Je crois en Dieu: explication du Saint Concile de Trente

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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:30

§ II. —QUI EST NÉ DE LA VIERGE MARIE.

(suite)

En effet, quoi de plus utile, quoi de plus propre à réprimer l’orgueil et la vanité de notre esprit, que la pensée fréquente (et comme la vue) d’un Dieu qui s’humilie jusqu’à communiquer sa gloire aux hommes, et se revêtir de leur faiblesse et de leur fragilité ? d’un Dieu qui daigne se faire homme ? d’une Majesté souveraine et infinie qui s’abaisse à servir l’homme, pendant que les colonnes du ciel, comme dit l’Ecriture (1) tremblent de frayeur au moindre signe de sa Volonté, et qui consent à naître et à vivre sur la terre, pendant que les Anges L’adorent dans le ciel ? Or, puisque c’est pour nous que Dieu a fait toutes ces choses, que ne devons-nous pas faire, nous, de notre côté, pour Lui obéir ? Avec quel empressement, avec quelle allégresse ne devons-nous pas aimer, embrasser et remplir tous les devoirs que l’humilité nous impose ? Ah ! de grâce, recueillons les salutaires leçons que Jésus-Christ nous donne en naissant, et avant même d’avoir prononcé une seule parole ! Il naît pauvre ; Il naît comme un étranger, dans un lieu qui ne Lui appartient pas ; Il naît dans une vile étable ; Il naît au milieu de l’hiver. Car voici ce que nous rapporte Saint Luc: (2) Pendant qu’ils étaient là, il arriva que le temps s’accomplit où elle devait enfanter, et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’enveloppa de langes, et elle le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait point de place pour Lui dans l’hôtellerie. L’Évangéliste pouvait-il cacher sous des termes plus humbles, cette majesté et cette gloire qui remplissent le ciel et la terre ? Il ne dit pas seulement qu’il n’y avait point de place dans l’hôtellerie, mais qu’il n’y en avait point pour Lui, pour Celui qui a dit: (3) La terre est à Moi et tout ce qu’elle renferme.Et un autre Évangéliste a dit également: (1) Il est venu chez lui, et les siens ne L’ont pas reçu.

En contemplant ces mystères, les Fidèles n’oublieront pas que si Dieu a daigné se revêtir de la bassesse et de l’infirmité de notre nature, c’était pour élever le genre humain au plus haut degré de gloire. En effet, pour bien comprendre l’éminente dignité, même la supériorité que Dieu, dans sa bonté, a voulu accorder à l’homme, ne suffit-il pas de reconnaître que Jésus-Christ, qui est véritablement Dieu, est aussi véritablement homme ?

Et cela est si vrai qu’il nous est permis de nous glorifier que le Fils de Dieu est réellement notre chair et nos os, privilège qui n’appartient pas aux esprits bienheureux, car dit l’apôtre, (2) Jésus-Christ ne s’est point approprié la nature angélique, mais celle des enfants d’Abraham.

Enfin prenons garde qu’il ne nous arrive pour notre malheur ce qui arriva à Bethléem, et que, comme notre Seigneur ne trouva point de place dans l’hôtellerie pour y naître, de même Il n’en trouve pas davantage dans nos cœurs pour y prendre naissance, non plus selon la chair, mais selon l’esprit. Car Il souhaite ardemment de venir en nous, à cause de l’extrême désir qu’il a de notre salut. Et de même encore qu’il s’est fait homme, qu’Il est né, qu’il a été sanctifié, qu’il a été la sainteté même par la vertu du Saint-Esprit, et d’une manière toute surnaturelle, ainsi il faut que nous naissions (3) non du sang et de la volonté de la chair, mais de Dieu ; qu’ensuite (4) nous marchions comme des créatures nouvelles dans un esprit nouveau, et que nous conservions cette sainteté et cette pureté de cœur, qui conviennent si bien à des hommes régénérés par l’esprit de Dieu. De cette manière nous pourrons reproduire en nous-mêmes (1) quelque image de cette Conception et de cette naissance si sainte du Fils de Dieu, que nous croyons d’une Foi ferme, et que nous adorons et admirons en même temps comme la Sagesse de Dieu (2) qui est cachée dans ce Mystère.

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(1) Job., 26, 11. — (2) Luc., 2, 6, 7. — (3) Ps. 49, 12. — (1) Joan., 1, 11. — (2) Hebr., 2. 16. — (3) Joan, 1, 13. — (4) Rom., 6, 4, 5 et 7, 6. — (1) 1 Cor., 2. 2. — (2) 1 Cor., 2. 7.


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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:30

Chapitre cinquième.

Du quatrième article du Symbole.

QUI A SOUFFERT SOUS PONCE PILATE, A ÉTÉ
CRUCIFIÉ, EST MORT, ET A ÉTÉ ENSEVELI

Pour montrer combien la connaissance de cet article est nécessaire, et avec quel zèle le Pasteur doit exhorter les Fidèles à se rappeler le plus souvent possible la Passion du Sauveur, il suffit de citer ces paroles du grand Apôtre dans lesquelles (1) il fait profession de ne savoir rien autre chose que Jésus-Christ crucifié. Le Pasteur devra donc employer tous ses soins et tous ses efforts à bien faire ressortir cette vérité, afin que le souvenir d’un si grand bienfait fasse impression sur les Fidèles et les porte à reconnaître et à admirer sans réserve la bonté et l’amour de Dieu pour nous.
_________________________________________

(1) 1 Cor., 2, 2.

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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:31

§ I. — QUI A SOUFFERT SOUS PONCE PILATE.

La première partie de cet article (on parlera de la seconde un peu plus loin) nous propose à croire que notre Seigneur Jésus-Christ a été crucifié dans le temps où Ponce Pilate gouvernait la Judée, au nom de l’empereur Tibère. En effet Il fut arrêté, accablé de railleries et d’injures, tourmenté de diverses manières, et enfin attaché à une croix. Et il n’est pas permis de douter que son âme, dans sa partie inférieure, n’ait été sensible à ces tourments. Car par le seul fait qu’Il avait revêtu la nature humaine, nous sommes obligés de reconnaître qu’Il ressentit dans son âme la plus vive douleur. Aussi dit-il Lui-même: (1) mon âme est triste à en mourir. Sans doute la nature humaine se trouvait unie en Lui à une personne divine, mais il n’en est pas moins vrai qu’Il souffrit toute l’amertume de sa Passion, comme si cette union n’avait pas existé. Les propriétés des deux natures furent conservées dans la Personne unique de Jésus-Christ. Par conséquent ce qui, en Lui, était passible et mortel, demeura passible et mortel ; et ce qui était impassible et immortel, c’est-à-dire la nature divine, ne perdit rien de ses qualités essentielles.

Quant au soin particulier avec lequel on a voulu rappeler ici que Jésus-Christ souffrit dans le temps où Ponce Pilate gouvernait la Judée, réduite en province romaine, le Pasteur ne manquera pas d’en donner la raison ; c’est que la connaissance d’un événement si considérable, et en même temps si nécessaire pour l’humanité, devenait beaucoup plus facile pour tous, en précisant l’époque certaine de son accomplissement. C’est ce que l’Apôtre Saint Paul avait fait. (2) De plus, il faut voir dans ces paroles l’accomplissement de cette prophétie du Sauveur disant de Lui-même: (3) Ils le livreront aux Gentils pour être outragé, flagellé et crucifié.

Ce fut également par un conseil particulier de Dieu qu’Il voulut mourir sur une croix. Ne fallait-il pas que la vie nous revînt par où la mort nous était venue ? (1) Le serpent qui avait triomphé de nos premiers parents avec le fruit d’un arbre, fut vaincu à son tour par Jésus-Christ sur l’arbre de la Croix. Les Saints Pères ont longuement développé un bon nombre de raisons que nous pourrions reproduire, pour faire comprendre toutes les convenances de ce genre de mort, plutôt que tout autre. Mais le Pasteur avertira les Fidèles qu’il leur suffit de croire que Jésus-Christ a choisi la Croix pour y mourir, parce qu’il la trouvait la plus convenable et la mieux appropriée à la Rédemption du genre humain. En effet, il n’y avait rien de plus honteux ni de plus humiliant. Et ce n’étaient pas seulement les païens qui regardaient ce supplice comme abominable, et plein de honte et d’infamie ; la loi de Moïse elle-même prononçait l’anathème contre celui qui est pendu au bois. (2)

Le Pasteur n’oubliera pas non plus…

______________________________________________________________

(1) Matth., 26, 38 — Marc., 14, 34. — (2) 1 Tim., 6, 13. — (3) Matt., 20, 19. — (1) Préf. Pass. — (2) Deut., 21, 23. — Gal., 3, 13.

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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:31

§ I. — QUI A SOUFFERT SOUS PONCE PILATE.

(suite)

Le Pasteur n’oubliera pas non plus de raconter l’histoire des souffrances de Jésus-Christ, si soigneusement décrites par les Évangélistes. tout au moins il fera connaître aux Fidèles les points principaux de ce mystère, c’est-à-dire ceux qui semblent plus nécessaires pour confirmer la vérité de notre Foi. C’est sur cet article en effet, que la Foi et la Religion chrétienne reposent comme sur leur base. Si l’on a soin de bien l’établir, tout le reste se soutient parfaitement. Car si l’esprit humain trouve ailleurs des difficultés, c’est sans contredit dans le mystère de la Rédemption qu’il en rencontre le plus. Nous avons peine à concevoir que notre salut dépende de la Croix et de Celui qui s’y laissa clouer pour notre amour. Mais c’est en cela même, selon l’enseignement de l’Apôtre, qu’il faut admirer la souveraine Providence de Dieu. Car (1) voyant que le monde, avec sa sagesse, ne L’avait point reconnu dans les œuvres de sa divine Sagesse, il lui a plu de sauver par la folie de la prédication ceux qui croiraient. Il n’y a donc pas lieu d’être surpris que les Prophètes, avant son arrivée dans le monde et les Apôtres, après sa Mort et sa Résurrection, aient fait tant d’efforts pour persuader aux hommes que Jésus-Christ est leur Rédempteur, et pour les amener à reconnaître la puissance de ce Crucifié, et à Lui obéir.

