Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
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ROBERT.
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Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
Honneur à Saint Athanase, marteau des hérétiques ! (fête : aujourd'hui, le 2 mai)
Abbé Rohrbacher.
Histoire universelle de l'Église catholique continuée jusqu'à nos jours par M. l'abbé Guillaume.
Letouzey et Ané, 1900. Page 123 a écrit:
Le concile était d'ailleurs bien informé de leur mauvaise volonté par Macaire et Astérius, qui les avaient quittés, après être venus d'Orient avec eux. Ces deux évêques racontaient que, pendant tout le voyage les eusébiens faisaient en certains lieux des assemblées où ils avaient résolu que, quand ils seraient arrivés à Sardique, ils ne se soumettraient à aucun jugement et ne s'assembleraient pas même, avec le concile ; mais, qu'ayant signifié leur présence par une protestation, ils se retireraient promptement. En effet, étant arrivés, ils ne permirent point à ceux qui étaient venus de l'Orient avec eux d'entrer dans le concile, ni même d'approcher de l'église où il se tenait. Car il y avait plusieurs évêques orientaux attachés à la saine doctrine qui voulaient se séparer d'eux, et qu'ils retenaient par menaces et par promesses. C'est ce que témoignaient Macaire et Astérius se plaignant de la violence qu'ils avaient eux-mêmes soufferte.
Les eusébiens ne pouvant plus reculer, et le jour marqué pour le jugement étant expiré, ils dirent qu'ils étaient obligés de se retirer, parce que l'empereur leur avait écrit pour célébrer sa victoire sur les Perses; et ils n'eurent point de honte d'envoyer une telle excuse par Eustathe, prêtre de l'église de Sardique. Le concile ne pouvant plus douter de leur mauvaise intention, leur écrivit nettement : Où venez-vous défendre des accusations dont vous êtes chargés, particulièrement des calomnies ; ou sachez que le concile vous condamnera comme coupables, et déclarera ceux qui sont avec Athanase innocents et exempts de tout reproche. Leur conscience les pressa plus que cette lettre : ils s'enfuirent en diligence et se retirèrent à Philippopolis en Thrace.
(...)
Dernière édition par Guillaume le Dim 10 Juin 2012, 5:23 pm, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
sauvegarde
- Spoiler:
- Guillaume a écrit:Honneur à Saint Athanase, marteau des hérétiques ! (fête : aujourd'hui, le 2 mai)Abbé Rohrbacher . Histoire universelle de l'Église catholique. Tome 3.
Livre XXXII. Souffrances de l'Eglise sous Constantin. Page 123 a écrit:
Le concile était d'ailleurs bien informé de leur mauvaise volonté par Macaire et Astérius, qui les avaient quittés, après être venus d'Orient avec eux. Ces deux évêques racontaient que, pendant tout le voyage les eusébiens faisaient en certains lieux des assemblées où ils avaient résolu que, quand ils seraient arrivés à Sardique, ils ne se soumettraient à aucun jugement et ne s'assembleraient pas même, avec le concile ; mais, qu'ayant signifié leur présence par une protestation, ils se retireraient promptement. En effet, étant arrivés, ils ne permirent point à ceux qui étaient venus de l'Orient avec eux d'entrer dans le concile, ni même d'approcher de l'église où il se tenait. Car il y avait plusieurs évêques orientaux attachés à la saine doctrine qui voulaient se séparer d'eux, et qu'ils retenaient par menaces et par promesses. C'est ce que témoignaient Macaire et Astérius se plaignant de la violence qu'ils avaient eux-mêmes soufferte.
Les eusébiens ne pouvant plus reculer, et le jour marqué pour le jugement étant expiré, ils dirent qu'ils étaient obligés de se retirer, parce que l'empereur leur avait écrit pour célébrer sa victoire sur les Perses; et ils n'eurent point de honte d'envoyer une telle excuse par Eustathe, prêtre de l'église de Sardique. Le concile ne pouvant plus douter de leur mauvaise intention, leur écrivit nettement : Où venez-vous défendre des accusations dont vous êtes chargés, particulièrement des calomnies ; ou sachez que le concile vous condamnera comme coupables, et déclarera ceux qui sont avec Athanase innocents et exempts de tout reproche. Leur conscience les pressa plus que cette lettre : ils s'enfuirent en diligence et se retirèrent à Philippopolis en Thrace.
(...)
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
Eric a écrit:Dites-moi, Chazerain, de quelle édition de l'Histoire universelle de l'abbé Rohrbacher vous servez-vous ici ?
Ne croyez-vous pas qu'il serait plus honnête de donner aussi la pagination et d'indiquer lorsque vous sautez des paragraphes ?
Eric- Nombre de messages : 4550
Date d'inscription : 18/02/2009
Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
Chazerain,
Savez-vous lire ?
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Eric- Nombre de messages : 4550
Date d'inscription : 18/02/2009
Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
Abbé Rohrbacher.
Histoire universelle de l'Église catholique continuée jusqu'à nos jours par M. l'abbé Guillaume.
Letouzey et Ané, 1900.
Tome 3. Livre XXXII. Souffrances de l'Eglise sous Constantin. Page 123
a écrit:
On traita l'affaire de saint Athanase, et, quoique la fuite de ses adversaires le justifiât assez, on examina de nouveau leurs, accusations autant qu'on le. pouvait en leur, absence. Quant au meurtre d'Arsène, la calomnie était évidente et grossière, puisqu'il vivait, comme tout le monde savait, et qu'il se montrait lui-même. Quant au calice brisé chez Ischyras, les propres informations faites par les adversaires dans la Maréote détruisaient leur prétention; d'ailleurs, deux prêtres, autrefois méléciens, et depuis reçus par saint Alexandre, rendaient témoignage que jamais Ischyras n'avait été prêtre, même du temps de Mélèce.
