Le Saint Concile de Trente
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Re: Le Saint Concile de Trente
Opinion du protestant Cobbet sur la mort de Henri VIII et l’avènement d’Édouard.
En Angleterre l'auteur et le chef de l'apostasie anglicane, Henri VIII, était mort dans la nuit du 28 au 29 janvier 1547. Comme l'Angleterre était un fief de l'Église romaine, et que, d'après l'ancienne constitution de tous les royaumes chrétiens, nul hérétique ne pouvait être roi, le Pape Paul III avait dressé contre lui une bulle d'excommunication et de déchéance, datée du 30 octobre 1535, mais qui ne fut point publiée 1. D'ailleurs la sentence n'était pas définitive, mais conditionnelle, s'il ne se présentait et ne se justifiait dans un terme donné. Toutefois, chose remarquable, Henri VIII, malgré ses six femmes, apparaît comme un arbre frappé d'anathème; sa race s'éteindra dès la première génération. Ce fait n'a point échappé au protestant Cobbet, qui termine ainsi sa sixième lettre sur l'Histoire de la Réforme en Angleterre :
« Dans les dernières années de sa vie les débauches habituelles de Henri l'avaient rendu d'une corpulence telle qu'il ne pouvait se mouvoir qu'à l'aide de mécaniques qu'on inventait pour son usage particulier; mais il n'en conserva pas moins son ancienne férocité et sa passion pour le sang. Déjà il était étendu sur son lit de mort que personne n'osait encore l'informer de son état; car la mort la plus prompte n'eût pas manqué de suivre cet avertissement. Il mourut donc avant d'avoir su qu'il arrivait au terme de sa vie, et laissant une foule de condamnations capitales qu'il n'eut pas le temps de signer.
« Ainsi expira en 1547, à l'âge de cinquante-six ans, et dans la trente-huitième année de son règne, le plus injuste, le plus vil et le plus sanguinaire des tyrans qui eussent encore désolé l'Angleterre. Ce pays, qu'à son avènement au trône il avait trouvé paisible, uni et heureux, il le laissa déchiré par les factions et les schismes, et ses habitants en proie à la misère et à la mendicité. Ce fut lui qui y introduisit cette immoralité, ces crimes, ces vices qui y produisirent de si horribles fruits sous le règne de ses enfants, avec lesquels s'éteignirent, quelques-années après, son nom et sa maison 1. »
Voilà comment le protestant Cobbet termine l'histoire du règne de Henri VIII, le premier pape de l'Église anglicane; voici comment il commence le règne de son fils, Edouard VI, second pape de l'Église anglicane, et qui n'avait pas encore tout à fait dix ans :
« Nous avons vu le tyran mourir à la suite de ses débauches, l'âme tourmentée par ses basses et viles passions, et dans une vieillesse prématurée. Un des derniers actes de son pouvoir avait été un testament par lequel il désignait pour son successeur immédiat son fils encore enfant, et, en cas que celui-ci mourût sans postérité, transférait la couronne à Marie, sa fille, ou à Elisabeth, sa seconde fille, si l'aînée venait également à mourir sans enfants. Mes lecteurs n'ont sans doute pas oublié qu'il les avait cependant fait déclarer illégitimes par actes du parlement, et que cette dernière fille Elisabeth était née d'Anne de Boleyn et du vivant de sa première femme, mère de Marie.
« Il choisit pour exécuter ce testament et pour gouverner le royaume jusqu'à ce qu'Édouard, alors âgé de dix ans, eût atteint sa dix-huitième année, seize exécuteurs testamentaires, parmi lesquels se trouvaient Seymour, comte de Hereford, et l'honnête Cranmer. Ces seize dignes personnages commencèrent par jurer de la manière la plus solennelle qu'ils exécuteraient scrupuleusement les dernières volontés de leur défunt maître. Le second acte fut de rétracter leur serment en nommant tuteur du roi Hereford, frère de Jeanne Seymour, mère du jeune prince, bien qu'un pouvoir égal eût été accordé par le testament du roi à chacun de ses exécuteurs testamentaires. Leur troisième acte politique fut de distribuer entre eux de nouvelles créations de pairies, et leur quatrième, de faire avec l'argent du peuple d'abondantes largesses aux nouveaux pairs. Le cinquième consista dans l'omission d'un ancien usage des sacres des rois d'Angleterre, qui consistait à demander au peuple s'il acceptait le roi pour maître et s'il promettait de lui obéir. Le sixième fut d'assister à la célébration solennelle d'une grand'messe, et le septième, de prendre tout aussitôt après une série de mesures tendant à l'anéantissement total de ce qui restait encore en Angleterre de la religion catholique et propres à achever l'œuvre sanglante commencée par le vieil Henri 1. »
Le protestant Cobbet fait en ceci une remarque très-importante…
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1 Raynald, ann. 1535, n. 18; ann, 1538, n. 46. — 1Cobbet, Hist. de la Réf. en Angl, l. 6. — 1 Cobbet, Hist. de la Réf. en Angl, lettre 7.
A suivre : Omission d’une cérémonie importante dans l’inauguration d’Edouard VI. Origine anglicane de l’absolutisme royal ou despotisme.
Dernière édition par Louis le Mar 03 Sep 2013, 2:57 pm, édité 2 fois (Raison : Présentation.)
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Omission d’une cérémonie importante dans l’inauguration d’Edouard VI.
Origine anglicane de l’absolutisme royal ou despotisme.
Le protestant Cobbet fait en ceci une remarque très-importante : c'est l'omission d'un ancien usage dans le sacre des rois de demander au peuple s'il acceptait le roi pour maître et s'il promettait de lui obéir. Lingard fait la même observation. « Sous prétexte, dit-il, de respecter les lois et la constitution actuelle du royaume, on fît un changement important à la partie des formalités imaginée par nos ancêtres saxons pour enseigner au nouveau souverain que le choix libre du peuple lui donnait seul la couronne. L'usage, jusqu'alors, avait voulu que l'archevêque reçût en premier lieu le serment du roi de protéger les libertés du royaume, et demandât ensuite au peuple s'il voulait l'accepter et lui obéir comme à son seigneur-lige. Mais on intervertit cet ordre, et non-seulement on s'adressa au peuple avant le serment du roi, mais encore on lui rappela que le roi tenait son sceptre par droit de naissance, et que son devoir était de se soumettre à sa volonté.
« Messieurs, dit le métropolitain, je vous présente ici le roi Edouard, héritier légitime et incontestable, par les lois divines et humaines, de la dignité royale et de la couronne impériale de ce royaume. Tous les nobles et les pairs de cette contrée ont fixé ce jour pour sa consécration, son onction et son couronnement. Voulez-vous lui obéir désormais, et donner votre vœu et votre adhésion à sa consécration, onction et couronnement, ainsi que vous y êtes liés par votre devoir d'allégeance ? »
Quand les acclamations des spectateurs eurent cessé, le jeune Édouard prêta le serment accoutumé, d'abord sur le Saint-Sacrement, et ensuite sur le livre dés Évangiles. Il fut alors sacré selon les anciennes formes... Au lieu d'un sermon Cranmer prononça une courte adresse au nouveau souverain, où il lui disait que les promesses qu'il venait de faire avec toute justice n'affectaient en rien son droit de porter le sceptre de son royaume; que son droit, comme celui de ses prédécesseurs, provenait de Dieu; d'où il suivait que ni l'évêque de Rome ni aucun autre évêque ne pouvait lui imposer des conditions à son couronnement, ni prétendre à le dépouiller de sa couronne sous prétexte qu'il aurait enfreint le serment de ce couronnement 1 »
Nous voyons ici un fait bien grave et qui est comme le nœud de l'histoire moderne…
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1 Lingard, Hist. d'Angleterre , t. 7, p. 9-11.
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Omission d’une cérémonie importante dans l’inauguration d’Edouard VI.
Origine anglicane de l’absolutisme royal ou despotisme.
(suite)
Nous voyons ici un fait bien grave et qui est comme le nœud de l'histoire moderne. Une foule de livres et de personnes imputent à l'Église catholique romaine d'enseigner, de consacrer le despotisme des rois et l'asservissement des peuples ; or c'est un préjugé non moins injuste qu'il est commun. Nous avons vu par tous les monuments de l'histoire que l'Église catholique romaine ni n'enseigne ni ne consacre ce qu'on lui impute. Si elle a soutenu, si elle soutient encore des luttes si terribles contre les empereurs et les rois, c'est que ces empereurs et ces rois auraient voulu, c'est qu'ils voudraient encore lui faire enseigner, lui faire consacrer le despotisme des rois, l'asservissement des peuples, et qu'elle ne le veut ni ne le peut. Ses docteurs enseignent que la puissance des rois leur vient de Dieu par les peuples, que le pacte entre les peuples et les rois oblige également les uns et les autres, et que l'Église catholique romaine est juge de cette obligation.