On peut dire que le mystère de la Croix, humainement parlant, est plus que tout le reste, en dehors des conceptions de la raison; voilà pourquoi, depuis le péché d’Adam, Dieu n’a point cessé d’annoncer la mort de son Fils, tantôt par des figures, tantôt par des oracles de ses Prophètes. Ainsi, pour dire un mot des figures, Abel (2) tué par la jalousie de son frère, Isaac (3) offert par son père en sacrifice, l’agneau (4) immolé par les Hébreux à leur sortie d’Égypte, le serpent (5) d’airain que Moïse fit élever dans le désert, voilà bien autant de figures qui représentaient par avance la Passion et la Mort de notre Seigneur Jésus-Christ ! Quant aux Prophètes, presque tous les ont prédites ; et leurs prophéties sont trop connues pour que nous ayons à les rapporter ici. Mais outre celles de David (6) qui a embrassé dans ses Psaumes tous les mystères de notre Rédemption, est-il possible d’en trouver de plus claires et de plus évidentes que celles d’Isaïe ? (7) et ne dirait-on pas que ce voyant raconte des faits accomplis, bien plus qu’il ne prophétise des événements futurs ? ( 8 )

___________________________________________________________

(1) Cor., 1, 21. —(2) Gen., 4, 8.— (3) Gen., 22, 6, 7, 8. — (4) Exod., 12, 5, 6. 7.— (5) Num., 21, 8, 9.— (6) Ps., 2, 21, 68 et 109. — (7) Is., 53, 7.— ( 8 ) Hier., Ep., ad Paul.

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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:32

§ II. — EST MORT, ET A ÉTÉ ENSEVELI (1) .

Le Pasteur enseignera que ces paroles nous obligent à croire que Jésus-Christ, après avoir été crucifié, mourut véritablement et fut enseveli. Et ce n’est pas sans raison que les Apôtres ont fait de cette vérité un article spécial de leur Credo. Car il s’est trouvé des hommes, et en certain nombre, pour soutenir que notre Seigneur n’était pas mort sur la Croix. Les Apôtres, ces personnages si saints et si vénérables, ont donc fait preuve de sagesse en établissant ce point particulier de notre Foi pour repousser cette erreur. Du reste, l’authenticité du fait ne laisse aucune place au doute. Tous les Évangélistes sont d’accord pour dire que Jésus-Christ rendit l’esprit. Au surplus, notre Sauveur étant vraiment et parfaitement homme pouvait par là même mourir véritablement. Or l’homme meurt, lorsque son âme se sépare de son corps. Ainsi lorsque nous disons que Jésus-Christ est mort, nous entendons que son âme a été séparée de son Corps. Mais nous n’admettons pas que la Divinité en ait été séparée. Non, car nous croyons fermement, au contraire, et nous faisons profession de croire qu’après la séparation du Corps et de l’Âme, la divinité demeura inviolablement unie au Corps dans le sépulcre, et à l’Âme dans les enfers. Or (2) Il convenait que le Fils de Dieu mourût, afin que par sa mort, Il détruisît celui qui avait l’empire de la mort, c’est-à-dire le démon, et qu’Il délivrât ceux que la crainte de la mort tenait pendant toute la vie dans un état de servitude.

Mais ce qu’il y a d’extraordinaire dans la Mort de Jésus-Christ, c’est qu’Il mourut précisément en Maître de la mort, au moment même où Il avait décrété de mourir, et de plus que sa mort fut l’effet de sa volonté, et non de la violence de ses ennemis. Il avait, en effet, non seulement réglé et arrêté sa mort, mais encore Il en avait fixé le lieu et le moment. Isaïe avait dit de Lui: (1) Il a été offert (c’est-à-dire immolé), parce qu’Il l’a voulu. Lui-même, avant sa Passion disait à son tour: (2) Je laisse mon âme pour la reprendre de nouveau. Personne ne Me l’enlève mais je la quitte de Moi-même. J’ai le pouvoir de la quitter, et J’ai le pouvoir de la reprendre. Et pour le temps et le lieu de sa mort, voici comment Il s’en explique lorsque Hérode Lui tendait des embûches pour Le faire périr: (3) Allez dire à ce renard — Je chasse les démons, et J’opère des guérisons aujourd’hui et demain et le troisième jour Je mourrai. Et cependant il faut que Je marche aujourd’hui et demain et le jour suivant: car il ne faut pas qu’un Prophète périsse hors de Jérusalem.

Ce ne fut donc ni malgré Lui ni par contrainte, ce fut au contraire par sa pleine volonté qu’Il s’offrit Lui-même, et qu’il dit en s’avançant vers ses ennemis: (4) c’est Moi ! et ce fut de son plein gré qu’Il endura tous les tourments injustes et cruels dont ils L’accablèrent.

Rien n’est plus capable de nous émouvoir…

_____________________________________________________

(1) Matt., 27, 50. — Marc, 15, 37. — Luc, 23, 46. — Joan., 19, 30. — (2) Hebr., 2, 14. — (1) Isai.,53, 7. — (2) Joan., 10, 18. — (3) Luc., 13, 32, 33. — (4) Joan., 18, 5.

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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:32

§ II. — EST MORT, ET A ÉTÉ ENSEVELI (1) .

(suite)

Rien n’est plus capable de nous émouvoir et de nous toucher profondément que le souvenir et la méditation de toutes ses souffrances et de toutes ses tortures. Si quelqu’un avait souffert pour nous toutes sortes de douleurs, non pas volontairement, mais par nécessité et par contrainte, peut-être pourrions-nous ne voir dans ces souffrances qu’un bienfait relatif. Mais au contraire, s’il s’agissait de quelqu’un qui, pour nous, uniquement pour nous, aurait bien voulu souffrir la mort de son plein gré, et lorsqu’Il pouvait s’y soustraire, ce trait de bonté serait si beau et si grand, que le cœur le plus reconnaissant, non seulement ne saurait exprimer, mais même ressentir, toute la gratitude qu’Il mériterait. Quelle est donc l’excellence de la charité de Jésus-Christ envers nous, et comment mesurer tout ce qu’il y a d’immense et de divin dans le bienfait de la Rédemption ?
Nous confessons ensuite qu’Il a été enseveli. Mais nous ne considérons pas ces paroles comme une vérité particulière qui offrirait des difficultés nouvelles, après les explications que nous avons données sur sa mort. En effet dès lors que nous croyons que Jésus-Christ est véritablement mort, il n’est plus difficile de nous persuader qu’Il a été enseveli. Si donc on a ajouté ces mots, c’est d’abord afin de supprimer tout prétexte de doute sur sa mort, car l’une des plus grandes preuves de la mort d’un homme, c’est le fait même de sa sépulture. C’est en second lieu afin de rendre plus sensible et plus éclatant le miracle de sa Résurrection.

Mais par ces paroles nous ne reconnaissons pas seulement que le Corps de Jésus-Christ a été enseveli, nous admettons de plus, et surtout ainsi que l’Église nous le propose à croire (1), que c’est un Dieu qui a reçu la sépulture, comme nous disons en toute vérité, selon la règle de la Foi catholique, que Dieu est mort, que Dieu est né d’une Vierge. Et de fait, puisque la Divinité de Jésus-Christ n’a pas été séparée de son Corps renfermé dans le tombeau, nous avons le droit de dire que Dieu a été enseveli.

En ce qui regarde le genre et le lieu de cette sépulture, le Pasteur se contentera du texte des saints Évangiles. Toutefois il fera ici deux observations très importantes: la première, que le Corps de Jésus-Christ dans le tombeau fut exempt de toute corruption, ainsi que le Prophète l’avait annoncé en ces termes: (1) Vous ne permettrez point, Seigneur, que votre Saint éprouve la corruption. La seconde, c’est que toutes les parties de cet article, la Sépulture, la Passion et la Mort ne conviennent à Jésus-Christ qu’en tant qu’Il est homme, et non en tant qu’Il est Dieu. Car la souffrance et la mort sont le triste apanage de la nature humaine. Cependant ces choses sont attribuées à Dieu dans le Symbole, parce qu’il est clair qu’on peut les dire avec raison de la Personne qui est tout à la fois Dieu parfait et homme parfait.

_____________________________________________________

(1) Matt., 27, 50. — Marc, 15, 37. — Luc, 23, 46. — Joan., 19, 30. — (1) Matth., 27, 60. — Marc., 15, 46. — Luc., 23, 53. — Joan., 19, 38. — (1) Ps., 15, 10. — Act., 2, 31.


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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:33

§ III. — CAUSES DE LA MORT DE JÉSUS CHRIST.

Ces vérités ainsi exposées, les Pasteurs auront soin de développer, sur la Passion et la mort de Jésus-Christ, certaines considérations propres à faire méditer aux Fidèles, la profondeur d’un si grand mystère.

