Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente

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Message  Louis Mer 9 Sep - 9:50

Chapitre dixième.
Du neuvième article du Symbole.

JE CROIS LA SAINTE EGLISE CATHOLIQUE,
LA COMMUNION DES SAINTS.

Pour comprendre immédiatement avec quel soin, avec quelle attention les Pasteurs devront travailler à bien expliquer aux Fidèles ce neuvième article du Symbole, deux considérations sont nécessaires et suffisantes. La première, c’est que, suivant la remarque de Saint Augustin, les Prophètes ont parlé plus clairement et plus longuement de l’Eglise que de Jésus Christ, car ils prévoyaient qu’il y aurait beaucoup plus d’erreurs volontaires et involontaires, sur ce point que sur le mystère de l’Incarnation. En effet, il ne devait point manquer d’impies pour prétendre, à l’imitation du singe qui veut faire croire qu’il est homme, pour prétendre avec autant d’orgueil que de méchanceté qu’eux seuls sont catholiques, que l’Eglise Catholique est parmi eux, et seulement parmi eux. — La seconde considération, c’est que celui qui aura gravé profondément dans son cœur la foi à la vérité de l’Eglise, n’aura pas de peine à éviter le terrible danger de l’hérésie. On n’est pas hérétique par le fait seul qu’on pèche contre la Foi, mais parce qu’on méprise l’autorité de l’Eglise, et qu’on s’attache avec opiniâtreté à des opinions mauvaises. Si donc il est impossible qu’un Chrétien soit atteint de cette horrible peste de l’hérésie, tant qu’il continue à croire ce que cet article propose à sa Foi, les Pasteurs doivent redoubler d’efforts pour instruire les Fidèles de ce mystère, les prémunir par là même contre les artifices de l’ennemi, et les aider à persévérer dans la Foi. Au reste cet article dépend du précédent. Après avoir montré que toute sainteté vient de l’Esprit Saint comme de sa source et de son Auteur, nous reconnaissons maintenant, par voie de conclusion, que la sainteté qui est dans l’Eglise ne peut sortir que de Lui.

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Message  Louis Mer 9 Sep - 9:51

§ I. — CE QUE C'EST QUE L'ÉGLISE.

Le mot Eglise vient du grec. Les Latins l’ont emprunté à cette langue, et après la publication de l’Evangile, ils l’ont consacré exclusivement aux choses saintes. Voyons quel en est le sens.

Il signifie proprement convocation. Mais avec le temps les auteurs l’ont emprunté souvent pour désigner une assemblée, une réunion d’hommes, sans examiner si ces hommes admiraient le vrai Dieu, ou les fausses divinités. nous lisons au livre des actes que le greffier de la ville d’Ephèse, après avoir apaisé le peuple, lui dit: (1) Si vous avez quelque autre affaire à proposer, nous pourrons la traiter dans une assemblée légitime. Ainsi l’assemblée du peuple d’Ephèse est appelée légitime, bien que ce peuple fût adonné au culte de Diane. Et non seulement ce nom d’Eglise est donné aux nations qui ne connaissent pas Dieu, mais quelquefois même il est appliqué aux assemblées des méchants et des impies. Je hais l’Eglise des méchants, dit le prophète, (2) et je ne m’assiérai point avec les impies. Mais dans la suite, l’usage ordinaire de la Sainte Ecriture fut de consacrer ce mot à désigner uniquement la société chrétienne et les assemblées des Fidèles, c’est à dire de ceux qui ont été appelés par la Foi, à la lumière de la vérité et à la connaissance de Dieu, qui ont dissipé les ténèbres de l’ignorance et de l’erreur, qui adorent avec piété et sainteté, le Dieu Vivant et Véritable, et qui le servent de tout leur cœur. Enfin, pour tout dire en un mot, l’Eglise, selon S Augustin (3), c’est le peuple fidèle répandu dans tout l’univers.

Mais ce mot Eglise renferme de véritables mystères, et des mystères très importants. En effet, si nous l’entendons dans le sens de convocation, nous voyons aussitôt briller à nos yeux la douceur et la lumière de la Grâce divine, et nous sentons combien l’Eglise diffère de toutes les autres sociétés. Celles-ci ne se soutiennent que par la raison et la prudence humaines ; celle là repose sur la Sagesse et le Conseil de Dieu même. Car Dieu nous a appelés intérieurement par l’inspiration de son Saint Esprit, qui ouvre les cœurs, et extérieurement par les soins et le ministère des Pasteurs et des prédicateurs. Et nous voyons bientôt que la fin de cette vocation, c’est la connaissance et la possession des choses éternelles, si seulement nous remarquons qu’autrefois le peuple fidèle, sous la loi de Moïse, se nommait synagogue, c’est-à-dire troupeau. Car, dit Saint Augustin, (1) ce nom lui avait été donné parce que, comme les animaux qui cherchent à se grouper pour vivre, il n’avait en vue que des biens terrestres et périssables. Au contraire, le peuple chrétien s’appelle non pas synagogue, mais assemblée, ou convocation, parce qu’il méprise les choses terrestres et périssables, pour ne s’attacher qu’aux biens célestes, et qui ne passent pas.

Il est encore d’autres noms mystérieux qui servent à désigner la Société des Chrétiens. Ainsi l’Apôtre Saint Paul l’appelle la Maison et l’Edifice de Dieu. Je vous écris, dit-il à Timothée, (2) afin que, si je viens à tarder trop longtemps, vous sachiez comment vous devez vous conduire dans la maison du Dieu Vivant, la colonne et le fondement de la Vérité. L’Eglise est appelée ici maison parce qu’elle est comme une famille, qui n’est gouvernée que par un seul, le Père de famille, et dans laquelle tous les biens spirituels sont communs. On lui donne encore le nom de troupeau des brebis de Jésus-Christ (3) qui en est le Pasteur et en même temps la porte de la bergerie ; celui d’épouse de Jésus-Christ: (4) Je vous ai fiancés, dit l’Apôtre aux Corinthiens, à un Epoux unique, Jésus-Christ, pour vous présenter à Lui comme une vierge pure. Ecoutons-le dire aux Ephésiens: (1) Maris, aimez vos épouses, comme Jésus-Christ aime l’Eglise. Puis, en parlant du Mariage: Ce Sacrement est grand, je dis en Jésus-Christ et dans l’Eglise. Et enfin celui de Corps de Jésus-Christ, comme on peut le voir dans les Epîtres aux Ephésiens (2) et aux Colossiens (3) . Ces différents noms sont très propres à exciter les Fidèles à se rendre dignes de la Clémence et de la Bonté infinie de Dieu, qui les a choisis pour en faire son peuple.

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(1) Act, 19,39. — (2) Ps. 25,5. — (3) S. Aug. in Ps. 149. — (1) Saint Aug. in Ps., 77 et 81. — (2) Tim., 3, 5. — (3) Ezech., 34, 3. — Joan., 29, 7. — (4) 2 Cor., 11, 2. — (1) Eph., 5, 25. — (2) Eph., 1, 23. — (3) Coloss., 1, 24.

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Message  Louis Mer 9 Sep - 9:51

§ II. — DEUX PARTIES DE L'ÉGLISE, L'UNE
TRIOMPHANTE, L'AUTRE MILITANTE.

Après ces explications, il sera nécessaire d’énumérer les diverses parties qui composent l’Eglise, et de marquer les différences qui existent entre chacune d’elles. Ainsi les Fidèles connaîtront mieux la nature, les propriétés, les dons et les grâces de cette Eglise, si chère à Dieu, et ils ne cesseront de louer son nom trois fois Saint.

Il y a dans l’Eglise deux parties principales: l’une que l’on appelle triomphante, et l’autre militante.

L’Eglise triomphante est cette Société si brillante et si heureuse des Esprits célestes, et de tous ceux qui ont remporté la victoire sur le monde, la chair, et le démon notre ennemi acharné, et qui maintenant délivrés sans retour des misères de la vie, jouissent de la Béatitude éternelle.

L’Eglise militante est la Société de tous les Fidèles qui vivent encore sur la terre. On l’appelle militante parce qu’elle est obligée de soutenir une guerre incessante contre les ennemis les plus cruels, le inonde, la chair et Satan.

Toutefois, il ne faut pas pour cela croire qu’il y a deux Eglises. Non, l’Eglise est une, mais elle est composée de deux parties. De ces deux parties, l’une a précédé l’autre, et elle est déjà en possession de la céleste Patrie. La deuxième marche chaque jour à la suite de la première, jusqu’à ce que, enfin, elle se réunisse à notre Sauveur, et se repose au sein de l’Eternelle Félicité.

