Rome souterraine.
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Re: Rome souterraine.
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LIVRE V
Le témoignage des catacombes.
CHAPITRE I.
Les catacombes rendent témoignage de leur origine chrétienne.
CHAPITRE I.
Les catacombes rendent témoignage de leur origine chrétienne.
(SUITE)
Rome Souterraine, p. 465-6.Dans un petit nombre de cas des arenariæ ont été transformées en cimetières chrétiens : ces exceptions mêmes viennent confirmer la règle, en apportant une preuve convaincante de l'origine chrétienne des autres catacombes. Nous en avons un remarquable exemple dans une portion du cimetière de Saint-Hermès. A première vue, le style et les proportions des galeries et des loculi s'éloignent peu
du type ordinaire; mais, en regardant de plus près les murailles, on s'aperçoit qu'elles ont été construites en maçonnerie, au lieu d'être creusées dans le roc. Le plafond est en tuf, légèrement voûté, soutenu de place en place par des contre-forts en briques; les niches des loculi sont régulièrement ménagées dans les murailles, et fermées de la manière accoutumée, à l'exception de la rangée supérieure, close par des pierres posées obliquement, en forme de demi-toit, comme le montre la section ci-jointe. La galerie
a la largeur usuelle ; mais, si on la débarrasse de la construction en briques adossée aux murs, on reconnaît qu'elle est deux ou trois fois large comme une galerie ordinaire de catacombe; la section des murs et de la voûte forme une ellipse presque régulière. Au point de jonction des galeries, le développement du cintre s'agrandit encore, les murs s'inclinent davantage, et quelquefois la voûte est soutenue, au milieu, par un épais bloc de maçonnerie contenant des loculi, tandis que les murailles sont fortifiées à leur base par une construction en briques, et ne renferment point
de tombes. Cet exemple suffit à montrer quels changements étaient nécessaires pour transformer une arenaria en cimetière chrétien…
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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CHAPITRE I.
Les catacombes rendent témoignage de leur origine chrétienne.
CHAPITRE I.
Les catacombes rendent témoignage de leur origine chrétienne.
(SUITE)
Rome Souterraine, p. 467.Cet exemple suffit à montrer quels changements étaient nécessaires pour transformer une arenaria cimetière chrétien, Si la théorie que nous combattons était exacte, il devrait se rencontrer dans la campagne romaine un grand nombre d'excavations souterraines privées de tombeaux, et offrant des galeries étroites et droites comme celles des catacombes : or aucune excavation de cette nature n'a été découverte. Nous sommes en droit de conclure, du contraste si marqué entre les catacombes et les arénaires, à la différence d'origine des unes et des autres : car, s'il eût été facile d'amplifier une catacombe au point de la faire ressembler à un arénaire, on n'eût pu, sans un travail aussi reconnaissable que celui dont il a été donné un exemple, resserrer un arénaire aux proportions d'une catacombe.
Une question se présente naturellement à l'esprit : comment, si les catacombes portent elles-mêmes un témoignage si évident de leur origine chrétienne, la théorie qui voit en elles un ouvrage des païens a-t-elle pu naître, et obtenir, pendant un temps si long, l'assentiment presque unanime des savants ? Nous avons déjà indiqué la réponse : la théorie de l'origine païenne des catacombes repose sur une fausse tradition historique, sur des textes mal interprétés, et non sur l'analyse des souterrains eux-mêmes. Elle a été puisée dans les livres, non dans les faits. En voici la source : quelques documents anciens emploient, pour désigner les lieux où furent enterrés certains martyrs, les mots in arenario, juxta arenarium, in cryptis arenariis. Les passages où l'un de ces mots est employé sont au nombre de neuf...
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Louis- Admin
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Les catacombes rendent témoignage de leur origine chrétienne.
CHAPITRE I.
Les catacombes rendent témoignage de leur origine chrétienne.
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Les passages où l'un de ces mots est employé sont au nombre de neuf.
— 1° On lit dans plusieurs manuscrits du Liber pontificalis que Lucine enterra le pape Corneille in crypta juxta cœmeterium Callisti in arenario.
— 2º Les actes des saints Hippolyte, Eusèbe, Marcel et leurs compagnons rapportent que « l'évêque Étienne recueillit leurs restes, et les enterra sur la voie Appienne, à un mille de Rome, dans l'arenarium même où ils avaient coutume de se rassembler (1). »
— 3º Les actes des saints Nérée et Achillée racontent « qu'Auspicius emporta leurs corps et les enterra dans la propriété de sainte Domitille, in crypta arenaria, sur la voie Ardéatine (1). »
— 4° Les actes des saints Marc et Marcellianus relatent de même que ces martyrs furent enterrés « à trois milles de Rome, au lieu appelé ad Arenas, parce que là étaient les carrières de sable (cryptæ arenariæ) qui ont servi à construire les murailles de la ville (2). »
— 5° Les actes de sainte Suzanne disent qu'elle fut enterrée in cœmeterio Alexandri, in arenario in crypta juxta S. Alexandrum ; d'autres manuscrits portent : juxta corpora SS. Chrysanthi et Dariæ via Salaria in arenario (3) .
— 6° Sur la même voie Salaria Nova, saint Crescentianus, martyr, fut enterré in cœmeterio Priscillæ in arenario (4).
— 7º Sur la voie Labicane, environ à trois milles de Rome, les corps des « Quatre Saints couronnés » furent enterrés avec d'autres saints in arenario (5).
— 8° Saint Tertullinus « fut conduit, pour y être martyrisé, à la seconde borne milliaire de la voie Latine, et enterré par saint Étienne au même lieu, in crypta arenaria (6). »
— 9º Enfin, le Liber pontificalis rapporte que, sur la voie Tiburtine, Constantin construisit une basilique in agro Verano super arenariam cryptam; Bosio pense que dans cette crypte reposaient deux compagnons du martyre de saint Laurent, saints Narcisse et Crescent.
— Ces textes établissent, sinon une assimilation, au moins une relation entre les arenariæ et quelques-unes au moins des catacombes. On peut les rapprocher des paroles de Cicéron racontant le meurtre du jeune Asinius in arenarios quasdam, en dehors de la porte Esquiline (7) : on peut citer encore, à leur occasion, le mot célèbre de Néron pressé de se cacher dans une de ces cavernes souterraines (in specum egestæ arenæ ) et refusant de s'enterrer vivant (negavit se vivum sub terrant iturum [1] ). Il est naturel que, pour quiconque a parcouru d'un regard superficiel tous ces passages d'auteurs païens et chrétiens, une certaine confusion s'établisse entre l'idée d'un arénaire et celle d'une catacombe.
Une critique exacte suffit à la dissiper…
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(1) Bosio, Roma sott., p. 193.
[1]. Sueton., In Neron., 48.
Rome Souterraine, p. 467-8.
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Une critique exacte suffit à la dissiper. Avant toute discussion, un fait considérable est acquis : les neuf textes indiqués plus haut sont les seuls où il soit question de chrétiens enterrés dans les arénaires. Voilà donc mis en dehors de toute confusion, de toute fausse assimilation, les cimetières situés sur les voies Ostiensis, Portuensis, Aurélia, Cornelia, Triumphalis, Flaminia, Salaria Vetus, Nomentana, Prænestina. C'est là une première élimination.
