Échelle du Ciel. (SAINT ROBERT BELLARMIN)
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Re: Échelle du Ciel. (SAINT ROBERT BELLARMIN)
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ÉCHELLE DU CIEL, OU MOYENS EFFICACES DE PARVENIR AU VRAI BONHEUR,
EN CONSIDÉRANT, SELON DIEU, LES OEUVRES DE LA CRÉATION,
Par Saint Robert Bellarmin.
SIXIÈME DEGRÉ. Considération du feu.
4º Le feu ne substitue pas seulement la clarté à l'obscurité du fer, mais encore de froid qu'il était, il le rend brûlant et tellement ardent qu'il paraît être changé en feu. Que le Seigneur est grand ! Que sa puissance est admirable ! Quoique l'homme soit naturellement froid, timide et peureux, quoiqu'il ne sache ni parler, ni se produire, ni tenter rien qui soit tant soit peu difficile, cependant dès que Dieu l'a embrasé du feu de la charité, il devient courageux comme un lion, qui répand la terreur par ses rugissements et triomphe de tout par sa force. Rien ne lui paraît difficile, il ne trouve rien de trop pénible, et il s'écrie avec l'Apôtre qui était entièrement enflammé de ce feu : Je puis tout dans celui qui me fortifie : Omnia possum in eo qui me confortat (Phil. 4.)
Mais parlons en détail de cette efficacité du feu ; et premièrement de la puissance de la parole, ensuite nous dirons en peu de mots quelque chose de l'efficacité des œuvres. Nous avons aujourd'hui et il y a toujours eu dans l'Église plusieurs prédicateurs qui annoncent la parole de Dieu; d'où vient-il qu'il y a si peu de conversions ? On voit dans les grandes villes, pendant tout le carême et chaque jour, une vingtaine et quelquefois une quarantaine de prédicateurs qui font retentir les chaires chrétiennes; cependant le carême fini on n'aperçoit presque aucun changement dans les mœurs des habitants. Partout les mêmes vices, les mêmes péchés, la même froideur, les mêmes dissolutions. Je n'en vois pas d'autres raisons, sinon que ces discours érudits, élégants et fleuris [qui]manqu[ai]ent d'âme, de vie et de feu, en un mot de ce feu de la charité qui seule peut animer et enflammer les paroles de l’orateur, et, en communiquant ce feu, changer le cœur de ceux qui l'écoutent[aient]. Je ne veux pas dire que ces prédicateurs manqu[ai]ent d'une voix forte et sonore, ni de geste ; mais les machines de guerre, telles que les canons, ne font-elles pas autant de bruit ( sans aucun effet néanmoins ) lorsqu'elles sont seulement chargées de poudre que lorsqu'on les a remplies de boulets ou de mitraille ?
CE QUI MANQUE [MANQUAIT] À CES PRÉDICATEURS, C'EST [C’ÉTAIT] UN VRAI ZÈLE POUR LA GLOIRE DE DIEU ET POUR LE SALUT DES ÂMES. Saint Pierre n'avait pas appris l'art oratoire; il ne savait que conduire sa barque, raccommoder et jeter ses filets ; mais dès que l'Esprit-Saint fut descendu sur lui en forme de langue de feu et l'eut rempli d'une ardente charité, il commença aussitôt à prêcher au milieu de Jérusalem avec tant d'autorité, avec tant d'ardeur et d'efficacité, que dans un seul sermon il convertit à la pénitence plusieurs mille personnes (Act. 2.). Nous ne lisons pas cependant qu'il fit de grands efforts de voix, ni qu'il gesticulât beaucoup. St. Bonaventure dit que Saint François n'était ni très instruit, ni un grand rhéteur, et cependant, lorsqu'il prêchait, on l'écoutait comme un ange descendu du ciel; sa parole, ajoute le même saint, était comme un feu qui pénétrait les replis les plus secrets du cœur, et il est dit dans les chroniques de l'ordre des mineurs ( ch. 30. ) qu'un jour ayant improvisé quelques paroles au peuple, tous en furent si pénétrés qu'on aurait pris ce jour pour un Vendredi-Saint , tant les sentiments de pénitence excitaient de larmes dans tous les auditeurs. D'où pouvait provenir tant d'efficacité à si peu de paroles ? C'est que ce saint prédicateur, semblable au prophète Élie, était comme un charbon embrasé, et ses paroles comme un flambeau ardent (Eccli. 48.).
Nous avons les discours de Saint Vincent, de Saint Bernardin et de quelques autres saints qu'on ne daigne pas lire à cause de leur simplicité; et nous savons cependant que ces sermons ont converti à Dieu plusieurs milliers d'âmes, et qu'on y affluait de toutes parts; pourquoi ? parce que ces paroles, toutes simples qu'elles étaient , sortaient d'un cœur enflammé, dont les étincelles se répandaient sur les auditeurs.
OR, CE FEU DIVIN N'A PAS ÉTÉ MOINS EFFICACE EN ŒUVRES QU'EN PAROLES. DIEU RÉSOLUT DE SUBJUGUER, PAR L'APOTRE SAINT PIERRE, LA CAPITALE DU MONDE, LA MAÎTRESSE DES NATIONS : IL RÉSOLUT AUSSI D'ENVOYER LES AUTRES APÔTRES, LES UNS EN ÉTHIOPIE, LES AUTRES DANS LES INDES, DANS LA SCYTHIE, ET JUSQU'AU FOND DE L’ANGLETERRE, POUR Y RENVERSER LES IDOLES, Y ÉRIGER LES TROPHÉES DE LA CROIX, CHANGER LES LOIS ET LES COUTUMES, ET DÉTRUIRE LA TYRANNIE DU DÉMON. SI QUELQU'UN AVAIT PRÉDIT CELA AUX APÔTRES LORSQU'ILS PRÊCHAIENT SUR LE LAC DE NAZARETH, OU DANS LE TEMPS DE LA PASSION DE LEUR DIVIN MAÎTRE, ILS AURAIENT PRIS CETTE PROPHÉTIE POUR UN SONGE OU POUR UN CONTE DE VIEILLE : ET CEPENDANT PEU DE TEMPS APRÈS TOUT S'EXÉCUTA, SANS AUTRES SECOURS QUE CEUX DE L'ARDENTE CHARITÉ QUE L'ESPRIT-SAINT AVAIT ALLUMÉE DANS LEURS CŒURS .
Car la charité bannit la crainte, elle souffre tout, elle espère tout; elle croit que tout lui est possible, et dit avec St. Paul : Je puis tout en celui qui me fortifie; aussi nous voyons, par ces hommes armés de la seule charité, l'idolâtrie renversée dans tout l'univers ; les églises de Jésus-Christ s'élever en tous lieux , et la croix arborée dans tous les royaumes, sans qu'il ait été besoin d'employer la force des armes ni aucun moyen humain.
LYON, CHEZ PERISSE FRÈRES, LIBRAIRES, rue Mercière, 33.
PARIS, AU DÉPOT DE LIBRAIRIE DE PERISSE FRÈRES, rue du Pot-de-Fer St-Sulpice, 8. 1836.
OPUSCULE TRADUIT DE BELLARMIN
PAR M. CANDÈZE, GRAND-VICAIRE DU DIOCÈSE DE SAINT-FLOUR, ANCIEN CURÉ DU FAUBOURG DE CETTE VILLE.
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Dernière édition par ROBERT. le Jeu 19 Jan 2012, 1:24 pm, édité 1 fois (Raison : ponctuation + mise en forme.)
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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SIXIÈME DEGRÉ. Considération du feu.
5º Le feu amollit le fer et le rend propre à être aminci et laminé, et à prendre toutes les formes qu'il plaît a l'ouvrier de lui donner. Cette propriété est admirable, il est vrai; mais la puissance de Dieu sur des cœurs endurcis et obstinés l'est bien davantage. Écoutez ce que dit Saint Bernard: ( De consideratione , lib. 1. c. 2. ): "Le cœur dur est celui qui, après avoir perdu tout sentiment, n'a plus horreur de lui-même. Qu'est-ce-donc qu'un cœur dur ? c'est celui qui n'est pas brisé par la componction, ni amolli par la piété, ni touché par les prières, qui ne cède point aux menaces, qui s'endurcit aux coups, qui n'a que de l'ingratitude pour les bienfaits, et de l'infidélité pour les conseils qu'il reçoit.... C'est celui qui ne craint ni Dieu, ni les hommes."
Tel fut le cœur de Pharaon, qui s'endurcissait davantage, à mesure que Dieu l'accablait de nouveaux malheurs ; et qui témoignait d'autant plus de mépris à Dieu, que sa clémence paraissait grande dans la cessation des fléaux. Mais lorsqu'il plaît à Dieu de jeter une étincelle du feu de son amour dans un cœur quelque dur qu'il soit, aussitôt il s'amollit comme la cire, et bientôt l'on voit céder à cette vertu divine l'obstination la plus dure et la plus invétérée. Ce coeur de pierre devient un coeur de chair, le souffle de l'Esprit-Saint fond cette glace, et les eaux de la pénitence coulent abondamment. Voyez la pécheresse de l'Évangile : ni les avis d'un frère , ni les reproches d'une sœur, ni l'honneur de la famille, ni sa propre réputation n'avaient pu la détourner du péché ; mais à peine un rayon de la grâce de Jésus-Christ a pénétré dans somme pour y allumer le feu de son amour, que tout-à-coup elle est changée à un tel point qu'elle ne rougit pas d'aller , au milieu d'une assemblée et d'un festin, se jeter aux pieds de Jésus-Christ, et toute fondant en larmes, en laver les pieds de son Sauveur, les essuyer de ses cheveux, les baiser amoureusement, y répandre un parfum précieux, pour signifier qu'elle se consacrait il avec tous ses biens, au service de son nouveau maître. Aussi mérita-t-elle d'entendre ces paroles de Jésus-Christ : Beaucoup de péchés lui sont remis, parce qu'elle a aimé beaucoup (Luc. 7.).
Citons un autre exemple beaucoup plus récent. Du temps de saint Bernard on vit Guillaume, duc d'Aquitaine, protéger obstinément Anaclet, pontife schismatique, contre Innocent qui était pape légitime. Il avait chassé de ses États tous les évêques catholiques, et avait fait serment de ne jamais se réconcilier avec eux. Connaissant son endurcissement et redoutant sa férocité, il ne se trouvait personne qui osât l'avertir; mais il plut à la divine bonté d'employer saint Bernard pour pénétrer dans ce coeur endurci, et y jeter une aussi forte étincelle du feu de l'amour divin qu'aussitôt de lion il devint agneau, d'orgueilleux il devint humble, et que son obstination fit place à la soumission la plus parfaite. Une seule parole de saint Bernard lui fit rappeler l'évêque de Poitiers, qu'il embrassa affectueusement et rétablit sur son siège ; et ce qui est plus admirable encore, c'est qu'ayant prié un ermite de lui indiquer un moyen de sanctifier son âme après avoir commis tant de péchés, et celui-ci lui ayant ordonné de mettre sur son corps nu une cuirasse d'airain , et de l'attacher de manière à ne pouvoir plus l'ôter, il lui obéit sans répliquer. L'ermite l'ayant obligé de recourir au souverain pontife pour obtenir l'absolution de ses crimes, il obéit encore et comme le souverain Pontife, doutant de la sûreté de sa pénitence ou voulant l'éprouver, l'eut envoyé à Jérusalem pour être absous par le patriarche de cette ville, Guillaume se met en route, et accomplit l'ordre du pape. Enfin de prince puissant qu'il était, s'étant fait moine, il l'emporta sur presque tous ceux de son temps par sa modestie, son détachement, sa patience, sa pauvreté et sa piété. Tel est le changement qu'opère la droite du Tout-Puissant ! Tel est le pouvoir de ce feu divin à qui nulle obstination ne pourrait résister.
