Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente

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Message  Louis Mer 09 Sep 2015, 9:01 am

§ II. — A QUI A ÉTÉ CONFIÉ, DANS L’ÉGLISE,
LE POUVOIR DE REMETTRE LES PÉCHÉS.

Si nous envisageons ce pouvoir dans ceux qui doivent l’exercer, nous lui trouvons des limites. En effet Notre Seigneur n’a pas voulu confier à tous les Chrétiens une fonction si haute et si sainte, Il en a chargé uniquement les Evêques et les Prêtres. — Si d’autre part nous considérons ce pouvoir dans la manière de l’exercer, il est également limité. Ce n’est que par les Sacrements administrés chacun selon la forme requise, que les péchés peuvent être remis. L’Eglise n’a pas reçu le droit de les pardonner autrement. Ainsi dans la Rémission des péchés, les Prêtres et les Sacrements sont de purs instruments dont Notre Seigneur Jésus Christ, unique Auteur et Dispensateur de notre Salut, veut bien se servir, pour effacer nos iniquités et nous donner la grâce de la justification.

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Message  Louis Mer 09 Sep 2015, 9:02 am

§ III. — LE POUVOIR DE REMETTRE LES PÉCHÉS
EST UN GRAND BIENFAIT.

Afin que les Fidèles soient en état d’apprécier, comme il convient, ce grand Bienfait de l’infinie Miséricorde de Dieu envers son Eglise, et par suite d’en profiter avec tout l’empressement du zèle et de la piété, les Pasteurs s’efforceront de mettre en pleine lumière l’excellence et l’étendue d’une pareille Grâce. Et ils n’auront pas de peine à atteindre ce but, s’ils ont soin de bien montrer quelle est la puissance capable de remettre les péchés, et de faire passer les hommes du mal au bien. (1) Il est certain que pour produire un tel effet, il ne faut rien de moins que la Vertu de Dieu, cette Vertu immense et infinie que nous croyons nécessaire pour ressusciter les morts, et pour créer le monde. Et même, au sentiment de Saint Augustin (1), faire d’un impie un juste doit passer pour une œuvre plus brande que de créer de rien le ciel et la terre. Si donc il faut une puissance infinie pour créer, à plus forte raison, une puissance infinie est nécessaire pour opérer la rémission des péchés.

Nos pères ont donc eu grandement raison d’affirmer que Dieu seul peut remettre aux hommes leurs péchés, et qu’un si grand prodige ne peut être que l’ouvrage de sa Bonté et de sa Puissance souveraines. C’est Moi, dit le Seigneur Lui-même par un Prophète, (2) c’est Moi-même qui efface les iniquités. En effet la Rémission des péchés semble soumise à la même loi que l’acquittement d’une dette. Une dette ne peut être remise que par le créancier lui-même. Or, c’est envers Dieu que nous contractons une obligation par le péché. Ne lui disons-nous pas tous les jours dans notre prière: (3) Remettez-nous nos dettes ? Il est donc bien clair que c’est Lui, et Lui seul, qui peut nous pardonner nos péchés.

Avant l’Incarnation du Fils de Dieu, ce pouvoir admirable et vraiment divin n’avait jamais été donné à une créature. Jésus-Christ notre Sauveur, vrai Dieu et vrai homme, est le premier qui l’ait reçu, comme homme, de Dieu son Père. Afin que vous sachiez, dit-Il, (4) que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de remettre les péchés, levez-vous, dit-Il au paralytique, prenez votre lit et allez dans votre maison. Il s’était fait homme pour accorder aux hommes le pardon de leurs péchés.

Mais avant de remonter au Ciel…

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(1) Conc. Trid. Sess., 6. — (1) S. Aug. lib. 1. de peccat. — (2) Is., 43, 25. — (3) Matth., 6, 12. — (4) Matt., 9, 6. — Marc., 2, 9, 10.

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Message  Louis Mer 09 Sep 2015, 9:03 am

§ III. — LE POUVOIR DE REMETTRE LES PÉCHÉS
EST UN GRAND BIENFAIT.

(suite)

Mais avant de remonter au Ciel, pour y être assis à jamais à la droite de son Père, Il laissa ce pouvoir dans son Eglise aux Evêques et aux Prêtres. Toutefois, comme nous l’avons déjà remarqué, Notre Seigneur Jésus Christ remet les péchés, de sa propre autorité, tandis que les autres n’exercent ce pouvoir que comme ses ministres. Si donc tout ce qui porte le cachet de la Puissance infinie doit nous remplir d’admiration et de respect, comment pour rions-nous ne pas sentir tout le prix de ce Bienfait si précieux que Jésus Christ dans sa bonté a voulu nous accorder ?

Le moyen même que Dieu notre Père a choisi dans sa Clémence, pour effacer les péchés du monde, est aussi très propre à nous faire comprendre l’étendue d’une pareille faveur. Car si son Fils unique a versé son Sang, c’était pour nous purifier de nos crimes ; Il a subi Lui-même de sa pleine et propre Volonté le châtiment que nous avions mérité par nos iniquités ; le Juste a été condamné pour les pécheurs ; l’Innocent a souffert pour les coupables la mort la plus affreuse. (1) Réfléchissons en nous-mêmes que (2) nous n’avons pas été rachetés par l’or ni par l’argent qui sont sujets à la corruption, mais par le Précieux Sang de Jésus Christ, le véritable Agneau sans tache et sans souillure, et nous n’aurons pas de peine à voir que rien de plus salutaire ne pouvait nous être accordé que cette faculté de remettre les péchés. C’est qu’en effet il y a dans ce pouvoir que Dieu nous a donné une preuve de son admirable Providence et en même temps de son amour infini pour nous.

Voici également une pensée très précieuse en fruits de salut pour tous ceux qui voudront s’y arrêter. Celui qui a le malheur d’offenser Dieu par un péché mortel perd immédiatement tous les mérites qu’il avait pu acquérir par la Mort et la Croix de Jésus Christ, et l’entrée du Ciel qui déjà lui avait été fermée une fois, mais que la Passion du Sauveur avait de nouveau ouverte à tous, lui est dès lors interdite. Comment ne pas être frappés de la plus vive frayeur à la vue de notre misère lorsque notre esprit s’arrête sur cette triste réalité ? C’est alors qu’il faut reporter notre pensée sur ce pouvoir admirable que Dieu a donné à son Eglise. Et si nous croyons fermement, d’après cet article du Symbole, que la faculté a été accordée à tous de rentrer avec le secours de la Grâce, dans la dignité de leur premier état, il est impossible de ne pas concevoir la joie la plus vive, l’allégresse la plus entière, et de ne pas rendre à Dieu d’immortelles actions de grâces. Et certes, si nous avons l’habitude de trouver bons et désirables les remèdes que l’art et la science des médecins nous préparent, quand nous sommes attaqués de quelque maladie grave, combien ne devons-nous pas trouver plus agréables encore les remèdes que Dieu dans sa Sagesse a bien voulu mettre à notre disposition pour guérir nos âmes et leur rendre la vie de la Grâce ? D’autant que ces divins remèdes ne donnent pas seulement une espérance douteuse de guérison, comme ceux des hommes, mais qu’ils procurent infailliblement la santé spirituelle à tous ceux qui la désirent.

