Le Saint Concile de Trente
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Re: Le Saint Concile de Trente
Exhortation des légats.
Décret sur la manière de vivre dans le concile.
Deux oppositions à ce décret.
(suite)
« Et parce qu'il faut que les évêques se montrent irréprochables, sobres, chastes et intelligents dans la conduite de leur propre famille 1, le saint concile les exhorte, premièrement, à observer chacun à sa table une telle frugalité qu'il n'y ait aucun excès ni superfluité dans les mets, et comme c'est là d'ordinaire qu'on se laisse le plus aller à des discours vains et inutiles, qu'ils fassent faire pendant le repas quelque lecture de l'Écriture sainte. Ensuite, à l'égard des domestiques, que chacun ait soin de les instruire et de les avertir de n'être point querelleurs, ivrognes, débauchés, intéressés, arrogants, blasphémateurs ni déréglés dans leurs mœurs, mais qu'ils évitent toute sorte de vices ; qu'ils s'affectionnent à la vertu, et que, dans toutes leurs actions, leurs habits et leur manière extérieure, ils fassent voir une modestie et une honnêteté dignes des serviteurs et domestiques des ministres de Dieu.
« Au surplus, le soin, l'attention et le dessein principal du saint concile étant de dissiper les ténèbres des hérésies qui depuis tant d'années ont couvert toute la surface de la terre, en réformant tout ce qui pourra avoir besoin de réforme et faisant paraître en son jour la pureté, l'éclat et la lumière de la vérité catholique, à la faveur et par la protection de Jésus-Christ, qui est la lumière véritable, il exhorte tous les catholiques qui se trouvent ici assemblés, ou qui s'y trouveront dans la suite, particulièrement ceux qui sont versés dans les saintes lettres, à s'appliquer chacun avec une sérieuse attention à la recherche et à la découverte des moyens par lesquels une si sainte intention puisse être remplie et heureusement conduite à sa fin, de manière que, parles voies les plus promptes, les plus prudentes et les plus convenables, on parvienne à condamner ce qui se trouvera condamnable et à approuver ce qui sera digne d'approbation, et qu'ainsi, par toute la terre, tous les hommes puissent, d'une même bouche et par une même profession de foi, bénir et glorifier Dieu, Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
« Au reste, dans les suffrages, conformément au statut du concile de Tolède, lorsque les prêtres du Seigneur tiendront leur séance dans le lieu de bénédiction, aucun ne doit s'emporter jusqu'à troubler l'assemblée par des bruits et des tumultes indiscrets, ou par des cris et des paroles inconsidérés, ni par des contestations vaines, opiniâtres et mal fondées ; mais chacun tâchera d'adoucir tout ce qu'il aura à dire par des termes si affables et des expressions si honnêtes que ceux qui les entendront n'en soient pas offensés et que la droiture du jugement ne soit point altérée par le trouble de l'esprit.
« Enfin le saint concile a ordonné et déclaré que, s'il arrive par hasard que quelques-uns n'aient pas séance en la place qui leur est due, et soient obligés de donner leur avis, même par le mot de placet, c'est-à-dire je le trouve bon, et d'assister aux assemblées ou avoir part à quelque autre acte que ce puisse être, pendant le concile, personne dans la suite n'en souffre pour cela préjudice, ni que personne aussi n'en puisse prétendre l'acquisition d'un nouveau droit 1. »
Les Pères, interrogés, selon la coutume, si ce décret leur plaisait, l'approuvèrent généralement, sauf deux oppositions…
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(1) 1, Tim. 3, 2.– (1) Labbe, t. 14, col. 741.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Exhortation des légats.
Décret sur la manière de vivre dans le concile.
Deux oppositions à ce décret.
(suite)
Les Pères, interrogés, selon la coutume, si ce décret leur plaisait, l'approuvèrent généralement, sauf deux oppositions ; la première, de Guillaume Dupré, évêque de Clermont: il demanda que, dans le décret où l'on ordonnait des prières pour l'empereur et pour les autres princes en général, on exprimât nommément le roi de France. Cette demande avait déjà été présentée par les Français dans la congrégation précédente, et, comme on leur avait répondu que ce serait exciter la jalousie des autres princes qui ne seraient pas également nommés, ou que, si on voulait les nommer tous, on tomberait dans les discussions les plus fastidieuses de préséance, ils insistèrent en alléguant que, puisque leur roi était le seul avec l'empereur dont le Pape fît mention dans de la bulle de convocation du concile, il pouvait bien être aussi le seul qui fût nommé dans le décret. Néanmoins la majorité fut d'avis d'ajourner la décision pour le roi des Romains. Ce qui contribua le plus à déterminer les Français à se désister, ce fut l'usage où est communément l'Église de ne faire dans la prière du vendredi saint mention d'aucun autre prince séculier que de l'empereur.
La seconde opposition qu'éprouva le décret vint de la part de plusieurs évêques qui se plaignirent de l'omission de ces mots: représentant l'Église universelle ; formule employée avec une affectation schismatique par le concile de Bâle, et qui, pour cette raison, inspirait une juste défiance aux légats et à la majorité des Pères. Les opposants étaient un Français, l'archevêque d'Aix, quatre Espagnols et cinq Italiens. Ensuite on demanda aux Pères s'ils étaient d'avis que, pour éviter des longueurs inutiles, on regardât comme faite la lecture des autres bulles pontificales que l'évêque de Castellamare tenait alors à la main, s'ils voulaient assigner tels emplois à telles personnes (et là on nomma celles qui avaient eu les suffrages dans les congrégations précédentes), et enfin s'il leur convenait de fixer la session prochaine au quatrième jour de février. L'assemblée répondit à toutes ces questions par un assentiment unanime 1
Dans la congrégation du 13 janvier le premier légat se plaignit…
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1 Pallavicin l. 6, c. 5.
A suivre : Discussions sur le titre de représentant l’Église universelle.
Dernière édition par Louis le Ven 19 Juil 2013, 12:00 pm, édité 1 fois (Raison : orthographe)
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Discussions sur le titre de représentant l’Église universelle.
Dans la congrégation du 13 janvier le premier légat se plaignit de quelques Pères qui, contrairement au rejet qu'on avait fait, dans l'assemblée du 5, du titre magnifique de concile représentant l'Église universelle , n'avaient pas eu honte, dans la session solennelle, de s'opposer pour cette raison à la rédaction du décret, et là furent déduites tout de nouveau les raisons nombreuses qu'on avait de s'abstenir de ce titre. L'usage des plus anciens conciles s'y opposait ; on ne l'avait pas même fait à Constance, si ce n'est dans certains actes plus importants, comme lorsqu'on eut à procéder contre un usurpateur du premier Siège ou à condamner de nouveaux hérésiarques. L'emphase de cette épithète allait mal à une assemblée composée de si peu de prélats et si pauvre en ambassadeurs ; il ne fallait pas s'exposer aux bons mots des Luthériens, qui ne manqueraient pas de rappeler l'ancien proverbe que c'est le propre des hommes petits de se dresser sur la pointe des pieds. Mais rien ne servit plus à apaiser les opposante qu'une observation du frère Jérôme Séripand, général des Augustins.
Persuadé que, ce qui rend si difficile la conciliation d'opinions opposées, c'est la répugnance qu'on éprouve à s'avouer vaincu dans la discussion, il fit voir qu'il ne s'agissait pas de bannir ce titre à jamais, mais de le réserver à des temps meilleurs, lorsque le concile serait dans un état plus florissant, et pour des questions dont l'importance répondrait à la majesté de ce titre. Ainsi, cachant sous le nom d'ajournement leur désistement réel, ces évêques se retirèrent honorablement du combat. Il voulurent cependant qu'on ajoutât au décret précédent les épithètes d'œcuménique et d'universel, puisque le souverain Pontife les appliquait lui-même au concile dans la bulle de convocation, et de cette nouvelle disposition prise à l'égard d'un décret fait antérieurement il résulta qu'il en parut quelques exemplaires où était cette addition et quelques autres où on ne la trouvait pas. Le seul évêque de Fiésole s'était tellement infatué de ce titre brillant que, dans une autre assemblée générale où il s'agissait d'arrêter la forme du décret sur le symbole de la foi, il protesta que sa conscience lui défendait de jamais consentir à un décret qui manquait de cet ornement indispensable, et il refusa de s'en rapporter, comme le lui conseilla le cardinal Polus, à l'avis de la majorité consultée une dernière fois. Le premier président le reprit de cette sortie ; mais la réprimande la plus mortifiante pour lui fut de se trouver abandonné de tout le monde dans cette prétention dont on était fatigué. Les Pères furent indignés de voir un de leurs collègues récuser l'autorité unanime de ceux qui étaient rassemblés pour donner au monde chrétien des décisions qui tiendraient lieu de loi.
