L'APOCALYPSE
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Re: L'APOCALYPSE
§ 1. — La ruine de Babylone.Sixième Vision
L'HEURE DE LA JUSTICEPREMIERE PARTIELE CHATIMENT DE BABYLONE
CHAPITRE XVIII.
— 1. Et après cela je vis un autre ange qui descendait du ciel, ayant une grande puissance : et la terre fut illuminée de sa gloire.
— 2. Et il cria d'une voix puissante, disant : Elle est tombée, elle est tombée, la grande Babylone, et elle est devenue l'habitation des démons et le refuge de tous les esprits impurs, et le refuge de tous les oiseaux immondes et détestables.
— 3. Parce que toutes les nations ont bu du vin de la colère de sa fornication ; et les rois de la terre ont péché avec elle, et les marchands de la terre se sont enrichis de la vertu de ses délices.
— 4. Et j'entendis une autre voix [qui venait] du ciel et qui disait : Sortez de là, mon peuple, afin de n'avoir point de part à ses crimes et de ne point recevoir de ses châtiments.
— 5. Parce que ses péchés sont parvenus jusqu'au ciel et que le Seigneur s'est souvenu de ses iniquités.
— 6. Rétribuez-la comme elle-même vous a rétribué, et rendez-lui au double selon vos œuvres : dans la coupe qu'elle [vous] a préparée, préparez-lui le double.
— 7. Dans la mesure où elle s'est glorifiée et où elle a vécu dans les délices, donnez-lui du tourment et de la peine, parce qu'elle a dit dans son cœur : je suis assise comme une reine, et je ne suis point veuve, et je ne verrai point le châtiment.
— 8. A cause de cela, en un seul jour viendront ses punitions : la mort, la douleur, la famine, et elle sera brûlée par le feu parce que le Dieu qui la jugera est fort.
— 9. Et ils pleureront, et ils gémiront sur eux-mêmes, les rois de la terre qui ont péché avec elle et qui ont vécu dans les délices, lorsqu'ils verront la fumée de son embrasement;
— 10. se tenant loin, à cause de la crainte de ses tourments, disant : Malheur, malheur, cette grande cité de Babylone, cette cité puissante, parce qu'en une heure est survenu ton jugement.
— 11. Et les marchands de la terre pleureront et gémiront sur elle, parce que plus personne n'achètera leurs marchandises :
— 12. leurs marchandises d'or, d'argent, de pierre précieuse, de perle, de lin, de pourpre, de soie, d'écarlate ; et tout leur bois de thuya, tous leurs objets d'ivoire, et tous leurs vases de pierres précieuses, d'airain, de fer, de marbre,
— 13. et leur canelle, leurs parfums, leur baume, leur encens, leur vin, leur huile, leur farine, leur blé, leurs bêtes de somme, leurs moutons, leurs chevaux, leurs voitures, leurs serviteurs et les âmes de leurs hommes.
— 14. Et les fruits [que désirait] ton âme se sont éloignés de toi ; et toutes les choses excellentes et splendides ont péri pour toi, et elles ne se retrouveront plus jamais.
— 15. Ceux qui vendaient ces choses, qui se sont enrichis, se tiendront loin d'elle, à cause de la crainte de ses tourments, pleurant, gémissant et disant :
— 16. Malheur, malheur à cette cité magnifique, qui était vêtue de lin, de pourpre et d'écarlate, et qui était ornée d'or, de pierres précieuses et de perles,
— 17. parce qu'en une heure ont été anéanties de si grandes richesses : et tous les pilotes, et tous ceux qui naviguent sur le lac, et tous les marins, et ceux qui travaillent dan la mer, se sont tenus à distance,
— 18. et ils ont crié, en voyant le lieu de son embrasement, disant : Qui est semblable à cette grande cité ?
— 19. Et ils ont mis de la poussière sur leur tête, et ils ont crié, pleurant, gémissant et disant : Malheur, malheur, à cette grande cité, dans laquelle se sont enrichis tous ceux qui avaient des navires dans la mer, avec ce qu'elle leur payait : parce qu'en une heure elle a été ruinée.
— 20. Réjouissez-vous sur elle, ciel, saints apôtres et prophètes, parce que le Seigneur lui a demandé compte de votre jugement.
— 21. Et un ange, plein de force souleva une pierre, semblable à une grande meule, et il la jeta dans la mer, disant : Voilà avec quelle force sera précipitée Babylone, cette grande ville, et jamais plus on ne la trouvera.
— 22. Et la voix des joueurs de cithare, et des musiciens, et des joueurs de flûte et de trompette ne se fera plus entendre en toi, et aucun artisan d'aucun métier ne se rencontrera plus en toi ; et on n'entendra plus chez toi le bruit de la meule,
— 23. et l'éclat de la lumière ne brillera plus en toi, et la voix de l'époux et de l'épouse ne se fera plus entendre en toi : parce que tes marchands étaient les princes de la terre, parce que tes maléfices ont égaré toutes les nations.
— 24. Et on a trouvé en elle le sang des prophètes et des saints et [celui] de tous ceux qui ont été tués sur la terre.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
§ 1. — La ruine de Babylone.
AVEC ce chapitre XVIIIe commence la VIe vision de saint Jean. L'auteur y décrit, sous les images symboliques qui lui sont coutumières, le jugement de Dieu à la fin des temps. Nous allons voir d'abord la damnation de Babylone, ou de la grande courtisane, c'est-à-dire de tous les réprouvés, telle qu'elle s'accomplira lorsque retentiront ces terribles paroles : Allez, maudits, au feu éternel. Dans les chapitres suivants, on verra celle de l'Antéchrist et du démon. Et pour associer plus étroitement la prophétie qui va suivre à celles que le divin Maître a faites sur ce sujet dans l'Evangile, le Saint-Esprit, parlant par la bouche de l'Apôtre, met en scène dès le principe le Christ lui-même. Il évoque sa venue sur la terre dans le mystère de l'Incarnation et ses avertissements touchant les redoutables jugements de Dieu. Car cet autre Ange que saint Jean vit descendre du ciel, muni d'une grande puissance, et qui illuminait toute la terre de sa gloire, représente le Sauveur du monde, lorsqu'il est venu habiter parmi nous, et que les Apôtres ont vu sa gloire, gloire toute semblable à celle du Fils unique du Père (Jo. I, 14) ; la lumière de sa doctrine a éclairé le monde entier et la puissance dont il était revêtu a ruiné l'empire du démon.