L’Eglise militante renferme deux sortes de personnes, les bons et les méchants. Les méchants participent aux mêmes Sacrements et professent la même Foi que les bons ; mais ils diffèrent d’eux par la conduite et les mœurs. Les bons ne sont pas ceux qui sont unis seulement par la profession de la même Foi et la participation aux mêmes Sacrements, mais ceux qui sont attachés les uns aux autres par l’esprit de Grâce et le lien de Charité. C’est d’eux qu’il est dit: (1) Le Seigneur connaît ceux qui sont à Lui. Les hommes peuvent bien aussi, d’après certaines conjectures, présumer qui sont ceux qui doivent être rangés parmi les bons, mais ils ne peuvent jamais l’affirmer avec certitude. Aussi faut-il se garder de penser que Notre-Seigneur Jésus Christ a voulu parler de cette portion de l’Eglise, lorsqu’il nous renvoie à l’Eglise et nous ordonne de lui obéir. Puisqu’elle est inconnue, comment savoir, sans crainte de se tromper, à quel tribunal il faudra recourir, et à quelle autorité on devra se soumettre ? L’Eglise comprend donc indistinctement les bons et les méchants, comme la sainte Ecriture et les Pères nous l’enseignent, et comme l’Apôtre le marquait en disant: (1) Il n’y a qu’un corps et qu’un esprit. Ainsi entendue, l’Eglise est connue de tout le monde. C’est (2) la ville située sur la montagne, et que l’on aperçoit de toutes parts. Elle ne doit être ignorée de personne, puisque tous doivent lui obéir. Et ce qui prouve encore qu’elle comprend non seulement les bons, mais même les méchants, c’est ce que l’Evangile nous apprend par plusieurs paraboles, par exemple quand il nous dit que le Royaume des cieux, c’est-à-dire l’Eglise militante, (3) est semblable à un filet jeté dans la mer, (4) à un champ dans lequel on a semé l’ivraie sur le bon grain, (5) à une aire où l’on garde la paille avec le froment, (6) à dix vierges dont les unes sont folles, et les autres prudentes. Et, longtemps auparavant, l’Arche de Noé (7) où étaient renfermées toutes les espèces d’animaux, purs ou impurs, était déjà la figure et l’image de l’Eglise. Cependant quoique la Foi catholique enseigne comme une vérité constante et hors de doute, que les méchants aussi bien que les bons font partie de l’Eglise, elle veut aussi que l’on montre aux Fidèles combien leur condition est différente. Les méchants en effet ne sont dans l’Eglise que comme la paille confondue dans l’aire avec le bon grain, ou comme des membres morts sur un corps vivant.

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(1) 2 Tim., 2, 19. — (1) Eph., 4, 4. — (2) Matth., 5, 14. — (3) Matth., 13, 47. — (4) Matth., 13, 24. — (5) Luc., 3, 17. — (6) Matth., 25, 1, 2. — (7) Gen., 7, 2. — 1 Pet., 3, 20.

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Message  Louis Mer 9 Sep - 9:52

§ III. — QUI SONT CEUX QUI N'APPARTIENNENT PAS À L'ÉGLISE.

De ce que nous venons de dire il résulte que trois sortes de personnes seulement sont exclues de l’Eglise: premièrement les infidèles, ensuite les hérétiques et les schismatiques, et enfin les excommuniés. — Les infidèles, parce que jamais ils n’ont été dans son sein, qu’ils ne l’ont point connue, et qu’ils n’ont participé à aucun Sacrement dans la société des Chrétiens. — Les hérétiques et les schismatiques, parce qu’ils l’ont abandonnée, et que dès lors ils ne peuvent pas plus lui appartenir qu’un déserteur n’appartient à l’armée qu’il a quittée. Cependant, on ne saurait nier qu’ils ne restent sous sa puissance. Elle a le droit de les juger, de les punir, de les frapper d’anathème. — enfin les excommuniés, parce qu’elle les a chassés de son sein par sa Communion, tant qu’ils ne se convertissent pas. Pour tous les autres, quelque méchants et quelque criminels qu’ils soient, il n’est pas douteux qu’ils font encore partie de l’Eglise. Et c’est une vérité qu’on ne saurait trop redire aux Fidèles, afin que si par malheur la vie de leurs Chefs spirituels devenait scandaleuse, ils sachent bien que même de tels Pasteurs appartiendraient toujours à l’Eglise, et ne perdraient rien de leur autorité.

Il est assez ordinaire de donner le nom d’Eglise à de simples parties de l’Eglise universelle. Ainsi l’Apôtre parle de l’Eglise de Corinthe, de la Galatie, de Laodicée, de Thessalonique. Il appelle même Eglise des familles particulières de Chrétiens. Ainsi il ordonne (1) de saluer l’Eglise domestique de Prisca et d’Aquila, et dans un autre endroit, (2) Aquila et Priscilla, dit-il, avec l’Eglise qui est dans leur maison, vous saluent très affectueusement dans le Seigneur. II s’exprime de la même manière en écrivant à Philémon. (3)

Quelquefois le mot d’Eglise ne désigne que les Prélats et les Pasteurs. (1) S’il ne vous écoute pas, dit Jésus Christ, dites-le à l’Eglise, c’est-à-dire à ses Pasteurs. Enfin, le lieu où s’assemble le peuple pour entendre la Parole de Dieu, ou pour accomplir quelque devoir religieux, ce lieu même est appelé l’église: Mais dans cet article, l’ensemble de tous les chrétiens bons et méchants, ceux qui doivent obéir aussi bien que ceux qui commandent, tous sont également compris sous le nom d’Eglise.

________________________________________________________

(1) Rom., 16, 4, 5. — (2) 1 Cor., 16, 19. — (3) Phil., 1, 2. — (1) Matth., 18, 17.


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Message  Louis Mer 9 Sep - 9:53

§ IV. — CARACTÈRES  PROPRES  DE  L'ÉGLISE.
UNITÉ.

Le moment est venu de faire connaître aux Fidèles les propriétés et les caractères de l’Eglise. Rien n’est plus propre à leur faire sentir quel immense bienfait Dieu leur a accordé en les faisant naître et grandir dans son sein.

Le premier caractère que lui donne le Symbole, de Nicée, c’est l’Unité. (2) Ma colombe est unique, dit l’Epoux des Cantiques, elle seule est belle. Or, lorsque nous disons qu’une si grande multitude d’hommes, répandue en tant de lieux divers, est une, c’est parce que, comme le dit l’Apôtre écrivant aux Ephésiens, (3) Il n’y a qu’un Seigneur, une Foi, un Baptême. En effet, l’Eglise n’a qu’un seul Chef, un seul conducteur invisible, Notre Seigneur Jésus Christ, établi par le Père Eternel, (4) Chef (ou tête) de toute l’Eglise qui est son corps ; et un seul Chef visible qui est le successeur légitime de Saint Pierre sur le siège de Rome.

Tous les Pères sont unanimes sur ce point que ce Chef (cette tête) visible de l’Eglise était nécessaire pour établir et conserver son unité. S. Jérôme l’avait admirablement compris, et il le dit très bien contre Jovinien, (1) un seul est choisi, afin que le Chef une fois constitué, il n’y ait plus de prétexte au schisme. Et dans sa lettre au Pape S. Damase: que l’envie, que l’ambition et la grandeur romaine disparaissent ! je parle au successeur d’un pécheur et au disciple de la Croix. ne suivant d’autre premier Chef que Jésus Christ, je suis uni de communion à votre Sainteté, c’est-à-dire à la Chaire de Saint Pierre. Je sais que l’Eglise a été bâtie sur cette pierre. Quiconque mange l’Agneau hors de cette Maison est un profane ; tous ceux qui ne seront pas dans l’Arche de Noé au temps du déluge, périront dans les eaux.

Longtemps avant S. Jérôme, S. Irénée avait parlé dans le même sens ; (2) et S. Cyprien traitant à son tour de l’Unité de l’Eglise s’exprime ainsi: (3) Le Seigneur dit à Pierre: (4) « Moi, je dis à toi que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Eglise. » — Ainsi Il bâtit son Eglise sur un seul. Et si, après sa Résurrection, Il accorde un pouvoir égal à tous ses Apôtres ; s’Il leur dit: (5) comme mon Père M’a envoyé, Je vous envoie ; recevez le Saint Esprit ; cependant pour rendre l’unité plus frappante, il veut dans son Autorité souveraine, que cette unité, dés son origine, ne découle que d’un seul.

Optat de Milève dit à Parménion: (6) Vous ne pouvez vous excuser sous prétexte d’ignorance ; car vous savez que la chaire épiscopale de Rome a été donnée d’abord à Saint Pierre, qui l’a occupée comme Chef de tous les Apôtres. C’est dans cette chaire unique que l’unité devait être conservée par tous, de peur que chacun des Apôtres ne prétendît se rendre indépendant dans la sienne. Dès lors celui-là est nécessairement schismatique et prévaricateur, qui ose élever une autre chaire contre celle-ci qui est unique.

Puis c’est S. Basile qui écrit: (1) Pierre a été placé pour être le fondement. Il avait dit à Jésus Christ: vous êtes le Christ, Fils du Dieu Vivant: et à son tour il lui fut dit qu’il était Pierre, quoiqu’il ne fût pas pierre de la même manière que Jésus Christ, qui est la pierre immobile, mais seulement par la Volonté de Jésus Christ. Dieu communique aux hommes ses propres dignités. Il est prêtre, et Il fait des prêtres, Il est pierre, et Il donne la qualité de pierre, rendant ainsi ses serviteurs participants de ce qui lui est propre.

Ecoutons enfin S. Ambroise…

_________________________________________________________

(2) Cant., 6, 8. — (3) Eph., 4, 4. — (4) Eph., 1, 22. — (1) S. Hier. Lib. 1. Conf. Jov. — (2) S. Iren. Lib. 3. cont. Her. et Epist., 57. — (3) S. Cyp. Lib. De Unit. Eccl. — (4) Matth., 16, 18. — (5) Joan, 20, 21. — (6) 1, 2 ad Parm. — (1) Hom. 29.


Dernière édition par Louis le Mer 9 Sep - 12:49, édité 1 fois (Raison : Orthographe.)

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Message  Louis Mer 9 Sep - 9:53

§ IV. — CARACTÈRES PROPRES DE L'ÉGLISE.
UNITE.

