Mère Agnès de Jésus

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Message  Arthur Dim 26 Avr 2009, 8:06 pm

La Petite Mère de sainte Thérèse de Lisieux


MÈRE AGNÈS DE JÉSUS




La vie dans le monde

Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, avant d'entreprendre le récit de sa vie, "se réjouissait de publier les prévenances tout fait gratuites de Jésus. C'est lui, écrivait-elle, qui l'a fait naître en une terre sainte et comme tout imprégnée d'un parfum virginal; c'est lui qui l'a fait précéder de "huit lys" éclatants de blancheur ".

Nous voudrions esquisser l'histoire du deuxième de ces lys, celui dont la tige puissamment féconde se fera le tuteur aimant et nourricier de sa sainte petite Soeur.

Marie-Pauline Martin naquit à Alençon, rue du Pont-Neuf, le 7 septembre 1861, et fut baptisée le 8, dans l'ancienne église de Saint-Pierre de Montsort.

Dans sa délicieuse correspondance avec sa cadette, Mme Martin lui rappelait cet événement, le 5 décembre 1875:

"...C'est donc mercredi l'Immaculée-Conception; c'est une grande fête pour moi! En ce jour, la Sainte Vierge ma accordé bien des grâces signalées.

"...Je n'ai pas oublié non plus le 8 décembre 1860, jour où j'ai prié notre Mère du Ciel de me donner une petite Pauline, mais je n'y puis penser sans rire, car j'étais absolument comme une enfant qui demande une poupée à sa mère et je m'y prenais de même. Je voulais avoir une Pauline comme celle que j'ai et je mettais les points sur les i, dans la crainte que la Sainte Vierge ne comprenne pas bien ce que je désirais. Il fallait sans doute, et premièrement, qu'elle ait une belle petite âme, capable de devenir une sainte, mais je voulais aussi qu'elle soit très gentille. Quant à cela, elle n'est guère jolie, mais moi je la trouve belle et très belle, c'est comme cela que je la voulais!"

"Cette année, j'irai encore trouver la Sainte Vierge de grand matin je veux être la première arrivée;... je ne lui demanderai plus de petites filles; je la prierai seulement que celles qu'elle m'a données soient toutes des saintes et que moi, je les suive de près, mais il faut qu'elles soient meilleures que moi."

Laissons l'humble et vaillante maman ignorer son mérite pour recueillir ce beau témoignage que sa fille Pauline, devenue Mère Agnès de Jésus, donnait de ses parents au Procès de Béatification de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus:

"Ils m'ont toujours semblé des saints. Nous étions remplies de respect et d'admiration à leur égard. Je me demandais parfois s'il pouvait y en avoir de semblables sur la terre."

Disons de suite que, de toutes les soeurs, Pauline était celle qui physiquement et moralement, se rapprochait le plus de Mme Martin, et c'est sans doute pourquoi il y avait entre elles une intimité marquée.

Les lettres de la maman sont émaillées d'appréciations judicieuses sur ses enfants. Écoutons-la donc nous dépeindre sa Pauline, qui avait été précédée au foyer par Marie, née le 22 février 1860. A M.Guérin, son frère et parrain de la seconde, elle écrit, le 1er janvier 1863, en parlant de sa filleule:

"Tu ne sais pas combien elle est gentille et caressante. Elle vous embrasse sans qu'on le lui dise, à toutes les minutes; elle envoie des baisers au bon Jésus; elle ne parle pas, mais elle comprend tout, enfin, c'est un phénix!"

En mars 1864, Pauline a deux ans et demi; elle a déjà entendu parler de sa tante visitandine, au Mans, Soeur Marie-Dosithée, soeur aînée de Mme Martin. Et voici que le vendredi-saint, oubliant à l'église la sainteté du lieu et de l'office un peu long pour elle, on la voit brandir au-dessus de sa tête une petite figurine de papier, habillée en religieuse de la Visitation, et elle s'écrie de toutes ses forces: "Voilà ma tante!"

La vénérée tante ayant reçu, peu après, la visite de sa soeur narre à leur frère:

"Zélie est venue me voir avec sa petite Pauline; elle a été obligée de s'en aller à deux heures, à cause de son petit lutin qui ne nous a pas donné un instant de repos. Mais elle est bien gentille et tu l'aimeras bien quand tu la connaîtras."(25 mai 1864).

Si le parrain s'éprit de sa filleule, celle-ci conçut pour lui une naïve admiration, ainsi que le lui rapporte la maman:

"Cette petite Pauline est toujours très drôle. Elle se plaît à taquiner Marie. Elle lui montre tous les jours ton portrait, en disant:" Voilà mon parrain, il est beau, mon parrain; regarde, Marie, il a des cheveux sur la tête et le tien n'en a pas." Elle dit cela parce que son grand-père est chauve."

Tout cela n'entravait pas ses dispositions à la vertu. La tante religieuse s'en réjouit grandement en relatant à M. Guérin (père) ce trait qu'on lui a raconté:

"Cette enfant, quand ses soeurs veulent lui prendre ses affaires, et qu'on lui dit:" Donne-les, ma petite fille, c'est une perle à ta couronne", alors, elle n'oppose aucune résistance." (6 janvier 1866).

Recueillons maintenant de mère Agnès de Jésus elle-même quelques souvenirs de son enfance:

"Toute petite, maman me prenait sur ses genoux et me racontait des histoires de la vie des saints... Une fois, elle me dit, qu'au Ciel, les vierges seules suivraient partout le bon Jésus, sous la forme d'un Agneau sans tache, qu'elles seraient couronnées de roses blanches et chanteraient un cantique que les autres ne pourraient chanter. Alors, je lui dis que je voulais être vierge avec une belle couronne blanche, et je lui demandai de quelle couleur serait la sienne, car elle m'avait fait remarquer que les personnes mariées n'auraient pas de couronne blanche. Elle me répondit qu'elle aurait sans doute une couronne de roses rouges. Et je m'écriai: "O Maman, je ne me marierai jamais, pour ne pas avoir une couronne rouge dans le Ciel!"

"A l'âge de cinq ou six ans, je vis en songe mon Ange gardien. Il était grand et beau avec un vêtement blanc et des ailes. Il me tenait par la main, et me conduisait par un petit sentier si ombragé que je ne pouvais apercevoir que des feuillages soit en côté, soit au-dessus de ma tête. Notre voyage dans le sentier me parut long. Je n'osait pas parler, mais j'étais bien heureuse. Enfin, nous arrivâmes dans une grande prairie déserte et élevée. Au milieu de la prairie, je vis Notre-Seigneur attaché à la Croix. L'Ange me fit agenouiller à ses pieds et disparut."

