Grand schisme d'Occident...

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Message  Louis Sam 26 Oct 2013, 6:28 am

Merveilleuse réformation dans l’ordre des Bénédictins
par un monastère ruiné de Padoue.
(suite)

Pendant qu'il était en chemin pour se rendre à Padoue une sainte religieuse de Venise lui envoya dire : « Soyez abbé constant et patient, parce que ceux pour qui vous avez accepté l'abbaye de Sainte-Justine vous abandonneront, et que l'œuvre si grande et si agréable à Dieu s'accomplira avec ceux qui jouent encore sur les places, qui pleurent encore au berceau, qui sucent encore la mamelle, et même qui ne sont pas encore nés. » Enfin, le 16 février 1409, il prit possession du monastère de Sainte-Justine. A la fin de la cérémonie le prêtre Marc lui prit la main entre les siennes, comme il avait fait autrefois à l'entrée du jardin : « En vérité, mon fils, en vérité, vous êtes ici ! » L'abbé, se rappelant alors ces paroles prophétiques du saint homme et les voyant si merveilleusement accomplies, se jette à ses pieds et se recommande à ses prières.

Cependant les deux jeunes hommes de Venise, voyant le monastère si délabré, abandonnèrent l'abbé. Il se vit réduit aux trois vieux moines, qui embrassèrent la réforme, à deux autres du monastère de Saint-Cyprien et à deux clercs de Saint-Georges. Il fit faire une clôture telle quelle et rétablit en tout l'observance régulière. Ce n'était pas chose facile, avec les éléments si divers qu'il était obligé d'accueillir de toutes parts pour donner à la maison un air de communauté et satisfaire le peuple. La Providence le laissa dix-huit mois dans un état d'épreuve et d'attente. Il ne savait plus à quoi se résoudre ; tantôt il voulait renoncer à l'abbaye et retourner à son ancien couvent; tantôt il pensait laisser le monastère à des chapelains et se retirer dans la solitude, en attendant que Dieu lui envoyât des compagnons pour y revenir établir la réforme. A cet effet il parcourut les montagnes et les vallées, mais ne put s'accorder avec les propriétaires sur un lieu convenable. Il revint découragé à son abbaye et ne pensait plus qu'à l'abandonner.

Dans le moment même où l'abbé ne conservait plus d'espérance, un jeune homme de Pavie, Paul de Strata, qui était venu avec lui à Padoue, mais uniquement pour suivre ses études, touché du zèle qu'il voyait à l'abbé pour l'observance régulière, vint le trouver pendant la semaine sainte et lui demanda la grâce de devenir moine. L'abbé, lui ayant fait connaître la règle, le revêtit de l'habit de Saint-Benoît le jour de Pâques 1410. Un jeune compatriote de Paul, de la famille de Salimbeni, de Fospert, ayant appris qu'il s'était fait moine…


Dernière édition par Louis le Sam 26 Oct 2013, 2:37 pm, édité 1 fois (Raison : orthographe)

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Message  Louis Sam 26 Oct 2013, 1:26 pm

Merveilleuse réformation dans l’ordre des Bénédictins
par un monastère ruiné de Padoue.

(suite)

…Un jeune compatriote de Paul, de la famille de Salimbeni, de Fospert, ayant appris qu'il s'était fait moine, vint au monastère pour l'en tirer ; mais il y fut pris lui-même. À force de revenir il se sentit toujours plus attiré et finit par demander avec beaucoup d'instances l'habit religieux ; mais le jeune homme n'avait que quinze ans, il était fils unique d'un commandant des troupes qui déjà l'avait fiancé à une noble demoiselle. Donc pendant deux semaines l'abbé différait de l'admettre, quoiqu'il l'en suppliât chaque jour.

Enfin le jeune postulant lui dit avec ferveur: « Pour gagner mon âme vous devriez, ô père, exposer votre vie même, et vous semblez craindre de me recevoir! Pourquoi tant m'affliger par vos refus? » L'abbé, admirant cette parole du jeune homme, lui répondit : «Mais serez-vous constant contre les embûches de vos parents ? — Même jusqu'à la mort ! » s'écria le jeune homme. L'abbé, lui prenant alors la main, lui dit : « Et moi, quand même je devrais perdre le monastère et la vie, je ne vous abandonnerai point. » Et il lui donna avec joie l'habit de novice, avec le nom de Maur.

Quelques mois après survint son père avec des lettres du doge de Venise, ordonnant que le jeune homme fût mis entre les mains de l'évêque de Padoue, afin que le père et les autres parents pussent expérimenter librement s'il n'était entré au monastère que par légèreté ou par séduction, comme ils l'avaient fait entendre. Trois jours durant ils employèrent toutes les caresses, les promesses, les offres les plus séduisantes pour le faire revenir de sa résolution ; ce fut en vain. Ils passèrent aux injures, aux reproches et aux menaces ; il y répondit avec une douceur qui excita l'admiration de tous les assistants. Ils s'emportèrent jusqu'à menacer de le faire périr ; il répondit qu'il n'était pas digne de souffrir la mort pour Jésus-Christ. Le lendemain, le père et les autres parents étant revenus à la charge, l'enfant garda un silence absolu. Sur quoi le père, frémissant d'impatience, s'écria : « En vérité, il est devenu fou ; quand même il voudrait revenir je ne le recevrais pas. » Et il s'en alla de colère avec les autres. Le jeune homme demeura près de l'évêque, seul avec la victoire. L'abbé le reçut avec une joie inexprimable.