Et d’abord, ils diront quel est Celui qui a enduré toutes ces souffrances. C’est Celui dont la dignité est telle que nous ne pouvons ni la comprendre ni l’expliquer ; Celui dont Saint Jean a dit (2) qu’Il est le Verbe qui était en Dieu ; Celui dont l’Apôtre Saint Paul a fait ce magnifique éloge (3), qu’il a été établi de Dieu héritier de toutes choses, que les siècles ont été faits par Lui ; qu’Il est la splendeur de la gloire et le caractère de la substance du Père ; qu’Il soutient tout par la parole de sa Puissance, qu’Il nous a purifiés de nos péchés, et qu’en conséquence, Il est assis à la droite de la Majesté suprême, au plus haut des cieux. Et, pour tout dire en un mot, Celui qui a souffert pour nous, c’est Jésus-Christ, Dieu et homme tout ensemble. Oui, c’est le Créateur qui souffre pour ses créatures ; c’est le Maître qui souffre pour ses esclaves. C’est Celui qui a créé les Anges, les hommes, le ciel et tous les éléments, enfin (1) Celui en qui, par qui, et de qui toutes ces choses subsistent. Il ne faut donc pas nous étonner que lorsque l’Auteur de la nature fut si violemment agité par tant de tourments, l’édifice tout entier n’ait été ébranlé, et que, selon le récit de l’Ecriture, (2) la terre ait tremblé, que les rochers se soient fendus, que les ténèbres aient couvert toute la surface de la terre, et que le soleil se soit obscurci. Mais si ces créatures muettes et insensibles ont pleuré la mort de leur Créateur, quelles larmes ne doivent pas verser les Fidèles, et de quelle douleur ne doivent-ils pas être pénétrés, eux qui sont (3) les pierres vivantes de la maison de Dieu ?

Il faut ensuite exposer les causes de la Passion, afin de rendre plus frappantes encore la grandeur et la force de l’Amour de Dieu pour nous. Or, si on veut chercher le motif qui porta le Fils de Dieu à subir une si douloureuse Passion, on trouvera que ce furent, outre la faute héréditaire de nos premiers parents, les péchés et les crimes que les hommes ont commis depuis le commencement du monde jusqu’à ce jour, ceux qu’ils commettront encore jusqu’à la consommation des siècles. En effet le Fils de Dieu notre Sauveur eut pour but dans sa Passion et dans sa Mort de racheter et d’effacer les péchés de tous les temps, et d’offrir à son Père pour ces péchés une satisfaction abondante et complète.

Il convient d’ajouter…

___________________________________________________________

(2) Joan., 1, 1. — (3) Hebr., 1, 2, 3. — (1) Rom., 11, 36. — (2) Matth., 27, 51. —(3) Luc, 23, 44., 51.

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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:33

§ III. — CAUSES DE LA MORT DE JÉSUS CHRIST.

(suite)

Il convient d’ajouter, pour donner plus de prix à son Sacrifice, que non seulement ce divin Rédempteur voulut souffrir pour les pécheurs, mais que les pécheurs eux-mêmes furent les auteurs et comme les instruments de toutes les peines qu’Il endura. C’est la remarque de l’Apôtre Saint Paul dans son épître aux Hébreux: (1) Pensez, dit-il, en vous-mêmes à Celui qui a Souffert une si grande contradiction de la part des pécheurs élevés contre Lui, afin que vous ne vous découragiez point, et que vous ne tombiez point dans l’abattement.

Nous devons donc regarder comme coupables de cette horrible faute, ceux qui continuent à retomber dans leurs péchés. Puisque ce sont nos crimes qui ont fait subir à Notre-Seigneur Jésus-Christ le supplice de la Croix, à coup sur ceux qui se plongent dans les désordres et dans le mal (2) crucifient de nouveau dans leur cœur, autant qu’il est en eux, le Fils de Dieu par leurs péchés, et Le couvrent de confusion. Et il faut le reconnaître, notre crime à nous dans ce cas est plus grand que celui des Juifs. Car eux, au témoignage de l’Apôtre, (3) s’ils avaient connu le Roi de gloire, ils ne L’auraient jamais crucifié. Nous, au contraire, (4) nous faisons profession de Le connaître. Et lorsque nous Le renions par nos actes, nous portons en quelque sorte sur Lui nos mains déicides.

Enfin la Sainte Écriture nous enseigne que Notre-Seigneur Jésus-Christ a été livré à la mort par son Père et par Lui-même. Le Prophète Isaïe fait dire à Dieu le Père: (1) Je L’ai frappé à cause du crime de mon peuple. Et, quelques lignes plus haut, le même Prophète plein de l’Esprit de Dieu, voyant dans l’avenir le Sauveur couvert de plaies et de blessures, s’écriait: (2) Nous nous sommes tous égarés comme des brebis. Chacun de nous a suivi sa voie, et le Seigneur a mis sur Lui les iniquités de nous tous. Puis en parlant de Dieu le Fils, il dit: (3) S’Il sacrifie sa vie pour le péché, Il verra une longue postérité. Et l’Apôtre Saint Paul confirme cette vérité par des paroles encore plus décisives, tout en voulant nous montrer d’ailleurs ce que nous avons à espérer de la Miséricorde et de la Bonté infinie de Dieu: (4) Celui, dit-il, qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui L’a libéré pour nous tous, comment, avec Lui, ne nous aurait-il pas aussi donné toutes choses ?

___________________________________________________

(1) Hebr., 12, 3. — (2) Hebr., 6, 6. — (3) I Cor., 2, 8. — (4) Tit. 1, 16. — (1) Isa., 53, 8. — (2) Isa., 53, 6. — (3) Isa., 53, 16. — (4) Rom., 8, 32.


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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:34

§ IV. — DOULEURS DE JÉSUS CHRIST DANS SON COPRS ET DANS SON ÂME.

Ici le Pasteur devra expliquer combien furent cruelles les douleurs de la Passion. Hélas ! nous n’avons qu’à nous rappeler (5) cette sueur qui coulait du corps du Sauveur jusqu’à terre en gouttes de sang, à la pensée des tortures et des supplices qui L’attendaient pour comprendre qu’il était impossible de rien ajouter à de pareilles souffrances. Car si la seule pensée des tourments qui Le menaçaient fut assez douloureuse pour exciter en Lui une sueur de sang, que ne souffrit-Il pas lorsqu’Il les endura réellement ? Il est donc bien certain que notre Seigneur Jésus-Christ ressentit dans son Corps et dans son Âme les plus cruelles douleurs.

Et d’abord il n’y eut aucune partie de son Corps qui n’éprouvât des tourments extrêmes. Ses pieds et ses mains furent cloués à la Croix, sa tête fut percée par la couronne d’épines et frappée à coups de roseau ; son visage fut souillé de crachats, et meurtri par les soufflets ; tout son Corps enfin fut battu de verges.

Ce n’est pas tout. Des hommes de tous rangs et de toutes conditions (1) conspirèrent contre le Seigneur et contre son Christ. Juifs et Gentils furent également les instigateurs, les auteurs et les ministres de sa Passion. Judas (2) Le trahi. Pierre (3) Le renia. Tous ses autres disciples (4) L’abandonnèrent.

Voyons-Le maintenant sur la Croix. Faut-il déplorer la cruauté, ou l’ignominie d’un tel supplice, ou ces deux choses ensemble ? Certes, on ne pouvait inventer un genre de mort ni plus honteux, ni plus douloureux. Il était réservé aux grands criminels, aux derniers des scélérats, et la lenteur de la mort y rendait encore plus aigu le sentiment des douleurs les plus violentes.

Mais ce qui augmentait également l’intensité de ses souffrances, c’était la constitution et les qualités même du Corps de Jésus-Christ. Formé par l’opération du Saint-Esprit ce Corps était incomparablement plus parfait et plus délicatement organisé que celui des autres hommes. Voilà pourquoi aussi sa sensibilité était beaucoup plus vive, et Lui faisait ressentir plus profondément tous ces tourments.

Quant aux souffrances intimes de l’âme, personne ne peut douter qu’elles n’aient été extrêmes en Jésus-Christ. Lorsque les Saints avaient à subir des persécutions, ou étaient livrés aux supplices, leur âme recevait de Dieu des consolations ineffables qui les ranimaient au milieu des tourments et leur donnaient la force d’en supporter patiemment toutes les rigueurs. On en vit même quelquefois qui éprouvaient alors dans leur cœur la joie la plus vive. Je me réjouis, disait l’Apôtre (1), dans les maux que j’endure pour vous, et je complète dans ma chair ce qui manque aux souffrances de Jésus-Christ, en souffrant moi-même pour son Corps qui est l’Église. Et ailleurs (2) : Je suis rempli de consolations, et je surabonde de joie dans toutes mes tribulations.[/i]Mais Notre-Seigneur Jésus-Christ voulut boire le calice amer de sa Passion, sans mélange d’aucune douceur. Bien plus, Il laissa goûter, en quelque sorte, à la nature humaine dont Il s’était revêtu, toute la rigueur des tourments, comme s’Il n’avait été qu’un homme, et non pas un Dieu.

_________________________________________________________

(5) Luc., 22, 44. — (1) Ps., 2, 2. — (2) Matt., 26 , 47. — (3) Marc., 14, 68, 70, 71. — (4) Matt. 26, 56. — (1) Coloss., 1. 24. — (2) 2 Cor., 7, 4.

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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:34

§ V. — FRUITS DE LA MORT DE JÉSUS CHRIST.

Arrivé ici le Pasteur n’a plus qu’à expliquer — mais avec soin — les avantages et les biens que la Passion du Sauveur nous a procurés.

En premier lieu, Jésus-Christ par ses souffrances nous a délivrés du péché. Il nous a aimés, dit Saint Jean (3) et Il nous a lavés de nos péchés dans son sang. Et encore, comme dit l’Apôtre (4), Il nous a fait revivre avec Lui, nous remettant tous nos péchés, effaçant l’arrêt de condamnation écrit et porté contre nous, l’abolissant et l’attachant à la Croix.

Ensuite Il nous a arrachés à la tyrannie du démon. Voici maintenant le jugement du monde, dit le Sauveur Lui-même (5), et le prince de ce monde va en être chassé, et Moi, quand j’aurai été élevé de la terre, J’attirerai tout à Moi.

