Et si la foi m'était contée...
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Re: Et si la foi m'était contée...
—Profession ouverte de notre foi.
J'aurais été très sensible à la moindre raillerie dirigée contre le catholicisme ; car, même pendant mes années de tiédeur... je n'aurais jamais souffert patiemment une insulte au culte de mes aïeux et à la religion dans laquelle j'avais été élevé ; j'ai toujours respecté les convictions religieuses d'autrui, et j'ai exigé les mêmes égards pour les miennes. Philippe-Aubert de Gaspé, Mémoires.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
Intercession des saints.
L'abbé Thomas Morel, premier desservant de Ste-Anne-de-Beaupré raconte ; En l'année 1662, Marie- Esther Ramage, âgée de 45 ans, femme d'Êlie Godin, de la paroisse de Sainte-Anne-du-Petit-Cap, était demeurée depuis dix-huit mois courbée, en sorte qu'elle ne pouvait aucunement se redresser, et qu'elle était obligée de se traîner comme elle pouvait avec son bâton ; sans espérance de pouvoir jamais recouvrer par les remèdes humains sa santé. Elle se souvint de ce que son mari lui avait dit, qu'en sa présence Louis Guymond, de la même paroisse, avait été soudainement guéri d'une grande douleur de reins, en mettant par dévotion trois pierres aux fondements de l'église de Sainte-Anne, que l'on commençait de bâtir. Alors elle réclama la Sainte, la priant de faire sur elle un miracle comme elle avait fait sur cet homme ; en même temps, s'oubliant de son bâton qui disparut, elle se trouva sur ses pieds toute droite, marchant avec autant de facilité qu'elle ait jamais fait ; et tout étonnée d'un changement si subit, elle commence à rendre grâce à sainte Anne, du bienfait qu'elle venait de recevoir, et du depuis elle est restée en parfaite santé. Ce miracle a beaucoup servi à confirmer dans la foi toute cette famille qui avait longtemps vécu dans la religion prétendue réformée. Relation, 1667.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
LE DEUXIÈME COMMANDEMENT DE
DIEURefus de prêter un mauvais serment
M. d’Entremont fut le premier député acadien à la Législature de la Nouvelle-Écosse. C’était au temps où existait encore pour siéger dans ce parlement l’obligation de prêter un serment qui répugnait à la conscience catholique. On sait de quelle façon l’élection de J. O’Connell aux Communes anglaises disposa d’une obligation pareille. O’Connell, grand orateur, maître de la mise en scène, donna à son refus de prêter le serment le maximum d’éclat possible. C’est devant les Communes mêmes que, lisant avec soin et lenteur la formule odieuse, il déclara formellement, en la déchirant, que jamais il ne prêterait pareil serment. Le brave d’Entremont, marin courageux, mais peu rompu aux manoeuvres oratoires, se contenta de dire, en rejetant son texte : « Jurer une chose pareille ? Mais j’aimerais mieux avaler un chien de mer la queue la première... » Orner Héroux, Le Devoir, décembre 1941.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Serment_du_Test
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
Le blasphème.
