NIKITARONCALLI Contre-vie d'un Pape

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 NIKITARONCALLI Contre-vie d'un Pape   - Page 6 Empty Re: NIKITARONCALLI Contre-vie d'un Pape

Message  Monique Dim 18 Sep 2022, 8:57 am

Parmi les innombrables épisodes, la
rébellion du curé du quartier de l'Isolotto
à Florence, et celle de l'abbé de Saint-Paul,
don Franzoni, à Rome, sont des exemples
significatifs de ce que la tempête a récolté
celui qui a semé tout ce vent.

Ces deux rebelles ont été naturellement
soutenus par les paroissiens respectifs, et
la presse et la télévision ont utilisé des
tonnes de papier et de bande magnétique
pour transformer deux rangs aux fins bien
calculées, en manifestations spontanées de
''prise de conscience'' post-Conciliaire. De
sorte que même la présomption de ces
révolutionnaires-mutiniers - pour le calcul -
était irrésistiblement remuée. En effet,
d'obscurs ecclésiastiques qu'ils étaient, ils
se transformèrent du jour au lendemain en
arrogants et fiers leaders du peuple qui qui
"faisaient la une" tous les jours de la
semaine.

De nombreux cardinaux de l'ancien régime
savaient exactement comment les choses se
passeraient si le couvercle, comme ils le
disaient, sautait du vieux pot de l'Église, et
que les masses pouvaient désormais y jeter
un coup d'œil à loisir. C'est pour cette raison
que l'astucieux Jean XXIII abattit à bout
portant l'idée du Concile, sans consulter
aucun de ces cardinaux.

En cet inoubliable dimanche du 25 janvier
1959, à la basilique Saint-Paul - entre ces
murs qui, quelques années plus tard
seulement, veilleraient sur l'une des fleurs
écloses du progressisme œcuménique, Jean
XXIII avait annoncé le Concile. Après la
Messe, après avoir donné la bénédiction, le
Pape avec la procession avait traversé la
basilique et atteint le monastère attenant,
où il s'est attardé avec les cardinaux Mimmi,
Agagianian, Aloisi Masella, Pizzardo,
Tedeschini, Tardini, Confalonieri, Valeri,
Giobbe, Canali, Ottaviani et Di Jorio, qui
avaient assisté à la fonction solennelle du
Pape. Le Pape a annoncé aux plus
éminents, à la "crème" du Collège
Cardinalice, dans son habituelle diction
Vénitienne bon enfant, humble et quasi-
incidente, un Synode pour le diocèse de
Rome, et ensuite, la célébration d'un
Concile Œcuménique pour l'Église
Universelle et la révision du Code de Droit
Canonique, qui sera précédée par la
promulgation prochaine du Code de Droit
Oriental.


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Message  Monique Lun 19 Sep 2022, 8:06 am

Le cardinal Tedeschini m'a dit que lui et
les autres cardinaux étaient pétrifiés et
alarmés par la surprise. Car ils savaient
que ces années-là étaient les moins
propices pour convoquer un Concile de
cette importance, et, promptement, alors
qu'ils étaient encore assis devant le Pape,
apparemment impassibles mais avec un
déluge d'émotions dans l'âme, ils ont
résolu d'exercer toute leur influence pour
dissuader le Pape de cette entreprise.
Mais l'ultime douche froide allait s'abattre
sur la tête de ces cardinaux une dizaine
de minutes plus tard. Alors qu'ils étaient
reconduits à leur domicile, nombre
d'entre eux ont appris par la radio qu'au
moment même où le Pape les informait,
le monde avait été informé de la
promulgation du Concile Œcuménique
Vatican II, sur ordre du Pape. Jean XXIII,
au mépris de toute coutume, avait tout
simplement dépassé le Collège Cardinalice,
en prenant sur lui une si terrible
responsabilité. La nouvelle avait déjà été
transmise à la presse, à l'insu de la plupart
des hauts responsables du Vatican, et se
répandait maintenant frénétiquement dans
le monde entier.

Domenico, l'assistant de Tedeschini, m'a
raconté que cette nuit-là, le vieux cardinal
n'a pas pu s'endormir. La lumière restait
allumée dans son bureau, et ce n'est qu'à
l'aube que le prince de l'Église se couchait.
Quelques jours plus tard, je lui rendis visite
à la Dateria, pour apprendre que le Pape
lui avait dit qu'il avait été instruit en rêve
de convoquer un grand Concile. Le cardinal
Tedeschini avait l'impression que le Pape le
bousculait. Connaissant Roncalli, cela aurait
été un pari sûr. Monseigneur Faveri, qui,
comme je l'ai écrit, aimait bien traîner dans
ma maison de campagne, dans le calme de
l'Agro, me racontait, avec distance,
l'impopularité qu'il s'était attirée au Concile,
semaine après semaine. En fait, il fut l'un
des rares, avec monseigneur Lefebvre, à se
lever méthodiquement pour répondre aux
prises de position préétablies de
l'assemblée sur les thèmes les plus délicats
du progressisme clérical.

Certains évêques, à cause de son attitude
intransigeante et démodée, l'ignoraient
désormais. En écoutant les confidences de
mon hôte à la croix d'or, j'ai pu ainsi prendre
la mesure de la rancœur dont est capable un
mauvais prêtre, et seulement un mauvais
prêtre, lorsque quelqu'un se met en travers
de son chemin. Un ressentiment bien plus
profond dans la constance, l'hypocrisie et la
malveillance, que celui du pire séculier.
Mon propre invité, intolérant à tout gag et
donc cueilli avec une attention particulière
par le nouveau régime installé par le
progressisme Giovannien, a été le
protagoniste d'une réaction clamée,
lorsqu'un mauvais matin, quittant le Conseil
pour la pause de midi, courtoisement mais
fermement on lui a demandé de remettre sa
mallette pleine de papiers et de documents
à l'inspection de la gendarmerie. L'évêque
refuse, menace d'un scandale dans la presse,
fulmine contre le cardinal Tisserant. L'incident
fut étouffé, mais il suffit à créer au sein du
Concile cette atmosphère lugubre de
conspiration qui devait le caractériser tout au
long de son premier mandat, sous le pontificat
de Jean XXIII, et, de façon encore plus radicale,
tout au long de la suite catastrophique que
souligna par le successeur prédestiné de Roncalli.


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Message  Monique Mar 20 Sep 2022, 7:56 am

Mais qu'est-ce qui est à l'origine de cette
mesure policière inhabituelle et
irrespectueuse, évocatrice de la fin
de l'époque impériale ? Peu de gens savent
que, dès le début du Concile Œcuménique
qui pointait son arc vers les eaux
tumultueuses de la réforme totale de
l'Église à la lumière des théories
sociologiques et Marxistes, le monde
catholique non aligné sur l'approche
révolutionnaire, qu'il jugeait désastreuse
pour l'avenir du christianisme, après les
premiers moments de découragement et
d'indignation, s'est regroupé pour entraver
de toutes les manières possibles la marche
de ce rouleau compresseur qui écrasait sous
son poids l'Église traditionnelle et tout ce
qui s'identifiait à elle. Les Catholiques,
dès les premières semaines du Concile,
avaient serré les rangs et commencé à
s'organiser, pour essayer d'ouvrir les yeux
des pères Conciliaires sur les vérités qui leur
étaient cachées, et dont l'ignorance les
transformait en instruments de subversion
religieuse.

