Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente
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Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente
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Bonjour à tous,
Ce qui suit a été tiré de la copie papier suivante :
Bonne et sainte lecture à tous.
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Chapitre premier — De la Foi et du Symbole en général.
§ I. — De la Foi.
§ II. — Du Symbole.
§ III. — Articles du Symbole.
Chapitre deuxième — Premier article du Symbole.
JE CROIS EN DIEU LE PÈRE TOUT PUISSANT, CRÉATEUR DU CIEL ET DE LA TERRE.
§ I. — Je crois.
§ II. — En Dieu.
§ III. — Le Père.
§ IV. — Tout Puissant.
§ V. — Créateur du ciel et de la terre.
§ VI. — Providence.
Chapitre troisième — Du second article du Symbole.
ET EN JÉSUS CHRIST SON FILS UNIQUE, NOTRE SEIGNEUR.
§ I. — Péché originel.
§ II. — En Jésus Christ.
§ III. — Son Fils Unique.
§ IV. — Notre Seigneur.
Chapitre quatrième — Du troisième article du Symbole.
QUI A ÉTÉ CONÇU DU SAINT ESPRIT, EST NÉ DE LA VIERGE MARIE.
§ I. — Qui a été conçu du Saint Esprit.
§ II.— Qui est né de la Vierge Marie.
Chapitre cinquième — Du quatrième article du Symbole.
QUI A SOUFFERT SOUS PONCE PILATE, A ÉTÉ CRUCIFIÉ, EST MORT, ET A ÉTÉ ENSEVELI.
§ I. — Qui a souffert sous Ponce Pilate.
§ II. — Est mort, et a été enseveli.
§ III. — Causes de la mort de Jésus Christ.
§ IV. — Douleurs de Jésus Christ dans son Corps et dans son Âme.
§ V. — Fruits de la mort de Jésus Christ.
Chapitre sixième — Du cinquième article du Symbole.
QUI EST DESCENDU AUX ENFERS, ET LE TROISIÈME JOUR EST RESSUSCITÉ DES MORTS.
§ I. — Il est descendu aux Enfers.
§ II. — Il est ressuscité des morts.
§ III.— Le troisième jour.
§ IV. — Causes, fin et fruits de la Résurrection.
Chapitre septième — Du sixième article du Symbole.
IL EST MONTÉ AUX CIEUX, IL EST ASSIS À LA DROITE DE DIEU, LE PÈRE TOUT-PUISSANT.
§ I. — Il est monté au ciel.
§ II. — Il est assis à la droite du Père Tout Puissant.
§ III.— Causes et raisons de l'Ascension de Notre Seigneur.
Chapitre huitième — Du septième article du Symbole.
D’OÙ IL VIENDRA JUGER LES VIVANTS ET LES MORTS.
§ I. — Certitude du Jugement.
§ II. — Deux Jugements, l'un particulier et l'autre général.
§ III. — Raisons du Jugement général.
§ IV.— Pourquoi le Jugement donné à Jésus Christ.
§ V. — Signes précurseurs du Jugement.
§ VI.— La sentence des bons et celle des méchants.
Chapitre neuvième —Du huitième article du Symbole.
JE CROIS AU SAINT ESPRIT.
§ I. — Nécessité de la Foi au Saint Esprit.
§ II.— Ce que c'est que le Saint Esprit.
§ III. — Des choses qui sont spécialement attribuées au Saint Esprit.
Chapitre dixième — Du neuvième article du Symbole.
JE CROIS LA SAINTE ÉGLISE CATHOLIQUE, LA COMMUNION DES SAINTS.
§ I. — Ce que c'est que l'Église.
§ II.— Deux parties de l'Église : l'une triomphante, l'autre militante.
§ III.— Qui sont ceux qui n'appartiennent pas à l'Église.
§ IV. — Caractères propres de l'Église. Unité.
§ V.— Sainteté de l'Église.
§ VI.— L'Église est Catholique.
§ VII.— L’Église est Apostolique.
§ VIII. — Figures de l'Église dans l'Ancien Testament.
§ IX.— Comment la vérité de l'Église est un article de Foi.
§ X. — La Communion des Saints.
Chapitre onzième — Du dixième article du Symbole.
JE CROIS LA RÉMISSION DES PÉCHÉS.
§ I. — Il y a dans l'Église un pouvoir de remettre les péchés.
§ II. — À qui a été confié, dans l'Église, le pouvoir de remettre les péchés.
§ III. — Le pouvoir de remettre les péchés est un grand bienfait.
§ IV. — Comment les Fidèles doivent faire usage de la Rémission des péchés.
Chapitre douzième — Du onzième article du Symbole.
JE CROIS LA RÉSURRECTION DE LA CHAIR.
§ I. — Preuves de la Résurrection.
§ II. — État des corps ressuscités.
§ III. — Qualités des corps ressuscités.
§ IV. — Fruits à tirer de cet Article.
Chapitre treizième — Du douzième article du Symbole.
JE CROIS LA VIE ÉTERNELLE.
§ I. — Qu'est-ce que la Vie Éternelle ?
§ II. — Nature du Bonheur Éternel.
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(*): Note de Louis, dès la publication complète du texte du Concile de Trente, nous mettrons, selon notre habitude, des liens en bleus pour faciliter la lecture. Bien à vous.
Bonjour à tous,
Ce qui suit a été tiré de la copie papier suivante :
CATÉCHISME
DU SAINT
CONCILE DE TRENTE
Société de saint Jean l'Évangéliste
Desclée & Cie
IMPRIMATUR
Tornaci, die 17 Julii 1923.
V. Cantineau, Vic. Gén.
.DU SAINT
CONCILE DE TRENTE
Société de saint Jean l'Évangéliste
Desclée & Cie
IMPRIMATUR
Tornaci, die 17 Julii 1923.
V. Cantineau, Vic. Gén.
Bonne et sainte lecture à tous.
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Table des matières.(*)
Du Symbole des Apôtres
Chapitre premier — De la Foi et du Symbole en général.
§ I. — De la Foi.
§ II. — Du Symbole.
§ III. — Articles du Symbole.
Chapitre deuxième — Premier article du Symbole.
JE CROIS EN DIEU LE PÈRE TOUT PUISSANT, CRÉATEUR DU CIEL ET DE LA TERRE.
§ I. — Je crois.
§ II. — En Dieu.
§ III. — Le Père.
§ IV. — Tout Puissant.
§ V. — Créateur du ciel et de la terre.
§ VI. — Providence.
Chapitre troisième — Du second article du Symbole.
ET EN JÉSUS CHRIST SON FILS UNIQUE, NOTRE SEIGNEUR.
§ I. — Péché originel.
§ II. — En Jésus Christ.
§ III. — Son Fils Unique.
§ IV. — Notre Seigneur.
Chapitre quatrième — Du troisième article du Symbole.
QUI A ÉTÉ CONÇU DU SAINT ESPRIT, EST NÉ DE LA VIERGE MARIE.
§ I. — Qui a été conçu du Saint Esprit.
§ II.— Qui est né de la Vierge Marie.
Chapitre cinquième — Du quatrième article du Symbole.
QUI A SOUFFERT SOUS PONCE PILATE, A ÉTÉ CRUCIFIÉ, EST MORT, ET A ÉTÉ ENSEVELI.
§ I. — Qui a souffert sous Ponce Pilate.
§ II. — Est mort, et a été enseveli.
§ III. — Causes de la mort de Jésus Christ.
§ IV. — Douleurs de Jésus Christ dans son Corps et dans son Âme.
§ V. — Fruits de la mort de Jésus Christ.
Chapitre sixième — Du cinquième article du Symbole.
QUI EST DESCENDU AUX ENFERS, ET LE TROISIÈME JOUR EST RESSUSCITÉ DES MORTS.
§ I. — Il est descendu aux Enfers.
§ II. — Il est ressuscité des morts.
§ III.— Le troisième jour.
§ IV. — Causes, fin et fruits de la Résurrection.
Chapitre septième — Du sixième article du Symbole.
IL EST MONTÉ AUX CIEUX, IL EST ASSIS À LA DROITE DE DIEU, LE PÈRE TOUT-PUISSANT.
§ I. — Il est monté au ciel.
§ II. — Il est assis à la droite du Père Tout Puissant.
§ III.— Causes et raisons de l'Ascension de Notre Seigneur.
Chapitre huitième — Du septième article du Symbole.
D’OÙ IL VIENDRA JUGER LES VIVANTS ET LES MORTS.
§ I. — Certitude du Jugement.
§ II. — Deux Jugements, l'un particulier et l'autre général.
§ III. — Raisons du Jugement général.
§ IV.— Pourquoi le Jugement donné à Jésus Christ.
§ V. — Signes précurseurs du Jugement.
§ VI.— La sentence des bons et celle des méchants.
Chapitre neuvième —Du huitième article du Symbole.
JE CROIS AU SAINT ESPRIT.
§ I. — Nécessité de la Foi au Saint Esprit.
§ II.— Ce que c'est que le Saint Esprit.
§ III. — Des choses qui sont spécialement attribuées au Saint Esprit.
Chapitre dixième — Du neuvième article du Symbole.
JE CROIS LA SAINTE ÉGLISE CATHOLIQUE, LA COMMUNION DES SAINTS.
§ I. — Ce que c'est que l'Église.
§ II.— Deux parties de l'Église : l'une triomphante, l'autre militante.
§ III.— Qui sont ceux qui n'appartiennent pas à l'Église.
§ IV. — Caractères propres de l'Église. Unité.
§ V.— Sainteté de l'Église.
§ VI.— L'Église est Catholique.
§ VII.— L’Église est Apostolique.
§ VIII. — Figures de l'Église dans l'Ancien Testament.
§ IX.— Comment la vérité de l'Église est un article de Foi.
§ X. — La Communion des Saints.
Chapitre onzième — Du dixième article du Symbole.
JE CROIS LA RÉMISSION DES PÉCHÉS.
§ I. — Il y a dans l'Église un pouvoir de remettre les péchés.
§ II. — À qui a été confié, dans l'Église, le pouvoir de remettre les péchés.
§ III. — Le pouvoir de remettre les péchés est un grand bienfait.
§ IV. — Comment les Fidèles doivent faire usage de la Rémission des péchés.
Chapitre douzième — Du onzième article du Symbole.
JE CROIS LA RÉSURRECTION DE LA CHAIR.
§ I. — Preuves de la Résurrection.
§ II. — État des corps ressuscités.
§ III. — Qualités des corps ressuscités.
§ IV. — Fruits à tirer de cet Article.
Chapitre treizième — Du douzième article du Symbole.
JE CROIS LA VIE ÉTERNELLE.
§ I. — Qu'est-ce que la Vie Éternelle ?
§ II. — Nature du Bonheur Éternel.
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(*): Note de Louis, dès la publication complète du texte du Concile de Trente, nous mettrons, selon notre habitude, des liens en bleus pour faciliter la lecture. Bien à vous.
Dernière édition par Louis le Mer 09 Sep 2015, 11:56 am, édité 5 fois
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente
Chapitre Premier.
De la Foi et du Symbole en général§ I. — DE LA FOI.