Cette victoire fit un si grand éclat à Padoue que…


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Message  Louis Dim 27 Oct 2013, 6:43 am

Merveilleuse réformation dans l’ordre des Bénédictins
par un monastère ruiné de Padoue.

(suite)

Cette victoire fit un si grand éclat à Padoue que le monastère ne pouvait plus contenir tous ceux qui venaient prendre des renseignements sur la réforme qu'on voulait introduire. En peu de temps seize étudiants y furent reçus novices; d'autres les suivaient continuellement; l'abbé en recevait ainsi chaque année une vingtaine. Il les porta par la douceur, plus que par la rigidité, à toute la perfection de la règle. Il y en eut très-peu qui ne persévérèrent pas. Bientôt le nombre des religieux fut si grand qu'il fallut établir de nouveaux monastères.

Le premier fut celui de Saint-Fortunat, à Bassano, sur la Brenta. Le lieu appartenait à un ecclésiastique vénitien avec qui l'abbé ne put d'abord convenir du prix. L'abbé était à peine reparti que l'ecclésiastique fut attaqué de la fièvre et d'un charbon pestilentiel à la main. Désespérant de sa vie, il implora la miséricorde du souverain Médecin, et fit vœu de donner le monastère de Saint-Fortunat aux moines de Sainte-Justine s'il récupérait la santé. Il guérit, tint parole, et ne demanda que le remboursement des réparations qu'il avait faites.

Un second monastère fut fondé près de Gènes, sous le nom de Nicolas-de-Bousquet ; un autre, sous le nom du Saint-Esprit, près de Pavie. Le grand monastère de Saint-Denis, à Milan, reçut la réforme, qui s'étendit successivement à un nombre très-considérable d'autres monastères en diverses provinces, de manière à former une congrégation réformée de Bénédictins. Louis Barbo, qui en fut l'instrument et l'historien, se vit nommer, malgré lui, à l'évêché de Trévise, en 1437, par le Pape Eugène IV 1.

Un des religieux les plus distingués de cette congrégation fut le bienheureux Nicolas de Prusse…

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1 Bernard Pez, Thesaurus Anecdotorum novissimus, t. , 2, part. 3, p. 266 et seqq.
 
 
A suivre : Le bienheureux Nicolas de Prusse.

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Message  Louis Dim 27 Oct 2013, 11:57 am


Le bienheureux Nicolas de Prusse.

Un des religieux les plus distingués de cette congrégation fut le bienheureux Nicolas de Prusse, dont la vie a été écrite par un de ses disciples et de ses confidents, Julien de Gênes. Il naquit en Prusse, de parents bons catholiques, qui le firent instruire dans les lettres, mais l'instruisirent encore mieux  dans la piété et la vertu. Parvenu de l'adolescence à la jeunesse, il cherchait comment il pourrait le mieux plaire au Seigneur. Il forma le dessein de quitter sa famille, d'aller en Italie et de s'attacher à quelque prélat de la cour romaine; car, dit son biographe, tous ceux des Allemands qui n'ont pas été à cette cour ont des prélats de l'Église une grande opinion de sainteté. Il était dans une hôtellerie, non loin de l'Italie, lorsque se présenta tout d'un coup une dame vénérable, qui lui demanda qui il était et où il allait; il répondit modestement ; « Je suis serviteur d'un certain Maître et je vais à Rome. — Bon jeune homme, lui dit la dame, prenez garde à vous ; car de cet endroit à tel autre le chemin est rempli de voleurs, qui non-seulement dépouillent les passants, mais les tuent; c'est pourquoi je suis venue vous en prévenir. » Nicolas rendit grâces à la dame, qui aussitôt disparut de ses yeux. En y réfléchissant il soupçonna que c'était la sainte Vierge Marie ou la sainte martyre Dorothée, pour laquelle il avait une grande dévotion, et à laquelle il s'était beaucoup recommandé en quittant la maison paternelle.

Ayant poursuivi sa route par un autre chemin, il arriva à Pise, où étaient le souverain Pontife et les autres prélats. Leurs mœurs, qu'il étudia de près, n'ayant pas répondu à la haute opinion qu'il s'en était faite, il en fut très-affligé et ne savait à quoi se résoudre. Il pria Dieu de l'éclairer et résolut de se faire moine. Amené par la Providence à Padoue, il entendit parler et fut témoin par lui-même de la régularité et de la ferveur des moines de Sainte-Justine. Il demanda et obtint d'y être reçu et fut un modèle de perfection religieuse. Il avait un attrait spécial pour la contemplation et fut favorisé de bien des grâces extraordinaires.

Devenu sacristain, il remplit cet office avec une dévotion et une révérence souveraines. Comme presque tout ce qu'il y avait à faire concernait l'honneur de Dieu et la Passion de notre Rédempteur, dans la méditation de laquelle il se plaisait extrêmement, son esprit n'était point détourné de sa dévotion; au contraire chaque jour il devenait plus fervent dans l'amour de Jésus-Christ. Un jour, on venait de chanter la messe après tierce, l'homme de Dieu, suivant sa coutume, allait couvrir le grand autel. Comme il faisait la génuflexion, tout à coup Notre-Seigneur Jésus-Christ lui apparaît en la même forme qu'il conversait avec ses disciples et lui dit : « Suivez-moi. »

L'autre le suivit, transporté de ferveur, jusque derrière l'autel, où il s'arrêta en extase à le contempler. On chantait sexte. Un noble vénitien, alors prieur de Saint-Benoît, près de Mantoue, se trouvait par hasard au chœur. Ne voyant pas revenir le bienheureux Nicolas, il alla derrière l'autel, l'y vit à genoux, immobile, et attendit l'issue de l'événement. Il eut beau le questionner ensuite, il n'en tira jamais d'autre réponse sinon qu'il était un pécheur, un homme imparfait et indigne d'aucune vision divine. Ce ne fut que sur son lit de mort qu'il fit connaître cette merveilleuse apparition, ainsi que d'autres, à son biographe.

