NOTRE BONNE SOUFFRANCE
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ROBERT.
Monique
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
ROBERT. a écrit:.
C'est scandaleux aujourd'hui: on n'a plus le temps, où on ne prend plus le temps plutôt, d'aller voir nos vieux parents, d'aller voir
des vieux parents de nos amis, si les nôtres sont disparus... PÈRE ET MÈRE TU HONORERAS AFIN DE VIVRE LONGUEMENT...
Non seulement c'est scandaleux, hélas bien triste.
Dans mon milieu de travail, il y a beaucoup de gens âgés qui ne reçoivent aucune visites... même jamais.
Ces gens-là malgré leur solitude sont bien triste, ils ne leur restent que leurs souvenirs...
Seul leurs regards vers l'eau-delà les tient en vie, car ce ne n'est que leur seule espérance de vie...
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
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C'est à eux que je pensais...
C'est à eux que je pensais...
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
LE CHAPELET DANS UN TRAIN
Le chef de gare venait de donner le signal du départ quand la portière de mon compartiment se rouvrit. Une femme apparut sur le marchepied avec deux enfants. Poussant l'un, tirant l'autre, elle finit par entrer, s'assit entre les deux et commença à réciter tout doucement avec eux le chapelet, tantôt les regardant, tantôt les yeux sur ses doigts.
« Vous avez de grandes peines, Madame, lui dis-je en fermant mon bréviaire; cela se lit sur votre visage.
— C'est vrai, Monsieur l'Abbé, mais je ne veux pas me plaindre. Le bon Dieu m'a donné un moyen d'alléger mes souffrances ».
« Voyez-vous, continua-t-elle, répondant à ma surprise, c'est mon rosaire. Je récite toujours les mystères glorieux pour mon mari défunt et mes deux fils aînés morts à la guerre en demandant au bon Dieu de nous réunir tous au jour de la résurrection; les mystères joyeux pour mes enfants, afin qu'ils soient bons comme l'Enfant Jésus à Nazareth, et les mystères douloureux (je vis des larmes lui venir aux yeux) pour moi, pour que le bon Dieu m'accorde la grâce de supporter courageusement toutes mes épreuves, à cause des enfants ».
Je me sentis profondément ému en face de cette simple femme du peuple. Il y a aujourd'hui encore des héros et des saints parmi nous!
A. MEYER
Directeur de l'Apostolat des Malades
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Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
CEUX QUI ONT TROUVÉ LA CONSOLATION
Un prêtre rencontre une pauvre vieille tirant une lourde charrette.
« C'est un métier bien dur pour vous, ma brave femme, lui dit-il.
— Oui, sans doute, Monsieur l'Abbé, mais que voulez-vous? Il faut bien travailler pour gagner son pain.
— Vous n'avez donc personne pour vous aider dans vos vieux jours ?
— Oh, j'ai bien deux grands garçons, mais le premier, un vaurien, est en prison, et l'autre fait son service militaire. Aussi vous pouvez penser, continua la vieille femme, vous pouvez penser si j'en ai souvent gros sur le cœur. Mais, à toutes les fois que je me sens à bout, je vais trouver Notre-Seigneur au tabernacle. Je pleure, je prie tant que je peux; alors, ça va mieux, et je me retrouve capable de traîner ma croix un peu plus loin ».
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Un vieillard, misérablement logé dans une mansarde, avait bien conscience de vivre trop longtemps au gré des siens qui ne le regretteraient guère. On peut imaginer combien cette pensée lui était amère : l'ingratitude des enfants est comme une pierre lancée au cœur des parents.
Un jour, le curé de la paroisse, qui n'ignorait pas sa situation, était venu le voir et s'efforçait de le consoler.
« Monsieur le Curé, répondit le vieillard, mon meilleur consolateur, c'est Notre-Seigneur en son saint sacrement. De ma mansarde je peux juste apercevoir la lampe du sanctuaire. Je reste à la regarder quand je me sens trop de chagrin, et souvent cela me fait tant de bien que des larmes m'en viennent aux yeux; non pas des larmes de tristesse, mais des larmes de véritable bonheur ».
A. MEYER
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Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
LA VIEILLE PARALYTIQUE
Dans son fauteuil, près de la fenêtre, une vieille paralytique attendait la mort.
Elle portait sa croix avec une admirable patience. Pourtant, lorsqu'elle entendait les cloches le dimanche, elle éprouvait un grand chagrin de ne pouvoir se rendre aussi à l'église.
« Ah, soupirait-elle alors en fondant en larmes, si j'étais seulement capable d'aller à la messe! »
Le chemin qui menait à l'église était long et difficile. Pour consoler un peu leur vieille maman, les deux braves enfants de l'infirme préparèrent un solide brancard sur lequel ils la transportèrent un dimanche à l'église, et les fidèles, émus de cette piété filiale, jetèrent des fleurs sur son passage.
