Les merveilles divines dans les Âmes du Purgatoire
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Re: Les merveilles divines dans les Âmes du Purgatoire
..................LES MERVEILLES DIVINES
...............................DANS LES
...................ÂMES DU PURGATOIRE
XLIV MERVEILLE.
Dieu condamne à une dure expiation ceux qui résistent à sa parole, et il fait grâce à ceux qui l'écoutent avec docilité.
Le Seigneur ôte la vie et la donne, c'est lui qui humilie et qui exalte. ( I Reg. II, 6. )
La divine Bonté qui ne voudrait pas la mort des pécheurs mais leur conversion, leur envoie fréquemment de paternels avertissements pour les retirer de la voie de perdition. S'ils résistent avec opiniâtreté à ses amoureuses remontrances, elle emploie de sévères châtiments pour les contraindre à rentrer en eux-mêmes, et s'ils se soumettent avec un sincère repentir, oh! alors, ce Père miséricordieux leur pardonne toutes leurs iniquités et leur rend toute sa tendresse.
Pour accomplir sur les pécheurs les desseins de sa miséricorde, Dieu choisit en général des hommes pleins de bonté et de commisération; ainsi pour reprendre l'obstiné Saûl, il se servit du prophète Samuel; pour appeler David au repentir et à la pénitence, il lui envoya le prophète Nathan.
Voici deux exemples qui démontrent avec quel respect et quelle docilité, on doit recevoir les exhortations que Dieu nous adresse par l'intermédiaire des personnes saintes.
Le Père Nicolas Zucchi de la Compagnie de Jésus, religieux d'une grande perfection, avait gagné a Dieu trois jeunes filles romaines d'une très-noble famille, sœurs toutes trois, et les avait déterminées à embrasser la vie religieuse. Quoique novices encore, elles étaient déjà l'exemple du monastère. La plus jeune avant de quitter le monde, avait été recherchée par un riche seigneur; mais elle ne daigna jamais lui accorder un regard, ayant déjà donné son coeur et son amour à Jésus.
Lorsque cette jeune vierge se fut retirée dans le cloître, le chevalier qu'animait encore un fol espoir, fit toutes sortes de tentatives pour l'en faire sortir; ne pouvant lui parler, il ne cessait de lui adresser des lettres où il s'efforçait de lui peindre sous les couleurs de la réalité, les plus flatteuses illusions de la vie, et il la conjurait de ne pas s'ensevelir dans la tristesse du cloître. Mais la jeune fille qui avait déjà goûté dans sa sainte retraite, la paix et la joie du ciel, méprisa toutes les tentatives.
Cependant, le Père Zucchi instruit par la novice elle-même de toutes les menées du jeune homme en fut très-affligé et dans la crainte que tant de sollicitations ne finissent par ébranler cette pieuse vierge il la recommanda à Dieu de toute son âme.
Le P. Grégoire Rossignoli.
de la Compagnie de Jésus.
traduit par l'Abbé V. POSTEL, 1860
Source: Bibliothèque Saint Libère
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XLIV MERVEILLE.
Dieu condamne à une dure expiation ceux qui résistent à sa parole, et il fait grâce à ceux qui l'écoutent avec docilité.
Le Seigneur ôte la vie et la donne, c'est lui qui humilie et qui exalte. ( I Reg. II, 6. )
Un jour comme il se rendait à Rome où l'appelait son ministère la Providence permit qu'il rencontrât justement celui qui lui causait tant d'appréhensions. Aussitôt le Père s'avance vers le jeune homme et le saluant avec courtoisie il lui dit avec une franchise: « Seigneur, cessez d'affliger par vos sollicitations, une âme qui est toute à Dieu, et ne vous faites pas le rival du Roi du ciel. Que votre soin désormais ne soit plus la perte d'autrui, mais le salut de votre âme, car dans peu de jours vous comparaîtrez devant le Juge éternel. »
Le jeune seigneur qui était rempli d'estime pour le Père, n'allégua aucune raison pour se justifier; il lui fit même des excuses et l'ayant salué respectueusement, il s'éloigna. Quinze jours après cette entrevue, ce jeune homme qui commençait seulement à revenir à Dieu, fut surpris par la mort.
Or, un soir que les trois novices étaient en oraison, la plus jeune sentit par trois fois qu'un être mystérieux la tirait par son vêtement et elle entendit distinctement ces paroles: « Venez au parloir. » La jeune vierge rassurée contre toute crainte par une grâce du ciel, prend un flambeau et se rend au parloir. Là, elle vit un homme qui se promenait à grands pas: « Qui êtes-vous ? lui dit-elle, que faites-vous ici à cette heure? que demandez-vous? »
L'étranger s'arrête alors devant elle sans proférer un seul mot; la religieuse tremblante reconnaît le chevalier... lui, toujours dans le plus profond silence, écarte son manteau. 0 justice de Dieu! d'horribles chaînes de feu entouraient son cou lui liaient les poignets, les genoux et les pieds, supplice bien mérité par celui qui avait voulu enchaîner une épouse du Christ. Enfin rompant le silence il lui dit d'une voix lugubre: « Priez pour moi, » puis il disparut. Cette courte et plaintive prière fit comprendre à la jeune fille que cette âme avait eu quelques bons sentiments au moment de la mort; mais qu'elle était condamnée à d'atroces supplices dans le purgatoire, pour n'avoir pas exactement obéi à Dieu qui lui avait exprimé sa volonté par l'entremise du bon religieux.
Le P. Grégoire Rossignoli.
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XLIV MERVEILLE.
Dieu condamne à une dure expiation ceux qui résistent à sa parole, et il fait grâce à ceux qui l'écoutent avec docilité.
