LA RELIGION DE COMBAT PAR L’Abbé Joseph LÉMANN

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Message  Monique Jeu 30 Mai 2024, 10:13 am

Or,
C’est au nom de pareilles lois qui n’ont plus de liaison avec Dieu, qui expriment la passion et l’intérêt, qui sont pleines de taches et qui, d’autre part, demeurent entrelacées à des restes politiques de christianisme, c’est au nom de ces lois, au nom de la Loi, qu’on vient dire et signifier dans des patries chrétiennes comme la France et l’Italie, façonnées par le christianisme au respect de la loi : Dehors les religieux ! plus de processions ! obligation du service militaire pour les prêtres ! incapacité d’enseigner pour les cléricaux ! incapacité de posséder pour les congréganistes ! et, de la sorte, s’étale, se prolonge et se stabilise la plus douloureuse et la plus savante persécution qui se soit encore organisée, où l’on voit les justes condamnés par la justice, mais une justice révolutionnée, de chrétienne qu’elle était1 !

Si Julien l’Apostat pouvait reparaître, assurément, son cœur se gonflerait d’orgueil ; car le plan de la savante persécution dont il a eu l’idée est repris, et cette fois, se dirait-il, tu ne vaincras pas, Galiléen Évitant le plus possible la violence et l'effusion du sang, il avait eu l’idée de mettre les chrétiens hors renseignement, hors les professions libérales, hors les moindres charges de l’État ; de leur soustraire tous les moyens d’existence et d’activité, et de forcer ainsi le christianisme à étouffer, à tomber et à finir, faute d'air et d’aliment. L’histoire rapporte que, à l’époque de son expédition contre les Perses, Julien traversait la plaine de Cyrestica, quand il aperçut la grotte d’un saint ermite, nommé Domitius,
assiégée par une foule d’affligés et de malades qui venaient demander à l’homme de Dieu des consolations ou la guérison de leurs infirmités. L’Apostat, frappé de ce spectacle, s’arrête et va droit à l’ermite. — « N ’as-tu pas pris l’engagement de vivre seul? lui crie-t-il dès qu’il l’aperçoit. N ’est-ce pas pour cela que tu t’es retiré dans ce désert? Que signifie cette foule? Pourquoi violes-tu ainsi ton vœu? » — Mon âme et mon corps sont bien véritablement reclus dans cette caverne, répond le solitaire, mais je ne puis renvoyé ce peuple dont la foi me poursuit au désert. » — « Ah!
ce n'est que cela ! dit Julien avec un ricanement féroce, eh bien, je vais t’aider. » —
Et il ordonne de murer la grotte. Le saint ermite y mourut de faim.

Le plan sectaire moderne se promet le même résultat. La France, l’Italie, les patries chrétiennes, étaient, pour le christianisme, ce que l’ermitage au désert était pour le saint ermite : les multitudes et les peuples des
autres parties du monde accouraient demander au christianisme ses bienfaits, particulièrement sur le sol de France et d’Italie. Eh bien, c’est en France même, en Italie, dans les patries chrétiennes, que le christianisme devra étouffer, tomber et finir : les lois serviront à le murer, elles le murent déjà. Et Satan et l’apostasie moderne, avec un ricanement féroce, attendent patiemment, derrière les lois, comme derrière les portes de l’Enfer, l’agonie de l’œuvre du Galiléen !


1 Une tradition porte que la France, après de longues iniquités, à une époque qui ressemble à la nôtre, se réveillera un matin sans voir se lever le soleil. Plusieurs jours durant, elle demeurerait dans les ténèbres, au milieu desquelles des spectres sortis de l'enfer viendraient tourmenter les vivants. Ne semble-t-il pas que l’état qui se prépare ressemble à celui dont cette tradition nous menace? Plus (le magistrature, plus de justice. Le flambeau est éteint. L'obscurité est profonde, et dans cette nuit, des fantômes de magistrats sortis des caveaux maçonniques, comme d’un ossuaire, viennent siéger à des tribunaux sans Dieu et rient grossièrement à la face du monde qui demande justice !

Louis Veuillot.




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Message  Monique Sam 01 Juin 2024, 10:01 am

VI


Dans l’effroyable plan qui s’exécute, il y a encore l’insolence des auxiliaires.

Julien l’Apostat, lorsqu’il avait voulu détruire la religion chrétienne, avait appelé à la rescousse deux auxiliaires : le paganisme dont il ranima les fausses divinités, les usages et les fêtes, et le judaïsme, dont il entreprit de reconstruire le Temple.

L’apostasie moderne, héritière, en l’agrandissant, du plan de Julien l’Apostat, s’est souvenue des deux auxiliaires. L’aide du premier s’est déployé avec fracas à l’ouverture de la Révolution française, et il est demeuré célèbre, alors que, de 1789 à l’Empire, les coutumes ramenées de Rome païenne, d’Athènes, de Sparte, roulèrent leurs flots de vase impure dans la vie de la nation très chrétienne, et que les bourreaux dansèrent, comme les satyres anciens, sur les corps des prêtres et des chrétiens massacrés : mais l’aide du paganisme est épuisé, et c’est maintenant le tour du judaïsme, comme auxiliaire de persécution.

Hâtons-nous de dire que la plupart des israélites ne sont pas persécuteurs, que beaucoup même sont animés de dispositions fraternelles pour leurs concitoyens chrétiens, mais que la malveillance invétérée du judaïsme à l’égard du christianisme est persécutrice. En outre, l’imagination d’Israël n'a pas cessé d’être hantée par un rêve de domination universelle : en sorte que, par ces dispositions innées et traditionnelles de malveillance, et par ce rêve de la domination, tous les israélites participent, bon gré, mal gré, au rôle de persécuteurs adopté par un certain nombre d’entre eux, qui ont pris rang dans les loges maçonniques, et même les dirigent.

Ils font cause commune ; tacitement, ils acceptent cette responsabilité, et la meilleure preuve, c’est que nul rabbin, nul israélite de renom, ne s’est levé pour protester contre la persécution à laquelle les catholiques sont en butte : autrefois, les papes se sont levés pour protéger les israélites persécutés ; aujourd’hui, pas un rabbin n’a fait acte de reconnaissance. Tout le peuple juif peut donc être considéré, sinon comme appartenant au camp des persécuteurs, du moins comme son allié : absents du Golgotha, ils n’ont pas démenti le crime de leurs pères et ils portent le poids du sang ; absents des loges maçonniques, les israélites honnêtes portent le poids de la persécution contre les catholiques parce qu’ils n’ont pas encore eu le courage de la blâmer et de démentir leur participation. Satan a regardé ce peuple, et il a dû se dire : « Je le déteste, il me déteste, et tous les autres peuples le détestent. Je le déteste, parce que de lui est né le Fils de Dieu et qu’il doit servir aux derniers desseins de la Providence. Il me déteste, parce que, malgré notre entente au Calvaire, il demeure, contre moi, le défenseur de l’unité de Dieu. Et les peuples le détestent, parce qu’il attire à lui tous les sacs d’or. Néanmoins, ce sera lui qui va devenir, mieux encore que le paganisme, l’auxiliaire le plus précieux dans la lutte contre le catholicisme que je déteste souverainement...Reprends courage, Satan, il y aura la mêlée des haines !... »


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Message  Monique Dim 02 Juin 2024, 9:43 am

De fait, pour la première fois depuis Julien l’Apostat qui avait voulu reconstruire le Temple de Jérusalem, le peuple juif est rentré en ligne, appelé positivement par l’apostasie moderne.

Et l’insolence accompagne tous ses mouvements:
Insolence dans les complaisances de l'apostasie à son égard. Des ministres de la guerre interdisent aux soldats de la très noble France d’assister à la messe, même un jour de Pâques ; mais pour les juifs qui sont sous les drapeaux, des circulaires datées du cabinet du ministre, écrites de sa main, enjoignent à tous les chefs de corps de les laisser aller dans leurs foyers pour y célébrer leurs Pâques juives. Les exceptions, les faveurs, les adulations prodiguées aux juifs sont encore plus révoltantes dans les autres ministères. Les patries chrétiennes se meurent, et à cet être sans patrie, leurs dépouilles sont adjugées !

Insolence de son faste. Hier encore, il était la fable et la risée des peuples, fugitif, sans demeure fixe ; et aujourd’hui, il est installé dans les hôtels somptueux et les palais royaux. Les chasses des parcs princiers lui appartiennent. Les rois se prosternent devant son sceptre. Le Père Lacordaire avait dit, à propos des mœurs qui commençaient à redevenir païennes sous Louis XIV :
Dans la chambre où avait dormi saint Louis, Sardanapale était couché. Stamboul avait visité Versailles et s'y trouvait à l’aise ; aujourd’hui ne dirait-il pas, en abaissant forcément son magnifique langage : « La Judengrass a visité Versailles et s’y trouve à l’aise ; dans la chambre où ont dormi les rois de France, s’apprête à s’allonger quelque revenant squelette d’une race flétrie ; et si les mariages mixtes continuent à être recherchés par des couronnes de ducs en détresse, les couches royales ne sont plus à l’abri !... »

Insolence dans le ton de ses journaux. Ce n’est pas précisément le ton d’un parvenu, car il a été roi : peuple roi avec avec David et le divin Messie ! C’est le ton cruel et hautain d’un humilié resté orgueilleux et qui se sent redevenir le maître. Quelles injures ignobles et ordurières les écrivains reptiles dont il achète la plume, ne déversent-ils pas journellement sur l’auguste Chef de l’Eglise et sur les catholiques? Et si cette parole qu’on prête à un potentat de la finance est réelle : Je ne sais vraiment pas comment les petits chrétiens feront pour vivre dans cinquante ans, quelle insolente domination se prépare sous les ongles des vautours de la finance !

