DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
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Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
Dieu donne-t-il aussi une grâce suffisante à
ceux à qui l'évangile n'a pas encore été
prêché ? Nous croyons que Dieu leur donne
aussi une grâce suffisante, parce que Celui
qui a fait le cœur de l'homme et lui a donné
un fort désir de bonheur, a d'innombrables
moyens d'agir sur le cœur des hommes et
les attirer à Lui. Il est la sagesse divine qui
" atteint puissamment d'un bout à l'autre,
et qui ordonne toutes choses avec douceur". 1
Il a donné à l'homme un amour naturel pour
la vérité et, si l'homme suit cette impulsion
au mieux de ses capacités, il lui sera donné
les moyens de montrer sa fidélité à la voix
de Dieu qui parle à travers sa conscience,
et il trouvera ainsi la vie éternelle. Ce
penchant, implanté dans le cœur de
l'homme, peut être considérée comme une
grâce que Dieu accorde à l'homme pour
l'attirer à Lui. Ainsi, même le païen, qui n'a
jamais entendu parler du Christ, peut être
sauvé. Cette grâce est pour lui suffisante
pour le salut, car Dieu ne permettra
certainement pas que périsse quiconque
est sincère et disposé à faire Sa volonté au
mieux de sa connaissance. Dieu ne
demande rien d'impossible, et il acceptera,
sans aucun doute, la bonne volonté pour
l'acte chez ceux qui sont disposés de telle
sorte qu'ils accepteraient volontiers sa
vérité si on la leur faisait connaître. S'ils
répondent à ce premier appel de la grâce,
ils recevront d'autres grâce, et seront
finalement conduits à la justification, et
ainsi être mis sur la voie du salut. Dieu
donne sa paix et son amitié à tous les
hommes de bonne volonté. Cette bonne
volonté vient de Dieu, et c'est une grâce,
et sans doute beaucoup de païens
obtiennent par elle leur salut éternel.
" Et moi, je vous dis que beaucoup
viendront de l'orient et de l'occident,
et s'assiéront avec Abraham, Isaac
et Jacob dans le royaume des cieux ;
mais les enfants du royaume seront
jetés dans les ténèbres extérieures :
il y aura des pleurs et des grincements
de dents. " 2 De cette manière, Dieu peut
conduire à Lui ceux à qui l'Évangile
n'a pas été prêché.
1. Sagesse. 8. 1.
2. Matt. 8. 11, 12.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
Outre ce désir intérieur de vérité,
Dieu peut aussi utiliser la nature
visible pour donner aux hommes
la grâce. " Les cieux manifestent
la gloire de Dieu, et le firmament
révèle l'œuvre de ses mains. " 1
La contemplation des merveilles
de la nature, des étoiles du ciel,
des beautés des arbres et des
fleurs, de la majesté des
montagnes, de l'étendue de la
mer, de l'adaptation merveilleuse
de toutes choses à leur
destination, en somme, la
considération de l'univers dans
son ensemble et dans ses parties,
le merveilleusement grand et le
merveilleusement petit, ces choses
ont toujours éveillé dans l'esprit
des hommes la pensée d'un Dieu
infiniment puissant, sage, bon et
aimant. Ces choses ont toujours
ému les hommes et suscité dans
leurs âmes un le désir de
connaître, d'aimer et de servir ce
Dieu, de de venir à Lui et d'être
heureux avec Lui. Cette
connaissance et ce désir de Dieu
sont une grâce, comme nous
l'apprenons par les paroles de
St. Paul, " Dieu l'a manifesté à eux,
car les choses invisibles de Lui,
depuis la création du monde, se
voient clairement, car on les
comprend par les choses qui sont
faites ; Sa puissance éternelle
aussi et sa divinité : de sorte
qu'ils sont inexcusables, parce
que, lorsqu'ils ont connu Dieu,
ils ne l'ont pas glorifié comme
Dieu ni rendu grâces." 2 De ces
paroles de saint Paul, nous
voyons clairement que les païens
reçoivent une grâce suffisante
pour connaître Dieu, et ainsi être
amenés à le servir, et obtenir
ainsi leur salut éternel. Il dit qu'ils
sont inexcusables s'ils ne
parviennent pas à la connaissance
de Dieu et ne sont pas amenés à
le servir et à lui rendre grâce.
S'ils n'avaient pas reçu une grâce
suffisante, ils seraient certainement
excusables. Dieu se manifeste à
travers la nature, et appelle ainsi les
hommes à son service. C'est l'appel
de la grâce pour eux.
Ceux qui suivent cet appel et
cherchent à honorer Dieu au mieux
de leurs capacité, recevront plus
de grâce, et seront ainsi conduits à la
justification et au salut.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
La voix de la conscience est un autre moyen
que Dieu utilise pour appeler les païens.
C'est la voix de Dieu qui leur dit ce qui est
bien et ce qui est mal, ce qu'ils doivent faire
et ce qu'ils ne doivent pas faire. Elle est pour
les païens ce que la loi de Dieu était pour les
Juifs. "En effet, quand les païens, qui n'ont
pas la loi, font par nature ce qui est de la loi,
ceux-là, qui n'ont pas la loi, sont une loi pour
eux-mêmes ; ils montrent les oeuvres de la loi
écrites dans leur coeur, leur conscience leur
rendant témoignage, et leurs pensées en
eux-mêmes les accusant ou les défendant." 1
L'homme, en tant que créature rationnelle,
possède en lui-même le pouvoir de juger ce qui
est bien et ce qui est mal, et s'il a la bonne
volonté, il peut servir Dieu et être heureux pour
toujours. Il est vrai que ce jugement
naturel du bien et du mal peut être obscurci par
la passion et les préjugés dans lesquels on a été
élevé, de sorte qu'on peut s'écarter du chemin
de la vérité ; mais il ne peut jamais être
entièrement effacé. Il reste toujours une
compréhension générale du bien et du mal. Nous
apprenons de l'histoire que de nombreux païens,
qui étaient sincères dans leur recherche de la
vérité, sont parvenus à la connaissance du seul
vrai Dieu. Un tel homme était Socrate, qui a été
condamné à mort par ses concitoyens parce
qu'il avait rejeté l'adoration des faux dieux.
Comme Socrate, de nombreux autres
philosophes païens reconnaissent l'existence
d'un Dieu unique qui a fait le monde, et ont vu
la fausseté du culte des idoles.
1. Rom. 2. 14.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
Enfin, Dieu a souvent amené des hommes
au salut par une interposition directe de
miracles. Nous en trouvons un exemple
dans les Actes des Apôtres, à propos de
Corneille et de sa famille. 1 Nous y lisons
qu'un ange de Dieu lui apparut, et lui dit
d'envoyer chercher à Joppé un homme
nommé Pierre, qui lui dirait ce qu'il devait
faire, et qu'en même temps Pierre eut
aussi une vision, qui l'instruisit qu'il ne
devait pas refuser de recevoir dans l'Église
ceux qui se convertissaient du paganisme ;
que rien de ce que le Seigneur avait purifié
n'était impur. Jusqu'alors, les Juifs avaient
considéré les païens comme impurs et ne
voulaient pas avoir affaire à eux ; mais voilà
que Dieu, par une série de miracles, appelle
les païens à l'Église et amène Corneille à la
connaissance de la vérité. De semblables
miracles de Dieu sont souvent relatés par nos
missionnaires dans les pays qui viennent
d'être convertis à la foi du Christ. Mais même
si Dieu n'appelle pas les hommes à la foi de
manière miraculeuse, il leur donne toujours
une grâce suffisante pour connaître Dieu et
réaliser leur salut éternel. Dans son infinie
sagesse, il a d'innombrables moyens de les
attirer à lui. C'est pourquoi saint Augustin dit :
"Qui peut énumérer les nombreux dons que
les impies reçoivent de Celui qu'ils rejettent ?
Un parmi tant d'autres sont les exemples de
misère que, comme un bon médecin, il mêle
aux plaisirs du monde, afin qu'ils puissent,
s'ils ne veulent pas entendre autre chose, être
ainsi rappelés de la colère à venir, et ainsi être
mis en harmonie avec la parole de Dieu pendant
qu'ils sont encore errants ici-bas." 2
Que pourrait faire de plus Dieu pour eux,
alors que même la misère du monde est une
bénédiction pour l'homme. Nous ne
connaissons pas les voies de Dieu, ni les
divers moyens qu'Il emploie pour donner à
chacun la grâce dont il a besoin pour être
sauvé ; mais personne ne sera perdu sans
sa propre faute. Au jugement dernier, nous
saurons le bien et le mal que chacun a fait ;
nous saurons aussi les grâces que chacun a
reçues et l'usage qu'il en a fait. Nous
reconnaîtrons alors la miséricorde, la bonté
et la sagesse de Dieu, et nous nous
exclamerons : " Ô profondeur de la richesse
de la sagesse et de la connaissance de Dieu !