Le mot de Foi dans la Sainte Ecriture a plusieurs significations. Ici nous le prenons pour cette vertu par laquelle nous donnons un assentiment plein et entier aux vérités révélées de Dieu. Personne ne peut raisonnablement douter que cette Foi dont nous parlons ne soit nécessaire pour le salut, car il est écrit: Sans la Foi, il est impossible de plaire à Dieu (1). En effet, la fin dernière de l’homme c’est-à-dire le bonheur auquel il doit tendre — est beaucoup trop élevée pour qu’il puisse la découvrir par les seules lumières de son esprit. Il était donc nécessaire que Dieu Lui-même lui en donnât la connaissance. Or cette connaissance n’est autre chose que la Foi, par laquelle, et sans hésitation aucune, nous tenons pour certain tout ce que l’autorité de la Sainte Eglise notre mère nous propose comme révélé de Dieu. Car il est impossible de concevoir le moindre doute sur les choses qui viennent de Dieu, puisqu’Il est la Vérité même. De là, il est facile de comprendre combien la Foi que nous avons en Dieu est différente de celle que nous accordons au témoignage des historiens qui nous racontent des faits purement naturels. Mais si la Foi admet des degrés divers en étendue et en excellence, comme il paraît dans ces passages de l’Ecriture: Homme de peu de Foi, pourquoi avez-vous douté ? (1) — Votre Foi est grande. (2) — Augmentez en nous la Foi.(3) — La Foi sans les œuvres est une Foi morte.(4) — La Foi qui opère par la charité. (5) — elle ne reconnaît aucune diversité d’espèces, et la même définition convient parfaitement à tous les degrés qu’elle peut avoir. Quant aux fruits qu’elle produit et aux avantages qu’elle nous procure, nous le dirons dans l’explication de chacun des articles.
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(1) Hebr., 11, 6. — (1) Matth., 14, 31. — (2) Math., 15, 28. — (3) Luc, 17, 5. — (4) Jac., 2, 17. — (5) Gal., 5, 6.
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Re: Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente
§ II. — DU SYMBOLE.
Ce que les Chrétiens doivent savoir tout d’abord, ce sont les vérités que les Saints Apôtres, nos maîtres et nos guides dans la Foi, inspirés par l’Esprit de Dieu, ont renfermées dans les douze articles du Symbole. Après avoir reçu de Notre-Seigneur l’ordre d’aller remplir pour lui les fonctions d’ambassadeurs, et de se répandre dans le monde entier pour prêcher l’Evangile à toute créature, (6) ils jugèrent convenable de composer une formule de Foi chrétienne, afin que tous eussent la même croyance et le même langage, qu’il n’y eût ni division ni schisme parmi ceux qu’ils allaient appeler à la même Foi, et que tous fussent consommés dans un même esprit et un même sentiment. Et cette profession de Foi et d’Espérance chrétienne qu’ils avaient composée, ils l’appelèrent Symbole, soit parce qu’ils la formèrent de l’ensemble des vérités différentes que chacun d’eux formula, soit parce qu’ils voulurent s’en servir comme d’une marque, et d’un mot d’ordre, qui leur ferait distinguer aisément les vrais soldats de Jésus-Christ des déserteurs et des faux frères, qui se glissaient dans l’Eglise, pour corrompre l’Evangile.
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(6). II Cor., 5,20. — Marc, 16,15.
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Re: Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente
§ III. — ARTICLES DU SYMBOLE.
Les vérités que la Foi chrétienne enseigne et que les Fidèles sont obligés de croire fermement, soit en particulier, soit en général, sont assez nombreuses. Mais la première et la plus essentielle de toutes, celle qui est en même temps comme le fondement et le faîte de l’édifice, et que Dieu Lui-même nous a enseignée, c’est l’unité de l’Essence divine, la distinction des trois Personnes, et la diversité des opérations que l’on attribue plus particulièrement à chacune d’Elles. Le Pasteur montrera que toute la doctrine de ce Mystère est renfermée en abrégé dans le Symbole des Apôtres. En effet, ainsi que l’ont remarqué nos ancêtres, qui ont traité ces matières avec beaucoup de soin et de piété, le Symbole semble précisément avoir été divisé en trois parties, afin que dans la première il fut question de la première Personne divine et de l’œuvre admirable de la Création ; dans la Seconde, de la seconde Personne divine et du mystère de la Rédemption des hommes ; dans la troisième enfin, de la troisième Personne divine, source et principe de notre Sanctification. Ces trois parties sont distinctes quoique liées entre elles. D’après une comparaison souvent employée par les Pères, nous les appelons articles. De même, en effet, que dans nos membres il y a certaines articulations qui les distinguent et les séparent, de même, dans cette profession de Foi, on a donné avec beaucoup de justesse et de raison le nom d’articles aux vérités que nous devons croire en particulier et d’une manière distincte.
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Re: Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente
Chapitre deuxième.
Premier article du Symbole.
JE CROIS EN DIEU LE PÈRE TOUT PUISSANT
CRÉATEUR DU CIEL ET DE LA TERRE.
Voici le sens de ces paroles: je crois fermement et je confesse sans aucune hésitation Dieu le Père, c’est-à-dire la première Personne de la Sainte Trinité, qui par sa vertu toute puissante a créé de rien le ciel et la terre et tout ce qu’ils renferment, et qui, après avoir tout créé, conserve et gouverne toutes choses. Et non seulement je crois en Lui de cœur et je Le confesse de bouche, mais encore je tends à Lui de toute l’ardeur et de toute la force de mon âme, comme au Bien souverain et parfait. Ce premier article n’est pas long ; mais chacun des mots qui le composent cache de grands mystères. Et ces mystères, c’est au Pasteur à les approfondir et à les expliquer avec le plus grand soin, afin que les Fidèles ne viennent, s’il plaît à Dieu, qu’avec crainte et tremblement, contempler la gloire de son infinie Majesté.
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Re: Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente
§ I. — JE CROIS.
Croire ici n’est pas la même chose que penser, imaginer, avoir une opinion. C’est, selon l’enseignement de nos Saints Livres, un acquiescement très ferme, inébranlable et constant de notre intelligence aux mystères révélés de Dieu. Ainsi, en ce qui nous occupe en ce moment, celui-là croit qui s’est formé sur une vérité quelconque une conviction et une certitude exemptes de tout doute.
Et qu’on n’aille pas s’imaginer que la connaissance qui nous vient de la Foi soit moins certaine, sous le prétexte que nous ne voyons pas les vérités qu’elle nous propose à croire. Si la lumière divine qui nous les fait connaître ne nous en donne pas l’évidence, cependant elle ne nous permet pas d’en douter: (1) Car le même Dieu qui a fait sortir la lumière des ténèbres, a éclairé assez nos cœurs pour que l’Évangile ne fût point voilé pour nous, comme il l’est pour ceux qui périssent.
Il suit de là que celui qui est en possession de cette connaissance céleste de la Foi, est délivré du désir des investigations de pure curiosité. Car lorsque Dieu nous a ordonné de croire, Il ne nous a point proposé de scruter ses jugements, ni d’en examiner les raisons et les motifs, mais Il nous a commandé cette Foi immuable par laquelle notre esprit se repose entièrement dans la connaissance qu’il a de la vérité éternelle. En effet, Dieu seul est véritable, dit l’Apôtre, (2) et tout homme est menteur. Si donc il y a de l’orgueil et de l’insolence à ne point ajouter foi aux affirmations d’un homme sage et prudent, et à exiger qu’il prouve ce qu’il avance par des raisons ou par des témoins, quelle ne sera pas la témérité, ou plutôt la folie de celui qui, entendant la voix de Dieu Lui-même, osera demander les preuves de la céleste doctrine du salut ? II faut donc faire notre acte de Foi, non seulement sans aucun doute, mais encore sans chercher de démonstration.
Le Pasteur enseignera également que celui qui dit: Je crois, exprimant par cette parole l’assentiment intime de son esprit, qui est l’acte intérieur de la Foi, ne doit point se borner à cet acte de Foi, mais qu’il est tenu de manifester au dehors par une profession ouverte les sentiments qu’il porte dans son cœur, comme aussi de les avouer et de les publier devant tout le monde avec joie et empressement. tous les Fidèles doivent avoir cet esprit qui inspirait le Prophète quand il disait: (1) J’ai cru, et c’est pourquoi j’ai parlé. Ils doivent imiter les Apôtres qui répondaient aux princes du peuple: (2) Nous ne pouvons pas ne pas dire ce que nous avons vu et entendu, et s’encourager soit par ces admirables paroles de Saint Paul: (3) Je ne rougis point de l’Évangile, car il est la force et la vertu de Dieu pour sauver tous les croyants ; soit par celles-ci qui prouvent particulièrement la vérité que nous établissons: (4) On croit de cœur pour être justifié, mais on confesse de bouche pour être sauvé.
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(1) II Cor., 4, 6 et 4. — (2) Rom., 3, 4. — (1) Ps. 115, 10. — (2) Act. 4, 20. — (3) Rom., 1, 16. — (4) Rom., 10, 10.
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Louis- Admin
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Re: Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente
§ II. — EN DIEU.
Ces paroles nous font connaître immédiatement l’excellence et la dignité de la sagesse chrétienne, et par là même tout ce que nous devons à la bonté divine, qui daigne nous élever par les vérités de la Foi, comme par autant de degrés, à la connaissance de l’objet le plus sublime et le plus désirable. Il y a en effet une différence énorme entre la philosophie chrétienne et la sagesse du siècle. Cette dernière, guidée par la seule lumière naturelle, peut bien, il est vrai, s’élever peu à peu, à l’aide des effets et des perceptions des sens ; mais elle ne parvient qu’à force de travaux et de peines à contempler les choses invisibles de Dieu, à Le reconnaître et à Le comprendre comme la cause et l’Auteur de tout ce qui existe. La première, au contraire, augmente tellement la pénétration naturelle de l’esprit, qu’il peut aisément s’élever jusqu’au ciel, et là, grâce à la splendeur divine qui l’éclaire, contempler tout d’abord le foyer éternel de toute lumière, et ensuite les autres choses placées au-dessous de lui. nous éprouvons alors avec une joie parfaite que (1) nous avons été appelés réellement des ténèbres à une admirable lumière, comme dit le prince des Apôtres, et que (2) notre Foi nous cause un ravissement ineffable.
C’est donc avec raison que les Fidèles font d’abord profession de croire en Dieu, dont la Majesté, selon l’expression de Jérémie (3) est incompréhensible, qui habite, dit à son tour l’Apôtre(4) , une lumière inaccessible, que personne n’a vu ni ne peut voir ; Dieu enfin que nul homme ne pourrait voir sans mourir, comme II le dit lui-même à Moïse. (5) C’est qu’en effet, pour que notre âme puisse s’élever jusqu’à Dieu qui est infiniment au-dessus de tout, il faut de toute nécessité qu’elle soit entièrement dégagée des sens. Mais cela ne lui est pas possible naturellement en cette vie.