Insolence de ses manières persécutrices. Il y a quelque chose d’étrange dans la persécution contemporaine : la violence, en effet, ne la caractérise pas, mais la rase, l’hypocrisie, la ténacité et la patience.

« Elle décèle Caïphe : » c’est le frisson général ! Rien n’est précipité dans les coups qui frappent les catholiques, tout est calculé, vil, rampant. La société chrétienne n’est pas exposée dans les amphithéâtres aux bonds des tigres et des léopards, elle est saignée lentement, à la juive. Par une dérision qui fait exulter la secte, ce qui reste du temporel des Papes, le Vatican, était l’emplacement de l’ancienne juiverie à l’époque où saint Pierre vint à Rome; or, de connivence avec l’apostasie, la Haute Banque enveloppe et enserre le Vatican de constructions insolentes, pour y étouffer la Papauté : la fumée des usines pénètre dans les jardins du Pape, indice de mépris, et prélude de l’étouffement1.


1 « Le Vatican en état de siège » paraît peut-être à certains une  exagération, et pourtant il n'exprime que trop exactement la condition  véritable et effective du dernier refuge qui a été laissé au chef de l'Église,  au Souverain Pontife romain. Le Vatican est en état de siège, et ce siège  est des plus odieux et insupportables.

« Certaines constructions des édifices voisins ont été portées à des hauteurs hors de toute proportion, et servent désormais de tours d’espionnage  pour tout ce qui peut se passer dans l'enceinte du Vatican ; le Saint-Père
lui-même ne peut plus librement se promener, et pas même dans la partie
la plus reculée de son jardin. »
(Osservatore Romano, 1890.




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Message  Monique Mar 04 Juin 2024, 8:44 am

Voilà l’auxiliaire! le ricanement de Satan et du plan sectaire n’est-il pas motivé : Tu ne vaincras pas cette fois, Galiléen!
On sait que lorsque Julien entreprit de rebâtir le Temple de Jérusalem, des globes de feu sortirent tout à coup des entrailles du sol et dévorèrent, avec une partie des ouvriers épouvantés, les commencements de l’audacieuse reconstruction. Nous laissons en réserve au Tout-Puissant le secret du feu qui, assurément, fera repentir les juifs francs-maçons ou haineux de leur concours fourni à l'apostasie des Juliens modernes; et ne nous préoccupant que dos Israélites honnêtes et bien disposés, nous leur rappellerons un épisode de leur histoire qui, avec la grâce de Dieu, pourra devenir, pour eux, l'un phare.

Israël était en marche vers la Terre-Promise. Le roi de Moab, en apprenant son passage, fait venir Balaam, devin célèbre des bords de l’Euphrate, comme auxiliaire de sa colère et de ses fureurs. Il lui offre des présents et lui dit : « Venez pour maudire ce peuple, parce qu'il est plus fort que moi, afin que je sente si je pourrai par quelque moyen le battre et le chasser de mes terres. » Alors se passe cette scène fameuse où Balaam, conduit successivement par le roi sur trois hauteurs différentes d’où l’on apercevait Israël campé sous ses tentes et distribué par tribus, bénit chaque fois au lieu de maudire, et prononce ces paroles émues : « Comment maudirai-je celui que Dieu n'a point maudit ? Comment détesterai-je celui que le Seigneur ne déteste point? Je le verrai du sommet des rochers, je le considérerai du haut des collines...... Que vos pavillons sont beaux, o Jacob!»

Que vos tentes sont belles, ô Israël ! Elles sont comme des vallées couvertes de grands arbres: comme des jardins le long des fleuves, toujours arrosés d'eau ;comme des tentes que le Seigneur même a affermies; des cèdres plantés sur le bord des eaux 1. » O Israélites honnêtes et qui n’évitez pas l'augmentation de la lumière, ce Balaam qui a ainsi béni vos pères avec des accents émus et pleins de grandeur a été surnommé le prophète des Nations ; tous les prophètes sont sortis d’Israël, un seul excepté, celui-là; et, lorsque subjugué par l’Esprit de Dieu qui le visitait, il prononça sa prophétie, ses lèvres, à défaut de son cœur, débordèrent en louanges et en bénédictions sur Israël qu’on lui
demandait de maudire. Eh bien, ô Israélites debout dans la justice et pour les desseins de Dieu, voici venir bientôt l’occasion heureuse de rendre aux nations chrétiennes, et à l’Eglise leur mère, la bénédiction qui vous fut donnée au pays de Moab. A l’apostasie qui compte sur votre concours pour l’accomplissement final de l’horrible plan qu’elle a conçu, dites avec magnanimité :
« Tu m'as appelé comme auxiliaire de haine ! Mais comment maudirai-je ceux que Dieu n’a point maudits? Comment délesterai-je ceux que le Seigneur ne déteste point?... » Et puissiez-vous ajouter, en apercevant l’Eglise portant ses campements, comme une sublime voyageuse, à travers le monde, intacte et fière dans sa belle ordonnance alors que les révolutions bouleversent tous les Etats, avec l’unité de ses Evêques autour du Pape, le dévouement de ses prêtres, l’obéissance de tous ses enfants, puissiez-vous non seulement, des lèvres, mais du cœur, ajouter : Que des pavillons sont beaux, o Jacob! Que vos tentes sont belles, o Israël! Mais avant que se produise cet acte d’illumination et de magnanimité, par quelles douleurs purificatrices les restes d’Israël et les restes des Nations chrétiennes n’auront-ils pas à passer?


1 Livre des Nombres, chap. xxiii, xxiv.


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Message  Monique Mer 05 Juin 2024, 7:30 am

VII


En effet, comme terme final du plan sectaire, se préparent pour l’humanité des adorations monstrueuses. L’homme a besoin d’adorer. Ce sentiment, ce culte, est inséparable de sa nature avide d’être satisfaite. Son être étant fini, borné, ne trouvant pas en lui-même de quoi rassasier ses ambitions ouvertes sur l’infini, il se précipite aux pieds de tout ce qui lui apporte un peu de la plénitude rêvée et poursuivie. S’il est religieux, il comprend que Dieu seul est capable de combler les abîmes de son être, et il n’adore que lui. Si, au contraire, il est irréligieux, ou même simplement frivole, il éparpille et prodigue ses adorations à tout ce qui assouvit ses convoitises et contente ses caprices. Dans les réunions mondaines, on profane ce mot en trouvant adorables les choses les plus futiles. Bref, l’homme a besoin d’adorer. Or, dès là que le plan sectaire s’acharne à détourner les peuples de Dieu, vers qui, vers quoi, entraînera-t-il les adorations de la multitude ? car les multitudes, elles aussi, ont besoin d’adorer, elles crient : Cherchez-nous des erreurs1 ! cherchez-nous des idoles !

Le plan sectaire y a pensé. Ces idoles ne ressembleront en rien à celles de l’ancien paganisme, car les peuples façonnés par le christianisme sont devenus trop intelligents pour pour apporter leurs hommages à des simulacres de bois, de métal ou de pierre.

Elles seront impersonnelles, par cela même plus difficiles à extirper. Confectionnant ces idoles en rapport avec l’Humanité qui doit se substituer à la Divinité, le plan sectaire a dit aux multitudes : Vous adorerez trois choses qui sont les sources de toutes les faveurs et de toutes les jouissances: l’or, la courtisane, le pouvoir.

Il y a l’adoration de l’or. — Jamais les entrailles de la terre n’ont été plus empressées à en fournir et jamais la soif d’en avoir n’a été plus ardente, plus haletante. Les anciens riraient s’ils voyaient leurs formules d’adoration reparues, surpassées. On a découvert dans les ruines de Pompéi une boutique avec cette enseigne : Salve lucro; la société moderne, aujourd’hui, est à genoux devant cette enseigne. Les juifs dansaient autour du veau d’or : l’esprit du siècle est devenu juif, et, dans le cercle de danse agrandi, tous los peuples, à l’envi, se précipitent, sont entraînés. Rothschild apparaît aux foules comme le prince des Bienheureux, et, de tous les temples, nul n’est plus fréquenté ni plus universalisé que la Bourse.

