LIVRE SECOND. DE L'INCARNATION A LA CÈNE. NUL DÉSACCORD ENTRE LES ÉVANGÉLISTES (SAINT AUGUSTIN) - TABLE DES MATIÈRES.
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LIVRE SECOND.
De l'Incarnation à la Cène. Nul désaccord entre les quatre Évangélistes
Par Saint Augustin.
CHAPITRE XLVI. ENCORE DU MIRACLE DES CINQ PAINS.
97. D'un pareil accord pour le fond et les pensées, avec une telle différence dans les termes, résulte assez clairement pour nous l'utile leçon de ne chercher dans les mots que l'intention de ceux qui parlent. C'est à faire bien ressortir cette intention que doivent s'appliquer tous les narrateurs véridiques, quand ils racontent quelque chose soit d'un homme, soit de Dieu, soit d'un ange. Leurs discours, en effet, peuvent la révéler sans présenter entre eux aucune divergence pour le fond.
Gras ajoutés.
À suivre…
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Par Saint Augustin.
CHAPITRE XLVI. ENCORE DU MIRACLE DES CINQ PAINS.
98. Mais voici une observation qu'il ne faut pas négliger, afin de prévenir l'embarras que pourrait éprouver le lecteur, dans la rencontre de tout autre passage semblable. D'après saint Luc on fit asseoir la foule par groupes de cinquante, et d'après saint Marc par groupes de cinquante et par groupes de cent. La difficulté ne peut venir ici de ce que l'un rapporte tout ce qui s'est fait et l'autre une partie seulement. Celui en effet qui fait mention des groupes de cent personnes en même temps que des groupes de cinquante, dit ce que l'autre a passé sous silence; il n'y a donc point de contradiction. Mais il y en aurait eu quelque apparence, si l'un, par exemple, avait seulement parlé des groupes de cinquante et l'autre seulement des groupes de cent, et il ne serait pas facile de voir dans leurs récits deux choses également véritables relatées séparément. Qui n'avouera néanmoins qu'il faudrait en venir à cette conclusion après un examen plus attentif ? J’ai fait cette remarque, parce que l'on rencontre souvent dans les Évangélistes des passages semblables que le défaut de réflexion et la précipitation font regarder comme opposés, quand ils ne le sont aucunement.
Gras et souligné ajoutés.
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CHAPITRE XLVII. JÉSUS MARCHANT SUR LES EAUX.
99. Saint Matthieu continue ainsi : "Après avoir congédié la foule, Jésus monta sur une montagne pour y prier seul. La nuit venue, il y était donc seul. Cependant la barque était fort battue des flots au milieu de la mer, parce que le vent était contraire. Mais à la quatrième veille de la nuit, Jésus vint à eux marchant sur la mer. Lorsqu'ils le virent ainsi marcher sur l'eau, ils furent troublés et s'écrièrent : C'est un fantôme," et le reste, jusqu'à l'endroit où nous lisons : "Ils s'approchèrent de lui et l'adorèrent en disant : Vous êtes vraiment le Fils de Dieu (1)."
Saint Marc rapporte aussi le même fait après ce qu'il a raconté du miracle des cinq pains. "Le soir étant venu, dit-il, la barque se trouvait au milieu de la mer, et Jésus était seul à terre. Et voyant qu'ils avaient beaucoup de mal à ramer, parce que le vent leur était contraire (2). etc" C'est un récit pareil à celui de saint Matthieu, sauf qu'il ne dit rien de Pierre marchant sur les eaux, et qu'il nous apprend qu'en y marchant Jésus voulait dépasser ses disciples. Cette circonstance ne doit embarrasser personne. En effet comment put venir aux disciples l'idée d'une pareille intention, si ce n'est parce que Jésus allait d'un autre côté, affectant de passer devant eux comme devant des étrangers, dont il était alors si peu connu qu'ils le prenaient pour un fantôme ? Mais quel homme aurait l'esprit assez lourd pour prendre ceci à la lettre ? Du reste, quand les disciples troublés poussèrent un cri, Jésus vint à eux en leur disant : "Ayez confiance ; c'est moi ; ne craignez point." Comment donc voulait-il passer outre, lui qui les rassura de telle sorte ? Ne voit-on pas qu'en s'éloignant, il avait dessein de leur faire jeter ce cri, qui l'obligeait à les secourir ?
1 Matt. XIV, 28-33.1.
2 Marc, VI, 47-51.
Gras ajoutés.
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CHAPITRE XLVII. JÉSUS MARCHANT SUR LES EAUX.
100. Jusque là nous retrouvons encore l'Évangéliste saint Jean avec saint Matthieu et saint Marc. Lui aussi, après avoir raconté le miracle des cinq pains, parle de la barque luttant contre les flots, et du Seigneur marchant sur les eaux. Car voici comment il continué sa narration: "Jésus donc, sachant qu'ils devaient venir pour l'enlever et le faire roi, s'enfuit de nouveau sur la montagne, sans être accompagné de personne. Le soir venu, ses disciples descendirent près de la mer et montant dans une barque ils passèrent de l'autre côté à Capharnaüm : il était déjà nuit, et Jésus n'était pas encore revenu à eux. Cependant le vent soufflait avec violence, et la mer s'enflait (3) etc."