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ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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6º Enfin une dernière propriété du feu est de rendre léger ce qui était pesant, et de pouvoir le manier avec plus de facilité. Pourquoi ceux qui ne brûlent point de l'amour divin ont-ils le cœur pesant, et méritent-ils que le Prophète leur adresse ce reproche : Enfants des hommes, jusqu'à quand aurez-vous le cœur appesanti ? Pourquoi aimez-vous la vanité et cherchez-vous le mensonge ? C'est parce que le corps qui se corrompt appesantit l’âme (Sap.9 15.), et qu'un joug pesant accable les enfants d'Adam depuis le jour qu'ils sortent du ventre de leur mère, jusqu'au jour de leur sépulture, où ils rentrent dans la terre qui est la mère commune de tous (Eccli. 40. 1.).
Le même auteur inspiré explique quel est ce joug pesant qui appesantit l'âme, lorsqu'il ajoute que la fureur, la jalousie, l'incertitude, la crainte, la colère et les autres passions sont ce joug qui est si pesant ; il appesantit l'homme à un tel point qu'il ne voit que la terre à laquelle il semble incorporé ; étant incapable de chercher Dieu, ni de courir dans la voie de ses commandements. Mais à peine ce feu divin descend-il dans le cœur humain qu'il calme les passions, les mortifie, et commence à rendre le joug plus léger; si l'ardeur de ce feu vient à s'accroître, le cœur humain en est si soulagé, qu'il prend son essor comme la colombe, et va établir sa conversation dans le ciel : Nostra conversatio in cælis est. Ce cœur dilaté par le feu s'écrie avec David : J’ai couru dans la voie de vos commandements, dès que vous avez dilaté mon cœur. Et assurément après que le Sauveur eût dit : Je suis venu apporter le feu sur la terre, et que veux-je sinon qu'il brûle, l'on a vu des chrétiens devenus tellement détachés qu'ils ont abandonné les honneurs, les plaisirs et les richesses, pour pouvoir dire à Jésus-Christ qui remontait aux cieux : Tirez-nous après vous : Trahe nos post te. C'est de cette époque que datent tant de monastères, et que l'on commença d'habiter tant de déserts, qu'il se forma tant de chœurs de vierges, qui trouvèrent facile, non seulement de courir dans la voie des commandements, mais de s'élever à la perfection par l'observation des conseils, et de suivre l'Agneau partout où il porterait ses pas.
O bienheureux feu, qui, non content de consumer, illuminez ; et qui ne consumez que ce qu'il y a de pernicieux en nous, pour nous conserver la vie ! Quel bonheur pour moi, si je suis purifié par ce feu qui purgera et détruira l'obscurité de mon ignorance, et, par la lumière de la vraie sagesse, réformera ma conscience erronée; qui fera cesser le froid de la paresse, de l'indévotion et de la négligence, pour faire régner en leur place les flammes de l'amour divin ; qui ne permettra jamais à mon cœur de s'endurcir, mais qui l'amollira toujours par sa chaleur et le rendra obéissant et dévot; qui détruira enfin le joug pesant des sollicitudes et des désirs terrestres, par les ailes d'une sainte contemplation, nourrira et augmentera la charité, élèvera mon cœur, en sorte qu'il puisse dire avec le Prophète : Remplissez de joie l’âme de votre serviteur, parce que j'ai élevé mon âme vers vous, Seigneur (Ps. 85. 3.)
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SEPTIÈME DEGRÉ. Considération du ciel, c'est-à-dire du soleil, de la lune et des étoiles.
Nous n'aurons pas de peine ici à nous élever à Dieu par la considération du ciel, car nous avons pour guide le Prophète royal qui dit que les cieux racontent la gloire de Dieu, et le firmament publie sa puissance qui éclate dans les ouvrages de ses mains; et parce qu'il y a deux temps pour nous élever à Dieu sur les ailes de la contemplation, savoir: le jour et la nuit, le Prophète ajoute que ce Dieu si grand et si admirable a particulièrement établi sa tente dans le soleil, qu'il fait particulièrement éclater sa gloire et sa majesté dans la splendeur de ce bel astre qui, semblable à un époux sortant de sa chambre nuptiale, parait tout brillant de lumière dans son orient, et part avec ardeur pour courir, comme un géant dans sa carrière. Il part, de l'extrémité du ciel, et va jusqu'à l'autre extrémité répandant ses biens et sa lumière sur tous les hommes ; en sorte qu'il n'y a personne qui se cache à sa chaleur; et en parlant de la nuit, il dit : Je considère vos cieux, qui sont les ouvrages de vos doigts, la lune et les étoiles que vous avez affermis.
Commençons à parler du premier temps. L'Esprit-Saint par la bouche de David dit quatre choses du soleil qui préside au jour 1º qu'il est le tabernacle de Dieu ; 2º qu'il est très beau ; 3º qu'il décrit sa course avec vélocité, sans éprouver de fatigue; 4º qu'il nous fait sentir surtout ses influences par sa lumière et par sa chaleur. L'Ecclésiastique (XLIII. 2. 5. ) réunit toutes ces qualités dans l'éloge qu'il en fait : C'est, dit-il, le vase admirable de la puissance du Seigneur, l'ouvrage exquis dit Très-haut... Le Seigneur qui l'a créé est grand.
1º D'abord Dieu, créateur de toutes choses, a établi son tabernacle dans le soleil, comme dans un lieu très convenable à sa grandeur; c'est-à-dire que, parmi les choses corporelles, Dieu a choisi le soleil pour y habiter comme dans un palais royal, ou un sanctuaire divin : à la vérité Dieu remplit le ciel et la terre, et le ciel et les cieux des cieux ne peuvent le contenir ; cependant on dit qu'il habite plus particulièrement là où il manifeste davantage sa présence par les merveilles de ses œuvres . Et parce que nous lisons dans l'hébreu que Dieu a placé son tabernacle dans le soleil qui est dans les cieux : Soli posuit tabernaculum in eis, nous découvrons, par ce passage, une autre excellence du soleil qui ne contredit point la première. Le soleil est un grand astre, pour qui Dieu a préparé un palais très vaste, très beau et très élégant; car il a voulu que le ciel fût le palais du soleil, où il pût promener et opérer librement; et que le soleil à son tour fût le palais de Dieu qui est le souverain Seigneur. De même donc que nous connaissons la grandeur et l'éminence du soleil, en ce que son tabernacle est le ciel; de même aussi nous nous faisons une idée de la grandeur et de l'éminence de Dieu, en ce que le soleil est sa demeure, vase vraiment admirable et qui n'a rien de semblable dans les choses corporelles.
Ensuite David, voulant nous montrer la grande beauté du soleil par une comparaison, se sert de celle d'un époux qui sort de sa chambre nuptiale : en effet, les hommes ne prennent jamais mieux le soin de s'orner, ils ne désirent jamais tant faire parade de leur beauté, que lorsqu'ils deviennent époux; car alors ils souhaitent ardemment de plaire à une épouse qu'ils aiment avec passion. Mais si nos yeux pouvaient fixer le soleil, si nous étions plus près de lui, et que nous vissions tous cet astre, combien il est grand et comment il est fait, nous n'aurions pas besoin de la comparaison d'un époux pour nous faire une idée de son incroyable beauté. Assurément toute beauté des couleurs dépend de la lumière, et elle s'évanouit dès que la lumière disparaît; ainsi rien n'est plus beau que la lumière, et Dieu, qui est la beauté même, a voulu prendre le nom de lumière : Deus lux est, et tenebrae in eo non sont ullae (I. Joan. 1.).
Or,parmi les choses corporelles, rien n'est plus brillant que le soleil, et, par là même, rien n'est plus beau. Ajoutez que la beauté des choses inférieures, et surtout celle des hommes, disparaît bientôt, tandis que celle du soleil ne s'éteint jamais, jamais ne souffre de diminution ; son éclat reste toujours le même. Ne voyons-nous pas qu'au lever du soleil toute la nature semble se réjouir ? Ce ne sont pas seulement les hommes qui ressentent cette joie, mais vous entendez encore le souffle des doux zéphyrs; les fleurs ouvrent leur calice; les plantes reprennent leur accroissement ; les oiseaux font entendre dans l'air une douce mélodie. De là vient que Tobie, frappé de cécité, répondit à l'ange, qui l'invitait à se réjouir: Quelle joie puis-je ressentir, moi qui suis privé de la vue et qui ne vois jamais la lumière du ciel (Tobie, V, 12).)
Prenez donc courage, ô, mon âme, et dites : Si le soleil créé réjouit toute la nature lorsqu'il paraît, quelle joie n'apportera pas le soleil incréé , incomparablement plus beau et plus brillant, quand il se montrera à ceux qui ont le cœur pur, non pour un peu de temps, mais pour se laisser contempler éternellement ! Combien lamentable sera le sort des méchants, lorsqu'ils seront ensevelis dans des ténèbres éternelles, où jamais ne pénétrera un seul rayon ni du soleil matériel, ni du soleil incréé ! Et quelle sera la joie de cette âme à qui le Père des lumières adressera ces consolantes paroles : Entrez dans la joie de votre Seigneur (Matth.XXV)!
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2º Ensuite le même prophète décrit la course admirable du soleil : Il part avec ardeur pour courir comme un géant dans sa carrière. Un géant robuste a bientôt parcouru un long espace, lorsqu'il veut faire usage de sa force et de l'avantage que lui donne sa taille extraordinaire ; et le prophète, après avoir comparé le soleil à l'époux qui vient de se parer, pour en faire comprendre la beauté, a recours à un géant pour exprimer, comme il peut, combien est accélérée la course du soleil : mais eût-il comparé la vélocité de cet astre au vol de l'oiseau, à la rapidité de la flèche, du vent ou de la foudre, encore il n'en aurait pas dit assez. Car, d'après un système assez répandu, le soleil parcourt son orbite dans vingt-quatre heures; l'orbite du soleil est, pour ainsi dire, infiniment plus grande que la circonférence de la terre (puisqu'il en est séparé par trente-deux millions de lieues); cependant la terre a environ, neuf mille lieues de circonférence : d'où il suit qu'à chaque heure, à chaque instant, le soleil parcourt plusieurs milliers de lieues. Car si quelqu'un veut observer le lever ou le coucher du soleil, sur un horizon bien découvert, comme, par exemple, sur la mer, ou dans une vaste plaine, il remarquera que le disque de cet astre monte sur l'horizon dans moins de huit minutes, et cependant le diamètre du soleil est beaucoup plus grand que celui de la terre qui est néanmoins de trois mille lieues. Voulant moi-même (Bellarmin) connaître en combien de temps le soleil disparaîtrait sous l'horizon, sur mer, je commençai à lire le Miserere mei, et à peine l'eussé-je lu deux fois qu'il eut disparu.