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(1) 1 Pet., 3, 18. — (2) 1 Pet., 1, 18, 19.

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Message  Louis Mer 09 Sep 2015, 9:03 am

§ IV. — COMMENT LES FIDÈLES DOIVENT
FAIRE USAGE DE LA RÉMISSION DES PÉCHÉS.

Après avoir fait connaître aux Fidèles l’excellence d’un pouvoir si étendu et si admirable, il y aura lieu de les exhorter à en profiter avec beaucoup de soin pour le plus grand bien de leurs âmes. Il est difficile que celui qui ne fait pas usage d’une chose utile et nécessaire, ne semble pas la mépriser. Il ne faut pas oublier que Notre-Seigneur Jésus-Christ n’a donné à son Eglise le pouvoir de remettre les péchés, que pour mettre à la disposition de tous ce Remède salutaire. Comme personne ne peut se purifier sans le Baptême, de même, après avoir perdu la grâce baptismale par le péché mortel, nul ne peut la recouvrer, qu’en recourant à cet autre moyen d’expiation qui s’appelle le sacrement de Pénitence.

Mais il faut bien avertir les Fidèles qu’une si grande facilité de pardon, si étendue du côté des fautes, et si illimitée au point de vue du temps, ne doit point les rendre plus libres pour se livrer au péché, ni plus lents pour se repentir. Dans le premier cas ils seraient évidemment convaincus de mépris injurieux pour cette Divine Puissance, et par conséquent ils seraient indignes de la Miséricorde de Dieu. Dans le second il y aurait grandement à craindre qu’ils ne fussent surpris par la mort, et par conséquent que leur foi à la Rémission des péchés ne devint inutile, parce que leurs retards et leurs atermoiements leur en auraient justement fait perdre tous les avantages.

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Message  Louis Mer 09 Sep 2015, 9:04 am

Chapitre douzième.
Du onzième article du Symbole.

JE CROIS LA RÉSURRECTION DE LA CHAIR.

§ I. — PREUVES DE LA RÉSURRECTION.

La preuve manifeste de la force et de la valeur de cet article pour confirmer la vérité de notre Foi, c’est que nos Saintes Ecritures ne se contentent pas de le proposer à la croyance des Fidèles, mais ont soin de l’appuyer sur plusieurs raisonnements. Ce qu’elles ne font presque jamais par rapport aux autres articles. D’où nous devons conclure que la Résurrection de la chair est en quelque sorte le fondement le plus solide de nos célestes espérances. Si les morts ne ressuscitent point, dit très bien l’Apôtre Saint Paul, (1) Jésus-Christ non plus n’est point ressuscité ; par conséquent, notre prédication est vaine, et notre Foi est vaine aussi. Le Pasteur devra donc apporter autant de zèle à établir et à expliquer cette Vérité, que tant d’impies en ont mis à essayer de la détruire. La connaissance en sera très utile et très avantageuse aux Fidèles ; nous le ferons voir tout à l’heure.

Remarquons d’abord que la résurrection des hommes prend ici le nom de résurrection de la chair. Et ce n’est pas sans raison. Les Apôtres ont voulu par là confirmer cette vérité — qu’il faut nécessairement admettre — l’immortalité de l’âme. Et comme ils pouvaient craindre qu’on ne vînt à s’imaginer que cette âme périssait avec le corps, et qu’ensuite elle était rappelée à la vie avec lui, — malgré les nombreux passages de l’Ecriture qui attestent son immortalité — ils n’ont à dessein parlé dans cet article que de la Résurrection de la chair. Il est vrai que nous voyons plus d’une fois dans la Sainte Ecriture le mot chair désigner l’homme tout entier, comme dans ce texte d’Isaïe: (1) toute chair est comme du foin ; et dans celui-ci de Saint Jean: (2) Le Verbe s’est fait chair. Mais ici il ne désigne que le corps afin de bien nous montrer que des deux parties qui composent l’homme, l’âme et le corps, le corps seulement est sujet à la corruption et retourne à la poussière d’où il a été tiré, tandis que l’âme est absolument incorruptible. Dès lors, comme personne ne peut ressusciter sans avoir auparavant passé par la mort, il est impossible, à proprement parler, de dire que l’âme ressuscite.

Une autre raison encore a fait employer ici ce mot, chair: on voulait réfuter l’hérésie d’Hyménée et de Philète, deux hérétiques du temps de Saint Paul, qui prétendaient que lorsque la Sainte Ecriture nous parle de la résurrection, il ne s’agit point de la résurrection des corps, mais de cette résurrection spirituelle qui nous fait passer de la mort du péché à la Vie de la Grâce. Or les termes même du présent article ont précisément pour effet de détruire cette hérésie, et d’établir nettement la vérité de la Résurrection des corps.

Les Pasteurs auront soin de faire ressortir cette vérité par des exemples tirés de l’Ancien et du Nouveau Testament, ainsi que de l’histoire de l’Eglise. Elie et Elisée dans l’Ancien Testament, dans le Nouveau, les Apôtres, et beaucoup d’autres personnages rappellent des morts à la vie, sans compter ceux que Jésus-Christ a ressuscités Lui-même. Toutes ces résurrections confirment la doctrine enseignée dans cet article. En effet si nous croyons qu’un bon nombre de morts ont été rappelés à la vie, pourquoi ne pas croire également que tous le seront un jour ? A vrai dire le premier fruit que nous devons retirer de ces miracles est de croire plus fermement au dogme de la Résurrection.

Cette vérité d’ailleurs a pour elle dans l’Ecriture…

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(1) 1 Cor., 15, 13, 14. — (1) Is., 40, 6. 3. — (2) Joan., 1, 14.

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Message  Louis Mer 09 Sep 2015, 9:05 am

§ I. — PREUVES DE LA RÉSURRECTION.

(suite)

Cette vérité d’ailleurs a pour elle dans l’Ecriture de nombreux témoignages, qui se présenteront naturellement à l’esprit de ceux qui sont quelque peu versés dans la connaissance des Livres Saints. Les plus remarquables de l’Ancien Testament sont, dans le livre de Job: Je verrai mon Dieu dans ma chair (1), et dans les prophéties de Daniel: Ceux qui dorment dans la poussière se réveilleront, les uns pour la Vie Eternelle, les autres pour l’opprobre éternel (2) . A son tour le Nouveau Testament nous parle clairement de la Résurrection des corps en plusieurs en droits, par exemple dans Saint Matthieu lorsqu’il nous rapporte la dispute de Notre-Seigneur avec les Sadducéens (3). Et dans S. Jean quand il nous raconte le jugement dernier (4). A cela il faut joindre ce que l’Apôtre écrivait aux Corinthiens et aux Thessaloniciens, en traitant spécialement cette question (5), et (6) bien que la Résurrection soit absolument certaine par la Foi, cependant il sera très avantageux de montrer par des exemples, et par le raisonnement, que ce que l’Eglise nous propose à croire dans cet article n’a rien de contraire à la nature, ni à la raison.