On ne peut trouver ici l'apparence d'aucune contradiction. Il est vrai, dans le texte de saint Matthieu nous ne voyons le Sauveur gagner le haut de la montagne pour y prier seul, que quand il eut congédié la foule, au lieu que d'après saint Jean, il y était déjà lorsqu'il vit cette multitude et qu'il la nourrit avec cinq pains. Mais comme saint Jean nous dit lui-même qu'après ce miracle, il s'enfuit sur la montagne pour ne pas être enlevé par la foule qui voulait le faire roi ; n'est-il pas évident que du haut de la montagne où il se trouvait d'abord il était descendu sur un terrain plus uni quand les disciples distribuèrent les pains à tout le peuple ?
On comprend ainsi comment Jésus put regagner le sommet de la montagne, comme le disent saint Marc et saint Jean. Pourtant nous lisons dans saint Matthieu : "Jésus monta" et dans saint Jean: "il s'enfuit;" mais ces deux termes ne seraient opposés l'un à l'autre que si en fuyant il n'eût pas monté. Il n'y a pas plus de contradiction quand saint Matthieu écrit: "Il monta sur la montagne pour y prier seul," et que saint Jean nous fait lire : "Ayant su qu'on allait venir pour le faire roi il s'enfuit de nouveau sur la montagne." Car le motif énoncé par l'un n'exclut pas le motif indiqué par l'autre. Aussi bien le Seigneur, qui a transformé en lui notre corps vil et abject pour le rendre conforme à son corps glorieux (1), nous apprenait en joignant ainsi la prière à la fuite, qu'il y a pour nous grande raison de prier quand il y a raison de fuir.
Si saint Matthieu représente d'abord le Sauveur donnant l'ordre aux disciples d'entrer dans une barque afin de passer de l'autre côté du lac, pendant que lui même renverrait la foule, et nous le montre ensuite allant sur la montagne pour y prier seul ; et si saint Jean le montre fuyant d'abord sur la montagne, et dit seulement ensuite : "Le soir étant venu, ses disciples descendirent près de la mer, et entrant dans une barque ils passèrent de l'autre côté," etc; il n'y a non plus aucune contradiction. Car ne voit- on pas que pour abréger, et comme on fait souvent, l'Évangéliste rappelle le voyage commandé aux disciples par Jésus avant sa fuite sur la montagne ? Mais comme il ne dit pas qu'il reprend ici un détail antérieur, et surtout parce qu'il l'énonce en deux mots, ceux qui lisent ce passage croient facilement que les choses ont été faites suivant l'ordre où elles sont exposées. C'est encore ainsi qu'après avoir dit que les disciples étant montés sur une barque passèrent au delà de la mer et se rendirent à Capharnaüm, cet Évangéliste raconte que le Sauveur vint à eux marchant sur les eaux lorsqu'ils ramaient péniblement: tandis que, sans aucun doute ce fut dans le cours même de leur navigation vers Capharnaüm.
3 Jean, VI, 15-21.
1 Philip. III, 21.
Gras ajoutés.
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CHAPITRE XLVII. JÉSUS MARCHANT SUR LES EAUX.
101. Mais après avoir rapporté le miracle des cinq pains, saint Luc passe à un sujet différent et ne suit plus le même ordre. Il ne parle pas de la barque ni de Jésus marchant sur les eaux; et après avoir dit: "Ils en mangèrent et furent rassasiés; et l'on emporta douze paniers des morceaux qui restaient," il ajoute : "Un jour qu'il était seul en prière, ayant ses disciples avec lui, il leur demanda : Qui le peuple dit-il que je suis (1)?" Ainsi donc tandis que les trois autres Évangélistes nous montrent Jésus marchant sur les eaux pour rejoindre ses disciples qui étaient dans la barque, saint Luc rapporte d'autres faits. Si en disant: "Jésus étant seul en prière," il paraît reprendre comme saint Matthieu qui écrit: "Jésus monta sur une montagne pour prier seul," ne croyons pas pour cela qu'il s'agisse ici de la même montagne où le Seigneur demanda: "Qui dit-on que je suis." Il est hors de doute que ce le fut ailleurs, puisqu'en priant seul Jésus avait pourtant ses disciples avec lui. Car saint Luc en disant qu'alors il était seul, n'exclut pas les disciples, comme saint Matthieu et saint Jean qui nous les montrent quittant le Sauveur pour le précéder à l'autre bord de la mer. Aussi cet Évangéliste ajoute formellement: "Et les disciples étaient avec lui." Si donc il le dit seul, c'est pour faire entendre que la foule ne l'accompagnait pas.