Un jeune homme partait au printemps pour le flottage du bois. Son vieux curé lui avait dit : « Mon enfant, corrige-toi ; c'est à frémir et à faire pleurer que d'entendre ton langage ! » Le grand garçon tourna le dos en ricanant, et se rendit dans le haut Saint-Maurice. La rivière était couverte des troncs d'arbres coupés pendant l'hiver, le courant les charriait avec rapidité. A la tête d'une chute, un de ces troncs s'échoua à fleur d'eau sur le rocher. Des centaines, des milliers s’échouèrent à leur tour, et s'amoncelèrent jusqu'à former une montagne. Ce fut une bousculade de « billots », qui sous la violence du courant, tourbillonnaient et formaient un énorme barrage. « Qui ira décrocher de la roche les billots d'en avant ? » demanda le contremaître avec force jurons. « Moé », dit notre grand garçon, avec forfanterie et en blasphémant à son tour. Il saisit son levier, monte sur l'entassement des billes, saute de l'une à l'autre, aux applaudissements des camarades, arrive au nœud de la digue, et soulève le billot qui tient la tête du barrage, en prononçant un horrible blasphème contre le Christ et le Calvaire. Il n'en avait pas achevé les dernières syllabes, que toute la digue s'était déchaînée en une formidable avalanche. Et comme le misérable se précipitait de ce pont croulant vers la rive, deux pièces de bois bousculées en sens contraires se soulèvent et se rencontrent sur la tête du blasphémateur lui faisant voler la cervelle. Hélas ! Il achevait son blasphème dans l'éternité. A. Poulin, s.j., La lutte contre le blasphème.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
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Re: Et si la foi m'était contée...
Le vœu.
Saint Noël Chabanel éprouvait « une sorte d’horreur quasiment insurmontable au point de vue naturel, pour la vie qu’il devait mener comme tous les missionnaires parmi les Indiens » pour « leur écoeurante puanteur, la saleté repoussante, défiant toute imagination, de leur nauséabonde cuisine, la vermine dont on était dévoré en leur compagnie, leur sans-gêne éhonté et aussi déconcertant que leur friponne habitude du vol, passée en seconde nature chez eux. A cela vint s’ajouter, chose étrange chez quelqu’un qui avait enseigné la rhétorique en France, et non sans un certain éclat, une extrême difficulté à s’approprier les divers dialectes de ces peuplades. Si bien qu’en 1647, après quatre ans d’efforts, Noël Chabanel pouvait à peine arriver à se faire entendre par ses néophytes, même pour les choses les plus usuelles. » Aussi le démon cherchait à le décourager, et à le convaincre de quitter les missions sous le prétexte qu’il ferait plus de bien en France. Pour résister au tentateur, le saint, qui n’avait alors que 34 ans, fit le voeu héroïque de demeurer jusqu’à sa mort, dans la mission des Hurons. Frédéric Rouvier, s.j., Les Bienheureux Martyrs Canadiens.
Canonisé 29 juin 1930, Rome , par le pape Pie XI
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
Le second commandement défend les blasphèmes et
les malédictions.
Jean Amyot*, un pieux interprète, mort en pleine jeunesse, était adroit à détourner les mauvais discours, et à répondre avec grâce à ceux qui juraient ou qui se donnaient des imprécations, et par ce moyen empêchait bien du mal et n’offensait personne. Relation, 1648.
* http://www.biographi.ca/fr/bio/amiot_jean_1F.html
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
Le blasphème illégal.
Le 27 février 1668, Louis XIV fit publier par Talon, dans la Nouvelle-France, un décret contre tous ceux qui se trouveraient convaincus d’avoir juré et blasphémé le nom de Dieu, sa Très Sainte Mère et des saints. Ils seraient condamnés, pour une première offense, à une amende pécuniaire selon leurs biens, la grandeur et énormité du serment et blasphème…
Pour la deuxième, troisième et quatrième offense, l’amende augmentait en proportion.
Pour la cinquième, le coupable serait mis au carcan, le dimanche et les jours de fête, pour y demeurer depuis 8 heures du matin jusqu’à une heure de l’après-midi, sujet à toutes injures et opprobres, et, en outre, condamné à une grosse amende.
Pour la sixième offense, les blasphémateurs seraient conduits au pilori, et là, auraient la lèvre de dessus coupée d’un fer chaud, et pour la septième auraient la lèvre de dessous coupée.
Les récidivistes plus entêtés pouvaient être condamnés à avoir la langue coupée ou à passer un mois au cachot au pain et à l’eau. De plus, ceux qui entendaient les blasphèmes étaient tenus de dénoncer le coupable dans les vingt-quatre heures. Cité dans la Semaine Religieuse de Montréal. Avril, 1938.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
LE TROISIEME COMMANDEMENT DE
DIEU
Le 3e commandement de Dieu prescrit l’ observance
du dimanche.