Ayant eu vent de la chose, le vénérable curé monta en chaire et fit à ses paroissiens un sermon très touchant sur l'amour des enfants pour leurs parents.
« Les fleurs que vous avez répandues sur le chemin, conclut-il, sont un beau symbole des bénédictions que notre Père du Ciel réserve en abondance à ceux qui aiment et honorent leurs vieux parents ».
A. MEYER
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Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
CHAPEAU BAS DEVANT CES ANGES DE BONTÉ
Comme je voyageais dernièrement par le train à travers notre beau pays d'Alsace, il m'arriva de surprendre la conversation de deux hommes dans le compartiment voisin.
L'un d'eux racontait les grands soucis que lui causait la maladie de sa femme. Elle était alitée depuis plusieurs mois; rien n'allait plus dans la maison, ... avec trois » enfants qui avaient tant besoin d'une maman vigoureuse. C'était une pitié, c'était à vous fendre le cœur de voir cette pauvre femme amaigrie, elle si vaillante autrefois, souffrir et se lamenter sur son lit.
N'avait-il donc personne pour l'aider, demanda son compagnon.
« Si, répondit-il, et que deviendrions-nous sans la bonne sœur garde-malade! »
Et il se mit à conter, dans le patois simple et dru des paysans de chez nous, tous les services rendus par la religieuse : comment elle venait tous les jours à la maison, soignait la malade, lui donnait des calmants, exécutait les prescriptions du docteur, et, par-dessus le marché, s'occupait du ménage et des enfants, lavait la vaisselle et tenait toute la maison en ordre.
« Oui, ça, il faut que je le dise, conclut-il, chapeau bas devant ces anges de bonté! Les bonnes sœurs ne font pas que réciter des prières : elles font beaucoup de bien aux malades et aux autres ! »
C'était un bel éloge, et bien mérité.
J'écoutai cette conversation, pensif dans mon coin, heureux d'entendre ce témoignage de reconnaissance à l'égard de nos braves religieuses catholiques pour tous leurs services discrets et dévoués.
A. MEYER
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Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
LE MUR MIGNON
Une salle d'hôpital pour enfants. Dans un coin, le berceau d'un bébé de trois ans, pâle et chétif, un petit minois étiolé dès le premier printemps de la vie.
Tranquille et indifférent, le petit Albert repose sur son oreiller blanc. De temps en temps seulement, d'un geste caressant, il glisse sa menotte le long du mur, et les bonnes sœurs l'entendent murmurer : « Le mur mignon! »
Ce mur est orné d'une belle image coloriée. C'est cela évidemment qui le lui a fait prendre en affection, pensent les religieuses.
Cependant les bons soins ont ranimé chez le petit Albert l'étincelle de la vie : il doit partir demain. Pour lui faire un dernier plaisir, les religieuses détachent l'image et la lui offrent... Non, pas l'image... C'est « le mur mignon » qu'il voudrait.
Pour connaître la raison de cet étrange désir, les religieuses s'adressèrent à la grand-mère de l'enfant (il n'avait plus que sa grand-mère) et elles eurent la clef de l'énigme.
La vieille femme n'avait pour logement qu'une grande salle commune occupée par plusieurs familles. Naturellement les familles qui avaient un homme à leur tête s'étaient installées dans les angles et près des murs. Elle n'avait pu trouver gîte qu'au milieu de la salle et jamais Albert ne s'était vu protégé par un mur.
Qui ne consentirait à détacher une petite pierre de sa propre maison pour bâtir un bon abri aux miséreux sans foyer?
A. MEYER
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Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
UN OPÉRÉ
Je me tenais près du lit d'un malade qui souffrait atrocement, le corps ruisselant de sueur, après avoir subi l'avant-veille une très grave opération. Je lui serrai la main avec sympathie.
« Non, jamais je ne voudrais recommencer, gémissait-il. Quel supplice intolérable! »
Du doigt je lui montrai le crucifix :
« Courage, mon ami. Le Sauveur a connu sur la Croix des souffrances plus cruelles, lui qui était innocent. Offrez-lui les vôtres. Il vous donnera force et courage ».
Une courte prière, un signe de croix, une muette poignée de main, et je sortis sans bruit.
Deux mois plus tard, un homme vigoureux se présente à moi. C'est mon ancien malade complètement remis de son opération. Rayonnant et radieux, il est à peine reconnaissable.
« Monsieur l'Abbé, me dit-il avec gratitude, quelle terrible épreuve ! mais je suis content d'en avoir passé par là : je suis un nouvel homme maintenant. Après Dieu, je vous dois la plus vive reconnaissance. De ma vie je n'ai si bien compris que pendant cette maladie combien le prêtre catholique est un bienfaiteur de l'humanité ».