1 Luc, IX, 17-18
gras ajoutés.
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CHAPITRE XLVIII. TERRE DE GÉNÉSAR ET CAPHARNAÜM.
102. On lit ensuite dans saint Matthieu : "Ayant passé l'eau ils vinrent dans la terre de Génésar. Or, les habitants ayant connu que c'était Jésus, envoyèrent dans tout le pays et on lui présenta tous les malades en le priant de permettre qu'ils touchassent seulement la frange de sa robe. Et tous ceux qui la touchèrent furent guéris. Alors des Scribes et des Pharisiens venus de Jérusalem s'approchèrent de lui en disant: Pourquoi vos disciples violent-ils la tradition des anciens ? Car ils ne se lavent pas les mains quand ils prennent leur repas," et le reste, jusqu'aux mots : "Un homme n'est pas souillé pour manger sans s'être lavé les mains (2)." Saint Marc raconte les mêmes choses sans la moindre contradiction (3). Partout où l'un diffère de l'autre pour les termes, il ne laisse pas d'exprimer la même pensée. Mais tout occupé selon sa coutume des discours du Seigneur, saint Jean quitte la barque où le Sauveur était monté en marchant sur les eaux, et après avoir parlé de son arrivé à l'autre bord, il rapporte un entretien long et véritablement divin, dont le récent miracle des pains fournit l'occasion, puis il porte son vol de différents côtés (1).
Cependant, si différente qu'elle soit, sa marche ne contredit point l'ordre indiqué par saint Marc et saint Matthieu. Quelle difficulté de comprendre que le Sauveur guérit les malades dont parlent ces deux Évangélistes et qu'il adresse au peuple venu à sa suite sur l'autre bord les discours reproduits par saint Jean, puisque la ville de Capharnaüm, vers laquelle naviguaient les disciples, selon le texte du même saint Jean, est tout proche du lac de Génésareth, sur les bords duquel ils débarquèrent, d'après saint Matthieu ?
2 Matt, XIV, 34 ; XV, 20.
3 Marc, VII, 1-23.
1 Jean, VI, 22-72
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CHAPITRE XLIX. LA CHANANÉENNE.
103. Après avoir rapporté le discours où Notre-Seigneur répond aux Pharisiens sur le reproche de ne se pas laver les mains avant le repas, saint Matthieu continuant à suivre dans son récit l'ordre des faits, comme la transition l’indique, reprend de cette manière : "Jésus, étant parti de ce lieu-là , se retira du côté de Tyr et de Sidon. Or, une femme Chananéenne, qui était sortie de ce pays, s'écria : Seigneur, Fils de David, ayez pitié de moi; ma fille est misérablement tourmentée par le démon. Mais il ne lui répondit pas un seul mot; " et le reste, jusqu'à l'endroit où nous lisons : "O femme, ta foi est grande ; qu'il te soit fait comme tu le désires. Et sa fille fut guérie à l'heure même (2)." Saint Marc rapporte ce trait sans une ombre de contradiction, et en suivant le même ordre. Toute la différence, c'est que d'après son récit, le Sauveur était entré dans une maison lorsque cette femme vint le prier pour sa fille (3).
On pourrait s'expliquer facilement que saint Matthieu n'ait rien dit de cette circonstance, tout en rapportant le même fait. Mais comme il nous apprend que les disciples disaient au Seigneur : "Renvoyez-la, car elle crie derrière nous; " ne faut-il pas conclure que cette femme suivait Jésus sur le chemin en faisant entendre ses cris suppliants? Comment alors était-ce dans une maison ? Il est vrai, saint Marc nous dit de la Chananéenne qu'elle entra où était Jésus, après avoir dit que lui-même était entré dans une maison. Mais le texte de saint Matthieu porte que Jésus "tout d'abord ne répondit pas un seul mot."
Ce qui donne à connaître une chose qui n'est rappelée ni par l'un ni par l'autre ; c'est que sans rompre son silence, Notre-Seigneur sortit de cette maison. Dès lors tout le reste se lie facilement dans les deux récits et n'offre plus la moindre opposition . Car saint Marc, en faisant répondre au Seigneur qu'il ne fallait pas jeter aux chiens le pain des enfants, laisse place aux particularités relevées par saint Matthieu, savoir, que les disciples intercèdent pour cette femme, que Jésus répondit n'avoir été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël , qu'elle-même vint près de lui, le suivit, l'adora et lui dit : "Seigneur, aidez-moi ." A partir de là, ce sont les mêmes circonstances dans les deux Évangélistes.
2 Matt. XV, 21-28.
3 Marc, VII, 24-30.
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CHAPITRE L. MULTIPLICATION DES SEPT PAINS.