Voilà ce que nous avons lu dans les chartes de Charlemagne et de Louis le Débonnaire, dans les constitutions des Visigoths et des Germains ; voilà ce que l'Église a consacré en pratique par ses Papes et ses conciles. Ce n'est donc pas elle qui enseigne ni consacre le despotisme des rois et l'asservissement des peuples; ce sont les Églises nationales, provinciales, municipales, que les rois, les princes, les bourgmestres voudraient fabriquer avec les lambeaux dépecés de l'Église universelle. Ainsi, par exemple, c'est le premier primat de son Église nationale, et par là schismatique, qui prive l'Angleterre du droit d'élire ses rois, qui enseigne que le pouvoir de ceux-ci leur vient immédiatement de Dieu sans passer par le peuple, que leur pouvoir est irresponsable et inamissible. Combien de catholiques français s'imaginent, dans leur simplicité, que cette doctrine est la doctrine ancienne que saint Louis, Charlemagne, les Francs et les Gaulois ont reçue de saint Pierre, tandis que c'est une marchandise toute moderne, de fabrique anglaise, mise en circulation par le schisme et l'hérésie, et prônée pour la première fois par un archevêque apostat et marié !
En considérant l'interruption du concile de Trente, l'apostasie des royaumes du Nord, d'une partie de l'Allemagne et de l'Angleterre, le mauvais vouloir ou les inconséquences des princes demeurés catholiques, bien des esprits faibles ou forts étaient tentés de conclure, avec Luther, Calvin et autres prophètes de ce genre, que l'Église catholique romaine ne sortirait pas de ce péril et que sa dernière heure avait sonné; et dans ce moment-là cette même Église recevait dans son sein de nouveaux peuples, de nouveaux royaumes, de nouveaux empires, de nouveaux mondes.
Nous avons vu la découverte de l'Amérique par l'Italien Christophe Colomb et les premiers établissements du Christianisme dans ce nouvel hémisphère; nous allons voir la suite de ces découvertes et de ces établissements.
En 1485 naquit à Médelin, petite ville de l'Estramadure, Fernand Cortez…
A suivre : Fernand Cortez fait la conquête du Mexique et y remplace les sacrifices humains par la civilisation chrétienne.
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Fernand Cortez fait la conquête du Mexique
et y remplace les sacrifices humains
par la civilisation chrétienne.
En 1485 naquit à Médelin, petite ville de l'Estramadure, Fernand Cortez, d’une famille noble, mais sans fortune, qui le destinait au barreau ; il fut envoyé de bonne heure à l'université de Salamanque. Le jeune Fernand se dégoûta bientôt d'un genre d'étude incompatible avec son génie ardent et embrassa l'état militaire, espérant se signaler sous les ordres du célèbre Gonzalve de Cordoue; mais une maladie dangereuse l'empêcha de s'embarquer pour Naples. A peine fut-il rétabli qu'il tourna ses regards vers les Indes occidentales; elles étaient alors une source de richesses et de gloire pour les Espagnols.
Fernand Cortez partit en 1504 pour Saint-Domingue, où il fut accueilli par Ovando, son parent, qui en était gouverneur. Cortez n'avait alors que dix-neuf ans et se faisait remarquer par son adresse dans tous les exercices militaires; sa physionomie était gracieuse et sa taille élégante ; à ces avantages extérieurs il joignait un caractère aimable. Ovando lui confia successivement plusieurs emplois lucratifs et honorables. Ce fut en 1511 que Cortez quitta Saint-Domingue pour accompagner Diego Vélasquez dans son expédition de l'île de Cuba ; il y fut élevé à l'emploi d'alcade de San-Iago et déploya des talents dans plusieurs circonstances difficiles, À la fougue qui avait marqué sa jeunesse on voyait succéder une activité infatigable, et ce sang-froid, cette prudence si nécessaires pour exécuter de grands desseins.
Grijalva, lieutenant de Vélasquez, venait de découvrir l'empire du Mexique, mais sans oser s'y établir. Le gouverneur de Cuba, mécontent de Grijalva, en confia la conquête à Cortez, qui hâta ses préparatifs. Il partit de San-Iago, le 18 novembre 1518, avec dix vaisseaux, six à sept cents Espagnols, dix-huit chevaux et quelques pièces de canon. C'était bien peu pour la conquête d'un empire ; encore ne fut-ce pas le moindre obstacle. À peine a-t-il mis à la voile que Vélasquez, défiant et jaloux, se repent de son-choix : il craint que son lieutenant ne lui enlève la gloire et les richesses que promet cette grande entreprise; il révoque la commission qu'il lui a donnée, et même il ordonne son arrestation.
Protégé par ses troupes, dont il est chéri, Cortez déconcerte tous les desseins du gouverneur. Il débarque le 4 mars 1519 sur la côte du Mexique, s'avance le long du golfe, tantôt caressant les Indiens, tantôt répandant l'effroi par ses armes, et s'empare d'abord de la ville de Tabasco. Le bruit de l'artillerie, l'aspect des forteresses mouvantes qui apportent les Espagnols sur l'Océan, les chevaux sur lesquels ils combattent, tous ces objets, nouveaux pour les Indiens, leur causent un étonnement mêlé de terreur et d'admiration ; ils regardent les Espagnols comme des dieux et leur envoient des ambassadeurs et des présents. Cortez apprend d'eux que le monarque indien se nomme Montézuma, qu'il règne sur un empire étendu, fondé depuis cent trente ans, que trente vassaux appelés caciques lui obéissent, que ses richesses sont immenses et son pouvoir absolu.
C'était Montézuma II, qui, en 1502…
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
C'était Montézuma II, qui, en 1502, à la mort de son grand-père Ahuitzotl, fut élu roi d'Anahuac ou du Mexique, de préférence à ses frères. Il était alors âgé d'environ vingt- six ans. Sa bravoure dans les combats, sa prudence dans les conseils, sa piété, le respect qu'inspirait son caractère de prêtre fixèrent sur lui le choix des grands. On dit qu'en apprenant la nouvelle de son élection il se retira dans le temple pour se dérober aux honneurs qui l'attendaient, et qu'on le trouva balayant le pavé du sanctuaire. À son installation sur le trône le prince qui le haranguait le félicita d'y arriver à l'époque où l'empire était parvenu au plus haut degré de splendeur. La cérémonie du couronnement surpassa en pompe et en éclat tout ce qu'on avait vu jusqu'alors ; le nombre des victimes humaines sacrifiées à cette occasion fut immense ; elles furent fournies par les prisonniers faits sur les Atlixtchès, qui s'étaient révoltés.
Fernand Cortez fait la conquête du Mexique
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Tant de grandeur devait bientôt s'évanouir. A peine en possession du pouvoir, Montézuma l'exerça de manière à s'aliéner l'affection d'une partie de ses sujets. Ses ancêtres accordaient les emplois à tous ceux qui s'en rendaient dignes ; Montézuma ne les conféra qu'aux hommes distingués par leur naissance. Les représentations qui lui furent adressées à cette occasion par un vieillard chargé autrefois de son éducation échouèrent contre sa volonté ; il en recueillit plus tard des fruits bien amers. Il se montrait dur et arrogant envers ses vassaux et très-rigoureux dans le châtiment des crimes; mais, en revanche, il punissait sans acception des personnes ; il était ennemi de la fainéantise et ne souffrait pas que qui que ce fût restât oisif dans son empire. Les historiens entrent là-dessus dans des détails singuliers; ils ne causent pas moins d'étonnement quand ils parlent de la magnificence des anciens rois ou empereurs du Mexique, et notamment de Montézuma ; ces récits paraîtraient incroyables, comme le remarque justement Clavigéro, auteur mexicain d'origine, si ceux qui ont détruit cette magnificence n'avaient eux-mêmes pris soin de la décrire
Montézuma était généreux…
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Louis- Admin
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Montézuma était généreux ; il fonda à Colhucan un hôpital destiné aux fonctionnaires publics et aux militaires invalides ; cette humeur libérale l'aurait fait aimer du peuple s'il eût été moins, sévère. Généralement heureux dans ses guerres contre les Etats voisins, il en soumit plusieurs. Au mois de février 1506 ses troupes ayant remporté une grande victoire sur les Atlixtchès, ce fut une occasion de célébrer avec plus de pompe que sous Montézuma Ier, en 1464, la fête du renouvellement du feu qui revenait tous les cinquante-deux ans; elle fut la plus solennelle et la dernière. Cependant les succès de son règne furent mêlés de quelques revers; le fils aîné de Montézuma avait été tué dans une guerre contre les Tlascaltèques, qui avaient repoussé les Mexicains ; une famine désola l'empire en 1504 ; enfin une expédition malheureuse contre Amatla, et surtout l'apparition d'une comète, vers 1512, répandirent la consternation parmi les princes d'Anahuac. Montézuma, naturellement superstitieux et dont l'abus des voluptés avait énervé le caractère, ne put voir un tel phénomène avec indifférence ; il consulta ses astrologues, qui, incapables de le satisfaire, s'adressèrent au roi d'Acolhuacan. Celui-ci, très-habile dans l'art de la divination, assura que la comète annonçait à l'empire de grands désastres causés par l'arrivée d'un peuple étranger. Montézuma ne voulut pas d'abord ajouter foi à cette interprétation; des prodiges réitérés le forcèrent enfin d'y croire, et bientôt des bruits confus l'avertirent que des hommes tout différents de ceux qui peuplaient son pays et les contrées voisines avaient paru sur des côtes lointaines.