Heureux quand les maux que nous sentons dans notre chair ou dans notre âme nous éveillent au souvenir ou à la crainte de ceux que nous ne sentons pas. (P. Sertillanges)
A. MEYER
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Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
Monique a écrit:LE MUR MIGNONUne salle d'hôpital pour enfants. Dans un coin, le berceau d'un bébé de trois ans, pâle et chétif, un petit minois étiolé dès le premier printemps de la vie.
Tranquille et indifférent, le petit Albert repose sur son oreiller blanc. De temps en temps seulement, d'un geste caressant, il glisse sa menotte le long du mur, et les bonnes sœurs l'entendent murmurer : « Le mur mignon! »
Ce mur est orné d'une belle image coloriée. C'est cela évidemment qui le lui a fait prendre en affection, pensent les religieuses.
Cependant les bons soins ont ranimé chez le petit Albert l'étincelle de la vie : il doit partir demain. Pour lui faire un dernier plaisir, les religieuses détachent l'image et la lui offrent... Non, pas l'image... C'est « le mur mignon » qu'il voudrait.
Pour connaître la raison de cet étrange désir, les religieuses s'adressèrent à la grand-mère de l'enfant (il n'avait plus que sa grand-mère) et elles eurent la clef de l'énigme.
La vieille femme n'avait pour logement qu'une grande salle commune occupée par plusieurs familles. Naturellement les familles qui avaient un homme à leur tête s'étaient installées dans les angles et près des murs. Elle n'avait pu trouver gîte qu'au milieu de la salle et jamais Albert ne s'était vu protégé par un mur.
Qui ne consentirait à détacher une petite pierre de sa propre maison pour bâtir un bon abri aux miséreux sans foyer?
A. MEYER
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Une pauvreté extrême qui me fait penser au temps de Saint Vincent de Paul. .. pauvre petit..
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ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
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Un prêtre qui nous oriente sur la Passion du Christ ne peut être qu'un bienfaiteur de l'humanité, car il nous oriente sur au moins
deux choses essentielles au début et qui le demeurent : ne jamais se plaindre et être patient et courageux..
Un prêtre qui nous oriente sur la Passion du Christ ne peut être qu'un bienfaiteur de l'humanité, car il nous oriente sur au moins
deux choses essentielles au début et qui le demeurent : ne jamais se plaindre et être patient et courageux..
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
RÉPARATION GÉNÉREUSE
Un jeune homme à l'hôpital racontait au prêtre après sa confession :
« Ce sont les mauvaises lectures qui m'ont perverti. D'abord, elles me semblaient inoffensives parce que je me disais que toutes ces aventures scandaleuses n'étaient que des inventions; mais, peu à peu, je finis par y croire avec d'autres mensonges. Je cessai alors de prier, je n'approchai plus des sacrements et m'abandonnai de plus en plus au vice, à tel point, me semble-t-il, que vous n'avez jamais dû rencontrer personne d'aussi ignoble que moi ».
« Le Sauveur vous a pardonné, répondit le prêtre, mais il vous reste à réparer vos fautes envers Dieu en mettant autant de zèle à le servir que vous avez mis d'ardeur à l'offenser ».
Le lendemain, le malade revint trouver l'aumônier :
« Je vous en amène un déjà. Il attend à la porte. Il ne s'est pas confessé depuis douze ans. Je lui ai expliqué qu'il était très facile de vous aborder, et j'ai réussi à le décider à venir ».
Le surlendemain, c'était un autre.
« Bravo! Voilà qui est bien. Et maintenant, autre chose. Quantité de mauvais livres circulent en cet hôpital. Vous ne pourriez pas trouver le moyen de les brûler?
— Rien de plus facile! »
La fois suivante, le jeune homme reparut avec tout un paquet de revues obscènes, d'histoires grivoises et d'illustrés pornographiques. Il n'y était pas allé par quatre chemins. Il demandait tout simplement aux malades s'ils lisaient encore ces brochures et s'ils ne voulaient pas lui en faire cadeau. Ce à quoi on consentait naturellement, et le mal était enrayé. C'était sa façon de réparer le passé.
Les mauvaises lectures sont extrêmement pernicieuses et non moins funestes aux bonnes mœurs qu'à la foi. Vous en êtes-vous toujours abstenu? N'avez-vous pas quelques imprudences de ce genre à vous reprocher? Ne pourriez-vous pas réparer aussi pour la légèreté avec laquelle tant de personnes se livrent à la lecture de publications immorales ?