Dans les congrégations du 18 et du 22 janvier on discuta longuement et vivement si…
A suivre : Discussion sur le point de savoir si l’on commencerait par le dogme ou par la réforme. On décide de traiter à la fois des deux choses.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Discussion sur le point de savoir
si l’on commencerait par le dogme ou par la réforme.
On décide de traiter à la fois des deux choses.
Dans les congrégations du 18 et du 22 janvier on discuta longuement et vivement si l'on traiterait d'abord des dogmes ou si l'on commencerait par la réforme. Le Pape pensait que le concile ne devait s'occuper que de la foi ; l'empereur, pour complaire aux protestants, voulait que l'on commençât par la réforme, ce qui était vouloir tirer les conséquences avant d'avoir posé les principes, vouloir couronner un édifice avant d'en avoir assuré les fondements.
Pour concilier le tout les légats proposèrent de s'occuper à la fois du dogme et de la réformation. La majorité parut de cet avis dans l'assemblée du 18 ; mais dans celle du 22 le cardinal de Trente lut un discours qui fit revenir la majorité au sentiment de l'empereur. Le premier président, le cardinal del Monte, avant qu'elle se fût expliquée, prit son parti en homme habile; il dit
« qu'il remerciait Dieu d'avoir inspiré au cardinal de Trente la pensée si ecclésiastique de commencer la réforme de la chrétienté par eux-mêmes ;
qu'il s'offrait sur-le-champ, comme il était le premier en dignité, à donner aussi le premier l'exemple ;
qu'il se démettrait de son évêché de Pavie, qu'il laisserait tout ce qu'il y avait de brillant dans son train et qu'il réduirait sa cour ;
que chacun des autres en pourrait faire autant, et que la réforme des Pères serait consommée en peu de jours, à la grande édification du monde chrétien ; mais
qu'il ne fallait pas pour cela ajourner les décisions dogmatiques, ni souffrir que tant de chrétiens continuassent, au risque de se perdre, à vivre au milieu de ténèbres qui seraient imputables au concile chargé de les dissiper ;
que la réforme de la chrétienté était une affaire de difficile exécution et qui demanderait beaucoup de temps ;
qu'il y avait besoin de réforme ailleurs qu'à la cour romaine ;
que, si on criait plus contre elle, ce n'était pas qu'elle fût la plus vicieuse, mais la plus en évidence ;
que, les abus se retrouvant dans tous les ordres, tout habit avait besoin de la brosse et tout champ du râteau ;
qu'il ne convenait pas d'attendre la fin d'un travail si long pour éclairer les fidèles sur la véritable doctrine du Sauveur, et de laisser, en attendant, s'engloutir dans les abîmes du Cocyte, comme parle l'Ecriture, tant d'âmes qui pensaient traverser les eaux du Jourdain.»
Ces paroles du légat furent comme un enchantement qui changea à l'heure même le visage et le cœur de chacun…
Dernière édition par Louis le Sam 20 Juil 2013, 3:23 pm, édité 1 fois (Raison : mise en forme)
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Discussion sur le point de savoir
si l’on commencerait par le dogme ou par la réforme.
On décide de traiter à la fois des deux choses.
(suite)
Ces paroles du légat furent comme un enchantement qui changea à l'heure même le visage et le cœur de chacun. On avait cru jusqu'à ce jour que les prélats romains ne redoutaient rien tant que leur propre réforme, et que la foi et les dogmes n'étaient que des mots spécieux avec lesquels ils se paraient des apparences du zèle; mais, à cette bonne volonté des légats pour l'exécution prompte de la réforme, chacun des évêques demeura étonné et satisfait. Le cardinal de Trente seul fut mortifié; il était, en entrant, à la tête de tous et pour ainsi dire triomphant avant de combattre, et il se voyait tout à coup seul, abandonné, et, de censeur ardent des autres, devenu l'objet d'une critique indirecte qui le signalait comme ayant besoin lui-même de réforme à cause de l'opulence de ses revenus ecclésiastiques et de la magnificence du train qu'il menait. Il protesta donc, au milieu de son trouble, qu'on avait mal pris ses paroles, qu'il n'avait voulu attaquer personne, qu'il était persuadé qu'il y avait tel évêque qui administrait mieux deux évêchés que tel autre un seul; que, quant à lui, il était disposé à se démettre de celui de Brixen, quand le concile le jugerait à propos.
Le cardinal Cervini, second président, développant la pensée de son collègue, ajouta que les Pères agissaient sous les yeux d'un Juge qu'on ne pouvait tromper ; si, au préjudice de leurs propres intérêts, ils cherchaient ceux de Dieu, ils acquerraient des droits à la vénération du monde entier; pour être digne de cette récompense ce n'était pas la paille des paroles qu'il fallait, mais l'or des actions. Ensuite il montra la nécessité de ne pas négliger les décisions de foi, à l'exemple de ce qui se faisait dans les anciens conciles, à une époque où pourtant le monde n'était pas pur d'abus.
Ce même sentiment fut embrassé par le cardinal Polus et par le cardinal espagnol Pachéco ; ce dernier ajouta que la réforme ne devait pas se borner à une classe de personnes, qu'elle devait être universelle.
Vint après le général des Servîtes, qui opina dans le même sens; il établit, avec les propres paroles des hérétiques, qu'eux-mêmes imputaient la démoralisation dans les ecclésiastiques à la religion qu'ils avaient dénaturée ; que la corruption est la compagne inséparable de l'impiété; si donc on ne décidait pas d'abord les vérités de la religion, quelque grande amélioration qu'on fît dans ce qui regardait la discipline, les hérétiques n'approuveraient jamais comme honnête la vie de ceux dont ils jugeaient la croyance sacrilège.
L'opinion qu'on ne devait pas préférer les règlements de discipline aux discussions de foi prévalut donc tellement que…
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Discussion sur le point de savoir
si l’on commencerait par le dogme ou par la réforme.
On décide de traiter à la fois des deux choses.
(suite)
L'opinion qu'on ne devait pas préférer les règlements de discipline aux discussions de foi prévalut donc tellement que quelques-uns allèrent jusqu'à dire que, si une de ces deux matières devait se différer pour céder le pas à l'autre, il serait plus convenable de commencer exclusivement par la foi.
Mais la raison qui convainquit le plus fortement de la nécessité d'embrasser les deux matières en même temps, ce fut la considération des derniers mots prononcés à Worms, à la fin de la diète précédente. On y avait dit que, dans le cas où, à l'époque de la diète suivante, indiquée pour être tenue prochainement à Ratisbonne, on n'aurait pas l'espérance de recevoir de la part du concile un remède convenable à l'un et à l'autre mal, on y pourvoirait au moyen d'une assemblée impériale. On ne pouvait donc pas négliger l'un ou l'autre sans s'exposer au danger de voir les laïques en prendre soin, au grand applaudissement des hérétiques et à la honte de l'Église, dont la paix serait troublée. D'autres résolutions moins importantes furent arrêtées dans cette congrégation.
Le Pape voulait d'abord que le concile s'occupât exclusivement de la foi, dans la crainte qu'à propos de réforme quelques esprits brouillons ne vinssent renouveler à Trente la confusion de Bâle, et de fait l'évêque de Fiésole était un peu de ce caractère ; mais, quand il sut comment les choses s'étaient passées, Paul III acquiesça au parti qu'on avait pris1.
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1 Pallavicin, 1, 6, c, 7 et 8.
A suivre : Troisième session. Discours du Dominicain Antoine Polite. Profession de foi de tout le concile.
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Troisième session.
Discours du Dominicain Antoine Polite.
Profession de foi de tout le concile.
La troisième session eut lieu le 4 février 1546; Pierre Tagliava, archevêque de Palerme, chanta la messe; le sermon fut prononcé en latin par le frère Antoine Polite, de Sienne. Ce Dominicain, d'abord professeur de droit civil dans le siècle, y avait eu le premier légat pour disciple ; nommé ensuite évêque de Minori, il devint enfin archevêque de Conza. Sa dévotion pour la sainte de son pays et de son ordre lui fit prendre le nom de Catharin ; il est resté célèbre dans l'école, où pourtant on admire plus son génie qu'on ne suit sa doctrine.