Ainsi on reconnut la justice du jugement rendu à Rome par le pape Jules en faveur d'Athanase, et la vérité du témoignage que lui rendaient les quatre-vingts évêques d'Egypte. Sa cause se trouva sans aucune difficulté, et tous les évêques le reconnurent innocent et le confirmèrent dans la communion de l'Eglise. Ils déclarèrent encore innocents quatre prêtres d'Alexandrie, que les eusébiens avaient persécutés et obligés à fuir pour éviter la mort.
Dernière édition par Guillaume le Dim 10 Juin 2012, 5:23 pm, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
Sauvegarde
- Spoiler:
- Guillaume a écrit:Abbé Rohrbacher.
Histoire universelle de l'Église catholique continuée jusqu'à nos jours par M. l'abbé Guillaume.
Letouzey et Ané, 1885.
Tome 3. Livre XXXII. Souffrances de l'Eglise sous Constantin. Page 123
a écrit:
On traita l'affaire de saint Athanase, et, quoique la fuite de ses adversaires le justifiât assez, on examina de nouveau leurs, accusations autant qu'on le. pouvait en leur, absence. Quant au meurtre d'Arsène, la calomnie était évidente et grossière, puisqu'il vivait, comme tout le monde savait, et qu'il se montrait lui-même. Quant au calice brisé chez Ischyras, les propres informations faites par les adversaires dans la Maréote détruisaient leur prétention; d'ailleurs, deux prêtres, autrefois méléciens, et depuis reçus par saint Alexandre, rendaient témoignage que jamais Ischyras n'avait été prêtre, même du temps de Mélèce.
Ainsi on reconnut la justice du jugement rendu à Rome par le pape Jules en faveur d'Athanase, et la vérité du témoignage que lui rendaient les quatre-vingts évêques d'Egypte. Sa cause se trouva sans aucune difficulté, et tous les évêques le reconnurent innocent et le confirmèrent dans la communion de l'Eglise. Ils déclarèrent encore innocents quatre prêtres d'Alexandrie, que les eusébiens avaient persécutés et obligés à fuir pour éviter la mort.
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Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
En premier lieu, je remercie Guillaume d'avoir complété la référence de sa source comme suit :
Je suis, pour ma part, avec l'édition de 1864 (version papier) ....
Voici deux questions vraiment très simples pour Guillaume :
- Ce que vous envoyez sur ce fil est-il copié à partir d'une version papier ?
- Concernant ce post :
Abbé Rohrbacher.
Histoire universelle de l'Église catholique continuée jusqu'à nos jours par M. l'abbé Guillaume.
Letouzey et Ané, 1885.
Je suis, pour ma part, avec l'édition de 1864 (version papier) ....
Voici deux questions vraiment très simples pour Guillaume :
- Ce que vous envoyez sur ce fil est-il copié à partir d'une version papier ?
- Concernant ce post :
.... à l'endroit où figurent les points d'interrogation que j'ai mis (en gras et rouge), ne manque-t-il pas tout un passage de l'excellente lettre écrite par notre bon et Saint Pape Jules Ier ?Guillaume a écrit:Abbé Rohrbacher . Histoire universelle de l'Église catholique. Tome 3.
Livre XXXII. Souffrances de l'Eglise sous Constantin. a écrit:Il leur représente ensuite combien ils sont dérai¬sonnables de se plaindre d'avoir été appelés à ce concile, puisqu'il avait été demandé par leurs pro¬pres députés, le prêtre Macaire et les diacres Martyrius et Hésychius, qui se trouvaient confondus par les députés d'Athanase. De là, il passe à une autre plainte. Chaque concile, disaient les eusé¬biens, doit avoir une autorité inébranlable, et c'est déshonorer le juge, que. de faire examiner par d'autres son jugement : ce qu'ils disaient principale¬ment pour soutenir leurs conciles de Tyr et de Cons¬tantinople. A quoi Jules répond-ainsi : « Voyez, mes chers frères, qui sont ceux qui déshonorent un concile et qui renversent les jugements déjà pro¬noncés? Et, pour ne charger personne en particulier, je me borne à ce qui vient d'être fait. Les ariens, qu'Alexandre, évêque d'Alexandrie, d'heu¬reuse mémoire, avait chassés; qui avaient été non- seulement excommuniés dans chaque ville, mais anathématisés par tout le concile de Nicée, et dont le crime était si grand, puisqu'ils s'attaquaient, non pas à un homme, mais, à Jésus-Christ même, le Fils du Dieu vivant : on dit que ces ariens rejetés par toute la terre et notés d'infamie dans toute l'Eglise, sont maintenant, reçus. Je ne crois pas que vous-mêmes puissiez l'apprendre sans indignation. Qui .sont donc ceux qui déshonorent les conciles? ne sont-ce pas ceux qui comptent pour rien les suffrages des trois .cents évêques, et qui préfèrent l'impiété à la piété? Car l'hérésie des ariens a été condamnée et proscrite par tous les évêques du monde; mais Athanase et Marcel en ont un grand nombre qui parlent et écrivent pour eux. On nous a rendu témoignage que Marcel avait résisté aux ariens dans le concile de Nicée; qu'Athanase n'avait pas été convaincu dans le concile de Tyr, et qu'il n'était pas présent dans la Maréote, où l'on prétend avoir fait des procédures contre lui. Or, vous savez, mes bien-aimés, que ce qui se fait en l'absence d'une des parties, est nul et suspect. Nonobstant tout cela, pour connaître exactement la vérité et ne recevoir de préjugé, ni, contre vous ni contre ceux qui nous ont écrit en leur faveur, nous les avons tous pressés de venir, afin de tout examiner dans un concile , et de ne pas condamner l'innocent ou absoudre le coupable. Ce n'est donc pas nous qui déshonorons aucun concile, mais ceux qui, contre la sentence des juges, reçoivent les ariens condamnés par tout le monde.