Comme ses jugements sont incompréhensibles,
et comme ses voies sont insondables ! Car qui
a connu la pensée de l'Éternel ? Ou qui a été son
conseiller ?" 3 Si quelqu'un mène une bonne vie
et suit la lumière que Dieu lui donne, il sera
indubitablement conduit à la justification et au
salut. Personne qui se perd ne pourra dire que ce
n'est pas par sa faute, qu'il n'a pas reçu de Dieu
la grâce nécessaire. Dieu veut que tous les
hommes soient sauvés et parviennent à la
connaissance de sa vérité, 4 et c'est pourquoi il
donne à tous une grâce suffisante.
1. Actes 10.
2. Epist. 210, n. I.
3. Rom. II. 33, 34.
4. 1 Tim. 2. 4.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
LA MESURE DE LA GRÂCE
Bien que tous les hommes reçoivent une grâce suffisante,
tous ne reçoivent pas la même quantité de grâce,
c'est-à-dire que certains reçoivent plus de grâce que
d'autres. La grâce est un don gratuit de Dieu, et Il peut
donc, sans injustice pour quiconque, l'accorder selon son
bon plaisir. La foi, cependant, nous enseigne qu'Il donne à
tout homme une grâce suffisante pour atteindre le ciel et
être sauvé. Dans cette répartition inégale de la grâce, Dieu
a son propre but. La fin de toutes ses œuvres est sa gloire ;
et pour atteindre cette fin, il est souvent nécessaire de
donner à l'homme différentes mesures de grâce. Sans
aucun doute, Abraham, le père du peuple élu, a eu plus de
grâce que la plupart de ses descendants. Il a eu besoin de
plus de grâce pour se rendre digne de sa vocation. Sans
une grâce particulière, il n'aurait jamais obéi à Dieu au point
d'être prêt à sacrifier son fils unique, Isaac, sur l'ordre de
Dieu. Sans une grâce particulièrement grande, il n'aurait
jamais été capable de croire que lui, un pauvre berger errant,
allait devenir le père d'une grande race. De même, Moïse a
dû recevoir une très grande part de grâce pour accomplir
l'œuvre que Dieu lui a confiée, celle de libérer le peuple de
Dieu de la servitude en Égypte. Nous croyons qu'il en est de
même pour les Juges, les Prophètes, les Rois, et surtout pour
le pieux roi David. De même, les Maccabées et la pieuse mère
des frères Maccabées ont dû recevoir une grâce extraordinaire
pour accomplir les commandements de Dieu et supporter les
souffrances qu'ils ont endurées pour l'amour de sa loi. Mais la
plus grande mesure de grâce a été reçue, sans aucun doute,
par la Sainte Vierge Marie, puisqu'elle a été appelée à la plus
grande dignité dont toute créature était capable, à savoir
devenir la Mère de Dieu. C'est pourquoi l'ange la salue : "Je
vous salue, pleine de grâce". Après elle, le précurseur de
Notre Seigneur, saint Jean Baptiste, reçut une grâce qui
l'éleva au-dessus de tous les autres hommes ; car il fut
purifié avant même sa naissance, et la grâce qu'il reçut fit de
lui le plus grand des prophètes, dont Jésus témoigne qu'il n'y
a personne né de femme plus grand que Jean Baptiste. Et que
dirons-nous de saint Joseph, à la garde duquel fut confié le Fils
de Dieu ? Quelles grandes grâces lui ont été nécessaires pour
s'acquitter convenablement des devoirs de sa charge, pour
protéger le Verbe fait chair et sa sainte Mère ? De grandes
grâces ont dû lui être accordées pour le rendre digne de tenir
dans ses bras le Roi des rois, que beaucoup de grands du
monde avaient désiré voir, et ne l'ont pas vu. Quelle grande
mesure de grâce a été donnée aux apôtres pour leur permettre
d'être continuellement en compagnie de Jésus, de l'entendre
parler, d'être ses amis intimes ! Et parmi les apôtres, saint Jean
a été autorisé à se reposer sur son sein, à se tenir sous la croix
et à recevoir la mission de protéger la Mère de Jésus. Si nous
passons en revue l'histoire du royaume de Dieu depuis le début
jusqu'à aujourd'hui, nous constatons que Dieu a choisi différents
hommes pour accomplir différentes œuvres d'importance.
Maintenant, quand Dieu choisit quelqu'un pour un travail
particulier. Il lui donne également une aide suffisante pour mener
à bien cette œuvre pour laquelle Il l'a choisi. Les hommes reçoivent donc des mesures de grâce différentes, selon l'objet que Dieu avait en vue pour eux. Ceux qui n'ont rien d'autre que leur propre salut ne peuvent recevoir que la mesure ordinaire de la grâce qui est suffisante pour accomplir leur salut.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
La mesure de la grâce dépend également
du moment, du lieu et des circonstances.
Ainsi les Juifs, qui étaient le peuple élu de
Dieu, parmi lesquels Dieu a habité dans
une nuée, ont sans doute reçu plus de
grâce que les païens. Parmi les Juifs, ceux
qui vivaient à l'époque du Christ, et qui ont
entendu ses propres paroles, reçurent plus
de grâces que les autres. En raison de la
plus grande mesure de grâce que les Juifs
ont reçue, le péché qu'ils ont commis en
rejetant le Christ était également plus grand,
c'est pourquoi Notre Seigneur dit : "La reine
du Midi se lèvera en jugement avec cette
génération et la condamnera, parce qu'elle
est venue des extrémités de la terre pour
entendre la sagesse de Salomon, et voici qu'il
y a ici un plus grand que Salomon." 1
Encore une fois, les chrétiens reçoivent plus
de grâce que les juifs. Nous vivons dans le
royaume de la grâce que le Christ a fondé
avec son précieux sang. "Celui qui n'a pas
même épargné son propre Fils, mais qui l'a
livré pour nous tous, comment ne nous
a-t-il pas aussi tout donné avec lui ?" 2
Il n'a pas hésité à sacrifier son propre Fils ;
il ne sera donc certainement pas avare de
la grâce qui est si nécessaire à notre salut.
C'est pourquoi l'Apôtre s'exclame : "Je rends
toujours grâces à mon Dieu à cause de vous,
à cause de la grâce de Dieu qui vous a été
accordée dans le Christ Jésus, afin que vous
soyez enrichis en toutes choses par lui, en
toute parole et en toute connaissance... de
sorte que rien ne vous manque en aucune
grâce". 3
Encore une fois, " Béni soit le Dieu et Père
de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous
a bénis de toute bénédiction spirituelle dans
les lieux célestes, en Christ... en qui nous
avons la Rédemption par son sang, la
rémission des péchés, selon la richesse de
sa grâce, qui a surabondé en nous en toute
sagesse et prudence. " 4 Quels trésors
inépuisables n'avons-nous pas dans le saint
sacrifice de la Messe ? Dans nos églises,
Jésus habite corporellement ; dans nos
tabernacles, il est présent sous les
apparences du pain, toujours prêt à entendre
nos prières et à nous combler de grâces.
Dans les saints sacrements, il répand sa grâce
sur nos âmes en abondance.
Les sacrements, eux aussi, nous sont donnés pour obtenir
diverses grâces. Tous les chrétiens, cependant, ne reçoivent pas la
même mesure de la grâce divine. "A chacun de nous est donnée la grâce
selon la mesure du don du Christ." 5 "Il a donné aux uns
des apôtres, aux autres des prophètes, aux autres des évangélistes, aux
autres des pasteurs et des docteurs." 6 Ceux-ci reçoivent
chacun plus de grâce que les simples fidèles, selon leur fonction. Mais même
les grâces que reçoivent les chefs du troupeau du Christ sont pour le bien de
tout le corps, car nous sommes tous membres d'un seul corps, dont le Christ
est la tête. Tous ont part aux grâces des divers membres qui composent ce corps.
1. Matt. 12. 42.
2. Rom. 8. 32.
3. 1 Cor. I. 4-7.
4. Eph. I. 3-8.
5. Ibid, 4. 7.
6. Eph. 4. II.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
Il y a aussi certains moments où il plaît à Dieu
de déverser une plus grande abondance de
grâce. Ces temps sont les grandes fêtes de
l'Église, —les temps de pénitence, comme
l'Avent et le Carême. " Or, connaissant le
temps, c'est maintenant l'heure pour nous de
nous lever du sommeil ; car maintenant notre
salut est plus proche que lorsque nous avons
cru."'' 1 " Car Il dit : Au temps favorable, je t'ai
exaucé, et au jour du salut, je t'ai secouru. Voici
maintenant le temps favorable, voici maintenant
le jour du salut".2 En effet, celui qui célèbre
comme il se doit les fêtes de l'Église, ne sera pas
privé de grâces particulières. Il recevra l'Enfant,
né dans son âme, le jour de Noël ; il ressuscitera
avec le Christ pour une vie nouvelle, à Pâques ;
il recevra le Saint-Esprit à la Pentecôte.
