NOTRE BONNE SOUFFRANCE

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Message  Monique Lun 06 Juil 2009, 8:19 pm

LE PRIX D'UNE VOCATION



Pendant la guerre de 1914, un étudiant eut un pouce arraché par un éclat d'obus. Il voulait être prêtre. Incapable désormais de recevoir les ordres, il demanda à un médecin si son infirmité était absolument irrémédiable.

« Non, lui répondit-on; il suffirait de remplacer le pouce par le gros orteil ».

Ce fut pour le pauvre séminariste le commencement de toute une série de dures épreuves. Il lui fallut subir de nombreuses opérations. La plus pénible fut la connexion de l'orteil et de la main. Pendant six semaines le patient dut rester sur un hamac, le corps replié sur lui-même.

On pratiqua une incision sur la main et l'orteil qui furent ensuite fortement ligaturés ensemble. L'orteil finit ainsi par se greffer sur la main sans cesser d'adhérer au pied dont on ne le sépara complètement qu'au bout de six semaines. Quelques autres interventions chirurgicales furent encore nécessaires ensuite pour masquer l'opération et rendre à la main un aspect aussi normal que possible.

Le séminariste put être admis aux ordres. Mais si sa persévérance lui avait coûté de terribles sacrifices, il en fut amplement récompensé par la joie de pouvoir tenir le Sauveur entre ses doigts, lever la main pour bénir, et tracer le geste auguste de l'absolution.

Combien il sut aussi charitablement comprendre les malades et les affligés!


A. MEYER
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Message  Monique Mar 07 Juil 2009, 8:47 pm

SACHONS RETENIR NOS PLAINTES



Un jeune homme atteint de neurasthénie depuis plusieurs années en fut rapidement extraordinairement guéri.

Comment?

Il avait pour voisin de lit à l'hôpital un autre malade, plus âgé, qui ne cessait de geindre et de gémir toute la journée; ses perpétuelles jérémiades étaient un vrai supplice pour les autres. Si peu résigné qu'il se montrât, il ne s'en prétendait pas moins excellent chrétien, toujours prêt à refaire pour chacun le compte de toutes ses dévotions quotidiennes. Pauvre victime du sort, malheureux et incompris de tout le monde, il était intarissable sur le chapitre de ses infortunes, sans remarquer combien il aggravait ainsi sa croix et celle d'autrui.

Le jeune homme aurait eu bien des raisons également de se lamenter. Lui non plus, la vie ne l'avait guère épargné; lui non plus, il n'avait pas manqué de se plaindre aussi parfois. Maintenant il se taisait. Il comprenait qu'il est inadmissible d'être très pieux à l'église et d'esquiver les tribulations de la vie. Il avait honte de lui. N'avait-il pas agi de même autrefois ? Lui aussi, il s'était plaint exagérément; mais la conduite de son camarade lui avait fait comprendre tout l'odieux pour autrui des sempiternelles doléances. Il avait percé à nu, jusqu'à la nausée, le naïf égoïsme du malade. La leçon ne fut pas perdue, et il se trouva presque immédiatement guéri de sa neurasthénie.

Cher malade, ne seriez-vous pas par hasard de ceux qui ont toujours des plaintes sur les lèvres ? pensez-y : les personnes qui vous soignent n'auraient-elles pas peut-être encore plus sujet de se plaindre que vous?

C'est tomber dans un bien grand défaut que de souffrir les maladies avec impatience.
(Saint Vincent de Paul).

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Message  Monique Mer 08 Juil 2009, 8:56 pm

LE ROSAIRE ET L'ARC-EN-CIEL



« Non, je ne suis pas seul près de ces eaux écumantes. Voici des enfants à la pêche; voici le tramway qui arrive! »
Ainsi songeait un homme aux traits fatigués, en longeant une rivière, et il remonta les marches taillées dans le roc.


« D'où me vient cette lassitude ? On ne devrait pas être fatigué quand on ne travaille pas ».

Ce solitaire veut être seul : il est découragé, il est las de vivre. La misère l'a conduit en pays étranger; ici encore, pas de travail. C'est en se jetant dans la rivière qu'il espère trouver la fin de ses malheurs. Il en remonte le courant jusqu'à un barrage. Il en contemple les tourbillons et les vives couleurs. Ces flots l'attirent.

Pensif, il poursuit sa marche, atteint un pont, franchit une berge, parvient près d'une grande chute d'eau. Un petit coin tranquille, espère-t-il enfin!

