Traité de l'immutabilité.

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Message  Louis Sam 25 Mai 2024, 11:41 am

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Traité de l'immutabilité. Captu283
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Comme à l'habitude, dès la publication de ce Traité de l’immutabilité, nous éditerons ce fil pour y déposer des liens en vue de faciliter la consultation et pour ne pas surcharger le texte.

Bien à vous.

Table des Matières.

* Avertissement.
* Notice historique.
* Bref de Grégoire XVI.
Traité de l'immutabilité du Gouvernement de l'Église.

§ Ier. Les gouvernements politiques sont susceptibles de changements.
§ II. Le gouvernement ecclésiastique est immuable.
§ III. Preuves de l'immutabilité du gouvernement de l'Eglise.
§ IV. Raisons pour lesquelles Jésus-Christ a établi un gouvernement dans son Eglise.
§ V. Les raisons qui prouvent l'immutabilité du gouvernement de l'Eglise prouvent également sa perpétuité.
§ VI. On ne peut pas supposer que Jésus-Christ ait laissé la forme du gouvernement de l'Eglise indéterminée, ni qu'il y permette des variations essentielles.
§ VII. Si Jésus-Christ avait laissé indéterminée la forme du gouvernement ecclésiastique, l'Eglise ne serait plus la même.
§ VIII. En supposant la forme du gouvernement de l'Eglise indéterminée, l'ouvrage de son divin fondateur serait imparfait.
§ IX. On ne peut dire que Jésus-Christ ait donné à son Eglise l'autorité de faire des changements essentiels dans son gouvernement.
§ X.Jésus-Christ n'a pas engagé toute sa puissance à conserver toujours le même gouvernement dans son Eglise.
§ XI. Dieu ne permettra pas seulement, mais il ne peut pas même permettre absolument qu'il se fasse aucun changement essentiel dans le gouvernement de son Eglise.
§ XII. L'Eglise s'opposera d'une manière invincible et dans tous les temps à toutes les modifications essentielles qu'on tenterait d'introduire dans son gouvernement.
§ XIII. La véritable Eglise sera celle qui repoussera victorieusement les modifications essentielles qu'on voudrait introduire dans son gouvernement.
§ XIV. On conclut que le gouvernement actuel de l'Eglise est le même que le gouvernement primitif.
§ XV. Calomnies des adversaires contre le gouvernement actuel de l'Eglise.
§ XVI. Le dessein des adversaires est de faire regarder les tribunaux de l'Eglise comme illégitimes.
§ XVII. Sous prétexte de n'attaquer que les abus, les adversaires renversent la légitimité des tribunaux ecclésiastiques.
§ XVIII. Artifices que les adversaires emploient pour cacher leurs véritables intentions.
§ XIX. Le moyen le plus court et le plus sûr pour réfuter les adversaires c'est de leur prouver que la forme extérieure du gouvernement ecclésiastique est perpétuelle et immuable.
§ XX. La forme extérieure du gouvernement de l'Eglise en exprime l'essence.
§ XXI. Si la forme extérieure du gouvernement ecclésiastique n'était pas perpétuelle et immuable, on ne pourrait pas distinguer le gouvernement de Dieu de celui des hommes.
§ XXII. L'immutabilité de la forme intrinsèque du gouvernement ecclésiastique deviendrait inutile, si l'Eglise ne pouvait exercer visiblement ses droits.
§ XXIII. On ne peut pas dire que l'Eglise ait un gouvernement, si elle ne l'exerce pas.
§ XXIV. Le gouvernement de l'Eglise a toujours été essentiellement et visiblement le même que celui de nos jours.
§ XXV. D'après le propre aveu des novateurs, le gouvernement actuel de l'Eglise est essentiellement monarchique.
§ XXVI. La résistance de quelques Eglises est vaine pour prouver que la monarchie n'est pas universellement admise, car il faudrait prouver qu'elle est universellement rejetée.
§ XXVII. Preuves du paragraphe précédent.
§ XXVIII. D'après les novateurs, la monarchie ecclésiastique est universellement adoptée.
§ XXIX. Les Eglises qui réclament ne peuvent pas représenter l'Eglise catholique.
§ XXX. Les Eglises qui réclament ne peuvent point le faire au nom de l'Eglise catholique.
§ XXXI. Les Eglises qui réclament se réduisent à l'Eglise de France; caractères qu'elle devrait avoir dans l'hypothèse des novateurs.
§ XXXII. Les caractères de l'Eglise de France sont contraires à ceux que les novateurs eux-mêmes lui attribuent.
§ XXXIII. D'après les principes des novateurs, l'Eglise qu'ils proposent pour modèle n'existe point.
§ XXXIV. C'est en vain que les novateurs s'appuient sur le principe erroné de l'obscurité de l'Eglise.
§ XXXV. Récapitulation de ce qui a été prouvé jusqu'ici.
§ XXXVI. Autre moyen de découvrir le dessein des novateurs : selon eux les Eglises qui ont adopté la monarchie seraient formellement hérétiques.
§ XXXVII. Tamburini ne justifie pas les novateurs en disant que les Eglises ont adopté la monarchie par ignorance.
§ XXXVIII. Tamburini ne réussit pas mieux à justifier les novateurs en disant que les Eglises qui ont adopté la monarchie n'ont pas cru aller contre une définition solennelle.
§ XXXIX. La monarchie ecclésiastique peut encore se prouver par la tradition.
§ XL. Les hérétiques donnent à la monarchie ecclésiastique une origine plus ancienne que ne la donnent les novateurs.
§ XLI. Monuments du gouvernement monarchique de plusieurs Papes des temps anciens.
§ XLII. Vaines objections opposées par les novateurs.
§ XLIII. Saint Damase annule les actes du concile de Constantinople contre les Eudoxiens.
§ XLIV. Saint Léon annule le 28me canon du concile de Chalcédoine.
§ XLV. Objections des novateurs, elles sont vaines.
§ XLVI. Autres objections aussi vaines que les précédentes.
§ XLVII. Saint Léon donne à entendre qu'il annule de sa propre autorité.
§ XLVIII. La Monarchie papale est encore confirmée par de nouveaux faits.
§ XLIX. Procédés monarchiques des Papes.
§ L. Allégations des novateurs touchant les définitions du concile de Constance.
§ LI. Réfutation des allégations des novateurs touchant les décisions du concile de Constance.
§ LII. Conduite du concile de Constance envers Grégoire XII et Clément VIII.
§ LIII. La  souscription de Jean XXIII à sa déposition peut être prise pour une démission volontaire.
§ LIIV. La déposition d'un Pape douteux et schismatique peut avoir lieu sans préjudice pour la suprématie du Pape.
§ LV. Contradiction des adversaires touchant la supériorité du concile sur le Pape.
§ LVI. Les novateurs demandent vainement que Martin V eût confirmé les actes du concile de Constance.
§ LVII. En supposant que le concile de Constance eût défini la supériorité des conciles sur les Papes, on ne pourrait pas pour cela, d'après les adversaires, regarder cette doctrine comme...
§ LVIII. Preuves du paragraphe précédent.
§ LIX. Si la suprématie des conciles sur les Papes avait été définie par le concile de Constance, on devrait l'entendre des Papes douteux.
§ LX. L'Histoire du concile de Constance est plutôt contraire que favorable aux adversaires.
§ LXI. Les adversaires attribuent aux catholiques une fausse idée de la monarchie des Papes.
§ LXII. La monarchie papale n'est pas despotique.
§ LXIII. L'abus ne détruit pas le droit dans la monarchie papale.