(suite)

Ecoutons enfin S. Ambroise: Si quelqu’un objecte à l’Eglise qu’elle peut se contenter de Jésus Christ pour Chef et pour Epoux unique, et qu’il ne lui en faut point d’autre, la réponse est facile. Jésus-Christ est pour nous non seulement l’Auteur mais encore le vrai Ministre intérieur de chaque Sacrement. C’est vraiment Lui qui baptise et qui absout, et néanmoins, Il n’a pas laissé de choisir des hommes pour être les ministres extérieurs des Sacrements. Ainsi, tout en gouvernant Lui-même l’Eglise par l’influence secrète de son Esprit, Il place aussi à sa tête un homme pour être son Vicaire et le dépositaire extérieur de sa Puissance. A une Eglise visible, il fallait un Chef visible. Voilà pourquoi notre Sauveur établit Saint Pierre Chef et Pasteur de tout le troupeau des Fidèles, lorsqu’Il lui confia la charge de paître ses brebis. Toutefois Il le fit en termes si généraux et si étendus qu’il voulut que ce même pouvoir de régir toute l’Eglise passât à ses successeurs.

Au surplus c’est un seul et même Esprit, écrit l’Apôtre aux Corinthiens, (1) qui communique la grâce aux Fidèles, comme l’âme anime tous les membres d’un même corps. Travaillez, disait-il aux Ephésiens, en les exhortant à conserver l’unité, (2) travaillez avec soin à conserver l’unité de l’esprit dans le lien de la paix, vous ne faites qu’un corps et qu’un esprit. De même en effet que le corps humain se compose de plusieurs membres, et que tous ces membres sont animés par une seule âme qui communique aux différents organes leurs propriétés spéciales, aux yeux celle de voir, aux oreilles celle d’entendre, ainsi le Corps mystique de Jésus-Christ, qui est l’Eglise, est composé de tous les Fidèles.

Il n’y a également qu’une seule Espérance à laquelle nous sommes tous appelés comme l’atteste encore l’Apôtre au même endroit, (3) puisque nous espérons tous la même chose, à savoir la Vie Eternelle et Bienheureuse. Il n’y a qu’une seule Foi que tous doivent garder et professer publiquement. (4) Qu’il n’y ait point de schismes parmi vous, dit Saint Paul. Il n’y a qu’un Baptême enfin (5) qui est le sceau de la Foi chrétienne.

____________________________________________________

(1) 1 Cor., 12, 11, 12. — (2) Eph., 4, 3, 4. — (3) Eph., 4, 4. — (4) 1 Cor., 1, 10. — (5) Eph., 4, 5.


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Message  Louis Mer 9 Sep - 9:54

§ V. — SAINTETÉ DE L'ÉGLISE.

Le second caractère de l’Eglise, c’est la Sainteté. Vous êtes la race choisie, dit Saint Pierre, la nation Sainte. — Or, nous disons que l’Eglise est sainte :

1° Parce qu’est est vouée et consacrée à Dieu. C’est l’usage en effet d’attribuer cette qualité aux objets corporels ou matériels, par le fait qu’ils sont destinés et employés au culte de Dieu. Ainsi, par exemple, dans la Loi ancienne, les vases, les vêtements et les autels, aussi bien que les premiers-nés qui étaient consacrés au très-Haut, étaient appelés Saints.

Et il ne faut pas nous étonner que l’Eglise soit appelée sainte quoiqu’elle renferme beaucoup de pécheurs. Les Fidèles sont saints, parce qu’ils sont devenus le peuple de Dieu, et qu’ils sont consacrés à Jésus Christ par la Foi, et par le Baptême qu’ils ont reçu; ils sont saints, bien que trop souvent ils commettent des fautes et ne tiennent pas tout ce qu’ils ont promis. Ainsi ceux qui ont embrassé un art, continuent de porter le nom de leur profession, alors qu’ils n’en observent pas les règles. Voilà pourquoi S. Paul donne aux Corinthiens le nom de sanctifiés et de saints, tout en trouvant au milieu d’eux des Chrétiens qu’il traitait de charnels, et à qui il adressait des reproches encore plus sévères. (1)

2° L’Eglise est sainte parce qu’elle est unie à un Chef saint dont elle est le Corps (2); à Notre Seigneur Jésus Christ, Source de toute Sainteté, qui répand sur elle les dons du Saint Esprit et les trésors de la Bonté divine. Aussi S. Augustin, expliquant ces paroles du Prophète David : « Conservez mon âme, parce que je suis saint », dit-il admirablement: (3) « Qu’il ne craigne pas, ce corps mystique de Jésus Christ, qui ne fait vraiment qu’un seul homme, qu’il ne craigne plus d’élever la voix de toutes les parties de la terre, et de dire avec son Chef, et sous son Chef: je suis saint ; car il a reçu la grâce de la Sainteté, la grâce du Baptême et de la Résurrection des péchés. » Et un peu plus loin: « S’il est vrai que tous les Chrétiens et les Fidèles baptisés en Jésus Christ aient revêtu Jésus Christ comme l’Apôtre l’assure dans ses paroles: Vous tous qui avez été baptisés en Jésus-Christ, vous avez revêtu Jésus Christ (1) ; s’il est vrai qu’ils soient devenus les membres de son Corps, et que cependant ils osent dire qu’ils ne sont pas saints, ils font injure au Chef dont les membres sont saints. » (2)

3° enfin, l’Eglise est sainte parce qu’elle seule possède le culte du Sacrifice légitime et le salutaire usage des Sacrements, ces instruments efficaces de la Grâce divine par lesquels Dieu nous communique la Sainteté. En dehors d’elle, il est impossible d’être vraiment saint. II est donc de toute évidence que l’Eglise est sainte (3). Oui, et elle est sainte, précisément parce qu’elle est le Corps de Jésus Christ qui la sanctifie, et qui la purifie dans son Sang (4).

_______________________________________________________________

(1) I Cor.,3, 3 ; 5, 1. — (2) Eph., 4, 15, 16. — (3) S. Aug. in Ps. 85. — (1) Gal., 3, 27. — (2) Eph., 5, 26, 27, 20. — (3) Eph., 1, 1, 4. — (4) Eph., 1, 7, 23.

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Message  Louis Mer 9 Sep - 9:55

§ VI. — L'ÉGLISE EST CATHOLIQUE.

Le troisième caractère de l’Eglise, c’est qu’elle est catholique, c’est-à-dire Universelle. Et ce nom lui convient parfaitement, car, dit S. Augustin, (5) par la lumière seule de la Foi, elle s’étend depuis l’orient jusqu’au couchant. Elle n’est point comme les Etats de la terre, ou les diverses hérésies, bornée aux frontières d’un royaume ou à une race d’hommes, Scythes ou barbares, libres ou esclaves, homme ou femme, (6) elle renferme tout dans les entrailles de sa charité. C’est pourquoi il est dit de notre Seigneur : (7) Vous nous avez rachetés et rendus à Dieu dans votre Sang, en nous tirant de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, de toute nation, et vous avez fait de nous un Royaume à notre Dieu. C’est de l’Eglise que David disait: (1) Demandez-moi, et je vous donnerai les nations pour héritage, et les limites de la terre pour bornes de votre empire. Et ailleurs: (2) Je me souviendrai de Rahal et de Babylone qui me connaîtront, et une multitude de nations naîtront dans son sein.

D’ailleurs tous les Fidèles qui ont existé depuis Adam jusqu’aujourd’hui, tous ceux qui existeront tant que le monde sera monde, en professant la vraie Foi (3) appartiennent à cette même Eglise établie sur les Apôtres et les Prophètes. Car tous ont été placés et fondés sur Jésus Christ, la Pierre angulaire, qui des deux peuples n’en a fait qu’un, et qui a annoncé la Paix à ceux qui étaient loin. — Une autre raison qui fait nommer l’Eglise Catholique, c’est que tous ceux qui désirent obtenir leur Salut éternel, doivent s’attacher à elle, et entrer dans son sein, comme autrefois il fallut entrer dans l’arche (4), pour éviter de périr dans les eaux du déluge: C’est donc là une des marques les plus certaines pour distinguer la véritable Eglise de celles qui sont fausses.

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(5) S. Aug. Serm., 23. — (6) Gal., 3, 28. — (7) Apoc., 5, 9, 10. — (1) Ps., 2, 8. — (2) Ps., 86, 4. — (3) Eph., 2, 10, 14, 17. — (4) Gen., 7, 7.

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Message  Louis Mer 9 Sep - 9:56

§ VII. — L'ÉGLISE EST APOSTOLIQUE.

Voici un dernier caractère propre à nous faire distinguer la véritable Eglise, elle vient des Apôtres, dépositaires du grand bienfait de la révélation. Sa doctrine n’est point une chose nouvelle, et qui commence, non, c’est la vérité transmise autrefois par les Apôtres, et répandue par eux dans tout l’univers. Il est donc évident pour tous que le langage impie des hérétiques d’aujourd’hui est absolument contraire à la Foi de la véritable Eglise, puisqu’il est si opposé à la doctrine prêchée par les Apôtres, et depuis eux jusqu’à nous. Voilà pourquoi les Pères du Concile de Nicée, pour faire comprendre à tous quelle était l’Eglise catholique, ajoutèrent au symbole, par une inspiration divine, le mot Apostolique. Et en effet, le Saint Esprit qui gouverne l’Eglise, ne la gouverne que par des ministres apostoliques (c’est-à-dire par les successeurs légitimes des Apôtres). Cet Esprit fut d’abord donné aux Apôtres, mais ensuite, grâce à l’infinie Bonté de Dieu, il demeura toujours dans l’Eglise (1). Et comme elle est la seule qui soit gouvernée par le Saint Esprit, elle est aussi la seule qui soit infaillible dans la Foi et dans la règle des mœurs. Au contraire toutes les autres qui usurpent le nom d’Eglises sont sous la conduite de l’esprit du démon, et tombent nécessairement dans les plus funestes erreurs de doctrine et de morale.
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(1) Saint Aug. cont. Cresc.