Mais voici qu'il aperçoit un grand arc-en-ciel dont l'éclat et le chatoiement l'impressionnent vivement. Involontairement, lui revient à l'esprit le souvenir d'une image vue quelque part autrefois en son pays. La gravure représentait Notre-Dame du Rosaire auréolée d'un arc-en-ciel. Comme il la revoit nettement, cette image! Oui, il devrait prier. Une voix singulière l'y presse. « Mais, c'est impossible! » se dit-il, et il accélère le pas le long de la rive. Ici encore, je ne suis pas seul.

— Il te reste un autre moyen, répond la voix de la tentation.
Il examine son revolver...

Mais quoi? Ce revolver était-il donc chargé? Il l'ignorait, le malheureux. Une balle vient de l'atteindre en plein visage.
On le transporte à l'hôpital. Passent quelques semaines, et il voudrait enfin savoir si on ne va pas lui enlever son bandeau. Il interroge, il supplie. La fatale réponse lui est enfin donnée. Délicatement, doucement, la religieuse infirmière lui explique que oui, on enlèverait son bandeau, « mais, ajoute-t-elle, vous ne verrez jamais plus ».

Silence. Tous deux se taisent. Mais le pauvre vagabond de la terre est entièrement résigné à son sort. La lumière s'est faite en son âme. Il sait que la souffrance est une grâce. Il se remet à prier. Le chapelet à la main, il revoit en esprit la Vierge Marie auréolée de l'arc-en-ciel.

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Message  Monique Jeu 09 Juil 2009, 7:36 pm

LE GRAVE MÉDECIN-CHEF



Voici ce qu'on m'écrivait un jour :

« Je suis donc depuis trois mois déjà à l'hôpital de N., où j'occupe une chambre particulière. On m'y soigne très bien. Le service est assuré par deux docteurs, tous deux aussi dévoués que possible à leurs malades.

« Je reçois leur visite tous les jours. Le médecin principal, en particulier, s'attarde volontiers près de mon lit et il m'assure qu'il espère me rendre la santé. Le digne homme est plein de bonté pour ses malades; pourtant, bien qu'il soit resté parfois des heures avec moi, je ne l'ai pas vu sourire une seule fois.

« Certains appelleraient peut-être cela un défaut. Le médecin a pour devoir d'apporter le soleil, de répandre la gaîté et d'inspirer confiance en la vie!

« La tranquille gravité de ce docteur n'a pourtant rien de déprimant; elle provient de l'anxiété qu'inspirent à ce cœur délicat, par suite de son expérience passée et présente, les souffrances de son dernier malade, le sentiment profond de la réalité immédiate.

Et tandis que s'exprime dans l'attitude, le regard et la voix de cet homme une si cordiale et charitable compassion pour chacun de ses malades, son sérieux digne et discret vous fait ressentir une profonde bonté, un rayon de soleil bienfaisant émanant de quelque part en l'intime de l'âme ».

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Message  ROBERT. Jeu 09 Juil 2009, 7:51 pm

.

Le saviez-vous, chère amie ? Les histoires que vous rapportez dans ce fil sont aussi belles que celles des Âmes du Purgatoire, dans

un autre fil... ?
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Message  Monique Jeu 09 Juil 2009, 8:04 pm

ROBERT. a écrit:.

Le saviez-vous, chère amie ? Les histoires que vous rapportez dans ce fil sont aussi belles que celles des Âmes du Purgatoire, dans

un autre fil... ?

Oui sans doute, car la maladie fait partie du mécanisme de la sainteté que l'on ne sait pas si les saints malades ne sont pas les plus grands saints entre les saints... !
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Message  ROBERT. Jeu 09 Juil 2009, 8:09 pm

Monique a écrit:
ROBERT. a écrit:.

Le saviez-vous, chère amie ? Les histoires que vous rapportez dans ce fil sont aussi belles que celles des Âmes du Purgatoire, dans

un autre fil... ?

Oui sans doute, car la maladie fait partie du mécanisme de la sainteté que l'on ne sait pas si les saints malades ne sont pas les plus grands saints entre les saints... !

Devenons donc des malades qui ignorent qu'ils le sont...
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Message  Monique Jeu 09 Juil 2009, 8:23 pm

ROBERT. a écrit:

Devenons donc des malades qui ignorent qu'ils le sont...

Tout à fait d'accord avec vous cher ami !