Durant son séjour sur la terre
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
§ 2. — Exhortations aux fidèles.§ 1. — La ruine de Babylone.SUITE
Durant son séjour sur la terre, Il cria d'une voix forte, enseigna la vérité d'une voix que rien ne pouvait arrêter ni couvrir, et qui était celle de son amour. Il ne cessa d'annoncer le jugement du monde présent, de son prince, de ses serviteurs : Elle est tombée, disait-il, elle est tombée, la grande Babylone; c'est-à-dire : « Ils périront infailliblement, corps et âme, les sujets de la grande courtisane; les pécheurs obstinés qui ont laissé, volontairement, les démons établir leur repaire dans leur cœur, dans ce cœur qui leur était donné pour être le temple de Dieu; ils périront parce qu'ils ont conservé en eux-mêmes, au lieu de les jeter dehors par une humble confession, tous les esprits immondes et tous les oiseaux impurs, toutes les pensées honteuses et tous les péchés d'orgueil, qui les rendaient abominables aux yeux de Dieu. »
Le monde s'écroulera parce qu'il a déchaîné contre lui-même les trois concupiscences : la concupiscence de la chair désignée ici par le vin de la fornication; la superbe de la vie, que représentent les rois de la terre; et la concupiscence des yeux, figurée par les marchands.
L'auteur sacré, annonce donc le châtiment du monde, parce que toutes les nations, c'est-à-dire, au sens mystique, tous ceux qui n'ont point été régénérés spirituellement, tous ceux qui vivent selon les lois de la chair, ont bu du vin de sa fornication, et provoqué ainsi la colère de Dieu, en donnant libre cours à leurs amours impudiques ; parce que les rois de la terre, entendez : les orgueilleux, ceux que possède l'esprit de domination, ont péché avec elle; ils ont porté tous leurs désirs sur le monde présent et ont tout sacrifié pour en être les maîtres ; enfin, parce que les marchands, les hommes cupides et avides d'argent, sont devenus riches en offrant aux autres les moyens de jouir des délices de la chair, et en augmentant ainsi sans mesure le nombre des péchés.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
§ 2. — Exhortations aux fidèles.
Mais en même temps qu'il annonçait ainsi les châtiments réservés aux méchants, Notre-Seigneur pressait tous ceux qui voudraient l'entendre de renoncer au monde et de se convertir. C'est pourquoi saint Jean entendit une autre voix, qui était celle de la miséricorde, après celle de la justice, et qui criait : « Sortez de là, mon peuple, comme Loth sortit de Sodome pour échapper à la destruction de cette ville ; sortez de là, vous qui vivez en fonction de la vie éternelle, afin de n'avoir aucune part aux crimes de Babylone et d'éviter ainsi les maux qui la menacent, parce que sa ruine est inévitable, ses péchés sont parvenus jusqu'au ciel; ils ont dépassé toute mesure, ils ont forcé le Seigneur à sortir de la patience avec laquelle il supporte, comme sans les voir, l'ingratitude et les crimes de l'humanité. »
Pour punir le monde
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
§ 2. — Exhortations aux fidèles.SUITE
Pour punir le monde d'avoir persécuté les Saints, le Tout-Puissant fera asseoir ceux-ci sur son propre tribunal et les invitera à prononcer eux-mêmes la sentence des pécheurs. C'est cette scène que décrit maintenant l'auteur sacré : « Jugez à votre tour, dit Dieu à ses serviteurs, ceux qui vous ont jugés. Et infligez-leur un châtiment double de celui qu'ils vous ont infligé, car eux n'ont pu frapper que vos corps : vous, vous enverrez et leur corps et leur âme à la mort éternelle. Punissez-les de peines proportionnées à leurs œuvres; et, dans la coupe qu'ils vous ont préparée, préparez-leur un double breuvage; c'est-à-dire condamnez-les aux supplices mêmes qu'ils vous ont fait subir, mais en ajoutant à la souffrance extérieure le feu intérieur et le remords du désespoir. Plus ils auront cherché la gloire humaine, plus vous les couvrirez de honte et de confusion ; et plus ils se seront vautrés dans les délices de la chair, plus vous les châtierez dans leur corps. »
§ 3. — La plainte des rois de la terre.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
§ 3. — La plainte des rois de la terre.
Babylone s'est crue invulnérable, comme il arrive toujours aux pécheurs endurcis ; elle a dit dans son cœur : « Je ne crains rien, je suis assurée comme une reine; je ne suis pas une pauvre veuve, privée de soutien et de consolation, et je ne verrai point ces malheurs que me prédisaient les Apôtres du Christ ». A cause de cela, à cause de cet orgueil qui fait que, non contente de pécher, elle se glorifie de son péché, elle verra fondre sur elle, en un seul jour, les châtiments qui lui sont dus : la mort, parce qu'elle se croyait forte ; la douleur, parce qu'elle se croyait heureuse ; la famine, parce qu'elle se croyait riche. Elle sera jetée au feu éternel ; et cette sentence s'accomplira infailliblement, car Dieu est fort, nul ne peut lui résister, et il ne se laissera ébranler ni par des menaces ni par des prières, au jour du Jugement. Oh ! quelle sera alors la douleur des rois de la terre, des grands et des heureux de ce monde, lorsqu'ils verront la fumée du feu qui la consumera ! Ils pleureront, ils gémiront sur leur propre ruine, comprenant bien qu'ils vont être engloutis avec elle, eux qui se sont corrompus dans ses plaisirs, et qui ont vécu dans les délices qu'elle offrait à leur sensualité. Et se tenant au loin à cause de la crainte que leur inspireront les tourments qu'elle endure...