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Message  Louis Mer 9 Sep - 9:56

§ VIII. — FIGURES DE L'ÉGLISE DANS
L'ANCIEN TESTAMENT.

Les figures de l’Ancien Testament possèdent une vertu merveilleuse pour toucher le cœur des Fidèles, et pour leur remettre en mémoire les vérités les plus importantes. Aussi les Apôtres n’ont-ils pas manqué de s’en servir dans ce but. Voilà pourquoi à leur tour, les Pasteurs se garderont bien de négliger un moyen d’instruction si utile.

Or, parmi toutes ces figures, la plus expressive est l’Arche de Noé (2). Construite par l’ordre formel de Dieu, elle était par là même une figure de l’Eglise. Sur ce point aucun doute n’est possible. Dieu a établi et fondé son Eglise dans des conditions telles que ceux qui y entreraient par le Baptême seraient préservés de la mort éternelle, tandis que ceux qui demeureraient hors de son sein périraient ensevelis sous leurs crimes ; tel fut le sort de ceux qui n’étaient point dans l’Arche.

Une autre figure encore, c’est cette grande cité de Jérusalem dont les saintes Ecritures emploient souvent le nom pour signifier la sainte Eglise. C’était dans ses murs seulement qu’il était permis d’offrir des sacrifices à Dieu. C’est également dans la Sainte Eglise de Dieu, et nulle part ailleurs, que se trouve le véritable culte, le véritable Sacrifice, le seul qui Lui soit agréable.

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(2) Gen., 6, 14.

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Message  Louis Mer 9 Sep - 9:57

§ IX. — COMMENT LA VÉRITÉ DE L'ÉGLISE EST UN ARTICLE DE FOI.

Enfin, les Pasteurs auront soin d’apprendre aux Fidèles pourquoi c’est un article de Foi de croire à l’Eglise. La raison et le sens sont bien suffisants pour s’assurer qu’il y a sur la terre une Eglise c’est-à-dire une société d’hommes dévoués et consacrés à Jésus Christ. Pour en être convaincu, la Foi ne semble pas nécessaire. Les Juifs et les Turcs eux-mêmes savent que l’Eglise existe. Mais pour les Mystères qu’elle renferme, — ceux dont nous venons de parler, et ceux dont nous parlerons dans le sacrement de l’Ordre — l’esprit a besoin d’être éclairé par la Foi pour les saisir et la raison seule ne saurait l’en convaincre. Ainsi cet article ne surpasse pas moins que les autres la portée naturelle et les forces de notre esprit. Nous avons donc raison de dire que ce n’est point par l’intelligence, mais par les lumières de la Foi que nous connaissons l’origine, les dons et l’excellence de l’Eglise. C’est qu’en effet cette Eglise n’est pas l’œuvre de l’homme. C’est le Dieu immortel qui l’a fondée sur la pierre inébranlable. Le Prophète David nous le dit expressément: (1) Le Très Haut l’a établie Lui même. Aussi est-elle appelée l’héritage de Dieu (2) et le peuple de Dieu (3) . Son pouvoir ne lui vient pas non plus des hommes, mais de Dieu, et de même que la nature est incapable de lui donner ce pouvoir, de même aussi, c’est la Foi et non la nature qui nous fait admettre qu’elle a reçu les clefs du Royaume des cieux (4), la puissance de remettre les péchés (5) d’excommunier les pécheurs (6) , de consacrer le vrai corps de Jésus Christ (7), et enfin que les citoyens qui demeurent dans son sein, n’ont point ici-bas de demeure permanente, mais qu’ils cherchent la cité future où ils doivent habiter un jour ( 8 ).

Nous sommes donc rigoureusement tenus de croire que l’Eglise est Une, Sainte et Catholique.

Mais si, en croyant aux trois personnes de la Sainte Trinité, le Père, le Fils et le Saint Esprit, nous mettons en elles notre Foi et notre confiance, ici au contraire, nous parlons autrement, et nous faisons profession de croire une Eglise Sainte, et non pas en une Eglise sainte. Et par cette manière différente de nous exprimer, nous conservons la distinction nécessaire entre le Créateur et les choses qu’il a créées, et nous attribuons à sa divine bonté tous les dons que l’Eglise possède.

_______________________________________________________

(1) Psal., 86, 5. — (2) Psal., 2, 8. — (3) Os., 2, 1. — (4) Matth., 16, 19. — (5) Joan., 20, 23. — (6) Matth., 18, 17. — (7) Hebr., 13, 10. — ( 8 ) Hebr., 13, 14.


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Message  Louis Mer 9 Sep - 9:59

§ X. — LA COMMUNION DES SAINTS.

S. Jean l’Evangéliste, écrivant aux Fidèles sur les mystères de la Foi, leur donne la raison pour laquelle il les instruit de ces vérités ; (1) c’est afin, leur dit-il, que vous entriez en société avec nous, et que notre société soit avec le Père et avec Jésus Christ son Fils. Or, cette société est la Communion des Saints, dont il est question dans cet article. Et plût à Dieu que les Pasteurs eussent le même zèle que Paul et les autres Apôtres, pour répandre cet enseignement ! Car ce n’est pas seulement une sorte de développement de l’article précédent, et une doctrine féconde par elle-même en fruits excellents, cet enseignement est aussi pour nous un guide et un maître dans l’usage que nous devons faire des vérités contenues dans le symbole. En effet, nous ne devons les étudier et les sonder, ces vérités, que pour nous rendre dignes d’être admis dans cette grande et heureuse Société des Saints, et pour y persévérer ensuite constamment, remerciant avec joie Dieu le Père, de nous avoir rendus dignes, par la lumière de la Foi, du sort et de l’héritage des Saints (2) .

Il convient donc de bien montrer tout d’abord aux Fidèles que cette partie de l’article est un développement plus complet de ce que nous avons dit précédemment de la Sainte Eglise catholique. Comme cette Eglise est gouvernée par un seul et même Esprit, tous les biens qu’elle a reçus deviennent nécessairement un fonds commun.

Le fruit de tous les Sacrements appartient à tous. Car les Sacrements, et surtout le Baptême qui est comme la porte par laquelle les hommes entrent dans l’Eglise, sont autant de liens sacrés qui les unissent tous et les attachent à Jésus-Christ.

Et ce qui prouve que la Communion des Saints n’est rien autre chose que la Communion des Sacrements, ce sont ces paroles des Pères du Concile de Nicée ajoutées au Symbole: Je confesse un seul Baptême (1) . Car tous les autres Sacrements, et l’Eucharistie en particulier, sont inséparables du Sacrement de Baptême. Et même le nom de communion peut s’appliquer à chacun d’eux, car chacun d’eux nous unit à Dieu, et nous rend participants de la Nature divine, par la grâce qu’il nous communique. Mais ce nom convient mieux à l’Eucharistie qu’à tout autre, parce que c’est elle principalement qui consomme cette communion.

Il est encore une autre espèce de communion à considérer dans l’Eglise. La Charité en est le principe. En effet, comme cette vertu ne cherche jamais ses intérêts propres (2) , elle fait tourner au profit de tous les œuvres saintes et pieuses de chacun. Ainsi l’enseigne S. Ambroise, en expliquant ces mots du Psalmiste: (3) Je suis uni de coeur à tous ceux qui vous craignent. « Comme un membre, dit-il, participe à tous les biens du corps, ainsi celui qui est uni à ceux qui craignent Dieu, participe à toutes les bonnes œuvres. » C’est pourquoi Notre-Seigneur Jésus-Christ, dans la Prière qu’Il nous a enseignée, nous ordonne de dire notre pain et non pas mon pain, et ainsi du reste, pour nous montrer que nous ne devons pas seulement penser à nous, mais encore au bien et au salut de tous les autres.

Pour marquer cette communauté de biens dans l’Eglise…

________________________________________________________________

(1) 1 Joan., 1, 3. — (2) Col., 1, 12. — (1) Saint J. Dam. De fid. orth. C, 12. — (2) 1 Cor., 13, 5. — (3) Saint Amb. in Ps., 118. Serm., 8.

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Message  Louis Mer 9 Sep - 9:59

§ X. — LA COMMUNION DES SAINTS.

(suite)

Pour marquer cette communauté de biens dans l’Eglise, nos Saints Livres emploient souvent la comparaison si juste des membres du corps humain. En effet, il y a plusieurs membres dans le corps de l’homme (1), et néanmoins, ils ne font qu’un seul corps. Et ils remplissent tous, non la même fonction, mais la fonction particulière qui leur est propre. Tous non plus n’ont pas la même dignité, et leurs fonctions ne sont ni également utiles, ni également honorables ; cependant aucun d’eux ne se propose son avantage et son utilité particulière, mais l’avantage et l’utilité du corps tout entier. D’autre part, ils sont si étroitement unis et si bien associés entre eux, que si l’un de ces membres éprouve une douleur quelconque, tous les autres l’éprouvent de même par affinité et par sympathie. Si au contraire il est heureux, tous les autres partagent son bonheur (2). Or nous pouvons contempler ce spectacle dans l’Eglise. Elle renferme bien des membres différents et des nations diverses, des Juifs, des Gentils, des hommes libres et des esclaves, des riches et des pauvres. Mais dès qu’ils ont reçu le Baptême, ils ne font tous qu’un seul corps, dont Jésus Christ est le Chef.