Il commence par bénir le Père des miséricordes qui lui avait enfin donné de voir ce concile si longtemps attendu; mais il n'est pas encore sans inquiétude. « Plus le concile doit faire de bien, plus Satan lui suscitera d'obstacles. Le Seigneur vous en prévient en disant à Pierre : « Simon, Simon, voici que Satan vous a demandés à cribler comme du froment; mais moi j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point ; lors donc que tu seras converti confirme tes frères. » Tout cela vous regarde, ô saint concile, car dans un sens spirituel vous êtes Pierre, puisque celui qui tient les clefs de Pierre est au milieu de vous comme votre chef. Prenez donc garde au cribleur. En criblant le sénat apostolique il en gagna un sur douze. L'Église est un corps dont le chef est Jésus-Christ, de qui le vicaire en terre est Paul III. Qui n'est pas sous le chef n'est pas dans le corps ; qui méprise le vicaire méprise le Seigneur; il est tombé du crible et n'appartient plus au Christ, mais à Satan. Craignez donc, pendant la secousse, de tomber du crible. Voyez Pierre lui-même ; il dit d'abord avec assurance : « Quand il me faudrait mourir avec vous je ne vous renierai point; » et bientôt il le renie en tremblant à la voix d'une servante.
Mes Pères, l'esprit du mal a encore deux servantes bien à craindre. Vous demandez lesquelles? La première n'est pas loin de chacun de nous, c'est à chacun sa propre chair; la seconde est la convoitise de la gloire humaine, l'ambition, la mère et la nourrice de tous les hérétiques ; car, enflée de sa présomption magistrale, elle ne sait ni écouter, ni se taire, ni apprendre, mais brûle d'enseigner toujours et de parler. »
L'orateur prémunit ensuite les Pères contre la crainte des puissances du siècle…
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Troisième session.
Discours du Dominicain Antoine Polite.
Profession de foi de tout le concile.
(suite)
L'orateur prémunit ensuite les Pères contre la crainte des puissances du siècle, qui voudraient abuser du concile pour leurs intérêts particuliers, et leur rappelle ce précepte du Seigneur : « Ne craignez point ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent davantage; mais craignez celui qui, après avoir tué le corps, peut envoyer l'âme dans la géhenne du feu; je vous le dis, craignez celui-là 1. »
Après ce discours eut lieu la solennelle profession de foi par tout le concile.
Nous avons vu que les apôtres, avant de se séparer pour marcher à la conquête spirituelle du monde, dressèrent le Symbole ou abrégé de la foi qu'ils allaient prêcher à toutes les nations. C'est la substance de ce que Dieu a dit à nos pères, par les patriarches et les prophètes, et enfin par son propre Fils. Ce Symbole, chaque fidèle le récitait devant l'évêque à son baptême, chaque martyr ou confesseur devant le tribunal des persécuteurs. Lorsque l'hérésie arienne attaque la doctrine de ce Symbole, l'Église, à peine sortie des catacombes et portant encore les stigmates de la persécution, se rassemble à Nicée ; là elle explique, développe et sanctionne ce symbole héréditaire, comme la loi inviolable de la foi, de l'espérance et de la charité chrétienne, que pendant trois siècles elle n'a cessé d'arroser de son sang. Douze siècles plus tard, lorsqu'une nouvelle hérésie reproduit presque toutes les anciennes, l'Église de Dieu leur oppose cette même profession de foi comme un bouclier impénétrable aux traits enflammés de l'ennemi.
L'archevêque de Sassari lut donc le décret suivant du symbole de la foi : …
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1 Labbe, t. 14, col. 1000.
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Troisième session.L'archevêque de Sassari lut donc le décret suivant du symbole de la foi :
Discours du Dominicain Antoine Polite.
Profession de foi de tout le concile.
(suite)
« Au nom de la sainte et indivisible Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit;
« Le saint et sacré concile de Trente, œcuménique et général, légitimement assemblé dans le Saint-Esprit, les trois mêmes légats du Siège apostolique y présidant ; considérant la grandeur et l'importance des choses à traiter, et principalement ces deux points capitaux, l'extirpation des hérésies et la réformation des mœurs, qui ont particulièrement donné lieu à cette assemblée, et reconnaissant avec l'Apôtre qu'il n'a point à combattre contre la chair et le sang, mais contre les esprits de malice dans les régions célestes 2 ; il exhorte avec le même Apôtre tous et chacun en particulier, ayant toutes choses, à mettre leur force et leur confiance au Seigneur et en la puissance de sa vertu, prenant en main, en toutes occasions, le bouclier de la foi, pour pouvoir amortir et éteindre tous les traits enflammés du malin esprit 1 et à s'armer encore du casque de l'espérance du salut, avec le glaive spirituel, qui est la parole de Dieu. Dans cet esprit donc, et afin que son pieux travail soit accompagné, dans son commencement et dans la suite, de la grâce et de la bénédiction de Dieu, il a résolu et prononcé, pour première ordonnance, qu'il faut d'abord commencer par la profession de foi, suivant en cela les exemples des Pères, qui, dans les plus saints conciles, ont accoutumé d'opposer ce bouclier contre toutes les hérésies au commencement de leurs actions. Ce qui leur a si bien réussi que quelquefois, par ce seul moyen, ils ont attiré les infidèles à la foi, forcé les hérétiques et confirmé les fidèles. Voici donc le Symbole dont se sert la sainte Eglise romaine, et que le concile a jugé à propos de rapporter en ce lieu, comme étant le principe dans lequel conviennent nécessairement tous ceux qui font profession de la foi de Jésus-Christ, et comme le fondement ferme et unique contre lequel les portes de l'enfer ne prévaudront jamais. Le voici mot à mot, tel qu'il se lit dans toutes les églises : …
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2 Éphés., 6, 12.– 1 Ibid.. , 16.
Dernière édition par Louis le Mar 23 Juil 2013, 5:33 am, édité 1 fois (Raison : ponctuation)
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Troisième session.«… Le voici mot à mot, tel qu'il se lit dans toutes les églises :
Discours du Dominicain Antoine Polite.
Profession de foi de tout le concile.
(suite)
« Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de toutes choses visibles et invisibles; et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu et né du Père avant tous les siècles; Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu ; engendré et non fait; consubstantiel au Père ; par qui toutes choses ont été faites; qui pour nous hommes et pour notre salut est descendu des cieux et a pris chair, a été incarné de la Vierge Marie par la vertu du Saint-Esprit, et s'est fait homme ; qui a été aussi crucifié pour nous sous Ponce Pilate, a souffert et a été enseveli; qui est ressuscité le troisième jour selon les Ecritures, et est monté au ciel, est assis à la droite du Père, et viendra une seconde fois avec gloire juger les vivants et les morts, duquel le règne n'aura point de fin ; et au Saint-Esprit, Seigneur et vivifiant, qui procède du Père et du Fils; qui, avec le Père et le Fils, est conjointement adoré et glorifié ; qui a parlé par les prophètes ; et l'Église, une, sainte, catholique et apostolique. Je confesse un baptême pour la rémission des péchés, et j'attends la résurrection des morts et la vie du siècle à venir. Ainsi soit-il. »
Priés de dire leur avis sur ce décret, le premier légat et ensuite tous les Pères répondirent : « Il nous plaît, nous le croyons ainsi. » Il n'y eut que trois évêques qui voulurent qu'on y ajoutât quelque chose; leur demande fut écrite sur un billet qu'ils remirent à l'assemblée afin d'éviter le scandale qu'aurait produit une opposition de vive voix : l'un était celui de Fiésole ; il déclarait dans son billet qu'il ne pouvait approuver ce décret ni aucun autre à moins qu'on ne donnât au concile le titre auquel il avait droit, de représentant l'Eglise universelle. Les deux autres furent les évêques de Carpaccio et de Badajoz ; ils déclaraient qu'ils ne consentaient à l'omission du titre en question, pour cette fois, qu'à condition que le concile conserverait le droit de l'ajouter quand il le jugerait à propos.
Dans un second décret on fixa la prochaine session au 8 avril. Ce terme était bien reculé, mais on se proposait, par ce délai, de donner plus de force et d'autorité aux décisions qu'on prendrait ; car on savait que plusieurs évêques étaient déjà en route et que d'autres se préparaient à partir pour le concile. On convint de ne pas interrompre l'examen des points qu'on croirait susceptibles de devenir le sujet des décisions. Les trois évêques signalés plus haut firent encore des observations pareilles aux premières 1.
