SAINT JOSEPH Époux de la Très Sainte Vierge - par Son Éminence Le Cardinal Lépicier

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Message  Monique Ven 09 Juil 2021, 7:16 am

CHAPITRE V - PERFECTIONS CORPORELLES DE SAINT JOSEPH


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Perfections des œuvres de Dieu

Jusqu'ici nous avons considéré le saint Patriarche Joseph dans ce qui constitue ses perfections spirituelles; sa grâce, sa science, ses vertus, les douleurs au milieu desquelles sa vie mortelle se déroula, et qui contribuèrent si bien à mettre en relief les beautés de son âme. Mais Dieu, dont les œuvres sont parfaites, ne se contenta pas d'orner le Père putatif de son Fils des plus beaux joyaux destinés à former sa couronne dans le ciel; il voulut aussi que, pour ce qui regarde les perfections du corps, rien ne lui manquât, car il est écrit que « la gloire des enfants, ce sont leurs pères[312] ».

Nous allons donc examiner ici, en premier lieu, les origines toutes de noblesse de saint Joseph; nous passerons ensuite à considérer sa beauté corporelle; puis nous rechercherons quelle fut, selon la tradition, la profession qu'il exerça; nous rechercherons ensuite à quel âge le saint Patriarche s'unit en mariage avec la très sainte Vierge; enfin nous parlerons de ses infirmités corporelles.


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312. Prov., XVII, 6.



A suivre... Noblesse d'origine de saint Joseph
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Message  Monique Sam 10 Juil 2021, 8:13 am

Noblesse d'origine de saint Joseph

Dans la première partie de cet ouvrage nous avons montré, preuves à l'appui, la descendance de saint Joseph du roi David. C'est là une chose dont on ne peut douter. Nous avons d'abord le témoignage inéluctable de saint Matthieu, qui nous présente la généalogie de saint Joseph en commençant par Abraham, et en passant par David, le mot genuit, engendra, étant constamment employé, comme pour exclure une filiation légale ou adoptive, à laquelle on aurait peut-être pu penser. En outre, la loi de Moïse, avons-nous dit, commandait expressément qu'une jeune fille, héritière des biens paternels, prît pour époux un homme de sa famille. Enfin, tout doute est exclu par ces mots de l'Ange[313] : « Joseph, fils de David, ne crains point de garder avec toi Marie comme ton Epouse. »

D'autre part, du fait que saint Joseph était allié par les liens du sang à la très sainte Vierge, on peut encore déduire cette vérité, qu'il appartenait à la souche ou famille des prêtres, Marie étant cousine d'Elisabeth, qui était elle-même, nous dit saint Luc[314], d'entre les filles d'Aaron. Les paroles de saint Thomas trouvent ici leur place[315] : « Ainsi donc, il peut se faire que le père d'Elisabeth ait eu une épouse de la souche de David, en raison de quoi la Bienheureuse Vierge Marie, qui était de la souche de David, fut cousine d'Elisabeth : ou plutôt, vice versa, que le père de la Bienheureuse Vierge, étant de la souche de David, ait eu une épouse de la souche d'Aaron; ou bien encore que, comme dit saint Augustin[316] si Joachim, père de Marie, fut de la souche d'Aaron, comme l'affirmait Faustus l'hérétique, se fondant sur certaines écritures apocryphes, il faut croire que la mère de Joachim fut de la souche de David, ou encore son épouse, de sorte que nous puissions dire, en quelque manière, que Marie fut de la souche de David. »

Ce fut d'ailleurs, selon la remarque judicieuse de saint Grégoire de Nazianze, par volonté divine, que la dignité royale se trouva unie, en Marie et Joseph, à la souche sacerdotale, afin que Jésus-Christ, qui est roi et prêtre en même temps, naquit de l'une et de l'autre selon la chair. Or, il faut bien en convenir, le fait d'être issu de la maison et de la famille de David, et ainsi d'avoir eu part, en quelque manière, à la dignité royale de celui-ci, est, dans le cas de saint Joseph, une preuve évidente de l'amour spécial de Dieu envers lui, même pour ce qui regarde les avantages que donne la naissance. Grande, en effet, était l'estime des Juifs pour les descendants de David, estime appuyée sur les témoignages des Ecritures et la promesse faite par Dieu à David lui-même[317] : « J'établirai sur ton trône du fruit de ton ventre. » Plus tard, en harmonie, avec ces mots, l'Ange déclara à Marie[318] : « Le Seigneur-Dieu donnera (à ton Fils) le trône de David son père »; chose que d'ailleurs les foules semblaient bien avoir reconnue, quand elles s'écriaient[319] : « Avez pitié de nous, fils de David. »

Que si à cette dignité royale on ajoute la noblesse provenant du sacerdoce, le glorieux époux de Marie n'aura rien à envier aux plus nobles personnages de l'Ancien Testament. Il faudra donc conclure, avec saint Bernardin de Sienne[320], « qu'il fut d'une telle noblesse, que, s'il est permis de le dire, il donna lui-même, en quelque sorte, la noblesse temporelle à Dieu, dans le Seigneur Jésus-Christ ». Sans doute l'éloge de saint Ambroise sur la noblesse temporelle du Verbe incarné rejaillit pleinement sur le saint Patriarche[321] « : « (Le Sauveur) fut vraiment et selon la chair d'une famille royale et sacerdotale : roi des rois, prêtre des prêtres. »


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313. Prov., XVII, 6.
314. Matth., I, 2o.
315. I, 5
316. III, Quaest. XXXI, art.2, ad 2um.
317. L. XXIII, contra . Faustum, c. 9.
318. Ps. CXXXI, II.
319. Luc., I, 32.
321. Matth., IX, 27..



A suivre... Saint Joseph fut-il Nazaréen ?
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Message  Monique Dim 11 Juil 2021, 9:03 am

Saint Joseph fut-il Nazaréen ?

Sous ce titre, deux questions distinctes s'offrent à notre attention : premièrement, Nazareth est-elle la patrie de saint Joseph; secondement, le saint Patriarche faisait-il partie de la célèbre secte des Nazaréens ?

Observons, d'abord, que le mot Nazaréen n'a rien à faire avec la ville de Nazareth. En effet, ce mot nazaréen, nazaraeus, peut avoir deux sens, selon qu'il s'écrit en hébreu par la lettre dsàde, ou par la lettre zajin. Dans le premier cas, il signifie un habitant de la ville de Nazareth, et c'est dans ce sens, que les Rabbins appelaient les chrétiens nazaréens; dans le second cas, ce nom sert à désigner un homme consacré à Dieu par un rite spécial.

Pris dans le premier sens, le nom de nazaréen convient parfaitement à saint Joseph, car on ne peut douter que Nazareth ne fût sa pairie. En effet, nous lisons dans saint Luc[322] : « l'Ange Gabriel fut envoyé de Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d'une vierge mariée à un homme de la maison de David, nommé Joseph », d'où nous relevons que saint Joseph habitait alors à Nazareth, où il retourna après son exil en Egypte. Bien plus, Nazareth est appelée expressément la ville de Joseph et de Marie[323] : « Ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth »; en outre, il est dit de Jésus-Christ[324] : « Il descendit avec eux et vint à Nazareth »; aussi, Jésus lui-même est-il habituellement appelé Jésus de Nazareth[325], ou Nazaréen[326], et Nazareth est appelée sa patrie[327], d'où les Juifs envieux du Sauveur prenaient occasion de le calomnier[328] : « De Nazareth peut-il venir quelque chose de bon? » Ceci pourtant n'empêche pas que saint Joseph ne soit originaire de Bethléem qui avait été la patrie de David[329] ; aussi son intention, après la naissance de Jésus, était-elle de se fixer dans cette ville, comme nous l'avons dit plus haut[330].

Pris dans le second sens, le mot nazaréen était employé pour désigner ceux qui, pour un temps déterminé, ou même pour toute la vie, promettaient, par vœu personnel ou même par le vœu de leurs parents, d'embrasser, en vue d'une plus grande perfection, un genre de vie tout spécial, à base d'ascétisme et de pénitence. Ces personnes promettaient, de s'abstenir de vin et de toute liqueur enivrante; de ne point se faire couper les cheveux; de ne point toucher de cadavres humains.

Parmi les plus illustres nazaréens dont l'Ecriture fait mention, il faut nommer Samson, Samuel et Jean le Précurseur, qui tous furent consacrés à Dieu dès le sein de leur mère. Quant à saint Joseph, nous pouvons très bien supposer qu'il ait embrassé, par inspiration divine, cet état de perfection, qui convenait si bien à la haute mission qui devait lui être confiée. Il ne faudrait cependant pas trop insister sur cette opinion, à cause du manque de preuves solides sur lesquelles on puisse l'étayer.

En effet, les raisons que certains auteurs apportent à l'appui de cette opinion sont tout à fait insuffisantes. Ils disent d'abord que le nazaréat de saint Joseph fut annoncé dans la personne de l'ancien Joseph, fils de Jacob [331]; mais cette expression : Nazaréen parmi ses frères, ne veut pas dire que cet ancien Patriarche appartenait à la secte des nazaréens, qui probablement n'existait pas encore, mais seulement que sa sainteté, sa dignité et sa puissance lui donnaient une prééminence parmi tous ses frères, ce qui arriva en réalité. La raison que ces auteurs prétendent tirer de l'exemple de Notre-Seigneur, qui, disent-ils, fut lui-même nazaréen, n'est pas plus convaincante. Car il est certain que le Sauveur n'appartenait pas à cette secte, puisqu'il dit de lui-même[332] : « Jean est venu, ne mangeant, ni ne buvant, et ils disent : Il est possédé du démon. Le Fils de l'homme est venu, mangeant et buvant. » D'ailleurs il ne convenait pas à Jésus-Christ d'émettre aucune sorte de vœux, puisqu'il était compréhenseur, c'est-à-dire qu'il jouissait de la vision de Dieu, sans crainte de perdre ce privilège or, comme tel, il avait la volonté parfaitement établie dans le bien et ne pouvait plus rien mériter pour lui-même. Ceci cependant n'empêche pas que son Père putatif, en vue d'une perfection majeure, ne se fût, dans son jeune âge, lié par vœu à la secte des Nazaréens.


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322. I, 26, 27.
323. Ibid., II, 39.
324. Luc., II, 51.
325. Matth., XXI, II.
326. Ibid., XXVI, 71. II, 23.
327. Ibid., XIII, 54.
328. Jo., I, 45.
329. I Reg., XVI, 4 seq.
330. Ibid., I. II.
331. C. IV, n. 6. Encore aujourd'hui, le mot arabe Nasrani sert à désigner les chrétiens.
332. Matth., XI, 18, 19.


