Grand schisme d'Occident...

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Message  Louis Lun 19 Aoû 2013, 1:29 pm

Le bienheureux Jean-Dominique,
cardinal de Raguse, nonce de Grégoire XII à Constance,
pour céder volontairement le pontificat en son nom.


(suite)
 Par suite de cette déposition de ses deux compétiteurs Jean XXIII comptait que lui seul serait reconnu Pape et qu'on forcerait les deux autres à se soumettre. Le cardinal Pierre d'Ailly combattit dans un Mémoire le système de voie de fait, « Ce moyen, disait-il, est très-difficile, et il n'y a pas d'apparence qu'on puisse y réussir. Il faudrait plutôt tenter l'abdication volontaire, en offrant un état raisonnable à quiconque des prétendants voudrait céder pour le bien de la paix. »

Sur ces entrefaites les nonces de Grégoire et de Benoît furent reçus à Constance durant le mois de janvier 1415. Les premiers étaient chargés de négocier une bonne paix, à condition que Jean XXIII ne présiderait point au concile ; les autres offraient simplement un pourparler, à Nice, en Provence, entre Sigismond, Benoît et le roi d'Aragon. C'était Sigismond lui-même qui avait imaginé ce projet et qui l'exécuta dans la suite, autant qu'il fallait pour mettre dans un nouveau jour l'opiniâtreté invincible de l'antipape.  

Cependant on commençait à conclure, et de vive voix et par écrit, que Jean XXIII lui-même ferait bien d'abdiquer, et que, dans certain cas, il pourrait y être contraint par le concile. À quoi ses partisans opposèrent d'autres Mémoires où ils prétendaient que la proposition faite au Pape Jean de céder le pontificat était injurieuse au concile de Pise, puisqu'on faisait entendre par là que ce concile n'avait été ni légitime en soi-même, ni utile à l'Église, ni prudent dans le choix qu'il avait fait d'un nouveau Pape. Les auteurs de ces écrits croyaient embarrasser leurs adversaires par l'autorité du concile de Pise et par la supériorité des droits qu'ils faisaient profession de reconnaître les uns et les autres dans le Pape Jean XXIII.

Le cardinal de Cambrai, Pierre d'Ailly, toujours partisan de la cession, sut bien modifier ces deux articles dans une réponse qu'il fit au Mémoire précédent…

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Message  Louis Mar 20 Aoû 2013, 5:20 am

Le bienheureux Jean-Dominique, cardinal de Raguse,
nonce de Grégoire XII à Constance,
pour céder volontairement le pontificat en son nom.


(suite)
Le cardinal de Cambrai, Pierre d'Ailly, toujours partisan de la cession, sut bien modifier ces deux articles dans une réponse qu'il fit au Mémoire précédent.

« A la vérité, dit-il, le concile de Pise et l'élection d'Alexandre V ont été canoniques ; on en convient dans l'obédience de notre Saint-Père Jean XXIII ; mais les obédiences des deux autres compétiteurs sont opposées à ce sentiment, et leur opposition est fondée sur des raisons probables, de sorte que, sur ce point de controverse, il n'y a pas moins d'embarras qu'il y en avait, avant le concile de Pise, sur les droits des deux prétendants.

D'où il suit que, si, avant le concile de Pise, les difficultés de droit et de fait, par rapport aux deux compétiteurs, et la crainte de retarder la paix de l'Église faisaient préférer la voie de cession à tous les autres moyens de finir le schisme, à plus forte raison la même voie doit-elle paraître nécessaire depuis qu'il y a trois concurrents pour la papauté.

Et qu'on ne dise pas que la proposition de céder met notre Saint-Père Jean XXIII au niveau des deux antipapes, ni qu'elle détruit le concile de Pise ; car la paix qui doit être le fruit de la cession entre dans le plan même de ce concile, et, comme l'on en sera redevable à la générosité de notre Saint-Père, elle ne pourra que l'élever infiniment au-dessus de ses adversaires.

Qu'on ne dise point encore qu'un Pape légitime, et qui n'est suspect d'aucune hérésie, ne peut être contraint à se dépouiller soi-même. Cela est vrai régulièrement parlant, et en supposant pour juge un concile particulier ; mais, dans une cause aussi compliquée qu'est celle-ci, l'Église universelle, ou le concile général qui la représente, peut forcer le Pape à se démettre pour le bien de la paix, et, si le Pape refusait de prendre ce parti, il pourrait être condamné comme schismatique et comme suspect d'hérésie. »

Ce qui étonne, au milieu de tant de discussions et de docteurs à Constance, c'est que…
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( * Note de LOUIS : J’ai aéré le texte pour une meilleure compréhension. Bien à vous.)
 
A suivre : Le concile, sans mentionner pourtant le bel exemple des évêques d’Afrique, pense et insiste de plus en plus pour que les trois Papes se démettent pour procurer l’union. Jean XXIII, qui a de la peine à y entendre, s’enfuit de Constance.

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Message  Louis Mar 20 Aoû 2013, 12:30 pm

Le concile, sans mentionner pourtant le bel exemple des évêques d’Afrique,
pense et insiste de plus en plus pour que les trois Papes se démettent pour procurer l’union.
Jean XXIII, qui a de la peine à y entendre, s’enfuit de Constance.  

Ce qui étonne, au milieu de tant de discussions et de docteurs à Constance, c'est que pas un ne rappelle les paroles et la conduite mémorables des évêques d'Afrique, avec saint Augustin, dans une conjoncture semblable. L'an 411, lors de la célèbre conférence avec les évêques donatistes à Carthage, trois cents évêques catholiques disaient dans leur lettre au tribun Marcellin :

« Si ceux avec qui nous avons affaire peuvent nous démontrer que nous avons tort, nous leur céderons l'honneur de l'épiscopat et nous nous rangerons sous leur conduite. Si, au contraire, nous leur montrons que ce sont eux qui se trompent, nous consentons qu'en se réunissant à nous ils conservent l'honneur de l'épiscopat; car nous ne détestons pas en eux les sacrements, mais leurs erreurs. Chacun de nous, dans les églises où il aura un collègue, pourra présider à son tour, ayant son collègue auprès de lui comme un évêque étranger. L'un pourra présider dans une église, l'autre dans une autre, et l'un des deux étant mort, il n'y en aura plus qu'un à la fois, selon l'ancienne coutume. Et ce ne sera pas une nouveauté, car on en a usé ainsi dès le commencement à l'égard de ceux qui se sont réunis en quittant le schisme. Que si le peuple chrétien ne peut souffrir de voir ensemble deux évêques, contre l'ordinaire, retirons-nous les uns et les autres, et que les évêques qui sont seuls dans leurs églises en établissent un seul où il sera nécessaire. Pourquoi hésiterions-nous de faire à notre Rédempteur ce sacrifice ? Il est descendu du ciel pour nous faire devenir ses membres, et nous craindrions de descendre de nos chaires afin que ses membres cessent de se déchirer par une cruelle division? Pour nous-mêmes il nous suffit d'être chrétiens fidèles et obéissants ; mais c'est pour le peuple qu'on nous ordonne évêques. Usons donc de notre épiscopat selon qu'il est utile pour la paix du peuple. Nous vous écrivons ceci afin que vous le fassiez connaître à tout le monde 1. »

Il est bien à croire que, si Pierre d'Ailly ou quelque autre fameux docteur eût rappelé à propos ces belles paroles, ce bel exemple, l'effet en eût été prodigieux sur l'assemblée de Constance, même sur Jean XXIII ; mais nulle part on ne voit, ni dans les discussions du concile, ni dans tout le schisme d'Occident, qu'on en ait fait aucune mention. Au lieu des faits analogues de l'histoire, au lieu des maximes des Pères et des conciles, on ne trouve le plus souvent que des raisonnements scolastiques qui ne sont pas toujours bien justes.

Le Pape Jean XXIII se voyait cerner peu à peu…

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1 Labbe, t. 2, col. 1344, etc. S. Aug., t.  9. col, 545. Dans cette Histoire, l. 38.

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Message  Louis Mer 21 Aoû 2013, 6:20 am


Le concile, sans mentionner pourtant le bel exemple des évêques d’Afrique,
pense et insiste de plus en plus pour que les trois Papes se démettent pour procurer l’union.
Jean XXIII, qui a de la peine à y entendre, s’enfuit de Constance.  