Le Seigneur a voulu attacher des grâces particulières
à certains lieux, comme les lieux de pèlerinage, où
les événements de sa Passion et de sa mort sont
commémorés d'une manière spéciale, ou bien où sa
Mère est particulièrement honorée, ou encore où le
corps d'un de ses amis est conservé et honoré à cause
de lui. Dans ces lieux, Dieu fait souvent des miracles,
guérissant les infirmités corporelles ou accordant la
conversion des pécheurs, consolant les affligés et aidant
les tentés. Toutes les églises catholiques sont de tels
lieux de grâce, et cela est particulièrement vrai pour
l'église paroissiale de chacun. C'est là que Notre Seigneur
demeure dans le tabernacle et nous invite : " Venez à
moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et je
vous soulagerai. " 3
Beaucoup courent de grands dangers et font de grands
voyages pour prier dans les lieux où Notre Seigneur est
né, a souffert et est mort ; mais nous n'avons pas besoin
d'aller si loin, car à quelques pas de nous, Il demeure
toujours prêt à nous recevoir. C'est là, dans notre propre
église paroissiale, que nous pouvons Lui parler, Lui faire
part de nos besoins, et recevoir la grâce en abondance.
Si nous allons à Lui avec confiance, nous pouvons être
sûrs qu'Il ne nous laissera pas repartir les mains vides.
L'église paroissiale est pour chacun le meilleur lieu de
pèlerinage, car telle est l'intention de l'Église. Elle
ordonne au prêtre de réciter la prière suivante le jour de
la dédicace de l'église : " O Dieu, écoutez gracieusement
les prières de votre peuple et faites que tous ceux qui
entrent dans ce temple pour Vous demander de bonnes
choses, puissent se réjouir de l'obtention de toutes leurs
requêtes. " 4 " Allons donc avec confiance au trône de la
grâce, afin d'obtenir la miséricorde et de trouver la grâce
au moment opportun. " 5
1. Rom. 13. II.
2. 2 Cor. 6. 2.
3. Matt. II.28.
4. Miss, Rom. Com. Dedicat. Eccl.
5. Heb. 4. 16.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
Enfin, la mesure de la grâce que chacun
reçoit peut dépendre de circonstances particulières.
Elle peut dépendre de la capacité de l'homme à
recevoir la grâce de Dieu. C'est ainsi que Notre Seigneur
raconte la parabole du maître qui donna à ses serviteurs
cinq, deux ou un talent, selon les forces de chacun. La
nature précède la grâce, et la grâce s'appuie sur la
nature. La nature précède la grâce, et la grâce
s'appuie sur la nature. On peut donc s'attendre à ce que la
diversité de la grâce provienne d'une différence dans les
dispositions et les pouvoirs naturels des individus qui la
reçoivent. De même, on peut s'attendre à ce que celui
qui reconnaît le mieux son besoin, et qui demande
sincèrement la grâce, en reçoive une plus grande part que
celui qui ne le fait pas. Le Sauveur a différé sa
venue sur terre jusqu'au moment où le monde aurait dû
reconnaître son incapacité à s'aider lui-même. Ce n'est
qu'après de nombreux siècles, lorsque les hommes ont
compris que personne, sauf Dieu lui-même, ne pouvait les
sauver du péché et de la misère, que Dieu s'est fait homme.
Il est venu lorsque le désir de l'homme s'est exprimé dans
ces belles paroles : "Cieux, faites tomber la rosée d'en haut,
et que les nuages fassent pleuvoir les justes ; que la terre
s'ouvre et fasse naître un Sauveur". 1 Cette grâce à laquelle
l'homme aspire devient d'autant plus abondante, qu'il
prépare son cœur à la recevoir. Souvent aussi, l'homme
reçoit la grâce aux prières des autres.
Ainsi, saint Paul a dû sa conversion aux prières de saint Étienne ;
saint Augustin, aux prières de sainte Monique. D'autres
reçoivent la grâce en raison de la sainteté du prédicateur dont ils
écoutent les sermons ; ainsi le premier sermon de saint Pierre a
converti trois mille hommes.Une autre circonstance peut être
une œuvre spéciale que Dieu veut accomplir à ce moment-là ;
ainsi, lorsqu'il fondait son Église, il a déversé le Saint-Esprit en
plus grande abondance, comme le dit saint Paul. 2 Cette
extraordinaire abondance de grâce a beaucoup contribué à
répandre rapidement la foi au Christ. La même
chose se produit aujourd'hui lorsqu'il est question de convertir
un nouveau peuple à la foi. Il y a alors souvent une
abondance de miracles, ou, du moins, un grand mouvement
vers la vérité qui facilite la conversion d'une grande multitude.
On l'a observé aussi dans les pays chrétiens au moment d'une
mission ou d'un jubilé, ou au début d'un nouveau lieu de
pèlerinage.
Dieu donne à tout homme une grâce suffisante pour obtenir
le salut. Il y a cependant des temps et des lieux particuliers
de grâce, comme il peut y avoir des occasions et des
circonstances particulières pour que Dieu donne une mesure
extraordinaire de grâce. "La grâce, dit saint Jean Chrysostome 3,
est répandue sur tous. Elle ne fuit ni le Juif ni le Gentil, ni le
Grec ni le Barbare, ni la faux, ni l'homme libre ni l'esclave, ni l'homme
ni la femme, ni le vieillard ni le jeune. " Saint Denis le Martyr dit :
" La mer immense et infinie de la lumière divine est libre pour
tous. Tous peuvent y participer." 4 Personne n'est dépourvu de la
grâce suffisante pour le sauver. De même que le soleil donne sa
lumière à tous, de même Dieu donne sa grâce à chacun, afin que
tous parviennent à la connaissance de la vérité et possèdent la vie
éternelle.
1. Is. 45. 8.
2. Tite 3. 6.
3. Hom. 7, dans Jean.
4. Hiér. c. 9.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
XI - COOPÉRATION AVEC LA GRÂCE
Pouvons-nous résister à la grâce de Dieu ? Nous pouvons résister à la grâce de Dieu et malheureusement nous le faisons souvent.
La grâce est absolument nécessaire à l'homme
pour qu'il puisse obtenir sa fin surnaturelle et
être heureux pour toujours au ciel. Sans la
grâce personne ne peut croire, personne ne
peut se relever du péché et faire pénitence,
personne ne peut commencer, continuer ou
achever une œuvre digne de la récompense
éternelle.
Dieu donne une grâce suffisante à tous parce
qu'il veut que tous les hommes soient sauvés.
Personne n'est perdu, sauf par sa
propre faute. Dieu donne sa grâce aux
hommes, et s'ils ne sont pas sauvés,
la faute est la leur.
L'homme est un agent libre ; Dieu ne sauvera
personne contre sa volonté. " Et nous vous
exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu
en vain." 1
Lorsque nous considérons la nécessité de la
grâce pour le salut et la bonté de Dieu qui la
distribue si abondamment, nous devrions
imaginer que les hommes seraient désireux de
la recevoir et de coopérer avec elle, qu'ils
prieraient sans cesse pour elle et l'accepteraient
avec joie et gratitude. Comment quelqu'un
pourrait-il rejeter la grâce de Dieu et refuser de
travailler avec elle ? Pourtant, notre catéchisme
nous dit que cela est possible et que,
malheureusement, cela arrive trop souvent.
Quand résistons-nous à la grâce ? Supposons que
quelqu'un soit en état de péché mortel, que, par
fausse honte, il ait négligé de confesser son péché,
et que maintenant il aille se confesser. Une voix
intérieure semble lui dire :
Le moment est venu de confesser ce péché et de
libérer votre âme de ce fardeau ; cela ne
deviendra jamais plus facile en le laissant aller, au contraire, plus vous le laissez aller, plus il sera
mauvais, et plus la confession deviendra
difficile ; vous devez le dire un jour ou l'autre ;
faites-le maintenant.
Quand il vient se confesser, la fausse honte
l'envahit, et il dissimule à nouveau ce péché, il
commet un double sacrilège, en faisant une
mauvaise confession et en recevant indignement la Sainte Communion.