Cependant il fit encore la guerre, et, par ses succès, porta vers 1515 l'empire d'Anahuac à sa plus grande étendue ; mais à mesure que l'État s'agrandissait le nombre des mécontents impatients de secouer le joug augmentait ; il devenait impossible de conserver l'union nécessaire au jour du danger qui était proche.
Bientôt les bruits vagues se confirment ; au mois d'avril 1519 les gouverneurs des provinces de la côte orientale de l'empire mandent à Montézuma que des étrangers viennent d'entrer dans ses États; ce qu'ils lui racontent des vaisseaux, des armes, de l'artillerie, des chevaux de ce peuple lui cause un trouble inexprimable. Il tient conseil avec ses principaux ministres.
On décide, d'après une opinion généralement répandue parmi les Mexicains, que le chef des guerriers qui viennent de débarquer ne peut être que le dieu Quetzalcoatl, attendu depuis longtemps. Montézuma charge des ambassadeurs de féliciter les étrangers et de leur offrir des présents ; mais en même temps il donne des ordres pour que l'on garde soigneusement la côte et que l'on soit attentif à observer les mouvements de ces étrangers 1
Quant à l'état religieux et intellectuel du Nouveau-Monde en général et du Mexique en particulier, nous l'avons vu lors de sa découverte par Christophe Colomb. Nous ajouterons ici les observations suivantes…
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1 Biographie univers. t. 29.
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Quant à l'état religieux et intellectuel du Nouveau-Monde en général et du Mexique en particulier, nous l'avons vu lors de sa découverte par Christophe Colomb. Nous ajouterons ici les observations suivantes.
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Nul peuple sur la terre n'offrit aux démons autant de victimes humaines que les Américains, particulièrement les Mexicains ; ils y employaient généralement des prisonniers de guerre ou des esclaves. D'ordinaire ils s'y prenaient de cette façon. Un pontife, accompagné de cinq prêtres, conduisait au temple l'homme destiné au sacrifice. Alors il montrait aux assistants devant quelle idole il devait être immolé. On étendait l'homme sur un autel dont le milieu était plus élevé, afin que la poitrine ressortît mieux. Quatre prêtres le tenaient par les bras et les jambes, un cinquième lui maintenait la tête par un fer recourbé en faucille, qui lui saisissait le cou. Le pontife, dont chaque divinité avait le sien, lui ouvrait la poitrine avec un couteau de pierre à feu, lui arrachait le cœur, l'élevait fumant vers le soleil, le brûlait et en conservait la cendre avec respect. A certaines idoles colossales et creuses il glissait le cœur sanglant avec une cuillère par la bouche dans le cœur. Toujours on frottait avec le sang les lèvres de l'idole. On coupait la tête de la victime et on la conservait dans un ossuaire ; on précipitait le tronc hors du temple du haut de l'escalier ; le guerrier qui avait fait le prisonnier le portait à sa maison, où il était apprêté pour le repas cruel de la famille et des amis. Ils ne mangeaient que les côtes, les bras et les jambes ; on brûlait le reste ou on le jetait aux bêtes féroces et aux oiseaux carnassiers des ménageries impériales. La victime était-elle esclave son maître emportait le cadavre pour un usage pareil. D'autres victimes humaines étaient noyées ou condamnées à mourir de faim dans les antres des montagnes. À la fête de Tétéoïnan (la mère des dieux) on coupait la tête à une femme sur les épaules d'une autre. À la fête qu'on appelait l'Avènement des dieux on brûlait des hommes. En l'honneur de Tlatot, dieu des eaux, on noyait dans le lac de tendres enfants, un petit garçon et une petite fille. A une autre fête on enfermait dans une caverne des garçons de trois, six ou sept ans, pour y mourir de faim. Clavigéro, historien, originaire du Mexique, estime à vingt mille les victimes humaines qu'on offrait chaque année dans l'empire mexicain, nombre de beaucoup inférieur à celui que laisse conclure l'historien Acosta, quand il dit qu'à certains jours assez fréquents on offrait cinq mille victimes humaines, et en un certain autre vingt mille.
D'autres peuples de l'Amérique avaient d'autres usages pour les sacrifices humains…
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
D'autres peuples de l'Amérique avaient d'autres usages pour les sacrifices humains. Les Ottonites en vendaient la chair par lambeaux sur le marché. Les Zapotèques offraient aux dieux des hommes, aux déesses des femmes, et des enfants à une espèce de dieux nains. Les Tlascaltèques tuaient à coups de flèches des hommes pendus fort haut ou les assommaient à coups de massue, attachés à un poteau. Tous les quatre ans les Qualtiltèques célébraient en l'honneur du dieu du feu la fête suivante : la veille ils plantaient six grands arbres dans le parvis intérieur du temple et immolaient deux esclaves. Ils arrachaient la peau du cadavre et en prenaient les côtes. Le jour de la fête deux prêtres considérables se revêtaient de ces peaux sanglantes, prenaient les côtes à la main et montaient solennellement, mais avec des hurlements effroyables, l'escalier du temple. Le peuple assemblé au bas s'écriait tout haut : « Voici que nos dieux arrivent ! » Ensuite les prêtres dansaient presque tout le jour dans un parvis, le peuple apportait des cailles pour le sacrifice, et le nombre en montait quelquefois à huit mille. Après ce sacrifice les prêtres montaient sur ces arbres avec six prisonniers de guerre et les y liaient. A peine étaient-ils descendus que tout le peuple tirait avec des flèches sur les victimes. Les prêtres montaient de nouveau sur les arbres et en précipitaient les cadavres. On leur arrachait le cœur ; on partageait les corps et les cailles entre les prêtres et les nobles, et ce festin terminait la fête 1.
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Tel était donc en particulier l'état du Mexique lorsque Fernand Cortez entreprit d'en faire la conquête avec sept cents Espagnols…
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1 Clavigéro, Storia de Messico, l. 2, c. 45-52. Stolberg, Hist. de la Religion de Jésus-Christ, t. 2, appendice.
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Re: Le Saint Concile de Trente
Tel était donc en particulier l'état du Mexique lorsque Fernand Cortez entreprit d'en faire la conquête avec sept cents Espagnols. Il a recours pour parvenir à la ruse et à l'adresse autant qu'à la force et au courage. Il jette d'abord les fondements d'une ville, qu'il nomme Véra-Cruz, ou vraie-Croix, parce qu'il y avait abordé le jour du vendredi saint, où les chrétiens adorent la croix. Il se fait élire capitaine général de la colonie naissante et brûle ensuite ses vaisseaux, pour faire entendre à ses soldats qu'il faut vaincre ou périr. Ensuite il pénètre dans l'intérieur du pays, attire dans son camp plusieurs caciques, ennemis de Montézuma, et voit ces Indiens même faciliter ses progrès. La république de Tlascala s'y opposa seule ; Cortez défit trois fois ces Tlascaltèques, qui avaient résisté à toutes les forces de l'empire mexicain ; il leur dicta la paix et s'en fit de puissants auxiliaires. À mesure qu'il avançait et s'attirait la confiance des Indiens il s'efforçait de les détourner du culte des idoles et des sacrifices humains pour les amener au Christianisme. A Zempoala, ayant su que les habitants avaient immolé plusieurs hommes et qu'ils en vendaient la chair, il marcha droit au temple où s'était fait cet abominable sacrifice, fit abattre les idoles et nettoyer le temple, où l'on plaça une image de la sainte Vierge et où on chanta la messe. Au départ un vieux soldat espagnol voulut demeurer seul au milieu de ce peuple mal soumis afin d'avoir soin de la sainte image. Il se nommait Jean de Torás ; Cordoue était sa patrie. L'action de ce soldat, où la valeur avait encore sa part, mérite de passer avec son nom à la postérité 1.
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Lorsque les Espagnols sortirent de Tlascala pour se porter en avant Cortez laissa dans cette ville une croix de bois qu'il avait fait planter sur un lieu élevé et très-découvert ; cela s'était exécuté d'un commun consentement, le jour où il fit son entrée. Il ne put souffrir en sortant qu'on l'abattît, quelque censure qu'il eût essuyée sur les transports de son zèle. Il recommanda aux caciques de la garder avec respect; mais il était besoin sans doute d'une recommandation plus forte pour maintenir parmi ces infidèles la vénération qui lui était due. A peine les Espagnols étaient-ils hors de la ville qu'une nuée miraculeuse…
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1 Antoine de Solis, Hist. de la Conquête du Mexique, t.1, 1. 2, c. 12.
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par la civilisation chrétienne.