Elle conclut:

"Je trouve que ce rêve est une image de ma vie, sous bien des rapports."

Mère Agnès de Jésus note encore:

"Au même âge à peu près, dans la nuit, je vis, non pas en rêve mais en réalité, la Très Sainte Vierge,-- oh! si belle!-- se pencher doucement sur mon petit lit, et me regarder avec tendresse, comme une mère qui veille sur son enfant. Je la regardai aussi toute ravie et pensant:" c'est la Sainte Vierge!"

"Sans rien me dire, elle fit passer dans mon coeur des sentiments de pureté d'une douceur incomparable. C'était un samedi.

"Le lendemain matin, Louise, notre domestique, nous appela, Hélène (petite soeur) et moi... J'étais très recueillie et ne lui disais pas un mot. Elle voulait rire et s'amuser. Alors je la priai de me laisser tranquille parce que j'avais vu la Sainte Vierge. Elle se mit aussitôt à se moquer de moi, en me fatiguant de ses questions.

"...J'étais malheureuse, sans pouvoir perdre ma conviction profonde d'avoir vu la Sainte Vierge. Je n'ai rien confié à Maman, un sentiment de timidité m'a retenue. Mais la Sainte Vierge a permis ce silence, parce que sans doute, notre si pieuse Maman aurait trop remarqué la grâce qui m'était faite; je m'en serais bien aperçue et, peut-être, en aurais-je perdu un certain bonheur intime que le temps n'a pu effacer.

*

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Message  ROBERT. Dim 26 Avr 2009, 10:47 pm



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Message  Arthur Mar 28 Avr 2009, 7:05 am

La famille s'était agrandie par la venue de Léonie, Marie-Hélène, du premier Marie-Joseph, qui devait s'envoler rapidement au Ciel. En 1867, arrivait son homonyme, dont Pauline fut l'heureuse marraine, mais qui rejoignit bientôt son aîné au Paradis.

La Maman, épuisée par ses charges maternelles et ces deuils successifs, songea à confier l'éducation de ses deux grandes fillettes aux religieuses de la Visitation du Mans, où se sanctifiait sa soeur aînée, Sr Marie- Dosithée. Les enfants des meilleures familles et de la noblesse de la région y recevaient une solide instruction et une formation chrétienne des plus sérieuses. Mgr Mermillod, Mgr de Ségur, Dom Guéranger étaient les amis et les conseillers de la Maison, avec le digne évêque du Mans, Mgr d'Outremont.

Marie et Pauline devinrent donc pensionnaires, en octobre 1868. Elles ne devaient retourner au foyer familial qu'à Noël, à Pâques et aux grandes vacances.

Toutes deux en souffrirent extrêmement, mais déjà énergique, la cadette, au jour du départ, sut refouler ses larmes, pensant qu'à doubler les sanglots de Marie elle ajouterait aussi à la peine de leurs bien-aimés parents.

Son petit coeur sensible étouffait cependant et, rapporte-t-elle," quand je n'en pouvais plus d'attendre les vacances, j'allais trouver Marie, pendant la récréation, et je lui disais: " Marie, raconte-moi les vacances." Aussitôt, car elle ne me refusait rien, elle commençait l'histoire de notre retour à Alençon:

" On sonne au dehors. C'est Mme Martin qui demande Marie et Pauline. On sort, on embrasse Maman! On pare à la gare, et alors: " Boum! boum! boum! la locomotive ronfle; le train nous attend, on y monte. Puis en route!" Elle nomme toutes les stations; et enfin: " Bourg-le-Roi", qui est la dernière et fait tressaillir mon coeur. Marie s'enthousiasmait elle-même, seulement, je soupirais quand, après avoir crié: " Alençon, Alençon! " et raconté les embrassements de Papa et de nos petites soeurs, elle ajoutait tristement:" Mais, plus d'Hélène! "(décédée).

Voici la première lettre de la pensionnaire à son père et à sa mère. Elle avait déjà compris ce qu'elle inculquera si profondément, plus tard, à sa sainte petite soeur, que l'amour se prouve par les oeuvres. Nous extrayons ce passage, dont nous respectons le style enfantin et les répétitions, si éloquentes en leur simplicité:

" Mes chers parents,

"...Je vous ferai toujours plaisir, je tâcherai d'avoir le tableau d'honneur cette semaine. Je suis bien contente de vous écrire me première lettre, je sais que cela vous fait bien plaisir.

"...Je vous aime de tout mon coeur, c'est pour cela que je vous fais tant de plaisir; j'ai eu la rosette cette semaine. Je ferai toute ma vie plaisir à mes parents."

"Votre très obéissante petite fille.

Pauline Martin,
La Visitation, 22 novembre 1868.

Ce n'étaient pas de vains mots, puisque la tante, observant de près ses nièces, écrivait à Mme Martin, le 22 octobre:

"Pauline est un petit bijou d'enfant, gaie comme un pinson, studieuce et faisant tout de son mieux".

Une seule ombre au tableau: l'exubérance!

"Cette petite, écrit encore la religieuse à son frère, le 30 décembre 1868, aurait bien voulu être " enfant de Jésus " à Noël, mais il n'y a pas eu moyen. Voilà cinq semaines qu'elle n'a pas eu la rosette, elle est trop vive et remuante. Si, par malheur, la maîtresse la laisse un moment sans ouvrage, elle n'y tient plus, la voilà partie! "

La fillette savait déjà ce qu'elle voulait et, pour cette raison, sa tante l'appelait plaisamment " mordicus ". Heureuse ténacité qui donnera à la future Prieure tant d'assurance persévérante dans la conduite de ses entreprises.

Même à l'époque, sa volonté se portait à être une enfant laborieuse, aussi sa mère était-elle toute fière d'en donner le témoignage au parrain:

"J'ai été vendredi, au Mans, chercher mes filles; la tante et les maîtresses en sont très contentes; Marie est une excellente élève; Pauline apprend tout ce qu'elle veut et s'applique beaucoup; elle est la plus avancée des enfants de son âge; elle n'a que onze ans et il y en a de quatorze ans qui sont au-dessous d'elle. Un jour que Marie lui parlait pendant l'étude, elle lui dit: "Ne perdons pas notre temps, car c'est l'argent à Papa et à Maman." Elles nous font honneur toutes les deux. " (3 janvier 1872).