La grâce l'a appelé ; Dieu l'a éclairé sur ce qu'il devait faire ; Il lui a aussi offert des motifs pour faire ce qui était juste ; Il était prêt à l'aider à faire une bonne confession ; mais le malheureux n'a pas écouté les inspirations de la grâce et a résisté au secours que Dieu lui offrait. Il a résisté à la grâce. S'il avait suivi l'invitation de la miséricorde de Dieu,tout serait rentré dans l'ordre ; il serait redevenu un enfant de Dieu. Il arrive donc souvent que des hommes soient appelés par la grâce de Dieu à revenir à Lui, maisqu'ils rejettent l'appel et restent dans leurs péchés. Tous les pécheurs sont appelés à la repentance de centaines de façons, mais ils ferment leur cœur à l'appel ; lorsqu'ils entendent la voix de Dieu, ils endurcissent leur cœur.
1. 2 Cor. 6. I.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
Pourquoi Dieu permet-il aux hommes de lui résister ?
Ne pourrait-il pas les faire obéir ? Dieu est
omnipotent ; il peut tout faire ; il peut aussi faire en
sorte que les hommes acceptent sa grâce et fassent
sa volonté ; mais il ne veut pas les forcer. Pourquoi
cela ? Dieu a créé l'homme à son image et à sa
ressemblance ; il lui a donné la compréhension et le
libre arbitre. Dieu a voulu créer un être qui le serve
de son plein gré ; toutes les créatures le servent,
mais elles ne peuvent pas donner à Dieu la gloire
que l'homme peut lui donner car leur service est
obligatoire. Le libre arbitre appartient à la nature
de l'homme. Bien que notre volonté a été affaiblie
par le péché de nos premiers parents, elle n'a pas
été détruite. Par la grâce, elle est à nouveau
renforcée pour faire le bien, mais sa liberté n'est
pas supprimée. Par la grâce, Dieu ne détruit pas
son œuvre, la liberté de l'homme, mais il la
perfectionne, afin que l'inclination au mal due au
péché originel soit plus facilement surmontée.
L'homme a le libre arbitre ; il peut accepter la grâce
que Dieu lui offre, ou bien il peut y résister. Dieu
appelle l'homme par la grâce ; il l'avertit et l'invite,
mais ne le force pas à faire le bien et à fuir le mal.
"L'homme a devant lui la vie et la mort, le bien et
le mal ; ce qu'il choisira lui sera donné." 1
1. Ecclus. 15. 18.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
Que l'homme soit libre de faire le bien ou le
mal, nous pouvons le constater par de
nombreux exemples dans les Saintes
Écritures. Ainsi, nous avons dans les toutes
premières pages des Saintes Écritures
l'histoire de Caïn, le fils d'Adam et d'Eve.
Caïn était rempli d'envie et de haine envers
son frère Abel, parce qu'Abel était pieux et
bon, et pour cette raison agréable à Dieu.
Cette haine était très pécheresse chez Caïn,
et allait le conduire à des péchés encore plus
grands. Caïn commença à réfléchir à la
manière dont il pourrait se débarrasser de son
frère. Dieu voulut le sauver de ce grand crime,
et c'est pourquoi il l'avertit de la manière la
plus aimable. Il lui dit : " Pourquoi
es-tu en colère ? et pourquoi ton visage est-il
abattu ? Si tu fais bien, tu ne recevras pas ?
mais si tu fais mal, le péché ne sera-t-il pas
aussitôt présent à la porte ? mais sa
convoitise sera sous toi, et tu la domineras." 1
Caïn ne prêta aucune attention à cet aimable
avertissement de Dieu, et devint le meurtrier
de son frère innocent. Et même après que le
crime fut commis, Dieu lui parla pour le
pousser à la pénitence, mais Caïn ne voulut
pas confesser sa culpabilité, et resta obstiné.
Il résista à la grâce de Dieu qui l'appelait à
faire pénitence, et cela de son plein gré,
malgré tout ce que Dieu faisait pour l'amener
à reconnaître son péché et à en faire pénitence.
De cet exemple, nous voyons que Dieu offre sa
grâce de conversion au pécheur, qu'il l'appelle,
l'avertit, souhaite son retour, mais qu'il ne lui
enlève pas son libre arbitre. De même que Caïn
était libre d'écouter l'avertissement de Dieu, ou
de lui fermer l'oreille, de même tout homme a la
liberté de sa volonté et peut faire le bien, ou
rejeter la grâce que Dieu offre et faire le mal.
Dieu offre sa grâce, mais il ne contraint
personne à l'accepter. Si le pécheur néglige la
voix aimante de Dieu et persiste dans ses
mauvaises voies, il le fait, non pas parce que Dieu
ne lui donne pas la grâce suffisante pour se
convertir, mais à cause de son propre libre arbitre,
que Dieu ne lui enlèvera pas.
1. Gen. 4. 6, 7.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
Il en a été ainsi dès le début. Les apôtre
sont prêché l'Évangile dans tous les pays ;
certains l'ont reçu avec joie, d'autres
l'ont rejeté et ont continué à pratiquer
un faux culte et à suivre leurs mauvaises
habitudes. Tous ont utilisé leur libre arbitre
pour accepter ou rejeter la grâce qui leur
était offerte. Ainsi, saint Pierre, dans son
premier sermon de la Pentecôte, a dit :
"Faites pénitence et que chacun de vous
soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour
le pardon de vos péchés ; et vous recevrez
le don du Saint-Esprit. . . 1 Il ne fait aucun
doute qu'il y en eut beaucoup d'autres qui
entendirent son discours et ne reçurent pas
sa parole. Demême, lorsque saint Paul
prêcha dans l'Aréopage d'Athènes et
annonça la doctrine de la résurrection des
morts, beaucoup se moquèrent de lui ;
d'autres, plus polis, dirent : " Nous
t'écouterons une autre fois. " " Mais
certains hommes qui adhéraient à lui
croyaient, parmi lesquels se trouvait aussi
Denys l'Aréopagite, et une femme
nommée Damaris, et d'autres avec eux." 2
Il en a été ainsi jusqu'à aujourd'hui. Les
évêques et les prêtres prêchent la parole de
Dieu, ils exhortent et avertissent, ils
s'efforcent de détourner les hommes de leurs
péchés et de les conduire à la pénitence ;
beaucoup écoutent et se tournent vers Dieu,
regrettent sincèrement leurs péchés et
mènent une vie meilleure ; beaucoup aussi
persistent dans leurs erreurs et leurs péchés.
Tous sont libres ; la grâce de Dieu ne
contraint personne au point de lui ôter la
liberté de sa volonté. Dieu donne sa grâce,
mais il veut que nous coopérions avec elle
de notre propre volonté. Il en va de même
pour les grâces qu'Il nous donne et par
lesquelles Il parle, non pas par
l'intermédiaire d'une personne, mais
directement à notre cœur. "Si quelqu'un
entend ma voix et m'ouvre la porte,
j'entrerai chez lui, je dînerai avec lui et lui
avec moi". 3 Dieu veut nous donner sa
grâce, mais il ne nous force pas ; il frappe
à la porte, laissant à notre libre arbitre le
soin d'ouvrir ou non la porte.
1. Acts 2. 38, 41.
2. Acts 17. 34.
3. Apoc. 3. 20.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
Que Dieu n'oblige personne par Sa grâce
à faire le bien et à éviter le mal, afin de
prendre loin de sa liberté, nous pouvons
aussi voir par notre raison naturelle. Par
la contrainte Dieu détruirait notre libre
arbitre ; mais on sait que nous ne
pouvons rien faire de bien ou de mal
si nous n'avons pas la liberté de volonté.
Nous ne sommes pas responsable de
choses que nous ne pouvons éviter. Si un
homme commet un meurtre, il est puni ;
mais s'il peut être prouvé qu'il était fou et
donc ne savait pas ce qu'il faisait, et n'a
donc pas commis l'acte de son libre
arbitre, il n'en est pas puni. Également,
si Dieu nous a fait faire de bonnes
actions en nous obligeant, afin de nous
priver de notre libre arbitre, nous ne
mériterait aucune récompense pour de
tels actes. Pour commettre un péché,
nous devons avoir suffisamment
connaissance et le libre consentement de
la volonté. Pour un bon acte qui mérite
récompense, la même chose est nécessaire.
Si quelqu'un est forcé par un autre pour
faire quelque chose de bon ou de mauvais,
il ne mérite aucune récompense ou
punition pour ça; la responsabilité retombe
sur celui qui l'a contraint à l'acte.