A suivre... Beauté corporelle de saint Joseph
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Message  Monique Lun 12 Juil 2021, 8:09 am

Beauté corporelle de saint Joseph

Bien que la beauté passagère du corps soit peu de chose comparée à la beauté de l'âme qui, si l'homme est fidèle à la grâce, ne se perd jamais, toutefois, comme le corps est l'instrument de l'âme, et que, sur la figure, en particulier, se reflète la beauté de l'esprit et la bonté du cœur, on ne peut pas ne pas relever, parmi les perfections de l'homme, cette dignité et noblesse de traits, que l'on chercherait en vain dans un individu adonné au vice. Nous pouvons donc en toute sûreté affirmer de saint Joseph ce que l'Ecriture dit de l'ancien Joseph qu'il était « beau de visage et très agréable à voir[333] ».

Et puisque l'on peut retenir comme probable l'opinion que saint Joseph appartenait à la secte des Nazaréens, on peut, par conséquent, lui appliquer les paroles suivantes[334] : « Ses nazaréens sont plus blancs que la neige, plus purs que le lait, plus rouges que l'ivoire antique, plus beaux que le saphir. »

Mais nous avons une preuve bien plus convaincante encore de la beauté corporelle du glorieux Patriarche. Au livre de l'Ecclésiastique il est écrit[335] : « Un homme se reconnaît dans ses fils »; ce qui veut dire que les fils non seulement héritent des qualités morales de leurs pères, mais aussi qu'ils portent généralement leurs traits empreints sur leurs visages. S'il en est ainsi, comme nous lisons de Notre-Seigneur qu'il fut le plus beau parmi les enfants des hommes[336], il nous est bien permis de conclure que saint Joseph, lui aussi, portait sur sa figure comme un reflet de cette beauté du Christ Rédempteur, beauté qui attirait les cœurs et les portait à la pureté et à la vertu.

« Ce don de Dieu, la beauté, écrit le Père Joachim Ventura[337], don en lui-même innocent, mais qui fait tant de coupables; qui sert d'aiguillon au péché; qui corrompt les regards; qui fait naître l'orgueil en celui qui la possède et des désirs profanes en celui qui la contemple; la beauté, fleur agréable à voir, mais sous les feuilles de laquelle se cache souvent le serpent qui empoisonne et donne la mort; la beauté, dans ces deux Epoux, Joseph et Marie, élevés par la grâce à l'état de la nature angélique et parfaite, ne faisait qu'accroître les dons réciproques de leur candeur, dont elle était l'ornement et l'indice; la beauté était pour eux un charme suave et céleste, qui purifiait, qui soulevait leurs cœurs de la région des sens à celle des esprits; la beauté ne leur inspirait qu'un respect mutuel, des pensées saintes, de pudiques affections, et elle était une source très féconde de virginité. »


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333. Gen., XXXIX, 6 ; Ibid., XLIX, 22.
334. Thren., IV, 7.
335. XI, 3o.
336. Ps. XLII, 2.
337. Panégyrique sur la Virginité de saint Joseph.


A suivre... Profession de charpentier exercée par saint Joseph
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Message  Monique Mar 13 Juil 2021, 9:02 am

Profession de charpentier exercée par saint Joseph

On ne peut parler des qualités corporelles de saint Joseph, sans s'arrêter à considérer la profession qu'il exerça pendant sa vie mortelle, celle de charpentier, d'autant plus que saint Matthieu y fait allusion en rapportant l'étonnement des habitants de Nazareth au sujet de Jésus[338] : « N'est-ce pas là le fils du charpentier ? » D'autre part, nous ne pouvons douter que Jésus-Christ, lui aussi, n'exerçât cette profession, puisque ses compatriotes disaient également de lui[339] : « N'est-ce pas là le charpentier, fils de Marie? »

Nous avons traduit, selon la coutume de nos interprètes français, le latin de la Vulgate faber, par le mot charpentier; mais, est-ce bien là ce que ce mot signifie? En réalité, tant ce mot latin, faber, que le grec τἑχνων, peut s'entendre aussi bien d'un ouvrier sur fer, sur argent, ou même sur or, que d'un ouvrier sur bois. Aussi quelques auteurs ont-ils soutenu que saint Joseph exerça le métier de forgeron, ou d'orfèvre, ou même celui de maçon. D'autres écrivains, s'appuyant sur le mot grec, que nous venons de citer, ont cru qu'il ait exercé l'architecture, profession plus noble et plus digne du saint Patriarche, que celles mentionnées plus haut.

Mais la tradition est trop explicite pour qu'elle nous permette de nous écarter de la thèse que nous venons d'énoncer. À part quelques auteurs et quelques livres apocryphes, qui nous présentent saint Joseph comme exerçant le métier de forgeron, la plus grande partie des Pères, avec saint Justin, saint Basile et saint Jean Chrysostome, nous disent expressément que sa profession était celle de charpentier. Dom Calmet résume ainsi le sentiment de la tradition[340] : « Il faut avouer que la très ancienne et très commune opinion soutient que saint Joseph ait exercé la profession de charpentier. Ceux qui l'ont fait passer pour forgeron semblent plutôt avoir eu en vue l'allégorie qu'on peut tirer de ce métier, allégorie que favorise aisément le mot , indéterminé de faber. » On comprend facilement que l'allégorie, à laquelle le docte écrivain fait allusion, se rapporte à la formation du monde spirituel sur l'enclume de la toute puissance divine.

Mais, il faut bien avouer que la saine et sobre raison admet difficilement, pour Joseph aussi bien que pour Jésus, une profession exigeant un déploiement et un accompagnement de bruit et de force corporelle, choses peu en harmonie avec les habitudes de calme et de prière de la sainte Famille. Aussi faudra-t-il exclure également la profession de maçon ou de forgeron.

D'autre part, les occupations du saint Patriarche ne semblent pas rentrer dans le cycle des arts libéraux qui relèvent plutôt de la culture de l'esprit que des forces physiques, puisque, à la première prédication de Jésus, les Juifs s'étonnaient d'entendre tant de sagesse de la bouche de la part d'un homme qui n'avait ni étudié, ni fréquenté les écoles; car ils disaient[341] : « D'où vient à celui-ci cette sagesse? »-« D'où lui viennent donc toutes ces choses? » « Comment celui-ci connaît-il les lettres, lui qui n'a pas étudié[342] ? » De même donc qu'il faut exclure, dans le cas de saint Joseph, l'exercice de professions trop matérielles, ainsi ne faut-il pas non plus penser à un art libéral auquel se serait adonné le saint Patriarche et qui aurait pu faire penser à une culture acquise dans les livres ou sur les bancs des écoles.

Pareillement, il nous faudra rejeter, comme des contes de vieilles femmes, ce que nous lisons dans un très ancien, mais aussi très puéril ouvrage apocryphe, intitulé l'Evangile de l'Enfance, là où il est dit que Jésus, lorsqu'il eut accompli sa septième année, exerça la profession de potier ou de teinturier, de manière soit à former différentes espèces d'animaux, qu'il mettait ensuite en mouvement en présence de ses compagnons, soit à donner, selon son bon plaisir à des morceaux d'étoffes mises dans une cuve à teinture, la couleur que lui-même désirait donner à chacun d'eux. Ces productions fantaisistes, fruit d'une imagination crédule, mais enfantine, n'ont rien à faire avec l'esprit si sobre et si plein de dignité des saints Evangiles.

Concluons donc, avec Gerson[343], que l'occupation de saint Joseph consistait à manier le bois, pour en faire différents objets ; opinion, disent les Bollandistes, qui est communément acceptée[344].


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338. XIII 55.
339. Marc., VI, 3.
340. Diss. de S. Joseph, art. 2.
341. Matth.,_XIII 51, 56.
342. Io,, VII, 15.
344. In or. Nat. B. M. V. et in poëmate Josephino, Dist. II, vers. I38.
344. Die XIX Mari., § IX, n. 58.


A suivre... Signification spirituelle de la profession exercée par saint Joseph
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Message  Monique Mer 14 Juil 2021, 7:31 am

Signification spirituelle de la profession exercée par saint Joseph

Un pieux auteur dont les écrits, sous le pseudonyme de saint Augustin, sont parvenus jusqu'à nous, a très bien expliqué la signification mystique de la profession de charpentier exercée par saint Joseph et par Jésus, son fils putatif. « Joseph,, écrit-il[345], tout en étant charpentier sur terre, était censé être le père de Notre-Seigneur et Sauveur. D'un pareil travail il ne faut pas exclure Dieu, qui est vraiment le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, car il est lui-même charpentier. En effet, il est l'artisan, qui a bâti, avec une puissance, non seulement merveilleuse, mais encore ineffable, la machine de ce monde; comme un sage architecte, il a suspendu le ciel dans la subtilité, il a établi la terre sur son poids, il a enchaîné la mer dans son sable. Il est l'artisan, qui réduit à une juste mesure le faîte de l'orgueil et qui élève jusqu'au ciel l'extrême bassesse. Il est l'artisan, qui, dans nos mœurs, retranche les œuvres superflues et conserve tout ce qu'il y a d'utile. Il est l'artisan dont Jean-Baptiste brandit la hache pour la mettre à notre racine, afin que tout arbre, excédant la mesure d'une juste discrétion, soit coupé par sa base et livré aux flammes; au contraire, tout arbre qui se maintient dans la mesure de la vérité, est, par cette même hache, destiné à former la bâtisse céleste. »

En exerçant, avec son Père putatif, un art servile ou mécanique, remarque le docte cardinal Cajetan[346], Jésus venait à confirmer la grande vérité, que lui-même ne s'était adonné ni à l'étude des lettres et des sciences, ni à celle de la doctrine de la loi, afin que ses compatriotes pussent se convaincre que sa science n'était pas acquise par des méthodes humaines. De son côté, saint Ambroise voit, dans le fait que le père temporel de Jésus-Christ était un charpentier, une image de son Père éternel, qui, comme un bon charpentier, travaille à aplanir, à polir, nous dirions presque, à raboter nos vices, mettant la hache à la racine des arbres stériles, enlevant les excroissances nuisibles, et formant tout le genre humain à différents usages, par la diverse qualité des ministères[347].


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345. Serm. CXXXV de temp., al. 36 in Epiph. Dom. inter opp. S. August.
346. Comm. ad C. VI S. Marci.
347. Expos. in Lue., I. III, n. 2.



A suivre... À quel âge saint Joseph s'est-il uni en mariage à la très sainte Vierge ?
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Message  Monique Jeu 15 Juil 2021, 7:28 am

À quel âge saint Joseph s'est-il uni en mariage à la très sainte Vierge ?