Au sujet de la tribu des Plats-Côtés-de-Chiens. « Les Indiens observent scrupuleusement le repos dominical ; ils considèrent comme une faute de tirer un coup de fusil, le jour du Seigneur, à moins qu'ils ne se trouvent en extrême nécessité... » Un jeune protestant qui les connut au fort Rae leur rend aussi ce témoignage : « Les services du dimanche étaient des cérémonies très soignées. Une réjouissance les suivait toujours, lorsqu'on était en lieu de campement. En cours de voyage, ces prières étaient faites avant la marche du jour. Ils déployaient une foi surhumaine à rester à genoux dans les neiges des terres stériles (barren ground), pour réciter leurs prières, les dents claquantes de froid, et égrener leurs rosaires de leurs doigts demi-gelés. » R .P.Duchaussois, Aux Glaces Polaires.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
QUATRIÈME COMMANDEMENT DE DIEU
Père et mère tu honoreras...
Le Curé Labelle de St-Jérôme, ce « colosse à la puissante stature se faisait petit enfant et câlin pour sa chère » « mouman », comme il disait toujours. Son ancien paroissien, qui fut l'un de ses enfants de choeur, M. le protonotaire Joseph Grignon, racontait... comment ses compagnons d'enfance et lui s'édifiaient rien qu'à voir le curé donner la sainte communion à sa mère... « On peut dire que trois mères se partagaient le coeur et la vénération du Curé, écrit-il : Marie, la mère de Dieu, l'Église, notre sainte mère, et sa mère selon la nature. C'est dans ce triple amour qu'il retrempait inépuisablement son amour de sa race. Maintes fois, mes camarades et moi, nous fûmes témoins de l'épanchement de cette piété filiale, quasi enfantine, du colossal curé pour sa bonne mère, qui était, elle, une toute petite femme. Cette affection touchante s'exprimait, me semble-t-il, d'une façon particulièrement pathétique la nuit de Noël. C'était comme un bonheur extatique qui rayonnait sur la figure de M. Labelle, quand, en cette auguste nuit, en face de la crèche du petit Jésus, où elle se tenait d'ordinaire, il présentait la sainte hostie à sa chère maman... » L'abbé Elie-J. Auclair, Le Curé Labelle.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
Respect de parents.
C’était le premier janvier 1842. L’honorable Augustin- Norbert Morin, alors juge au tribunal de Kamouraska, remontait à Québec avec l’intention d’arriver chez lui le jour de l’an. Les mauvais chemins, cependant, l’ayant trop retardé, il s’arrêta à l’église de sa paroisse natale : St-Michel de Bellechasse. C’était un peu avant l’heure de la grand’messe du jour de l’an. M. Morin se met, aussitôt descendu de voiture, à chercher son respectable père parmi la foule, à la porte de l’église. Il le trouve bientôt et là, aux yeux de toute la paroisse, M. le juge Morin ôte sa coiffure, se met à genoux sur la neige et implore la bénédiction paternelle. A. Béchard, L ’hon. A.-N. Morin.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
Devoirs des parents envers leurs enfants.
Le P. Jérôme Lallemant raconte des sauvages de la chrétienté de Sillery : « Ces bonnes gens viennent de fois à autre pendant le jour visiter le saint Sacrement. Ils apportent leurs enfants, ils les présentent à Dieu avec des tendresses vraiment amoureuses. Voici la prière de quelques parents : « Toi qui as tout fait, tu sais tout, tu vois bien tout ce qui arrivera. Regarde mon enfant : si tu connais qu’il ne veuille pas avoir d’esprit » (c’est-à-dire ne pas bien se conduire, ne pas agir suivant la raison) « quand il sera grand, s’il ne veut pas croire en toi, prends-le avant qu’il
t'offense : tu me l’as prêté, je te le rends ; mais comme tu es tout-puissant, si tu veux lui donner de l’esprit et me le conserver, tu me feras plaisir. » Relation, 1646.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
Les supérieurs doivent veiller sur la conduite de leurs
inférieurs.