C'est comme se demander si un Saint Louis est plus grand comme roi, comme croisé ou comme malade !
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Message  ROBERT. Jeu 09 Juil 2009, 8:27 pm

Monique a écrit:
C'est comme se demander si un Saint Louis est plus grand comme roi, comme croisé ou comme malade !

Tout est résumé dans son nom: Saint Louis...
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Message  Monique Jeu 09 Juil 2009, 8:39 pm

ROBERT. a écrit:
Monique a écrit:
C'est comme se demander si un Saint Louis est plus grand comme roi, comme croisé ou comme malade !

Tout est résumé dans son nom: Saint Louis...

Et c'est a ce résumé, '' à tout prix '' qu'il a conquérit la palme...
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Message  ROBERT. Jeu 09 Juil 2009, 9:35 pm

Monique a écrit: Et c'est a ce résumé, '' à tout prix '' qu'il a conquérit la palme...

C'est dans, ou plutôt, à travers toutes ces étapes de sa vie (roi, croisé et malade), que le bon Dieu fit de Louis un Saint...
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Message  gabrielle Ven 10 Juil 2009, 5:05 pm

La souffrance accepté fait de nous la plus parfaite "copie" de Notre-Seigneur Jésus, Lui qui n'a pas été une seule seconde de sa vie terrestre sans souffrir, sans cette compagne qu'il épousa à la seconde même de son Incarnation.

Voilà pourquoi, à mon avis, ces histoires sont si belles, car c'est la grande histoire de Jésus-Crucifié. J'achève en moi ce qui manque à la Passion du Christ.
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Message  ROBERT. Ven 10 Juil 2009, 5:57 pm

gabrielle a écrit: Voilà pourquoi, à mon avis, ces histoires sont si belles, car c'est la grande histoire de Jésus-Crucifié. J'achève en moi ce qui manque à la Passion du Christ.


La seule manière de souffrir en effet; autrement, c'est vain ...
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Message  Monique Ven 10 Juil 2009, 7:33 pm

LA DÉCISION DIFFICILE



Le Père Plus rapporte dans un de ses ouvrages l'histoire d'un jeune homme devenu complètement infirme et retenu au lit par suite de la rupture du nerf sciatique. L'usage de sa jambe ne pouvait lui être conservé que par la suture des deux extrémités de ce nerf. Opération longue et douloureuse! On comprend que le malade n'y consentît pas facilement. Il était prêt à subir n'importe quoi, mais pas cela!

C'était pourtant l'unique moyen de lui conserver l'usage de sa jambe. Il attendit huit jours, quinze jours, trois semaines avant de s'y résigner.

Quelles souffrances physiques et surtout morales ne dût-il pas éprouver durant ces trois semaines. N'eût-il pas mieux fait de se décider immédiatement? Il était temps encore cependant; l'opération réussit.

N'êtes-vous pas, cher malade, de ces indécis qui reculent devant le sacrifice? A quoi bon hésiter s'il faut finalement en venir là? C'est le sacrifice qui fait les héros. Nous ne sommes grands devant Dieu que dans la mesure où nous faisons bon accueil à la souffrance.

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Message  Monique Sam 11 Juil 2009, 7:11 pm

LA DERNIÈRE PAROLE



Pendant la guerre de 1914, un jeune professeur qui avait perdu la foi quand il était étudiant, mais avait toujours pratiqué la charité envers les pauvres et soulagé bien des misères, agonisait sur le champ de bataille, avec une grave blessure à la tête. Atteint d'aphasie, lui qui avait été professeur de langues modernes, des sept langues qu'il parlait il ne pouvait plus prononcer qu'un seul mot. Mais, chose admirable, ce seul mot qu'il parvenait encore à balbutier était celui de « miséricorde »!

« Comment Vous trouvez-vous? lui demanda le prêtre.
— Mi... sé... ri... cor... de, réussit-il à haleter par syllabes.
— Désirez-vous quelque chose ?

— Mi... sé... ri... cor... de!
— Puis-je vous rendre quelque service? Y a-t-il quelque chose que je puisse vous procurer, aller vous chercher ? »


Les yeux fixes, languissants, grands ouverts, le mourant regarde vers l'infini, et de nouveau s'échappe de ses lèvres tremblantes : « Mi... sé... ri... cor... de ».