(suite)
Le Pape Jean XXIII se voyait cerner peu à peu de toutes parts pour être amené à se démettre ; il avait de la peine à y entendre. Tout à coup un particulier fit circuler un long Mémoire contenant un récit des crimes les plus énormes ; on les imputait à ce Pontife, et l'on requérait l'empereur et les nations d'en informer juridiquement. D'abord cette manière d'attaquer un Pape reconnu de tout le concile déplut à la plupart des membres de cette assemblée ; on crut qu'il fallait supprimer ce scandale et presser seulement la voie de la cession. Cependant, dès que la requête parut, Jean XXIII en fut consterné ; il avoua confidemment à ses intimes qu'il s'était rendu coupable de quelques-unes des fautes qu'on lui reprochait ; mais il protesta qu'il n'avait point commis les autres. Lors donc que, le 15 février 1415, le concile envoya lui proposer la voie de la cession comme étant la plus propre à réunir toutes les obédiences, il reçut la supplique avec une espèce de contentement. Il ne s'agissait plus que de trouver une formule qui pût satisfaire tout le monde. Le Pape Jean en proposa successivement deux qui ne satisfirent pas ; on lui en proposa successivement deux autres, dont la dernière, avec quelques amendements, fut enfin adoptée.

Le 1er mars il y eut donc une assemblée générale à l'évêché où Jean XXIII faisait sa demeure. L'empereur s'y trouva, et le patriarche d'Antioche, prélat français, présenta au Pape la formule de cession conçue en ces termes : « Pour le repos de tout le peuple chrétien, je m'engage et promets, je jure et voue à Dieu, à l'Église et à ce saint concile, de donner librement et de mon plein gré la paix à l'Église par la voie de ma cession pure et simple du pontificat, et de l'exécuter réellement, selon la délibération du concile, toutes les fois que Pierre de Lune, appelé dans son obédience Benoît XIII, et Ange Corrario, appelé dans la sienne Grégoire XII, renonceront, par eux-mêmes ou par leurs procureurs, à leur prétendu pontificat. Je promets la même chose pour tout autre cas de renonciation, de mort ou d'événement quelconque, lorsque les circonstances seront telles que l'union de l'Église et l'extinction du schisme dépendront de mon abdication. »

Jean XXIII ne se montra pas difficile pour la réception de cet écrit. Il le lut d'abord en particulier, puis il assura que son intention avait toujours été de donner la paix à l'Église, qu'il n'était venu que pour cela à Constance, et qu'il l'avait bien témoigné au concile en offrant de son plein gré la voie de la cession. Après quoi il lut à haute voix la formule et il l'approuva ; ce qui lui attira sur-le-champ mille actions de grâces de la part de l'empereur, des cardinaux, du patriarche d'Antioche et des agents de l'université de Paris, qui venaient d'arriver à Constance. Les Pères du concile, transportés de joie, entonnèrent le Te Deum, et plusieurs ne purent retenir leurs larmes en bénissant Dieu d'un événement si heureux. On en témoigna de même une satisfaction infinie dans toute la ville, et l'allégresse commune fut annoncée par le son de toutes les cloches. Le Pape, de son côté, mit le comble à ses promesses en déclarant qu'il voulait tenir, dès le lendemain, une session solennelle, afin d'y publier l'acte de renonciation tel qu'il venait de l'approuver.

Ce fut donc le second jour de mars que la seconde session du concile se tint dans la cathédrale de Constance…

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Message  Louis Mer 21 Aoû 2013, 11:46 am


Le concile, sans mentionner pourtant le bel exemple des évêques d’Afrique,
pense et insiste de plus en plus pour que les trois Papes se démettent pour procurer l’union.
Jean XXIII, qui a de la peine à y entendre, s’enfuit de Constance.  


(suite)
Ce fut donc le second jour de mars que la seconde session du concile se tint dans la cathédrale de Constance. Le Pape y célébra la messe du Saint-Esprit, à la fin de laquelle il s'assit dans un trône appuyé contre l'autel, et il commença la lecture de la formule de cession. Quand il en fut à ces mots : Je promets , je jure et je fais vœu de céder le pontificat, il quitta sa place, s'agenouilla au bas de l'autel, et, mettant la main sur la poitrine, il prononça les paroles de cet engagement solennel. Dès qu'il eut achevé l'empereur descendit de son trône, ôta sa couronne, se prosterna devant le Pape et lui baisa les pieds ; ce que fit également le président de l'assemblée, le patriarche d'Antioche, au nom de tout le concile. Le même jour, mais après quelques difficultés, Jean XXIII adressa à tous les fidèles une bulle où il exposait la résolution qu'il avait prise d'abdiquer la papauté, et demandait le secours de leurs prières pour la conclusion d'une si grande affaire.

Restait la manière de faire la cession. Le concile désirait que les trois prétendants, à commencer par Jean XXIII, la fissent par procureur. Pour Grégoire XII il n'y avait aucune difficulté ; ses nonces y étaient dûment autorisés, et ni lui ni eux n'inspiraient aucune défiance; mais on savait que Pierre de Lune ou Benoît XIII voulait faire la cession en personne, et non par procureur. En conséquence Jean XXIII voulut se réserver la même liberté. De là des soupçons, des défiances entre lui et le concile, entre lui et l'empereur. On craignit qu'il ne vînt à se retirer et à dissoudre ce concile. L'empereur mit des gardes aux portes de la ville et faisait observer le Pape jusque dans ses appartements. Tout cela, joint à l'avis qu'il reçut que les quatre nations avaient résolu de le contraindre à céder, porta Jean XXIII à s'évader de Constance en habit déguisé et à se retirer à Schaffhouse. Il  écrivit à l'empereur que, par la grâce de Dieu, il se trouvait en liberté et dans un lieu de bon air ; qu'il ne s'y était pas retiré dans le dessein de manquer à la promesse qu'il avait faite de renoncer à la papauté pour donner la paix à l'Église, mais afin que, ayant mis sa propre personne en liberté et en assurance, il pût mettre à exécution la volonté sincère qu'il avait de faire cette renonciation 1.

Il y eut de part et d'autre des lettres circulaires envoyées de tous côtés…

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1 Martène, Thesaur., t. 2, col, 1618.

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Message  Louis Jeu 22 Aoû 2013, 6:21 am

Le concile, sans mentionner pourtant le bel exemple des évêques d’Afrique,
pense et insiste de plus en plus pour que les trois Papes se démettent pour procurer l’union.
Jean XXIII, qui a de la peine à y entendre, s’enfuit de Constance.  


(suite)
Il y eut de part et d'autre des lettres circulaires envoyées de tous côtés, tant pour la justification du Pontife que pour celle de la conduite que le concile tenait à son égard 2. Pendant ce temps Jean XXIII changea plusieurs fois de retraite, passant de Schaffhouse à Lauffenbourg, de là à Fribourg, ensuite à Brisach et à Neubourg, enfin à Fribourg, où il fut livré au pouvoir de l'empereur et du concile, ainsi que nous le verrons ci-après.

Cinq jours après que Jean XXIII fut sorti de Constance, savoir le 25 mars 1415, le concile y tint sa troisième session. Furent présents deux cardinaux, Pierre d'Ailly et François Zabarelle, cinquante-six archevêques et évêques, selon quelques auteurs, et vingt-cinq abbés. L'empereur Sigismond y assista avec ses ornements impériaux. Quelques écrivains modernes rapportent que ce concile avait été composé de trois cents évêques; mais un auteur protestant, Herman von der Hardt, qui en a publié les actes en 1669, n'en marque que soixante-dix dans cette troisième session 3.  Six cardinaux s'y présentèrent pour déclarer que le concile était dissous par la retraite du Pape 4 ; mais la plupart des Pères s'élevèrent fortement contre eux, et on y statua :

1° que le concile avait été et était légitimement et justement convoqué et commencé à Constance ;

2° qu'il n'était point dissous par la retraite du Pape Jean ni d'autres prélats, quels qu'ils pussent être, mais qu'il subsistait toujours dans son autorité et intégrité ;

3° qu'il ne devait point être dissous que l'Église ne fût réformée dans la foi et les mœurs, dans le chef et les membres, ni être transféré ailleurs sans une cause raisonnable, au jugement du concile ;

4° qu'aucun des prélats et des autres personnes qui devaient y assister ne s'absenterait avant cette réformation que pour un sujet trouvé légitime par des députés du concile, auquel cas ceux qui quitteraient seraient obligés de faire un déport de leur pouvoir à ceux qui resteraient, et tout cela sous les peines de droit et autres, à l'arbitrage du concile.