Si Dieu obligeait les hommes à accepter sa
grâce et donc à faire le bien et à éviter le mal,
ces bons actes ne seraient pas bons, ou plutôt
ils seraient bons, mais ils ne seraient pas nos
bons actes, mais ceux de Dieu. Nous ne
mériterions pas d'être récompensés pour eux,
et il nous serait donc impossible de mériter le
paradis. Sans la liberté de la volonté, il est
impossible de mériter quoi que ce soit. Sans la
liberté de la volonté, nous ne pourrions rien
faire de mal ; nous ne pourrions pas pécher, et
donc nous ne pourrions pas être punis pour
cela. Dieu nous donne la grâce pour nous aider
à faire le bien et à éviter le péché, mais il veut
que nous nous montrions fidèles à lui et que,
grâce à sa grâce, nous méritions le ciel en
récompense. C'est pourquoi il ne nous prive pas
de notre libre arbitre. C'est également ce que
l'Église nous enseigne dans le Concile de Trente,
" Si quelqu'un dit que le libre arbitre de l'homme
a été perdu ou a été détruit par le péché d'Adam,
ou que c'est une chose qui n'existe que sous un
nom vide, ou que c'est un nom vide sans la chose
signifiée, ou que c'est une simple fiction
introduite dans l'Église par le diable, qu'il soit
anathème " 1, c'est-à-dire qu'il soit exclu de
l'Église comme hérétique. Le même saint Concile
enseigne encore : " Si quelqu'un dit qu'il n'est pas
au pouvoir de l'homme de mener une mauvaise
vie, mais que les mauvaises comme les bonnes
œuvres sont des œuvres de Dieu, et cela, non
seulement en les permettant, mais au sens propre ;
de sorte que la trahison de Judas, comme l'appel
de Pierre, sont des œuvres de Dieu, qu'il soit
anathème. " 2
1. Sess. VI, can. 5.
2. Ibid, can. 6.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
Ces décrets étaient dirigés contre Martin Luther,
l'auteur de la Réforme protestante, qui avait
affirmé que par le péché d'Adam, l'homme avait
entièrement perdu son libre arbitre, de sorte
qu'il est incapable de faire quoi que ce soit de
bon ou de mauvais, mais que toutes les actions,
bonnes ou mauvaises, sont celles de Dieu, et
que l'homme n'est qu'un instrument dont Dieu
se sert, tout comme un charpentier se sert
d'une scie.
Il est clair que si cela était vrai,
l'homme ne serait pas responsable de ses actes.
Nous ne pourrions pas plus blâmer un homme
pour ce qu'il a fait que nous ne blâmons un
couteau qui a été utilisé pour commettre un
meurtre. De même que nous ne pensons pas à
punir l'instrument pour le crime qui a été
commis avec lui, de même il serait peu juste
que Dieu nous punisse, si nous n'étions pas
libres de nos actions et n'étions que des
instruments sans vie entre ses mains. Nous ne
commettrions pas de péché, mais Dieu serait
l'auteur de tous les crimes.
Quel blasphème !
Comment Dieu pourrait-il être tout juste et
tout saint, s'il était l'auteur de toutes les
injustices et de tous les péchés qui sont
commis ? Nous ne pourrions rien faire de bon
et de digne de récompense. Dieu ne pourrait
pas nous promettre le ciel comme récompense
pour notre fidélité.
Il n'y aurait pas de place pour le
paradis et l'enfer. Notre propre compréhension
nous dit que cela ne peut pas être vrai, que
nous avons le libre arbitre, et que nous sommes
responsables de ce que nous faisons. Dieu a
créé l'homme à son image et à sa ressemblance.
Tout comme Dieu a un intellect et un libre
arbitre, l'homme en a un aussi. Le libre arbitre
fait partie de notre nature. Par le péché originel,
tous les dons surnaturels ont été perdus ; mais
ceux qui appartiennent à notre nature, comme
l'immortalité de l'âme, l'intelligence et la liberté
de la volonté, n'ont pas été détruits. Le Christ
nous a rachetés du péché, et par les sacrements
qu'il a établis dans son Église, nous obtenons à
nouveau ces dons surnaturels de la grâce qui
avaient été perdus par le péché. En nous donnant
ces dons surnaturels, il ne nous enlève pas ceux
qui nous appartiennent par droit de la nature, de
la compréhension et du libre arbitre. Il les élève
et les rend plus puissants.
Par la grâce proprement dite, Dieu illumine
l'intelligence, et il fortifie la volonté pour que nous
voyions mieux ce qui est bon et soyons plus enclins
à le faire. La grâce ne fait pas tout, elle aide les
forces naturelles de l'homme et les tourne vers Dieu.
Elle est appelée grâce actuelle parce qu'elle nous
aide à agir selon la volonté de Dieu. La grâce ne nous
prive donc pas de notre libre arbitre, sinon nos actes
ne seraient pas les nôtres mais ceux de Dieu.
A SUIVRE...
Dernière édition par Monique le Lun 10 Jan 2022, 8:33 am, édité 2 fois
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
Il en va de même en ce qui concerne le
déplacement de la volonté. Dieu utilise
divers moyens pour pousser la volonté
de l'homme à faire le bien. Il éveille en
l'homme le sentiment de la crainte du
châtiment, l'espoir de la récompense
éternelle, les sentiments d'amour et de
reconnaissance ; il nous a aimés le
premier, et il nous a comblés de ses
dons en abondance. Par ces sentiments,
une grande force s'exerce sur la volonté
de l'homme de faire le bien et d'éviter
d'offenser un Dieu si bon par le péché.
Qui, lorsqu'il lit ou entend les paroles de
Notre-Seigneur déclarant que l'enfer est
un feu inextinguible, où il y a des pleurs
et des grincements de dents, ne prend
pas la résolution de mener une bonne vie,
afin de ne pas tomber dans un si terrible
châtiment ? De même, quand on entend
parler du bonheur et des plaisirs du ciel,
qui sont si grands que "l'œil n'a pas vu,
l'oreille n'a pas entendu, et il n'est pas
entré dans le cœur de l'homme ce que
Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment" 1,
chacun est poussé à la résolution de
faire tout ce qui est en son pouvoir pour
atteindre cet état heureux, où il n'y aura
ni douleur, ni souffrance, ni mal
d'aucune sorte. Lorsque nous entendons
un sermon sur la bonté de Dieu, sur le
fait qu'il nous a aimés comme ses enfants,
avant même que nous soyons nés dans
ce monde ; si nous tournons nos yeux
vers la croix et qu'on nous rappelle tout ce
que Jésus a souffert pour nous sauver du
péché et de la mort éternelle ; lorsque
nous contemplons l'amour excessif de
Jésus, qui nous est montré dans le Saint
Sacrement ; - nos cœurs, à moins qu'ils ne
soient durs comme la pierre, seront
poussés à l'aimer en retour. Cependant,
aussi fort que puisse être ce mouvement du
cœur pour aimer Dieu et fuir le mal, il ne
nous prive pas de notre libre arbitre. Nous
restons libres de résister à cet élan vers le
bien. Ne voyons-nous pas des multitudes de
personnes qui, malgré la crainte de l'enfer et
l'espoir du ciel, continuent à mener une vie
de péché ? Nombreux sont ceux qui ne se
soucient pas de l'amour de Dieu, et qui
abusent des dons qu'il leur accorde, pour
l'insulter et l'offenser. Le grand don du libre
arbitre que Dieu leur a donné pour le servir,
ils l'utilisent pour pécher contre lui.
1. I Cor. 2. 9.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
Ne vaudrait-il pas mieux
alors que les hommes n'aient
pas de libre arbitre, et que
Dieu les contraigne à le servir,
puisque tant d'entre eux
abusent du libre arbitre ? Non ;
Dieu a voulu que l'homme soit
libre, et ce que Dieu veut
est toujours meilleur. Dieu a
voulu qu'il y ait différentes
créatures, et c'est dans la
multitude et la différence des
créatures que résident la beauté
et l'ordre du monde. Il y en a
qui servent Dieu nécessairement.
Les étoiles du ciel suivent leur
chemin et accomplissent les
commandements de Dieu, mais
elles ne sont pas libres ; elles ne
peuvent faire autrement qu'obéir
à la volonté de Dieu. Il a prescrit
leur course et établi les lois qui
régissent leur mouvement ; elles
exécutent sa volonté, mais
par nécessité.
Il en est de
même pour toutes les autres
chosesqui n'ont pas reçu
l'intelligence et le libre arbitre.
Outre ces créatures, Dieu a voulu
en avoir quelques-unes pour le
servir, sachant ce qu'elles font, et il
a créé les anges et l'homme. Dieu
a voulu leur donner le libre arbitre
pour qu'ils le servent de leur propre
gré. Il leur a donné le libre arbitre,
même s'il savait que certains
utiliseraient ce don contre lui et
refuseraient de le servir.
Même au risque de voir certains
hommes lui désobéir et refuser de
le servir, il a donné à l'homme le
libre arbitre, afin que certains,
au moins, le servent de leur plein
gré et par amour.