A. MEYER
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Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
LE CHAPELET DU VIEUX SOLDAT
Il se trouvait à l'hôpital, ce vieux troupier. Un prêtre s'approcha de son lit et lui parla du chapelet. Ce fut une découverte pour lui. Il écouta docilement les explications du prêtre et s'en déclara satisfait.
Le prêtre récita un chapelet entier avec lui.
« Si j'avais connu plus tôt cette façon de prier, dit le soldat, je l'aurais dit tous les jours, mon chapelet! »
Plein de bonne volonté, il résolut de rattraper le temps perdu. « Si la sainte Vierge voulait m'accorder de vivre trois ans encore, je dirais autant de chapelets qu'il y a eu de jours dans ma vie ».
Et il se mit à calculer. Voyons voir... Soixante ans, ça fait combien de jours?... Total : 21.900. Soit donc une moyenne de vingt chapelets par jour.
Gaillardement, le vieux troupier s'y attaqua aussitôt, et au bout de trois ans, ses 21.900 chapelets étaient récités.
La mort l'avait attendu. Comme il achevait son dernier Je vous salue, Marie..., il rendit le dernier soupir.
A. MEYER
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Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
L'IMPÉNITENT
(Récit d'un missionnaire.)
(Récit d'un missionnaire.)
Au cours d'une mission, la supérieure de l'hôpital me pria de procurer aussi à ses chers malades l'occasion de faire une bonne confession. J'acceptai et vins annoncer dans toutes les salles que je repasserais le lendemain :
« Que ceux qui désirent se confesser s'y préparent! »
Lorsque je revins, un assez grand nombre avaient donné leurs noms. Dans une salle, cependant, la plupart s'étaient laissé intimider par les railleries d'un camarade.
« Commençons de ce côté-là », dis-je à la religieuse.
J'avais déjà entendu plusieurs confessions, lorsque je passai devant le lit d'un jeune homme dont le visage portait déjà l'empreinte de la mort. Je l'abordai et l'invitai à se réconcilier avec son Dieu devant qui il allait bientôt comparaître, en m'offrant à l'aider. Mais lui, se dressant sur son lit, me montra le poing en vociférant :
« Que le diable vous emporte!
— Mon ami, répliquai-je énergiquement et à forte voix, mon ami, j'étais plein de bonnes intentions à votre égard, mais il n'est point besoin que je sois ici à l'instant où le démon vous prendra », et je passai au suivant, un vieillard.
Ma chaise se trouvait entre les deux lits. Pendant que le vieillard se confessait, tout à coup un cri strident derrière moi, un horrible blasphème. Les yeux immobiles, le poing tendu vers le ciel, ... c'était un cadavre !
J'achevai d'entendre la confession commencée; j'en entendis quelques autres, puis, sans un mot, sortis et me rendis aux autres salles.
De bonne heure, le lendemain, la sœur supérieure revenait me chercher. Il y avait encore quarante abstentionnistes de la veille, y compris les blasphémateurs, qui désiraient se confesser. La crainte de la mort l'avait emporté sur celle des hommes.
« Nous ne voulons pas mourir comme cela », disaient-ils.
A. MEYER
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Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
L'AMOUR MATERNEL
(Récit d'un médecin)
(Récit d'un médecin)
Il y a quelque temps, je fus appelé, la nuit, au chevet de la femme d'un ouvrier mineur, qui était tombée subitement malade. Je constatai aussitôt qu'il était indispensable de l'opérer immédiatement. C'était la maman de six petits enfants. Ce moyen réussirait-il à la sauver?
Pour comble de malheur l'opération était si urgente qu'il était impossible d'endormir la malade. A quels cris, à quels gémissements fallait-il nous attendre!
Or, pendant que je procédai à ma pénible besogne, elle resta absolument tranquille, sans une plainte, récitant son chapelet avec autant de recueillement qu'à l'église. Quand ce fut fini, je la félicitai vivement de son courage. Mais elle de me répondre, un doigt sur la bouche :
« Docteur, ne parlez pas si haut! Vous allez réveiller les enfants qui dorment dans la chambre à côté! »
Un général peut gagner de nombreuses batailles, un artiste exécuter des chefs-d'œuvre, mais rien n'est comparable sur terre à l'amour héroïque d'une mère.
A. MEYER
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
SUR LE QUAI DE LA GARE
La scène se passe à la gare d'une petite ville industrielle. Six heures du matin. Le train arrive dans une minute. Les voyageurs attendent sur le quai.
Une religieuse se présente encore au contrôle, ce qui déclenche aussitôt la fureur d'un voyageur. Il darde sur elle des yeux flambants, incapable de se contenir. Je l'entends grommeler :
« Dire qu'il y a encore de ces gens-là, qui ne rendent pas le moindre service à l'humanité! »
Le reste se perd dans le brouhaha de la locomotive qui entre en gare. Le train part. Le quai est vide.