Il faut donc que dans l'espace de temps nécessaire pour lire deux fois le Miserere, le soleil en parcoure un beaucoup plus grand que celui du diamètre de la terre. Qui le croirait, si l'expérience ne le démontrait ? Si nous ajoutons maintenant que la masse de cet astre, qui court si vite, est beaucoup plus grande que celle de la terre, et que le mouvement d'un si grand corps, qui se meut avec tant vitesse, se fait sans interruption et sans lassitude, et qu'il continuerait éternellement si Dieu le voulait ; nous ne pouvons nous empêcher d'admirer la puissance infinie du Créateur. Ce soleil est véritablement, comme dit l’Ecclésiastique, un vase admirable, l'ouvrage du Très-Haut, et le Seigneur qui l’a fait est véritablement grand (Ecclésiastique XLIII, 5).
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SEPTIÈME DEGRÉ. Considération du ciel, c'est-à-dire du soleil, de la lune et des étoiles.
3º Il nous reste à parler des effets de la lumière et de la chaleur du soleil, qui répand ses influences sur toute la nature : Nec est qui se abscondat à colore ejus. Ce corps lumineux, placé au centre du monde , éclaire les astres, l'air, la mer et la terre ; sa chaleur vivifiante fait germer les plantes, croître et mûrir les moissons et les fruits de toute espèce. Ses influences pénètrent jusque dans les entrailles de la terre pour y produire les métaux de toute espèce. Aussi Saint Jacques, au commencement de son Épître, compare Dieu au soleil: Toute grâce excellente, dit-il (1. 17.), et tout don parfait vient d'en-haut, et descend du Père des lumières, qui ne peut recevoir ni de changement, ni d'ombre par aucune révolution. Le soleil est, à la vérité, le père des lumières corporelles; Dieu est le père des lumières spirituelles.
Mais il y a trois grandes différences entre Dieu et le soleil. D'abord le soleil a besoin d'une transmission perpétuelle pour remplir la terre de sa lumière et de sa chaleur ; tandis que Dieu, qui est tout en tous lieux, n'en a pas besoin, comme l'assure Saint Jacques : Apud quem non est transmutatio. Ensuite le soleil dans sa course donne alternativement le jour et la nuit, la lumière et les ténèbres. Mais Dieu ne change jamais; il est toujours présent à tout; il n'y a point en lui d'ombre par aucune révolution. Enfin, ce qui est le plus digne d'attention, le soleil, père des lumières corporelles, fait croître tout sur la terre ; mais ces biens terrestres ne sont ni excellents, ni parfaits; ce sont plutôt des biens de peu de valeur, temporels, caducs; ils ne rendent pas l'homme bon ; il peut en faire un mauvais usage, et plusieurs s'en servent pour leur perte. Mais de Dieu, père des lumières spirituelles, procèdent tous les dons excellents et parfaits ; ils rendent meilleurs ceux qui les possèdent; personne ne peut en faire un mauvais usage; ils conduisent à la vraie félicité où se trouvent réunis tous les biens.
Cherchez donc, ô mon âme, ces dons excellents, ces dons parfaits qui viennent d'en-haut, et descendent du Père des lumières; et quand vous les aurez découverts, ne les perdez pas de vue et ne négligez rien pour les obtenir. Mais ces biens ne sont pas loin de vous la nature du soleil va vous l'apprendre. Le soleil en effet opère tous ses effets par sa lumière et par sa chaleur ; en sorte que les dons du père des lumières corporelles sont la lumière et la chaleur. Ainsi les biens excellents et les dons parfaits qui viennent d'en-haut et descendent du vrai Père des lumières qui est Dieu, sont la lumière de la sagesse et la règle de la charité. La lumière de la sagesse, qui rend vraiment sage, dont personne ne peut mal user, et qui conduit à la source de la sagesse dans la céleste patrie, est cette lumière qui apprend a mépriser les choses temporelles et a estimer beaucoup les biens éternels ; elle nous apprend à mettre notre confiance dans le Dieu vivant, et non dans les richesses incertaines et périssables (I. Tim. 6. 17.)
Elle nous apprend à ne pas chercher notre patrie dans un lieu d'exil, à ne pas aimer notre pèlerinage, mais à nous y résigner; enfin elle nous apprend a souffrir avec patience cette vie pleine de périls et de tentations, et à désirer la mort, parce qu'il est écrit que ceux qui meurent dans le Seigneur sont heureux : Beati qui in Domino moriuntur (Apoc. 14. ).La règle de la vraie charité, c'est d'aimer Dieu, qui est le but de tous nos désirs, et de l'aimer sans fin et sans mesure; et pour les autres choses, qui sont des moyens pour parvenir à notre fin dernière, de les aimer avec poids et mesure, c'est-à-dire, autant qu'elles nous sont nécessaires pour atteindre cette fin qui est la béatitude. Parmi les enfants des hommes vous ne trouverez certainement personne qui, dans les soins de son corps, intervertisse l'ordre établi ; en sorte qu'il aime la santé avec mesure, et une potion amère sans mesure, sachant que la santé est la fin, tandis que les remèdes ne sont que le moyen d'avoir la santé.
Comment se fait-il donc que tant de prétendus sages ne se lassent jamais de ramasser des richesses, de chercher des plaisirs, d'obtenir des honneurs, comme si ces biens étaient la fin que doit se proposer le cœur de l'homme; tandis qu'ils restent tranquilles au milieu du péril que court leur salut, sans s'exciter à l'amour de Dieu, ni à la recherche du bonheur éternel, comme si cet amour et cette recherche n'étaient qu'un moyen pour conduire à cette heureuse fin, et non la fin elle-même ? C'est pour cela qu'ils n'ont que la sagesse de ce monde au lieu de la sagesse d'en-haut, qui descend du Père des lumières ; et parce que leur charité est désordonnée, ils n'ont point la vraie charité qui consiste dans l'ordre; mais ils sont dominés par la cupidité, qui vient du monde et non du Père céleste. Pour vous, ô mon âme, pendant votre pèlerinage, au milieu de tant d'ennemis qui voudraient, après vous avoir fait perdre la vraie sagesse et la vraie charité, leur substituer la fraude et la cupidité, poussez, du fond du cœur, vos gémissements vers le Père des lumières; priez-le de faire descendre dans votre âme les dons parfaits qui sont la lumière de la sagesse, et les saintes ardeurs d'une charité bien réglée afin que, en étant remplie, vous puissiez courir sans danger dans la voie de ses saints préceptes, et parvenir à cette fortunée patrie où l'on se désaltère à la source de la sagesse, et où l'on vit du lait pur de la charité.
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Cæli enarrant gloria Dei, et opera manuum ejus annuntiat firmamentum.
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SEPTIÈME DEGRÉ. Considération du ciel, c'est-à-dire du soleil, de la lune et des étoiles.
4 º Nous allons parler maintenant du temps de la nuit, où le ciel, par le moyen de la lune et des étoiles, nous offre un nouveau degré d'ascension vers Dieu. Voici comment s'exprime David à ce sujet (Ps. 8. 4.) : Je considère les cieux qui sont l'ouvrage de vos doigts; la lune et les étoiles, que fous avez affermies. Si nous pouvions voir le ciel même, le Prophète ne dirait pas, comme pour expliquer sa pensée: La lune et les étoiles que vous avez affermies. Et assurément si nos sens pouvaient pénétrer jusque dans le ciel, ou connaître exactement sa nature et ses qualités, nous aurions alors un beau moyen pour nous élever à Dieu. Nous savons que certains savants ont, d'après le mouvement des étoiles, regardé le ciel comme un cinquième élément d'une nature simple, incorruptible, et dans un mouvement perpétuel ; mais nous savons aussi que d'autres ont prétendu que le ciel est l'élément du feu, qu'il n'a pas de mouvement circulaire, et que ses parties ne sont pas incorruptibles. Pour nous, renonçant aux opinions, nous cherchons la science certaine de la foi, pour en construire une échelle solide qui nous élève à la connaissance de Dieu.
Nous nous contenterons donc ici de considérer la lune et les étoiles que nous voyons, pour atteindre notre but ; comme nous nous sommes contentés de l'inspection du soleil, qui est une lumière et le principe des autres lumières. La lune a deux propriétés pour nous élever à Dieu. La première consiste en ce que plus elle approche du soleil, plus elle est éclairée dans sa partie supérieure, qui regarde le ciel, et plus elle est obscurcie dans la partie inférieure qui regarde la terre; au contraire, lorsqu'elle est en opposition avec le soleil, elle apparaît toute lumineuse à ceux qui habitent la terre, tandis que les habitants du ciel la voient dépourvue de clarté dans sa partie supérieure.
Cette propriété de la lune offre aux mortels une instruction qui a son prix, et leur fait sentir combien il leur importe de s'approcher, de se soumettre et de s'unir à Dieu, le Père des lumières. La lune désigne l'homme, et le soleil représente Dieu. Tant que la lune est opposée au soleil, elle ne regarde que la terre, quoique sa lumière lui vienne du soleil, et elle tourne en quelque sorte le dos au ciel; de là vient aussi qu'elle paraît très belle aux habitants de la terre, tandis qu'elle est difforme à ceux du ciel. C'est ainsi que l'homme qui s'éloigne de Dieu, comme l'enfant prodigue qui voulut quitter son père pour aller dans une région lointaine, abuse de la lumière de la raison qu'il avait reçue du Père des lumières, pour ne considérer que la terre; et oubliant Dieu, il ne pense qu'à la terre, il n'aime que la terre, et ne s'occupe qu'à ramasser les biens de la fortune. Alors il est proclamé sage et heureux par les enfants du siècle; mais ceux qui habitent le ciel le jugent pauvre, nu, défiguré, malheureux et très misérable.
Au contraire, tandis que la lune est en conjonction avec le soleil, elle lui est parfaitement soumise, elle est toute brillante dans sa partie supérieure, et elle ne regarde que le ciel; tandis qu'elle tourne le dos en quelque sorte à la terre, et disparaît entièrement aux yeux de ses habitants. C'est encore ici exactement ce qui arrive à l'impie qui commence à devenir pieux, et à se soumettre humblement, par une parfaite conversion, à Dieu, vrai soleil des âmes, et à s'unir à lui par la charité ; alors il accomplit ce que recommande l'Apôtre, en recherchant ce qui est au-dessus de lui dans le ciel, là où Jésus-Christ est assis à la droite de Dieu, et n'ayant de goût et d'affection que pour les choses d'en-haut, et non pour celles de la terre ( Col. III, 1.) : Alors il est méprisé par les insensés, et regardé comme un homme mort. Car agir ainsi, c'est vraiment mourir au monde, pour mener une vie cachée en Dieu avec Jésus-Christ ; mais lorsque Jésus-Christ, qui est sa vie, apparaîtra, alors il paraîtra aussi lui-même avec Jésus-Christ dans sa gloire, comme ajoute le même apôtre.
