la même qui était avant la Révolution dans l'église de leur abbaye de Saint-Andoche, que cette relique était exposée à la vénération des fidèles, avec la permission de nos prédécesseurs évêques & qu'elle est dans le même état & avec la même inscription qu'en 1790.
« De tout ce que dessus nous avons dressé le présent procès-verbal, & lecture faite aux-dits maîtres de Changy & dames anciennes religieuses, ils ont persisté dans leur déclaration sous la religion de leur serment & ont signé avec nous & maître Dominique Reuillot. »
Suivent les signatures & la permission d'exposer à la vénération des fidèles, &c, y mentionnée.
Reliques de la sainte croix & de la sainte couronne du diocèse d'Autun…
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
AUTUN.SUITE
Reliques de la sainte croix & de la sainte couronne du diocèse d'Autun (transcrit sur une note de la main de Mgr Bouange, vicaire général ).
« Il y a dans plusieurs églises des parcelles de la vraie croix, reçues presque toutes de Rome ou de Paris. Elles sont peu considérables, sauf celle qui est dans la chapelle de M. Brunet, à Chamirey, paroisse de Touches, & celle qui est à la Visitation de Mâcon. La première... appartenait jadis à l'abbaye de Clairvaux, qui l'avait reçue de saint Bernard, lequel, pendant son séjour à Rome, l'avait reçue du pape Eugène, son disciple. La seconde appartenait jadis à l'abbaye de Cluny, qui l'avait reçue, s'il m'en souvient bien, du pape Clément VI, résidant à Avignon, lequel l'avait tirée du trésor d'une des églises de cette ville...
« Quant à la sainte couronne, Cluny possédait une épine donnée à l'abbaye par saint Louis; elle est aujourd'hui dans l'église de Notre-Dame de cette ville. La cathédrale d'Autun possède un fragment considérable d'une épine donnée au commencement de ce siècle & détachée du trésor de Paris. La Visitation d'Autun en a aussi un fragment assez considérable, provenant de la même source, détaché au xvi' siècle, & donné par une religieuse appartenant à une noble famille qui possédait cette auguste relique...
« L'église cathédrale de Saint-Vincent de Châlons possède une parcelle assez considérable de la vraie croix; celle de Saint-Pierre de Châlons une parcelle également & une épine. »
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COMPIÈGNE. — M. L'ABBÉ BOURGEOIS, VICAIRE GÉNÉRAL, ARCHIPRÊTRE DE COMPIÈGNEA M. Rohault de Fleury.« Compiègne, 27 juillet 1866.
« Monsieur, je vous remercie bien cordialement du dessin de la couronne de Notre-Seigneur. Les éléments dont vous la tressez expliquent & concilient toutes choses.
« D'après les termes de l'inventaire de Saint-Corneille, tout donne lieu de croire que nous possédions une branche d'épines (zizyphus) comme à Pise, à Trèves & à Sainte-Croix de Jérusalem. Notre insigne relique de la vraie croix venant de Philippe le Bel forme une croix latine de 90mm de long, de 80mm aux bras de la croix, & de 12mm de large. Le tout est de l'épaisseur de l'anche qu'on place sur le bec d'une clarinette & est posé sur un carton auquel il est adhérent à l'aide d'un fil d'or qui laisse voir le bois au point d'intersection.
« Quant à notre éponge, elle est plus petite que les éponges de toilette ; ce n'est probablement qu'une partie de l'éponge de la Passion.
« La cathédrale de Laon possédait en 1112 une châsse sur laquelle étaient inscrits ces deux vers latins qui expliquent ce qu'elle contenait :Spongia, crux Domini, cum sindone & faciali,
Me sacrat, atque tui, genitrix & virgo, capilli.
« Après l'incendie de la vieille cathédrale, dans une émeute où l'évêque périt, victime de la fureur populaire, le chapitre avait délégué plusieurs de ses membres avec plusieurs notables pour porter, entre autres châsses, celle mentionnée plus haut, & obtenir, par la vénération dont elle était l'objet, d'abondantes aumônes.
« Ce premier voyage avait été couronné de succès. La générosité des peuples, excitée par des miracles nombreux, détermina l'évêque Barthélémy à en proposer un second qui eut lieu, non-seulement en France, mais même à l'étranger, & les miracles signalés dans l'histoire paraissent authentiques. Je crains que cette châsse avec des précieuses reliques n'ait été détruite, car à Laon on ne m'a jamais signalé que la sainte face, qui me paraît être une copie de celle de la Scala Santa conservée dans le précieux sanctuaire qu'on appelle à Rome Sancta sanctorum. Elle a été donnée aux religieuses de Montreuil par Jacques de Troyes, chapelain du pape Innocent IV en 1243... »
M. L'ABBÉ BOURGEOIS, VICAIRE GÉNÉRAL, ARCHIPRÊTRE DE COMPIÈGNE, à…
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
COMPIÈGNE.SUITEM. L'ABBÉ BOURGEOIS, VICAIRE GÉNÉRAL, ARCHIPRÊTRE DE COMPIÈGNE,À Mgr l'évêque de Beauvais.« Compiègne, 16 juillet 1866.
« Monseigneur, voici ce que je lis dans l'inventaire du trésor de l'abbaye royale de Saint-Corneille, dont je possède le manuscrit original :
« ART.. 2. Une belle châsse toute d'or & enrichie de quantité de pierres précieuses, dans laquelle se conserve le saint suaire de Notre-Seigneur, dans lequel il feut ensevely par Joseph d'Arimathie à la descente de la Croix. Il y a aussi quantité de bandelettes qui se trouvèrent autour de son corps lorsqu'il feut mis dans le sépulcre, selon la coustume des Juifs. » Sur la marge, on lit : « Le saint suaire transporté d'Aix-la-Chapelle à Compiègne & donné à cette abbaye par l'empereur Charles le Chauve, l'an 877. Cette châsse a été donnée l'an 1092 par Mathilde, femme de Guillaume le Conquérant, roy d'Angleterre, & fille de Baudouin, comte de Flandres. »
« A l'article 19 dudit inventaire, on lit :
« Un coffret d'yvoire en forme de châsse, dans lequel a été apporté le saint suaire & dans lequel maintenant sont quantité de reliques incognues. »
« Cette précieuse relique du saint suaire donnée à Charlemagne par des princes d'Orient & déposée à Aix-la-Chapelle avant d'être donnée à l'abbaye de Saint-Corneille, était, dit Jacobus Chiffletius qui a écrit des saints suaires de Notre-Seigneur, un de ces linges qui ont couvert le corps de Notre-Seigneur gisant au sépulcre. Ce linge, appelé sindon Domini, est un drap fort blanc & délié comme un taffetas léger, lequel fut apporté d'Aix par Charles le Chauve, qui le plaça dans un vase d'ivoire. Le vase avait la forme d'une église avec son clocher, fait de la même manière que les anciennes châsses ou fiertes.
« Mathilde donna la châsse décrite dans l'article 2 de l'inventaire, à la suite d'une guérison. Lors de la translation du saint suaire dans sa nouvelle châsse, le roi Philippe Ier se rendit au monastère de Saint-Corneille; puis, accompagné des évêques du royaume & en présence d'un nombre infini de fidèles, il assista à cette cérémonie, à laquelle il s'était préparé par un jeûne de trois jours. Les évêques ordonnèrent que le quatrième dimanche de carême serait consacré à l'avenir à la mémoire de cette translation.