De plus, chacun dans l’Eglise a sa fonction déterminée (3). Les uns sont apôtres, les autres sont docteurs, mais tous sont établis pour l’avantage de la Société entière. Les uns ont la charge de commander et d’enseigner, les autres ont le devoir d’obéir et de se soumettre.

Cependant ces biens si précieux et si multiples, ces dons de la divine Largesse vont toujours à ceux qui vivent chrétiennement, gardent la Charité, pratiquent la Justice, et sont agréables à Dieu.

Quant aux membres morts, c’est-à-dire les malheureux esclaves du péché et privés de la grâce de Dieu, ils ne perdent pas, malgré tout, l’avantage de faire encore partie du corps de l’Eglise ; mais comme ils sont morts, ils ne reçoivent point les fruits spirituels qui appartiennent aux Chrétiens vraiment justes et pieux. Néanmoins, par cela seul qu’ils sont toujours membres de l’Eglise, ils se trouvent aidés, pour recouvrer la Grâce qu’ils ont perdue et la Vie spirituelle, par ceux qui vivent de la vie de l’Esprit ; et ils recueillent certains fruits de salut, dont demeurent privés ceux qui sont entièrement retranchés du sein de l’Eglise.

Les biens qui sont ainsi communs à tous, ne sont pas seulement les dons qui nous rendent justes et agréables à Dieu. Ce sont encore les /grâces gratuites, comme la science, le don de prophétie, le don des langues et des miracles, et les autres dons de même nature. Ces privilèges qui sont accordés quelquefois même aux méchants, ne se donnent jamais pour un intérêt personnel, mais pour le bien et l’édification de toute l’Eglise. Ainsi le don des guérisons n’est point accordé pour l’avantage de celui qui en jouit, mais au profit des malades qu’il guérit. Enfin tout ce que le vrai Chrétien possède, il doit le regarder comme un bien qui lui est commun avec tous, et toujours il doit être prêt et empressé à venir au secours de l’indigence et de la misère du prochain. Car (1) si celui qui possède, voit son frère dans le besoin, sans le secourir, c’est une preuve manifeste qu’il n’a pas la Charité de Dieu en lui.

De là il est évident que ceux qui font partie de cette Communion jouissent déjà d’un bonheur appréciable, et peuvent répéter en toute vérité avec le Prophète David: (1) Que vos tabernacles sont aimables, Seigneur, Dieu des vertus ! Mon âme soupire et tombe comme en défaillance en pensant à la Maison du Seigneur. Heureux, ô mon Dieu, ceux qui habitent dans votre Maison ! (2)

________________________________________________________

(1) 1 Cor., 12, 14. — (2) S. Aug. in Ps., 70. Serm., 2. — (3) 1 Cor., 12, 28. Eph., 4, 11. — (1) 1 Joan., 3, 17. — (1) Ps., 83, 2. — (2) Ps., 83, 5.


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Message  Louis Mer 9 Sep - 10:00

Chapitre onzième.
Du dixième article du Symbole.

JE CROIS LA RÉMISSION DES PÉCHÉS.

Il n'est personne qui, en voyant ce dogme de la Rémission des péchés au nombre des articles du Symbole, puisse douter un seul instant qu’il se trouve en face d’un mystère tout divin, et absolument nécessaire au Salut. Nous l’avons démontré précédemment: sans une Foi ferme à tout ce que le Symbole nous propose à croire, il n’y a point de piété possible. Cependant, si cette vérité, qui est déjà bien assez claire par elle-même, avait encore besoin de quelques preuve, il suffirait de rapporter les paroles que prononça notre Seigneur, peu de temps avant son Ascension, lorsqu’il ouvrit l’intelligence de ses Apôtres, pour leur faire comprendre les Ecritures: (2) Il fallait, dit-il, que le Christ souffrît, et qu’Il ressuscitât le troisième jour d’entre les morts, et que la Pénitence et la Rémission des péchés fussent prêchées en son Nom, dans toutes les nations à commencer par Jérusalem.

En méditant ces paroles, les Pasteurs n’auront pas de peine à voir que s’ils sont obligés de transmettre aux Fidèles toutes les Vérités de la Religion, le Seigneur leur fait un devoir strict et rigoureux d’expliquer avec le plus grand soin ce chapitre de la Rémission des péchés.

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(2) Luc, 24, 46.

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Message  Louis Mer 9 Sep - 10:01

§ I. — IL Y A DANS L’ÉGLISE UN POUVOIR
DE REMETTRE LES PÉCHÉS.

Le devoir du Pasteur sera donc d’enseigner ici que non seulement on trouve la Rémission des péchés dans l’Eglise Catholique, selon cette prophétie d’Isaïe: (1) Le peuple qui habitera dans son sein sera purifié de ses péchés, mais encore que l’Eglise elle-même a le pouvoir de remettre les péchés. Et lorsque les prêtres usent légitimement de ce pouvoir, et selon les règles prescrites par Notre-Seigneur Jésus-Christ, nous devons croire que les péchés sont remis et pardonnés.

Au moment où nous faisons notre première profession de Foi, en recevant le saint Baptême qui nous purifie, le pardon que nous recevons est si plein et si entier, qu’il ne nous reste absolument rien à effacer, soit de la faute originelle, soit des fautes commises par notre volonté propre, ni aucune peine à subir pour les expier. Mais néanmoins la grâce du Baptême ne délivre personne des infirmités de la nature. (2) Au contraire nous avons encore à combattre les mouvements de la concupiscence qui ne cesse de nous porter au mal ; et dans cette lutte, à peine pourrait-on trouver un homme dont la résistance fût assez vigoureuse, et le soin de son salut assez vigilant, pour échapper à toute blessure. Si donc il était nécessaire que l’Eglise eût le pouvoir de remettre les péchés, il fallait aussi que le Baptême ne fût pas pour elle l’unique moyen de se servir de ces clefs du Royaume des cieux qu’elle avait reçues de Jésus Christ ; il fallait qu’elle fût capable de pardonner leurs fautes à tous les vrais pénitents, quand même ils auraient péché jusqu’au dernier moment de leur vie. Nous avons dans nos saints Livres les témoignages les plus positifs en faveur de cette vérité. Ainsi dans Saint Matthieu le Seigneur dit à Pierre: (1) Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux ; tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans le ciel. Il dit de même à tous les Apôtres: (2) Tout ce que vous lierez sur la terre, sera lié dans le. ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre, sera délié dans le ciel. Saint Jean, de son côté, nous assure que Jésus-Christ, après avoir soufflé sur les Apôtres, leur dit: (3) Recevez le Saint Esprit: les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez.

Et il ne faut pas s’imaginer que ce pouvoir de pardonner s’applique seulement à certaines espèces de fautes. Non. Il n’en est aucune, si criminelle qu’elle soit, ou qu’on la suppose, que la Sainte Eglise ne puisse remettre. (4) Il n’est personne, si méchant et si coupable qu’il soit, qui ne doive espérer avec assurance son pardon, pourvu que son repentir soit sincère. Ce pouvoir non plus n’est point limité de telle sorte, que l’on puisse en user seulement dans un temps déterminé. Quelle que soit l’heure à laquelle le pécheur veuille revenir au bien, il ne faut pas le rejeter. C’est le précepte formel de Notre-Seigneur (5) Lorsque le prince des Apôtres lui demanda s’il fallait pardonner plus de sept fois, Il lui répondit: non pas sept fois, mais soixante-dix-sept fois sept fois.

_________________________________________________

(1) Is., 33, 24. — (2) Conc. trid. Sess., 5. — (1) Matth., 16, 19. — (2) Matth., 18, 18. — (3) Joan., 20, 23. — (4) S. Aub. Lib. 1. de Poenit. — (5) Matth., 18, 21, 22.

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Message  Louis Mer 9 Sep - 10:01

§ II. — A QUI A ÉTÉ CONFIÉ, DANS L’ÉGLISE,
LE POUVOIR DE REMETTRE LES PÉCHÉS.

Si nous envisageons ce pouvoir dans ceux qui doivent l’exercer, nous lui trouvons des limites. En effet Notre Seigneur n’a pas voulu confier à tous les Chrétiens une fonction si haute et si sainte, Il en a chargé uniquement les Evêques et les Prêtres. — Si d’autre part nous considérons ce pouvoir dans la manière de l’exercer, il est également limité. Ce n’est que par les Sacrements administrés chacun selon la forme requise, que les péchés peuvent être remis. L’Eglise n’a pas reçu le droit de les pardonner autrement. Ainsi dans la Rémission des péchés, les Prêtres et les Sacrements sont de purs instruments dont Notre Seigneur Jésus Christ, unique Auteur et Dispensateur de notre Salut, veut bien se servir, pour effacer nos iniquités et nous donner la grâce de la justification.

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Message  Louis Mer 9 Sep - 10:02

§ III. — LE POUVOIR DE REMETTRE LES PÉCHÉS
EST UN GRAND BIENFAIT.