Malgré tout, Dieu ne s’est pas laissé Lui-même sans témoignage, dit l’Apôtre (6) , car c’est Lui qui nous fait du bien, qui nous envoie les pluies du ciel et les saisons favorables aux, fruits ; c’est Lui qui nous donne en abondance la nourriture dont nous avons besoin et qui remplit nos cœurs de joie. Voilà pourquoi les philosophes n’ont pu concevoir en Lui rien d’imparfait ; ils ont repoussé bien loin comme indigne de Lui toute idée de corps, de mélange et de composition. Ils ont placé en Lui la plénitude de tous les biens, et ils L’ont regardé comme cette source inépuisable et perpétuelle de bonté et de charité qui répand sur toutes les créatures ce que nous y voyons de beau et de parfait ; ils L’ont appelé le Sage, l’Auteur et l’Ami de la vérité, le Juste, le Bienfaiteur suprême. Ils Lui ont donné plusieurs autres noms qui renferment la souveraine et absolue perfection. Enfin ils ont reconnu en Lui une puissance immense, infinie, qui s’étend à tout et partout.
Mais ces vérités sont bien plus solidement établies, et plus clairement exprimées dans nos saintes Lettres, comme par exemple dans ces passages: (1) Dieu est esprit ; ou bien, (2) soyez parfait comme votre Père céleste est parfait. — tout est à nu (3) et à découvert devant ses yeux. — Profondeur (4) des trésors de la sagesse et de la science de Dieu. — Dieu est Vérité. (5) — Je suis la Voie, (6) la Vérité et la Vie. — Votre droite, Seigneur, (7) est pleine de justice. — Vous ouvrez la main ( 8 ) et Vous remplissez de bénédictions tout ce qui respire. — Où irai-je (9) pour me cacher à votre esprit ? Où fuirai-je devant votre face ? Si je monte au ciel, Vous y êtes ; si je descends dans les enfers, je Vous y trouve ; si le matin je prends mes ailes pour voler jusqu’aux extrémités de la mer, c’est votre main qui m’y conduit. Enfin Dieu nous dit Lui-même: est-ce que Je ne remplis pas le ciel et la terre ? (10)
Telles sont les conceptions vraiment grandes et magnifiques …
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(1) 1 Petr., 2, 9 ; — (2) Petr., 1, 8. — (3) Jér., 32, 19. — (4) 1 Tim., 6, 16. — (5) — Exod., 33, 20. — (6) Act., 14, 16. — (1) Joan., 4, 24. — (2) Matth., 5, 48. — (3) Hebr., 4, 13. — (4) Rom., 11, 33. — (5) Rom., 3, 4. — (6) Joan., 14, 6. — (7) Ps. 47, 11. — ( 8 ) Ps. 144, 16. — (9) Psal. 138, 7, 8, 9. — (10) Jérem., 23, 24.
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Louis- Admin
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Re: Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente
§ II. — EN DIEU.(suite)
Telles sont les conceptions vraiment grandes et magnifiques que les philosophes eux-mêmes se sont formées de la nature de Dieu par l’observation du monde créé, et qui se trouvent si conformes à l’enseignement de nos Livres saints. Et cependant, pour comprendre combien nous avions besoin, même sur ce point, de la révélation d’en haut, il nous suffira de remarquer que ce qui fait l’excellence de la Foi, ce n’est pas seulement, comme nous l’avons déjà dit, de dévoiler promptement et sans peine aux plus ignorants et aux plus grossiers la science que de longues études seules pourraient faire connaître aux savants ; mais de plus la connaissance qu’elle nous donne de la vérité est bien plus certaine, plus claire et plus exempte d’erreur, que si elle était le résultat des raisonnements humains. Mais c’est surtout dans la notion qu’elle nous fournit de la substance divine que nous touchons du doigt sa supériorité. En effet, la simple contemplation de la nature ne peut pas faire connaître Dieu à tout le monde, tandis que la lumière de la Foi Le révèle toujours d’une manière infaillible à ceux qui croient.
Or, tout ce que la Foi nous enseigne sur Dieu est contenu dans les articles du Symbole. Nous y trouvons l’unité dans l’Essence divine et la distinction dans les trois Personnes. Nous y voyons de plus que Dieu est notre fin dernière et que c’est de Lui que nous devons attendre un bonheur céleste et éternel, selon la parole de Saint Paul, que (1) Dieu récompense ceux qui Le cherchent. Et bien longtemps avant l’Apôtre, le Prophète Isaïe, pour faire entendre quelle est la grandeur de cette béatitude, et combien l’intelligence humaine est incapable de la connaître par elle-même, avait soin de nous dire: (2) Non, depuis l’origine des siècles, les hommes n’ont point conçu, l’oreille n’a point entendu, aucun œil n’a vu, excepté vous, Seigneur, ce que Vous avez préparé à ceux qui Vous aiment.
D’après ce que nous venons de dire, il faut faire profession d’admettre qu’il n’y a qu’un seul Dieu, et non plusieurs. Nous reconnaissons que Dieu est la bonté souveraine et la perfection même. Or, il est impossible que la perfection absolue convienne à plusieurs. Car celui qui manque de la moindre chose pour arriver jusqu’au souverain et à l’absolu, est par là même imparfait, donc il ne saurait être Dieu. Cette vérité est affirmée en maints endroits dans la sainte Ecriture. Ainsi, il est écrit: (1) Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu est le seul Dieu. De plus, c’est un précepte du Seigneur: (2) Vous n’aurez point d’autres dieux devant Moi. Souvent Dieu nous fait entendre par le Prophète Isaïe (3) qu’Il est le premier et le dernier, et qu’il n’y a point d’autre Dieu que Lui. Enfin l’Apôtre Saint Paul atteste aussi très nettement (4) qu’il n’y a qu’un Seigneur, une Foi, un Baptême.
L’Ecriture sainte donne parfois le nom de dieux à des êtres créés. N’en soyons pas étonnés. Car lorsqu’elle appelle dieux les Prophètes et les Juges, ce n’est pas dans le sens absurde et impie des païens qui se sont forgé plusieurs divinités, c’est simplement pour exprimer, selon cette façon habituelle de parler, ou quelque qualité éminente, ou bien une fonction sublime à laquelle Dieu les avait élevés. — La Foi chrétienne croit donc et professe qu’il n’y a qu’un seul Dieu, par nature, par substance et par essence. C’est la définition même du Concile de Nicée, qui a voulu confirmer cette vérité dans son Symbole. Puis, s’élevant encore plus haut, cette même Foi chrétienne reconnaît l’unité de Dieu, tout en adorant en même temps la Trinité dans son unité, et l’unité dans sa Trinité. C’est le Mystère dont nous avons maintenant à nous occuper, d’après les termes suivants du Symbole.
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(1) Hebr., 11, 6. — (2) Isa., 64, 4. — (1) Deut., 6, 4. — (2) Exod., 20, 3. — (3) Isa., 44, 6. et 41, 4. — (4) Eph., 4, 5.
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Re: Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente
§ III. — LE PÈRE.
On donne à Dieu le nom de Père pour plusieurs raisons. Il convient donc d’expliquer tout d’abord en quel sens on le Lui attribue plus spécialement ici. Quelques-uns, même de ceux dont la Foi n’avait pas éclairé les ténèbres, avaient compris cependant que Dieu est une substance éternelle, que tout émane de Lui, qu’Il gouverne et conserve, par sa Providence, l’ordre et l’état de tout ce qui existe. Et de là, voyant que les hommes appellent Père celui qui est l’auteur d’une famille, et qui continue de la diriger par ses conseils et par son autorité, ils donnèrent également ce nom de Père à Dieu, qu’ils reconnaissaient comme le Créateur et le Gouverneur de toutes choses.
Les Saintes Ecritures elles-mêmes emploient ce mot lorsque, en parlant de Dieu elles Lui attribuent la Création, la Puissance suprême et cette Providence qui régit si admirablement l’univers. Nous y lisons en effet: (1) N’est-ce pas le Seigneur qui est votre Père, qui est votre Maître qui vous a faits et tirés du néant ? Et aussi: (2) N’est-ce pas Lui qui est notre seul Père ?N’est-ce pas Dieu seul qui nous a créés ?
Mais c’est dans les livres du Nouveau Testament qu’Il est appelé bien plus souvent et d’une manière bien plus spéciale le Père des Chrétiens, puisqu’ils n’ont pas reçu l’esprit de servitude qui fait vivre dans la crainte, mais l’esprit d’adoption des enfants de Dieu, par lequel nous crions: Père ! Père ! (3) — Car le Père nous a témoigné tant d’amour que nous sommes appelés, et que nous sommes réellement les enfants de Dieu. (4) — Que si nous sommes enfants, nous sommes héritiers de Dieu, et cohéritiers de Jésus Christ (1), — qui est le premier-né de plusieurs frères (2) — et qui ne rougit pas de nous appeler ses frères. (3)
Ainsi, soit que l’on considère Dieu d’une manière générale par rapport à la création et à la Providence, soit qu’on s’arrête spécialement à l’adoption spirituelle (qu’il a faite) des Chrétiens, c’est à bon droit que les Fidèles font profession de Le reconnaître pour leur Père.
Mais outre ces explications que nous venons de donner, le Pasteur ne manquera pas d’avertir les Fidèles qu’en entendant prononcer ce nom de Père, ils doivent élever leurs âmes vers des mystères plus sublimes encore. En effet tout ce qu’il y a de plus caché et de plus impénétrable dans cette lumière inaccessible (4) que Dieu habite, ce que la raison et l’intelligence humaine ne pouvaient ni atteindre, ni même soupçonner, les oracles divins commencent à nous le faire entrevoir par ce nom de Père.
Ce Nom nous indique qu’il faut admettre dans l’Essence divine, non une seule Personne, mais plusieurs réellement distinctes. Il y a en effet trois Personnes dans une seule et même Divinité: celle du Père qui n’est engendré d’aucune autre ; celle du Fils qui est engendré du Père avant tous les siècles ; celle du Saint Esprit qui procède du Père et du Fils, de toute éternité. Le Père est dans l’unité de la nature divine la première Personne, et avec son Fils unique et le Saint Esprit il forme un seul Dieu, un seul Seigneur (5) non point une seule Personne, mais une seule nature en trois Personnes. Et il n’est pas permis de penser qu’il y ait entre ces Personnes la moindre différence, la moindre inégalité: toute la distinction que l’on peut concevoir entre elles vient de leurs propriétés respectives. Le Père n’est point engendré ; le Fils est engendré du Père ; le Saint Esprit procède de l’un et de l’autre.
Ainsi nous reconnaissons…
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(1) Deut., 32, 6. — (2) Mal., 2, 10. — (3) Rom., 8, 15. — (4) Joan., 3, 1. — (1) Rom., 8, 17. — (2) Rom., 8, 29. — (3) Hébr., 2, 11. — (4) 1 Tim., 6, 16. — (5) Symb. Quicumque (Symbole de St-Athanase).
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§ III. — LE PÈRE.(suite)
...Ainsi nous reconnaissons une seule et même nature, une seule et même substance pour les trois Personnes, (1) mais de telle sorte que dans notre profession de Foi relative au Dieu véritable et éternel, nous adorons avec toute la piété et tout le respect possibles, la distinction dans les Personnes, l’unité dans la Substance, et l’égalité dans la Trinité.