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…A peine les Espagnols étaient-ils hors de la ville qu'une nuée miraculeuse, descendant du ciel, vint prendre, à la vue de tous les infidèles, la défense de la croix. Cette nuée était d'une blancheur éclatante et agréable ; elle s'abaissa insensiblement, jusqu'à ce qu'ayant pris la forme d'une colonne elle s'arrêta perpendiculairement sur la croix ; elle y demeura, plus ou moins visible, l'espace de quatre ans pendant lesquels la conversion de cette province fut retardée par divers obstacles. Il sortait de cette nuée une douce lumière qui imprimait le respect et qui n'était point affaiblie par l'obscurité de la nuit. Ce prodige effraya d'abord les Indiens, sans qu'ils en pénétrassent le mystère, et, depuis qu'ils y eurent fait attention, ils perdirent leur crainte sans voir diminuer leur admiration. Ils disaient que ce signe vénérable renfermait en soi quelque divinité, et que ce n'était pas sans raison que les Espagnols, leurs bons amis, la révéraient ; sur quoi ils les imitaient, en se mettant à genoux, lorsqu'ils passaient devant la croix. Ils avaient recours à elle dans leurs nécessités, sans se souvenir de leurs idoles, dont les temples étaient beaucoup moins fréquentés. Cette dévotion imitative fit une si forte impression dans l'esprit des nobles et du peuple que les sacrificateurs et les magiciens, poussés d'un zèle furieux pour leurs superstitions, tâchèrent à plusieurs reprises d'arracher la croix et de la mettre en pièces ; mais ils en revinrent toujours dans une horrible consternation dont ils n'osèrent parler, de peur de se décrier dans l'esprit du peuple. Ce miracle est rapporté par des auteurs dignes de foi, et c'est ainsi que le Ciel disposait l'esprit de ces infidèles à recevoir la doctrine de l'Évangile avec moins de résistance, comme le prudent laboureur qui, avant que de jeter la semence en terre, en facilite la production par le moyen de la culture 1.
Comme les Espagnols avançaient toujours, Montézuma envoya contre eux plusieurs troupes de sorciers pour les arrêter par leurs charmes. Le Père d'Acosta et d'autres auteurs dignes de foi rapportent que, lorsqu'ils furent arrivés au chemin de Chalco, par où s'avançait l'armée espagnole, et que ces magiciens commencèrent à faire leurs invocations et à tracer leurs cercles, le démon leur apparut sous la figure d'une de leurs idoles qu'ils appellent Telcatlépuca, dieu malfaisant et redoutable, et qui, selon leur tradition, avait entre ses mains les pestes, les famines et les autres fléaux du Ciel. Ce démon paraissait être au désespoir et dans une fureur horrible. Il y avait sur ses ornements une corde qui lui serrait l'estomac à plusieurs tours, afin de marquer plus positivement son affliction et de leur faire comprendre qu'il était arrêté par une main invisible. Tous les sorciers se prosternèrent dans le dessein de l'adorer ; mais lui, empruntant la voix de l'idole dont il imitait la figure, leur parla de cette manière : « Le temps est venu, misérables Mexicains, où vos conjurations vont perdre toute leur force. Maintenant tous vos pactes sont rompus. Rapportez à Montézuma que le Ciel a résolu sa ruine à cause de ses cruautés et de ses tyrannies, et, afin que vous lui représentiez avec plus de vivacité la désolation de son empire, jetez les yeux sur cette malheureuse ville déjà abandonnée de vos dieux. » À ces mots le démon disparut, et la ville de Mexico parut à ses ministres tout en feu 1
Cortez, accompagné de ses Espagnols et de ses alliés, fit son entrée dans la ville de Mexico le 8 novembre 1519…
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1 Antoine de Solis, Hist. de la Conquête du Mexique, t.1, 1. 3, c. 5. — 2 ibid., t.1, 1. 3, c. 8.
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Re: Le Saint Concile de Trente
Cortez, accompagné de ses Espagnols et de ses alliés, fit son entrée dans la ville de Mexico le 8 novembre 1519. Montézuma alla le recevoir avec toute sa cour et lui assigna pour demeure un palais assez vaste pour loger toute son armée.
Fernand Cortez fait la conquête du Mexique
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(suite)
Le soir même il vint visiter les Espagnols et dit entre autres choses à Cortez : « L'on n'ignore pas parmi nous autres et nous n'avons pas besoin de votre persuasion pour croire que le grand prince à qui vous obéissez descend de notre ancien Quezalcoal, seigneur des sept cavernes de Navatlaque et roi légitime de ces sept nations qui ont fondé l'empire du Mexique. Nous avons appris par une de ses prophéties, que nous révérons comme une vérité infaillible, conformément à la tradition des siècles conservée dans nos annales, qu'il était sorti de ce pays-ci pour aller conquérir de nouvelles terres du côté de l'orient, et qu'il avait laissé des promesses certaines que, dans la suite des temps, ses descendants viendraient modérer nos lois et réformer notre gouvernement sur les règles de la raison. Ainsi, comme les caractères que vous portez ont du rapport avec cette prophétie, et que le prince de l'Orient qui vous envoie fait éclater par vos exploits mêmes la grandeur d'un si illustre aïeul, nous avons déjà résolu de consacrer à son service tout ce que nous avons de pouvoir, et j'ai trouvé à propos de vous en avertir, afin que vos propositions ne soient point embarrassées par ce scrupule, et que vous attribuiez l'excès de ma douceur à cet illustre origine. »
Cortez dit à la fin de sa réponse : …
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Re: Le Saint Concile de Trente
Fernand Cortez fait la conquête du MexiqueCortez dit à la fin de sa réponse : « Après cela, seigneur, je dirai, avec toute la soumission qui est due à Votre Majesté, que je viens la visiter en qualité d'ambassadeur du plus grand et du plus puissant monarque que le soleil éclaire aux lieux où il prend sa naissance. J'ai ordre de vous exposer en son nom qu'il souhaite être votre ami et votre allié, sans s'appuyer sur ces anciens droits dont vous avez parlé, et sans autre but que d'établir le commerce entre les deux monarchies et d'obtenir par cette voie le plaisir de vous désabuser de vos erreurs.
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(suite)
Et quoique, selon la tradition de vos histoires mêmes, il pût prétendre à une reconnaissance plus positive dans les terres de votre domaine, il ne veut néanmoins user de son autorité que pour gagner votre créance sur des choses entièrement à votre avantage, et afin de vous faire entendre que vous, seigneur, et vous autres, nobles Mexicains qui m'écoutez, vivez dans un abus terrible par la religion que vous professez, en adorant des bois insensibles, ouvrages de vos mains et de votre caprice, puisqu'il n'y a véritablement qu'un seul Dieu, qui n'a ni commencement ni fin, et qui est le principe éternel de toutes choses. C'est lui dont la puissance infinie a créé de rien cet ouvrage admirable des deux, le soleil qui nous éclaire, la terre qui nous fournit des aliments, et le premier homme de qui nous descendons, avec une égale obligation de reconnaître et d'adorer notre première cause. C'est cette même obligation qui est imprimée dans vos âmes, que, bien que vous en reconnaissiez l'immortalité, vous prostituez et perdez en rendant un culte d'adoration aux démons, esprits immondes que Dieu a créés, et qui, en punition de leur ingratitude et de leur rébellion contre lui, ont été précipités dans ce feu souterrain dont vous avez quelque représentation imparfaite dans l'horreur de vos volcans. La malice et l'envie qui les rendent ennemis du genre humain les obligent continuellement à solliciter votre perte en se faisant adorer sous la figure de ces idoles abominables. C'est leur voix que vous entendez quelquefois dans les réponses de vos oracles, et ils produisent ces illusions que les erreurs de l'imagination introduisent dans votre entendement.
« Mais, seigneur, je reconnais que ce n'est pas ici le lieu de traiter des mystères d'une si haute doctrine. Ce même monarque, en qui vous admettez une si ancienne supériorité, vous exhorte seulement à nous écouter sur ce point sans aucune préoccupation, afin que vous puissiez goûter le repos que votre esprit trouvera dans la vérité, et que vous appreniez combien de fois vous avez résisté à la raison naturelle, qui vous donnait des lumières capables de vous faire connaître votre aveuglement. C'est la première chose que le roi mon maître souhaite de Votre Majesté ; c'est le principal article de ma proposition, et le plus puissant moyen d'établir, avec une parfaite amitié, l'alliance des deux couronnes sur les fondements inébranlables de la religion, qui, sans laisser aucune diversité dans les sentiments, unira les esprits par les liens d'une même volonté. »
Montézuma répondit à Cortez : …
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Re: Le Saint Concile de Trente
Montézuma répondit à Cortez: «Je reçois avec beaucoup de reconnaissance l'alliance et l'amitié que vous me proposez de la part du grand prince descendant de Quezalcoal ; mais je crois que tous les dieux sont bons ; le vôtre peut être tel que vous le dites sans faire tort aux miens. Ne songez maintenant qu'à vous reposer, puisque vous êtes chez vous et que vous y serez avec tout le soin qui est dû à votre valeur et au grand prince qui vous envoie 1 »
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(suite)
Dans une audience du lendemain Montézuma s'applaudit encore de ce que la prophétie relative à la venue des étrangers s'était accomplie sous son règne, après les promesses faites depuis tant de siècles à ses prédécesseurs. Cortez tourna le discours sur la religion, et, parmi les éclaircissements qu'il donnait à l'empereur sur les lois et les coutumes de l'Espagne, il insista sur les lois religieuses et morales qui obligent tous les chrétiens, afin que les vices et les abominations de ses idoles parussent à Montézuma plus horribles par ce contraste. Il prit cette occasion de se récrier contre les sacrifices de sang humain et les repas de chair humaine, qu'on voyait paraître jusque sur la table de l'empereur. Cette audience ne fut pas entièrement inutile; Montézuma bannit de sa table la chair humaine ; mais il n'osa le défendre à ses sujets et soutint même les sacrifices humains.