Des publications clandestines expliquant à
grand renfort de noms, de dates et de faits
les activités en coulisse et les objectifs
cachés du Concile Œcuménique Vatican II
ont commencé à atteindre les résidences
privées des plus excellents évêques. Dans
les premières semaines du Concile, cette
prolifération de la presse clandestine,
destinée à soulever le linceul de la poix
sous les yeux des évêques, fut
astucieusement cachée au monde extérieur.

Mais ces évêques diligents, conquis depuis
longtemps à la cause du progressisme et
déjà gratifiés, pour leur zèle réformateur et
leur credo révolutionnaire, de promotions et
de prébendes, dénoncèrent promptement cette
sorte de cinquième colonne, et les pères
Conciliaires furent invités à remettre
quotidiennement toutes ces brochures
imprimées dans le monde entier, et surtout en
Amérique du Nord et latine, en France et en
Espagne, qui s'amoncelaient peu à peu sur les
bureaux de leurs appartements privés, livrées
presque hebdomadairement par la poste, ou,
parfois, par de mystérieux coursiers.


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Message  Monique Mer 21 Sep 2022, 8:15 am

Mais on s'est vite rendu compte que tous
les évêques n'obéissaient pas à l'invitation.
Si bien que certains de ces petits volumes
se retrouvèrent en dehors du Vatican, et
lorsqu'une publication complète soutenant
que l'élection de Jean XXIII était illégale
parce qu'elle avait été organisée par la
franc-maçonnerie, et indiquant que Roncalli
était membre de cette secte depuis l'époque
de sa nonciature en Turquie, se retrouva
entre des mains Épiscopales vigilantes et
des mains séculières moins prudentes, la
répression n'épargna aucun coin de la Cité
Léonine. Il semble que le Pape, à ce coup
visant directement sa personne, ait pour
une fois perdu son sang-froid, ordonnant
la recherche, à la sortie de Saint-Pierre,
des évêques "les plus suspects" de
s'opposer au nouveau cours. La
Gendarmerie pontificale organisa en grand
secret une petite escouade qui commença
de bonne grâce, à mettre le nez dans la
mallette de quelque excellent évêques.
Certains s'en accommodaient. Certains
résistent, parmi eux mon ami Faveri.

Cet ordre grave, inadmissible et attentatoire
à la dignité Episcopale, n'a pas empêché la
sortie de ces publications très indésirables,
qui ont continué, et de plus en plus
copieusement, à circuler non seulement à
Rome, mais aussi en Italie et dans le reste
du monde. À tel point que dans un numéro
spécial de l'hebdomadaire du Vatican
"L'Osservatore della Domenica"
(L'Observateur du dimanche), imprimé à
l'occasion de la conclusion du Concile,
intitulé "Le Concile Œcuménique Vatican II",
il n'était pas possible d'ignorer ce phénomène
qui était désormais officieusement connu de
tous. En fait, le directeur de l'hebdomadaire,
le professeur Enrico Zuppi, a reçu l'ordre de
publier un article pour tenter de minimiser
et de ridiculiser cette floraison de contre-
informations qui a duré sans interruption
pendant tout le Concile.


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Message  Monique Jeu 22 Sep 2022, 7:41 am

A la page 154 de ce numéro spécial figure,
en effet, un article en trois colonnes,
"L'anonima letteratura anticonciliare"
(La littérature anti-conciliaire anonyme),
qui concède, entre les dents, l'actualité
intense et ininterrompue du phénomène,
en affirmant que "...". Quant au contenu,
on peut ajouter que beaucoup de ces
publications se cachent derrière un souci
suspect d'orthodoxie, dont elles tirent le
prétexte pour attaquer inconsidérément
des cardinaux et des évêques, les accusant
de vouloir introduire des hérésies, de
subvertir l'Église et de la vendre à des
intérêts terrestres..." et encore,
"...Le premier texte, plus massif, publié
en août 1962.... a été lancé sous le
pseudonyme de "Maurice Pinay"...
La présentation promettait de "formidables
révélations", mais ce n'est qu'un fouillis
confus d'accusations gratuites et illogiques
contre les Pères du Concile qui "complotent
pour détruire" - comme le dit l'appel au
Lecteur - "les traditions les plus sacrées,
en réalisant des réformes audacieuses et
malveillantes, du genre de celles de Calvin,
Zwingli et autres grands hérésiarques, tout
cela sous la prétention de moderniser l'Église
et de la remettre au goût du jour, mais dans
le but caché d'ouvrir les portes du
communisme et d'accélérer la ruine future
du christianisme." Et de suivre, "...Dans
quelques feuilles cyclostyles d'Amérique
(Caledonia, N. Y.) en août 1964, un Hugo
Maria Kellner, après avoir attaqué "les effets
dévastateurs du sécularisme", accuse les
dirigeants de l'Église de ne pas faire d'efforts
adéquats "pour contenir la décadence
catastrophique des qualités intérieures du
catholicisme, qui a eu lieu dans les dernières
décennies". Pour cet auteur, de nombreux
Pères Conciliaires auraient "été victimes d'une
séduction satanique suggérant l'utilisation,
apparemment louable, de la parole du Christ,
pour ruiner et détruire l'Église".

Et encore, "... Les attaques, cependant, plus
cohérentes et plus dures, ont été celles
lancées contre les "juifs faussement convertis"
et l'"organisation internationale judéo-
maçonnique B'nai B'rith"." Certains auteurs de
petites brochures ou de lettres circulaires,
remises secrètement aux adresses privées des
Pères, ont affirmé que "seul l'hébreu est
vraiment le peuple déicide", car "le judaïsme,
à travers la franc-maçonnerie, le communisme
et toutes les organisations subversives qu'il a
créées et dirigées, continue à combattre le
Christ sous une forme arrogante et implacable."

"... La campagne ne se limite pas à l'Italie,
mais s'étend désormais à l'ensemble du
monde latin. Les principaux coupables ont été
clairement désignés. Voici les "voix hérétiques" :
Les théologiens allemands, de race hébraïque,
Oesterreicher et Baum, qui auraient eu pour
tâche de "judaïser les chrétiens" ; le révérend
Klyber, qui a "lavé le cerveau des catholiques
en faveur des juifs" ; le cardinal Bea, qui "en
présentant son projet de décret en faveur des
juifs et contre les Évangiles, a caché aux Pères
Conciliaires qu'il répétait la thèse qui lui était
suggérée par l'ordre maçonnique du B'nai B'rith."