Après quatre ans de profession il fut envoyé…

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Message  Louis Lun 28 Oct 2013, 6:44 am


Le bienheureux Nicolas de Prusse.

(suite)

Après quatre ans de profession il fut envoyé à Saint-Nicolas-de-Bousquet, près de Gênes, où il demeura trente-quatre ans et fut maître des novices. Entre ceux qu'il reçut il y en eut un de qui la conversion est assez extraordinaire. Un jeune Lombard fut incarcéré pour crime et condamné à mort. Désespéré de la sentence, il invoque le diable et lui dit : « Si tu me délivres de cette prison, je serai à toi pour jamais. » Et, de fait, le diable venu, il renie le Christ, renonce au baptême et se donne à lui pour toujours. Aussitôt le diable le transporte par la fenêtre. Se trouvant dans un lieu secret, le malheureux se met à réfléchir à ce qu'il vient de faire. « Misérable que je suis ! j'ai renié mon Seigneur pour éviter momentanément la mort temporelle ; mais, si on me retrouve, je subirai l'une et l'autre mort, et celle du temps et celle de l'éternité. Que ferai-je? quel parti prendre ?» Il résolut de s'abandonner à la miséricorde divine et vint à Saint-Nicolas-de-Bousquet, où il supplia avec larmes de le recevoir.

Les Pères, considérant que rien n'est impossible à Dieu, y consentirent et le confièrent au bienheureux Nicolas de Prusse, qui lui apprit à bien espérer de la miséricorde divine et à se préparer à toutes les vertus d'un bon religieux ; ce que le jeune homme faisait avec une dévotion merveilleuse. Mais le démon, furieux de voir échapper sa proie, l'attaquait jour et nuit par des tentations innombrables et souvent visibles. Un jour que les frères travaillaient à la boulangerie il le saisit pour le jeter dans le four ; le bienheureux Nicolas arracha du péril en invoquant le nom de Jésus. Comme ces tentatives réitérées du malin esprit troublaient le repos du monastère, les Pères convinrent d'en informer discrètement le magistrat de la ville d'où Le jeune homme s'était échappé de prison. Le magistrat, qui était un bon catholique, fut extrêmement surpris de la chose et dit aux Pères d'amener le jeune homme sans rien craindre. Ils lui lièrent donc les mains derrière le dos sous son manteau, et l'amenèrent devant le magistrat, pour qu'il y confessât Jésus-Christ, qu'il avait renié en prison. Cela fait, le novice fut délivré des assauts du diable, vécut encore plusieurs années et mourut en bon religieux 1.

Parmi ses disciples le bienheureux Nicolas de Prusse en avait un, François de Noris…

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1 Vita B. Nicolai de Prussia, cap.9, t. 2. Bernard Pez.

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Message  Louis Lun 28 Oct 2013, 12:34 pm


Le bienheureux Nicolas de Prusse.

(suite)
Parmi ses disciples le bienheureux Nicolas de Prusse en avait un, François de Noris, qui n'était pas d'une haute science, mais d'une haute perfection. La peste ayant commencé à sévir à Gênes, cet excellent religieux en fut attaqué et mourut vers le soir. Le lendemain, comme on préparait les obsèques, à la grande surprise de tout le monde, il apparut vivant, et, ayant demandé son confesseur, le bienheureux Nicolas, il lui dit :

« Mon père, lorsque mon âme fut sortie du corps, je fus conduit devant le tribunal de Jésus-Christ, et, parce que j'ai douté quelque peu que le souverain Pontife pût accorder une indulgence plénière, ce qui m'arrivait, non par malice, mais par une certaine ignorance, le Juge me réprimanda, voulant que je retournasse au corps, et qu'ayant reçu l'indulgence plénière par la confession j'entrasse ensuite entièrement libre dans la patrie céleste ; ce que le Seigneur a peut-être voulu faire connaître afin d'ôter toute ambiguïté du cœur de ceux qui douteraient ; car il assurait dans cette sainte assemblée que, sans aucun doute, le souverain Pontife a le pouvoir d'accorder l'indulgence plénière à ceux qui sont vraiment pénitents et confessés, comme il l'a donnée à l'apôtre saint Pierre. »
Ayant ainsi parlé et reçu l'absolution, la bienheureuse âme retourna sur l'heure même à Jésus-Christ. Voilà ce que le bienheureux Nicolas apprit de sa propre bouche à son disciple et biographe Julien, de Gênes, qui, après lui, fut prieur du même monastère 1.