Dans d'autres conversations Cortez et le Père Olmédo, Dominicain, essayèrent vainement de lui faire reconnaître la vérité. Il avait assez de lumières pour reconnaître quelques avantages à la religion catholique et pour ne prétendre pas soutenir indifféremment tous les abus de la sienne; mais la crainte le retenait toujours dans cette fausse idée que ses dieux étaient bons dans son pays comme celui des chrétiens dans le leur. Il y avait encore un autre obstacle; Montézuma, outre deux femmes portant le titre d'impératrices, avait trois mille concubines, que ses officiers lui amenaient de toutes les parties de son empire et qu'il mariait à d'autres quand il en était las.
Un jour il voulut montrer à Cortez et au Père Olmédo, suivis de plusieurs capitaines, le plus magnifique de ses temples. À la vue de ces idoles monstrueuses et des cérémonies ridicules ou abominables que Montézuma leur expliquait en détail les Espagnols ne purent s'empêcher de rire. Cortez lui dit, plein de zèle ; « Permettez-moi, seigneur, de planter la croix de Jésus-Christ devant ces images du diable, et vous verrez si elles sont dignes d'adoration ou de mépris. » À ces mots les sacrificateurs des idoles s'emportèrent de fureur. Après cette expérience et d'autres semblables Cortez résolut, de l'avis du Père Olmédo et du licencié Diaz, qui a écrit l'histoire de ces événements, de ne plus parler de religion pour le moment et d'attendre un temps plus favorable.
Cependant il obtint de Montézuma…
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1 Antoine de Solis, Hist. de la Conquête du Mexique, t.1, 1. 3, c. 11.
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Re: Le Saint Concile de Trente
Cependant il obtint de Montézuma la liberté de rendre au vrai Dieu un culte public. L'empereur lui-même envoya ses architectes, afin qu'on bâtît une église à ses dépens, ainsi que le souhaitait Cortez. D'abord on nettoya un des principaux salons du palais qui servait de logement aux Espagnols. Après l'avoir reblanchi on y éleva un autel, où l'on mit un tableau de la très-sainte Vierge sur des gradins magnifiquement ornés. On dressa une grande croix devant la porte du salon, qui devint ainsi une chapelle fort propre, où on disait tous les jours la sainte messe, et où on faisait la prière du Rosaire et plusieurs autres exercices de piété. Montézuma y assistait quelquefois, accompagné de ses princes et de ses ministres, qui louaient extrêmement la douceur de notre sacrifice, sans reconnaître l'inhumanité et l'abomination des leurs 1.
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(suite)
Sur ces entrefaites Cortez reçut l'avis qu'un général de Montézuma, qui avait reçu des ordres secrets, venait d'attaquer la garnison de Véra-Cruz et de tuer quelques-uns de ses soldats. Cet événement détrompait les Mexicains, qui jusqu'alors avaient cru les Espagnols immortels, et renversait les principaux fondements de la politique de Cortez. Frappé de la grandeur du péril entouré d'ennemis, n'ayant qu'une poignée de soldats, il forme et exécute aussitôt le projet le plus hardi; il se rend avec ses officiers au palais de l'empereur, et, après un assez court préambule, lui déclare qu'il faut le suivre ou se résoudre à périr. Maître de la personne du monarque, il exige qu'on lui livre le général mexicain et les officiers qui ont attaqué les Espagnols, et il les fait brûler vifs aux portes du palais impérial. Pendant cette cruelle exécution Cortez entre chez Montézuma et lui fait mettre les fers aux mains, en expiation de l'ordre secret qu'il avait donné d'attaquer les Espagnols de Véra-Cruz ; l'exécution finie il fit ôter les fers à Montézuma. Ce prince se livra sur-le-champ à une joie indécente, et passa sans intervalle de l'excès du désespoir aux transports de la reconnaissance et de la tendresse envers ses libérateurs.
Durant six mois que Cortez passa à Mexico le monarque continua de rester dans le quartier des Espagnols, avec l'apparence de la tranquillité et de la satisfaction, comme si ce séjour eût été de son choix. Ses ministres et ses domestiques le servaient à leur manière accoutumée ; il prenait connaissance de toutes les affaires; tous les ordres se donnaient en son nom. L'aspect du gouvernement paraissait le même et, comme toutes les formes anciennes subsistaient, la nation, qui ne s'apercevait d'aucun changement, continuait d'obéir au monarque avec la même soumission et le même respect. Les Espagnols avaient inspiré à Montézuma et à ses sujets tant de crainte ou de respect qu'il ne se fit pas une seule tentative pour délivrer le souverain de sa prison ; Cortez même, se confiant dans l'ascendant qu'il avait pris, permettait à Montézuma non-seulement d'aller aux temples, mais même de chasser au delà des lacs qui entouraient Mexico, accompagné d'une garde de quelques Espagnols, qui suffisait pour imposer à la multitude et s'assurer du roi prisonnier 1.
Ainsi, Cortez s'étant rendu maître de la personne de Montézuma…
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1 Antoine de Solis, Hist. de la Conquête du Mexique, t.1, 1. 3, c. 12.
1 Robertstom Hist. d'Amérique, l. 5.
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Re: Le Saint Concile de Trente
Ainsi, Cortez s'étant rendu maître de la personne de Montézuma, son heureuse témérité valut tout d'un coup aux Espagnols une autorité plus étendue dans l'empire du Mexique qu'il ne leur eût été possible de l'acquérir avec beaucoup de temps à force ouverte, et ils exercèrent, sous le nom de l'empereur, un pouvoir bien plus absolu que celui dont ils auraient pu faire usage en leur nom propre.
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Cortez sut en profiter pour faire bien explorer toutes les provinces de l'empire, pour nommer, au nom de Montézuma, les officiers qu'il jugeait convenable, et pour construire deux vaisseaux semblables à ceux des Européens sur les lacs qui entouraient la capitale, afin de s'y retirer en cas de besoin. Devenant toujours plus hardi, il pressa Montézuma de se reconnaître vassal du roi d'Espagne, tenant sa couronne de lui, et de lui payer un tribut annuel. Montézuma se soumit encore à ce sacrifice. Les grands de l'empire furent appelés. Montézuma, dans une harangue, leur rappela les traditions et les prophéties qui annonçaient depuis longtemps l'arrivée d'un peuple de la même race qu'eux et qui devait prendre possession du pouvoir suprême; il leur déclara qu'il croyait que les Espagnols étaient ce peuple, qu'il reconnaissait le droit de leur souverain sur le Mexique, qu'il voulait mettre sa couronne à ses pieds et être désormais son tributaire.
A ces mots l'assemblée fut frappée d'un muet étonnement, et bientôt après il s'éleva un murmure confus qui exprimait à la fois la douleur et l'indignation. Les Mexicains parurent vouloir se porter à quelque mouvement de violence ; Cortez le prévint à propos en déclarant que les intentions de son maître n'étaient point de priver Montézuma de sa couronne, ni d'apporter aucune innovation dans la constitution et les lois de l'empire. Cette assurance, soutenue de la crainte qu'inspiraient les Espagnols et de l'exemple de soumission que donnait l'empereur lui-même, arracha à l'assemblée un consentement forcé. Cet acte de foi et hommage envers la couronne d'Espagne fut accompagné de toutes les solennités qu'il plut aux Espagnols de prescrire. Montézuma, sur la demande de Cortez, y joignit un présent magnifique pour son nouveau suzerain, et ses sujets, à son exemple, fournirent aussi très-libéralement à une contribution. Cortez trouva plus de résistance quand il voulut abattre les idoles et substituer dans les temples, aux crânes des infortunés qu'on y sacrifiait, les images de la Vierge et des saints.
D'autres périls vinrent le mettre à l'épreuve…
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Re: Le Saint Concile de Trente
Fernand Cortez fait la conquête du MexiqueD'autres périls vinrent le mettre à l'épreuve. Tout d'un coup il apprend le débarquement d'une armée espagnole commandée par Narvaez et envoyée par Vélasquez pour le contraindre à renoncer au généralat. Cortez prend le parti le plus courageux ; il laisse deux cents hommes à Mexico, sous les ordres de son lieutenant, et, marchant à la rencontre de Narvaez, il le fait prisonnier, et range sous ses drapeaux les soldats espagnols qui étaient venus le combattre. De retour dans la capitale il trouve les Mexicains révoltés contre leur empereur et contre les Espagnols ; il se voit bientôt lui-même exposé aux plus grands dangers. Montézuma, prisonnier des Espagnols, est tué par ses propres sujets, qu'il vient de haranguer du haut de la muraille ; les Mexicains, après s'être donné un autre empereur, attaquent avec acharnement le quartier général de Cortez. Malgré l'avantage des armes à feu les Espagnols eussent succombé si Cortez n'eût ordonné la retraite ; son arrière-garde fut taillée en pièces.