Nous sommes en droit d'en proposer une seconde. Des neuf textes cités, cinq emploient le mot arenaria ou arenarium, quatre se servent de l'expression crypta arenaria. Or cette dernière expression, on va le voir, n'implique nullement une carrière de sable, mais simplement une excavation faite dans un tuf sablonneux. Ainsi, les travaux exécutés récemment pour restaurer la basilique de Saint-Laurent fuori le mura, bâtie par Constantin sur la voie Tiburtine, ont montré que le tuf environnant, — celui dans lequel est creusée la catacombe de Saint-Cyriaque, qualifiée arenaria crypta, — est composé d'une matière toute différente de la pouzzolane : il est analogue à ce qu'on appelle à Rome cappellaccio, et entièrement impropre à la construction. On en peut dire autant de celui dans lequel est construit le cimetière de Domitille. Le cimetière de Tertullinus n'a pas encore été exploré ; quant au sépulcre des saints Marcus et Marcellianus, le P. Marchi fait observer avec raison qu'il n'est point dit que ces martyrs aient été enterrés in cryptis arenarum, mais in loco qui dicitur ad Arenas (2), c'est-à-dire dans le voisinage des cryptas arenariæ « qui servirent à construire les murailles de Rome. »
Ainsi l'expression crypta arenaria ne suppose point un arénaire, et…
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(2). Comparez ad Catacumbas. ad duas Lauros, ad septem Columbas, ad Ursum Pileatum, désignent de même des catacombes par quelque particularité de voisinage. Cf. pages 38 et 144.(ci-dessous).Page 144.
Rome Souterraine, p. 469.
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CHAPITRE I.
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Rome Souterraine, p. 470-1.Ainsi l'expression crypta arenaria ne suppose point un arénaire, et l'on peut écarter les quatre textes où elle se rencontre. Les cinq qui restent parlent de martyrs inhumés in arenario. Ce mot signifie certainement une saisonnière. Étudions les passages qui le contiennent.
— Le premier a trait au pape Corneille. Il ne se trouve pas dans tous les manuscrits du Liber pontificalis. L'explication de cette circonstance, et du passage lui-même, est toute simple : dans la catacombe où le pape fut enterré, celle de Lucine, il existe, à un niveau plus bas que le sol de la crypte (1), une couche de pouzzolane : quelques excavations faites en cet endroit ont pu induire des copistes relativement récents à ajouter au texte primitif du Liber le mot in arenario, afin de désigner la place d'une manière plus précise.
— Le passage relatif aux « Quatuor Coronati » est plus obscur. Bosio suppose qu'ils furent enterrés dans le cimetière des saints Marcellin et Pierre ; or, dans ce cimetière, M. de Rossi n'a pu encore découvrir aucune trace de pouzzolane expliquant le mot des actes : in arenario. Les artistes qui ont dressé les plans ajoutés au livre de Bosio paraissent cependant avoir pénétré dans une portion de l'ancien arenarium, car leur dessin représente des voies souterraines ressemblant à celles des carrières de pouzzolane plutôt qu'aux galeries des catacombes, et dans leur texte ils parlent «d'une large grotte sans tombes,» et, plus loin, « d'une large place où les tombes ont été détruites pour extraire de la pouzzolane (2). »
— En résumé, de ces deux textes, l'un s'explique par une addition de copiste, le second ne peut, dans l'état actuel des découvertes, être confronté sûrement avec les lieux. Les trois autres décrivent des localités faciles à reconnaître, et correspondant exactement avec la description qu'ils en donnent : dans chacune d'elles on trouve d'excellente pouzzolane au même niveau que les galeries de la catacombe. C'est donc, en définitive, dans ces trois derniers textes seulement que peut encore se réfugier la théorie qui assimile les arénaires et les catacombes.
Le premier est relatif à…
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(1). Voyez le plan général, à la fin du volume, E h, F h. (Note de Louis : Nous déposerons le LIEN dès que possible. Bien à vous.) — (2). Bosio, Roma sott. p. 591, D.
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Rome Souterraine, p. 471-2.Le premier est relatif à l'arenarium (1) où furent enterrés vivants les martyrs Chrysanthe et Daria, et dans lequel d'autres martyrs périrent après eux. Le Liber pontificalis dit que le pape Adrien Ier « restaura la basilique de Saint-Saturnin, sur la voie Salaria, et fit en même temps des réparations au cimetière des saints Chrysanthe et Daria. » Ce cimetière est un ancien arenarium transformé. Après la mort des saints Chrysanthe et Daria, que l'empereur Numérien « avait fait conduire hors de la ville, sur la voie Salaria, in arenario , et qu'il y avait fait enterrer vivants, l'entrée étant bloquée avec des pierres et du sable, » les chrétiens, dans un sentiment de dévotion, voulurent changer en cimetière la caverne illustrée par ce glorieux martyre. Le cimetière qu'ils y construisirent ressemble à celui d'Hermès, que nous avons décrit plus haut : on y retrouve la trace des efforts incroyables, et jamais complètement satisfaisants, que nécessita, dans les rares occasions où une circonstance particulière la fit entreprendre, la transformation d'un arénaire en catacombe. La largeur des galeries est égale à celle des voies souterraines d'un arenarium : les loculi sont peu nombreux, superposés sur deux rangs seulement, précaution prise pour ne pas diminuer la solidité des murailles, qui sont inclinées, et composées de bonne pouzzolane. Dans la partie de l'arenarium qu'ils n'ont pas essayé de transformer, les chrétiens ont pris une précaution plus significative : ils ont muré certains passages, pour empêcher l'accès d'une région entièrement impropre aux usages sépulcraux. Dans le voisinage d'une des galeries ainsi rendues inaccessibles, un escalier conduit à un niveau plus bas, où l'on trouve une catacombe chrétienne du type ordinaire.
Ainsi, après avoir commencé, en souvenir du martyre qui l'illustra, à transformer en catacombe l'arenarium de la voie Salaria Nova, les chrétiens, rebutés par les difficultés de l'entreprise et le peu de solidité des résultats obtenus, renoncèrent à poursuivre le travail commencé : ils préférèrent descendre plus avant dans les entrailles du sol pour y construire des galeries nouvelles. On voit que cet exemple, loin d'appuyer la théorie que nous combattons, suffit à en démontrer le fausseté.
Nous en dirons autant du deuxième passage, relatif au martyr Crescentianus…
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(1). Sur la situation de cet arenarium, voir page 134, note 1.
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CHAPITRE I.
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Rome Souterraine, p. 472-4.Nous en dirons autant du deuxième passage, relatif au martyr Crescentianus, enterré in cœmeterio Priscillæ in arenario, sur la voie Salaria Nova. Quiconque a visité la partie la plus ancienne, le noyau central de la catacombe de Priscille, sait combien cette région diffère du type usuel. De nombreux piliers de dimensions diverses; de longs murs de solide maçonnerie, les uns droits, d'autres offrant des sinuosités et des angles, et, quelle que soit leur forme, cachant et soutenant à la fois le tuf et les tombes des galeries; les rangées des loculi fréquemment interrompues par des piliers de briques; — tout révèle le labeur immense qui fut nécessaire pour convertir à sa forme actuelle l'excavation primitive. Le plan ci-contre (fig. 51, page 473) le fait aisément comprendre : les portions légèrement ombrées y représentent la maçonnerie, celles plus foncées le tuf primitif : il est facile de distinguer à première vue les excavations originelles des constructions postérieures. Les larges voies de l'arénaire se reconnaissent dans les portions marquées A, les galeries de catacombe sont désignées par la lettre C. L'ouverture B fut à l'origine un puits pour l'extraction de la pouzzolane ; il a été plus tard transformé en un vaste luminaire. Voici donc une catacombe greffée, pour ainsi dire, sur un arenarium : l'examen du plan fait comprendre combien il eût été difficile de construire de la même manière un grand nombre de cimetières chrétiens.