Voilà pourquoi, selon que le remarque Saint Augustin, la Pâque, tant sous la loi ancienne que sous la loi nouvelle, ne pouvait se célébrer qu'après la pleine lune, c'est-à-dire, lorsque la lune commençait à reprendre sa conjonction avec le soleil, dont elle s'était éloignée dans son plein. Car Dieu a voulu par ce signe céleste démontrer que, par la passion et la résurrection du Seigneur, l'homme, opposé à Dieu par son iniquité, commencerait à se tourner vers lui, et à rechercher avec empressement sa grâce et son union par les mérites de Jésus-Christ.
Mais vous, ô mon âme, si, par l'attrait de la grâce de Dieu, vous vous trouvez soumise au Père des lumières par une vraie humilité, et heureusement unie par une ardente charité, n'imitez pas les insensés qui changent comme la lune, mais modelez-vous sur les sages qui sont stables comme le soleil (Ecclésiastique, XXVII, 12) . Car la lune s'éloigne aussi promptement du soleil, qu'elle s'en était approchée. Pour vous, si vous êtes sage, conservez précieusement la grâce, ne l'abandonnez point, ne vous en éloignez point ; nulle part vous ne trouverez rien de meilleur; en l'abandonnant volontairement, qui sait s'il vous sera possible de la recouvrer ?
Celui qui a promis le pardon aux pénitents et la grâce à ceux qui reviennent à lui, ne vous a promis ni de prolonger votre vie, ni de vous accorder le don de la pénitence. Tournez donc avec assurance le dos à la terre; regardez le soleil de justice ; reposez-vous, complaisez-vous en lui , et ne vous en détournez jamais. Dites avec Saint Pierre : Il fait bon ici : Bonum est nos hic esse; et avec Saint Ignace, martyr : Il est plus avantageux pour moi de vivre avec Jésus-Christ, que de régner sur tout l'univers; ne vous inquiétez point du jugement que porteront de vous les amateurs de ce monde car ce n'est pas celui que le monde loue, qui mérite d'être loué; mais c'est celui qui est approuvé de Dieu.
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SEPTIÈME DEGRÉ. Considération du ciel, c'est-à-dire du soleil, de la lune et des étoiles.
5º Une autre fonction de la lune est aussi celle de Dieu envers ses élus. La lune préside à la nuit, comme le soleil préside au jour, selon ce que dit Moïse dans la Genèse, et David dans les Psaumes. Mais le soleil répand toute sa lumière sur le jour, tandis que la lune n'éclaire la nuit que d'une manière inégale; répandant tantôt une grande lumière, tantôt une pâle lueur; et d'autres fois elle l'abandonne aux plus épaisses ténèbres. C'est ainsi que Dieu, comme un soleil, éclaire d'une lumière perpétuelle les anges et les saints. Il est pour eux un jour perpétuel. Quant à nous, durant notre pèlerinage et notre exil, où nous marchons à la lueur du flambeau de la foi, et non de la réalité, gui dés par les saintes Écritures comme par une lampe placée dans un lieu ténébreux, selon l'expression de S. Pierre, Dieu, comme l'astre de la nuit, vient et éclaire nos âmes a diverses époques, et d'autrefois il les laisse dans les ténèbres de la désolation.
Cependant, ô mon âme, vous ne devez pas trop vous affliger, lorsque vous êtes privée de consolations; ni trop vous réjouir si, peu après, vous êtes consolée et fortifiée par la lumière divine. Car, dans la nuit de ce siècle, Dieu agit envers nous comme la lune, et non comme le soleil ; encore apparaît-il à nous faibles et imparfaits, tantôt comme la lune dans son plein, par ses divines consolations; tantôt sans lumière, nous abandonnant aux horreurs et aux plus épaisses ténèbres de la nuit; car l'apôtre Saint Paul, ce vase d'élection, qui, ravi jusqu'au troisième ciel, y entendit des paroles mystérieuses qu'il n'est pas donné h l'homme d'exprimer, dit tantôt qu'il est rempli de consolation et inondé de joie dans toutes ses tribulations, tantôt qu'il gémit et se lamente en disant : Je sens dans les membres de mon corps une autre loi qui combat contre la loi de mon esprit, et qui me rend captif sous la loi du péché qui est dans les membres de mon corps. Malheureux homme que je suis !
Qui me délivrera de ce corps de mort (Rom. 7. 23.) ? Je suis bien aise, mes frères, que vous sachiez l'affliction qui nous est survenue en Asie, qui a été telle que les maux dont nous sommes accablés, ont été excessifs et au-dessus de nos forces, jusqu'à nous rendre même la vie ennuyeuse (II Cor. 1.). Saint Jean Chrysostôme nous le fait comprendre, lorsqu'il nous dit que Dieu se conduit envers les saints, de manière à ce qu'ils n'éprouvent ni des tribulations, ni des consolations continuelles ; mais il entremêle la vie des justes d'une variété admirable d'adversités et de prospérités.
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SEPTIÈME DEGRÉ. Considération du ciel, c'est-à-dire du soleil, de la lune et des étoiles.
6° Les étoiles sont un autre ornement du ciel : Species cæli gloria stellarum (Eccli. 43. 10.). C'est le Seigneur qui par elles éclaire le monde durant la nuit, et qui y répand la lumière des cieux les plus hauts ( Ibid. ) : car toute la beauté des étoiles, comme celle de la lune, vient du Père des lumières, et ce n'est pas le soleil durant le jour, ni la lune et les étoiles pendant la nuit, qui éclairent le monde; mais c'est le Seigneur , qui habite dans les hauts lieux, qui se sert du soleil, de la lune et des étoiles pour éclairer le monde de sa propre lumière. Car c'est lui-même, dit le prophète Baruch ( 3. 33.), qui envoie la lumière, et elle part aussitôt; qui l'appelle, et elle obéit avec tremblement; les étoiles, à ses ordres, ont répandu leur lumière chacune en sa place, et elles ont été dans la joie en lui obéissant. Dieu les a appelées, et elles ont dit: Nous voici; et elles ont pris plaisir à luire pour obéir à celui qui les a créées.
Ces expressions nous font connaître la puissance infinie de Dieu qui a produit en un moment, avec une facilité incroyable, des corps si vastes et si beaux, qui les orne et les fait mouvoir. Appeler, signifie, en Dieu, créer, produire; car il appelle ce qui n'est pas encore, et en l'appelant il lui donne l'être. Et lorsque les étoiles répondent : Nous voici, adsumus, elles ne font autre chose que d'exister et de le mouvoir à la voix du Tout-Puissant ; cette existence, le mouvement, est leur parole, leur réponse. Lorsque le prophète dit qu'elles ont répandu leur lumière avec joie en obéissant a leur Créateur, il a voulu dire qu'elles obéissent avec autant de promptitude et de facilité que si elles ressentaient de la joie en exécutant les ordres de leur maître.
Mais ce qu'il y a d'admirable dans les étoiles, c'est que malgré leur mouvement très rapide, et quoiqu'elles ne s'arrêtent jamais dans leur course précipitée; quoiqu'elles décrivent leur orbite, les unes avec moins, les autres avec plus de vitesse, elles se tiennent cependant a la distance marquée entre elles si exactement, qu'il en résulte un concert harmonieux et des plus admirables : Qui racontera toute la conduite des cieux, dit Job (38.), et qui pourra faire cesser l'harmonie du ciel ? Cette harmonie ne consiste point dans des paroles ou des sons, qui frappent les oreilles du corps; mais c'est le cœur qui est frappé de cet accord de proportion dans le mouvement des astres.
Car les étoiles du firmament parcourent toutes ensemble avec la même vélocité, en vingt-quatre heures, toute l'orbite du ciel, tandis, que les sept planètes, qu'on appelle étoiles errantes, par leurs différents mouvements, les uns plus accélérés, les autres plus lents, semblent faire un concert avec les étoiles du firmament, les unes faisant, pour ainsi dire, la basse, et les autres un contre-point continuel et très mélodieux. Mais ces prodiges sont trop au-dessus de notre faible intelligence, et ce concert ne peut être entendu que par ceux qui, placés dans le ciel, comprennent l'ordre de cet admirable mouvement, parce que les étoiles, en gardant leurs distances entre elles, ne se fatiguent jamais dans leurs mouvements perpétuels, on peut les comparer à un chœur de jeunes vierges, à cause de cette agréable cadence avec laquelle elles exécutent sans cesse dans le ciel leurs mouvements si variés.
Pour vous , ô mon âme , élevez plus haut vos pensées si vous pouvez; et après avoir considéré la splendeur du soleil, l'éclat de la lune, la beauté et la variété des étoiles, l'admirable concert des cieux, l'agréable cadence des étoiles, pensez ce que ce sera de voir, dans ciel, Dieu, soleil de justice, qui habite une lumière inaccessible; cette Vierge, reine du ciel, belle comme la lune, qui réjouit toute la maison de Dieu; ces chœurs et ces ordres de plusieurs millions d'anges, qui plus nombreux et plus brillants que les étoiles, ornent et embellissent ce ciel des cieux; ces âmes bienheureuses, associées aux chœurs des anges, et mêlées comme des planètes aux étoiles du firmament.
Et quel plaisir d'entendre ces cantiques de louanges, et cet alleluia éternel, qu'un concert mélodieux fait retentir agréablement sur les places de la cité bienheureuse ! Alors la beauté même du ciel, que nous apercevons ici-bas, vous paraîtra peu de chose ; et vous regarderez tout ce qui est au-dessous du ciel, sur la terre, comme petit, presque nul, et par là même digne de mépris.
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HUITIÈME DEGRÉ. Considération de l'âme raisonnable.
1º Après avoir parcouru jusqu'à présent toutes les choses corporelles pour nous élever jusqu'au Créateur, en les considérant selon les vues de l'esprit; nous allons maintenant considérer l'âme, qui est, par sa dignité, supérieure à tout ce qui est corporel, quoique placée au dernier degré parmi les autres substances spirituelles qui sont Dieu et les anges.
Or l’âme humaine a une telle ressemblance avec Dieu qui l'a créée, que je doute s’il peut y avoir un autre moyen plus facile de nous élever à Dieu, que celui que nous fournit la considération de cette substance spirituelle qui est la principale partie de nous-mêmes. C'est pourquoi Dieu a voulu que l'homme fût inexcusable de ne pas le connaître, puisque, aidé de son secours, il pouvait puiser facilement cette connaissance dans la connaissance de son âme.