Saint Epiphane, suivi par quelques auteurs, a cru que saint Joseph avait déjà quatre-vingts ans passés, quand il s'unit en mariage avec la très sainte Vierge, et cette opinion semble avoir inspiré le pinceau d'un grand nombre de peintres. Mais l'opinion la plus commune et certainement la plus autorisée veut que le saint Patriarche fût alors un homme dans toute la vigueur de l'âge, tout au plus entre trente et quarante ans. Et cette opinion est certainement la plus raisonnable, si l'on considère que ce mariage était destiné, d'abord à pourvoir à l'honneur de la Vierge Mère et à celui de son divin Fils, et ensuite à procurer à la sainte Famille les choses nécessaires à la vie et à protéger la Vierge Immaculée dans les longs et difficiles voyages qu'elle dut entreprendre. Dans ces conditions, il fallait que le saint Patriarche ne fût pas tellement avancé en âge, qu'on ne pût lui attribuer la naissance du divin Enfant, et que lui-même fût incapable de nourrir et de protéger la vie de Marie et celle de Jésus, comme c'eût été le cas, s'il s'était uni à la sainte vierge dans un âge très avancé.

Il fallait, de plus que, dans ce mariage, le plus digne et le plus noble qui fût jamais, il existât une juste proportion d'âges entre les deux époux. Les mœurs de ce temps, comme celles d'aujourd'hui, admettaient difficilement une union matrimoniale entre un mari d'un âge avancé et une jeune fille, ou vice-versa. De telles unions, dans l'antiquité, comme dans les temps modernes, sont presque inséparables du ridicule.

Du reste, c'est le sentiment commun des Pères et des écrivains sacrés, que saint Joseph était encore dans la fleur de l'âge quand il s'unit en mariage avec Marie. S'ils ne le disent pas expressément, ils le laissent entendre par le fait de reconnaître que, comme Marie son épouse, il était lui-même lié par le vœu de chasteté, circonstance qui ne s'expliquerait pas, si le saint Patriarche fût alors arrivé à l'extrême vieillesse : car ce n'est certes pas alors le moment de s'astreindre par un vœu à l'observation de cette vertu.

Quant à saint Epiphane, ce qui l'a poussé à embrasser l'opinion que nous lui savons, ce fut sa préoccupation de défendre, contre les détracteurs de Marie, la perpétuelle virginité de la Mère de Dieu. À cette fin, il crut bon d'ajouter un nombre indéterminé d'années. au saint Epoux de la Mère du Sauveur. Ajoutons que l'Évangéliste saint Matthieu, parlant de saint Joseph en relation avec Marie, l'appelle vir Mariæ; expression qui ne peut se rapporter à un homme d'un âge avancé, le mot vir signifiant un individu dans la force de l'âge. Retenons donc que, quand le saint Patriarche s'unit à Marie, il n'était pas le vieillard qu'on aime parfois à représenter dans les peintures populaires.

Rejetons encore ici, comme tout à fait indigne du saint Patriarche, le sentiment de quelques auteurs, qui ont cru que Joseph était d'un âge avancé quand il s'est uni à Marie à cause du danger d'incontinence qu'il y aurait eu pour lui s'il avait alors été plus jeune. Ceux qui avancent de telles hypothèses méconnaissent grossièrement et la sainteté profonde de l'Epoux de Marie et l'assistance de la grâce divine qui ne pouvait lui manquer. Dieu, qui l'avait élu à une si haute et si délicate mission, ne pouvait manquer de lui donner toutes les grâces nécessaires pour bien la remplir. D'ailleurs, on se trompe en supposant que la vieillesse est toujours un remède efficace contre l'incontinence. Les passions déréglées peuvent habiter dans un corps usé par l'âge; au contraire, la grâce peut très bien tempérer les ardeurs de la jeunesse en les soumettant entièrement à la loi divine.

Enfin, il nous faut encore rejeter ici l'opinion de sainte Brigitte qui, dans ses Révélations[348], fait de saint Joseph un vieillard à la naissance de Notre-Seigneur. Les révélations des personnes pieuses, même si celles-ci sont canonisées, ne sont pas de foi, à moins que l'Eglise ne les propose comme telles. Disons-le sans crainte : de telles révélations, si elles contiennent souvent des choses édifiantes, sont parfois mêlées à des déclarations soit entièrement fausses, soit tout au moins suspectes. D'ailleurs si l'on veut insister sur ces sortes de révélations, nous pourrons rappeler que la vénérable Marie d'Agreda, contrairement à ce que dit sainte Brigitte, affirme que saint Joseph avait trente ans lorsqu'il s'unit à Marie, et que Marie en avait quatorze[349].

Mais pourquoi, demandera-t-on, l'Eglise tolère-t-elle qu'on représente, à côté de Marie et du divin Enfant, saint Joseph, comme un vieillard, si la chose ne répond pas à la vérité? C'est, croyons-nous, parce que, de cette manière, on fait mieux ressortir la parfaite chasteté et la prudence consommée du saint Patriarche, et qu'ainsi s'éloigne de la pensée toute idée d'amour profane, comme l'observe très bien saint Pierre Canisius[350]. Cette coutume d'ailleurs, n'est pas universelle. Dans les peintures des premiers siècles de l'Eglise, saint Joseph est généralement représenté sans barbe et avec les marques de la jeunesse.


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348. L. VIII, c. 21.
349. Sur l'âge qu'avait Marie quand elle s'unit à saint Joseph, voir ce que nous avons écrit dans notre Tractatus de Bma Virgine Maria, p. II, art. 3, n. ,a7, 5e éd.
350. De corrupt. Verbi Dei, 1. II, c. XIII.



A suivre... Infirmités corporelles de saint Joseph
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Message  Monique Ven 16 Juil 2021, 8:00 am

Infirmités corporelles de saint Joseph

On s'est demandé parfois si, et jusqu'à quel point, le glorieux Patriarche ressentit les infirmités corporelles, dont nous sommes nous-mêmes souvent affligés durant notre vie.

Pour ne pas parler ici de la mort, dont nous traiterons dans un article à part pour ce qui regarde le saint Patriarche, la question est de savoir si l'Epoux de Marie souffrit, comme nous, la faim, la soif, la fatigue, le froid, la chaleur et les autres inconvénients résultant des principes naturels de notre nature, composée d'éléments contraires et subissant l'influence de l'atmosphère.

Pour répondre à cette question, il nous faut d'abord distinguer les infirmités communes à toute la nature humaine et dépendant du péché originel, telles que celles que nous venons d'énumérer, des infirmités résultant d'une cause particulière.

Quant aux premières, saint Joseph dut les subir toutes, comme d'ailleurs les subirent Jésus et Marie eux-mêmes, qui, bien qu'exempts de la faute d'origine, voulurent cependant se conformer à notre misérable condition, pour mieux réparer la faute de nos premiers parents et nous donner l'exemple de la patience au milieu des maux de cette vie. On pourrait même dire que le saint Patriarche ressentit, plus encore que Jésus et Marie, le poids de ces infirmités, à cause de la responsabilité que lui donnait le titre de gardien de la sainte Famille, responsabilité qui, d'autre part, fut pour lui la source de bien grands mérites.

Mais, outre ces infirmités corporelles, communes à toute la nature humaine, il y en a d'autres, résultant non pas directement du péché originel, mais de certains dérèglements avant leur origine dans quelque faute personnelle, par exemple, dans l'usage désordonné du boire ou du manger, dans un défaut de formation de la part des parents, etc. De cette nature sont, par exemple, la lèpre, le mal caduc, et généralement parlant, les différentes maladies corporelles qui harassent la pauvre humanité.

Notre-Seigneur fut exempt de cette sorte d'infirmités, son corps ayant été formé par l'Esprit Saint, et lui-même n'ayant jamais rien commis de déréglé dans le régime de sa vie; la même chose doit se dire proportionnellement de l'Immaculée Vierge Marie. Quant à saint Joseph, il faut reconnaître qu'il fut soumis à la maladie et à toutes les conséquences qui en découlent. Car, bien qu'il fût conçu par de saints parents, et qu'il observât constamment un régime de vie très modérée, il put néanmoins contracter, surtout sur la fin de ses jours, quelque maladie qui lui causa la mort.

Le pieux Isidore de Isolanis, le premier à parler si bien de saint Joseph, dit de lui[351] : « Après cela il vieillit, avançant en âge; et cependant ses forces corporelles ne furent pas affaiblies, ni la vue de ses yeux offusquée, ni les dents de sa bouche avariées, ni son esprit perdit de sa vigueur. » Toutefois, ajoute cet auteur[352], « après avoir dit cela, l'infirmité prévalut en Joseph, et il ne put plus parler ».


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351. Pp. 287, 288.
352. P. 289.



A suivre... CHAPITRE VI - PERPÉTUELLE VIRGINITÉ DE SAINT JOSEPH
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Message  Monique Sam 17 Juil 2021, 8:31 am

CHAPITRE VI - PERPÉTUELLE VIRGINITÉ DE SAINT JOSEPH



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Différents aspects de cette question

Nous abordons une des plus belles et plus consolantes questions touchant le saint Patriarche Joseph, celle de sa perpétuelle virginité, qui constitue une de ses plus grandes prérogatives et le rend lui-même si cher à tout cœur vraiment chrétien.

Nous avons déjà mentionné la chasteté de saint Joseph, quand nous traitions de ses vertus en général, qui lui ont valu, de la part du Saint-Esprit, le titre si honorable d'homme juste par excellence. Mais, comme la vertu de chasteté peut se rencontrer dans l'état du mariage aussi bien que dans le célibat, - on distingue, en effet, la chasteté virginale de la chasteté conjugale et de la chasteté des veufs - nous verrons comment le saint Patriarche a pratiqué avec perfection les deux premières formes de cette insigne vertu.

Pour développer ce sujet comme il convient, il nous faudra d'abord examiner comment saint Joseph pratiqua la chasteté avant son mariage avec la très sainte Vierge; en second lieu, nous verrons comment il la pratiqua après son mariage; en troisième lieu, nous rechercherons si saint Joseph confirma par vœu le propos qu'il avait fait d'observer la virginité perpétuelle.


A suivre... Saint Joseph n'eut aucune épouse avant son mariage avec Marie
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Message  Monique Dim 18 Juil 2021, 7:59 am

Saint Joseph n'eut aucune épouse avant son mariage avec Marie

L'opinion que saint Joseph eût déjà contracté un mariage avant de s'unir à Marie, tire son origine d'un livre apocryphe, intitulé le Protoévangile de saint Jacques, là où il est dit que la verge de Joseph ayant fleuri, le prêtre lui adressa ces paroles : « Te voilà choisi, par la volonté divine, pour devenir gardien de la Vierge du Seigneur. » Mais, ajoute le narrateur, Joseph ne voulut rien entendre, disant : «J'ai des fils et je suis vieux; Marie, au contraire, est encore une toute jeune fille. Je crains donc de paraître ridicule aux yeux des fils d'Israël.» Voilà l'histoire qui a induit quelques écrivains ecclésiastiques à embrasser l'opinion dont nous venons de parler : parmi les Grecs, Origène, saint Epiphane et l'auteur du Monologue basilien; parmi les latins, saint Hilaire, saint Ambroise et quelques autres encore.