En troisième lieu, Il a payé la peine qui était due pour nos péchés.

De plus, comme on ne pouvait offrir à Dieu un sacrifice qui fût plus digne ou plus agréable, Il nous a réconciliés avec son Père (1), Il L’a apaisé, et nous L’a rendu favorable.

Enfin, en enlevant nos péchés, Il nous a ouvert la porte du ciel que le péché commun à tous les hommes avait fermée. C’est ce que l’Apôtre nous marque bien dans ces paroles: (2) Nous avons la confiance d’entrer dans le Sanctuaire, par le Sang de Jésus-Christ. Et l’Ancien Testament ne manquait pas de symboles et de figures qui exprimaient la même vérité. Ainsi (3) les citoyens qui ne pouvaient rentrer dans leur pays qu’à la mort du grand prêtre, étaient l’image des Justes à qui l’entrée dans la Céleste Patrie était interdite, malgré toute leur sainteté, jusqu’à la Mort du Souverain et Éternel Pontife, Jésus-Christ. Mais depuis que le Rédempteur l’a subie, cette Mort, les portes du ciel sont ouvertes à tous ceux qui, purifiés par les Sacrements, et possédant la Foi, l’Espérance et la Charité, deviennent participants des mérites de sa Passion.

Le Pasteur montrera que tous ces avantages…

____________________________________________________

(3) Apoc., 1, 5. — (4) Col., 2, 13, 14. — (5) Joan., 12, 31, 32. — (1) 2 Cor., 5, 18. — (2) Hebr., 10, 19. — (3) Num., 35, 25.

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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:35

§ V. — FRUITS DE LA MORT DE JÉSUS CHRIST.

(suite)

Le Pasteur montrera que tous ces avantages, tous ces divins Bienfaits nous viennent de la Passion de Notre Seigneur. En premier lieu, parce que sa mort fut une satisfaction pleine et entière qui Lui fournit le moyen admirable de payer à Dieu son Père toute la dette de nos péchés. Et ce prix qu’Il paya pour nous, non seulement égale notre obligation, mais lui est infiniment supérieur. En second lieu, parce que le sacrifice de la Croix fut infiniment agréable à Dieu. A peine Jésus-Christ l’eut-Il offert que la colère et l’indignation de son Père furent entièrement apaisées. Aussi l’Apôtre a-t-il soin de nous faire remarquer que la Mort du Sauveur fut un vrai Sacrifice (1) Jésus-Christ nous a aimés, dit-il, et Il s’est livré Lui-même pour nous en s’offrant à Dieu comme une Victime et une Oblation d’agréable odeur. En troisième lieu, enfin, parce que la Passion fut pour nous cette Rédemption dont parle le prince des Apôtres, quand il dit (2): ce n’est ni par l’or ni par l’argent corruptibles que vous avez été rachetés de la vanité de votre vie, que vous avez héritée de vos pères, mais par le Sang précieux de l’Agneau Saint et Immaculé, Notre-Seigneur Jésus-Christ. Et Saint Paul dit à son tour (3) : Jésus-Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, en devenant malédiction pour nous.

Outre ces avantages si précieux, la Passion nous en fournit encore un autre d’un prix inestimable. Elle met sous nos yeux les exemples les plus frappants de toutes les vertus: la patience, l’humilité, une charité admirable, la douceur, l’obéissance, un courage surhumain à souffrir pour la justice, non seulement des douleurs, mais la mort elle-même. Et nous pouvons dire en vérité, que notre Sauveur, dans le seul jour de sa Passion, voulut représenter en Lui toutes les vertus dont Il avait recommandé la pratique pendant le cours entier de sa prédication.

Voilà ce que nous avions à dire ici sur la Passion et la Mort si salutaires de Notre-Seigneur Jésus-Christ ! Puissions-nous méditer sans cesse ces mystères au fond de nos cœurs ! Puissions-nous apprendre par là à souffrir, à mourir, à être ensevelis avec ce divin Sauveur ! C’est alors que purifiés des souillures du péché, et ressuscitant avec Lui à une vie nouvelle, nous mériterons, par sa Grâce et par sa Miséricorde, de participer un jour à la gloire de son Royaume céleste.

__________________________________________________

(1) Eph., 5, 2. — (2) 1 Petr., 1. 18, 19. — (3) Gal, 3, 13.


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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:35

Chapitre sixième.

Du cinquième article du Symbole.

QUI EST DESCENDU AUX ENFERS, ET LE TROISIÈME
JOUR EST RESSUSCITÉ DES MORTS.

Il importe extrêmement, disons-le bien haut, de connaître la gloire de la sépulture de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont nous venons de parler dans l’article précédent ; mais il importe bien plus encore de connaître les victoires éclatantes qu’Il a remportées sur le démon vaincu et sur l’enfer dépouillé ! C’est ce que nous allons expliquer en même temps que sa Résurrection. Sans doute ces deux vérités pouvaient fort bien être séparées. Mais pour suivre l’usage et J’autorité des Pères, nous avons cru devoir les réunir.

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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:35

§ I. — IL EST DESCENDU AUX ENFERS.

La première partie de cet article nous propose à croire qu’aussitôt après la Mort de Jésus-Christ son âme descendit aux Enfers, et y demeura aussi longtemps que son Corps resta dans le tombeau.

Mais ces paroles nous obligent aussi à reconnaître et à croire, que la même Personne de Jésus-Christ était en même temps dans les Enfers et au fond de son tombeau. Et ce point de notre Foi n’étonnera personne, surtout si l’on veut se rappeler comme nous l’avons dit tant de fois, que, bien que l’Âme eût quitté le Corps réellement, jamais pourtant la Divinité ne fut séparée ni de l’Âme ni du Corps.

Le Pasteur pourra jeter une grande lumière sur les premiers mots de cet article, s’il a soin d’apprendre et de bien expliquer aux Fidèles ce qu’ils doivent entendre par cette expression: les Enfers, qui ne signifient pas ici le sépulcre, comme quelques-uns l’ont pensé avec autant d’impiété que d’ignorance. En effet, l’article qui précède nous enseigne positivement que Notre-Seigneur Jésus-Christ a été enseveli. Par conséquent les Apôtres n’avaient aucune raison, en nous transmettant la règle de la Foi, de répéter la même vérité, d’une manière différente et beaucoup plus obscure.

Ce mot: les Enfers, désigne donc ici ces lieux, ces dépôts cachés où sont retenues prisonnières les âmes qui n’ont pas encore obtenu la béatitude céleste. C’est dans ce sens que l’Écriture Sainte l’emploie dans beaucoup d’endroits. Ainsi nous lisons dans l’Apôtre Saint Paul: (1) Au nom de Jésus, tout genou fléchit au ciel, sur la terre et dans les Enfers. Et dans le Livre des Actes, Saint Pierre nous assure que (2) Jésus-Christ ressuscita, après avoir été délivré des douleurs de l’Enfer.

Mais ces lieux ne sont pas tous semblables. L’un est une prison affreuse et obscure, où les âmes des damnés sont tourmentées avec les esprits immondes par un feu perpétuel et qui ne s’éteint jamais. Ce lieu porte le nom de géhenne, d’abîme ; c’est l’Enfer proprement dit.

Il y a un autre Enfer où est le feu du Purgatoire. C’est là que les Ames des justes se purifient dans des souffrances qui durent un temps déterminé, en attendant qu’elles soient dignes d’entrer dans la Patrie éternelle, (1) car rien de souillé ne peut y pénétrer. Cette vérité s’appuie sur le témoignage des Écritures et sur la tradition apostolique en même temps qu’elle est confirmée par les décrets des saints Conciles. (2) Les Pasteurs auront soin de la prêcher souvent et de l’établir sur les raisons les plus solides. Car nous sommes dans un temps où les hommes ne veulent plus supporter la saine doctrine. (3)

Un troisième Enfer est celui où étaient reçues les Ames des Saints avant la venue de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et où elles jouissaient d’un séjour tranquille, exemptes de toute douleur, et soutenues par l’heureuse espérance de leur rédemption. Or, ce sont précisément ces Ames saintes, qui attendaient leur Libérateur dans le sein d’Abraham, que Jésus-Christ délivra lorsqu’Il descendit aux Enfers.

Et il ne faut pas s’imaginer que Notre-Seigneur descendit aux Enfers uniquement par sa Puissance et par sa Vertu, et que son Âme n’y pénétra pas réellement. Nous devons croire au contraire, et de la manière la plus formelle, qu’elle y descendit véritablement et qu’elle y fut présente substantiellement. C’est le témoignage positif de David: (4) Vous ne laisserez pas mon Âme dans l’Enfer.

Mais en descendant aux Enfers…

_____________________________________________________

(1) Philipp., 2, 10. — (2) Act., 2, 24. — (1) Apoc., 21, 27. — (2) Ibid., Conc., Sess., 25. — (3) 2 Tim., 4, 3. — (4) Psal., 15, 10.


Dernière édition par Louis le Mar 1 Déc 2015 - 6:16, édité 1 fois (Raison : correction de la note 3.)

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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:36

§ I. — IL EST DESCENDU AUX ENFERS.

(suite)

Mais en descendant aux Enfers, Jésus-Christ ne perdit rien de sa Puissance ; et l’éclat de sa Sainteté ne fut point obscurci. Au contraire, cet événement ne servit qu’à mettre en évidence la vérité des magnifiques descriptions tracées par les Prophètes, et à faire voir de nouveau qu’Il était vraiment le Fils de Dieu, comme Il l’avait déjà prouvé Lui-même par tant de prodiges. C’est ce que nous comprendrons aisément, si nous prenons soin de comparer ensemble les différentes causes qui ont fait descendre aux enfers Jésus-Christ et les autres hommes. Les hommes y étaient venus en captifs. Lui, Il était libre au milieu des morts, (1) libre et vainqueur, puisqu’Il venait terrasser les démons qui y retenaient les hommes enfermés et enchaînés à cause de leurs péchés.