Il fit, par signes, une bonne confession. De tous les milliers de mots des sept langues qu'il possédait, le dernier qu'il murmura au cœur du prêtre fut : « Mi... sé... ri... cor... de! »

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Message  ROBERT. Sam 11 Juil 2009, 7:24 pm

Monique a écrit:
LA DERNIÈRE PAROLE



Pendant la guerre de 1914, un jeune professeur qui avait perdu la foi quand il était étudiant, mais avait toujours pratiqué la charité envers les pauvres et soulagé bien des misères, agonisait sur le champ de bataille, avec une grave blessure à la tête. Atteint d'aphasie, lui qui avait été professeur de langues modernes, des sept langues qu'il parlait il ne pouvait plus prononcer qu'un seul mot. Mais, chose admirable, ce seul mot qu'il parvenait encore à balbutier était celui de « miséricorde »!

« Comment Vous trouvez-vous? lui demanda le prêtre.
— Mi... sé... ri... cor... de, réussit-il à haleter par syllabes.
— Désirez-vous quelque chose ?

— Mi... sé... ri... cor... de!
— Puis-je vous rendre quelque service? Y a-t-il quelque chose que je puisse vous procurer, aller vous chercher ? »


Les yeux fixes, languissants, grands ouverts, le mourant regarde vers l'infini, et de nouveau s'échappe de ses lèvres tremblantes : « Mi... sé... ri... cor... de ».

Il fit, par signes, une bonne confession. De tous les milliers de mots des sept langues qu'il possédait, le dernier qu'il murmura au cœur du prêtre fut : « Mi... sé... ri... cor... de! »

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Message  Monique Dim 12 Juil 2009, 7:26 pm

UNE PREUVE DE L'EXISTENCE DE DIEU



Un vieillard distingué de quatre-vingt-douze ans, qui avait perdu la foi pendant sa jeunesse et ne s'était pas confessé depuis soixante-douze ans, tomba malade et fut confié aux soins d'une religieuse.

La présence de cette religieuse ne fit que l'exciter davantage à manifester ses sentiments d'hostilité à l'égard de la religion.
La sœur lui demanda s'il ne consentirait pas à recevoir les derniers sacrements, ou, du moins, à faire une petite prière avec elle. Le vieillard répondit par un crachat en brandissant le poing.

« Si vous ne voulez pas prier avec moi, répliqua imperturbablement la religieuse, je le ferai toute seule ». Même réponse.

Une nuit qu'elle croyait son malade endormi, elle s'agenouilla près du lit pour prier. Mais il ne dormait pas et il se mit à l'accabler des pires insultes. Elle ne répondit rien.

Le lendemain elle devait prendre un autre service dans un hôpital. Craignant que le vieillard vît en cette décision la conséquence de sa conduite envers elle, elle sollicita de sa Supérieure la permission de le revoir une fois encore.

C'était le jour de la Saint-Michel, 29 septembre. A peine était-elle de retour à son chevet que le vieillard lui en exprima son extrême surprise.

Comment! Vous vous êtes décidée à revenir?
— Mais, oui, Monsieur. Pourquoi pas ?
— Eh bien, reprit alors le vieillard, puisque vous êtes capable de me pardonner mes grossièretés d'hier, je crois qu'il y a un Dieu!


Quelques jours plus tard, il recevait avec piété les derniers sacrements.

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Message  Monique Lun 13 Juil 2009, 7:00 pm

EKODO, LE LÉPREUX
(Extrait d'une lettre d'un missionnaire d'Afrique.)



Un missionnaire du Cameroun me racontait un jour, dans une lettre, la grande édification qu'inspirait à tous le zèle de son catéchumène Ekodo, de Moogo-Mango.

Il était lépreux. De sa case à celle de la mission où il venait se faire instruire, il n'y avait qu'une demi-heure de marche; mais ce douloureux trajet lui semblait beaucoup plus long. Il le faisait tous les jours. N'ayant plus d'orteils, il se servit pendant quelque temps de souliers.

Par compassion, le missionnaire l'admit au baptême plus tôt que les autres. Quel bonheur pour Ekodo, quel soulagement de n'avoir plus à recommencer son terrible pèlerinage!

Peu de temps après l'évêque missionnaire se rendit à Jaunde pour y donner la confirmation. Moogo-Mango se trouve à quatre heures de marche de Jaunde. Ekodo se mit résolument en route. Au lieu de quatre heures, il lui fallut trois jours pour se rendre à Jaunde. On ne saurait s'imaginer en quel état il y arriva, sans la moindre plainte pourtant.