104. Saint Matthieu reprend ainsi : "Jésus étant sorti de là, vint près de la mer de Galilée ; puis ayant gagné le haut d'une montagne il s'y assit. Or de grandes troupes de peuple vinrent le trouver, amenant des muets, des aveugles, des boiteux, des estropiés et beaucoup d'autres malades, qui furent mis aux pieds de Jésus; et il les guérit. De sorte que tout le monde était dans l'admiration en voyant que les muets parlaient, que les boiteux marchaient, que les aveugles avaient recouvré la vue; et tous rendaient gloire au Dieu d'Israël. Mais Jésus ayant appelé ses disciples leur dit: J'ai compassion de ce peuple, parce que déjà depuis trois jours il demeure avec moi et n'a rien à manger;" et le reste, jusqu'à l'endroit où nous lisons: "Or le nombre de ceux qui mangèrent était de quatre mille hommes, sans compter ni les petits enfants ni les femmes (1)." Ce nouveau miracle d'une foule nombreuse nourrie avec sept pains et quelques poissons, saint Marc le rappelle aussi, et à-peu-près dans le même ordre; seulement il en fait précéder le récit d'une action dont nul autre que lui ne dit rien; c'est la guérison du sourd à qui Notre Seigneur ouvrit les oreilles en crachant et en disant : "Effeta, ouvrez-vous (1)."
1 Matt. XV, 29-38.
1 Marc, VII, 31 ; VIII, 9.
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CHAPITRE L. MULTIPLICATION DES SEPT PAINS.
105. A propos de ce miracle des sept pains, raconté par deux évangélistes, saint Matthieu et saint Marc, il ne sera pas inutile de faire observer, que si l'un d'eux en avait parlé sans avoir rien dit de celui des cinq pains, on le croirait en opposition avec les autres. Aussi bien qui n'aurait pas alors l'idée qu'il s'agit d'un seul et même fait, rapporté d'une manière inexacte soit par un des évangélistes, soit par les trois autres, soit par tous en même temps ?
Qui ne croirait que celui-ci a dit sept pains au lieu de cinq, ou ceux-là cinq au lieu de sept, ou enfin que tous ensemble ont voulu tromper ou ont été trompés par une mémoire infidèle ? Pour le nombre des corbeilles, les uns en comptant douze et l'autre sept, on estimerait aussi qu'il y a contradiction; on ferait de même pour le nombre des hommes qui, suivant les uns, serait de cinq mille et suivant l'autre de quatre mille. Mais, comme les évangélistes qui ont rapporté ce miracle des sept pains n'ont pas omis celui des cinq pains, il ne peut y avoir de difficulté, et tout le monde comprend qu'il s'agit d'un double miracle. Nous faisons cette remarque, afin que si l'on trouve ailleurs, entre deux évangélistes, et pour certains faits de la vie du Sauveur, la même apparence de contradiction et qu'il soit également impossible de la faire disparaître, on comprenne qu'il s'agit alors de deux choses distinctes, dont chacune est rapportée séparément par un des écrivains sacrés. C'est ce que nous avons déjà dit plus haut, quand il a été question des groupes de cinquante et de cent personnes, parce que là aussi nous pourrions croire opposés l'un à l'autre les évangélistes, si l'un en faisant mention des groupes de cent, ne parlait encore des groupes de cinquante (2).
1 Marc, VII, 31 ; VIII, 9.
2 Ci-dessus, ch. 46. ( https://messe.forumactif.org/t2795p90-livre-second-de-l-incarnation-a-la-cene-nul-desaccord-entre-les-evangelistes-saint-augustin#65050 )
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CHAPITRE LI. LE PROPHÈTE JONAS.
106. Saint Matthieu dit ensuite: "Après cela Jésus ayant renvoyé le peuple monta sur une barque et vint au pays de Magédan," et le reste, jusqu'à l'endroit où nous lisons: "Cette nation corrompue et adultère demande un prodige, et il ne lui en sera point donné d'autre que celui du prophète Jonas (3)1.
C'est une réponse que déjà nous avons trouvée dans le texte du même saint Matthieu (1). Il faut donc rappeler de plus en plus que Notre-Seigneur a souvent redit les mêmes choses, et que si certaine circonstance est tellement opposée à une autre, c'est qu'il s'agit d'une pensée exprimée plusieurs fois. Saint Marc suit le même ordre; et, après avoir parlé du miracle des sept pains, lui aussi rapporte ce que dit ici saint Matthieu. Il est vrai que dans ce dernier nous lisons Magédan et non Dalmanutha , comme dans quelques exemplaires de saint Marc (2).
Mais il ne faut pas douter que les deux noms désignent le même lieu; puisque la plupart des exemplaires de saint Matthieu ne portent que Magédan. Si dans la réponse du Sauveur à ceux qui lui demandaient un prodige dans le ciel, saint Marc ne parle pas de Jonas, comme saint Matthieu; s'il dit simplement: "Il ne lui sera point donné de prodige;" à il n'y a pas là non plus matière à difficulté; car il s'agit d'un prodige tel qu'on le demandait, c'est-à-dire un prodige dans le ciel; et ce qui regarde Jonas, n'est qu'une omission.