Parmi tous ces prisonniers, les uns enduraient les peines les plus cruelles ; les autres, quoique exempts de châtiments, souffraient cependant de la privation de Dieu, et ne pouvaient qu’espérer sans cesse la Gloire qui devait les rendre heureux. Jésus-Christ, Lui, non seulement n’y souffrit point, mais Il n’y parut que pour délivrer les Saints et les Justes des douleurs de leur triste captivité, et pour leur communiquer les fruits de sa Passion. Ainsi donc sa descente aux Enfers ne lui fit rien perdre de sa Dignité, ni de sa Puissance souveraine.

Ces premières explications données, le Pasteur devra ensuite exposer que Notre-Seigneur Jésus-Christ descendit aux Enfers, non seulement pour enlever aux démons leurs dépouilles, et briser les chaînes des saints Patriarches et des autres Justes, mais encore pour les introduire avec Lui dans le Ciel. Ce qu’Il fit d’une manière admirable et infiniment glorieuse. Car sa seule Présence répandit immédiatement au milieu d’eux une lumière resplendissante, les remplit d’une joie et d’une allégresse ineffable, et les mit en possession de cette béatitude qu’ils désiraient tant, et qui consiste dans la vue de Dieu. Alors se trouva vérifiée la promesse que Notre-Seigneur avait faite au bon larron: (2) Aujourd’hui même tu seras avec Moi en Paradis.

Cette délivrance des Justes, le Prophète Osée l’avait prédite longtemps auparavant: (1) ô Mort, avait-il dit, je serai ta mort ; ô enfer, je te déchirerai. Le Prophète Zacharie l’avait également annoncée en ces termes: (2) Vous aussi, par le Sang de votre Alliance, vous avez tiré vos captifs de la fosse, où il n’y a point d’eau. Et enfin l’Apôtre Saint Paul exprime la même vérité en disant de Notre-Seigneur Jésus-Christ: (3) Il a désarmé les Principautés et les Puissances, Il les a exposées en spectacle avec une pleine autorité, après avoir triomphé d’elles en sa propre personne. — Mais pour mieux comprendre encore la portée de ce Mystère, nous devons nous rappeler souvent que les Justes, non seulement ceux qui vécurent après Notre-Seigneur, mais encore ceux qui L’avaient précédé depuis Adam, et ceux qui viendront après Lui jusqu’à la fin des siècles, tous ces justes, sans exception, ont été sauvés par le bienfait de sa Passion. Voilà pourquoi avant sa Mort et sa Résurrection, les portes du Ciel n’avaient jamais été ouvertes à personne. Les Âmes des Justes, en se séparant de leurs corps, étaient portées dans le sein d’Abraham, ou bien comme il arrive encore aujourd’hui à celles qui, en quittant ce monde, ont quelque souillure à laver et quelque dette à payer, elles allaient se purifier par le feu du Purgatoire.

Enfin une dernière raison pour laquelle Notre-Seigneur Jésus-Christ descendit aux enfers, c’est qu’Il voulait y manifester sa Force et sa Puissance, aussi bien qu’au ciel et sur la terre, afin qu’il fût absolument vrai de dire (4) qu’à son Nom tout genou fléchit au Ciel, sur la terre et dans les Enfers.

Qui n’admirerait ici la Bonté infinie de Dieu envers les hommes ? qui ne serait saisi d’étonnement en voyant son Fils unique non seulement endurer pour nous la mort la plus cruelle, mais encore pénétrer jusqu’aux plus basses parties de la terre, afin d’en arracher les Ames qui lui étaient chères et de les conduire au séjour du bonheur ?

____________________________________________________________________

(1) Psal., 87, 5, 6. — (2) Luc., 23, 43. — (1) Osée, 13, 14. — (2) Zach., 9, 11. — (3) Col., 2, 15. — (4) Philipp., 2, 10.


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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:37

§ II. — IL EST RESSUSCITÉ DES MORTS.

Cette seconde partie de l’article cinquième veut être expliquée avec le plus grand soin. Le Pasteur y prendra garde. C’est l’avertissement de l’Apôtre: (1) Souvenez-vous que Notre-Seigneur Jésus-Christ est ressuscité d’entre les morts. Or cette recommandation de Saint Paul à Timothée s’applique évidemment à tous ceux qui ont charge d’âmes.

Voici maintenant le sens de cette partie de l’article: Après que Jésus-Christ, le sixième jour, à la neuvième heure, eut rendu l’esprit sur la Croix, et que le même jour, vers le soir, Il eut été enseveli par ses disciples — lesquels avec la permission du Procurateur romain Ponce Pilate, avaient descendu son Corps de la Croix, et L’avaient transporté dans un sépulcre neuf, au milieu d’un jardin voisin — le troisième jour après, qui était le Dimanche, de grand matin son âme se réunit de nouveau à son corps. Ainsi, après être resté mort durant ces trois jours, Il reprit la vie qu’Il avait quittée en mourant, et ressuscita.

Et, par ce mot de Résurrection, il ne faut pas seulement entendre que Jésus-Christ s’est réveillé d’entre les morts, comme cela est arrivé à plusieurs autres, mais qu’Il est ressuscité par sa propre Force, par sa Puissance personnelle, ce qui ne peut convenir qu’à Lui seul, car il est contraire à la nature, et personne n’a jamais eu ce pouvoir, de passer par sa propre vertu de la mort à la vie. Cela était réservé à Dieu seul, à sa souveraine Puissance. L’Apôtre nous le dit: (1) S’Il a été crucifié dans son infirmité d’homme, c’est par sa Puissance de Dieu qu’Il est revenu à la vie. Et en effet, la Divinité n’ayant jamais été séparée, ni du Corps de Jésus-Christ pendant qu’Il était dans le tombeau, ni de son Âme pendant qu’elle était descendue aux Enfers, ce Corps et cette Âme conservaient une Vertu divine. Et c’est par cette Vertu divine que le Corps pouvait être réuni à l’Âme, que l’Âme pouvait retourner au Corps, et que Jésus-Christ pouvait revivre et ressusciter des morts par sa propre puissance.

David, rempli de l’Esprit de Dieu, avait annoncé ce prodige quand il avait dit: (2) Sa droite et son bras puissant l’ont sauvé. Notre-Seigneur Lui-même nous en avait donné l’assurance de sa propre bouche: (3) Je quitte mon âme pour la reprendre de nouveau. J’ai le pouvoir de la quitter, et J’ai le pouvoir de la reprendre. C’est pour confirmer cette vérité qu’Il disait aux Juifs: (4) Détruisez ce temple, et dans trois jours Je le rebâtirai. Sans doute les Juifs croyaient qu’Il parlait de ce magnifique temple de pierre qu’ils avaient sous les yeux ; Lui, voulait parler du temple de son corps, comme le dit saint Jean en termes formels. Et si nous lisons dans quelques passages de nos Saints Livres que Jésus-Christ a été ressuscité par son Père (5) , ces paroles se rapportent à Lui, comme homme ; de même qu’il faut rapporter à sa divinité ces autres paroles de la sainte Écriture (1) Il s’est ressuscité par sa propre vertu.

Il y a encore ceci de particulier dans la Résurrection de Jésus-Christ, c’est qu’Il a été le premier de tous qui ait participé à ce bienfait divin. Voilà pourquoi la Sainte Écriture L’appelle (2) le premier né d’entre les morts, et le premier né des morts. Et Saint Paul nous dit de Lui: (3) Le Christ est ressuscité d’entre les morts, comme les prémices de ceux qui dorment. Car si la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’arrive la résurrection. Et de même que tous meurent en Adam, ainsi tous revivront en Jésus-Christ, mais chacun dans son rang, Jésus-Christ d’abord comme les prémices, puis ceux qui sont à Jésus-Christ.

Ces paroles doivent s’entendre de la résurrection parfaite, qui détruit pour nous toute espèce de nécessité de mourir une seconde fois, et nous met en possession d’une vie immortelle. Or, dans ce genre de résurrection, Jésus-Christ tient le premier rang. S’il n’était question en effet que de ce retour à la vie qui n’enlève pas la nécessité de mourir une seconde fois, plusieurs, avant Jésus-Christ, étaient ressuscités aussi ; mais en revenant à la vie ils étaient toujours obligés de mourir de nouveau ; Jésus-Christ, au contraire, vainquit et dompta tellement la mort par sa Résurrection qu’Il ne pouvait plus mourir. C’est l’enseignement formel de Saint Paul: (4) Jésus-Christ ressuscité des morts ne meurt plus. Et la mort désormais n’aura plus d’empire sur Lui.

______________________________________________________

(1) 2. Tim., 2, 8. — (1) 2 Cor., 13, 4. — (2) Psal., 97, 1. — (3) Joan., 10, 17. — (4) Joan., 2, 19, 21. — (5) Act., 2, 24 ; 3, 15. — (1) Rom., 8, 34. — (2) Apoc., 1, 5. --- Col., 1, 18. — (3) 1. Cor., 15, 20 et seq. — (4) Rom., 6, 9.

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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:37

§ III. — LE TROISIÈME JOUR

Ces mots sont ajoutés à l’article. Le Pasteur aura soin de bien les expliquer aux Fidèles, afin qu’ils ne s’imaginent point que Notre-Seigneur Jésus-Christ demeura trois jours entiers dans le tombeau. En effet, Il n’y fut renfermé qu’un jour entier, une partie du jour précédent et une partie du jour suivant. Cela suffit pour que nous puissions dire en toute vérité qu’Il resta trois jours dans le sépulcre et qu’Il ressuscita le troisième jour.