Le fondateur des grands magasins Paquet, à Québec, M. Zéphirin Paquet avait en horreur les blasphèmes et les jurons. Tout commis qui s'oubliait sur ce point, en sa présence, recevait immédiatement une verte leçon. Il se tournait vers le coupable d'un air indigné, et lui disait : « Je ne vous reconnais plus ! » On l'a entendu adresser un petit sermon à quelqu'un qui, dans un moment d'impatience, n'avait pas respecté le saint nom de Dieu. « Mon garçon, j'ai entendu un grand prédicateur qui disait : « On reconnaît un homme à son langage. S'il parle français, on dit : c'est un Français, s'il parle anglais, on dit c'est un Anglais ». Eh bien ! moi, je dis que celui, qui, comme vous, parle le langage de l'enfer, c'est un démon ! » Zéphirin Paquet, sa Famille, sa vie, son oeuvre.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
LE CINQUIÈME COMMANDEMENT DE
DIEU
Homicide point ne seras…
Le 6 mars 1673, le meurtrier Dessessards fut condamné à la peine capitale dans les termes suivants : « Charles-Alexis, dit Dessessards, convaincu d'avoir tué de guet-apens le nommé Hernie, son camarade de voyage, et d'avoir volé ses hardes et pelleteries, sera conduit sur la place de cette ville (Québec) par l'exécuteur de la haute justice, un lundi, à trois heures après-midi, et là, sur un échafaud, qui y sera dressé à cet effet, y aura les bras et les jambes rompus de quatre coups qu'il recevra vif ; sera ensuite étranglé et jeté sur une roue pour y demeurer jusqu'à sept heures du soir. Son corps sera porté sur les fourches patibulaires pour y demeurer jusqu'à parfaite consommation. » Élie de Salvail, 366 Anniversaires Canadiens.
Wikipédia a écrit:Les fourches patibulaires étaient un gibet constitué de deux colonnes de pierres ou plus sur lesquelles reposait une traverse de bois horizontale. Placées en hauteur et bien en vue du principal chemin public, elles signalaient le siège d'une haute justice et le nombre de colonnes de pierre indiquait le titre de son titulaire.
Les condamnés à mort étaient pendus à la traverse de bois et leurs corps étaient laissés sur le gibet pour être exposés à la vue des passants et dévorés par les corneilles (corbeaux, selon plusieurs chansons).
: shock:
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
Si c'était encore de rigueur, on y penserait à deux fois aujourd'hui !
Roger Boivin- Nombre de messages : 13222
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
Roger Boivin a écrit:
Si c'était encore de rigueur, on y penserait à deux fois aujourd'hui !
Peut-être... je ne sais pas vraiment si cela était conforme à l'esprit évangélique, il y a une différence entre la peine de mort et la cruauté, enfin pour moi.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
C'était sous Frontenac.
Roger Boivin- Nombre de messages : 13222
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
Merci pour l'info, Roger
Le cinquième commandement défend le scandale.
En 1637, le P. LeJeune écrivait : « Encore bien que je loue et que j'honore grandement nos Français de la Nouvelle-France, je ne nie pas que nous n'ayons des infirmes et des malades. Je sais qu’il y a des âmes sales, qui par leurs paroles brutales scandalisent les Sauvages.