Il se trouvait qu'un des principaux employés du pays était au courant des allées et venues de cette religieuse. A quelques pas de la gare habitait un impotent, ancien anticlérical, dont la femme était atteinte d'un grave cancer à l'estomac et aux intestins. Incapable de la soigner lui-même jour et nuit, ses moyens ne lui permettaient pas non plus de payer une infirmière. Les religieuses de la ville voisine accoururent à son premier appel et s'engagèrent à garder la malade la nuit sans aucune rétribution, sans même se faire rembourser leurs frais de voyage.
La religieuse dont la vue avait tant courroucé notre homme venait de passer charitablement la nuit au chevet de la malade, et retournait prendre à la communauté un peu de repos bien nécessaire et bien mérité.
Et voilà comment il la jugeait, lui, au sortir de son lit douillet ! Pauvre humanité !
A. MEYER
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
LE DERNIER MOYEN
Un prêtre vit un jour une dame riche et distinguée se jeter à ses pieds en lui disant, les larmes aux yeux :
« Mon Père, je voudrais tant revenir à Dieu, mais... je ne le puis, je ne le puis! Je suis tellement attirée par le monde, séduite par ses plaisirs, entraînée par mes passions ! Mon Père, ayez pitié de moi ! Souvent je me suis confessée, je suis allée à la communion toutes les semaines, tous les jours, j'ai prié, et je suis toujours restée la même! On m'a dit qu'une retraite me remettrait sur le bon chemin; j'en ai fait l'essai. Après quelques semaines de fidélité à Dieu, je me suis retrouvée dans mon premier état.
— Faites de larges aumônes, m'a-t-on dit encore, mais, hélas! cela non plus ne m'a pas réussi.
— Priez la sainte Vierge, la Mère des abandonnés, l'espoir des désespérés, elle vous aidera et vous secourra dans vos dangers, me répétait-on. Je l'ai priée, beaucoup priée. Hélas! hélas!... Mais c'est elle, peut-être, qui m'a dirigée vers vous. Que faire, mon Père ? Quel moyen me reste-t-il pour revenir à Dieu? »
Après l'avoir écoutée avec grande douceur, le prêtre lui répondit enfin par ce seul mot : la souffrance !
Bien des années plus tard, la dame revenait, l'âme repentie, trouver ce même prêtre, grisonnant alors. A ses traits défaits, on pouvait voir qu'elle avait beaucoup pleuré. Richesses, famille, considération, elle avait tout perdu, mais elle avait trouvé Dieu, elle l'avait retrouvé dans le malheur. Par la croix, vers la lumière!
A. MEYER
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
QUE VOTRE VOLONTÉ SOIT FAITE !
Il y a quelques années, j'assistais un malade. Lentement, mais inévitablement, il s'en allait. « Quelques heures encore, venait de déclarer le docteur en partant; il n'en a pas pour jusqu'à demain ».
J'entrai dans la chambre.
« Vous auriez pu vous épargner cette peine, me dit le moribond. Je me sens si bien maintenant. Désormais, je serai bientôt débarrassé de cette toux! »
Comme je ne répondais rien :
« Voyons, reprit-il, je n'ai pourtant pas tort de prier pour ma guérison ? Ceci m'est bien permis ?
— Évidemment, lui répondis-je avec compassion, vous pouvez demander à Dieu la santé. Je voudrais justement que nous le fassions ensemble. Comme vous êtes très faible, je vais commencer. Vous n'aurez qu'à répéter mes paroles :
— Notre Père, qui êtes aux cieux...
— Notre Père, qui êtes aux cieux...
— Que votre nom soit sanctifié...
— Que votre nom soit sanctifié...
— Que votre règne arrive...
— Que votre règne arrive...
— Que ma volonté soit faite... »
Un silence.
« Non, Monsieur l'Abbé, ce n'est pas ce que je dis », fait remarquer le malade. Le prêtre le regarde profondément :
— « Mais si... Comment alors? »
Nouveau silence prolongé. Puis, tranquillement, le malade reprend :
« Monsieur l'Abbé, j'ai compris. Donnez-moi mon crucifix de la bonne mort ».
Alors, d'un souffle haletant, il prononce lentement : « Père, que votre volonté soit faite, et non la mienne ! Je vous remercie de m'avoir averti avec tant de ménagement ».
A. MEYER
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
UNE HÉROÏNE
Sœur Marie Clémentine, de la congrégation missionnaire française de la Société de Marie, recevait, le 11 octobre 1936, du Vicaire apostolique des Nouvelles Hébrides dans l'Océan Pacifique, la nouvelle de sa nomination à Makogai. Elle quitta immédiatement le poste qu'elle occupait dans l'île d'Embrym et s'embarqua avec un missionnaire de sa nouvelle destination.