Voilà pourquoi, lorsque nous disons que le Père est la première Personne, il ne faut pas croire que nous entendons supposer dans la Trinité quelque chose de premier et de dernier, de plus grand et de plus petit. A Dieu ne plaise qu’une pareille impiété entre jamais dans l’esprit des Fidèles, puisque la Religion chrétienne proclame dans les trois Personnes la même éternité, la même gloire et la même majesté. Mais comme le Père est le principe sans principe, nous affirmons avec vérité et sans aucune hésitation qu’Il est la première Personne ; et parce qu’Il n’est distingué des autres Personnes que par la propriété de Père, c’est à Lui seul aussi qu’il appartenait d’engendrer le Fils de toute éternité. Aussi c’est pour nous faire souvenir en même temps que Dieu a toujours été, et qu’Il a toujours été Père que nous joignons ensemble, dans cette profession de Foi, et le nom de Dieu et le nom de Père.
Mais comme il n’y a rien de plus périlleux que de chercher à pénétrer des vérités si hautes et si délicates, ni de plus grave que de se tromper en voulant les exprimer, le Pasteur aura soin d’enseigner aux Fidèles qu’ils doivent retenir scrupuleusement les mots d’Essence et de Personne, consacrés en quelque sorte à l’expression propre de ce Mystère, et ne point oublier que l’unité est dans l’Essence et la distinction dans les Personnes. De plus, il faut éviter sur ce point les recherches subtiles et curieuses, selon cette parole: (1) Celui qui voudra scruter la majesté sera accablé par l’éclat de la gloire. Il doit nous suffire de savoir d’une manière certaine par la Foi que Dieu Lui-même nous a enseigné cette vérité, (car ne pas croire à ses oracles serait une insigne folie et un malheur extrême). Allez, dit Notre-Seigneur Jésus-Christ à ses Apôtres, (2) enseignez toutes les nations, baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. — Et l’Apôtre Saint Jean nous dit également: (3) Il y en a Trois qui rendent témoignage dans le ciel, le Père, le Verbe et l’Esprit, et ces Trois ne font qu’Un.
Que celui donc qui par la grâce de Dieu croit ces vérités, prie avec persévérance et conjure Dieu le Père qui a créé toutes choses de rien, (4) qui dispose tout pour notre bonheur, (5) qui nous a donné le pouvoir de devenir ses enfants, qui a révélé à l’esprit de l’homme le mystère de la Sainte Trinité, oui, qu’il demande sans cesse la grâce d’être admis un jour dans les tabernacles éternels, pour y contempler cette ineffable fécondité du Père qui, en se considérant et en se connaissant Lui-même, engendre un Fils qui Lui est égal et semblable ; pour y contempler aussi ce bien éternel et indissoluble par lequel l’esprit de charité qui est l’Esprit-Saint, amour parfaitement égal du Père et du Fils, procédant de l’un et de l’autre, unit ensemble et toujours Celui qui engendre et Celui qui est engendré ; pour y voir enfin l’unité d’Essence dans la Trinité divine et la parfaite distinction dans les trois Personnes.
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(1) Symb. Quicumque (Symbole de St-Athanase). — (1) Prov., 25, 27. — (2) Matth., 28, 19. — (3) 1 Joann, 5, 7. — (4) Sap., 8, 1. — (5) Joann, l3, 12.
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§ IV. — TOUT PUISSANT.
Les Saintes Ecritures emploient ordinairement différents mots pour exprimer la Puissance infinie de Dieu et sa Majesté souveraine, afin de nous montrer avec quelle religion et quelle piété nous devons honorer ce nom trois fois saint. Mais le Pasteur aura soin d’enseigner avant tout que la perfection qui Lui est le plus fréquemment attribuée est celle de Tout-Puissant. Parlant de Lui-même Dieu dit (1) Je suis le Seigneur Tout-Puissant. Et Jacob envoyant ses fils vers Joseph faisait cette prière: (2) Puisse mon Dieu Tout-Puissant le fléchir à votre égard ! Il est écrit dans l’Apocalypse: (3) Le Seigneur Tout-Puissant qui est, qui était et qui doit venir. Ailleurs: Le grand jour est appelé le jour du Dieu Tout-Puisssant. D’autres fois, plusieurs mots servent à signifier la même chose. Ainsi par exemple: (4) Rien n’est impossible à Dieu. —(5) La main de Dieu peut-elle, être impuissante ? —(6) Vous pouvez, Seigneur, tout ce que Vous voulez. Et plusieurs autres expressions qui, sous des formes différentes, sont de véritables synonymes du mot Tout-Puissant.
Nous entendons donc par là qu’il n’existe rien, que l’esprit ne peut rien concevoir, que l’imagination ne peut rien se figurer, que Dieu n’ait le pouvoir de réaliser. Car non seulement il peut opérer tous ces prodiges qui tout grands qu’ils sont, ne dépassent pas néanmoins nos conceptions d’une manière absolue, comme de faire tout rentrer dans le néant, ou de créer de rien, en un instant, plusieurs autres mondes ; mais sa Puissance s’étend aussi à une foule d’autres choses beaucoup plus hautes que la raison et l’intelligence de l’homme ne peuvent pas même soupçonner.
Cependant, quoique Tout-Puissant, Dieu ne peut ni mentir, ni tromper, ni être trompé, ni pécher, ni périr, ni ignorer quoi que ce soit. Ces choses ne se rencontrent que chez les êtres dont l’action est imparfaite. Et précisément parce que l’action de Dieu est toujours d’une perfection infinie on dit qu’Il ne peut pas les faire. Réellement une pareille faculté est un effet de la faiblesse, et non d’un pouvoir souverain et illimité, tel qu’Il le possède. Ainsi donc nous croyons que Dieu est Tout-Puissant, mais en ayant grand soin, dans notre pensée, d’écarter loin de Lui tout ce qui ne serait pas en harmonie et en rapport avec la perfection suprême de sa nature.
Mais que le Pasteur montre bien que l’on a eu les plus sages raisons d’omettre dans le Symbole les autres attributs de Dieu, et de ne proposer à notre Foi que celui de sa Toute Puissance. En effet, dès que nous Le reconnaissons comme Tout-Puissant, nous avouons par là même qu’Il a la science de tout et que tout est soumis à son empire et à sa volonté. De plus, si nous croyons fermement qu’Il peut tout faire, nous sommes obligés par une conséquence nécessaire de tenir pour certaines en Lui ces autres perfections sans lesquelles il nous serait impossible de concevoir sa Puissance souveraine.
Enfin rien n’est plus propre à affermir notre Foi et notre espérance que la conviction profondément gravée dans nos âmes que rien n’est impossible à Dieu. Car tout ce qu’on nous proposera ensuite à croire, les choses les plus grandes, les plus incompréhensibles, aussi bien que les plus élevées au-dessus des lois ordinaires de la nature, dès que notre raison aura seulement l’idée de la Toute Puissance divine, elle les admettra facilement et sans hésitation aucune. Et même, plus les oracles divins annonceront des choses prodigieuses, plus nous nous sentirons portés et empressés à les accepter ; que s’il s’agit de biens à espérer, jamais la grandeur de l’objet promis à nos désirs ne rebutera notre confiance. Au contraire, nous verrons s’agrandir nos désirs et nos espérances, en nous rappelant souvent que rien n’est impossible à un Dieu Tout-Puissant.
Et cette Foi doit nous soutenir et nous fortifier…
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(1) Gen., 17, 1. — (2) Gen., 43, 14. — (3) Apoc., 4, 8, et 1, 8. — (4) Apoc., 16, 14. — (5) Luc, 1, 37. — (6) Num., 11, 23.
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§ IV. — TOUT PUISSANT.(suite)
Et cette Foi doit nous soutenir et nous fortifier, surtout lorsque nous aurons à faire une œuvre difficile (une sorte de miracle), pour le bien et l’utilité du prochain, ou que nous voudrons obtenir de Dieu par la prière quelque grâce spéciale. Notre-Seigneur a voulu nous enseigner lui-même le premier de ces devoirs lorsque reprochant à ses Apôtres, leur incrédulité, Il leur disait: (1) Si vous avez de la Foi comme un grain de sénevé, vous direz à cette montagne: Passe d’ici là, et elle y passera, et rien ne vous sera impossible. Et l’Apôtre Saint Jacques nous rappelle ainsi le second: (2) Que celui qui prie le fasse avec Foi et sans hésiter ; car celui qui hésite est semblable au flot de la mer qui est agité et poussé par le vent de tous les côtés. Que cet homme-là donc ne s’imagine pas qu’il recevra quelque chose du Seigneur.
D’ailleurs, sous d’autres rapports, cette Foi nous est également très utile et très avantageuse. D’abord elle nous forme admirablement, et en toutes choses, à la modestie et à l’humilité de l’âme, selon cette parole du Prince des Apôtres: (1) Humiliez-vous sous la main puissante de Dieu. De plus, elle nous apprend à ne pas trembler (2) là où il n’existe aucun sujet d’effroi, et à ne craindre que Dieu seul (3) , qui nous tient en son pouvoir, nous et tous nos biens. (4) et notre Sauveur Lui-même n’a-t-il pas dit: (5) Je vous montrerai qui vous devez craindre: craignez celui qui après avoir tué le corps peut vous précipiter dans l’enfer. Enfin cette même Foi nous sert à nous rappeler et à célébrer avec reconnaissance les immenses bienfaits de Dieu envers nous. Car il pourrait croire à la Toute Puissance de Dieu, et en même temps être assez ingrat pour ne pas s’écrier souvent: (6) Le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses.
Au surplus, si, dans cet article, nous appelons le Père « Tout Puissant », personne ne doit s’imaginer — car ce serait une erreur — que nous lui attribuons ce nom, à Lui-seul, et que nous refusons de le donner également au Fils et au Saint-Esprit. Car de même que nous disons que le Père est Dieu, que le Fils est Dieu, que le Saint-Esprit est Dieu, sans dire pour cela qu’il y a trois Dieux, mais en confessant réellement un seul Dieu ; de même lorsque nous affirmons que le Père est tout Puissant, que le Fils est tout Puissant, que le Saint Esprit est tout Puissant, nous ne reconnaissons pas trois tout puissants, mais un seul. Et nous attribuons cette qualité au Père pour cette raison particulière qu’Il est la source de tout ce qui existe ; comme nous disons du Fils qu’il est la Sagesse, parce qu’Il est le Verbe éternel du Père, et du Saint-Esprit, qu’il possède la bonté, parce qu’Il est l’amour du Père et du Fils. Et cependant ces qualités, et toutes les autres semblables, selon l’enseignement de la Foi catholique, peuvent s’appliquer également aux trois Personnes divines.
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(1) Matth., 17, 19. — (2) Jac., 1, 6, 7. — (1) Pet., 5, 6. — (2) Ps. 52, 6. — (3) Ps. 32, 8. — (4) Sap., 7, 16. — (5) Luc, 12, 5. — (6) Luc, 1, 49.
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§ V. — CRÉATEUR DU CIEL ET DE LA TERRE.