La quatrième session fut célébrée le samedi saint, 30 mars…

________________________________________________________________________

2 Apud Spond. Raynald. Von der Hardt, etc. — 3  T. 4,  p. 73. — 4 Th. de Niem, in Vita Joann.
 
 
A suivre: Quatrième et cinquième session du concile. Scission entre les cardinaux et les autres Pères. Décrets fameux de ces deux sessions.

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Message  Louis Jeu 22 Aoû 2013, 1:06 pm

Quatrième et cinquième session du concile.
Scission entre les cardinaux et les autres Pères.
Décrets fameux de ces deux sessions.

La quatrième session fut célébrée le samedi saint, 30 mars. L'assemblée des quatre nations dont le concile était composé, voulant se soutenir dans la qualité d'un concile œcuménique, malgré la prétention de la plupart des cardinaux, qui, depuis la retraite du Pape, la croyaient sans autorité, dressa un acte conçu en ces termes : « Ce saint synode de Constance, qui forme un concile général pour l'extirpation du présent schisme et pour l'union et la réformation de l'Église de Dieu dans son chef et dans ses membres, à la gloire du Dieu tout-puissant, étant légitimement assemblé au nom du Saint-Esprit, afin de réussir plus facilement, plus sûrement, plus librement et plus utilement à unir et réformer l'Église de Dieu, ordonne, règle, statue, décrète et déclare, et premièrement que, ce synode étant légitimement assemblé au nom du Saint-Esprit, faisant un concile général qui représente l'Église catholique militante, il reçoit son pouvoir immédiatement de Jésus-Christ, et que toute personne; de quelque état qu'elle soit et quelque dignité qu'elle possède, même papale, est obligée de lui obéir en ce qui appartient à la foi, à l'extirpation dudit schisme et à la réformation générale de l'Église de Dieu dans son chef et dans ses membres. »

Les cardinaux qui se trouvaient à Constance, au nombre de vingt-deux, ayant eu communication de ce décret, trouvèrent très-mauvais que les quatre nations s'arrogeassent le droit de réformer le Pape et l'Église romaine, leur mère; ils refusèrent d'abord d'assister à la session dans laquelle ce décret devait être publié.

Ils consentirent néanmoins à s'y trouver, à condition que la publication n'en serait point faite, à cause que les grandes difficultés que renfermait cette matière exigeaient qu'on en délibérât avec maturité 1. Et, en effet, le cardinal de Florence, François Zabarelle, qui était chargé de faire publiquement dans les sessions la lecture des décrets, supprima dans celle-ci les termes de la réformation de l'Église dans son chef et dans ses membres.

Après la quatrième session, les quatre nations persistant dans le dessein de faire publier dans la suivante le décret, avec l'article que le cardinal Zabarelle avait omis, les cardinaux s'y opposèrent de toutes leurs forces et déclarèrent qu'ils n'assisteraient pas à l'assemblée. Louis, duc de Bavière, frère de la reine de France ; Renaud, archevêque de Reims; Nicolas de Collaville et les autres ambassadeurs du roi très-chrétien, à la réserve de Gerson, chancelier de l'université de Paris, s'étaient joints aux cardinaux avant la quatrième session et leur demeurèrent constamment unis dans leur opposition à l'entreprise des quatre nations. Malgré tout ce qu'ils purent faire les uns et les autres, par l'entremise même de l'empereur, la cinquième session fut indiquée pour le 6 avril, sans qu'on parlât de faire aucun examen touchant une matière aussi importante et aussi épineuse que l'était celle en question. Seulement, dans la matinée avant rassemblée, il y eut en présence de l'empereur une conférence entre les cardinaux, les ambassadeurs français et les députés des nations, où l'on contesta beaucoup sur le décret publié dans la session précédente, et que les quatre nations voulaient qui fût renouvelé et amplifié dans celle qui allait suivre.  

Enfin les cardinaux et les ambassadeurs se déterminèrent à s'y trouver ; mais, avant d'y…

___________________________________________________

1 Apud Schelstrate, Tractat. de Concil. Const., dis sert. 2, c. 2.

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Message  Louis Ven 23 Aoû 2013, 7:02 am

Quatrième et cinquième session du concile.
Scission entre les cardinaux et les autres Pères.
Décrets fameux de ces deux sessions


(suite)
Enfin les cardinaux et les ambassadeurs se déterminèrent à s'y trouver ; mais, avant d'y assister, ils firent tous ensemble, dans la chambre des parements, une protestation secrète, dans laquelle ils déclarèrent qu'ils n'y assistaient que pour éviter le scandale, et non pas dans l'intention de consentir à ce qu'ils avaient appris qu'on y voulait statuer. C'est ce qui est rapporté dans le recueil des actes du concile fait par Herman von der Hardt, auxquels actes ceux qui sont dans les registres manuscrits du Vatican, cités par Schelstrate, sont parfaitement conformes 1. Sur quoi ce dernier auteur fait la réflexion suivante : « Ces paroles sont trop belles pour les laisser passer comme faisant peu à l'affaire. Elles regardent une protestation contre les décrets de la session cinquième, faite par les ambassadeurs du roi très-chrétien, le sentiment desquels, si jamais il peut être redevable contre les décrets d'aucun concile, on devrait spécialement en France reconnaître qu'il a force de loi contre les décrets de la cinquième session du concile de Constance, faits sans délibération et en tumulte, par une partie de la seule obédience de l'un des trois prétendants à la papauté 2. »

Le décret résolu par les quatre nations fut publié dans la cinquième session…

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1 Von der Hardt, t. 4, p. 97. Schelstrate, ubi supra. — 2 Von der Hardt, t. 4, p. 97. Schelstrate, ubi supra.

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Message  Louis Ven 23 Aoû 2013, 2:30 pm

Quatrième et cinquième session du concile.
Scission entre les cardinaux et les autres Pères.
Décrets fameux de ces deux sessions


(suite)
Le décret résolu par les quatre nations fut publié dans la cinquième session ; on y inséra les expressions de  réformation générale de l'Église dans son chef et dans ses membres , qui avaient été omises dans la publication faite en la session quatrième. Mais il faut remarquer que le cardinal de Florence, qui était chargé de faire la publication des décrets dans le concile, refusa de publier celui-ci, et qu'on fut obligé de le faire lire par un prélat nommé à l'évêché de Posnanie 3. On y ajouta que quiconque, de quelque condition, état et dignité, même papale, qu'il pût être, refuserait avec opiniâtreté d'obéir aux commandements, statuts, règlements ou préceptes du saint synode et de tout autre concile général légitimement assemblé, sur les matières avant dites ou autres, soit décidées ou à décider, qui y auraient rapport, s'il n'entrait en résipiscence, serait soumis à la pénitence et à la punition qu'il mériterait, même en recourant aux autres moyens de droit, s'il était nécessaire.

Ensuite, par application à l'état actuel des choses, il fut défini que le Pape Jean était obligé de renoncer, non-seulement dans les cas marqués en sa promesse, mais encore dans tout autre qui pourrait servir à unir l'Église; qu'il devait s'en tenir à cette décision du concile, et que, s'il refusait ou différait de le faire, il devait être tenu pour déposé de la papauté et qu'il fallait se soustraire absolument de son obédience ; que sa retraite avait été clandestine; qu'il serait requis de revenir pour effectuer ce qu'il avait promis, et que, s'il refusait ou différait de la faire dans le terme qui lui serait prescrit, on procéderait contre lui comme auteur du schisme et suspect d'hérésie; que, s'il voulait revenir, on lui donnerait un sauf-conduit très-ample, et qu'après sa renonciation au pontificat il serait pourvu à son entretien et à celui des siens par quatre commissaires à son choix et quatre autres au choix du concile.

Ici se présentent deux questions très-importantes pour toute l'histoire de l'Église catholique…

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3 « Quia cardinalis Florentinus illa noluit pronuntiare. » Gesta mss. Ibid. Sommier, t. 4
 
A suivre : Quel est le sens de ces décrets.

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Message  Louis Sam 24 Aoû 2013, 7:05 am


Quel est le sens de ces décrets.