Pauline déclare elle-même:

" J'étais portée à la piété, j'aimais tout ce qui me parlait du bon Dieu. Très souvent, avant de m'endormir, je m'enfonçais sous mes couvertures en me disant: je vais penser que le bon Dieu n'a jamais eu de commencement et qu'il n'aura jamais de fin.

" Qu'il n'ait jamais de fin, j'arrivais encore, il me semble, à m'en faire une petite idée, mais qu'il n'ait jamais eu de commencement, cela m'impressionnait et me dépassait à tel point, qu'il venait toujours un moment où je sortais vite de mes couvertures, pour me distraire et ne plus penser à un mystère qui m'écrasait. "

Le 2 juillet 1872 - elle allait avoir onze ans - elle s'approcha pour la première fois de la Table sainte:

" Je fis une très bonne première Communion, il me semble, a-t-elle noté; je pensais déjà à être religieuse."

Elle désirait vivement réciter, au nom de toutes, l'acte de Consécration à la Très Sainte Vierge, et, l'élève, premièrement désignée s'étant trouvée souffrante, elle eut la consolation de se voir choisie pour la suppléer.

Aux vacances du Jour de l'an qui suivirent, la petite Thérèse vint au monde, le 2 janvier 1873. L'événement réjouit toute la famille. Plus de soixante ans après, Mère Agnès de Jésus nous rappelait sa joie, lorsque, éveillée, elle entendit son papa monter l'escalier et dire : " Enfants, vous avez une petite soeur! " En évoquant ce fait, sa voix était brisée par l'émotion... Quelle place devait tenir dans l'existance de Pauline celle que M. Martin nommerait " la petite Reine ! "

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Message  Arthur Mer 29 Avr 2009, 7:06 am

Bien que toute orientée vers Dieu, la nature ardente de la fillette connut quelques attaches humaines vis-à-vis de ses maîtresses, ce dont elle s'humiliera profondément plus tard:

" Quelle misère que ces affections exagérées! O mon Dieu, pourquoi ne vous ai-je pas uniquement aimé! Pourquoi me suis-je " laisser couper et brûler tant de fois les ailes à cette flamme trompeuse de l'affection si vaine des créatures! " Je prenais cette pauvre flamme pour la vraie lumière du bonheur, mais elle s'est éteinte et je suis restée blessée, attendant de votre Miséricorde " des ailes plus brillantes et plus légères ", pour voler vers vous, Seigneur, feu divin, qui seul brûler sans consumer."

Il convient de dire que certaines de ses premières affections ne furent pas éphémères, car elle leur demeura très fidèle et ce fut réciproque. Sa meilleure amie du pensionnat la précéda de six mois dans la tombe; il était émouvant de l'entendre sans cesse appeler sa chère Pauline.

La pensionnaire se reprochait encore d'autres petites faiblesses d'amour-propre;

" Presque toutes mes compagnes de la Visitation étaient nobles et c'est incroyable la vanité qui se loge dans ces petites tête de pensionnaires. Je le sais par expérience."

" Une certaine petite fille me tourmentait pour savoir, si, au moins, j'avais un parent noble dans la famille. Je réfléchis et trouve heureusement à lui sortir le nom de M. de Lacauve. (Cousin germain de M. Martin)

" Elle ne s'en tint pas là: " De quelle couleur est le salon de vos parents, leur canapé? " O mon Dieu! que vais-je devenir: Je ne connaissais point de salon à mes parents, ni de canapé chez nous! Comment avouer cela! Je n'en ai pas le courage. Mais, j'avais l'esprit vif et je pense aussitôt à une sorte de petite chaise longue en paille, qui était au Pavillon... C'est jaune, me dis-je, et ressemble à un canapé. Alors, je sors ma trouvaille: " Notre canapé est jaune. - " C'est très distingué ", me répond la petite élève. Vanité des vanités!..."

Après ses accusations loyales, nous n'en croirons que mieux ses autres confidences sur ses sentiments intimes:

" Quand il faisait très chaud, en juin et juillet,...la maîtresse nous faisais faire notre prière du soir dans le champs --
il y avait un champs et des vaches dans le vaste enclos. C'était si poétique cette prière en commun, devant un beau ciel pur, où je fixais une belle étoile argentée, dont je savais le nom, et qui me ravissait. Mon coeur était plein d'harmonies..."

"...Je reçus, une fois, pour mes étrennes, un beau livre relié et doré sur tranche. C'était l'histoire de Fabiola. Je m'enthousiasmai à cette lecture. Tous ces portraits de héros et de vierges martyres me ravissaient ."

Ses maîtresses appréciaient de plus en plus ses qualités: très intelligente et studieuse, elle était une brillante élève, surtout en certaines branches comme le français, le dessin et la cosmographie, science qui l'intéressa toujours; mais l'arithmétique, avouait-elle, fut sa pierre d'achoppement. Mme Martin était cependant heureuse d'écrire à sa belle-soeur:

" Les religieuses m'ont assuré qu'elle (Pauline) avait des dispositions étonnantes, non pour une chose, mais pour tout en général."

Soeur Marie-Dosithée dit de son côté:

" Pauline s'est étonnamment fortifiée, seulement ele ne grandit guère; elle sera petite, ce qui ne lui plaît guère. C'est une bonne petite fille, qui a un coeur d'or. "

Le " petit Paulin ", comme on l'appelait en famille était, il faut le dire, la bien-aimée de tous. Ses parents, Marie, ses petites soeurs la chérissaient à l'envi; dès que la petite Thérèse eut quelque connaissance, si on lui demandait à quoi elle pensait, la réponse habituelle était : " à Pauline ".

Sa tante Visitandine s'exprimait ainsi sur l'attirance qu'exerçait la jeune pensionnaire:

" C'est plaisir d'avoir cette enfant-là; tout le monde l'aime, elle si caressante et gentille; si le bon Dieu la laisse sur la terre, elle sera une heureuse mortelle; elle s'accommode de tout, elle est toujours d'accord... Pour moi, rien que de la voir, elle me met en joie, tant elle est gaie et a une si bonne petite façon. "

Le plus remarquable, c'est que, de cet assaut de tendresse et de cette sympathie qu'elle subit toute sa vie, Pauline ne ressentit aucun dommage car, loin de s'en prévaloir, elle y répondit toujours par une simplicité aussi sincère, au faîte de la célébrité, que dans son enfance.