Ce que nous avons à dire maintenant de la création de toutes choses, nous fera aisément comprendre combien il était nécessaire de donner tout d’abord aux Fidèles la notion d’un Dieu Tout-Puissant. Car il est d’autant plus facile d’admettre une œuvre si prodigieuse que l’on doute moins de la puissance infinie du Créateur. Or Dieu n’a pas formé le monde avec une matière préexistante, Il l’a tiré du néant, sans nécessité ni contrainte, librement et de son plein gré. Le seul motif qui L’a déterminé à l’œuvre de la création, c’est sa bonté, qu’Il voulait répandre sur les êtres qu’Il allait produire. Car Dieu, souverainement heureux en Lui-même et par Lui-même, n’a besoin de rien, ni de personne, comme le proclame David en ces termes: (1) J’ai dit à mon Seigneur, Vous êtes mon Dieu, et Vous n’avez pas besoin de mes biens. Et comme il n’a obéi qu’à sa bonté, quand Il a fait tout ce qu’Il a voulu (2)], de même pour former l’univers, Il n’a pris ni modèle ni dessein qui ne fût en Lui. Son intelligence infinie possède en elle-même l’idée exemplaire de toutes choses. Et c’est en considérant au dedans de Lui cette idée exemplaire, c’est en la reproduisant pour ainsi dire, que l’Ouvrier par excellence, avec cette Sagesse et cette Puissance suprêmes qui Lui sont propres, a créé dès le commencement l’universalité des choses qui existent. Il a dit, et tout a été fait ; il a ordonné, et tout a été créé (3) .
Par ces mots « le ciel et la terre », on entend tout ce que le ciel et la terre renferment. Car non seulement Dieu a formé les cieux dont le Prophète a dit qu’ils sont l’ouvrage de ses doigts (1), mais c’est Lui qui les a ornés de la clarté du soleil, de la lune et de tous les autres astres, pour les faire servir de signes, afin de distinguer les saisons. les jours et les années (2) . C’est Lui aussi qui a donné à tous les globes célestes un cours si constant et si réglé, qu’on ne peut rien voir de plus rapide que leurs perpétuels mouvements, ni de plus régulier que ces mouvements eux-mêmes.
Dieu créa également de purs esprits et des Anges innombrables pour en faire ses serviteurs et ses ministres. Il les orna et les enrichit des dons de sa grâce et de sa puissance. Quand la Sainte Ecriture nous raconte que le démon ne demeura pas dans la vérité (3), Elle nous fait entendre clairement que lui et les autres anges apostats avaient reçu la grâce dès le commencement de leur existence. Saint Augustin l’affirme nettement: (4) Dieu, dit-il, créa les Anges avec une volonté droite, c’est-à-dire avec un chaste amour qui les unissait à Lui, formant à la fois leur nature, et y ajoutant la grâce comme un bienfait. D’où il faut conclure que les Anges saints ne perdirent jamais cette volonté droite, c’est-à-dire l’amour de Dieu. Quant à leur science, voici le témoignage de nos Saints Livres : (5) O mon Seigneur et mon Roi, Vous avez la sagesse d’un Ange de Dieu, et Vous connaissez tout ce qui est sur la terre. Pour exprimer leur puissance, le saint roi David nous dit: (6) Les Anges sont puissants en vertu, et ils exécutent les ordres de Dieu. Aussi l’Ecriture sainte les appelle souvent les vertus, et l’armée du Seigneur.
Mais, bien qu’ils eussent tous reçu ces dons célestes…
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(1) Ps. 15, 2. — (2) Ps. 113, 3. — (3) Ps. 148, 5. — (1) Ps. 8, 4. — (2) Gen., 1, 14. — (3) Joan., 8, 44. — (4) Lib. 12, de Civ. Dei, Cap. 9. — (5) 2 Reg., 14, 20. — (6) Ps. 102, 20.
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§ V. — CRÉATEUR DU CIEL ET DE LA TERRE.(suite)
Mais, bien qu'ils eussent tous reçus ces dons célestes qui faisaient leur gloire, plusieurs cependant, pour avoir abandonné Dieu leur Père et leur Créateur, furent bannis de leurs sublimes demeures, et renfermés dans une prison très obscure, au centre de la terre, où ils subissent la peine éternelle due à leur orgueil. Ce qui a fait dire au prince des Apôtres: (1) Dieu n’a point épargné les anges pécheurs, mais Il les a précipités dans l’enfer et chargés de chaînes, pour y être tourmentés, et pour y attendre le jugement.
Dieu affermit aussi la terre sur sa base, et par sa parole Il lui fixa sa place au milieu du monde. Il éleva les montagnes, Il creusa les vallées, et pour que la violence des eaux ne pût l’inonder, Il posa des bornes à la mer pour l’empêcher de la submerger. Ensuite Il la revêtit et la para de toutes sortes d’arbres, de plantes et de fleurs, Il la peupla d’animaux de toute espèce, comme il avait fait auparavant pour la mer et les airs.
Enfin Il forma le corps de l’homme du limon de la terre et, par un pur effet de sa bonté, Il lui accorda le don de l’immortalité et de l’impassibilité, qui n’était pas essentiellement attaché à sa nature. Quant à l’âme (2), Il la fit à son image et à sa ressemblance, la doua du libre arbitre, et régla si bien tous les mouvements et tous les désirs du cœur, qu’ils devaient toujours être soumis à l’autorité de la raison. A cela Il voulut joindre le don admirable de la justice originelle, et enfin Il lui soumit tous les animaux.
Pour instruire les fidèles de ces vérités, le Pasteur n’aura d’ailleurs qu’à consulter l’histoire sacrée de la Genèse.
Ainsi donc ces mots de création du ciel et de la terre doivent s’entendre de la création de toutes choses. Déjà le Prophète David l’avait dit en ce peu de mots: (1) Les cieux sont à Vous, et la terre Vous appartient. C’est Vous qui avez formé le globe de la terre et tout ce qui le remplit. Mais les Pères du Concile de Nicée l’ont exprimé bien plus brièvement encore en ajoutant au Symbole ces simples mots: visibles et invisibles. Et en effet tout ce que renferme l’ensemble des choses, tout ce que nous reconnaissons comme l’œuvre de Dieu, peut, ou bien tomber sous les sens, et nous l’appelons visible, ou seulement être aperçu par l’intelligence et la raison, et alors nous l’appelons invisible.
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(1) 2. Petr., 2, 4. — (2) Gen., 1, 26. — (1) Ps. 88, 12.
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Re: Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente
§ VI. — PROVIDENCE.
Mais en reconnaissant que Dieu est l’Auteur et le Créateur de toutes choses, n’allons pas croire que son œuvre une fois achevée et terminée par Lui, ait pu subsister sans sa Puissance infinie. De même en effet que pour exister, tout a eu besoin de la souveraine Puissance, de la Sagesse et de la Bonté du Créateur, de même il est nécessaire que l’action de la Providence s’étende constamment sur tout ce qu’Il a créé. Et s’Il ne conservait son œuvre avec cette même force qu’Il a employée pour la former au commencement, elle rentrerait aussitôt dans le néant. L’Ecriture nous le déclare en termes formels, lorsqu’elle dit à Dieu (2) Comment quelque chose pourrait-il subsister, si Vous ne le vouliez ainsi ? Ce que Vous n’avez pas appelé, comment se conserverait-il ?
Et non seulement Dieu, par sa Providence, soutient et gouverne toute la création ; mais c’est Lui qui en réalité communique le mouvement et l’action à tout ce qui se meut et à tout ce qui agit ; et de telle sorte qu’Il prévient, sans l’empêcher, l’influence des causes secondes. C’est une vertu cachée, mais qui s’étend à tout, et comme dit le Sage, (1) qui agit fortement depuis une extrémité jusqu’à l’autre et qui dispose tout avec la douceur convenable. Ce qui a fait dire à l’Apôtre en prêchant aux Athéniens le Dieu qu’ils adoraient sans Le connaître: (2) Il n’est pas éloigné de chacun de nous ; c’est en Lui que nous avons la vie, le mouvement et l’être.
Nous en avons assez dit sur ce premier article. Toutefois, il nous reste à ajouter que l’œuvre créatrice est commune aux trois Personnes de la Sainte et indivisible Trinité. Car si, d’après l’enseignement des Apôtres dans leur Symbole, nous savons et proclamons que le Père est Créateur du ciel et de la terre, d’autre part nous lisons du Fils dans les saintes Ecritures: (3) que tout a été fait par Lui ; et du Saint-Esprit: (4) que l’Esprit du Seigneur était porté sur les eaux. Et encore (5) que les cieux ont été affermis par le Verbe de Dieu, et que toute leur beauté est l’effet du Souffle de sa bouche.
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(2) Sap., 11, 26. — (1) Sap., 8, 1. — (2) Act., 17, 27, 28. — (3) Joan., 1, 3. — (4) Gen., 1, 2. — (5) Psal. 32, 6.
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Re: Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente
Chapitre troisième.
Du second article du Symbole.ET EN JÉSUS CHRIST SON FILS UNIQUE
NOTRE SEIGNEUR.
Le genre humain trouve dans la foi et la confession de cet Article des avantages immenses et merveilleux. Nous en avons une preuve dans cette parole de l’Apôtre Saint Jean: (6) Quiconque confessera que Jésus est le Fils de Dieu, demeurera en Lui, et lui en Dieu. Mais notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même avait pris soin de nous en donner une autre, lorsqu’Il avait proclamé d’une manière si éclatante le bonheur du prince des Apôtres: (1) Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car ce n’est ni la chair ni le sang qui te l’ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux. C’est ici en effet le fondement le plus solide de notre Salut et de notre Rédemption.
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(6) 1 Joan., 4, 15. — (1) Matt., 16, 17.
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Re: Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente
§ I. — PÉCHÉ ORIGINEL.
Pour mieux apprécier les fruits merveilleux que nous recueillons de cet Article, il faut nous rappeler la perte lamentable que firent nos premiers parents de cet état si heureux dans lequel Dieu les avait placés. Que le Pasteur s’applique donc à bien expliquer aux Fidèles la cause commune de nos misères et de nos malheurs. A peine Adam eut-il désobéi à Dieu et transgressé le précepte qui lui disait: (2) Tu peux manger de tous les fruits du jardin, mais ne touche pas à l’arbre de la science du bien et du mal ; car le jour où tu mangeras de son fruit tu mourras de mort ; aussitôt il tomba dans cet affreux malheur qui lui fit perdre la sainteté et la justice dans lesquelles il avait été créé, et lui-même devint sujet à une foule d’autres maux que le Saint Concile de Trente a énumérés tout au long (3). D’autre part il ne faut pas oublier que ce péché et son châtiment ne se sont point arrêtés en Adam, mais qu’il a été, lui, comme la source et le principe qui les a fait passer justement à toute sa postérité.
Cependant le genre humain étant tombé de si haut, rien ne pouvait le relever et le remettre dans son premier état, ni les forces des hommes, ni celles des Anges. A ses malheurs, à sa ruine il ne restait de remède que le Fils de Dieu Lui-même, avec sa Puissance infinie. Seul Il pouvait, en se revêtant de l’infirmité de notre chair, détruire la malice infinie du péché, et nous réconcilier avec Dieu dans son sang.