S. Paul, répondant à cette question: comment les morts ressusciteront-ils ? « Insensés que vous êtes, dit-il, (1) ne voyez-vous pas que ce que vous semez ne prend pas de vie, s’il ne meurt auparavant ?Et quand vous semez, vous ne semez point le corps de la plante même qui doit naître, mais la graine seulement, comme celle du blé ou d’autre chose semblable ; et Dieu lui donne le corps qu’Il veut. Un peu après il ajoute: le corps est semé dans la corruption, et il ressuscitera incorruptible.

A cette comparaison de l’Apôtre, S. Grégoire fait voir qu’on en peut joindre beaucoup d’autres. (2) Tous les jours, dit-il, la lumière disparaît à nos yeux, comme si elle mourait, et tous les jours elle se montre de nouveau, comme si elle ressuscitait. Les plantes perdent leur verdure, et la reprennent ensuite, comme si elles revenaient d la vie ; les semences meurent en pourrissant, et elles ressuscitent, en germant.

Les écrivains ecclésiastiques apportent en outre un certain nombre de raisons très propres, ce semble, à démontrer la Résurrection des corps.

La première est que nos âmes, qui ne sont qu’une partie de nous-mêmes, sont immortelles, et conservent toujours leur propension naturelle à s’unir à nos corps. Dès lors il paraîtrait contraire à la nature qu’elles en fussent séparées à jamais. Or ce qui est contraire à la nature, et dans un état de violence, ne peut pas durer toujours. Par conséquent il est de toute convenance que l’âme soit réunie à son corps, et par conséquent aussi il faut que le corps ressuscite. C’est le raisonnement dont voulut se servir notre Sauveur lui-même, dans sa dispute contre les Sadducéens, lorsque de l’immortalité des âmes, il conclut à la Résurrection des corps. (1)

Une seconde raison se tire de la Justice infinie de Dieu, qui a établi des châtiments pour les méchants et des récompenses pour les bons. Mais combien quittent cette vie, les uns avant d’avoir subi les peines dues à leurs péchés, les autres sans avoir reçu en aucune manière les récompenses méritées par leurs vertus ? Il est donc de toute nécessité que les âmes soient de nouveau unies à leurs corps, afin que ces corps qui ont servi d’instruments pour le bien comme pour le mal, partagent avec les âmes les récompenses et les punitions méritées: C’est la pensée que S. Jean Chrysostome (2) a développée avec le plus grand soin dans une homélie au peuple d’Antioche. De son côté, l’Apôtre S. Paul traitant le même sujet, avait dit: (3) Si c’est pour cette vie seulement que nous espérons en Jésus Christ, nous sommes les plus misérables des hommes. Paroles qui ne doivent point s’entendre des misères de l’âme, car l’âme est immortelle, et quand même les corps ne ressusciteraient pas, elle pourrait cependant posséder le bonheur dans la Vie future. Il faut donc les rapporter, ces paroles, à l’homme tout entier. Si en effet le corps ne doit pas recevoir sa récompense pour les peines qu’il endure, il est impossible d’échapper à cette conclusion que ceux qui souffrent dans cette vie toutes sortes d’afflictions et de maux, comme les Apôtres, sont, à coup sûr, let plus malheureux de tous les hommes.

Le même S. Paul enseigne cette vérité…

______________________________________________________________

(1) Job., 19, 26. — (2) Dan., 12, 2. — (3) Matth., 22, 31. — (4) Joan., 5, 25, 28, 29. — (5) 1 Cor., 15, 12. — (6) 1 Thess., 4, 13. — (1) 1 Cor., 15, 36, etc. — (2 ) S. Greg. lib., 14. Moral., c., 28, 92. — (1) Matth., 22, 32. — (2) S. Chry. Hom., 49 et 50. — (3) 1 Cor., 15, 19.

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Message  Louis Mer 09 Sep 2015, 9:05 am

§ I. — PREUVES  DE LA RÉSURRECTION.

(suite)

Le même S. Paul enseigne cette vérité aux Thessaloniciens, et en termes beaucoup plus clairs encore: (1) nous nous glorifions en vous, dans toutes les Eglises, à cause de votre patience et de votre Foi, au milieu même de toutes les persécutions et de toutes les tribulations qui vous arrivent. Elles sont des marques du juste jugement de Dieu, et elles servent à vous rendre dignes de son Royaume pour lequel aussi vous souffrez. Car il est juste devant Dieu qu’il afflige à leur tour tous ceux qui vous affligent maintenant, et que vous, qui êtes dans l’affliction, Il vous fasse jouir du repos avec nous, lorsque le Seigneur Jésus descendra du ciel avec les Anges, ministres de sa puissance, lorsqu’Il viendra au milieu des flammes pour tirer vengeance de ceux qui ne connaissent point Dieu, et qui n’obéissent point à l’Evangile de Notre Seigneur Jésus Christ.

Ajoutez à cela qu’il n’est pas possible à l’homme, tant que l’âme est séparée du corps, de posséder une félicité entière, et au comble de tous les biens. Si la partie, séparée du tout, est nécessairement imparfaite, l’âme séparée du corps est dans le même cas. D’où il suit que la Résurrection du corps est nécessaire, pour que rien ne manque à la félicité de l’âme. Avec ces raisons et d’autres du même genre, le Pasteur pourra donner sur ce point aux Fidèles des lumières suffisantes.

Mais il faudra de plus qu’il leur explique soigneusement, selon la doctrine de l’Apôtre, qui sont ceux qui doivent ressusciter (2). De même que tous meurent en Adam, dit-il aux Corinthiens, de même tous seront vivifiés en Jésus Christ. Tous ressusciteront donc, sans distinction de bons et de mauvais, mais ils n’auront pas tous le même sort (3). Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la Vie Eternelle, et ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour leur condamnation.

Et quand nous disons tous, nous entendons, et ceux qui seront morts avant le Jugement dernier, et ceux qui mourront alors. L’opinion qui affirme que tous les hommes mourront, sans en excepter un seul, est celle de l’Eglise, et la plus conforme à la vérité, au dire de S. Jérôme. (1) S. Augustin est du même avis (2). Et ce sentiment n’est point en opposition avec ces paroles de l’Apôtre aux Thessaloniciens: (3) Ceux qui sont morts en Jésus Christ ressusciteront les premiers. Puis nous qui sommes vivants, et qui seront demeurés en vie jusqu’à ce moment, nous serons enlevés avec eux sur les nuées, pour aller au devant de Jésus Christ dans les airs. S. Ambroise pour expliquer ce passage, ajoute: (4) La mort nous saisira comme un sommeil dans cet enlèvement même. A peine l’âme sera-t elle sortie du corps qu’elle y rentrera. Nous mourrons pendant le temps même que nous serons enlevés, afin qu’en arrivant devant le Seigneur sa Présence nous rende nos âmes, parce que les morts ne peuvent pas être avec le Seigneur. Cette opinion a pour elle aussi le témoignage et l’autorité de S. Augustin, dans son livre « de la cité de Dieu. » (5)  

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(1) 2 Thess., 1, 4 et seq. — (2) 1 Cor., 15, 22. — (3) Joan., 5, 29. — (1) Hier., Epist., 152. — (2) S. Aug. C. D., 20, 20. — (3) 1 Thess., 4.16. — (4) In 1 Epist. ad Th. c., 4. — (5) S. Aug. de Civ. Dei. lib., 20. c., 20.