Un double motif semble avoir confirmé ces auteurs dans leur opinion : le premier, la coutume des Juifs de ce temps-là, de prendre une épouse au sortir de l'enfance, sans attendre un âge plus mûr, chose que cependant aurait faite saint Joseph, s'il n'avait eu une première femme. Le second motif était la difficulté d'éluder les sophismes des païens et des hérétiques qui, abusant de l'autorité de l'Evangile, là où il est fait mention des frères de Jésus-Christ, attaquaient la virginité de la Mère de Dieu. Un écrivain moderne a cru pouvoir se rallier à cette opinion; mais les auteurs catholiques n'ont pas manqué de prendre la défense du saint Patriarche et de venger sa perpétuelle virginité qui, en réalité, forme le plus beau joyau de sa couronne[353].

Et c'est avec raison qu'ils l'ont fait. Car, si les auteurs que nous venons de citer se sont laissés induire en erreur par l'apocryphe indiqué ci-dessus, d'autres, d'un plus grand poids, n'ont pas manqué de combattre une opinion aussi gratuite que téméraire. Qu'il nous suffise de citer ici deux des plus illustres Pères de l'Eglise, dont l'autorité, en cette matière, est irréfragable. Saint Jérôme, reprenant Helvidius, l'immonde adversaire de la virginité de Marie, lui écrivait en ces termes[354] : « Tu dis que Marie n'est pas restée vierge : moi je revendique quelque chose de plus, c'est-à-dire que Joseph lui-même fut vierge par Marie, afin qu'un fils vierge naquît d'un mariage vierge. » Ces paroles si claires et si décisives du saint Docteur Dalmate trouvent un écho très éloquent dans ce passage de saint Augustin[355] : « Quand Joseph vit la Vierge sacrée enrichie par Dieu du don de la fécondité, il ne chercha pas une autre femme, lui qui n'aurait même pas demandé la main de Marie, s'il n'avait été obligé à prendre une épouse. »

À ces témoignages si authentiques, représentant la foi des premiers siècles de l'Eglise, ajoutons ceux non moins explicites de deux illustres écrivains du moyen âge. Le premier est celui de saint Pierre Damien qui dit[356] : « S'il ne vous semble pas suffisant que seule une vierge pût être Mère du Fils de Dieu, la foi de l'Eglise est que celui-là également est demeuré vierge, que l'on croyait être son père. » Le second est du célèbre Gerson, le chanteur des louanges de saint Joseph, qui n'hésita pas à dire en plein Concile de Constance[357] : « Comme il convenait que Marie brillât d'une pureté sans égale, ainsi il était de toute convenance qu'elle eût un époux très pur semblable à elle, qui, avant et après, demeurerait vierge avec une Vierge qui le fut toute sa vie. »

Les écrivains postérieurs ont eu à cœur de revendiquer, presque à l'unanimité, cette gloire du saint Patriarche, de sorte que c'est mériter, pour le moins, la note de témérité, que de mettre en doute le fait de sa perpétuelle virginité.


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353. Voir la Scuola.Cattolica, fasc. Nov. et Déc. 1893, p. 426, suiv.
354. L. adv. Hely. N. 19.
355. Contra Jul. pelag., 1. V, 48.
356. De coelib. sac. C. 3.
357. Consid. III.



A suivre... Raisons de convenance en faveur de la virginité de saint Joseph
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Message  Monique Lun 19 Juil 2021, 7:38 am

Raisons de convenance en faveur de la virginité de saint Joseph

Examinons maintenant quelles sont les raisons qui militent en faveur de la virginité de saint Joseph. Ces raisons peuvent se réduire à trois principales. D'abord, la pureté ineffable du Verbe incarné. Il était juste que celui qui choisit une Vierge pour sa mère, qui voulut lui-même rester vierge, exigeât pareillement que celui que les foules appelleraient son père et qui aurait soin de lui comme jamais père n'eut soin du plus tendre des enfants, fût, lui aussi, orné de l'auréole de la virginité.

Du côté de Marie, la même conclusion s'impose. Il est de foi que la très sainte Mère de Dieu demeura vierge avant, pendant et après l'enfantement. Or, il convient que les époux se ressemblent; il n'aurait donc pas été séant que Marie donnât sa main à un homme qui aurait déjà été marié : Seul, un époux vierge lui convenait. De plus, cet époux devait être le soutien et le gardien fidèle de la virginité de Marie; il fallait donc, pour ce motif encore, que saint Joseph fût exempt de tout lien matrimonial antécédent.

Enfin, qu'on considère combien l'hypothèse d'un premier mariage, de la part de saint Joseph, contribuerait à diminuer sa noblesse et à rapetisser sa dignité, en le rabaissant à la condition d'un homme quelconque. D'autre part, les enfants qu'il aurait eus d'une première épouse auraient dû partager avec le Sauveur du monde son amour, ses soins et ses paternelles sollicitudes, ce qui l'aurait empêché d'être entièrement au service de Jésus et de Marie.

Concluons donc que la raison, aussi bien que la tradition et le sens des fidèles s'accordent à exclure, comme injurieuse pour chacun des membres de la sainte Famille, l'opinion que saint Joseph ait eu une première femme, avant de s'unir en mariage à Marie.

D'ailleurs, les objections tirées, soit du protoévangile de saint Jacques, soit de quelques écrivains ecclésiastiques, n'ont absolument aucun poids. Quant à la première source, non seulement ce livre est reconnu généralement comme apocryphe, mais aussi il est rempli de récits si puérils et si invraisemblables, qu'on ne peut lui prêter aucune foi. « Quelques-uns, dit saint Jérôme[358], supposent que ceux qu'on appelle les frères du Seigneur sont les fils de saint Joseph qu'il aurait eus d'une autre épouse, suivant en cela les songes fous des apocryphes et allant jusqu'à nommer sa première femme Melcha ou Escha. »

Quant aux écrivains ecclésiastiques favorables à cette opinion, leur autorité, en ce point, ne vaut pas mieux que celle des apocryphes, puisque c'est d'eux qu'ils l'ont tirée. Que si quelques-uns l'ont proposée comme opinion propre, ils l'ont fait pour défendre plus facilement la virginité de Marie après l'enfantement, et non comme témoins de la tradition. Mais il n'était nullement nécessaire de recourir à cette explication, car par frères du Seigneur il faut entendre les cousins de Jésus, et non les fils de Marie ou de Joseph, comme nous allons le montrer.


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358. In Matth., c. XII.


A suivre... Qui étaient les frères du Seigneur ?
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Message  Monique Mar 20 Juil 2021, 8:14 am

Qui étaient les frères du Seigneur ?

On appelle frères du Seigneur les quatre personnages dont il est fait mention dans ce passage de saint Matthieu[359] : « N'est-ce pas là le fils du charpentier ? Sa mère ne s'appelle-t-elle pas Marie ? et Jacques, Joseph, Simon et Jude ne sont-ils pas ses frères ? » Faisons connaissance avec chacun de ces personnages.

Jacques, nommé en premier lieu, est l'apôtre dit Jacques le Mineur; car Jacques le Majeur, apôtre lui aussi, était le fils de Zébédée et avait pour frère l'apôtre saint Jean. Jacques, ici nommé, était fils d'Alphée ou Cléophe et de Marie, dite Marie de Cléophe. Le second, nommé Joseph, était frère du premier, c'est-à-dire, de Jacques le Mineur. Il ne faut pas le confondre avec un autre Joseph, dont il est fait mention dans les Actes des Apôtres[360], appelé aussi Barsabas et surnommé Juste, qui fut, avec saint Mathias, proposé pour l'apostolat et était probablement un des soixante-douze disciples. Le troisième, Simon, n'est pas l'apôtre de ce nom, dit le Chananéen et encore Zélotes, mais probablement un des disciples de Notre-Seigneur qui, selon Eusèbe[361], succéda à saint Jacques dans l'évêché de Jérusalem. Le quatrième, est l'apôtre saint Jude, appelé Thaddée, pour le distinguer de Judas Iscariote, le traître; Thaddée, ne signifiant pas autre chose que Jude, c'est-à-dire, louange ou confession.

Mais, de quel droit ces personnages sont-ils appelés frères de Jésus-Christ? « Parce qu'ils étaient ses cousins, répond saint Jérôme[362], étant, trois au moins d'entre eux, c'est-à-dire, Jacques le Mineur, Joseph et Jude, fils de Marie, non pas de Marie la Mère de Jésus, mais d'une autre Marie, la tante, matertera, du Seigneur ». D'ailleurs, ajoute-t-il, toute l'Ecriture s'accorde à donner le nom de frères à ceux qui ne sont que cousins.

Saint Thomas explique ce point avec sa clarté habituelle. « De quatre manières, dit-il[363], le mot frère s'emploie dans l'Ecriture : selon la nature, selon la patrie, selon la parenté et selon l'affection. Les frères du Seigneur sont ainsi appelés, non selon la nature, comme s'ils étaient nés d'une même mère, mais selon la parenté, pour signifier qu'ils étaient consanguins », de la même manière que Loth, qui fut fils d'Aran frère d'Abraham, est appelé lui-même frère d'Abraham, et Laban, frère de la mère de Jacob[364], est appelé le frère de ce même Jacob[365].

A l'appui de cette thèse, il faut encore observer que si les personnages en question avaient été les fils de Joseph, cette Marie, que saint Marc nous donne comme mère de saint Jacques le Mineur[366], aurait dû être l'épouse de Joseph. Or, cette même Marie était encore en vie au temps de la passion du Seigneur, puisqu'elle est comptée parmi les pieuses femmes qui assistèrent à la passion[367]; et ainsi saint Joseph aurait dû avoir, en même temps, dans l'espace d'environ trente ans, deux épouses en vie, chose que la loi primitive réprouvait formellement. D'ailleurs, cette femme est appelée, dans l'Evangile, l'épouse d'Alphaeus; tandis que l'Ecriture n'a coutume de nommer la très sainte Vierge, qu'en ajoutant à son nom son titre de Mère de Dieu, comme l'observe encore saint Thomas[368].

il faut encore tenir compte de la force de l'expression employée dans le texte grec de saint Matthieu, où Notre Seigneur est dit, équivalemment, le fils unique de Joseph: δ τοῦ τέχτονος, υἱός l'article δ excluant la pluralité.

Enfin, si saint Joseph avait été le père des personnages en question, on peut se demander comment il se fait que ceux-ci ne sont jamais mentionnés avec lui, surtout dans les occasions où l'on s'attendrait à les voir accompagner leur père, comme, par exemple, dans le voyage à Jérusalem, où Joseph se rendait tous les ans pour y célébrer la Pâque ?

Concluons donc, avec saint Anselme[369], que par les frères du Seigneur on ne doit entendre, ni les fils de Marie, comme le voulait l'impie Helvidius, ni les fils de Joseph qu'il aurait eus d'une autre épouse, comme d'autres l'ont pensé, mais que ces personnages sont simplement les cousins de Jésus. Ainsi donc reconnaissons et proclamons tout haut, avec les fidèles du monde entier, que Marie est vraiment l'unique Epouse de saint Joseph, qui, par conséquent, concentra sur elle les trésors de son affection, les plus nobles sentiments de son âme.