Or la foi et la confession de ce mystère de la Rédemption est, et a toujours été si nécessaire aux hommes pour les conduire au salut, que Dieu a voulu le révéler dès le commencement: Au moment de la condamnation générale qui suivit de si prés le péché, Il fit briller l’espérance de la Rédemption dans les paroles dont Il se servit pour prédire au démon sa propre ruine, par la délivrance même de l’homme: (1) Je mettrai des inimitiés entre toi et la femme, entre ta race et la sienne. Elle te brisera la tête, et toi tu chercheras à la blesser au talon.
Souvent, dans la suite, Dieu confirma cette promesse, et fit connaître ses desseins d’une manière plus positive, surtout lorsqu’il voulait témoigner à certains hommes une bonté particulière. Abraham entre autres parmi les patriarches, reçut plusieurs fois de Lui la révélation de ce mystère. Mais ce fut principalement à l’heure où il allait immoler son fils Isaac pour Lui obéir, qu’il Le connut clairement. Dieu lui dit en effet: (2) Puisque vous avez fait cela, et que vous n’avez point épargné votre fils unique, Je vous bénirai, et Je multiplierai votre race comme les étoiles et comme le sable qui est sur le bord de la mer. Votre postérité possédera les villes de vos ennemis, et toutes les nations de la terre seront bénies en votre race, parce que vous avez obéi à ma voix. De telles paroles faisaient aisément conclure qu’un des descendants d’Abraham délivrerait un jour le genre humain de l’effroyable tyrannie de Satan, et lui apporterait le salut. Or ce Libérateur annoncé ne pouvait être que le Fils de Dieu, sorti, comme homme, de la race d’Abraham. Peu de temps après, le Seigneur, pour conserver le souvenir de cette promesse, refit la même alliance avec Jacob, petit-fils d’Abraham. En effet ce patriarche vit dans un songe une échelle dont le pied reposait sur la terre, dont le sommet touchait le ciel, et le long de laquelle les Anges de Dieu montaient et descendaient (1). Et Dieu Lui-même appuyé sur cette échelle lui disait: (2) Je suis le Seigneur Dieu d’Abraham ton père, et le Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu dors, Je te la donnerai à toi et à ta postérité, et tes descendants seront comme la poussière de la terre. tu t’étendras vers l’Orient et vers l’Occident, vers le nord et vers le Midi, et toutes les tribus de la terre seront bénies en toi et en ta race.
Et dans la suite Dieu continua de renouveler le souvenir de sa promesse et d’exciter l’attente du Sauveur, non seulement chez les descendants d’Abraham, mais chez beaucoup d’autres hommes. Dès que le gouvernement juif, avec sa religion, fut bien établi, le peuple connut plus clairement cette promesse. Car d’une part des objets muets figuraient, et de l’autre des hommes prédisaient les biens extraordinaires que Jésus-Christ notre Sauveur et Rédempteur devait nous apporter. Les Prophètes, dont l’esprit était éclairé par une lumière céleste, annoncèrent d’avance au peuple la naissance du Fils de Dieu, ses œuvres admirables, (œuvres qu’Il a opérées pendant sa vie humaine), sa doctrine, ses mœurs, sa vie, sa mort, sa résurrection. Et tous ses autres mystères. Et ils parlaient clairement de toutes ces choses, comme s’ils les avaient eues sous les yeux. De sorte que si nous supprimons la distance qui existe entre le passé et l’avenir, nous confondrons ensemble les prédictions des Prophètes et les prédications des Apôtres, la Foi des anciens patriarches et notre propre Foi:
Mais il est temps d’expliquer chacun des mots de ce second article.
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(2) Gen., 2, 16, 17. — (3) Conc. Trid. Sess. 5 et 6. — (1) Gen., 3, 15. — (2) Gen., 22, 16, 17. — (1) Gen., 28, 12. — (2) Gen., 28. 13,14.
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Re: Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente
§ II.— EN JÉSUS CHRIST.
Jésus est le nom propre de celui qui est Dieu et homme tout ensemble. Il signifie Sauveur ; et ce n’est ni le hasard, ni le jugement et la volonté des hommes qui Lui ont donné ce nom, mais l’ordre et le dessein même de Dieu. L’Ange Gabriel en effet avait dit à Marie, en annonçant qu’elle serait sa Mère: (1) Voilà que vous concevrez dans votre sein. Et vous enfanterez un fils, et vous L’appellerez du nom de Jésus. Plus tard ce même Ange, non seulement fit un devoir à Joseph, Epoux de la Sainte Vierge, de donner ce nom à l’Enfant, mais encore il lui apprit pourquoi Il devait être ainsi nommé « Joseph, fils de David, lui dit-il (2) , ne craignez point de prendre avec vous Marie votre épouse, car ce qui est né en elle est du Saint-Esprit. Elle enfantera un fils, et vous L’appellerez du nom de Jésus, parce que c’est Lui qui délivrera son peuple de ses péchés. »
Il est vrai que plusieurs personnages de nos Saintes Ecritures ont aussi porté ce nom. Tel fut Josué, fils de Navé, qui remplaça Moise, et qui eut le privilège, refusé à son prédécesseur, d’introduire dans la terre promise le peuple que ce dernier avait tiré de la servitude d’Egypte. Tel fut également Jésus, fils de Josédech, le grand-prêtre. Mais n’est-ce pas avec infiniment plus de justesse que ce nom de Jésus convient à notre Sauveur ? Lui qui a donné la lumière, la liberté et le salut non plus à un seul peuple, mais à tous les hommes de tous les siècles: qui ne les a pas seulement délivrés de la faim et de la domination de l’Egypte et de Babylone, mais qui les a tirés des ombres de la mort où ils étaient assis, qui a brisé les liens si durs du péché et du démon ; qui leur a rendu, après l’avoir reconquis pour eux, le droit à l’héritage du royaume céleste, et les a réconciliés avec Dieu le Père. Les personnages appelés aussi Jésus n’étaient que la figure de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui a comblé le genre humain de tous les bienfaits que nous venons de rappeler. De plus, tous les autres noms sous lesquels les Prophètes avaient prédit que Dieu voulait désigner son Fils, sont renfermés dans le seul nom de Jésus. Car chacun d’eux n’exprime que sous un point de vue spécial le salut qu’Il devait nous apporter, au lieu que le nom de Jésus exprime, à Lui seul, toute l’étendue et tous les effets de la Rédemption du genre humain.
Au nom de Jésus on a ajouté celui de Christ qui signifie oint. C’est tout ensemble un titre d’honneur, et un mot qui désigne une fonction. Ce n’est pas un nom propre, car il est commun à beaucoup de personnes. Ainsi, dans l’antiquité, nos pères appelaient Christs les Prêtres et les rois, parce que, à cause de la dignité de leur charge, Dieu avait ordonné qu’ils reçussent l’onction sacrée. Ce sont les Prêtres en effet qui doivent recommander le peuple à Dieu par des prières assidues, ce sont eux qui Lui offrent des sacrifices et apaisent son courroux par leur intercession. Les rois sont chargés de gouverner les peuples ; c’est à eux qu’il appartient de faire respecter les lois, de protéger la vie des innocents et de punir l’audace des coupables. Et comme chacun de ces ministères semble représenter ici-bas la majesté du très Haut, ceux que l’on choisissait pour en faire des Prêtres ou des rois devaient recevoir l’onction de l’huile sainte. Ce fut également la coutume de conférer cette onction aux Prophètes, véritables interprètes et ambassadeurs du Dieu immortel, chargés de nous découvrir les secrets du ciel, et de nous exhorter à la réforme de nos mœurs par des instructions salutaires et par la prédiction de l’avenir.
Or Jésus Christ notre Sauveur…
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(1) Luc., 1, 31. — (2) Matt., 1, 20, 21.
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§ II.— EN JÉSUS CHRIST.(suite)
Or Jésus Christ notre Sauveur en venant dans le monde a pris tout à la fois ces trois charges, ces trois fonctions de Prophète, de Prêtre et de Roi. Voilà pourquoi Il a reçu le nom de Christ, et l’onction propre à ces trois ministères. Et Il a reçu cette onction non de la main des hommes, mais par la vertu même de son Père céleste, non pas une onction d’huile terrestre, mais d’huile purement spirituelle ; c’est-à-dire que la grâce, les dons et la plénitude du Saint-Esprit se répandirent dans son âme très sainte avec une telle abondance, que jamais aucune autre créature ne sera capable de les recevoir à un si haut degré. C’est ce que le Prophète exprime très bien, lorsque s’adressant au Rédempteur Lui-même, il Lui dit: (1) Vous avez aimé la justice et haï l’iniquité ; c’est pourquoi Dieu, votre Dieu Vous a donné une onction de joie plus excellente qu’à tous ceux qui la partagent avec Vous. C’est ce que nous montre plus clairement encore Isaïe par ces paroles qu’il fait dire au Sauveur: (2) L’Esprit du Seigneur est sur Moi parce que le Seigneur m’a donné l’onction, et qu’Il m’a envoyé pour L’annoncer à ceux qui sont doux.
Jésus-Christ a donc été le Prophète et le Maître suprême qui nous a enseigné la volonté de Dieu, et dont la doctrine a fait connaître au monde son Père céleste. Et ce nom de Prophète lui convient avec d’autant plus de vérité et de justice, que tous ceux qui ont eu l’honneur de le porter comme Lui, n’ont été que ses disciples, envoyés spécialement pour annoncer la venue de ce grand Prophète qui, Lui, venait sauver les hommes.
Le Christ a été Prêtre aussi, non selon l’ordre des prêtres de la tribu de Lévi dans l’ancienne Loi, mais comme l’a chanté David: (1) Vous êtes prêtre éternel, selon l’ordre de Melchisédech. Saint Paul, dans son épître aux Hébreux, explique cette parole avec le plus grand soin. (2)
Enfin nous reconnaissons en Jésus-Christ un Roi, non seulement comme Dieu, mais comme homme et revêtu de notre propre nature. N’est-ce pas de lui que l’Ange a dit: (3) Il régnera à jamais dans la maison de Jacob, et son règne n’aura point de fin. Or, ce règne est un règne spirituel et éternel. Il commence sur la terre pour se consommer dans le ciel. Et on peut dire que tous les devoirs que la royauté Lui impose, Jésus Christ les remplit d’une manière admirable envers son Eglise. Il la gouverne, Il la protège contre les attaques et les embûches de ses ennemis ; Il lui communique non seulement la sainteté et la justice, mais encore la force et les moyens de persévérer. Et bien que tous les hommes, bons et méchants, soient également compris dans ce royaume, bien que tous sans exception soient de droit ses sujets et Lui appartiennent, cependant ceux d’entre eux qui observent ses préceptes et mènent une vie pure et innocente, éprouvent d’une manière particulière les effets de la bonté et de la bienfaisance infinie de notre Roi. Au reste si ce royaume Lui est échu, ce n’est ni par droit de succession, parce qu’Il descendait de rois illustres, ni par aucun autre droit humain. II est Roi, parce que Dieu a réuni dans sa personne tout ce que la nature humaine peut renfermer de puissance, de dignité et de grandeur. Oui, c’est Dieu qui a mis entre ses mains l’empire du monde, et si, dès cette vie, Il commence à exercer son autorité sur toutes les créatures, ce n’est qu’au jour du jugement que cette autorité obtiendra une soumission pleine et entière.
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(1) Ps. 44, 8. — (2) Isa., 61, 1. — (1) Ps. 109, 4. — (2) Hebr.,5, 5. — (3) Luc., 1, 32, 33.