Afin que les Fidèles soient en état d’apprécier, comme il convient, ce grand Bienfait de l’infinie Miséricorde de Dieu envers son Eglise, et par suite d’en profiter avec tout l’empressement du zèle et de la piété, les Pasteurs s’efforceront de mettre en pleine lumière l’excellence et l’étendue d’une pareille Grâce. Et ils n’auront pas de peine à atteindre ce but, s’ils ont soin de bien montrer quelle est la puissance capable de remettre les péchés, et de faire passer les hommes du mal au bien. (1) Il est certain que pour produire un tel effet, il ne faut rien de moins que la Vertu de Dieu, cette Vertu immense et infinie que nous croyons nécessaire pour ressusciter les morts, et pour créer le monde. Et même, au sentiment de Saint Augustin (1), faire d’un impie un juste doit passer pour une œuvre plus brande que de créer de rien le ciel et la terre. Si donc il faut une puissance infinie pour créer, à plus forte raison, une puissance infinie est nécessaire pour opérer la rémission des péchés.

Nos pères ont donc eu grandement raison d’affirmer que Dieu seul peut remettre aux hommes leurs péchés, et qu’un si grand prodige ne peut être que l’ouvrage de sa Bonté et de sa Puissance souveraines. C’est Moi, dit le Seigneur Lui-même par un Prophète, (2) c’est Moi-même qui efface les iniquités. En effet la Rémission des péchés semble soumise à la même loi que l’acquittement d’une dette. Une dette ne peut être remise que par le créancier lui-même. Or, c’est envers Dieu que nous contractons une obligation par le péché. Ne lui disons-nous pas tous les jours dans notre prière: (3) Remettez-nous nos dettes ? Il est donc bien clair que c’est Lui, et Lui seul, qui peut nous pardonner nos péchés.

Avant l’Incarnation du Fils de Dieu, ce pouvoir admirable et vraiment divin n’avait jamais été donné à une créature. Jésus-Christ notre Sauveur, vrai Dieu et vrai homme, est le premier qui l’ait reçu, comme homme, de Dieu son Père. Afin que vous sachiez, dit-Il, (4) que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de remettre les péchés, levez-vous, dit-Il au paralytique, prenez votre lit et allez dans votre maison. Il s’était fait homme pour accorder aux hommes le pardon de leurs péchés.

Mais avant de remonter au Ciel…

____________________________________________________________

(1) Conc. Trid. Sess., 6. — (1) S. Aug. lib. 1. de peccat. — (2) Is., 43, 25. — (3) Matth., 6, 12. — (4) Matt., 9, 6. — Marc., 2, 9, 10.

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Message  Louis Mer 9 Sep - 10:03

§ III. — LE POUVOIR DE REMETTRE LES PÉCHÉS
EST UN GRAND BIENFAIT.

(suite)

Mais avant de remonter au Ciel, pour y être assis à jamais à la droite de son Père, Il laissa ce pouvoir dans son Eglise aux Evêques et aux Prêtres. Toutefois, comme nous l’avons déjà remarqué, Notre Seigneur Jésus Christ remet les péchés, de sa propre autorité, tandis que les autres n’exercent ce pouvoir que comme ses ministres. Si donc tout ce qui porte le cachet de la Puissance infinie doit nous remplir d’admiration et de respect, comment pour rions-nous ne pas sentir tout le prix de ce Bienfait si précieux que Jésus Christ dans sa bonté a voulu nous accorder ?

Le moyen même que Dieu notre Père a choisi dans sa Clémence, pour effacer les péchés du monde, est aussi très propre à nous faire comprendre l’étendue d’une pareille faveur. Car si son Fils unique a versé son Sang, c’était pour nous purifier de nos crimes ; Il a subi Lui-même de sa pleine et propre Volonté le châtiment que nous avions mérité par nos iniquités ; le Juste a été condamné pour les pécheurs ; l’Innocent a souffert pour les coupables la mort la plus affreuse. (1) Réfléchissons en nous-mêmes que (2) nous n’avons pas été rachetés par l’or ni par l’argent qui sont sujets à la corruption, mais par le Précieux Sang de Jésus Christ, le véritable Agneau sans tache et sans souillure, et nous n’aurons pas de peine à voir que rien de plus salutaire ne pouvait nous être accordé que cette faculté de remettre les péchés. C’est qu’en effet il y a dans ce pouvoir que Dieu nous a donné une preuve de son admirable Providence et en même temps de son amour infini pour nous.

Voici également une pensée très précieuse en fruits de salut pour tous ceux qui voudront s’y arrêter. Celui qui a le malheur d’offenser Dieu par un péché mortel perd immédiatement tous les mérites qu’il avait pu acquérir par la Mort et la Croix de Jésus Christ, et l’entrée du Ciel qui déjà lui avait été fermée une fois, mais que la Passion du Sauveur avait de nouveau ouverte à tous, lui est dès lors interdite. Comment ne pas être frappés de la plus vive frayeur à la vue de notre misère lorsque notre esprit s’arrête sur cette triste réalité ? C’est alors qu’il faut reporter notre pensée sur ce pouvoir admirable que Dieu a donné à son Eglise. Et si nous croyons fermement, d’après cet article du Symbole, que la faculté a été accordée à tous de rentrer avec le secours de la Grâce, dans la dignité de leur premier état, il est impossible de ne pas concevoir la joie la plus vive, l’allégresse la plus entière, et de ne pas rendre à Dieu d’immortelles actions de grâces. Et certes, si nous avons l’habitude de trouver bons et désirables les remèdes que l’art et la science des médecins nous préparent, quand nous sommes attaqués de quelque maladie grave, combien ne devons-nous pas trouver plus agréables encore les remèdes que Dieu dans sa Sagesse a bien voulu mettre à notre disposition pour guérir nos âmes et leur rendre la vie de la Grâce ? D’autant que ces divins remèdes ne donnent pas seulement une espérance douteuse de guérison, comme ceux des hommes, mais qu’ils procurent infailliblement la santé spirituelle à tous ceux qui la désirent.

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(1) 1 Pet., 3, 18. — (2) 1 Pet., 1, 18, 19.

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Message  Louis Mer 9 Sep - 10:03

§ IV. — COMMENT LES FIDÈLES DOIVENT
FAIRE USAGE DE LA RÉMISSION DES PÉCHÉS.

Après avoir fait connaître aux Fidèles l’excellence d’un pouvoir si étendu et si admirable, il y aura lieu de les exhorter à en profiter avec beaucoup de soin pour le plus grand bien de leurs âmes. Il est difficile que celui qui ne fait pas usage d’une chose utile et nécessaire, ne semble pas la mépriser. Il ne faut pas oublier que Notre-Seigneur Jésus-Christ n’a donné à son Eglise le pouvoir de remettre les péchés, que pour mettre à la disposition de tous ce Remède salutaire. Comme personne ne peut se purifier sans le Baptême, de même, après avoir perdu la grâce baptismale par le péché mortel, nul ne peut la recouvrer, qu’en recourant à cet autre moyen d’expiation qui s’appelle le sacrement de Pénitence.

Mais il faut bien avertir les Fidèles qu’une si grande facilité de pardon, si étendue du côté des fautes, et si illimitée au point de vue du temps, ne doit point les rendre plus libres pour se livrer au péché, ni plus lents pour se repentir. Dans le premier cas ils seraient évidemment convaincus de mépris injurieux pour cette Divine Puissance, et par conséquent ils seraient indignes de la Miséricorde de Dieu. Dans le second il y aurait grandement à craindre qu’ils ne fussent surpris par la mort, et par conséquent que leur foi à la Rémission des péchés ne devint inutile, parce que leurs retards et leurs atermoiements leur en auraient justement fait perdre tous les avantages.

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Message  Louis Mer 9 Sep - 10:04

Chapitre douzième.
Du onzième article du Symbole.

JE CROIS LA RÉSURRECTION DE LA CHAIR.

§ I. — PREUVES DE LA RÉSURRECTION.

La preuve manifeste de la force et de la valeur de cet article pour confirmer la vérité de notre Foi, c’est que nos Saintes Ecritures ne se contentent pas de le proposer à la croyance des Fidèles, mais ont soin de l’appuyer sur plusieurs raisonnements. Ce qu’elles ne font presque jamais par rapport aux autres articles. D’où nous devons conclure que la Résurrection de la chair est en quelque sorte le fondement le plus solide de nos célestes espérances. Si les morts ne ressuscitent point, dit très bien l’Apôtre Saint Paul, (1) Jésus-Christ non plus n’est point ressuscité ; par conséquent, notre prédication est vaine, et notre Foi est vaine aussi. Le Pasteur devra donc apporter autant de zèle à établir et à expliquer cette Vérité, que tant d’impies en ont mis à essayer de la détruire. La connaissance en sera très utile et très avantageuse aux Fidèles ; nous le ferons voir tout à l’heure.

Remarquons d’abord que la résurrection des hommes prend ici le nom de résurrection de la chair. Et ce n’est pas sans raison. Les Apôtres ont voulu par là confirmer cette vérité — qu’il faut nécessairement admettre — l’immortalité de l’âme. Et comme ils pouvaient craindre qu’on ne vînt à s’imaginer que cette âme périssait avec le corps, et qu’ensuite elle était rappelée à la vie avec lui, — malgré les nombreux passages de l’Ecriture qui attestent son immortalité — ils n’ont à dessein parlé dans cet article que de la Résurrection de la chair. Il est vrai que nous voyons plus d’une fois dans la Sainte Ecriture le mot chair désigner l’homme tout entier, comme dans ce texte d’Isaïe: (1) toute chair est comme du foin ; et dans celui-ci de Saint Jean: (2) Le Verbe s’est fait chair. Mais ici il ne désigne que le corps afin de bien nous montrer que des deux parties qui composent l’homme, l’âme et le corps, le corps seulement est sujet à la corruption et retourne à la poussière d’où il a été tiré, tandis que l’âme est absolument incorruptible. Dès lors, comme personne ne peut ressusciter sans avoir auparavant passé par la mort, il est impossible, à proprement parler, de dire que l’âme ressuscite.