« Une description ou abrégé historique de Compiègne avec le guide de la forêt, sans nom d'auteur, publié vers le milieu du XVIIIe siècle, fait mention du saint suaire : « Quant au saint suaire, lorsqu'il approcha de la ville de Compiègne, le clergé & les habitants allèrent le recevoir à un quart de lieue, & on bâtit en cet endroit une chapelle qui fut nommée du Saint-Signe, c'est-à-dire du Saint-Suaire. C'est à présent un ermitage où l'on porte tous les ans cette relique en procession, le mercredi d'après Pâques. »
« Les ermites dont il est ici question ont été assassinés par un scélérat nommé Véron, quelques années avant la révolution française, & l'ermitage est aujourd'hui un poste de garde auquel on ne peut avoir accès qu'avec une clef de l'administration forestière, parce qu'il fait maintenant partie du grand parc.
« Dans ce poste, on remarque à l'entrée, à côté d'un puits, un if taillé en forme de croix, & dans l'intérieur j'ai vu autrefois une pierre monumentale avec caractères du XVIe siècle rappelant sommairement l'historique du saint suaire. Je n'ai plus trouvé aujourd'hui qu'une inscription récente, écrite à la main, sur une feuille de papier encadrée sous verre. Cette inscription reproduit les faits signalés plus haut, plus les détails suivants :
« Charles le Chauve, regardant Compiègne comme ennobli par sa précieuse relique, voulut lui donner son nom & l'appeler Carolopolis. Il donna aussi à l'abbaye la haute & basse justice sur toute la ville, pendant trois jours à la mi-carême, & d'autres droits & privilèges consignés dans un diplôme daté du palais de Compiègne, l'an du Verbe incarné 1092, indiction quinzième.
« La châsse susmentionnée a été ouverte sous le règne de François Ier, en 1516; elle le fut aussi sous celui de Louis XIII, le 15 août 1628. Du procès-verbal rédigé lors de cette dernière inspection, il résulte que le suaire est un linge qui paraît si ancien qu'à grand’peine peut-on discerner la qualité de l'étoffe, ayant en longueur deux aunes, & un peu plus qu'une aune de largeur, coffiné, faisant plusieurs replis. Les liqueurs & onguents aromatiques le rendent plus épais que les linges communs & empêchent qu'on ne puisse discerner la couleur ni l'étoffe, estimée par la plupart des assistants être de « coton ou fin lin, tissu façon de toile de Damas. »
« Cette description diffère un peu de celle de Jacobus Chiffletius que j'ai citée plus haut & paraît offrir des garanties d'authenticité incontestables, puisque le procès-verbal a été fait en présence de l'objet décrit.
« Un des historiens de Compiègne dit en note que la châsse donnée par Mathilde fut transformée...
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COMPIÈGNE.M. L'ABBÉ BOURGEOIS, VICAIRE GÉNÉRAL, ARCHIPRÊTRE DE COMPIÈGNE,À Mgr l'évêque de Beauvais.SUITE
« Un des historiens de Compiègne dit en note que la châsse donnée par Mathilde fut transformée en couronne en 1507, & fut estimée plus de 100,000 écus par les joailliers du temps.
« Cette assertion est erronée, puisque ladite châsse a été ouverte en 1516 & en 1628, & l'inventaire dont je possède le manuscrit, & qui décrit l'objet en question, a été dressé en 1666 & puis vérifié onze fois par les hommes les plus sérieux jusqu'au 27 octobre 1684.
« Depuis la Révolution, qu'est devenue la précieuse relique ? Nous n'en conservons aucune trace dans nos reliquaires, & j'ai entendu dire que cette précieuse étoffe, tombée entre les mains de femmes ignorantes, avait servi à des usages profanes, jusqu'à ce que, réduite à l'état de chiffon, elle ait cessé d'exister.
« Pour ce qui concerne la couronne d'épines, voici ce que je lis à l'article 3 de l'inventaire.
« Un beau christal bien taillé & façonné enchâssé en un reliquaire d'or au bas duquel « sur un soubassement sont escrits ces mots : Sciant omnes veraciter quod in circulo aureo qui est in medio christalli continetur pars una de corona Christi, & in cruce desuper continetur aculeus clavi unius Domini. Sur le dict soubassement qui est soutenu par trois dragons sont huict anges de vermeil doré, & au milieu du christal un cercle d'or dans lequel il y a une branche de la couronne d'épines de Notre-Seigneur, & au-dessous du cercle d'or une bourse de broderie dans laquelle se conserve une partie considérable de la saincte éponge abbrevée du vinaigre qui lui feut présenté à l'arbre de la croix; & en hault du chapiteau il y a une croix de grenats fins dans laquelle il y a la pointe d'un des clous qui l'attachèrent à la croix. »
« Il y a en marge ces mots : « Ces reliques viennent du même lieu que la précédente » (c'est-à-dire d'Aix-la-Chapelle). Parmi les reliques de la Passion dont il est fait mention dans l'inventaire, l'église Saint-Jacques ne possède plus que l'éponge. Dans un procès-verbal signé par Mgr Lemercier, évêque de Beauvais (19 mai 1837), on lit : « L'éponge, placée dans un petit sachet tissu de fils d'or & de soie de diverses couleurs, paraît bien être la même que celle désignée à l'inventaire de Saint-Corneille comme provenant de la Passion de Notre-Seigneur. Le sac est conforme à la description qui en a été faite dans cet inventaire, & tout porte à croire que l'éponge est celle qui y était renfermée.
« Article Ier de l'inventaire. — Premièrement une belle croix toute d'or dans laquelle il y a une partie assez notable de la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ en forme de croix. C'est un présent de Charles Second, surnommé le Chauve, fondateur de cette abbaye, lequel l'avait héritée de son grand-père Charlemagne, lequel la portait ordinairement sur soy allant à la guerre. »
« Nous ne possédons plus cette précieuse relique, mais nous en avons une peut-être plus remarquable encore, donnée par Philippe le Bel au couvent de Royal-Lieu qu'il avait fondé ; elle était l'objet d'une vénération toute particulière. Tous les ans on l'apportait solennellement en ville, le vendredi saint, pour la présenter aux infirmes, aux malades, aux prisonniers, aux religieuses cloîtrées. Trois notables étaient consignés comme otages dans l'abbaye, & on ne les relâchait que lorsque la croix était rapportée.
« J'ai suivi toutes les péripéties de cette précieuse relique dans le cours de la Révolution, & il résulte des monuments & des témoignages qu'elle est identiquement la même que celle de l'abbaye, objet d'une grande vénération dans la paroisse. On la donne à baiser aux fidèles, aux fêtes qui rappellent la Passion, & on la porte processionnellement comme par le passé.
« Voici, Monseigneur, les renseignements que j'ai pu me procurer sur les reliques de la Passion à Compiègne, avant comme après la Révolution. Je suis..... »
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CUISERY. — MONSIEUR L’ABBÉ RABET à Mgr Bouange, vicaire général d’Autun.« Cuisery, le 2 novembre 1866.