3 Matt. XV, 391; XVI, 4.
1 Matt. XII, 39.
2 Marc, VIII, 10.12.
1 Magédan ou Magdala, comme le porte le texte grec, aujourd’hui el-Medjdel, sur la rive occidentale du lac de Tibériade, à l’extrémité méridionale de la plaine de Génésareth, à une heure et un quart environ au nord de Tibériade. On croit que c’est là où était née Marie-Madeleine et que c’est de Magdala qu’elle tirait son surnom.
Notes de Glaire ajoutées.
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CHAPITRE LII. LEVAIN DES PHARISIENS.
107. Saint Matthieu continue ainsi: "Et les laissant là il s'en alla. Or ses disciples, étant passés à l'autre bord du lac, avaient oublié de prendre des pains. Jésus leur dit: Gardez-vous du levain des Pharisiens et des Sadducéens," et le reste, jusqu'à ces mots: "Alors ils comprirent que Jésus ne leur avait pas dit de se garder du levain qui entre dans le pain, mais de la doctrine des Pharisiens et des Sadducéens (3)." Le texte de saint Marc nous offre le même récit dans le même ordre (4).
3 Matt. XVI, 5-12.
4 Marc, VIII, 13-21.
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CHAPITRE LIII. CONFESSION DE SAINT PIERRE.
108. Saint Matthieu poursuit ainsi: "Or Jésus vint aux environs de Césarée de Philippe; et il demanda à ses disciples: Que disent les hommes du Fils de l'homme? Et les disciples lui répondirent: Les uns disent que c'est Jean-Baptiste; les autres, Elie; les autres, Jérémie ou quelqu'un des prophètes;" et le reste, jusqu'à l'endroit où nous lisons: "Ce que vous délierez sur la terre sera aussi délié dans le ciel (1)." Saint Marc rapporte le même événement à-peu-près dans le même ordre; mais il expose auparavant un fait dont lui seul a parlé, savoir, la guérison de cet aveugle qui répondit au Seigneur: "Je vois les hommes qui marchent semblables à des arbres (2)."
C'est après avoir parlé du miracle des cinq pains que saint Luc rappelle à sa mémoire et rapporte la question du Sauveur et la réponse des disciples (3). Mais en suivant l'ordre de ses souvenirs, il ne contredit nullement l'ordre des autres évangélistes. On pourrait, il est vrai, se demander comment, d'après saint Luc, le Seigneur priait et se trouvait seul avec ses disciples quand il leur demanda ce que les hommes disaient de lui; tandis que selon saint Marc; ce fut dans le chemin. Mais ceci n'est une difficulté que pour celui qui ne prie jamais en marchant.
1 Matt. XVI, 13-19.
2 Marc, VIII, 22-29.
3 Luc, IX, 18-20.
Gras ajoutés.
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CHAPITRE LIII. CONFESSION DE SAINT PIERRE.
109. J'ai, du reste, il m'en souvient, averti plus haut le lecteur de ne pas croire que Simon reçut le nom de Pierre quand Jésus lui dit : "Tu es Pierre et sur cette Pierre je bâtirai mon Eglise (4)." Car il est certain que ce nom lui fut donné lorsque, d'après saint Jean, le Sauveur lui dit: "Tu t'appelleras Céphas ; c'est-à-dire Pierre (5)." Il ne faut donc pas croire non plus que ce fut au moment où en rappelant les noms des douze Apôtres, saint Marc dit que Jacques et Jean furent appelés fils du tonnerre (6). C'est bien là que l'évangéliste parle du nom de Pierre donné à Simon ; mais il le dit parce qu'il se le rappelle et non parce que le fait vient d'avoir lieu.
4 Matt. XVI, 18.
5 Jean, I, 42.
6 Marc, III, 16-19.
Gras ajoutés.
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CHAPITRE LIV. LA PASSION PRÉDITE.
110. On lit ensuite dans saint Matthieu : "En même temps Jésus défendit à ses disciples de dire à personne qu'il fût le Christ. Puis il commença à leur découvrir qu'il lui fallait aller à Jérusalem et y souffrir beaucoup de la part des anciens et des docteurs de la loi; " et le reste, jusqu'à ces mots : "Tu ne goûtes point les choses de Dieu, mais celles des hommes (7)." Saint Marc et saint Luc rapportent les mêmes faits dans le même ordre (8) : seulement saint Luc omet de dire que Pierre s'opposa à la passion du Christ.
7 Matt. XVI, 20-23.
8 Marc, VIII, 30-33 ; Luc, IX, 21, 22.
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CHAPITRE LV. SUIVRE LE CHRIST.