Le même Père dans son oraison funèbre du P. Caraffa, général de la compagnie de Jésus, nous démontre combien l'obéissance prompte à la voix de Dieu est efficace pour nous affranchir du purgatoire. Cet éminent religieux, dit-il, fut appelé un jour auprès d'un personnage de grande distinction, condamné à la fleur de ses ans à être décapité. L'infortuné n'avait point mérité la mort. Le Père plein de zèle et de charité lui parla des jugements de Dieu d'une manière si touchante; il lui dit avec des termes si pleins de force et de conviction que ce supplice passager qu'il allait subir expierait toutes les fautes de sa vie et lui ouvrirait les cieux, que le jeune homme entièrement fortifié fit à Dieu le sacrifice de sa vie avec une admirable résignation.
Son abandon à la volonté de Dieu fut si parfait qu'il ne ressentit plus aucune tristesse; il dit même n'avoir jamais éprouvé tant de joie au milieu des brillantes illusions de la vie, qu'il en éprouvait à cette heure même où il allait mourir. Le Père Vincent qui ne quitta ce jeune homme qu'à la mort, affirme qu'au moment où il eut la tête tranchée, son âme s'envola au ciel couronnée de gloire. Le bon religieux tout enflammé de charité, se rendit en toute hâte chez la mère du supplicié et lui raconta sa consolante vision. Ce saint religieux en était tellement impressionné, qu'à chaque instant on l'entendait s'écrier: « Heureux! mille fois heureux! » Un prêtre lui ayant demandé s'il fallait offrir pour le défunt quelques suffrages de messes ou de prières, il lui dit: « Non, et je vous déclare que cette âme n'a pas même passé par les flammes du purgatoire. » Un autre jour qu'il était tout occupé à une œuvre de charité, on le vit subitement changer d'aspect son visage devint tout enflammé, et les yeux fixés vers le ciel il s'écria: « Oh ! quel heureux sort !» et comme on lui demandait ce qu'il voulait dire: « C'est l'âme du décapité qui vient de m'apparaître rayonnante de gloire. »
On voit par cet exemple, combien il est profitable d'écouter avec soumission les avertissements de Dieu, et de se soumettre sans réserve à sa sainte volonté; ce que nous enseigne le Sauveur lui-même: « Celui qui entend ma parole, a la vie éternelle, et il ne tombe point dans la condamnation; mais il est déjà passé de la mort à la vie. »
( V. Daniel Bartholus, Vita P. Nicolaï Zucchit 1. 1, Ch. 9; Vita P. Vincentii Caraffa, I, II, ch. 7.
Le P. Grégoire Rossignoli.
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XLV MERVEILLE.
Zèle ardent pour la délivrance des âmes du purgatoire.
Votre zèle s'allumera comme un feu. ( Ps, LXXXVIII, 5.)
L'Eglise loue avec raison le zèle dont fut embrassé saint Louis Bertrand pour la conversion des pécheurs, zèle qui lui inspira mille ingénieuses industries et qui lui fit plusieurs fois mépriser la mort; sa tendre charité envers les âmes du purgatoire ne mérite pas moins notre admiration.
Etant maître des novices, il exigeait d'eux la plus parfaite observance des règles et en punissait sévèrement la moindre transgression. Le vendredi, après matines, il tenait le chapitre appelé de la coulpe, si redoutable au démon parce que les religieux y obtiennent le pardon de leurs fautes. Là, le saint punissait avec rigueur tout manquement, disant que la vraie charité l'engageait à préserver ses disciples des cruels supplices de l'autre vie, en leur imposant les pénitences si légères de ce monde. Cependant, quelque sévère qu'il fût vis-à-vis de ses frères, il réservait pour lui-même les plus grandes austérités, et le chapitre fini il se retirait dans sa cellule où par de sanglantes disciplines, il achevait d'expier les fautes de ses novices.
Les suffrages que Bertrand offrait pour les âmes du purgatoire étaient nombreux et efficaces; aussi plusieurs fois, des âmes lui apparurent, soit pour lui demander des prières, soit pour le remercier de leur délivrance, et de même que le saint éprouvait une grande consolation en voyant ces âmes sortir de leur prison, de même sa douleur était extrême lorsqu'elles continuaient à souffrir. Il était prieur du couvent de Valence en Espagne quand la mort vint frapper inopinément un religieux de cette maison, le Père Pierre Glioret. Louis en fut d'autant plus affligé qu'il craignait que ce religieux, n'étant pas muni des derniers sacrements et n'ayant pas reçu les indulgences qu'on applique aux moribonds, n'eût à subir un long et cruel purgatoire.
Pendant un mois entier, il livra son corps à des macérations extraordinaires, et sur son visage exténué par la pénitence, était peinte la plus profonde tristesse; mais un matin il parut au chœur le front serein et la joie resplendissait sur toute sa personne. Ses frères étonnés lui en demandèrent la raison. « Ma douleur, répondit-il, occasionnée par la mort prompte du père Glioret, s'est changée en consolation à cause du bonheur dont il jouit. » Il n'en dit pas davantage, mais un de ses confidents l'ayant prié de lui parler plus ouvertement, le saint lui avoua que Dieu l'avait d'abord rendu témoin des peines que cette âme souffrait dans le purgatoire et qu'ensuite il lui avait révéla la gloire dont elle jouissait dans le ciel.
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XLV MERVEILLE.
Zèle ardent pour la délivrance des âmes du purgatoire.
Votre zèle s'allumera comme un feu. ( Ps, LXXXVIII, 5.)
Bertrand accompagna son récit de bénédictions et d'actions de grâces envers la Bonté divine qui avait accepté les suffrages que pendant un mois entier, il avait offert pour la délivrance de ce religieux.
Si les prières de Louis étaient assez efficaces pour obtenir de telles grâces, quelle puissance ne devait pas avoir la Victime sainte offerte par lui en faveur des âmes du purgatoire? C'était principalement au jour de la commémoraison des fidèles défunts, que ces âmes bénies en éprouvaient les heureux fruits, car ce jour-là, en Espagne, il était permis à tout prêtre de monter trois fois au saint autel. Aussi accouraient-elles vers lui, pour le supplier de dire la messe pour leur délivrance.