« Monseigneur le vicaire général, j'ai l'honneur de vous envoyer ci-inclus le dessin que vous m'avez demandé de notre précieuse relique. Un peintre de Tournus, qui l'a examinée, croit que les épines sont de bois d'acacia... »
Mgr Bouange ajouta de sa main :
« Cette relique est un fragment de la branche de la sainte couronne que saint Bernard, pendant son séjour à Rome, avait reçue du pape Eugène, son disciple, & avait portée à Cîteaux. Le reste de la branche, portant, je crois, trois épines, est dans une châsse d'argent, en l'église du Villard, diocèse d'Autun. »
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FONTAINEBLEAU — M. L’ABBÉ DENIS, CHANOINE DE MEAUX.Reliques principales de l'église royale de Fontainebleau :
Une croix d'argent dorée aux quatre coins, dans laquelle est un morceau de la vraie croix, une épine de la couronne de Notre-Seigneur, & un autre du linceul où Notre-Seigneur fut enseveli (1), dans un reliquaire donné au roi de France Henri II par des évêques anglais persécutés (c'était un coffret d'ivoire avec ferrement & serrure d'argent, & dessins du Nouveau Testament à l'entour).
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(1) Hist. générale du Gâtinais,par D.Morin, 1630, p. 520.
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LIBOURNE (3). — EXTRAIT D’UNE LETTRE DE M. L’ABBÉ CHABANNES,« Libourne, 25 octobre 1868.
«... Charlemagne, en 769, était à Libourne ; il construisait le château de Fronsac contre les Sarrasins & les seigneurs du pays. (En 768 il vainquit Hunaud, duc d'Aquitaine.) Dans une grave maladie dont il cuida morir, il donna la sainte épine à l'église & paroische Saint-Thomas (aujourd'hui théâtre).
« Vers [1130, Éléonore de Guyenne, avant son voyage en terre sainte avec son premier mari Louis VII, fit bâtir une chapelle appelée l'Épinette, ou Notre-Dame de l'Épinette, & la sainte épine y fut conservée. A cause des guerres, la précieuse relique fut reportée à Saint-Thomas.
« L'épouse du Prince Noir (prince de Galles) reconstruisit (en 1350) la chapelle tombée en ruine & la fit consacrer par Élie de Brémont, archevêque de Bordeaux (en 1364). La relique y fut reportée en pompe. La princesse suivait sous un dais en velours noir.
« Deux siècles après (en 1564,) elle est reportée définitivement à Saint-Thomas, à cause des troubles continuels, qui rendaient peu sûre une chapelle isolée.
« Une fois l'an on portait la relique en procession à son ancienne chapelle.
« En 1462, Louis XI, en costume de chanoine de Saint-Émilion, suivit une de ces processions, assisté du duc de Guyenne, son frère, &c, &c.
« En 1609, le cardinal de Sourdis, à la suite de violentes altercations entre l'église de Saint-Thomas & la paroisse de Saint-Jean, transporta la relique dans cette dernière église. Cependant, pour apaiser les mécontents, le cardinal établit une procession le dimanche de la Passion, & on portait la relique à Saint-Thomas, où elle était exposée pendant trois jours.
« Cette procession se fait encore, mais seulement autour de l'église.
« La relique, exposée quelquefois dans Tannée & revêtue des sceaux de MMgrs Daviau, de Cheverus, Donnet, &c, est conservée dans une forte armoire en fer, scellée dans l'épaisseur du mur de l'église.
« Nous avons aussi un morceau très-considérable de la vraie croix, qui provient de la Sainte-Chapelle de Paris. En 1792, Louis XVI, craignant les profanations, le fit transporter à Saint-Denis. En 1794, Saint-Denis fut pillé, la relique tomba entre les mains d'un conventionnel nommé Villard, puis fut donnée à M. l'abbé Sicard, puis par ce dernier à M. Beyloc, archidiacre d'Aix, lequel étant venu mourir au château de Figeac en 1827, près de Libourne, a légué cette admirable relique à notre église, par acte notarié, & avec tous les documents désirables, &c... »M. L’ABBÉ CHABANNES, CURÉ DE LIBOURNE, à M. l'abbé de Salomon.« Libourne, 3 janvier 1869.
« .....L'Épinette a la forme d'une épine de plus de 20mm de longueur, elle est de couleur très-foncée, ressemble, & à s'y méprendre, à celle que j'ai vénérée à Saint-Cernin de Toulouse.
« La figure que je vous ai tracée du bois de la vraie croix est plutôt plus petite que plus grande. Je ne puis vous indiquer l'épaisseur. Elle est placée entre deux croix de cristal. On met sous les yeux l'authentique dressée par le cardinal de Belloy. Hauteur, 2 pouces 5 lignes (65mm); largeur 1 pouce 8 lignes (45mm). L'épaisseur n'est pas non plus indiquée, mais elle ne peut pas être moindre de 1 ligne (3mm)... »M. L’ABBÉ CHABANNES, CURÉ DE LIBOURNE, à M.Rohault de Fleury.« Libourne, 12 janvier 1869.
« .....La croix... le sieur Villard s'en empare, puis la donne à l'abbé Sicard, successeur de M. de l'Épée. M. Sicard la fait reconnaître par le cardinal de Belloy & son conseil, assistés de M. Wasenflod, ancien trésorier de l'abbaye de Saint-Denis. La moitié de la relique est donnée à M. Beyloc, grand vicaire d'Aix, & cette moitié est accompagnée d'une authentique du cardinal, avec la description la plus détaillée de la relique & du reliquaire.
«..... Elle est en si grande vénération que, s'il lui arrivait malheur, le pays serait en révolution. »
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(3) Voir Bordeaux.
Dernière édition par Louis le Mer 26 Aoû 2020, 7:07 am, édité 1 fois (Raison : Insertion d'un lien.)
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LONGPONT.— M. L'ABBÉ ARTAUT, CURÉ DE LONGPONT,
CHANOINE HONORAIRE DE VERSAILLES.
« Monsieur l'abbé, voici en quelques lignes les renseignements que vous désirez. La sainte épine est en tout, pour la couleur & la nature ligneuse, semblable à ce qui se conserve à Paris; sa longueur n'est que de 25mm.
« Quant aux portions de la vraie croix, la Ire & la plus considérable a de longueur environ 60mm sur à peu près 10mm d'épaisseur; la traverse a 40mm. Cette croix est composée de deux sortes de bois, semblables tous deux à ceux qu'on remarque dans la croix d'Anseau à Notre-Dame; seulement, dans celle d'Anseau, c'est le bois abieti vel olivæ simile qui est incrusté dans le bois plus foncé, tandis que dans la nôtre c'est le bois plus brun qui est incrusté dans le bois plus pâle. Cette première portion de la vraie croix est tout entière sertie d'une croix d'argent qu'elle remplit, & ensuite renfermée dans une custode de vermeil ornée de grenats & scellée du sceau de l'évêché de Versailles. La deuxième portion de la vraie croix est de 25mm de hauteur sur 5mm de largeur; elle est entièrement de la couleur du bois incrusté dans celle dont j'ai parlé plus haut, couleur, du reste, semblable à celle de la croix palatine que j'ai eue entre les mains.
« La troisième portion de la vraie croix, tirée en 1835 de celle donnée par saint Louis à Sens, a environ 22mm de longueur sur 3mm d'épaisseur, le bois paraît un peu plus rougeâtre.