Un dernier passage doit être expliqué, celui des actes des saints Hippolyte, Eusèbe, Marcel et leurs compagnons, racontant leur inhumation par le pape saint Étienne « sur la voie Appienne, au premier mille de Rome, dans l'arenarium même où ils avaient coutume de se rassembler (1). »
M. de Rossi n'a point encore reconnu cet arenarium avec la même certitude que les deux précédents ; mais c'est un fait significatif
qu'un des plus larges escaliers du cimetière de Saint-Calliste conduise directement de la surface du sol au troisième étage souterrain de la catacombe, placé au même niveau que les carrières de pouzzolane, et descende précisément auprès de l'endroit où existe une communication entre ces carrières et la catacombe. De récentes excavations ont même révélé l'existence d'un passage très-étroit établissant une communication secrète et directe de la surface du sol à l'arénaire. Cet escalier dérobé, arrivé à la voûte de l'arenarium, cesse brusquement, et, pour pénétrer dans celui-ci, il faut que la personne qui descend soit munie d'une échelle portative, ou aidée par d'autres déjà arrivées en bas (1). Ces faits prouvent qu'il existait, entre la catacombe et l'arenarium, une connexion sur laquelle nous reviendrons avec plus de détails dans le chapitre suivant; et si M. de Rossi a raison de voir dans cet arénaire un de ceux qui servirent de refuge au culte chrétien pendant la persécution, ses rapports avec la catacombe expliquent suffisamment comment on a pu dire que saint Étienne enterra les martyrs Hippolyte, Eusèbe et Marcel, in arenario.
On le voit, les trois seuls passages qui, à première vue, sembleraient établir…
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(1). Les Actes cités par Bosio racontent le baptême d'Adria, Paulin, Neo et Maria, et disent qu'après l'avoir reçu ces saintes femmes vinrent habiter, avec le prêtre Eusèbe, le diacre Marcellus et plusieurs autres, dans la crypte où se cachait le pape Étienne, et que là, chaque jour, tous persévéraient dans la prière, le jeûne et le chant des psaumes. Quand sainte Pauline eut été martyrisée, un moine nommé Hippolyte, par l'ordre de saint Étienne, enterra son corps dans l'arenarium où ils avaient coutume de se rassembler souvent, et, plus tard, Hippolyte et les autres ayant été également martyrisés, leurs corps furent inhumés dans le même arenarium. — Bosio, p. 193. — (1).Une section de cet escalier est donnée dans le chapitre suivant, (fig. 58, p. 492), [ figure ici-bas ]. Sur les plans qui accompagnent ce chapitre, il est marqué X4.
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Rome Souterraine, p. 474-6.
A suivre : Chapitre II. Construction et développement des catacombes.
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Le témoignage des catacombes.
CHAPITRE I.
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CHAPITRE I.
Les catacombes rendent témoignage de leur origine chrétienne.
(SUITE)
On le voit, les trois seuls passages qui, à première vue, sembleraient établir l'identité d'un arénaire et d'une catacombe aboutissent, s'ils sont examinés de près, à faire ressortir les différences essentielles de ces deux sortes d'excavations. Les souterrains auxquels ils se rapportent sont, — avec le cimetière de Saint-Hermès et celui de Sainte-Agnès, — les seuls qui aient offert aux archéologues des trois derniers siècles un arénaire et une catacombe réunis. En tout, dans cinq cimetières, sur vingt-cinq ou trente qui existent aux environs de Rome, un arénaire se trouve en communication plus ou moins étroite avec une catacombe. Le rapprochements de ces chiffres est à lui seul une démonstration.
La coexistence d'un arénaire et d'une catacombe offre, selon l'expression de Bosio, une assez grande « singularité » pour que, presque toutes les fois qu'elle se rencontre, elle ait été notée avec soin par les rédacteurs des Actes des Martyrs. Il nous paraît inutile de pousser plus loin ces réflexions : il est prouvé que les catacombes sont tout à fait indépendantes des anciens arénaires; interrogées avec soin, elles proclament elles-mêmes leur origine chrétienne.
Il semble que les premiers chrétiens aient voulu répondre d'avance aux questions qui viennent d'être discutées. Plusieurs fois, sur les murailles des catacombes, ils ont retracé l'image de ceux qui y travaillaient, des fossores. Si le travail habituel de ceux-ci avait été d'ouvrir des loculi dans les parois de galeries déjà creusées par les païens, dans les murailles d'antiques arénaires, ils eussent été représentés dans cette occupation. Chose étrange, dans les images de fossores publiées par Bosio, par Boldetti, par Perret, par M. de Rossi, jamais on ne les voit ouvrant des tombeaux : cette partie de leurs fonctions, si importante qu'elle fût, n'était sans doute considérée que comme accessoire. Dans la plupart des peintures représentant des fossores, on voit ceux-ci, le pic à la main, taillant les galeries et les chambres cémétériales. Tantôt ils semblent travailler à ciel ouvert, attaquant le tuf encore vierge (1) : c'est le début, l'origine même d'une catacombe creusée par le travail chrétien. Tantôt ils façonnent à coups de pic les parois et la voûte d'une galerie (2). Tantôt ils sont debout, au repos, le pic sur l'épaule (1). On voit, par ces peintures, quel était le principal labeur des fossores : creuser des cimetières, d'abord en ouvrant la roche à la surface du sol, puis, parvenus dans les entrailles de la terre, en taillant les galeries et les chambres destinées à la sépulture des chrétiens.
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(1). Dans le cubiculum A4. — Voir planche V, nos 3, 4. — (2). Martigny, Dict. des ant. chrét., v° Fossor., p. 281. — Roma sotterranea, t. II, p. 346, et tav. d'aggiunta C D, n° 3 (cubiculum A2).
Rome Souterraine, p. 474-6.
A suivre : Chapitre II. Construction et développement des catacombes.
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CHAPITRE II.
Construction et développement des catacombes.
CHAPITRE II.
Construction et développement des catacombes.
Rome Souterraine, p. 477-8SOMMAIRE. — Objet de ce chapitre, — Conditions d'emplacement des catacombes.— Leur distance de Rome.— On les creuse sous des lieux élevés, — dans le tufa granulare, — faisant suivre à chaque étage le plan horizontal. — Etages superposés. — Couches géologiques. — Formation de la catacombe de Saint-Calliste. — Aræ distinctes. — Area de sainte Cécile et des papes. — Voies publiques et privées qui la traversent. — Première période de l'excavation. — Comment on peut la distinguer. — Deuxième période : abaissement du sol des galeries. — Troisième période : essai de construction d'un étage inférieur. — Construction de la crypte de sainte Cécile. — Nécessité de dissimuler les cimetières.— Communication établie entre le cimetière et un arenarium. — Seconde area annexée à la première. — Ses caractéristiques. — Quatrième période : arcosolia. — Cinquième période : enterrement des galeries.— Sixième période : paix donnée à l'Église : excavation de petites galeries.— Septième période : travaux de saint Damase.— Troisième area. — Autres areæ. — Labyrinthe les mettant en communication. — Application de ces observations à l'histoire générale des catacombes.— Résumé du développement d'une catacombe : son origine, — ses accroissements, — précautions prises pour la protéger contre les persécuteurs, — son abandon final.