D'abord notre âme est un esprit : Le Seigneur Dieu forma l'homme du limon de la terre, et il répandit sur son visage un souffle de vie (Gen. II. 7. ). Commandez que mon âme soit reçue en paix, disait Tobie à Dieu (Tobie III. 6.), que la poussière rentre dans la terre d'où elle avait été tirée, et que l'esprit retourne à Dieu qui l'avait formé ( Eccli. XII.7.). Quoique le mot esprit signifie aussi le vent dans plusieurs endroits de l'Écriture (Ps. 148 et Joan. III.), parce que le vent par sa subtilité se rapproche plus qu'aucun autre corps de la nature des esprits, c'est cependant, c'est vraiment l'âme humaine qui est spirituelle, indépendante de la matière, elle est créée de Dieu c'est d'ailleurs une vérité de foi qu'un homme se garde bien de contester.
C'est donc ici que commence l'excellence de l’âme, et ses ressemblances avec Dieu. Car Dieu esprit et vérité, et ainsi il faut que ceux l’adorent, l'adorent en esprit et en vérité (Joan. IV. 24. ). Mais quoique notre âme un esprit comme Dieu est un esprit, cependant Dieu est un esprit incréé et créa tandis que l'âme est un esprit créé ; d’où il suit qu'il y a une distance infinie entre un esprit qui est âme, et l'esprit qui est Dieu ; et par conséquent si l'âme doit se jouir d'être une substance spirituelle, et en cela d'une nature plus élevée que le ciel et les astres, d'une autre part elle doit s'humilier et se soumettre à Dieu qui l'a tirée du néant, et reconnaître que d'elle-même elle n'est rien.
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HUITIÈME DEGRÉ. Considération de l'âme raisonnable.
2º Notre âme étant un pur esprit, est par là même immortelle ; car il n'y a rien en elle qui soit sujet à la corruption, ni à la mort ; mais si cette prérogative l'élève au-dessus de l'âme des brutes, qui périt avec leur corps, elle doit aussi contempler et admirer l'excellence de son Créateur, qui est non seulement immortel, mais éternel. Il fut un temps où notre âme n'existait pas; elle reçut l'être du seul bon plaisir de Dieu, qui pourrait l'anéantir avec la même facilité qu'il l’a créée, quoiqu'elle n'ait aucun principe de corruption. C'est donc avec raison que l'Apôtre attribue à Dieu seul l'immortalité : Qui solos habet immortalitatem (I Tim. VI.16) ; car il est le seul qui ne peut être détruit par aucune force, par aucun accident, ni par aucun moyen quelconque, étant l'être, la vie, la source de l'être et celle de la vie.
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HUITIÈME DEGRÉ. Considération de l'âme raisonnable.
3º Notre âme est douée d'intelligence. Elle connaît non seulement les couleurs, les saveurs, les odeurs, les sons, la chaleur et le froid, ce qui est dur, ce qui est mou, et autres choses semblables qui tombent sous les sens; mais encore elle juge des substances et des choses non seulement en particulier, mais en général. Ses connaissances ne se bornent pas au présent : elle prédit l’avenir, s'élève jusqu'aux cieux, pénètre les abîmes, raisonne des effets par leurs causes et des causes par leurs effets; enfin, son rail pénètre jusqu'à Dieu lui-même, quoiqu'il habite une lumière inaccessible, cette vraie lumière qui éclaire tout homme venant dans ce monde. C'est pourquoi le Prophète dit, s'adressant à Dieu : La lumière de votre visage est gravée sur nous, Seigneur; puis il dit à l'homme : Gardez-vous d'être comme le cheval et le mulet qui n'ont point d'intelligence (Ps. XXXI. 11.).
Grande est cette dignité de l'âme par laquelle l'homme, différent de la brute, est semblable à Dieu, et de là, il peut et il doit conjecturer quelle est l'éminence et la sublimité de son Créateur. Car notre âme possède la lumière de l'intelligence, mais Dieu est lumière et intelligence. Notre âme peut de la cause descendre aux effets, et des effets remonter à la cause, et ce n'est pas sans peine qu'on acquiert la science par cette manière de raisonner ; mais Dieu, par une simple intuition connaît parfaitement toutes choses. Notre âme comprend les choses qui existent, et par là même sa science dépend de ces choses; mais Dieu par son intelligence tire les êtres du néant, et par là même l'existence des êtres dépend de la science de Dieu.
Notre âme fait des conjectures plus ou moins justes sur les choses a venir; mais Dieu connaît parfaitement le passé, le présent et le futur. Notre âme a besoin de secours pour exercer son intelligence, elle a besoin de l'objet, de la figure, de l'image et d'autres choses ; tandis que Dieu n'a besoin de rien, car son essence lui tient lieu de tout : bien plus, son essence est son intelligence. Enfin notre âme, captive dans le corps, ne voit point Dieu ni les anges, elle ne se voit pas elle-même; elle ne voit parfaitement aucune substance, même corporelle; elle se trompe sur beaucoup de choses, elle en ignore plusieurs autres; elle n'a que des opinions sur plusieurs objets, et n'en connait parfaitement qu'un bien petit nombre, Mais Dieu, n'ignore rien; point d'opinion en lui; il ne se trompe jamais, et il n'est jamais trompé : Omnia nuda et aperta sunt oculis ejus ( Hebr. 4.). Si l'homme estime tant la science, scientia inflat, combien doit-il donc admirer celle du Créateur, en comparaison de laquelle la nôtre n'est qu'ignorance !
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4º Notre âme possède un autre genre de science, non pas seulement spéculative, mais qui consiste dans l'action. C'est elle qui a fait enfanter aux philosophes cette grande multitude de livres sur les vices et les vertus; aux princes et aux jurisconsultes, tant de lois, tant de décisions; c'est elle qui nous a donné tant d'institutions et tant de règles pour apprendre l'art de bien vivre. En cela on ne peut s'empêcher d'admirer dans l'homme la lumière de la raison, qui le place si haut au-dessus de la brute. Mais tout cela est moins que rien en comparaison de la loi éternelle qui réside dans le sein du Créateur, de laquelle, comme d'une source féconde, émanent toutes les lois et tous les droits : car il n'y a qu'un seul législateur et un seul juge, qui est Dieu (Jac. 4.). Il est lui-même la vérité, la justice et la sagesse; c'est par lui que règnent les rois, et que les législateurs font des lois justes (Prov. VIII. ). Ainsi VOUS N'APPRENDEZ JAMAIS L'ART DE BIEN VIVRE, À MOINS QU'ADMIS À L'ÉCOLE DE JÉSUS-CHRIST, qui est le seul vrai maître, vous n'appreniez, par ses leçons et ses exemples, cette justice qui est plus abondante que celle des scribes et des pharisiens, et même que celle des philosophes; cette justice dont la fin est la charité qui naît d'un cœur pur, d'une bonne conscience et d'une joie sincère (I.Tim.I. 5).
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Re: Échelle du Ciel. (SAINT ROBERT BELLARMIN)
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ÉCHELLE DU CIEL, OU MOYENS EFFICACES DE PARVENIR AU VRAI BONHEUR,
EN CONSIDÉRANT, SELON DIEU, LES ŒUVRES DE LA CRÉATION,
Par Saint Robert Bellarmin.
HUITIÈME DEGRÉ. Considération de l'âme raisonnable.
5º Notre âme possède une troisième espèce de science, qui consiste à exécuter des closes ingénieuses. Les araignées, il est vrai, savent façonner leurs toiles, les oiseaux leurs nids, les abeilles leur miel, les renards leurs tanières : mais ces animaux, guidés par l’instinct, agissent toujours de la même manière ; taudis que notre âme, douée de raison et de jugement, a inventé une infinité de moyens par lesquels elle commande à tous les animaux et peut les dompter. Les ailes ne sauraient sauver l'oiseau de ses mains , la profondeur de la mer ne met pas le poisson à l'abri de son adresse, la force du lion et de l'ours est vaincue par lui : il dompte l'impétuosité: du cheval, et met en défaut l'agilité même du cerf; en effet, de petits enfants savent prendre les oiseaux au lacet et à la glu, les pécheurs prennent les poissons à l'hameçon et au filet; l'homme a su par son adresse faire tomber le lion et l'ours dans des fosses; entre ses mains, le plomb meurtrier atteint le sanglier et le cerf; le frein lui a suffi pour dompter le cheval et se l'assujettir. Quoi de plus merveilleux que l'art de la navigation ? quel génie n'a-t-il pas fallu pour lancer, au milieu de l'élément liquide, ces gros vaisseaux, énormément chargés, pour les faire non seulement marcher, au moyen des rames, comme s'ils avaient des pieds, mais encore les faire voler, comme s'ils avaient des ailes, par l'invention des voiles ?
Que dirons-nous de l’agriculture ? N’est-on pas émerveillé du génie de l’homme, lorsqu'on porte ses regards sur les moissons, sur les vignes, sur les vergers, sur les jardins, sur les étangs, et sur ces canaux destinés à l'irrigation des jardins et des champs ? Et l'architecture n'offre-t-elle pas d'autres merveilles ? Peut-on ne pas admirer les temples, les palais, les villes, les forteresses, les tours, les amphithéâtres, les pyramides, les obélisques. Je passe sous silence la peinture et la sculpture qui nous représentent par les couleurs, ou par l'effet du ciseau, la figure humaine ou toute autre chose, d'une manière si vive qu'on prendrait l'image pour la réalité. Je ne parle pas non plus des autres arts imaginés pour les besoins de l’homme, pour sa commodité ou pour ses plaisirs. Ils sont en si grand nombre qu'il serait impossible de les compter.
Rendez-donc , ô mon âme, de sincères actions de grâces à Dieu de ce qu'il daigne mettre une si avantageuse différence entre votre nature et celle des animaux. Mais élevez en même temps les yeux de l'esprit vers votre Créateur, en qui réside la vraie source du génie et de la sagesse créatrice : c'est de cette source qu'a découlé tout ce que vous avez de génie ; et si vous admirez le génie de l'homme, en ce qu'il le fait triompher, par son adresse, des animaux sans raison, admirez encore plus votre Dieu à qui tout obéit, non seulement les animaux, mais encore les êtres insensibles. Si vous trouvez étonnant que l'homme ait inventé tant de moyens pour traverser les mers, pour construire les édifices, pour cultiver la terre, soyez plus étonnée de la sagesse de Dieu qui a fabriqué les cieux, la terre et la mer avec tout ce qu'ils renferment, et de ce qu'il régit et gouverne tout.
Enfin, si vous êtes ravie à la vue d'un tableau parlant, d'une statue animée, pourquoi ne le seriez-vous pas davantage en pensant que votre Créateur, d'un peu de boue a formé non plus une image, mais un homme véritable et vivant ; et qu'il a tiré d'une de ses côtes une femme animée, pour lui servir de compagne ? surtout si vous faites attention que ce que font les hommes, a besoin de la coopération de Dieu; tandis que ce que Dieu fait, il le fait par lui-même sans qu'il ait besoin de personne.