Même ceux qui croient à l’Evangile se laissent envahir par la fièvre du lucre. L’Evangile recommande : Cherchez d ’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît: hélas ! on cherche d’abord la fortune, et le royaume de Dieu passe au rang du surcroît. En vérité, depuis la Révolution, l’or est devenu la première divinité démocratique, et, pour être admis à baiser le bout de son sceptre, il n’y a pas de bassesse qu’on ne fasse et d’ignominie qu’on ne supporte.


1Videte nobis errores, que votre œil voie des erreurs pour nous, procurez-nous des erreurs! Isaie, xxx, 10.



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Message  Monique Jeu 06 Juin 2024, 7:09 am

Il y a l'adoration de la courtisane. —
Le Livre des Proverbes sacrés contient une recommandation alarmée, dont les gouvernements, alors qu’ils étaient bons, faisaient leur ligne de conduite pour la sauvegarde des citoyens, à l’égal de la sollicitude des mères de famille : « Maintenant donc, o mon fils, écoutez-moi, et ne vous détournez point des paroles de ma bouche. N' approchez point de la porte de sa maison... » Quelle est cette demeure dont les Livres saints, les mères de famille, les bons gouvernements, conseillent d’éviter les abords? Celle de la courtisane. Les Proverbes ajoutent: Car les lèvres de la prostituée sont comme le rayon d ’où coule le miel, et son gosier est plus doux que l'huile; mais la fin en est amère comme l'absinthe, et perçante comme une épée à deux tranchants. Ses pieds descendent dans la mort, et ses pas s'en foncent jusqu'aux enfers. Or, veut-on saisir, d’un bond de la pensée, tout le chemin que l’apostasie a fait parcourir aux patries chrétiennes? Qu’on cherche la réponse publique, officielle, éclatante, que les gouvernements donnent aujourd’hui au vieux conseil de prudence : N'approches point de la porte de sa maison. Quelle est la maison qu’ils désignent à l’interdiction? La maison de Dieu, l’église! Si vous en approchez, si l’on vous aperçoit en franchir la porte, votre traitement sera supprimé, votre place vous sera enlevée, votre avancement sera compromis. Par contre, la maison de la courtisane vous est ouverte, vous n’avez pas besoin d’en détourner votre voie. Ainsi s’est établi, stabilisé, ce contraste épouvantable : la maison de Dieu prohibée, la maison de la courtisane favorisée. Au début de la Révolution française, on vit un jour, dans Notre-Dame de Paris, l’autel du Dieu vivant vide et le trône d’une prostituée placé au-dessus ; après un siècle, ce qui s’était osé dans le temple s’est continué et universalisé dans les mœurs : les adorateurs sont enlevés à Dieu, et adjugés à la courtisane.

Il y a l’adoration du pouvoir. — Dans un État démocratique sans Dieu, l’exercice du pouvoir, depuis le portefeuille du ministre jusqu’à la fonction de garde champêtre, suscite et favorise l’entente de la tyrannie et de l’adulation. Pour arriver, on consent à de honteux compromis, à d’ignobles promiscuités, à de basses et odieuses mesures contre les gens de bien et l’Eglise de Dieu :

Tu auras ce siège de magistrat, mais tu rendras ainsi les arrêts.
— Je rendrai ainsi les arrêts.
— A toi, ce portefeuille de ministre, mais t'engages-tu à faire passer cette loi?
— Je ferai passer cette loi.
— Tu seras député, mais tu voteras dans ce sens.
— Je voterai dans ce sens.

Le célèbre évêque de Mayence, Mgr Emmanuel de Ketteler, doué, comme un de Maistre, d’un coup d’œil prophétique, avait annoncé en ces termes, il y a vingt-ans passés, la déification de l’Etat :

« Il y a au firmament un astre nébuleux dont il est difficile de dire s’il croît ou s’il diminue, et dans ce dernier cas, s’il ne diminue que temporairement pour croître ensuite avec une force nouvelle et exercer sur le monde son action malfaisante. Cet astre, c’est la déification de l’humanité sous la forme du Dieu-État......Il y a eu la déification de l’homme, vient maintenant la déification du genre humain. Or la forme qui s’adapte le mieux à cette déification de l’humanité, c’est la forme de l’État; et c’est là en effet qu’aboutissent de nos jours, autant de petits ruisseaux, les opinions les plus diverses. Le Dieu-Etat, l’Etat sans Dieu, voilà le trait distinctif de l’Etat moderne, et si je ne me trompe, la tendance des sociétés secrètes. Daigne le ciel nous en préserver dans un avenir prochain! Si nos craintes se réalisaient, ce serait un signe que nous touchons à ces temps de combats terribles dont parle l’Ecriture-sainte 1.

Depuis que ces lignes prophétiques ont été écrites sur le péril de la déification de l’Etat, les choses ont vite marché : l’adoration de ce monstre n’est-elle pas en train de devenir pratique par les adulations pour l’exercice du pouvoir? Se livrer corps et âme à l’Etat, consentir, pour avoir une charge, à tout ce que demande la secte, voilà une des formes de l’adoration dans une démocratie sans Dieu. On y voit aller et venir des meutes d’ambitieux; semblables à des chiens âpres à la curée, ils se pressent, se succèdent, se culbutent, les derniers arrivés léchant les souillures de leurs devanciers, et tous, comme les chiens qui léchèrent le sang de Naboth le juste, prêts à se disputer les lambeaux de
l’Église catholique !

Adoration de l’or, adoration de la courtisane, adoration du pouvoir; culte fascinateur, culte lubrique, culte démocratique : voilà le présent ; le genre humain se prosterne, et la secte applaudit!

Or, derrière cette triple adoration, se prépare une adoration insolente, terme final des agissements de
l’enfer : laquelle?


1 L'Allemagne après la guerre de 1866, par Mgr de Ketteler, évêque de Mayence, traduction de l’abbé Belet, pages 205, 207, 208 (Gaume, editeur, Paris).



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Message  Monique Ven 07 Juin 2024, 8:02 am

L’adoration insolente de l’Antéchrist.
Si jamais, dans la société privée de plus on plus de Dieu, se présente une personnalité puissante qui récapitule les moyens de séduction inventés par le progrès moderne, et à laquelle le génie du mal, Satan, aurait prodigué les attraits séducteurs tenus en réserve pour le fils de Perdition ;

Si cette personnalité, usant et abusant du suffrage universel, enchaîne à son char les multitudes, et dispose aussi des peuples par des victoires de conquérant ;

Si, donnant la dernière main à la persécution reprise et étendue de Julien l’Apostat, il enserre plus étroitement l’Église dans des lois hypocrites et féroces, et diminue le nombre des serviteurs de Dieu ;

Si, frappés de la puissance extraordinaire de ce potentat, les juifs le reconnaissent pour le Messie temporel qu’ils s’obstinent à attendre et l’appuient de leur tout-puissant crédit, alors que, de son côté, il les ferait monter au-dessus des catholiques ;

Et si, à cette apogée, un pareil potentat, un pareil monstre de puissance antichrétienne, convie et excite les peuples asservis et éblouis à la poursuite effrénée de l’or, des jouissances voluptueuses et des charges de l’Etat, les distribuant à ses basses créatures : ce potentat, cette personnalité formidable, ne sera-t-elle pas l’Antéchrist ?

Or, ainsi que l’a révélé l’Apôtre des Nations, cet homme de péché aura l ’insolence de réclamer l ’adoration : adversaire de Dieu, il s'élèvera jusqu'à s’asseoir dans le temple de Dieu, voulant lui-même passer pour Dieu.

Mais, ajoute l’Apôtre, le châtiment de cette sacrilège insolence ne se fera pas attendre : Jésus-Christ le détruira par le souffle de sa bouche, c’est-à-dire avec la plus grande facilité 1.


1 Seconde épitre aux Thessaloniciens, 11.




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Message  Monique Sam 08 Juin 2024, 6:54 am

Ces paroles indiscutables de saint Paul, rapprochées de ce qui se passe et de ce qui se prépare dans les loges de la secte, absolvent du reproche de témérité nos hypothèses qui peuvent devenir des réalités historiques de la manière que Dieu sait. Le grave évêque de Mayence termine ainsi le remarquable opuscule cité plus haut : Christ ou Antéchrist, celte antithèse renferme tout le mystère de l’avenir2.

Aussi quelles actions de grâces ne doit-on pas rendre à Léon XIII, pour avoir prescrit la récitation de cette petite prière qui se dit à la fin de chaque messe, sur tous les points du globe, par le prêtre auquel s’unissent les fidèles :

« Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat ; soyez notre secours contre la malice et les embûches du diable. Que Dieu lui commande, nous vous en supplions; et vous, Prince de la milice céleste, enveloppant, avec cette divine énergie dont vous êtes armé, Satan et les autres esprits mauvais qui parcourent le monde en tous sens pour perdre les âmes, repoussez-les dans l’enfer.