On vient de voir comment les catacombes démontrent elles-mêmes leur origine chrétienne, et fournissent la réponse aux difficultés soulevées contre ce fait aujourd'hui certain. Il reste à les considérer de plus près encore, afin de tirer d'elles, s'il est possible, des renseignements sur la manière dont elles ont été construites, les additions qu'elles ont successivement reçues, les modifications quelles ont éprouvées, les vicissitudes de leur situation vis-à-vis des lois romaines, et la condition de l'Église de Rome pendant les périodes de paix et de persécution traversées par elle. Ce tableau a déjà été tracé dans nos chapitres historiques ; si nous pouvons le confirmer par le témoignage des catacombes elles-mêmes, nous serons récompensés du travail un peu aride qui se présente à nous ; car nous aurons, pour mettre le sceau à nos conclusions, la déposition du plus indépendant, du plus exact et du moins suspect de tous les témoins.
Nous avons noté déjà (liv. I, chap. I et IV) plusieurs des circonstances qui déterminèrent la situation des principaux cimetières chrétiens. Les lois obligeaient à les établir en dehors des murs; il était indispensable qu'ils ne fussent pas trop éloignés de Rome. Les anciens documents indiquent un rayon variant de un à trois milles à partir de l'enceinte de Servius Tullius, comme formant la zone dans laquelle la plupart des cimetières étaient situés ; et c'est précisément dans cette zone que nous reconnaissons aujourd'hui l'entrée de toutes les grandes catacombes. Entre le troisième et le cinquième mille aucune sépulture chrétienne n'a été trouvée ; au sixième, une seule, la catacombe de Saint-Alexandre ; au delà du septième mille on rencontre de nouveau des tombes, mais celles-ci appartiennent aux villes et aux villages de la campagne romaine plutôt qu'à Rome elle-même.
Une autre cause déterminante de la situation des cimetières chrétiens…
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Construction et développement des catacombes.
(SUITE)
CHAPITRE II.
Construction et développement des catacombes.
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Rome Souterraine, p. 478-80Une autre cause déterminante de la situation des cimetières chrétiens, c'était la condition géologique du sol dans le rayon indiqué. Si on les avait creusés dans des vallées profondes, ils auraient été en danger continuel d'être inondés, ou par les rivières et les ruisseaux voisins, ou par des infiltrations d'eaux souterraines, ce qui non-seulement les aurait rendus inaccessibles, mais encore aurait accéléré la putréfaction des cadavres et rempli l'air de miasmes corrompus, quelque bien clos qu'eussent pu être les loculi. Le cimetière de Castulus, sur la voie Labicane, offre un exemple de ces inconvénients. Ayant été creusé dans un terrain un peu bas, il est inaccessible aujourd'hui, à cause de l'eau et de la boue qui remplissent ses galeries ; plusieurs indices montrent, du reste, qu'il fut construit en dehors des règles ordinaires.
Saint Damase a célébré dans sa manière accoutumée les peines qu'il prit pour empêcher l'eau d'endommager la tombe de saint Pierre au Vatican :
Les cimetières chrétiens étaient donc construits sous des terrains élevés ; c'est toujours là qu'on les trouve. Cette circonstance toute seule suffit à démontrer qu'il n'existait aucune communication soit entre les diverses catacombes, soit entre chacune d'elles et les églises de l'intérieur de Rome.
Nous avons déjà remarqué que les cimetières chrétiens sont presque toujours creusés dans le tufa granulare, de préférence à toute autre espèce de roc. Une autre de leurs caractéristiques, dépendant jusqu'à un certain point de la composition géologique des terrains, c'est que les différents niveaux d'excavation, les différents piani, dans un même cimetière, sont toujours distincts les uns des autres. Il est très-rare qu'une galerie conduise, en s'abaissant obliquement, d'un étage à l'étage inférieur ; la descente se fait ordinairement par une suite de degrés. Le maintien du plan horizontal pour chaque étage était une sage précaution ; tantôt le plafond, tantôt le sol des galeries et des chambres eût été en danger, si l'on s'en était départi ; car, sans l'aide d'instruments scientifiques, il eût été presque impossible aux fossores de ne point faire, soit en montant, soit en descendant, déboucher une galerie dans une autre. Sur un même plan, ces rencontres imprévues de galeries ne peuvent avoir de grands inconvénients ; à différents niveaux, la sûreté d'une chambre ou même d'une galerie entière eût été mise en péril par l'excavation d'une autre qui se fût approchée d'elle en dessus ou en dessous. Aussi les différents étages sont-ils toujours séparés les uns des autres par un très-large intervalle ; et si entre eux on trouve quelquefois des galeries intermédiaires, elles sont peu étendues, de construction plus récente : on peut les comparer à ces petites chambres, ou mezzanini, que l'on rencontre entre le premier et le second étage des grandes maisons de Rome.
Le plan ci-contre…
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Re: Rome souterraine.
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Rome Souterraine, p. 480-1
LIVRE V
Le témoignage des catacombes.
CHAPITRE II.
Construction et développement des catacombes.
(SUITE)
CHAPITRE II.
Construction et développement des catacombes.
(SUITE)
Le plan ci-contre (fig. 52, p. 481)donne une idée générale de la profondeur à laquelle sont creusés les divers piani d'une catacombe. C'est une section de la partie de la crypte de Lucine qui s'étend immédiatement au-dessous du vaste monument ruiné décrit plus haut (1). Le niveau de la galerie n'est qu'à six mètres au-dessous de la surface du sol ; en quelques parties même, il n'a qu'une profondeur de trois mètres ; si la galerie avait été prolongée sur ce plan, elle fût venue déboucher en plein air, à cause d'une déclivité de la colline. Cet étage est, pour ce motif, très-peu étendu ; c'est le seul exemple d'une galerie creusée à une aussi petite profondeur. Le stratum dans lequel elle est construite est formé de tufa granulare très-friable, de couleur grise, renfermant en grande quantité de l'amphigène, sorte de grenat, et, de place en place, de l'angite noire. Cette couche est désignée par le chiffre II ; le stratum supérieur, marqué I, se compose de terre, de pierres, de ruines antiques et d'autres matériaux de même nature. Le stratum III est formé d'un tuf moins solide que le n° II, et ne présentant aucun des cristaux que celui-ci renferme en
abondance ; c'est la couche dans laquelle travaillaient de préférence les fossores chrétiens, celle dans laquelle nous trouvons le plus ancien et le plus considérable étage de la catacombe. Dans la section de plan qu'il a sous les yeux…
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(1). Page 181.
Rome Souterraine, p. 480-1
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Rome Souterraine, p. 482
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Le témoignage des catacombes.
CHAPITRE II.
Construction et développement des catacombes.
(SUITE)
CHAPITRE II.
Construction et développement des catacombes.
(SUITE)
Dans la section de plan qu'il a sous les yeux, le lecteur remarquera que les galeries P, X et U sont creusées de façon que leur plafond soit taillé à même la couche supérieure : les fossores en usaient souvent ainsi, choisissant pour les voûtes un tuf plus solide; et c'est pourquoi, en visitant les catacombes, on est souvent surpris de la différence de couleur entre le tuf des loculi et celui des voûtes d'une galerie, sur lesquelles scintillent une multitude de cristaux. Vers le point a, le stratum III se termine insensiblement en une couche de pouzzolane, dont il est séparé seulement par un mince lit de pierres et de cendres volcaniques, mêlées de cristaux et de débris de mica. Solidifié par l'action de l'eau, ce stratum intermédiaire IV est devenu du tufa litoïde.