Ici se présentent deux questions très-importantes pour toute l'histoire de l'Église catholique : 1° Quel est le sens des décrets de la quatrième et de la cinquième session du concile de Constance ? 2° Quelle autorité peuvent avoir ces décrets dans l'Église ? Pour traiter ces matières délicates nous suivrons l'excellent travail de monseigneur Jean-Claude Sommier, archevêque de Césarée, dans son Histoire dogmatique du Saint-Siège 1.

Première question : Quel est le sens légitime des décrets dont il s'agit ?

Le décret de la quatrième session, en ce qui regarde le Pontife romain, est énoncé en ces termes : « Toute personne, de quelque état qu'elle soit et quelque dignité qu'elle possède, fût-ce même celle de Pape, est obligée d'obéir au présent concile dans les choses qui appartiennent à la foi, à l'extirpation dudit schisme et à la réformation de l'Église dans son chef et dans ses membres. »  Le décret de la cinquième session, en ce qui regarde le même Pontife, est conçu en ces termes : « Quiconque, de quelque condition, état et dignité qu'il pût être, quand même il serait Pape, refuserait avec opiniâtreté d'obéir aux règlements de ce saint synode et de tout autre concile général légitimement assemblé, sur les matières avant dites ou autres, soit décidées, soit à décider, qui y auraient rapport, s'il n'entrait à résipiscence, il serait puni comme il devrait l'être. »

« Or, dit l'archevêque de Césarée, il ne faut être que grammairien pour voir parfaitement que le sens de ces décrets est restreint aux matières qui étaient alors agitées, savoir à ce qui serait décidé dans ce concile touchant la foi, le schisme et la réformation à faire dans l'Église, par rapport à l'état actuel où elle se trouvait 1 ; qu'ainsi l'autorité que le concile se donnait sur la personne même des Papes ne s'étendait que sur les Papes d'alors et sur d'autres, leurs semblables, à l'occasion desquels l'Église se trouverait divisée, et que, par conséquent, c'est sans fondement qu'on voudrait l'étendre indéfiniment sur tous les Papes, n'y ayant pas une seule parole dans ces décrets qui donnât l'idée d'un pareil sens. »

Ajoutons qu'on ne trouvera rien dans toute la suite du concile qui autorise une autre explication, mais plutôt qu'on y remarquera en plusieurs endroits que, excepté le cas des Papes faux ou douteux, la supériorité y est donnée au Saint-Siège sur les conciles, et non pas aux conciles sur le Saint-Siège.

C'est ce qu'on peut prouver invinciblement par la doctrine qui y fut reconnue touchant ce Siège auguste, savoir, que l'Église romaine est la maîtresse de toutes les Églises, comme les saints canons l'enseignent, conformément à la tradition venue de Jésus-Christ ; que dire le contraire serait une hérésie ; qu'étant la maîtresse de toutes les Églises elle en est aussi le chef, de même que des conciles généraux et de l'Église universelle, qui est le composé et l'assemblage de toutes les Églises particulières ; qu'elle tient ces prérogatives de puissance et d'autorité non pas tant des hommes que de Dieu même; que les autres Églises ont leur partage dans le soin pastoral, mais qu'elle seule a la plénitude de la puissance ; qu'elle peut juger toutes les autres, mais qu'elle ne peut être jugée de personne 1.

Les Pères du concile ne firent aucune difficulté d'admettre ces propositions avancées par les cardinaux, exceptant seulement le cas de schisme dans l'Église romaine, arrivé par l'abus d'une élection ou d'autres choses semblables 2. Ces mêmes Pères ajoutaient que ces propositions devaient s'entendre des temps auxquels tout serait pareil, c'est-à-dire quand les Églises, tant l'Eglise romaine que les autres, étaient d'ans leur état ordinaire et légitime, ce qui ne se trouvait point à cause du schisme qui les divisait 3.

Ce qui confirme excellemment ces sentiments du concile touchant la  prééminence et la supériorité du Saint-Siège dans l'Église universelle…

_______________________________________________________

1 T. 6, in-12 Saint-Dié, 1730.

(Notes de Louis) : 1 La référence est en langue latine.  — 1 La référence est en langue latine. — 2 La référence est en langue latine. — 3 La référence est en langue latine.

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Message  Louis Sam 24 Aoû 2013, 2:46 pm


Quel est le sens de ces décrets.


(suite)
Ce qui confirme excellemment ces sentiments du concile touchant la prééminence et la supériorité du Saint-Siège dans l'Église universelle, ce sont les termes dans lesquels les propositions de Wiclef furent censurées. Après avoir déclaré, au sujet de la transsubstantiation dans l'Eucharistie, qu'on doit être certain, assuré et sans aucun doute que tout ce que le Siège apostolique croit et a défini comme de foi en est véritablement, et que tout ce qu'il a déclaré hérétique ou erroné l'est effectivement , la  censure en donne la raison. « Parce qu'il est impossible, dit-elle, que la foi apostolique et l'Église romaine, de laquelle le Pape, comme vicaire de Jésus-Christ et successeur de saint Pierre, est le chef, et dont le collège des cardinaux, successeurs aussi des autres apôtres, est le corps, dont l'office est de définir et de déterminer ce qu'il faut croire ou rejeter dans ce qui regarde les matières de religion ; il est, dis-je, impossible que ce Siège et cette Église détermine et tienne pour être véritablement de foi ce qui n'en serait pas. Autrement ce Siège apostolique et cette Église romaine serait hérétique et sujette à l'erreur, s'attachant à ce qui n'est pas de foi et rejetant ce qui en serait 2.

Comment donc serait-elle la mère et le chef de toutes les Eglises, la maîtresse qu'on serait obligé de suivre en tout, à laquelle il faut avoir recours dans les doutes et les difficultés qui arrivent touchant la foi? comment n'aurait-elle ni tache ni ride ? comment l'usage et la coutume céderont-ils à son autorité? comment sera-t-on obligé à lui obéir, après Dieu, comme à la mère et au chef de toutes les Églises, contre l'autorité de laquelle on ne peut parler mal sans être réputé hérétique ? comment pourra-t-elle juger tout le monde sans pouvoir être jugée de personne ? comment un chrétien qui refusera de lui obéir sera-t-il regardé comme un infidèle? Que penser de tout ce qui est dit à son avantage dans le corps des saints canons s'il paraissait qu'elle fût erronée et hérétique ? Comment serait-elle visiblement sur la terre un refuge assuré et certain, auquel toutes les Églises et tous les chrétiens pussent sûrement recourir en matière de foi et de discipline , comme toutes les Églises et toute la communauté des chrétiens y recourent nécessairement, par le besoin pressant qu'elles en ont, suivant l'ordre et la disposition de Jésus-Christ, qui par ce moyen a su et pu facilement et abondamment pourvoir aux nécessités de l'Église, son épouse ? »

« Parce qu'il est extrêmement nécessaire et expédient, porte ailleurs la censure, qu'il y ait dans le Christianisme…

______________________________________________________________________

(Notes de Louis) : 1 La référence est en langue latine.  — 1 La référence est en langue latine. — 2 La référence est en langue latine.

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Message  Louis Dim 25 Aoû 2013, 6:43 am


Quel est le sens de ces décrets.

(suite)
« Parce qu'il est extrêmement nécessaire et expédient, porte ailleurs la censure, qu'il y ait dans le Christianisme, répandu par toute la terre, une Église fixe, permanente, ouverte et connue à tout le peuple chrétien, dans laquelle réside le souverain pouvoir ecclésiastique sur la terre, avec l'autorité suprême de commander, d'enseigner, de régir, de juger, de connaître, de définir généralement dans toutes les matières de foi et de discipline, et que cette Eglise soit dans un lieu particulier et connu à tous les peuples. Or cette Église est de nom et d'effet l'Église romaine, qui conséquemment est la souveraine en terre, et dans laquelle réside le prince souverain de l'Église. »

Il y a dans le concile de Constance, en faveur du Saint-Siège, plusieurs autres déclarations de la même force que celle que nous venons de rapporter, et qui sont tirées des censures des propositions de Wiclef, faites par des députés du concile de tout caractère et approuvées dans la huitième session de la même assemblée.