Pendant que l'Eglise catholique, toujours une, proclamait au concile de Trente la foi toujours une des patriarches, des prophètes, des apôtres, des martyrs, la foi de tous les siècles et de tous les pays chrétiens, l'Allemagne protestante allait toujours se divisant d'avec la catholicité et d'avec elle-même….
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1 Pallavicin, 1, 6, c. 9.
A suivre : Dernières actions et mort de Luther, de Georges Spalatin et Justus Jonas.
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Dernières actions et mort de Luther, de Georges Spalatin et Justus Jonas.
Pendant que l'Eglise catholique, toujours une, proclamait au concile de Trente la foi toujours une des patriarches, des prophètes, des apôtres, des martyrs, la foi de tous les siècles et de tous les pays chrétiens, l'Allemagne protestante allait toujours se divisant d'avec la catholicité et d'avec elle-même, et s'enfonçant de plus en plus dans l'anarchie religieuse et intellectuelle où nous la voyons encore plongée après trois siècles. L'auteur de cette funeste anarchie, le moine apostat de Wittemberg, mourut le 18 février 1546; il mourut à peu près comme Julien l'Apostat, qui fut lui-même clerc et moine.
En opposition avec l'Église catholique, en opposition avec les Zwingliens, les Calvinistes, les anabaptistes, les sacramentaires, les Anglicans, en opposition avec lui-même, Luther devenait plus furieux avec les années. Sa lettre si emportée contre les docteurs de Louvain est de la fin de sa vie. Ce ne fut qu'une vingtaine de jours avant sa mort, le 25 janvier, qu'il écrivit la fameuse lettre où, sur ce que les Zwingliens l'avaient appelé malheureux, il s'écrie : « Ils m'ont fait plaisir ; moi donc, le plus malheureux de tous les hommes, je m'estime heureux d'une seule chose et ne veux que cette béatitude du Psalmiste : Heureux l'homme qui n'a point été dans le conseil des sacramentaires, et qui n'a point marché dans les voies des Zwingliens, ni ne s'est assis dans la chaire de ceux de Zurich. » Mélanchthon et ses amis étaient honteux de tous les excès de leur chef; on en murmurait, sourdement dans le parti, mais personne n'osait parler. Si les sacramentaires se plaignaient à Mélanchthon et autres, qui leur étaient plus affectionnés, des emportements de Luther, ils répondaient « qu'il adoucissait les expressions de ses livres par ses discours familiers, et les consolaient sur ce que leur maître, lorsqu'il était échauffé, disait plus qu'il ne voulait dire 1 ; ce qui était, disaient-ils, un grand inconvénient, mais où ils ne voyaient point de remède. »
Les comtes de Mansfeld, principaux piliers du luthéranisme, se haïssaient en frères ennemis pour un bout de territoire. Luther…
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1 Hospin., p. 194 199, etc.
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Re: Le Saint Concile de Trente
Dernières actions et mort de Luther, de Georges Spalatin et Justus Jonas.
(suite)
Les comtes de Mansfeld, principaux piliers du luthéranisme, se haïssaient en frères ennemis pour un bout de territoire. Luther offrit sa médiation ; elle fut repoussée par l'un d'eux comme offensante. Cependant, sur les instances de l'électeur, il se raidit à Islèbe : c'était son endroit natal. A peine en eut-il aperçu les clochers qu'il fut saisi d'une sorte de pâmoison, Revenu à lui, il dit aux assistants de ne pas s'étonner de cette syncope, œuvre du diable, qui n'avait jamais manqué de l'assaillir chaque fois qu'il avait quelque grande mission à remplir. Le lendemain de son arrivée il avait oublié ses douleurs. Il monta en chaire dans l'église de Saint-André, où, en présence d'une foule accourue de loin, il répéta contre le Pape et les moines toutes les vieilles injures qui traînaient dans ses livres depuis près de vingt ans. Il avait cru, en chassant les juristes auxquels les princes avaient remis leurs intérêts, ramener la paix dans la famille de Mansfeld ; mais ses efforts échouèrent.
Les princes le reçurent magnifiquement et dépensèrent à le fêter les meilleurs vins du Rhin et le gibier le plus fin des forêts voisines. Luther fit honneur à ses hôtes, mangea et but en joyeux convive, jusqu'à y perdre la raison et la santé. Ennemi capital du jeûne et de l'abstinence, il mourra d'une indigestion.
Au milieu de ces tables somptueuses et de ces larges coupes qu'il vidait comme dans son adolescence, Luther épanche son humeur en sarcasmes contre le Pape, l'empereur, les moines et le diable aussi, qu'il n'oublie pas. « Mes chers amis, dit-il, il ne nous faut mourir que quand nous aurons vu le diable par la queue 1. Je l'aperçus hier matin qui me montra le derrière sur les tours du château 2. » Alors, se levant de table, il détacha de la muraille un morceau de craie et traça sur la paroi ce vers latin : Pestis eram vivus, moriens tua mors ero, Papa. « Vivant, j'étais pour toi la peste, ô Pape ! mort, je serrai ta mort. » Et il vint se rasseoir au milieu des rires des convives, qui croyaient que Dieu venait d'écrire la sentence de la papauté 3.
Voilà trois siècles, et la papauté vit encore. Mais…
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1 Tischreden. Islèbe, fol. 67. — 2 Seckendorf, 1. 3, s. 36, § 134. — 3 Audin, Hist. de Luther, t. 2, p. 535.
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Dernières actions et mort de Luther, de Georges Spalatin et Justus Jonas.
(suite)
Voilà trois siècles, et la papauté vit encore. Mais il est une autre prophétie de Luther qui a peut être eu son accomplissement. Le 21 août 1532 on se plaignait devant lui de l'oppression que souffraient les ministres et les prédicants. Luther répondit ; « Il en sera autrement chez nos descendants; aujourd'hui nous sommes dans le paroxysme, la fièvre nous agite, ils nous oppresseront jusqu'à ce que nous les salissions de notre selle; après quoi ils adoreront notre fumier et le prendront pour du baume 1. » C'est aux princes, aux peuples et aux prédicants luthériens d'Allemagne, de Danemark, de Suède et de Norvège, de nous apprendre jusqu'à quel point cette prophétie de leur patriarche s'est accomplie.
Mais revenons à Islèbe. A peine Luther eut-il écrit sur la muraille sa sentence contre le vicaire du Christ, au milieu des rires des convives, qu'il se sentit lui-même frappé d'une indicible tristesse qui ne le quitta plus. Un des convives lui présenta un verre de bière; un autre se mit à parler à son voisin du style des Écritures. Luther lui répondit par ce billet, qu'il laissa sur la table : « Nul ne peut comprendre les Bucoliques de Virgile s'il n'a été cinq ans berger; nul les Géorgiques s'il n'a été cinq ans laboureur; nul les épîtres de Cicéron s'il n'a manié vingt ans les affaires ; nul déguster suffisamment les Ecritures s'il n'a gouverné cent ans les églises, avec les prophètes Élie, Elisée, Jean-Baptiste, Jésus-Christ et les apôtres. Pour toi, n'entreprends pas cette divine Enéide, mais adores-en humblement les vestiges. En vérité nous sommes des gueux. 16 février 1546 2, » Ce billet fut transcrit par un des convives, Jean Aurifaber, qui l'inséra dans les Propos de table ou colloques de Luther. Voilà comment, la veille de sa mort, Luther condamna tout le luthéranisme ; car le luthéranisme consiste essentiellement à livrer à chacun l'interprétation des saintes Écritures.
Comme on se levait de table vint un de ses disciples de Francfort qui apportait la nouvelle de la mort du Pape Paul III…
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1 Tischreden. Francfort, f. 347, B. — 2 Id. Francfort, fol. 3, B.
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Re: Le Saint Concile de Trente
Dernières actions et mort de Luther, de Georges Spalatin et Justus Jonas.