Le stratum V se compose de pouzzolane proprement dite; une galerie étroite et basse, g, y a été creusée : elle forme le dernier étage de la région souterraine qui s'étend sous le monument ruiné. Ici devrait se terminer notre plan. Mais M. de Rossi, à qui nous l'empruntons, a figuré, au-dessous de la ligne qui divise le stratum V, l'étage inférieur d'une autre portion de la catacombe, dont le piano supérieur est à peu près au même niveau que notre étage U et X, et dont la situation générale, sur le plan qui termine l'atlas du premier volume de sa Roma sotterranea (tav. XXXV) [1], est marquée par les chiffres et les lettres Lc 1, 2 , et Ib 1.
Par ce moyen nous avons sous les yeux un étage plus profond, Γ, Γ, Γ, creusé dans la pouzzolane; et dans le stratum VI, où se rencontre de nouveau le tufa granulare, nous voyons une galerie creusée encore plus avant, Ω, Ω, Ω, à une telle profondeur que l'air y est raréfié, et que l’on atteint le niveau de l'eau : elle est presque toujours inondée. Le roc VII, au-dessous, est imperméable à l'eau, et n'a pas été fouillé. Le niveau du Tibre et celui d'un petit cours d'eau, l'Almone, qui traverse la voie Appienne, sont donnés d'après les calculs et les mesures du P. Secchi.
Nous venons de voir comment sont construits les divers étages d'une catacombe…
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[1]. Cette portion du cimetière est située trop au nord pour avoir pu être comprise dans le plan général qui accompagne le présent volume.
Rome Souterraine, p. 482
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LIVRE V
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CHAPITRE II.
Construction et développement des catacombes.
(SUITE)
CHAPITRE II.
Construction et développement des catacombes.
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Rome Souterraine, p. 483-4.Nous venons de voir comment sont construits les divers étages d'une catacombe; étudions maintenant la construction des galeries et des chambres d'un même étage. La nécropole de Saint-Calliste est la seule dont un plan complet et scientifiquement exact ait encore été publié; nous limiterons nos études à ce vaste cimetière.
Si l'on jette un regard sur la carte qui accompagne ce volume, la première impression que l'on ressent est celle d'une inextricable confusion; un examen plus attentif, rendu facile par la coloration différente de chaque portion du plan, fait bientôt apercevoir, dans les galeries de ces diverses portions, un certain ordre, une évidente symétrie; la théorie de M. de Rossi, d'après laquelle, à l'origine, chacune de ces divisions aurait formé un cimetière séparé, dont l'area était circonscrite et protégée par la loi romaine, devient visible à qui regarde avec soin les lignes et les couleurs répandues sur la carte. Les dimensions de ces area, réduites en pieds romains, confirment singulièrement cette théorie; ce ne peut être par un pur effet du hasard qu'elles correspondent à des nombres ronds comme 100, 125, 250, 180 et 250 pieds. Sa certitude devient évidente, quand on examine en détail les galeries elles-mêmes et les divers points par où une area est maintenant mise en communication avec une autre.
Dans un travail de dimensions restreintes, il serait impossible de suivre M. de Rossi à travers l'analyse si minutieuse qu'il fait de chaque chambre, de chaque galerie, presque de chaque tombe, et sur laquelle il assoit sa démonstration : nous nous bornerons à en donner ici les résultats pour une seule area, qui sera analysée en détail dans un chapitre spécial ; nous choisirons, comme exemple, celle qui renferme les tombes des papes et de sainte Cécile ; elle a été décrite plus haut (liv. III, ch.III et IV), et l'histoire nous montre en elle le plus important, le plus élevé en dignité des cimetières chrétiens, celui dont l'archidiacre du pape avait l'administration. Nous ne prétendons pas que les caractères architecturaux et le développement successif de cette area forment un type qui ait été fidèlement suivi dans la construction de tous les autres cimetières. La nature et les accidents du sol, la richesse du propriétaire, les connaissances architecturales des personnes qui dirigeaient les excavations, ce sont là des circonstances variables qui n'ont pu se reproduire identiquement dans toutes les catacombes.
Mais comme les lois romaines s'appliquaient à toutes sans distinction, et que les nécessités d'agrandissement ou de secret ont été les mêmes, aux mêmes époques, pour chacune d'elles, nous aurons l'occasion, en décrivant celle-ci, d'indiquer, dans leurs lignes générales, les modifications et les développements successifs qui ont affecté routes les autres.
La vaste nécropole formant ce qu'on appelle le cimetière de Saint-Calliste est...
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CHAPITRE II.
Construction et développement des catacombes.
(SUITE)
CHAPITRE II.
Construction et développement des catacombes.
(SUITE)
La vaste nécropole formant ce qu'on appelle le cimetière de Saint-Calliste est bornée par la voie Appienne et la voie Ardéatine, et l'espace de terrain s'étendant entre ces deux voies est coupé par deux petits chemins de traverse qui les mettent en communication, et auxquels nous donnerons le nom de voie Appio-Ardéatine. En consultant la carte générale, on reconnaîtra que la plupart des escaliers qui conduisaient dans l'intérieur de l'hypogée ou étaient parallèles à l'une ou à l'autre de ces deux voies, ou formaient avec elles un angle droit, et que les différentes aræ entre lesquelles la nécropole est divisée, possédant chacune son escalier propre, ont leur limite bien marquée le long de ces voies. Concentrant notre attention sur l'area de sainte Cécile (marquée III sur le plan général), nous tracerons le tableau de son développement architectural depuis sa construction primitive jusqu'à sa dernière transformation.
Voici l'histoire de la première période des excavations. Un terrain mesurant 250 pieds romains le long du chemin de traverse qui joint les deux voies, et présentant en arrière une largeur de 200 pieds, centum pedes in agro, fut, par son propriétaire chrétien, consacré à un usage sépulcral, en suivant les formalités prescrites par la loi. Le plan des excavations fut ensuite dressé : il avait la forme indiquée par la figure ci-jointe (calculée sur une échelle de 1/1000) Les deux galeries parallèles A et B, chacune mise par un escalier en communication avec le sol, paraissent avoir été creusées d'abord et conduites dans route la longueur de l'area. La galerie G, qui les réunit, fut, à en juger par les traces de coups de pic encore visibles sur ses parois, commencée à l'angle AC. Les ambulacres A et B étaient encore réunis par deux autres galeries, I et D, et le plan original paraît même avoir voulu les joindre par les voies F, G, H, qui cependant ne furent point achevées pendant la première
période des excavations. La galerie I, avec la crypte papale L1, et la chambre L2 appartiennent à cette période, ainsi que les
cubicula A1, A2, A3, dont les peintures ont été décrites dans un précédent chapitre (liv. IV, ch.VI).
Nos lecteurs demanderont sans doute sur quoi nous nous appuyons pour décider…
Rome Souterraine, p. 484-5.
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CHAPITRE II.
Construction et développement des catacombes.
(SUITE)
CHAPITRE II.
Construction et développement des catacombes.
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Rome Souterraine, p. 485-6.Nos lecteurs demanderont sans doute sur quoi nous nous appuyons pour décider avec tant d'assurance que telle ou telle galerie appartient à telle période d'excavation, et prétendre donner les dimensions exactes de l'area avec autant de certitude que si nous avions en main les documents originaux et les titres de propriété. A cette dernière question nous répondrons que, pour cette area au moins, ses limites se distinguent facilement de celles des areæ voisines, attendu que le sol de ses galeries est de 1m, 25 plus bas que le niveau de ces dernières. Quant à la période à laquelle ont été creusées les différentes galeries, on peut considérer comme un axiome l'observation suivante : toutes les fois que les loculi percés dans la muraille d'un ambulacre ont été rompus, brisés, pour donner accès dans une galerie, cette portion au moins de la galerie est d'une date postérieure à la construction primitive de l'ambulacre dans lequel elle vient déboucher, et dont le plan original ne l'avait point prévue.