Ces barbares me disent assez souvent : Tu dis qu’il ne faut point dérober et les Français nous ont pris telles choses ; tu dis que les ivrognes iraient en enfer dans les feux, un tel sera donc damné, car il est toujours ivre. Il est certain qu’il vaudrait mieux être attaché à une meule de moulin, et être jeté dans la mer, que de scandaliser ces pauvres infidèles, et quiconque le fait rendra compte du sang de Jésus-Christ, qu’il empêche d’être appliqué à ces pauvres âmes ; mais ces défauts sont de peu de personnes et de gens de néant. » Relation, 1637.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
Il est défendu de se venger.
Les Sauvages ne sont point vindicatifs entre eux, si bien envers leurs ennemis. Je coucherai ici un exemple capable de confondre plusieurs chrétiens. Dans les pressures de notre famine, un jeune Sauvage d’un autre quartier nous vint voir ; il était aussi affamé que nous. Le jour qu’il vint fut un jour de jeûne pour lui et pour nous car il n’y avait de quoi manger ; le lendemain, nos chasseurs ayant pris quelques castors, on fit festin, auquel il fut très bien traité ; on lui dit en outre qu’on avait vu les pistes d’un orignal, et qu’on irait chasser le lendemain; on l’invita à demeurer, et qu’il en aurait sa part : lui répondit qu’il ne pouvait être davantage ; s’étant donc enquis du lieu où était la bête, il s’en retourna. Nos chasseurs ayant trouvé et tué le lendemain cet élan, l’ensevelirent
dans la neige, selon leur coutume, pour l’envoyer quérir au jour suivant.
Or pendant la nuit mon jeune sauvage cherche si bien, qu’il trouve la bête morte, et en enlève une bonne partie sans dire mot ; le larcin connu par nos gens, ils n'entrèrent point en des furies, ne donnèrent aucune malédiction au voleur ; toute leur colère fut de se gausser de lui, et cependant c'était presque nous ôter la vie, que de nous dérober nos vivres, car nous n'en pouvions recouvrer. A quelque temps de là, ce voleur nous vint voir ; je lui voulus représenter la laideur de son crime, mon hôte m'imposa silence, et ce pauvre homme rejetant son larcin sur les chiens, non seulement fut excusé, mais encore reçu pour demeurer avec nous dans une même cabane. Il s'en alla quérir sa femme... ; et une jeune parente qui demeure avec lui apporta son petit fils, et tous quatre prirent place en notre petit taudis, sans que jamais on leur ait reproché ce larcin, ainsi au contraire on leur a témoigné très bon visage, et les a-t-on traité comme ceux de la maison. Dites à un Sauvage, qu'un autre Sauvage a dit pis que pendre de lui, il baissera la tête, et ne dira mot ; s'ils se rencontrent, par après, tous, ils ne feront non plus de semblant de cela, comme si rien n'avait dit, ils se traiteront comme frères ; ils n'ont point de fiel envers leur nation. Relation, 1634.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
Scandale.
En 1911, Mgr Ovide Charlebois, récemment consacré, fit sa première visite pastorale au lac Pélican, dans le Keewatin. Son Excellence fut édifiée de la piété et des bonnes dispositions des Indiens. Mais il se plaint du scandale donné par quelques blancs, employés des compagnies de traite, qui, non contents de mal faire, cherchent à entraîner les Indiens à boire l’eau de feu, moyen infaillible de les corrompre. Et le bon Évêque ajoute : « C'est incroyable le mal que font ces blancs corrompus, parmi nos sauvages. C'est une vraie peste. »Malheureusement la peste s'est étendue avec le nombre de blancs, et toutes les missions en sont infestées. Au jugement de Dieu, ce ne sera pas un des moindres crimes de la race blanche...Mgr Charlebois visita ensuite les Indiens de Paki-tawagan, dont il écrit : « Ce sont certainement les meilleurs chrétiens de tout mon vicariat. Ils se distinguent par leurs bonnes moeurs, leur simplicité et leur grande foi. Ils aiment le bon Dieu et le servent fidèlement... La raison de la supériorité de ces Sauvages, c'est qu'ils n'ont pas encore été en contact avec les blancs. » Depuis 1911, les blancs ont fait invasion dans le territoire de Paki-tawagan ; et, comme partout, leur contact a produit des souillures. Néanmoins, c'est encore une des meilleures missions du Nord-Ouest. » R. P. Pénard, o.m.i., Mgr Charlebois.[/b]
Dernière édition par gabrielle le Jeu 18 Aoû 2022, 12:43 pm, édité 2 fois (Raison : correction des guillemets)
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
Réparation des fautes contre le cinquième commandement
de Dieu.