« La quatrième portion, venant du prieuré de Saint-Nicolas d'Acy près Senlis, a environ 15mm de haut sur 3mm de large; on voit aisément que le morceau primitif a été réduit en petits fragments pour produire plus de volume. La couleur est semblable au bois brun cité aux articles Ier& 2º. »
Les détails qui vont suivre feront comprendre l'importance de l'église de Longpont, & expliqueront comment elle peut posséder d'insignes reliques. On lit dans le Moniteur de septembre 1868 :
« A quelques pas du chemin de fer d'Orléans, dans la pittoresque vallée de l'Orge, s'élève un antique monument que visitent en foule chaque année, à pareille époque, les fidèles appartenant aux diverses paroisses de Paris & des environs. Ce monument, c'est l'église de Notre-Dame de Longpont, & l'origine du pèlerinage dont elle est l'objet est tellement ancienne qu'il serait difficile de lui assigner une date certaine.
« Une charte de Geoffroy, évêque de Paris, porte que l'église du bourg de Longpont a été bâtie & dédiée en l'honneur de la bienheureuse vierge Marie. Cette charte est de l'an 1040. Le roi Robert posa la première pierre de l'édifice, ainsi que l'atteste une inscription placée sur un marbre noir dans l’église. Louis VI y vint en 1140, & y assista aux obsèques de Milon de Bray, son ami. Louis VII, par un privilège spécial, voulut que, durant l'octave de la Nativité de la Vierge, il y eût à Longpont un landit ou foire solennelle, & que pendant ce temps le marché de Montlhéry y fût transféré. Philippe le Bel visita plusieurs fois l'église, & notamment en 1304. Louis de France, fils de Philippe le Hardi, se rendit à Longpont, y prit l'habit, y mourut & y fut inhumé. Une épitaphe en lettres d'or sur marbre consacre sa mémoire. Charles VIII & Anne de Bretagne contribuèrent à l'achèvement & à la réparation du portail. Ce portail, richement travaillé, est d'une date plus récente que le reste de l'édifice, & appartient par son style au XIIIe ou au XIVe siècle. »
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VILLARS. — M. L'ABBÉ NUZILLAS, ANCIEN CURÉ DU VILLARS,A M. Rohault de Fleury.« Le Villars, 24 juin 1869.
« J'ai été neuf ans curé de cette paroisse, & je n'ai connu d'autre titre authentique de la sainte épine dont cette paroisse est en possession que la foi traditionnelle. Elle porte le sceau de l’évêché & je crois qu'elle provient de l'abbaye de Cluny (par saint Louis) ; on l’a du moins toujours cru au Villars. Quant à la nature de l'épine, elle est d'acacia de Palestine, grosse & longue, dont on trouve une espèce approchant sur les bords de la Loire... »
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COURTRAY. — M. LEGENTIL à M. Rohault de Fleury.« Paris, 7 mars 1867 .
« ....Je reçois une nouvelle lettre de M. le chanoine Dehaerne relativement au sujet qui nous occupe, voici ce que j'y trouve :...
« Cette relique fut envoyée, au mois de juillet 1207, par l'empereur Henri de Constantinople (1), avec d'autres reliques insignes, tirées de son palais de Blaquerne, où elles avaient été conservées par les empereurs d'Orient. Ces reliques figurent dans la charte originale & dans le cartulaire de Notre-Dame. Elles furent conservées dans une tablette d'or, & dans le genre du dessin publié dans le Voyage littéraire de deux religieux bénédictins (t. Ier, Paris 1717). Il est fait mention de la relique de la vraie croix dans ces inventaires des XIVe, XVe & XVIe siècles.
« Le volume est d'un demi-centimètre cube. Le reliquaire étant cacheté, il est impossible de déterminer au juste l'espèce de bois. Mais il paraît être du bois de cèdre... »
« Afin que vous puissiez apprécier les dimensions de la relique de la vraie croix qui vous occupe, je joins ci-contre le dessin de la parcelle, renfermée dans un reliquaire cacheté en due forme... »
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(1) Un des empereurs latins de la maison de Flandre.
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BORDEAUX. — I. Notion sur les reliques de la sainte épine & sur les reliques de la vraie croix que possède l'église de Sainte-Croix de Bordeaux, par M. l'abbé Dupuy, ancien curé retraité & prêtre auxiliaire de Sainte-Croix, à l'occasion du vol de la sainte épine, le 7 mai 1853.
« L'église de Sainte-Croix de Bordeaux possède un précieux débris de la couronne d'épines... Elle a au moins 4 centimètres de longueur. Elle faisait partie autrefois des reliques du couvent des bénédictines de Bordeaux. Une sainte fille de l'ordre, la sœur Griot, morte centenaire en 1851, & que nous avons vue plusieurs fois, avait eu le bonheur de sauver en 1793 cette précieuse relique en la dérobant adroitement aux fureurs sacrilèges des révolutionnaires. Elle s'empressa, dès que les circonstances le lui permirent, de la remettre entre les mains de M. l'abbé de Bournareau, nommé après la tempête révolutionnaire à la cure de Sainte-Croix. A certaines époques de l'année, pendant l'octave de l'Invention & de l'Exaltation de la sainte croix (en mai & septembre), la sainte épine est exposée à la vénération des fidèles... Elle est renfermée dans un tube de cristal très-épais & un reliquaire en argent massif, d'un travail & d'une valeur remarquables.
« Le 7 mai 1853, vers les deux heures de l'après-midi, un jeune homme, qu'on avait vu rôder dans l'intérieur de l'église, gravit, avec la rapidité de l'éclair, les marches de l'autel, enlève l'objet sacré que venait d'y déposer M. l'abbé Dupuy.
« Quelques heures après, le coupable est arrêté, l'épine est retrouvée, enfoncée dans la terre auprès d'un des plus beaux chênes d'un bois voisin du cimetière de Valence. A cinq heures du soir, les cloches de l'église de Sainte-Croix, lancées à toute volée, annonçaient, & le clergé paroissial célébrait, par ses chants d'allégresse, avec la joie la plus vive, la découverte du divin trésor, qui fut porté triomphalement dans le sanctuaire. La relique, renfermée dans son tube en cristal, avait été séparée du reliquaire. Il avait été brisé & fut retrouvé aussi quelques jours après.
« Le nouveau reliquaire ne renferme plus, comme avant 1853, les reliques de la vraie croix, qui sont aujourd'hui dans un reliquaire particulier fait en forme d'ostensoir en argent. Les reliques de la vraie croix, renfermées dans ce nouveau reliquaire, sont d'une date différente.
« Une partie vient des bénédictines...; renfermée dans le reliquaire de la sainte épine, d'où on la tira en 1853 seulement, l'autre partie a été donnée à M. Berrouet par Mgr Gignoux, évêque de Beauvais.
« Quant aux authentiques de ces deux reliques, je crois les avoir vues dans les papiers de M. Berrouet, il y a plusieurs années, en vérifiant les divers actes & titres qu'il possédait depuis longtemps. Il n'en reste plus un. »
II.— EXTRAIT D'UNE LETTRE DE M. L'ABBÉ DUPUY.…
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II. — EXTRAIT D'UNE LETTRE DE M. L'ABBÉ DUPUY.Bordeaux, 27 octobre 1868.
« .....Cette sainte épine que quelques savants, qui l'ont vue, appellent juncus acutus vient-elle de Paris ou d'ailleurs? Personne ne peut le dire..., nous n'avons plus les authentiques…
« Nous avons aussi chez les Frères, à Bordeaux, rue Saint-Charles, des reliques de la vraie croix & une parcelle de la sainte épine. Si vous aviez besoin de renseignements, je pourrais vous en fournir. Les authentiques, que j'ai vues encore aujourd'hui, sont parfaitement conservées... »III. — M. L'ABBE DUPUY à M. l'abbé de Salomon, professeur au collège de Bosas, chargé des renseignements liturgiques.4 janvier 1867.