A suivre.


Dernière édition par Louis le Mar 08 Oct 2024, 6:09 am, édité 74 fois

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Message  Louis Lun 27 Mai 2024, 5:51 am


TRAIITÉ DE L’IMMUTABILITÉ

Avertissement

Cette traduction du Traité sur l'immutabilité du gouvernement de l'Eglise, qui, sous le titre de Discours préliminaire, fait partie du savant ouvrage de D. Maur Cappellari, aujourd'hui Sa Sainteté GRÉGOIRE XVI, intitulé : Le Triomphe du Saint-Siège et de l'Eglise contre les attaques des novateurs, combattus et réfutés par leurs propres armes, est terminée depuis 1832, après avoir été faite, pour ainsi dire, sous les yeux de l'auguste auteur. Voici à ce sujet comment s'exprime l'Ami de la Religion, dans son numéro 2005, du mardi 2 octobre 1832, p. 421 : « M. Remai, de Nice, nous prie d'annoncer que le Triomphe du Saint-Siège et de l'Eglise contre les attaques des novateurs, par le Père Maur Cappellari, vient d'être traduit en français par un ecclésiastique de notre nation qui se trouve depuis quelque temps en Italie. L'ouvrage aurait été déjà publié si l'auteur n'avait pas voulu faire examiner sa traduction à Rome avant de la livrer à l'impression. »

La cause du retard qu'on a mis à publier cette traduction n'a rien de commun avec l'ouvrage, qui, loin d'avoir perdu par-là de l'intérêt qu'il inspire naturellement, en a acquis au contraire un nouveau par l'addition que le traducteur a été depuis invité d'y faire de l'Encyclique du 15 août 1832, et du bref aux Évêques de Pologne, du 5 juillet de la même année, la doctrine de ces deux importants documents corroborant celle du Traité, qui, brillant d'éloquence et plein d'érudition, établit, par des preuves aussi incontestables dans leurs principes que victorieuses dans leur développement, l'immutabilité du gouvernement de l'Eglise, dont la divine constitution ne saurait être sujette aux vicissitudes du temps et des circonstances.

Ce travail, qui, à cause de son étendue, a été intitulé Traité, est divisé en 82 paragraphes , dont le contenu est sommairement indiqué en tête de chacun d'eux.

La fidélité, qui est le principal mérite de cette traduction, et les honorables suffrages qu'elle a obtenus garantissent d'avance l'empressement qu'on mettra à l'accueillir ; et le traducteur trouvera sa récompense dans la conviction où il est d'avoir été utile à la défense de la foi, en propageant les principes invariables sur lesquels elle repose, tels qu'ils émanent avec leurs conséquences des hautes lumières de l'auguste auteur, qui, par un fait unique dans les fastes ecclésiastiques, après avoir incontestablement démontré l'immutabilité du gouvernement de l'Eglise, en a été établi le chef suprême sur la terre, et dont le mérite de son ouvrage et son élévation au souverain pontificat ont fait dire, et certes avec raison, que le St. Esprit semblait avoir dicté expressément pour lui ces paroles de la Genèse, paroles qui reçoivent, en effet, à son égard une frappante application : Quia ostendit tibi Deus omnia quæ locutus es... eris super domum meam et ad tue oris imperium cunctus populus obediet.......tantum te præcedam (Genèse, ch. 41).
Notice historique

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Message  Louis Mar 28 Mai 2024, 6:12 am


TRAIITÉ DE L’IMMUTABILITÉ

NOTICE HISTORIQUE

SUR LA VIE  ET LES TRAVAUX

DE  D.  MAUR CAPPELLARI,

aujourd'hui

SA SAINTETÉ GRÉGOIRE XVI.

Il est naturel qu'en tête d'un des plus importants ouvrages de Sa Sainteté GRÉGOIRE XVI, se trouve une notice historique sur sa vie et ses travaux, et nous sommes bien sûr que celle qui précède ici son Traité sur l'immuabilité du gouvernement de l'Eglise, dont nous donnons la traduction, sera lue avec intérêt ; nous l'avons presqu'entièrement extraite de l'Histoire de la Papauté par M. Henrion.

Maur Cappellari naquit à Bellune , dans l'état Vénitien, le 18 septembre 1765; entré de bonne heure chez les Bénédictins-Camaldules, il trouva à y satisfaire son goût pour la piété et pour l'étude. Ses supérieurs le destinèrent à l'enseignement, et ii professa longtemps la théologie dans son ordre ; les fruits de ses études ne restaient pas ensevelis à l'ombre du cloître : dès 1799, il publia le Triomphe du Saint-Siège et de l'Eglise contre les attaques des novateurs, battus par leurs propres armes ; c'était se montrer digne de la tiare, que de défendre supérieurement l'immutabilité du gouvernement ecclésiastique et l'infaillibilité pontificale. Lorsque Pie VII signala, en 1800, le commencement de son règne en créant l'académie de la Religion catholique, il était naturel que le P. Cappellari en fit partie ; on le vit, dès 1801, inscrit au nombre de ses membres résidents, et y déposer chaque année le tribut de ses lumières. Son mémoire de 1804, que nous nous bornons à citer, avait pour but d'établir que la Religion chrétienne doit être et qu'elle est essentiellement une dans ses dogmes, et dans sa morale. A partir de 1807, il exerça successivement les fonctions de censeur d'exercice de l'Académie, de lecteur émérite de théologie, de vice-procureur-général, et d'abbé des Camaldules.

