Le Saint Concile de Trente
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Re: Le Saint Concile de Trente
Arrivée du cardinal de Lorraine et des évêques français.…Tout le monde était d'accord que, quant aux évêques, le pouvoir de l'Ordre leur vient immédiatement de Jésus-Christ ou de Dieu ; on se divisait sur l'origine immédiate de leur juridiction. Tout le monde convenait qu'elle leur vient originairement de Dieu ou de Jésus-Christ ; mais est-ce immédiatement, sans aucun intermédiaire, ou bien est-ce par le canal du Pape ? C'est sur quoi l'on se divisait, moins encore pour la pratique que pour la théorie. Car ceux qui prétendaient, comme généralement les Espagnols, que la juridiction leur vient immédiatement de Jésus-Christ, convenaient toutefois que c'est au Pape à leur assigner la matière, le troupeau, le diocèse sur lesquels ils doivent exercer leur juridiction; ce qui, dans la pratique, revenait, mais avec un certain embarras, au sentiment plus net, et plus conséquent avec lui-même, qui entendait de la juridiction immédiate ces paroles des anciens Pères de l'Église : « Pierre seul a reçu les clefs du royaume des cieux pour les communiquer aux autres. »
Discussions sur l’origine immédiate de la juridiction épiscopale.
(suite)
Au milieu de ces discussions, plusieurs Pères du concile, et de leur nombre fut le cardinal de Lorraine, firent observer très à propos qu'il fallait avant tout repousser l'ennemi au lieu de discuter entre soi des différends de famille. « Les hérétiques avancent, disaient-ils, que les prélats institués par le Pape ne sont pas de vrais et légitimes évêques ; voilà précisément ce qu'il faut condamner, sans prendre le change ni s'échauffer sur des questions ultérieures. » C'était le parti le plus sage ; aussi finit-il par l'emporter dans le concile.
Au commencement de l'année 1563 les ambassadeurs français présentèrent aux légats et rendirent public le Mémoire des articles de réformation demandés par la France. Les légats les communiquèrent au Pape, qui le écrivit au roi avec éloge, mais en demandant une modification sur plusieurs de ces articles. On célébra à Trente une messe d'actions de grâces en mémoire de la victoire du roi de France à Dreux et un service solennel pour les catholiques tués dans cette bataille.
Pie IV écrivit au président du concile que…
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Pie IV écrivit au président du concile que, le dépérissement de sa santé lui rendant la mort continuellement présente, sa principale occupation pour se préparer à ce passage formidable était de réformer l'Église que le Seigneur lui avait tout particulièrement confiée;
Arrivée du cardinal de Lorraine et des évêques français.
Discussions sur l’origine immédiate de la juridiction épiscopale.
(suite)
qu'il n'avait pas dessein de créer de nouveaux cardinaux, et que, si la pensée lui en venait, il les choisirait tels qu'on les pourrait demander;
qu'il sentait toute la nécessité de la résidence, dans un temps surtout où les ouailles avaient un besoin si pressant de l'assistance des pasteurs contre les efforts de l'hérésie, et que, soit qu'on la déclarât de droit divin ou de droit humain, il la ferait inviolablement observer par les cardinaux chargés de quelques églises, aussi bien que par les évêques ordinaires;
qu'en toute chose il voulait que le concile fût parfaitement libre, et qu'il n'avait jamais défendu d'y rien décider sans qu'on l'eût consulté;
que, s'il était survenu des questions difficiles, sur lesquelles on lui avait demandé son avis, cela n'était contraire ni à la liberté ni à l'usage de la sainte antiquité, où il était assez ordinaire que les conciles recourussent à la chaire de Pierre comme au premier siège de l'Église et au centre de la vérité ;
que le concile et le Pape, son chef, ne forment pas plus deux corps que la tête et les membres dans le corps humain ne composent deux hommes;
que, par la même raison, il n'était pas contraire à la liberté que le Pape, consulté par ses légats, consultât à son tour des cardinaux savants, dans la seule vue d'éclaircir les doutes, sans s'obliger à suivre leurs décisions.
La mort du cardinal de Mantoue…
A suivre : Mort du cardinal de Mantoue et du cardinal Séripand, présidents du concile.
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
La mort du cardinal de Mantoue, premier légat, qui survint au mois de mars 1563, fut un nouveau contre-temps pour les opérations du concile. Séripand manda cette mort au Pape et le pria d'envoyer à Trente un autre légat qui fût ancien dans le sacré collège et qui pût être à la tête du concile.
Mort du cardinal de Mantoue et du cardinal Séripand, présidents du concile.
Les impériaux jetèrent aussitôt les yeux sur le cardinal de Lorraine et publièrent que, si on le choisissait pour remplir cette place, il contenterait les princes et les nations, qui avaient beaucoup de confiance en lui, et que par là on pourrait terminer glorieusement le concile; mais le Pape prévint toutes leurs sollicitations en se hâtant de nommer les cardinaux Jean Moron et Bernard Navagéro. Ces deux cardinaux étaient distingués par leur prudence, leur expérience dans les affaires, et ils étaient profondément dévoués aux intérêts du Saint-Siège.
Le 17 mars le concile perdit encore un de ses légats, le cardinal Séripand, qui mourut à Trente, âgé de soixante-dix ans. Lorsqu'on lui apporta le saint Viatique il se leva et se mit à genoux pour le recevoir; après qu'on l'eut recouché il fit un discours latin rempli de piété et d'onction, en présence de cinq prélats, des secrétaires de l'ambassade de Venise et de Florence et de tous ses domestiques. Quelques heures avant sa mort il entendit murmurer quelques évêques qui disaient qu'il avait fait paraître dans les congrégations des sentiments particuliers touchant le péché originel et la justification; aussitôt il les appelle et fait devant eux sa confession de foi, entièrement conforme à la créance de l'Église. Il parla ensuite des bonnes œuvres et de la résurrection des morts, et il recommanda aux légats et au cardinal de Lorraine les affaires du concile. Il voulut continuer, mais sa faiblesse ne le permit pas ; toute l'assemblée fondait en larmes. « Pourquoi vous affligez-vous, leur dit-il avec saint Paul, comme les personnes qui sont sans espérance ? » et il expira.
Le 20 mars les légats crurent devoir suspendre les affaires du concile jusqu'à l'arrivée de leurs nouveaux collègues; on fut néanmoins obligé de tenir une congrégation générale le 20 avril pour y ordonner la prorogation de la session, qui avait été indiquée pour le 22 ; mais comme on ne se trouvait pas en état de fixer le jour, on remit à le faire au 20 mai et ensuite au 10 juin. Ce qu'il y eut de plus remarquable, après que les deux nouveaux légats eurent paru dans le concile…
A suivre : Difficulté sur la préséance entre les ambassadeurs.
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Difficulté sur la préséance entre les ambassadeurs.
… Ce qu'il y eut de plus remarquable, après que les deux nouveaux légats eurent paru dans le concile, fut la contestation sur la préséance entre l'ambassadeur de France et celui d'Espagne. Cette question dura longtemps et augmenta les troubles et les embarras du concile. Le marquis de Pescaire, premier ambassadeur de Philippe II, avait évité cette dispute en s'absentant, sous divers prétextes, à l'arrivée des ambassadeurs de France. Le comte de Lune lui ayant succédé en même temps que le cardinal de Lorraine arrivait à Trente, il fut quarante jours sans assister à aucune assemblée du concile et à dresser ses batteries pour satisfaire les prétentions de Philippe. Enfin il se réduisit à demander une place hors du rang des ambassadeurs, afin de laisser la préséance indécise. Le cardinal approuva d'abord cet arrangement ; mais les ministres de France dirent que leur devoir était de ne point laisser révoquer en doute la préséance que le roi de France avait sur celui d'Espagne, ce qui arriverait néanmoins si l'on donnait à l'ambassadeur d'Espagne une autre place que celle qui est immédiatement après l'ambassadeur de France.
Comme le temps de la session approchait on tint de fréquentes congrégations où l'on disputa beaucoup sans rien conclure. Le cardinal de Lorraine parla en faveur de la supériorité du concile sur le Pape, d'autres soutinrent le sentiment contraire. Le Père Laynez, général des Jésuites, se distinguait par-dessus tous les autres par la profondeur et la netteté avec lesquelles il traitait les questions les plus ardues. Cependant les légats dressèrent les deux chapitres de l'institution et de la résidence en termes si généraux que la plupart des Pères parurent contents. On parla ensuite de la réformation des cardinaux, mais la plupart des cardinaux aimèrent mieux que cette réformation fût faite par le Pape. Toutefois, au moment même où l'on s'efforçait de prendre tous les moyens de tenir tranquillement la session, les contestations se renouvelèrent au sujet de la préséance entre les ambassadeurs de France et d'Espagne.