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Message  gabrielle Mer 29 Avr 2009, 8:37 am

Intéressante cette biographie de Mère Agnès, je ne la connaissais qu'au travers celle de sa glorieuse soeur.


merci Augustin
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Message  ROBERT. Mer 29 Avr 2009, 2:22 pm



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Il est bon, cher Augustin, de lire ces biographies car on s'aperçoit que tous ces Saintes et Saints du Paradis ont eu leurs combats, leurs luttes et leurs épreuves sur Terre, avant d'être appelés dans le sein du Dieu Tout-Puissant.. Merci cher ami...


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Message  Arthur Jeu 30 Avr 2009, 8:59 pm

Je dois vous avouer que ce fil est le travail d'une collaboratrice anonyme.

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Message  Arthur Jeu 30 Avr 2009, 9:04 pm

En octobre 1875, elle rentra seule à la Visitation, sa chère Marie ayant terminé ses études. Ce lui fut un dur sacrifice, car toutes deux étaient inséparables et, bien que de caractères fort différents, il y avait, entre elles, une véritable fusion d'âmes et une admiration réciproque qui ne se démentirent jamais.

C'est surtout depuis cette époque que se multiplièrent les lettres de la maman à sa pensionnaire isolée;elle s'y épanche avec une spontanéité et un charme exquis, qu'on retrouvera plus tard sous la plume de Mère Agnès de Jésus. Citons quelques extraits de courrier maternel:

" Je ne puis te dire combien ta dernière lettre m'a rendue heureuse; j'ai vu tous les efforts que tu fais, malgré ta vivacité naturelle, pour nous faire plaisir à tous. Je t'en sais un gré infini; si tu savais comme je t'aime, en toi, tout m'attire. "

" Je suis ravie de voir que tu es toujours au Tableau d'Honneur; cela me dédommage de toutes mes petites tribulations. Quand je pense que j'ai une Pauline, au Mans, qui me reviendra bientôt, je me trouve si heureuse!

" Adieu, ma Pauline chérie, toi, tu es ma vraie amie " tu me donnes le courage de supporter la vie avec patience.

Ou bien:

"...Ta dernière lettre m'a fait encore plus de plaisir que les autres et, pour comble de bonheur, ta tante me dit qu'elle est très contente de toi, que tu es bien obéissante et bien mignonne. Je te remercie, ma Pauline, de faire ainsi notre joie à tous. Le bon Dieu t'en récompensera en ce monde et en l'autre, car on est bien plus heureux, même dans la vie présente, quand on fait bravement son devoir. "

Loin de tirer vanité de la préférence dont elle était l'objet, Pauline y trouvait un stimulant à bien faire, afin de procurer à sa chère maman toute le consolation possible. Ainsi lui écrivait-elle,en 1877:

" Ma chère petite Mère, j'ai été bien heureuse le jour des décorations. Je ne m'attendais pas certainement à avoir toutes mes notes au complet; si je pouvais avoir la couronne blanche, quelle joie ce serait pour toi, ma petite Mère chérie; aussi je vais faire toutes mes efforts pour l'obtenir. Ma tante a été très contente de mon bulletin, elle espère voir bientôt sa Pauline, Enfant de Marie. J'attends le 2 février avec grande impatience. "

Elle souffrit, vers cette époque, de très violents et continuels maux de tête, qui la fatiguèrent beaucoup, et on dut la contraindre au repos complet, ce qui l'affligeait. Sa bonne mère s'efforçait de la rassurer:

" Ce que je te recommande, c'est de ne pas t'inquiéter, ni pour tes prix, ni pour ta couronne blanche; je ne te demande qu'une chose, c'est que tes maîtresses soient satisfaites de toi, et je vois avec beaucoup de contentement qu'il en est ainsi, car soeur Marie-Louise de Gonzague me l'écrit aujourd'hui. "

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Message  ROBERT. Jeu 30 Avr 2009, 9:05 pm

Augustin a écrit:Je dois vous avouer que ce fil est le travail d'une collaboratrice anonyme.

Eh bien ! félicitez-la chaleuresement cher ami... Very Happy
ROBERT.
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Message  Arthur Ven 01 Mai 2009, 8:53 pm

Pauline eut cependant une pénible déception à la distribution des prix qui précéda son départ de la Visitation; elle la narre elle-même en ces termes:

" Je m'attendais, avec mes prix, à recevoir la " couronne blanche ". C'était la marque la plus haute de la satisfaction générale envers une élève qui sortait de pension. Je ne l'avais vu donner qu'une seule fois pendant mes neuf années au pensionnat.

" Il fallait surtout, pour l'obtenir, que toute la dernière année, l'élève n'ait eu que les plus hautes notes, qu'elle n'ait pas manqué une seule fois le Tableau d'Honneur, le médaillon de la politesse, etc.

" J'examinais mes notes sans rien dire, et je voyais que la couronne blanche allait m'échoir. Mais, chose extraordinaire, personne que moi n'y pensait.

" J'arrive à la distribution des prix. Point de couronne blanche pour Pauline, pour personne! Comme je pleurais à la fin, en allant embrasser la Supérieure, je lui en dis la cause : " Maman est très malade, et j'aurais été si heureuse de lui rapporter la couronne blanche. "

La pauvre Supérieure parut tout étonnée. On essaya, ensuite, de m'expliquer la chose, j'avais un point de politesse qui m'aurait manqué au dernier trimestre. Je le savais bien, mais comme on avait reconnu ensuite que je n'avais pas eu tort personnellement dans une petite histoire avec une novice, où toute la classe de première se trouvait en défaut, je m'étais dit : " J'aurai tout de même la couronne blanche." Si j'avais confié mes espoirs à la première maîtresse, c'était fait.