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Comme on se levait de table vint un de ses disciples de Francfort qui apportait la nouvelle de la mort du Pape Paul III ; c'était une rumeur qui s'était répandue. «Voilà le quatrième Pape que j'enterre, dit gaiement Luther; j'en enterrerai bien d'autres. Si je meurs, vous verrez venir un homme qui ne sera pas aussi doux que moi pour la monacaille. Je lui aï donné ma bénédiction; il prendra une faucille, celui-là, et la tondra comme un épi 3. »
Le lendemain la nouvelle se trouva fausse. La défaillance de Luther augmentant toujours, il dit aux siens qui le transportaient au lit : « Priez pour Notre-Seigneur Dieu et pour son Évangile, afin qu'il leur arrive bonheur; car le concile de Trente et le maudit Pape sont terriblement irrités contre lui 1. » Appliquées au Dieu véritable ces paroles sont un blasphème; mais rappelons-nous bien que le Dieu de Luther est un être si méchant qu'il nous punit non-seulement du mal que nous n'avons pu éviter et qu'il a opéré lui-même en nous, mais encore du bien que nous avons fait de notre mieux, c'est-à-dire que c'est Satan ou quelque chose de pis. Pour ce dieu-là, sans doute, le concile de Trente et le Pape étaient à craindre; jamais on n'a fait un plus grand éloge de l'un et de l'autre.
Pendant la nuit du 17 au 18 février 1546 Luther éprouva de mortelles angoisses, dans lesquelles il mourut après plusieurs heures d'agonie, à l'âge de soixante-deux ans, après avoir protesté dans ses dernières prières « qu'il avait cru, confessé et prêché le Christ, mais le Christ que le Pape déshonore, persécute et blasphème. » Ce sont les paroles d'un historien protestant 2. Sur quoi il est bon de se rappeler qu'il n'y a qu'un vrai Christ, mais qu'il y a plusieurs faux christs, comme il y a plusieurs anges de ténèbres qui se transforment en anges de lumière. Reste à voir quel Christ le successeur de saint Pierre, avec le concile de Trente, combat et maudit; si c'est le Christ, Fils du Dieu vivant, qui a dit : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle;» ou bien quelque faux christ, comme ceux qui ont aveuglé le peuple déicide, comme le dieu de ce siècle qui aveugle l'intelligence des infidèles. On saura ainsi, par contre-coup, quel Christ l'apostat Luther a cru, confessé et prêché à l'Allemagne.
Le 16 janvier de l'année précédente (1545) son dévoué protecteur à la cour de Saxe, Georges Spalatin, curé ou prédicant d'Altenbourg, avait terminé sa vie dans une grande tristesse, après qu'un curé ou prédicant eut épousé la marâtre de sa femme défunte et que lui-même y eut donné les mains; ce qui lui causa ensuite de cuisants remords. Vainement Luther lui rappela-t-il, dans une lettre, sa téméraire doctrine sur la justification : « Croire, comme un article de foi, que, malgré tous ses crimes, on est en état de grâce 1. » C'était donner la présomption pour remède au désespoir. Justus Jonas, superintendant de Halle entre les bras de qui Luther mourut à Islèbe, étant lui-même plus tard au lit de la mort, se montra si désespéré et si inconsolable que son domestique dut lui dire de gros mots pour lui redonner quelque contenance 2.
Le cardinal Pallavicin, avec assez de justesse, compare Luther à un géant, mais avorté…
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3 Florimond de Rémond, l. 3, c. 2, fol. 287. Bozius, de Sign. Eccl., l.. 23, c. 3. Ling. in vita Luth., fol. 4. Audin, p. 537. — 1 Menzel, Hist. des Allemands depuis la réformation , t. 2, p, 426. — 2 Id. ibid. — 1 Walch, t 10, p. 2022.— 2 Menzel, t. 2, p. 429. note.
A suivre : Caractère de Luther suivant Pallavicin.
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Caractère de Luther suivant Pallavicin.
Le cardinal Pallavicin, avec assez de justesse, compare Luther à un géant, mais avorté. En effet on n'y voit rien de complet ni de mûr; c'est une grandeur, mais informe ; une énergie, mais sauvage; une science, mais indigeste ; une force, mais téméraire et aveugle, qui ne songe qu'à détruire, sauf à s'irriter plus tard des ruines qu'elle a faites. Pour guérir la noire mélancolie qui le désespère il confond la présomption avec la confiance, l'homme avec la brute, Dieu avec Satan, le bien avec le mal, les bonnes œuvres avec le crime, l'Église avec le monde, le sacerdoce avec le peuple, la tète avec les pieds; puis, quand il a mis l'Allemagne sens dessus dessous, il injurie tout le monde de ce qu'il n'y a plus d'accord dans les esprits, plus d'union dans les cœurs, plus de règle dans les mœurs, plus de subordination dans l’Église, plus de respect pour ses ministres, et, de colère, il prédit aux Allemands que, s'ils méconnaissent alors sa voix, un jour viendrait où ils adoreront son fumier et le prendront pour du baume 3.
Et, la veille de sa mort, il écrit sa propre condamnation : « Il faut avoir gouverné cent ans les Églises avec Jésus-Christ, les apôtres et les prophètes, pour pouvoir seulement déguster les divines Écritures ; » c'est-à-dire, je suis un fou et un misérable, moi qui, sans avoir gouverné une seule Église un seul jour, me suis arrogé non-seulement de déguster les Écritures, mais de les juger, de les admettre ou de les réprouver, de les interpréter, et de préférer mon interprétation à celle de tous les siècles et docteurs chrétiens. C'est à Rome, qui gouverne les Églises, non-seulement depuis cent ans, mais depuis seize cents, avec Jésus-Christ, les apôtres, les martyrs, les saints docteurs, c'est à Rome seule qu'il appartient d'interpréter les Écritures qu'elle a reçues en dépôt.
Ce que Pallavicin dit de Luther on peut le dire de toute la nation allemande…
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3 Id., t. 1, p. 483.
A suivre : Caractère de la nation allemande.
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Caractère de la nation allemande.
Ce que Pallavicin dit de Luther on peut le dire de toute la nation allemande : c'est un peuple géant, mais avorté, géant avorté pour la religion, pour la science, pour la vertu. Fidèle et uni à l'Église romaine, dont il a reçu l'Évangile, la science et les arts, et par là fidèle et uni à lui-même, ce peuple, naturellement religieux, eût pu convertir à l'Église-mère et à la vraie civilisation les peuples infidèles du Nord et de l'Orient, depuis les Russes jusqu'aux derniers Tartares. L'Allemagne, infidèle à la vocation divine, se désunit partiellement d'avec l'Église-mère et d'avec elle-même; elle cesse d'être une et devient deux fractions, l'une desquelles ne cesse de se fractionner en autant de partis religieux ou irréligieux qu'il y a de têtes. Cette nation géante, s'étant ainsi mutilée, risque d'un jour à l'autre de devenir la proie d'un peuple qu'elle aurait dû convertir à l'unité catholique. Fidèle et unie à l'Église-mère, en qui elle eût trouvé la règle vivante de la foi, de la science et des arts, l'Allemagne, naturellement et patiemment studieuse, eût pu élever à la gloire de Dieu un ensemble régulier et monumental des sciences divines et humaines; désunie d'avec l'Église-mère et n'ayant plus de règle, ses travaux scientifiques n'offrent jusqu'à présent qu'un amas de matériaux et de décombres où elle-même désespère de ramener l'unité et l'ordre, au point de déclarer que « la raison humaine n'est qu'une éternelle et irrémédiable mystification d'elle-même à elle-même 1. » Fidèle et unie à l'Église-mère, en qui seule réside l'esprit de vie et de sanctification, l'Allemagne, avec ses inclinations naturellement vertueuses, eût pu être la nation-modèle en saints personnages et en œuvres saintes. Désunie à moitié d'avec l'Église-mère, lui étant faiblement unie par l'autre, l'Allemagne est une nation stérile de sainteté; depuis trois siècles, nulle personne, nulle œuvre éminemment sainte; même dans la fraction demeurée fidèle, nul effort, nulle institution efficace pour régénérer le sacerdoce, le cloître et le peuple; même les révolutions politiques, ces fléaux de Dieu, ne peuvent réveiller le prêtre allemand, le moine allemand, de sa torpeur et de sa décadence; bien loin de relever le peuple il faut que le peuple les empêche de tomber encore plus bas. Espérons encore pourtant; au moment où nous relisons ces pages (1852) de meilleurs jours semblent s'approcher.
Au moyen âge, ce qui maintenait l'unité nationale de l'Allemagne…
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1 Voir Le Protestantisme se dissolvant lui-même, 2 vol. in-12, Schaffhouse, 1843.