Ainsi, dans la figure 54., p. 486, qui représente le mur de droite de la galerie C, les entrées aux galeries C1 et C2 (cf. fig. 57, p. 490) ont été taillées à travers trois ou quatre loculi, que l'on a soutenus ensuite par de la maçonnerie. Il est évident que les galeries C1 et C2 n'avaient point été prévues dans le plan primitif de la galerie C, et ont été construites à une date bien postérieure.
Cette observation cependant ne peut se rapporter qu'aux…
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Construction et développement des catacombes.
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CHAPITRE II.
Construction et développement des catacombes.
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Rome Souterraine, p. 486-8.Cette observation cependant ne peut se rapporter qu'aux murs extérieurs de B et de C : elle nous permet d'exclure du plan des premières excavations toutes les voies qui maintenant viennent du dehors s'embrancher dans ces deux ambulacres; mais elle n'explique point pourquoi nous représentons F et H comme s'arrêtant avant d'avoir joint B, et G de même comme ne s'étant pas primitivement avancé jusqu'à A.
Nos raisons pour figurer ainsi ces galeries ressortiront de l'examen de la figure 55, qui donne l'élévation totale du mur intérieur ou de gauche, et les dimensions
diverses des ouvertures par où l'on accède aux galeries transversales D, E, F, G, H, I, L. Il est visible que l'entrée D ne peut avoir eu primitivement une hauteur de près de quatre mètres, qu'elle atteint aujourd'hui : on se rend facilement compte que le niveau originaire du sol, dans l'ambulacre A, a dû correspondre à la ligne imaginaire c d. Dans cet état du sol, on pouvait passer de l'ambulacre à la galerie D, dont l'entrée avait alors sept pieds d'élévation, et à la galerie F, un peu moins haute, mais suffisante ; l'entrée de la galerie G, étant donnée cette ligne de niveau c d, eût été beaucoup trop basse pour que le passage fût possible, et très-probablement elle ne fut point ouverte avant que le sol de l'ambulacre eût été abaissé; la galerie F, dont le sommet atteint précisément le niveau c d, ne peut évidemment avoir été construite avant ce travail d'abaissement. Si l'on examine l'ambulacre B, on se convaincra de même que les galeries F et H n'ont pu être mises en correspondance avec lui sans une nouvelle excavation du sol primitif; mais nous en avons dit assez pour montrer que notre plan ne repose point sur des données arbitraires, et. pour de plus amples détails, nous devons renvoyer le lecteur à l'analyse descriptive contenue dans le chapitre suivant.
L'abaissement du sol des galeries marque la deuxième période des excavations…
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Construction et développement des catacombes.
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Rome Souterraine, p. 488-9.L'abaissement du sol des galeries marque la deuxième période des excavations. La nécessité de ménager aux loculi un plus grand espace, la confiance en la solidité du roc que l'expérience avait donnée aux fossores, les conduisirent à adopter ce moyen d'agrandir le cimetière. Ils paraissent avoir commencé par l'ambulacre B, et avoir continué ce travail sur toute la longueur de la galerie C, jusqu'au point où elle atteint A. Dans cette dernière galerie, le changement de niveau fut fait moins régulièrement, et le sol fut
abaissé à une profondeur moins grande qu'on n'avait résolu de le faire lorsque l'on construisit les chambres A4, A 5,A6. Ces cubicula avaient été évidemment creusés dans la prévision d'un abaissement bien plus considérable du sol de l'ambulacre, car on y descend aujourd'hui par plusieurs degrés, tandis que pour entrer dans A2, et A3, devant lesquels la galerie a conservé son niveau primitif, il faut au contraire monter. Probablement les fossores avaient trop présumé d'abord de la solidité du roc, et, se voyant, au coin 27 C (fig. 55), obligés de soutenir la paroi par un bloc de maçonnerie, ils abandonnèrent le projet de faire descendre tout l'ambulacre A au niveau de B et C. Ce travail, avec l'achèvement des galeries F, G, H, et la construction d'une nouvelle galerie E, marque la fin de la seconde période des excavations; à ce moment, l'area doit avoir offert l'aspect que reproduit la figure 56.
Nous arrivons maintenant à la troisième période des excavations…
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Construction et développement des catacombes.
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Construction et développement des catacombes.
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Rome Souterraine, p. 489-90.Nous arrivons maintenant à la troisième période des excavations. Un plus grand élargissement des ambulacres étant devenu dangereux, les fossores furent obligés d'entreprendre la construction d'un nouveau système de galeries à un étage inférieur. Afin de ne point ébranler l'hypogée déjà existant, il fut nécessaire de descendre à une profondeur considérable; aussi trouvons-nous, s'ouvrant dans la galerie transversale H, un escalier de trente-quatre marches. Mais à peine les excavateurs eurent-ils dépassé le niveau primitif, qu'ils se trouvèrent au delà du tufa granulare, dans une couche de pouzzolane très-friable.
Il fallut protéger par des contre-forts de briques les parois de l'escalier; et, trouvant que, à mesure qu'ils pénétraient plus avant, ils rencontraient devant eux une plus épaisse couche de pouzzolane, ils se déterminèrent à tourner obliquement, et à s'ouvrir, en ligne horizontale, un étroit passage représenté dans la figure 57 par H2 ; mais, dans cette nouvelle direction, ne trouvant point une nature de tuf qui leur permît d'entreprendre un travail utile, ils abandonnèrent leur entreprise, et le petit nombre des loculi qui furent ouverts dans cette région sont entièrement construits en briques.
Nous avons déjà montré comment cet essai, et d'autres également infructueux, pour creuser des galeries funéraires dans la pouzzolane, sont une preuve de l'origine exclusivement chrétienne des catacombes. Les briques employées dans l'escalier et les galeries immédiatement adjacentes portent la marque des briqueteries impériales de Marc-Aurèle, et doivent, par conséquent, avoir été fabriquées entre 161et 180. Cette circonstance seule ne suffirait pas à déterminer la date précise d'une construction ; mais il serait étrange que toutes les briques d'un édifice portassent une date, et que l'édifice lui-même n'eût point été construit
à une époque voisine de leur fabrication. Si cette observation paraît juste, nous avons là une preuve de l'existence du cimetière avant l'an 197, époque où il fut confié parle pape Zéphyrin à l'administration du diacre Calliste.
Pendant cette période, des travaux furent exécutés…
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Rome Souterraine, p. 491.Pendant cette période, des travaux furent exécutés à un angle du fond de la crypte papale L1, afin d'ouvrir un passage vers la crypte O, dans laquelle fut placée la tombe de sainte Cécile, tout près de la sépulture des papes. Cette dernière crypte était d'abord bien plus petite que ses dimensions actuelles; elle avait probablement la forme représentée dans notre plan, et servait d'entrée à la galerie Q et aux deux cubicula Q1 et Q2 Toutes les chambres et galeries dont nous venons de raconter l'histoire architecturale sont remarquables par la finesse et la blancheur du stuc qui couvre leurs murailles, particulièrement dans la partie la plus ancienne, et aussi par l'absence d'arcosolia. Les tombes sont de simples loculi, ou, quand elles forment table (fig. 4 et 5, page 41), comme celles désignées dans le plan 57 par de petits quadrilatères, ce sont des loculi a mensa, non des arcosolia.