M. de Mésy avait déjà été fort lié avec Mgr de Laval. Malheureusement certaines questions d'amour-propre et d'intérêt, l'intervention de quelques esprits mécontents et intéressés à lui rendre suspects l'évêque et le clergé, changèrent entièrement les bonnes dispositions du nouveau gouverneur. Non content de s'opposer à toutes les vues de son supérieur ecclésiastique, il lui refusa encore les devoirs de la plus stricte bienséance. Dépassant toutes les limites, son irritation le poussa même à des excès tellement regrettables envers Mgr de Laval, que la population entière protesta contre M. de Mésy. Et il fut révoqué. Sur ces entrefaites il tomba gravement malade. Avant sa mort, qui arriva en 1665, il reconnut ses torts et sollicita le pardon de Mgr de Laval. De plus il fit afficher par toute la ville l’acte de rétractation de tout ce qu’il avait dit et écrit contre l’évêque et le clergé de la colonie. Son testament contenait les mêmes solennelles réparations. C’est dans ces sentiments que le gouverneur expira, pressé dans les bras de l’évêque qui l’avait confessé et réconcilié avec Dieu. Mgr Henri Têtu, Les Evêques de
Québec.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
LES SIXIEME ET NEUVIÈME COMMANDEMENTS
DE DIEUMartyr de la chasteté.
Un nommé Liberté fut pris aux Trois-Rivières l’an passé 1661, et fut donné à des maîtres iroquois qui le conservèrent en vie, et même eurent tant de bonne volonté pour lui, qu’ils lui cherchèrent parti et songèrent à le marier à la façon iroquoise, c'est-à-dire l’engager dans un concubinage perpétuel : lui, qui en avait horreur, refuse d’abord ; on le sollicite, on le flatte, on le presse, on le menace, on le veut contraindre ; il est constant dans son refus, il a recours à Dieu, lui représentant l’extrémité où il est réduit : plus il prie, plus il se sent fortifié dans son bon dessein jusqu’à ce que ses maîtres, lassés de ses rebuts, se résolurent de lui donner tout net le choix de la mort ou d’une femme ; mais ils n’ébranlèrent pas ce coeur généreux avec toutes leurs menaces, de sorte qu’ils s’en défirent sous apparence de lui vouloir donner à manger : car à même temps qu’ils lui présentaient un morceau de pain d’un côté, ils lui déchargèrent de l’autre un coup de hache sur la tête, qu’ils couronnèrent ainsi de la gloire des Martyrs de la Chasteté. Relation, 1662.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
Ce que défend le sixième commandement.Sir Joseph Dubuc (1840-1914) fut juge en chef du Manitoba. Sa jeunesse étudiante, à Montréal, fut très laborieuse et pieuse. Cependant on l’amena un soir, à une « veillée de garçons ». C’en fut assez, quand il vit ces jeunes gens gaspiller leur temps, leur santé, l’argent de leur famille dans la ripaille, les chansons grivoises, les propos obscènes, et surtout, les bouteilles une fois vides, se diriger en titubant vers les maisons de désordre. On pouvait croire que Dubuc n'y allât jamais. L'un d'eux voulut un jour se renseigner à bonne enseigne : il lui posa brutalement la question. Très courtoisement et avec le plus grand sérieux du monde, Joseph se mit à lui énumérer et développer les huit raisons qui motivaient sa conduite : pas d'argent, pas de temps, peur des maladies honteuses, crainte de la police, réputation perdue, souvenir de sa mère, et sur toutes choses l'offense grave de Dieu. Il avait de plus l'ambition chevaleresque de garder son cœur pur pour celle qu'il unirait à sa destinée, et de pouvoir lui dire en toute vérité : « Ce que j'exige de toi, la pureté virginale, je puis te l'offrir également. Je t'apporte les prémices de mon amour, de mon cœur, de ma chair. » Il ne déviera pas un seul instant de cette ligne de conduite. P. Édouard Lecompte, s.j., Sir Joseph Dubuc.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
Indécence dans le vêtement.