111. Saint Matthieu continue ainsi : "Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, se charge de sa croix et me suive;" et le reste, jusqu'à ces mots: "Et il rendra à chacun selon ses œuvres (1)." Ceci est exposé par saint Marc dans le même ordre: mais cet évangéliste ne relève pas ce qui est dit du Fils de l'homme, qu'il doit venir avec ses anges pour rendre à chacun selon ses œuvres. Pourtant il nous fait lire dans le discours de Notre-Seigneur : "Quiconque aura rougi de moi et de ma parole au milieu de cette nation adultère et corrompue, le Fils de l'homme de son côté rougira de lui quand il viendra dans sa gloire accompagné des saints anges (2)." Ce qu'on peut rapporter à cette pensée du texte de saint Matthieu : "Alors le Fils de l'homme rendra à chacun selon ses œuvres." Saint Luc aussi rapporte tout cela dans le même ordre. Il diffère peu de saint Marc dans la forme du récit et quant au fond il n'en diffère nullement (3).
1 Matt. XVI, 24-27.
2 Marc, VIII, 34-38
3 Luc, IX, 23-26.
Gras ajoutés.
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Re: LIVRE SECOND. DE L'INCARNATION A LA CÈNE. NUL DÉSACCORD ENTRE LES ÉVANGÉLISTES (SAINT AUGUSTIN) - TABLE DES MATIÈRES.
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LIVRE SECOND.
De l'Incarnation à la Cène. Nul désaccord entre les quatre Évangélistes
Par Saint Augustin.
CHAPITRE LVI. TRANSFIGURATION.
113. Néanmoins il est des esprits qui ne voient pas comment saint Matthieu et saint Marc disent que le fait arriva six jours après, quand il s'agit de huit jours dans le texte de saint Luc. Nous ne devons pas leur répondre par le mépris ; mais les instruire en leur faisant connaître la raison de cette différence. En effet, quand on dit qu'une chose arrivera dans tant de jours, quelquefois on ne compte ni le jour présent ni celui où elle doit avoir lieu, mais seulement les jours intermédiaires, les jours pleins et entiers après lesquels elle arrivera. C'est ce qu'ont fait saint Matthieu et saint Marc. Ils ont exclu et le jour où le Sauveur parlait et celui de l'événement, et n'ayant égard qu'aux jours intermédiaires ils disent : "Six jours après;" tandis que saint Luc en comptant les deux jours exceptés par eux, savoir le premier et le dernier, et en suivant le mode de langage où la partie se prend pour le tout, nous fait lire : "Huit jours après."
Gras ajoutés.
À suivre…
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Re: LIVRE SECOND. DE L'INCARNATION A LA CÈNE. NUL DÉSACCORD ENTRE LES ÉVANGÉLISTES (SAINT AUGUSTIN) - TABLE DES MATIÈRES.
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De l'Incarnation à la Cène. Nul désaccord entre les quatre Évangélistes
Par Saint Augustin.
CHAPITRE LVI. TRANSFIGURATION.
114. De même quand saint Luc dit en parlant de Moïse et d'Élie : "Comme ils se séparaient de Jésus, Pierre lui dit : Maître, nous sommes bien ici," et le reste ; il ne faut point penser qu'il est contredit par les textes de saint Matthieu et de saint Marc, qui sembleraient indiquer que Moïse et Elie s'entretenaient encore avec le Seigneur lorsque l'Apôtre tint ce langage.
Car leur texte ne dit pas que ce fut alors, et il permet de croire, comme le rappelle saint Luc, que ce fut au moment de la retraite de Moïse et d'Élie, que Pierre parla à Jésus des trois tentes. Saint Luc ajoute aussi que Moïse et Élie entraient dans la nuée, lorsque la voix du ciel se fit entendre. Saint Matthieu et saint Marc n'en parlent pas, mais ils ne disent rien non plus de contraire.
Gras ajoutés.
À suivre…
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Par Saint Augustin.
CHAPITRE LVII. AVÈNEMENT D'ÉLIE.
115. On lit ensuite dans saint Matthieu : "Alors ses disciples l'interrogèrent et lui dirent : Pourquoi donc les Scribes disent-ils qu'il faut qu'Elfe vienne d'abord ? Jésus leur répondit : Il est vrai qu'Elfe doit venir et qu'il rétablira toutes choses. Mais je vous déclare aussi qu'Elie est déjà venu, et ils ne l'ont point connu, mais ils l'ont traité comme il leur a plu. Ils feront de même souffrir le Fils de l'homme. Alors les disciples comprirent que c'était de Jean-Baptiste qu'il leur avait parlé (1)."
Saint Marc relève ce trait en gardant le même ordre. Il offre bien quelque différence pour les termes, mais il exprime exactement les mêmes pensées (1). Seulement il ne rapporte pas que les disciples comprirent que le Sauveur avait voulu désigner Jean-Baptiste en leur disant : "Elie est déjà venu."