L'enlèvement de Pie VII, signal de la dispersion des corps religieux, contraignit le Père Cappellari de chercher un asile dans l'état Vénitien, au monastère de St-Michel-de-Murano ; en 1811, il eut à gémir sur la ruine de la célèbre bibliothèque de St-Michel, que ses soins ne purent empêcher. Au commencement de 1814, le retour de Pie VII lui inspira, à Padoue, un nouvel écrit sur le concours extraordinaire de tant d'événements, considéré comme motif de foi. L'amour qu'il conservait pour son institut le fit rentrer ensuite avec joie dans son ancien monastère de Rome ; à l'office d'abbé procureur-général des Camaldules, qu'il y exerça, se joignirent bientôt les fonctions délicates de consulteur de la congrégation de l'Inquisition, de la Propagande et des affaires extraordinaires ecclésiastiques. Nommé ensuite l'un des examinateurs des Evêques, consulteur de la correction des livres de l'Eglise orientale, et vicaire-général des Camaldules, il ajouta de plus en plus, par la manière dont il remplit ces emplois, au trésor de ses mérites. Léon XII les reconnut avec éclat dans le consistoire du 13 mars 1826, en le créant cardinal de l'ordre des prêtres du titre de St-Calixte ; la pourpre dut lui paraître d'autant plus précieuse, que le Pape déclara qu'il l'en décorait à cause de l'innocence et de la gravité de ses mœurs, de l'excellence de sa doctrine et de ses infatigables travaux. Le nouveau cardinal ne tarda pas à être nommé préfet de la Propagande, qui est peut-être la plus vaste et la plus importante institution de l'Eglise catholique, et les occupations de cette charge ne l'empêchèrent point de faire partie de diverses congrégations. Le génie du mal qui avait excité la calomnie contre la mémoire adorée de Léon XII, répandit, à la mort de Pie VIII, que le dernier des Papes venait de descendre dans la tombe ; mais il reçut, le 2 février 1831, un éclatant démenti par l'élection du cardinal Cappellari , qui fut consacré et couronné le 6 , sous le nom de GRÉGOIRE XVI.

A suivre.

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Message  Louis Mer 29 Mai 2024, 6:25 am


TRAIITÉ DE L’IMMUTABILITÉ

NOTICE HISTORIQUE

SUITE

GRÉGOIRE ! nom cher à l'Eglise par les vertus, par les sciences, par les actions qu'il rappelle ; cinq Papes de ce nom vénéré sont inscrits au nombre des Saints. Le premier de tous a conquis par sa doctrine et sa piété, le Surnom de Grand ; tous les bons  esprits regardent Grégoire VII comme l'un des amis, des tuteurs, des sauveurs du genre humain, comme l'un des génies  qui ont constitué l'Europe ; Grégoire IX fut le restaurateur du droit canonique ; Grégoire XIII, qui fonda tant de collèges, édita le décret de Gratien et réforma le calendrier ; Grégoire XV, qui ne fil que traverser le pontificat, y laissa des traces de lumières, et choisit dans le collège des cardinaux un conseil pour la  propagation de la foi chez les  barbares.  A son tour, GRÉGOIRE XVI, en adoptant un nom si illustre, a pris l'engagement d'évangéliser les idolâtres et les hérétiques, d'éclairer les fidèles, d'édifier le monde, et de contribuer par l'ascendant de son apostolat à sauver la société européenne, en lui montrant le bonheur dans l'unité romaine, et en lui indiquant la charité comme le moyen facile d'arriver à ce port de salut (1).
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Traité de l'immutabilité. Malach10
Traité de l'immutabilité. Malach11

BREF de Grégoire XVI...

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Message  Louis Jeu 30 Mai 2024, 6:20 am


TRAIITÉ DE L’IMMUTABILITÉ

BREF de Grégoire XVI

La traduction du Traité sur l'immutabilité du gouvernement de l'Eglise ayant été faite, pour ainsi dire, sous les yeux de l'auguste Auteur et par son inspiration, on a pensé que ses lecteurs verraient avec plaisir le bref qu'il avait déjà adressé au Traducteur à l'occasion d'un de ses ouvrages dont Sa Sainteté avait daigné agréer l'hommage.

GRÉGOIRE XVI, PAPE,

A NOTRE CHER FILS

MENGHI-D'ARVILLE,

Protonotaire apostolique, à Nice-Maritime.

Traité de l'immutabilité. Bref_110
Traité de l'immutabilité. Bref_210
Le Traité proprement dit.

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Message  Louis Ven 31 Mai 2024, 5:39 am



§ Ier.

Les gouvernements politiques sont susceptibles de changements.

Lorsqu'on demande si un gouvernement est susceptible de changements essentiels, c'est comme si on demandait si les lois fondamentales qui constituent le plan sur lequel il repose peuvent être altérées et même détruites : et, comme ces lois forment essentiellement le caractère des gouvernements, prétendre qu'un gouvernement peut éprouver des modifications essentielles, c'est avouer qu'il peut dégénérer en un autre. Il est vrai que de pareilles variations les nations se voient souvent dans les gouvernements  politiques, quelles que soient d’ailleurs l'origine et la source d'où découlent les droits de la souveraineté; et l'histoire des Perses et des Romains nous en offre des exemples frappants ; car Sextus Empiricus nous rapporte qu'il était d'usage à Rome de rester sans gouvernement pendant quelques jours après la mort du roi; et l'on voit dans Hérodote qu'après la mort de Cambyse, les sept principaux seigneurs délibérèrent sur la forme du gouvernement qu'il souviendrait d'adopter.
§ II. Le gouvernement ecclésiastique est immuable.

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Message  Louis Sam 01 Juin 2024, 7:10 am


Le Traité

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§ II.

Le gouvernement ecclésiastique est immuable.

De telles modifications ne peuvent point avoir lieu dans le gouvernement de l'Eglise ; sa nature ne varie pas, et sa constitution est immuable ; et malgré tous les efforts de l’insubordination, on ne pourra jamais rien changer à sa forme, parce que Jésus-Christ l'a établi tel, et il s'est engagé par serment d'assister son Eglise jusqu'à la consommation des siècles. Cette vérité n'admet point de doute ; elle est formellement enseignée par Tamburini lui-même :
Tamburini a écrit:« Car, » dit-il,« on détruirait l'ordre sur lequel Jésus-Christ a fondé son Eglise, si on changeait la forme de son gouvernement, et en cela, il n'a laissé aucun pouvoir sur la terre. La forme qu'il a établie doit être permanente et perpétuelle ; parfois  le gouvernement des hommes est sujet à des révolutions de ce genre, et la nouvelle forme qu'on y introduit acquiert  avec le temps le droit d'une paisible possession; mais il n'en est pas ainsi de l'Eglise : Jésus-Christ l'a constituée  pour qu'elle reste telle jusqu'à la fin du monde (Vera idea sopra la S. S. part. 2, c 1, § 1.). »

Ce témoignage seul est suffisant pour rendre superflues les autres raisons que l'on pourrait apporter aux illuminés de nos jours ; car celui qui le profère est leur oracle , qu'ils suivent aveuglément.
§ III. Preuves de l'immutabilité du gouvernement de l'Eglise.