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Ce n'est pas le sentiment de moi seul, mais encore de tous les évêques. d'Italie et de ces pays-ci; je n'ai pas voulu les faire écrire tous, de peur que ce ne fût à plusieurs une charge onéreuse. Mais, encore à présent les évêques sont venus au jour nommé et ont été du même avis, tel que je vous le marque de nouveau dans ma lettre. Ainsi, mes bien-aimés, quoique je vous écrive seul, sachez cependant que c'est le sentiment de tout le monde. »
Il vient ensuite au fond de l'affaire, et montre que ce n'est ni légèrement ni injustement qu'il a reçu à sa communion saint Athanase et Marcel d'Ancyre.
(…)
Eric- Nombre de messages : 4550
Date d'inscription : 18/02/2009
Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
Notons bien que l'abbé Rohrbacher nous dit de cette lettre :
Vous citez :
Toute la lettre du Pape est aussi merveilleuse; c'est un chef-d’œuvre.
Abbé Rohrbacher, Histoire universelle de l'Église catholique, T.III, Gaume frères et J. Duprey ed., 1864, p. 542
Vous citez :
J'ai, pour ma part, page 542 :Histoire universelle de l'Église catholique a écrit, le Pape Jules Ier a écrit:
Ce n'est pas le sentiment de moi seul, mais encore de tous les évêques.
Quel est ce mystère, Guillaume ?Histoire universelle de l'Église catholique a écrit, le Pape Jules Ier a écrit:
Au reste, vous devez savoir que, si je vous ai écrit seul, ce n'est pas le sentiment de moi seul, mais encore de tous les évêques.
Eric- Nombre de messages : 4550
Date d'inscription : 18/02/2009
Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
Avec Guillaume tout est un mstère.
ici le passage sauté
neuvième édition. Tome III
X. Rondelet et Cie ,Éditeurs
Ancienne Maison Gaume et Cie.
1900
page 542.
copie papier
Ce n'est donc pas nous qui déshonorons aucun concile, mais ceux qui, contre la sentence des juges, reçoivent les ariens condamnés par tout le monde.
ici le passage sauté
Histoire Universelle de l'Église Catholique par Rohrbacher« Qu'ainsi soit nous le savons par ce qui s'est passé à Alexandrie, par un certain Car-pone, qui, chassé par Alexandre à cause de l'hérésie d'Arus, accompagné de quelques autres chassés également pour la même hérésie, est venu ici, envoyé par un certain Grégoire. Nous le savons encore de vos députés; car avant l'arrivée des prêtres d'Athanase ils nous pressaient d'envoyer des lettres à un certain Piste à Alexandrie. Mais les prêtres d'Athanase, survenant, firent connaître que ce Piste était un arien, excommunié par l'évéque Alexandre et le concile de Nicée, ensuite ordonné par un certain Second, également chassé comme arien par le grand concile. Vos députés ne purent en disconvenir. Considérez maintenant qui sont ceux qui méritent le blâme, de nous, qu'on n'a pu persuader d'écrire à l'arien Piste, ou de ceux qui nous conseillaient de mépriser le grand concile et d'envoyer des lettres à des impies comme à des hommes pieux.
« Que si, comme vous l'écrivez, d'après l'exemple de Novat et de Paul de Samosate, il faut que ces décrets des conciles conservent leur force, il ne fallait pas infirmer la décision des trois cents, il ne fallait pas que le concile universel fût méprisé par un petit nombre; car les ariens sont hérétiques aussi bien que ceux-là, les sentences qui ont condamné les uns et les autres sont semblables. Maintenant donc qu'on a osé de pareilles choses, qui sont ceux qui ont rallumé le feu de la discorde? C'est nous que vous en accusez dans vos lettres. Quoi ! nous avons ramené la discorde parce que nous avons compati à des frères qui souffrent et que nous avons tout fait selon la règle? Ne sont-ce pas plutôt ceux qui, par contention et contrairement à la règle, ont violé les décrets des trois cents et déshonoré le concile en tout? Car non-seulement les ariens ont été reçus, mais des évêques ont cherché à passer d'un lieu à un autre. Si vous croyez véritablement que la dignité épiscopale est égale partout, et si, comme vous dites, vous ne jugez point des évêques par la grandeur des villes, il fallait que celui à qui on en avait confié une petite y demeurât, sans passer à celle dont il n'est pas chargé, ni mépriser celle qu'il a reçue de Dieu, et Dieu même qui l'y a mis, pour rechercher la vaine gloire des hommes. »
On ne pouvait, avec plus de finesse, de ménagement et de dignité, tourner contre les eusébiens un reproche qu'ils avaient voulu faire à l'Église romaine. La translation d'Eusèbe de Béryte à Nicomédie, de Nicomédie à Constantinople, était flagrante. Toute la lettre du Pape est aussi merveilleuse; c'est un chef-d'œuvre.