" Maman me vit un tel chagrin à ce propos qu'elle me dit: "Mais ne te fait donc pas autant de peine, ma petite Pauline, cela m'est bien égal, je suis très contente de toi, et si tu veux, je vais t'acheter une couronne blanche! " Oui, mais ce n'était pas cette couronne-là que j'aurais voulu. "

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Message  Arthur Sam 02 Mai 2009, 9:05 pm

La dernière année de son séjour au Mans avait été endeuillé par la mort très édifiante de sa tante, Soeur Marie-Dosithée, le 24 février 1877. La nièce avait mis toute sa ferveur candide en action pour tenter de la retenir sur la terre. Qu'on en juge par cette lettre qu'elle écrivait à sa mère, le 4 février:

" Ma chère petite Mère, me voilà enfin Enfant de Marie! Que je suis heureuse de pouvoir t'apprendre cette nouvelle; j'ai pensé à toi le jour de ma réception et j'ai bien prié pour vous tous. Mon bonheur aurait été parfait si ma tante avait été guérie; je l'espérais de tout mon coeur; personne ne pouvait m'ôter cet espoir; maintenant je suis bien obligée de me soumettre à la volonté du bon Dieu, puisqu'il ne l'a pas voulu. J'ai été la voir aussitôt ma réception; c'était pendant les vêpres, elle était bien heureuse de me voir le ruban bleu et l'étoile tant désirée. Toute la journée, cette chère tante a été mieux, aujourd'hui, je l'ai vue un instant, elle ne paraissait pas aussi bien. Décidément, le Père de la Colombière ne veut pas être béatifié; quand j'irai au Ciel, je demanderai au bon Dieu où est sa place afin de ne pas trop chercher, et quand je l'aurai trouvé, je lui demanderai humblement d'avoir la bonté de m'écouter cinq minutes, car je veux savoir pourquoi il n'a pas guéri ma tante, et si ses raisons sont vraiment raisonnables... Pour obtenir un miracle, on m'a dit qu'il fallait avoir la foi, eh bien, je puis dire que je l'avais de manière à transporter toutes les montagnes de ce monde dans la lune; jamais je n'avais eu un espoir pareil; les religieuses avaient l'air de douter, même notre Mère, il n'y avait que moi à croire et à espérer; c'est pour cela que le Père de la Colombière n'a pas voulu nous exaucer!

" ...Cela me fait du bien de te redire cela, à toi, ma chère petite Mère, car vois-tu, je puis être heureuse qu'après t'avoir tout confié, il n'y a que toi qui comprenne parfaitement ta Pauline.

Ta petite fillette,
Pauline, " Enfant de Marie ".

Au crayon, la vénérée malade avait ajouté ces lignes:

" Notre Pauline a été bien surprise de ne pas avoir de miracle, elle croyait qu'à trois heures j'allais être guérie (c'était l'heure de sa réception). N"T"H" Mère lui ayant dit que je ne l'étais pas, elle s'est jetée sur elle en l'inondant de ses larmes et n'a pu faire la prière d'usage. "

Pauline gardera très vivace le souvenir de la sainte Visitandine:

"...Tout le temps de mes vacances, écrit-elle j'aurai la grande consolation de porte sur moi le Christ de ma chère tante, je ne le quitte pas un seul instant; c'est, je crois, le plus grand plaisir que Maman m'ait jamais fait. C'est absolument comme si j'étais avec ma tante, elle me suis partout, et Notre-Seigneur, elle et moi, sommes heureux de passer ces quinze jours ensemble. Nous nous réunissons souvent pour parler des choses du Ciel..."


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Message  Arthur Mar 05 Mai 2009, 6:45 am

Un nouveau deuil plus douloureux encore que celui de Soeur Marie-Dosithée se préparait. L'héroïque Mme Martin était aux prises avec un mal qui la minait depuis longtemps, et dont l'évolution allait se précipiter et bientôt briser sa vie. Devant sa tâche maternelle inachevée, elle implora du Ciel une guérison qui lui semblait, comme aux siens, nécessaire, tout en donnant à sa prière une note d'admirable abandon.

Encouragée par son mari, elle entreprit un pèlerinage à Lourdes, en juin 1877, avec ses trois filles aînées, persuadée que la Sainte Vierge écouterait mieux sa voix, mêlée à la supplication innocente de ses enfants.

" Je compte plus sur toi que sur les autres, je ne sais pourquoi j'ai cette idée ", avouait-elle à sa bien-aimée Pauline, alors âgée de seize ans.

Celle-ci s'accrocha cette fois encore si fortement à l'assurance d'un miracle, que la prudente maman en prit peur et écrivit à son frère:

" Pauline veut absolument me forcer à lui dire que je serais guérie, parce que, lui assure-t-on, c'est une marque certaine de guérison, quand les malades ont beaucoup d'espoir. Mais, je ne puis la contenter en cela, parce que mon espoir ne va pas jusqu'à la certitude. Si je ne suis pas guérie instantanément, je ne sais pas ce que cette pauvre Pauline deviendra, elle prend cela trop à coeur, le coup sera rude. "

Hélas! Pauline " ne sauta pas de joie " comme elle s'était promis, car le miracle tant désiré ne fut pas obtenu. La courageuse mère s'employait à remonter tout le monde:

" Le voyage a aggravé le mal, confiait-elle à M. Guérin. Cependant, je ne suis nullement désespérée, je crois que je guérirai et cette idée m'est venue à mon dernier adieu à la grotte, aussi ai-je été très gaie au retour. J'ai chanté aussi bien en revenant qu'en allant mais les enfants n'ont pas fait de même, elles étaient désolées. J'avais bien de la peine à les calmer: Pauline ne voulait plus manger, j'ai été obligée de lui dire, une heure après le départ: " Je crois vraiment que je guéris. " Une joie subite a illuminé son visage, elle m'a dit que la faim la gagnait; elle a bien mangé et s'est endormie. "

Quand la jeune fille est retournée au Mans, elle reçoit ce billet:

" Je veux savoir dans quelles dispositions d'esprit tu te trouves, et si tu es encore fâchée contre la Sainte Vierge?... N'espère pas beaucoup de joies sur la terre, tu aurais trop de déceptions... Courage et confiance! Prie avec foi la Mère des Miséricordes, elle viendra à notre secours, avec la bonté et la douceur de la mère la plus tendre. "

Pauline ne pouvait bouder la Vierge Marie, dont elle était la si aimante enfant. Voyant l'échec du pèlerinage, elle se mit en tête d'acheter, par ses propres souffrances, la guérison souhaitée; Mme Martin l'en taquine aimablement:

" Tu me dis que tu voudrais souffrir pour moi. J'en serai bien fâchée, tu ne veux donc pas que je gagne le Ciel, tu voudrais tout pour toi... Tu ne te gênes pas, ma Pauline! Et moi, pour ma part, j'aurai peut-être cent ans de Purgatoire à faire! Veux-tu les faire aussi pour moi? Quant à s'y mettre, il faut autant prendre tout! "

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Message  gabrielle Mar 05 Mai 2009, 8:13 am

Merci chère collaboratrice d'Augustin... Wink
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Message  Diane + R.I.P Mar 05 Mai 2009, 8:19 am

Augustin a écrit:Je dois vous avouer que ce fil est le travail d'une collaboratrice anonyme.