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Message  Louis Dim 02 Juin 2024, 6:02 am


Le Traité

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§ III.

Preuves de l'immutabilité du gouvernement de l'Eglise.

De l'immutabilité du gouvernement ecclésiastique et de sa liaison intime et nécessaire avec l'existence de l'Eglise, il suit naturellement que, la perpétuité étant assurée à l'Eglise par les divines promesses, son gouvernement, qui n'a jamais changé essentiellement, ne changera non plus jamais ; les novateurs, au lieu de tirer cette conséquence naturelle, supposent au contraire des innovations pour faire croire, comme on le verra dans la suite, que l'Eglise visible a disparu.

Il est donc nécessaire de faire précéder quelques principes préliminaires , et de mettre dans leur véritable jour les raisons sur lesquelles tout le monde est d'accord, pour lesquelles le divin fondateur de l'Eglise a voulu y établir et y organiser lui-même un gouvernement; par ces principes, chacun verra clairement le dessein de nos adversaires, et pourra sans effort les combattre victorieusement , puisque ces raisons sont de telle sorte que toutes également promettent une assistance indéfectible de la Divinité pour maintenir sans interruption jusqu'à la fin des siècles le même gouvernement, toujours semblable à lui-même, malgré la violence de l'orgueil humain.
IV. Raisons pour lesquelles Jésus-Christ a établi un gouvernement dans son Eglise.

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Message  Louis Lun 03 Juin 2024, 5:58 am


Le Traité

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§ IV.

Raisons pour lesquelles Jésus-Christ a établi un gouvernement dans son Eglise.

Quelles sont donc ces raisons ? voici les principales :

1º en fondant son Eglise, et en la mettant en harmonie avec les besoins de l'humanité, Jésus-Christ a voulu former une société chargée de pourvoir aux besoins spirituels des peuples.

2º Il y ouvrit en conséquence une école, et y érigea un tribunal pour qu'on pût le consulter dans les doutes, et dont les décisions dussent être reçues et respectées avec une entière soumission.

3º Il fallait que les fidèles appelés de toutes les parties du monde à une source commune, y puisassent les vérités révélées, et que, membres distincts d'un même corps, ils conservassent dans la même harmonie de leurs fonctions l'unité de l'esprit dans les liens de la paix. Il voulut, par conséquent, qu'il y eût un gardien établi, et une autorité pour protéger cette même unité contre les attaques de ceux qui voudraient la violer.  

4º Afin que des parties les plus reculées de l'univers toutes les nations, attirées par son éclat, accourussent à cette Jérusalem nouvelle, pour apprendre les voies du Seigneur et se soumettre au doux joug de sa sainte loi, il plaça sa cité sur la plus haute montagne, selon cette belle description d'Isaïe , dans laquelle on ne peut s'empêcher de reconnaître avec Opstraet la figure de l'Eglise qui devait être visible, manifeste à tous, élevée pardessus toutes les autres sociétés par l'autorité avec laquelle elle enseignerait et gouvernerait les nations (De loc. Theol. de Visibilit. Eccles.). Or toutes ces fins ne pourraient en aucune manière être obtenues sans un gouvernement dépositaire de l'autorité.
§V.. Les raisons qui prouvent l'immutabilité du gouvernement de l'Eglise prouvent également sa perpétuité.

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Message  Louis Mar 04 Juin 2024, 6:05 am

Traité 9


Le Traité

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§ V.

Les raisons qui prouvent l'immutabilité du gouvernement de l'Eglise prouvent également sa perpétuité.

J'ai déjà dit que les mêmes raisons prouvent que l'ordre établi par Jésus-Christ dans son Eglise doit être nécessairement perpétuel et immuable ; et en effet, si dans la suite ce même ordre devait subir des changements essentiels, selon la différence des caractères, la nature des lieux, la multitude des fidèles et d'autres circonstances accidentelles, on serait forcé de dire ou que la sagesse éternelle n'a pas su, ou que la toute-puissance n'a pas pu, ou que la volonté divine n'a pas voulu faire une institution qui, par l'inaltérable solidité de toutes ses parties, et malgré les assauts imprévus et les plus violents, attestât l'action de son immuable et divin auteur, et qu'on ne pût jamais confondre avec le gouvernement des hommes, essentiellement muable, parce que l'exercice de la souveraineté, l'exécution de ses lois fondamentales, tout en un mot, dépend de l'inconstante volonté de l'homme sur laquelle tout repose; et celui qui admettrait des absurdités semblables ne partagerait pas effectivement les rêves impies de ceux qui se figurent la Divinité impuissante, afin de se persuader à eux-mêmes qu'il leur est impunément permis de l'insulter dans l'ouvrage de ses mains, qu'il tombera sous les premiers coups de l'audace humaine !

Le pharisien Gamaliel nous apprit à raisonner plus sagement quand il émit dans la synagogue cet avis aussi philosophique que plein de sagesse : Si ce dessein ou cette entreprise vient des hommes, elle tombera d'elle-même ; mais si elle a Dieu pour auteur, vous ne la détruirez jamais (1). Il faudrait, en conséquence, prouver qu'il n'est pas écrit dans les décrets divins que l'Eglise soit chargée de paître le troupeau de Jésus-Christ, d'instruire les ignorants et de confirmer les faibles, de ramener ceux qui s'égarent, de garder la foi intacte, de conserver l'unité, de donner des lois, de commander aux nations, et de se faire reconnaître au monde entier, comme l'unique dépositaire des célestes enseignements, et comme le seul temple de la Divinité.
__________________________________________________________________

(1) Si est ex hommibus consilium hoc» aut opus, dissolvetur ; si verò ex Deo est, non poteritis dissolvere illud. Act, Apost. V, v. 38, 39.
§ VI. On ne peut pas supposer que Jésus-Christ ait laissé la forme du gouvernement de l'Eglise indéterminée, ni qu'il y permette des variations essentielles.