« .....Mon assertion n'avait rien d'exagéré en donnant au moins 4 centimètres de longueur à la sainte épine de Sainte-Croix. Je l'ai mesurée depuis en présence de M. Rodier... Elle a 5 centimètres... 3mm de grosseur à la base. Elle se termine en pointe comme une grosse aiguille, ressemblant presque en tout point aux longues épines de ces plantes qu'on trouve en abondance sur le bord de la Leyre & du Ciron, & qu'on appelle vulgairement jaugues ou ajoncs, espèce de juncus acutus, d'après l'opinion de feu M. Timothée Lacombe. Vieillie par le temps, elle a aujourd'hui la couleur cendrée.
« Quant à la relique de la vraie croix, dont notre église est en possession depuis le commencement du siècle, elle a 35mm de hauteur. Le bras transversal est un peu plus long, il a 40mm de longueur. Ces deux reliques sont depuis 1853 dans un reliquaire à part. Avant le vol de la sainte épine, une partie était dans le même reliquaire de la sainte épine, dont elle était séparée de 30 à 40mm. Quant à celle qui vient de Mgr de Beauvais (1853), elle est à peu près semblable à son aînée, 10mm environ d'épaisseur.
« Quant aux authentiques, il est inutile de les demander aux héritiers Berrouet, ils n'en ont aucune...
« .....Les reliques de la sainte épine & de la vraie croix que possèdent les Frères de Bordeaux... sont très-petites. La sainte épine a 9mm de longueur; semblable par sa couleur à celle de la sainte croix.
« La relique de la vraie croix a environ 5mmde longueur & autant au montant. L'épaisseur est de 1mm; couleur chocolat. Les Frères possèdent les authentiques, que j'ai lues plusieurs fois... »IV. — M. L'ABBE DUPUY.29 janvier 1867.
« ..... J'ai le bonheur de posséder aussi une relique de la vraie croix... C'est un souvenir d'un ancien aumônier des prisons de Bordeaux. Je crois qu'il avait reçu cette relique de feu Mgr le cardinal de Cheverus, archevêque de Bordeaux.
«..... Longueur, 4mm; croisillon, 3mm ½; largeur des deux fragments, 2mm environ...couleur chocolat...
« .....Il y a deux autres reliques de la vraie croix dans le diocèse : l'une à la chapelle des Jésuites, rue Margaux, à Bordeaux, l'autre dans une église de Libourne. »
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
PERPIGNAN. — Mgr Ramadié, évêque de Perpignan, m'envoyait sur des reliques de cette ville le renseignement suivant :
« L'église de Saint-Matthieu possède quatre épines de la sainte couronne.
« En 1805, sur la requête de M. l'abbé Maillach, curé de la paroisse, des indulgences y furent attachées par un rescrit de Pie VII. Plus tard l'église de Saint-Matthieu a obtenu du même pape une bulle concédant les mêmes indulgences, celle-ci est datée de 1817.
« La sainte relique est renfermée dans un reliquaire en argent soutenu par deux anges du même métal, & porte le sceau de l’évêché de Perpignan apposé par Mgr de Saunach.
« Je n'ai pu me procurer des renseignements sur l'origine de cette précieuse relique, on sait seulement que la paroisse de Saint-Matthieu garde pour elle, de temps immémorial, la plus grande vénération.Signé : BOUCHET. »
Mgr de Perpignan me fit remettre encore la note suivante le 25 août 1869 :
« L'église de Saint-Jean-Baptiste de la ville de Perpignan possède une statue de sainte Hélène qui porte à la main droite une custode renfermant trois épines de la couronne de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
« A la révolution de 1793, toutes les authentiques disparurent; cependant l'existence de cette relique dans sa statue est relatée dans un inventaire du reliquaire de ladite église daté du 15 février 1775. Il est fait mention de la même statue & des dites reliques dans un autre inventaire des effets & autres objets de l'église de Saint-Jean, en date du 20 prairial an XII (9 juin 1803). »Note de Louis a écrit: Le document suivant: COPIE DE L'AUTHENTIQUE JOINTE À LA SAINTE ÉPINE DE PISE, est formulée en latin : elle sera produite sur demande. Bien à vous.
M. SAVI, PROFESSEUR À L'UNIVERSITÉ DE PISE, à M. Rohault de Fleury, à Paris.…
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
PERPIGNAN.SUITEM. SAVI, PROFESSEUR À L'UNIVERSITE DE PISE, à M. Rohault de Fleury, à Paris.
« Je n'ai pu avoir que ce matin à ma disposition les deux reliques du bois de la sainte croix qui se vénèrent dans divers reliquaires à notre cathédrale. L'une d'elles est épaisse & assez grosse pour se prêter aux observations à faire sur l'ensemble des fibres. L'autre est plus large, mais moins épaisse, & consolidée par une grosse couche de matière résineuse incolore, transparente & fragile comme du verre..
.
« J'ai pu prendre sur ces deux reliques des coupes en trois sens, c'est-à-dire : 1º une longitudinale sur l'axe; 2º une parallèle au plan tangent ou normale à la direction des rayons médullaires; 3º une normale à l'axe. J'en ai fait des préparations qui permissent, quand on le voudrait, de les soumettre aux observations microscopiques...
« D'après les observations déjà faites au palais archiépiscopal sur les morceaux que dom Paolo Codibo nous a dit provenir de la croix que l'on vénère à Sainte-Croix-de-Jérusalem, à Rome, nous sommes à présent certains que l'instrument du supplice de Notre-Seigneur était en bois résineux; & je bénis la science qui nous donne par ses progrès & d'une manière bien imprévue un moyen de contrôle dans un objet qui intéresse la foi des chrétiens.
« ... Pour vous donner une garantie de plus dans mes recherches, je vous envoie les préparations mêmes que j'ai étudiées. Elles sont au nombre de onze, chacune porte un numéro qui renvoie à l'explication que je vous adresse en même temps.
« I. — Fragment d'une coupe dans l'axe longitudinal pris à la relique de Sainte-Croix-de-Jérusalem} à Rome.
« Première relique ou bois de la sainte croix de la cathédrale de Pise.
« Le reliquaire ne porte pas les symboles de la Passion.
« II. — Deux coupes longitudinales suivant les rayons médullaires (coupe radiale); l'une des coupes montre la large ponctuation caractéristique des conifères.
« III. — Cinq fragments répétant la même préparation (numéro II).
« IV. — Deux fragments de la même relique. Le plus près du bord appartient à la coupe tangentielle.
« V. — Trois autres fragments même préparation (numéro IV).
« VI. — Deux autres obtenus par une coupe perpendiculaire à l'axe longitudinal...
« Seconde relique de la cathédrale de Pise, provenant de diverses origines, dans un reliquaire où sont figurés en relief les instruments de la Passion.
« VII. — Des coupes radiales prises dans deux fragments où sont très-visibles les ponctuations des conifères.
« VIII. — Deux autres obtenus par une coupe tangentielle. Comme au numéro IV, on voit les cellules & les extrémités des rayons médullaires.