Bien que nos
premiers parents lui aient désobéi
et aient affaibli leur volonté de bien
par le péché, Dieu nous aide par sa
grâce à surmonter la faiblesse de
notre volonté et l'inclination au mal ;
cependant, il ne nous force pas à le
servir ; il nous laisse encore libres.
Dieu Lui-même est infiniment libre
et aime que Ses enfants soient libres.
Il nous a ordonné : "Tu aimeras le
Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur". 1
Nous ne pourrions pas obéir à ce
commandement si nous n'avions
pas le libre arbitre. Il est vrai que
sans la liberté de la volonté, il n'y
aurait pas de péché, pas d'enfer ;
mais sans la liberté de la volonté,
il n'y aurait pas non plus de vertu,
pas de ciel, pas de bonheur
surnaturel. Il n'est donc pas
préférable de ne pas avoir de libre
arbitre.
1 Matt. 22. 37.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
Mais supposons que quelqu'un, malgré tout cela,
préfère ne pas avoir de libre arbitre afin de ne
pas pouvoir pécher et mettre en danger son salut.
À un tel individu, nous pouvons dire : tu as ton
libre arbitre, tu peux en faire ce que tu veux.
Donne ton libre arbitre à Dieu, en prenant la
résolution de ne pas suivre ta propre volonté, mais
de t'enquérir en toutes choses de ce que Dieu veut
que tu fasses. Jésus nous a enseigné le "Notre Père",
dans lequel nous disons chaque jour : "Que ta
volonté soit faite sur la terre comme au ciel.'' Essayez
de rendre cette prière vraie dans votre cas. Ne faites
rien qui soit le moins du monde opposé à la volonté
de Dieu ; que votre volonté soit entièrement
absorbée par la sienne ; imaginez que vous n'avez
aucune volonté propre, sinon celle de faire la volonté
de Dieu. Quand vous aurez réussi à le faire, alors vous
aurez obtenu la vraie liberté, celle des enfants de Dieu.
C'est cela la vraie liberté, être libre de la domination
des passions et des mauvais penchants de la chair,
pouvoir se donner sans réserve à Lui, ne rien vouloir
d'autre que ce que Dieu veut. C'est la liberté des saints
de ne vouloir que le bien.
Cette liberté, nous devons y aspirer ; c'est celle des
anges et des saints du ciel. Il est vrai que nous ne
l'atteindrons jamais entièrement en ce monde, mais
plus nous nous en approcherons, plus nous serons
pieux et plus nous serons parfaits. Au ciel, nous
l'acquerrons dans sa plénitude ; là, nous ne serons
pas troublés par les mauvaises passions et les
péchés, nous ne voudrons que le bien et ce que
Dieu veut. Les saints, eux aussi, ont vécu ici-bas ;
ils ont renoncé à leur libre arbitre pour faire en
toutes choses la volonté de Dieu. Leur volonté est
désormais entièrement unie à la sienne ; ce qu'il
veut, ils le font aussi ; la prière " que ta volonté
soit faite " se réalise en eux. - C'est pour aspirer
à cette liberté que tant d'hommes et de femmes
dans l'Église deviennent moines et moniales et
prononcent les vœux de pauvreté, de chasteté et
d'obéissance, afin de s'affranchir des choses du
monde, de renoncer à leur propre volonté et de
ne faire que celle de Dieu. C'est ce que
Notre-Seigneur a voulu dire lorsqu'il a dit :
" Si tu veux être parfait, renonce à toi-même
et suis-moi 1 ".
1 Matt. 19. 21.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
Au lieu de résister à la grâce, nous devons
coopérer avec elle. Voyons par un exemple
ce que cela signifie. Un petit enfant doit
apprendre à marcher. La mère le met sur
ses pieds, mais sans le lâcher. Que doit faire
l'enfant pour qu'il apprenne à marcher ?
Évidemment, il doit faire quelque chose de
son côté ; il doit essayer de se tenir sur ses
pieds : il doit s'efforcer de faire des pas. S'il
refuse absolument de faire quoi que ce soit,
il n'apprendra jamais à marcher. Ainsi en
est-il de la grâce de Dieu. Dieu fait tout ce qui
est nécessaire de sa part, mais nous aussi,
nous devons faire quelque chose. Il nous aide
et nous encourage par sa grâce préventive ;
il nous fait avancer et nous montre ce que nous
devons faire. L'homme doit permettre à Dieu
de l'aider ; il doit essayer de faire tout ce qui
est en son pouvoir pour accomplir sa tâche.
Si l'homme refuse d'accepter la grâce de Dieu, la
bonne œuvre restera et il aura reçu la grâce de
Dieu en vain.
Nous pouvons le voir encore plus clairement en
considérant quelques exemples de résistance à
la grâce, relatés dans les Saintes Écritures,
c'était certainement une grande grâce d'être
appelé à la crèche de Notre-Seigneur quand Il
est né. Les hommes attendaient le Rédempteur
promis depuis des milliers d'années. Quel grand
privilège d'être appelé à le voir et à l'adorer dès
qu'il est né dans le monde ! Cette grâce a été
offerte aux sages de l'Orient et à quelques
bergers qui gardaient leurs troupeaux dans les
environs de Bethléem. Ils ont accepté la grâce
de Dieu, sont venus et ont trouvé le Sauveur.
Auraient-ils bénéficié de cette invitation s'ils
n'avaient rien fait de leur côté ? Certainement
pas. Ils n'auraient pas vu le Roi des rois. Ils ont
coopéré avec la grâce. Les bergers ont dit :
"Allons à Bethléem et voyons cette parole qui
s'accomplit, que le Seigneur nous a montrée "1
et ils sont venus en hâte. Les sages, de même,
en voyant l'étoile, se consultèrent pour en
connaître la signification ; ils firent les
préparatifs nécessaires pour le long voyage, et
ne craignirent aucun obstacle ; ils méprisèrent
tous les dangers, et ne se reposèrent pas avant
d'avoir trouvé l'Enfant qu'ils avaient été appelés
à voir. Les bergers et les mages trouvèrent le
Sauveur et s'en réjouirent, parce qu'ils ne
négligèrent pas la grâce de Dieu, mais y
coopérèrent.
1. Luc 2. 15.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
Notre coopération avec la grâce doit être fidèle.
La fidélité est la marque d'un bon serviteur
qui sert bien son maître, reste avec lui avec lui,
fait tout ce que son maître lui ordonne de faire
et qui est parfaitement honnête dans son service.
Nous aussi, nous serons des serviteurs fidèles de
Dieu, si nous sommes conscients de notre destin
surnaturel, travaillons soigneusement à notre
salut, et faisons la volonté de Dieu en toutes
choses, en acceptant avec gratitude les grâces
qu'Il nous donne. Un tel serviteur fidèle était
saint Paul.1 Sur le chemin de
Damas, le Seigneur l'appela par sa grâce à la
connaissance de la vérité et lui demanda :
" Seigneur, que veux-tu que je fasse ?
" Et quand Notre Seigneur lui a dit d'aller à
Damas, qu'il y serait informé de ce qu'il devait
faire, il s'y rendit aussitôt et fit tout ce que
Annanias lui avait dit. C'est ainsi qu'il continua
toute sa vie. Il ne consultait jamais son propre
confort, mais il travaillait et souffrait pour la
cause de son Maître jusqu'à la mort. Il a fait la
volonté de Dieu en toutes choses. Il s'est laissé
se laisser conduire par la grâce de Dieu, et il y a
collaboré fidèlement. C'est pourquoi Dieu a béni
son œuvre et a fait de grandes choses par lui.
C'est pourquoi il pouvait dire en toute sincérité :
"J'ai travaillé plus abondamment que tous les
apôtres, mais ce n'est pas moi, c'est la grâce de
Dieu qui est avec moi." 2
Par conséquent, la grâce de Dieu et Saint Paul
ont travaillé ensemble, ou, en d'autres termes, il
a coopéré avec la grâce de Dieu, ce qui lui a
permis de réaliser de grandes choses. " Sa grâce
n'a pas été nulle en moi ". Il a expérimenté en lui
la grandeur de la grâce de Dieu, et c'est pourquoi
il nous avertit de ne pas la négliger en
nous-mêmes. "Nous vous exhortons à ce que vous
ne receviez pas la grâce de Dieu en vain," 3
c'est-à-dire ne rendez pas la grâce de Dieu inutile
en vous, en y mettant des obstacles mais plutôt
travaillez avec elle et efforcez-vous d'utiliser
la grâce de Dieu, afin que vous portiez du fruit
en abondance.