« Enfin, conclut le savant archevêque de Césarée, ce qui prouve invinciblement que le Saint-Esprit, qui parle par l'organe des conciles œcuméniques, n'a point déclaré ni défini dans celui de Constance leur supériorité sur le Pontife romain, c'est l'attachement invariable de l'Eglise au sentiment contraire. » Nous l'avons évidemment fait connaître dans cette histoire dogmatique par la tradition des siècles antérieurs, et nous le démontrerons encore par celle des temps postérieurs à ce concile. Il faut néanmoins excepter quelques particuliers qui ont préféré une opinion nouvelle à l'ancienne créance, opinion occasionnée, non par le doute de l'autorité pontificale dans un Pape légitime, mais par l'incertitude où l'on était que ceux qui prétendaient l'avoir en fussent réellement revêtus, ou, si l'on préfère, parce que, dans le désir de finir un schisme scandaleux et opiniâtre, on voulait fournir des moyens à l'Église pour obliger les divers prétendants à se désister de leurs droits, en préférant le bien public à leur intérêt particulier.

Seconde question : Quelle autorité peuvent avoir dans l'Église les décrets de la quatrième et cinquième session du concile de Constance ?...
 
A suivre : Quelle autorité peuvent-ils avoir dans l’Église.

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Message  Louis Dim 25 Aoû 2013, 12:43 pm

Quelle autorité peuvent-ils avoir dans l’Église.

Seconde question : Quelle autorité peuvent avoir dans l'Église les décrets de la quatrième et cinquième session du concile de Constance ?

« On peut soutenir, dit l'archevêque de Césarée, et même l'on doit reconnaître qu'ils ne sont pas d'une autorité suffisante pour faire loi dans l'Église.

« 1° Pour être légitimes la matière en devait être proposée dans les formes, examinée mûrement, durant un temps convenable, et avec la liberté nécessaire à la validité d'une décision synodale.

« Il était question d'un point de religion qui n'avait jamais été mis en doute, et qui, au sentiment même des adversaires de la supériorité des Papes sur les conciles, n'avait jamais été agité dans l'Église. Il fallait donc prendre des mesures justes, et non suspectes, pour procéder dans la recherche de ce qui pouvait ou confirmer l'ancienne créance, ou l'expliquer et la limiter par rapport aux doutes qu'on avait dans les circonstances présentes. Il fallait, selon le raisonnement toujours invincible de M. de Schelstrate, étant question d'une affaire de cette conséquence, recourir, comme on avait toujours fait dans l'Église en pareil cas, aux écrits des saints Pères, aux décrets des souverains Pontifes et aux monuments des conciles généraux, où l'on se serait éclairci de ce que la tradition enseigne touchant l'autorité pontificale.

« 2° On y aurait reconnu la qualité du pouvoir que la vénérable antiquité a toujours révéré dans le Siège apostolique…

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Message  Louis Lun 26 Aoû 2013, 5:43 am


Quelle autorité peuvent-ils avoir dans l’Église.

(suite)
 « 2° On y aurait reconnu la qualité du pouvoir que la vénérable antiquité a toujours révéré dans le Siège apostolique; celle de la juridiction que ces Pontifes, comme pasteurs de tout le troupeau de Jésus-Christ, ont toujours exercée dans l'Église, et le profond respect avec lequel les conciles mêmes ont parlé et traité du souverain pouvoir de saint Pierre et de ses successeurs.

« On y aurait reconnu que Célestin Ier, envoyant ses légats au concile d'Éphèse, troisième œcuménique, mit dans leurs instructions qu'ils devaient soutenir l'autorité du Saint-Siège, qui leur était confiée ; qu'ainsi, selon les ordres qui leur étaient donnés, ils assisteraient aux assemblées, non pour en subir l'examen en cas de dispute, mais pour décider de leurs sentiments sur ce qui viendrait à être controversé;

« Que le concile de Chalcédoine, quatrième œcuménique, le plus nombreux de ceux qui ont été tenus en Orient, dans sa lettre synodique, a donné au Pape Léon Ier le titre de souverain, Summitas; qu'il envoya au même Pape son canon vingt-huit, qui attribuait au siège de Constantinople le second rang dans l'Église, pour être confirmé par son autorité, et que, sur le refus de Léon, le décret n'eut point de force ;

« Qu'au second concile de Nicée, septième œcuménique, les Pères de l'assemblée examinèrent à plusieurs reprises la question du culte des images, qu'ils ne décidèrent contre les iconoclastes qu'après avoir bien consulté la tradition de l'Eglise et y avoir trouvé des témoignages suffisants de la pratique légitime de ce culte.

« 3° Les cardinaux qui, avec les prélats des nations…

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Message  Louis Lun 26 Aoû 2013, 12:03 pm


Quelle autorité peuvent-ils avoir dans l’Église.


(suite)
« 3° Les cardinaux qui, avec les prélats des nations, formaient le concile, firent inutilement leur possible pour porter l'assemblée à traiter la matière dans les règles. Ils crurent que Jean XXIII, retiré à Schaffhouse, devait être averti de ce qui se passait à cet égard à Constance, et ils lui envoyèrent trois d'entre eux pour l'en informer. Ce Pontife, vivement touché des manières hautaines des prélats nationaux à son égard, quoiqu'ils le reconnussent pour Pape légitime, en témoigna son indignation aux légats, et, au sujet d'un discours que Gerson, chancelier de l'université de Paris, venait de prononcer au concile contre l'autorité suprême du Saint-Siège, il en fit des plaintes amères aux ambassadeurs de France qui l'étaient venus visiter, ajoutant que, depuis son départ de Constance, on y proposait des faussetés et des erreurs contre l'autorité du Pontife romain. Il faut remarquer que depuis ce temps-là les ambassadeurs du roi très-chrétien furent toujours unis au sacré collège.

« Les cardinaux, à leur retour, voulurent, avec d'autres de leurs collègues, soutenir, dans une congrégation tenue le 26 mars, que le concile était dissous par la retraite et l'absence de Jean XXIII. A quoi plusieurs prélats des nations ayant répondu avec aigreur que le Pape n'était pas au-dessus du concile, mais au-dessous, la dispute s'échauffa tellement, et les clameurs contre les cardinaux s'augmentèrent si fort, qu'ils furent obligés de se retirer avec précipitation.

« Le lendemain, dans la congrégation du 27, les cardinaux, auxquels s'étaient joints les ambassadeurs de France, voulurent faire leur rapport aux nations des offres de Jean XXIII pour renoncer au pontificat et pour la continuation du concile ; mais le roi des Romains et les prélats des nations, qui étaient présents, traitèrent tout cela de jeu et de feinte de la part du Pape, et l'assemblée se mit à crier tout d'une voix : « Point d'égard à cela ! Que la session se tienne ! que la session se tienne ! »

« La session, qui fut la quatrième, se tint effectivement trois jours après...


Dernière édition par Louis le Mar 27 Aoû 2013, 6:49 am, édité 1 fois (Raison : Titre.)

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Message  Louis Mar 27 Aoû 2013, 6:41 am


Quelle autorité peuvent-ils avoir dans l’Église.


(suite)
« La session, qui fut la quatrième, se tint effectivement trois jours après. Les cardinaux et les ambassadeurs de France, qu'on n'avait pas daigné informer, comme on le devait, des matières qu'on y voulait traiter, avaient résolu de ne point s'y trouver, malgré les instances du roi des Romains, qui avait beaucoup pressé les cardinaux d'y assister. Enfin, les prélats des nations, en mitre et en chape, ayant déjà pris séance au concile, le roi ou empereur Sigismond s'aboucha avec les cardinaux et leur proposa un tempérament touchant ce qui serait expédié dans cette session, moyennant quoi les cardinaux consentirent à y assister et portèrent les ambassadeurs français, avec lesquels ils étaient unis, à y assister aussi. Or ce tempérament fut que, dans le premier décret qui devait être publié dans cette session, on ne ferait point mention de la réformation de l'Église dans son chef et dans ses membres, et qu'on supprimerait absolument le second décret qui attribuait aux conciles l'autorité de mettre en pénitence les Papes qui refuseraient d'obéir à leurs règlements touchant les affaires dont il était alors question. La chose s'exécuta de cette manière, comme il est rapporté dans les actes qu'on a en manuscrit au Vatican, où l'on ne trouve point qu'il soit rien dit, dans la quatrième session, ni de la réformation de l'Église dans son chef et dans ses membres, ni de l'autorité coactive des conciles à l'égard des souverains Pontifes. M. de Schelstrate prouve que ce furent les Pères du concile de Bâle, ennemis du Pape Eugène IV, qui insérèrent ces termes de réformation de l'Église, etc., dans l'édition du concile de Constance qu'ils firent publier, d'où ils ont passé dans les éditions communes.