…Ces paroles ne doivent pas se prendre au pied de la lettre
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
§ 3. — La plainte des rois de la terre.SUITE
…Ces paroles ne doivent pas se prendre au pied de la lettre: les hommes dont il est question seraient trop heureux d'assister en simples spectateurs au châtiment du monde, auquel ils s'étaient donnés tout entiers! Saint Jean veut dire simplement que leur cœur, qui adhérait de toutes ses forces aux joies d'ici-bas, s'en tiendra bien loin maintenant; il les détestera en voyant le prix dont il faut les payer au tribunal de Dieu, et en songeant, avec un effroi qui décuplera l'horreur de leurs supplices, que ceux-ci sont éternels.
Cependant, notons en passant qu'au sens moral les rois de la terre se prennent ici en bonne part ; ils désignent les hommes qui savent se dominer eux-mêmes, qui sont arrivés à maîtriser leurs passions, et qui, pleins de douleur au souvenir de leurs fautes passées, déplorent le temps où ils étaient asservis aux plaisirs du monde.
Mais revenons au sens littéral de la prophétie, c'est-à-dire à la description anticipée du Jugement dernier. Les rois de la terre, donc, en voyant le monde s'abîmer dans le cataclysme qui en marquera la fin, se mettront à crier : « Malheur, malheur à cette grande cité de Babylone ! Malheur à nous qui avions mis notre confiance en elle : elle paraissait puissante, et elle n'était forte en réalité que pour faire le mal ; puisqu'elle a été incapable de conjurer le fléau qui s'abat aujourd'hui sur elle, puisqu'il a suffi d'une heure pour que s'accomplit son jugement ! » Quand s'allumera le grand incendie qui doit purifier l'univers, ce sera une chose affreuse pour les amants de ce monde que de voir les flammes dévorer en un instant toutes les richesses, tous les trésors, tous les chefs-d'œuvre, tout ce que l'activité humaine avait produit de beau, de grandiose, d'utile ou d'agréable depuis la création, et le chaos de l'Enfer rester leur seule part.
§ 4. — La plainte des marchands.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
Mais il va de soi que§ 4. — La plainte des marchands.
Et les marchands de la terre pleureront et gémiront sur la ruine de Babylone ; car il n'y aura personne pour acheter encore les marchandises. C'est en vain qu'ils se sont procuré, au prix de tant de peines, les marchandises d'or, d'argent, de pierre précieuse, de perles, de lin, de pourpre, de soie, d'écarlate; les bois des essences les plus rares, les objets d'ivoire, les vases ornés de pierres précieuses et faits de bronze, de fer ou de marbre; la canelle, les parfums, les onguents, l'encens, le vin, l'huile, la farine, le blé, les bâtes de somme, les moutons, les chevaux, les voitures, les esclaves et les hommes dont l'âme même était à vendre. Ces derniers mots désignent les esclaves qui embrassaient sans difficulté la religion de leurs maîtres, par opposition à ceux qui gardaient leur religion personnelle.
En énumérant cette variété d'objets qui faisaient la fortune des marchands, saint Jean veut nous faire comprendre que le souvenir des choses de la terre demeurera terriblement précis dans la mémoire des damnés : le regret des multiples jouissances dont ils faisaient leurs délices ici-bas les poursuivra simultanément, mais distinctement. En même temps, la voix de leur conscience leur rappellera sans cesse le caractère irrévocable de leur ruine : « Les objets des désirs de ton âme, leur dira-t-elle, ont été emportés loin de toi; toutes les choses où tu mettais tes délices et ta gloire ont péri pour toi, jamais plus elles ne se trouveront en ta possession. »
Dernière édition par gabrielle le Mar 25 Juin 2024, 5:49 am, édité 1 fois (Raison : Balises.)
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
§ 4. — La plainte des marchands.SUITE
Mais il va de soi que chacun des mots qui figurent dans l'énumération que l'on vient de lire a un sens symbolique, et que, bien plus qu'une richesse matérielle, il représente une valeur spirituelle. Nous allons exposer sommairement les interprétations que donnent communément sur ce sujet les Docteurs et les commentateurs autorisés de l'Apocalypse.
Les marchands désignent les hérétiques et les hypocrites, tous ceux qui simulent la vertu pour acheter non la gloire éternelle, mais la gloire d'ici-bas. Ils feignent de posséder dans leurs trésors l'or de la sagesse divine, l'argent d'une éloquence inspirée, la pierre précieuse, qui est le Christ lui-même, et la perle du royaume des cieux, pour laquelle il faut tout vendre et quitter. Ils laissent entendre que leur âme est blanche comme le lin , par le soin qu'elle met à se purifier des moindres souillures, rouge comme la pourpre par l'ardeur avec laquelle elle désire le martyre, brillante et légère comme la soie par sa virginité, rutilante comme l'écarlate par sa charité. Le bois de thuya, qui est imputrescible, symbolise leur persévérance, que rien ne peut entamer; l'ivoire, leur chasteté; l'airain, leur endurance; le fer, leur patience, parce que ce métal, mis sur le feu, au lieu d'être consumé, se dépouille de ses scories, devient souple et se laisse façonner à tous les usages. Leur humilité les laisse froids comme le marbre devant les louanges des hommes. La pénitence donne à leur vie un arôme agréable comme celui de la canelle; l'esprit d'oraison embaume leur âme, et le Saint-Esprit l'emplit de son onction. L'encens exprime leur dévotion ; le vin, leur componction ; l'huile, leur miséricorde pour le prochain; la farine et le blé, la pureté à la fois et la qualité de leur doctrine. Leur dévouement au service des autres est tel qu'on peut les comparer à des bêtes de somme, qui acceptent tous les fardeaux; à des moutons, qui se laissent tondre sans murmurer ; à des chevaux, qui portent impétueusement et généreusement leurs maîtres dans les combats; à des voitures, parce qu'ils aident à faire le voyage de cette vie sans fatigue; à des esclaves, enfin, parce qu'ils se font les serviteurs de tous, tant au spirituel qu'au temporel.
Les hypocrites feignent donc d'avoir toutes ces qualités, et ils en vendent les œuvres en échange de la louange des hommes. Mais au jour du jugement, les fruits qu'ils désirent, c'est-à-dire précisément cette gloriole humaine, leur échapperont totalement, et toute la vertu dont on les croyait pleins, tout l'éclat dont ils étaient faussement parés, s'évanouiront sans espoir de retour.