Eh bien! que Dieu lui rendre au centuple cette belle aumône spirituelle! sunny
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Message  Louis Mar 05 Mai 2009, 12:27 pm

Merci à la collaboratrice d'Augustin de nous mettre en ligne cette biographie de la soeur de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus.

_________________
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Message  Monique Mar 05 Mai 2009, 12:47 pm

Augustin a écrit:Je dois vous avouer que ce fil est le travail d'une collaboratrice anonyme.

Un grand Merci cheers à la collaboratrice anonyme, de nous faire partager cette très intéressante biographie de notre chère MÈRE AGNÈS DE JÉSUS.
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Message  Arthur Mer 06 Mai 2009, 6:22 am

Notre collaboratrice vous remercie de vos attentions.

Arthur

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Message  Arthur Mer 06 Mai 2009, 6:23 am

Dans les premiers jours du mois d'août, Pauline quittait sa chère Visitation avec l'espoir d'y revenir un jour, pour y consacrer sa vie à Dieu.

Elle trouva la maison paternelle dans l'angoisse, car sa pauvre mère était très mal; elle arrivait pour recevoir, en quelque sorte, ses dernières recommandations. A ses deux filles aînées, la mourante confia l'éducation de leurs petites soeurs, mais il paraît évident qu'elle présagea le rôle maternel qui incomberait à la seconde et lui donna l'investiture de façon quasi prophétique.

Pauline était seule près de son lit quand elle lui prit les mains et les baisa avec respect, en lui disant:

" O ma Pauline! tu es mon trésor. Je sais bien que tu seras religieuse, que tu deviendras une sainte: je suis indigne d'avoir une fille comme toi, tu es ma gloire et mon bonheur. "

"...Je me sentis plutôt gênée de ces témoignages, avoue humblement Mère Agnès de Jésus, parce que je savais trop que j'étais loin de les mériter."

Ce fut elle, pourtant, qui reçut un message plein de consolation pour tous les siens, sous une forme de rêve mystérieux, l'une des nuits qui suivit le décès de cette mère " incomparable ". Elle vit un Ange incliné sur une nappe de sable, étincelante de lumière, y traçant la divine béatitude : " Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu'ils seront consolés. "

On connaît par l'Histoire d'une âme, le geste spontané de Thérèse orpheline, se jetant dans ses bras et la choisissant pour " petite Mère ". Son admiration pour elle datait de son plus jeune âge. Rappelant sa toute première enfance, elle écrit:

" Souvent, j'entendais dire que bien sûr Pauline serait religieuse. Alors sans trop savoir ce que c'était, je pensais : " Moi aussi, je serai religieuse! " C'est là un de mes premiers souvenirs, et depuis, jamais je n'ai changé de résolution. Ce fut vous, ma Mère chérie, que Jésus choisit pour me fiancer à Lui..."

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Message  Arthur Jeu 07 Mai 2009, 5:40 am

Quand la famille eut quitté Alençon pour Lisieux, la vie se réorganisa aux Buissonnets, sous l'aimante direction de M" Martin. Oui l'amour présidait à tout dans se milieu idéal, où tous donnaient à Dieu la première place, et où chacun avait à coeur de rendre les autres heureux.

Pauline se révéla, comme sa maman, excellente éducatrice auprès de ses petites soeurs, imprégnant sa fermeté de douceur, ne laissant rien passer de défectueux et ne revenant jamais sur un ordre donné. Avec quel sens intuitif, la jeune fille savait former ces petites âmes, mettre à leur portée les vérités les plus hautes, leur demander beaucoup, sans jamais les contraindre ni les décourager. Sa sainte petite Thérèse nous a donné sur ce sujet trop de détails, pour qu'il soit besoin de nous y étendre; sa nature d'élite n'eut qu'à se laisser façonner par la main fraternelle, pour devenir le chef-d'oeuvre, " la miniature exquise de sainteté " qui ravit l'univers.

Mère Agnès de Jésus a livré, de son côté, son impression sur ce rôle maternel:

" Je m'occupais de sa belle petite âme céleste, de ses premières études, de tout ce qui la regardait...Elle a dit de quelle manière je l'élevais. Mais je me reproche certaines sévérités bien inutiles pour cette petite créature du Ciel! "

" Je m'occupais aussi de Céline et je la préparai à sa première Communion. J'en fus bien récompensée car, ce jour-là, Céline était comme un lys d'innocence. Tout le monde en fut frappé. Mon oncle me dit le soir, quand nous rentrions aux Buissonnets : " Comme cette enfant a fait une bonne première Communion! Pauline, c'est ton ouvrage. "

Et elle ajoute humblement:

" J'ai toujours retenu ce compliment; je l'ai pris comme venant du bon Dieu. "

M. Martin donnait pleine confiance à ses filles aînées, Marie, pour la direction matérielle de la maison, Pauline dans sa tâche auprès de ses jeunes soeurs. Lui-même s'inclinait devant les décisions de sa sage maîtresse, se privant, par exemple, d'emmener la " petite Reine " en promenade, si elle n'en avait pas la permission de sa " petite Mère ". Aussi, combien cette autorité, aimante et ferme, avait-elle d'ascendant aux yeux de l'élève! Avec quel enthousiasme elle montait au Belvédère, annoncer à son père telle récompense ou telle bonne note : " Papa, c'est Pauline qui L'a dit la première! " C'était donc mérité!

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Message  Arthur Ven 08 Mai 2009, 5:15 am

Marie, modèle d'abnégation, devinant le plaisir que sa Pauline aurait à confectionner une aube en filet pour leur commun directeur, M. l'Abbé Ducellier, premier vicaire à la cathédrale Saint-Pierre et son futur archiprêtre, lui laissait tout le temps possible. Et pendant deux ans, l'habile dentellière travailla huit heures par jour à cette oeuvre remarquable de finesse, qui enrichit maintenant la sacristie du Carmel et fut portée par le Cardinal Pacelli --S.S. PieXII-- lors de sa légation à Lisieux, en 1937.

La pieuse et adroite jeune fille avait encore, en cela, hérité des qualités de sa mère.

M. Martin, heureux d'encourager son talent, ne manquait pas, à chaque voyage à Paris, de lui rapporter des coquilles d'or, ou les meilleures fournitures pour ses travaux de peinture sur parchemin ou sur ivoire.

S'il y avait une note de gaieté à fournir, l'imagination de notre artiste n'était jamais à court, car elle était vraiment douée pour tout. Elle versifiait des compliments que ses petites soeurs récitaient à leur père ou à la tante Guérin. A la distribution des prix qu'elle organisait aux Buissonnets pour son unique élève, distribution où la plus stricte justice était gardée, elle composait des saynètes, distribuait les rôles aux jeunes actrices, Céline, Thérèse et leurs cousines. En un mot, elle était une animatrice et une semeuse de joie, comme elle le resta jusqu'à la fin de sa vie.