Les présidents du concile firent tous leurs efforts pour aplanir cette nouvelle difficulté. Il fut conclu, et les parties intéressées y consentirent, que l'on garderait, le jour de la session, le même ordre qu'on avait observé à la fête de saint Pierre, et que, dans les autres jours solennels, les ambassadeurs de France et d'Espagne conviendraient entre eux qui des deux se trouverait aux cérémonies, en sorte que, l'un y assistant, l'autre n'y paraîtrait point. Lorsque le Pape reçut la nouvelle de cet accommodement il en témoigna sa joie au légat et au cardinal de Lorraine, et les remercia des soins qu'ils s'étaient donnés pour éteindre l'incendie qu'une pareille contestation pouvait allumer dans l'Église, et il les exhorta à terminer promptement le concile.
Le 14 juillet les légats convoquèrent une congrégation générale…
A suivre : Vingt-troisième session. Doctrine et canons touchant le sacrement de l’Ordre.
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Vingt-troisième session.Le 14 juillet les légats convoquèrent une congrégation générale où le cardinal Moron proposa les décrets sur la doctrine et sur la réformation. On recueillit les suffrages ; il y en eut cent quatre-vingt-douze favorables à ce qui avait été réglé; vingt-huit prélats seulement, presque tous espagnols, ne s'unirent point avec les autres par différents motifs. Ainsi le cardinal Moron conclut à la célébration de la vingt-troisième session pour le lendemain 15 juillet 1563, jour pour lequel elle avait été indiquée. Ensuite il remercia les Pères qui avaient accepté les décrets et conjura les autres de s'unir à eux. Quoiqu'il fût assuré du succès de la session, il voyait cependant avec peine, qu'une grande nation tout entière n'adhérât point aux autres ; il pria instamment le comte de Lune, qui n'avait pas moins de religion que d'esprit et de capacité, d'employer tout son crédit pour empêcher les suites d'une scission si dangereuse. Sa confiance ne fut point trompée; le comte fit si bien par ses instances qu'il fléchit enfin les prélats de sa nation.
Doctrine et canons touchant le sacrement de l’Ordre.
L'assemblée était composée des légats Moron, Hosius, Simonette et Navagéro, des cardinaux de Lorraine, archevêque de Reims, et Madruce, évêque de Trente, de trois ambassadeurs de l'empereur, des deux du roi de France, de celui du roi d'Espagne, de ceux des rois de Pologne et de Portugal, de deux de la république de Venise, d'un du duc de Savoie, de deux cent huit évêques, sans compter les généraux d'ordres, les abbés et la multitude des docteurs.
La session commença à neuf heures du matin et dura jusqu'à quatre heures après midi. Du Bellay, évêque de Paris, célébra le messe du Saint-Esprit, après laquelle l'évêque d'Alise monta en chaire et prêcha en latin. Son discours offensa fort les Français et les Vénitiens, qui s'en plaignirent aux légats et leur demandèrent avec instance qu'il ne fût point inscrit dans les actes parce que l'orateur avait nommé le roi d'Espagne avant celui de France et le duc de Savoie avant la république de Venise ; mais on reconnut qu'il l'avait fait sans dessein et par pure inattention. L'évêque de Castellanéta fit la fonction de secrétaire au lieu et place de Massarel, qui était malade. Il lut la bulle du Pape pour l'élection des deux derniers légats, les pouvoirs des ambassadeurs arrivés depuis la dernière session et plusieurs lettres reçues de différents princes.
Après toutes ces lectures l'évêque de Paris, qui avait officié, monta dans la tribune et lut à haute voix le décret sur la doctrine, conçu en ces termes : …
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Vingt-troisième session.
Doctrine et canons touchant le sacrement de l’Ordre.
(suite)DOCTRINE VÉRITABLE ET CATHOLIQUE TOUCHANT LE SACREMENT DE L'ORDRE,
DÉFINIE ET PUBLIÉE PAR LE SAINT CONCILE DE TRENTE DANS LA SEPTIÈME SESSION,
POUR LA CONDAMNATION DES ERREURS DE NOTRE TEMPS.
CHAPITRE. I. De l'institution du sacerdoce de la nouvelle loi.
« Le sacrifice et le sacerdoce sont tellement liés par la disposition de Dieu que l'un et l'autre ont existé dans toute loi. Ainsi, comme dans le Nouveau Testament l'Église catholique a reçu de l'institution de Notre-Seigneur le sacrifice visible de la sainte Eucharistie, il faut aussi reconnaître que dans la même Église il y a un nouveau sacerdoce, visible et extérieur, dans lequel l'ancien a été transféré. Les saintes Écritures nous montrent et la tradition de l'Eglise catholique nous a toujours enseigné que ce sacerdoce a été institué par le même Seigneur notre Sauveur, et qu'il a donné aux apôtres et à leurs successeurs dans le sacerdoce la puissance de consacrer, offrir et administrer son corps et son sang, ainsi que de remettre et de retenir les péchés. »
CHAP. II. Des sept ordres.
« Or, comme la fonction d'un sacerdoce si saint est une chose toute divine, afin qu'elle-pût être exercée avec plus de dignité et de respect, il a été bien convenable que, dans une si belle ordonnance de toutes choses dans l'Église, il y eût plusieurs et divers ordres de ministres, qui par office fussent appliqués à l'autel, de sorte que les clercs marqués de la tonsure montassent ensuite aux ordres majeurs, en passant par les moindres. Car les saintes Écritures parlent non-seulement très-clairement des prêtres, mais encore des diacres, et elles marquent en termes formels ce qu'il faut surtout observer dans leur ordination. Quant aux ordres suivants, savoir : de sous-diacres, d'acolytes, d'exorcistes, de lecteurs et de portiers, on voit que, dès l'établissement de l'Église, les noms et les fonctions propres à chacun d'eux étaient en usage, mais dans des degrés différents ; car les Pères et les saints conciles mettent au rang des ordres majeurs le sous-diaconat, et ils parlent souvent des autres ordres inférieurs. »
CHAP. III. Que l'Ordre est véritablement et proprement un sacrement.
« Comme il est clair et manifeste, par le témoignage de l'Écriture, par la tradition des apôtres et par le consentement unanime des Pères, que la grâce est conférée par la sainte ordination, qui s'accomplit par des paroles et par des signes extérieurs, personne ne peut douter que l'Ordre ne soit véritablement et proprement un des sept sacrements de la sainte Église ; car l'Apôtre dit ; « Je vous avertis de ressusciter la grâce de Dieu qui est en vous par l'imposition de mes mains; car Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de vertu, de dilection et de sobriété.»
CHAP. IV. De la hiérarchie ecclésiastique et du pouvoir d'ordonner. …
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Vingt-troisième session.
Doctrine et canons touchant le sacrement de l’Ordre.
(suite)
CHAP. IV. De la hiérarchie ecclésiastique et du pouvoir d'ordonner.
« Parce que le sacrement de l'Ordre imprime, comme le Baptême, un caractère qui ne peut être ni effacé ni ôté, c'est avec raison que le saint concile condamne le sentiment de ceux qui soutiennent que les prêtres du Nouveau Testament n'ont qu'une puissance temporaire, et que, encore qu'ils aient été légitimement ordonnés, ils peuvent redevenir laïques s'ils cessent d'exercer le ministère de la parole de Dieu.
Si on prétend encore que tous les chrétiens sans distinction sont prêtres du Nouveau Testament ou qu'ils ont tous entre eux une égale puissance spirituelle, il est clair que c'est confondre la hiérarchie ecclésiastique, qui est comparée à une armée rangée en bataille, comme si, contre la doctrine de saint Paul, tous étaient apôtres, tous prophètes, tous évangélistes, tous pasteurs, tous docteurs.
C'est pourquoi le saint concile déclare que, outre les autres degrés ecclésiastiques, les évêques, qui ont succédé aux apôtres, appartiennent principalement à cet ordre hiérarchique; qu'ils ont été établis, comme dit l'Apôtre, par le Saint-Esprit pour gouverner l'Église de Dieu; qu'ils sont supérieurs aux prêtres ; qu'ils confèrent le sacrement de Confirmation, ordonnent les ministres de l'Église, et qu'ils peuvent faire plusieurs autres fonctions que ceux qui sont d'un ordre inférieur n'ont aucun pouvoir d'exercer.
Le saint concile déclare de plus que, pour la promotion des évêques, des prêtres et des autres ordres, le (consentement) et l'intervention, ou l'autorité soit du peuple soit du magistrat, ou de quelque autre puissance séculière que ce soit, ne sont pas tellement nécessaires que sans cela l'ordination soit nulle; mais, au contraire, il prononce que ceux qui, n'étant choisis et établis que par le peuple seulement, ou par quelque autre magistrat ou puissance séculière, s'ingèrent d'exercer ces ministères, et ceux qui entreprennent d'eux-mêmes témérairement de le faire, ne doivent point être tenus pour de vrais ministres de l'Église, mais doivent tous être regardés comme des voleurs et des larrons, qui ne sont point entrés par la porte.