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Message  Louis Mer 05 Juin 2024, 6:42 am


Le Traité

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§ VI.

On ne peut pas supposer que Jésus-Christ ait laissé la forme du gouvernement
de l'Eglise indéterminée, ni qu'il y permette des variations essentielles.

Mais ne pourrait-on pas dire que le divin fondateur du gouvernement ecclésiastique en a laissé la forme indécise et indéterminée, parce qu'elle serait indifférente au système de dogme et de morale qu'il voulait établir dans son Eglise ? Dans cette hypothèse, il ne lui aurait donc conféré aucun pouvoir, ou bien il aurait laissé dans le doute de savoir à qui il le conférait; le corps des pasteurs indistinctement en serait-il dépositaire, ou bien la plus grande partie d'entre eux, ou bien les fidèles se le seront-ils partagé également en autorisant chacun d'eux d'en prendre telle portion qu'il lui plairait? car un pouvoir précis et déterminé rendrait immuable la forme intrinsèque du gouvernement; d'ailleurs, dira-t-on encore, on peut obtenir les différentes fins que nous avons désignées sans l'existence d'aucun gouvernement, ou avec les formes de gouvernement que le temps et les conventions des hommes pourraient successivement substituer à la forme essentielle et primitive , lors même que celle-ci serait d'institution divine.  

A suivre.

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Message  Louis Jeu 06 Juin 2024, 5:56 am


Le Traité

§ VI.

SUITE

[L]'Eglise pourra donc commander ou sans autorité, ce qui répugne, ou la divine mission qu'elle a reçue pourra être indifféremment remplie par une société quelconque, quoiqu'elle ne soit pas la vraie Eglise, attendu que dans cette supposition il serait impossible de discerner les vrais fidèles ! il s'ensuivrait de là que la différence caractéristique qui distingue l'Eglise de Jésus-Christ de cette église prétendue ne consisterait pas dans le plan sur lequel Dieu lui-même l'a fondée, et ainsi elle serait toujours la même, lors même que les disciples prendraient la place des docteurs, les docteurs celle des disciples, les sujets celle des juges, les juges celle des sujets, les ouailles celle des pasteurs, et les pasteurs celle des ouailles, abandonnant tous les devoirs qui leur sont propres, et par cet échange d'autorité et de postes, confondant et amalgamant toutes choses !

Tamburini repousse, avec tous les catholiques, toutes ces conséquences, « parce que, dit-il, ce serait renverser entièrement l'ordre que Jésus-Christ a établi dans son Eglise, » et conséquemment renverser l'Eglise elle-même.
§ VII. Si Jésus-Christ avait laissé indéterminée la forme du gouvernement ecclésiastique, l'Eglise ne serait plus la même.

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Message  Louis Ven 07 Juin 2024, 6:16 am


Le Traité

SUITE

§ VII.

Si Jésus-Christ avait laissé indéterminée la forme du gouvernement ecclésiastique, l'Eglise ne serait plus la même.

La même vérité est incontestablement encore démontrée par la nature des sociétés politiques, qui diffèrent les unes des autres et se distinguent entr'elles selon les diverses formes de leur gouvernement : Civitas si est societas (societas autem civium), variata reipublicæ forma, et alia  effecta, nccessarium utique videretur, civitatem quoque non eamdem permanere; ut et chorumalium esse dicimus, dum tragicus est quant dum comicus, etsi  iidem sint homines , eodemque item modo, omnem aliam societatem et compositionem, si species compositionis alia fiat, ceu harmonia carumdem vocum, aliam esse dicimus, modo doricam, modo phrygiam vocitamus (Aristot, lib.3, Polit.c. 2.).

Essaiera-t-on de dire que l'Eglise soit véritablement une société ? Les novateurs n'ont pas porté jusqu'à ce point leur extravagance. Elle ne serait donc plus la même par le seul changement de la nature de son gouvernement qui règle les relations essentielles et réciproques de tous ses membres. Les protestants eux-mêmes, il ne faut point l'oublier, reconnaissent cette vérité, et afin de prouver que l'Eglise n'existe plus parmi les partisans du pontife romain, et justifier par-là l'usurpation de leur mission, ils ne cherchent qu'une chose, qui est de persuader que la forme primitive de cette même Eglise a été effectivement altérée dans son essence.  

§ VIII. En supposant la formée du gouvernement de l'Eglise indéterminée, l'ouvrage de son divin fondateur serait imparfait.

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Message  Louis Sam 08 Juin 2024, 6:05 am


Le Traité

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§ VIII.

En supposant la forme du gouvernement de l'Eglise indéterminée, l'ouvrage de son divin fondateur serait imparfait.

Mais soit, supposons cette institution divine sujette au changement,  l'œuvre de Dieu serait donc imparfaite; si on en doute voici la preuve. Ou l'on prétend qu'elle est variable par son essence, c'est-à-dire parce qu'elle n'ôterait pas nécessairement au corps hiérarchique la liberté de la modifier, ou bien seulement parce que Jésus-Christ ne se serait pas engagé à la maintenir toujours la même, sans altération, contre les attaques d'une licence envahissante, de l'insubordination, du caprice et de l'intérêt, de quelque manière qu'on la suppose susceptible de variations, elle serait toujours imparfaite.

Car, dans le premier cas, l'homme deviendrait juge de la convenance  d'une constitution divine;  Dieu n'aura pas suffisamment  prévu, dès le commencement de son œuvre, toutes les circonstances des temps, des lieux, des mœurs, pour fonder son Eglise sur un plan applicable à toutes les diversités; le gouvernement ne porterait pas l'empreinte de la Divinité qui, étant une dans son essence, doit être une dans les propriétés intrinsèques de ses opérations ; l'Eglise se donnerait comme ne relevant que d'elle-même, puisque, selon la manière générale de penser , celui-là seul peut changer les lois fondamentales qui possède l'autorité absolue, et sans dépendre d'une autorité supérieure : l'Eglise ne garderait donc plus envers Dieu aucune relation qui indiquât sa soumission, son état de corps obéissant et ministériel.
Toutes les formes.

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Message  Louis Dim 09 Juin 2024, 5:24 am


§ VIII.