Ekodo eut donc le grand bonheur de recevoir le sacrement de confirmation. Émus de le voir si mutilé, si exténué, des indigènes de son village façonnèrent un hamac pour le ramener chez lui. Il mourut peu de temps après son retour. L'Afrique a aussi ses saints!

Combien de chrétiens d'Afrique ou de Chine nous confondront nous autres, Européens, au tribunal de Dieu! Et comment ne pas songer à la parole du Sauveur : « Les premiers seront les derniers, et les derniers seront les premiers ».

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Message  ROBERT. Lun 13 Juil 2009, 8:36 pm

Monique a écrit:
UNE PREUVE DE L'EXISTENCE DE DIEU



Un vieillard distingué de quatre-vingt-douze ans, qui avait perdu la foi pendant sa jeunesse et ne s'était pas confessé depuis soixante-douze ans, tomba malade et fut confié aux soins d'une religieuse.

La présence de cette religieuse ne fit que l'exciter davantage à manifester ses sentiments d'hostilité à l'égard de la religion.
La sœur lui demanda s'il ne consentirait pas à recevoir les derniers sacrements, ou, du moins, à faire une petite prière avec elle. Le vieillard répondit par un crachat en brandissant le poing.

« Si vous ne voulez pas prier avec moi, répliqua imperturbablement la religieuse, je le ferai toute seule ». Même réponse.

Une nuit qu'elle croyait son malade endormi, elle s'agenouilla près du lit pour prier. Mais il ne dormait pas et il se mit à l'accabler des pires insultes. Elle ne répondit rien.

Le lendemain elle devait prendre un autre service dans un hôpital. Craignant que le vieillard vît en cette décision la conséquence de sa conduite envers elle, elle sollicita de sa Supérieure la permission de le revoir une fois encore.

C'était le jour de la Saint-Michel, 29 septembre. A peine était-elle de retour à son chevet que le vieillard lui en exprima son extrême surprise.

Comment! Vous vous êtes décidée à revenir?
— Mais, oui, Monsieur. Pourquoi pas ?
— Eh bien, reprit alors le vieillard, puisque vous êtes capable de me pardonner mes grossièretés d'hier, je crois qu'il y a un Dieu!


Quelques jours plus tard, il recevait avec piété les derniers sacrements.

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Quelle heureuse fin que ce fut que celle de pardonner, selon la parole de Notre-Seigneur: ''Non pas 7 fois, mais 70 fois 7 fois'' ...
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Message  Monique Mar 14 Juil 2009, 8:46 pm

UNE RÉSURRECTION SPIRITUELLE



Assistée par sa mère, qui était veuve, et par son frère aîné, récemment revenu du service militaire, la petite Marie tremblait de fièvre sur sa couchette. C'était l'après-midi du samedi saint.

« Je ne fêterai pas la Résurrection aujourd'hui », gémit la malade. Sa mère savait combien elle aimait cette fête.

— « Il faut t'y résigner, ma petite », lui dit-elle. Une larme coula sur la joue pâle de la fillette.
— « Paul, dit-elle en se tournant vers son frère, toi qui as toujours été si bon pour moi, toi qui m'as toujours fait plaisir à Noël et à toutes les fois que tu le pouvais, accorde-moi quelque chose pour Pâques..., une résurrection, dis! »


Paul aimait beaucoup sa sœur. C'était un bon et brave garçon autrefois, mais il avait beaucoup changé. Il n'allait plus à l'église et se perdait avec de mauvais camarades. Marie et sa mère en pleuraient souvent. La maladie de sa petite sœur le chagrinait beaucoup.

« Mais oui, certainement, je veux te donner quelque chose pour Pâques. Dis-moi seulement comment te procurer cela, une... résurrection. Que veux-tu dire?

Une lueur de joie parut dans le regard de Marie :
— « Tu vas faire ce que je veux ? — Comme toujours!
— Alors, il faut aller te confesser et te corriger. Comme cela, ce sera la résurrection dans ton cœur, et ma plus belle fête de Pâques ».


Le jeune homme se mit à réfléchir. Longtemps, il contempla sa sœur, tourmentée de fièvre, dont les paroles l'avaient atteint au cœur. Il se leva enfin et sortit.

Au bout d'une demi-heure, il revint, le visage rayonnant :

« J'arrive du confessionnal, et je te l'apporte, ta résurrection, ma petite Marie ».