Voilà ce qu'en général le saint concile a trouvé bon de faire entendre aux fidèles chrétiens touchant le sacrement de l'Ordre. Et pareillement il a résolu de prononcer condamnation contre tout ce qui est contraire par des canons exprès, en la forme qui suit, afin que tous, avec l'assistance de Jésus-Christ, usant de la règle de la foi, puissent plus aisément reconnaître et conserver la vérité de la créance catholique au milieu des ténèbres de tant d'erreurs. »
DU SACREMENT DE L'ORDRE. …
* Note de Louis: J’ai aéré le texte pour une meilleure compréhension. Bien à vous.
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
A suivre : Universalité historique et doctrinale de l’Église de Dieu.Vingt-troisième session.
Doctrine et canons touchant le sacrement de l’Ordre.
(suite)DU SACREMENT DE L'ORDRE.
« CANON I. Si quelqu'un dit que, dans le Testament Nouveau, il n'est point de sacerdoce visible et extérieur, ou qu'il n'y a pas une certaine puissance de consacrer et d'offrir le vrai corps et le vrai sang du Seigneur et de remettre et de retenir les péchés, mais que tout se réduit à une commission et au simple ministère de prêcher l'Évangile, ou que ceux qui ne prêchent pas ne sont aucunement prêtres, qu'il soit anathème !
« II. Si quelqu'un dit que, outre le sacerdoce, il n'y a point, dans l'Église catholique, d'autres ordres majeurs et mineurs, par lesquels, comme par certains degrés, on monte au sacerdoce, qu'il soit anathème!
« III. Si quelqu'un dit que l'Ordre ou l'ordination sacrée n'est pas véritablement et proprement un sacrement institué par Notre-Seigneur Jésus-Christ, ou que c'est une invention humaine, imaginée par des gens qui ignoraient les choses ecclésiastiques, ou bien que ce n'est qu'une certaine cérémonie, employée dans le choix des ministres de la parole de Dieu et des sacrements, qu'il soit anathème !
« IV. Si quelqu'un dit que le Saint-Esprit n'est pas donné par l'ordination sacrée, et qu'ainsi c'est vainement que les évêques disent : Recevez le Saint-Esprit, ou que par cette ordination il ne s'imprime point de caractère, ou bien que celui qui une fois a été prêtre peut de nouveau devenir laïque, qu'il soit anathème !
« V. Si quelqu'un dit que l'onction sacrée dont use l'Église dans la sainte ordination non-seulement n'est pas requise, mais qu'elle doit être rejetée et qu'elle est pernicieuse, aussi bien que les autres cérémonies de l'Ordre, qu'il soit anathème !
« VI. Si quelqu'un dit que dans l'Église catholique il n'y a pas une hiérarchie établie par l'ordre de Dieu, laquelle est composée d'évêques, de prêtres et de ministres, qu'il soit anathème !
« VII. Si quelqu'un dit que les évêques ne sont pas supérieurs aux prêtres, ou n'ont pas la puissance de conférer la Confirmation et les Ordres, ou que celle qu'ils ont leur est commune avec les prêtres, ou que les ordres qu'ils confèrent sans le consentement ou l'intervention du peuple, ou de la puissance séculière, sont nuls, ou que ceux qui ne sont ni ordonnés ni envoyés légitimement par la puissance ecclésiastique et canonique, mais qui viennent d'ailleurs, sont néanmoins des ministres légitimes de la parole et des sacrements, qu'il soit anathème !
« VIII. Si quelqu'un dit que les évêques qui sont établis par l'autorité du Pontife romain ne sont pas de vrais et légitimes évêques, mais que c'est une invention humaine, qu'il soit anathème ! »
Voilà comment la sainte Église de Dieu, toujours vivante, depuis saint Pierre…
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Louis- Admin
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Re: Le Saint Concile de Trente
Voilà comment la sainte Église de Dieu, toujours vivante, depuis saint Pierre jusqu'à Pie IV, depuis Moïse jusqu'à saint Pierre, depuis Noé jusqu'à Moïse, depuis Adam et Abel jusqu'à Noé,
Universalité historique et doctrinale de l’Église de Dieu.
voilà comment cette Église résumant en elle tous les siècles, toutes les générations, tous les patriarches, tous les prophètes, tous les justes, toutes les lois, toutes les promesses, toutes les vérités, toutes les grâces;
voilà comment cette Église vraiment universelle, après avoir professé solennellement sa foi au concile de Trente par ses pontifes, en présence du Ciel, de la terre et des enfers, comme autrefois devant Néron par ses martyrs, devant Antiochus par ses Machabées, devant Nabuchodonosor par ses enfants de la fournaise ;
voilà comment cette Église proclame et confirme sa doctrine héréditaire sur les livres divins, sur la tradition, sur le péché originel, sur le rétablissement de l'homme dans la divine justice, sur les sacrements, le Baptême; la Confirmation, la Pénitence, l'Eucharistie, la communion, le sacrifice de la messe, le sacerdoce, l'ordination sacrée.
Par là cette Église affermit et ranime, dans les fondations mêmes de l'édifice, des principes toujours vivants et toujours efficaces de restauration et de réformation spontanées.
Vouloir commencer par la réformation sans le dogme, c'est vouloir couvrir une maison avant d'en avoir assuré les fondements, avant de savoir si ce sera un palais ou une masure. Supposé, avec Luther et Calvin, que l'homme n'a point de libre arbitre, que c'est une brute, une machine; supposé, avec Luther et Calvin, que Dieu opère en nous le mal comme le bien, que nos bonnes œuvres même sont des péchés, que le sacrifice de la messe n'est rien, à quoi bon la morale, la vertu, la religion, les prêtres ? Y aura-t-il une différence entre le pâtre et le pasteur, entre le gardeur de brebis ou de porcs et le gardeur des âmes ? À quoi bon même alors la justice humaine, l'autorité temporelle ?
Bien des gens, surtout parmi les soi-disant politiques, ne comprendront pas le premier mot à ceci. Cependant, il y a bien quarante ans…
* Note de Louis: J’ai aéré le texte pour une meilleure compréhension. Bien à vous.
A suivre : Conséquences que tire de là un politique anglais.
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Louis- Admin
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Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Le Saint Concile de Trente
Conséquences que tire de là un politique anglais.
Bien des gens, surtout parmi les soi-disant politiques, ne comprendront pas le premier mot à ceci. Cependant, il y a bien quarante ans, un illustre protestant d'Angleterre, lord Fitz-William, dans une suite de lettres aux souverains de l'Europe, leur signalait cette connexion intime entre les vérités catholiques et le bon état de la société temporelle. Voici comment lui-même résume ses idées.
« La vertu, la justice, la morale doivent servir de base à tous les gouvernements.
« II est impossible d'établir la vertu, la justice, la morale sur des bases tant soit peu solides sans le tribunal de la Pénitence, parce que ce tribunal, le plus redoutable de tous les tribunaux, s'empare de la conscience des hommes et la dirige d'une manière plus efficace qu'aucun autre tribunal. Or ce tribunal appartient exclusivement aux catholiques romains.
« Il est impossible d'établir le tribunal de la Pénitence sans la croyance à la présence réelle, principale base de la foi catholique romaine, parce que, sans cette croyance, le sacrement de la communion perd sa valeur et sa considération. Les protestants approchent de la sainte table sans crainte parce qu'ils n'y reçoivent que le signe commémoratif du corps de Jésus-Christ; les catholiques, au contraire, n'en approchent qu'en tremblant parce qu'ils y reçoivent le corps même de leur Sauveur. Aussi, partout où cette croyance fut détruite, le tribunal de la Pénitence cessa avec elle ; la confession devint inutile, comme partout où cette croyance existe la confession devint nécessaire, et ce tribunal, qui se trouvait ainsi nécessairement établi avec elle, rend indispensable l'exercice de la vertu, de la justice, de la morale. Donc, comme je l'ai déjà dit,
« Il est impossible de former un système de gouvernement quelconque, qui puisse être permanent ou avantageux, à moins qu'il ne soit appuyé sur la religion catholique romaine.