Une tempête s'éleva durant la traversée et la frêle embarcation eut fort à lutter contre l'assaut des vagues. Bientôt la tempête tourna en un ouragan qui la malmena terriblement. Pendant cinq heures, l'équipage résista âprement à la mort. A bout de force, la religieuse demanda au missionnaire l'absolution. Presque aussitôt après, elle disparaissait dans les flots. Quelques minutes plus tard, le prêtre également.
Au village natal de sœur Marie-Clémentine en Savoie, une jeune fille lisait un jour dans un bulletin des Missions le récit de cette mort héroïque. Tout à coup, elle se leva en s'écriant : « J'irai la remplacer! » Elle entra au noviciat des religieuses missionnaires de Lyon où elle reçut, sur son instante demande, le nom de celle dont le sublime exemple avait éveillé sa vocation.
Le 12 décembre 1913, la robuste montagnarde débarquait à la léproserie de la côte de Makogai. Tous les charmes de la vie semblaient s'offrir à son avenante jeunesse, mais son unique ambition était de se consacrer tout entière et le plus longtemps possible à l'apostolat qui lui était confié.
Le 12 décembre 1938, sœur Marie-Clémentine fêtait avec ses lépreux le 25e anniversaire de son arrivée parmi eux. Depuis, elle ne les avait quittés que deux fois pour un court congé. Son courage, son zèle apostolique, ses forces physiques et morales n'ont rien perdu de leur énergie et de leur ardeur. Il n'est pas de mots capables d'exprimer l'œuvre accomplie en ce quart de siècle par cette femme, et la sublime abnégation que suppose un tel apostolat.
A. MEYER
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
LA CHARITÉ PAR DESSUS-TOUT
Un jeune homme languissait à l'hôpital. Il souffrait d'autant plus qu'il était aveugle, et loin de son pays.
Or, que disaient ceux qui le connaissaient ?
« Il ne l'a pas volé... S'il était resté chez lui... Pourquoi en est-il parti?... C'est bien sa faute! »
Une brave femme cependant s'apitoyait très chrétiennement sur lui. Un soir, elle dit à son mari :
« Ce pauvre X..., tu l'as bien connu. Évidemment, nous ne lui devons rien. Tâchons pourtant de lui faire un peu de bien. Nous sommes du même pays, et sa pauvre mère doit être si inquiète! »
Et tous deux s'en vinrent le voir. Ils lui apportèrent du vin et des fleurs au doux parfum, et ils surent lui adresser des paroles d'affection et de consolation.
Cette bonté fut pour le malade comme un chaud rayon de soleil. Il en fut heureux. Il se reprit à croire aux hommes et en Dieu qui n'abandonne personne.
Une femme qui fait partie du groupe des chanteuses de sa paroisse est malade depuis quelques jours. C'est une pauvre ouvrière d'usine, de santé très délicate. Veuve, il ne lui reste pour proches parents que deux sœurs en place. On aurait tort pourtant de la croire abandonnée et délaissée.
Une autre chanteuse, actuellement sans travail, fait presque tout son ménage; une voisine pourvoit au reste. Ses compagnes à l'église viennent sans cesse la voir comme en témoignent les fleurs qui ornent sa chambre. C'est à qui parmi elles s'ingéniera le plus charitablement à l'assister et à lui faire plaisir. Chose remarquable, elles sont pour la plupart de très modeste condition. Malgré leurs propres soucis, elles ont le cœur largement ouvert aux souffrances d'autrui, ou, plutôt, à cause de leurs propres soucis qui leur permettent de mieux comprendre ceux des autres.
A. MEYER
Directeur de l'Apostolat des Malades
Traduits par l'abbé L. BREVET
EDITIONS SALVATOR
Porte du Miroir MULHOUSE (Haut-Rhin)
1950.
Monique- Nombre de messages : 13764
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
QU'AI-JE FAIT POUR MÉRITER CELA?
J'étais alors aumônier d'un hôpital. Parmi les malades, se trouvait une femme atteinte d'une otite moyenne. Comme je m'informais de sa santé, elle me raconta qu'elle avait été opérée.
— « Les médecins m'ont travaillé dans la tête pendant plus d'une heure, et maintenant, Monsieur l'Abbé, c'est un martyre de plusieurs semaines qu'il me reste à endurer. Qu'ai-je donc fait, ajouta-t-elle en pleurant, qu'ai-je donc fait pour mériter cela?... »
Des milliers de malades se posent la même question : « Qu'ai-je donc fait pour mériter cela, qu'ai-je donc fait ? »
Lorsque les frères de Joseph, en Egypte, se tenaient en sa présence sans le reconnaître, ils se disaient entre eux après avoir entendu ses dures paroles : « C'est justement que nous souffrons tout ceci, parce que nous avons péché contre notre frère, voyant l'angoisse de son âme, quand il nous priait et nous ne l'avons pas écouté : c'est pour cela qu'est venue sur nous cette tribulation » (Gen. XLII, 21).