§ 5. — La plainte des marins et des pilotes.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
Ces expressions§ 5. — La plainte des marins et des pilotes.
Qu'il s'agisse donc, au sens littéral, des hommes adonnés à la poursuite des richesses d'ici-bas, ou, au sens moral, des hypocrites qui auront trompé les hommes par leurs vertus simulées, tous ceux-là, en ce jour de colère, assisteront avec désespoir à la ruine de ce monde, pleurant, gémissant et disant : Malheur! malheur! Le mot de : Vae, dont se sert l'Ecriture pour exprimer la peine des damnés, est intraduisible : il veut dire que cette peine dépasse toute locution, tout concept humain, comme, à l'inverse, le mot : Alleluia, qui chante la joie ineffable des bienheureux. « Malheur, donc, diront-ils, à nous, qui avions mis notre confiance dans cette cité magnifique. Elle était vêtue de lin, de pourpre et d'écarlate, elle était ornée d'or, de pierres précieuses et de perles. Et voici qu'il a suffi d'une heure pour engloutir toutes ces richesses. » Et tous les pilotes, et tous ceux qui naviguaient sur le lac, et les marins, et ceux qui travaillent dans la mer se mirent à hurler de douleur, eux aussi, en voyant l'incendie de la ville.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
§ 6. — Comment les Saints doivent se réjouir d'avoir évité le malheur de la damnation.§ 5. — La plainte des marins et des pilotes.SUITE
Ces expressions, bien qu'au sens littéral on puisse les entendre des hommes qui affrontent pour s'enrichir les dangers des lointains voyages, visent surtout les mauvais prélats, les mauvais prêtres, les mauvais prédicateurs, tous ceux que Jésus avait choisis, comme saint Pierre, saint André, saint Jacques, saint Jean, pour être pêcheurs d'hommes, pour conduire la barque de son Eglise, et qui se sont faits les serviteurs du monde. Tous ceux-là, brusquement dégrisés, se prendront soudain de haine pour ces prélatures, ces honneurs, ces richesses qu'ils ont désirés avec fureur. En voyant le lieu où elle est consumée par le feu, et ce lieu, c'est l'Enfer, où ils seront eux-mêmes tombés, ils diront : « Qui est semblable à cette ville? Qui aurait pu croire qu'un destin si tragique attendait cette cité, tant elle paraissait heureuse et puissante? »
Et ils mettront de la poussière sur leur tête : ils feront pénitence, mais il sera trop tard. Dans leur désespoir, ils reconnaîtront, la vanité de tout ce qu'ils ont poursuivi avec tant d'ardeur, et ils confesseront qu'ils ont tout sacrifié pour un peu de poussière. Ils crieront, avec larmes et gémissements : « Malheur, malheur, à cette grande cité. Tous ceux qui avaient des navires dans la mer, c'est-à-dire tous ceux qui possédaient les biens de ce monde, se sont enrichis de ses richesses à elle, au lieu de chercher à conquérir le royaume des cieux. Et voici qu'en une heure, elle a été anéantie ! »
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
§ 6. — Comment les Saints doivent se réjouir d'avoir évité le malheur de la damnation.
Saint Jean, après avoir montré la ruine des impies, se tourne maintenant vers les Saints. Il les exhorte à la joie, parce que le Jugement, qui marquera pour les méchants l'heure du châtiment, sera pour les justes celle de la récompense. « Réjouissez-vous de la ruine de Babylone, leur dit-il, vous dont le cœur est comparable à un ciel, parce que Dieu y fait sa demeure ; vous qui avez travaillé pour l'Evangile, comme les saints Apôtres, et annoncé le règne à venir, comme les Prophètes. Réjouissez-vous, parce que le Seigneur lui a demandé compte de la condamnation qu'elle avait portée contre vous. »
Et voici maintenant l'exécution du jugement. Alors l'Ange insigne entre tous, le Roi des Anges, Jésus-Christ lui-même, saisit la pierre qui était semblable à une grande meule et il la jeta dans la mer, disant : Voilà avec quelle force cette grande cité de Babylone sera précipitée dans la mer. La pierre représente ici la masse des damnés : l’auteur veut faire comprendre que, malgré leur dureté et leur obstination dans le péché, Notre-Seigneur les précipitera sans effort en Enfer, quand il dira : Allez, maudits, au feu éternel. Et ils tomberont comme la pierre, qui, jetée avec force dans l’eau, ne demeure pas un instant à la surface, mais va droit au fond et ne reparaît plus jamais. Ils seront plongés pour toujours dans l’abîme du désespoir et de la désolation. Jamais plus ils n’entendront la voix des joueurs de cithare, des chanteurs, des joueurs de flûte ou de trompette, ni rien de ce qui charmait leurs oreilles ici-bas : ils n’entendront éternellement que les cris des démons et les hurlements des damnés.
En Enfer, il n’y aura plus aucun artisan pour aucun art, aucun travail utile, aucun moyen de pourvoir aux besoins de la nature humaine ; on n’entendra plus le bruit de la meule qui sert à faire le pain, ni celui d’aucun métier. L’éclat de la lumière y sera remplacé par d’horribles ténèbres, et la voix de l’époux et celle de l’épouse s’y tairont à jamais, car il n’y aura plus d’amour, plus de noces, plus de fêtes, plus rien des agréments qui rendent la vie supportable. Voilà le sort qui attend Babylone, parce qu’au lieu de se choisir des princes sages, elle s’est confiée à des marchands. Ceux-ci ont travaillé pour les biens de la terre sans souci de la vie éternelle, ils se sont enrichis, ils ont reçu leur récompense ; maintenant, ils arrivent les mains vides au Jugement de Dieu.
En outre, leurs mauvais exemples ont corrompu toutes les nations : et c’est pourquoi ils ont à répondre du sang des Prophètes, de celui des saints et du meurtre de tous ceux qui ont été tués injustement sur la terre.