« Voilà donc la solution de la question la plus importante, après celle de l'immortalité de l'âme, qui puisse être présentée aux hommes : Quel est le meilleur des gouvernements ? Et plus on l'étudiera, plus on verra que cette croyance à la présence réelle s'étend non-seulement sur tous les gouvernements, mais sur toutes les considérations humaines, qu'elle en est comme le diapason, et qu'elle est, par rapport au monde moral, ce qu'est le soleil par rapport au monde physique, illuminans omnes homines 1. »
D'après ces conclusions du politique anglais et anglican, le concile de Trente, en proclamant les dogmes catholiques sur la Pénitence, l'Eucharistie, le sacrifice de la messe, le sacerdoce, a proclamé les seuls vrais principes d'une bonne réforme, d'une restauration salutaire non-seulement pour le clergé, mais pour le peuple, mais pour les gouvernements, mais pour l'univers entier ; non-seulement dans l’ordre religieux, mais encore dans l’ordre politique. Puissent tous les catholiques avoir la vue aussi perspicace et les vues aussi élevées que cet honnête protestant !
Comme les évêques catholiques…
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1 Lettres d'Atticus (par lord Fitz-William).
A suivre : Décrets des sessions 21, 22 et 23 pour la réformation ecclésiastique.
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Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Le Saint Concile de Trente
Comme les évêques catholiques, unis et soumis au Pape, sont les instruments divinement institués de cette restauration universelle, le concile de Trente, dans les décrets de réformation, s'attache surtout à ce que leur élection et leur vie puissent servir de modèle, et que leur action pour le bien soit continue, régulière et toute-puissante. Nous l'avons vu dans les premières sessions, nous le voyons dans les trois dernières.
Décrets des sessions 21, 22 et 23 pour la réformation ecclésiastique.
Le décret de réformation de la vingt et unième session contient neuf chapitres.
Le premier ordonne aux évêques de conférer les Ordres et de donner les dimissoires et les lettres d'attestation gratuitement, et taxe le salaire de leurs officiers.
Le second veut que personne ne soit admis aux ordres sacrés sans titre ecclésiastique ou patrimonial qui lui donne de quoi vivre ;
le troisième, que, dans les églises cathédrales ou collégiales, il soit fait distraction au moins de la troisième partie de tous les fruits, produits et revenus des dignités et des prébendes, pour être convertie en distributions journalières et divisée entre les seuls dignitaires et chanoines qui assisteront au service divin.
Le quatrième et le cinquième accordent aux évêques le pouvoir de faire, en cas de nécessité, des créations de nouvelles paroisses et unions de bénéfices, sans préjudice pourtant de ceux qui s'en trouveraient pourvus.
Le sixième ordonne de mettre des vicaires en la place des curés qui n'ont pas la science et la capacité requises et de priver de leurs bénéfices ceux qui vivent dans le désordre.
Par le septième les évêques pourront transférer dans les églises-mères le service des églises ou chapelles ruinées et faire rétablir les églises paroissiales.
Le huitième leur donne le droit de faire la visite de toutes les églises dans leur diocèse, même de celles qui sont exemptes. Dans tous les cas de réformation où on leur opposerait des exemptions ou d'autres privilèges, ils pourront agir comme délégués du Siège apostolique afin de couper court à toutes les difficultés.
Le neuvième chapitre porte l'abolition du nom et de la fonction des quêteurs, et ordonne que les indulgences et grâces spirituelles seront publiées par les ordinaires, assistés de deux membres du chapitre, qui recueilleront les aumônes.
Dans la vingt-deuxième session…
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Re: Le Saint Concile de Trente
Décrets des sessions 21, 22 et 23 pour la réformation ecclésiastique.
(suite)
Dans la vingt-deuxième session le décret de réformation contient onze chapitres, dont le premier renouvelle les anciens canons touchant la bonne conduite et l'honnêteté de vie des ecclésiastiques. Il est conçu en ces termes :
« Il n'y a rien qui instruise ni qui porte plus continuellement les hommes à la piété et au culte de Dieu que la vie et l'exemple de ceux qui se sont consacrés au divin ministère; car, comme on les voit élevés des choses du siècle à un lieu plus éminent, tous les autres jettent les yeux sur eux comme sur un miroir et prennent d'eux ce qu'ils doivent imiter. C'est pourquoi les ecclésiastiques, appelés à avoir le Seigneur pour partage, doivent tellement régler leur vie et toute leur conduite que, dans leurs habits, leur maintien extérieur, leur démarche, leurs discours, dans tout le reste, ils ne montrent rien qui ne soit plein de gravité, de modération et de religion, évitant même les fautes légères, qui en eux seraient très-grandes, afin que leurs actions impriment à tous le respect.
Or, comme il est juste d'apporter en ceci d'autant plus de précaution que l'Église en tire plus d'honneur et plus d'avantage, le saint concile ordonne que tout ce que les souverains Pontifes et les saints conciles ont déjà suffisamment et utilement établi touchant la conduite, l'honnêteté, les habits et la science des clercs, de même que sur le luxe, les festins, les danses, les jeux de hasard et autres, même sur toute sorte de crimes et sur l'embarras des affaires séculières qu'ils doivent éviter, soit à l'avenir observé sous les mêmes peines ou même sous de plus grandes, selon que les Ordinaires trouveront à propos de les imposer, sans que l'exécution de ce qui regarde la correction des mœurs puisse être suspendue par aucun appel.
Et si les évêques s'aperçoivent de quelque relâchement dans la discipline sur quelqu'un de ces points, ils n'oublieront rien pour les remettre en usage et pour les faire observer exactement et universellement, nonobstant toutes coutumes contraires, de peur que Dieu ne leur fasse subir à eux-mêmes les peines qu'ils mériteraient pour avoir négligé la correction de ceux qui leur étaient soumis. »
Le second chapitre…
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Re: Le Saint Concile de Trente
Le second chapitre prescrit des règles touchant les qualités de ceux qui doivent être choisis pour les églises cathédrales.
Décrets des sessions 21, 22 et 23 pour la réformation ecclésiastique.
(suite)
Le troisième établit plus en détail les distributions journalières sur le tiers de tous les revenus, à qui reviendra la part des absents, et les exceptions de certains cas.
Le quatrième porte qu'il faut être au moins sous-diacre pour avoir voix au chapitre dans les cathédrales ou collégiales ;
le cinquième, que les dispenses expédiées hors de la cour de Rome seront commises à l'évêque et examinées par lui ;
le sixième, qu'il faut changer avec circonspection les dispositions testamentaires.
Le septième rappelle les formes à observer pour recevoir les appellations.
Par le huitième et le neuvième les évêques sont constitués exécuteurs de toutes les dispositions pieuses, et visiteurs des hôpitaux qui ne sont pas sous la protection immédiate des rois; les administrateurs, des lieux de piété doivent rendre compte à ces prélats, à moins qu'il n'en soit autrement ordonné dans la fondation.
Le dixième leur attribue le pouvoir d'examiner et même d'interdire les notaires royaux, quant aux fonctions qui regardent les matières ecclésiastiques.
Le onzième et dernier décerne les peines suivantes contre ceux qui usurpent ou retiennent les biens d'une église ou d'un lieu de piété quelconque.« Si quelque ecclésiastique ou laïque, de quelque dignité qu'il soit revêtu, fût-il même empereur ou roi, a le cœur assez rempli d'avarice, qui est la racine de tous les maux, pour oser convertir à son propre usage et usurper par soi-même ou par autrui, par force ou par menace, même par le moyen de personnes interposées, soit ecclésiastiques, soit laïques, par quelque artifice et sous quelque couleur ou prétexte que ce puisse être, les juridictions, biens, cens et droits, même féodaux et emphytéotiques, fruits, émoluments, et quelques revenus que ce soit, de quelque église ou quelque bénéfice séculier ou régulier, monts-de-piété et d'autres lieux de dévotion, qui doivent être employés aux nécessités des pauvres et de ceux qui les desservent, ou pour empêcher par les mêmes voies que lesdits biens ne soient perçus par ceux auxquels de droit ils appartiennent, il sera soumis à l'anathème jusqu'à ce qu'il ait entièrement rendu et restitué à l'Église, et à son administrateur ou au bénéficier, lesdites juridictions, biens, effets, droits, fruits et revenus dont il se sera emparé, ou qui lui seront advenus de quelque manière que ce soit, même par donation de personnes supposées, et jusqu'à ce qu'il ait obtenu l'absolution du souverain Pontife.
Que s'il est patron de ladite église, il sera privé par le fait même, outre les susdites peines, du droit de patronage. Et tout ecclésiastique qui aura consenti ou adhéré à une telle usurpation sera soumis aux mêmes peines, privé de tous bénéfices et rendu inhabile à quelques autres que ce soit, et, même après l'entière absolution et satisfaction, il sera suspens de la fonction de son ordre, tant qu'il plaira à son Ordinaire. »
Le décret de réformation de la vingt-troisième session…
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Re: Le Saint Concile de Trente
Le décret de réformation de la vingt-troisième session embrasse dix-huit chapitres.
Décrets des sessions 21, 22 et 23 pour la réformation ecclésiastique.