1 Matt. XVII,10-13.
1 Marc, IX, 10-12.
À suivre…
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Re: LIVRE SECOND. DE L'INCARNATION A LA CÈNE. NUL DÉSACCORD ENTRE LES ÉVANGÉLISTES (SAINT AUGUSTIN) - TABLE DES MATIÈRES.
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Par Saint Augustin.
CHAPITRE LVIII. DÉMONIAQUE GUÉRI.
116. Saint Matthieu continue ainsi: "Lorsqu'il fut retourné vers le peuple, un homme s'approcha de lui, et tombant à genoux devant lui Seigneur, dit-il, ayez pitié de mon fils qui est lunatique et souffre beaucoup," et le reste, jusqu'à l'endroit où nous lisons : "Cette sorte de démons ne se chasse que par la prière et par le jeûne (2)." C'est ce que rapportent également saint Marc et saint Luc, sans donner lieu à la moindre difficulté (3).
2 Matt. XVII, 14, 20.
3 Marc, IX,16-28 ; Luc, IX, 38-43.
À suivre…
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CHAPITRE LIX. PASSION DE NOUVEAU PRÉDITE.
117. Saint Matthieu continue ainsi : "Comme ils étaient dans la Galilée, Jésus leur dit : Le Fils de l’homme doit être livré aux mains des hommes ; et ils le feront mourir, et il ressuscitera le troisième jour : ce qui les affligea extrêmement (4)." C'est ce que rappellent aussi, dans le même ordre saint Marc et saint Luc (5).
4 Matt. XVII, 21, 22.
5 Marc, IX, 29-31 ; Luc, IX, 44-45.
À suivre…
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CHAPITRE LX. TRIBUT PAYÉ.
118. Saint Matthieu dit ensuite : "Comme ils étaient arrivés à Capharnaüm, ceux qui levaient le tribut des deux drachmes vinrent dire à Pierre : Votre maître ne paie-t-il pas le tribut ? Il leur répondit : Oui; " et le reste, jusqu'à l'endroit où nous lisons : "Tu y trouveras un statère, que tu prendras et que tu leur donneras pour moi et pour toi (6). " Il est seul pour rapporter ce fait ; il reprend ensuite la même route que saint Marc et saint Luc.
6 Matt. XVII, 23-26.
Gras ajoutés.
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CHAPITRE LXI. PETIT ENFANT MODÈLE.
119. Saint Matthieu continue donc ainsi : "En ce même temps les disciples s'approchèrent de Jésus et lui dirent : Quel est selon vous le plus grand dans le royaume des cieux ? Jésus ayant appelé un petit enfant, le mit au milieu d'eux ; et il leur parla de cette manière : Je vous dis en vérité que si vous ne changez et si vous ne devenez comme de petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux," et le reste, jusqu'aux mots : "C'est ainsi que vous traitera mon Père qui est dans le ciel, si chacun de vous ne pardonne à son frère du fond du coeur (1)."
Ce discours dépasse un peu l'étendue ordinaire: saint Marc en reproduit quelques pensées, dans le même ordre que saint Matthieu ; il y en ajoute d'autres que celui-ci a négligées (2). Il est certain, en effet, que le discours de Jésus-Christ en cette rencontre s'étend, dans le texte de saint Matthieu, jusqu'à l'endroit marqué par notre citation, et ne se trouve interrompu que par cette demande de Pierre : "Combien de fois pardonnerai-je à mon frère quand il aura péché contre moi ? "
Car le sujet traité ici par le Seigneur indique assez clairement que la question de Pierre et la réponse que lui fit le Sauveur font partie de ce discours. Si ce n'est la circonstance du petit enfant proposé à l'imitation des disciples, quand il leur vint dans l'esprit de se demander quel était le plus grand parmi eux, saint Luc ne rapporte rien, dans la même suite, de ce que nous offre le texte de saint Matthieu (3). S'il rapporte ailleurs des pensées analogues à ce que nous rencontrons ici, il les cite comme ayant été exprimées dans des occasions différentes. Ainsi encore, d'après saint Jean, c'est après sa résurrection que le Sauveur parla à ses Apôtres du pardon des péchés, du pouvoir de les remettre ou de les relever (4) ; quand d'après saint Matthieu ce fut dans le discours qui nous occupe, et quand il en avait déjà parlé précédemment à Pierre (5). Comme nous l'avons fait observer tant de fois jusqu'ici, et afin qu'il ne soit pas toujours nécessaire d'en avertir, nous devons nous rappeler que Jésus a souvent et en différentes circonstances répété les mêmes choses ; et ne nous inquiétons pas s'il arrive aux évangélistes de les présenter quelquefois dans un ordre qui semble contradictoire.
1 Matt. XVIII.
2 Marc, IX, 33-49.
3 Luc IX, 46-48.
4 Jean, XX, 29.
5 Matt. XVI, 19.
Gras ajoutés.
À suivre…
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CHAPITRE LXII. EST-IL PERMIS DE RENVOYER SA FEMME ?