Vers l'âge de soixante-dix-sept ans, le bienheureux Nicolas de Prusse, ayant dit la messe un vendredi, conduisit dans sa cellule Julien de Gênes et lui dit :

« Je vais vous apprendre certaines choses que je n'ai jamais découvertes à personne ; mais, parce que la fin de ma vie est proche, pour l'honneur de Dieu et pour votre consolation, j'ai résolu de vous les faire connaître maintenant, la sainte Écriture m'y exhortant elle-même quand elle dit : « Il est bon de garder le secret du roi et utile de révéler les merveilles de Dieu. » Seulement, je vous en prie, ne les dites à personne de mon vivant. »
Sur quoi il se mit à raconter les grâces extraordinaires que Dieu lui avait faites pendant sa vie. Il promit de lui dévoiler le reste le jour suivant; mais le jour même il fut attaqué de pleurésie, de manière à ne pouvoir plus parler longtemps, et mourut saintement le troisième jour, 23 février 1456, jour auquel il est mentionné comme bienheureux dans quelques martyrologes. Il se fit un grand nombre de miracles par son intercession et par l'attouchement de ses reliques. Son disciple et son biographe, Julien de Gênes, en rapporte onze dont il fut témoin oculaire 2.

Dans une autre province de la péninsule italique, en Ombrie…

___________________________________________________________

1 Vita B. Nicolai de Prussia, cap.10. —  2 Bernard Pez, Thesaurus Anecdotorum novissimus, t. 2, p. 314-342, et præfat., n. 11.
 
A suivre : La bienheureuse Marguerite d’Ombrie, religieuse augustine.

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Message  Louis Mar 29 Oct 2013, 6:25 am


La bienheureuse Marguerite d’Ombrie, religieuse augustine.

Dans une autre province de la péninsule italique, en Ombrie, vers le milieu du quatorzième siècle, habitaient deux vertueux époux près de la petite ville de Cascia. Ils étaient avancés en âge et n'avaient pas d'enfants ; mais ils adressèrent à Dieu des prières si ferventes qu'à la fin il leur naquit une fille qui reçut au baptême le nom de Marguerite, et que l'on s'accoutuma à nommer Rite par abréviation. Ce fut une enfant de bénédiction, prévenue dès son berceau des grâces et des faveurs du Ciel les plus signalées. À douze ans elle voulut faire vœu de chasteté ; mais ses parents l'en détournèrent et lui firent contracter un mariage qui fut pour elle une source d'épreuves et de mérites. Le mari qu'elle épousa était un homme d'un caractère féroce, la terreur de tout le voisinage. On juge aisément ce que Rite en eut à souffrir dans les commencements; mais elle employa tant de douceur et de patience pour le convertir et le gagner à Dieu qu'elle eut la consolation d'en faire à la fin un véritable chrétien. Elle le perdit au bout de dix-huit ans et vit bientôt mourir les deux fils qu'elle en avait eus. Ces événements, si tristes pour la nature, réveillèrent dans cette sainte femme l'attrait qu'elle avait eu autrefois pour la vie religieuse. Elle sollicita avec beaucoup d'instances la grâce d'être admise chez les Augustines du couvent de Sainte-Marie-Magdeleine à Cascia, et, quoiqu'on n'eût pas l'usage d'y recevoir des veuves, on trouva quelque chose de si extraordinaire et de si frappant dans sa vocation qu'on dérogea à la règle en sa faveur.

Rite, au comble de ses vœux, s'empressa de vendre tout ce qu'elle possédait et d'en distribuer le prix aux pauvres. Devenue alors l'épouse d'un Dieu crucifié, elle se crucifia aussi par les plus rigoureuses pratiques de la mortification. Les jeûnes, le cilice et la discipline n'avaient rien qui pût l'effrayer. Elle ne mangeait qu'une fois le jour et ne prenait que du pain et de l'eau pour toute nourriture. Elle disait que le meilleur moyen de se délivrer des tentations contre la pureté était de ne pas s'occuper de son corps et de n'avoir pour lui aucune compassion. Son obéissance à ses supérieures égalait son ardeur pour la pénitence, et pendant assez long-temps, pour obéir à son abbesse, qui voulait éprouver sa vertu, elle alla sans se plaindre arroser chaque jour avec fatigue un morceau de bois sec qui se trouvait dans le jardin du couvent.

Une âme si mortifiée et si obéissante ne pouvait manquer d'être très-agréable à Dieu…

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Message  Louis Mar 29 Oct 2013, 11:45 am


La bienheureuse Marguerite d’Ombrie, religieuse augustine.

(suite)
Une âme si mortifiée et si obéissante ne pouvait manquer d'être très-agréable à Dieu et d'en recevoir de précieuses faveurs. Rite posséda bientôt le don d'oraison et se livrait sans cesse à ce saint exercice. La Passion de Notre-Seigneur et les tourments qu'il y a soufferts étaient l'objet habituel de sa méditation depuis minuit jusqu'au lever du soleil. Elle s'en occupait avec tant d'attention qu'elle fondait en larmes et qu'elle paraissait près de succomber à la vivacité de ses douleurs. On rapporte qu'un jour, après avoir entendu un sermon sur les souffrances de Jésus-Christ, prêché par saint Jacques de la Marche, célèbre missionnaire franciscain, Rite s'étant retirée dans sa cellule pour en occuper son esprit, et demandant au Sauveur la grâce de partager ses douleurs, elle sentit les pointes d'une couronne qui lui firent une plaie incurable, de laquelle sortait un pus d'odeur infecte, et qu'elle eut à supporter le reste de ses jours. Afin de ne pas incommoder ses compagnes par sa présence elle se tenait à l'écart, vivait solitaire, et passait quelquefois quinze jours de suite sans parler à personne, ne s'entretenant qu'avec Dieu.