Dernière édition par Louis le Ven 18 Sep 2015, 5:30 am, édité 1 fois (Raison : Ajout d'une balise.)

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Message  Louis Mer 09 Sep 2015, 9:06 am

§ II. — ÉTAT DES CORPS RESSUSCITÉS.

Une autre chose très importante à connaître, et que les Pasteurs devront expliquer avec tout le soin possible, c’est que chacun de nous ressuscitera avec son propre corps, c’est-à-dire avec le même corps que nous avons sur la terre, et qui aura été corrompu dans le tombeau et réduit en poussière. Ainsi l’enseigne l’Apôtre. (1) Il faut, dit-il, que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité. Car le mot, ce corps, désigne nettement le corps que nous avons maintenant. Job a prédit aussi le même miracle, et sans la moindre obscurité. (2) Je verrai Dieu dans ma chair, dit il, je le verrai moi-même, je Le contemplerai de mes propres yeux, moi et non un autre.

La même conclusion se déduit de la définition même de la Résurrection. Qu’est-ce en effet, selon S. Jean Damascène, (3) que la Résurrection, sinon le retour à l’état d’où l’on était déchu ? — enfin si nous voulons considérer les raisons que nous avons établies plus haut de la nécessité de la Résurrection, aucun doute sur ce point ne sera plus possible. Nous devons tous ressusciter, avons-nous dit, afin que nos corps reçoivent, (4) suivant ce qu’ils auront fait, le bien ou le mal. Donc il faut que l’homme ressuscite avec ce même corps qu’il aura employé au service de Dieu, ou au service du démon, afin que dans ce même corps également, il obtienne la couronne et la récompense de son triomphe, ou bien qu’il ait le malheur de supporter les peines et les châtiments qu’il aura mérités.

Et non seulement notre propre corps ressuscitera, mais tout ce qui appartient à l’intégrité de sa nature, à l’ornement et à la beauté de l’homme lui sera restitué. Nous avons dans S. Augustin un excellent témoignage en faveur de cette Vérité. Alors, dit-il, (5) il ne restera rien de défectueux dans le corps. Ceux qui auront trop d’embonpoint et d’obésité, ne reprendront point toute cette masse de chair: tout ce qui dépassera une juste proportion sera réputé superflu. Au contraire, tout ce que la maladie ou la vieillesse aura détruit dans le corps, sera réparé par la Vertu divine de Jésus Christ. Il en sera de même des corps naturellement maigres et décharnés ; non seulement le Seigneur les ressuscitera, mais il leur rendra tout ce que les maux de la vie leur avaient ôté. Dans un autre endroit le même S. Augustin dit encore: (1) L’homme ne renaîtra pas alors avec tous ses cheveux, mais avec tous ceux que la convenance demandera, selon ce que nous lisons dans l’Evangile, que tous les cheveux de notre tête sont comptés, (2) c’est-à-dire tous les cheveux que la Sagesse Divine jugera à propos de nous rendre.

Nos membres surtout seront rétablis et remis tous en place, parce qu’ils sont tous nécessaires à l’intégrité du corps humain. Ainsi les aveugles de naissance, ou ceux qui le seront devenus par accident, les boiteux, les manchots, les infirmes de toute sorte, tous ressusciteront avec un corps parfait et complet. Autrement, l’âme qui a un si grand désir de s’unir au corps, n’aurait pas la satisfaction qu’elle réclame. Et cependant nous croyons fermement qu’à la Résurrection tous ses désirs seront satisfaits et remplis.

De plus n’est-il pas certain…

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(1) 1 Cor., 15, 53. — (2) Job., 19, 26. — (3) Dam. Lib. 4. de fid. orth. — (4) 2 Cor., 5, 10. — (5) S. Aug. lib. 22. de Civ. Dei, — (1) S. Aug. Euch. c., 86 et seq. — (2) Matth., 10, 30.

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Message  Louis Mer 09 Sep 2015, 9:07 am

§ II. — ÉTAT DES CORPS RESSUSCITÉS.

(suite)

De plus n’est-il pas certain que la Résurrection est, avec la Création, l’un des principaux ouvrages de Dieu ? Si donc au commencement tout fut créé dans un état parfait, il faut bien reconnaître qu’il en sera de même dans la Résurrection.

Et cela n’est pas seulement vrai des Martyrs, dont S. Augustin a dit expressément: (1) Ils ne resteront pas sans leurs membres. Cette mutilation ne pourrait être dans leurs corps qu’un défaut choquant. Et ceux qui auraient eu la tête tranchée devraient ressusciter sans tête. Ils porteront encore, il est vrai, dans leurs membres, les traces du glaive ; mais ces cicatrices glorieuses, comme celles de Jésus Christ, brilleront avec plus d’éclat que l’or et les pierres précieuses. — Les méchants aussi ressusciteront avec tous leurs membres, même avec ceux qu’ils auraient perdus volontairement. Plus en effet ils auront de membres, plus leurs souffrances seront multipliées. Ce ne sera pas pour leur avantage qu’ils seront rétablis dans leur premier état, mais pour leur malheur et leur châtiment. Le mérite de nos actes n’appartient pas à nos membres, mais à la personne qui possède ces membres. Par conséquent, ceux qui auront fait pénitence recouvreront tous leurs membres pour que leur récompense en soit augmentée, et ceux qui auront méprisé la pénitence, pour l’augmentation de leur supplice. — Si les Pasteurs savent méditer cette doctrine avec attention, ils ne manqueront ni de motifs, ni de paroles pour exciter les Fidèles à la piété, et les enflammer d’amour envers Dieu. Ainsi, en présence des peines et des misères de la vie, ils tourneront leurs regards et leurs espérances vers cette Résurrection si heureuse et si glorieuse qui est promise aux Justes et aux Saints.

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(1) S. Aug. lib. 22. de Civ. Dei.


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Message  Louis Mer 09 Sep 2015, 9:08 am

§ III. — QUALITÉS DES CORPS RESSUSCITÉS.

S’il est vrai que les corps qui ressusciteront doivent être, quant à la substance, les mêmes que la mort aura détruits, cependant il faut que les Fidèles sachent bien que leur condition sera notablement changée. En effet, sans parler ici de tout le reste, la différence capitale entre leur premier et leur deuxième état, c’est que nos corps qui étaient auparavant sujets à la mort, deviendront immortels, dès qu’ils auront été rappelés à la vie, sans distinction de bons et de méchants. Admirable restauration de notre nature dont nous sommes redevables à la victoire que Notre Seigneur Jésus Christ a remportée sur la mort. La Sainte Ecriture est formelle sur ce point: Il anéantira la mort à jamais, dit Isaïe en parlant de Jésus-Christ (1). Osée Lui fait dire: (2) Ô mort, Je serai ta mort. S. Paul, expliquant cette parole, ne craint pas d’affirmer (3) qu’après tous les autres ennemis, la mort même sera détruite.