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(suite)
Après six jours de marche, de fatigues et de désastres, il parvient jusqu'à la plaine d'Otumba, qu'il trouve couverte de Mexicains rangés en bataille pour lui couper la retraite. « Amis, dit-il à ses soldats, voici l'occasion de vaincre ou de périr glorieusement. » Il donne aussitôt le signal du combat et remporte, le 7 juillet 1520, une victoire décisive qui met son armée en sûreté.
Arrivé le lendemain à Tlascala, il y trouve des alliés fidèles, rassemble aussitôt une armée d'Indiens auxiliaires, marche de nouveau vers la capitale du Mexique, soumet d'abord les provinces voisines, et apaise ses soldats qui s'étaient mutinés. « Rappelez-vous, leur dit-il, que nous cherchons de grands périls et de grandes richesses ; celles-ci établissent la fortune, et les autres la réputation. »
Cortez forme ses attaques après avoir fait construire et lancer dans le lac des brigantins armés. Cependant Guatimozin, que les Mexicains avaient reconnu pour empereur, eut d'abord quelques succès, et pendant trois mois il défendit sa capitale avec un courage digne d'un meilleur sort; mais il ne put tenir contre l'artillerie espagnole. Après plusieurs combats livrés sur le lac et sur la terre ferme Cortez reprit Mexico le 13 août 1521.
L'empereur, son épouse, ses ministres et ses courtisans tombèrent au pouvoir du vainqueur, qui traita d'abord Guatimozin en roi. Sur la fin du siège deux cent mille Indiens s'étaient rangés sous les drapeaux de Cortez; de si étonnants succès n'étaient dus qu'à sa profonde politique.
La relation de ses victoires, qu'il envoya en Espagne…
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Re: Le Saint Concile de Trente
Fernand Cortez fait la conquête du MexiqueLa relation de ses victoires, qu'il envoya en Espagne, excita l'admiration de ses compatriotes. L'étendue et la valeur de ses conquêtes effacèrent le blâme qu'il avait encouru par l'irrégularité de ses opérations. La voix publique s'étant déclarée en sa faveur, Charles-Quint, sans égard pour les prétentions de Vélasquez, le nomma gouverneur et capitaine général du Mexique. Ce monarque lui fit en outre présent de la vallée de Guaxaca, qui fut érigée en marquisat avec un revenu de cent cinquante mille livres. Dès que le conquérant du Mexique vit son pouvoir consacré par l'autorité royale, il s'occupa avec plus d'ardeur encore à affermir sa conquête. Il organisa la colonie, fonda plusieurs villes, fit sortir Mexico de ses ruines et le rebâtit dans le goût des capitales de l'Europe.
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Il forma plusieurs entreprises qui devaient encore faire éclater son génie ; mais il se vit contrarié par les agents de la cour d'Espagne. Lui-même équipa une nouvelle flotte dont il prit le commandement. Après des dangers et des fatigues incroyables, il découvrit, en 1536, la grande péninsule de la Californie, et reconnut une partie du golfe qui la sépare de la Nouvelle-Espagne ; mais cette découverte ne pouvait rien ajouter à sa gloire. Rebuté, las de lutter contre des adversaires indignes de lui, et que la cour envoyait à dessein, il retourna pour la seconde fois en Espagne, espérant y confondre ses ennemis. Charles-Quint le reçut froidement. Cortez dissimula, redoubla d'assiduité auprès de l'empereur, le suivit dans son expédition d'Alger, en 1541, combattit comme volontaire et eut un cheval tué sous lui : ce fut sa dernière action militaire. Négligé depuis, traité avec peu de considération, à peine put-il obtenir audience. Un jour on le vit fendre la presse qui entourait la voiture du monarque et monter sur l'étrier de la portière ; Charles-Quint étonné lui demanda : « Qui êtes-vous ? — Je suis un homme, répondit fièrement le vainqueur des Indes, qui vous a donné plus de provinces que vos pères ne vous ont laissé de villes. » Cette noble fierté devait déplaire à un prince enivré des faveurs de la fortune. Cortez, abreuvé de dégoûts dans sa patrie, passa le reste de ses-jours dans la solitude, et mourut, le 2 décembre 1554, près de Séville, dans la soixante-troisième année de son âge, envié par ses compatriotes et abandonné par son souverain 1.
Une vie encore plus aventureuse que celle de Cortez fut celle dont nous allons parler…
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1 Biogr. univ, t. 10, art. CORTEZ.
A SUIVRE : Conquête du Pérou par François Pizarre.
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Re: Le Saint Concile de Trente
Conquête du Pérou par François Pizarre.
Une vie encore plus aventureuse que celle de Cortez fut celle dont nous allons parler. Vers l'an 1498 un enfant bâtard était occupé à garder les pourceaux dans une campagne de son père, qui était gentilhomme. L'enfant était né en 1475 à Truxillo, dans l'Estramadure. Un jour, ayant égaré un des pourceaux, il n'osa plus rentrer dans la maison paternelle ; il prit la fuite et alla s'embarquer pour les Indes espagnoles, où il deviendra le conquérant d'un nouvel empire. Il se nommait François Pizarre. Actif, plein de courage, doué d'une âme forte, d'un esprit pénétrant il se distingua, l'an 1513, sous Nugnez de Balboa, qui découvrit la mer du Sud. Animé lui-même de la passion des découvertes, il projeta de pénétrer dans le Pérou et de le conquérir, s'associa Diego d'Almagro, enfant trouvé, partit de Panama, le 14 septembre 1524, avec un vaisseau, et découvrit la côte de l'empire péruvien. Arrêté par les fatigues et les maladies, abandonné de son compagnon, rappelé par le gouvernement espagnol, Pizarre refusa opiniâtrement de regagner l'isthme, et préféra rester dans une île déserte, n'ayant plus avec lui que treize soldats fidèles.
Il s'y croyait oublié lorsqu'il aperçut enfin un petit navire expédié pour le tirer de cet affreux séjour. Au lieu de revenir sur ses pas Pizarre fit route au sud-est, reconnut de nouveau la côte du Pérou, aborda à Tumbès en 1526 et, rentra ensuite à Panama avec beaucoup d'or. La vue de ces richesses irrita la cupidité de ses associés, mais ne détermina point le gouverneur à fournir des soldats et des vaisseaux afin de poursuivre la découverte. Rien ne peut arrêter Pizarre; il vole en Europe, se présente devant Charles-Quint avec assurance, et obtient de ce monarque le titre de gouverneur de tout le pays qu'il avait découvert, et qu'il pourrait découvrir. De retour en Amérique avec ses frères, il équipa trois vaisseaux, montés de cent quarante-quatre fantassins et de trente-six cavaliers, mit à la voile en février 1531, s'empara de l'île de Puna, qui facilitait l'entrée du Pérou, et, usant de sa victoire en politique habile, il traita les Indiens avec douceur, malgré leur vive résistance.
A cette époque l'empire des Incas (seigneurs)…
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Re: Le Saint Concile de Trente
Conquête du Pérou par François Pizarre.A cette époque l'empire des Incas ( seigneurs ) était déchiré par la guerre civile. Deux frères rivaux, Huascar et Atahualpa, se disputaient le trône les armes à la main. Pizarre profita de cet heureux concours d'événements pour reconnaître librement la côte et s'y établir. Déjà même la renommée avait exagéré la force, les exploits des Espagnols et le mérite de leur chef. Un envoyé d'Huascar vint lui demander, au nom de ce prince, des secours contre Atahualpa, qu'il lui dépeignait comme rebelle et usurpateur. Pizarre prévit à l'instant tous les avantages qu'il pourrait tirer de cette guerre intestine et se dirigea vers le centre du Pérou. A peine était-il en marche qu'Huascar fut défait par Atahualpa, qui dépêcha deux ambassadeurs à Pizarre avec des présents magnifiques. Frappés de l'arrivée soudaine d'hommes barbus, portant le tonnerre et, conduisant avec eux des animaux formidables, les Péruviens regardaient les Espagnols comme des êtres d'une intelligence supérieure. Après une sorte de négociation l'inca consentit à recevoir Pizarre en qualité d'ambassadeur du roi d'Espagne. Le jour de l'entrevue, fixée à Caxamarxa, le 16 novembre 1532, Pizarre, qui se rappelait tous les avantages que Cortez avait su tirer de la prise de Montézuma, fondit sur les Péruviens qui escortaient l'empereur et se saisit de ce prince après avoir massacré ses gardes. Peu de temps après il le fit condamner à mort comme usurpateur et comme ayant donné des ordres secrets pour faire exterminer les Espagnols. La plupart des historiens attribuent cette action violente et cruelle aux instigations d'Almagro, qui était venu joindre Pizarre avec un renfort de troupes. Quoi qu'il en soit, la mort de l'empereur, ayant augmenté la confusion et l'anarchie, facilita l'entière réduction du Pérou. Tandis que Pizarre jetait, en 1535, les fondements de la ville de Lima, Almagro entreprenait la découverte et la conquête du Chili.