« IX. — Deux autres, répétition de la précédente, numéro VIII.
« Les neuf préparations qui viennent d'être décrites ne peuvent laisser de doute qu'elles proviennent d'un bois du genre Pinus, famille des conifères. Des observations comparatives faites sur du bois du Pinus pinaster & du Pinus picca m'ont fait voir que leur structure était bien la même.
« Toutes mes préparations, excepté la première, ont été faites avec du chlorure de calcium... »
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TOULOUSE. — JARDIN DES PLANTES DE LA VILLE DE TOULOUSE.
A Monseigneur l'archevêque de Toulouse.Toulouse, Ier décembre 1869.
« Monseigneur, pour répondre à l'honorable mission que Votre Grandeur a bien voulu me confier, je me suis rendu hier à Saint-Sernin pour procéder à une description aussi complète que possible de la sainte épine appartenant à l'insigne basilique. Le procès-verbal de cet examen a dû vous être adressé ; il signale les caractères précis de cette relique.
« Toutefois une question intéressante, celle de la nature spécifique de l'épine, c'est-à-dire de l'espèce d'arbre ou d'arbuste à laquelle on peut la rapporter, ne devait pas y trouver place, car elle nécessite quelques développements particuliers.
« Les personnes étrangères à l'étude des végétaux, ignorant qu'un assez grand nombre d'arbres ont des épines semblables, se figurent qu'un botaniste ne doit éprouver aucun embarras à cette détermination. Or, dans la seule collection que renferme l'école botanique du jardin des plantes de Toulouse, j'ai pu recueillir sur trois arbres différents, des épines dont les caractères ont la plus grande analogie avec ceux de la relique de Saint-Sernin. Ce sont : deux Cratœgus ou épines (Cratœgus cordata, Cratœgus parvifolia) désignés au jardin sous les noms de Meipilus acerisolia & tomentosa, un Gleditschia ou févier (Gleditschia sinensis).
« Les deux espèces de Cratœgus citées appartiennent à l'Amérique septentrionale. Mais j'ai tout lieu de penser que quelques espèces de Cratœgus croissent en Syrie & que c'est à une d'elles qu'a été empruntée l'épine qui nous intéresse.
« Deux arbres épineux croissant en Orient ont reçu le nom vulgaire d'épine du Christ.
« L'un, originaire aussi du midi de la France, est le Paliurus aculeatus ou porte-chapeau; l'autre, spécial au Levant, est le jujubier épine du Christ (Zizyphus spina Christi ou Rhamnus spina Christi de Linné). On lit à la suite de la description de ce dernier arbre dans le Botaniste cultivateur de Dumont de Courset, t. VI, p. 266 : « Il est probable que c'est de ses rameaux qu'on a fait la couronne d'épines de Jésus-Christ, au lieu de ceux de paliure auquel on l'attribue. »
« Je dois faire remarquer que, soit dans le paliure, soit dans le jujubier cités, les épines sont courtes, fortement courbées & toutes différentes de la sainte épine de Saint-Sernin, qui est deux fois plus longue qu'elles & presque droite.
« Je serais heureux, Monseigneur, si ces détails étaient de nature à vous satisfaire.
« J'ai l'honneur d'être...DE CLOS. »
Procès-verbal sur parchemin de l'ouverture du reliquaire de la sainte épine du Seigneur...
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
TOULOUSE.SUITEProcès-verbal sur parchemin de l'ouverture du reliquaire de la sainte épine du Seigneur.
L'an mil huit cent soixante-cinq, & le trentième jour de novembre, nous soussigné, Théodore de Lartigue, curé de l'insigne basilique Saint-Sernin, délégué à cet effet par Mgr Florian Desprez, archevêque de Toulouse, avons procédé, après les prières préparatoires, à l'ouverture du reliquaire contenant une épine de la couronne du Seigneur, en présence de MM. Roux, Marceille, Casties, Justrobe, vicaires de ladite basilique; de MM. Miracle, prêtre auxiliaire, & Sabathié, sacristain de ladite église; après avoir rompu les fils de soie rouge fermant le tube cannelé en cristal où était renfermée l'épine de la sainte couronne, le reliquaire ayant été ouvert, nous avons constaté ce qui suit : la longueur de l'épine en dehors du support est de 41mm, le support dans lequel l'épine est enfermée par sa base a en longueur 15mm L'épine paraît cylindrique-conique, en forme d'aiguille, à pointe un peu émoussée, à surface lisse, bien que recouverte de poussière blanche. Le diamètre transversal de l'épine, à sa base hors du support, a 1mm ½ ; l'épine présente une très-légère courbure ; sa couleur est de brun-châtain. Nous déclarons qu'il n'a pas été possible d'avoir les renseignements plus précis à cause de la forme du reliquaire qu'on ne pouvait mieux ouvrir sans s'exposer à endommager la sainte épine de la couronne du Seigneur; après avoir constaté ce qui précède, nous ajouterons que nous avons remis les fils de soie pour refermer le reliquaire.
En foi de ce, nous avons fait le présent procès le trentième jour du mois de novembre de l'an du Seigneur mil huit cent soixante-cinq. Une copie du présent est enfermée dans le reliquaire susdit. Une autre copie se trouve dans les archives. Et a signé avec nous M. Clos, professeur à la faculté des sciences, qui nous a aidé dans l'examen qui a été fait avec le plus grand soin.
F. ROUX, vic. S.S., — L. MARCEILLE, vic. S.S., — L. CASTIES, vic. S.S., — Gn JUSTROBE, prêtre, vic. S.S.,— SABATHIÉ, sacristain,—MIRACLE Joseph, prêtre,— DE LARTIGUE, curé doyen de Saint-Sernin, — DE CLOS.
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
JÉRUSALEM. — LE R. P. MARIE DE RATISBONNE à M. Rohault de Fleury.« Paris, 3 décembre 1866.
« Très-honorable monsieur, après avoir réfléchi aux renseignements que vous me demandez & à l'importance de la publication que vous projetez, je vous engage à m'adresser par écrit une série de questions. Je les enverrai à Jérusalem, au Révérend Père Gardien, ou à d'autres amis dont la loyauté & la complaisance me sont bien connues, ils me donneront ainsi les documents sur lesquels nous pourrons compter en toute sécurité.
« Agréez, monsieur...P. MARIE. »LE R. P. HORNUNG, PRÊTRE DE NOTRE-DAME-DE-SION, À JÉRUSALEM, à M. Rohault de Fleury.« Jérusalem, 7 février 1867.
« Monsieur, c'est avec plaisir que je m'occupe de la mission qui m'a été confiée par l'entremise du R. P. Ratisbonne, & je m'empresse de vous répondre, après avoir pris les informations qui m'étaient encore nécessaires...
« I° Le plan que vous m'envoyez est à peu près juste quant à la direction des rues; je me permets d'y ajouter quelques rectifications (1).
« Au-dessus du n° 3 est l'église de la Flagellation. De ce point à B, il y a les ruines d'une ancienne église de la sainte Vierge, dite in Spasmo. Ces décombres sont devenus la propriété des Arméniens catholiques, qui espèrent en restaurer entièrement le sanctuaire aussitôt que leurs moyens le leur permettront. L'office divin a été célébré, il y a peu de temps encore, dans l'une des chapelles demeurées debout. C'est au point de l'angle BC que les pèlerins vénèrent ordinairement la mémoire de la rencontre de la sainte Vierge avec son divin fils. B, C indiquent la rue parallèle à la Voie douloureuse & qui conduit directement au sérail.