« Pendant la tenue de cette même session, les cardinaux, craignant quelque décret précipité sur les matières que les prélats des nations avaient en vue, les avertirent encore d'en suspendre la décision jusqu'à ce qu'on eût employé un temps suffisant à les examiner, d'autant qu'elles renfermaient de grandes difficultés et qu'elles demandaient qu'on en délibérât avec grande maturité.

« Mais ces prélats, plus occupés du discours emporté de Gerson que des sages remontrances du sacré collège, ne voulurent point s'arrêter dans un pas si glissant. Après avoir formé le dessein de publier dans la session prochaine ce que les cardinaux avaient fait omettre et supprimer dans la précédente, sans autre préparation ni discussion de ces points délicats, ils indiquèrent la cinquième session pour le 6 avril, la tinrent, et y firent solennellement annoncer les décrets que nous avons vus précédemment.

« 4° On a vu les oppositions qui furent faites à ces décrets par les cardinaux et les ambassadeurs de France. Nous ajouterons…

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Message  Louis Mar 27 Aoû 2013, 1:35 pm

Quelle autorité peuvent-ils avoir dans l’Église.

(suite)
« 4° On a vu les oppositions qui furent faites à ces décrets par les cardinaux et les ambassadeurs de France. Nous ajouterons ici, sur l'autorité du Pape Eugène IV, qu'il y eut même des prélats des plus considérables d'entre ceux des nations qui réclamèrent en plein concile contre les mêmes décrets, mais dont la voix fut étouffée par les clameurs de la multitude. Le cardinal Turrécrémata et Rodrigue, évêque de Cagliari, assurent pareillement que plusieurs docteurs et plusieurs prélats très-savants de l'assemblée réclamèrent contre les décrets de la cinquième session et ne voulurent point y consentir.

« 5° Un défaut essentiel, qu'on trouve encore dans les décrets dont il est ici question et qui les empêche d'être revêtus de l'autorité d'un concile universel, c'est qu'ils ont été faits par les prélats de la seule obédience de Jean XXIII.

« On sait que, des trois prétendants au souverain pontificat, Jean XXIII fut le seul qui fît la convocation du concile ; qu'au temps des quatrième et cinquième sessions, et de plusieurs ensuite, les Églises des obédiences d'Ange Corrario, dit Grégoire XII, et de Pierre de Lune, dit Benoît XIII, ne le reconnaissaient en rien ; que le nombre de ces Églises était pourtant considérable ; car Grégoire XII avait dans son parti toutes les villes de la Romagne, avec plusieurs autres d'Italie ; celles de Raguse et du voisinage ; celles de Trèves, de Worms, de Spire, de Verden et autres d'Allemagne ; celle de Strigonie, et d'autres en Hongrie ; les patriarches de Constantinople, d'Alexandrie et d'Antioche 1. Pierre de Lune avait dans le sien toutes celles des royaumes de Castille, d'Aragon, de Navarre, d'Ecosse, des îles de Majorque, de Corse et de Sardaigne.

Or voici le raisonnement que le Pape Eugène IV fait sur ce principe. « L'obédience de Grégoire ni celle de Benoît, qui ne faisait pas une petite partie de la chrétienté, n'ont point traité le concile de Constance de concile plénier avant le temps de leur union, et jusqu'alors elles n'ont pas reçu ses décrets comme revêtus de l'autorité d'un concile œcuménique. Pour cela il fallut qu'après leur union il se fit une nouvelle convocation du concile, premièrement par l'obédience de Grégoire, ensuite par celle de Benoît, et de cette sorte, par le concours de l'Église universelle, cette assemblée eut le nom et la réalité de concile plénier. Par conséquent tout ce que les Pères qui l'ont composé y ont fait avant ce temps ne doit point être attribué à l'Église universelle, mais à ceux-là seulement qui y siégeaient et dont le synode n'était que d'une seule obédience 2. »

Voilà comment le savant archevêque de Césarée juge les quatrième et cinquième sessions du concile de Constance.

La sixième se tint le 17 avril ; on y publia…

________________________________________________________

1 Von der Hardt, t. 1, p. 156 et 157.  — 2  Sommier, Hist. dogmatique du Saint-Siège, t. 6.
 
A suivre : De la sixième à la douzième session, les prélats de Constance  procèdent contre Jean XXIII, finissent par le déposer, et il y acquiesce.

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Message  Louis Mer 28 Aoû 2013, 6:06 am


De la sixième à la douzième session,
les prélats de Constance  procèdent contre Jean XXIII,
finissent par le déposer, et il y acquiesce.

La sixième se tint le 17 avril ; on y publia un acte de renonciation au souverain pontificat que Jean XXIII serait obligé de souscrire. Cet acte portait que ce Pontife nommait de son plein gré certains procureurs, qui lui étaient désignés par le concile, pour faire la cession qu'il avait promise et jurée ; que deux de ces procureurs pourraient l'exécuter, nonobstant l'opposition des autres et la sienne propre ; qu'il jurait de ne jamais révoquer ces procureurs, pour quelque raison que ce pût être ; qu'il ne changerait rien à cet acte, ni pour le fonds ni pour la forme, déclarant nulles dès à présent toutes les exceptions qu'il pourrait y mettre dans la suite, aussi bien que toutes les censures qu'il pourrait infliger à cette occasion ; que, par cette procuration, il ne se tenait pas dégagé du serment qu'il avait fait de céder, en tous les cas énoncés dans sa promesse, qui le lierait toujours jusqu'à la consommation de l'union ; que la cession faite en son nom par les dits procureurs aurait la même force que s'il l'avait faite lui-même en personne, et que, de sa pleine puissance, il suppléait à tous les défauts qui pourraient se trouver dans cet acte ; que, quelque opposition qu'il fît, même par le conseil des cardinaux, il renonçait actuellement au pontificat, et dégageait de leur serment les cardinaux, tous les prélats de l'Église, tous les officiers de la cour romaine et généralement toute la chrétienté 1 .

Le concile envoya cet acte à Jean XXIII par deux cardinaux et des députés de chaque nation, qui le trouvèrent d'abord à Brisach. Dans l'audience qu'ils y eurent le Pontife les remit au lendemain pour la réponse qu'il aurait à leur faire ; mais, pour les éviter, il se retira d'abord à Neubourg, et de là à Fribourg. Les envoyés du concile, qui s'en retournaient, le trouvèrent par hasard dans cette dernière ville, et lui déclarèrent que, s'il ne donnait sa procuration, le concile allait procéder contre lui. Il ne la leur donna pourtant point ; mais il l'envoya par le comte Berthold des Ursins, préposé à la garde du concile. II y promettait et jurait qu'il était prêt à céder purement et simplement, dès qu'on aurait pourvu à sa liberté et à son état, en la manière et en la forme qu'il avait proposées aux envoyés du concile. La réponse fut rejetée et la procédure résolue.

Dans la septième session…

____________________________________________

1 Spond., ann. 1415, n. 24. Von der Hardt, t.  IV,  113 et 114.

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Message  Louis Mer 28 Aoû 2013, 10:52 am


De la sixième à la douzième session,
les prélats de Constance  procèdent contre Jean XXIII,
finissent par le déposer, et il y acquiesce.

(suite)
Dans la septième session, qui se tint le 2 mai, le concile, à la réquisition de ses promoteurs, ordonna que Jean XXIII serait cité à comparaître en personne, avec ses adhérents, neuf jours après la publication de la citation, au bout desquels on procéderait contre lui selon la justice.

Après la huitième session, qui se tint le 4 mai, sur une autre affaire, Jean XXIII, étant abandonné de tout secours humain, fut enlevé à Fribourg par les troupes du roi ou empereur Sigismond, et conduit à Radolfzell, forteresse à deux milles de Constance. On changea tous ses domestiques, à la réserve de son cuisinier.