Considérez la grâce que Dieu vous donne
comme un talent que vous devez travailler et
augmenter. De même que le maître, dans
l'évangile, a donné aux serviteurs qui avaient fait
bon usage des talents qui leur avaient été donnés,
le double, de même Dieu doublera notre grâce si
nous en faisons bon usage. Il nous donnera "grâce
pour grâce "4 et nous conduira continuellement
à des degrés supérieurs de vertu. Nous nous étonnons
souvent du haut degré de sainteté atteint par
certains saints, et nous sommes alors enclins à
oublier qu'eux aussi étaient humains et vivaient
ici-bas, entourés des mêmes dangers et tentations
que nous. Les saints ont dû vivre la même vie que
nous. La raison de leur grande sainteté était en
ceci, qu'ils ont suivi fidèlement l'impulsion de la
grâce de Dieu. Ils l'ont reçue avec gratitude,
coopéraient avec elle, et recevaient ainsi une
abondance toujours plus grande de ce don
de la miséricorde de Dieu. Si nous nous
abandonnons à l'influence de la grâce, et que nous
lui permettons de travailler sur nos âmes, nous
aussi, nous grandirons continuellement en
sainteté, car "c'est la volonté de Dieu, votre
sanctification". 5
1. Actes 9.
2. 1 Cor. 15. 10.
3. 2 Cor. 6. 1.
4. Jean 1. 16.
5. I Thess. 4. 3.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
XII - SUR LA GRÂCE DE LA PERSÉVÉRANCE. CONCLUSION
SUR LA GRÂCE DE LA PERSÉVÉRANCE
Qu'est-ce que la grâce de la persévérance ? La grâce de la persévérance est un don particulier de Dieu qui nous permet de rester en état de grâce jusqu'à la mort.
Par le péché de nos premiers parents, nous
avons avons perdu l'amitié de Dieu, et
sommes devenus ses ennemis ; par
nous-mêmes, nous étions incapables de
nous relever du péché ou de faire quoi que
ce soit pour regagner le bon plaisir de Dieu.
Dieu a eu pitié de notre impuissance et a
envoyé son Fils unique pour nous racheter.
Par la grâce, qu'il a obtenue pour nous, et
qui a été appliquée à nos âmes dans le
baptême, nous avons été purifiés du péché
et faits enfants de Dieu et héritiers de son
royaume. Par sa grâce, nous avons été
justifiés, et les vertus divines de la foi, de
l'espérance et de la charité ont été insufflées
dans nos âmes. Tout cela s'est produit, non
pas en raison de nos mérites, mais par la
miséricorde et la bonté de Dieu. La grâce
divine n'a pas détruit notre nature, mais l'a
élevée au-dessus de ses propres forces
innées ; elle nous a rendus capables
d'accomplir des œuvres méritoires du ciel.
La grâce divine élève l'âme à Dieu, de sorte
que nous devenons, selon les mots de
l'Apôtre, "participants de la nature divine".
Par la grâce divine, Dieu lui-même habite
dans nos âmes ; nos corps deviennent les
temples du Saint-Esprit ; nous devenons des
fils de Dieu. De même que le fer se
transforme sous l'effet de la chaleur, il
devient souple et flexible ; toute sa nature
semble changée ; avant il était de couleur
sombre, maintenant il est lumineux ; il était
froid, maintenant il est chaud ; il était
inflexible, maintenant il est doux et flexible.
De même, l'âme, lorsqu'elle est parée de la
grâce sanctifiante, est totalement changée ;
c'est toujours la même âme, elle a toujours
ses facultés naturelles, mais elle a acquis des
propriétés nouvelles et supérieures. Si nous
pouvions la voir, nous aurions peine à croire
que c'est le même être qu'auparavant.
L'âme est maintenant enflammée de l'amour
de Dieu ; elle est devenue obéissante à sa
sainte volonté ; elle ne trouve plus son plaisir
dans le péché, mais dans le service de son
Créateur. Cet état heureux se poursuivra
jusqu'à ce qu'il soit détruit par le péché mortel.
Le péché mortel chasse la grâce de Dieu de nos
cœurs, et nous rejette dans la misère dont
Dieu, par sa grâce, nous a délivrés. L'état de
grâce est un don gratuit de Dieu ; il nous a été
donné non pas en raison de nos mérites, mais
à cause de la bonté et de la miséricorde de Dieu.
Bien que la grâce soit un don gratuit de Dieu,
elle ne détruit pas pour autant notre libre arbitre ;
nous sommes toujours libres de la rejeter et de
nous tourner vers le péché. Dieu ne souhaite pas
un service obligatoire mais gratuit, et par
conséquent il ne supprime pas notre libre arbitre.
Tant que nous vivons, nous risquons de perdre la
grâce de Dieu en commettant un péché mortel
volontaire, et donc de perdre l'amitié de Dieu et
le bonheur du ciel qui doit être sa récompense et
son achèvement dans l'autre monde. La question
se pose donc de savoir si nous pouvons, par nos
propres forces, rester en état de grâce jusqu'à la
mort, ou si, en cela aussi, nous dépendons de
Dieu. Nous appelons persévérance finale le fait de
rester en état de grâce jusqu'à la mort.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
Persévérer signifie continuer dans
un état ou une action quelconque ;
ainsi, lorsqu'un garçon continue ses
études, malgré toutes les tentations
de les abandonner, on dit qu'il est
très persévérant dans ses études.
En général, nous n'entendons par
persévérance que la continuation du
bien ; ainsi, un homme qui a été
enclin à maudire, et qui, après une
bonne confession, prend la ferme
résolution de ne plus pécher, et
tient cette résolution, est dit
persévérant ou avoir de la
persévérance. Notre catéchisme
sur cette question parle cependant
de la persévérance, non pas pour
un temps, mais jusqu'à la mort ;
nous l'appelons persévérance finale,
parce qu'elle dure jusqu'à la fin de
notre vie. La persévérance finale
consiste donc à demeurer en état de
grâce jusqu'à la mort, et ceci, nous
dit le catéchisme, est une grâce
spéciale de Dieu. La persévérance
finale comprend deux choses : la
résistance au péché mortel et donc la
continuation de l'état de grâce, et la
venue de la mort pendant que nous
sommes en état de grâce. Si quelqu'un
continue à être en état de grâce
pendant des années et des années,
mais tombe dans le péché mortel juste
avant de mourir, nous ne pourrions pas
dire de lui qu'il a persévéré jusqu'à la
fin ou qu'il a eu la persévérance finale.
En revanche, une personne qui meurt
immédiatement après le baptême,
avant même d'avoir eu la moindre
chance de commettre un péché, aurait
persévéré dans la grâce jusqu'à la mort.
La persévérance finale ne dépend pas
du temps que l'on passe en état de
grâce, mais plutôt du fait de mourir dans
cet état béni d'union avec Dieu. Pour
avoir la persévérance finale, il ne suffit
pas de résister au péché pendant des
jours, des mois ou même des années,
mais nous devons résister au péché et
rester en état de grâce jusqu'à la mort.
L'essentiel est d'être trouvé ami de Dieu
lorsqu'il nous appellera à rendre compte
de notre vie.
A SUIVRE..
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
D'après ce qui a été dit, nous pouvons
voir que même dans le cas des petits
enfants qui meurent avant d'avoir
acquis l'usage de la raison, et donc la
faculté de pécher, la persévérance
finale est un don spécial de Dieu. C'est
à eux que s'applique la phrase de la
Sainte Écriture : " Il a plu à Dieu et a
été aimé, et vivant parmi les pécheurs,
il a été transféré. Il a été enlevé de
peur que la méchanceté n'altère son
intelligence, ou que la tromperie ne
séduise son âme. " 1
C'est certainement un don spécial de
Dieu que d'être retiré de ce monde
alors que l'on est en état de grâce,
avant que cet état ne soit perdu par
le péché. On peut dire la même chose
du pécheur qui fait pénitence et qui,
après avoir reçu le pardon de ses
péchés, meurt avant de pouvoir
commettre un autre péché. Lui aussi
est traduit, de peur que le péché ne
trompe son intelligence. De même,
celui qui est tombé dans le péché
reçoit un don particulier de Dieu,
lorsque, par sa miséricorde, il lui est
donné un temps de repentir. De même
que la grâce nous est donnée sans
mérite de notre part, de même, Dieu
nous fait persévérer dans la grâce
jusqu'à la mort ; de sorte que si nous
sommes sauvés, c'est par la
miséricorde de Dieu que nous obtenons
le salut. " Celui qui a commencé en
vous une bonne œuvre, l'achèvera
jusqu'au jour de Jésus-Christ. " 2
Comme le commencement de la vie
de la grâce est de Dieu, ainsi sa
perfection est dans la gloire du ciel.