Une maladie qui dura quatre ans vint achever de purifier la servante de Dieu par la résignation qu'elle montra au milieu de ses souffrances ; elle ne prenait presque aucune nourriture, et ses sœurs, qui en étaient surprises, croyaient que c'était plutôt la sainte Eucharistie que les aliments matériels qui la soutenait. Lorsqu'elle se sentit près de sa fin elle demanda les derniers sacrements; après les avoir reçus elle exhorta ses sœurs à la fidèle observance de leur règle ; puis, ayant mis ses mains en croix et l'abbesse lui ayant donné sa bénédiction, elle expira tranquillement le 22 mai 1407. Une grande multitude assista à ses obsèques et bientôt on commença à l'invoquer. Plusieurs miracles ayant prouvé le pouvoir de Rite auprès de Dieu, le Pape Urbain VIII la mit au rang des bienheureux le 11 octobre 1627 1.

La Hollande voyait un exemple de sainteté dans une vierge, la bienheureuse Lidwine…

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1 Acta SS. , et Godescard, 22 mai.


A suivre : La bienheureuse Lidwine, vierge en Hollande.


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Message  Louis Mer 30 Oct 2013, 6:59 am


La bienheureuse Lidwine, vierge en Hollande.

La Hollande voyait un exemple de sainteté dans une vierge, la bienheureuse Lidwine.   Elle montra dès son enfance une tendre dévotion à la mère de Dieu et fit à l'âge de douze ans le vœu de virginité. Elle fut affligée d'une horrible complication de maux qui mirent sa patience aux plus rudes épreuves. Dans cet état elle fut très-longtemps sans pouvoir prendre de repos ni de nourriture. Elle passa les trente dernières années de sa vie sans jamais quitter le lit, et il y en eut sept durant lesquelles elle ne put remuer d'autre membre que la tête et le bras gauche.

Pendant les trois ou quatre premières années de sa maladie elle eut de la peine à tenir contre la sensibilité de sa nature. Son confesseur, touché de ses souffrances, lui conseilla de méditer souvent sur la Passion de Jésus-Christ, l'assurant qu'il lui en reviendrait de grands avantages. Lidwine obéit avec simplicité; elle se mit à méditer la Passion du Sauveur, qu'elle divisa en sept points, pour correspondre aux sept heures canoniales de l'Église. Elle prit tant de goût à ce saint exercice qu'elle y passait les jours et les nuits. Il se fit bientôt en elle un heureux changement ; elle ne trouva plus dans ses peines que douceur et consolation, et loin de vouloir en être délivrée, elle priait Dieu de les augmenter de plus en plus, pourvu qu'il lui fît la grâce de les souffrir avec patience. Il lui arrivait même quelquefois d'y ajouter encore des mortifications volontaires. Quand elle parlait de Dieu et de ses miséricordes, c'était avec une émotion qui attendrissait les cœurs les plus insensibles. Elle aimait singulièrement les pauvres ; elle les assistait autant qu'elle le pouvait, et, après la mort de ses parents, elle leur distribua tous les biens dont elle avait hérité. Tant de vertus furent récompensées du don des miracles et de plusieurs révélations.

Lidwine fit aussi un saint usage des peines intérieures que Dieu lui envoya. Dans le temps du combat elle se fortifiait par la prière et surtout par la participation au corps de Jésus-Christ. Elle trouvait dans la divine Eucharistie un aliment continuel au feu sacré qui la consumait et à cette source de larmes qui coulaient de ses yeux presque sans interruption. Son humilité n'était pas moins admirable que ses autres vertus ; elle ne désirait rien tant que d'être inconnue aux hommes et méprisée de toutes les créatures.

Enfin, après un martyre de trente-huit ans, elle alla recevoir la récompense promise à ceux qui ont souffert en vrais disciples de la croix. Elle mourut le 14 avril 1433, dans la cinquante-troisième année de son âge. Sa sainteté fut depuis attestée publiquement par des miracles, et Thomas à Kempis, qui a écrit la vie de la sainte, en rapporte plusieurs dont il avait été témoin oculaire.

On lui éleva un mausolée de marbre dans l'église paroissiale de Squidam, qui prit son nom en 1434. On fit de la maison de son père un monastère de Sœurs grises du tiers-ordre de Saint-François. Les calvinistes ont démoli la chapelle et changé le monastère en un hôpital pour les orphelins. Les reliques de la bienheureuse Lidwine furent portées à Bruxelles et enchâssées dans la collégiale de Sainte-Gudule. Sa vie fut écrite par Jean Gerlac, son parent, par Jean Gauthier, son confesseur, et par Jean Brugman, provincial des Franciscains, qui tous trois l'avaient connue personnellement, Thomas à Kempis en a fait un abrégé 1.

Enfin, parmi les dix-huit cardinaux que créa le Pape Martin V en différentes promotions, il y en a deux qui sont honorés d'un culte public dans l'Église…

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1 Acta $S., et Godescard, 14 avril.
 
 
A suivre : Le bienheureux Louis Allamani, cardinal.

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Message  Louis Mer 30 Oct 2013, 12:32 pm

Le bienheureux Louis Allamani, cardinal.  
Enfin, parmi les dix-huit cardinaux que créa le Pape Martin V en différentes promotions, il y en a deux qui sont honorés d'un culte public dans l'Église : le bienheureux Louis Allamani ou d'Allemand, archevêque d'Arles, et le bienheureux Nicolas Albergati, évêque de Bologne. Le premier était fils du seigneur d'Arbent, bourgade dans le Bugey. Il fut d'abord chanoine de Lyon, puis évêque de Maguelone, et ensuite archevêque d'Arles. Il se distinguait par l'austérité de sa vie. Clément VII le déclara bienheureux et autorisa son culte dans le diocèse d'Arles 2.