Pour montrer qu’Il était Dieu, Il ne voulut pas différer sa Résurrection jusqu’à la fin du monde ; pour prouver qu’Il était vraiment homme, et réellement mort Il ne ressuscita pas immédiatement après sa mort, mais seulement le troisième jour après. Cet intervalle de temps Lui parut suffisant pour garantir la réalité de sa mort.

Les Pères du premier concile de Constantinople ont ajouté ceci: selon les Ecritures. Ces mots sont empruntés à l’Apôtre, et les Pères dont nous parlons ne les ont transportés dans le Symbole de leur Foi que parce qu’ils avaient appris du même Apôtre combien le mystère de la résurrection était nécessaire. (1) Si Jésus-Christ n’est pas ressuscité, dit Saint Paul aux Corinthiens, notre prédication est vaine, et vaine aussi est votre Foi. Et encore: Si Jésus-Christ n’est pas ressuscité, votre Foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés. Aussi Saint Augustin plein d’admiration pour cet enseignement de notre Foi, s’écriait: (2) C’est peu de croire que Jésus-Christ est mort ; les païens, les Juifs, les méchants le croient. Oui, tous croient qu’Il est mort, mais ce qui caractérise la Foi des Chrétiens, c’est sa Résurrection. Ce qui fait sa grandeur, c’est que nous croyons qu’Il est ressuscité. Voilà pourquoi Notre-Seigneur parlait si fréquemment de sa Résurrection. Et même Il ne s’entretenait pour ainsi dire jamais de sa Passion avec ses disciples, sans ajouter quelques mots sur sa Résurrection. Ainsi, après avoir dit: (1) Le Fils de l’homme sera livré aux gentils, Il sera outragé, fouetté, couvert de crachats, et mis à mort après avoir été flagellé, Il terminait en disant: et le troisième jour Il ressuscitera. Et lorsque les Juifs Lui demandaient de prouver sa doctrine par un signe, par un prodige quelconque, Il leur répondit: (2) que nul autre signe ne leur serait donné que celui du prophète Jonas, (3) et que comme Jonas avait été trois jours et trois nuits dans le ventre d’une baleine, ainsi le Fils de l’homme serait trois jours et trois nuits dans le sein de la terre.

Mais pour mieux pénétrer la profondeur et le sens de cet article, nous devons étudier et savoir trois choses: 1° le pourquoi la Résurrection de Jésus-Christ était nécessaire ; 2° quels étaient la fin et le but de cette Résurrection ; 3° enfin, quels fruits et quels avantages nous en avons retirés.

_________________________________________________

(1) 1 Cor., 15, 14. — (2) S. Aug. in Psal., 120, 4. — (1) Matt., 16, 21. — (2) Luc., 11, 29. — (3) Matt., 12, 39, 40.

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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:39

§ IV. — CAUSES,  FIN  ET  FRUITS  DE  LA  RÉSURRECTION.

Et d’abord, il était nécessaire que Jésus-Christ ressuscitât, pour faire éclater la justice de Dieu. En effet, Dieu se devait à lui-même de glorifier Celui qui, pour obéir, S’était volontairement humilié et avait accepté tous les outrages. C’est la raison même que nous donne l’Apôtre écrivant aux Philippiens: (4) Il s’est humilié Lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort et à la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu L’a élevé.

Une seconde raison de la Résurrection, c’est qu’elle était nécessaire pour fortifier en nous la Foi sans laquelle l’homme ne saurait être justifié. Car ce qui prouve le mieux que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, c’est sa Résurrection d’entre les morts, et par sa propre vertu.

En troisième lieu, la Résurrection de Notre-Seigneur était nécessaire pour nourrir et soutenir notre espérance. En effet, par le seul fait que Jésus-Christ est ressuscité, nous avons le droit d’espérer d’une manière certaine que nous aussi nous ressusciterons. Car les membres doivent, de toute nécessité, partager le sort de la tête. C’est à cette conclusion que l’Apôtre veut arriver dans ses lettres si motivées aux Fidèles de Corinthe (1)  et de Thessalonique (2) ; c’est également le raisonnement du Prince des Apôtres, qui nous dit: (3) Béni soit Dieu le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés par la Résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, en nous donnant l’espérance vive d’un héritage incorruptible !

Enfin, ajoutons que la Résurrection du Sauveur était nécessaire pour achever le mystère de notre Salut et de notre Rédemption. Par sa mort, Jésus-Christ nous avait délivrés de nos péchés ; par sa Résurrection, Il nous rendait ces biens précieux que le péché nous avait fait perdre. Voilà pourquoi l’Apôtre n’a pas manqué de dire: (4) Jésus-Christ a été livré pour nos péchés, et Il est ressuscité pour notre justification. Afin que l’œuvre de notre salut fût complète, la Résurrection de Notre-Seigneur était donc nécessaire, aussi bien que sa mort.

Par tout ce que nous avons dit jusqu’ici, il est facile d’apprécier les avantages considérables que la Résurrection de Notre-Seigneur nous a procurés.
Et d’abord, nous voyons dans ce prodige un Dieu immortel, plein de gloire, vainqueur de la mort et du démon, car tous ces titres appartiennent à Jésus-Christ ; nous le croyons fermement, et nous faisons profession de le croire.

Ensuite la Résurrection du Sauveur nous mérite et nous assure notre propre résurrection. D’une part elle en est la cause efficiente, et d’autre part elle est le modèle d’après lequel nous devons tous ressusciter. Voici en effet ce que nous affirme l’Apôtre en parlant de la résurrection des corps: (1) La mort est venue par un homme, et la résurrection des morts arrivera aussi par un homme. Tant il est vrai que tout ce que Dieu a fait dans le mystère de notre rédemption, Il l’a fait en se servant de l’humanité de son Fils comme d’un moyen efficace. Ainsi sa résurrection a été comme un instrument pour opérer la nôtre. Et nous disons encore qu’elle est le modèle de la nôtre, parce qu’elle est la plus parfaite. De même que le corps de Jésus-Christ, en ressuscitant, s’est élevé dans sa transformation à une gloire immortelle, de même aussi nos corps, aujourd’hui faibles et mortels, seront, après la résurrection, revêtus de gloire et d’immortalité. Car, dit l’Apôtre, (2) nous attendons le Sauveur Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui réformera notre corps humilié, en le rendant semblable à son corps de gloire.

Ce que nous venons de dire du corps…

___________________________________________________________________

(4) Philipp., 2, 8, 9. — (1) 1 Cor., 15, 12. — (2) I Thess., 4, 13. — (3) 1 Petr., 1, 3. — (4) Rom., 4, 25. — (1) 1 Cor., 15, 21. — (2) Philipp., 3. 20, 21.

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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:39

§ IV. — CAUSES, FIN ET FRUITS DE LA RÉSURRECTION.

(suite)

Ce que nous venons de dire du corps peut s’appliquer à l’âme morte par le péché. La Résurrection de Jésus-Christ est le modèle de la sienne. L’Apôtre nous l’enseigne clairement: (3) De même, dit-il, que Jésus-Christ est ressuscité d’entre les morts par la gloire de son Père, ainsi devrons-nous marcher nous-mêmes dans une vie nouvelle. Car si nous avons été entés en lui par la ressemblance de sa mort, nous y serons entés aussi par la ressemblance de sa Résurrection. Et un peu plus loin il dit encore (1) : Nous savons que Jésus-Christ ressuscité d’entre les morts ne meurt plus, et que la mort n’aura plus d’empire sur Lui. Car s’Il est mort pour le péché, Il n’est mort qu’une fois ; et maintenant qu’Il vit, Il vit pour Dieu. Ainsi considérez-vous vous-mêmes comme morts au péché, et comme ne vivant plus que pour Dieu en Jésus-Christ.

Nous avons donc deux choses à faire pour imiter la Résurrection de Jésus-Christ. D’abord, après nous être lavés des souillures du péché, nous devons embrasser un nouveau genre de vie, où l’on puisse voir briller la pureté des mœurs, l’innocence, la sainteté, la modestie, la justice, la charité et l’humilité. Ensuite, il est nécessaire de persévérer dans cette vie nouvelle, de manière à ne jamais nous écarter, avec la grâce de Dieu, de la voie de la justice.

Or, les paroles de l’Apôtre que nous venons de citer ne nous apprennent pas seulement que la Résurrection de Jésus-Christ nous est proposée comme modèle de la nôtre, mais qu’elle nous donne en réalité la vertu de ressusciter un jour, et que, en attendant, elle nous communique les lumières et les forces nécessaires pour persévérer dans la sainteté, dans la justice et dans l’accomplissement des préceptes divins. De même en effet que la mort de notre Sauveur est un modèle de la mort au péché, et que, de plus, elle nous donne la vertu de réaliser en nous ce genre de mort ; de même aussi sa Résurrection nous procure les forces suffisantes pour acquérir la justice, pour servir Dieu dans la piété et dans la sainteté, et pour marcher définitivement dans cette vie nouvelle où nous entrons. Voilà en effet ce que Notre-Seigneur a surtout voulu obtenir par sa Résurrection, c’est que nous, qui auparavant étions morts avec Lui au péché et au monde, nous puissions ressusciter avec Lui à une vie toute nouvelle et parfaitement réglée.