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Message  Monique Dim 09 Juin 2024, 7:11 am

CHAPITRE IV

INUTILITÉ DE L'ASSAUT LIVRÉ A L'ŒUVRE DE DIEU


****



I. L'entreprise insensée des hommes de mal d’arracher de l’humanité les racines de l'œuvre de Dieu. Énergique comparaison biblique qui se moque d'eux : le tas de pierres d'où l'on arrache une mauvaise herbe. —
II. Quatre côtés par lesquels l'œuvre de Dieu est indéracinable et brave tout assaut. Le firmament étoile ne peut être escaladé. Les feux d'un camp militaire qui luit là-haut. —
III, La parole de Dieu est entourée de ces remparts inexpugnables : les pages de la Bible, les lèvres du prêtre, la garde austère du peuple juif. —
IV. La Croix est inabolissable d'une triple manière : par le Christ qu'elle porte, le texte des bras du nageur ; par le bois qui la compose, tous les arbres des forêts prêts à lui fournir leur bois ; par le chrétien qui la tient, geste de son corps qui forme la croix. —
V. L'Église est indestructible, à cause du mode d'architecture employé pour elle par le Galiléen. Parallèle et contraste avec la Synagogue, dont le mode d'architecture a rendu possible la ruine irrémédiable. —
VI. Conclusion : l'œuvre de Dieu a la configuration et la solidité de la pierre carrée.


I

Les fils de ténèbres ont engagé contre l’œuvre catholique de Dieu une lutte à mort: voilà pourquoi cette lutte s’appelle de son vrai nom le radicalisme. « Cette lutte n’épargne rien, a dit Léon XIII ; elle essaie d’ébranler et, s'il était possible, de détruire jusque dans ses fondements l'œuvre de Dieu1. »

Il faut reconnaître que cette fois le génie du mal s’est posé en antagoniste franc, déclarant où il en veut venir. Radicalisme, en effet, signifie, selon l'énergie du mot, une entreprise dont le but est de parvenir jusqu'aux racines, radix, racine : rechercher l’œuvre de Dieu jusque dans ses racines, se saisir d'elle là, l’arracher et en débarrasser le monde.

Déraciner l’œuvre de Dieu, voilà, certes, un dessein qui surpasse en audace tous ceux qui l’ont précédé. Le Paganisme, au début, avait ramassé toutes ses forces pour l’empêcher de s'implanter dans le monde. Ensuite les hérésies avaient fait l’impossible pour l'altérer, après qu’elle s'était implantée et avait grandi.

Le Protestantisme s’était flatté de la couper en deux, en séparant, de l'Eglise, la moitié de l’Europe. Mais le Radicalisme, lui, se montre plus décidé : ce sont les racines de la grande plante qu’il entreprend d’extirper. Il a raisonné juste, lorsqu’il a pensé que, s'il réussit à les arracher, il emportera du coup tout ce que Dieu a planté, fait fleurir et épanouir dans le monde. Telle est l’entreprise radicale.

Les païens s’étaient opposés,
Les hérésiarques avaient altéré,
Les protestants s’étaient séparés,
Les radicaux, en vrai fils de ténèbres, veulent arracher.
La lutte est donc vraiment profonde, fondamentale,
et, à voir les moyens formidables dont dispose la sinistre
entreprise, on se demande avec inquiétude s’ils ne vont pas réussir.
Ils le disent. Rassurons-nous.

Le livre de Job contient cette comparaison :
« L’impie est semblable à une herbe qui a quelque fraîcheur avant le lever du soleil. Ses racines se multiplient dans un tas de pierres, et se développent au milieu des cailloux. Si on l’arrache de sa place, le lieu même où il était le renoncera, et lui dira : « Je ne t’ai point « connu1. »

Vous avez résolu de poursuivre jusque dans ses racines l’œuvre de Dieu, insensés radicaux : votre projet
ressemblera à quelque tas de pierres oublié dans un coin. Lorsque, vous-mêmes, vous aurez été, ainsi que des herbes, arrachés de votre place, les cailloux s’animeront pour vous renoncer et vous dire : « Nous ne vous avons point connus ! »

Mauvaise herbe arrachée d’entre les pierres, qui est-ce qui pense à toi? Les tiens, eux-mêmes, t’ont reniée !



1 Allocution de Léon XIII au Sacré Collège, décembre 1889.
1 Job, VIII, 10-18.




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Message  Monique Lun 10 Juin 2024, 7:41 am

II


En regard de ce tas de pierres oublié dans un coin, contemplons l'œuvre catholique et imperturbable de Dieu.
Qui ne s’est arrêté parfois devant la configuration d’une pierre de taille carrée ? La pierre carrée est la pierre solide par excellence. Egale sur ses quatre faces, elle ne vacille pas, ne bouge pas là où elle est placée, nette et majestueuse. Elle exprime la construction fière et de durée. Aussi, quand l’ange de l’Apocalypse décrit à saint Jean la forme de la Jérusalem céleste, il lui dit qu’elle est bâtie en carré1.

Bâtie en carré, en quadrature : telle m’a apparu également l’œuvre de Dieu dans le monde. En effet, l’œuvre universelle ou catholique de Dieu présente quatre faces, quatre côtés par lesquels elle est solide, majestueuse, indéracinable, défiant le radicalisme. Les fils de ténèbres prétendent effacer jusqu’aux vestiges de la Divinité : eh bien, il y a quatre côtés dont ils ne viendront jamais à bout. Présentons-les successivement.

Le premier côté par lequel l’œuvre de Dieu défie tout assaut est le firmament.
Le firmament ! Les saints et les poètes l’ont célébré et chanté. Mais nul n’a égalé David. Le chantre royal et inspiré a prononcé cette strophe immortelle, — et tout regard qui s’est levé en haut, l’a répétée après lui :

Les cieux racontent la gloire de Dieu,
Et le firmament publie les œuvres de ses mains.
Le jour annonce au jour cette vérité,
Et la nuit en donne connaissance à la nuit...

Les cieux racontent... le firmament publie... que c’est beau, que c’est vrai ! Le firmament a une voix éloquente. Nuit et jour, il redit la gloire de son auteur; et quiconque regarde en haut — pourvu que le cœur soit pur — comprend et savoure les leçons de cette facile et brillante théologie. Eh bien, puisque l’impiété se flatte d’effacer du milieu des hommes tout ce qui publie Dieu, tout ce qui le raconte, qu’elle aille donc s’en prendre au firmament, qu’elle y aille ! Car quelle intarissable éloquence dans la voûte céleste à l’égard du Roi des rois ! quel inquiétant prédicateur que le firmament : nuit et jour il redit la gloire de son auteur ! Fils de ténèbres, arrêtez cette voix, faites taire le firmament !


1 Civitas in quadro posita est. (Apoc. XXI, 16.



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Message  Monique Mar 11 Juin 2024, 5:12 am

Ceux qui rêvent la destruction du saint Nom de Dieu sur la terre pourront, peut-être, étendre et prolonger la plus vaste conspiration qui se soit encore vue. Ils pourront fermer nos églises, disperser ou dépeupler nos écoles, interdire et brûler les 15:21:41s beautés qui racontent Dieu, chacune sa manière, seront souillées par les hommes de mal qui les feront servir à de honteux usages, à de détestables orgies, et ces créatures, épouvantées, se tairont... Mais le firmament, lui, il parlera toujours, il racontera, sans pouvoir se taire, le nom et la gloire de son auteur !

Hommes de mal, essayez donc d’atteindre la voûte céleste pour en détacher le chiffre de Dieu, une seule étoile...
Le firmament sourit ! Ainsi que son nom l’indique, firmamentum, il est imperturbable.

Au temps de la Terreur, un féroce conventionnel disait à un paysan vendéen : « Je détruirai vos clochers pour que vous ne voyiez plus rien qui vous rappelle vos vieilles superstitions. » — « Eh ! lui répliqua avec son bon sourire le brave paysan, vous ne pourrez pas nous enlever nos étoiles, et on les voit de plus loin. » Nos étoiles, qui nous appartiennent comme nos clochers nous appartiennent, qui luisent de loin pour nous instruire, vous ne pourrez pas nous les enlever : c’est sublime de fierté et de bon sens. Non, on ne pourra pas effacer cet brillant qui épèle Dieu au peuple. A travers les voiles du firmament, à l’heure où la nuit vient les broder d’étoiles, le cœur du peuple comprend Dieu, le trouve et l’adore !
Une dernière pensée sur ce firmament, intarissable dans sa louange, imprenable par sa position :
La Bible se sert encore de cette expression superbe :
Un camp militaire luit là-haut, qui jette une splendeur étincelante1. Les étoiles forment le camp militaire, les feux de garde de Celui qui commande là-haut : quelle magnificence et quelle tranquillité dans cette pensée!
Radicaux, francs-maçons, misérables antéchrists de ce siècle, puisque vous avez projeté de nous enlever Dieu, commencez donc par éteindre les feux de garde qui l’environnent, les étoiles : tant que vous n’aurez pas forcé son camp militaire, le Dieu des armées ne pourra être votre prisonnier!

O David, vous avez bien chanté : les cieux racontent la gloire de Dieu !