Même dans le domaine spirituel, Pauline était encore l'inspiratrice, pourrait-on dire. Après sa sortie de la Visitation, son Père lui avait offert un cadeau à son choix; ayant demandé la collection de l'Année Liturgique de Dom Guéranger, celle-ci lui fut de suite achetée. Au pensionnat, elle avait eu l'occasion de voir plusieurs fois le célèbre moine bénédictin dont le regard d'une intelligence pénétrante l'avait frappée, et elle avait déjà pu goûter profondément son oeuvre. C'est grâce à elle que les veillées aux Buissonnets furent saintement nourries par la lecture de l'Année Liturgique; plus tard, au Carmel. Mère Agnès de Jésus y trouvera toujours un aliment pour sa vie spirituelle.

M. Martin avait baptisé Marie " son diamant ", dont le coeur bon et impétueux jetait sans apprêt, son éclat. Pauline était " sa perle fine ", car sa richesse d'âme, d'esprit et de sentiments se tamisait de modestie et d'une enveloppante douceur. Toute sa délicatesse se devinait dans ce nom. L'ancien bijoutier s'y connaissait en joyaux.

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Message  ROBERT. Ven 08 Mai 2009, 10:26 pm

MÈRE AGNÈS DE JÉSUS


Mère Agnès de Jésus Paulin11

Augustin a écrit: (...) Après sa sortie de la Visitation, son Père lui avait offert un cadeau à son choix; ayant demandé la collection de l'Année Liturgique de Dom Guéranger, celle-ci lui fut de suite achetée. Au pensionnat, elle avait eu l'occasion de voir plusieurs fois le célèbre moine bénédictin dont le regard d'une intelligence pénétrante l'avait frappée, et elle avait déjà pu goûter profondément son oeuvre. (...) Mère Agnès de Jésus y trouvera toujours un aliment pour sa vie spirituelle.(...)


...Même encore aujourd'hui, on peut goûter l'œuvre de Dom Guéranger... Peut-être est-ce à cause de vous, Mère Agnès de Jésus ? Ou bien vous petite Thérèse?

Peut-être que toute la famille y est mêlée ?... Very Happy


Dernière édition par ROBERT. le Mer 24 Nov 2010, 5:12 pm, édité 1 fois
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Message  Arthur Lun 11 Mai 2009, 5:42 am

ll LES DÉBUTS AU CLOITRE.



Thérèse entra à l'abbaye des Bénédictines, comme demi-pensionnaire, en octobre 1881. La tâche de Pauline auprès d'elle semblait terminée; elle avait vingt ans et pensa qu'elle ne devait plus tarder à répondre à l'appel divin, entendu depuis si longtemps.

Son attrait l'avait, jusque-là, portée vers sa chère Visitation du Mans. Elle demanda à quel âge elle pourrait y être admise. " A vingt-deux ou vingt-trois ans ", lui fut-il répondu.

Elle s'inclina devant ce délai et attendait sans inquiétude quand, le 16 février 1882, une grâce décisive vint modifier ses plans. Elle la rapporte ainsi:

" J'assistais à la messe de six heures, à Saint-Jacques, dans la chapelle de Notre-Dame du Mont-Carmel, avec Papa et Marie. Tout à coup, il se fit une lumière très vive dans mon âme, le bon Dieu me montra clairement que ce n'était pas à la Visitation qu'il me voulait, mais au Carmel...Je dois dire aussi que le souvenir d'une amie, morte en prédestinée, l'année précédente, me revint à la mémoire. Elle devait prier pour moi certainement. On m'avait assuré qu'elle pensait à entrer au Carmel et y aurait pris le nom d'Agnès de Jésus.

" Je me rappelle que je me sentis rougir d'émotion et, en allant et revenant pour la Communion, j'avais peur que cette émotion ne paraisse. Je n'avais jamais pensé au Carmel et, en un instant, voilà que je m'y trouvais poussée par un attrait irrésistible.

" Aussitôt rentrée aux Buissonnets, je confiai mon secret à Marie. Elle me fit remarquer seulement l'austérité du Carmel, disant que je n'avais pas une santé assez forte pour l'embrasser. Papa, à qui j'allai faire, le jour même, ma demande, tandis qu'il se trouvait au Belvédère, me dis à peu près ce que m'avait dit Marie. Mais je vis qu'il était, au fond, très glorieux de me voir cette vocation.

" Dans l'après-midi, je le rencontrai en montant l'escalier, il avait l'air un peu triste. " Ne crois pas, ma Pauline, me dit-il, que si je suis heureux de te donner au bon Dieu, je ne souffrirai pas de me séparer de toi. " Et il m'embrassa avec une tendresse émue. Toutes ses façons de parler et d'agir étaient simples comme sa belle âme patriarcale. "

Quand Pauline avait pris une décision, elle visait aussitôt à l'exécuter, avec une volonté inlassable. Ayant obtenu l'assentiment de son père et de Marie, elle parla avec son directeur, puis à M" et Mme Guérin, sans rencontrer aucune opposition.

" Mais, hélas! confiait-elle dans la suite, je fis saigner, par mon silence, le coeur si tendre, si profond de notre petite Thérèse. Ah! si j'avais su la faire tant souffrir, comme je m'y serais prise autrement, comme je lui aurais tout confié! Ne possédait-elle pas, à neuf ans, une sagesse que je ne pouvais soupçonner? Enfin, je me console, aujourd'hui, en pensant que mon erreur servit les desseins de Dieu. Il le montra par les grâces qui suivirent. "

La Rév. Mère Marie de Gonzague, alors Prieure, accueillit avec bienveillance ce sympathique sujet. Pauline, ne croyant pas qu'il eût de place vacante à Lisieux, demandait uniquement qu'on voulût bien appuyer sa démarche près du Carmel de Caen. Quelle ne fut pas sa joyeuse surprise de s'entendre dire qu'on lui trouverait bien une cellule à Lisieux. A la visite suivante, on lui donna le nom de soeur Agnès de Jésus, qui lui convenait si bien.

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Message  Arthur Lun 11 Mai 2009, 8:50 pm

*

L'entrée fut fixée au 2 octobre 1882. " Jour de larmes et de bénédictions ", écrira sainte Thérèse de l'Enfant - Jésus.