Une nuit, après Matines, étant resté au chœur pour faire monter vers Dieu de ferventes prières, l'âme d'un de ses religieux lui apparut tout environnée de flammes. Elle se prosterna à ses pieds et lui demanda humblement pardon d'une parole injurieuse qu'elle lui avait dite depuis longtemps, assurant le saint que c'était la cause principale de son exil.
Puis elle le pria de célébrer pour elle une messe de Requiem qui devait suffire pour sa délivrance. Bertrand lui pardonna de grand cœur cette injure dont il n'avait pas même gardé le souvenir; et le matin, vers l'aube du jour, il offrit avec beaucoup de ferveur l'Hostie propitiatoire pour le soulagement de cette chère âme.
La nuit suivante, elle lui apparut de nouveau mais resplendissante de gloire, et après lui avoir rendu grâces, elle s'envola vers les demeures éternelles.
( Diario Dominicano, 10 octobre, Vie de S. L. Bertrand. )
Le P. Grégoire Rossignoli.
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XLVI MERVEILLE.
Les défunts secourent les vivants pour en être secourus à leur tour.
Soyez par la charité, les serviteurs les uns des autres. ( Galat. V, 13. )
Les Âmes du purgatoire sont sorties plusieurs fois de leurs douloureuses prisons pour protéger leurs bienfaiteurs; tantôt, pour les sauver d'un péril imminent ou pour les ramener dans la bonne voie, lorsqu'ils s'en éloignent; tantôt pour les défendre contre les méchants, les consoler dans leurs afflictions ou les guérir de quelque maladie mortelle.
Le Père Théophile Raynand rapporte l'histoire suivante arrivée de son temps.
A Dôle en Franche-Comté, l'an 1629, Huguette Boy, femme de simple condition, était atteinte d'une fluxion de poitrine qui faisait craindre pour ses jours. Le médecin ayant ordonné une saignée, on fit appeler le chirurgien qui eut la maladresse de lui couper l'artère du bras gauche, et la malade fut instantanément à deux doigts de la mort.
Le lendemain, à l'aube du jour, la moribonde voit entrer dans sa chambre, une jeune fille vêtue de blanc, au maintien plein de modestie. Celle inconnue lui demande si elle veut agréer ses services. Huguette accepte avec joie cette offre gracieuse; aussitôt la jeune fille allume un bon feu, revêt la malade d'un manteau, l'approche du foyer, fait son lit, puis l'y replace avec précaution. Chose admirable! lorsque la jeune inconnue eut pris la main d'Huguette, celle-ci se sentit guérie, son bras n'avait plus aucun mal. Etonnée, ravie d'un tel prodige, Huguette regarde fixement l'étrangère, mais celle-ci s'échappe en assurant qu'elle reviendra la visiter et la servir. La convalescente et tous les gens de sa maison étaient dans l'étonnement le plus complet, on se demandait quelle était cette merveilleuse garde malade dont le seul contact guérissait? Le bruit de cet événement fut bientôt répandu dans toute la ville, et chacun faisait ses commentaires.
Au déclin du jour, la jeune inconnue reparut, toujours modeste, souriante et vêtue de blanc. Après un salut charmant, elle dit à Huguette: « Je suis votre tante Léonarde Collin, morte depuis dix-sept ans, qui vous ai laissé le peu que je possédais. Je suis en état de salut, grâce à la divine Miséricorde et à l'intercession de la Vierge Marie pour laquelle j'ai eu pendant la vie une tendre dévotion. J'étais en état de péché lorsque la mort vint me surprendre; aussi, j'eusse été condamnée à la peine éternelle sans cette divine Mère; elle m'a obtenu de son divin fils la grâce insigne d'une sincère contrition. Mais je n'ai point été exempte du purgatoire; voilà dix-sept ans que j'y souffre les tourments les plus cruels.
Maintenant, il a plu au Seigneur, qu'escortée de mon ange gardien, je vinsse vous servir pendant quarante jours ». En récompense de mes soins, je vous prie de faire pour ma délivrance trois pèlerinages à trois sanctuaires de Notre-Dame (elle les lui désigna). Lorsque vous les aurez accomplis, je verrai s'ouvrir devant moi les portes éternel les et j'entrerai dans mon divin repos ».
Le P. Grégoire Rossignoli.
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XLVI MERVEILLE.
Les défunts secourent les vivants pour en être secourus à leur tour.
Soyez par la charité, les serviteurs les uns des autres. ( Galat. V, 13. )
Huguette, craignant d'être le jouet de quelque illusion, consulta son confesseur, le Père Antoine Rolland, Jésuite, qui l'engagea à menacer l'apparition des exorcismes de l'Eglise, l'assurant que ce serait le moyen de reconnaître s'il y avait là une opération du malin esprit.
Huguette, fidèle à l'instruction qui lui a été donnée, menace sa garde mystérieuse, des conjurations de la sainte Eglise. « Je ne crains nullement les exorcisme, répondit l'apparition, ils ne sont redoutables qu'aux démons et aux damnés. » Huguette, non encore convaincue, repartit : « Comment se peut-il faire que vous soyez ma tante Léonarde qui était une vieille toute ridée et fort laide, tandis que vous êtes, vous une très-belle jeune fille, aux yeux charmants et pleins de douceur; de plus, elle était bizarre, colère, prenant feu à la moindre contrariété; et vous, vous me paraissez polie, gracieuse, pleine de douceur et de charité. » — « Vous devez savoir, ma chère amie, reprit l'âme, que le corps que j'avais pendant la vie, gît dans le sépulcre en attendant la résurrection; celui que vous voyez maintenant, est un corps formé d'air; Dieu m'en a revêtu pour que je vinsse vous servir et réclamer vos suffrages. Quant à ma nature bilieuse, impatiente, colère, je puis vous dire que dix-sept années de purgatoire sont bien propres à enseigner la patience et la douceur. Outre cela, ne savez-vous pas que toutes les âmes détenues dans le purgatoire, sont impeccables et confirmées en grâce. »
Huguette, alors n'eut plus de doute, et reçut avec une joie extrême les services de cette âme prédestinée. Dans l'espace des quarante jours, Léonarde révéla à sa protégée plusieurs choses concernant l'autre vie; mais Huguette fut la seule confidente de ses secrets, et le seul témoin de sa miraculeuse présence.