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Caractère de la nation allemande
(suite)
Au moyen âge, ce qui maintenait l'unité nationale de l'Allemagne, malgré les gouvernements divers de ses villes et de ses provinces, c'était la loi fondamentale de son empire, aussi bien que de toutes les nations chrétiennes, savoir : pour être empereur, roi, prince, duc, ou simplement homme libre, il fallait avant tout professer la foi catholique et être uni de communion avec le Chef spirituel de la chrétienté, le Vicaire du Christ. Au seizième siècle, commencement de l'âge moderne, à la voix d'un moine, des princes et des populations révolutionnaires d'Allemagne brisent ce lien d'union nationale, européenne et universelle. Depuis ce moment la nation allemande est en quête d'un autre lien d'unité. Voilà pourquoi, depuis trois siècles, tant de diètes, de congrès, de paix et de guerres, le tout en vain. Après ces trois siècles de recherches, au lieu de son antique union des esprits et des cœurs, l'Allemagne n'a encore trouvé que l'union des douanes, l'union touchant les droits à percevoir sur les marchandises. Espérons que les esprits et les cœurs viendront après le poivre et le gingembre.
Cette lutte entre ses deux fractions, soit pour briser de plus en plus, soit pour renouer l'antique lien de son unité nationale, telle est au fond la véritable histoire de l'Allemagne depuis trois siècles.
A la célèbre diète d'Augsbourg, en 1530, les diverses fractions du protestantisme présentèrent leurs confessions de foi, différentes entre elles et quelquefois d'avec elles-mêmes. Dans la sienne le corps des Luthériens se soumettait au jugement du concile général ; il n'en fut plus de même lorsque le concile s'assembla effectivement à Trente. La ligue protestante de Smalkalde était redoutable, et Luther l'avait excitée à prendre les armes d'une manière si furieuse qu'il n'y avait aucun excès qu'on n'en dût craindre. Enflé de la puissance de tant de princes conjurés, il avait publié les thèses de révolte que nous avons vues. Jamais on n'avait rien vu de si violent. Il les avait soutenues dès l'an 1540 ; mais nous apprenons de Sleidan qu'il les publia de nouveau en 1545, c'est-à-dire un an avant sa mort. Là il comparait le Pape à un loup enragé contre lequel tout le monde s'arme au premier signal, sans attendre l'ordre du magistrat. « Que si, renfermé dans une enceinte, le magistrat le délivre, on peut continuer, disait-il, à poursuivre cette bête féroce et attaquer impunément ceux qui auront empêché qu'on ne s'en défît. Si on est tué dans cette attaque avant d'avoir donné à la bête le coup mortel, il n'y a qu'un seul sujet de se repentir : c'est de ne lui avoir pas enfoncé le couteau dans le sein. Voilà comment il faut traiter le Pape. Tous ceux qui le défendent doivent aussi être traités comme les soldats d'un chef de brigands, fussent-ils des rois et des césars 1. » Sleidan, qui cite une grande partie de ces thèses sanguinaires, n'a pas osé rapporter ces derniers mots, tant ils lui ont paru horribles; mais ils étaient dans les thèses de Luther, et on les y voit encore dans l'édition de ses œuvres 2.
Il arriva dans ce temps un nouveau sujet de querelle…
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1 Sleidan, l. 16, p. 261. — 2 T. 1, Wittemb., p, 407.
A suivre : Après avoir promis de se soumettre au concile, les Luthériens font la guerre à l’empereur. Intérim de Charles-Quint.
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Après avoir promis de se soumettre au concile, les Luthériens font la guerre à l’empereur. Intérim de Charles-Quint.
Il arriva dans ce temps un nouveau sujet de querelle, Herman, archevêque de Cologne, s'était avisé de réformer son diocèse à la nouvelle manière, et il y avait appelé Mélanchthon et Bucer. C'était le plus ignorant de tous les prélats et un homme toujours entraîné où le voulaient ses conducteurs. Tant qu'il écouta les conseils du docte Gropper il tint de très-saints conciles pour la défense de l'ancienne foi et pour commencer une véritable réformation des mœurs; dans la suite, les Luthériens s'emparèrent de son esprit et le firent donner à l'aveugle dans leurs sentiments. Comme le landgrave parlait une fois à l'empereur de ce nouveau réformateur : « Que réformera ce bonhomme ? lui répondit-il; à peine entend-il le latin. En toute sa vie il n'a jamais dit que trois fois la messe ; je l'ai ouï deux fois ; il n'en savait pas le commencement 1 » Le fait était constant, et le landgrave, qui n'osait dire qu'il sût un mot de latin, assura qu'il avait lu de bons livres allemands et entendait la religion. C'était l'entendre, selon le landgrave, que de favoriser le parti. Comme le Pape et l'empereur s'unirent contre lui, les princes protestants, de leur côté, lui promirent de le secourir si on l'attaquait pour la religion.
On en vint bientôt à la force ouverte. Plus l'empereur témoignait que ce n'était pas pour la religion qu'il prenait les armes, mais pour mettre à la raison quelques rebelles dont l'électeur de Saxe et le landgrave étaient les chefs, plus ceux-ci publiaient dans leurs manifestes que cette guerre ne se faisait que par la secrète instigation de l'Antechrist romain et du concile de Trente 2. C'est ainsi que, selon les thèses de Luther, ils tâchaient de faire paraître licite la guerre qu'ils faisaient à l'empereur. Il y eut pourtant entre eux une dispute sur la question de savoir comment on traiterait Charles-Quint dans les écrits qu'on publiait. L'électeur, plus consciencieux, ne voulait pas qu'on lui donnât le nom d'empereur ; autrement, disait-il, on ne pourrait pas licitement lui faire la guerre 3. Le landgrave n'avait point de scrupules ; et, d'ailleurs, qui avait dégradé l'empereur? qui lui avait ôté l'empire? Voulait-on établir cette maxime qu'on cessât d'être empereur dès qu'on serait uni avec le Pape? C'était une pensée ridicule autant que criminelle. A la fin, pour tout accommoder…
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1 Sleidan, l. 16, p. 276. — 2 Id., ibid. , p. 289, 295 etc. — 3 Id., ibid.
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Après avoir promis de se soumettre au concile,
les Luthériens font la guerre à l’empereur.
Intérim de Charles-Quint.
(suite)
… A la fin, pour tout accommoder, il fut dit que, sans avouer ni nier que Charles-Quint fut empereur, on le traiterait comme se portant pour tel, et par cet expédient toutes les hostilités devinrent permises. Mais la guerre ne fut pas heureuse pour les protestants ; abattus par la fameuse victoire de Charles-Quint près de l'Elbe et par la prise du duc de Saxe et du landgrave, ils ne savaient à quoi se résoudre. L'empereur leur proposa de son autorité un formulaire de doctrine qu'on appela l'Intérim, ou le livre de l'empereur, qu'il leur ordonnait de suivre par provision jusqu'au concile. Toutes les erreurs des Luthériens y étaient rejetées; on y tolérait seulement le mariage des prêtres qui s'étaient faits luthériens, et on laissait la communion sous les deux espèces à ceux qui l'avaient rétablie. À Rome on blâma l'empereur d'avoir osé prononcer sur des matières de religion. Ses partisans répondaient qu'il n'avait pas prétendu faire une décision ni une loi pour l'Église, mais seulement prescrire aux Luthériens ce qu'ils pouvaient faire de mieux en attendant le concile. Quelques Luthériens acceptèrent l'Intérim plutôt par force qu'autrement; la plupart le rejetèrent, et le dessein de Charles-Quint n'eut pas grand succès.
Cet Intérim impérial avait déjà été proposé à la conférence de Ratisbonne en 1541.Trois théologiens catholiques, Pflug, évêque de Naümbourg, Gropper et Eckius, y devaient traiter, par ordre de l'empereur, de la réconciliation des religions, avec Mélanchthon, Bucer et Pistorius, trois protestants. Eckius rejeta le livre, et les prélats ainsi que les États catholiques n'approuvèrent pas qu'on proposât un corps de doctrine sans en communiquer avec le légat du Pape, qui était alors à Ratisbonne. C'était le cardinal Contarini, très-savant théologien et qui est loué même par les protestants. Ce légat, ainsi consulté, répondit qu'une affaire de cette nature devait être renvoyée au Pape, pour être réglée ou dans le concile général qu'on allait ouvrir ou par quelque autre manière convenable 1.
Il est vrai qu'on…
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1 Hist. des Variat., l. 8, c. 1 et seqq.
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Re: Le Saint Concile de Trente
Après avoir promis de se soumettre au concile,
les Luthériens font la guerre à l’empereur.
Intérim de Charles-Quint.