M. Martin, accompagné de Marie et de M. Guérin, conduisit lui-même au Carmel sa Pauline. Au seuil de la clôture se trouvaient M. le chanoine Delatroëtte,supérieur du monastère, et M. l'abbé Ducellier. Celui-ci en sa qualité de directeur, adressa quelques paroles touchantes à sa fille spirituelle.

Puis la porte conventuelle se referma, la Communauté embrassa la nouvelle arrivée et on la trouva si pâle, par suite de l'émotion, qu'on voulut la faire asseoir. Elle protesta avec fermeté: " Mais je ne suis pas malade! " On sourit et l'on comprit, à cette première réaction, que la petite postulante ne manquait pas d'énergie.

Le lendemain, sa maîtresse du noviciat, Mère Geneviève de Sainte-Thérèse (fondatrice du Carmel de Lisieux ), lui voyant un air un peu songeur l'interrogea:

" Vous êtes triste?
-- Oui, ma Mère.
-- Et pourquoi?
-- Parce que je trouve que je suis entrée vieille au Carmel. "

Elle avait, on le sait, vingt et un ans !

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Message  Arthur Mer 13 Mai 2009, 5:54 am

Quoiqu'ayant fait pleinement le sacrifice de sa famille, elle souffrit beaucoup de l'immense chagrin qui continuait de miner la petite Thérèse.

On devine aisément sa douleur durant l'étrange maladie de la sainte enfant, dont le coeur restait tendu vers sa " petite Mère ", au point qu'elle n'acceptait l'absence de sa grande soeur Marie, que pour la laisser aller à la messe ou voir Pauline.

L'époque de la Prise d'Habit approchait : 6 avril 1883. La " petite Mère ", serait-elle privée d'y voir sa bien-aimée Thérèse? Elle ne pouvait s'y résigner et mandait à la petite patiente qu'elle la voulait toute remise le jour de ses fiançailles.

Son voeu fut exaucé. Une accalmie permit d'amener la petite Thérèse au parloir, avant la cérémonie de vêture. Écoutons l'enfant bénie nous raconter:

" Je pus donc embrasser ma mère chérie, m'asseoir sur ses genoux et la combler de caresses... Je pus la contempler si ravissante sous la blanche parure de Fiancée... Ah! ce fut un beau jour, au milieu de ma sombre épreuve, mais ce jour passa vite... Bientôt il me fallut monter dans la voiture qui m'emporta bien loin de Pauline... bien loin de mon Carmel chéri.

Les angoisses allaient reprendre dès le lendemain, jusqu'à l'intervention miraculeuse de la Vierge du Sourire, le 13 mai suivant. Quelle joie pour la jeune novice en recueillant les échos de cette vision céleste, d'abord de la bouche de Marie.

" Que la Sainte Vierge est bonne! écrit-elle à la petite privilégiée... Qu'il me tarde de revoir ton petit visage si cher à mon coeur. D'ici-là, je le vois, c'est vrai mais, depuis quelque temps, ma longue-vue n'est plus bonne; pendant que tu étais si malade j'ai laissé tomber une larme sur le verre et tout à coup, il s'est obscurci.

" Enfin, la Sainte Vierge nous tient ensemble sous son manteau, elle nous garde sur son coeur, elle nous bénit, elle nous aime, elle nous caresse de la même main! Comment dire après cela que Theresita est loin d'Agnès? et Agnès de Theresita?

"... Adieu, aimons bien la Sainte Vierge, aimons-la, c'est une Mère et, sous son regard, sous sa main, la petite barque de ton coeur est toujours en sûreté et s'achemine en paix vers le Ciel. "

Bientôt après, Thérèse venait à la grille lui donner les détails de sa guérison.

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Message  Arthur Mer 13 Mai 2009, 9:06 pm

Affermie dans ses désirs de sainteté par cette faveur mariale, la religieuse s'en épanchait avec son père, au terme de cette année de grâce:

" Je demande au bon Dieu qu'il te conserve encore de bien nombreuses et heureuses années à ta petite famille, dont tu es le modèle, le soutien, le protecteur, l'ange tutélaire.

" Cher Papa, si nous marchions sur tes traces nous serions toutes bien placées là-haut! Pour moi, qui suis en ce moment l'enfant gâtée du bon Dieu et de mon père de la terre, je serais la plus coupable si je me montrais ingrate, si je n'essayais pas de produire cent pour un.

" Ah! mon petit Père, comme je le désire! comme je veux être sainte! C'est là toute mon ambition, je sais que tout le reste passe, je sais que rien n'est stable ici-bas et je veux m'attacher à Dieu de plus en plus. Quelle miséricorde de sa part de m'avoir attirée à lui si jeune et la première! Je dis la première, car j'aime à penser que son divin regard fascinera encore plusieurs petites colombes de ton nid, Père bien-aimé et privilégié.

" En attendant, prie bien pour nous toutes; demande que ta petite Carmélite, ta pauvre petite " perle ". soit vraiment une perle précieuse aux yeux de Dieu et de ses Anges, et qu'elle vienne un jour se placer sur ton front, pour y briller toute l'éternité."

Elle élabore, à cet effet, la composition d'un pieux recueil où, durant l'espace de " deux mois et neuf jours ", l'offrande successive de toutes les fleurs de la nature, -- dont elle précise le symbole mystique, -- constitue une gerbe abondante de vertus.


D'autre part, au moyen d'une correspondance suivie et permise exceptionnellement, elle soutenait l'effort persévérant de Thérèse:

" Je vois que ma petite Theresita prépare bien son coeur pour le grand jour. Il faut continuer et ne pas s'arrêter un instant, car un instant perdu, c'est une fleur de moins dans le petit jardin.

"... Tu seras vraiment la petite colombe qui porte son coeur au bon Jésus. C'est à toi que j'ai pensé en plaçant cette image au commencement du livre, mais sais-tu bien ce que Jésus te rendra à son tour? Il t'apportera son Coeur aussi! Sans doute, on pourrait croire que le coeur de Theresita ne dût attendre autre chose qu'une petite place dans celui de Jésus, mais point du tout, c'est la petite Hostie, c'est le coeur de Jésus qui réclamera l'entrée dans le coeur de Thérèse! Oh! quelle merveille! Est-ce trop de deux mois et demi pour y penser et semer des fleurs sur le passage de cette douce Hostie, qui contient le Ciel?

" Adieu, mon Benjamin, oh! ne te fatigue pas du jardinage, les jours passent vite et Jésus s'approche. "

Arthur

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