Dès que la convalescente eut recouvré ses forces, elle entreprit les pèlerinages demandés par Léonarde, et s'en acquitta avec une grande dévotion. Lorsqu'ils furent accomplis, la défunte fut délivrée du purgatoire, et pour la dernière fois, elle apparut à sa protégée. La joie du ciel brillait dans son regard; elle était si belle et si radieuse que les étoiles du firmament eussent pâli à côté d'elle. Cette glorieuse prédestinée rendit d'affectueuses actions de grâces à Huguette, ainsi qu'à toutes les personnes qui avaient prié pour elle, et promit d'intercéder en leur faveur auprès de Dieu. Après cette promesse, l'âme prit son essor vers les collines éternelles.
(V. Théph. Raynaud, Heterocl, Spir., 2 p. sect. III, 5e point. )
Le P. Grégoire Rossignoli.
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XLVII MERVEILLE.
Notre charité envers ceux que nous aimons ne doit pas finir avec leur vie.
La charité ne meurt point. (I Cor. XIII, 8.)
Le véritable amour est une flamme qui loin de s'éteindre par la mort de la personne aimée, lui survit et l'accompagne jusque dans le tombeau. La vénérable Catherine Paluzzi dominicaine nous en donne un exemple louchant.
Cette sainte religieuse était liée d'une étroite amitié avec une autre épouse du Christ non moins vertueuse qu'elle, nommée Bernardine Leurs cœurs étaient semblables à deux lyres qui célébraient à l'unisson les miséricordes divines ou plutôt c'étaient deux tisons embrasés qui se communiquaient réciproquement leur chaleur. Une union si étroite ne devait pas se terminer à la mort; aussi se promirent-elles, que si Dieu le permettait la première qui mourrait, viendrait visiter son amie.
Peu de temps après cette convention, Bernardine fut frappée d'une maladie mortelle; sa compagne désolée lui rappela la promesse mutuelle, et l'assura qu'elle s'adonnerait avec ardeur à toutes les œuvres de la pénitence pour délivrer son âme, si elle était détenue dans le lieu de l'expiation: « Je vous demande encore une chose, ajouta-t-elle, c'est de me dire si le genre de vie que je mène, est agréable au Seigneur. » — « Je vous le promets, répondit la moribonde, si tel est le bon plaisir de Dieu «, et en prononçant ces paroles, elle expira dans les sentiments de la plus tendre dévotion.
Catherine espérait recevoir bientôt une consolante visite de cette âme bien-aimée pour laquelle elle offrait de nombreux suffrages, et elle priait l'Epoux céleste de permettre à Bernardine de lui apparaître. Mais de longs mois s'écoulèrent et Catherine avait déjà perdu sa douce espérance; lorsqu'un jour, précisément celui de l'anniversaire de leur douloureuse séparation, comme elle était dans une fervente oraison, elle fut conduite en esprit dans une rue qui menait à l'église des Pères réformés de saint François. A l'un des angles, elle aperçut un puits profond d'où sortirent d'abord des globes de fumée et ensuite une personne enveloppée de ténèbres, mais qui peu à peu se débarrassa du nuage épais qui l'entourait, et devint resplendissante et d'une beauté extraordinaire; en même temps un chœur d'anges descendait du ciel pour la recevoir.
Catherine la regardant plus attentivement, reconnut bientôt sa compagne et se sentit ravie de joie: « D'où venez-vous? » lui dit-elle. « Je sors du purgatoire, répondit Bernardine, d'un ton joyeux, et je vais au ciel. » — « Dieu soit béni! pour la grâce qu'il vous accorde; mais, ajouta-t-elle, tenez votre seconde promesse en me faisant connaître si je suis agréable à mon divin époux et je dois espérer d'aller bientôt jouir de votre compagnie dans le ciel. » Réjouissez-vous, ma sœur, reprit la défunte, parce que vous êtes la bien-aimée du Seigneur; il fera par vous de grandes choses, et votre vie sera longue. «
Puis l'âme s'envola vers les régions éternelles laissant Catherine le cœur inondé de consolation.
Le P. Grégoire Rossignoli.
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XLVII MERVEILLE.
Notre charité envers ceux que nous aimons ne doit pas finir avec leur vie.
La charité ne meurt point. (I Cor. XIII, 8.)
Cette même servante de Dieu nous donne encore l'exemple du zèle que nous devons avoir pour secourir nos parents défunts. Son père étant mort, elle ne cessa pendant huit jours de livrer son corps à toutes sortes d'austérités, suppliant le Dieu de clémence d'user de miséricorde envers lui; sans cesse elle offrait à la Très-Sainte Trinité les mérites du sang et de la Passion du Rédempteur pour acquitter les dettes de cette âme si chère; elle priait Marie, au nom de la douleur qui transperça son âme au pied de la croix de vouloir prendre sa cause en main et d'obtenir de son divin Fils, la délivrance du défunt.
Le huitième jour, elle fit chanter l'office des morts et célébrer plusieurs messes de Requiem auxquelles elle assista avec une ferveur extraordinaire. Pendant qu'elle était en prière, le Sauveur lui apparut; il était accompagné de sainte Catherine de Sienne sa patronne. Tous deux la conduisirent en esprit dans le purgatoire; là elle entendit les gémissements de son père qui la conjurait de continuer ses suffrages afin d'être bientôt délivré de ses tourments intolérables.