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Toutes les formes de gouvernement pourraient facilement paraître légitimes aux yeux des fidèles, tout schisme serait justifiable du moment qu'il n'existerait plus un centre immobile où l'on pût reconnaître l'institution divine et l'unité du ministère. L'œuvre des hommes détruit celle de Dieu et ne peut passer pour la continuer et la faire connaître en quelque sorte; un gouvernement susceptible de changements, que l'Eglise changerait à son gré dans son plan essentiel, tendrait donc à la précipiter de la plus haute montagne sur laquelle Isaïe nous la fait voir, dans le plus profond des abîmes, pour y être, sans distinction, confondue avec les inventions humaines.

L’état des Athéniens, par exemple, comme celui des Romains, pouvait, malgré leurs importantes révolutions, être connu de l'univers entier, par la raison qu'indépendamment de leur gouvernement, les Athéniens et les Romains formaient des nations distinctes; mais il n'en est pas ainsi de l'Eglise, répandue sur toute la terre, sans détermination de lieu, sans distinction de peuple, et qu'on ne peut reconnaître au milieu des sectes qui lui disputent l'autorité divine que par la nature du plan que son divin fondateur a tracé et par la promesse qu'il a faite de le conserver; si on détruisait par conséquent ce plan, Jésus-Christ n'aurait pas prouvé qu'il était souverain dominateur, et ne serait pas arrivé à son but, son ouvrage ne serait pas parfait, puisque ce qui n'atteint pas son but manque de perfection.
§ IX. On ne peut dire que Jésus-Christ  ait donné à son Eglise l'autorité de faire des changements essentiels dans son gouvernement.


Dernière édition par Louis le Mer 12 Juin 2024, 5:52 am, édité 1 fois (Raison : Compléter le § IX.)

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Message  Louis Lun 10 Juin 2024, 6:27 am


Le Traité

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§ IX.

On ne peut dire que Jésus-Christ ait donné à son Eglise l'autorité de faire des changements essentiels dans son gouvernement.

Jésus-Christ, nous dira-t-on peut-être, a donné à son Eglise toute l'autorité qu'il avait lui-même comme Dieu, et que Dieu pouvant faire un gouvernement ou purement aristocratique, ou démocratique , ou monarchique, l'Eglise, à son tour et selon l'occurrence, peut changer son gouvernement primitif; mais que l'on fasse bien attention que nous parlons dans ce moment contre les hommes qui appellent illégitime un pareil changement, et que la question serait résolue si l'on admettait que l'Eglise peut le légitimer: ils seraient forcés de prêter obéissance à ce nouveau gouvernement, et même d'avoir pour lui de la vénération.

Nous montrons l'impossibilité absolue de ce changement illégitime, et notre principal but est d'anéantir leur objection ; cependant, pour les réduire de premier abord au plus absolu silence, nous voulons bien soumettre leurs difficultés à un examen dont la mise en forme suffit pour résoudre les objections:...
Jésus-Christ ne pouvait

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Message  Louis Mar 11 Juin 2024, 6:04 am


§ IX.

SUITE

Jésus-Christ ne pouvait tracer un plan de gouvernement à son Eglise sans déterminer auparavant s'il voulait en confier l'autorité à une ou à plusieurs personnes; car fonder un gouvernement et déclarer quel est, dans cette société, celui qui est établi pour maintenir l'ordre, c'est une seule et même chose; dire, par conséquent, que l'Eglise a reçu de Dieu le pouvoir de changer la nature de son gouvernement, c'est expliquer clairement qu'elle a le pouvoir de changer le gardien de l'ordre, c'est-à-dire qu'elle peut réunir dans une seule personne les droits que Dieu avait divisés primitivement entre plusieurs, les privilèges dont un seul doit jouir, par l'institution divine, au préjudice de ceux ou de celui qui devait les partager; de sorte que dans le premier cas cette réunion de  personnes auxquelles Dieu aurait confié le pouvoir, perde sa souveraineté, et dans le second , que cette seule personne passe de la dépendance où Dieu l'avait mise au rang d'un maître absolu, à travers les désordres de la hiérarchie ecclésiastique bouleversée. Telle est l'autorité qu'on prétendrait que Dieu a donnée à son Eglise.
Or, examinons.

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Message  Louis Mer 12 Juin 2024, 5:49 am


§ IX.

SUITE

Or, examinons un moment la supposition dans laquelle Dieu l'aurait  exclusivement attribuée au corps des Pasteurs, et dans lequel le gouvernement d'aristocratique qu'il aurait été par l'institution divine, deviendrait dans la suite monarchique. Le corps des Pasteurs renoncera donc à ses droits, il se dépouillera de toute l'autorité essentielle du gouvernement, il restera soumis avec tous les autres à celui-là seul à qui le pouvoir aura été attribué; car, si dans le fond il retient encore le pouvoir, le changement du gouvernement ne sera pas dans la nature, mais bien dans la manière de l'exercer ; cela arrivait quelquefois dans la république romaine, lorsque la nation concentrait dans les mains d'un seul individu toutes les forces matérielles de l'état pour un objet particulier: mais la forme intrinsèque du gouvernement ne subissait aucun changement essentiel par cette concentration.

Dieu, en conférant dans une telle proportion son autorité au corps des Pasteurs, fonda et établit son Eglise sur eux, de sorte que, par rapport à nous, il est également impossible de séparer l'Eglise de cette autorité qu'il le serait de l'augmenter elle-même. Sans cela quelle certitude aurions-nous que les pasteurs forment la légitime et véritable Eglise de Jésus-Christ ? En renonçant donc à cet état de corps ainsi particulièrement désigné et autorisé,  les Pasteurs n'existeraient plus nécessairement et ne représenteraient plus l'Eglise que Jésus-Christ a établie et réglée lui même; la cessation de leur existence serait telle ; qu'il leur serait impossible par eux-mêmes de se rétablir dans leur état primitif, parce que après s'être  radicalement dépouillés de leurs droits, il leur serait aussi impossible de s'en revêtir de nouveau que s'ils ne les avaient jamais possédés ; s'ils pouvaient les reprendre, ils conserveraient encore l'essence de la souveraineté, et leur renoncement ne tomberait que sur l'exercice de leur autorité : tel un monarque qui, par une abdication libre, cesse d'être souverain; mais s'il peut, quand il le veut, reprendre l'autorité royale, son règne n'est point fini.

Or qui ne s’aperçoit d’une telle absurdité ?

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Message  Louis Jeu 13 Juin 2024, 5:57 am


§ IX.

SUITE

Or qui ne s'aperçoit d'une telle absurdité? Jésus-Christ a tracé le plan de son Eglise; il en pose les fondements, il élève un édifice qui, par sa solidité, doit braver les fureurs des puissances infernales; et il laissera cette œuvre victorieuse de l'enfer et du monde s'écrouler d'elle-même, et ses ruines servir à fonder un nouvel édifice d'un dessein tout différent .et d'une construction toute nouvelle !