(suite)
Cependant les Péruviens se soulevèrent; Pizarre, séparé de ses frères, qui étaient assiégés dans Cusco, eut lui-même à soutenir plusieurs attaques à Lima; il déploya pendant cette crise beaucoup d'activité, toute l'énergie de son caractère, et parvint à dissiper tous les dangers. Les prétentions d'Almagro, à son retour du Chili, ayant semé la discorde et allumé la guerre civile entre les conquérants du Pérou, ils en vinrent aux mains sous les murs de Cusco, en 1538 ; le parti de Pizarre resta le maître et abusa de la victoire. Cependant les trésors envoyés en Espagne avaient assuré à ce chef la faveur de Charles-Quint, qui lui conféra le gouvernement général du Pérou, l'ordre de Saint-Jacques, le créa marquis de Las Charcas et lui accorda des privilèges étendus.
Chargé de gouverner cette vaste possession…
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Re: Le Saint Concile de Trente
Conquête du PérouChargé de gouverner cette vaste possession, Pizarre partagea le Pérou en plusieurs districts, établit des magistrats, régla l'administration, la perception des impôts, l'exploitation des mines, le traitement des Indiens, et pourvut à la sûreté intérieure. Ses officiers, ses amis, ses frères reçurent en partage les plus riches districts et un grand nombre d'esclaves indiens ; mais les anciens partisans d'Almagro, toujours mécontents, furent écartés des emplois et n'eurent aucune part à la distribution des terres. Opprimés, persécutés, ils avaient juré la perte de Pizarre pour venger la mort de leur chef. Le 19 juin 1541 ils forcent en plein jour le palais de Pizarre, à Lima, et le tuent à coups d'épée.
par François Pizarre.
(suite)
Telle fut la fin de cet homme extraordinaire, qui, après avoir vécu longtemps en aventurier, gouverna pendant plusieurs années, en monarque, un empire qu'il avait découvert et subjugué. Doué de ce jugement sain, de cette pénétration rare qui peuvent suppléer à tous les avantages de l'éducation, car on dit qu'il ne savait pas lire, nul homme ne suivit un plan avec plus de constance ; sobre, infatigable, courageux, il fut conquérant et ne fut point dévastateur, s'occupant, au contraire, sans relâche, de bâtir des villes, de fonder des colonies, d'introduire au Pérou l'industrie et les manufactures d'Europe. Ne montrant point cette ardente cupidité qui dévorait ses compatriotes, il ne se servit des richesses qu'il eut dans ses mains que comme d'instruments utiles à ses desseins et à son ambition, et on le trouva pauvre après sa mort 1.
Finalement, sauf son amour pour le jeu et les femmes, et certains actes de cruauté pendant la conquête, le gardeur de porcs de Truxillo était un héros accompli ; même avec ces défauts la Grèce homérique en eût fait, ainsi que de Fernand Cortez, des dieux pour son grand Olympe, ou du moins des demi-dieux.
De nos jours bien des écrivains en ont fait…
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1 Biogr. univ., t, 31.
A suivre : Si aucune politique, philosophie ou religion moderne peut blâmer ces conquérants aventureux.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: Le Saint Concile de Trente
Si aucune politique, philosophie ou religion moderne peut blâmer ces conquérants aventureux.
De nos jours bien des écrivains en ont fait de misérables aventuriers, sans trop savoir pourquoi; car ni la politique moderne, ni aucune religion ou philosophie moderne ne peut condamner Cortez ni Pizarre sans se condamner avant tout soi-même. La politique moderne, résumée par Machiavel et pratiquée par tous les gouvernements du siècle, ne pose-t-elle pas en principe que tout prince, petit ou grand, surtout s'il est nouveau, n'a d'autre règle que son intérêt, et que tous les moyens sont légitimes dès qu'ils mènent à ce but ?
N'est-ce point par cette raison que les politiques français excusent ou même félicitent François Ier de ses alliances avec les protestants contre les catholiques, avec les Turcs contre les chrétiens ?
N'est-ce point par cette même raison qu'ils félicitent son fils, Henri II, d'avoir, par suite des mêmes alliances, pris en trahison les villes de Toul, Metz et Verdun, incendié, détruit avec leurs habitants, des villes de la Flandre espagnole?
Ce qu'on loue dans François Ier et Henri II, comment peut-on politiquement le blâmer dans leurs contemporains Fernand Cortez ou Pizarre?
De même les religions modernes, les philosophies modernes, de Luther, de Calvin, de Rousseau, de Voltaire, ne posent-elles pas en principe que chacun n'a d'autre règle ni d'autre juge que soi-même ? N'est-ce pas en vertu de ce principe, et pour l'avoir établi, que les protestants excusent où félicitent Luther d'avoir rempli l'Allemagne de feu et de sang, Henri VIII d'avoir éventré des milliers de catholiques, sa fille Elisabeth, d'avoir coupé la tête à sa sœur Marie d'Ecosse?
Après cela comment blâmer Cortez ou Pizarre ? N'ont-ils pas fait ce qu'ils ont jugé à propos de faire ? Mais au fond, pourquoi les protestants les blâment-ils? N'est-ce point parce qu'au lieu de prêcher l'anarchie universelle, comme Luther et Calvin, ils annonçaient la grande loi de l'ordre universel, la foi catholique?
En effet, quels que fussent les vices ou les écarts personnels de ces aventureux conquérants, toujours ils commençaient par proclamer officiellement l'unité de Dieu, la divinité de Jésus-Christ, la primauté universelle de son vicaire, le Pape, la recommandation faite par celui-ci au roi d'Espagne de protéger et de propager la foi catholique par toute la terre, notamment dans les îles de l'Océan et dans le Nouveau-Monde. Nous avons vu en son entier l'une de ces proclamations lors de la découverte de l'Amérique; l'on en trouve une semblable faite devant les chefs du Pérou par un prêtre qui accompagnait Pizarre. Le protestant écossais et ministre presbytérien Robertson traite cela de fanatisme 1.
En effet, comme nous l'avons déjà remarqué, il y a bien plus de raison et de religion véritable à aller avec les Anglais porter le fer et le feu dans l'Inde et dans la Chine pour du jus de pavots.
Quant à la conduite des missionnaires catholiques dans le Nouveau-Monde…
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1 Robertson, Hist. de l'Amérique, l. 6.
A suivre : Témoignage du protestant Robertson sur la conduite des missionnaires catholiques dans le Nouveau-Monde.
Dernière édition par Louis le Mer 04 Sep 2013, 11:48 am, édité 1 fois (Raison : Présentation.)
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Re: Le Saint Concile de Trente
A suivre : Premier synode au Mexique. Propagation de la foi, érection d’évêchés au Mexique, Pérou, Brésil.Témoignage du protestant Robertson sur la conduite des missionnaires catholiques dans le Nouveau-Monde.
Quant à la conduite des missionnaires catholiques dans le Nouveau-Monde, nous avons le témoignage non suspect du même presbytérien Robertson. Après avoir montré que la dépopulation de l'Amérique ne devait pas s'attribuer à une politique calculée de la cour d'Espagne, il ajoute :
« C'est avec plus d'injustice encore que beaucoup d'écrivains ont attribué à l'esprit d'intolérance de la religion romaine la destruction des Américains, et accusé les ecclésiastiques espagnols d'avoir excité leurs compatriotes à massacrer ces peuples innocents, comme des idolâtres et des ennemis de Dieu. Les premiers missionnaires de l'Amérique, quoique simples et sans lettres, étaient des hommes pieux. Ils épousèrent de bonne heure la cause des Indiens et défendirent ce peuple contre les calomnies dont s'efforçaient de le noircir les conquérants, qui le représentaient comme incapable de se former jamais à la vie sociale et de comprendre les principes de la religion, et comme une espèce imparfaite d'hommes que la nature avait marqués du sceau de la servitude. Ce que j'ai dit du zèle constant des missionnaires espagnols pour la défense et la protection du troupeau commis à leurs soins les montre sous un point de vue digne de leurs fonctions. Ils furent des ministres de paix pour les Indiens et s'efforcèrent toujours d'arracher la verge de fer de la main de leurs oppresseurs. C'est à leur puissante médiation que les Américains durent tous les règlements qui tendaient à adoucir la rigueur de leur sort. Les Indiens regardent encore les ecclésiastiques, tant réguliers que séculiers, dans les établissements espagnols, comme leurs défenseurs naturels, et c'est à eux qu'ils ont recours pour repousser les exactions et les violences auxquelles ils sont souvent exposés 1 !
« Le tiers du septième titre du premier livre de la Recopilacion, qui contient les règlements touchant les pouvoirs et les fonctions des archevêques et des évêques, roule sur la charge qui leur est imposée comme protecteurs des Indiens, et parle de tous les cas où il est de leur devoir de les protéger contre l'oppression, tant dans leurs propriétés que dans leurs personnes. Non-seulement ils sont chargés par les lois de cette fonction, aussi humaine qu'honorable, mais ils l'exercent en effet.