Une autre raison encore a fait employer ici ce mot, chair: on voulait réfuter l’hérésie d’Hyménée et de Philète, deux hérétiques du temps de Saint Paul, qui prétendaient que lorsque la Sainte Ecriture nous parle de la résurrection, il ne s’agit point de la résurrection des corps, mais de cette résurrection spirituelle qui nous fait passer de la mort du péché à la Vie de la Grâce. Or les termes même du présent article ont précisément pour effet de détruire cette hérésie, et d’établir nettement la vérité de la Résurrection des corps.

Les Pasteurs auront soin de faire ressortir cette vérité par des exemples tirés de l’Ancien et du Nouveau Testament, ainsi que de l’histoire de l’Eglise. Elie et Elisée dans l’Ancien Testament, dans le Nouveau, les Apôtres, et beaucoup d’autres personnages rappellent des morts à la vie, sans compter ceux que Jésus-Christ a ressuscités Lui-même. Toutes ces résurrections confirment la doctrine enseignée dans cet article. En effet si nous croyons qu’un bon nombre de morts ont été rappelés à la vie, pourquoi ne pas croire également que tous le seront un jour ? A vrai dire le premier fruit que nous devons retirer de ces miracles est de croire plus fermement au dogme de la Résurrection.

Cette vérité d’ailleurs a pour elle dans l’Ecriture…

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(1) 1 Cor., 15, 13, 14. — (1) Is., 40, 6. 3. — (2) Joan., 1, 14.

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Message  Louis Mer 9 Sep - 10:05

§ I. — PREUVES DE LA RÉSURRECTION.

(suite)

Cette vérité d’ailleurs a pour elle dans l’Ecriture de nombreux témoignages, qui se présenteront naturellement à l’esprit de ceux qui sont quelque peu versés dans la connaissance des Livres Saints. Les plus remarquables de l’Ancien Testament sont, dans le livre de Job: Je verrai mon Dieu dans ma chair (1), et dans les prophéties de Daniel: Ceux qui dorment dans la poussière se réveilleront, les uns pour la Vie Eternelle, les autres pour l’opprobre éternel (2) . A son tour le Nouveau Testament nous parle clairement de la Résurrection des corps en plusieurs en droits, par exemple dans Saint Matthieu lorsqu’il nous rapporte la dispute de Notre-Seigneur avec les Sadducéens (3). Et dans S. Jean quand il nous raconte le jugement dernier (4). A cela il faut joindre ce que l’Apôtre écrivait aux Corinthiens et aux Thessaloniciens, en traitant spécialement cette question (5), et (6) bien que la Résurrection soit absolument certaine par la Foi, cependant il sera très avantageux de montrer par des exemples, et par le raisonnement, que ce que l’Eglise nous propose à croire dans cet article n’a rien de contraire à la nature, ni à la raison.

S. Paul, répondant à cette question: comment les morts ressusciteront-ils ? « Insensés que vous êtes, dit-il, (1) ne voyez-vous pas que ce que vous semez ne prend pas de vie, s’il ne meurt auparavant ?Et quand vous semez, vous ne semez point le corps de la plante même qui doit naître, mais la graine seulement, comme celle du blé ou d’autre chose semblable ; et Dieu lui donne le corps qu’Il veut. Un peu après il ajoute: le corps est semé dans la corruption, et il ressuscitera incorruptible.

A cette comparaison de l’Apôtre, S. Grégoire fait voir qu’on en peut joindre beaucoup d’autres. (2) Tous les jours, dit-il, la lumière disparaît à nos yeux, comme si elle mourait, et tous les jours elle se montre de nouveau, comme si elle ressuscitait. Les plantes perdent leur verdure, et la reprennent ensuite, comme si elles revenaient d la vie ; les semences meurent en pourrissant, et elles ressuscitent, en germant.

Les écrivains ecclésiastiques apportent en outre un certain nombre de raisons très propres, ce semble, à démontrer la Résurrection des corps.

La première est que nos âmes, qui ne sont qu’une partie de nous-mêmes, sont immortelles, et conservent toujours leur propension naturelle à s’unir à nos corps. Dès lors il paraîtrait contraire à la nature qu’elles en fussent séparées à jamais. Or ce qui est contraire à la nature, et dans un état de violence, ne peut pas durer toujours. Par conséquent il est de toute convenance que l’âme soit réunie à son corps, et par conséquent aussi il faut que le corps ressuscite. C’est le raisonnement dont voulut se servir notre Sauveur lui-même, dans sa dispute contre les Sadducéens, lorsque de l’immortalité des âmes, il conclut à la Résurrection des corps. (1)

Une seconde raison se tire de la Justice infinie de Dieu, qui a établi des châtiments pour les méchants et des récompenses pour les bons. Mais combien quittent cette vie, les uns avant d’avoir subi les peines dues à leurs péchés, les autres sans avoir reçu en aucune manière les récompenses méritées par leurs vertus ? Il est donc de toute nécessité que les âmes soient de nouveau unies à leurs corps, afin que ces corps qui ont servi d’instruments pour le bien comme pour le mal, partagent avec les âmes les récompenses et les punitions méritées: C’est la pensée que S. Jean Chrysostome (2) a développée avec le plus grand soin dans une homélie au peuple d’Antioche. De son côté, l’Apôtre S. Paul traitant le même sujet, avait dit: (3) Si c’est pour cette vie seulement que nous espérons en Jésus Christ, nous sommes les plus misérables des hommes. Paroles qui ne doivent point s’entendre des misères de l’âme, car l’âme est immortelle, et quand même les corps ne ressusciteraient pas, elle pourrait cependant posséder le bonheur dans la Vie future. Il faut donc les rapporter, ces paroles, à l’homme tout entier. Si en effet le corps ne doit pas recevoir sa récompense pour les peines qu’il endure, il est impossible d’échapper à cette conclusion que ceux qui souffrent dans cette vie toutes sortes d’afflictions et de maux, comme les Apôtres, sont, à coup sûr, let plus malheureux de tous les hommes.

Le même S. Paul enseigne cette vérité…

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(1) Job., 19, 26. — (2) Dan., 12, 2. — (3) Matth., 22, 31. — (4) Joan., 5, 25, 28, 29. — (5) 1 Cor., 15, 12. — (6) 1 Thess., 4, 13. — (1) 1 Cor., 15, 36, etc. — (2 ) S. Greg. lib., 14. Moral., c., 28, 92. — (1) Matth., 22, 32. — (2) S. Chry. Hom., 49 et 50. — (3) 1 Cor., 15, 19.

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Message  Louis Mer 9 Sep - 10:05

§ I. — PREUVES  DE LA RÉSURRECTION.

(suite)

Le même S. Paul enseigne cette vérité aux Thessaloniciens, et en termes beaucoup plus clairs encore: (1) nous nous glorifions en vous, dans toutes les Eglises, à cause de votre patience et de votre Foi, au milieu même de toutes les persécutions et de toutes les tribulations qui vous arrivent. Elles sont des marques du juste jugement de Dieu, et elles servent à vous rendre dignes de son Royaume pour lequel aussi vous souffrez. Car il est juste devant Dieu qu’il afflige à leur tour tous ceux qui vous affligent maintenant, et que vous, qui êtes dans l’affliction, Il vous fasse jouir du repos avec nous, lorsque le Seigneur Jésus descendra du ciel avec les Anges, ministres de sa puissance, lorsqu’Il viendra au milieu des flammes pour tirer vengeance de ceux qui ne connaissent point Dieu, et qui n’obéissent point à l’Evangile de Notre Seigneur Jésus Christ.

Ajoutez à cela qu’il n’est pas possible à l’homme, tant que l’âme est séparée du corps, de posséder une félicité entière, et au comble de tous les biens. Si la partie, séparée du tout, est nécessairement imparfaite, l’âme séparée du corps est dans le même cas. D’où il suit que la Résurrection du corps est nécessaire, pour que rien ne manque à la félicité de l’âme. Avec ces raisons et d’autres du même genre, le Pasteur pourra donner sur ce point aux Fidèles des lumières suffisantes.

Mais il faudra de plus qu’il leur explique soigneusement, selon la doctrine de l’Apôtre, qui sont ceux qui doivent ressusciter (2). De même que tous meurent en Adam, dit-il aux Corinthiens, de même tous seront vivifiés en Jésus Christ. Tous ressusciteront donc, sans distinction de bons et de mauvais, mais ils n’auront pas tous le même sort (3). Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la Vie Eternelle, et ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour leur condamnation.

Et quand nous disons tous, nous entendons, et ceux qui seront morts avant le Jugement dernier, et ceux qui mourront alors. L’opinion qui affirme que tous les hommes mourront, sans en excepter un seul, est celle de l’Eglise, et la plus conforme à la vérité, au dire de S. Jérôme. (1) S. Augustin est du même avis (2). Et ce sentiment n’est point en opposition avec ces paroles de l’Apôtre aux Thessaloniciens: (3) Ceux qui sont morts en Jésus Christ ressusciteront les premiers. Puis nous qui sommes vivants, et qui seront demeurés en vie jusqu’à ce moment, nous serons enlevés avec eux sur les nuées, pour aller au devant de Jésus Christ dans les airs. S. Ambroise pour expliquer ce passage, ajoute: (4) La mort nous saisira comme un sommeil dans cet enlèvement même. A peine l’âme sera-t elle sortie du corps qu’elle y rentrera. Nous mourrons pendant le temps même que nous serons enlevés, afin qu’en arrivant devant le Seigneur sa Présence nous rende nos âmes, parce que les morts ne peuvent pas être avec le Seigneur. Cette opinion a pour elle aussi le témoignage et l’autorité de S. Augustin, dans son livre « de la cité de Dieu. » (5)  

______________________________________________________________

(1) 2 Thess., 1, 4 et seq. — (2) 1 Cor., 15, 22. — (3) Joan., 5, 29. — (1) Hier., Epist., 152. — (2) S. Aug. C. D., 20, 20. — (3) 1 Thess., 4.16. — (4) In 1 Epist. ad Th. c., 4. — (5) S. Aug. de Civ. Dei. lib., 20. c., 20.