(suite)
Il est vrai qu'on ne laissa pas de continuer les conférences, et, quand les trois protestants furent convenus avec Pflug et Gropper de quelques articles, on les appela les articles conciliés encore qu'Eckius s'y fût toujours opposé. Les protestants demandaient, que l'empereur autorisât ces articles en attendant qu'on pût convenir des autres ; mais les catholiques s'y opposèrent, et déclarèrent plusieurs fois qu'ils ne pouvaient consentir au changement d'aucun dogme ni d'aucun, rite reçu dans l'Église catholique. De leur côté les protestants, qui pressaient la réception des articles conciliés, y donnaient des explications à leur mode, dont on n'était pas convenu, et ils firent un dénombrement des choses omises dans les articles conciliés. Mélanchthon, qui dirigea ces remarques, écrivit à l'empereur, au nom de tous les protestants, qu'on recevrait les articles conciliés pourvu qu'ils fussent bien entendus, c'est-à- dire qu'ils les trouvaient eux-mêmes conçus en termes ambigus, et ce n'était qu'une illusion d'en presser la réception comme ils faisaient. Ainsi tous les projets d'accommodement demeurèrent sans effet.
Il se tint une autre conférence dans la même ville de Ratisbonne, et avec aussi peu de succès, en 1546. L'empereur faisait cependant retoucher à son livre, auquel Pflug, évêque de Naümbourg Michel Helding, l'évêque titulaire de Sidon, et Islèbe, protestant, mirent la dernière main ; mais il ne fît que donner un nouvel exemple du mauvais succès que ces décisions impériales avaient accoutumé d'avoir en matière de religion.
Pendant que l'empereur s'efforçait de faire recevoir son Intérim dans la ville de Strasbourg…
A suivre : Variations et contradictions de Bucer, d’Osiander et de Flacius Illyricus.
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Re: Le Saint Concile de Trente
Variations et contradictions de Bucer, d’Osiander et de Flacius Illyricus.
Pendant que l'empereur s efforçait de faire recevoir son Intérim dans la ville de Strasbourg, Bucer y publia une nouvelle confession de foi où cette Église déclare qu'elle retient toujours immuablement sa première confession de foi présentée à Charles-Quint à Augsbourg, en 1530, et qu'elle reçoit aussi l'accord fait à Wittemberg avec Luther, c'est-à-dire cet acte où il était dit que ceux mêmes qui n'ont pas la foi et qui abusent du Sacrement reçoivent la propre substance du corps et du sang de Jésus-Christ. Dans cette confession de foi Bucer n'exclut formellement que la transsubstantiation et laisse en son entier tout ce qui peut établir la présence réelle et substantielle.
Ce qu'il y eut ici de plus remarquable, c'est que Bucer, qui, en souscrivant les articles de Smalkalde, avait souscrit en même temps la Confession d'Augsbourg, retint en même temps la confession de Strasbourg, c'est-à-dire qu'il autorisa deux actes qui étaient faits pour se détruire l’un l'autre ; car la confession de Strasbourg ne fut dressée que pour éviter de souscrire celle d'Augsbourg, et ceux de la Confession d'Augsbourg ne voulurent jamais recevoir parmi leurs frères ceux de Strasbourg ni leurs associés. Maintenant tout cela s'accorde, c'est-à-dire qu'il est bien permis de changer dans la nouvelle réforme, mais il n'est pas permis d'avouer qu'on change. La réforme paraîtrait un ouvrage trop humain, et il vaut mieux approuver quatre ou cinq actes contradictoires, pourvu qu'on n'avoue pas qu'ils le sont, que de confesser qu'on a eu tort, surtout dans des confessions de foi. Ce fut la dernière action de l'apostat Bucer en Allemagne. Durant les mouvements de l'Intérim il trouva un asile en Angleterre et y mourut.
Osiander quitta également son église de Nuremberg, se rendit en Prusse sous l'apostat Albert de Brandebourg, et y excita des troubles par sa doctrine étrange sur la justification et la présence réelle. Osiander aimait les plaisirs de la table avec excès ; dans l'ivresse il se permettait les blasphèmes les plus horribles, les injures les plus grossières. Calvin s'était trouvé aux banquets où il proférait ces blasphèmes, qui lui inspiraient de l'horreur ; mais cependant cela se passait sans qu'on en dît un mot. Le même Calvin parle d'Osiander comme « d'un brutal et d'une bête farouche, incapable d'être apprivoisée. Pour lui, disait-il, dès la première fois qu'il le vit, il en détesta l'esprit profane et les mœurs infâmes ; il l'avait toujours regardé comme la honte du parti protestant 1.»
Les Luthériens n'en avaient pas meilleure opinion, et Mélanchthon, qui trouvait souvent à propos, comme Calvin le lui reproche, de lui donner des louanges excessives, ne laisse pas, en écrivant à ses amis, de blâmer son extrême arrogance, ses rêveries, ses autres excès et les prodiges de ses opinions 2. Il ne tint pas à Osiander qu'il n'allât troubler l'Angleterre, où il espérait que la considération de son beau-frère Cranmer lui donnerait du crédit ; mais Mélanchthon nous apprend que des personnes de savoir et d'autorité avaient représenté le péril qu'il y avait « d'attirer en ce pays-là un homme qui avait répandu dans l'Église un si grand chaos de nouvelles opinions. » Cranmer lui-même entendit raison sur ce sujet, et il écouta Calvin, qui lui parlait des illusions dont Osiander fascinait les autres et se fascinait lui-même 1.
D'autres disputes s'allumaient en même temps dans le reste du luthéranisme…
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1 Calv. , ep. As Melancht. , 146. — 2 L. 2, ep. 240, 258, 447. Etc. — 1 Calv., ep. ad Cranm., col. 134.
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Re: Le Saint Concile de Trente
Variations et contradictions de Bucer, d’Osiander et de Flacius Illyricus.
(suite)
D'autres disputes s'allumaient en même temps dans le reste du luthéranisme. Celle qui eut pour sujet les cérémonies ou les choses indifférentes fut poussée avec beaucoup d'aigreur ; Mélanchthon, soutenu des académies de Leipsick et de Wittemberg, où il était tout-puissant, ne voulait pas qu'on les rejetât. De tout temps c'avait été son opinion qu'il ne fallait changer que le moins qu'il se pouvait dans le culte extérieur. Ainsi, durant l'Intérim, il se rendit fort facile sur ces pratiques indifférentes, et ne croyait pas, dit-il, que, pour un surplis, pour quelques fêtes ou pour l'ordre des leçons, il fallût attirer la persécution. On lui fit un crime de cette doctrine et on décida dans le parti que ces choses indifférentes devaient être absolument rejetées, parce que l'usage qu'on en faisait était contraire à la liberté des églises, et enfermait, disait-on, une espèce de profession du papisme. Mais Flacius Illyricus, qui remuait cette question, avait un dessein plus caché ; il voulait perdre Mélanchthon, dont il avait été disciple, mais dont il était ensuite tellement devenu jaloux qu'il ne le pouvait souffrir. Des raisons particulières l'obligeaient à le pousser plus que jamais ; car, au lieu que Mélanchthon tâchait alors d'affaiblir la doctrine de Luther sur la présence réelle, Illyric et ses amis l'outraient jusqu'à établir l'ubiquité. En effet nous la voyons décidée par la plupart des Églises luthériennes, et les actes en sont imprimés dans le livre de la Concorde , que presque toute l'Allemagne luthérienne a reçu 2.
Mathias Flach Francowitz, né le 3 mars 1521, se faisait appeler Flacius Illyricus, parce qu'il était d'Albona, en Istrie, partie de l'ancienne Illyrie. Après avoir fait ses études à Venise il forma le projet d'entrer dans un monastère afin de s'y livrer plus commodément à son goût pour l'étude; mais il en fut détourné par un oncle maternel, provincial des Cordeliers, qui pensait à embrasser la réforme de Luther, et qui conseilla à son neveu de s'en aller en Allemagne, où il eut pour maîtres Luther et Mélanchthon, qui lui procurèrent une chaire dans l'université de Wittemberg. Son zèle impétueux contre l'Intérim, son déchaînement contre Mélanchthon, dont les principes modérés lui déplaisaient, l'obligèrent de se retirer à Magdebourg, afin d'être plus libre de déclamer à son aise contre l'Église romaine. C'est dans cette ville qu'il commença l'Histoire ecclésiastique connue sous le nom de Centuries de Magdebourg, dont il est le principal auteur. Appelé à Iéna en 1557, il fut contraint d'en sortir cinq ans après à cause d'une dispute sur la nature du péché, qu'il soutenait avoir corrompu la substance même de l'âme, erreur qui le fit accuser de manichéisme à Strasbourg. D'un caractère impétueux, turbulent, querelleur, opiniâtre, Illyricus causa beaucoup de troubles et de désordres dans son parti; aussi quand il mourut, en 1575, en fut-il peu regretté 1.