Nos lecteurs n'ont point oublié que, vers le milieu du IIIe siècle, les chrétiens commencèrent à être troublés dans la possession jusqu'alors paisible de leurs cimetières (1).Il n'était plus possible pour eux de réclamer la protection des lois, et, par conséquent, il devenait indispensable de mettre les tombes des saints à l'abri de la persécution, en dérobant leurs approches à la vue du public. Dans ce but on mura, on détruisit même en partie les escaliers A et B. Les traces de ce travail sont encore visibles; on peut les reconnaître dans la section de A, figure 55, où, au point marqué 11, on voit l'ancien escalier s'arrêter court à un mètre et demi environ au-dessus du sol : les tombes 7, 9, 10 n'ont pu être creusées qu'après cette démolition partielle de l'escalier. L'entrée B fut encore plus complètement détruite; un passage, B3, fut ouvert et soutenu par une muraille de maçonnerie adossée au mur extérieur de l'ambulacre B, afin de permettre aux chrétiens d'accéder à leur cimetière à travers l'arenarium X1, X2, X3, situé à peu de distance. Nous voyons par le plan 57 qu'il y avait plusieurs passages de l'arenariumau cimetière, et qu'un certain nombre de ces passages ont été murés.
Ces diverses entrées fournissaient aux chrétiens traqués par leurs ennemis jusque dans la catacombe les moyens de se dérober à leur poursuite…
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(1). Voir pages 82,131-136 (et liens suivants), 208 (et le lien suivant) , 212.
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Rome Souterraine, p. 492.… Ces diverses entrées fournissaient aux chrétiens traqués par leurs ennemis jusque dans la catacombe les moyens de se dérober à leur poursuite; et, tandis que les satellites du persécuteur, guidés peut-être par quelque traître, pénétraient dans le cimetière par une entrée, les fidèles, séparés de ceux qui les poursuivaient par quelques pieds de roc seulement, pouvaient s'échapper sans bruit par une autre. Même quand les païens auraient mis des gardes aux diverses issues de l'ambulacre, les fidèles eussent encore pu fuir par un étroit et rapide escalier qui conduisait directement de l'arenarium à la surface du sol. Cet escalier marqué X4 dans
la figure 57 auquel nous avons déjà fait allusion (1), et dont nous donnons
une section dans la figure 58, ne fut jamais construit de manière à descendre plus bas que le niveau de la voûte de l'arenarium, et devait être impraticable, soit pour monter, soit pour descendre, à ceux qui n'avaient pas dans l'arénaire des amis pouvant leur tendre une échelle, ou qui ne portaient pas avec eux quelque moyen de mettre la dernière marche en communication avec le sol. Dans aucune des galeries unissant le cimetière et l'arenarium on ne rencontre d'arcosolia: l'introduction de cette sorte de tombe est le signe d'une période postérieure à celle que nous étudions.
Nous venons devoir les limites primitives…
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(1). Page 474. Il est marqué Ac2 dans le plan général. Le LIEN sera déposé lorsqu’il sera disponible. Bien à vous.
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Rome Souterraine, p. 493-4.Nous venons devoir les limites primitives de l'area transgressées pour établir une communication entre l'arénaire et la catacombe. La protection des lois ne s'étendant plus aux cimetières chrétiens, il n'y avait plus de motifs pour que ceux-ci observassent les bornes légalement établies; et, comme les areæ qui s'étendent de chaque côté de la petite voie Appio-Ardéatine appartenaient déjà à l'Église, celle qui nous occupe, la plus importante de toutes les propriétés de la communauté chrétienne, fut agrandie par l'annexion des areæ voisines, de manière à ne plus former avec elles qu'une seule nécropole. La première area ainsi annexée est celle située du côté opposé de la voie, et marquée V sur la carte générale. Le plan ci-joint (fig 59, page 494), dessiné sur une échelle de 1/500, représente cette area dans ses conditions actuelles : ses dimensions sont en partie déterminées par la galerie S, et elle occupe un carré de 150 pieds romains sur 125. Elle communiquait d'abord avec l'area de sainte Cécile par la galerie S; mais quand la suite de marches, dont la trace est encore visible, qui conduisait de la galerie Q dans cette dernière, eut été détruite à la suite de travaux postérieurs, une nouvelle entrée fut pratiquée à travers le cubiculum A1 dans a qui devint le principal ambulacrum de cette seconde area. La particularité la plus frappante de celle-ci est le groupe des vastes chambres a2,a3,a4,a5,a6,a7, qui s'ouvrent des deux côtés de l'ambulacre a.
C'est là, évidemment, le noyau primitif, le point central de l'hypogée; et, comme les arcosolia qu'ils contiennent maintenant sont garnis d'un stuc très-inférieur à celui qui couvre les voûtes, nous croyons volontiers, avec M. de Rossi, que ces cubicula n'avaient point été creusés à l'origine dans un but funéraire, mais étaient de simples caves, que, pendant la persécution, le propriétaire chrétien du vignoble qui s'étendait au-dessus mit à la disposition de l'Église pour y tenir ses assemblées. L'entrée primitive fut plus tard transformée en luminaire, d'autres vastes luminaria furent ouverts, et les chambres furent garnies de bancs en marbre, qui existent encore (1).
Une fois réunie au cimetière par les galeries…
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(1). Voyez une disposition semblable, fig. 7, page 43.
Pour l’appendice G.
Dernière édition par Louis le Dim 04 Oct 2015, 2:30 pm, édité 1 fois (Raison : Ajout du lien pour l'Appendice G.)
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Rome Souterraine, p. 495-6.Une fois réunie au cimetière par les galeries S et a, l' area fut peu à peu remplie de galeries et de chambres, des loculi y furent creusés partout, et les arcosolia qui se rencontrent fréquemment dans ses diverses parties nous obligent à rapporter ces constructions postérieures à la dernière période des excavations. M. de Rossi pense que l'édifice à trois absides qui est situé à la limite sud de l'area est une des fabricæ construites par saint Fabien (1).
Les arcosolia sont le signe distinctif de la quatrième période des excavations. Ils sont fréquemment décorés de marbres. La présence des arcosolia permet d'attribuer à cette période les cubicula H1, P1, Q3 (fig. 60, p. 496); à la même époque la construction du cubiculum Q4 nécessita la démolition de l'escalier qui conduisait de la galerie Q à la galerie S. Les galeries et les chambres appartenant à cette période renferment un très-grand nombre d'arcosolia ; beaucoup des cubicula sont ornés à la fois de marbres et de peintures, qu'on ne voyait jamais réunis dans les décorations de l'époque précédente.
Nous arrivons maintenant à une cinquième période, qui a laissé des traces encore visibles dans presque toutes les parties de Rome souterraine. L'histoire nous a appris que dans la dernière persécution soufferte par l'Église sous Dioclétien, non-seulement l'entrée des cimetières était interdite aux fidèles, et on les y poursuivait quand ils osaient contrevenir à l'édit, mais encore les cimetières eux-mêmes furent confisqués, et leur propriété donnée à des païens (2). Afin de prévenir la profanation des tombes saintes, les chrétiens eurent recours à un expédient qui nécessita un travail et une dépense énormes, et qu'une extrême nécessité explique seule. Ils comblèrent de terre les principales galeries, et rendirent ainsi les cimetières inaccessibles à tous, amis et ennemis. La preuve de ce fait extraordinaire ressort non-seulement de l'état dans lequel on trouve aujourd'hui encore…
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(1). Voir pages 131 et 193. — (2). Voir page 136.
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Re: Rome souterraine.
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LIVRE V
Le témoignage des catacombes.
CHAPITRE II.
Construction et développement des catacombes.