Les eusébiens se plaignaient de la brièveté du terme que Jules leur avait donné pour venir au concile ; il leur montre que ce n'est qu'un prétexte puisqu'ils ne se sont pas même mis en chemin et qu'ils avaient retenu si; longtemps ses prêtres ; c'est donc seulement une preuve qu'ils se déliaient de leur cause La guerre des Perses n'avait aucun rapport avec un voyage d'Italie; du moins, avant tout, elle aurait dû les empêcher de causer des schismes, des afflictions et des pleurs dans les Églises. Les eusébiens se plaignaient encore qu'il n'avait écrit qu'à Eusèbe seul, et non à eux tous ; il dit qu'il n'a dû répondre qu'à ceux qui lui avaient écrit. « Au reste, vous devez savoir que, si je vous ai écrit seul, ( Guillaume continue ici, notons la majuscule dans le texte de Guillaume) ce n'est pas le sentiment de moi seul, mais encore de tous les évêques d'Italie et de ces pays-ci. Je n'ai pas voulu les faire écrire tous de peur que ce ne fût à plusieurs une charge onéreuse; mais, encore à présent, les évêques sont venus au jour nommé et ont été du même avis, tel que je vous le marque de nouveau dans ma lettre. Ainsi, mes bien-aimés, quoique je vous écrive seul, sachez cependant que c'est le sentiment de tout le monde. »
neuvième édition. Tome III
X. Rondelet et Cie ,Éditeurs
Ancienne Maison Gaume et Cie.
1900
page 542.
copie papier
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
gabrielle a écrit:Avec Guillaume tout est un mstère.Ce n'est donc pas nous qui déshonorons aucun concile, mais ceux qui, contre la sentence des juges, reçoivent les ariens condamnés par tout le monde.
ici le passage sauté
- Spoiler:
Histoire Universelle de l'Église Catholique par Rohrbacher« Qu'ainsi soit nous le savons par ce qui s'est passé à Alexandrie, par un certain Car-pone, qui, chassé par Alexandre à cause de l'hérésie d'Arus, accompagné de quelques autres chassés également pour la même hérésie, est venu ici, envoyé par un certain Grégoire. Nous le savons encore de vos députés; car avant l'arrivée des prêtres d'Athanase ils nous pressaient d'envoyer des lettres à un certain Piste à Alexandrie. Mais les prêtres d'Athanase, survenant, firent connaître que ce Piste était un arien, excommunié par l'évéque Alexandre et le concile de Nicée, ensuite ordonné par un certain Second, également chassé comme arien par le grand concile. Vos députés ne purent en disconvenir. Considérez maintenant qui sont ceux qui méritent le blâme, de nous, qu'on n'a pu persuader d'écrire à l'arien Piste, ou de ceux qui nous conseillaient de mépriser le grand concile et d'envoyer des lettres à des impies comme à des hommes pieux.
« Que si, comme vous l'écrivez, d'après l'exemple de Novat et de Paul de Samosate, il faut que ces décrets des conciles conservent leur force, il ne fallait pas infirmer la décision des trois cents, il ne fallait pas que le concile universel fût méprisé par un petit nombre; car les ariens sont hérétiques aussi bien que ceux-là, les sentences qui ont condamné les uns et les autres sont semblables. Maintenant donc qu'on a osé de pareilles choses, qui sont ceux qui ont rallumé le feu de la discorde? C'est nous que vous en accusez dans vos lettres. Quoi ! nous avons ramené la discorde parce que nous avons compati à des frères qui souffrent et que nous avons tout fait selon la règle? Ne sont-ce pas plutôt ceux qui, par contention et contrairement à la règle, ont violé les décrets des trois cents et déshonoré le concile en tout? Car non-seulement les ariens ont été reçus, mais des évêques ont cherché à passer d'un lieu à un autre. Si vous croyez véritablement que la dignité épiscopale est égale partout, et si, comme vous dites, vous ne jugez point des évêques par la grandeur des villes, il fallait que celui à qui on en avait confié une petite y demeurât, sans passer à celle dont il n'est pas chargé, ni mépriser celle qu'il a reçue de Dieu, et Dieu même qui l'y a mis, pour rechercher la vaine gloire des hommes. »
On ne pouvait, avec plus de finesse, de ménagement et de dignité, tourner contre les eusébiens un reproche qu'ils avaient voulu faire à l'Église romaine. La translation d'Eusèbe de Béryte à Nicomédie, de Nicomédie à Constantinople, était flagrante. Toute la lettre du Pape est aussi merveilleuse; c'est un chef-d'œuvre.
Les eusébiens se plaignaient de la brièveté du terme que Jules leur avait donné pour venir au concile ; il leur montre que ce n'est qu'un prétexte puisqu'ils ne se sont pas même mis en chemin et qu'ils avaient retenu si; longtemps ses prêtres ; c'est donc seulement une preuve qu'ils se déliaient de leur cause La guerre des Perses n'avait aucun rapport avec un voyage d'Italie; du moins, avant tout, elle aurait dû les empêcher de causer des schismes, des afflictions et des pleurs dans les Églises. Les eusébiens se plaignaient encore qu'il n'avait écrit qu'à Eusèbe seul, et non à eux tous ; il dit qu'il n'a dû répondre qu'à ceux qui lui avaient écrit. « Au reste, vous devez savoir que, si je vous ai écrit seul, ( Guillaume continue ici, notons la majuscule dans le texte de Guillaume) ce n'est pas le sentiment de moi seul, mais encore de tous les évêques d'Italie et de ces pays-ci. Je n'ai pas voulu les faire écrire tous de peur que ce ne fût à plusieurs une charge onéreuse; mais, encore à présent, les évêques sont venus au jour nommé et ont été du même avis, tel que je vous le marque de nouveau dans ma lettre. Ainsi, mes bien-aimés, quoique je vous écrive seul, sachez cependant que c'est le sentiment de tout le monde. »
neuvième édition. Tome III
X. Rondelet et Cie ,Éditeurs
Ancienne Maison Gaume et Cie.