Dans la neuvième session, qui se tint le 13 mai, le promoteur du concile requit que Jean XXIII, ayant été cité à comparaître ce jour-là même et ne comparaissant point, ni personne de sa part, fût déclaré suspens de toutes les fonctions du pontificat. On parla d'une procuration qu'il avait envoyée de Fribourg, dans laquelle il nommait trois cardinaux pour prendre sa défense dans le concile ; mais les cardinaux ne voulurent pas accepter la commission, et d'ailleurs le concile rejeta la procuration, sur ce que, la cause étant criminelle, Jean XXIII devait comparaître en personne.

On remit néanmoins au lendemain, jour marqué pour la dixième session, à prononcer le jugement contre lui. Ce jugement fut : « Étant constant par des preuves légitimes que le seigneur Pape Jean XXIII, depuis le temps qu'il avait été élevé au souverain pontificat jusqu'alors, s'était comporté avec scandale dans l'administration de sa dignité et du gouvernement de l'Église ; qu'il avait donné de mauvais exemples aux peuples par sa vie damnable et ses mauvaises mœurs ; que, de plus, il avait exercé publiquement la simonie en conférant pour de l'argent les évêchés, les abbayes, les prieurés et les autres bénéfices ecclésiastiques ; qu'ayant été charitablement averti de se corriger il avait refusé de le faire et avait continué et continuait encore à scandaliser l'Eglise par la même conduite ; à ces causes, le concile, par la présente sentence, prononçait, jugeait et déclarait ledit seigneur Pape Jean devoir être et être effectivement suspens et privé de toute fonction pontificale, dont l'administration spirituelle et temporelle lui est interdite, et qu'en conséquence de ces délits notoires on procéderait dans les formes de droit pour le déposer de la papauté. »

Dans la onzième session...

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Message  Louis Jeu 29 Aoû 2013, 5:41 am


De la sixième à la douzième session,
les prélats de Constance  procèdent contre Jean XXIII,
finissent par le déposer, et il y acquiesce.


(suite)
Dans la onzième session, tenue le 25 mai, le concile ordonna d'envoyer à Jean XXIII, détenu à Radolfzell dès le 17 du même mois, les informations faites contre lui. Le Pontife reçut cette notification avec une patience et une résignation inattendues. Les députés ayant voulu lui lire les articles de la procédure, il les arrêta, et leur dit que cela n'était point nécessaire puisqu'il voulait obéir entièrement et sans restriction aux décisions du concile. Seulement il remontra les services qu'il avait rendus à l'Eglise avant et pendant son pontificat, et supplia le concile, par les entrailles de la miséricorde divine, d'avoir compassion de sa personne et de ménager son honneur. Il écrivit à l'empereur Sigismond sur le même sujet. A tout cela on ne daigna pas même répondre.

Dans la douzième session, célébrée le 29 mai en présence de l'empereur Sigismond, Jean XXIII fut déposé du souverain pontificat par sentence définitive du concile, qui dégageait toute la chrétienté de son obédience, avec défense de l'appeler Pape et de lui adhérer désormais en cette qualité, recommandant à l'empereur de le faire garder en lieu sûr tout le temps que le concile le trouverait à propos pour le bien de l'Église, et se réservant la liberté de le condamner dans la suite à d'autres peines pour les crimes dont il était coupable.

Restait à lui signifier la sentence…

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Message  Louis Jeu 29 Aoû 2013, 11:49 am


De la sixième à la douzième session,
les prélats de Constance  procèdent contre Jean XXIII,
finissent par le déposer, et il y acquiesce.


(suite)
Restait à lui signifier la sentence. Le 31 mai l'évêque de Lavaur, accompagné de quelques officiers du concile, alla lui en faire la lecture. Dans un moment si critique on ne vit en lui aucun signe d'impatience ni d'indignation; il demanda seulement deux heures pour préparer sa réponse. Après quoi, ayant fait appeler l'évêque, il acquiesça humblement à tout ce qui était contenu dans la sentence. Il fit serment de ne jamais y contrevenir ; il déclara que, dès ce moment, il renonçait à tous les droits qu'il pouvait prétendre au pontificat, et, comme il avait déjà fait ôter de sa chambre la croix pontificale, il ajouta que, s'il avait d'autres habits que ceux qui le couvraient actuellement, il les prendrait, pour ôter aussi de sa personne tout ce qui pouvait marquer la dignité dont il avait été revêtu. Il dit ensuite que jamais il ne consentirait à être élu Pape, quand même on voudrait lui faire cet honneur ; que, néanmoins, après la démarche qu'il faisait, si quelqu'un voulait encore procéder contre lui et le soumettre à de nouvelles peines, il était résolu de se défendre, implorant même pour cela la protection du concile, qu'il reconnaissait pour son juge. Enfin il se recommanda aux bontés de l'empereur et des Pères, et il demanda acte de sa déclaration.

Malgré tout ceci, la sentence si extraordinaire de la part d'une assemblée de prélats catholiques contre celui qu'ils avaient vénéré comme leur chef et leur père fut exécutée avec la dernière rigueur par Sigismond, qui était redevable de l'empire à l'infortuné Jean XXIII. Ce prince, autrefois son ami, le fit mettre dans la forteresse de Gotleben, près de Constance. De là il fut transféré à Heidelberg, où il fut traité quelque temps avec assez de douceur ; mais enfin, confiné à Manheim, il y passa trois années dans une captivité fort dure, n'ayant même personne pour converser, parce que tous ceux qui l'approchaient étaient des Allemands, dont il ne savait pas la langue et qui ne savaient pas la sienne.

Pour apprécier la conduite de l'empereur Sigismond et des prélats réunis à Constance au commencement du quinzième siècle…
 
A suivre : Parallèle entre la conduite de l’empereur Sigismond et des prélats de Constance, au quinzième siècle, et la conduite du roi arien Théodoric et des évêques d’Italie et de France, au commencement du sixième.

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Message  Louis Ven 30 Aoû 2013, 5:45 am

Parallèle entre la conduite de l’empereur Sigismond et des prélats de Constance,
au quinzième siècle,
et la conduite du roi arien Théodoric et des évêques d’Italie et de France,
au commencement du sixième.

Pour apprécier la conduite de l'empereur Sigismond et des prélats réunis à Constance au commencement du quinzième siècle il est bon de se rappeler la conduite que tinrent, au commencement du sixième siècle, dans une circonstance analogue, le roi ostrogoth et arien Théodoric et les évêques d'Italie, mais surtout les évêques de France.

Par les intrigues des Grecs un schisme avait éclaté dans l'Église romaine entre le Pape saint Symmaque et l'antipape Laurent. Symmaque fut accusé d'adultères et d'autres crimes par les schismatiques, qui devenaient de jour en jour plus redoutables par leur insolence. Les catholiques, pour se délivrer de l'oppression, eurent recours au roi Théodoric, et lui suggérèrent de faire décider cette contestation par un nombreux concile des évêques de son royaume. Ils ne firent pas cette démarche sans le consentement de Symmaque ; au contraire, lui-même écrivit au prince, en le priant d'écrire aux évêques qu'ils vinssent sans délai à Rome. Les évêques ayant reçu ces ordres, ceux de l'Émilie, de la Ligurie et de la Vénétie, qui, pour aller à Rome, devaient passer par Ravenne, demandèrent au roi le sujet de cette assemblée ; il répondit que c'était pour examiner les crimes dont Symmaque était accusé par ses ennemis. Les évêques dirent que c'était au Pape lui-même à convoquer ce concile ; que le Saint-Siège avait ce droit, d'abord par le mérite et la principauté de saint Pierre, ensuite par l'autorité des conciles, et que l'on ne trouvait aucun exemple qu'il eût été soumis au jugement de ses inférieurs. Le roi dit que le Pape lui-même avait manifesté par ses lettres sa volonté pour la convocation du concile. Les évêques demandèrent à lire ces lettres, et le roi les leur fit donner, ainsi que toutes les pièces du procès.

Le concile s'assembla dans la basilique de Jules, au mois de juillet 501. Il y avait cent quinze évêques. Ceux qui avaient passé par Ravenne firent le récit de ce qu'ils avaient dit au roi ; malgré cela il restait une inquiétude générale sur la légitimité du concile. Ensuite, comme ils parlaient de l'affaire principale, le Pape Symmaque entra dans l'église, témoigna sa reconnaissance envers le roi pour la convocation du concile, déclara qu'il l'avait désiré lui-même, et, en présence de tous les évêques, il leur donna l'autorité de juger cette cause.