Mais il nous reste encore à démontrer comment le saint Patriarche et Marie entourèrent d'un même amour leur fils béni, Jésus-Christ, ce qui revient à affirmer la parfaite virginité des deux Epoux et le soin qu'ils mirent à conserver la candeur de cette vertu pendant tout le temps de leur mariage.


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359. XIII, 55.
360. I, 23.
361. H. E. I. III, 1o.
362. Super c. XII, Matth.
363. III, Quaest. XXVIII art. 3, ad 5um.
364. Gen., XIII, 8.
365. Ibid., XXIX, 15.
366. Marc., xv, 4o.
367. Matth., XXVII, 56.
368. III, Quaest. XXVIII, art. 3, ad 6m.
369. Inc. XIII, Matth.


A suivre... Parfaite virginité observée par les saints époux, Marie et Joseph, pendant tout le temps de leur mariage
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Message  Monique Mer 21 Juil 2021, 8:51 am

Parfaite virginité observée par les saints époux, Marie et Joseph, pendant tout le temps de leur mariage

Que Marie n'ait eu aucune relation matrimoniale avec saint Joseph avant la naissance du Sauveur, c'est un dogme de notre foi, puisque nous chantons dans le symbole que Jésus est né de la Vierge Marie, et saint Matthieu nous dit expressément[370] que Joseph « n'avait pas connu (son Epouse), quand elle enfanta son premier-né ».

Mais est-il également de foi que cet état de virginité a duré pendant tout le temps de l'union des saints Epoux ?

Oui, répondons-nous, autrement le dogme de la perpétuelle virginité de Marie serait ruiné. Aussi pouvons-nous appliquer à cette sainte union la belle prophétie d'Isaïe[371] : « Le jeune homme habitera avec la vierge,... et l'époux se réjouira avec l'épouse. » En effet, dit saint Augustin[372], « Marie a conçu étant vierge; étant vierge elle a enfanté; vierge elle est demeurée ».

Par cette triomphante profession de foi, l'Eglise balaye le blasphème d'Helvidius, qui avait osé affirmer que les frères du Seigneur, dont nous avons parlé tout à l'heure, étaient les enfants de Joseph et de Marie, nés après Jésus-Christ. Quelques hérétiques d'Espagne ayant tenté de ressusciter cette erreur, le grand Serviteur de Marie, saint Ildephonse, archevêque de Tolède, se fit un devoir de les réfuter. Comme on pouvait s'y attendre, les novateurs du XVIe siècle s'empressèrent d'adopter cette erreur, les Calvinistes surtout, bien que Calvin lui-même ait accusé d'ignorance le malheureux Helvidius.

Mais la voix de l'Eglise est unanime à proclamer la parfaite virginité des saints Epoux durant tout le temps de leur mariage. « Je ne sais, dit Origène[373], qui a pu être assez sot pour affirmer que Marie fut désavouée par le Sauveur pour s'être unie à saint Joseph après sa naissance. » Et saint Ambroise ajoute[374] : « Joseph, homme juste, ne pouvait à ce point tomber en démence, de vouloir s'unir charnellement à la Mère de Dieu. » Nous lisons la même chose dans saint Hilaire et saint Epiphane, ce dernier, nous l'avons vu, ayant imaginé que saint Joseph était déjà un vieillard au moment de son mariage, précisément pour écarter tout soupçon d'un commerce matrimonial entre Marie et Joseph.

D'ailleurs, c'est à Marie que les écrivains ecclésiastiques appliquent ce beau passage d'Ezéchiel[375] : « Cette porte sera fermée; elle ne sera point ouverte, et personne n'y passera; car le Seigneur, le Dieu d'Israël, est entré par cette porte, et elle sera fermée pour le prince. » « Cette porte, dit saint Ambroise[376], est la bienheureuse Marie, dont il est écrit que le Seigneur passera par elle et qu'elle sera fermée après l'enfantement; parce qu'elle a conçu étant vierge, elle a enfanté étant vierge. » Écoutons aussi les belles paroles de saint François de Sales[377] : « Si la très sainte Vierge est une porte (dit le Père éternel), nous ne voulons pas qu'elle soit ouverte;... au contraire il la faut doubler et renforcer de bois incorruptible, c'est-à-dire lui donner un compagnon en sa pureté, qui est le grand saint Joseph, lequel devait pour tout effet surpasser tous les saints, voire les Anges et les Chérubins mêmes en ceste vertu. »

Mais, qu'avons-nous besoin de tant de témoignages? Le bon sens lui-même ne se révolte-t-il pas à la seule pensée de l'Epoux de Marie osant traiter la Mère du Verbe incarné comme une épouse quelconque, après avoir appris, par l'oracle de l'Ange, la conception merveilleuse de l'Enfant divin et avoir été témoin de sa naissance non moins merveilleuse? Il faudrait le croire dépourvu de tout sentiment d'humanité et de pudeur, pour lui supposer une telle audace.


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370. 1, 25.
371. LXII, 4.
372. Serm. LI de conc- Matth. et Luc., c. XI, 18.
373. Hom. II, in Luc.
374. L. de Instit. virg., c. VI, n. 45.
375. XLIV, 23.
376. Ep. Conc, Mediol.
377. Entretien XIX.


A suivre... Solutions de quelques difficultés
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Message  Monique Jeu 22 Juil 2021, 8:25 am

Solutions de quelques difficultés

Les objections d'Helvidius et de ses émules contre la perpétuelle virginité de saint Joseph et de Marie se réduisent à deux passages de saint Matthieu, qui, à première vue, sembleraient indiquer, de la part des saints époux, le fait d'une union charnelle. Le premier passage est celui-ci[378] : « Avant qu'ils ne s'unissent ensemble, il se trouva que (Marie) avait conçu de l'Esprit Saint. » Il semblerait donc qu'une telle union ait eu lieu plus tard.

Mais il y a longtemps que les écrivains sacrés ont démontré que l'adverbe, avant que (antequam), ne doit pas se prendre, selon le langage de l'Ecriture, pour signifier l'existence d'une chose après le temps assigné, mais il a simplement un sens négatif, pour exclure toute union précédente à l'événement mentionné. Cette manière de s'exprimer est commune aux Juifs; aussi l'intention de l'Evangéliste est-elle seulement de manifester ce qui avait eu lieu jusqu'à ce temps-là, sans qu'il se préoccupât de ce qui devait arriver plus tard. Les paroles de saint Jérôme nous en donnent l'explication authentique[379] : «De ce qu'il est dit : Avant qu'ils s'unissent ensemble, il ne suit pas qu'ils se soient unis plus tard; l'Ecriture parle seulement de ce qui n'avait pas été fait. »

L'autre passage de saint Matthieu semble encore plus explicite que le premier[380] : « (Joseph) ne connut point (Marie), jusqu'à ce qu'elle enfantât son fils premier-né. » Ici deux difficultés se présentent à nous : la première consiste en ceci, que, si jusqu'à l'enfantement de Jésus, Joseph ne connut pas Marie, on doit déduire qu'il l'a connue après cet événement. La seconde difficulté est plus grave et regarde le mot premier-né, qui suppose la venue d'autres enfants plus tard.

Pour commencer par la première objection, l'emploi de la formule jusqu'à ce que (donec), n'indique nullement que Marie, après la naissance de Jésus, soit devenue une épouse dans le sens ordinaire du mot. Cette formule, dans le langage hébraïque, indique simplement ce qui se passa jusqu'à la date énoncée, sans rien dire de ce qui advint après cela. Cette manière de parler est tout hébraïque, et l'Ecriture elle-même nous en fournit de nombreux exemples.

Mais ce que les adversaires anciens et modernes de la perpétuelle virginité de Marie ont mis surtout à profit, est le mot premier-né. Or il y a longtemps que les interprètes autorisés ont démontré que cette locution, également hébraïque, est synonyme de cette autre, ouvrant le sein (adaperiens vulvam), expression employée pour désigner le premier-né, même quand il n'est pas suivi d'autres enfants.

Comme donc Helvidius objectait qu'on ne peut appeler premier-né si ce n'est celui qui a des frères venant après lui, de même qu'on ne peut parler de fils unique que quand les parents n'ont pas d'autres enfants, saint Jérome[381] n'eut pas de difficulté à lui répondre que, dans l'Exode[382], on prescrit l'oblation des premiers-nés des veaux, des brebis et des boucs, et la rédemption à prix fixé des premiers-nés des hommes et des brebis : oblation et rédemption qu'on n'attendait pas à faire jusqu'à ce que d'autres brebis et d'autres hommes fussent nés. L'observation de saint Thomas trouve ici sa place. « S'il n'y avait de premiers-nés que ceux qui sont suivis par des frères, dit-il[383], on n'aurait pas eu à donner aux prêtres, selon la loi, les premiers-nés, tant que d'autres n'étaient pas nés, ce qui est évidemment faux, puisque la loi prescrivait que les premiers-nés fussent rachetés un mois après leur naissance[384]. » D'ailleurs, il est difficile d'admettre que, parmi les premiers-nés des Egyptiens exterminés par l'Ange, il n'y en ait pas eu qui fussent fils uniques.

Quant à Tertullien, qu'Helvidius cherchait à tirer de son côté, saint Jérôme ne manque pas de remarquer, en premier lieu, que l'autorité de cet écrivain n'a pas beaucoup de poids, n'étant pas homme d'Eglise, cum homo non fuerit Ecclesiae[385]; il observe, en outre, qu'on peut très bien interpréter en bonne part son autorité, au moins pour ce qui se rapporte à la conception du Christ, puisqu'il prouve, contre Ebion, que le Sauveur a dû naître de la Vierge Marie sans le concours d'aucun homme, afin qu'il ne fût pas tout entier fils de l'homme[386].

D'ailleurs, c'est le même Tertullien[387], qui nous donne la clef pour résoudre une autre difficulté, dont plusieurs ont pris occasion de scandale, c'est-à-dire, l'appellatif de femme que les Ecritures donnent à la sainte Vierge. Se réclamant de saint Paul[388] qui donne ce nom aussi bien à une femme mariée qu'à une fille nubile, il en conclut que, dans l'Ecriture, ce nom peut très bien se prendre pour désigner une vierge.

Enfin, à l'objection de ce même Helvidius, que l'Ecriture ne dit rien de la perpétuelle virginité de Marie et de Joseph, et que, d'autre part, nous ne devons croire que ce que l'Ecriture nous enseigne, il faut faire observer que la vérité dont il s'agit dépasse de beaucoup la compréhension de l'homme; et ç'aurait été l'exposer à la dérision des infidèles incapables de comprendre une chose si élevée, que de l'avoir révélée dès le commencement. Ce n'est qu'avec le temps, quand le monde serait mieux préparé, qu'il convenait de présenter à la croyance des fidèles ce dogme pour l'édification de la foi.