1 Vas castrorum in excelsis, resplendens gloriose. (Eccles., XLIII, 9.)




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Message  Monique Mer 12 Juin 2024, 8:39 am

Le deuxième côté par lequel l’œuvre divine ici-bas est indestructible, indéracinable, est la parole de Dieu.
La parole de Dieu, on le sait, se conserve dans la Bible : la sainte Bible, magnifique recueil de ce que Dieu a dit. Ce que Dieu a dit sous la Loi ancienne forme dans la Bible l’Ancien Testament ; ce que Dieu a dit sous la Loi nouvelle forme le Nouveau Testament.
L’Ancien et le Nouveau Testament, réunis par la main de l’Église comme par une agrafe d’or, constituent un seul livre, recueil unique de la parole de Dieu. Cette parole toujours vivante, non seulement a eu, mais aura encore et aura toujours, pour le monde, des résultats de vie, de lumière, de rajeunissement, de progrès ; car Dieu a fait ce serment à propos de la Bible ou de sa parole : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. » La parole de Dieu sera la chaleur et la vie du monde, jusqu’à la fin.

Mais les hommes de ténèbres de l’heure présente ne sont nullement convaincus de cette influence et de cette durée, à en juger par ce qui a été arrêté entre eux :
naguère, en Allemagne, dans une réunion des loges les plus avancées de la Franc-Maçonnerie, un livre était étalé sur une table ; ce livre n’avait que des feuillets blancs, avec cette inscription : Dieu !


Il signifiait que, dans les projets des sectes, la notion de Dieu est destinée à tellement s’obscurcir, que toute trace de lui et de sa parole disparaîtra. Longtemps, la Franc-Maçonnerie avait bien consenti à se servir de la Bible falsifiée, arme de guerre du Protestantisme. Désormais, quand il sera question de Dieu et de sa parole, la réponse sera : un livre à feuillets blancs.


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Message  Monique Jeu 13 Juin 2024, 8:06 am

Or, leur projet réussira-t-il? Vers le déclin des siècles, la parole de Dieu va-t-elle diminuer comme un vent du soir qui tombe et s’évanouit? La Bible va-t-elle devenir des feuillets blancs?

Eh non ! Les impies, eux, deviendront des feuilles mortes, mais jamais la Bible ne deviendra des feuillets blancs. Quoi ! ils ont la naïveté de croire et d’espérer que la Bible, et particulièrement l’Evangile, pourrait, si leur conspiration est bien menée, s’effacer, disparaître !

Mais c’est impossible. Pour trois raisons :
Première raison . — Depuis qu’il a été dit : l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu, l’Evangile est devenu tellement la nourriture de l’humanité, mais tellement que les épis pourraient manquer à nos champs avant que nos cœurs manquent à l'Évangile ! Nous ne nous séparerons jamais de lui. On connaît l’attachement des premiers chrétiens à ces feuillets sacrés :

Lorsque l’archéologie, science du passé, descendant dans les cimetières de l’antiquité chrétienne, a ouvert respectueusement les tombeaux, plus d’une fois elle s’est arrêtée émue devant le tombeau qu’elle venait d’ouvrir : sur la poitrine de celui ou de celle qui dormait, il y avait l’Évangile. Nous avons hérité de cet attachement de nos ancêtres à la parole de Dieu. Le nôtre, à l’occasion, ne serait ni moins vif ni-moins vainqueur, toutefois avec une différence. La voici, cette différence :

Si à l’aurore du christianisme, durant les siècles de persécution, la première retraite de sûreté pour l’Évangile a dû être les tombeaux, après dix-neuf siècles de services éclatants du christianisme, la persécution reparaissant, la retraite de sûreté pour l’Évangile ne serait plus les tombeaux; elle serait nos poitrines vivantes, avec ce cri qui en sortirait : Vive la liberté de l’Evangile, puisque la liberté est fille de l’Évangile !


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Message  Monique Sam 15 Juin 2024, 8:11 am

Deuxième raison. — La parole de Dieu a pour premier siège d’honneur et pour rempart les pages de la Bible; mais elle a encore comme siège d’honneur et rempart les lèvres du prêtre.

Tout le monde ne peut pas lire la Bible. On a dit justement et magnifiquement : Le poids de gloire de ce livre est trop pesant pour bien des âmes1.

Qu’a donc décidé Notre-Seigneur Jésus-Christ?

Celui qui vous écoute, m'écoute, a-t-il déclaré à ses ministres. D’après cette disposition, une phrase, un mot des Écritures, commenté par une bouche sacerdotale, est suffisant pour que ce soit encore la parole de Dieu : le Roi des rois fait cet honneur aux lèvres de l’homme consacré de s’en servir pour sa propre parole.

Mais aussi il s’en suivra cette sublime réciprocité : que, après les pages indestructibles de la Bible, la parole de Dieu aura encore pour rempart les lèvres du prêtre. L’airain de ses lèvres ! nulle force n’a jamais été capable d’en venir à bout. Tandis que, des appartements de son superbe palais d’or, Néron lançait les premiers décrets de proscription contre les chrétiens, dans les souterrains mêmes du palais, les apôtres Pierre et Paul prêchaient paisiblement l’Évangile. Enfermé, peu après, dans un cachot, saint Paul prêchait encore à son geôlier, et gravait sur les parois de sa prison ces mots devenus célèbres : « Verbum Dei non est alligatum, la parole de Dieu n’est pas liée... Moi Paul, je suis lié, mais la parole de Dieu ne l’est pas ! » Et depuis lors, toutes les fois qu’un persécuteur a demandé en face à un évêque, à un apôtre, à des lèvres sacerdotales, de » ne plus prêcher l’Evangile, sait-on ce qu’on lui a répondu : « Perdez, perdez l’espoir de nous faire taire, il n’est pas plus facile d’enchaîner la parole d’un évêque que d’enchaîner un rayon do soleil. » C’est la réponse de saint Basile, évêque de Césarée, à l’empereur Valens. Il ne s’est jamais rencontré quelqu’un d’assez fou pour tenter d’enchaîner un rayon de soleil. On ne réussirait pas mieux à enchaîner la parole de vérité.



1 P. Lacordaire



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Message  Monique Dim 16 Juin 2024, 9:20 am

Troisième raison. — Faisons une supposition, allons au pire. Des mesures de coercition et de terreur inconnues jusqu'ici ont été prises : tous les prêtres ont été obligés de faire silence, toutes les lèvres sacerdotales sont fermées. La parole de Dieu a-t-elle cédé et disparu, la Bible est-elle devenue les feuillets blancs ?

Eh non! encore; eh non! toujours : parce que, dans ses mesures de proscription, le Radicalisme a oublié un gardien de la Bible et de la parole de Dieu, gardien austère et formidable : il a oublié le vieux peuple de la Judée. Sait-on bien pourquoi ce peuple subsiste malgré l’épouvantable forfait du Golgotha, se conserve opiniâtrement, et ira jusqu’à la consommation finale, pourquoi? Parce qu’il a été constitué porteur des Ecritures. A ce peuple, déclare Paul, ont été confiés les entretiens sortis de la bouche de Dieu 1. Un Père de l’Eglise disait éloquemment des juifs : Ce sont les notaires de Dieu, entre leurs mains se trouve le dépôt des Écritures. Un autre docteur, faisant allusion à leur incrédulité, complétait la pensée précédente par cette pittoresque figure : Ils sont les pupitres sur lesquels nous lisons les Livres saints et l’accomplissement des Prophéties. Dans leur soin jaloux des Écritures, afin que personne n’y pût toucher, ces gardiens sont allés jusqu’à compter toutes les lettres de la Bible, et, ce qui est plus fort comme calcul, jusqu’à compter combien de fois la même lettre se trouve répétée dans toute l’étendue de la Bible, combien de fois telle lettre, combien de fois telle autre, conservateurs du dépôt jusqu’à un iota. — Eh bien donc, pour en revenir à ma supposition lugubre et pessimiste, toutes les lèvres sacerdotales sont fermées, la Terreur a fait disparaître les prêtres, un silence de mort a pris possession des églises, la parole de Dieu a vécu, c’est le triomphe, ce semble, de la franc-maçonnerie et des feuillets blancs.

Attendez, attendez un peu... Voici qu’un peuple tout entier se lève, et se dresse, pour défendre les Ecritures, avec la colère du lion de Juda. « Nous ne sommes plus avec vous, » diront tout à coup les fils d’Israël désabusés aux destructeurs sauvages de la parole de Dieu. — « Pourquoi? » leur demande le Radicalisme irrité. — « Parce que Dieu a parlé à nos pères, ils l’ont entendu au Sinaï, et l’écho de sa parole est resté dans notre tête dure, et dans nos mains sanglantes, mais gardiennes! » Sept millions de fils d’Israël, la main posée sur le dépôt des Ecritures, montant la garde autour de leurs parchemins bibliques, sept millions : ils forment la réserve du Dieu des armées !..