A ce spectacle, Catherine sentit son cœur se briser et ses yeux se remplir de larmes; se tournant vers son divin Epoux qui s'était un peu éloigné d'elle, elle le supplia autant par ses sanglots que par ses paroles, d'user de clémence envers cette âme souffrante; puis s'adressant à sa sainte protectrice, elle la pria d'intercéder en sa faveur et de lui obtenir la grâce tant désirée.
Mais sachant bien que la divine Justice exige l'entière satisfaction de nos dettes, elle s'offrit en même temps à Dieu pour expier dans son corps la peine due aux fautes de son père. Le Sauveur, ému de compassion, ne put résister à sa servante, et jetant sur l'âme prisonnière un de ces regards puissants auxquels tout obéit, il l'attira à soi et la conduisit lui-même au séjour de la gloire. A ce moment, Catherine revint à elle, et ses larmes de tristesse se changèrent en larmes de consolation.
( V. Diario Dominicano, 16 octobre. )
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XLVIII MERVEILLE.
C'est manquer de sagesse que de compter sur les suffrages d'autrui, sans satisfaire à la Justice de Dieu.
En qui mettez-vous votre confiance? Voilà que vous vous appuyez sur un roseau ! (Isaïe, XXXVI, 6.)
Sainte Catherine de Gènes répétait souvent cette mémorable parole: « Celui qui se purifie de ses fautes dans la vie présente, satisfait avec un sou à une dette de mille ducats, et celui qui attend d'être au purgatoire pour s'acquitter, peut s'attendre à donner mille ducats pour un sou. » Cela veut dire qu'ici-bas, avec une légère pénitence, nous pouvons satisfaire à Dieu pour de nombreuses fautes, tandis que dans l'autre monde, pour une faute légère il faut endurer de nombreux et cruels supplices.
Les suffrages d'autrui seront pour nous une bien faible ressource si nous n'accomplissons pas nous-mêmes des oeuvres satisfactoires. Souvenons-nous qu'il vaut mieux dire une seule fois pendant la vie: « Seigneur ayez pitié de moi, que de répéter cent fois après la mort: Ayez pitié de moi! vous du moins qui êtes mes amis. «
Le roi David disait souvent pendant la vie le Miserere et il en recueillit les fruits. Le mauvais riche de l'Evangile répéta bien des fois après sa mort le cri du Roi pénitent, mais il lui fut inutile.
Le vénérable Denis-le-Chartreux, illustre par sa science et sa sainteté, assistait une fois dans la Chartreuse de Ruremonde un jeune novice qui se mourait. Ce jeune homme, averti de sa fin prochaine, éprouva une grande terreur du purgatoire parce qu'il n'avait pas accompli l'obligation contractée par lui volontairement, de réciter deux fois le psautier. Denis, pour le rassurer, lui promit de s'acquitter de ce vœu à sa place. Le bon novice passa paisiblement de ce monde à l'autre.
Denis accablé par une multitude d'affaires que lui suscitait son zèle ardent pour le salut des âmes, oublia sa promesse. L'âme du défunt vint alors à lui triste et désolée: « Ayez pitié de moi ! s'écria-t-elle, puis elle se répandit en gémissements sur son manque de parole. » Le pauvre supérieur chercha à s'excuser alléguant de graves obstacles. Mais l'âme répliqua en gémissant: « Ah ! si vous souffriez la plus petite des peines que j'endure vous ne trouveriez point d'excuses. »
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XLVIII MERVEILLE.
C'est manquer de sagesse que de compter sur les suffrages d'autrui, sans satisfaire à la Justice de Dieu.
En qui mettez-vous votre confiance? Voilà que vous vous appuyez sur un roseau ! (Isaïe, XXXVI, 6.)
Voici un fait plus remarquable encore. Cet éminent religieux ayant appris la mort de son père, en ressentit une affliction profonde à cause du grand amour qu'il lui portait, et de la reconnaissance qu'il lui avait vouée pour l'excellente éducation qu'il en avait reçue, comme mœurs et comme science.
Inquiet sur son sort éternel, il résolut de supplier le ciel de le lui faire connaître. Un soir après l'office des vêpres, il alla s'enfermer dans son oratoire pour y prier dans cette intention.
Comme il était dans toute la ferveur de son oraison, soudain il entendit distinctement ces paroles: « Que te sert-il de tant t'affliger ? Et pourquoi cette vaine curiosité? Tu ferais mieux d'employer tes oraisons, non plus pour découvrir en quel état se trouve ton père; mais à le délivrer, s'il est en purgatoire; tes prières alors lui seraient utiles ainsi qu'à toi. »
Docile à cet avertissement du ciel, il s'appliqua de toute son âme à délivrer son père, et ne tarda pas à expérimenter combien ce dernier parti était préférable, car la nuit suivante il vit en songe cette âme bien-aimée plongée dans une fournaise ardente. Ce père infortuné se retourna vers son fils et lui cria d'une voix gémissante: « Pitié, pitié mon cher fils, ayez compassion de mon état et par vos suffrages, retirez-moi de ces supplices épouvantables. »
Denis, ému au plus profond de l'âme, se porta tout suite à le secourir par une foule de bonnes œuvres, ne cessa que lorsqu'il eut acquis la certitude que son père était au ciel.
Ces apparitions enflammèrent le zèle de Denis pour la délivrance des âmes, et le portèrent à communiquer aux religieux de son Ordre cette charitable et précieuse dévotion.
Le P. Grégoire Rossignoli.
de la Compagnie de Jésus.
traduit par l'Abbé V. POSTEL, 1860
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Re: Les merveilles divines dans les Âmes du Purgatoire
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XLVIII MERVEILLE.
C'est manquer de sagesse que de compter sur les suffrages d'autrui, sans satisfaire à la Justice de Dieu.
En qui mettez-vous votre confiance? Voilà que vous vous appuyez sur un roseau ! (Isaïe, XXXVI, 6.)