Nicolas Albergati était d'une des plus anciennes…

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2 Godescard, 16 septembre.
 
 
A suivre : Le bienheureux Louis Albergati, Chartreux, cardinal et évêque de Bologne.

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Message  Louis Mer 30 Oct 2013, 12:35 pm

Le bienheureux Louis Albergati, Chartreux,
cardinal et évêque de Bologne.

Nicolas Albergati était d'une des plus anciennes et des plus nobles familles de Bologne, en Italie. Il naquit en l'an 1375. Appliqué aux études aussitôt qu'il en fut capable, il termina de bonne heure ses humanités et s'occupa ensuite du droit civil sous la direction de son père, qui voulut lui servir de maître. Tout semblait lui annoncer une carrière brillante dans le monde; sa naissance, son esprit, ses succès dans les sciences avaient fait concevoir de lui de grandes espérances à ses parents; il allait être promu, dans sa ville natale, au baccalauréat, par l'université, dont il était le meilleur élève. Il avait vingt ans et allait de temps à autre visiter la Chartreuse, près de Bologne. Un orage, survenu le soir, l'obligea d'y passer la nuit. Il en fut d'abord contrarié, mais s'en félicita bientôt. Réveillé au milieu de la nuit par le son de la cloche qui appelait les religieux à matines, il eut la pieuse curiosité d'y assister. Il fut si édifié de la modestie, du recueillement de ces bons Pères, de leurs chants pieux au milieu du silence de toute la nature, qu'il sentit un grand désir de servir Dieu et de gagner le ciel en leur sainte compagnie.

Quelque temps après il quitta sa famille et le monde et vint à la Chartreuse recevoir l'habit de Saint-Bruno. La source divine de sa vocation fut bientôt manifeste par la ferveur avec laquelle il pratiqua toutes les vertus religieuses. Ses confrères en conçurent une si haute idée qu'à peine eut-il été ordonné prêtre on lui confia successivement divers emplois de la maison, et qu'il en fut élu prieur en l'année 1407. Il gouvernait son monastère depuis dix ans lorsque, l'évêque de Bologne étant mort en 1417, le clergé et le peuple l'élurent pour lui succéder. Des commissaires allèrent lui porter le décret ; mais ils ne purent vaincre son humilité. Nicolas, se prosternant à terre, les supplia de ne pas le priver du repos et de la paix dont il jouissait ; il leur dit qu'il était sans expérience, et qu'il se trouvait incapable et très-indigne du rang auquel on voulait l'élever, tant la véritable vertu inspire d'humbles sentiments de soi-même.

La résistance du saint religieux ayant duré six mois, pendant lesquels l'Église de Bologne demeura veuve et désolée, les habitants de cette ville employèrent un nouveau moyen pour le contraindre à répondre à leurs vœux ; ce fut d'envoyer des députés en France au prieur de la Grande-Chartreuse, général de l'ordre, pour le prier de contraindre Nicolas à accepter l'épiscopat. Les députés s'acquittèrent de leur commission et surent se rendre favorable Dom Jean de Griffemont, qui gouvernait alors les Chartreux, et qui, confirmant l'élection de Nicolas, lui commanda de se soumettre. Le nouveau prélat fut en conséquence sacré le 4 juillet 1417. Sa nouvelle dignité ne lui fit point oublier son premier état; il continua de porter l'habit religieux et d'observer les abstinences de son ordre. Choisi par les habitants de Bologne pour aller en leur nom complimenter le Pape Martin V, qui, après la clôture du concile de Constance, retournait en Italie, il fut reçu par ce Pontife avec beaucoup de distinction et en obtint diverses grâces.

De retour dans sa ville épiscopale il s'appliqua avec un grand zèle à remplir tous les devoirs que sa charge lui imposait. Les pauvres surtout furent l'objet de ses soins particuliers ; plein de compassion pour leur misère, il ne se contentait pas de soulager ceux qui venaient réclamer ses secours et qu'il ne renvoyait jamais sans leur avoir donné ; il faisait même chercher dans la ville tous les indigents, afin de pourvoir à leurs besoins. Mais il ne se bornait pas à soulager les maux corporels ; sans cesse occupé du salut de son troupeau, il travaillait avec ardeur à instruire son peuple et remplissait toutes les autres fonctions qui sont réservées aux évêques.

Tandis que le bienheureux cherchait ainsi sans relâche à…

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Message  Louis Jeu 31 Oct 2013, 6:30 am

Le bienheureux Louis Albergati, Chartreux,
cardinal et évêque de Bologne.

(suite)
Tandis que le bienheureux cherchait ainsi sans relâche à procurer la sanctification des âmes qui lui étaient confiées, la Providence permit qu'il eût à souffrir une rude épreuve et qui servît d'exercice à sa vertu. Sa ville épiscopale était divisée en factions, et les habitants ne voulaient pas vivre sous la domination temporelle du Pape ; ils députèrent donc encore leur évêque vers Martin V pour tâcher de connaître les intentions de ce Pontife à cet égard. Celui-ci, s'apercevant de la mauvaise disposition des Bolonais et de la résistance qu'ils mettaient à reconnaître sa souveraineté, résolut de les soumettre. N'ayant pu y réussir, il jeta sur la ville un interdit, et confia les lettres qui infligeaient cette peine à Nicolas, avec ordre de partir sur-le-champ pour Bologne et de ne les ouvrir que lorsqu'il y serait arrivé.