Nous lisons dans S. Jean: (4) Il n’y aura plus de mort. Il était en effet de suprême convenance que les mérites de Jésus Christ, qui ont détruit l’empire de la mort, fussent infiniment plus efficaces et plus puissants que le péché d’Adam (5). — Enfin la Justice Divine demandait que les bons fussent pour toujours en possession de la Vie bienheureuse, tandis que les méchants, souffriraient leurs éternels tourments, chercheraient la mort sans la trouver, et la désireraient sans pouvoir l’obtenir (6).

L’immortalité sera donc commune aux bons et aux méchants.

De plus les corps des Saints, après la Résurrection, posséderont certaines prérogatives, certaines qualités très brillantes qui les rendront bien plus excellents qu’ils n’étaient auparavant. Nos Pères en comptent quatre principales conformément à la doctrine de l’Apôtre (1).

La première est l’impassibilité, c’est-à-dire ce don précieux qui les préservera de toute espèce de mal, de douleur, en un mot de toute chose fâcheuse. La rigueur du froid, l’ardeur de la flamme, la violence des eaux, rien ne pourra leur nuire. Le corps est semé corruptible, dit l’Apôtre, (2) il se relèvera incorruptible. Si les théologiens ont employé ce mot d’impassibilité plutôt que celui d’incorruptibilité, c’est qu’ils voulaient n’exprimer par là que ce qui convient aux corps glorieux. Les damnés en effet ne partageront point avec les Saints l’impassibilité. Au contraire leurs corps, malgré leur incorruptibilité pourront souffrir du chaud, du froid, et de mille autres tourments.

La seconde est…

___________________________________________________________

(1) Is., 25, 8. — (2) Osée, 13, 14. — (3) 1 Cor., 15, 26. — (4) Apoc., 21, 4. — (5) Hebr., 2, 14. — (6) Apoc., 9, 6. — (1) 1 Cor., 15, 42. — (2) Id. ibid.

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Message  Louis Mer 09 Sep 2015, 9:08 am

§ III. — QUALITÉS DES CORPS RESSUSCITÉS.

(suite)

La seconde est la clarté qui rendra les corps des Saints aussi brillants que le soleil. Notre-Seigneur l’affirme nettement dans Saint Matthieu: (3) Les justes brilleront comme le soleil dans le Royaume de mon Père. Et pour enlever tout doute sur ce point, il opère devant ses Apôtres le miracle de la transfiguration (4). S. Paul, pour exprimer cette qualité, se sert tantôt du mot de clarté, tantôt du mot de gloire. (5) Jésus Christ, dit-il, reformera notre corps vil et abject, en le rendant semblable à son Corps glorieux. Et dans un autre endroit: (6) le corps est semé dans l’ignominie, il ressuscitera glorieux. Les Israélites, dans le désert (7), virent une image de cette gloire sur le front de Moise, lorsque sortant de l’entretien qu’il avait eu face à face avec Dieu, il parut devant eux avec un visage si lumineux, que leurs yeux ne pouvaient en soutenir l’éclat.

Or cette clarté n’est qu’un rayon de la souveraine félicité de l’âme rejaillissant sur le corps tout entier, et le corps sera heureux du bonheur de l’âme, comme l’âme n’est heureuse que parce qu’elle participe à la félicité même de Dieu. Mais il ne faut pas croire que ce don de clarté sera également distribué à tous, comme le don de l’impassibilité. Les corps des Saints seront tous impassibles de la même manière, mais ils n’auront pas tous le même degré de clarté. Car, dit Saint Paul (1), autre est l’éclat du soleil, autre celui de la lune, autre celui des étoiles. Et de même qu’une étoile diffère d’une autre en clarté, ainsi en sera-t-il de la Résurrection des morts.

La troisième qualité des corps des Saints sera l’agilité. Elle délivrera le corps du poids qui l’accable dans la vie présente. Ainsi ce corps pourra se porter partout où il plaira à l’âme avec une facilité et une vitesse incomparables. C’est l’enseignement formel de S. Augustin dans son ouvrage de la Cité de Dieu, et de S. Jérôme dans son commentaire sur Isaïe (2) (3). C’est pourquoi l’Apôtre a dit: (4) Le corps est semé dans l’infirmité, mais il ressuscitera dans la puissance.

La quatrième est la subtilité. Elle rendra le corps entièrement soumis à l’empire de l’âme ; il sera son serviteur, toujours prêt à lui obéir au moindre signe. C’est l’affirmation très nette de l’Apôtre S. Paul: (5) ce qui est semé en terre, dit-il, est un corps animal, et ce qui ressuscitera sera un corps spirituel. Tels sont à peu près les points principaux qu’il faudra mettre en lumière, en expliquant cet article.

______________________________________________________________

(3) Matt., 13, 43. — (4) Matt., 17, 2. — (5) Philipp., 3, 21. — (6) 1 Cor., 15, 43. — (7) Exod., 34, 29. — (1) I Cor. 15, 41. — (2) S. Aug. lib., 11. — (3) S. Hier, cap., 40. — (4) 1 Cor., 15, 43. — (5) 1 Cor., 15, 44.

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Message  Louis Mer 09 Sep 2015, 9:09 am

§ IV. —FRUITS À TIRER DE CET ARTICLE.

Afin que les Fidèles soient en état de bien apprécier tous les fruits qu’ils peuvent retirer de la connaissance de tant et de si grands Mystères, il y aura lieu d’abord de leur déclarer qu’ils doivent toute leur reconnaissance à Dieu qui a daigné révéler ces choses aux petits, pendant qu’Il les a cachées aux sages (1) . Combien en effet d’hommes éminents par leur sagesse, et distingués par leur science, qui n’ont été que de pauvres aveugles vis-à -vis d’une Vérité si incontestable ? Si donc le Seigneur nous a découvert ces secrets, auxquels nous n’avons pas même le droit d’aspirer, quel motif pour nous d’exalter, par des louanges continuelles, sa Bonté et sa Clémence infinies !

En second lieu, voici un autre avantage très appréciable que nous retirerons de la méditation de cet article, c’est que, à la mort de ceux qui nous sont unis par les liens du sang ou de l’amitié, il nous sera plus facile de consoler les autres, et de nous consoler nous-mêmes. L’Apôtre S. Paul ne manqua pas de se servir de ce moyen, lorsqu’il écrivit aux Thessaloniciens sur les morts qu’ils pleuraient (2).

Troisièmement, la pensée de la Résurrection nous apportera également la meilleure consolation dans toutes les peines et les misères de la vie. C’est l’exemple que nous a laissé le saint homme Job, qui ne se consolait de ses afflictions et de ses malheurs, que par l’espérance de voir le Seigneur son Dieu, au jour de la Résurrection (3).