Lorsque le célèbre Jean de Louvain vint à mourir, les Chartreux s'empressèrent de prier pour lui; cependant, ils savaient tous que la vie de ce prélat avait été exemplaire, qu'il s'était toujours fait le défenseur de la justice, le propagateur zélé de l'Evangile, l'annonçant autant par ses œuvres que par ses paroles. Nul n'ignorait qu'il avait fait des dons considérables aux monastères, qu'il en avait fondé et doté plusieurs, en particulier celui de Ruremonde où il avait voulu être enterré afin de jouir encore en quelque sorte de la compagnie des Chartreux après sa mort.
Ces saints religieux firent preuve d'une grande sagesse en ne laissant pas de prier pour le défunt, malgré tous les glorieux témoignages qu'il avait donné de son mérite et de ses vertus. Jean de Louvain, en effet, ne fut pas exempt du purgatoire. Peut-être, faut-il chercher la cause de cette expiation dans les immenses bénéfices ecclésiastiques qu'il avait possédés et aux obligations desquelles il n'avait pas sans doute toujours parfaitement satisfait.
Ce qui est certain, c'est qu'il manifesta par deux fois bien distinctes qu'il avait besoin de suffrages.
La première fois ce fut pendant l'office des funérailles; on vit une nuée épaisse, enflammée, d'une odeur sulfureuse, environner tout-à-coup le catafalque. Denis, à cette vue, resta attéré, il ne savait si c'était le feu de l'enfer ou celui du purgatoire. Le démon augmentait encore son anxiété, car il eût voulu lui persuader que cette âme était damnée afin qu'on ne priât point pour elle.
Mais Denis persévéra toute l'année dans sa prière. Au jour de l'anniversaire, voilà qu'au même point de l'office de Requiem, la nuée de feu apparut, mais petite, plus claire et d'une odeur moins fétide; le religieux en conclut que l'âme du défunt était dans un état meilleur, et il continua ses suffrages.
Au deuxième anniversaire, une lumière radieuse parut sur la pierre de son tombeau et toute l'église en resplendit. Le ciel annonçait par ce signe que l'âme du prélat était entrée dans la suprême béatitude.
( V. Acia sanctorum des Bollandistes, 2 mars, Vie de Denys-le-Chartreux. )
Le P. Grégoire Rossignoli.
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Re: Les merveilles divines dans les Âmes du Purgatoire
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XLIX MERVEILLE.
Orgueil et mondanité expiés dans le purgatoire par d'horribles tortures.
Leur parfum sera changé en puanteur, leur ceinture d'or en une corde, leurs cheveux frisés en une tête chauve et leur riche corsage en un cilice. ( Isaie, III, 24. )
Parmi les nombreuses révélations dont le Sauveur et la Vierge Marie favorisèrent sainte Brigitte, il en est de terribles concernant l'enfer et le purgatoire. En voici une propre à nous inspirer le dégoût des vanités et des plaisirs du monde.
Une jeune femme éprise de toutes les illusions de la vie et adonnée aux folles joies du siècle, fut surprise par la mort peu de temps après son mariage.
Sainte Brigitte la vit comparaître devant le Souverain Juge dont le trône était environné d'une multitude d'esprits célestes. Un chevalier armé et bardé de fer, dont l'extérieur annonçait la douceur, la modestie et la sagesse, se tenait à la droite de la défunte; mais on voyait à la gauche, un personnage noir comme un Ethiopien, d'une figure effrayante. Cet Ethiopien était le démon lui-même, et ce noble chevalier était l'ange gardien de la défunte.
Écoutons la sainte, elle-même, faire le récit de ce jugement.
Cette âme était dans une grande affliction; cependant elle semblait ignorer le sort qui lui était réservé.
Le livre de la Justice divine était ouvert devant elle, et il en sortait comme une voix qui répondait à tout ce qu'elle disait.
L'ange commença à parler ainsi devant le juge: « Il n'est pas juste de reprocher à une âme et de lui imputer comme un opprobre les péchés qu'elle a confessés. » Je compris qu'il parlait ainsi pour me faire comprendre l'état de cette âme.
Une voix se fit entendre du livre de justice, et répondit à l'ange en ces termes: « Cette âme a confessé ses péchés, mais elle n'a pas eu, en les confessant, une contrition proportionnée aux grands péchés qu'elle a commis, et elle n'a pas non plus satisfait dignement à la Justice divine pour tant d'offenses. C'est pourquoi elle doit en gémir maintenant, puisqu'elle ne l'a pas fait quand elle le pouvait. »
L'âme commença alors à se lamenter avec une telle violence qu'il semblait qu'on l'eût entièrement brisée. Je n'entendis pas de cris, mais je vis ses larmes couler abondamment.
Le Juge lui dit: « Votre conscience doit déclarer maintenant les péchés pour lesquels vous n'avez pas satisfait dignement à la Justice divine. »
Le P. Grégoire Rossignoli.
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XLIX MERVEILLE.
Orgueil et mondanité expiés dans le purgatoire par d'horribles tortures.
Leur parfum sera changé en puanteur, leur ceinture d'or en une corde, leurs cheveux frisés en une tête chauve et leur riche corsage en un cilice. ( Isaie, III, 24. )
L'âme s'écria aussitôt d'une voix si élevée qu'il me semblait qu'on aurait pu l'entendre par toute la terre: « Malheur à moi ! parce que je n'ai pas observé les commandements du Seigneur dont on m'a instruite, et que j'ai bien connus ! Je n'ai pas craint les jugements de Dieu. »
La Justice divine lui répondit: « C'est pourquoi vous devez maintenant craindre le démon. »
Alors je la vis trembler et frissonner comme si toutes les parties de son corps allaient se dissoudre, et elle dit: « Je n'ai presque pas eu d'amour pour Dieu, aussi n'ai-je fait que peu de bonnes oeuvres. »
La Justice divine: « C'est pourquoi il est juste que vous soyez maintenant éloignée de Dieu et proche de Satan, puisqu'il vous a attirée et entraînée vers lui.