Quelles sont les marques principales de cette résurrection spirituelle ? L’Apôtre a voulu nous en prévenir. (1) Si, dit-il, vous êtes ressuscités avec Jésus-Christ, cherchez ce qui est en haut, où Jésus-Christ est assis à la droite de son Père. C’est bien nous montrer clairement que ceux qui ne cherchent et désirent la vie, les honneurs, le repos. les richesses que là où est Jésus-Christ, ceux-là sont vraiment ressuscités avec Lui. Et quand il ajoute (2) : Aimez les choses du ciel et non celles de la terre, n’est-ce pas nous donner encore une autre marque pour reconnaître si vraiment nous sommes ressuscités avec Notre-Seigneur ? Comme le goût indique habituellement les dispositions du corps, et son degré de santé, de même dès que quelqu’un (3) goûte tout ce qui est vrai, tout ce qui est honnête, tout ce qui est juste, tout ce qui est saint, dès qu’il éprouve au dedans de lui-même la suavité des choses célestes, c’est la preuve qu’il est vraiment ressuscité à une vie nouvelle et spirituelle, avec Notre-Seigneur Jésus-Christ.

_______________________________________________________

(3) Rom., 6, 4, 5. — (1) Rom.,6, 9, 10, 11. — (1) Col., 3, 1. — (2) Col., 3, 2. — (3) Philipp., 4, 8.


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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:40

Chapitre septième.

Du sixième article du Symbole.

IL EST MONTÉ AUX CIEUX, IL EST ASSIS À LA
DROITE DE DIEU, LE PÈRE TOUT PUISSANT.

Le Prophète David, rempli de l’Esprit de Dieu, et contemplant l’Ascension si heureuse et si glorieuse de Notre-Seigneur Jésus-Christ, invite tous les hommes à célébrer ce triomphe avec les transports de la joie la plus vive, de l’allégresse la plus entière, et il s’écrie: (1) Toutes les nations, battez des moins pour applaudir, louez Dieu, et poussez des cris de joie: Dieu est monté (au ciel) au milieu des acclamations. Ces paroles peuvent faire comprendre au Pasteur avec quel soin il doit expliquer ce mystère, et avec quel zèle il doit porter les Fidèles, non seulement à le connaître et à le croire, mais encore à l’exprimer autant qu’il est possible, avec la grâce de Dieu, dans leurs actes et dans toute leur conduite.
______________________________

(1) Ps., 46, 1, 6.

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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:40

§ I. — IL EST MONTÉ AU CIEL.

Pour expliquer comme il convient ce sixième article, qui traite spécialement du grand mystère de l’Ascension, il faut d’abord prendre les premiers mots: Il est monté au ciel, et en faire voir clairement le sens et la portée.

Or voici ce que les Fidèles doivent croire sans hésiter et très fermement sur la Personne de Notre-Seigneur Jésus-Christ. C’est que, après avoir achevé et consommé le mystère de notre Rédemption, Il monta au ciel, comme homme, en corps et en âme. ? — Car, comme Dieu, Il y avait toujours été, puisque par sa divinité Il occupe et remplit tous les lieux.

Mais que le Pasteur dise bien que Notre-Seigneur est monté au ciel par sa propre vertu et non par une force étrangère, comme Elie (1) qui y fut transporté sur un char de feu, ou comme le Prophète Habacuc (2), ou le diacre Philippe (3), qui portés en l’air par la puissance divine, parcoururent ainsi des distances considérables. Et ce n’est pas seulement comme Dieu que Jésus-Christ fit son ascension par cette vertu toute-puissante qu’Il tenait de sa divinité même, mais aussi comme homme. Sans doute un pareil prodige dépasse les forces naturelles, mais la puissance dont son âme bienheureuse était douée, pouvait transporter son corps partout où elle voulait. Et son corps, déjà glorifié, obéissait sans peine aux ordres de l’âme dans tous les mouvements qu’elle lui imprimait.

Voilà pourquoi nous croyons que Jésus-Christ est monté au ciel par sa propre vertu, et comme homme et comme Dieu.

La seconde partie de notre article est celle-ci:
§ II. — IL EST ASSIS A LA DROITE DU PÈRE TOUT-PUISSANT.
__________________________________________________

(1) 4. Reg., 2, 11. — (2) Dan., 14, 35. — (3) Act., 8, 39.

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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:41

§ II. —IL EST ASSIS À LA DROITE DU PÈRE TOUT PUISSANT.

Remarquons tout d’abord que ces mots renferment un trope, c’est-à-dire un de ces changements de signification très usités dans la Sainte Écriture. Pour s’accommoder à notre manière de nous représenter les choses, cette figure prête à Dieu des membres d’homme, des affections humaines (4), bien qu’il soit impossible de rien concevoir en Lui de corporel, puisqu’Il est esprit. Mais parce que, parmi les hommes, placer quelqu’un à sa droite, c’est lui donner la plus grande marque d’honneur, on a transporté l’idée de cette coutume aux choses spirituelles, et pour mettre dans tout son jour la gloire que Jésus-Christ s’est acquise, et qui L’élève comme homme au-dessus de toutes les créatures, nous disons qu’Il est assis à la droite de son Père.

De même encore cette expression être assis ne représente pas ici la forme et la position du corps, elle signifie la possession ferme et constante de la puissance royale et de la gloire infinie que Jésus-Christ a reçue de son Père. Car, dit l’Apôtre (1), son Père, après L’avoir ressuscité d’entre les morts, L’a fait asseoir à sa droite dans le ciel, au-dessus de toutes les Principautés, de toutes les Puissances, de toutes les Vertus, de toutes les Dominations et de tout ce que l’on peut trouver de plus grand, soit dans le siècle présent, soit dans le siècle futur, et Il a mis toutes choses sous ses pieds. De telle paroles font voir manifestement que cette gloire est tellement propre et particulière à Notre Seigneur, qu’elle ne peut convenir à aucune autre créature. Et c’est ce qui a fait dire au même Apôtre dans un autre endroit (2): Qui est celui des Anges à qui Dieu a jamais dit: asseyez-vous à ma droite ?

Les Pasteurs auront soin d’expliquer plus longuement le sens de cet article, en rapportant l’histoire de l’Ascension, telle que saint Luc (3) l’a décrite avec une exactitude admirable au livre des Actes des Apôtres ; et, dans leurs explications, ils devront faire remarquer avant tout que les autres mystères de Jésus-Christ se rapportent à l’Ascension comme à leur fin, et qu’ils y trouvent leur perfection et leur complet achèvement. De même en effet que tous les mystères de notre religion commencent à l’Incarnation, de même aussi le séjour du Sauveur parmi nous se termine à son Ascension.

Les autres articles du Symbole qui s’appliquent à Notre-Seigneur Jésus-Christ, nous montrent son humilité, et ses prodigieux abaissements. En effet, on ne saurait rien imaginer de plus bas et de plus abject pour le Fils de Dieu, que d’avoir pris notre nature avec toutes ses faiblesses, et d’avoir bien voulu souffrir et mourir pour nous. Mais aussi en proclamant dans l’article précédent qu’Il est ressuscité d’entre les morts, et, dans celui-ci, qu’Il est monté au ciel et qu’Il est assis à la droite de Dieu son Père, nous ne pouvons rien dire de plus magnifique ni de plus admirable pour célébrer sa Gloire et sa divine Majesté.

Ces développements une fois donnés, il reste à expliquer soigneusement pourquoi Jésus-Christ est monté aux cieux.

_______________________________________________

(4)  Dionys. Areop. Ep., 9. — (1) Eph., 1, 20. — (2) Hebr., 1, 13. — (3) Act., 1.


Dernière édition par Louis le Mer 9 Sep 2015 - 11:03, édité 1 fois

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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:42

§ III. —CAUSES ET RAISONS DE L'ASCENSION DE NOTRE-SEIGNEUR.

Notre-Seigneur est monté au ciel, en premier lieu, parce que son Corps devenu glorieux et immortel par sa Résurrection, ne pouvait plus se contenter du séjour de cette terre basse et obscure, il Lui fallait désormais les hauteurs et les splendeurs du ciel. Et cela, non seulement pour entrer en possession de ce Royaume et de ce trône de gloire qu’Il avait conquis par son Sang, mais encore pour y prendre soin de ce qui regarde notre Salut.

En second lieu, Jésus-Christ est monté au ciel pour prouver que son Royaume n’était réellement pas de ce monde (1). Les royaumes de ce monde sont terrestres et passagers ; ils ne se soutiennent que par l’argent et par l’épée. Le Royaume de Jésus-Christ n’est pas terrestre, comme les Juifs l’attendaient ; il est spirituel et éternel. Et notre Sauveur nous a bien montré que ses trésors et ses richesses sont purement spirituels, puisqu’Il a voulu placer son trône dans le ciel, dans ce royaume où les plus riches, et ceux qui possèdent une plus grande abondance de biens sont ceux qui cherchent avec le plus de zèle les choses de Dieu. L’Apôtre Saint Jacques ne nous assure-t-il pas que (1) Dieu a choisi les pauvres de ce monde, pour leur donner les richesses de la Foi et l’héritage du Royaume qu’Il a promis à ceux qui L’aiment ?

Il est une troisième raison pour laquelle Jésus-Christ est monté au ciel, c’est qu’Il voulait exciter dans nos cœurs la pensée et le désir de L’y suivre. De même qu’Il nous avait laissé dans sa Mort et dans sa Résurrection le modèle d’une mort et d’une résurrection spirituelles, ainsi par son Ascension, Il veut nous apprendre et nous persuader que tout en restant ici-bas, nous devons par la pensée nous transporter jusque dans le ciel, et reconnaître, comme dit Saint Paul, que nous ne sommes sur la terre (2) que des hôtes et des étrangers, à la recherche de notre patrie (3), et comme les membres de la cité des Saints et de la maison de Dieu. En effet, dit encore le même Apôtre (4), nous vivons déjà dans le ciel.