Tandis que la fraction révolutionnaire de l'Allemagne se fractionnait et se révolutionnait de plus en plus par ses chefs mêmes…
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2 Variat. l. 8, t. 16. — 1 Biogr. univ. t, 15, art. FRANCOWITZ.
A suivre : L’Église catholique au concile de Trente.
Dernière édition par Louis le Lun 29 Juil 2013, 1:45 pm, édité 1 fois (Raison : Doublon.)
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Re: Le Saint Concile de Trente
L’Église catholique au concile de Trente.
Tandis que la fraction révolutionnaire de l'Allemagne se fractionnait et se révolutionnait de plus en plus par ses chefs mêmes, la sainte Église de Dieu, au concile œcuménique de Trente, affermissait de plus en plus sa perpétuelle et invariable unité. Dans la troisième session, à la face du ciel et de la terre, à la face de l'enfer même, elle avait solennellement professé sa foi, la foi toujours une des patriarches, des prophètes, des apôtres, des martyrs, des saints de tous les pays et de tous les siècles, depuis Abel, le premier juste, jusqu'à saint François-Xavier, qui la prêchait en ce moment à l'Inde et au Japon, où Dieu confirmait sa parole par d'éclatants miracles. Dans la quatrième session (8 avril 1546), elle proclamera les monuments authentiques de cette foi toujours une, l'Écriture et la tradition, la parole de Dieu écrite et la parole de Dieu non écrite, dont l'Église toujours vivante est la fidèle dépositaire.
Car, comme nous l'enseigne la théologie la plus commune, celle de Bailly, et cela d'après les saints Pères, l'Église véritable, l'Église catholique, n'a pas toujours été dans le même état, mais elle a toujours existé depuis le commencement du monde. Saint Épiphane nous enseigne, et après lui saint Jean Damascène, que la sainte Église catholique est le commencement de toutes choses, qu'elle est de l'éternité, qu'elle est antérieure à toutes les hérésies, entre autres à l'idolâtrie ou au paganisme. Elle est également antérieure à l'Écriture et à la tradition, qui sont pour elle des papiers de famille, des souvenirs de famille. Elle seule, ayant vécu tous les siècles, peut nous apprendre au juste ce qu'il en est. Aussi saint Augustin a-t-il dit : « Je ne croirais pas même l'Evangile si l'autorité de l'Église catholique ne me le persuadait. » Voici donc le décret des Écritures canoniques, qu'elle promulgua le 8 avril 1546...
Quatrième session. Discours sur l’Écriture sainte.
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Re: Le Saint Concile de Trente
Quatrième session. Discours sur l’Écriture sainte.Voici donc le décret des Écritures canoniques, qu'elle promulgua le 8 avril 1546.
« Le saint concile de Trente, œcuménique et général, légitimement assemblé dans le Saint-Esprit, les trois mêmes légats du Siège apostolique y présidant; ayant toujours devant les yeux, en détruisant toutes les erreurs, de conserver dans l'Eglise la pureté même de l'Évangile, qui, promis auparavant par les prophètes dans les saintes Écritures, a été promulgué ensuite, d'abord par la bouche de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, puis par ses apôtres, auxquels il a ordonné de le prêcher à toute créature, comme la source de toute vérité salutaire et de tout bon règlement de vie ; et considérant que cette vérité et cette règle de morale sont contenues dans des livres écrits, ou sans écrits dans les traditions, qui, reçues par les apôtres de la bouche de Jésus-Christ même, ou transmises par les apôtres comme le Saint-Esprit les a dictées, sont parvenues comme de main en main jusqu'à nous ; le saint concile, suivant l'exemple des Pères orthodoxes, reçoit tous les livres, tant de l'Ancien Testament que du Nouveau, puisque le même Dieu est auteur de l'un et de l'autre, aussi bien que les traditions, soit qu'elles regardent la foi ou les mœurs, comme dictées de la bouche même de Jésus-Christ ou par le Saint-Esprit, et conservées dans l'Église catholique par une succession continue, et elle les embrasse avec un pareil respect et une égale piété. Et, afin que personne ne puisse douter quels sont les livres saints que le concile reçoit, il a voulu que le catalogue en fût inséré dans ce décret, selon qu'ils sont ici marqués :DE L'ANCIEN TESTAMENT.
« Les cinq livres de Moïse, qui sont : la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres, le, Deutéronome ; Josué, les Juges, Ruth, les quatre livres des Rois, les deux des Paralipomènes ; le premier d'Esdras et le second, qui s'appelle Néhémias ; Tobie, Judith, Esther, Job ; le Psautier de David, qui contient cent cinquante psaumes; les Paraboles, l'Ecclésiastique, le Cantique des cantiques, la Sagesse, l'Ecclésiaste, Isaïe, Jérémie, avec Baruch, Ezéchiel, Daniel; les douze petits prophètes, savoir : Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonias, Aggée, Zacharie, Malachie ; deux des Machabées, le premier et le second.DU NOUVEAU TESTAMENT.
« Les quatre Evangiles, selon saint Matthieu, saint Marc, saint Luc et saint Jean ; les Actes des Apôtres, écrits par saint Luc, évangéliste ; quatorze épîtres de saint Paul ; une aux Romains, deux aux Corinthiens, une aux Galates, une aux Éphésiens, une aux Philippiens, une aux Colossiens, deux aux Thessaloniciens, deux à Timothée, une à Tite, une à Philémon et une aux Hébreux ; deux épîtres de l'apôtre saint Pierre, trois de l'apôtre saint Jean, une de l'apôtre saint Jacques, une de l'apôtre saint Jude, et l'Apocalypse de l'apôtre saint Jean.
« Que si quelqu'un ne reçoit pas pour sacrés et canoniques tous ces livres entiers avec tout ce qu'ils contiennent, tels qu'ils sont en usage dans l'Église catholique, et tels qu'ils sont dans l'ancienne Vulgate latine, ou qu'il méprise, avec connaissance et de propos délibéré, les traditions dont nous venons de parler, qu'il soit anathème ! »
Chacun pourra connaître par là avec quel ordre et par quelle voie le concile lui-même, après avoir établi le fondement de la confession de, foi, doit procéder dans le reste, et de quels secours et témoignages il doit particulièrement se servir, soit pour la confirmation de la doctrine, soit pour le rétablissement des mœurs dans l'Église.
Après avoir promulgué de nouveau le canon des saintes Écritures, il était naturel de veiller à la correction du texte et de donner des règles pour la bonne interprétation et le bon usage…
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Re: Le Saint Concile de Trente
Quatrième session. Discours sur l’Écriture sainte.
(suite)
Après avoir promulgué de nouveau le canon des saintes Écritures, il était naturel de veiller à la correction du texte et de donner des règles pour la bonne interprétation et le bon usage. Le concile de Trente le fait dans le décret qui suit, touchant l'édition et l'usage des livres sacrés.
« Le même saint concile, considérant qu'il ne sera pas d'une petite utilité à l'Eglise de Dieu de faire connaître, entre toutes les éditions latines des saints livres qui se débitent aujourd'hui, quelle est celle qui doit être tenue pour authentique, déclare et ordonne que cette même édition ancienne et vulgate, qui a déjà été approuvée dans l'Église par le long usage de tant de siècles, doit être tenue pour authentique dans les disputes, les prédications, les explications et les leçons publiques, et que personne, sous quelque prétexte que ce puisse être, n'ait assez de hardiesse ou de témérité pour la rejeter.
« De plus, pour arrêter et contenir les esprits inquiets et entreprenants, il ordonne que, dans les choses de la foi ou de la morale même, en ce qui peut avoir relation au maintien de la doctrine chrétienne, personne, se confiant en son propre jugement, n'ait l'audace de tirer l'Écriture sainte à son sens particulier ni de lui donner des interprétations ou contraires à celles que lui donne et lui a données la sainte mère Église, à qui il appartient de juger du véritable sens des saintes Écritures, ou opposées au sentiment unanime des Pères, encore que ces interprétations ne dussent jamais être mises en lumière. Les contrevenants seront signalés par les ordinaires et soumis aux peines portées par le droit.
« Voulant aussi, comme il est juste et raisonnable…
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