L'âme: « A présent, je comprends que j'ai en effet toujours agi d'après les suggestions du démon. »
La Justice divine: « Il est donc juste que le démon use maintenant du droit qu'il s'est acquis de vous châtier et de vous tourmenter selon vos mérites. »
L'âme: « Il n'y a aucune partie de mon corps, depuis la tête jusqu'aux pieds, que je n'aie ornée et embellie par orgueil. Je me suis fait toujours une loi de suivre exactement les modes, et j'en ai même inventé de nouvelles, en mettant en vogue de certains ajustements propres à contenter la vanité et la superbe. Je me lavais la figure et les mains, non seulement pour les nettoyer, mais encore afin que les hommes en admirassent la beauté. »
Justice divine: « Puisque, en ornant ainsi votre corps, vous avez suivi les suggestions du démon, il est juste qu'il vous récompense à sa manière de votre fidélité à lui obéir. »
L'âme: « Pour me rendre agréable en société, j'étais dans l'habitude de plaisanter les autres. Je désirais au fond de mon cœur, des plaisirs que la pudeur et le respect humain ne me permettaient pas d'avouer. »
La Justice divine: « C'est pourquoi votre langue et vos dents doivent être cruellement tourmentées. Vous serez contrainte d'endurer des choses dont vous auras horreur, et rien de ce que vous pourras désirer ne vous sera donné. »
L'âme: « J'éprouvais une grande joie à voir un grand nombre de personnes suivre mon exemple et imiter ma conduite. »
La Justice divine: « Il est donc juste que celui qui commet les péchés dont vous lui avez donné l'exemple, soit puni comme vous allez l'être; et quiconque aura partagé vos désordres, vous sera présenté après sa mort pour augmenter votre supplice. »
Le P. Grégoire Rossignoli.
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Monique- Nombre de messages : 13758
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Re: Les merveilles divines dans les Âmes du Purgatoire
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XLIX MERVEILLE.
Orgueil et mondanité expiés dans le purgatoire par d'horribles tortures.
Leur parfum sera changé en puanteur, leur ceinture d'or en une corde, leurs cheveux frisés en une tête chauve et leur riche corsage en un cilice. ( Isaie, III, 24. )
Alors je vis comme une sorte de lien qui couronnait la tête de cette personne, et la serra avec tant de violence que le front et le derrière de la tête semblaient être réunis ensemble. Ses yeux sortaient de leurs orbites et rendaient le long des joues. Ses cheveux paraissaient avoir été consumés par le feu. Sa cervelle, fortement comprimée, coulait par les narines et par les oreilles; sa langue sortait presque entière de sa bouche; ses bras, dont les os étaient brisés, étaient comme tordus en forme de cordes. Je vis ses mains écorchées attachées à son cou; la poitrine et le ventre tellement pressés contre le dos que toutes les côtes se brisèrent, que le cœur et toutes les entrailles crevèrent; tous les os des parties inférieures étaient comme brisés en mille morceaux.
Ensuite le démon dit au Juge: « Maintenant que cette âme est châtiée comme elle l'a mérité, pour les péchés qu'elle a commis, ordonnez que nous soyons désormais étroitement unis ensemble, et que nous ne puissions jamais être séparés. »
Mais l'ange s'y opposa, et parla ainsi au Juge: « 0 vous, à qui rien n'est caché, et qui savez tout ce qui s'est passé dans cette âme, daignez m'écouter. »
Voici ce qu'elle se disait au dernier instant de sa vie: « Oh ! s'il plaisait à Dieu de me laisser vivre encore quelque temps, je ferais bien volontiers pénitence de mes péchés; je voudrais le servir fidèlement tout le reste de ma vie, et ne plus l'offenser davantage, car j'ai un grand regret d'avoir été si ingrate envers lui. » Telle fut, vous le savez, Seigneur, sa dernière volonté. Considérez aussi, ô souverain Juge, que cette personne n'a pas vécu assez longtemps pour avoir une parfaite connaissance de toute l'étendue de ses devoirs; car elle était bien jeune lorsqu'elle quitta le monde; et faites-lui miséricorde.
Il fut répondu du livre de la Justice : « Quiconque a une telle volonté au dernier moment de sa vie, ne peut être condamné à subir les peines de l'enfer. » Alors le Juge prononça cette dernière sentence: « Cette âme obtiendra le ciel, en vertu des mérites de ma passion, après qu'elle aura expié ses péchés autant de temps que ma justice l'exige, à moins qu'il ne soit abrégé par les bonnes œuvres de ses amis. »
Qui ne sera saisi de crainte à la lecture de ce jugement? Ah ! si la folle jeunesse réfléchissait à ses fins dernières, elle ne sacrifierait pas à la vanité et aux plaisirs dangereux les quelques instants d'une vie dont il lui faudra rendre un compte si terrible.
( Tiré des révélations de Sainte Brigitte. )
Le P. Grégoire Rossignoli.
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Monique- Nombre de messages : 13758
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Re: Les merveilles divines dans les Âmes du Purgatoire
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Dévouement admirable envers les âmes du purgatoire.
Afin que vos bien-aimés soient délivrés, exaucez-moi. ( Ps. LIX, 7. )
Nous avons vu par de nombreux exemples que Dieu dans sa miséricorde infinie, choisit des âmes généreuses pour être les libératrices des défunts qui gémissent dans le purgatoire.
Parmi ces âmes élues, le 17e siècle nous offre deux admirables héroïnes: l'une fut une religieuse de la Visitation, nommée Marie-Denise de Martignat, et l'autre fut connue dans le monde sous le nom de mère Antée.