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Re: Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente
§ III. — SON FILS UNIQUE.
Ces mots nous proposent à croire et à contempler en Jésus-Christ des mystères plus sublimes encore, à savoir qu’il est Fils de Dieu, et vrai Dieu comme son Père qui L’a engendré de toute éternité. De plus, nous reconnaissons et confessons en Lui la seconde Personne de la Sainte Trinité, parfaitement égale en toutes choses aux deux autres ; car aucune inégalité, aucune dissemblance ne peuvent exister, ni même se concevoir entre les Personnes divines, puisque nous faisons profession de croire qu’elles n’ont toutes trois qu’une seule et même Essence, une seule et même Volonté, une seule et même Puissance. Nous avons la preuve de cette vérité dans un grand nombre de textes de la Sainte Ecriture, mais surtout dans cette parole de Saint Jean, qui est si lumineuse (1) : Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu.
Mais lorsqu’on nous dit que Jésus est le Fils de Dieu, il faut bien nous garder de penser qu’il y a quelque chose de mortel et de terrestre dans sa naissance. L’acte par lequel Dieu le Père engendre son Fils de toute éternité est incompréhensible et dépasse absolument notre intelligence. nous devons le croire fermement, l’honorer avec la plus sincère piété, et, frappés d’étonnement devant un tel mystère, nous écrier avec le Prophète: (1) Qui pourra raconter sa génération ? — Ce qu’il faut donc croire, c’est que le Fils est de même nature que le Père, qu’Il possède la même Puissance et la même Sagesse, ainsi que nous le confessons d’une manière plus explicite dans ces paroles du Symbole de Nicée: Et en Jésus-Christ, son Fils unique, né du Père avant tous les siècles, Dieu de Dieu, Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré et non créé, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait.
On a coutume d’employer un certain nombre de comparaisons pour essayer d’expliquer le mode et la nature de cette génération éternelle, la plus juste semble être celle qui se tire de la formation de notre pensée dans notre âme. Aussi Saint Jean donne-t-il au Fils de Dieu le nom de Verbe. (2) De même en effet que notre esprit, en se comprenant et en se contemplant, forme de lui-même une image, que les théologiens appellent Verbe, ainsi nous pouvons dire — autant que les choses divines et les choses humaines peuvent se comparer entre elles — que Dieu, en se connaissant et en se contemplant Lui-même, engendre son Verbe éternel. Au reste il est préférable de s’arrêter simplement à ce que la Foi propose, c’est-à-dire croire et confesser avec sincérité que Jésus-Christ est vrai Dieu et vrai homme tout ensemble ; que comme Dieu Il est engendré du Père avant tous les siècles, que comme homme Il est né dans le temps de la Vierge Marie sa mère. Toutefois, en admettant cette double naissance, nous ne reconnaissons qu’un seul Fils. Car Jésus-Christ n’est qu’une seule et même Personne, qui réunit en elle la nature divine et la nature humaine.
Du côté de la génération divine, Il n’a ni frères ni cohéritiers, puisqu’Il est le Fils unique du Père, tandis que nous, nous ne sommes que ses créatures et le fragile ouvrage de ses mains. Du côté de sa génération humaine, il en est beaucoup à qui non seulement Il donne le nom de frères, mais qu’Il traite réellement comme tels, puisqu’Il les admet à partager avec Lui la gloire de l’héritage de son Père. Ce sont ceux qui. L’ont reçu par la Foi, et qui manifestent cette Foi qu’ils professent, par leur conduite et par les œuvres de la charité. C’est pourquoi l’Apôtre l’appelle le premier né d’un grand nombre de frères (1) .
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(1) Joan., 1, 1. — (1) Isa, 53, 8. — (2) Joan,1, 1. — (1) Rom., 8, 29.
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§ IV. — NOTRE SEIGNEUR.
Parmi toutes les choses que la Sainte Ecriture nous dit de notre Sauveur, il n’est pas difficile de reconnaître que les unes Lui conviennent comme Dieu, et les autres comme homme. Car II a reçu nécessairement de ces deux natures distinctes leurs propriétés différentes. Ainsi nous disons de Lui qu’Il est Tout-Puissant, éternel, immense, parce qu’il est Dieu. Et nous disons de Lui qu’Il a souffert, qu’Il est mort, qu’Il est ressuscité, parce que ces vérités ne peuvent s’appliquer évidemment qu’à la nature humaine. Mais il y a certains attributs qui conviennent aux deux natures, comme par exemple le nom de Seigneur que nous Lui donnons ici. Et si ce nom de Seigneur peut s’appliquer à la nature divine et à la nature humaine, c’est avec grande raison que nous appelons Jésus-Christ notre Seigneur.
Et d’abord, de même qu’Il est Dieu éternel comme le Père, ainsi, comme le Père, Il est le maître de toutes choses. Et comme Lui et son Père ne sont pas l’un un Dieu, et l’autre un autre Dieu, mais absolument le même Dieu, ainsi Lui et son Père ne sont pas deux Seigneurs différents, mais le même Seigneur. Ensuite les raisons ne manquent pas pour Lui faire donner comme homme le nom de Seigneur. En premier lieu, par cela seul qu’Il a été notre Rédempteur et qu’Il nous a délivrés de nos péchés, II a conquis sur nous assez de puissance pour être vraiment notre Seigneur et pour en porter le titre. C’est ce que l’Apôtre nous enseigne: (1) Il s’est humilié Lui-même ; Il s’est fait obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix: c’est pourquoi Dieu L’a élevé, et Lui a donné un nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchît, au ciel, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue reconnût que le Seigneur Jésus est dans la gloire de Dieu le Père. Enfin Lui-même, après sa Résurrection, n’a-t-il pas dit: (2) Toute puissance M’a été donnée au ciel et sur la terre ? — en second lieu, on L’appelle encore Seigneur, parce qu’Il a réuni en Lui, dans une seule Personne, la nature divine et la nature humaine. Union admirable qui Lui méritait, même sans mourir pour nous, d’être établi comme souverain Seigneur de toutes les créatures en général, et spécialement des Fidèles qui Lui obéissent, et qui Le servent de toute l’affection de leur cœur.
Le Pasteur devra donc exhorter les Fidèles à ne jamais perdre de vue, que c’est de Jésus-Christ que nous avons pris notre nom de Chrétiens, que nous ne pouvons ignorer les immenses bienfaits dont Il nous a comblés, puisque Lui-même a bien voulu nous les faire connaître par la Foi, et que, par conséquent nous sommes tenus en conscience, et plus que tous les autres hommes, de nous consacrer pour toujours à notre Rédempteur et Seigneur, et à nous dévouer à Lui, comme des esclaves à leur maître.
Nous l’avons en effet promis à la porte de l’Eglise, lorsque nous avons reçu l’initiation chrétienne par le Baptême. Nous avons déclaré que nous renoncions à Satan et au monde, pour nous donner entièrement à Jésus-Christ. Mais si, pour mériter d’appartenir à la milice chrétienne, nous avons dû nous vouer à Notre-Seigneur par des serments si solennels et si sacrés, de quel supplice ne serions-nous pas dignes si après être entrés dans l’Eglise, après avoir connu la Volonté de Dieu et sa Loi, après avoir reçu la grâce des Sacrements, nous avions le malheur de vivre selon les maximes et les préceptes du monde et du démon, comme si, au jour de notre purification baptismale, nous nous étions donnés au monde et au démon et non pas à Jésus-Christ notre Seigneur et notre Rédempteur ? Quel cœur ne se sentirait enflammé d’amour pour un Maître si grand, et en même temps si bon pour nous, si dévoué à notre bonheur ? Car bien qu’Il nous tienne en sa puissance et sous sa domination, comme des esclaves qu’Il a rachetés par son Sang, cependant Il nous témoigne tant de charité, qu’Il daigne nous appeler ses amis (1) et ses frères, et non point ses esclaves. Voilà sans contredit une des raisons les plus fortes, et peut-être même la meilleure, pour nous obliger à Le reconnaître, à L’honorer et à Le servir toujours, comme notre véritable Seigneur.
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(1) Philipp., 2, 7, 10. — (2) Matt., 28, 18. — (1) Joan., 15, 14, I5.
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Re: Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente
Chapitre quatrième.
Du troisième article du Symbole.
QUI A ETE CONÇU DU SAINT ESPRIT, EST
NE DE LA VIERGE MARIE
Les explications que nous venons de donner (dans l’article précédent) sont très suffisantes pour faire comprendre aux Fidèles quelle grâce immense et quel bienfait signalé Dieu a accordés au genre humain, en nous arrachant à la servitude du plus cruel tyran, et en nous rendant la liberté. Mais si cous réfléchissons aux voies et moyens qu’Il a employés spécialement pour arriver à ce but, nous ne trouverons rien de plus frappant, rien de plus magnifique que sa bonté et sa libéralité envers nous.
Ce sera donc dans ce troisième article que le Pasteur commencera à montrer la grandeur de ce Mystère que l’Ecriture Sainte nous invite si souvent à méditer, comme le fondement même de notre Salut. Et d’abord, il enseignera, suivant le sens des paroles qui l’expriment, que nous croyons, et faisons profession de croire que Jésus-Christ notre Seigneur et le Fils unique de Dieu, en prenant pour nous un corps humain dans le sein d’une Vierge, n’a pas été conçu comme les autres hommes, humainement, mais par une intervention surnaturelle, par la vertu seule du Saint-Esprit (1). De sorte que la même Personne demeurant Dieu, comme elle l’était de toute éternité, est devenue homme ce qu’elle n’était pas auparavant (2).
Et ce qui prouve clairement que ces paroles ont bien ce sens, c’est la profession de foi du Saint Concile de Constantinople: Jésus-Christ, dit-il, est descendu des cieux pour nous autres hommes, et pour notre salut ; Il s’est incarné dans le sein de la Vierge Marie, par le Saint-Esprit, et Il s’est fait homme. C’est également de cette manière que Saint Jean l’Évangéliste a expliqué ce profond mystère. Il en avait puisé la connaissance sur le sein même du Sauveur. Après avoir déclaré la nature du Verbe divin en ces termes: (1) Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu, il termine par ceux-ci: et le Verbe s’est fait chair, et Il a habité parmi nous. En effet le Verbe, qui est une des Personnes divines, a pris la nature humaine d’une manière si complète, que les deux natures n’ont plus fait en Lui qu’une seule et même hypostase, une seule et même Personne. Et toutefois dans cette admirable union, chacune des deux natures a conservé ses opérations et ses propriétés, et l’illustre Pontife Saint Léon a eu raison de dire: La gloire de la nature divine n’a point absorbé la nature humaine, et l’élévation de la nature humaine n’a rien fait perdre à la nature divine.
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(1) Matth., 1, 20. — (2) Joan., 1, 14. — (1) Joan., 1, 1.
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Re: Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente
§ I. — QUI A ÉTÉ CONÇU DU SAINT ESPRIT.