O ennemis de Dieu, votre force est celle des enfants. Vous n’êtes que le brin de paille, jouet des vents, à côté de la pyramide imperturbable. Disparaissez, vous êtes des feuilles mortes, et la Bible ne disparaît pas. Non, non, elle ne deviendra jamais les feuillets blancs !


1 Credita sunt ci eloquia Dei,



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Message  Monique Lun 17 Juin 2024, 8:34 am

IV


L’œuvre catholique de Dieu est donc déjà deux fois indestructible, indéracinable, par deux côtés : le firmament et la parole de Dieu ou la Bible. Elle l’est également par un troisième côté : La Croix du Rédempteur. La Croix! Elle aussi, la haine maçonnique l’a condamnée à disparaître du monde. Le signal en a été donné, lorsqu’en janvier 1874, dans l’endroit le plus vénérable après le Calvaire, au Colysée de Rome — en cet endroit où un million de martyrs, noblesse de toutes les nations, étaient tombés pour la cause de Dieu — l’antique croix de bois qui était là, ombrageant depuis des siècles cette terre sainte, fut abattue, et le chemin de croix qui s’y faisait tous les vendredis, officiellement défendu, et aboli. Cette nouvelle fut accueillie par un douloureux frémissement des âmes chrétiennes, et parut un triste présage de nouveaux attentats. Depuis lors, en effet, sur les grandes routes, la croix a été souvent profanée, sans que l’autorité civile se soit beaucoup inquiétée de ces profanations. Et maintenant, la secte maçonnique en est venue à ce degré d’audace et de puissance qu’elle exige que des murailles des écoles, des prétoires de la justice, des hôpitaux, des établissements de l’Etat, le crucifix soit partout descendu : il faut absolument, dit-elle, que ce bois odieux soit oublié, avec Celui qu’il présente au monde. La croix a donc été condamnée, et va-t-elle disparaître ?

Pas plus que la voûte du firmament et la parole de Dieu.
En effet : On peut considérer, dans le crucifix, trois choses : le Christ qui y est étendu, le bois qui le porte, le chrétien qui le tient; Sous ce triple aspect, le crucifix est indestructible, inabolissable.

Le Christ qui y est étendu défie tous les efforts. Il y a, dans le prophète Isaïe, un texte fort beau, le texte du nageur; il contient cette déclaration : « La puissance du Seigneur se reposera sur cette montagne... Il étendra ses mains contre Moab, comme un homme qui les étend pour nager. Il déploiera toute la force de son bras pour briser son orgueil 1. »


Isaïe, XXV, 10-11.




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Message  Monique Mar 18 Juin 2024, 9:11 am

Voici l’interprétation :

Cette montagne, sur laquelle se reposera à jamais la puissance du Seigneur, c’est le Calvaire. De là, le Christ étend ses mains et déploie ses bras, comme fait le nageur : et contre la force de ces mains et de ces bras, le courant d’orgueil, qui se précipite de Moab, vient se briser. Moab est nommé par le prophète pour désigner tous les ennemis du Christ.

Tu as comploté de déraciner et d’emporter la croix, courant d’orgueil du XIXe siècle, torrent débordé et furieux : ta fureur est vaine, le nageur est plus fort que toi. Vois donc : ses bras étendus ont tenu contre le mugissement de toutes les passions et de toutes les tempêtes, ils ne se sont jamais repliés !

Indestructible par son Christ, la croix ne l’est pas moins dans le bois qui la compose. Chose admirable, de tous les objets matériels de ce monde, la croix est celui qui s’exécute et se façonne le plus rapidement, sans difficulté aucune. Deux morceaux de bois placés en travers l’un de l’autre, et la croix est faite ! Un prêtre la bénit, et l’on peut se prosterner devant le signe d’amour du Rédempteur. Vous avez décrété que la croix disparaitrait, ô fils de ténèbres : tous les arbres des forêts sont debout contre votre décret ; à l’envi, ils tendent et tendront leurs branches, pour remplacer et multiplier les croix partout où vous les abattrez !


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Message  Monique Mer 19 Juin 2024, 6:47 am

Le chrétien qui la tient en mains et la presse contre son cœur contribue aussi à la rendre indestructible. On se flatte de la lui enlever et de la retrancher de ses usages; mais c’est impossible, c’est absurde : car l’homme, quand il étend ses bras, est lui -même une croix. Cette remarque sublime est du curé d’Ars :

Notre créateur nous a façonnés en croix. L’homme n’a qu’à étendre ses bras, et la croix apparaît. Voici des chrétiens qui, sous le coup d’une persécution, se sont jetés à genoux, ils ont étendu leurs bras pour supplier le ciel de ne pas les abandonner et de venir à leur secours ; regardez ces bras étendus, ô persécuteurs : dans ce geste de supplication, la croix apparaît ! Vous ne la déracinez donc pas, vous ne l’ébranlez pas; bien au contraire, vous la consolidez. Un juste qui souffre pour la justice rappelle le Calvaire et maintient la croix.

Et ainsi, sous le triple aspect du Christ, du bois, du chrétien, par toutes ces racines, l’arbre de la Rédemption se maintient debout, fixe, majestueux. Les vieilles chroniques rapportent que, dans les armoiries des Chartreux, au-dessus d’un globe surmonté d’une croix, se lisait cette fière et calme inscription : Stat Crux dum volvitur orbis, la croix demeure pendant que le monde tourne. Que c’est vrai ! la croix demeure alors que tout ce qui est vivant respire un instant et s’évanouit. Une génération naît, passe devant la croix, et disparaît. La croix sourit à ceux qui l'adorent, elle plaint ceux qui la blasphèment. A l’heure du réveil général, elle dominera toutes les générations rassemblées.


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Message  Monique Jeu 20 Juin 2024, 8:08 am

V


Enfin, l’œuvre de Dieu est indestructible par un quatrième côté : L'Eglise catholique.

Sublime synthèse, l’Eglise catholique récapitule et embrasse toute l’œuvre de Dieu. Elle est le firmament de la société. Elle est dépositaire et organe de la parole de Dieu. Elle tient la croix. Et de plus, elle est l’Eglise, cité de Dieu.
La haine maçonnique a commandé à tous ses bataillons l’assaut de cette divine cité.

L’assaut est public, général, habilement mené, vigoureux. La haine espère bien prouver victorieusement, cette fois, que le Galiléen s’est beaucoup trop avancé quand il affirmait de l'Eglise, au moment où il la fondait, que les portes de l'enfer ne prévaudraient jamais contre elle.

Nous prévalons ! s’écrie déjà, avec une joie sauvage, la haine : nous prévalons !
Rassurons-nous, enfants de l’Eglise : le Galiléen est un architecte qu’on ne peut pas prendre en défaut.
Un parallèle va faire comprendre et admirer son procédé d’architecture.

Lorsque, dans une réflexion approfondie, on recherche ce qui est cause que la Synagogue juive a pu être détruite, et ce qui est cause que l’Eglise catholique ne peut pas l’être, on aboutit à ce point capital : une différence essentielle dans les deux modes d’architecture de la Synagogue et de l’Église.


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Message  Monique Dim 23 Juin 2024, 1:13 pm

Les destinées de l’Eglise sont complètement différentes, elle ne saurait ni crouler, ni disparaître. Pourquoi ? d’abord, parce que Dieu l’a promis, et ensuite, parce qu'en rapport, précisément, avec cette promesse, l'architecture dont Jésus-Christ s’est servi à l'égard de l’Église catholique est une architecture, avant tout, spirituelle : l’Église catholique n’a ni portes, ni murailles à la grande différence de la Synagogue dont l’existence était liée aux murailles de son Temple.

On objectera : mais les églises catholiques ont bien des murailles ? — Oui, sans doute, les églises ou temples catholiques ont des murailles, les cathédrales ont des murailles, Saint-Pierre de Rome a des murailles, et néanmoins la grande Eglise catholique n’en a pas. Cela vient de ce que sa constitution étant, avant tout, spirituelle, elle use de la pierre, de la chaux, du bois, du marbre, et des autres choses du temps, mais sans en dépendre1 : tandis que la Synagogue en dépendait. Que s’ensuit-il? Cette splendide et irréfutable conséquence : que l’Église catholique défie les persécuteurs.
Qu’ils aillent donc en effet détruire une construction, une architecture, qui est, avant tout, spirituelle ? Mais c’est impossible ! Ils peuvent abattre des églises, mais ils ne pourront abattre l’Eglise catholique, elle n’a pas de murailles! Ils peuvent poser leurs scellés sur des portes de chapelles ou de cathédrales, mais ils ne pourront poser les scellés sur l’Église catholique, elle n’a pas de portes ! Les apologistes contemporains ont cité bien des fois cette comparaison célèbre qui se trouve aux premières pages du livre de l'Indifférence en matière de religion. « Un Arabe vagabond arrive1, sur le soir, devant les antiques monuments de l’Egypte. Il plante, à l'abri de leur masse immobile, la tente qu'il enlèvera le matin. Il essaie de détacher en passant quelques pierres, et bientôt fatigué d’un travail sans fruit, il s’enfonce et disparaît dans des solitudes inconnues1. »

C’est une comparaison magnifique, une des plus belles, sans contredit, qu’on ait employées pour exprimer la solidité de l’Eglise catholique. Je n’hésite pas, toutefois, à faire remarquer qu’elle est défectueuse, parce qu’elle s’appuie sur ce qui est matériel. En effet, au bout de mille ou de cent mille ans, si le monde devait durer 12:31:52 ce nombre de siècles, les pyramides auraient certainement souffert, ou du temps, ou des révolutions, ou de la dynamite, ou des tremblements de terre : mais l’Église catholique, elle, n’aurait nullement souffert, ni du temps, ni des révolutions, étant, avant tout, essentiellement spirituelle, elle domine tout, et ne craint rien !