« Je pourrais en citer des preuves sans nombre tirées des auteurs espagnols ; mais je préfère m'en rapporter à Gage, qui était peu disposé à accorder au clergé romain un mérite auquel il n'aurait pas eu droit de prétendre. Henri Hawks, négociant anglais, qui pendant cinq ans a résidé dans la Nouvelle-Espagne avant l'année 1572, rend le même témoignage favorable au clergé romain. Une loi donnée par Charles-Quint autorise non-seulement les évêques, mais tous les ecclésiastiques en général, à informer et à avertir le magistrat civil dans le cas où quelque Indien serait privé de sa liberté et de ses droits, ce qui les constituait protecteurs en titre des Indiens. Il y a eu des ecclésiastiques espagnols qui ont refusé l'absolution à ceux de leurs compatriotes qui possédaient des encomiendas et regardaient les Indiens comme esclaves, ou qui les employaient à l'exploitation des mines 2. »
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1 Robertson, Hist. de l'Amérique, l. 8.
2 Id. bid. , note 71.
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Re: Le Saint Concile de Trente
A suivre : Saint-Louis Bertrand, de l’ordre de Saint-Dominique, apôtre du Nouveau-Monde.Premier synode au Mexique.
Propagation de la foi,
érection d’évêchés au Mexique, Pérou, Brésil.
L'an 1524 eut lieu le premier synode américain à Mexico ; il fût présidé par le bienheureux frère Martin de Valence, légat apostolique, qui venait d'arriver avec douze missionnaires franciscains. Au synode se trouvèrent dix-neuf prêtres religieux, cinq autres clercs, six laïques lettrés, entre lesquels Fernand Cortez, qui avait provoqué l'arrivée des missionnaires. Frère Martin fut célèbre par la sainteté de sa vie et l'éclat des miracles. De son côté le conquérant du Mexique, Fernand Cortez, vénérait tellement les prêtres qu'il ne leur parlait jamais que la tête découverte et un genou en terre, les recevant avec les plus grands honneurs, tant par esprit de religion que pour attirer les Mexicains par son exemple.
Et de fait ces peuples, qui le regardaient comme un dieu, étaient émerveillés de lui voir tant de respect pour les religieux, et ils les respectèrent de même. Cortez ordonna de plus aux Espagnols de faire d'abondantes aumônes pour racheter leurs péchés et obtenir la conversion des Mexicains.
Dans le synode il fut question, de savoir laquelle de leurs femmes les néophytes devraient garder; on décida qu'ils épouseraient chrétiennement celle qu'ils voudraient et renverraient les autres. On ôtait les idoles des temples, on les remplaçait par la croix de Jésus-Christ et par l'image de la sainte Vierge. Le bienheureux frère Martin et ses douze collègues célébraient le saint sacrifice de la messe, montraient l'Eucharistie aux peuples et leur enseignaient l'Evangile dans toute sa pureté. Il y en eut un si grand nombre à recevoir le baptême qu'en peu d'années on les comptait par millions. On lisait dans les archives de Charles-Quint qu'un certain prêtre en avait baptisé sept cent mille, un autre trois cent mille, un troisième cent mille, les uns plus, les autres moins. On vit quelquefois, dans une procession, jusqu'à cent mille hommes se donner la discipline à la manière des chrétiens 1. Finalement les progrès de la religion furent tels en Amérique, par la prédication de quelques pauvres religieux, notamment de l'ordre de Saint-François, que, dans l'espace de quarante ans, on y établit jusqu'à six mille monastères et six cents évêchés 2.
Le nombre des fidèles s'étant considérablement augmenté dans l'empire du Pérou, la ville capitale, Cusco, fut érigée en évêché, en 1536, par le Pape Paul III, qui institua pour premier évêque Vincent de Valverde, de l'ordre des Frères prêcheurs 1. L'évêché de Mexico fut érigé en archevêché en 1546, par le même Pape, qui lui donna pour premier archevêque Jean de Zurmaga 2. L'an 1551 le Pape Jules III érigea en évêché la ville de San-Salvador, au Brésil, royaume dont les indigènes passaient pour les plus féroces du Nouveau-Monde 3.
Parmi les religieux, Franciscains, Dominicains, Jésuites, qui contribuèrent le plus à la conversion des peuples de l'Amérique, on distingue…
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1 Raynald, ann. 1524, n. 112, et Surius in Comment., ann. 1558. — 2 Raynald, ann. 1532, n. 97. — 1 Id ., ann. 1536, n. 48. — 2 Id., ann. 1546, n. 156. — 3 Id., ann. 1551, n. 79.
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Re: Le Saint Concile de Trente
Saint-Louis Bertrand,
de l’ordre de Saint-Dominique,
apôtre du Nouveau-Monde.
Parmi les religieux, Franciscains, Dominicains, Jésuites, qui contribuèrent le plus à la conversion des peuples de l'Amérique, on distingue le Dominicain saint Louis Bertrand. Il était fils de Jean-Louis Bertrand, notaire à Valence, en Espagne, et il naquit dans cette ville le 1er janvier 1526. Il était l'aîné de neuf enfants qui se rendirent tous recommandables par leur piété. Louis, dès ses premières années, se proposa d'imiter saint Vincent Ferrier, son parent; il aimait singulièrement la retraite, faisait ses prières avec ferveur et pratiquait des austérités au-dessus de son âge. Il était extrêmement sobre dans ses repas ; les amusements et les plaisirs lui étaient à charge, et, lorsqu'il pouvait tromper la vigilance de sa mère, il couchait sur la terre nue. On le trouvait souvent à genoux dans quelque lieu secret de la maison. Quand il allait aux écoles publiques il redoublait de vigilance sur lui-même, de peur que le commerce qu'il avait avec le monde n'affaiblît en lui les sentiments de piété dont il voulait toujours être animé.
Jamais il ne perdait de vue la présence de Dieu, et, comme il cherchait le Seigneur dans la simplicité de son cœur, il méritait d'entendre sa voix dans les pieuses lectures et dans les prières qui faisaient ses plus chères délices. On ne l'appelait que le petit saint. Lui, au contraire, aspirant à une plus haute perfection, quitta la maison paternelle pour se retirer dans un désert et n'être connu que de Dieu ; mais ses parents firent courir après lui, et on le ramena de sept lieues de Valence.
À l'âge de quinze ans, pour mieux imiter…
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Re: Le Saint Concile de Trente
À l'âge de quinze ans, pour mieux imiter saint Vincent Ferrier, il témoigna un grand désir de prendre l'habit chez les Dominicains de Valence ; mais son père lui représenta que son tempérament n'était point encore formé, et le prieur même des Dominicains lui dit d'examiner encore sa vocation. Ces délais ne firent qu'augmenter le désir du pieux postulant. Quelque temps après le gouvernement de la maison des Dominicains de Valence fut confié au célèbre Père Jean Micon. Il avait dans sa jeunesse gardé les troupeaux, et dans cet emploi, vil aux yeux du monde, il avait appris à contempler les perfections divines dans les oeuvres de la création. Il répétait à ses compagnons les instructions qu'il puisait dans ses lectures et dans les sermons qu'il entendait, et par là il vint à bout d'en engager plusieurs à mener un genre de vie très-parfait. Il entra depuis dans l'Ordre des Dominicains, où il introduisit une réforme, se fit une grande réputation par ses prédications et retira de l'infidélité une partie des Maures d'Espagne. Il composa plusieurs ouvrages de piété, entre autres des méditations qui annoncent un homme très-consommé dans la science des saints.
Saint-Louis Bertrand,
de l’ordre de Saint-Dominique,
apôtre du Nouveau-Monde.
(suite)
Ce fut ce grand serviteur de Dieu qui fit prendre l'habit de son ordre à Louis Bertrand. Il lui servit lui-même de guide dans les voies intérieures de la perfection ; il lui apprit à aimer les croix et les humiliations, à mépriser toutes les choses créées, à pratiquer les vertus convenables à sa vocation. Il lui répétait souvent que la patience dans les sécheresses et les privations contribue souvent plus à la sainteté d'une âme que les consolations; et les autres faveurs surnaturelles.
Lorsque Louis Bertrand eut été ordonné prêtre, en 1547, il se fit un devoir de dire la messe tous les jours. Il se préparait à cette grande action par des prières longues et ferventes; souvent il se purifiait par le sacrement de Pénitence des moindres souillures. On ne pouvait le voir à l'autel sans se sentir pénétré des sentiments d'amour et de respect dont il était animé et qui rejaillissaient jusque sur son extérieur.
En 1551 on le fit maître des novices ; il enseignait par ses discours et ses exemples, à ceux qui lui étaient confiés, de quelle manière ils devaient renoncer au monde et à leur volonté et s'unir à Dieu par l'exercice de la prière. Il ne paraissait pas d'abord avoir de talent pour la chaire ; mais il vainquit toutes ces difficultés et prêcha avec beaucoup de fruit, parce qu'il avait toutes les vertus nécessaires pour réussir dans le ministère, de la parole. Le royaume de Valence ayant été affligé de la peste; en 1537, il se montra supérieur à la crainte qu'inspire ce redoutable fléau ; il vola au secours des pestiférés, et, après les avoir aidés à mourir saintement, il leur rendait les derniers devoirs. Dieu lui ayant conservé la vie, il demanda à ses supérieurs d'aller prêcher l'Évangile aux sauvages de l'Amérique.
Il s'embarqua à Séville, en 1562…
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