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Message  Monique Ven 23 Sep 2022, 6:59 am

Et, pour conclure, pas même le "Delfino"
de Roncalli, Paul VI, n'a pas été épargné
par le déluge d'attaques lancées contre
la Hiérarchie en ces années passionnées
du Concile. Dans un petit pamphlet
imprimé en novembre 1965 en Californie,
et signé Militants Serviteurs de Notre
Dame de Fatima, il est dit .... que "Le
Pape (Paul VI) a commis un crime
détestable, comparable à une apostasie,
en prononçant un discours devant les
représentants athées des Nations Unies",
et que le 4 octobre - date de la visite
pontificale à l'ONU - doit être considéré
comme un jour de ténèbres, après celui
de la crucifixion de Jésus, car à cette
date, le Pontife aurait livré le Corps
mystique du Christ aux mains de
l'organisme des Nations Unies contrôlé
par les Juifs, les francs-maçons et les
communistes".

Il y aurait beaucoup à dire en marge et
en réponse aux trois petites colonnes
imprimées par la revue du Vatican. En
ce qui concerne l'alarmisme ridiculisé de
ceux qui s'inquiètent du mariage redouté
avec les protestants, les faits parlent
d'eux-mêmes : Déjà en 1971, et
précisément au moment de Pâques, au
cœur de Rome, dans l'ancienne église
allemande de l'Anima, ils concélébraient
la Messe avec les protestants,
clandestinement mais en accord,
évidemment, avec le Vatican. Le "Giornale
d'Italia", dans les numéros des 9 et 10
avril 1971, a divulgué les détails de la
mise en scène de cette incroyable
"Zusammenarbeit".

Quant à la tentative de "sauvetage" des
chrétiens par le judaïsme, il faut se
rappeler que Paul VI, lors de sa visite à
l'ONU, comme on peut le voir sur les
photos prises de lui à cette occasion,
portait sur son habit blanc l'"Ephod", le
rationnel du jugement, l'insigne du prêtre
suprême hébreu, qu'il avait commencé à
arborer sur son habit pontifical depuis sa
visite en Palestine. Ce n'est pas un
secret pour les employés de l'ONU que la
plupart des fonctionnaires américains
utilisent le Yiddish dans leurs
conversations.


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Message  Monique Sam 24 Sep 2022, 7:33 am

Il est symptomatique que dans cet
article de la revue du Vatican
commémorant le Concile, aucune
allusion à l'accusation de
franc-maçonnerie portée contre
Roncalli, et à la question débattue
de la légitimité de son élection au
siège pontifical, n'ait jamais été faite.
Les deux flèches dans le flanc qui
ont fait perdre à Jean XXIII sa
traditionnelle maîtrise de soi. Et
aucune allusion n'est faite à ce que
la presse clandestine a révélé par la
suite, Paul VI régnant, sur
l'ascendance Juive de Giovanni
Battista Montini.

À la lumière des faits qui ont suivi
dans les années qui ont suivi le
Concile, il faut reconnaître que
beaucoup de ces écrits, parfois
désespérés, qui sont parvenus
aux Pères Conciliaires, se sont
avérés être prophétiques. En ma
qualité de chroniqueur de
"L'Osservatore Romano", le
journal qui, tout au long du
pontificat de Pie XII, avait été l'une
des sources d'information les plus
prestigieuses du monde, j'ai
assisté, avec la montée du
progressisme vaticaniste et du
Marxisme en Italie, à la perte
progressive de toute signification
de l'expression "liberté de la
presse". Le journal du Vatican a
été rejoint par un jeune prêtre
d'origine Juive, Don Levi, qui a
pris en main les rênes du journal,
privant même le directeur, Raimondo
Manzini, un homme doux et un
parfait fonceur. Le journal devient le
porte-parole obéissant du nouveau
régime et se transforme en un
bulletin du progressisme clérical.
Entre-temps, le mot "journaliste" en
Italie a rapidement perdu de son
lustre, car il est désormais identifié
à des personnes qui ont vendu leur
conscience et leur liberté
intellectuelle au régime en place.
Au cours de ces années, j'ai été
témoin de défections honteuses de
personnalités qualifiées, que je
respectais et considérais comme
incorruptibles, et qui, au contraire,
poussés par d'énormes salaires,
abandonnaient leurs bons cerveaux,
prostituant âme et corps au marché
de la politique la plus indécente.
Si l'on pouvait lire aujourd'hui, avec
attention, ces livrets clandestins qui
effrayaient le Vatican à l'époque, et
qui sont aujourd'hui introuvables,
conservés comme les documents
précieux qu'ils sont, par ceux qui ont
la chance d'en posséder, il serait frappé
par leur exactitude.

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Message  Monique Dim 25 Sep 2022, 8:03 am

Mais ce qui allait se passer ensuite
était impensable. Au-delà de
beaucoup de ces prédictions. La
grandeur de Jean XXIII avait permis
à l'observateur distant et distrait de
ne pas saisir les changements de cap
que sa grande main paysanne, guidée
par un esprit de premier ordre,
imprimait à la barre de l'Église. Angelo
Giuseppe Roncalli marchait d'un pas vif
sur son programme, mais s'efforçait
de susciter la moindre attention
immédiate, ou alarme dangereuse.

L'aspect extérieur du Vatican est resté
inchangé. Le rituel de la Cour reste le
même, même si, comme je l'ai dit, une
certaine inflation de nouveaux
personnages aux papiers pas tout à fait
en ordre, placés à des postes clés,
n'échappera pas à l'œil attentif. Certains,
au Vatican, avaient défini Jean XXIII
comme le " Ermite Zacconi " de l'Église
moderne, pour sa capacité innée à
apparaître sous les aspects les plus
improbables. Roncalli, en effet, avait
deux visages, qu'il dominait à volonté.
L'officiel pour tous, aimable et humble,
et celui qui comptait terriblement, ferme
et résolu, têtu et absolu. De temps en
temps, celui qui se tenait à un mètre de
lui pouvait apercevoir le vrai visage,
derrière son masque public souriant.
Dans une remarque, au cours d'une
conversation, ou dans un geste de ses
mains.

Ce regard, ces remarques, ces gestes,
étaient le révélateur de son caractère,
qui pouvait être dur à la limite de
l'insensibilité. Un exemple ignoré par la
plupart : incité par ses conseillers, il
refusa au pauvre Padre Pio la bénédiction
apostolique lors du cinquantième
anniversaire du sacerdoce du moine, en
août 1960, et l'empêcha de donner la
bénédiction papale aux fidèles rassemblés
à San Giovanni Rotondo.
L'anti-communisme du capucin aux
stigmates n'était pas un secret au
Vatican, et la Casa Sollievo della
Sofferenza (Maison pour le soulagement
de la souffrance), le grand hôpital réalisé
avec les offrandes du monde entier,
aiguisait l'avidité ardente de nombreux
ecclésiastiques.


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Message  Monique Lun 26 Sep 2022, 7:49 am

Après le " Pacem in Terris ", la visite des
Adzhubeis au Vatican et les élections
italiennes du 28 avril 1963 qui
qui a vu les communistes gagner un
million de voix de plus que lors de
l'élection politique de cinq ans auparavant,
le pape Jean a reçu un certain John
McCone, qui s'était envolé pour Rome
depuis les États-Unis deux jours plus tôt.
L'audience a été enregistrée sur le bulletin
officiel du Saint-Siège, mais aucun des
observateurs du Vatican n'y a prêté
attention à l'époque. Quelque temps après,
l'entourage proche de la famille pontificale
a identifié ce personnage avec un directeur
de branche des "renseignements secrets"
des États-Unis, c'est-à-dire un haut
fonctionnaire de la CIA.