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378. Matth., I, 18.
379. Comm. in c. i, Matth.
380. Ibid., 25.
381. De perp. Virg. B.M. adv. Helv.
382. XXXIV, 19.
383. III, Quaest. XXVIII, art. 3, ad 4m.
384. Num., XVIII, 16.
385. L. adv. Helv., n. 17.
386. L. de Carne Christi, c. 18.
387. L. de vel. virg., c. 4.
388. I Cor., VII, 34.


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Message  Monique Ven 23 Juil 2021, 8:31 am

Saint Joseph a, pendant toute sa vie, observé une parfaite virginité

Comme saint Joseph est mort avant sa sainte Epouse, cette proposition semble bien suffisamment découler de ce que nous avons dit de la virginité du saint Patriarche, avant, et durant son mariage avec Marie. Nous aimons cependant à l'examiner de nouveau d'une manière générale, pour écarter du lecteur l'ombre d'un doute sur un sujet qui est tout à l'honneur du glorieux Epoux de la Mère de Dieu. Bien que cette vérité ne soit pas explicitement de foi, elle est néanmoins si clairement affirmée par les écrivains sacrés et si profondément enracinée dans le cœur des fidèles, que la mettre en doute serait une témérité voisine de l'hérésie.

Qu'il nous suffise de citer les paroles d'un des témoins les plus illustres de la tradition. « Il nous faut savoir et confesser sans l'ombre de doute, dit saint Bède le Vénérable[389], que non seulement la Bienheureuse Mère de Dieu, mais aussi le très bienheureux témoin et gardien de sa chasteté, Joseph, a toujours été exempt de tout acte conjugal. » Ces paroles ne sont pas autre chose que l'écho de la profession de foi de saint Jérôme[390] : « Si un homme saint s'abstient de toute fornication, et s'il n'est pas écrit que saint Joseph eut une autre épouse, mais au contraire, que par rapport à Marie, il fut plutôt un gardien qu'un mari, il ne nous reste qu'à dire qu'il demeura vierge avec Marie, lui qui mérita d'être appelé le père du Seigneur. »

Une grande voix, celle de Léon XIII a repris récemment et confirmé du poids de toute son autorité, ces éloquents témoignages. « Les vierges, dit-il[391], ont dans saint Joseph un modèle et un gardien d'intégrité virginale. »

« Tout est grand, écrit le Père Joachim Ventura[392], tout est sublime dans les trois personnages qui composent sur la terre la sainte Famille du Sauveur du monde! Après la Trinité céleste, Père, Fils et Saint-Esprit, il n'y a rien de plus mystérieux et de plus auguste que cette trinité terrestre : Jésus-Christ, Marie et Joseph. Jésus-Christ est homme sans cesser d'être Dieu; Marie est mère, sans cesser d'être vierge; Joseph est époux, sans cesser d'être pur. Jésus-Christ est fils sans avoir jamais eu de père sur la terre; Marie est mère sans le concours d'aucun homme; Joseph est père sans avoir jamais eu d'enfants. Et cependant Jésus-Christ, sans avoir eu pour père un homme, est vrai fils de l'homme; Marie, sans avoir jamais connu homme, est devenue féconde; Joseph, sans génération charnelle, a eu un Dieu pour fils. »


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389. L. II, in Marc., c. 23.
390. L. adv. Helv., n. 19.
391. Ep. Encycl. Quanquampluries, 15 Aug. 1889.
392. Oraz. paneg. sulla pat. di S. Giuseppe.


A suivre... Vœu perpétuel et absolu de virginité émis par saint Joseph
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Message  Monique Sam 24 Juil 2021, 8:41 am

Vœu perpétuel et absolu de virginité émis par saint Joseph

Ce que nous avons dit de la virginité de saint Joseph serait incomplet, si nous n'ajoutions cette remarque, que le saint Patriarche, comme sa sainte Epouse, voulut consacrer, par un vœu perpétuel et absolu, cette vertu, qui, nous l'avons dit, est un des plus beaux ornements de son âme.

Notre autorité, pour affirmer cette vérité, est d'abord le fait que Marie elle-même s'était déjà liée à Dieu par un vœu semblable; or la loi de nature défend qu'une personne, obligée par vœu à la virginité, contracte le mariage avec une personne libre, c'est-à-dire, qui ne soit pas elle-même liée par un pareil vœu; autrement, cette personne se trouverait dans la nécessité soit de rompre son vœu, soit de priver son conjoint de son droit. Or, le mariage de Marie avec saint Joseph n'eut rien d'illicite. Il faut donc reconnaître que lui-même, avant de s'unir à Marie par les liens du mariage, fut dans la même disposition d'esprit qu'elle avait elle-même; car rien, dans la loi naturelle, ne s'oppose à ce que deux personnes ayant l'une et l'autre émis le vœu de virginité, s'unissent en mariage. Il nous faut donc conclure que saint Joseph, non moins que Marie, s'était consacré à Dieu par un vœu absolu et perpétuel, avant de prendre pour épouse celle qui devait devenir la Mère de Dieu.

D'autre part, saint Joseph avait été choisi pour être le gardien de la virginité de Marie. Or, il convenait souverainement que, pour mieux répondre à cette fin, saint Joseph lui-même ait choisi de consacrer, par vœu, sa propre virginité. On peut même dire que c'est la divine Sagesse, qui sait adapter les moyens à la fin qu'elle a en vue, qui lui inspira, en temps opportun, ce noble et glorieux dessein.

Ce vœu, nous l'avons dit, fut, comme celui de Marie, perpétuel et absolu. D'un côté, la sainte Vierge, avant de s'unir à Joseph, ne fut pas sans lui communiquer le don absolu qu'elle avait fait à Dieu de sa virginité; d'un autre, saint Joseph ne pouvait pas ne pas choisir lui-même un état qui le mettait entièrement à l'aise avec sa sainte Epouse. Du côté de Marie, la prudence ne lui permettait pas de se donner en mariage à un homme dont elle n'était pas certaine, soit par révélation, soit par le témoignage de cet homme même, qu'il fût dans les mêmes sentiments qu'elle; du côté de Joseph, la justice exigeait qu'il se mit dans l'impossibilité morale de rompre la fidélité que, par son mariage, il promettait à Marie.

Selon saint Jérôme et saint Augustin, les Apôtres, après leur vocation, se lièrent à Dieu par vœu de perpétuelle chasteté; et, dans la nouvelle loi, l'Eglise exige de ses prêtres la promesse solennelle de s'abstenir de tout mariage. Saint Joseph, appelé à l'incomparable dignité de gardien de la virginité de Marie et de père nourricier de Jésus, ne devait, sous ce rapport, être inférieur ni aux Apôtres ni aux prêtres du Nouveau Testament : il devait, de ce chef, être sur le même pied que sa très chaste Epouse.

Le bâton fleuri, avec lequel on a coutume de le représenter, sera donc, jusqu'à la fin des siècles, un témoignage éloquent de sa pureté incomparable, qu'aucune tache n'aura jamais ternie, et on pourra chanter de lui, bien plus que de n'importe quel autre Saint, les éloquentes paroles de la Sagesse[393] : « Oh! combien elle est belle, la chaste génération avec son éclat! Sa mémoire est immortelle : elle est en honneur devant Dieu et devant les hommes. »


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393. IV, 1.



A suivre... CHAPITRE VII - MORT BIENHEUREUSE DE SAINT JOSEPH
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Message  Monique Dim 25 Juil 2021, 9:23 am

CHAPITRE VII - MORT BIENHEUREUSE DE SAINT JOSEPH


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Le bienheureux transitus de saint Joseph


Le moment de la mort est le plus important de toute la vie. En règle ordinaire, la mort ressemble à la vie. Ceux qui ont vécu dans l'impiété ou dans l'oubli de Dieu ont d'habitude une fin malheureuse; ceux, au contraire, qui ont passé leur vie dans le service de Dieu et dans la pratique des vertus, ont coutume de recevoir, au dernier moment, un secours divin spécial, qui rend leur trépas tranquille et même quelquefois joyeux : aussi est-il écrit[394] : « Précieuse aux yeux du Seigneur est la mort de ses Saints. » Saint Joseph passa tout le temps de sa vie dans la pratique de l'amour de Dieu et du prochain ; nous n'avons donc aucune difficulté à admettre la commune tradition, qui nous le représente expirant doucement dans les bras de Jésus et de Marie, qui l'assistèrent avec amour et le consolèrent par l'espoir d'être bientôt admis à jouir dans le ciel de la vision béatifique.

C'est pourquoi on est convenu, dans le langage ecclésiastique, d'appeler la mort de saint Joseph du nom de passage, transitus, de même qu'on désigne celle de Marie du nom de dormition, dormitio; et c'est avec raison que le saint Patriarche est invoqué, dans l'Eglise universelle, comme le patron de la bonne mort.

Toutefois, s'il n'est pas permis de douter de la sainteté de la mort du glorieux Patriarche cette vérité étant profondément enracinée dans le cœur de tous les fidèles, quand il s'agit, au contraire, de déterminer le temps et le lieu de cet événement, la chose est plus difficile, rien de bien précis ne se rencontrant, sur ce sujet, soit dans l'Ecriture, soit dans la tradition. Nous nous efforcerons de tirer, du peu que les saints Evangiles ont écrit, par rapport au Père nourricier de Jésus, les conclusions qui nous semblent les plus accréditées.


A suivre... Diverses opinions sur l'époque de la mort de saint Joseph
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Message  Monique Lun 26 Juil 2021, 9:22 am

Diverses opinions sur l'époque de la mort de saint Joseph

Pour commencer par la question la plus difficile, celle qui regarde l'époque de la mort de saint Joseph, il nous faut d'abord exclure plusieurs opinions que nous pouvons considérer comme erronées. Elles sont au nombre de trois.

La première fait mourir le saint Patriarche durant les toutes premières années de la vie du divin Sauveur. Cette opinion doit être abandonnée, car elle est en opposition directe avec ce que nous lisons du voyage de saint Joseph à Jérusalem, en compagnie de son Epouse et du divin Enfant qui comptait alors douze ans accomplis. Il est donc certain qu'à cette époque il était encore en vie.

D'autres ont cru que le saint Patriarche mourut peu de temps après cet événement. Leur raison est qu'il n'en est pas fait mention parmi les parents du Christ, dont saint Marc[395] raconte qu'ils étaient désireux de le voir. Mais ceci prouverait, tout au plus, que saint Joseph n'était plus de ce monde quand cet événement se passa, c'est-à-dire, au commencement de la vie publique du Sauveur. Il est à peine nécessaire de mentionner la raison que d'autres apportent à l'appui de cette opinion, à savoir que saint Joseph, à l'époque dont nous parlons, était arrivé à l'âge décrépit, puisque, disent-ils, il avait à peu près quatre-vingts ans quand il s'est uni en mariage à la sainte Vierge. Nous avons vu que cette opinion, qui est celle de saint Epiphane[396], ne se soutient pas.