Enfin il n’y a peut-être pas de vérité plus capable de porter les fidèles à faire tous les efforts possibles pour mener une vie sainte, et pure de tout péché. En effet, s’ils pensent sérieusement à ces richesses incalculables qui doivent suivre la Résurrection, et qui les attendent, ils n’auront pas de peine à s’adonner avec ardeur à la pratique de la vertu et de la piété. — Et au contraire, rien ne peut être plus efficace pour réprimer les mauvaises passions, et pour détourner l’homme du mal, que de lui rappeler fréquemment les châtiments et les supplices qui frapperont les méchants, lorsque, au dernier jour, ils ressusciteront pour être condamnés (1).

______________________________________________________

(1) Matt., 11, 25. — (2) 1 Thess., 4, 13. — (3) Job., 19, 26. — (1) Joan., 5, 29.

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Message  Louis Mer 09 Sep 2015, 9:10 am

Chapitre treizième.
Du douzième article du Symbole.

JE CROIS LA VIE ÉTERNELLE.

Les Saints Apôtres, nos guides et nos maîtres, ont voulu que le Symbole, cet abrégé de notre Foi, se terminât par l’article de la Vie Eternelle. C’est qu’en effet, d’une part, après la Résurrection de la Chair, les Fidèles n’ont plus à attendre que la récompense de la Vie Eternelle, et, d’autre part, ils doivent sans cesse avoir devant les yeux cette félicité si pleine et si complète, et en faire le but et la fin de toutes leurs pensées et de tous leurs désirs.

C’est pourquoi, en instruisant les peuples, les Pasteurs ne perdront aucune occasion de leur rappeler ces magnifiques récompenses de la Vie Eternelle, Par ce moyen ils les exciteront sûrement, non seulement à supporter en leur qualité de Chrétiens, les choses les plus difficiles, mais même à les trouver faciles et agréables, et à servir Dieu avec une obéissance plus prompte et plus joyeuse.

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Message  Louis Mer 09 Sep 2015, 9:10 am

§ I. — QU'EST-CE QUE LA VIE ÉTERNELLE ?

Les paroles qui servent à exprimer dans cet article le bonheur qui nous attend cachent plus d’un mystère. Il faut donc les expliquer avec soin, afin que chacun puisse les comprendre selon la portée de son intelligence.

Les Pasteurs devront donc apprendre aux Fidèles que ces mots, la Vie Eternelle, ne désignent pas tant l’éternité de la vie des Saints — puisque les démons et les méchants vivront éternellement comme les bons — que l’éternité de leur béatitude ; béatitude qui comblera tous leurs désirs. C’est ainsi que les comprenait ce docteur de la Loi qui, dans l’Evangile, (1) demanda à notre Divin Sauveur ce qu’il avait à faire pour posséder la Vie Eternelle. Comme s’il eût dit: que faut-il que je fasse pour parvenir au lieu où l’on jouit d’une parfaite félicité ? C’est dans ce sens que les Saintes Ecritures emploient ces paroles. On peut s’en convaincre par de nombreux exemples. (2)

La raison principale qui a fait donner ce nom de Vie Eternelle au bonheur souverain et parfait, c’est qu’on voulait écarter absolument l’idée que ce bonheur pût consister dans des choses corporelles et caduques, qui ne peuvent être éternelles. Ce mot de béatitude n’exprimait point assez par lui-même ce que nous attendons, d’autant qu’il s’est rencontré des hommes enflés d’une vaine sagesse, qui n’ont pas craint de placer le Souverain Bien dans les choses sensibles. Mais chacun sait qu’elles vieillissent et passent ; tandis que le bonheur n’est limité par aucun temps. Au contraire ces choses sensibles sont tellement opposées au bonheur, que plus on se laisse prendre par le goût et l’amour du monde, plus on s’éloigne de la félicité véritable. Aussi est-il écrit: (1) N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, la Charité du Père n’est pas en lui. Et un peu plus loin: (2) Le monde passe et sa concupiscence avec lui.

Voilà ce que les Pasteurs s’efforceront de graver dans le cœur des Fidèles, afin qu’ils n’aient que du mépris pour les choses périssables, et qu’ils soient bien persuadés qu’il n’y a point de vrai bonheur en ce monde, où nous ne sommes que des étrangers, et non de vrais citoyens (3). Nous pouvons sans doute nous dire heureux dès ce monde, par l’espérance, lorsque, renonçant à l’impiété et aux désirs du siècle, nous vivons ici-bas avec tempérance, justice et piété, attendant la bienheureuse espérance et l’arrivée de la gloire du grand Dieu, et de notre Sauveur Jésus Christ (4) . Mais un grand nombre d’hommes, qui étaient pleins de sagesse à leurs propres yeux, n’ont pas compris cette Vérité, et ils ont cru qu’il fallait chercher le bonheur sur cette terre. En quoi ils ont été de pauvres insensés qui sont tombés ensuite dans les plus grands malheurs (5) .

Ce mot de Vie Eternelle nous fait comprendre également que le bonheur une fois acquis ne peut plus se perdre, quoi qu’en aient dit plusieurs contre toute vérité. En effet, la vraie félicité renferme tous les biens, sans aucun mélange de mal. Et s’il est vrai qu’elle doit remplir tous les désirs de l’homme, il faut nécessairement qu’elle soit éternelle. Celui qui est heureux peut-il ne pas désirer ardemment de jouir sans fin de ce qui fait son bonheur ? Et sans l’assurance d’une félicité stable et certaine, ne sera-t-il pas malgré lui en proie à tous les tourments de la crainte ?

Enfin cette même expression de Vie Eternelle

_______________________________________________________________

(1) Luc., 10, 25 et 18, 18. — (2) Math., 19, 29 et 25, 46. Rom. 6, 22. — (1) 1 Joan., 2, 15. — (2) 1 Joan., 2, 17. — (3) 1 Pet., 2, 11. — (4) Tit., 2, 13. — (5) Rom., 1, 22.

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Message  Louis Mer 09 Sep 2015, 9:11 am

§ I. — QU'EST-CE QUE LA VIE ÉTERNELLE ?

(suite)

Enfin cette même expression de Vie Eternelle est bien propre à nous faire concevoir combien est grande la félicité des Bienheureux qui vivent dans la céleste Patrie ; cette félicité est si grande que personne, excepté les Saints eux-mêmes, ne saurait s’en faire une juste idée. Car dès qu’on emploie, pour désigner un objet, un terme qui est commun à plusieurs autres, c’est une marque évidente qu’il manque un mot propre pour exprimer cet objet d’une manière complète.

Si donc nous désignons le bonheur des Saints par des mots qui ne s’appliquent pas plus nécessairement à eux, qu’en général à tous ceux qui vivront éternellement, nous sommes en droit d’en conclure que c’est une chose trop élevée et trop excellente, pour qu’il soit possible d’en donner, par un mot propre, une idée assez étendue. II est vrai que dans la Sainte Ecriture, nous trouvons un bon nombre d’expressions différentes pour le désigner, comme Royaume de Dieu (1) , de Jésus-Christ (2) , des cieux (3), Paradis (4), cité sainte, nouvelle Jérusalem (5) , maison du Père (6).Mais il est évident qu’aucun de ces noms ne suffit pour en exprimer toute la grandeur.