Lorsque j'ai appris l'identification de ce
mystérieux Américain, un autre petit espace
vide de la vaste mosaïque Giovannienne à
multiples facettes esquissée dans les notes
de mes carnets a enfin eu sa pièce éclairante.

En effet, au début du mois de mai 1963, si
je me souviens bien, à la fin d'une chapelle
papale, alors que je me dirigeais vers la sortie
latérale de la basilique avec le cardinal
Tisserant, qui était en compagnie des
cardinaux Spellman et McIntyre, j'ai entendu
Spellman exprimer à l'archevêque de Los
Angeles ses inquiétudes au sujet d'une
démarche urgente que le Pape lui avait
demandé d'entreprendre auprès de la Maison
Blanche, " ... parce qu'après avoir reçu cette
personnalité, le Pape a eu l'impression d'être
traqué par des flics américains et il ne tolérait
absolument pas... ". Maintenant, cette
remarque a pris une signification propre.
Comme avec le recul, ont pris une dimension
précise ces bribes de conversation entre le
Pape et monseigneur Capovilla, qui m'ont fait
réfléchir pendant un moment. Le Pape a parlé
de Khrouchtchev. "Nous devons aimer et aider
cet homme, a-t-il dit, car il est peut-être le
trait d'union que nous attendons depuis si
longtemps entre le Communisme et le
Christianisme.... Oui, nous devons prier le
Seigneur pour Khrouchtchev... Nous devons
nous rapprocher le plus possible de lui... De lui
et de la Russie soviétique, qui sera le
protagoniste... de l'avenir du monde..."


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Message  Monique Mar 27 Sep 2022, 7:48 am

Ce jour-là, à la fin de mon détail,
alors que la Chrysler noire de la
Cour me reconduisait chez moi,
j'ai noté sur mon carnet, comme
c'était mon habitude, ces mots de
Jean XXIII dévoilant un horizon
qui, pour moi, était jusqu'alors
assez flou, mais dont je distinguais
maintenant lentement les contours
avec un étonnement croissant.
Quelques semaines après ce
mercredi, Luciano Casimirri,
directeur du service de presse du
Vatican, m'a informé de l'intention
du pape d'inviter au Vatican le
gendre de Khrouchtchev, Adzhubei.
J'ai immédiatement fait le lien entre
cette nouvelle de dernière minute et
les paroles de Jean XXIII, en ce
mercredi d'audience générale.
Le jour a suivi le jour, puis la nouvelle
de la réception d'Adzhubei a été
donnée, et le pape a reçu le gendre
de Khrouchtchev. À cette époque,
dans l'un de ses habituels discours de
fenêtre, Jean XXIII a déclaré à la
foule présente sur la place Saint-Pierre
qui attendait la bénédiction : "...
Vous devez aimer Khrouchtchev, Dieu
l'aime..." Il a été acclamé par la
réponse extatique des communistes
d'Italie.

Jean XXIII s'est-il jamais rendu compte
de l'exploitation de son œuvre et de sa
personne par le parti Communiste
Italien ? Il l'a certainement fait. Sa
politique a soigneusement ouvert la voie
au communisme en Italie et aux forces
de gauche de l'Occident. En effet, il
semble évident que Roncalli a calculé avec
un sens absolu du timing chaque action,
chaque mot et chaque geste, afin que les
communistes puissent les utiliser à leurs
propres fins, et avec des conséquences
extrêmes. Dans la dernière partie de son
règne, Roncalli a probablement connu des
moments d'expiation critique de sa
politique révolutionnaire et pro-communiste.
Peut-être la maladie qui l'a miné dans ses
derniers mois a-t-elle affaibli sa volonté
de fer, et le sentiment a parfois eu le dessus.

Dans les tout derniers jours de son pontificat,
bref mais dévastateur comme un
tremblement de terre, prédit par les naïfs
comme un "pontificat de transition", les
habitudes de Jean XXIII ont changé. Il s'est
replié sur lui-même. Il n'y avait plus d'invités
à sa table, son bon appétit traditionnel s'était
soudainement épuisé et il apparaissait
différent, taciturne, absorbé. Au maître de
maison, le "Commendatore" Pio Manzia, qui
lui proposait, comme d'habitude, de déguster
des vins précieux, il répondait tristement :
"...Le bon temps est passé, cher
"commendatore". Je me sens oppressé,
presque écrasé par ces années où j'ai été
Pape..."

Ce changement a été attribué à
l'aggravation précoce de la maladie
qui l'affligeait. Mais, peut-être, les
causes étaient-elles autres. Peut-être
Roncalli avait-il regardé en arrière et
considéré, pour la première fois, son
œuvre sous l'angle de l'homme de
Sotto il Monte, coulé dans un
authentique moule paysan, et non
sous celui de Jean XXIII,
personnage-outil qui avait contribué à
bouleverser l'histoire de l'Église et de
l'humanité, en l'orientant vers une
voie obscure.


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Message  Monique Mer 28 Sep 2022, 7:45 am

CHAPITRE XVI

En analysant les faits qui se sont
produits pendant le bref et
révolutionnaire pontificat de Jean
XXIII, il semble que l'Histoire ait
donné rendez-vous à Roncalli,
ouvrant la voie, dans le grand
ensemble du jeu politique
international, à la réalisation de
son propre programme.

Aux États-Unis d'Amérique, le
président Kennedy n'avait aucune
critique à formuler à l'égard du
programme que ses "têtes d'œuf"
avaient élaboré pour l'Italie. Pour eux,
il ne semblait pas juste que l'Italie,
libérée du fascisme également au prix
du sang Américain, continue à être
dirigée par un parti, le Démocrate-
Chrétien de l'époque, caractérisé par
une approche solide de centre-droit
solidement ancrée au conservatisme
du Vatican. Et avait suggéré au jeune
et enthousiaste président, l'exportation,
en Italie, de cette formule de centre-
gauche qui, bouleversant leurs plans,
ouvrirait la voie à l'avènement du
communisme dans la zone de pouvoir
de ce Pays. La formule, étudiée dans
tous les détails possibles par les experts
de la Maison Blanche, fut expédiée
bien emballée en Italie. Et il est arrivé
à point nommé, alors que Jean XXIII
commençait à s'"ouvrir" au Marxisme,
et que les mots "réconciliation" et
"dialogue" semblaient être les recettes
magiques indispensables pour résoudre
chaque contraste et chaque problème
avec l'Est communiste. Le parti
Démocrate-Chrétien Italien, au pouvoir
depuis la chute du fascisme, sentant
les nouvelles directions du vent, de
l'autre côté de l'Atlantique et de l'autre
côté du Tibre, et surtout soucieux,
comme c'est l'habitude de tous les partis
politiques de presque toutes les "vagues"
démocraties qui égayent l'homme
moderne, de maintenir à tout prix son
hégémonie, a rapidement adopté cette
formule tout simplement inconcevable
pour l'Italie de l'époque. Le Vatican avait
choisi Amintore Fanfani, considéré
comme l'homme politique le plus apte à
réaliser l'"ouverture" vers la gauche. Le
choix avait été le fruit d'un travail de
persuasion prudent et très astucieux
exercé par les " monseigneurs intelligents
" de Loris Capovilla, et par les " nonces
séculiers " du maire " visionnaire " de
Florence, La Pira.