Dernière édition par Louis le Ven 18 Sep - 6:30, édité 1 fois (Raison : Ajout d'une balise.)

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Message  Louis Mer 9 Sep - 10:06

§ II. — ÉTAT DES CORPS RESSUSCITÉS.

Une autre chose très importante à connaître, et que les Pasteurs devront expliquer avec tout le soin possible, c’est que chacun de nous ressuscitera avec son propre corps, c’est-à-dire avec le même corps que nous avons sur la terre, et qui aura été corrompu dans le tombeau et réduit en poussière. Ainsi l’enseigne l’Apôtre. (1) Il faut, dit-il, que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité. Car le mot, ce corps, désigne nettement le corps que nous avons maintenant. Job a prédit aussi le même miracle, et sans la moindre obscurité. (2) Je verrai Dieu dans ma chair, dit il, je le verrai moi-même, je Le contemplerai de mes propres yeux, moi et non un autre.

La même conclusion se déduit de la définition même de la Résurrection. Qu’est-ce en effet, selon S. Jean Damascène, (3) que la Résurrection, sinon le retour à l’état d’où l’on était déchu ? — enfin si nous voulons considérer les raisons que nous avons établies plus haut de la nécessité de la Résurrection, aucun doute sur ce point ne sera plus possible. Nous devons tous ressusciter, avons-nous dit, afin que nos corps reçoivent, (4) suivant ce qu’ils auront fait, le bien ou le mal. Donc il faut que l’homme ressuscite avec ce même corps qu’il aura employé au service de Dieu, ou au service du démon, afin que dans ce même corps également, il obtienne la couronne et la récompense de son triomphe, ou bien qu’il ait le malheur de supporter les peines et les châtiments qu’il aura mérités.

Et non seulement notre propre corps ressuscitera, mais tout ce qui appartient à l’intégrité de sa nature, à l’ornement et à la beauté de l’homme lui sera restitué. Nous avons dans S. Augustin un excellent témoignage en faveur de cette Vérité. Alors, dit-il, (5) il ne restera rien de défectueux dans le corps. Ceux qui auront trop d’embonpoint et d’obésité, ne reprendront point toute cette masse de chair: tout ce qui dépassera une juste proportion sera réputé superflu. Au contraire, tout ce que la maladie ou la vieillesse aura détruit dans le corps, sera réparé par la Vertu divine de Jésus Christ. Il en sera de même des corps naturellement maigres et décharnés ; non seulement le Seigneur les ressuscitera, mais il leur rendra tout ce que les maux de la vie leur avaient ôté. Dans un autre endroit le même S. Augustin dit encore: (1) L’homme ne renaîtra pas alors avec tous ses cheveux, mais avec tous ceux que la convenance demandera, selon ce que nous lisons dans l’Evangile, que tous les cheveux de notre tête sont comptés, (2) c’est-à-dire tous les cheveux que la Sagesse Divine jugera à propos de nous rendre.

Nos membres surtout seront rétablis et remis tous en place, parce qu’ils sont tous nécessaires à l’intégrité du corps humain. Ainsi les aveugles de naissance, ou ceux qui le seront devenus par accident, les boiteux, les manchots, les infirmes de toute sorte, tous ressusciteront avec un corps parfait et complet. Autrement, l’âme qui a un si grand désir de s’unir au corps, n’aurait pas la satisfaction qu’elle réclame. Et cependant nous croyons fermement qu’à la Résurrection tous ses désirs seront satisfaits et remplis.

De plus n’est-il pas certain…

_________________________________________________________________

(1) 1 Cor., 15, 53. — (2) Job., 19, 26. — (3) Dam. Lib. 4. de fid. orth. — (4) 2 Cor., 5, 10. — (5) S. Aug. lib. 22. de Civ. Dei, — (1) S. Aug. Euch. c., 86 et seq. — (2) Matth., 10, 30.

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Message  Louis Mer 9 Sep - 10:07

§ II. — ÉTAT DES CORPS RESSUSCITÉS.

(suite)

De plus n’est-il pas certain que la Résurrection est, avec la Création, l’un des principaux ouvrages de Dieu ? Si donc au commencement tout fut créé dans un état parfait, il faut bien reconnaître qu’il en sera de même dans la Résurrection.

Et cela n’est pas seulement vrai des Martyrs, dont S. Augustin a dit expressément: (1) Ils ne resteront pas sans leurs membres. Cette mutilation ne pourrait être dans leurs corps qu’un défaut choquant. Et ceux qui auraient eu la tête tranchée devraient ressusciter sans tête. Ils porteront encore, il est vrai, dans leurs membres, les traces du glaive ; mais ces cicatrices glorieuses, comme celles de Jésus Christ, brilleront avec plus d’éclat que l’or et les pierres précieuses. — Les méchants aussi ressusciteront avec tous leurs membres, même avec ceux qu’ils auraient perdus volontairement. Plus en effet ils auront de membres, plus leurs souffrances seront multipliées. Ce ne sera pas pour leur avantage qu’ils seront rétablis dans leur premier état, mais pour leur malheur et leur châtiment. Le mérite de nos actes n’appartient pas à nos membres, mais à la personne qui possède ces membres. Par conséquent, ceux qui auront fait pénitence recouvreront tous leurs membres pour que leur récompense en soit augmentée, et ceux qui auront méprisé la pénitence, pour l’augmentation de leur supplice. — Si les Pasteurs savent méditer cette doctrine avec attention, ils ne manqueront ni de motifs, ni de paroles pour exciter les Fidèles à la piété, et les enflammer d’amour envers Dieu. Ainsi, en présence des peines et des misères de la vie, ils tourneront leurs regards et leurs espérances vers cette Résurrection si heureuse et si glorieuse qui est promise aux Justes et aux Saints.

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(1) S. Aug. lib. 22. de Civ. Dei.


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Message  Louis Mer 9 Sep - 10:08

§ III. — QUALITÉS DES CORPS RESSUSCITÉS.

S’il est vrai que les corps qui ressusciteront doivent être, quant à la substance, les mêmes que la mort aura détruits, cependant il faut que les Fidèles sachent bien que leur condition sera notablement changée. En effet, sans parler ici de tout le reste, la différence capitale entre leur premier et leur deuxième état, c’est que nos corps qui étaient auparavant sujets à la mort, deviendront immortels, dès qu’ils auront été rappelés à la vie, sans distinction de bons et de méchants. Admirable restauration de notre nature dont nous sommes redevables à la victoire que Notre Seigneur Jésus Christ a remportée sur la mort. La Sainte Ecriture est formelle sur ce point: Il anéantira la mort à jamais, dit Isaïe en parlant de Jésus-Christ (1). Osée Lui fait dire: (2) Ô mort, Je serai ta mort. S. Paul, expliquant cette parole, ne craint pas d’affirmer (3) qu’après tous les autres ennemis, la mort même sera détruite.

Nous lisons dans S. Jean: (4) Il n’y aura plus de mort. Il était en effet de suprême convenance que les mérites de Jésus Christ, qui ont détruit l’empire de la mort, fussent infiniment plus efficaces et plus puissants que le péché d’Adam (5). — Enfin la Justice Divine demandait que les bons fussent pour toujours en possession de la Vie bienheureuse, tandis que les méchants, souffriraient leurs éternels tourments, chercheraient la mort sans la trouver, et la désireraient sans pouvoir l’obtenir (6).

L’immortalité sera donc commune aux bons et aux méchants.

De plus les corps des Saints, après la Résurrection, posséderont certaines prérogatives, certaines qualités très brillantes qui les rendront bien plus excellents qu’ils n’étaient auparavant. Nos Pères en comptent quatre principales conformément à la doctrine de l’Apôtre (1).

La première est l’impassibilité, c’est-à-dire ce don précieux qui les préservera de toute espèce de mal, de douleur, en un mot de toute chose fâcheuse. La rigueur du froid, l’ardeur de la flamme, la violence des eaux, rien ne pourra leur nuire. Le corps est semé corruptible, dit l’Apôtre, (2) il se relèvera incorruptible. Si les théologiens ont employé ce mot d’impassibilité plutôt que celui d’incorruptibilité, c’est qu’ils voulaient n’exprimer par là que ce qui convient aux corps glorieux. Les damnés en effet ne partageront point avec les Saints l’impassibilité. Au contraire leurs corps, malgré leur incorruptibilité pourront souffrir du chaud, du froid, et de mille autres tourments.

La seconde est…

___________________________________________________________

(1) Is., 25, 8. — (2) Osée, 13, 14. — (3) 1 Cor., 15, 26. — (4) Apoc., 21, 4. — (5) Hebr., 2, 14. — (6) Apoc., 9, 6. — (1) 1 Cor., 15, 42. — (2) Id. ibid.

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