Les Pasteurs ne laisseront donc point échapper l’occasion qui leur est offerte ici d’exhorter les Fidèles à la piété, à la justice, et à l’accomplissement de tous les devoirs de la Vie Chrétienne, en faisant briller à leurs yeux ces récompenses incomparables que l’on désigne sous le nom de Vie Eternelle. La vie en effet compte toujours parmi les plus grands biens que notre nature puisse désirer. C’est donc avec raison que l’on a exprimé de préférence le souverain Bonheur par l’idée de la Vie Eternelle. Et lorsque cette vie, qui pourtant est si courte, si calamiteuse, si sujette à tant de misères, qu’elle mériterait plutôt d’être appelée une véritable mort, lorsqu’une pareille vie, disons-nous, ne laisse pas d’être pour nous le bien le plus cher, le plus aimé, le plus agréable, avec quel zèle, avec quelle ardeur ne devons-nous pas nous empresser vers cette Vie Eternelle, qui détruit tous les maux, et nous offre l’abondance parfaite de tous les biens ?

___________________________________________________________

(1) Matth., 6, 33. — (2) 1 Pet. 1, 11. Joan., 18, 36. — (3) Matth., 5, 3, 20. — (4) Luc., 23, 43. — (5) Apoc., 21, 2 et 10. — (6) Joan., 14, 2.


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Message  Louis Mer 09 Sep 2015, 9:12 am

§ II. — NATURE DU BONHEUR ÉTERNEL.

Selon les saints Pères (1) la félicité de la Vie Eternelle, c’est à la fois la délivrance de tous les maux, et la possession de tous les biens.

En ce qui concerne les maux, nos Saints Livres sont clairs et formels. Ainsi il est écrit dans l’Apocalypse: (2) Les Bienheureux n’auront plus ni faim, ni soif ; le soleil, ni aucune chaleur ne les incommodera plus. Et ailleurs: (3) Dieu essuiera toutes les larmes de leurs yeux ; il n’y aura plus ni mort, ni deuil ni cris, ni douleur, parce que le premier état sera passé.

En ce qui concerne les biens, leur gloire sera immense, et en même temps ils posséderont tous les genres de joie et de délices. Mais aujourd’hui il est impossible que nous comprenions la grandeur de ces biens ; ils ne peuvent se manifester à notre esprit.
Pour les goûter, il faut que nous soyons entrés dans la joie du Seigneur. Alors nous en serons comme inondés et enveloppés de toutes parts, et tous nos désirs seront satisfaits.

L’énumération des maux dont nous serons délivrés semble beaucoup plus facile à faire, remarque Saint Augustin (1) que celle des biens et des plaisirs dont nous jouirons. Cependant les Pasteurs devront s’employer à expliquer clairement et brièvement ce qu’ils croiront propre à allumer dans le cœur des Fidèles le désir d’acquérir cette félicité souveraine. Pour cela ils auront à distinguer, avec les meilleurs auteurs ecclésiastiques, deux sortes de biens qui composent la Béatitude éternelle, les uns qui tiennent à la nature même du bonheur, les autres qui n’en sont que des conséquences. D’où le nom de biens essentiels qu’ils donnent aux premiers, afin que leur enseignement soit plus précis, et le nom de biens accidentels qu’ils réservent aux seconds.

La véritable béatitude, celle qu’on peut appeler essentielle consiste dans la vision de Dieu et la connaissance de sa Beauté, principe et source de tout bien et de toute perfection. La Vie Eternelle, dit Notre Seigneur Jésus Christ, (2) c’est de vous connaître, vous, le seul Dieu véritable, et celui que vous avez envoyé, Jésus Christ. Paroles que saint Jean semble expliquer quand il dit: (3) Mes bien-aimés, nous sommes maintenant les enfants de Dieu ; mais ce que nous serons un jour ne paraît pas encore. Nous savons que lorsque Jésus Christ se montrera, nous lui serons semblables, parce que nous Le verrons tel qu’Il est. Il nous fait entendre en effet que la béatitude consiste en deux choses: à voir Dieu tel qu’Il est en Lui-même et dans sa propre nature et à devenir nous-mêmes comme des dieux. Ceux qui jouissent de Dieu conservent toujours, il est vrai, leur propre substance, mais en même temps ils revêtent une forme admirable et presque divine, qui les fait paraître plutôt des dieux que des hommes.

Et il n’est pas difficile de concevoir la raison…

________________________________________________________________

(1) S. J. Chry. S. Aug. S Ans. — (2) Apoc., 7, 16. — (3) Apoc., 21, 4. — (1) S. Aug. Serm., 6. — (2) Joan., 17, 3. — (3) 1 Joan., 3, 2.

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Message  Louis Mer 09 Sep 2015, 9:12 am

§ II. — NATURE DU BONHEUR ÉTERNEL.

(suite)

Et il n’est pas difficile de concevoir la raison de cette transformation. Les choses ne peuvent se connaître qu’en elles-mêmes et dans leur essence, ou bien par des images et des ressemblances. Or, rien n’étant réellement semblable à Dieu ; il n’y a aucune image, aucune ressemblance de Dieu capable de nous donner de lui une connaissance parfaite. Par conséquent personne ne peut voir sa nature et son essence, à moins que cette Essence divine elle-même ne vienne s’unir à nous. C’est ce qui signifient ces paroles de l’Apôtre: (1) Nous voyons maintenant comme dans un miroir et par des énigmes, mais alors nous verrons face à face.

Ce que Saint Paul entend par énigmes, dit Saint Augustin, (2) c’est une image propre à nous faire connaître Dieu. S. Denis l’enseigne nettement aussi (3) quand il assure que les images des choses inférieures ne peuvent servir à faire connaître les choses supérieures. Et en effet comment l’image d’une chose corporelle pourrait-elle nous révéler la nature et la substance d’une chose incorporelle, puisque les idées et les images doivent nécessairement être moins grossières et plus spirituelles que les objets qu’elles représentent. Il est facile de nous convaincre de cette vérité, en remarquant ce qui se passe dans la connaissance que nous avons de chaque chose. Si donc rien de créé ne peut nous fournir une image aussi pure, aussi spirituelle que Dieu Lui-même, il s’ensuit qu’aucune image ne peut nous donner une connaissance exacte de l’Essence divine.

D’ailleurs toutes les créatures sont bornées et limitées dans les perfections qu’elles peuvent avoir. Dieu au contraire est infini. Par conséquent l’image des choses créées ne saurait représenter son immensité. Il ne reste donc qu’un moyen, et un seul, de connaître l’Essence divine, c’est que cette Essence s’unisse à nous, qu’Elle élève notre esprit d’une manière merveilleuse, et qu’Elle l’élève assez haut pour nous rendre capables de la contempler en Elle-même et face à face.