Pourquoi l'homme contemporain
oublie-t-il si facilement ? Pourquoi l'homme
de la rue ne jette-t-il pas un autre coup
d'œil dans les collections de journaux ?
Combien de mensonges s'avéreraient et
combien de politiciens mériteraient
l'étiquette de faussaire.


A suivre...
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Message  Monique Jeu 29 Sep 2022, 7:07 am

J'ai un parfait souvenir de cette époque.
Lorsque l'option Centre-gauche a
commencé à être débattu, dans tous les
cercles les plus fiables de la nation, la
réalisation d'une telle éventualité était
simplement considérée comme une folie.
On en riait même. Pourtant, dans les
coulisses, loin du regard de l'opinion
publique, on travaillait à imposer la
nouvelle formule. Les États-Unis avaient
naïvement donné le "feu vert". Le Vatican
Roncallien, comme il était évident,
soutenait de tout son poids considérable
l'initiative politique. Les Communistes et
les Socialistes - ces derniers partageraient
le pouvoir avec les Chrétiens Démocrates,
devenant l'avant-garde du parti
Communiste dans le gouvernement, et
poussaient de toutes leurs forces dans
cette direction. Et un matin, les Italiens
se sont réveillés avec un centre-gauche
en pleine effervescence. Fanfani avait
été le père, du côté Démocrate-Chrétien,
de l'idée historique, en liant son nom à
l'initiative politique qui avait amené l'Italie
à son déclin actuel, et Capovilla a
manœuvré avec lui et avec un autre
entourage proche de Marxistes Catholiques
Italiens pour retirer, avec les forceps,
cette expérience désolée et mal née d'une
Italie qui avait pourtant été capable de ce
miracle économique qui avait étonné le
monde. Et c'est à partir de ce moment
précis que s'est ouvert un horizon sombre
de crise économique, de grèves et de
violence. Comme il l'aurait été dans le
cadre de la politique révolutionnaire de
Roncalli. Fanfani a servi à Roncalli ce
moment historique, cette occasion tant
désirée d'établir des contacts directs et
amicaux avec les représentants officiels
des impies, enfin, sur un plateau d'argent.

Une fois de plus, curieusement, les
États-Unis : dans les premières phases de
l'adoucissement et du rapprochement
entre le Vatican et le monde Soviétique, un
rôle important avait été joué, entre autres,
par Norman Cousins, un éminent journaliste
américain, directeur de la "Saturday Review"
et ami personnel de John Kennedy.

La mission de médiation de Cousins a débuté
à Andover, dans le Maryland, en octobre
1962, pendant la crise des missiles de Cuba.
La ville Américaine est le seul endroit au
monde à accueillir des scientifiques
Américains et Soviétiques réunis pour un
congrès. Kennedy charge Cousins de servir
de médiateur entre un prêtre Catholique, le
père Felix Morlion, et les Soviétiques
Shumeiko et Feodorov, amis de Khrouchtchev.
C'est du contact entre l'ecclésiastique et les
deux Russes qu'est né le message de paix de
Jean XXIII, qui aurait fait rebrousser chemin
aux navires Soviétiques en route vers les
Antilles, leurs canons prêts à exploser. À ce
stade, Cousins était entré dans le jeu et
continuait à agir comme un médiateur
volontaire entre le Vatican et l'Union
Soviétique.


A suivre...
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 NIKITARONCALLI Contre-vie d'un Pape   - Page 6 Empty Re: NIKITARONCALLI Contre-vie d'un Pape

Message  Monique Ven 30 Sep 2022, 7:32 am

Il se trouve au Vatican au début du mois
de septembre 1962. En route pour
Moscou, il demanda à Monseigneur
Dell'Acqua et à Igino Cardinale, qui avec
le cardinal Cicognani, Bea, König, le
nonce en Turquie Lardone et ensuite
Casaroli, étaient parmi les plus proches
collaborateurs de Jean XXIII dans la
politique conciliatrice envers l'Est, quelle
serait selon eux l'initiative à demander à
Khrouchtchev pour ouvrir un dialogue.
Les deux prélats, informés des démarches
entreprises par le cardinal Testa auprès de
Borovoï et de Kotilarov lors du Concile,
répliquent : " La libération de l'archevêque
Slipyi. " Le 13 décembre 1962, Norman
Cousins entre dans le bureau de
Khrouchtchev au Kremlin. A partir du
rapport que Cousins a remis plus tard au
Pape Jean, il est possible de reconstituer
la rencontre en détail. La conversation a
commencé sur le fil des souvenirs de
famille et de brefs traits d'esprit. Puis
Khrouchtchev a déclaré : "Le Pape et moi
pouvons avoir des opinions divergentes sur
de nombreux sujets, mais nous sommes
unis dans le désir de la paix. Le plus
important est de vivre et de laisser vivre.
Tous les peuples veulent vivre et toutes les
Nations ont le droit de vivre. Surtout
maintenant que la science peut faire un
immense bien et un immense mal." Le
colloque a duré trois heures. A la fin, la
substance a été exposée en cinq points :

"1) La Russie est favorable à la médiation
du Pape, et Khrouchtchev admet qu'il ne
s'agit pas seulement d'une médiation de
dernière minute pour résoudre une crise,
mais aussi du travail acharné du Pape pour
la paix ; 2) Khrouchtchev veut une ligne de
communication par des contacts privés avec
le Saint-Siège ; 3) Khrouchtchev reconnaît
que l'Eglise est respectueuse du principe de
séparation entre l'Etat et l'Eglise dans les
différents Etats ; 4) Khrouchtchev reconnaît
que l'Église est au service de tous et de
chacun des êtres humains en ce qui
concerne les valeurs sacrées de la vie, et
qu'elle ne s'intéresse pas seulement aux
Catholiques ; 5) Khrouchtchev reconnaît
que le pape a fait preuve d'un grand courage
dans son action, sachant que le Pape a des
problèmes au sein de l'Église, comme
Khrouchtchev a des problèmes au sein de
l'Union Soviétique." Roncalli lit le document,
et griffonne dans la marge : "Lu par Sa
Sainteté dans la nuit du 22-23/XII/962".

On pourrait écrire des volumes pour
commenter et réfuter, faits à l'appui, un par
un, les mots prononcés par Khrouchtchev
lors de cette rencontre avec le journaliste
Américain. La soumission totale de l'Église
du Silence à l'État Communiste, acceptée et
reconnue par le Vatican seulement quelques
années plus tard, l'invasion de la
Tchécoslovaquie par les armées du Pacte de
Varsovie, la persécution des Juifs, des
dissidents jetés dans des maisons de fous
parlent d'eux-mêmes et crient "menteur !"
à Nikita Khrouchtchev.