(suite)
Le premier, sur la résidence, contient une extension de celui qui avait été fait sous Paul III sur cette même matière; il comprend nommément les cardinaux et fixe le temps de l'absence à deux ou trois mois au plus, en leur supposant même pour cela des causes raisonnables.
Le deuxième enjoint aux évêques nommés de se faire sacrer dans les trois mois ;
le troisième de conférer eux-mêmes les Ordres dans leurs diocèses;
le quatrième et le cinquième, qui on doit tonsurer, et de quoi doivent être munis ceux qui se présentent aux Ordres.
Il est statué dans le sixième que nul clerc tonsuré, quand même il aurait reçu les quatre ordres mineurs, ne sera pourvu d'aucun bénéfice avant l'âge de quatorze ans.
— VII. Ceux qui se présentent aux ordres doivent être examinés par des hommes versés dans le droit divin et humain.
— VIII. Comment et par qui chacun doit être ordonné.
— IX. Sous quelles conditions un évêque peut ordonner son domestique, qui n'est pas de son diocèse.
— X. Les prélats inférieurs aux évêques ne pourront donner la tonsure ni les ordres mineurs qu'aux réguliers qui leur sont soumis ; ni eux ni quelques chapitres que ce soit ne pourront donner de dimissoire. Peines établies contre ceux qui pèchent contre ce décret.
— XI. Des interstices, et de quelques autres observations touchant les ordres mineurs.
— XII. De l'âge requis pour les ordres majeurs : vingt-deux ans pour le sous-diaconat, vingt-trois pour le diaconat, vingt-cinq pour la prêtrise. Il faut admettre seulement ceux qui en sont dignes.
— XIII. Ce qui doit s'observer dans l'ordination des diacres et des sous-diacres. On ne doit conférer à personne deux ordres sacrés en un même jour.
— XIV. De ceux qui doivent être élevés à l'ordre de prêtrise ; fonctions de ceux qui sont admis.
— XV. Nul ne pourra entendre les confessions sans être approuvé par l'Ordinaire.
Le seizième chapitre remet en vigueur le canon de Chalcédoine contre les ecclésiastiques vagabonds, et veut qu'à l'avenir aucun ne soit reçu aux Ordres sans être appliqué en même temps au service de l'Église dans un poste fixe, qu'il ne pourra quitter qu'avec permission de l'évêque.
On rétablit par le dix-septième les fonctions des ordres inférieurs à la prêtrise, et l'on ajoute que, s'il ne se trouve pas sur les lieux des clercs dans le célibat pour faire les fonctions des quatre ordres mineurs, on pourra y employer des hommes mariés pourvu qu'ils ne soient pas bigames, qu'ils aient la tonsure et qu'ils portent l'habit clérical dans l'église.
Enfin le dix-huitième et dernier, le plus important de tous, ordonne l'établissement des séminaires dans chaque diocèse, institution jugée dès lors si salutaire que les prélats s'écrièrent de toutes parts qu'ils se croiraient amplement dédommagés de tous leurs travaux quand ils ne tireraient point d'autre fruit du concile. Le Pape fut le premier à donner l'exemple en fondant le Séminaire romain, qu'il mit entre les mains des Jésuites. Les décrets étaient à peine parvenus à Rome que le saint cardinal Charles Borromée instruisit les légats des desseins de Pie IV au sujet de cet établissement.
Voici ce chapitre mémorable…
A suivre : Décret mémorable pour l’établissement des séminaires. Réflexions à ce sujet.
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Re: Le Saint Concile de Trente
Voici ce chapitre mémorable; qu'on peut regarder comme le résumé vivant et pratique du saint concile de Trente, comme la réformation perpétuelle de l'Église par elle-même.
Décret mémorable pour l’établissement des séminaires.
Réflexions à ce sujet.
« Comme les jeunes gens, s'ils ne sont bien élevés, sont enclins à suivre les voluptés du monde et comme, sans une protection de Dieu très-puissante et toute particulière, ils ne peuvent constamment s'entretenir et persévérer dans la discipline ecclésiastique si dès leurs tendres années ils n'ont été formés à la piété et à la religion avant que les habitudes des vices les possèdent entièrement, le saint concile ordonne que toutes les églises cathédrales, métropolitaines et autres supérieures à celles-ci, chacune selon la mesure de ses facultés et l'étendue de son diocèse, seront tenues et obligées de nourrir, d'élever dans la piété et d'instruire dans la discipline ecclésiastique un certain nombre d'enfants de leur ville et diocèse ou de leur province, si dans le lieu il ne s'en trouve pas suffisamment, en un collège que l'évêque choisira près des églises mêmes ou en un autre lieu convenable.
« On ne recevra dans ce collège aucun enfant qui n'ait au moins douze ans, qui ne soit né de légitime mariage, qui ne sache passablement lire et écrire, et dont le bon naturel et les bonnes inclinations ne donnent lieu d'espérer qu'il s'emploiera toujours au service de l'Église. Le saint concile veut qu'on choisisse principalement les enfants des pauvres ; il n'exclut pourtant pas ceux des riches pourvu qu'ils s'y entretiennent à leurs dépens et qu'ils témoignent du désir et de l'affection pour le service de Dieu et de l'Église.
« L'évêque, après avoir départi ces enfants en autant de classes qu'il trouvera bon, suivant leur nombre, leur âge et leur progrès dans la discipline ecclésiastique, en appliquera une partie au service des églises, lorsqu’il le jugera à propos, et retiendra les autres pour être instruits dans le collège, en remettant toujours d'autres en la place de ceux qu'il en aura tirés, de manière que ce collège soit un perpétuel séminaire pour le service de Dieu.
« Et afin qu'ils soient plus aisément élevés dans la discipline ecclésiastique, ils porteront toujours dès leur entrée la tonsure et l'habit clérical. Ils y apprendront la grammaire, le chant, le calcul ecclésiastique et tout ce qui regarde les belles-lettres. Ils s'appliqueront à l'étude de l'Écriture sainte, des livres ecclésiastiques, des homélies des saints, des formes et des manières d'administrer les sacrements, principalement celles qui seront propres à les rendre capables d'entendre les confessions, enfin de toute autre coutume et cérémonie de l'Église. L'évêque aura soin qu'ils assistent tous les jours au sacrifice de la messe, qu'ils se confessent au moins tous les mois et qu'ils reçoivent, de l'avis de leur confesseur, le corps de Notre-Seigneur Jésus-Christ, servant les jours de fête dans l'église cathédrale ou dans les autres églises du lieu.
« Toutes ces choses, et autres nécessaires et opportunes à cet effet, seront réglées par les évêques, assistés du conseil de deux chanoines des plus anciens et des plus expérimentés et choisis par les évêques mêmes, selon que le Saint-Esprit le leur inspirera, et par leurs fréquentes visites ils auront soin que tout ceci soit toujours bien observé. Ils châtieront sévèrement les mutins, les incorrigibles, et ceux qui sèmeront parmi les autres le vice, les chassant même s'il en est besoin. Enfin ils ôteront tous empêchements et entretiendront tous les moyens qu'ils jugeront propres à conserver et à affermir un établissement si saint et si pieux.
« Et comme quelques…
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Re: Le Saint Concile de Trente
Décret mémorable pour l’établissement des séminaires.
Réflexions à ce sujet.
(suite)
« Et comme quelques revenus certains seront nécessaires pour le bâtiment du collège, pour les gages des maîtres et des domestiques, pour la nourriture de la jeunesse et pour les autres dépenses, outre les revenus déjà destinés en certaines églises et autres lieux à l'instruction et entretien des enfants, qui seront censés dès lors même réellement appliqués au nouveau séminaire par les soins de l'évêque du lieu, les mêmes évêques, assistés du conseil de deux membres du chapitre, dont l'un sera choisi par l'évêque, l'autre par le chapitre même, et de deux autres ecclésiastiques de la ville, dont l'un sera pareillement nommé par l'évêque et l'autre par le clergé du lieu, feront distraction d'une certaine portion de tous les revenus épiscopaux et du chapitre, et de toutes les dignités..., abbayes et prieurés..., et généralement de tous bénéfices, même réguliers..., ensemble des fabriques des églises et autres lieux..., comme aussi des revenus de tous les monastères..., et ils appliqueront et incorporeront audit collège ladite part et portion de tous les susdits revenus ainsi distraits.