(SUITE)
CHAPITRE II.
Construction et développement des catacombes.
(SUITE)
Rome Souterraine, p. 497.…La preuve de ce fait extraordinaire ressort non-seulement de l'état dans lequel on trouve aujourd'hui encore la plupart des catacombes (1), mais surtout de la découverte d'une série de galeries dont le sol, en beaucoup de places, fut évidemment le sommet de l'amas de terre dont on avait rempli les galeries plus anciennes. Dans la figure 60, ces galeries nouvelles sont légèrement ombrées, afin de les distinguer des galeries primitives, dont elles suivent quelquefois la direction. Ainsi, le long de A court l'étroite galerie I1, dont une branche, par une courbe irrégulière, va traverser H et I, et dont un autre embranchement se termine à une espèce de puits ou de luminaire immédiatement au-dessus de A5. Le long de B court une semblable galerie B4, qui débouche dans Y, et va former les cubicula Y1, Y2, Y3, B5 et Z sont creusés à un niveau plus élevé, et n'ont aucune connexité avec les ambulacres primitifs. Nous limiterons nos remarques à la petite galerie I1, et nous demanderons au lecteur de se reporter à la figure 55, représentant l'élévation du mur intérieur de l'ambulacre A. La ligne imaginaire ab indique la place primitive de la voûte de l'ambulacre, et il est évident que les loculi situés au-dessus de cette ligne ne peuvent avoir été creusés depuis que le sol de A est à son niveau actuel, qu'ils n'auraient même pu l'être quand, à une époque antérieure, il s'élevait jusqu'à la ligne cd. Bien plus, la porte d'entrée I1, qui paraît comme suspendue au-dessus de l'entrée H, montre clairement que ab était le niveau du sol de la galerie dans le mur de laquelle elle s'ouvrait. La figure 61 (ci-dessous), représentant une section transversale de l'ambulacre. A au point de sa jonction avec H, le fera encore mieux comprendre. Elle rend visible la différence de largeur existant entre l'ambulacre primitif A et la galerie I1, taillée à travers son plafond, et maintenant privée de toute espèce de sol. Cette galerie ne peut avoir été construite qu'à une époque où A était rempli de terre, et c'est à l'aide de ce sol artificiel que…
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(1). Le plus grand travail de la Commission d'archéologie sacrée a été l'enlèvement des terres, qui, excepté dans les cryptes importantes déblayées par saint Damase, cachent les galeries aussi efficacement aujourd'hui qu'en 303.
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Rome Souterraine, p. 498-9.Cette galerie ne peut avoir été construite qu'à une époque où A était rempli de terre, et c'est à l'aide de ce sol artificiel que Pomponio Leto et ses compagnons ont pu écrire leurs noms sur la voûte de I1, où ils se lisent encore, à une hauteur de vingt pieds au-dessus du sol aujourd'hui déblayé.
La figure 61 nous donne aussi une section longitudinale d'un embranchement de I1, qui passe un peu au-dessus du plafond de H. Un pont de briques a récemment été jeté sur l'ambulacre pour remplacer la terre enlevée; chose remarquable, la voûte de la galerie H et celle du cubiculum A5 n'ont point été détruites par l'excavation de I1, ce qui aurait probablement eu lieu si la galerie et le cubiculum n'avaient été remplis de terre à l'époque où I1 était en usage (1).
Cette obstruction des galeries avec de la terre marque dans l'histoire de notre catacombe une cinquième période, à laquelle on peut, sans hésiter, attribuer pour date l'année 303, époque de la persécution de Dioclétien.
Une sixième période commence avec la fin de la persécution, quand les fidèles se mirent avec ardeur à chercher les tombes des saints. L'escalier A fut rouvert et restauré, mais à un niveau plus élevé que le niveau primitif, comme l'indique une ligne de points dans la figure 55; par là on put de nouveau pénétrer dans la crypte des papes et dans celle de sainte Cécile. Le cimetière ne fut point déblayé en entier : les portions moins célèbres demeurèrent enterrées, et il fui possible de creuser les petites galeries que nous avons décrites. Une d'elles renferme une inscription datée de 321; les puits pour l'extraction de la terre (comme m dans la figure 61) prouvent que ces constructions furent faites en temps de paix : les inscriptions et le style général montrent que ces divers systèmes de galeries, postérieurs à la persécution, appartiennent à une époque antérieure à celle de saint Damase.
La dernière période du développement architectural des cimetières souterrains est caractérisée par les grands travaux qu'y fit exécuter l'infatigable pape Damase…
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(1). La figure 61 rend sensibles nos observations sur la dépression du niveau primitif de A, d'où l'on entre dans H en montant une pente assez raide. L'abaissement du niveau de A ne fut cependant point porté au degré que l'on s'était proposé, car le niveau de A5 lui est encore inférieur, et l'on monte de A5 dans A par plusieurs degrés.
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La dernière période du développement architectural des cimetières souterrains est caractérisée par les grands travaux qu'y fit exécuter l'infatigable pape Damase. L'escalier restauré A était devenu insuffisant pour la multitude des pèlerins qui accouraient de toutes les parties du monde vénérer les tombes des martyrs : saint Damase construisit l'escalier par lequel, aujourd'hui encore, on descend directement aux cryptes des papes et de sainte Cécile. Dans le plan ci-joint (fig. 62, p. 500) il est marqué P; on voit qu'il occupe une partie considérable de la galerie Q. Les murailles de briques qui le soutiennent ont bloqué plusieurs cubicula, et rapetissé certains autres. L'élévation du sol et de la voûte du cubiculum A2, et le passage pratiqué à travers ce cubiculum pour pénétrer dans l'area voisine, appartiennent probablement aussi à cette période : on peut y rattacher également le cubiculum P1, le vestibule M, avec son luminaire, et le corridor R, qui conduit à Q, dont l'entrée primitive avait été murée.
Les travaux pour élargir la crypte de sainte Cécile et son luminaire, pour décorer la chambre papale et lui donner du jour sans altérer ses dimensions, « de peur de troubler les cendres des saints, » furent certainement exécutés sous la direction personnelle de saint Damase.
Nous avons étudié le développement successif d'une seule area, et son union avec une seconde ; nous n'avons point encore parlé d'une troisième area (1) jointe à cette dernière par l'ambulacrum o ( fig. 59, p. 494), qui la traverse dans toute sa longueur. Les dimensions de cette area sont identiques à celles de la deuxième, et le caractère de son architecture montre qu'elle lui est un peu postérieure. L'arcosolium y paraît fréquemment ; on y rencontre beaucoup de luminaires ; on n'y voit point de loculi a mensa. L'image déguisée de la croix se reconnaît sur ses murailles ; elle renferme de doubles ou même de triples chambres, construites pour les assemblées de fidèles : ces deux derniers indices la font remonter à l'époque des persécutions. Les inscriptions datées que contient cette area (parmi elles l'inscription célèbre du cubiculum duplex du diacre Severus) sont comprises entre les dernières années du IIIe siècle et les dix premières du IVe.
Si l'on jette un regard sur la carte générale (n.d.l.r. : La première note 1, au bas de la page) du cimetière de Calliste, on reconnaît que cette troisième area est elle-même en communication avec le cimetière de Sainte-Soteris, qui comprend les quatre areæ VII, VIII, IX, X, formant autrefois, selon toute apparence, autant de cimetières séparés : nous avons noté leurs caractères distinctifs dans un précédent chapitre (1).
Nous venons de montrer comment se développa…
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(1).Marquée VI sur la table générale. — (1).Liv. III, chap. II, p. 189.
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