Ce Dieu qui promit par serment d'assister l'Eglise qu'il fondait jusqu'à la fin des siècles, de maintenir toujours vivante en elle l'autorité de régler et les mœurs et les croyances, lui qui désigna la voie par laquelle l'autorité devait arriver sans interruption à l'Eglise, c'est-à-dire la succession apostolique ; eh bien! ce même Dieu aura laissé en même temps la liberté à son Eglise de rejeter un tel secours en lui donnant le pouvoir d'établir un autre moyen pour l'obtenir ! quelle confusion ! il est impossible que l'Eglise que Jésus-Christ a fondée, et qu'il a fondée d'une manière qui lui assure une constante identité, cessé d'être l'Eglise; il est donc impossible qu'elle se dépouille de son autorité, et aussi impossible qu'il est que Dieu ne soit pas souverainement vrai. Sans doute Jésus-Christ a conféré à son Eglise sa propre puissance; mais cette puissance c'est le ministère, ainsi qu'il l'apprit lui-même lorsqu'il dit : Allez , enseignez , baptisez toutes les nations; et non pas la destruction du gouvernement.

L'on pourrait dire la même chose si Dieu avait établi un gouvernement monarchique; car en devenant aristocratique, l'Eglise cesserait d'être la même. Pourquoi raisonner donc de cette manière ?
Dieu est essentiellement

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Message  Louis Ven 14 Juin 2024, 5:10 am


§ IX.

SUITE

Dieu est essentiellement et absolument maître de tous les êtres créés; il peut confier à un ou à plusieurs hommes l'exercice de son pouvoir souverain sur les autres hommes ; il le confie précisément à une collection d'hommes déterminée : il leur aura donc donné en même temps la faculté de se dépouiller de toute supériorité sur eux ? Oh! a-t-on jamais vu, et de quelle manière parviendrait-t-on à prouver que le premier droit renferme le second ? je préfère dire plutôt que, comme Dieu ne peut pas se dépouiller de l'autorité essentielle à son être , ainsi cette Eglise particulière et déterminée, qu'il a choisie, et qu'il a expressément établie pour être son ministre ne peut renoncer aux prérogatives de son ministère. Il n'y aurait sans doute plus de parité. Ajoutons les difficultés qui surviendraient de ce changement dans l'esprit et les dispositions des fidèles ; et cela autant pour la perfection de l'œuvre du Créateur que pour l'établissement qui la remplacerait.

J'ai déjà fait ressortir succinctement ces difficultés. Qu'on décide à présent de celles qui nous sont opposées ; mais rentrons maintenant dans le fond du sujet.
§ X. Jésus-Christ n'a pas engagé toute sa puissance

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Message  Louis Sam 15 Juin 2024, 6:58 am


Le Traité

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§ X.

Jésus-Christ n'a pas engagé toute sa puissance à conserver toujours le même gouvernement dans son Eglise.

Si l'on prétendait que le gouvernement de l'Eglise pût changer comme nous venons de le dire en second lieu, c'est-à-dire que par sa nature il exclût tout changement essentiel, et que de cette manière une forme qui l'anéantirait ne pourrait jamais devenir légitime dans la suite des temps, l'on serait conduit à conclure que Jésus-Christ a engagé toute sa puissance à conserver toujours le même gouvernement dans son Eglise, en avouant cependant qu'il n'a pas promis de la maintenir toujours indépendamment de l'homme, malgré l'orgueil, l'ignorance et l'intérêt de ses ministres.

S'il permettait en effet que l'ignorance du corps des pasteurs qui représentent l'Eglise allât jusqu'à l'altérer, il ne l'aurait pas fait infaillible, puisque l'infaillibilité pour le dépôt, la tradition successive des dogmes et des préceptes renferme également l'infaillibilité « pour reconnaître dans tous les temps, pour conserver et expliquer cette forme de gouvernement, que le Fils de Dieu a établie immuable, dont il fit un commandement immuable à son Eglise immuable et infaillible (Boaretti, Dott de' PP. gr. tom. 2, p. 366.). »

La nature de cette institution appartient elle-même aux dogmes. Si la violence ou d'autres causes  pouvaient la détruire, dès-lors il n'y aurait pas liaison intime et nécessaire entr'elle  et le bonheur éternel des fidèles pour qui elle fut faite, attendu que, pour que cette liaison existe, il faut, ainsi que l'observe Boaretti, que nous venons de citer, qu'elle entre dans l'ordre éternel qui est un en Dieu, et qui doit être un pour la félicité de l'homme; ou bien Dieu pourrait permettre, par une malice qui répugne, que les hommes perdissent de vue le seul guide destiné à leur montrer et à leur faciliter le chemin du ciel, et qu'ils s'égarassent nécessairement; c'est comme si l'on disait que Dieu se serait joué du salut de ses créatures, pour lequel cependant Jésus-Christ a versé tout son sang; dans ces deux cas, l'ouvrage du Seigneur serait très-imparfait : dans le premier cas il serait inutile, et dans le second, on aurait de la peine à le concilier avec sa véracité, sa justice et sa miséricorde: d'un autre côté, on ne gagnerait rien en disant que Dieu abandonne pareillement l'accomplissement de sa sainte loi au libre arbitre de l'homme, car la violation de cette loi n'altère pas intrinsèquement la loi elle-même, qui, quoique l'impie la foule aux pieds, reste pourtant toujours obligatoire et facile à discerner. D'ailleurs elle n'impose aux autres aucune obligation de la transgresser, et ne porte préjudice qu'à celui qui la transgresse, tandis que , si l'homme avait le pouvoir de changer la forme du gouvernement ecclésiastique, ce gouvernement préjudicierait généralement et inévitablement à tout le genre humain qui n'aurait plus le moyen de faire son salut.
L’hérétique ou le schismatique

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Message  Louis Dim 16 Juin 2024, 5:35 am


§ X.

SUITE

L'hérétique et le schismatique pourront donc se donner des formes de gouvernement, mais cette institution nouvelle ne parviendra jamais à détruire l'Eglise de Dieu.

Enfin, si Jésus-Christ a voulu que son Eglise fût infaillible et indéfectible, malgré les efforts de l'irréligion , afin que les fidèles y aient recours dans leurs besoins spirituels, s'il veut la conserver telle jusqu'à la consommation des siècles , comment pourrait-il abandonner au caprice ou à la force le corps de ses ministres, chargés uniquement d'enseigner aux fidèles à qui ils doivent obéir et se soumettre ?