Même on y pourra joindre et unir quelques bénéfices simples, de quelque qualité et dignité qu'ils soient, aussi bien que des prestimonies ou portions prestimoniales, ainsi qu'on les appelle, avant même qu'ils viennent à vaquer sans préjudice toutefois du service divin et des intérêts de ceux qui les posséderont. Ce qui aura lieu encore que les bénéfices soient réservés ou affectés, sans que l'effet desdites unions et applications desdits bénéfices puisse être empêché ou retardé par la résignation qui pourrait en être faite, ni par quelque autre voie que ce soit; mais elles subsisteront et auront lieu de quelque manière que les bénéfices puissent vaquer, même en cour de Rome, nonobstant toute constitution contraire. »
Le concile entre dans un plus grand détail encore pour faciliter à l'évêque l'érection d'une si bonne œuvre et lui fournir les moyens de vaincre tous les obstacles. Il ajoute :
« Que si les prélats des cathédrales et autres églises supérieures étaient négligents à établir et à maintenir de tels séminaires, ou refusaient de payer leur portion, ce sera à l'archevêque de reprendre vivement l'évêque, et au synode provincial de reprendre l'archevêque et les autres supérieurs, et de les obliger à tout ce que dessus, et enfin d'avoir un soin particulier de procurer et avancer, au plus tôt et partout où il pourra, un ouvrage si saint et si pieux. L'évêque devra recevoir tous les ans le compte des revenus dudit séminaire, en présence de deux députés du chapitre et de deux autres du clergé de la ville.
« Ensuite, afin qu'on puisse avec moins de dépense pourvoir à l'établissement de telles écoles, le saint concile ordonne que les évêques, archevêques, primats et autres ordinaires des lieux obligeront ceux qui sont pourvus de la dignité d'écolâtre, et tous autres qui tiennent des places auxquelles est attachée l'obligation de faire des leçons et d'enseigner, ils les contraindront, même par la soustraction de leurs fruits, d'en faire les fonctions dans lesdites écoles et d'y instruire par eux-mêmes, s'ils en sont capables, les enfants qui y seront, sinon de mettre en leur place des gens qui s'en acquitteront comme il faut, qu'ils choisiront eux-mêmes et qui seront approuvés par les Ordinaires. Que si ceux qu'ils auront choisis ne sont pas jugés capables par l'évêque, ils en nommeront quelque autre qui le soit, sans qu'il y ait lieu à aucune appellation, et s'ils négligent de le faire l'évêque même y pourvoira.
« II appartiendra aussi à l'évêque…
Dernière édition par Louis le Dim 19 Jan 2014, 1:41 pm, édité 2 fois (Raison : orthographe)
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Re: Le Saint Concile de Trente
« II appartiendra aussi à l'évêque de leur prescrire ce qu'ils devront enseigner dans lesdites écoles, selon qu'il le jugera à propos. Et à l'avenir ces sortes d'offices ou de dignité d'écolâtre, comme on les nomme, ne seront données qu'à des docteurs ou maîtres, ou à des licenciés en théologie ou en droit canon, ou à d'autres personnes capables, qui puissent s'acquitter par eux-mêmes de cet emploi; autrement la provision sera nulle et sans effet, nonobstant tout privilège et coutume, même de temps immémorial.
Décret mémorable pour l’établissement des séminaires.
Réflexions à ce sujet.
(suite)
« Or, si en quelque province les églises se trouvent en une si grande pauvreté que l'on ne puisse établir de collège en quelques-unes, le synode provincial ou le métropolitain, avec deux des plus anciens suffragants, aura soin d'établir dans son église métropolitaine, ou dans quelque autre église de la province plus commode, un ou plusieurs collèges, selon qu'il le jugera à propos, du revenu de deux ou plusieurs desdites églises qui ne peuvent commodément suffire à entretenir chacune un collège, et là seront instruits les enfants de ces églises.
« Mais dans les églises qui ont de grands diocèses, l'évêque pourra avoir en divers lieux un ou plusieurs séminaires, selon qu'il le jugera à propos ; toutefois ils seront entièrement dépendants de celui qui sera érigé et établi dans la ville épiscopale.
« Enfin si, au sujet de ces unions ou de cette taxe, assignation et incorporation de ces portions, ou par quelque autre moyen que ce soit, il survenait quelque difficulté qui empêchât l'établissement de ce séminaire ou qui le troublât dans la suite, l'évêque avec les députés ci-dessus nommés, ou le synode provincial, selon l'usage du pays, pourra, ayant égard à l'état des églises et des bénéfices, régler et ordonner toutes les choses, en général et en particulier, qui paraîtront nécessaires et utiles pour l'heureux progrès du séminaire, modérer même ou augmenter, s'il en est besoin, ce qui a été dit ci-dessus. »
Dans tout ce chapitre on voit avec quel soin…
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Re: Le Saint Concile de Trente
Dans tout ce chapitre on voit avec quel soin, quelle tendresse, quelles précautions l'Église de Dieu travaille à l'œuvre des séminaires; on dirait une mère qui prépare le berceau du fils qu'elle va mettre au monde; à travers les douleurs et les larmes son cœur bondit de joie. Effectivement ce va être une création nouvelle de l'Esprit de Dieu dans l'Eglise et par l'Eglise : création spirituelle, qui renouvellera la face de la terre ; création merveilleuse, où l'Église même renouvellera sa jeunesse comme l'aigle et renaîtra sans cesse, toujours ancienne et toujours nouvelle.
Décret mémorable pour l’établissement des séminaires.
Réflexions à ce sujet.
(suite)
Avec le temps et l'expérience, en combinant les divers degrés de séminaires avec les autres écoles chrétiennes, elle pourra organiser chaque diocèse en académie chrétienne, en université catholique, où toutes les connaissances serviront à la gloire de Dieu : les sciences naturelles, à le faire admirer dans un insecte, dans un brin d'herbe, aussi bien que dans le soleil et les étoiles; les sciences littéraires, pour annoncer avec plus de dignité sa parole, chanter avec plus d'harmonie ses louanges; l'étude des langues saintes, pour entendre de mieux en mieux les mystères de sa parole écrite et aplanir les voies du retour aux peuples qui parlent ou estiment ces langues ; la lecture méditée des Pères et des docteurs, pour y puiser de plus en plus cet esprit de foi, de piété, de zèle, d'intelligence, qu'ils ont reçu eux-mêmes de plus haut; ainsi de toutes les sciences possibles. Car cette œuvre des séminaires, dont l'idée seule faisait tressaillir de joie le concile de Trente, contient en germe tous les biens désirables.
Après plus de deux siècles on est encore loin d'avoir mis à profit partout et complètement ce don de Dieu. Il y a cinquante ans, nous avons vu tous les séminaires de France ensevelis sous les ruines des églises et du royaume de France ; et peu après nous voyons ces mêmes églises, ressuscitées à la voix du successeur de Pierre, reconstruire, sur le plan perfectionné du concile de Trente, non-seulement des séminaires pour disposer les lévites prochainement au sacerdoce par l'étude de la théologie, mais encore des séminaires pour l'y préparer de loin par les études littéraires. Ensemble de régénération qui réjouit le Ciel et la terre, par les apôtres et les martyrs qu'il leur envoie par le Tonkin, la Chine, la Corée, les forêts de l'Amérique et les îles de l'Océan.
Après l'heureux succès de la vingt-troisième session il y avait lieu de croire que le concile pourrait être bientôt terminé; c'était le vœu de tout le monde; aussi ne négligea-t-on rien, pour l'examen des points de doctrine sur lesquels le concile n'avait pas encore prononcé. On nomma dix théologiens pour travailler sur la matière des indulgences, des vœux des religieux, de l'invocation des saints, du culte des images et du purgatoire, et l'on tint un grand nombre de congrégations sur le sacrement de Mariage et sur les abus qui y avaient rapport…
A suivre : Discussions au sujet des mariages.
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Re: Le Saint Concile de Trente
Discussions au sujet des mariages.
…et l'on tint un grand nombre de congrégations sur le sacrement de Mariage et sur les abus qui y avaient rapport. Les sentiments des prélats et des théologiens furent très-partagés au sujet des mariages clandestins et de ceux qui étaient contractés par les enfants de famille sans le consentement de leurs parents. La question était de savoir si ces sortes de mariages, surtout les clandestins, qui jusqu'alors avaient été regardés seulement comme illicites, devaient être déclarés nuls par le concile lorsqu'il s'en contracterait dans la suite.