Voici, cependant, que les francs-maçons persécuteurs commencent à dire bien haut que, cette fois, les portes de l’Enfer prévaudront. L'Enfer vous a trompés, malheureux ! Le Galiléen est un architecte qu’on ne peut pas prendre en défaut. N’a-t-il pas annoncé qu’il ne resterait pas pierre sur pierre de notre Temple ? et il n’en reste pas pierre sur pierre ! N ’a-t-il pas annoncé que, contre l’Eglise qu’il fondait, les portes de l’Enfer seraient impuissantes à prévaloir : et il y a dix-neuf
siècles que la mystique architecture se montre irréprochable, supérieure à toutes les ruses, à tous les assauts, à toutes les violences, à toutes les tempêtes !


1 Les Prophètes hébreux avaient salué par avance cette surprenante et admirable architecture de l'Église catholique, nouvelle Jérusalem, lorsqu'ils avaient annoncé au nom du Seigneur : « Jérusalem (mon Église) ne sera
plus environnée de murailles. Je lui serai moi-même un mur de feu qui l'environnera, et j'établirai ma gloire au milieu d'elle.


1 Lamennais , Indifférence en matière de religion, 1.I. introduction, p. XXII.




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Message  Monique Lun 24 Juin 2024, 11:29 am


Résumé et conclusion :

L’œuvre universelle et catholique de Dieu est indestructible par quatre côtés :
Indestructible par le côté du firmament,
Indestructible par le côté de la Bible ou de la parole de Dieu,
Indestructible par le côté de la Croix,
Indestructible par le côté de l’Église.
Le firmament proclame le Dieu créateur ;
La Bible proclame le Fils de Dieu promis et devenu fils de l’homme ;
La Croix proclame le Dieu rédempteur :
L’Église proclame le Dieu conquérant et triomphateur.
Indestructible par ces quatre côtés égaux en splendeur et en force éblouissantes, l’œuvre universelle et catholique de Dieu a vraiment la configuration et la solidité majestueuse de la pierre carrée : la cité de Dieu est bâtie en carré : Soyons tranquilles : dans la voûte étoilée, dans les feuillets de la Bible, dans les bras de la croix, dans l’architecture de l'Eglise, resplendit la définition calme et fière que l’Éternel a donnée de lui-même : Je suis Celui qui suis 1. Je suis, je ne change pas ; tout le reste change, mais pas moi ; je suis Celui qui suis !
Il faut donc en prendre votre parti, ô fils de ténèbres ; vous n’effacez rien des vestiges de Dieu, vos complots et vos coups sont inutiles.

La cité de Dieu est bâtie en carré. Cette parole dite à saint Jean par un ange, nous avons cherché, en balbutiant, à la commenter par rapport à l’œuvre de Dieu dans le temps. Mais l’ange l’a surtout prononcée par rapport à l’œuvre de Dieu dans l’éternité. Saint Jean raconte : L'ange me transporta en esprit sur une grande et vaste montagne ; et il me montra la ville, la sainte Jérusalem qui descendait du ciel, venant de Dieu ;
Illuminée de la clarté de Dieu : et la lumière qui l'éclairait était semblable à une pierre précieuse ; à une pierre de jaspe transparente comme du cristal ...
Les douze portes étaient douze perles, et chaque porte était faite de l'une de ces perles, et la place de la ville était d'un or pur comme du verre transparent.
Or la ville est bâtie en carré , et elle est aussi longue que large.
La cité éternelle est comparée à un carré parfait, parce que le carré est le symbole de la perfection, et parce que la pierre carrée a cet avantage qu’elle ne tombe jamais, de quelque côté qu’on la retourne :
n’ayant rien d’oblique, rien de vacillant, elle se tient et retient tout ce qu’elle porte dans une unité vivante et majestueuse. Avancée, déjà, là-haut, dans ses exactes proportions, la cité éternelle achève de se construire ici-bas. La terre lui envoie les pierres vivantes qui entrent dans la structure. Tout sert à la taille de ces pierres, et particulièrement les coups des méchants. Leur rôle se borne à celui des tailleurs de pierres. Lorsqu’à la fin des siècles, l’œuvre divine étant achevée se découvrira, et apparaîtra étincelante, comme ces perles et pierres précieuses que saint Jean avait entrevues ;

Dans tous nos complots, dans toutes nos entreprises, d’un bout des siècles à l’autre, nous nous sommes trompés !
Ce sera le cri de la déception éternelle.
Malheureux ! vous vous épuisez à préparer et à polir les matériaux de la cité des Cieux et ne voulez pas y entrer !




A suivre...

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Message  Monique Lun 01 Juil 2024, 10:40 am

LIVRE QUATRIÈME


 LES ENFANTS DE LUMIÈRE CONTRE LES FILS DE TÉNÈBRES 


 ***



Première section : LA D É F E N S E  


**



CHAPITRE PREMIER AVEC LA PIERRE ANGULAIRE

I. Rôle de solidité et d'unification dévolu à la pierre de l'angle dans un édifice : le Christ, attrayante pierre angulaire. 
II. Ce qu'il en coûte de s'en être écarté : les terreurs du socialisme, le défilé des empires. 
III. Le rajeunissement, d’après saint Thomas d’Aquin. 
IV. Avenir plein de splendeur assuré à la pierre angulaire ; celui des nations européennes, sans être assuré, est loin d'être désespéré.



I




Le Christ est la pierre de l’angle. Ainsi l’a salué, dans un de ses plus beaux mouvements prophétiques, David son royal ancêtre : La pierre, qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient, a été placée à la tête de l'angle. C’est le Seigneur qui a fait cela ; et c'est la merveille qui est sous nos yeux. C’est ici le jour qu’a fait le Seigneur ; réjouissons-nous, et soyons pleins d'allégresse1. Quelques jours avant qu’il fût rejeté par la nation juive, Jésus-Christ se déclara lui-même pierre de l’angle, en s’appliquant les paroles de son ancêtre 1. Expliquons donc cette locution célèbre. Un court aperçu préalable d’architecture est nécessaire : qu’est-ce que la pierre angulaire dans un édifice, dans une construction ?

L’angle d’une maison est formé, comme on peut le constater à chaque pas, par la jonction de deux murailles. En se rencontrant l’une contre l’autre, deux murailles forment un angle : il n’y a qu’à regarder pour comprendre. Dans cet angle, la pierre angulaire est la solide pierre de taille qui, posée et enfouie dans le sol, supporte sur elle-même les deux murailles et leur permet ainsi de se joindre, de se réunir. Grâce à elle, les deux murs, celui de droite, et celui de gauche, se rencontrent, s’unissent et persistent dans leur union. Tel est le rôle de la pierre angulaire. Ainsi qu’on le voit, c’est un rôle de réunion.

Appliquée à Jésus-Christ, cette locution signifiait que, puisqu’il était le Messie, son rôle devait consister à rapprocher et à unir ce qui était divisé, ce qui était distant, soit de Dieu à l’homme, soit de l’homme à l’homme. Et en effet, Jésus-Christ n’apparait-il pas vraiment, dans l’imposante série de dix-huit siècles, comme l’angle d’amour qui a tout réuni? Qu’on en juge : En Lui, ces deux familles, dont l’une est la très sainte Trinité, et l’autre l’humanité, ne se sont-elles pas unies d’une façon ravissante ? Ainsi que chante l’Église dans une de ses hymnes de triomphe, le Verbe de Dieu s’étant fait chair, ces deux maisons, dont l’une est celle du Très-Haut, et l’autre, bien infime, la nôtre, se sont trouvées étroitement unies. Participant à l’une et à l’autre, le Christ est devenu leur angle d’amour1 !  Ce rôle, il le continue, tous les jours, dans l’Eglise catholique, où faisant devenir, par ses sacrements, les chrétiens enfants de Dieu, il joint incessamment la terre au ciel.



1 Psaume CXVII.
1 Saint Matthieu, XXII.
Alto ex. Olympi vertice 
Summi Parentis Filius, 
Ceu monte desectus lapis
Terras in imas de?ilenst 
Domus supernæ et inlimæ 
Utrumque junxit angulum. 

(Hymne de l'Office de la Dédicace, 
 Bréviaire romain).