120. Saint Matthieu continue ainsi : "Il arriva, lorsque Jésus eut achevé ces discours, qu'il partit de Galilée et vint aux confins de la Judée, au-delà du Jourdain ; et de grandes troupes le suivirent, et il les guérit. Et les Pharisiens s'approchèrent de lui pour le tenter disant. Est-il permis à un homme de renvoyer sa femme pour quelque cause que ce soit?" et le reste, jusqu'à ces mots : "Que celui qui peut comprendre comprenne (1)." Saint Marc rappelle les mêmes faits dans le même ordre (2).
Voici comment il faut examiner ce passage, pour n'y voir aucune contradiction. D'après saint Marc, le Seigneur demande aux Pharisiens ce que Moïse leur a ordonné, et ceux-ci lui répondent que l'acte de répudiation leur a été permis : dans saint Matthieu le Seigneur cite d'abord les paroles de la Loi, pour montrer que Dieu à uni l’homme et la femme et que pour cette raison nul ne peut les séparer, puis les autres lui adressent cette question : "Pourquoi donc Moïse a-t-il commandé de lui donner un acte de répudiation et de la renvoyer ?" Alors il ajoute : "C'EST À CAUSE DE LA DURETÉ DE VOS CŒURS QUE MOÏSE VOUS A PERMIS DE RENVOYER VOS FEMMES, MAIS AU COMMENCEMENT IL N'EN FUT PAS AINSI." Saint Marc n'a point omis cette réponse du Seigneur, mais elle vient seulement après qu'on a répondu à sa question sur l'acte de divorce.
1 Matt. XIX, 1-12.
2 Marc, X, 1-19.
Gras et majuscules ajoutés.
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CHAPITRE LXII. EST-IL PERMIS DE RENVOYER SA FEMME ?
121. Dans quel ordre, pour l'intelligence du récit, faut-il disposer ces différentes expressions ? N'ont-ils interrogé le Seigneur, qu'après qu'il eut condamné la séparation en s'appuyant sur le témoignage de la Loi ? est-ce alors qu'ils l'ont questionné sur l'acte de répudiation qu'avait permis Moïse, après avoir écrit toutefois que Dieu avait uni l'homme et la femme (3) ? Ou bien ont-ils eux-mêmes parlé de cet acte quand le Seigneur leur demanda ce qu'avait commandé Moïse ? Ceci importe peu à la vérité ici établie. En effet, le Seigneur ne voulait point leur expliquer pourquoi Moïse avait accordé ce droit, avant qu'ils ne lui en eussent eux-mêmes parlé, et cette intention, saint Marc la fait connaître par la question qu'il lui fait poser : pour eux leur droit était de s'appuyer sur l'autorité de Moïse qui avait ordonné l'acte de répudiation, afin de surprendre Jésus lorsqu'il condamnerait la séparation des époux: voilà ce qu'ils se proposent quand ils s'approchent de lui pour le tenter.
Cette intention est si nettement exprimée en saint Matthieu, qu'il ne dit rien de la question qui leur est faite, mais ils provoquent eux-mêmes une explication sur la permission donnée par Moïse afin de pouvoir accuser le Seigneur lorsqu'il condamnera la séparation des époux. Puisque les expressions, dans chaque évangéliste, rendent exactement la pensée des interlocuteurs, et elles ne doivent tendre qu'à ce but, il est de nulle importance que l'ordre dans les différents récits ne soit point le même, puisque ni l'un ni l'autre ne s'écarte de la vérité.
3 Gen. II, 24.
Gras ajoutés.
À suivre…
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CHAPITRE LXII. EST-IL PERMIS DE RENVOYER SA FEMME ?
122. On peut aussi expliquer ce passage de la manière suivante : après avoir été questionné sur le renvoi de la femme, comme saint Marc le raconte, le Seigneur de son côté leur demande ce qu'a ordonné Moïse. Quand ils ont répondu que Moïse a permis de donner l'acte de répudiation et de la renvoyer, alors il s'appuie sur la Loi donnée par Moïse pour expliquer comment Dieu institua le mariage de l'homme et de la femme; il dit alors ce qui est écrit en saint Matthieu : "N'avez-vous pas lu que celui qui fit l'homme au commencement les fit mâle et femelle ?" etc. A ces mots ils insistent de nouveau sur ce qu'ils ont répondu à sa première question : "Pourquoi donc, disent-ils, Moïse a-t-il ordonné de lui donner l'acte de répudiation et de la renvoyer ?" Jésus alors en découvre la cause dans la dureté de leur coeur. Saint Marc, pour abréger, exprime d'abord cette idée comme si elle eût été donnée immédiatement après leur première réponse, que saint Matthieu a divisée ; et il ne jugeait point que la vérité dût souffrir, quelle que fût la place qu'occuperait cette raison, puisque les paroles qui la provoquaient étaient répétées et que d'ailleurs le Sauveur l'avait exprimée en termes formels.
Gras ajoutés.
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