Une troisième opinion pèche, au contraire, par excès. Elle voudrait que saint Joseph fût encore en vie au temps de la passion du Sauveur. S'il en eût été ainsi, le saint Patriarche n'aurait certainement pas manqué de suivre Jésus sur le Calvaire, et là, en compagnie de sa chaste Epouse, d'assister à sa mort sur la croix. Bien plus, comme l'a fait observer saint Epiphane, le Christ, dans ce cas, aurait recommandé sa Mère non à saint Jean, mais à Joseph lui-même, comme l'exigeait la loi de nature.

Nous avons donc deux dates extrêmes entre lesquelles il faut placer la mort du saint Patriarche : l'une, le retour de la sainte Famille à Nazareth après la douzième année de Jésus-Christ; l'autre, l'époque de la passion du Sauveur.


Opinion de ceux qui croient que saint Joseph est mort immédiatement avant la vie publique de Jésus-Christ.

Plus commune et plus probable aussi est l'opinion de ceux qui croient que la carrière mortelle de saint Joseph s'est terminée au commencement de la vie publique du Sauveur. Leur raisonnement procède a priori. La mission du saint Patriarche, disent-ils, consistait précisément à garder et aider le Messie dans son jeune âge et dans sa vie privée, et saint Jérôme nous dit que, jusqu'à l'âge de trente ans, Jésus se contenta de la pauvreté de Marie et de Joseph[397]. Sa présence n'était donc plus nécessaire quand le Sauveur entra dans sa vie publique. On peut citer également, à l'appui de cette opinion, l'autorité de Bernardin de Busto[398], qui dit que « personne n'a jamais joui de la compagnie du doux Jésus et de sa benoîte Mère, comme Joseph, qui, comme on le croit, a conversé avec eux pendant trente ans dans ce monde; car, ajoute-t-il, c'est l'opinion commune, qu'il est mort peu avant le baptême du Christ ». De son côté, Bernardin de Sienne écrit[399] que Dieu avait disposé que saint Joseph mourût avant la passion de Jésus-Christ, surtout pour lui épargner l'immense douleur qu'il en aurait ressentie.

Malgré ces autorités nous nous permettons de présenter, comme plus probable encore, une autre opinion, à laquelle nous arriverons par degrés.  


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395. II, .31, 32.
396. Haer., IXXVIII, n. 1o. Voyez ci-dessus, chapitre V, n. 7.
397.Ep. XXII c 17.
398. In Mariali, p. IV, Serm. XII de Desp. Mar.
399. Serm, de S. Joseph, II, c. 3.


A suivre... Saint Joseph vivait encore, lors du baptême de Notre-Seigneur
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Message  Monique Mar 27 Juil 2021, 7:48 am

Saint Joseph vivait encore, lors du baptême de Notre-Seigneur

Cette opinion s'appuie d'abord sur ces paroles de saint Luc[400] : « Or, Jésus lui-même avait environ trente ans, lorsqu'il commença son ministère; étant, comme on le croyait le fils de Joseph », etc., ici donc l'Evangéliste, faisant ouvertement appel à l'opinion publique, ne mentionne aucunement la mort du saint Patriarche, comme il semble bien qu'il aurait dû faire, si celui-ci avait déjà été mort.

Nous avons en outre dans saint Jean un passage assez significatif. Quand, peu de temps après que Jésus eut été baptisé dans le Jourdain, les premiers disciples accouraient vers lui, Philippe s'adressant à Nathanael, lui dit[401] : « Nous avons trouvé Jésus, fils de Joseph de Nazareth », laquelle manière de s'exprimer laisse également entendre que saint Joseph était alors encore en vie.

Mais nous pouvons aller plus loin et fixer, d'une manière approximative la date de la mort du saint Patriarche.


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400. III, 23.
401. Io., I, 45.


A suivre... Il est probable que saint Joseph n'est mort qu'après la deuxième Pâque de la vie publique de Notre-Seigneur Jésus-Christ




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Message  Monique Mer 28 Juil 2021, 8:12 am

Il est probable que saint Joseph n'est mort qu'après la deuxième Pâque de la vie publique de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Lorsque Jésus vint au Jourdain pour y être baptisé par saint Jean-Baptiste, lisons-nous dans les saints Evangiles, il laissa sa ville de Nazareth[402], et n'y retourna[403] qu'après la seconde Pâque de sa vie publique[404]. - Observons ici qu'il est souverainement improbable que Jésus, après son baptême, soit retourné deux fois dans sa ville natale, ainsi que l'ont affirmé quelques auteurs, qui ont voulu voir deux événements différents dans ce que racontent, d'un côté, saint Luc[405], et de l'autre saint Matthieu[406] et saint Marc[407]. Nous avons démontré, dans un autre ouvrage, que les deux narrations se rapportent au même fait[408].

Ce point étant acquis, nous lisons dans saint Matthieu qu'à son arrivée à Nazareth, Jésus fut mal reçu par ses concitoyens, qui s'exprimèrent ainsi[409] : « Celui-ci n'est-il pas le fils du charpentier ? Sa Mère ne s'appelle-t-elle pas Marie ? Et ses frères Jacques, et Joseph, et Simon, et Jude ? D'où donc lui sont venues toutes ces choses ? »

En pesant bien ces expressions, on s'apercevra, d'abord, que toutes les personnes ici désignées, soit en particulier, soit en général, sont censées être encore en vie, pendant que les Nazaréens parlaient ainsi. Mais surtout ce qui est dit du charpentier a une signification toute particulière. Dans le grec, il est désigné par l'article, ce qui nous donne le sens suivant : Celui-ci, Jésus, n'est-il pas le fils du charpentier, que tous nous connaissons?

Pour comprendre toute la force de ce raisonnement, il faut nous rappeler qu'au temps de Notre-Seigneur, comme d'ailleurs maintenant encore, il n'y avait, dans les petites bourgades comme celle de Nazareth, qu'un seul charpentier reconnu par tout le monde comme tel, une sorte de charpentier officiel, à la mort duquel un autre lui succédait dans la même profession. Si donc, à l'époque dont nous parlons, saint Joseph eût été déjà mort, Jésus n'aurait pas pu être désigné par ce seul nom de fils du charpentier, mais il aurait fallu ajouter le nom de Joseph, pour indiquer de quel charpentier il s'agissait. A plus forte raison, pour éviter toute confusion, ce nom aurait-il dû être ajouté, s'il y avait eu alors à Nazareth plusieurs autres charpentiers et que Joseph ne fût plus de ce monde.

Rappelons-nous que ceci arrivait après la deuxième Pâque de la vie publique de Jésus-Christ, c'est-à-dire, avant qu'il envoyât ses Apôtres pour la première fois prêcher le royaume de Dieu.

Notre raisonnement acquiert une force encore plus grande, si nous considérons les paroles rapportées à cette occasion par saint Luc[410], chez qui le nom de charpentier est absent. Selon cet Evangéliste, les Nazaréens auraient dit simplement : « Celui-ci n'est-il pas le fils de Joseph ? » Paroles qui, prises dans leur sens naturel, font supposer que saint Joseph fut encore en vie.

On peut encore citer, à l'appui de cette thèse, l'épisode étrange que nous trouvons dans saint Marc, là ou il est dit[411] : « La foule vint de nouveau, de sorte qu'ils ne pouvaient même pas manger le pain. Et comme les siens avaient entendu ceci, ils sortirent pour le tenir; ils disaient, en effet, qu'il est tourné en fureur. »

Parmi les diverses interprétations données à ce texte, la suivante nous semble la plus probable. Selon la loi romaine, lorsque les parents d'un homme jugeaient que leur fils était devenu fou, ils avaient le droit de l'enfermer et de le garder strictement, afin qu'il ne fît de tort ni à lui-même, ni aux autres. C'est pourquoi les cousins de Jésus, le voyant opprimé par la foule et voulant le délivrer, répandirent le bruit qu'il était tombé en démence, et ceci pour pouvoir le rendre à Joseph et à Marie. Si cela était, il faudrait déduire que saint Joseph était encore en vie, puisque c'était à lui, comme au père putatif de Jésus, qu'il appartenait de conduire dans sa maison et de garder à vue son fils qui était censé avoir perdu la raison. Rappelons-nous ce que nous avons déjà dit que ni Joseph, ni Marie, n'adoptèrent cette manière de voir, que seul un zèle indiscret avait suggérée.

Mais, si cette explication n'est pas absolument certaine, il n'en est pas moins avéré que la mission de saint Joseph avait pour but de couvrir, comme d'un voile, aux yeux des Juifs charnels, le mystère de la conception et de la naissance virginales du Sauveur. Il convenait donc souverainement que, quand celui-ci commença son ministère évangélique, tout doute sur son origine fût écarté, chose que le fait de la survivance du saint Patriarche, au moins dans les premiers temps de la vie publique de Jésus-Christ, pouvait seul mettre en pleine lumière.

On pourrait objecter qu'aux noces de Cana, aucune mention n'est faite de saint Joseph, tandis que Jésus, sa Mère et les disciples sont expressément nommés[412]- Mais il est facile de répondre qu'on ne peut rien déduire de ce silence de l'Evangéliste, car il n'y avait pas lieu de nommer alors le saint Patriarche. En effet, il fallait bien d'abord mentionner Marie, puisque c'est à sa prière qu'un grand miracle devait se produire; on devait également faire mention des disciples, car cet événement extraordinaire devait être un puissant motif pour les confirmer dans la foi en Notre-Seigneur, ainsi que le remarque expressément saint Jean[413]. Quant à saint Joseph, il n'y avait aucune raison de le mentionner.

Mais, dira-t-on, il n'est pas, non plus, fait mention de saint Joseph quand l'Evangéliste raconte que Jésus, immédiatement après, descendit à Capharnaum avec sa Mère, ses frères et ses disciples[414]. - On peut répondre que saint Joseph eut, lui aussi, l'intention de se rendre à Capharnaum; mais que, pour une raison ou pour une autre, il fut empêché d'exécuter ce dessein.


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402. Matth., III, I3, Marc., 1, 9.
403. Matth_, IV, 13, IQ, IV, 43.
404. Matth., XIII, 54; Marc., VI, 16.
405. Luc., IV, 16, suiv.
406. XIII, 54.
407. VI, I.
408. Diatessaron, Sect. CIV, Rat. Sect.
409. XIII, 55, 56.
410. IV, 28.
411. III, 20.
412. II, 1, suiv.
413. Ibid., II.
414. Ibid., 12.


A suivre... Conséquences découlant de la doctrine précédente
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Message  Monique Jeu 29 Juil 2021, 6:49 am

Conséquences découlant de la doctrine précédente

De ce que nous venons d'exposer sur la survivance probable du saint Patriarche au moins jusqu'à la seconde Pâque de la vie publique du Sauveur, on peut inférer qu'il reçut des divins enseignements de Jésus, de notables accroissements de grâce, de science et de vertu.