1. Sagesse. 4. 10, II.
2. Philippe. I. 6.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
La persévérance finale est un don
gratuit de Dieu et ne peut être
méritée par nous, mais elle peut
être obtenue par une prière
fervente. Notre Seigneur nous
recommande "de veiller et de
prier". Il nous a enseigné le Notre
Père dans lequel nous demandons :
"que ton règne vienne" et "ne
nous soumets pas à la tentation
mais délivre-nous du mal". Sans le
don de la persévérance finale, son
règne ne viendra pas à nous, et
nous ne serons pas délivrés du mal ;
car il n'y a certainement pas de
plus grand mal que d'être séparé de
Dieu par le péché et de perdre le
ciel pour l'éternité. Jésus souhaite
donc que nous priions pour la grâce
de la persévérance finale. Si nous
pouvions mériter cette grâce par nos
bonnes œuvres, nous n'aurions pas
besoin de la prier. Sa recommandation
de prier pour la persévérance finale
signifie donc que nous ne pouvons
pas la mériter ; mais, d'un autre
côté, elle signifie aussi que nous
pouvons l'obtenir par la prière, sinon
il n'aurait pas dû nous dire de prier
pour elle. L'Eglise, dans sa prière,
nous enseigne la même leçon ; le
troisième jour après le dimanche de
la Passion, elle prie pour que Dieu
" nous donne un service persévérant
dans sa volonté. " Saint Augustin, qui
a défendu cette doctrine contre les
Pélagiens, dit : " Cette prière est-elle
donc insensée, puisque nous voulons
lui demander ce que nous savons qu'il
ne donnera pas, et que, sans qu'il le
donne, il est au pouvoir de l'homme
d'avoir ? ".1 Si nous devons prier
pour la persévérance finale, alors
Dieu nous donnera la persévérance
finale en réponse à nos prières ;
et si nous devons prier pour cela,
alors il est évident que nous ne
pouvons pas l'obtenir par nos propres
œuvres. L'Apôtre Saint Paul, enseigne
que c'est un don de Dieu "de croire en
Lui mais aussi de souffrir pour Lui".2
En parlant de cette phrase de saint
Paul, saint Augustin dit que la
première, à savoir croire en Dieu,
appartient au commencement du salut,
et que la seconde, souffrir pour lui,
appartient à sa perfection, et que
toutes deux sont des dons gratuits de
Dieu. Pour obtenir le don de la
persévérance finale, il faut, en effet,
prier correctement, c'est-à-dire prier en
état de grâce, prier pieusement et avec
persévérance. Il ne faut pas croire que
nous pouvons obtenir un si grand don
en récitant une ou deux courtes prières ;
il faut continuer à prier et ne jamais
cesser.
1. De Don, Persev. n. 3
2. Philippe. I. 29.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
Lorsque nous considérons que notre salut
dépend de la grâce de la persévérance
finale, nous pouvons facilement
comprendre qu'il s'agit d'un don de Dieu
très précieux. Le Concile de Trente parle de
la persévérance finale comme d'un "grand
don", et il a raison, car n'est-elle pas la
perfection de tous les dons de Dieu ? Nous
savons que la grâce actuelle et sanctifiante
est un grand don ; mais la grâce de la
persévérance est plus grande, car elle
comprend à la fois la grâce sanctifiante et
une multitude de grâces actuelles. La
persévérance finale comprend l'état de la
grâce sanctifiante ainsi que les aides pour
éviter le péché et pour mourir heureux.
"Celui qui persévérera jusqu'à la fin sera
sauvé". N'est-ce pas une grande
miséricorde de Dieu que d'organiser notre
mort de telle sorte qu'elle nous trouve dans
l'état de son amitié ? Le saint Concile de
Trente nous dit de prier et de travailler pour
obtenir ce grand don de Dieu : "Que celui
qui pense se tenir debout prenne garde de
ne pas tomber, et qu'il travaille à son salut
avec crainte et tremblement, par des
labeurs, par des veilles, par des aumônes,
par des prières et des oblations, par le jeûne
et par la chasteté". 1 Tant que nous vivons,
nous ne pouvons pas savoir si nous allons
persévérer jusqu'à la fin ou non ; c'est
pourquoi nous devons prier et craindre. Nous
devons craindre et trembler, non pas de peur
que Dieu ne nous abandonne, mais de peur
que nous n'oubliions et n'abandonnions Dieu.
Le Concile énumère les diverses bonnes
œuvres que nous devons accomplir, non pas
comme si nous pouvions gagner par elles le
don de la persévérance finale, mais pour que
Dieu soit poussé par elles à avoir pitié de nous
et à nous accorder ce grand don.
Bien que la persévérance finale soit un don
spécial de Dieu qui ne peut être mérité par
nous, néanmoins personne n'en sera privé,
sauf par sa propre faute. Nous savons que
Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais
qu'il se convertisse et vive. 2 Dieu ne nous
oublie pas plus que "la femme ne peut
oublier son enfant". 3 Il veut que tous les
hommes soient sauvés et parviennent à la
connaissance de la vérité. 4 Il se tient "à la
porte et frappe", 5 en criant : "Venez à moi,
vous tous qui peinez et ployez sous le
fardeau, et je vous soulagerai". 6 Il a
préparé pour tous le don de la persévérance,
mais ceux qui le rejettent par le péché ne le
recevront pas. Ils disent à Dieu :
"Éloigne-toi de nous, nous ne voulons pas
connaître tes voies." 7 Ils sont "rebelles à la
lumière". 8 La lumière est venue pour les
éclairer et les conduire au ciel, mais ils "ont
préféré les ténèbres à la lumière." 9
1 Con. Trid. Sess. 6. c. 13.
2 Ezech. 18. 23.
3 Is. 49. 15.
4 Tim. 2. 4.
5 Apoc. 3. 20.
6 Matt. 11. 26.
7 Job 21. 14.
8 Ibid. 24.13.
9 Jean 3. 19.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: DIVINE GRÂCE - REV. EDMUND J. WIRTH, Ph.D., D.D., D.D.
CONCLUSION
Au commencement, Dieu créa l'homme
en état de grâce ; l'homme jouissait de
l'amitié de Dieu et était entouré d'aides
surnaturelles ; il devait vivre peu de
temps sur la terre pour prouver sa
fidélité à Dieu, et devait ensuite être
emporté au ciel pour être éternellement
heureux avec Dieu. Telle était la fin que
Dieu avait prévue pour nous. Nos
premiers parents, cependant, ont
transgressé le commandement que Dieu
leur avait donné et sont tombés dans le
péché. Par là ils ont perdu la grâce de
Dieu ; au lieu d'être amis, comme ils
l'avaient été, ils sont devenus Ses
ennemis. Avec la grâce, ils ont perdu en
même temps les autres dons surnaturels
surnaturels qu'ils avaient reçus ; même
leurs forces naturelles s'affaiblissent. Par
le péché originel, l'intelligence de
l'homme a été obscurcie, et une grande
inclination au péché a été laissée dans sa
volonté. Ce péché d'Adam et ses
conséquences, nous, ses enfants, en
avons hérité. Nous sommes nés soumis
au péché, ennemis de Dieu, incapables par
nous-mêmes de faire quoi que ce soit
pour atteindre le ciel. Notre sort aurait été
sans espoir si Dieu, dans sa miséricorde,
ne nous avait envoyé un Rédempteur pour
satisfaire au péché d'Adam et à nos péchés.
Le Christ est venu. Il était Dieu et homme ;
en tant qu'homme, il pouvait souffrir, et en
tant que Dieu, il pouvait faire une ample
satisfaction pour le péché. Ce sont deux
vérités que nous devons toujours avoir à
l'esprit lorsque nous étudions
l'enseignement de notre sainte Église sur
la grâce, à savoir l'impuissance de l'homme
en raison du péché originel, et la
Rédemption de l'humanité par Jésus-Christ,
le Fils de Dieu. Le Christ a non seulement
donné satisfaction à Dieu pour le péché,
mais il a aussi obtenu la grâce pour nous.
Par la grâce, nous qui, par nature, étions les
serviteurs de Dieu et, par le péché, ses
ennemis, devenons ses fils. Nous sommes
élevés à une vie surnaturelle ; toutes nos
actions, accomplies sous l'impulsion de la
grâce, deviennent méritoires pour le ciel ;
Jésus, le vrai Fils de Dieu, devient notre
frère. Par les mérites de Jésus-Christ, nous
recevons une surabondance de grâce ; nous
recevons la grâce sanctifiante qui rend nos
âmes belles et agréables aux yeux de Dieu
et prépare à la réception de la grâce
sanctifiante et nous aide à accomplir de
bonnes œuvres, méritoires pour le ciel
lorsque nous sommes en état de grâce.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13724
Date d'inscription : 26/01/2009
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