Le saint prélat, depuis longtemps accoutumé à pratiquer l'obéissance, repart sans délai, et, aussitôt qu'il arrive à Bologne, il se met en devoir d'exécuter la triste commission dont il était chargé, convoquant à cet effet les principaux habitants ; mais à peine eut-il prononce l'interdit que les factieux se mirent en fureur, se jetèrent sur leur évêque et lui arrachèrent des mains les lettres qu'il venait de lire. Ils ne parlaient de rien moins que de lui ôter la vie, et plusieurs des chefs allèrent au palais épiscopal, conduisant avec eux des bourreaux pour le mettre à mort ; mais ils ne purent néanmoins exécuter leur dessein sacrilège, car personne n'osa mettre la main sur lui. Nicolas crut devoir fuir ce séjour de confusion. Après donc s'être déguisé, il sortit de la ville dès le lendemain et se retira dans la Chartreuse de Florence, où pendant quelques mois il goûta les douceurs de la solitude. Les Bolonais s'étant enfin soumis à leur souverain, le vertueux pasteur revint au milieu de son troupeau.

Il ne put jouir longtemps à Bologne du rétablissement de la tranquillité publique. Le Pape, qui connaissait son mérite et sa vertu, lui confia une mission délicate en l'année 1422. Il ne s'agissait de rien moins que de réconcilier ensemble deux nations puissantes qui se faisaient depuis longtemps la guerre, au grand détriment des peuples : c'étaient les Français et les Anglais. Mais Charles VI, roi de France, et Henri V, roi d'Angleterre, étant morts sur les entrefaites, ces événements empêchèrent le succès des démarches pacifiques du bienheureux et le forcèrent de retourner en Italie. Après avoir rendu compte de sa commission au souverain Pontife, il s'empressa de partir pour Bologne, où, pendant deux ans, il s'occupa de prodiguer à son troupeau les soins les plus paternels.

Les affaires de l'Église exigèrent au bout de ce temps que le Pape Martin V réclamât de nouveau les services de Nicolas ; mais, avant de l'envoyer traiter avec les puissances, il voulut honorer son mérite et sa vertu en l'élevant à la dignité de cardinal, sous le titre de Sainte-Croix, et le chargea ensuite d'aller rétablir la paix entre le duc de Milan, les Vénitiens et les Florentins. Le saint prélat se livra à cette bonne œuvre avec un grand zèle, et il était sur le point de terminer heureusement cette affaire importante lorsque la mauvaise foi d'un des personnages rendit tous ses efforts inutiles ; mais, comme la charité régnait dans son cœur et qu'il désirait vivement procurer la paix aux peuples qui en étaient privés, il ne perdit pas courage, et, après une année employée en négociations, il parvint enfin à réconcilier ensemble les parties belligérantes.

Tandis que le serviteur de Dieu s'employait avec tant d'application…

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Message  Louis Jeu 31 Oct 2013, 2:36 pm


Le bienheureux Louis Albergati, Chartreux,
cardinal et évêque de Bologne.

(suite)
Tandis que le serviteur de Dieu s'employait avec tant d'application à pacifier les différends qui s'étaient élevés entre les Milanais et les Vénitiens, et que, de retour à Bologne, il s'occupait à procurer le bien spirituel de son diocèse, ainsi qu'à aplanir quelques difficultés survenues depuis la conclusion de la paix qu'il avait rétablie, des séditieux se révoltèrent de nouveau contre le saint évêque, en criant : « Vivent le peuple et la liberté ! » Le désir de se soustraire à l'autorité temporelle du Saint-Siège était le véritable motif de leur révolte. Le peuple prend les armes et fait appeler, par un homme de la populace, son premier pasteur au conseil de la ville. Comme on ne put obtenir qu'il s'y rendît, six des principaux de Bologne viennent chez lui pour lui signifier les intentions de leurs concitoyens, qui n'étaient pas même bien arrêtées. Le saint évêque les reçut en présence de toute sa maison, et leur parla avec tant de raison, et tout à la fois avec tant de force, il montra tant de dignité et tant de charité que ces députés ne purent répondre un mot et se retirèrent la tête baissée.

Néanmoins la fureur populaire continuait toujours à se manifester. Nicolas se sauva une seconde fois de sa ville épiscopale et se retira à Mantoue. Des auteurs assurent que l'irritation des Bolonais fut telle qu'ils pillèrent son palais, et que, l'ayant déclaré traître à la patrie, ils prétendirent élire à sa place un autre évêque. Cependant, revenu de Mantoue à Ferrare, il parvint encore une fois à calmer cette tempête, et se retira, pendant les années 1429 et 1430, à Rome, auprès du Pape Martin V, qui l'envoya bientôt en France pour mettre un terme à la guerre entre les Français et les Anglais, et, en passant, rétablir la paix entre les Milanais et les Vénitiens, armés de nouveau les uns contre les autres 1.

L'an 1420, le même Pape…

________________________________________________

1 Acta SS.t 9 mai. Godescard, 3 mars.
 
 
A suivre : Martin V reçoit les ambassadeurs de l’empereur grec Paléologue pour la réunion ; il indique un concile à Pavie, puis à Sienne, où il est encore interrompu et indiqué à Bâle. Le Pape confirme les universités de Rostock et de Louvain. Sa mort.