A suivre...
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Message  Monique Sam 01 Oct 2022, 7:23 am

Un mois s'est écoulé depuis le jour
de cette rencontre. Le 25 janvier
1963, à 21 heures, l'ambassadeur
Soviétique en Italie, Kozyrev, remet
à Fanfani une note de Khrouchtchev,
avec la prière d'en transmettre le
contenu au Vatican. La note annonçait
la libération de l'archevêque Slipyi.
Mais les Soviétiques ont exigé des
garanties :

Surtout que l'évêque de retour ne
serait pas exploité pour la propagande
anti-Soviétique. Lorsque l'évêque
Ukrainien, que la détention inhumaine
dans le camp soviétique avait
transformé en son propre fantôme,
descendit du train à la gare de Rome,
seul le secrétaire de Roncalli, le Marxiste
Loris Capovilla, l'attendait sur le quai.

Comme cela s'est produit des années
plus tard, avec le primat de Hongrie, le
Cardinal Mindszenty, ramené par ruse
à Rome pour être destitué par Montini.
Fidèle à l'ultimatum de Kadar, cet
évêque Ukrainien fut rejeté dans le
silence. Il vivait retiré dans sa petite
communauté de la Via Aurelia, dans la
banlieue de Rome. Dans certaines
salles du collège Ukrainien de Piazza
Degli Zingari, sont conservés sous verre
les chiffons et les pauvres objets
personnels avec lesquels l'archevêque
Slipyi a vécu et subi son emprisonnement
en Sibérie.


A suivre...
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Message  Monique Dim 02 Oct 2022, 7:45 am

Nikita Khrouchtchev avait lancé l'appât.
Cet appât était la larve d'un homme du
nom de Slipyi. Roncalli a rapidement
mordu à l'hameçon. Le Pape, utilisant
ces "contacts privés" encouragés par le
Russe, invita au Vatican la fille du
premier ministre Soviétique, Rada, et
son mari, le journaliste Alexei Adzhubei
et directeur des "Izvestia". C'était un
coup droit dans le style d'un Roncalli des
années 1920. La partie la plus
conservatrice du Vatican s'est levée et
a exprimé au Pape sa désapprobation.
Le Cardinal Ottaviani, dans un face à
face dramatique, a exprimé au Pape son
désaccord.

Roncalli fait la sourde oreille et poursuit
sa résolution. En mars de cette année-là,
le couple Russe, dirigé par la longue main
du Kremlin, met le pied au Vatican. Le
site Communisme international exulte ;
le parti Communiste Italien est au
septième ciel.

Les deux invités ont vu le Pape, dans sa
bibliothèque, en l'absence de tout membre
du Collège Cardinalice. Cette visite fera
double emploi avec une autre, quelques
années plus tard, lorsque - le jour du
Corpus Domini ! - Paul VI recevra à bras
ouverts le Kadar Hongrois, et serrera dans
les siennes les mains sanglantes du
boucher de Budapest. Pendant quelques
jours, la polémique fait rage au Vatican.
Finalement, la grande main du prêtre de
Sotto il Monte fait taire la voix la plus
courageuse. Le 20 mars 1963, Roncalli
écrit : "La franchise absolue de mon
langage, d'abord en public et ensuite dans
ma bibliothèque privée, mérite d'être
remarquée et non pas artificiellement
ignorée. Il faut dire que le Pape n'a pas
besoin de se défendre. J'ai dit et répété
à Dell'Acqua et à Samorè que la note
rédigée par le père Kulic (l'interprète),
seul témoin de l'audience accordée à Rada
et Alexei, devait être publiée. La première
section n'a pas voulu en entendre parler,
et je le regrette." Quand un Pape écrit
qu'il "regrette" quelque chose, cela veut
dire que cette chose l'a terriblement vexé.
Le 22 novembre de cette année-là, à Dallas,
un tireur embusqué avait mis fin à la vie du
président Kennedy. Lyndon Johnson lui
avait succédé, en tirant sur les rênes,
ramenant au trot le galop de son
prédécesseur et sa course casse-cou à la
poursuite d'une illusoire nouvelle politique
mondiale. Et, ponctuellement, après l'appel
de la famille de Khrouchtchev sur Roncalli, le
"Pacem in Terris", et les élections italiennes
, la CIA, comme nous l'avons dit, passe par la
Porte de Bronze.


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Message  Monique Lun 03 Oct 2022, 7:38 am

Mais Jean XXIII ne s'arrête pas. Non,
cette tentative Américaine de mettre le
mors, comme à un cheval qui a perdu le
contrôle, sur le Pape, vexe Roncalli et le
fait courir plus précipitamment sur son
chemin. Il veut maintenant rencontrer
Nikita Khrouchtchev.

La rencontre est préparée par une série
de contacts placés sous le secret
diplomatique et la plus stricte
confidentialité du Vatican. Les deux fils de
paysans vont se serrer la main en un jour
mémorable de cet été 1963.

Cette fois encore, une agence de presse
Allemande reprend le "murmure" et
divulgue la nouvelle au monde entier, ce
qui suscite de vastes réactions, pas
toujours positives. Le 20 mars 1963, le
quotidien "Il Tempo" écrit : "...On
s'interroge dans les milieux du Vatican sur
la 'coexistence tactique' avec laquelle
l'agence Allemande définit la portée de la
rencontre entre Jean XXIII et Nikita
Khrouchtchev. " Aucune tactique commune,
remarque-t-on, ne serait possible entre le
Vatican et la Russie, car la coexistence
n'est ni tactique ni stratégique, mais une
simple reconnaissance de l'existence
réciproque qui peut s'accompagner ou non
de contacts entre les parties. "


A suivre...
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Message  Monique Mar 04 Oct 2022, 7:30 am

Et, sur le même sujet, le périodique des
Jésuites Américains, "America", écrit qu'il
n'y a pas d'obstacles de principe à
l'établissement de relations entre le Vatican
et les Soviétiques : "Le Pape et ses
collaborateurs, d'autre part, ressentent
vivement les besoins de l'Église universelle
et les problèmes particuliers des pays
dominés par le communisme.

Mais la mort, dans la course avec le temps
et avec les programmes frénétiques de
Jean XXIII, devait gagner par diverses ligues.
Cette visite mémorable n'aura jamais lieu.
Nikita Khrouchtchev, qui considérait
désormais Roncalli comme un instrument
précieux pour l'expansion "pacifique" du
communisme dans le monde occidental, ne
l'appréciait pas non plus. À tel point que
dans une interview accordée au journaliste
Américain Drew Pearson juste après la
signature de l'accord nucléaire, et publiée
le 29 août 1963 par le quotidien "Mittag"
de Dùsseldorf, le premier ministre
Soviétique dit ceci à propos de Roncalli:
Le défunt Pape Jean était un homme dont
on pouvait dire : " Il sentait le pouls de
l'époque ". Il était certainement plus sage
que son prédécesseur et comprenait la vie."
Pour un chef d'État Soviétique, ce n'est
pas peu !

Mais à présent, l'exaltation révolutionnaire
avait pris la main à Roncalli. Le 11 avril 1963,
Jeudi Saint, son encyclique "Pacem in Terris"
est annoncée.