Mais comme il est essentiel de bien expliquer les mots, le Pasteur aura soin d’enseigner que si nous disons que le Fils de Dieu a été conçu du Saint Esprit, nous ne prétendons pas dire pour cela que cette Personne de la Sainte Trinité ait seule opéré le mystère de l’Incarnation. II est vrai que le Fils seul a pris la nature humaine, mais les trois Personnes divines, le Père, le Fils et le Saint Esprit ont eu part à ce Mystère.
C’est en effet une règle absolue de la Foi chrétienne que dans les choses que Dieu fait hors de Lui, tout est commun aux trois Personnes ; que l’une n’agit point sans l’autre. La seule chose qui ne soit pas commune aux trois Personnes divines, et qui ne puisse pas l’être, c’est le mode de procession.
En effet, le Fils n’est engendré que du Père, tandis que le Saint Esprit procède du Père et du Fils. Mais dans tout ce qu’elles produisent hors d’elles, les trois Personnes agissent également et sans aucune différence. Et ceci s’applique précisément au mystère de l’Incarnation.
Il n’en est pas moins vrai que parmi les choses qui sont communes aux trois Personnes, c’est un usage dans nos Saints Livres, d’attribuer les unes à telle Personne, les autres à telle autre, par exemple au Père la souveraine Puissance, au Fils la Sagesse, et l’Amour au Saint Esprit. Et comme le mystère de l’Incarnation est la preuve sans réplique de l’amour immense et particulier que Dieu a pour nous, c’est pour cela que nous l’attribuons spécialement au Saint Esprit.
Au reste, il convient de remarquer que dans ce mystère certaines choses sont au-dessus de la nature, tandis que d’autres lui sont entièrement conformes. Ainsi nous croyons que le corps de Jésus Christ a été formé du sang très pur de la Vierge sa mère. Et nous ne voyons en cela qu’une œuvre purement naturelle, car c’est le propre de tout corps humain d’être formé du sang de la mère. Mais ce qui dépasse l’ordre naturel et même l’intelligence de l’homme, c’est que la Bienheureuse Vierge n’eut pas plus tôt donné son consentement aux paroles de l’Ange, en disant: (1) Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole, que sur-le-champ le corps très saint de Jésus Christ fut formé en elle, qu’une âme jouissant pleinement de la raison fut unie à ce corps et que dans un seul et même instant Il fut Dieu parfait et homme parfait. Or personne ne saurait douter que cet effet si extraordinaire et si admirable ne soit l’œuvre du Saint Esprit. Car selon les lois ordinaires de la nature, l’âme raisonnable ne vient s’unir au corps qu’après un temps déterminé.
Ce qui n’est pas moins digne de notre admiration, c’est que, au moment même où l’âme de Jésus-Christ s’unissait à son corps, la divinité s’unissait également à l’un et à l’autre: et ainsi comme le corps fut aussitôt animé que formé, de même aussitôt la divinité fut unie au corps et à l’âme.
D’où il suit que dans le même instant Jésus Christ…
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(1) Luc., 1, 38.
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Re: Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente
§ I. — QUI A ÉTÉ CONÇU DU SAINT ESPRIT.(suite)
D’où il suit que dans le même instant Jésus-Christ fut Dieu parfait et homme parfait, et que la très Sainte Vierge put vraiment et proprement être appelée Mère de Dieu, et Mère d’un homme, puisque dans le même moment elle avait conçu un Dieu homme. C’est ce que l’Ange lui avait bien marqué, en lui disant: (2) Voilà que vous concevrez dans votre sein et que vous enfanterez un fils à qui vous donnerez le nom de Jésus. Il sera grand, et on L’appellera Fils du Très Haut. L’événement d’ailleurs ne faisait que confirmer la prophétie d’Isaïe: (3) Une Vierge concevra et enfantera un fils. Sainte Elisabeth avait la même pensée, lorsque, remplie du Saint Esprit et instruite par Lui de la conception du Fils de Dieu, elle disait à Marie: (4) D’où me vient ce bonheur que la mère de mon Dieu daigne venir me visiter ?
Mais de même que le corps de Jésus-Christ fut formé, comme nous venons de le dire, du plus pur sang de la plus pure des Vierges, et cela non humainement, niais par la vertu seule du Saint-Esprit ; de même aussi son âme, dès le premier instant de sa conception, reçut la plénitude de l’Esprit de Dieu, avec l’abondance de tous ses dons. Car, selon le témoignage de Saint Jean, (1) Dieu ne Lui donna pas son esprit avec mesure, comme Il fait pour les autres hommes qu’Il veut bien enrichir et sanctifier par sa grâce, mais Il versa dans son âme une telle abondance de grâces, qu’il nous est possible à tous de recevoir de sa plénitude. (2)
Cependant il ne faut pas dire que Jésus-Christ est le Fils adoptif de Dieu, quoiqu’Il ait reçu cet esprit qui confère aux Saints la qualité d’enfants adoptifs de Dieu. Il est Fils de Dieu par nature, et dès lors ni la grâce de l’adoption, ni le titre de fils adoptif ne peuvent aucunement Lui convenir.
Telles sont les explications que nous avons cru devoir donner sur l’admirable Mystère de la conception du Fils de Dieu.
Et si les Fidèles veulent en retirer des fruits salutaires, ils doivent se rappeler souvent et méditer dans leur cœur ces vérités si importantes: que Celui qui a pris notre chair est Dieu, qu’Il s’est fait homme d’une manière si surnaturelle que notre esprit ne peut comprendre ce mystère, et encore moins l’expliquer ; qu’enfin Il a voulu se faire homme, pour nous faire redevenir enfants de Dieu. Et après avoir bien réfléchi, et avec attention, sur les mystères renfermés dans cet article, qu’ils s’appliquent à les croire et à les adorer d’un cœur humble et soumis, sans chercher à les scruter et à les pénétrer. (Ces sortes de curiosités sont rarement sans danger.)
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(2) Luc, 1, 31. — (3) Isa., 7, 14. — (4) Luc., 1, 43. — (1) Joan., 3. 34. — (2) Joan., 1, 16.
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Re: Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente
§ II. —QUI EST NÉ DE LA VIERGE MARIE.
C’est la seconde partie de notre article. Le Pasteur l’expliquera avec le plus grand soin. Car les Fidèles Sont obligés de croire, non seulement que Notre-Seigneur Jésus Christ a été conçu par l’opération du Saint-Esprit, mais encore qu’il est né de la Vierge Marie, et que « est elle qui L’a mis au monde. C’est avec une joie profonde et une vive allégresse que nous devons méditer ce mystère de notre Foi. La parole de l’Ange qui le premier en fit con naître au monde l’heureux accomplissement nous y invite. Je vous annonce, dit-il, (1) un grand sujet de joie pour tout le peuple. Et avec cette parole, le cantique des Anges: (2) Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. Alors en effet commençait à s’accomplir la magnifique promesse que Dieu avait faite à Abraham (3) de bénir un jour toutes les nations dans sa postérité. Car Marie que nous reconnaissons hautement et que nous honorons comme véritable Mère de Dieu, puisque la personne qu’elle a enfantée est Dieu et homme tout ensemble, Marie descendait de David.
Mais si la conception du Sauveur est au-dessus de toutes les lois de la nature, sa naissance ne l’est pas moins ; elle est divine. Et ce qui est absolument prodigieux, ce qui dépasse toute pensée et toute parole, c’est qu’il est né de sa Mère qui est demeurée toujours Vierge. De même que plus tard Il sortit de son tombeau, sans briser le sceau qui Le tenait fermé, de même qu’il entra, les portes fermées, dans la maison où étaient ses disciples, de même encore — pour prendre nos comparaisons dans les phénomènes ordinaires — que les rayons du soleil traversent le verre sans le briser ni l’endommager, ainsi, mais d’une manière beaucoup plus merveilleuse, Jésus-Christ naquit de sa Mère qui conserva le privilège de la Virginité. Nous avons donc bien raison d’honorer Marie à la fois comme Mère et comme Vierge. Ce privilège inouï fut l’œuvre de l’Esprit Saint, suivant la profession de foi du Saint Concile de Constantinople citée plus haut: « Jésus-Christ s’est incarné dans le sein de la Vierge Marie, par le Saint-Esprit, et Il s’est fait homme ».
L’Apôtre Saint Paul appelle quelquefois Jésus-Christ le nouvel Adam, et Le compare au premier. En effet, de même que tous les hommes sont morts dans celui-ci, (1) ainsi tous sont rappelés à la vie dans Celui-là. Et de même encore que le premier a été le père du genre humain, selon l’ordre de la nature, de même le second est pour tous les hommes l’Auteur de la grâce et de la gloire. Par analogie, nous pouvons également comparer la Vierge-Mère à Eve, et montrer les rapports qui existent entre la première Eve, et Marie qui est la seconde ; comme nous venons de le faire entre le premier Adam et le second qui est Jésus-Christ. Eve, en croyant au serpent, (2) attira sur le genre humain la malédiction et la mort ; Marie, en ajoutant foi aux paroles de l’Ange, obtint pour les hommes, de la bonté de Dieu, la bénédiction et la vie. (3) Par Eve, nous naissons enfants de colère ; par Marie, nous recevons Jésus-Christ, qui nous fait renaître enfants de la grâce. A Eve il a été dit: (4) tu enfanteras dans la douleur ; Marie donne naissance à notre Seigneur Jésus-Christ et Elle ne souffre pas, et, comme nous l’avons dit tout à l’heure, Elle conserve le privilège de la Virginité parfaite.
Mais puisque la conception et la naissance du Rédempteur devaient renfermer des merveilles si grandes et si profondes, ne convenait-il pas que la divine Providence nous en instruisît d’avance par des figures nombreuses et des oracles formels ?
C’est pourquoi les Saints Docteurs ont appliqué à ce mystère beaucoup de textes de la Sainte Écriture, et principalement ceux-ci: (1) cette porte du sanctuaire qu’Ezéchiel vit fermée ; (2) cette pierre qui, dans Daniel se détache de la montagne, sans que les hommes y mettent la main, et devient elle-même une grande montagne qui couvre toute la terre ; (3) cette verge d’Aaron qui fleurit seule au milieu de toutes les verges des chefs d’Israël ; (4) enfin ce buisson que Moïse vit brûler sans se consumer.
Quant à la naissance même du Sauveur, elle est racontée par Saint Lue dans tous ses détails. Nous n’avons donc pas à y insister ici davantage. Le Pasteur la trouvera dans cet Evangéliste. Ce qui devra l’occuper surtout sera de graver fortement dans l’esprit et le cœur des Fidèles la connaissance de ces mystères qui ont été écrits pour notre instruction ; (5) afin que d’une part, le souvenir d’un si grand bienfait les porte à la reconnaissance envers Dieu, qui en est l’auteur, et d’autre part, que le spectacle d’une humilité si étonnante et si parfaite, devienne pour eux un exemple à imiter.
En effet, quoi de plus utile…
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(1) Luc.. 2. 10. — (2) Luc., 2, 14. — (3) Gen., 22. 18. — (1) 1 Cor., 15, 21, 22. — (2) Eccl., 25, 33. — (3) Eph., 1, 3. — (4) Gen., 3, 16. — (1) Ezech., 44, 2. — (2) Dan., 2, 34, 35. — (3) Num., 17, 8. — (4) Exod., 3, 2. — (5) Rom, 15, 4.
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Louis- Admin
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