Même s'il n'accompagna pas Jésus dans ses courses apostoliques, les doctrines prêchées par le divin Maître ne purent manquer d'arriver jusqu'à ses oreilles, ainsi que les œuvres merveilleuses qu'il accomplissait en confirmation de cette doctrine. Il put également connaître les travaux et les fatigues que Jésus dut supporter, ainsi que son immense charité et son infinie miséricorde pour les pécheurs : toutes choses qui augmentaient merveilleusement en lui son amour pour son Fils putatif.

Dans l'hypothèse que nous venons d'exposer, saint Joseph put encore connaître l'admirable vocation à l'apostolat de plusieurs des disciples de Jésus; il put les aider de ses prières et peut-être encore de ses pieuses exhortations. D'un autre côté, il put se faire une idée de ce que devaient être, dans un avenir prochain, l'envie et la haine des pharisiens contre le Messie; il put entrevoir, de cette manière, combien sa passion serait douloureuse; aussi bien peut-il dès lors s'unir, en esprit de vive compassion, aux futures souffrances du Verbe incarné.

Une autre conséquence qu'il nous est permis de tirer du fait de la survivance de saint Joseph jusqu'après la deuxième Pâque de la vie publique de Notre-Seigneur, regarde, d'un côté, la réception, de la part du saint Patriarche, des sacrements de baptême et de mariage; de l'autre, une connaissance, plus explicite et plus détaillée, du Sacrement de l'Eucharistie; car, c'est avant la troisième Pâque que le Sauveur prononça son célèbre discours sur ce sujet. Cette faveur était bien due à celui qui, par ses soins tout paternels, nous a conservé le froment des élus et le pain du ciel qui possède en soi toutes les douceurs et tous les goûts les plus exquis[415].


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415. Sap., XVI, 20.


A suivre... Pourquoi Dieu a-t-il voulu que saint Joseph n'assistât pas à la passion du Sauveur ?
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Message  Monique Ven 30 Juil 2021, 8:08 am

Pourquoi Dieu a-t-il voulu que saint Joseph n'assistât pas à la passion du Sauveur ?

On se demandera peut-être pourquoi Dieu n'a pas voulu que saint Joseph assistât à la passion du Sauveur.

Sans prétendre sonder à fond les desseins de la Providence, et avec toute l'humilité que nous devons avoir quand il s'agit de découvrir les motifs qui la dirigent dans le gouvernement du monde, nous pouvons dire qu'il ne convenait pas qu'aucune personne humaine prit part à une œuvre aussi grande qu'est celle de la Rédemption, si ce n'est l'Immaculée, Mère de Dieu, la Bienheureuse Vierge Marie.

La mission confiée à saint Joseph avait pour but, avons-nous dit, de couvrir comme d'un voile le mystère de l'Incarnation, pour empêcher les regards indiscrets et moqueurs d'une génération incrédule. A cette mission était attaché le noble et si important office de nourrir le divin Enfant, de le défendre et de protéger sa vie, en un mot, de le conserver en vue du grand sacrifice. Mais, à l'approche du temps, établi par Dieu, où le Sauveur, de sa propre volonté, s'acheminerait vers la mort, la mort de la Croix, cette mission de saint Joseph devait cesser. Le saint Patriarche devait alors disparaître, pour laisser seule la Mère de Jésus associée au grand sacrifice, offrant au nom du genre humain, la divine Victime du Seigneur. Aussi l'office de coopérer immédiatement avec Jésus à l'œuvre de notre rachat devait appartenir exclusivement à cette femme admirable, qui lui avait donné notre nature. Il fallait donc que, au moment où cette tragédie solennelle devait se dérouler, saint Joseph fût éloigné du théâtre de la Rédemption, pour laisser en pleine lumière les deux grandes causes de notre salut, causes parfaitement subordonnées : le Christ et sa Mère.

Cependant, si saint Joseph n'a pas assisté à la passion du Sauveur, du moins l'a-t-il aperçue de loin, compatissant ainsi de tout son cœur à ses souffrances, autant que le meilleur des pères peut compatir aux souffrances du meilleur de ses fils.


A suivre... Saint Joseph est mort probablement à Jérusalem, vers la troisième Pâque de la vie publique de Jésus-Christ
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Message  Monique Sam 31 Juil 2021, 7:05 am

Saint Joseph est mort probablement à Jérusalem, vers la troisième Pâque de la vie publique de Jésus-Christ

D'après tout ce que nous avons dit, la conclusion qui nous semble la plus probable est que le saint Patriarche non seulement n'est pas mort avant que ne commençât la vie publique de Jésus-Christ, mais aussi qu'il vécut assez, pour être témoin, sinon de visu, au moins de auditu, des merveilleux faits et dits de sa mission apostolique. Voulant préciser encore davantage l'époque de sa mort, nous devons d'abord rechercher en quel endroit cet événement a eu lieu, car c'est de ce second point que dépend le premier.

Nous disons donc que saint Joseph est mort à Jérusalem ; et comme il n'y avait aucune raison pour l'attirer dans cette capitale de la Judée sinon la célébration de la Pâque, nous en concluons qu'il est mort vers la troisième Pâque de la vie publique du Sauveur, à l'occasion de son pèlerinage à la ville sainte.

Nos autorités pour dire que saint Joseph est mort à Jérusalem, sont, d'abord le Martyrologe Romain qui, le 19 mars, s'exprime : « En Judée, le jour de la naissance de saint Joseph, Epoux de la Bienheureuse Vierge Marie, Confesseur ». Or, on ne voit guère, en dehors de Jérusalem, dans quel endroit de la Judée saint Joseph aurait dû se rendre alors.

Bien plus explicite est le témoignage qu'apportent, à ce sujet les auteurs des Actes des Saints. Les Bollandistes écrivent[416] : « Bède (le Vénérable) dit que le lieu de la sépulture (de saint Joseph) fut dans la vallée de Josaphat : or, il n'est pas improbable que le Ciel ait disposé les _circonstance de sa mort, de manière à la faire coïncider avec l'époque de l'année où, selon la coutume de la fête de Pâque, le saint Patriarche était monté à Jérusalem, avec son Epouse et son Fils, pour y adorer le Seigneur. De cette manière, il put être enseveli dans le sépulcre de ses ancêtres, chose que les Hébreux avaient souverainement à cœur. D'autre part, ce n'aurait pas été chose facile pour un homme réputé pauvre et ne possédant aucune fortune, d'être transporté, après sa mort, de la Galilée (à Jérusalem). Nous pouvons d'ailleurs facilement nous persuader que ses funérailles se sont faites bien simplement, comme celles d'un ouvrier quelconque.


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416. De S. Joseph, Comment. hist., par. II, I, p. 7.


A suivre... Quel jour saint Joseph est-il mort ?


Dernière édition par Monique le Dim 01 Aoû 2021, 8:59 am, édité 1 fois
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Message  Monique Dim 01 Aoû 2021, 9:10 am

Quel jour saint Joseph est-il mort ?

Selon une tradition conservée chez les Coptes et décrite par Papebrochius[417], saint Joseph serait mort le 20 juillet, chose qu'on lit également dans sa vie écrite par les Coptes dans Isidore de Isolanis[418]. Mais, comme cette vie est remplie de contes fabuleux, une telle tradition ne mérite guère notre croyance; bien plus, on peut soupçonner ici une équivoque, provenant de ce que, en ce jour, on fait mémoire de la mort d'un autre Joseph, surnommé Juste, qui fut proposé pour l'apostolat avec Mathias à la place du traître Judas. Le Père Patrignani raconte[419] que les Florentins, mus par leur grande dévotion envers le saint Patriarche, avaient l'habitude de célébrer, en ce même jour, la fête de la mort (transitus) de saint Joseph; ce qu'ils faisaient avec beaucoup de solennité dans la Basilique de la très sainte Annonciation des Serviles de Marie, où ils avaient coutume de visiter la chapelle de ce Saint, en même temps que celle où l'on conserve l'image miraculeuse de l'Annonciation de la Vierge.

Gerson dit, au contraire, que, dans les régions d'outremer, la mémoire de saint Joseph se célébrait l'octave de la Purification, c'est-à-dire, le 9 février[420]; il ajoute cependant qu'à Milan, les frères Augustins la célébraient le 19 mars, coutume qui se pratiquait dans bien d'autres endroits encore, ainsi que nous en informent les martyrologes cités par Papebrochius[421] et d'autres encore.

En vérité, l'opinion la plus probable semble bien que saint Joseph soit mort le 19 mars. Car c'est le jour où 1'Eglise Romaine, dans sa liturgie, célèbre cet événement quand elle chante[422] : « C'est en ce jour même que Joseph mérita les joies de la vie éternelle. » Or, s'il est vrai que les dates fixées dans le Calendrier ne correspondent pas toujours à celles de la mort des Saints qu'on célèbre, puisqu'elles coïncident quelquefois avec l'anniversaire de leur translation, ou, dans le cas d'un Pontife, avec celui de son élection épiscopale, néanmoins, comme la date fixée dans la liturgie pour la mort de saint Joseph est reconnue par presque toutes les églises latines, vouloir sans preuves contraires, écarter cette commune opinion, serait pour le moins téméraire.

Rappelons-nous d'ailleurs ce que nous avons dit plus haut, que c'est probablement à Jérusalem, vers le temps de Pâque que mourut saint Joseph; ce qui nous met à l'aise avec la date marquée. Ajoutons qu'à Bologne, en Italie, où semble-t-il, fut inauguré le culte public du saint Patriarche[423], cette fête, de temps immémorial, se célébrait précisément le 19 mars.


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417. Loc. cit
418. Summa de donis S. Joseph, I, IV, c. 9.
419. Il devoto di S. Giuseppe, I. I, c. 9
420. Ep. de festo Joseph institutendo.
421. Loc. cit. par. III, nn. 13,14.
422. Hymne aux Laudes, 19 mars.
423. Trombelli, Vita di S. Giuseppe, p. 257.


A suivre... Comment mourut saint Joseph
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Message  Monique Lun 02 Aoû 2021, 9:10 am

Comment mourut saint Joseph

Pour ce qui est du genre de mort auquel saint Joseph dut succomber, comme nous ne lisons pas qu'il ait été frappé de mort violente, nous ne pouvons mieux faire que suivre le sentiment commun des fidèles, sentiment que l'Eglise elle-même semble encourager, à savoir que le saint Patriarche a succombé aux conséquences d'une maladie mortelle, et qu'il mourut, assisté par Jésus et Marie lui prodiguant les soins les plus affectueux : ce qui rend cette mort la plus enviable que l'on puisse imaginer.

C'est là précisément ce que chante l'Eglise le jour de sa fête[424] : « Heureux êtes-vous, ô saint Patriarche, trois fois heureux, pour avoir, à votre heure dernière, reçu les soins empressés du Christ et de la Vierge, vous réconfortant par leur céleste affection. »


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424. Hymne aux Laudes, 19 mars.


A suivre... Belles paroles de saint François de Sales
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