DEUXIEME PARTIE. VICTOIRE DU CHRIST SUR L’ANTECHRIST
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
§ 1. — Actions de grâces de l'Eglise triomphante et de l'Eglise militante.DEUXIEME PARTIEVICTOIRE DU CHRIST SUR L’ANTECHRIST
CHAPITRE XIX.
1. Après cela, j'entendis comme la voix de foules nombreuses dans le ciel, qui disaient : Alleluia. Le salut, la gloire et la puissance appartiennent à notre Dieu :
— 2. parce que ses jugements sont vrais et justes, à lui qui a fait justice de la grande courtisane, laquelle a corrompu la terre dans sa prostitution, et parce qu'il a vengé le sang de ses serviteurs, [répandu] par les mains de celle-ci.
— 3. Et ils dirent de nouveau : Alléluia. Et sa fumée monte dans les siècles des siècles.
— 4. Et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent, ainsi que les quatre animaux, et ils adorèrent le Dieu qui est assis sur le trône, disant : Amen, Alleluia.
— 5. Et une voix sortit du trône, disant : Chantez louange à notre Dieu, [vous] tous [qui êtes] ses serviteurs : et qui le craignez, les petits et les grands.
— 6. Et j'entendis comme la voix d'une foule nombreuse, et comme la voix des grandes eaux, et comme le bruit de grands coups de tonnerre, qui disaient : Alleluia, parce que le Seigneur notre Dieu, le Tout-Puissant, a établi son règne.
— 7. Réjouissons-nous, et livrons-nous à l'allégresse, et rendons-Lui gloire : parce que les noces de l'Agneau sont arrivées et que son épouse s'est préparée.
— 8. Et il a été donné à celle-ci de se couvrir d'un lin éclatant et blanc. Ce lin, en effet, ce sont les justifications des saints.
— 9. Et [l'Ange] me dit : Ecris : bienheureux ceux qui ont été conviés au repas des noces de l'Agneau : et il me dit : Ces paroles de Dieu sont vraies.
— 10. Et je tombai à ses pieds, [comme] pour l'adorer. Et il me dit : Prends garde de ne point faire cela. Je suis serviteur comme toi, et comme tes frères qui ont le témoignage de Jésus. Adore Dieu. L'esprit de prophétie en effet est le témoignage de Jésus.
— 11. Et je vis le ciel ouvert, et voici un cheval blanc, et celui qui le montait était appelé : Fidèle, et Véridique, et il juge avec justice, et il combat.
— 12. Ses yeux sont semblables à une flamme et sur sa tête [il porte] de nombreux diadèmes, et il a un nom écrit, que personne ne connaît, sinon lui.
— 13. Et il était vêtu d'un vêtement arrosé de sang : et le nom qui le désigne [est] : Verbe de Dieu.
— 14. Et l'armée de ceux qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, vêtus d'un lin blanc et pur.
— 15. Et de sa bouche procède un glaive aiguisé des deux côtés, afin de frapper les nations avec lui. Et lui-même les gouvernera avec une verge de fer : et lui-même foule aux pieds le pressoir du vin de la colère, de la fureur du Dieu tout-puissant.
— 16. Et il porte écrit sur son vêtements et sur sa cuisse : Roi des rois, et Seigneur des seigneurs.
— 17. Et je vis un Ange, qui se tenait immobile dans le soleil, et il cria à haute voix, disant à tous les oiseaux qui volaient par le milieu du ciel : Venez, et rassemblez-vous pour le grand souper de Dieu :
— 18. afin que vous mangiez les chairs des rois, et les chairs des tribuns, et les chairs des puissants, et les chairs des chevaux, et de ceux qui les montent, et les chairs de tous les hommes libres, et des esclaves, et des petits, et des grands.
— 19. Et je vis la bête, et les rois de la terre, et leurs années, rassemblés pour livrer bataille à celui qui était sur le cheval, et à son armée.
— 20. Et la bête fut saisie, et avec elle le pseudo-prophète, qui a fait des signes en sa présence, par lesquels il a séduit ceux qui ont reçu le caractère de la bête, et qui ont adoré son image. Tous deux furent jetés vivants dans l'étang de feu de soufre brûlant.
— 21. Et tous les autres furent tués par le glaive de celui qui monte le cheval, [glaive] qui sort de sa bouche : et tous les oiseaux furent rassasiés de leurs chairs.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'APOCALYPSE
§ 1. — Actions de grâces de l'Eglise triomphante et de l'Eglise militante.
LA condamnation des serviteurs du monde, dont il a été question au précédent chapitre, aura comme contrepartie, au dernier jugement, l'allégresse de tous ceux qui se verront à l'abri des châtiments de l'enfer. Tandis que pleureront les rois et les marchands de la terre, tandis qu'ils diront « Vae » devant l'effondrement de leurs richesses, de leurs ambitions, de leur vie de plaisir, les habitants du ciel, eux, chanteront : Alleluia, mot intraduisible, destiné par cela même à faire entendre que le bonheur des élus dépasse toute langue humaine. Ils proclameront leur reconnaissance envers le Dieu qui leur a réservé une telle récompense, et une telle joie.
« C'est à Lui, diront-ils, que revient tout le mérite de notre salut, car sans Lui nous n'aurions pu rien faire ; c'est Lui qui est digne de toute gloire, pour les œuvres merveilleuses qu'il a accomplies par son Verbe ; c'est Lui seul qui a terrassé l'Enfer par sa puissance. Rendons-lui grâces, parce que ses jugements sont vrais et justes. Il a tenu fidèlement les promesses qu'il avait faites à qui écouterait ses commandements ; comme il a appliqué sans faiblesse les châtiments dont il avait menacé les transgresseurs de sa Loi. C'est ainsi que la condamnation qu'il a portée contre la grande courtisane est souverainement juste, et cela pour deux raisons : parce que l'exemple de ses désordres avait corrompu toute la terre, et parce qu'elle avait répandu de ses propres mains le sang des saints. »
Et ils redirent : Alleluia, pour montrer que la louange de Dieu reprendra sans cesse et sera éternelle, comme éternelle aussi sera la fumée qui monte du brasier où se consume Babylone, c'est-à-dire, comme le châtiment des damnés. Cette opposition entre un bonheur et un malheur qui n'auront de fin ni l'un ni l'autre est une invitation à mettre tout en œuvre pour mériter le premier, pour éviter le second.