LYON, CHEZ PERISSE FRÈRES, LIBRAIRES, rue Mercière, 33.
PARIS, AU DÉPOT DE LIBRAIRIE DE PERISSE FRÈRES, rue du Pot-de-Fer St-Sulpice, 8. 1836.
OPUSCULE TRADUIT DE BELLARMIN
PAR M. CANDÈZE, GRAND-VICAIRE DU DIOCÈSE DE SAINT-FLOUR, ANCIEN CURÉ DU FAUBOURG DE CETTE VILLE.
Cæli enarrant gloria Dei, et opera manuum ejus annuntiat firmamentum.
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6º L'âme est douée du libre arbitre comme Dieu et les anges, ce qui la distingue beaucoup des autres créatures. C'est là une grande prérogative et un privilège excellent. Mais la liberté du Créateur est tant au-dessus de celle de notre âme, qu'en les comparant, celle-ci n'est qu'une ombre de celle de Dieu. D'abord la liberté de l'homme est faible, plus portée au mal qu'au bien : la liberté de Dieu est très-forte, elle ne sait jamais incliner au mal. De même que pouvoir mourir est une infirmité du corps mortel, et ne pouvoir mourir, une prérogative du corps glorifié; ainsi pouvoir pécher est un défaut du libre arbitre, et ne pouvoir pécher sera la perfection du libre arbitre, lorsque Dieu nous aura conféré, par grâce, dans la céleste patrie, ce qu'il possède sans cesse par nature.
Ensuite notre libre arbitre peut s'exercer sur le vouloir et le non-vouloir, ou rester indifférent; mais il ne peut opérer ce qu'il veut, ni empêcher ce qu'il ne veut pas, même au-dedans de lui, encore moins dans les autres : NON QUOD VOLO BONUNI HOC FADO ; SED QUOD NOLO MALUM, HOC AGO ( Rom. 7.) . Qui de nous n'éprouve pas ce dont se plaignait saint Paul ? Je veux prier Dieu attentivement, je commande à mon imagination de ne point divaguer pendant ma prière, de ne pas me représenter d'autres objets, et je ne puis la contenir ; et lorsque j'y pense le moins, je m'aperçois qu'elle m'a trompé, me faisant abandonner l'oraison, pour me porter à d'autres objets. Je voudrais ne pas concevoir de mauvais désirs, ne pas me mettre en colère en vertu de mon libre arbitre, je commande à la faculté irascible et à la concupiscible; par droit de raison elles devraient m’obéir, ne pas se laisser dominer par les sens; mais souvent je ne suis pas obéi, et il n'arrive pas ce que je veux, mais, ce que je ne veux pas.
Ce qu'il y a de plus admirable, et de plus malheureux en même temps, c'est que l'esprit commande au corps, et aussitôt le corps obéit; l'esprit se commande à lui-même, et il n'est point obéi : "N'y a-t-il pas en cela quelque chose de monstrueux ? l'esprit commande à la main de se mouvoir, et l'obéissance de la main est si prompte, qu'à peine peut-on remarquer que le commandement de l'esprit ait précédé, quoique l'esprit et la main soient des choses toutes différentes, puisque l'une est esprit et l'autre est corps; l'esprit se commande à lui-même de vouloir certaines choses, et il ne s'en fait rien, quoique ce qui reçoit le commandement et ce qui le fait, ne soient que la même chose : d'où vient donc que ce que commande l'esprit ne se fait pas ? C'est qu'il ne commande qu'à demi, par ce qu'il ne veut qu'à demi... Ce qui paraissait si monstrueux ne l'est donc point. C'est une maladie de l'âme, appesantie par le poids de l'accoutumance, qui l'attire en bas; elle n'est emportée qu'à demi, par celui de la vérité qui l'attire en haut." ( Saint Augustin, Lib 8. c. 9. Confessorum .)
Mais la liberté de Dieu est tellement inséparable d'une puissance pleine et absolue, qu'il fait tout ce qu'il veut, et qu'il n'y a aucune créature qui puisse résister à sa volonté (Ps. CXIII ; Esther. XIII. ). C'est pourquoi, ô mon âme, si vous êtes sage, ne vous glorifiez point des forces de votre libre arbitre, avant de parvenir à la liberté glorieuse des enfants de Dieu, lorsque ce céleste médecin aura guéri toutes vos langueurs, et aura rempli vos désirs de toutes sortes de biens ; en attendant ne cessez de gémir, et dites à Dieu avec le Prophète: Secourez-moi, et ne m'abandonnez point. [b]Répétez souvent, non par confiance, ni avec nonchalance, mais de tout votre cœur, ces paroles saintes ! MON DIEU, VENEZ À MON AIDE; HATEZ-VOUS, SEIGNEUR , DE ME SECOURIR (Ps.LXIII.).
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7º Notre âme jouit d'une volonté raisonnable, qui peut non seulement désirer les biens présents, particuliers et corporels, comme les animaux; mais encore les biens absents, généraux et spirituels, qui nous sont montrés par la foi et la raison, et par là même le bien souverain et infini qui est Dieu lui-même.
Et c'est ce qui rend l'homme capable des grandes vertus et surtout de la reine de toutes, qui est la charité. Les brutes aiment, mais c'est d'un amour de concupiscence; elles ne connaissent point l'amitié ; pour vous, ô mon âme, Dieu vous a rendue capable de recevoir ce don, qui est le plus excellent, et qui nous unit tellement à Dieu, souverain bien, qu'il demeure en nous, et nous en lui, par celte même charité: Car Dieu est charité, et celui qui conserve la charité demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui (1. Joan. IV.). Mais si la charité est un si grand bien dans la créature, que ne sera-t-elle pas dans le Créateur ? La seule volonté de Dieu est capable d'un amour infini, dont est digne d'être aimée l'infinie bonté de Dieu. Cette volonté n'a pas besoin du secours des vertus, ni d'être dirigée par l'intellect; car elle ne fait qu'un avec l'intelligence, comme la sagesse et la charité ne sont qu'une même chose en Dieu.
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8º Notre âme est dans le corps, mais elle y est bien différemment que dans le corps des brutes. L'âme des brutes est matérielle et étendue dans le corps, en sorte qu'une partie de cette âme est dans une partie du corps, et qu'elle est toute dans le tout. Mais notre âme, étant un esprit indivisible, se trouve toute dans le tout, et toute dans chaque partie ; et quoiqu'elle remplisse tout le corps, cependant elle n'y occupe aucune place; quand le corps croit, l'âme ne croît point, mais elle commence d'être là où elle n'était pas auparavant ; et si l'on coupe un membre, ou s'il se dessèche, l'âme n'est pas diminuée, ni desséchée, seulement elle cesse d'être dans ce membre où elle était auparavant , sans qu'elle ait reçu aucune lésion. C'est un vrai miroir de l'existence de Dieu dans les créatures.
Car Dieu est un esprit indivisible, et cependant il remplit tout l'univers et chacune de ses parties, sans occuper aucune place; il est tout dans tout le monde et tout dans chaque partie du monde : lorsqu'il produit une nouvelle créature, Dieu commence d'être en elle sans néanmoins se mouvoir; et lorsqu'une créature est détruite, ou morte, Dieu n'est pas détruit, il ne meurt pas, mais cesse d'être dans cette créature, sans néanmoins changer de lieu : c'est pourquoi Dieu et l'âme se ressemblent en ce point.
Mais cependant Dieu en diffère sur plusieurs autres; car pour habiter le corps, le régir et le mouvoir, il faut que l'âme devienne la forme du corps pour se l'unir et ne faire avec lui qu'un seul homme. Dieu n'a pas besoin de devenir la forme ni l'âme du monde, ni de former avec lui une substance composée; mais son immensité le rend présent partout; son indivisible unité fait qu'il est tout entier en chaque lieu; par sa toute-puissance, il régit tout, il porte tout, il donne le mouvement à tout.
Ensuite, quoique l'âme soit dans tout le corps, cependant elle n’est, à proprement parler, que dans les parties vivantes ou animées; d'où il suit qu'elle n'est pas dans les humeurs, dans les cheveux, dans les ongles, ni dans les membres desséchés. Dieu est absolument dans toutes choses, corporelles et spirituelles; et rien ne peut exister sans Dieu. De plus, l'âme n'habite que son corps, qui est de peu d'étendue, et dont les parties sont réunies ensemble. Sitôt qu'il y a séparation, l'âme cesse d'être dans la partie séparée ; mais Dieu est tout dans cette nombreuse diversité d'êtres, qui est si grande, quoique les parties de cette universalité ne soient point unies ni contiguës, et s'il y avait plusieurs mondes, Dieu serait dans tous. Il est écrit que le ciel, et les cieux ales cieux ne peuvent le contenir (II. Par. VI.). S'il y avait d'autres cieux et d'autres terres, il y serait aussi, et quand ces cieux et ces terres se multiplieraient à l’infini, il serait partout, et là où il ne serait point, il ne saurait rien exister.
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9º Notre âme porte encore en soi, quoique d'une manière obscure, l'image de la très sainte Trinité; soit parce qu'elle a une mémoire féconde, la faculté de comprendre et celle d'aimer; soit aussi parce que son intelligence lui sert à former en quelque sorte son Verbe ou sa parole, et que de cette intelligence et de cette parole procède l'amour: parce que ce qui est connu par l'esprit, et représenté par la parole comme bon, est aussitôt aimé et désiré par la volonté. Mais c'est cependant d'une manière plus relevée et plus divine que Dieu le Père engendre son Verbe qui est Dieu, et que le Père et le Verbe produisent le Saint-Esprit, Dieu comme le Père et le Fils, qui est l'amour vivant et la source vivante de tout amour chaste.
Et c'est pour cette raison que le mystère de la Trinité est au-dessus de toute science naturelle, et que, sans la révélation divine, le plus savant philosophe ne saurait le connaître. En effet, notre âme produit la parole et l'amour, qui ne sont point des substances, mais de simples accidents incapables de constituer des personnes: mais Dieu le Père engendre un Verbe consubstantiel, et le Père et le Verbe produisent le Saint-Esprit qui est consubstantiel à l'un et à l'autre; d'où il suit que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont justement appelés trois personnes.
Ensuite notre âme produit la parole qui ne dure pas longtemps, et la volonté produit l'amour qui ne dure guère plus: mais Dieu le Père engendre son Verbe éternel, et le Père et le Verbe produisent le Saint-Esprit qui est aussi éternel; car Dieu ne peut être sans son Verbe et son Esprit. Enfin notre âme, par une parole, ne représente qu'une chose, et c'est pourquoi elle multiplie la parole intérieure et extérieure, et sa volonté a besoin de produire plusieurs actes d'amour, si elle veut aimer plusieurs choses; mais Dieu par son seul Verbe dit tout ce qui est vrai, et il aime tout ce qui est bon par un seul acte d'amour.