Des milliers de personnes affligées doivent se faire le même aveu : « C'est justement que nous souffrons ainsi ».
Certes, je ne prétends pas que le péché est la seule cause de nos malheurs et de nos adversités, que chacune de nos croix est ici-bas le châtiment d'une faute passée. Comment le Sauveur aurait-il dû tant souffrir? Et Marie et les saints ? La souffrance est très souvent une épreuve et un moyen pour nous de grandir en vertu et d'accroître nos mérites. Mais il arrive souvent aussi qu'elle est une expiation qui nous est infligée par Dieu dès cette terre pour l'avoir offensé.
Il est bon que ce soit ainsi. Telle tribulation, en accablant le pécheur, est souvent comme une vive lumière qui dissipe d'un seul coup les ténèbres de son âme, qui lui fait prendre conscience de l'état dangereux où il vivait, de l'abîme près duquel il folâtrait. Que de pécheurs se seraient peut-être éternellement perdus si Dieu n'avait éveillé leurs craintes par le malheur!
Les maladies ne sont pas des maux que l'on doit craindre, mais des moyens très efficaces pour nous sanctifier. Murmurer quand Dieu nous les envoie, c'est se plaindre du bien qu'il nous fait.
(Saint Vincent de Paul).
A. MEYER
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Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
Monique a écrit:
Les maladies ne sont pas des maux que l'on doit craindre, mais des moyens très efficaces pour nous sanctifier. Murmurer quand Dieu nous les envoie, c'est se plaindre du bien qu'il nous fait.
(Saint Vincent de Paul).[/color][/size]
La plupart des gens pensent que les maladies sont un fléau alors que ce sont des grâces précieuses que Dieu nous envoie!
Diane + R.I.P- Nombre de messages : 5488
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
MAMAN EST MALADE
Lorsque la maladie s'abat sur un foyer, tout l'organisme familial en est atteint. Mais s'il s'agit de la mère, la souffrance est d'autant plus profonde, car la mère est le cœur même de la famille.
Une maman venait d'arriver à l'hôpital. Comme elle allait subir une opération grave, je lui donnai les derniers sacrements. Lorsque j'eus fini, elle me dit à sa façon candide et naturelle de brave femme du peuple, bonne chrétienne et bonne mère :
« Monsieur le Curé, si je suis encore nécessaire à mes enfants, Dieu me guérira. Il lui faut faire un miracle pour cela, mais il le fera certainement. Et si mes enfants n'ont plus besoin de moi, alors je partirai chez le bon Dieu ». Admirons cette attitude!
L'opération réussit et la guérison avançait à grands pas. Nous en étions sincèrement heureux avec la maman en pensant aux enfants qui l'attendaient.
« Mon mari est mort il y a quatre ans et demi, me confiait-elle, et j'ai encore neuf enfants à élever.
— Sont-ils tous à la maison? lui demandai-je.
— Non. Il y en a un en apprentissage; deux sont en place, deux autres sont chez ma sœur, et les quatre derniers sont à la maison.
— Ils doivent être bien pressés de vous revoir!
— Oui. Ils m'ont justement écrit aujourd'hui. Tenez, lisez donc ! » Et elle me tendit une lettre, d'une écriture d'enfant.
« Chère et bonne maman », portait l'en-tête. Le reste était très effacé, presque indéchiffrable.
« Il pleuvait sans doute quand on vous a apporté cette lettre.
— Oh, non! Ce sont les petits qui ont pleuré en écrivant ».
C'était bien des larmes en effet qui étaient tombées sur le papier et, en voulant les essuyer, les enfants avaient aussi effacé les mots.
Pauvres chéris ! Il était vraiment touchant, leur petit racontage. Ils étaient tous bien courageux et priaient bien fort pour leur maman, mais Agnès avait perdu le nœud de sa tresse de cheveux, et Pierre était rentré hier avec un gros trou à sa chaussette (pourtant la voisine l'avait un peu raccommodée); puis, la tasse à café, celle qui a du rose autour, s'était tout à coup cassée pendant qu'on lavait la vaisselle...
C'était le récit de tous les événements, grands et petits, et tout cela voulait dire : « Reviens donc vite, reviens vite à la maison! »Ainsi cette mère portait au cœur, outre le souci de sa maladie, celui de ses enfants, ce souci du foyer souvent plus lourd et plus pénible que celui de la souffrance physique.
Mais Dieu permit que cette maman guérît, et abrégea son épreuve à l'hôpital.