A suivre...
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Message  Monique Mer 05 Oct 2022, 6:28 am

L'encyclique Papale va marquer la
fortune du parti Communiste Italien.
Aux Botteghe Oscure, où l'on connaît
déjà certains des passages les plus
délicats des documents, ils la lisent
d'une traite, en jubilant. Au Kremlin,
ils n'en croient pas leurs yeux, en
lisant le texte immédiatement traduit
et divulgué aux directions des "affaires
religieuses". Le parti Communiste
Italien fait imprimer et distribuer à ses
frais des millions d'exemplaires du
chapitre V de l'Encyclique, adressé, pour
la première fois dans l'histoire de ces
documents, non seulement à l'Épiscopat,
au clergé et aux fidèles de l'Église de
Rome, mais aussi à "tous les hommes
de bonne volonté".

La lettre encyclique qui fera tomber le
dernier diaphragme séparant le
Christianisme et le Marxisme marque,
historiquement, le début de
l'enchevêtrement des deux doctrines et
du grand malentendu qui sapera les
fondements de l'Eglise. L'invitation au
dialogue est explicite dans les passages
où l'encyclique dit : "...Celui qui, à un
moment particulier de sa vie, manque
de clarté dans la foi, ou adhère à des
opinions erronées, peut demain être
éclairé et ramené à la vérité". Les
rencontres et les accords, dans les
divers secteurs de l'ordre temporel,
entre les croyants et ceux qui ne croient
pas ou croient de manière inadéquate,
pour avoir adhéré à des erreurs, peuvent
constituer l'occasion de découvrir la vérité
et d'en faire l'éloge." Et la minimisation
du danger Marxiste vibre et s'envole où
le document Giovannien explique avec
une rassurante affabilité, que "...Il faut
aussi considérer que les doctrines
philosophiques sur la nature, l'origine et
le destin de l'univers et de l'homme, ne
peuvent pas être identifiées avec des
mouvements historiques ayant des buts
économiques, sociaux, culturels et
politiques, même si ces mouvements ont
été originaires de ces doctrines, et s'en
inspirent encore". Puisque les doctrines,
une fois élaborées et définies, restent
toujours les mêmes ; tandis que lesdits
mouvements, opérant sur des situations
historiques en évolution implacable, ne
peuvent éviter les influx, et donc les
changements même profonds qui en
découlent."


A suivre...
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Message  Monique Jeu 06 Oct 2022, 7:52 am

Alors que Roncalli exprime la reconnaissance
de la valeur du Marxisme, dans la mesure
où il concourt à la résolution des problèmes
de l'humanité, immédiatement après, où il
écrit : "En outre, qui peut nier que dans ces
mouvements, dans la mesure où ils sont
conformes aux préceptes de la juste raison et
interprètent les justes aspirations de la
personne humaine, se trouvent des éléments
positifs et dignes d'approbation ?". Et là suit,
immédiate, l'invitation explicite à la rencontre,
au dialogue, à l'acceptation : "Il se peut donc
qu'un rapprochement ou une rencontre
pratique qui, hier encore, était jugé inopportun
ou non fécond, puisse être tel aujourd'hui, ou
devenir tel demain."

A cette époque, un curé de paroisse écrivait
ainsi au périodique "Settimana del Clero" :
"...Les communistes, dans leurs appels
parvenant à chaque foyer, ont répété avec une
grande joie : "Voyez, le Pape est avec nous".
C'est ce qu'il a dit dans sa dernière encyclique.
Et puis, vous ne savez pas ? Il a reçu le gendre
et la fille de Khrouchtchev, et la paix entre le
Christianisme et le Communisme est une
chose sûre. Votez pour nous, qui respecterons
vos sentiments."

A l'extérieur des églises, des militants
communistes, d'un air solennel, ont distribué
un tract : " Catholiques et Communistes :
... tous doivent être reconnaissants de l'œuvre
éclairée de ce Pontife ".


A suivre...
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Message  Monique Ven 07 Oct 2022, 7:45 am

Des mots habiles, prononcés à point
nommé, par le vieux renard communiste,
qui n'a pas hésité à écrire, en révélant
ses convictions authentiques, sur les
"Momenti della Storia d'Italia"
(Moments de l'histoire de l'Italie) de la
collaboration entre l'État laïque et
l'Église Catholique, " Consciente du
nouveau danger réel qui menace la
société capitaliste, du danger de la révolte
des masses laborieuses, l'Église
Catholique, après avoir assimilé une partie
de la méthode libérale, assimile
maintenant une partie de la méthode
socialiste, et se place... sur le terrain de
l'organisation des masses laborieuses, de la
mutualité, de la défense économique, de
l'amélioration sociale.... A ce nouveau
niveau, non seulement le rapport entre l'Etat
et l'Eglise prend une forme différente, mais
la figure et la fonction de l'Eglise et de la
papauté comme forces luttant pour la défense
de l'ordre capitaliste, tantôt en première
ligne, tantôt en réserve, adoptant une
tactique ou une autre, selon les circonstances
et la situation particulière de chaque pays,
tantôt portant un masque démocratique, ou
affichant ouvertement un visage réactionnaire.
Ceci, aujourd'hui, le véritable pouvoir temporel
des Papes".

Dix-sept jours après la promulgation de
l'Encyclique applaudie par les Marxistes, l'Italie
se rend aux urnes. La réponse sans équivoque
au "Pacem in Terris" est un bond d'un million
de voix pour le parti Communiste, par rapport
au vote politique cinq ans auparavant. La
réconciliation entreprise en Orient, l'audience
des Adzhubeis au Vatican, le "Pacem in Terris"
dix-sept jours avant les élections politiques en
Italie : trois coups redoutables de l'escalade
Roncallienne qui bouleversera l'équilibre
politique Italien se répercutant dans toute
l'Europe comme un premier, long et rugissant
tonnerre, présageant une tempête.

Comment ne pas penser à un plan précis
concocté et approuvé dans ses moindres
détails ? Ce premier résultat, ce million de
voix "présenté" avec une bénédiction aux
représentants de l'athéisme officiel, ainsi que
cette encyclique qui serait la clé pour ouvrir
la porte inviolable de la citadelle Chrétienne
à la pénétration des impies, ouvre les yeux de
ceux qui refusent encore de voir la vérité. A
ceux qui refusent encore de penser et de
croire à un programme subversif graduel et
rapide. Fait d'actions soudaines. Toutes
différentes les unes des autres. Mais toutes
convergeant vers le même objectif :

La transformation de l'Église en une
organisation essentiellement sociologique, en
accord avec les théories sociologiques et
anthropologiques les plus avancées de notre
époque.


A suivre...
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Message  Monique Sam 08 Oct 2022, 7:31 am

Lorsque les résultats du vote sont
connus, des foules de têtes brûlées
brandissant des bannières rouges se
pressent sur la place Saint-Pierre
pour acclamer Jean XXIII. Une autre
page de l'Histoire s'est tournée, dans
un grand bruissement et un long
courant d'air glacial. Les Gardes
Suisses veillent, toujours, comme au
fil des siècles, sur les frontières du
Vatican, tandis que la colonnade
Berninienne enserre dans ses bras de
pierre la clameur lugubre de cette
multitude. Mais depuis cette nuit, leur
devoir serait dépourvu de toute
signification. Derrière leurs hallebardes,
en effet, l'ancienne Église et la Tradition
avaient disparu. Depuis cette nuit-là,
elles avaient quitté pour toujours, invités
non salués, les onze mille pièces du
petit État.