On avait aussi préparé un canon avec anathème contre celui qui dirait que les mariages consommés étaient dissous par l'adultère ; mais les ambassadeurs de Venise représentèrent que, si on laissait cet anathème dans le canon projeté sur ce sujet, on offenserait beaucoup les peuples de l'Église orientale, principalement ceux qui habitaient les îles sous la domination de la république, comme celles de Candie, de Chypre, de Corfou, de Zante et de Céphalonie, et beaucoup d'autres, dont le repos troublé causerait du dommage dans l'Église catholique. Encore que l'Eglise grecque ne pensât pas en tout comme Rome, il n'y avait pas à désespérer qu'elle ne se réunît un jour, puisque les Grecs qui habitaient les pays sujets à la république, quoiqu'ils vécussent selon leurs rites, ne laissaient pas d'obéir aux évêques nommés par le souverain Pontife. Ils étaient donc obligés, pour remplir leurs fonctions d'ambassadeurs, de représenter au concile qu'il ne devait point frapper ces peuples d'anathème, ce qui les irriterait et les obligerait à se séparer entièrement du Saint-Siège. Il paraissait assez que la coutume de ces Grecs de répudier leur femmes pour cause d'adultère et d'en épouser d'autres était très-ancienne chez eux, et qu'ils n'avaient jamais été ni condamnés ni excommuniés par aucun concile œcuménique, quoique l'Église romaine et universelle n'eût aucunement ignoré cette pratique. Il était d'ailleurs facile d'adoucir le décret sans blesser la dignité de l'Église, et peut-être sans s'écarter du respect dû aux sentiments de plusieurs docteurs, en le donnant en ces termes :
« Anathème à quiconque dira que la sainte Église catholique, apostolique et romaine, qui est la mère et la maîtresse des autres, a erré ou erre lorsqu'elle a enseigné et qu'elle enseigne que le mariage ne peut être dissous par l'adultère de l'un des deux époux; que ni l'un ni l'autre, ou même la partie innocente qui n'a point donné cause à l'adultère, ne doit contracter un nouveau mariage, et que celui-là commet un adultère qui, ayant répudié sa femme pour ce crime, en épouse une autre, et celle qui, ayant quitté son mari adultère, en épouse un autre. »
Le plus grand nombre des Pères du concile fut d'avis de faire droit à la réquisition des ambassadeurs vénitiens, et il fut conclu qu'on ne prononcerait d'anathème que contre celui qui dirait que l'Eglise a erré ou erre en enseignant que le nœud du mariage n'est pas rompu par l'adultère.
On était en même temps fort occupé des articles de la réformation…
A suivre : On propose la réformation des princes. Ils ne veulent pas entendre de cette oreille. Ce qui est à conclure de là.
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Re: Le Saint Concile de Trente
On propose la réformation des princes.
Ils ne veulent pas entendre de cette oreille.
Ce qui est à conclure de là.
On était en même temps fort occupé des articles de la réformation ; les légats en avaient proposé un grand nombre, parmi lesquels s'en trouvaient plusieurs qui regardaient la réforme des princes séculiers. La chose en soi était naturelle. Depuis des siècles tout le monde, les princes surtout, demandaient la réformation de l'Église dans son chef et dans ses membres. Or les princes étaient membres de l'Église, et des membres principaux. La réformation les regardait donc plus que beaucoup d'autres. D'ailleurs tout s'y prêtait on ne peut mieux, Pape, cardinaux, évêques, tout le concile.
« Le Pape, dit le cardinal Pallavicin, n'était pas fâché que le concile réglât ce qui concernait les princes séculiers, et cela pour deux fins qui se résolvaient en une seule : la première, parce que, occupés à défendre leurs propres intérêts, ils le seraient moins à opprimer la cour romaine; la seconde, parce qu'ils sauraient que partout il y a des abus, partout on en parle, et que, s'ils entendaient faire de grandes plaintes contre les Pontifes romains, les Pontifes romains en entendaient aussi faire de grandes contre eux; que, si de part et d'autre elles étaient injustes et mal fondées sous plusieurs rapports, il fallait convenir aussi qu'il y en avait d'occasionnées par des maux véritables, mais en partie incurables, même avec les meilleures lois, si Dieu ne remédiait à l'imperfection des hommes, et d'autres en partie susceptibles de guérison et dignes pour cela de l'attention et des soins de l'un et de l'autre. C'est pourquoi le saint cardinal Borromée, dès le mois de juin, écrivait de cette sorte aux présidents du concile :« Puisque chacun tombe sur nous dans cette bénite réforme, et qu'il semble que tous les coups soient dirigés contre le Saint-Siège et contre nous autres cardinaux, qui en sommes membres, Sa Sainteté est d'avis que, pour l'amour de Dieu, vous laissiez ou fassiez chanter encore sur l'air de la réforme des princes, sans avoir égard à rien, en ce qui est juste et raisonnable. Vous ferez aussi en sorte qu'on ne croie pas que la chose vienne de nous 1. »
« On chanta donc sur l'air de la réforme des princes. »…
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1 Lettres en chiffre du cardinal Borromée, 26 juin 1563. Pallavic., 1. 22, c. 9.
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Re: Le Saint Concile de Trente
A suivre : Mot du Pape sur la pluralité des bénéfices.
On propose la réformation des princes.
Ils ne veulent pas entendre de cette oreille.
Ce qui est à conclure de là.
(suite)
« On chanta donc sur l'air de la réforme des princes. » Tout le monde y prit plaisir, excepté pourtant les princes. L'empereur trouva détestables et l'air et la chanson; le roi de France fut tout à fait de l'avis de l'empereur, ainsi que le roi d'Espagne : c'était la première fois, depuis le commencement du concile, que les trois princes se trouvèrent si bien d'accord.
On retira donc la chanson ou les articles de la réforme des princes, au grand déplaisir des évêques. Dans le cours de cette Histoire nous avons vu plus d'un prince, plus d'un roi, plus d'un empereur, solliciter les sévères admonitions de l'Église pour corriger ce qui était à corriger dans leur gouvernement; mais c'étaient des souverains du moyen âge, qui prenaient pour règle l'Évangile du Christ interprété par l'Église du Christ. Les princes du seizième siècle n'en étaient plus là; ils prenaient pour règle l'évangile de Machiavel, interprété par eux-mêmes ou leurs courtisans.
Donc ils ne furent réformés ni par le concile ni par le Pape.
Si donc depuis ce temps ils n'ont pas fait mieux, si même on en a vu d'assassinant et d'assassinés, on ne peut s'en prendre ni au Pape ni à l'Église. Comme ils s'étaient mis, en tant que rois, hors la loi du Christ, l'Église du Christ ne pouvait plus en répondre; car à l'impossible nul n'est tenu. Ils échappèrent donc à la réformation du concile et du Pape ; mais ils n'échapperont point à la réformation un peu plus sévère des peuples, qui se dispenseront de la loi chrétienne comme eux. Nous avons donc vu bien des rois, bien des dynasties même, réformés de nos jours, c'est-à-dire mis à la réforme, mis sur le pavé, comme des valets que l'on congédie. Puissent-ils profiter de la leçon !
Les légats proposèrent également…
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Re: Le Saint Concile de Trente
A suivre : Vingt-quatrième session. Doctrine et canons touchant le sacrement de Mariage.Mot du Pape sur la pluralité des bénéfices.
Les légats proposèrent également un grand nombre d'articles de réformation pour les ecclésiastiques; les princes n'eurent garde, cette fois, de faire de l'opposition ; l'ambassadeur de France dit même au Pape, dans une conversation familière, que le cardinal de Lorraine avait ordre de sa cour de presser la publication d'un décret sévère contre la pluralité des bénéfices.
« En vérité, dit le Saint-Père en souriant, il était difficile de choisir un personnage plus propre à ce genre de réforme que le cardinal de Lorraine, archevêque de Reims, évêque de Metz, abbé de Fécamp, possesseur d'un assez grand nombre de bénéfices pour former plus de cent mille écus de rente. Quant à moi, je suis désintéressé dans cette affaire ; je n'ai qu'un seul bénéfice, et l'on pense bien que je m'en contente. »
Le cardinal de Lorraine fut effectivement un des plus ardents à solliciter le décret de l'unité des bénéfices à charge d'âmes et à déclamer contre la pluralité, dont il pouvait sentir l'abus mieux que personne. Quelques-uns disaient plaisamment que le cardinal de Lorraine prêchait le jeûne après avoir bien mangé.
Enfin la vingt-quatrième session…
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Re: Le Saint Concile de Trente
Vingt-quatrième session.
Doctrine et canons touchant le sacrement de Mariage.
Enfin la vingt-quatrième session, fixée d'abord au 16 septembre 1563, se tint le 11 novembre suivant, jour auquel elle avait été remise. Elle s'ouvrit sur les huit heures du matin et dura sans discontinuer jusqu'à sept heures du soir. Georges Cornaro, évêque de Trévise, célébra la messe du Saint-Esprit. On fit ensemble la lecture de l'évangile qui commence par ces mots : Il se fit des noces à Cana, en Galilée , choisi à dessein pour son rapport avec le dogme qui allait être décidé, et François Richard, évêque d'Arras, fit un sermon latin sur cet évangile. Ensuite on lut les lettres de Marguerite d'Autriche, gouvernante de Flandre, dont les évêques venaient d'arriver; puis les mandats de l'ambassadeur de Florence et de l'ambassadeur de Malte, suivant l'ordre de leur arrivée à Trente. Enfin on promulgua les canons sur le Mariage, en ces termes :DOCTRINE TOUCHANT LE SACREMENT DE MARIAGE.