Ah! la joie de se revoir! « Nous ne pouvions que pleurer, tellement nous étions heureux », m'écrivait-elle sur une carte postale en arrivant chez elle.
A. MEYER
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Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
C'EST MON CONSOLATEUR
(Souvenir de guerre d'un aumônier)
(Souvenir de guerre d'un aumônier)
Spectacle épouvantable! Un nouveau convoi de blessés venait d'arriver à l'ambulance, de ces grands blessés qu'on avait coutume, au début de la guerre, d'évacuer sur les grands centres. Parmi eux, des protestants, des juifs, des catholiques.
Ici, un homme qui avait eu un bras emporté, là, un autre avec un éclat d'obus dans la tête et qui hurlait de douleur. Partout une affreuse misère ! Je passais de l'un à l'autre, tâchant de trouver pour chacun un mot de consolation et d'encouragement; ce qui n'était pas bien difficile. Lorsqu'un homme est en proie au malheur, son âme est une terre labourée prête à accueillir la bonne semence des vérités éternelles.
Il en est un dont je me souviens particulièrement. Il avait perdu un pied. Comment ce blessé se trouvait-il parmi les derniers arrivés ? Je l'ignore, car il avait été opéré quatre semaines plus tôt, sans avoir pu dormir une seule nuit depuis, m'affirmait-il, tellement il souffrait. Quatre longues semaines! Vingt-huit jours de martyre, sans un instant de répit, sans un instant de sommeil où retrouver la patience.
Malgré cela, ce malade ne paraissait ni désespéré ni inquiet. Il s'exprimait avec calme, d'une voix un peu traînante seulement par suite de son extrême fatigue. Où puisait-il cette patience? J'en sus bientôt le mystère.
Comme je lui exprimais ma sympathie pour ses atroces souffrances, il tira un chapelet de dessous sa couverture; un sourire d'une douceur angélique effleura son visage : « Voilà mon consolateur! », me dit-il timidement.
Que pouvais-je ajouter? Cette consolation valait mieux qu'une parole humaine. Nous nous serrâmes cordialement la main; nous nous comprenions. Le chapelet est l'emblème de ralliement de tous les vrais catholiques.
A. MEYER
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Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
SOLEIL ET OMBRES
Longeant un jour les grands bâtiments d'un sanatorium pour tuberculeux, je vis une femme marcher devant moi avec son petit garçon. Nous nous trouvions du côté nord; à l'ombre du mur croissaient de magnifiques fougères. L'enfant dit à sa mère en les lui montrant :
« Pourquoi le jardinier ne les a-t-il pas placées du côté du soleil ? Est-ce parce qu'il ne les aime pas qu'il les a mises en cet endroit? »
« Certaines plantes ne peuvent pas supporter le soleil comme les autres, lui expliqua la mère en souriant. Si ces fougères se trouvaient dans un endroit où le soleil donne toute la journée, elles seraient bientôt fanées. C'est pour cela qu'on les a mises de ce côté-ci ».
Et je pensais à part moi : « Vous avez raison, ma brave femme. L'ombre convient mieux à certaines plantes, même dans les parterres du jardinier céleste ».
Cinq minutes plus tard, j'étais assis au chevet d'une jeune malade visiblement marquée des symptômes de la tuberculose.
« Ah! gémissait-elle, pourquoi suis-je condamnée à rester étendue ici, tandis que mes amies peuvent aller, joyeuses et bien portantes, à leur travail et à leurs plaisirs? »
Du doigt je lui montrai la bordure de luxuriantes fougères qu'on entrevoyait par la fenêtre, et je lui rapportai le petit dialogue de l'enfant et de sa maman.
« Voyez-vous, lui expliquai-je, le jardinier céleste agit de même. Il connaît tous les siens; il sait ce qui convient, le traitement propre à chacun, le nombre de beaux jours ensoleillés supportable à chacun et le dosage d'ombre, c'est-à-dire de jours de souffrance, qui lui est propice et salutaire. Et lorsqu'il envoie à tel de ses enfants beaucoup de jours sombres, ou surtout des jours sombres, il ne les lui multiplie ainsi que parce qu'il les sait utiles à son salut ».
A. MEYER
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Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE BONNE SOUFFRANCE
Monique a écrit:C'EST MON CONSOLATEUR
(Souvenir de guerre d'un aumônier)
Comme je lui exprimais ma sympathie pour ses atroces souffrances, il tira un chapelet de dessous sa couverture; un sourire d'une douceur angélique effleura son visage : « Voilà mon consolateur! », me dit-il timidement. Que pouvais-je ajouter? Cette consolation valait mieux qu'une parole humaine. (...)
Quelle merveilleuse Consolatrice que la Vierge Marie, dont c'est la Fête demain !...
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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