Et les vingt-quatre vieillards
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
Après ces acclamations des bienheureux,§ 1. — Actions de grâces de l'Eglise triomphante et de l'Eglise militante.SUITE
Et les vingt-quatre vieillards, c'est-à-dire les Pères de l'Ancien et du Nouveau Testament, les douze Prophètes et les douze Apôtres, se prosternèrent la face contre terre, ainsi que les quatre animaux, qui représentent — nous l'avons vu déjà — tous les prédicateurs de l'Evangile; et tous ensemble adorèrent Dieu qui est assis sur son trône, au milieu de l'Eglise triomphante, disant : Amen, Alleluia, — Amen, pour marquer leur assentiment aux jugements prononcés par Dieu ; Alleluia, parce qu'ils ne peuvent comprimer la joie dont leur cœur déborde.
Ces deux mots, comme l'a remarqué saint Augustin, résument tout l'occupation des bienheureux : le premier exprime l'émerveillement continu de leur intelligence en présence de la Vérité ineffable et toujours nouvelle, qui étincelle devant eux ; le second, l'enthousiasme de leur cœur devant la possession d'un tel bien.
Alors, écrit ce grand Docteur, nous contemplerons la Vérité sans le moindre ennui, et avec un bonheur qui ne se démentira point ; nous la verrons dans un éclat qui ne laissera place à aucun doute. De plus, embrasés d'amour pour cette même Vérité, nous nous attacherons intimement à elle, nous l'étreindrons, en quelque sorte, pour lui donner un baiser aussi doux qu'il sera chaste et spirituel ; et, d'une voix non moins heureuse, nous louerons Celui qui est la Vérité même, en chantant : Alleluia. Oui, dans le transport de leur joie, et dans l'ardeur de la charité qui les enflammera les uns pour les autres, et surtout pour Dieu, tous les habitants de cette Cité bénie s'exciteront à louer Dieu avec un même amour, et ils répéteront : Alleluia, comme ils répéteront : Amen (Sermon 362: de la Résurrection des morts.),
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
§ 2. — Motifs qu'ont les Saints de se réjouir.§ 1. — Actions de grâces de l'Eglise triomphante et de l'Eglise militante.SUITE
Après ces acclamations des bienheureux, saint Jean entendit une voix qui sortait du trône. Elle s'adressait, celle-là, aux habitants de la terre et elle leur disait : Chantez la gloire de Dieu, vous qui êtes ses serviteurs, vous qui le craignez, les grands et les petits. Ceux-là seuls en effet sont dignes de louer Dieu, qui vivent selon ses commandements, qui redoutent de l'offenser. Dieu n'agrée point la louange des pécheurs, qui chantent sa gloire avec leurs lèvres, mais dont le cœur est corrompu. Au contraire, il écoute avec plaisir les cantiques de ses serviteurs, non seulement ceux des grands, c'est-à-dire des Docteurs, des âmes favorisées de grâces spéciales, mais aussi ceux des petits, des ignorants et des simples.
Sur quoi, le concert des élus s'éleva à nouveau dans le ciel, semblable au bruit des grandes eaux et au fracas du tonnerre. Ces expressions sont destinées à nous faire comprendre, à nous qui sommes encore sur la terre, l'excellence de la louange divine, de cette « œuvre de Dieu » que saint Benoît a placée au centre de sa Règle, et à laquelle il a voulu que « rien ne soit préféré ». Saint Jean la compare aux grandes eaux à cause de l'effet purificateur qu'elle exerce sur les âmes qui s'y adonnent avec dévotion, et qui s'y plongent comme dans un déluge de grâce ; et au fracas du tonnerre, en raison de la frayeur qu'elle inspire au démon.
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Re: L'APOCALYPSE
§ 2. — Motifs qu'ont les Saints de se réjouir.
Les bienheureux chantaient donc encore : Alleluia, parce que le Seigneur notre Dieu a établi son règne. Sur la terre, en effet, on ne peut pas dire que Dieu règne vraiment. Bien qu'il soit présent à toutes choses par puissance, comme disent les théologiens, il n'exerce pas partout cependant cette puissance ; il en suspend constamment l'action pour respecter la liberté humaine, pour donner ainsi à chacun la possibilité de mériter ou de démériter ; et c'est pourquoi il tolère le mal, le péché, l'activité du démon. Dans la vie future, au contraire, il établira son règne, parce qu'il laissera son plein effet à cette même puissance, et celle-ci, enveloppant les élus, les mettra à l'abri de tout ce qui pourrait leur nuire.
On remarquera, dans ce chapitre, que le mot : Alleluia est énoncé quatre fois. Les saints Docteurs qui ont commenté l'Apocalypse n'ont pas pensé que ce fut en vain : ils ont vu là une allusion aux quatre motifs principaux qu'auront les bienheureux de louer Dieu, et que l'auteur indique discrètement en disant qu'il est le Seigneur, notre Dieu tout-puissant. Il faut en effet le louer parce qu'il est le Seigneur, c'est-à-dire le Créateur, auquel nous devons la vie; parce qu'il est Dieu, la somme de tous les biens, l'unique objet capable d'apaiser l'inquiétude de notre cœur ; parce qu'il a daigné se faire : nôtre, dans le mystère de l'Incarnation et dans la Sainte Eucharistie ; parce qu'enfin, il est tout-puissant, et que seul il peut nous arracher à l'emprise du démon, à l'abîme de la mort et du péché, pour nous conduire à la gloire éternelle.