Quant aux biens ineffables que la Bonté de Dieu a répandus sur nous par ce mystère, le divin Prophète David, d’après Saint Paul lui-même, les avait célébrés longtemps auparavant quand il chantait: (5) en montant au ciel, Il a emmené captifs une multitude d’esclaves, et Il a versé ses dons sur les hommes.

En effet, dix jours après son Ascension, Il envoya le Saint-Esprit qui, par sa vertu et sa fécondité, produisit cette multitude de fidèles que nous voyons. Ainsi Il accomplit véritablement les magnifiques promesses qu’Il avait faites en disant à ses Apôtres: (1) Il vous est avantageux que Je m’en aille, car si Je ne m’en vais point, le Consolateur ne viendra point vers vous, mais si Je m’en vais, Je vous L’enverrai.

Il est encore monté au ciel, selon la pensée de l’Apôtre, (2) afin de se présenter maintenant pour nous devant la Face de Dieu, et de remplir auprès de son Père l’office d’Avocat. Mes petits enfants, dit Saint Jean (3), je vous écris ceci, afin que vous ne péchiez point ; mais si quelqu’un pèche, nous avons pour Avocat auprès du Père, Jésus-Christ, qui est juste, et qui est Lui-même la Victime de propitiation pour nos péchés. Or, rien n’est plus propre à inspirer une joie solide et véritable aux Fidèles, que de voir Jésus-Christ devenu le défenseur de leur cause et leur intercesseur dans l’affaire du Salut, Lui qui jouit auprès de son Père d’un pouvoir et d’une faveur sans bornes.

En dernier lieu, Jésus-Christ nous a préparé (4) dans le ciel la place qu’Il nous y avait promise et c’est au nom de tous et comme notre Chef qu’Il a pris possession de la gloire céleste.

En entrant dans le ciel, Il nous en a ouvert les portes, que le péché d’Adam avait fermées, et Il nous a préparé un chemin sûr pour nous conduire au bonheur éternel, ainsi qu’Il l’avait prédit à ses Apôtres pendant la Cène. Et ce fut pour montrer encore mieux la sincérité de ses promesses par leur accomplissement, qu’après avoir arraché à l’enfer les âmes des Saints, Il les emmena avec Lui dans le séjour de la béatitude éternelle.

A tous ces dons célestes, si précieux et si nombreux, qui sont pour nous le fruit de l’Ascension du Sauveur, viennent encore se joindre plusieurs autres avantages…


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(1) Joan, 18, 36. — (1) Jac., 2, 5. — (2) Hebr., 11, 13. — (3) Eph., 2, 19. — (4) Philipp., 3, 20. — (5) Ps., 67, 19. — Eph., 4, 8. — (1) Joan., 16, 7. — Act. 1, 4,5. — (2) Hebr., 9, 24. — (3) Joan., 2, 1. — (4) Joan., 14, 2.

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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:42

§ III. —CAUSES ET RAISONS DE L'ASCENSION DE NOTRE-SEIGNEUR.

(suite)

A tous ces dons célestes, si précieux et si nombreux, qui sont pour nous le fruit de l’Ascension du Sauveur, viennent encore se joindre plusieurs autres avantages.

D’abord, l’Ascension met le comble au mérite de notre Foi, car la Foi s’applique aux choses qui ne se voient point, et qui dépassent la raison et l’intelligence de l’homme. C’est pourquoi notre Foi aurait perdu beaucoup de son mérite, si Notre-Seigneur ne nous avait pas quittés, puisque Lui-même proclame (1) bienheureux ceux qui croient, quoiqu’ils n’aient point vu !

Ensuite l’Ascension est très propre à confirmer en nous la vertu d’Espérance. C’est qu’en effet, si nous croyons que Jésus-Christ, comme homme, est monté au ciel, et qu’Il a fait asseoir la nature humaine à la droite de Dieu le Père, nous avons un puissant motif d’espérer que nous, qui sommes ses membres, nous y monterons aussi, et que nous nous réunirons à notre Chef. Lui-même d’ailleurs nous en a donné l’assurance par ces paroles: (2) Mon Père, Je veux que là où Je suis, ceux que Vous M’avez donnés soient avec Moi.

Un des plus grands avantages que nous procure encore l’Ascension, c’est d’avoir entraîné vers le ciel l’amour de notre cœur et de l’avoir enflammé du feu du Saint-Esprit. On a dit très justement que (3) là où est notre trésor, là aussi est notre cœur. Si donc Notre-Seigneur Jésus-Christ eût continué à demeurer avec nous sur la terre, nous aurions borné toutes nos pensées à Le voir dans son humanité, et à vivre dans sa compagnie ; nous n’aurions regardé en Lui que l’homme, qui aurait été si bon pour nous, et notre affection pour Lui eût été toute naturelle. Mais en montant au ciel, Il a spiritualisé notre amour, et par le fait comme nous ne pouvons plus être avec Lui que par la pensée à cause de son absence, nous l’honorons et nous l’aimons comme Dieu. C’est ce que nous apprend, d’une part l’exemple des Apôtres: tant que le Sauveur fut avec eux, ils n’avaient pour Lui que des sentiments tout humains. C’est ce que nous confirme, d’autre part, le témoignage de Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même: (1) Il vous est avantageux que Je m’en aille, dit-il à ses Apôtres. Car cet amour imparfait qu’ils avaient pour Lui, pendant qu’Il était avec eux, devait être perfectionné par un amour divin, c’est-à-dire par la venue du Saint-Esprit en eux. Aussi ajoute-t-il aussitôt: (2) si Je ne m’en vais point, le Consolateur ne viendra point vers vous.

Il convient d’ajouter à ce que nous venons de dire que l’Ascension a marqué sur la terre le véritable développement de la maison de Jésus-Christ, c’est-à-dire de son Eglise, qui allait être dirigée et conduite par le Saint-Esprit. Pour Le représenter auprès des hommes, il mit à la tête de cette Eglise, comme premier Pasteur et comme souverain Prêtre, Pierre le prince des Apôtres, et de plus Il établit (3) des Apôtres, des Prophètes, des Évangélistes, des Pasteurs et des Docteurs: et de la droite de son Père où il est assis, Il ne cesse de distribuer à chacun les dons qui lui conviennent. C’est l’enseignement formel de l’Apôtre. (4) La grâce, dit-il, est donnée à chacun de nous selon la mesure du don de Jésus-Christ.

Enfin ce que nous avons dit précédemment de la Mort et de la Résurrection de Notre-Seigneur, est également vrai de son Ascension: Il faut le faire remarquer aux Fidèles. C’est qu’en effet, quoique nous soyons redevables de notre Salut et de notre Rédemption à la Passion du Sauveur, quoique ses mérites aient ouvert aux justes la porte du ciel, cependant son Ascension n’est point seulement un modèle placé devant nos yeux pour nous apprendre à élever nos âmes, et à monter en esprit dans le ciel, elle nous donne aussi une force et une vertu divine qui nous rend capables d’atteindre réellement le but.

________________________________________________________


(1) Joan., 20, 29. — (2) Joan., 17, 24. — (3) Matth., 6, 21. — (1) Joan., 16, 7. — (2) Id. Ibid. — (3) Eph., 4, 11. — (4) Eph., 4, 7.


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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:43

Chapitre huitième.

Du septième article du Symbole.

D’OÙ IL VIENDRA JUGER
LES VIVANTS ET LES MORTS.

Notre-Seigneur Jésus-Christ remplit à notre égard trois offices, trois ministères d’une importance capitale, et bien propres à relever l’honneur et la gloire de l’Église, ce sont ceux de Rédempteur, d’Avocat et de Juge. Dans les articles qui précèdent nous avons fait voir que par sa Passion et sa Mort Il a racheté tous les hommes, que par son Ascension Il est devenu à jamais leur Avocat et leur Défenseur. Il nous reste à montrer maintenant qu’Il est aussi leur Juge.

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Message  Louis Mer 9 Sep 2015 - 8:43

§ I. — CERTITUDE DU JUGEMENT.

Voici le sens et la portée de cet Article: Au dernier jour, Notre-Seigneur Jésus-Christ jugera le genre humain tout entier. Les Saintes Écritures, en effet, mentionnent deux avènements du Fils de Dieu: le premier, lorsque pour nous sauver Il a pris notre nature, et s’est fait homme dans le sein d’une vierge ; le second, quand, à la consommation des siècles, Il viendra pour juger tous les hommes. Ce dernier avènement est appelé, dans l’Ecriture, le jour du Seigneur. Le jour du Seigneur, dit l’Apôtre, (1) viendra comme un voleur dans la nuit, — personne ne connaît ce jour ni cette heure, dit le Sauveur Lui-même (2). Pour prouver la réalité de ce jugement, Il nous suffira de citer cette parole de l’Apôtre: (3) nous devons tous comparaître devant le tribunal de Jésus-Christ, afin que chacun reçoive ce qui est dû aux bonnes ou aux mauvaises actions qu’il aura faites, pendant qu’il était revêtu de son corps. L’Ecriture est remplie d’une foule de témoignages que les Pasteurs trouveront partout, et qui non seulement prouvent cette Vérité, mais peuvent la rendre sensible aux Fidèles. Et si, d’après ces témoignages, dès le commencement du monde, tous les hommes ont désiré très ardemment ce jour du Seigneur où Il revêtit notre chair, parce qu’ils mettaient dans ce mystère l’espoir de leur délivrance, aujourd’hui que le Fils de Dieu est mort et qu’Il est monté au ciel, nos soupirs et nos désirs les plus ardents doivent être pour cet autre jour du Seigneur, (4) où nous attendons la réalisation de la bienheureuse espérance et l’Avènement glorieux du grand Dieu.
_______________________________________________

(1)1Thess., 5, 2. — (2) Matth., 24, 36. — (3) 2 Cor., 5. 10. — (4) Tit., 2, 13.

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