L'enfant attira à elle son frère avec un cri de joie. Les cloches sonnaient, et c'est à leur concert que se célébra cette résurrection familiale. Comme par une faveur spéciale du Ciel, la petite malade se sentit un peu mieux. Le lendemain, matin de Pâques, la mère et le fils allèrent ensemble recevoir la sainte communion.

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Message  Monique Mer 15 Juil 2009, 7:54 pm

RICHE ET PAUVRE A LA FOIS



Un homme riche subissait une opération. Le chirurgien reconnut bientôt que le cas était désespéré. Le moribond gisait, le visage terreux, toujours inconscient sous l'action du chloroforme. Son épouse arriva. D'autres personnes entraient et sortaient. Plus d'illusions possibles! On se chuchotait : « Il n'a pas encore vu le prêtre! »

En fait, Madame, sans principes religieux plus arrêtés, finit par penser aussi qu'il fallait sans doute le faire venir... Demain..., et de telle sorte qu'il arrive trop tard, ce qui permettrait tout de même d'imprimer sur le faire-part : « Muni des sacrements de l'Église ».

Subitement, le malade cesse de remuer. Les yeux hagards et tendus, il semble surveiller l'approche d'une odieuse apparition. Il tord la bouche avec une indicible expression d'horreur.

« Ma Sœur, interroge la femme, croyez-vous que ce soit le moment d'appeler le prêtre?

— Ma chère Dame, il y a trois jours que vous auriez dû le faire... avant l'opération, comme je vous l'ai dit. Pourtant...

— Suffit! Ce n'est pas ce que je vous demande. Compris?... Vous croyez que c'est la fin?

— Non seulement je le crois, j'en suis certaine! » Vite, on envoie chercher le prêtre.


Les râles du mourant ont des résonances de glas. De longs frissons secouent son corps et amènent aux tempes une sueur froide semblable à une sinistre rosée. Le prêtre arrive en hâte. Madame se précipite sur lui :

« Monsieur l'Abbé, vous n'allez pas l'effrayer. Dites-lui que vous êtes venu par hasard ».

Le prêtre constate avec surprise qu'on veut lui faire jouer l'habituelle comédie, inventée par la couardise du grand monde et entretenue par la crainte et l'épouvante de la mort. Écœuré, il approche du lit. Il prononce la formule de l'absolution sur ce corps inerte où la vie achève de s'éteindre. A peine a-t-il fini ses prières que les membres du mourant sont déjà raides sous les draps. Les yeux se renversent tout à coup, les paupières s'abaissent à demi, tandis qu'un sanglot éclate dans un coin de la chambre.

Ah! que le Seigneur nous préserve d'une telle mort!

A. MEYER
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Message  Monique Lun 20 Juil 2009, 6:45 pm

JE L'AIME TANT, CETTE CROIX !



Une dame m'écrit : « Je l'aime tant, ma croix, que son amour m'a donnée! »

La croix nous fait peur, à nous; cette dame, elle, l'aime. Ce doit être une croix bien singulière que la sienne !
Jeune fille, elle était entrée au couvent, mais sa santé ne lui avait pas permis d'y rester. Elle se maria.
Son mari fut fait prisonnier au début de la guerre; elle-même dut fuir devant l'ennemi avec sa petite fille âgée de trois ans, en abandonnant tous ses biens.

Mais c'est quatre ans plus tard qu'elle commença à connaître tout l'accablement de sa croix, lorsque son mari la retrouva malade à son retour de captivité. Faute de courage, il la quitta avec son enfant : la pauvreté avec toutes ses conséquences l'effrayait.

Cette femme m'écrit :
« Je suis séparée de lui, et malade avec cela. Ma fille, qui a dix-sept ans, me cause aussi bien des soucis. Elle m'avait toujours dit qu'elle voulait se faire religieuse missionnaire; mais elle n'y pense plus maintenant ».

Et la lettre continue ainsi :
« Peut-être allez-vous vous apitoyer sur mon sort. Je ne le mérite pourtant pas. Je ne suis pas sans reproche non plus. Mon mari est libre penseur, et je me suis moi-même préparé ma croix en l'épousant contre la volonté divine, bien qu'il ne m'ait jamais cherché querelle, qu'il m'aimât beaucoup surtout à cause de ma piété.

Mais Jésus n'abandonne pas une âme qu'il aime, qu'il veut lui appartenir, et je l'aime tant cette croix que son amour m'a donnée! Je demande à Dieu de bénir cet homme pour tout le mal dont il me fut la cause, et de ne pas le laisser se perdre pour l'éternité».