1900
page 542.
copie papier
Gabrielle, je vous trouve bon prince en disant "passage"...
(mille excuses de ne pas écrire: bonne princesse… est-ce que ça se dit en français: bonne princesse ?)
Dites –moi: si ces messieurs mettaient le contexte nécessaire à la compréhension de leur pensée, est-ce que ces messieurs, dis-je, verraient leurs "posts" réduits de façon significative, — j’ose même avancer: réduits de façon exponentielle — étant donné la clarification apportée par le contexte gracieusement inséré par eux ?
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ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
Merci Gabrielle pour le texte de l'édition de 1900.
J'ai le même, ici, dans mon édition de 1864.
Notons, encore, que sur Gallica, ici :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5804748d
L'édition de 1872 donne, elle aussi, le même texte !
L'édition que Guigui présente sur ce fil (celle de 1885 ?) est-elle la même ?
Non !
Guigui aurait-il, alors, supprimé volontairement toute une partie de la lettre du Saint Pape Jules et falsifié une (même si, petite ....) partie de cette lettre du Pape ?
Et, si oui, pourquoi
J'ai le même, ici, dans mon édition de 1864.
Notons, encore, que sur Gallica, ici :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5804748d
L'édition de 1872 donne, elle aussi, le même texte !
L'édition que Guigui présente sur ce fil (celle de 1885 ?) est-elle la même ?
Non !
Guigui aurait-il, alors, supprimé volontairement toute une partie de la lettre du Saint Pape Jules et falsifié une (même si, petite ....) partie de cette lettre du Pape ?
Et, si oui, pourquoi
Eric- Nombre de messages : 4550
Date d'inscription : 18/02/2009
Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
Toutes ces histoires d'altérations de textes, de citations tronquées, etc., me font comprendre pour mes projets de partage de textes sur Internet, que je devrais abandonner la copie au clavier, et simplement mettre les scans sous forme de fichier PDF... Comme ça au moins il n'y aura pas de doutes pour les lecteurs, et ça m'épargnera un travail laborieux (heureusement, jusqu'ici je n'ai fait que la moitié d'un volume de Saint Grégoire de Tours...).
Benjamin- Nombre de messages : 6869
Date d'inscription : 26/07/2011
Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
Benjamin a écrit:Toutes ces histoires d'altérations de textes, de citations tronquées, etc., me font comprendre pour mes projets de partage de textes sur Internet, que je devrais abandonner la copie au clavier, et simplement mettre les scans sous forme de fichier PDF... Comme ça au moins il n'y aura pas de doutes pour les lecteurs, et ça m'épargnera un travail laborieux (heureusement, jusqu'ici je n'ai fait que la moitié d'un volume de Saint Grégoire de Tours...).
La moitié... ouf! c'est beaucoup...
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
gabrielle a écrit:Benjamin a écrit:Toutes ces histoires d'altérations de textes, de citations tronquées, etc., me font comprendre pour mes projets de partage de textes sur Internet, que je devrais abandonner la copie au clavier, et simplement mettre les scans sous forme de fichier PDF... Comme ça au moins il n'y aura pas de doutes pour les lecteurs, et ça m'épargnera un travail laborieux (heureusement, jusqu'ici je n'ai fait que la moitié d'un volume de Saint Grégoire de Tours...).
La moitié... ouf! c'est beaucoup...
C'est ce que je pensais... Benjamin, vous êtes courageux!
Catherine- Nombre de messages : 2399
Age : 39
Date d'inscription : 02/04/2009
Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
gabrielle a écrit:La moitié... ouf! c'est beaucoup...
... Et pourtant très peu, car il y a bien d'autres volumes qui m'attendent si je finis celui-là.
Catherine a écrit:C'est ce que je pensais... Benjamin, vous êtes courageux!
Pas vraiment : dans le cas présent (Saint Grégoire de Tours) je peux copier-coller paragraphe après paragraphe dans ma mise en page ; donc je n'ai qu'à vérifier que le texte est correct, rectifier au clavier les erreurs dues à la reconnaissance de caractères, insérer les liens vers les notes lorsqu'il y en a, mettre les formes (gras, italique, citation, etc.) et passer au paragraphe suivant. C'est laborieux, mais cela ne demande pas autant d'efforts que de tout taper mot par mot.
Et puis, au début je n'ai pas réalisé le temps que ça prendrait
Benjamin- Nombre de messages : 6869
Date d'inscription : 26/07/2011
Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
Ce large temps occupé à travailler pour la Gloire de Dieu vous sera rendu au centuple. Réalisez-le bien, ça !Benjamin a écrit:
Et puis, au début je n'ai pas réalisé le temps que ça prendrait
Sandrine- Nombre de messages : 4297
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
Benjamin a écrit: (...) dans le cas présent (Saint Grégoire de Tours) je peux copier-coller paragraphe après paragraphe dans ma mise en page ; donc je n'ai qu'à vérifier que le texte est correct, rectifier au clavier les erreurs dues à la reconnaissance de caractères, insérer les liens vers les notes lorsqu'il y en a, mettre les formes (gras, italique, citation, etc.) et passer au paragraphe suivant. C'est laborieux, mais cela ne demande pas autant d'efforts que de tout taper mot par mot.
J'applique à peu près la même technique (FINE READER) pour la mise en page de Saint Thomas sur TD.
Benjamin, continuez vaillamment votre travail... Lisez plus bas la note de Sandrine.