« Le premier père du genre humain, par l'inspiration du Saint-Esprit, a déclaré le lien du mariage perpétuel et indissoluble, quand il a dit : « Ceci est maintenant l'os de mes os et la chair de ma chair. C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et ils seront deux dans la même chair. »
« Mais Notre-Seigneur Jésus-Christ nous a enseigné plus ouvertement que ce lien ne devait unir et joindre ensemble que deux personnes, lorsque, rapportant ces dernières paroles comme prononcées par Dieu même, il a dit : « Donc ils ne sont plus deux, mais une seule chair. » Et incontinent il confirme la fermeté de ce lien, déclarée par Adam si longtemps auparavant, en disant : « Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a conjoint. »
« Or le même Jésus-Christ, l'auteur et le consommateur de tous les augustes sacrements, nous a mérité, par sa Passion, la grâce qui perfectionne cet amour naturel, affermit cette union indissoluble et sanctifie les conjoints. C'est aussi ce que nous insinue saint Paul en disant : « Maris, aimez vos femmes comme Jésus-Christ a aimé l'Église et s'est livré lui-même pour elle ; » ajoutant incontinent après: «Ce sacrement est grand, je dis en Jésus-Christ et en l'Église. »
« Le mariage, dans la loi évangélique, étant donc plus excellent que les mariages anciens, à cause de la grâce qu'il confère par Jésus-Christ, c'est avec raison que nos saints Pères, les conciles et la tradition universelle de l'Église ont de tout temps enseigné qu'il doit être mis au rang des sacrements de la nouvelle loi. Cependant des hommes de ce siècle, portant leur rage et leur impiété contre une autorité si vénérable, non-seulement ont eu une opinion erronée de cet auguste sacrement, mais, sous prétexte de l'Évangile, introduisant selon leur coutume une liberté charnelle, ils ont affirmé de parole et par écrit, au grand détriment des fidèles, plusieurs choses fort éloignées du sens de l'Église catholique et de l'usage approuvé depuis le temps des apôtres. C’est pourquoi le saint concile universel, voulant obvier à leur témérité et empêcher que plusieurs autres ne soient encore attirés par une si pernicieuse contagion, a jugé à propos de foudroyer les hérésies et les erreurs les plus remarquables de ces schismatiques, prononçant les anathèmes suivants contre les hérétiques mêmes et contre leurs erreurs.
DOCTRINE TOUCHANT LE SACREMENT DE MARIAGE…
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Re: Le Saint Concile de Trente
Vingt-quatrième session.
Doctrine et canons touchant le sacrement de Mariage.
(suite)DOCTRINE TOUCHANT LE SACREMENT DE MARIAGE.
« CANON I. Si quelqu'un dit que le mariage n'est pas véritablement et proprement un des sept sacrements de la foi évangélique, institué par Notre-Seigneur Jésus-Christ, mais qu'il a été inventé dans l'Église par des hommes et qu'il ne confère pas la grâce, qu'il soit anathème !
« II. Si quelqu'un dit qu'il est permis aux chrétiens d'avoir plusieurs femmes en même temps et que cela n'est défendu par aucune loi divine, qu'il soit anathème !
« III. Si quelqu'un dit qu'il n'y a que les seuls degrés de consanguinité et d'affinité marqués dans le Lévitique qui puissent empêcher de contracter mariage ou qui puissent le rompre quand il est contracté, et que l'Église ne peut pas donner dispense en quelques-uns de ces degrés ou établir un plus grand nombre de degrés qui empêchent et rompent le mariage, qu'il soit anathème !
« IV. Si quelqu'un dit que l'Église n'a pas pu établir des empêchements dirimants du mariage ou qu'elle a erré en les établissant, qu'il soit anathème !
« V. Si quelqu'un dit que le lien du mariage peut être rompu pour cause d'hérésie, ou de cohabitation fâcheuse, ou d'absence affectée de l'un des deux époux, qu'il soit anathème !
« VI. Si quelqu'un dit que le mariage contracté et non consommé n'est pas annulé par la profession solennelle de religion que fait l'une des parties, qu'il soit anathème !
« VII. Si quelqu'un dit que l'Église est dans l'erreur quand elle enseigne, comme elle a enseigné, selon la doctrine de l'Évangile et des apôtres, que le lien du mariage ne peut être dissous pour le péché d'adultère de l'une des parties ; que ni l'une ni l'autre, non pas même la partie innocente, qui n'a pas donné sujet à l'adultère, ne saurait contracter un autre mariage du vivant de l'autre partie, et que le mari, qui, ayant quitté la femme adultère, en épouse une autre, commet lui-même un adultère, ainsi que la femme qui, ayant quitté son mari adultère, en épouserait un autre, qu'il soit anathème !
« VIII. Si quelqu'un dit que l'Église est dans l'erreur quand elle déclare que, pour plusieurs causes, il se peut faire séparation quant à la couche ou quant à la cohabitation, entre le mari et la femme, pour un temps déterminé ou non déterminé, qu'il soit anathème !
« IX. Si quelqu'un dit que les clercs revêtus des ordres sacrés, ou les réguliers qui ont fait profession solennelle de chasteté, peuvent contracter mariage, et qu'étant ainsi contracté il est valide, malgré la loi de l'Église et leur propre vœu ; que de soutenir le contraire ce n'est autre chose que de condamner le mariage, et que tous ceux qui ne se sentent pas pourvus du don de chasteté, quoiqu'ils en aient fait le vœu, peuvent contracter mariage, qu'il soit anathème ! Car Dieu ne refuse pas ce don à ceux qui le demandent comme il faut et ne permet pas que nous soyons tentés au delà de nos forces.
« X. Si quelqu'un dit que l'état du mariage est préférable à l'état de la virginité ou du célibat, et que de demeurer dans la virginité ou le célibat ce n'est pas quelque chose de meilleur ou de plus heureux que de se marier, qu'il soit anathème !
« XI. Si quelqu'un dit que la défense de solenniser les noces en certains temps de l'année est une superstition tyrannique, provenue de la superstition des païens, ou s'il condamne les bénédictions et les autres cérémonies que l'Église pratique dans leur célébration, qu'il soit anathème !
« XII. Si quelqu'un dit que les causes qui concernent le mariage n'appartiennent pas aux juges ecclésiastiques, qu'il soit anathème ! »
Ces canons sont suivis de dix chapitres de réformation concernant le mariage…
A suivre : Dix chapitres de réformation concernant le Mariage.
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Re: Le Saint Concile de Trente
Dix chapitres de réformation concernant le Mariage.Ces canons sont suivis de dix chapitres de réformation concernant le mariage.
Chapitre Ier. On renouvelle la forme prescrite dans le concile de Latran pour contracter solennellement le mariage. L'évêque peut dispenser des bans. Celui qui contracte autrement qu'en présence du curé et de deux autres témoins ne fait rien.
« Quoiqu'il ne faille pas douter que les mariages clandestins, faits par le libre consentement des parties contractantes, ne soient de vrais et valides mariages, tant que l'Église ne les a pas rendus invalides et que par conséquent il faille condamner, comme le saint concile les frappe d'anathème, ceux qui nient que ces mariages soient vrais et valides, et ceux qui assurent faussement que les mariages contractés par les enfants de famille sans le consentement de leurs parents sont nuls, et que les pères et les mères ont le pouvoir de les rendre ou valides ou nuls, néanmoins la sainte Église, pour de très-justes causes les a toujours détestés et défendus.
« Mais le saint concile, s'apercevant que ces défenses sont devenues inutiles par la désobéissance des hommes, et considérant les péchés énormes que causent ces mariages clandestins, surtout par rapport à ceux qui demeurent en état de damnation lorsque, ayant quitté la première femme avec laquelle ils avaient contracté mariage en secret, ils se marient publiquement avec une autre et vivent avec elle en perpétuel adultère, auquel désordre l'Église, qui ne juge pas des choses cachées, ne peut apporter de remède si elle ne recourt à quelque moyen plus efficace ; c'est pourquoi ledit saint concile, conformément à celui de Latran, tenu sous Innocent III, ordonne qu'à l'avenir, avant que l'on contracte mariage, le propre curé des parties contractantes dénoncera publiquement dans l'église, à la grand'messe, par trois jours de fête consécutifs, les noms de ceux entre qui doit être contracté le mariage. Et ces publications étant faites, si l'on n'y forme aucun empêchement légitime, il sera procédé à la célébration du mariage en face de l'Église, où le curé, après avoir interrogé l'époux et l'épouse, et avoir pris leur mutuel consentement, dira: « Je vous unis ensemble par le lien de mariage, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; » ou bien il se servira d'autres paroles, suivant l'usage reçu en chaque pays.
« Mais s'il arrivait qu'il…
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