 
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Message  Monique Sam 06 Juil 2024, 1:48 pm

Mais de plus, avant que vînt la Révolution, le Christ n’était-il pas l’angle d’amour dans la société civile elle-même? N ’avait-il pas rapproché, uni, et les riches et les pauvres, et les maîtres et les esclaves, et les Barbares et les peuples de Rome et d’Athènes, et la race blanche et la race noire ? En Lui, tous les enfants d’Adam s’étaient inclinés les uns vers les autres, joignant leurs cœurs et leurs mains. 

Parmi eux, hélas ! ont toujours existé des distances, des contrastes, des castes, des inimitiés, des extrêmes ; mais en Jésus-Christ, ces distances s’étaient effacées, ces contrastes s’étaient harmonisés, ces castes s’étaient fondues, ces inimitiés s’étaient adoucies, ces extrêmes s’étaient touchés : l’attrayante pierre angulaire avait fini par tout subjuguer, par tout faire rentrer en conjonction d’amour !

C’est de la sorte qu’avaient pu se former les nations chrétiennes. Qu’étaient-ce, en effet, que les nations chrétiennes? D’admirables communautés d’hommes et de peuples unis par la foi, par la tradition, par la langue, par les mœurs, par le sol, et aussi par la vocation de répandre la vérité, d'éclairer les nations moins avancées vers Dieu, et de leur porter, au prix du travail et au hasard de la mort, les biens éternels, la justice et la civilisation. 

Mais de toutes ces gloires dont les nations chrétiennes étaient justement fières : de leur foi, de leurs traditions, de leur langue, de leurs mœurs, de leur sol, de leur vocation, n’était-ce pas le Christ qui en était la base ? n’était-ce pas Lui leur angle de réunion ?

 Et ainsi, autour du Christ, divine pierre angulaire s’était set se développait, depuis dix-huit siècles, dans un magnifique concert de pondération et d’avancement, cette triple merveille : l'Eglise catholique, les nations chrétiennes, la civilisation. Mais voici qu’en 1789, la France a donné le signal d’un nouvel ordre de choses, et dans l'inauguration qu’elle en a fait, la pierre angulaire, le Christ a été rejeté1.


1 Pour des développements complète, soit théologiques, soit historiques, sur le rôle de Jésus-Christ comme pierre angulaire, consulter notre livre : Les Nations frémissantes contre Jésus - Christ et son Église : troisième discours : La pierre fondamentale et angulaire, une première fois rejetée par les Juifs, est, une deuxième fois, rejetée par les Nations; et notre autre livre : L a P r é po n d é r a n c e  j u iv e , t. I, chap. II: Le Christ rejeté par l'Assemblée nationale (chez Lecoffre , éditeur)





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Message  Monique Jeu 11 Juil 2024, 3:10 pm

II 



Ce qu’il en coûte de s’être écarté de la divine pierre de l’angle, les malaises de la France et des autres nations, et les calamités qui pèsent sur elles toutes, sont là pour le faire comprendre, si l’on veut réfléchir et conclure avec loyauté. Un souvenir banal, un détail de la tour de Babel, trouvera bien ici sa place, puisqu’il s’agit d’édifice social et de pierre de l’angle. La Bible a conservé le cri par lequel les hommes d’alors, dans les plaines de Sonar, s’excitèrent à leur œuvre de construction, sans tenir compte de la Divinité : Venez, se dirent-ils les uns aux autres, faisons des briques, cuisons-les au feu, et bâtissons-nous une cité et une tour dont le faîte aille toucher le ciel1.


Mais la Bible a conservé également un autre cri dont la puissance se fit sentir dans les étages de la tour en construction ; il descendait dos cieux comme l’éclat d’un tonnerre et disait : Venez, et confondons tellement leur langage qu'ils ne s'entendent plus les uns les autres2. C’était le Dieu des vengeances, qui convoquant le Conseil de ses trois divines Personnes, opposait société à société, dessein à dessein.


Venez et bâtissons, avaient dit les hommes ; Venez et confondons, répondait Dieu. Sous ce tonnerre du venez et confondons, les hommes de Babel se troublent ; leurs esprits se brouillent, leurs langues ne prononcent plus de même, leurs mots ne s’entendent plus ; et pour éviter de plus grands malheurs, ils se séparent précipitamment et s’en vont dans toutes les directions. Ne semble-t-il pas que, au-dessus de la société superbe en voie de construction à la date de 1789, le même tonnerre du venez et confondons, se soit fait entendre? car, depuis lors, quelle confusion ! « Les passions mal assorties hurlent toutes ensemble, » s’écriait un jour, à la tribune, Berryer. Il disait vrai. Aussi bien, la situation est autrement redoutable qu’à Babel. Car, lorsque les premiers humains ne purent plus s’entendre, l’Écriture dit simplement « qu’ils se séparèrent » ; tandis que, dans notre Babel agrandie, comme il est matériellement impossible de se séparer et d’aller ailleurs, l’espace n’étant plus libre, on est toujours sur le point d’en venir aux mains et de s’entre détruire.


Entendez-vous gronder et s’approcher les hordes du socialisme ? Ces hordes avec leurs appétits sont le résultat logique du rejet de la pierre de l’angle. En Jésus-Christ, les riches et les pauvres, les patrons et les ouvriers, s’étaient inclinés les uns vers les autres et avaient uni leurs mains, ayant, dans l’Eglise maison de Dieu, le même rang, les mêmes droits, les mêmes honneurs : exactement comme deux murailles qui, étant reliées par un angle, ont la même élévation et la même destination. Mais la secourable pierre angulaire ayant été rejetée de la société civile, un écart terrible s’est produit, et le voici dénoncé, cet écart :


Chaque jour, dans tous les pays, l’armée de ceux qui ne possèdent rien, l'armée des salariés, l’armée des prolétaires augmente. Elle est devenue innombrable. C’est à elle que le socialisme s’adresse. Il ne dit pas immédiatement : Reniez votre Dieu; il dit : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous. » Il dit encore de sa plus puissante voix : « Travailleurs, ayez conscience de vous-mêmes, de vos privations, de vos droits, de votre nombre, de votre force. »


« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ; » ce qui est l’immense danger de l’heure actuelle, car c’est le réveil soudain de la haine de classe. Le socialisme réveille l’esprit déclassé pour en faire un esprit de convoitise, un esprit de défiance, un esprit de vengeance, un esprit de révolte. L’esprit de classe qu’il veut est la haine de classe. Or, il n’est pas de haine plus profonde, plus tenace, plus implacable que cette haine, parce qu’elle se croit légitime.


Là est le résultat le plus funeste de la propagande socialiste actuelle. C’est là qu’on sème le vent jusqu'à ce que vienne la tempête. « Il faut faire en sorte que le peuple ait conscience de lui-même, a dit un chef socialiste ; le jour où ce résultat sera obtenu sera le jour de l’action. » Vous l’entendez, l’aveu est complet : avant de marcher à la conquête du pouvoir, le socialisme veut conquérir le prolétariat.



1 Genèse, XI, 3, 4.


 2 Ibid., 7. 




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Message  Monique Sam 13 Juil 2024, 8:48 am

Voilà pourquoi je me sens forcé de pousser un cri de détresse à la pensée de ce qui arriverait si le socialisme parvenait à entraîner pour quelque temps seulement les masses organisées du prolétariat international. Il y aurait dans la société des convulsions épouvantables. L’histoire de l’humanité serait témoin de la révolution la plus vaste, la plus furieuse, la plus pleine de ruines qui fut jamais 1.


L’Écriture se sert de cette métaphore : les deux oreilles en tinteront, tinnient ambæ aures 2. Outre les grondements du socialisme, un autre phénomène social terrifie : le défilé des empires. Une seule fois dans l’histoire du monde, ce défilé avait eu lieu ; Daniel l’avait annoncé, en vue du Christ qui devait venir. L’empire des Assyriens est remplacé par l’empire des Chaldéens ou de Babylone ; l’empire des Chaldéens est remplacé par l’empire des Perses ou de Cyrus ; l’empire des Perses est remplacé par celui d’Alexandre et des Grecs ; et enfin, l’empire romain les absorbe tous et disparaît à son tour, ou plutôt se transforme 1. 


On voit, dit Bossuet, ces fameux empires se présenter successivement et tomber pour ainsi dire les uns sur les autres; et sur leurs ruines à tous, apparaît Jésus-Christ, Y empire du Fils de l'homme 2.


Telle a été, autrefois, la succession, le défilé, des empires !




1 Discours au Congrès de Liège, 1890, du savant Abbé Winreber, curé de Mulhouse, député d’Alsace-Lorraine au Reichstag. 
2 Ier Livre des Rois, III, 11.


1 « Rome a senti la main de Dieu, et a été comme les autres un exemple de sa justice. Mais son sort était plus heureux que celui des autres villes. Purgée par ses désastres des restes de l’idolâtrie, elle ne subsiste plus que par le christianisme qu'elle annonce à tout l’univers. »(Bossuet, Discours sur l'Histoire universelle, IIIe partie, chap. I.)
2 Ibid., chap. II.




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