Sandrine a écrit:Ce large temps occupé à travailler pour la Gloire de Dieu vous sera rendu au centuple. Réalisez-le bien, ça !Benjamin a écrit:
Et puis, au début je n'ai pas réalisé le temps que ça prendrait
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
L’histoire de la lutte doctrinale entre les évêques catholiques et les ariens, dont l’attitude illustre bien la duplicité des hérétiques et leur goût pour les expressions ambiguës, prend en 356 un nouveau cours avec l’entrée dans la lice de Saint Hilaire, évêque de Poitiers, surnommé l '« Athanase de l'Occident ».
Que s'est-il passé durant les années qui précédèrent ? Je laisse à Dom Poulet le soin d'en faire un résumé :
Histoire de l'Église (Dom Ch. Poulet), Tome I
TROISIEME PÉRIODE
L'Empire Chrétien
De la conversion de Constantin à celle de Clovis (313-496)
II . LE IVe SIÈCLE
CHAPITRE PREMIER
L'ARIANISME DE CONSTANTIN A JULIEN L'APOSTAT
3. La réaction anti-nicéenne, 1ère phase : Les procès et les exils de saint Athanase.
Les décisions de Sardique ne furent point admises dans les Etats de Constance, et lorsqu'à la mort, de son frère (35o), il devint maître de l'Empire, l'hérésie monta avec lui sur le trône : selon le vieux concept romain, il prétendait agir en pontife suprême, et tout le domaine ecclésiastique devait relever de sa souveraineté, de « son éternité », comme il disait ; si après Sardique, il a laissé Athanase rentrer dans Alexandrie, c'est non en vertu des décisions conciliaires, mais « par la volonté de Dieu et notre sentence ». Constance, convoqua le concile d'Arles. Comme l'épiscopat des Gaules qui s'y rendit était attaché à la foi de Nicée, l'empereur y interdit toute discussion dogmatique ; mais par l'intermédiaire des évêques orientaux Ursace et Valens « deux vieux routiers de l'arianisme » il exigea que tout se réduisit au procès d'Athanase ; le prince publia un édit d'après lequel les prélats qui ne souscriraient pas sa condamnation seraient exilés. Paulin de Trêves excepté, tous cédèrent, même les deux légats du pape Libère.
Refusant de sanctionner la sentence, celui-ci en appela à un nouveau concile qui se réunit à Milan (printemps 355). Là, en présence d'une majorité orthodoxe, on renouvela lu tactique employée à Arles. « Et comme les prélats se récriaient, rapporte Athanase, incontinent l'empereur leur répliqua : Ma volonté à moi est un canon ; les évêques de Syrie ne font pas tant de façons quand je parle ; obéissez ou l'exil ». Il alla même jusqu'à tirer son glaive devant eux et à les menacer. Terrorisés, la plupart cédèrent. Il y eut pourtant de nobles exceptions : Saint Hilaire de Poitiers, Lucifer de Cagliari, Eusèbe de Verceil, Denis de Milan, Osius de Cordoue. La plus éclatante des protestations fut celle du pape Libère : « Tu as trois jours pour te décider, lui dit Constance — Trois jours ne changeront pas ma décision, réplique-t-il ; exile moi où tu voudras ». On le relégua à Bérée, en Thrace. Ordre fut donné d'arrêter Athanase : cerné avec son peuple par cinq mille soldats dans l'église de Théognis (9 février 356), il parvint à s'enfuir, et grâce à la connivence des moines put se cacher au désert. On installa à sa place l'arien Georges de Cappadoce (357).
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Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
Abbé Rohrbacher.
Histoire universelle de l'Église catholique continuée jusqu'à nos jours par M. l'abbé Guillaume.
Letouzey et Ané, 1900.
Tome 3. Livre XXXII. L'Eglise persécutée par Constance et Sapor. Page 162 a écrit:
L'Eglise catholique paraissait alors sur le bord de l'abîme. Ses plus illustres pontifes, ainsi que le Pape, étaient exilés; l'arianisme disposait à son gré de l'empereur; l'empereur croyait, en renversant les hommes, pouvoir renverser la vérité : il se trompait. L'Eglise catholique avait d'autres espérances. La violence seule, et la violence la plus extrême, la réduisait en ce pénible état. Si nombreux que fûssent les individus infectés d'arianisme, la masse des fidèles restait intacte. Dans chaque Eglise, dit saint Athanase, ils conservaient la foi reçue, attendaient les docteurs et fuyaient la doctrine antichrétienne comme un serpent (Hist. Arian., § 42). Lors même qu'un évêque arien prêchait, il n'en résultait pas toujours autant de mal qu'on pourrait le croire. Même les plus emportés d'entre eux osaient rarement énoncer sans détour leur impiété personnelle du haut de la chaire; rusés politiques, comme ils étaient la plupart, ils parlaient du Fils de Dieu en général, avec quoi le peuple catholique se représentait ce que la foi catholique lui enseignait à penser.
De pareils évêques pouvaient être personnellement très éloignés de la vraie Eglise, et le peuple lui demeurer cependant fidèle.
Saint Hilaire dit à ce sujet : « Cette duplicité impie à prêcher autrement qu'on ne pense est cause que, sous les évêques de l'antechrist, le peuple du Christ ne périt point, persuadé qu'il est que les mots ont leur sens naturel. Les fidèles entendent dire que le Christ est Dieu, et ils croient qu'il est ce qu'on le nomme. Ils l'entendent appeler Fils de Dieu, et ils croient que, par là même, il est vrai Dieu. Ils entendent dire qu'il est avant tous les temps, et ils pensent que cela veut dire éternel. Les oreilles du peuple sont plus saintes que les cœurs des évêques (Hil., Const. Auxent., n. 6).