« A partir de la porte Judiciaire jusqu'à la station des Filles de Sion, c'est bien la direction sud-ouest qu'il faut suivre.
« L'emplacement de cette station n'étant plus accessible aux fidèles, à cause des maisons musulmanes qui le recouvrent; c'est devant ces bâtisses que l'on s'arrête pour satisfaire à sa dévotion.
« La onzième station, troisième chute de Notre-Seigneur, se trouve dans la direction de E à F ; elle est marquée par un tronc de colonne renversée devant la porte du nouveau couvent cophte. Ce couvent est souvent confondu, même sur la carte de M. de Saulcy, avec celui des Abyssiniens,
« La nef des Grecs est à l'est du Saint-Sépulcre, tandis que le chœur des catholiques est situé au nord.
« Le meilleur plan à consulter me paraît être l'excellent travail de M. de Gelis, que M. de Saulcy a publié dans son nouveau Voyage en terre sainte (tome II, p. 39).
« Au temps où écrivait Mgr Mislin, l'hypothèse de Schultz sur l'étendue de l'ancienne Jérusalem hors de l'enceinte actuelle avait quelque vraisemblance; aujourd'hui, on peut le dire, elle est complètement discréditée. Après les Allemands, M. de Saulcy (tome II) a donné de très-bonnes raisons contre la fausse croyance qu'on a prêtée aux indications de Josèphe. Les nombres que donne Eusèbe, & qu'il tenait des archives de Rome, s'appliquent parfaitement à l'enceinte actuelle de la ville sainte.
« D'autres raisons, non moins concluantes, ont été ajoutées par Rosen, pour enlever toute probabilité aux suppositions de Schultz. Le mur qui longeait la Voie douloureuse ne peut donc plus être considéré comme l'enceinte élevée par David ou Salomon ; c'est évidemment celle que le roi Ézéchias a construite.
« 2º Quant aux distances, une copie tirée d'un simple plan ne saurait suffire, lors même qu'on lui donnerait une échelle plus grande... A partir de la porte Judiciaire, la ligne droite, aussi bien que l'ancienne direction des rues, ne sont plus à tracer; car les voûtes & les rues par lesquelles on passe aujourd'hui du nord au sud, pour remonter enfin vers l'ouest, ne marquent plus la Voie douloureuse, qui est complètement couverte de constructions modernes, formant le quartier des chrétiens...
« 3º Voici les deux photographies des arcs de l'Ecce Homo…
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(1) Voir le plan de la Voie douloureuse, liv. II, chap. VII.
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
JÉRUSALEM.LE R. P. HORNUNG, PRÊTRE DE NOTRE-DAME-DE-SION, À JÉRUSALEM, à M. Rohault de Fleury.« Jérusalem, 7 février 1867.SUITE
« 3º Voici les deux photographies des arcs de l'Ecce Homo. Celle du grand arc est toute récente & prise de l'est à l'ouest. Vous y reconnaîtrez à droite le couvent des religieuses de Notre-Dame-de-Sion. La photographie du petit a été faite après le premier déblaiement des décombres; elle vous servira pour juger du style de l'architecture (1).
« La grande arcade a une hauteur de 8 mètres & une épaisseur de 2m,50. La petite a encore une élévation de 3m,80; son diamètre est de 2m,20; la largeur, l'architrave comprise, 3m,30. Vous trouverez une description architecturale dans le Dictionnaire des antiquités, par M. de Saulcy. Il en parle également, mais en peu de mots, dans son Second voyage de terre sainte, p. 112...
« Un recueil assez exact de tout ce que la tradition dit sur l'arc de l'Ecce Homo se trouve dans la planographie de Jérusalem, par Tobler (en allemand). Avant de connaître ce passage, j'ai réuni à peu près tous les témoignages des auteurs qui, depuis le XIIIe siècle, ont mentionné ce monument de haute importance. Je crois même avoir complété les recherches de Tobler, en ayant égard aux objections toutes modernes. Si vous le jugiez utile à votre travail, je pourrais mettre à votre disposition un extrait des textes.
« Il est évident que le palais de Ponce Pilate devait se trouver à peu de distance du second mur. Cette enceinte a été, d'après Josèphe, séparée du mont Bezetha par un fossé très-profond, pour contribuer encore à la fortification d'Antonia, qui de ce côté-là était dominée par Bezetha, le point le plus élevé de l'ancienne Jérusalem. Aujourd'hui, cette élévation de terrain se voit déjà à une distance de quelques mètres derrière la grande arcade.
A 14m,10 du petit arc, en suivant la ligne droite vers l'ouest, apparaît le rocher que le déblaiement a dégagé à une hauteur de 4 mètres...
« D'après la tradition mahométane, le prophète Isa (Jésus), comme le derviche m'a assuré, consacra ce lieu par sa présence. D'accord avec les chrétiens, les possesseurs actuels disent que cette place faisait partie d'un sérail. Cela me semble prouver que déjà, du temps de l'occupation arabe, un souvenir de la Passion se rattachait à cet arc. Sur le pied du pilier il y a une autre tradition qui dit que la sainte Vierge s'adossa contre ce bloc, lorsque passa le cortège de la Voie douloureuse. Ce lieu de prière est considéré par les musulmans comme un véritable sanctuaire.
« Le petit arc sera compris tout entier dans la nouvelle église des religieuses de Notre-Dame-de-Sion. Un mur provisoire le sépare du monastère de l'Ecce Homo. On conservera la niche placée entre les deux arcades.
« Une troisième partie de l'arc a été supposée au côté sud ; Rosen, dans une publication récente, prétend tenir de l'iman lui-même, que cet arc a été démoli il y a une vingtaine d'années pour élargir l'hospice musulman. Le derviche que j'ai consulté, & qui depuis vingt ans est préposé à la garde de cet établissement, a complètement démenti le fait. L'existence de cette construction me paraît donc improbable.
« Vous désirez, monsieur, quelques notices sur la porte du prétoire & sur la porte Judiciaire. Je regrette qu'il y ait si peu de chose à en dire; la dévotion des pèlerins vénère une certaine partie des murs, comme étant l'emplacement où se trouvait la Scala sancta. Pour ma part, je ne puis accorder grand crédit à cette tradition ; personne, je crois, ne saurait y reconnaître une porte murée; ce sont de simples moulures arabesques qu'on ne remarque que d'un côté. Il y a seulement dans les assises inférieures quelques blocs qui pourraient être d'un temps plus reculé que celui des Sarrasins. Je suis entré hier dans la caserne pour examiner l'inté-rieur de cette très-modeste façade. Il me fut impossible de démêler ce mur du reste des constructions.
« La distance de la Scala sancta à l'arc de l'Ecce Homo eût été de 106m,50,
« Le seul vestige d'antiquité que l'on trouve à l'emplacement de la porte Judiciaire est une colonne de marbre haute de 6 mètres, enclavée en partie dans une boutique-café. En tout cas, il y avait là une porte communiquant avec le nord, du côté des tribus d'Ephraïm & de Benjamin. Près de cette colonne, il y a encore de longues voûtes modernes ; on se plairait dans cette illusion, qui trouverait encore aujourd'hui, là, une limite entre la ville & les faubourgs... »
LE R.P. HORNUNG à M. Rohault de Fleury...