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Message  Louis Ven 01 Nov 2013, 6:32 am

Martin V reçoit les ambassadeurs de l’empereur grec Paléologue pour la réunion;
il indique un concile à Pavie, puis à Sienne, où il est encore interrompu et indiqué à Bâle.
Le Pape confirme les universités de Rostock et de Louvain.
Sa mort.

L'an 1420, le même Pape, étant encore à Florence, en allant de Constance à Rome, y reçut les ambassadeurs que Manuel Paléologue, empereur des Grecs, lui envoyait pour traiter de l'union de l'Église grecque avec l'Église romaine. Martin V envoya le cardinal Pierre Fonséca à Constantinople pour travailler à cette importante affaire. Il le fit précéder par Antoine Massano, général des Frères mineurs, afin d'étudier à fond les intentions de l'empereur et des Grecs et d'en informer le Pape. Le général fut reçu par Manuel avec de grands honneurs et beaucoup de marques de respect et de vénération pour le Saint-Siège; mais, cet empereur étant mort sur les entrefaites, il ne put traiter qu'avec son fils et son successeur, Jean Paléologue, et le patriarche Joseph. Le résultat fut une lettre du nouvel empereur au Pape, où il demandait un concile général des Grecs et des Latins en Orient, aux frais de l'Église romaine, tant l'empire grec était épuisé ; en attendant le Pape était supplié d'y envoyer des secours contre les Turcs.

Il avait été statué dans la trente-neuvième session du concile de Constance qu'on assemblerait un autre concile général au bout de cinq ans, et, dans la quarante-quatrième session, Martin V assigna la ville de Pavie pour l'y célébrer. On l'y commença l'an 1423; mais, la peste y étant survenue, il fut transféré à Sienne. Le Pape avait résolu de s'y rendre avec le sacré collège et toute sa cour ; mais les troubles que le roi d'Aragon y fit exciter furent cause qu'il s'en abstint. Un archevêque, un évêque, un abbé et un général d'ordre y présidèrent. On y confirma la condamnation des hérésies de Wiclef et de Jean Hus, et on fulmina l'anathème contre la mémoire de Pierre de Lune et contre ceux qui continueraient le schisme qu'il avait fomenté 1.

On y exposa le succès de la négociation des envoyés du Pape à Constantinople pour l'union des Grecs et des Latins, dont le résultat avait été qu'il fallait absolument un concile général en Grèce, afin que, l'union espérée se faisant de concert avec les prélats de l'Église grecque, elle n'eût pas le même sort que celle qui s'était faite au concile de Lyon par le ministère des seuls envoyés de l'empereur. Ce dessein fut approuvé à Sienne; mais, comme il ne pouvait être exécuté alors, à cause de la guerre cruelle que les Turcs faisaient à l'empereur grec, on convint que ce concile à tenir dans la Grèce s'assemblerait à la première occasion favorable.

Il y fut statué que ceux qui travailleraient à l'extirpation des hérésies…

____________________________________________________________

1 Labbe, t. 12, col. 367.

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Message  Louis Ven 01 Nov 2013, 3:14 pm

Martin V reçoit les ambassadeurs de l’empereur grec Paléologue pour la réunion;
il indique un concile à Pavie, puis à Sienne, où il est encore interrompu et indiqué à Bâle.
Le Pape confirme les universités de Rostock et de Louvain.
Sa mort.

(suite)
Il y fut statué que ceux qui travailleraient à l'extirpation des hérésies et à la punition des hérétiques obstinés gagneraient les mêmes indulgences que ceux qui allaient au secours de la Terre-Sainte.

Pour les affaires de discipline qu'on y devait régler, la conjoncture n'étant point favorable, à cause des guerres et des calamités publiques et de la division même qu'on avait semée dans l'assemblée, le Pape en réserva la connaissance au Saint-Siège, fit dissoudre le concile de Sienne, et en indiqua un autre pour être tenu à Bâle, sept ans après 1.

Martin V ne tarda pas à donner ses soins à la réformation dont nous venons de parler. Afin d'y réussir il écrivit des lettres circulaires par lesquelles il avertissait les fidèles de remarquer ce qu'il fallait corriger ou remettre dans un meilleur ordre, et ensuite d'en informer les commissaires qu'il avait nommés pour y travailler. C'était un cardinal-évêque, un cardinal-prêtre et un cardinal-diacre. En même temps il déclara que, pour que les cardinaux fussent en état d'aider le souverain Pontife à porter le fardeau du gouvernement de l'Église ils devaient exceller par la pureté de leur conduite, en vivant dans la tempérance, la justice et la piété 1.

Il y eut de son temps un jubilé à Rome, dont les uns mettent la célébration en l'année 1423, les autres en 1425.

Martin V confirma l'érection de deux universités : celle de Rostock, dans le duché de Mecklembourg, fondée par les ducs Jean et Albert, et celle de Louvain, dans le Brabant, fondée par le duc Jean 2.

Ce grand et excellent Pape, qui eut la consolation et la gloire de réunir l'Eglise si longtemps divisée en Occident, mourut d'apoplexie dans la nuit du 20 au 21 février 1431, après avoir tenu le Saint-Siège treize ans trois mois et dix jours, en y comptant celui de son élection.

_________________________________________________________

1 Raynald, ann. 1424, n. 6. —  1 Apud Conteler., in Vita Mart. V. —  2 Spond., ann. 1425.
 
 
FIN

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Message  Roger Boivin Mar 23 Déc 2014, 8:51 am



LE GRAND SCHISME D'OCCIDENT - par L. Salembier - Nihil Obstat et Imprimatur - 1921 :

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