De plus, tant d'évêques bannis décréditèrent dans l'opinion publique et l'arianisme et ses fauteurs. Les premiers regardaient leur exil comme une fonction. Partout où ils passaient, villes et provinces, quoiqu'ils fussent dans les chaînes, ils prêchaient la vraie foi et anathématisaient l'hérésie arienne. Il arriva ainsi tout le contraire de ce que voulaient leurs persécuteurs. Plus le lieu du bannissement était loin, plus s'augmentait la haine contre ceux-ci. Le voyage seul des exilés était une prédication contre l'impiété des ariens. Quiconque voyait passer ceux-là, les admirait comme des confesseurs, et abhorrait ceux- ci non plus seulement comme des impies, mais comme des bourreaux et des meurtriers (Athan., Hist. Arian., § 34).
Dernière édition par Guillaume le Dim 10 Juin 2012, 5:22 pm, édité 2 fois
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Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
- Spoiler:
- Guillaume a écrit:Abbé Rohrbacher.
Histoire universelle de l'Église catholique continuée jusqu'à nos jours par M. l'abbé Guillaume.
Letouzey et Ané, 1885.
Tome 3. Livre XXXII. Souffrances de l'Eglise sous Constantin. Page 162 a écrit:
L'Eglise catholique paraissait alors sur le bord de l'abîme. Ses plus illustres pontifes, ainsi que le Pape, étaient exilés; l'arianisme disposait à son gré de l'empereur; l'empereur croyait, en renversant les hommes, pouvoir renverser la vérité : il se trompait. L'Eglise catholique avait d'autres espérances. La violence seule, et la violence la plus extrême, la réduisait en ce pénible état. Si nombreux que fûssent les individus infectés d'arianisme, la masse des fidèles restait intacte. Dans chaque Eglise, dit saint Athanase, ils conservaient la foi reçue, attendaient les docteurs et fuyaient la doctrine antichrétienne comme un serpent (Hist. Arian., § 42). Lors même qu'un évêque arien prêchait, il n'en résultait pas toujours autant de mal qu'on pourrait le croire. Même les plus emportés d'entre eux osaient rarement énoncer sans détour leur impiété personnelle du haut de la chaire; rusés politiques, comme ils étaient la plupart, ils parlaient du Fils de Dieu en général, avec quoi le peuple catholique se représentait ce que la foi catholique lui enseignait à penser.
De pareils évêques pouvaient être personnellement très éloignés de la vraie Eglise, et le peuple lui demeurer cependant fidèle.
Saint Hilaire dit à ce sujet : « Cette duplicité impie à prêcher autrement qu'on ne pense est cause que, sous les évêques de l'antechrist, le peuple du Christ ne périt point, persuadé qu'il est que les mots ont leur sens naturel. Les fidèles entendent dire que le Christ est Dieu, et ils croient qu'il est ce qu'on le nomme. Ils l'entendent appeler Fils de Dieu, et ils croient que, par là même, il est vrai Dieu. Ils entendent dire qu'il est avant tous les temps, et ils pensent que cela veut dire éternel. Les oreilles du peuple sont plus saintes que les cœurs des évêques (Hil., Const. Auxent., n. 6).
De plus, tant d'évêques bannis décréditèrent dans l'opinion publique et l'arianisme et ses fauteurs. Les premiers regardaient leur exil comme une fonction. Partout où ils passaient, villes et provinces, quoiqu'ils fussent dans les chaînes, ils prêchaient la vraie foi et anathématisaient l'hérésie arienne. Il arriva ainsi tout le contraire de ce que voulaient leurs persécuteurs. Plus le lieu du bannissement était loin, plus s'augmentait la haine contre ceux-ci. Le voyage seul des exilés était une prédication contre l'impiété des ariens. Quiconque voyait passer ceux-là, les admirait comme des confesseurs, et abhorrait ceux- ci non plus seulement comme des impies, mais comme des bourreaux et des meurtriers (Athan., Hist. Arian., § 34).
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
- Spoiler:
- Guillaume a écrit:
L’histoire de la lutte doctrinale entre les évêques catholiques et les ariens, dont l’attitude illustre bien la duplicité des hérétiques et leur goût pour les expressions ambiguës, prend en 356 un nouveau cours avec l’entrée dans la lice de Saint Hilaire, évêque de Poitiers, surnommé l '« Athanase de l'Occident ».
Que s'est-il passé durant les années qui précédèrent ? Je laisse à Dom Poulet le soin d'en faire un résumé :
Histoire de l'Église (Dom Ch. Poulet), Tome I
TROISIEME PÉRIODE
L'Empire Chrétien
De la conversion de Constantin à celle de Clovis (313-496)
II . LE IVe SIÈCLE
CHAPITRE PREMIER
L'ARIANISME DE CONSTANTIN A JULIEN L'APOSTAT3. La réaction anti-nicéenne, 1ère phase : Les procès et les exils de saint Athanase.
Les décisions de Sardique ne furent point admises dans les Etats de Constance, et lorsqu'à la mort, de son frère (35o), il devint maître de l'Empire, l'hérésie monta avec lui sur le trône : selon le vieux concept romain, il prétendait agir en pontife suprême, et tout le domaine ecclésiastique devait relever de sa souveraineté, de « son éternité », comme il disait ; si après Sardique, il a laissé Athanase rentrer dans Alexandrie, c'est non en vertu des décisions conciliaires, mais « par la volonté de Dieu et notre sentence ». Constance, convoqua le concile d'Arles. Comme l'épiscopat des Gaules qui s'y rendit était attaché à la foi de Nicée, l'empereur y interdit toute discussion dogmatique ; mais par l'intermédiaire des évêques orientaux Ursace et Valens « deux vieux routiers de l'arianisme » il exigea que tout se réduisit au procès d'Athanase ; le prince publia un édit d'après lequel les prélats qui ne souscriraient pas sa condamnation seraient exilés. Paulin de Trêves excepté, tous cédèrent, même les deux légats du pape Libère.