Les âmes immolées savent que la croix est une grâce.

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Message  Monique Mar 21 Juil 2009, 9:08 pm

DIEU PEUT NOUS SECOURIR



J'allai un jour voir une brave ouvrière à l'hôpital. Comme j'essayais de lui donner espoir :

« Monsieur le Curé, me répondit-elle, je sais très bien que le bon Dieu peut nous secourir. Je m'en suis aperçue déjà ». Et elle me conta son histoire.

Tombée malade à l'âge de seize ans, elle connut alors de grandes souffrances. Mais son épreuve la plus cruelle, ce fut de constater, un matin, à l'arrivée de sa mère, que tout était obscur autour d'elle.

Son mal lui gagnait les yeux et, le lendemain, elle était complètement aveugle. Le médecin ne savait que faire.

Elle en fut désespérée d'abord, mais tout à coup lui revinrent à la mémoire quatre petites phrases qu'elle avait apprises au catéchisme :

« Dieu peut nous secourir. Il le veut. Il l'a fait. Il le fera ». Dès lors cette pensée ne lui quitta plus l'esprit : « Dieu peut nous secourir. Il le veut. Il l'a fait. Il le fera! »

Elle en eut le cœur tout apaisé. Passèrent encore de tristes semaines; puis, un beau matin, elle entrevit autour d'elle une sorte de grisaille qui s'éclaircit le lendemain. Espérer, elle ne l'osait encore; pourtant, peu à peu, la vue lui revint. Dieu peut nous secourir. Elle le constatait elle-même : il l'avait soulagée.

Évidemment, Dieu n'accorde pas cette faveur à tous les malades. Tous sont cependant certains, pour l'avoir plus ou moins constaté, qu'il peut nous secourir, qu'il le veut, qu'il le fait et qu'il le fera.

Et c'est assez pour que chacun puisse répéter, les mains jointes :
« Mon âme espère dans le Seigneur; je ne serai pas confondu à jamais ».

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Message  Monique Mer 22 Juil 2009, 6:49 pm

JE VAIS VOIR MA MÈRE TOUS LES JOURS



Au temps où j'étais vicaire, je fis la connaissance d'un ouvrier alors dans la force de l'âge et père de cinq enfants.

Un dimanche, après l'office, il vint me trouver à la sacristie pour me remercier d'avoir insisté en chaire sur les devoirs des grandes personnes envers leurs vieux parents. Voici en particulier ce qu'il me dit :

« Je vais voir ma vieille mère tous les soirs. Elle habite avec ma sœur. Cela me fait faire un petit détour en revenant du travail, mais il me semble qu'il me manquerait quelque chose si je passais un jour sans aller la voir ».

Qu'elles font honneur, ces paroles, non seulement à la vieille maman, mais au fils également!
Que de fois je me suis souvenu de cet homme en allant assurer le service religieux dans un hospice où résidaient plusieurs centaines de vieillards, La plupart avaient élevé des enfants, certains même plus d'une demi-douzaine. Mais, devenus grands et mariés, ces enfants ne trouvaient pas un petit coin chez eux pour loger leur vieille mère et leur vieux père.

Triste sort de tous ces vieillards à qui leurs enfants montrent si peu d'affection et de reconnaissance!

Résignés et silencieux, accablés d'infirmités, ils cheminent au crépuscule de leurs jours avant de dire adieu au monde. Ceux ou celles qui partagèrent leur existence, leurs chers enfants, les ont peut-être précédés dans l'éternité. Les événements quotidiens ne les émeuvent guère, mais il est une chose à laquelle ils demeurent toujours sensibles : les paroles de tendresse de leurs enfants et petits-enfants.

Oui, cette modeste place qu'on leur réserve pour les entretenir et les soigner, ils l'ont bien méritée. Leur couronne d'années est assez chargée d'épines pour qu'on veuille ensoleiller les langueurs de leur désœuvrement.

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Message  ROBERT. Mer 22 Juil 2009, 8:18 pm

.

C'est scandaleux aujourd'hui: on n'a plus le temps, où on ne prend plus le temps plutôt, d'aller voir nos vieux parents, d'aller voir

des vieux parents de nos amis, si les nôtres sont disparus... PÈRE ET MÈRE TU HONORERAS AFIN DE VIVRE LONGUEMENT...
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