Dans ce cas, tout homme peut faire le raisonnement suivant : ou une Eglise , l'Eglise unique et véritable peut exister sans le corps des ministres, de même que le gouvernement que Dieu y a établi, ou bien il faut admettre l'hypothèse contraire ; dans le premier cas, on peut donc la chercher parmi les sociétés de l'Orient et du Nord, comme dans celles de l'Occident ; dans le second, un changement essentiel dans son gouvernement suffit donc pour la faire périr ; or, admettons-le pour un moment : les usurpations des Papes et la faiblesse du corps des Pasteurs ont déjà fait ce changement essentiel; donc l'Eglise n'existe plus.
§ XI..Dieu ne permettra pas seulement.

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Message  Louis Lun 17 Juin 2024, 6:49 am


Le Traité

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§ XI.

Dieu ne permettra pas seulement, mais il ne peut pas même permettre absolument
qu'il se fasse aucun changement essentiel dans le gouvernement de son Eglise.

Après avoir succinctement démontré l'absurdité des conséquences auxquelles donne lieu la supposition d'un changement essentiel que Dieu permettrait dans le gouvernement ecclésiastique, conséquences qui suffisent pour montrer qu'il ne le permettra point, je prouverai maintenant, et par des raisons sans réplique, qu'absolument parlant Dieu ne peut pas faire une œuvre imparfaite dans son genre, ni se soumettre à l'homme, ni se contredire lui-même.

Or tout cela arriverait infailliblement, si Dieu permettait un changement essentiel dans le gouvernement de son Eglise.

En effet, j'ai déjà montré que son œuvre serait imparfaite, et je vais vous prouver que s'il le faisait il se soumettrait à l'homme ; ce changement ne saurait avoir lieu par l'autorité du gouvernement de l'Eglise, attendu que, malgré celle dont elle est revêtue, elle n'a reçu aucun pouvoir, d'après Tamburini lui-même, pas même la faculté de renverser l'ordre sur lequel elle a été fondée ; elle n'a qu'une autorité de conservation qui ne peut servir qu'à des modifications accidentelles pour des besoins particuliers ; mais elle ne peut pas être employée pour détruire entièrement le plan que le divin fondateur a tracé.

Elle n'a eu dans son origine d'autre pouvoir que celui qu'elle a reçu de Jésus-Christ pour des objets déterminés, et dans une mesure fixée. Il faudrait dire, s'il en était autrement, que l'Eglise, comme Eglise, a le pouvoir de se détruire elle-même, et alors toute domination serait exercée par la violence de l'homme dépouillé de tout droit; ainsi comme dans la guerre la plus injuste, et en présence de la révolte la plus illégitime, si celui qui est injustement attaqué se retire de lui-même, par sa propre volonté, devant son ennemi, et fuit la rébellion qu'il a soulevée, on ne dira pas certainement qu'il est vaincu, puisqu'il n'a pas combattu , mais on dira avec vérité qu'il a eu le dessous, puisqu'il n'est plus maître : la même chose s'applique à l'Eglise, et par conséquent, Jésus-Christ, son divin fondateur, son roi, se soumettrait à la domination de l'homme, s'il lui conférait quelque pouvoir dans cette matière.
Je n'éprouverai non plus aucune difficulté

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Message  Louis Mar 18 Juin 2024, 5:52 am


§ XI.

SUITE

Je n'éprouverai non plus aucune difficulté de prouver que Dieu se contredirait lui-même, puisqu'il voudrait et ne voudrait pas tout à la fois montrer d'une manière efficace son autorité absolue et son domaine souverain sur l'homme. Il le voudrait, puisqu'il fonde son Eglise sans l'homme, et même malgré l'homme qui s'y oppose de toutes ses forces, et qu'il déclare vouloir la maintenir telle qu'il l'a faite, en dépit des assauts, toujours inébranlable et visible, comme son corps, sa maison, sa ville sainte, son royaume; et il ne le voudrait pas efficacement, puisqu'il permettrait que la violence de l'homme détruisît dans son Eglise l'unité du ministère, qui est précisément le signe auquel elle est reconnue comme le royaume, la cité, la maison et le corps mystique de Jésus-Christ; or, cela est intrinsèquement impossible; il l'est donc également que Dieu puisse permettre un changement essentiel dans un gouvernement qu'il a établi lui-même.
§ XII. L'Eglise s'opposera d'une manière invincible…

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Message  Louis Mer 19 Juin 2024, 5:56 am


Le Traité

§ XII.

L'Eglise s'opposera d'une manière invincible et dans tous les temps à toutes les modifications essentielles qu'on tenterait d'introduire dans son gouvernement.

Nous conclurons donc avec autant de fondement que d'évidence que l'Eglise s'opposera constamment et invinciblement à toutes les modifications qui amèneraient un changement essentiel dans la forme de son gouvernement. Et en effet, si Dieu ne peut absolument permettre ce changement essentiel, il aura dès-lors revêtu son Eglise de cette force inéluctable qui lui est nécessaire pour conserver sa forme première: or, si l'Eglise est douée de cette force, elle devra s'en servir, et s'en servira sans aucun doute; sans cela elle ne remplirait pas un de ses devoirs les plus essentiels envers Dieu, elle cesserait d'être son Eglise; cette force ne serait plus indépendante de l'homme, puisqu'elle ne pourrait plus vaincre l'inertie ni la faiblesse des Pasteurs représentant l'Eglise; Dieu ne voudrait plus efficacement la conservation de son plan; le fidèle ne trouverait plus dans l'Eglise l'enseignement infaillible des dogmes catholiques, dont fait partie le dépôt même des droits que Dieu lui a donnés, droits qui constituent la hiérarchie et le gouvernement ecclésiastique, et qu'elle ne peut perdre, car le fidèle ne peut les connaître, ces droits, qu'autant qu'ils influent sur le gouvernement ecclésiastique, et qu'ils se fondent nécessairement en lui, pour ne former qu'un tout.

Ainsi l'Eglise en ce point serait pour lui aussi peu infaillible que si elle embrassait, même par ignorance et involontairement une hérésie formelle, puisque dans les deux cas il serait toujours vrai de dire qu'elle n'enseignerait pas, comme Eglise, la foi catholique. Ne sont-ce pas là autant de blasphèmes que d'hérésies ?
§ XIII. La véritable Eglise sera celle qui repoussera victorieusement

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