Refusant de sanctionner la sentence, celui-ci en appela à un nouveau concile qui se réunit à Milan (printemps 355). Là, en présence d'une majorité orthodoxe, on renouvela lu tactique employée à Arles. « Et comme les prélats se récriaient, rapporte Athanase, incontinent l'empereur leur répliqua : Ma volonté à moi est un canon ; les évêques de Syrie ne font pas tant de façons quand je parle ; obéissez ou l'exil ». Il alla même jusqu'à tirer son glaive devant eux et à les menacer. Terrorisés, la plupart cédèrent. Il y eut pourtant de nobles exceptions : Saint Hilaire de Poitiers, Lucifer de Cagliari, Eusèbe de Verceil, Denis de Milan, Osius de Cordoue. La plus éclatante des protestations fut celle du pape Libère : « Tu as trois jours pour te décider, lui dit Constance — Trois jours ne changeront pas ma décision, réplique-t-il ; exile moi où tu voudras ». On le relégua à Bérée, en Thrace. Ordre fut donné d'arrêter Athanase : cerné avec son peuple par cinq mille soldats dans l'église de Théognis (9 février 356), il parvint à s'enfuir, et grâce à la connivence des moines put se cacher au désert. On installa à sa place l'arien Georges de Cappadoce (357).
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Louis- Admin
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Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
Abbé Rohrbacher.
Histoire universelle de l'Église catholique continuée jusqu'à nos jours par M. l'abbé Guillaume.
Letouzey et Ané, 1900.
Tome 3. Livre XXXIII. L'Eglise persécutée par Constance et Sapor. Page 163 a écrit:
L'Eglise catholique trouva une espérance là même où il y avait pour elle le plus grand péril. Sa foi et sa constitution se tiennent. Sa constitution est divine, parce que Jésus-Christ, qui l'a constituée, est Dieu. Pour les ariens, qui niaient la divinité du Christ, son église n'était au fond qu'une institution humaine. Il lui fallait trouver parmi les hommes un chef pour la soutenir. Ce fut l'empereur qui se fit lui-même le suprême évêque de l'empire. Cet étrange pape choisissait pour les principaux sièges et ceux-ci pour les autres, des évêques aussi étrangers que lui à l'esprit de Dieu et de son Eglise. Le péril était grand : il servit de remède à lui-même. Entrés dans la bergerie, non par la porte, mais par effraction, comme des voleurs et des larrons, les nouveaux pasteurs étaient naturellement odieux aux fidèles : aussi des évêques de cette espèce se conduisaient-ils en ennemis ; forts de la protection de l’empereur, ils abusaient de leur puissance et s'aliénaient les esprits de plus en plus.
Dernière édition par Guillaume le Dim 10 Juin 2012, 5:21 pm, édité 2 fois
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Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
Sauvegarde
- Spoiler:
- Guillaume a écrit:[justify]Abbé Rohrbacher.
Histoire universelle de l'Église catholique continuée jusqu'à nos jours par M. l'abbé Guillaume.
Letouzey et Ané, 1885.
Tome 3. Livre XXXIII. L'Eglise persécutée par Constance et Sapor. Page 163 a écrit:L'Eglise catholique trouva une espérance là même où il y avait pour elle le plus grand péril. Sa foi et sa constitution se tiennent. Sa constitution est divine, parce que Jésus-Christ, qui l'a constituée, est Dieu. Pour les ariens, qui niaient la divinité du Christ, son église n'était au fond qu'une institution humaine. Il lui fallait trouver parmi les hommes un chef pour la soutenir. Ce fut l'empereur qui se fit lui-même le suprême évêque de l'empire. Cet étrange pape choisissait pour les principaux sièges et ceux-ci pour les autres, des évêques aussi étrangers que lui à l'esprit de Dieu et de son Eglise. Le péril était grand : il servit de remède à lui-même. Entrés dans la bergerie, non par la porte, mais par effraction, comme des voleurs et des larrons, les nouveaux pasteurs étaient naturellement odieux aux fidèles : aussi des évêques de cette espèce se conduisaient-ils en ennemis ; forts de la protection de l’empereur, ils abusaient de leur puissance et s'aliénaient les esprits de plus en plus.
(…)
Ce servilisme tyrannique rendit l'arianisme souverainement odieux.
(…)
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
Laissez tomber !
Vos textes coupés en tout sens du T. III de l'Histoire universelle sont ici et EN ENTIER :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5804748d
Eric- Nombre de messages : 4550
Date d'inscription : 18/02/2009
Re: Luttes des Pères de l'Eglise contre les ariens et semi-ariens
Par contre, , vous avez amputé d'une bonne partie la lettre de notre Saint Pape Jules Ier !
Je vous demande, Guillaume, si ceci vous pose un problème majeur :
Je vous demande, Guillaume, si ceci vous pose un problème majeur :
Et comprenez-vous, oui ou non, qu'il est question ici de la JURIDICTION épiscopale telle que l’Église la définie ?Si vous croyez véritablement que la dignité épiscopale est égale partout, et si, comme vous dites, vous ne jugez point des évêques par la grandeur des villes, il fallait que celui à qui on en avait confié une petite y demeurât, sans passer à celle dont il n'est pas chargé, ni mépriser celle qu'il a reçue de Dieu, et Dieu même qui l'y a mis, pour rechercher la vaine gloire des hommes.
Eric- Nombre de messages : 4550
Date d'inscription : 18/02/2009
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