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10º Enfin, une dernière propriété de notre âme, pendant qu'elle habite le corps, c'est que quoiqu'elle ne soit vue, ni entendue, ni mue, ni même aperçue, et quoiqu'il ne paraisse rien manquer au corps lorsqu'elle le quitte, c'est cependant elle qui lui procure tous les biens, les sensations, le mouvement, la parole, l’existence, la beauté, la force. Car si l'homme, pendant sa vie, voit, entend, parle, se meut, subsiste; s'il est doué de beauté, de force et d'amabilité, c'est parce que son âme habite en lui; et si, après sa mort, il est privé de la vue, de l'ouïe, de la parole, du mouvement; s'il est défiguré, inutile à tout et vu avec horreur, il faut l'attribuer à l'absence de son âme, d'où lui venaient tous ces avantages.
C'est ainsi que votre Dieu, ô mon âme, pendant qu'il vit en vous par sa grâce, fait que vous voyez ce que la foi vous montre, que vous entendez ce que le Seigneur vous dit intérieurement, et que vous avancez par la voie de ses commandements vers la céleste patrie; que vous parlez à Dieu dans l'oraison, et au prochain par de saintes exhortations; c'est ainsi que sa grâce vous fait subsister en persévérant dans les bonnes œuvres, vous rend fort et courageux dans le combat que vous avez à soutenir contre les ennemis invisibles, vous communique cette beauté qui vous rend agréable à Dieu et aux anges.
Mais prenez garde qu'en perdant la grâce, qui est la vie de votre âme, vous n'éprouviez les pertes que procure la première mort, et que de là vous ne soyez entraîné à la seconde, de laquelle on ne ressuscite jamais. Oh! si Dieu daignait vous ouvrir les yeux de l'esprit, et si vous pouviez voir l'excellente beauté et la grande splendeur dont se trouve ornée l'âme qui est agréable à Dieu, qui lui est unie par la vraie charité, quels regards Dieu daigne jeter sur elle, quelle place il lui destine, quelle joie il lui promet, et combien son arrivée est désirée par les anges et les autres esprits bienheureux, assurément vous ne pourriez souffrir qu'une telle beauté fût souillée par le moindre défaut; et si cela arrivait , vous vous efforceriez au moins de noyer ces taches, quoique légères, dans des torrents de larmes. C'est ce que saint Bonaventure raconte de saint François qui, considérant qu'il ne pouvait accompagner l'Agneau sans tache sans contracter quelque souillure, tâchait au moins chaque jour, par des larmes abondantes, de purifier son âme et de laver toutes ses fautes, quelque légères qu'elles fussent. Mais si Dieu au moyen de la même grâce, ouvrait vos yeux intérieurs, et que vous puissiez voir la difformité d'une âme pécheresse, l'odeur infecte qu'elle répand, comme ferait un cadavre en putréfaction; et combien Dieu et les saints affectent d'en détourner leurs regards, quoique d'ailleurs elle anime un corps beau et bien proportionné, très aimable aux yeux des hommes oh ! sans doute vous en seriez tellement saisie d'horreur, que vous ne voudriez pas pour tout au monde, lui ressembler ; et si vous aviez ce malheur, vous ne voudriez pas persévérer un seul instant dans un si misérable état.
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NEUVIEME DEGRÉ. Considération des anges.
1º Nous voici arrivés au plus haut degré d'ascension vers Dieu, parmi ceux qu'on peut former par le moyen des créatures, car il n'y a aucune substance créée plus sublime que celle des anges, si nous nous bornons à parler des perfections naturelles. Nous considérerons d'abord dans les anges l'excellence de leur nature, ensuite la sublimité de la grâce, enfin leurs fonctions. Notre dessein n'est pas de faire un traité parfait sur les anges, mais de traiter seulement ce qui peut contribuer à élever notre esprit à Dieu. Si nous comparons l'ange avec l'âme humaine, nous pourrons le définir assez exactement en disant que c'est une âme parfaite, de même que notre âme peut être appelée un ange imparfait.
Car le Prophète, parlant de l'âme raisonnable, a dit en s'adressant à Dieu: Vous l'avez abaissée un peu au-dessous des anges (Ps.VIII.). L'ange est une substance spirituelle, entière et parfaite; notre âme n'est qu'une moitié de substance et encore imparfaite, parce qu'elle est la forme des corps et une partie de l'homme. C'est pourquoi l'ange est tout esprit; et l'homme est partie esprit, et partie chair, ou il est partie ange et partie bête: c'est comme qui dirait que l'ange est tout d'or, et l'homme partie d'or et partie de boue. C'est ce qui justifie l'expression du Prophète, lorsqu'il dit que l'homme a été un peu abaissé au-dessous des anges; mais il est encore vrai que notre âme, qui est une partie de nous-mêmes, a été abaissée au-dessous des anges.
D'où il suit que l'ange a plus de ressemblance avec Dieu que n'a l'homme, et même son âme considérée seule; parce que Dieu est un esprit, et qu'il n'est ni corps, ni forme d'aucun corps. Cette plus grande ressemblance de l'ange avec Dieu ne comble pas cependant l'intervalle immense qui le distingue de Dieu élevé au-dessus de la sublimité angélique; car Dieu est un esprit incréé, éternel, immense, seul puissant, seul sage, seul bon, seul Très-Haut. C'est pourquoi, si vous croyez, ô mon âme, avec raison devoir admirer la nature des anges, combien plus devez-vous admirer celle de Dieu, qui, par son éminente dignité, l'emporte infiniment sur celle de ces esprits bienheureux !
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NEUVIEME DEGRÉ. Considération des anges.
2º Ce n'est pas seulement sous le rapport de la nature ou de la substance, que l'ange peut être appelé un homme parfait, et l'homme un ange imparfait; mais on peut le voir encore sous le rapport de l'intelligence et de la science. Car l'homme ou l'âme humaine comprend difficilement les choses, et a besoin des sens pour discourir et acquérir la science, en remontant des effets à la cause, ou en descendant de la cause aux effets; d'où il arrive qu'il hésite, qu'il se trompe souvent, et qu'il arrive rarement à la certitude.
Mais l'ange voit la chose du premier aperçu, il voit tout ensemble la cause et les effets, et découvre non seulement les simples accidents, mais la substance même des êtres; sa pénétration ne se borne pas aux choses corporelles, il voit encore celles qui sont spirituelles. C'est pourquoi l’homme, durant son pèlerinage, est non seulement placé un peu, mais beaucoup au-dessous des anges; et quels que soient son génie, son étude et sa science, il n'est encore qu'un enfant, et un enfant à la mamelle, en comparaison de fange. Aussi le Prophète dit-il (Ps.VIII) que c'est de la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle que Dieu a tiré la louange; et le Sage, estimant ce que vaut cette science qui nous enorgueillit, a dit que toutes les choses du monde sont difficiles; l'homme ne les peut comprendre par son esprit, ni les expliquer par ses paroles (Ecclésiastique. I.); et plus bas (Ecclésiastique, III.) il ajoute que Dieu a livré le monde aux vaines disputes des hommes, sans qu'ils puissent, par toutes leurs recherches, connaître parfaitement les ouvrages que Dieu a créés dès le commencement du monde, et qu'il conserve jusqu'à la fin.
Si tout est difficile et inexplicable pour l’homme, et si, depuis la première chose créée jusqu'à la dernière, il ne comprend rien dans ce monde visible; s'il ne comprend rien, dis-je, parfaitement, et s'il ne peut expliquer la nature, les propriétés, les accidents, les vertus et les autres qualités renfermées dans chaque chose terrestre, dans combien d'erreurs tombera-t-il, s'il entreprend de discourir sur les choses qui sont dans le ciel ? C'est pourquoi je vous conseille, ô mon âme, de rechercher la science du salut, et la sagesse des saints, qui consistent à craindre Dieu et à observer ses préceptes; préférez la prière à la discussion, et la charité qui édifie à la science qui enfle; car telle est la voie qui conduit à la vie et au royaume des cieux, où , petits enfants que nous sommes, nous serons associés aux anges qui voient sans cesse la face du père qui est dans les cieux.
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NEUVIEME DEGRÉ. Considération des anges.
3. Il existe encore un troisième rapport sous lequel notre âme est abaissée, non pas un peu, mais beaucoup au-dessous de l'ange; c'est celui de la puissance et de l'empire sur les corps. Car notre âme n'a de pouvoir que sur son propre corps, et sa volonté ne peut influer sur les autres; elle ne peut mouvoir son corps que progressivement, elle ne saurait le suspendre sur les eaux, ni l'élever dans les airs, ni le transporter la où elle voudrait; mais les anges, par le seul mouvement de leur esprit, c'est-à-dire, par les ordres de leur volonté, peuvent enlever les corps les plus pesants, et les porter là où il leur plaît.
C'est ainsi qu'un ange enleva Habacuc, et dans un instant le porta a Babylone pour faire manger Daniel, et le rapporta ensuite en Palestine (Daniel. XIV.). Ensuite l'homme ne peut, parla seule force de son esprit, combattre ses ennemis; il a besoin de se servir de ses mains, pour manier les armes; tandis que l'ange, sans mains et sans armes, par la seule puissance de son esprit, peut et combattre et vaincre des armées entières d'hommes aguerris et bien armés. C'est ainsi qu'un seul ange tua autrefois cent quatre-vingt-cinq mille Assyriens (IV Rois, XIX.).
Et si l'ange a tant de puissance, quelle sera celle du Créateur et du Seigneur des anges ! Il pourra, sans nul doute, faire rentrer dans le néant, tous les êtres qu'il en a tirés. Notre esprit, aidé de la peinture et de la sculpture, et a force d'imagination et de travail, peut faire des portraits qui représentent l'homme au naturel, et semblent animés. Les anges peuvent sans peine, privés de mains et d'instruments, et dans un instant, s'adapter tellement un corps, qu'il passera aux yeux des plus éclairés pour un véritable corps humain, capable de marcher, de parler, de manger, de boire, d'être, touché, palpé et même lavé.
C'est ainsi qu'Abraham prépara à manger aux anges et leur lava les pieds (Genèse, XVIII.), parce que, selon la remarque de S. Paul (Hébreux, XIII.), il leur donna l’hospitalité, les prenant pour des hommes. Il en arriva autant à son neveu Loth, lorsqu'il reçut dans sa maison deux anges qu'il prit pour des voyageurs (Genèse XIX.). Nous voyons encore l'ange Raphaël rester plusieurs jours avec le jeune Tobie, marche, parer, manger et boire, comme si véritablement il était un homme, et cependant il dit, en disparaissant: Je paraissais, il est vrai, manger et boire avec vous; mais j'use d'une nourriture invisible, et d'une boisson qui ne peut être aperçue des hommes ( Tob. XII.).