« Livrons-nous donc à la joie la plus complète
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Re: L'APOCALYPSE
Saint Jean, pénétré de reconnaissance§ 2. — Motifs qu'ont les Saints de se réjouir.SUITE
« Livrons-nous donc à la joie la plus complète, la plus complète, chantaient les élus, et rendons-lui gloire pour tous les biens qu'il a daigné nous départir, pour la victoire qu'il nous a permis de remporter avec lui, pour tout ce bonheur qui nous inonde : car le jour est arrivé des noces de l'Agneau, et son épouse s'est parée de ses atours : elle a déposé les vices du vieil homme, elle s'est revêtue, non de ses propres mérites, mais des dons que Dieu lui a faits, pour aller à Lui. Elle a reçu, pour se couvrir, et pour plaire à son Epoux, une robe d'un lin étincelant et pur. » Le lin représente les justifications des saints : de sa nature, en effet, cette plante est couleur de terre, mais de multiples lavages et manipulations l'amènent progressivement à une blancheur immaculée ; de même l'âme des Saints, comme celle des autres hommes, naît avec la couleur terreuse du péché originel et de la concupiscence : mais peu à peu, les épreuves et les exercices de la vie spirituelle la conduisent à une pureté sans tache, étincelante de charité.
Tandis que les Saints continuaient leurs hymnes de joie, saint Jean vit devant lui un Ange, qui lui dit : Ecris : Bienheureux ceux qui ont été conviés aux noces de l'Agneau; comme pour dire : « Grave profondément dans ton cœur, et dans celui des fidèles qui t'écoutent, cette vérité, que le vrai bonheur appartient non pas aux riches, non pas aux savants, non pas aux puissants de ce monde : mais à ceux qu'une vie pure rend dignes d'être appelés un jour à ces noces ineffables, où l'âme s'unit à Dieu pour l'éternité ! » Et le céleste messager ajouta, pour appuyer encore sur l'importance de ce qu'il venait de dire : « Ces paroles de Dieu sont absolument vraies. »
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
§ 3. — Le Verbe de Dieu.§ 2. — Motifs qu'ont les Saints de se réjouir.SUITE
Saint Jean, pénétré de reconnaissance, tomba aux pieds de l'Ange, comme s'il avait voulu l'adorer. Mais celui-ci l'arrêta aussitôt : « Garde-toi de faire cela, lui dit-il. Je ne suis point ton Seigneur, je ne suis qu'un serviteur, comme toi, comme tous ceux de tes frères qui rendent témoignage à Jésus, par leur foi et par leurs œuvres. »
En parlant ainsi, l'Ange rend hommage non seulement à la dignité de l'Apôtre, mais à celle de la nature humaine en général. Il dit : Je suis serviteur, comme toi, parce que les Anges et les hommes n'ont qu'un seul Seigneur, Jésus-Christ. Dans l'Ancien Testament, les Anges ont parfois laissé les hommes se prosterner devant eux, pour leur rendre le culte de dulie auquel ils ont droit; comme par exemple celui qui apparut à Josué, devant la ville de Jéricho (Jos. V, 15.) : mais depuis l'accomplissement du mystère de l'Incarnation, depuis que la nature humaine s'est assise à la droite de Dieu, sur le trône même de sa Majesté, en la personne du Christ, ils ne le permettent plus, par respect pour la Très Sainte Humanité de notre Sauveur.
C'est pourquoi celui qui nous occupe ajoute, s'adressant toujours à saint Jean : « Adore Dieu, qui seul est digne de l'être, et non pas moi, car l'esprit de prophétie dont tu es animé constitue, pour toi et pour ceux qui te connaissent, un sûr garant que tu es fils de Dieu comme Jésus lui-même. »
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Re: L'APOCALYPSE
Le Sauveur portait sur sa tête un grand nombre de diadèmes, représentant§ 3. — Le Verbe de Dieu.
Dans un deuxième tableau de cette même vision, saint Jean assiste à la condamnation de la Bête. Il la rapporte ici, mais en insistant surtout sur l'admiration que lui cause la vue de Celui qui triomphe d'elle, c'est-à-dire du Sauveur.
Le ciel s'ouvrit à ses yeux, pour laisser son intelligence pénétrer plus profondément dans le secret des divins mystères, et un cheval blanc lui apparut. Nous avons rencontré déjà cette figure dans la vision des sept sceaux (Ch. VI, 2), et nous avons dit alors qu'elle était le symbole de l'Humanité immaculée du Christ, qui fut comme la monture du Verbe, pendant son séjour sur la terre. Le cavalier que portait ce cheval était appelé fidèle et véridique.
Notre-Seigneur, en effet, a été le modèle de la fidélité envers son Père, parce qu'il a exécuté parfaitement toutes ses volontés ; et envers les hommes, parce qu'il n'a jamais manqué aux promesses qu'il leur a faites.
Il est souverainement vrai, par opposition aux autres hommes qui sont tous menteurs, comme l'enseigne le Prophète royal (Ps. CXV, 11) Jamais aucune considération n'a pu le faire dévier de la vérité pure, jamais il n'a appelé mal ce qui est bien, ni bien ce qui est mal. Il juge avec justice, et il combat pour ses amis. Ses yeux sont semblables à la flamme du feu : lorsqu'ils s'arrêtent sur une âme, leur regard consume en elle la rouille du péché, fait fondre la glace de son cœur, l'éclaire sur le chemin qu'elle doit suivre, l'embrase des ardeurs de la charité.
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Re: L'APOCALYPSE
§ 4. — Le Christ et son armée entrent en lice.§ 3. — Le Verbe de Dieu.SUITE
Le Sauveur portait sur sa tête un grand nombre de diadèmes, représentant les victoires multiples qu'il a remportées sur le démon, sur le monde, sur ses ennemis.
C'est qu'aussi bien il est doué d'une puissance à laquelle rien ne peut résister, car il porte, gravé sur son être, ce nom de Jésus, dans lequel Dieu a condensé toute sa miséricorde; ce Nom qui est au-dessus de tous les noms, et dont personne, hormis lui-même, ne connaît la sagesse, la douceur et le pouvoir. Il était vêtu d'un vêtement couleur de sang : ce vêtement, c'est la chair humaine dont la divinité s'est couverte dans le mystère de l'Incarnation, et qui fut plongée, replongée, roulée et retournée dans son propre sang, au moment de la Passion.
Et cependant, ce déluge de douleur, d'opprobres, de souffrances, n'arriva pas à ternir un instant l'éclat merveilleux du nom par lequel il faut le désigner, et qui est celui de Verbe de Dieu.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
De la bouche du Christ§ 4. — Le Christ et son armée entrent en lice.