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(1) Voir le cul-de-lampe du livre II, p. 244, & une vignette du même livre, p. 208.
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Re: (P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.
JÉRUSALEM.SUITELE R.P. HORNUNG à M. Rohault de Fleury.« Jérusalem, 11 mai 1867.
« ..... Il y a à Jérusalem quatre morceaux de la vraie croix qui sont d'une certaine importance.
« Le plus grand de ces morceaux se trouve dans l'église Saint-Jacques, appartenant aux Arméniens schismatiques. Je suis donc allé me présenter chez le patriarche arménien, & ce prélat bienveillant & bon m'a accordé tout ce qu'il pouvait permettre, d'après leurs usages. Il donna ordre à l'évêque-trésorier de la grande église patriarcale de m'introduire dans le trésor & de m'ouvrir le reliquaire précieux dans lequel est enchâssée la vénérable relique.
« Mon ami le recteur de l'hospice autrichien m'a accompagné, & tous deux nous avons cherché à prendre les mesures aussi exactement que possible. La lumière qui se réfléchissait trop fortement sur le cristal du reliquaire a pu occasionner une légère différence de quelques millimètres en plus dans les chiffres que je vous donne. Le dessin a été fait par M. de Hoerman, recteur de l'hospice.
« Il a fallu nous contenter de ces mesures prises à travers l'épaisseur du verre, puisque ni révêque ni le patriarche ne pouvaient nous donner la permission de dégager la relique de son reliquaire.
« La recherche microscopique que vous demandez n'eût pu s'exécuter que sur une petite parcelle prise de la grande relique elle-même. Or, pour obtenir une telle grâce, la complaisance du patriarche ne suffisait point, puisque le trésor est soumis à un rigoureux contrôle...
« Je regrette vivement, monsieur, de ne pouvoir vous satisfaire en ce point...
« On n'a pu me donner aucun document sur la relique vénérée. La châsse elle-même ne révèle rien. Un Arménien, qui passe pour savant dans la nation, prétend qu'elle vient de Rome. Un pape l'aurait donnée à un missionnaire arménien dans un temps où une partie de l'Arménie venait d'être réunie à l'Eglise romaine.
« Les Arméniens ont la fête de saint Jacques dans le mois de janvier. Ce jour-là, ils font une grande procession dans l'intérieur de l'église. La relique y est portée par le patriarche lui-même. Un grand concours de peuple, tant schismatique que catholique, assiste à cette cérémonie, afin d'avoir la consolation de vénérer cette insigne relique. On peut dire qu'en général elle est regardée, même par les catholiques, comme authentique.
« Trois autres morceaux de la vraie croix sont en la possession des frères de Terre-Sainte à Jérusalem. Le premier me fut montré par le Père Castade, & il se trouve enfermé dans une châsse en forme de croix, d'un assez beau travail. Cette relique fut donnée aux Pères franciscains par l'empereur du Mexique. Voici les mesures de la relique, qui a également formé la croix : longueur du montant, 22mm; largeur du montant, 3mm, 5 en bas, 2mm en haut ; longueur du bras gauche, 7mm ; largeur, 4mm ; longueur du bras droit, 7mm ; largeur, 4mm.
« A la pointe de l'angle qu'il forme avec le montant, la largeur se réduit à 3mm.
« Les deux autres morceaux se trouvent au Saint-Sépulcre. L'un est enchâssé dans une croix de procession qu'on porte dans les solennités de premier ordre ; il ne forme qu'un montant d'une longueur de 43mm & d'une largeur de 4mm en haut, 2mm en bas.
« Il n'y a pas de traverse, on voit seulement quelques particules extrêmement fines qui se soustraient à la mesure du mètre.
« L'autre nous a été montré par le frère sacristain. Il présente l'aspect d'une croix dont un des bras aurait été détaché. La longueur du montant est de 19 à 20mm, celle du bras, 10mm...
« Vous me demandez, très-honoré monsieur, ce que je comprends sous un second mur du roi Ézéchias ou Niskias. Nous, Allemands, admettons ordinairement trois enceintes qui furent successivement construites. La première se date de David & Salomon. La seconde fut nécessaire sous les rois, quand la ville avait pris plus d'étendue au nord, & c'est Josèphe qui parle clairement sur cet ouvrage de fortification, auquel il fallut travailler à l'approche des ennemis assyriens, & il dit qu'on attribuait à Ézéchias le second mur. D'ailleurs ce sont les Écritures elles-mêmes qui font mention de la muraille d'Ézéchias, qui fit fortifier une partie de la ville, non comprise dans la première enceinte. C'est effectivement cette seconde muraille qui longeait la Voie douloureuse au temps de Notre-Seigneur. La troisième enfin, construite par Hérode Agrippa, a dû renfermer le quartier de Bezetha & celui de la ville neuve au nord-ouest, & c'est elle que Titus dut assiéger la première... »
J'ai reçu également du R. P. Hornung, à la date du 7 février 1867, ...
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JÉRUSALEM.SUITE
J'ai reçu également du R. P. Hornung, à la date du 7 février 1867, une très-longue lettre où il traite en détail la grande question de la Voie douloureuse, & d'où j'ai extrait ce qui suit :Extrait d'une seconde lettre de Mgr Porphyre, vicaire de l'évêque de Kiew, 1868.
« En 1726, le pèlerin Barsky a vu dans le Saint-Sépulcre une croix en argent massif renfermant une parcelle de vraie croix de deux doigts (32mm) de largeur & un peu moins de 6 werchocks de long (250mm). Mgr Porphyre dit qu'elle y est encore aujourd'hui; mais on en a enlevé latéralement quelques parties pour les placer dans une autre châsse; on les y conserve pour en donner à certains pèlerins. Mgr Porphyre en a reçu en 1844 un morceau qu'il a donné à la baronne de ***.
« Le Saint-Sépulcre renferme une autre parcelle moindre, dans un reliquaire en forme de croix, donné par l'empereur grec Jean Paléologue. »Extrait d'une notice sur la congrégation des religieuses de Notre-Dame de Sion. 1862.
« ..... c'est là que Ponce Pilate s'est écrié, en montrant au peuple Jésus couronné d'épines : Ecce homo.
« ... L'arc principal de cet antique monument, seul resté debout, & que la tradition désigne sous le nom d'arc de l'Ecce Homo, a de tout temps été l'objet de la vénération des pèlerins. Il se trouve, par l'un de ses piliers, enclavé dans le sanctuaire des religieuses...ARC DE L'ECCE HOMO.
« L'origine de l'arc de l'Ecce Homo est aujourd'hui incontestable. Il date certainement du Haut-Empire. Dès lors on peut parfaitement admettre que le Christ fut présenté au peuple du haut de cette arcade.
« La tradition place le palais de Pilate au pied de la colline de Bezetha, en face d[u] temple. Je croirais volontiers qu'une ou plusieurs arcades conduisaient de ce palais au prétoire. Ce passage à ciel ouvert pouvait bien servir de tribune, mot employé par l'Évangile (1), pour indiquer le lieu sur lequel Jésus fut conduit par Pilate pour être montré aux Juifs. Rien ne s'oppose donc à ce que la porte cintrée de la via dolorosa ne soit l'arc de l'Ecce Homo (2).
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(1) Jean, XIX, 13.
(1) Salzmann, Jérusalem, 1856.
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