Il faut assurément une grande puissance pour former, en un instant un corps qui paraît ne différer en rien d'un corps vivant, et pour le détruire à volonté, sans qu'il en reste aucune trace. Mais si la puissance de l'ange s'étend si loin, jusqu'où doit s'étendre celle du Créateur des anges, qui les a formés, et leur a donné une aussi grande puissance qu'il a voulu ? De même que notre science, comparée à celle des anges, n'est qu'une ignorance, et que la justice des anges et la nôtre comparée à celte de Dieu, est encore une injustice; de même la puissance des anges et notre puissance, comparée à la puissance de Dieu, ne mérite que le nom de faiblesse: et c'est pourquoi notre Dieu est le seul sage, le seul bon et le seul puissant.
LYON, CHEZ PERISSE FRÈRES, LIBRAIRES, rue Mercière, 33.
PARIS, AU DÉPOT DE LIBRAIRIE DE PERISSE FRÈRES, rue du Pot-de-Fer St-Sulpice, 8. 1836.
OPUSCULE TRADUIT DE BELLARMIN
PAR M. CANDÈZE, GRAND-VICAIRE DU DIOCÈSE DE SAINT-FLOUR, ANCIEN CURÉ DU FAUBOURG DE CETTE VILLE.
Cæli enarrant gloria Dei, et opera manuum ejus annuntiat firmamentum.
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Re: Échelle du Ciel. (SAINT ROBERT BELLARMIN)
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EN CONSIDÉRANT, SELON DIEU, LES ŒUVRES DE LA CRÉATION,
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NEUVIEME DEGRÉ. Considération des anges.
4º Enfin, si nous comparons l'habitation des anges avec la nôtre, nous verrons encore que l'homme, ou son âme n'est pas seulement un peu, mais beaucoup abaissée au-dessous des anges, pour me servir de l'expression de St. Paul (Hébreux II.). En effet, Dieu a placé notre âme sur la terre, et il a colloqué les anges dans le ciel, c'est-à-dire dans son palais; car le ciel est au Seigneur, et il a donné la terre aux enfants des hommes (Ps. CXIII.). Jésus-Christ appelle les esprits célestes les anges du ciel (Matthieu XXIV.); et S. Luc, (XV.) dit qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un pécheur qui fait pénitence.
Outre cela Dieu a tellement uni l'âme au corps que sans lui elle ne peut changer de place; mais pour les anges, Dieu ne les a assujettis à aucun corps, et il leur a donné le pouvoir de descendre sur la terre, de remonter au ciel ou de se transporter, partout où il leur plaira, avec la plus grande vitesse. C'est ainsi que l’ange, proche de Dieu par la dignité de sa nature, imite encore en quelque sorte son ubiquité par sa subtilité. Car Dieu est partout par la nature de son immensité, et parce qu'il est partout, il n'a pas besoin de changer jamais de place; et l'ange, par sa vélocité, passe si facilement d'un lieu en un autre, et se montre si aisément en tous les lieux où il se transporte, qu'on le croirait présent partout.
Pour vous, ô mon âme, si vous voulez écouter le Maître des anges, vous n'aurez à leur envier ni leur demeure sublime, ni leur étonnante vélocité. Car non seulement, après que vous serez séparée du corps, vous serez égale aux anges; mais encore, lorsque vous vous réunirez à ce corps que Jésus-Christ aura rendu semblable à son corps glorifié, vous posséderez, avec ce corps, le ciel comme votre propre habitation, et ce corps, devenu spirituel, se transportera, sans peine, ni fatigues, là où vous voudrez, la où vous lui ordonnerez de se transporter.
Dieu, qui ne ment point, vous dit dans l'Évangile (Joan. XIV.): Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père... je m'en vais vous préparer le lieu; et après que je m'en serai allé et que je vous aurai préparé le lieu, je viendrai à vous et vous retirerai à moi, afin que vous soyez où je serai alors, et où je suis dès à présent. Puis s'adressant à son Père, il lui dit (Joan. XVII. 24.): Mon Père, je désirerais que là où je suis, ceux que vous m'avez donnés soient aussi avec moi, afin qu'ils contemplent ma gloire que vous m'avez donnée.
Or, vous savez où est Jésus-Christ, et quelles sont les qualités de son corps; car vous récitez tous les jours, dans le symbole, que Jésus-Christ est ressuscité d'entre les morts et qu'il est monté aux cieux. Vous savez encore qu'après sa résurrection il avait accoutumé d'entrer chez ses disciples lorsque les portes étaient fermées (Luc. XXIV.), et qu'en se retirant il ne marchait point, mais qu'il disparaissait, c'est-à-dire, qu'il transportait aussi promptement son corps d'un lieu en un autre, que s'il eût été un esprit. Mais si vous aspirez a cette gloire, il faut d'abord que vous conformiez ici-bas votre corps à l'humilité du corps de Jésus-Christ, et alors Jésus-Christ le conformera à son corps glorieux.
Il faut ensuite que vous suiviez ses traces, car Jésus-Christ est mort pour nous, nous laissant son exemple, afin que nous suivions ses traces (I. Petrus.II. ). Et quelles sont ses traces ? Ce sont celles de celui qui n'a point péché, dit le même apôtre, et de la bouche duquel nulle parole trompeuse n'est jamais sortie; qui, quand on l'a chargé d'injures, n'a point répondu par des injures; qui, quand on l'a maltraité, n'a point fait de menaces (I Pierre. V, 23). Il y a deux routes que Jésus-Christ nous a tracées: si vous vous en écartez, vous perdrez le chemin, et vous n'arriverez jamais au ciel; il ne faut pas faire le mal, mais il faut le souffrir; il faut faire le bien, et ne pas en attendre la récompense dans cette vie; et ce qui est le plus parfait, il faut aimer pour Dieu le prochain d'un amour vrai, par pure amitié et non par concupiscence, gratuitement et non d'un amour intéressé, nous contentant seulement de la récompense que Dieu nous promet et qui surpasse toute mesure.
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Re: Échelle du Ciel. (SAINT ROBERT BELLARMIN)
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5º Considérons maintenant la dignité de l'ange sous le rapport de la grâce. On peut dire aussi qu'en cela l'homme a été extrêmement abaissé au-dessous de l'ange; car au commencement Dieu créa les anges, de manière qu'il leur communiqua la grâce en même temps qu'il les forma, comme l'enseigne saint Augustin dans la Cité de Dieu (lib. 12. c. 9.). Ensuite ayant témoigné à Dieu leur soumission par une délibération libre de leur esprit, ils reçurent la couronne de la béatitude et celle de la gloire, en même temps que les rebelles furent précipités dans l'abîme. C'est pourquoi leur pèlerinage fut court, et leur demeure dans le ciel sera éternelle, si toutefois on peut appeler pèlerinage ce court espace qui sépare leur création de leur béatitude.
Quant à nous , la grâce, il est vrai, nous a été communiquée en même temps que l'existence; mais ce n'a été que dans nos premiers parents et non pas dans nous; par leur chute, ils nous ont tous entraînés; nous avons tous péché en Adam, dit St. Paul (Rom. V.): et quoique nous avons été réconciliés avec Dieu par Jésus-Christ, médiateur entre Dieu et les hommes, nous sommes cependant condamnés a l'exil, et éloignés de Dieu pendant que nous habitons le corps. Car nous marchons à la lueur de la foi, et non par une vue claire; et ce qui afflige les âmes pieuses, qui soupirent après leur patrie, c'est que nous nous trouvons au milieu d'ennemis cruels, et qu'il est dangereux, qu'en étant circonvenus et vaincus,[que] nous soyons privés pour toujours du bonheur de cette céleste patrie; de là ces gémissements:
Hélas ! Que je suis malheureux de ce que mon exil est si long ! J'ai demeuré avec les habitants de Cédar, mon âme a été longtemps étrangère. (Ps. CXIX 5). Mais quoique sous ce rapport nous soyons au-dessous des anges, cependant la bonté admirable de Dieu nous console, soit en daignant nous donner dans le ciel, où il les a placés au-dessus des anges , Jésus et Marie qui ont été comme nous revêtus d'une chair mortelle ; soit en élevant par sa grâce un grand nombre de saints au-dessus de plusieurs anges, et en en associant d'autres aux plus élevés de ces esprits bienheureux , parce que la grâce les leur a rendus supérieurs, quoiqu'ils leur fussent inférieurs par leur nature.
Assurément Saint Jean Chrysostome, expliquant l’Epître aux Romains (Homil. 32.), n'a pas fait difficulté de placer, au rang des Séraphins, Pierre et Paul, princes des apôtres; et l'on ne peut croire pieusement qu'il en a été de même de Saint Jean-Baptiste et de quelques autres saints. Ajoutez que ce fut après le premier mérite que les bons anges parvinrent à la gloire, tandis que d'un autre côté, les mauvais anges furent précipités dans l'enfer après le premier péché. Ainsi les hommes ne doivent pas se plaindre de leur longue vie, puisqu'ils peuvent souvent revenir de leurs égarements, et en obtenir le pardon par la pénitence.
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6º Disons maintenant un mot des fonctions des anges. Elles peuvent se réduire à cinq la première est de chanter sans cesse au Créateur des hymnes et des cantiques de louanges; et pour comprendre l'estime que Dieu fait de celte fonction, considérons qu'elle est confiée aux plus élevés. Ils préludent, et tous les esprits bienheureux s'unissent à leurs concerts avec une jubilation indicible: Je vis le Seigneur, dit Isaïe (VI 1.), assis sur un trône sublime et élevé, et le bas de ses vêtements remplissait le temple. Les Séraphins étaient autour du trône; ils avaient chacun six ailes: deux dont ils voilaient leurs faces, deux dont ils voilaient leurs pieds, et deux autres dont ils volaient. Ils criaient l'un à l’autre, et ils disaient: Saint, saint, saint est le Seigneur, le Dieu des armées : la terre est toute remplie de l'éclat de sa gloire. Les Séraphins sont les princes du premier ordre vous les voyez voiler leurs faces et leurs pieds, en signe de respect, comme s'ils n'osaient point regarder la face, ni toucher les pieds; vous les voyez voler continuellement pendant qu'ils chantent, pour signifier l'affection et le désir de s'approcher sans cesse de Dieu deux choses qui sont nécessaires à ceux qui veulent plaire à Dieu, en chantant ses louanges, afin de faire un heureux mélange de l'amour avec le respect, et du respect avec l'amour. Ce qu'a parfaitement exprimé David, en disant: Servez le Seigneur dans la crainte, et réjouissez-vous en lui avec un saint tremblement ( Ps. II. 11.).
De là apprenez, ô mon âme, quel respect mérite Dieu, puisque les princes du ciel, qui assistent sans cesse en sa présence, et voient toujours sa face, ne cessent, en chantant ses louanges, de témoigner leur respect et leur soumission, malgré leur élévation sublime, et leur longue familiarité. Que répondrez-vous, vous qui n'êtes que cendre et poussière, lorsqu'au jour du jugement on vous reprochera votre indolence, vos distractions pendant une occupation si sublime, dont vous n'étiez pas digne ? Instruits par un tel exemple, apprenez au moins à chanter par la suite les louanges de Dieu avec crainte et tremblement, avec attention et vigilance, avec amour et désir.
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