Environ neuf mois avant ces
événements, le Pape avait été assailli par
la maladie qui allait le conduire à la tombe.
L'"Archiatra" (le médecin personnel
du Pape) et son équipe de médecins, à
une demande précise de Roncalli, avaient
répondu qu'il lui restait environ un an à
vivre.

Le rendez-vous avec la mort fait sursauter
Jean XXIII. En effet, quelques mois après
cette annonce, le Pape au franc-parler
apparaît à ses proches collaborateurs de
plus en plus silencieux, il n'est pas rare
qu'il soit perdu dans ses pensées. Les
événements déclenchés par sa
détermination révolutionnaire, tombent
tout autour de lui. La force déchaînée par
sa politique acquise s'accélère par sa
propre inertie, bouleverse les
programmes et bouleverse le cadre de la
politique Européenne de l'après-guerre,
établi en plus de trente ans de travail
patient et tourmenté. Le compte à rebours
du jour de son départ définitif fait sortir
Roncalli du rêve de toute une vie, et la
réalité qui est sortie de sa main de paysan
et de réformateur inflexible le fait
maintenant frissonner, et peut-être même
l'horrifie. Certains de ses proches me
parlent d'un Pape qui pleure en secret. Il
est devenu taciturne. Mais Roncalli, comme
le dit le proverbe oriental, est maintenant
à cheval sur le tigre, qui, malgré lui,
l'entraîne en avant, sourd à ses probables
secondes pensées. Dans ces derniers mois
de sa vie, la maladie l'a pris à la gorge.
Nous le voyons tous, autour de lui. Il est
absent. Épuisé. Pourtant, les communistes
continuent de manœuvrer pour que le Pape
devienne une marionnette entre leurs mains.
Le dernier "thé amer" que le prêtre de
Sotto il Monte aurait dû à avaler, sur ordre
du Marxisme Italien et International,
seulement vingt-cinq jours avant sa mort,
est cette turbide invention promotionnelle
de la gauche, le Prix de la Paix Balzan.


A suivre...
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Message  Monique Dim 09 Oct 2022, 7:29 am


Roncalli ne veut plus en entendre parler.
Il tente de refuser, sous les prétextes,
dramatiquement valables, de sa maladie
qui l'a maintenant amené au seuil de la
mort. Mais l'organisation qu'il a créée et
voulue respire maintenant autour de lui,
parfaitement conçue et synchronisée, au
service du communisme international,
de la franc-maçonnerie et du progressisme,
et a le nouveau Pape, Montini, sain et sauf
dans sa manche, et n'accepterait pas son
non comme une réponse. Il est
littéralement tiré du lit, revêtu des
ornements pontificaux, porté à bras le
corps jusqu'à la chapelle Sixtine, car le
laisser descendre à Saint-Pierre dans cet
état équivaudrait à le tuer.

Par chance, ce matin-là, vendredi 10 mai,
j'étais de service, et j'ai donc escorté ce
condamné, c'est l'impression précise que
j'ai eue, avec les Nobles Gardes et toute
la magnifique suite de la Cour. Il était
pâle et dévasté par la maladie. Il fixait le
vide. Alors qu'il était assis sur le trône, il
a frissonné pendant un long moment,
secoué par des frissons.

Mais il y avait les autres, autour de ce
trône, pour sourire en son nom. Il y avait
les représentants de ce prix, créé avec l'argent
des tués par le plomb des rouges en 1945,
il y avait le lugubre monseigneur Capovilla
aux dents étincelantes sous les grandes
lunettes funèbres, pour sourire aux paparazzi
à la place du Pape. Qui, après être rentré
dans son appartement, ne verrait plus
personne. A l'extérieur de cette chambre,
qui dans quelques jours serait visitée par
l'ange de la mort, un océan de papier
imprimé submergeait le monde, publiant
aux quatre vents cet événement dans lequel,
une fois de plus, le dernier, Angelo Giuseppe
Roncalli, Jean XXIII, le pape des communistes,
avait été un instrument précieux et puissant
dans les mains habiles du marionnettiste
Marxiste.

Il est certain que sur son lit de mort,
Roncalli a eu des remords. Quelqu'un, comme
je l'ai écrit, jure avoir entendu sa voix gémir
de désespoir pour ce qu'il avait fait.


A suivre...
Monique
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 NIKITARONCALLI Contre-vie d'un Pape   - Page 6 Empty Re: NIKITARONCALLI Contre-vie d'un Pape

Message  Monique Lun 10 Oct 2022, 8:16 am


Avant de rendre son dernier soupir,
il a épelé mot après mot sa profession
de foi à la religion Catholique, et a eu
la force et la lucidité de donner sa
version dramatique de sa mort, avec
ces mots : " Je meurs sacrifié comme
l'Agneau. " Aucun de ses prédécesseurs,
aux portes de la mort, ne s'était senti
obligé d'exprimer une telle profession
de foi, du moins singulière chez un
Pontife, chef de l'Église Catholique et
Vicaire du Christ sur la terre. Et puis,
ce "je meurs sacrifié comme l'Agneau".
A quoi Roncalli mourant faisait-il allusion ?

La réponse était là, dans le parti
Communiste Italien qui attendait cette
mort avec ses mâchoires grandes
ouvertes. Il s'en est emparé dans sa
rage et l'a fait sienne. En Sicile, où la
campagne électorale pour le vote
" Régional " battait son plein, ils ont
ordonné la suspension de tous les
rassemblements du parti en " signe de
deuil "; les comités de travail des usines
ont ordonné la suspension du travail
pendant quelques minutes, en souvenir
de Jean XXIII ; à Livourne, les travailleurs
ont été mis en rang et emmenés au port
pour regarder un navire marchand
Soviétique avec le drapeau en berne pour
la mort du pontife ; à Gênes et dans les
autres grandes villes, les militants
communistes ont distribué des tracts de
porte à porte informant que " l'immense
travail pour la paix de Jean XXIII est
exposé à toutes sortes de périls à cause
de la poussée capitaliste vers la guerre ",
et soulignant que le travail du Pape n'a
pas été facile, "il n'avait pas été épargné
par des attaques plus ou moins voilées,
provenant même de hautes hiérarchies
ecclésiastiques... opposées à la
réconciliation, car ils savent qu'elle
représenterait leur défaite politique et
idéologique."

Même pour la mort de Joseph Staline,
les rotatives du parti Communiste Italien
n'ont pas travaillé aussi dur que pour celle
de Jean XXIII. L'heure était venue
d'accomplir le "miracle". Elles s'affairaient
jour et nuit pour construire sur des tonnes
et des tonnes de papier imprimé le mythe
d'Angelo Giuseppe Roncalli, le Pape des
Marxistes. Précipitamment, le Vatican a
entamé le processus de béatification du
Pape à peine mort. Un processus qui, ces
dernières années, s'est inexplicablement
arrêté. Pourquoi ?

Ici se termine le manuscrit jauni qui aurait
dû être être publié il y a de nombreuses
années.

FIN
Monique
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