« Ses mouvements de brusquerie (au Frère André), certaines remarques cinglantes sont souvent inspirés par une angélique pureté, un souci constant du salut des âmes. On aime évoquer les traits décochés aux personnes qui se présentent devant lui dans un costume indécent. Une dame lui désigne sa fille, poupée légère, au visage peint : « C'est une bonne enfant. — C'est votre fille ? A votre place je ne m'en vanterais pas, » note sèchement le frère. Une autre qui se plaint d'être toujours oppressée entend cette verte réflexion : « Ce n'est toujours pas votre collet qui vous gêne. » — « Vous n'avez pas peur de vous empêtrer dans votre robe?» demande-t-il à une visiteuse court vêtue. — « Frottez-vous jusqu'à ce que le linge pousse, dit-il à une personne au col largement ouvert et qui se plaint de la faiblesse de ses poumons. » H.-P. Bergeron, c.s.c., Le Frère André, c.s.c.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Et si la foi m'était contée...
Moyens de résister aux mauvaises pensées.
Quelques sauvages s'accusaient un jour d'avoir le cœur rempli de malice ; le Père qui les écoutait leur demanda si cette malice faisait un long séjour dedans leurs âmes ? Non pas, répondent-ils, mais cependant elle ne laisse pas d'y entrer. Mais encore, poursuit le Père, que faites-vous, quand un si mauvais hôte vous vient visiter ? Pour moi, disait l'un, quand je sens que la colère vient échauffer mon cœur, je dis à mon âme : ceux qui prient et qui croyent ne se mettent point en colère, et aussitôt ce feu s'amortit, et quelquefois il s'éteint tout à coup. Je suis plus méchant, disait son compagnon ; car il me vient des pensées de haine, des pensées sales, qui gâtent tout mon cœur. Mais que fais-tu dans ce rencontre dit le Père ? J'ai peur, répondit-il, et je me mets à prier Dieu, et tout cela s'en va. Relation, 1648.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
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Re: Et si la foi m'était contée...
LES SEPTIÈME ET DIXIÈME COMMANDEMENTS
DE DIEU
Le bien d’autrui ne prendras…
Je ne crois pas qu'il y ait nation sous le ciel plus portée au larcin que la Huronne... On dit qu'ils dérobent des pieds aussi bien que des mains. J'en regardais un chez nous qui avait jeté les yeux sur un des outils de la menuiserie de notre frère ; la pensée me venant qu'il s'en pourrait saisir, je le veillai tant que je peux, mais il fut plus adroit à prendre que moi à regarder. Il cache l'outil si dextrement que je ne lui vis faire aucune action. Voyant néanmoins la place vide, je me doutai de ce qui était, j'en donnai avis au Père Brébeuf qui entend assez bien leur langue : il accoste mon homme qui voulut nier le fait au commencement, mais enfin il confesse la dette, rend son larcin en riant, tant il était contrit de son péché. Le Père de Noue en surprit un autre qui enlevait un petit morceau de fer blanc qui servait d'aiguille à un méchant cadran que j'ai tracé, un autre déroba une lettre par la fenêtre de la chambre du Père Massé : prendre et n'être point découvert était une marque d'esprit parmi eux. Relation, 1633.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
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