C’est la lumière de la Gloire qui réalisera en nous cette merveille, lorsque nous serons éclairés par sa splendeur, et que nous verrons Dieu qui est la vraie lumière, dans sa propre lumière. (1) Les bienheureux contempleront éternellement Dieu présent devant eux ; et ce don, le plus excellent et le plus admirable de tous, les rendra participants de la nature divine, et les mettra en possession de la vraie et définitive Béatitude. (2) Béatitude à laquelle nous devons avoir une foi si grande que le Symbole des Pères de Nicée nous ordonne de l’attendre de la Bonté de Dieu, avec la plus ferme espérance, j’attends la Résurrection des morts et la Vie du siècle à venir.

Ces choses sont tellement divines qu’il nous est absolument impossible de  les concevoir et de les exprimer. Cependant nous pouvons en trouver quelque image dans les choses sensibles. Ainsi le fer que l’on soumet à l’action du feu, prend la forme du feu ; et bien qu’il ne change pas de substance, cependant il est tout autre, et semble n’être plus que du feu. De même ceux qui ont été introduits dans la gloire du Ciel sont tellement enflammés par l’amour de Dieu que, sans changer de nature, ils diffèrent néanmoins beaucoup plus de ceux qui vivent sur la terre que le fer incandescent ne diffère de celui qui est froid. Pour tout dire en un mot, la félicité souveraine et absolue, que nous appelons essentielle, consiste dans la possession de Dieu. Que peut-il manquer en effet au parfait bonheur de celui qui possède le Dieu de toute Bonté et de toute perfection.

A cette Béatitude essentielle, il se joint…

______________________________________________________________

(1) 1 Cor., 13, 12. — (2) S. Aug. lib., 15. de Civ. D. — (3) Dionys. Aréop. de div. nom. c. 1. — (1) Ps., 35, 10. — (2) 1 Pet., 1, 4.

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Message  Louis Mer 09 Sep 2015, 9:16 am

§ II. — NATURE DU BONHEUR ÉTERNEL.

(suite)

A cette Béatitude essentielle, il se joint encore quelques avantages accessoires, communs à tous les Saints. Avantages qui sont plus à la portée de nos moyens, et qui, par le fait, sont ordinairement plus puissants pour remuer nos cœurs et exciter nos désirs. De ce nombre sont ceux que l’Apôtre avait en vue, quand il écrivait aux Romains : (1) Gloire, honneur et paix à quiconque fait le bien ! en effet, outre cette gloire qui se confond avec la béatitude essentielle, ou du moins qui en est inséparable, il est une autre espèce de gloire dont jouiront les Saints. C’est celle qui résultera de la connaissance claire et distincte que chacun aura du mérite et de l’élévation des autres.

Ne sera-ce pas aussi un très grand honneur pour les Saints d’être appelés par le Seigneur, non plus ses serviteurs, (2) mais ses amis, ses frères, (3) et les enfants de Dieu ?  (4) et dans ces paroles que notre Sauveur adressa aux élus: (5) Venez, les bénis de mon Père, possédez le Royaume qui vous a été préparé, Il y a autant de tendresse et d’amour, elles sont si honorables et si glorieuses que nous avons le droit de nous écrier: (1) Seigneur, Vous honorez vraiment trop vos amis !

De plus Jésus-Christ les comblera de louanges devant son Père céleste et devant les Anges.

Enfin, si la nature a gravé dans tous les cœurs le désir d’obtenir l’estime de ceux qui brillent par leur sagesse — précisément parce qu’ils sont les témoins et les juges les plus capables d’apprécier le mérite — quelle augmentation de gloire pour les Bienheureux de ce qu’ils auront les uns pour les autres l’estime la plus profonde ?

Ce serait un travail sans fin d’énumérer les plaisirs dont les Saints seront comblés au sein de la gloire. Il n’est même pas possible de les concevoir tous. Cependant les Fidèles doivent être bien persuadés que tout ce qu’ils peuvent éprouver et même désirer ici-bas d’agréable, qu’il s’agisse des joies de l’esprit, ou bien des plaisirs qui se rapportent à l’état normal et parfait du corps, ils possèderont tout sans exception, et avec une pleine abondance, mais d’une manière si élevée et si incompréhensible que, suivant l’Apôtre (2)  l’œil n’a rien vu, l’oreille n’a rien entendu, et le cœur de l’homme n’a jamais rien conçu de semblable.

Ainsi le corps, auparavant grossier et matériel, quand il aura perdu sa mortalité dans le ciel, et qu’il sera devenu subtil et spirituel, le corps n’aura plus besoin de nourriture.

De son côté, l’âme trouvera une volupté ineffable à se rassasier de cet aliment éternel de la Gloire, que le Maître de ce grand festin distribuera à tous. (3)

Qui donc pourrait désirer encore des vêtements précieux, ou les ornements des rois, alors qu’ils ne seront plus d’aucun usage, et que tous les Saints se verront revêtus d’immortalité, brillants de lumière et couronnés d’une éternelle Gloire ?

Sur la terre, on est heureux de posséder une maison vaste et magnifique, mais peut-on imaginer rien de plus vaste et de plus magnifique que le Ciel qui brille de toutes parts, et qui reçoit sa splendeur de la Lumière même de Dieu ? Aussi, lorsque le Prophète se représentait la beauté de ce séjour, et qu’il brûlait du désir d’arriver à ces heureuses demeures: Que vos tabernacles sont aimables, s’écriait-il, Seigneur Dieu des vertus ! (1) Mon âme soupire et se consume du désir de la maison du Seigneur. Mon cœur et ma chair brûlent d’ardeur pour le Dieu Vivant.

Tels sont les sentiments et le langage que les Pasteurs ne doivent pas seulement désirer pour les Fidèles, mais travailler sans cesse à leur inspirer. Car, dit le Seigneur Jésus, il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père (2), et chacun, selon ses mérites, y recevra une récompense plus ou moins grande. Celui qui sème peu (3) recueillera peu ; celui qui sème beaucoup, moissonnera beaucoup. Il ne suffira donc pas d’exhorter les Fidèles à mériter cette béatitude. Il faudra encore leur représenter fréquemment que le moyen le plus sûr de l’acquérir, c’est de s’armer de la Foi et de la Charité, de persévérer dans la prière et dans la pratique si salutaire des Sacrements, et enfin de remplir, envers le prochain, tous les devoirs de la Charité. C’est le moyen assuré d’obtenir de la Miséricorde de Dieu, qui a préparé cette Gloire bienheureuse à ceux qui L’aiment, l’accomplissement de cette prophétie d’Isaïe: (1) Mon peuple habitera dans une paix délicieuse ; il sera tranquille sous ses tentes, et jouira du repos au milieu de l’abondance.

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(1) Rom., 2, 10. — (2) Note de Louis : note non référencée. — (3) Matt, 12, 49, 50. Joan., 15, 14 et 20, 17. — (4) Rom., 8, 15, 16. Joan, 1, 12. — (5) Matt., 25, 34. — (1) Ps.., 138, 17. — (2) 1 Cor., 2, 9. — (3) Luc., 12, 37. — (1) Ps., 83, 2, 3. — (2) Joan., 14, 2. — (3) 2 Cor., 9, 6. — (1) Is., 32, 18.

FIN.

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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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