Derrière Lui, s'avançait l'armée des martyrs et de tous ceux qui sont dans le ciel, de ceux qui y règnent, mais de ceux aussi qui y vivent déjà par leurs désirs, et qui combattent sous les ordres du Christ avec les armes de la pauvreté, de l'humilité, de la charité. Ils le suivaient, montés sur des chevaux blancs et vêtus d'un lin blanc et pur. Les chevaux blancs symbolisent la chasteté de leur corps, Le lin désigne la justice dont ils sont parés, selon l'explication, que nous avons donnée plus haut. Sa blancheur exprime le soin avec lequel les Saints se gardent de toute erreur dans le domaine de la foi ; sa pureté, celui avec lequel ils évitent les moindres mouvements de la concupiscence.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
Et II a le droit d'en agir ainsi§ 4. — Le Christ et son armée entrent en lice.SUITE
De la bouche du Christ sortait un glaive aiguisé des deux côtés. Cette image ne doit pas se prendre dans un sens matériel, comme si vraiment Notre-Seigneur s'était montré à l'Apôtre avec une épée entre les dents. Elle représente sous une forme symbolique la parole qui sort de la bouche du Sauveur; et elle la compare à un glaive aiguisé, parce que cette parole a un pouvoir merveilleux pour retrancher ce qui est superflu, pour séparer le bien du mal, pour tuer les vices, elle qui pénètre jusqu’'aux plus secrètes pensées et qui atteint jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit.
Elle est aiguisée des deux côtés parce qu'elle frappe les bons et les méchants : les bons pour les émonder, les méchants pour les punir et les détacher du Corps mystique de Jésus-Christ. Elle atteindra toutes les nations, car d'une part Notre-Seigneur veut et cherche réellement le salut de tous les hommes, et d'autre part il n'est personne qui puisse échapper à sa justice.
Il les gouvernera avec une règle de fer : parce que, même pour les meilleurs, la loi de Dieu est inflexible. Elle n'admet pas que l'on retranche volontairement le moindre iota des obligations qu'elle impose; tous les manquements que l'on y fera seront matière à punition s'ils n'ont été effacés par la pénitence. Sans doute, la miséricorde de Dieu est infinie; elle fournit à chacun des moyens surabondants de salut, elle est prête à pardonner les plus grands crimes : mais elle ne va jamais contre la justice. Nul ne peut s'autoriser de la bonté de Dieu pour mépriser ses commandements, ou pour négliger aucun des devoirs qu'il est tenu de lui rendre. C'est en ce sens qu'il est dit ici que le Christ nous gouvernera avec une règle de fer.
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Re: L'APOCALYPSE
Après avoir contemplé ainsi le Sauveur§ 4. — Le Christ et son armée entrent en lice.SUITE
Et II a le droit d'en agir ainsi : d'une part, parce qu'il a épuisé sur lui-même les rigueurs de la justice divine, et, d'autre part, parce qu'il est le Roi des rois. Il a foulé aux pieds, dans sa Passion et sa Résurrection, le pressoir du vin de la colère de la fureur du Dieu tout-puissant ; ces expressions répétées veulent faire entendre que le châtiment mérité par les péchés du monde est une chose terrible : Dieu, à la vue de ceux-ci, semble oublier toute mesure et se comporter comme un homme violent que l'ivresse égare.
Mais Notre-Seigneur, en subissant sans faiblir l'ouragan de cette colère, en triomphant de la mort et du démon, a mis, pour ainsi dire, sous ses pieds les droits de la justice divine. Il a acquitté la dette de tout le genre humain, et c'est pourquoi il lui appartient maintenant de juger tous les hommes.
C'est aussi parce qu'il est le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. En vain les Juifs ont-ils refusé de reconnaître sa royauté : il porte ce titre écrit dans la trame même de son vêtement et gravé sur sa chair; sa dignité de Roi universel adhère à son Humanité aussi fortement que la divinité elle-même, en sorte que rien ne peut atténuer son droit à gouverner toutes les créatures et à recevoir leurs hommages, comme l'avait annoncé le Prophète : Les rois de Tharsis et les îles lui offriront des présents, les rois de l'Arabie et de Saba lui apporteront des dons. Et tous les rois de la terre l'adoreront, toutes les nations lui seront assujetties (Ps. LXXI, 10, 11).
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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Re: L'APOCALYPSE
C'est pourquoi le divin Maître§ 4. — Le Christ et son armée entrent en lice.SUITE
Après avoir contemplé ainsi le Sauveur dans sa puissance, saint Jean vit un Ange qui se tenait debout dans le soleil, personnifiant par là les prédicateurs qui annoncent courageusement l'Evangile, auréolés de l'éclat de la vérité et comme inondés de la lumière du Christ. Il criait à haute voix, c'est-à-dire : il parlait librement, ouvertement et sans crainte, et il disait à tous les oiseaux qui volaient par le milieu de ciel : Venez, rassemblez-vous autour du grand souper de Dieu.
Ces paroles s'adressent en réalité aux vrais disciples de Jésus-Christ, à ceux qui s'élèvent au-dessus des choses terrestres et qui prennent modèle sur ces oiseaux que Notre-Seigneur a proposés en exemple à ces oiseaux qui ne sèment ni ne filent, qui ne se mettent pas en peine d'amasser de l'argent, mais qui se confient tout entiers au Père qui est dans les cieux (Mt. VI, 26.). Ceux-là, quand le Seigneur les appelle, ne se dérobent pas en disant : Veuillez m'excuser, j'ai fait l'acquisition d'une villa, ou : j'ai acheté cinq paires de bœufs, ou : je viens de me marier et je ne puis venir (2)( Lc. XIV, 18-20.).
Ils vivent plus haut que ces préoccupations humaines ; leur cœur, soulevé sur les ailes des vertus, va sans cesse par le milieu du ciel, cherchant, avec l'Epouse du Cantique, entre les chœurs angéliques et les troupes des saints, Celui que leur âme aime (Cant. III, 2.).
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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