Ce sont les termes du concile, qui, après plusieurs incidents, prononça la sentence en ces termes : « Nous déclarons le Pape Symmaque, évêque du Siège apostolique, déchargé, quant aux hommes, des accusations formées contre lui, laissant le tout au jugement de Dieu. »

Dans un autre concile de 503 saint Ennodius en donna cette raison…

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Message  Louis Ven 30 Aoû 2013, 12:55 pm


Parallèle entre la conduite de l’empereur Sigismond et des prélats de Constance,
au quinzième siècle,
et la conduite du roi arien Théodoric et des évêques d’Italie et de France,
au commencement du sixième.


(suite)
Dans un autre concile de 503 saint Ennodius en donna cette raison, avec l'approbation de tous les Pères : « Dieu a voulu peut-être terminer par des hommes les causes des autres hommes, mais il a réservé à son jugement l'évêque de ce siège. Il a voulu que les successeurs du bienheureux Pierre n'eussent à prouver leur innocence qu'au ciel, devant Celui qui peut en connaître parfaitement, et si vous dites que toutes les âmes sont pareillement sujettes à ce jugement, je répondrai qu'il n'a été dit qu'à un seul : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans le ciel. »

Par tout ceci l'on voit ce que les catholiques du sixième siècle pensaient de l'autorité et des prérogatives du Pontife romain ; ce qui ne le montre pas moins, c'est la sensation que cette affaire produisit dans les Gaules. Quand on y apprit qu'un concile d'Italie avait entrepris de juger le Pape, tous les évêques en furent alarmés et chargèrent saint Avit, évêque de Vienne, d'en écrire au nom de tous. Il adressa sa lettre aux deux premiers du sénat. Il les prie de ne pas regarder sa lettre comme la lettre particulière d'un évêque, puisqu'il n'écrit que par ordre de tous ses frères, les évêques des Gaules, qui lui en ont donné commission par leurs lettres.

Après cet exorde il entre ainsi en matière : …

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Message  Louis Sam 31 Aoû 2013, 6:21 am


Parallèle entre la conduite de l’empereur Sigismond et des prélats de Constance,
au quinzième siècle,
et la conduite du roi arien Théodoric et des évêques d’Italie et de France,
au commencement du sixième.


(suite)
Après cet exorde il entre ainsi en matière :

« Nous étions dans de grandes alarmes et de cruelles inquiétudes touchant l'affaire de l'Église romaine, sentant bien que notre état même, l'épiscopat, est chancelant quand le chef est attaqué, et que la même accusation, si elle avait renversé l'état du prince, nous aurait frappés tous ; nous étions dans ces anxiétés lorsque nous avons reçu d'Italie le décret porté par les évêques italiens assemblés à Rome au sujet du Pape Symmaque. Quoiqu'un nombreux concile rende ce décret respectable, nous comprenons cependant que le saint Pape Symmaque, s'il a été accusé d'abord devant le siècle, aurait dû trouver dans ses collègues des consolateurs plutôt que des juges ; car, si l'arbitre du Ciel nous ordonne d'être soumis aux puissances de la terre, en nous prédisant que nous paraîtrons devant les rois et les princes en toute sorte d'accusation, il n'est pas aisé de concevoir par quelle raison ou en vertu de quelle loi le supérieur est jugé par les inférieurs. En effet, l'Apôtre nous ayant fait un précepte de ne pas recevoir d'accusation contre un simple prêtre, de quel droit a-t-on pu en recevoir contre la principauté de l'Eglise universelle? Le concile lui-même l'a bien entrevu dans son louable décret, lorsqu'il a réservé au jugement de Dieu une cause que (cela soit dit sans l'offenser) il avait consenti presque témérairement à examiner, et lorsqu’il a rendu cependant témoignage, en peu de mots, comme il a pu, que ni lui ni le roi Théodoric n'avaient trouvé aucune preuve des crimes dont le Pape était accusé.

« C'est pourquoi, en qualité de sénateur romain et d'évêque chrétien, je vous conjure de n'avoir pas moins à cœur la gloire de l'Église que celle de la république, d'employer pour nous le pouvoir que Dieu vous a donné, et de n'aimer pas moins dans l'Église romaine la chaire de saint Pierre que vous n'aimez dans Rome la capitale de l'univers. Si vous y pensez avec la profondeur qui vous est propre, vous n'y verrez pas uniquement l'affaire actuelle de Rome. Dans les autres Pontifes, si quelque chose vient à branler, on peut le réformer ; mais, si le Pape de Rome est mis en doute, ce n'est plus un évêque, c'est l'épiscopat même qu'on verra vaciller. Vous n'ignorez point parmi quelles tempêtes des hérésies nous conduisons le vaisseau de la foi; si vous craignez avec nous ces dangers il faut que vous travailliez avec nous à défendre votre pilote. Quand les nautoniers se révoltent contre celui qui tient le gouvernail, serait-il de la prudence de cédera à leur fureur en les exposant eux-mêmes au danger pour les punir ? Celui qui est à la tête du troupeau du Seigneur rendra compte de la manière dont il le conduit ; mais ce n'est pas au troupeau à demander ce compte à son pasteur, c'est au juge 1. »

Voilà comment pensait, parlait et agissait, au commencement du sixième siècle…

___________________________________________________________

1 Labbe, t. 4, col. 1362. — Livre 43 de la présente Histoire.
A suivre :  La rigueur dont on use envers Jean XXIII est désapprouvée en France.

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Message  Louis Sam 31 Aoû 2013, 11:24 am

La rigueur dont on use envers Jean XXIII est désapprouvée en France.

Voilà comment pensait, parlait et agissait, au commencement du sixième siècle, le clergé d'Italie, mais surtout le clergé de France. À la fin du huitième et au commencement du neuvième l'un et l'autre pensaient, parlaient et agissaient encore de même. L'an 800 le Pape saint Léon III fut accusé par une faction. On convoqua dans la basilique de Saint-Pierre une assemblée des archevêques, des évêques et des seigneurs laïques, francs et romains. Le roi et le Pape, s'étant assis, firent asseoir les archevêques, les évêques et les abbés; les prêtres et les seigneurs laïques demeurèrent debout. Le roi, c'était Charlemagne, ayant ouvert l'assemblée par un discours sur le sujet de son voyage, en proposa d'examiner les accusations intentées contre le Pape ; mais tous les archevêques, les évêques et les abbés s'écrièrent d'une voix unanime : « Nous n'osons juger le Siège apostolique, qui est le chef de toutes les Églises de Dieu ; car nous sommes tous jugés par ce Siège et par son vicaire ; mais ce Siège n'est jugé par personne ; c'est là l'ancienne coutume ; mais comme le souverain Pontife jugera lui-même, nous obéirons canoniquement (1). »

Cette déclaration unanime et solennelle du clergé de France et du clergé d'Italie est infiniment remarquable ; il est fâcheux que ni l'un ni l'autre ne s'en souvînt au concile de Constance. Ils  auraient pu facilement, pour l'extinction du schisme, se contenter de l'abdication de Jean XXIII, sans recourir à la rigueur inutile, et d'ailleurs peu canonique, de la déposition.

Cette rigueur fut loin d'être approuvée alors de tout le monde ; elle fut sévèrement blâmée à la cour de France. Les députés de l'Université y ayant paru, le Dauphin, qui était encore Louis, duc de Guienne, les reçut fort mal et leur dit en colère : « Il y a longtemps que vous vous en faites un peu trop accroire en vous donnant la liberté d'entreprendre des choses qui sont bien au-dessus de votre condition, ce qui a causé bien du désordre dans l'État. Mais qui vous a faits si hardis que d'avoir osé attaquer le Pape et de lui enlever la tiare, en le dépouillant de sa dignité, comme vous avez fait à Constance ? Il ne vous reste plus, après cela, que d'entreprendre encore de disposer de la couronne du roi, mon seigneur, et de l'état des princes de son sang; mais nous saurons bien vous en empêcher 1. » Nous verrons plus loin que les inductions du Dauphin n'étaient pas mal fondées.

Dans la quatorzième session du concile de Constance…

________________________________________________

(1) Anast., in Leon III.
(1) Monach. Dionys., traduit par le Laboureur, 1. 35, c. 18.
 
 
A suivre : Grégoire autorise le concile de Constance et y abdique par son ambassadeur.


Dernière édition par Louis le Dim 01 Sep 2013, 6:46 am, édité 1 fois (Raison : Présentation.)

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