Mademoiselle de Martignat, d'une antique et noble famille de la Bresse, réunissait aux qualités du cœur, tous les charmes de l'esprit et de la beauté. Aussi avait-elle été recherchée en mariage dès sa plus tendre jeunesse, et avant l'âge de 16 ans, elle avait été fiancée à un jeune gentilhomme digne de sa main.
Le jour des noces de Marie-Denise était fixé, lorsqu'une lettre de son frère, qui était religieux, lui révéla la sublimité de l'état des vierges. Dès lors, elle résolut de rompre avec le monde et fit vœu de chasteté; son fiancé, touché de ses discours et plus encore de son exemple, prit l'habit de Récollet et devint un fervent religieux. Mademoiselle de Martignat eût bien voulu, elle aussi, dire adieu au siècle, et s'enfermer dans le cloître, mais l'heure n'était pas venue; les circonstances allaient l'engager de plus en plus dans le monde. Devenue fille d'honneur de la reine Marie de Médicis, elle parut à la cour avec éclat, mais sans rien sacrifier à la vanité et sans rien retrancher à la ferveur.
Du haut des sommités sociales, mademoiselle de Martignat vit se dérouler devant elle le tableau de la vicissitude des grandeurs humaines; elle vit les fins tragiques du maréchal et de la maréchale d'Ancre, et faisait partie de la suite d'Henri IV dans le moment même où il fut assassiné. Plus que jamais dégoûtée du monde, elle songeait à tout quitter, lorsqu'un nouveau flot de la fortune la jeta à la cour de Savoie dans de nouvelles fêtes et de nouvelles faveurs. Elle y parut telle qu'on l'avait vue à la cour de France, brillante, pleine d'esprit, toujours sainte et pratiquant d'étonnantes austérités.
Le P. Grégoire Rossignoli.
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Monique- Nombre de messages : 13758
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Re: Les merveilles divines dans les Âmes du Purgatoire
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Votre avant-dernier "post"....c'est à donner froid dans le dos... Merci beaucoup Monique...
Votre avant-dernier "post"....c'est à donner froid dans le dos... Merci beaucoup Monique...
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Les merveilles divines dans les Âmes du Purgatoire
J'en frissonne aussi et quelle crainte ne peut-on pas avoir à la lecture d'un tel jugement !
Monique- Nombre de messages : 13758
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les merveilles divines dans les Âmes du Purgatoire
..
Que la crainte filiale enlève toute crainte servile... faisons de bonnes œuvres pour les âmes du Puragatoire, comme notre sœur sait si bien en
faire..
Que la crainte filiale enlève toute crainte servile... faisons de bonnes œuvres pour les âmes du Puragatoire, comme notre sœur sait si bien en
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ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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Re: Les merveilles divines dans les Âmes du Purgatoire
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Dévouement admirable envers les âmes du purgatoire.
Afin que vos bien-aimés soient délivrés, exaucez-moi. ( Ps. LIX, 7. )
Enfin arriva le moment, où Marie-Denise fut libre de suivre l'attrait qui l'appelait au cloître. Le coeur plein de joie, elle vint à Annecy demander l'habit religieux à sainte Chantai.
Lorsqu'elle était encore dans le monde, mademoiselle de Martignat avait connu à Turin une mendiante, nommée la mère Antée, nom supposé sous lequel se cachait un des plus beaux noms de la noblesse; car cette femme admirable appartenant à une antique famille de Turin, avait distribué tous ses biens aux pauvres, et s'était faite mendiante pour Jésus-Christ.
Or, cette mère Antée avait une dévotion extraordinaire aux âmes du purgatoire. Elle ne pensait qu'à elles; elle mendiait pour leur faire dire des messes. Avec les aumônes qu'on lui donnait, elle bâtissait et dotait des chapelles, afin qu'on priât jour et nuit pour ces pauvres âmes souffrantes.
En quêtant à la cour, elle vit mademoiselle de Martignat. La jeune fille et la vieille mendiante se comprirent et nouèrent ensemble une sainte et profonde amitié qui ne cessa plus. La mère Antée demanda à Dieu que Marie-Denise lui succédât dans ses saintes fonctions; grâce à ses prières, mademoiselle de Martignat avait reçu tandis qu'elle était en oraison devant le Saint Suaire à Turin, une puissante et mystérieuse grâce, en vertu de laquelle elle fut douée d'un pouvoir presque illimité sur les âmes du purgatoire.
La première de ces âmes qu'elle vît monter au ciel, fut celle de sa pieuse amie. La défunte lui apparut avec un visage joyeux: « Marie, lui dit-elle, il y a cinq heures que je suis sortie de cette vie; j'ai dû souffrir en purgatoire durant ces cinq heures pour avoir omis quelques bonnes œuvres inspirées de Dieu, et pour n'avoir pas réprimé assez tôt quelques mouvements d'impatience. Sachez, ajouta l'âme, que je devais y rester cinq jours entiers; mais ces cinq jours ont été changés en cinq heures, en considération des cinq plaies de Jésus crucifié que vous avez saluées pour moi en récitant cinq Pater et cinq Ave les bras en croix. Grâces infinies soient rendues à votre charité! Maintenant je suis délivrée de toute peine; je m'envole au ciel où la Miséricorde divine m'a déjà assigné une demeure splendide près de sainte Monique, à qui je fus particulièrement dévote pendant ma vie et à l'intercession de laquelle je dois la grâce de ma conversion. » Merveilleusement encouragée par cette apparition, Marie-Denise se dévoua avec une ferveur nouvelle au soulagement et à la délivrance des pauvres âmes.
Le P. Grégoire Rossignoli.
de la Compagnie de Jésus.
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Monique- Nombre de messages : 13758
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les merveilles divines dans les Âmes du Purgatoire
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Dévouement admirable envers les âmes du purgatoire.
Afin que vos bien-aimés soient délivrés, exaucez-moi. ( Ps. LIX, 7. )
Au cloître, cette dévotion augmenta encore. Ce n'était pas assez de prier pour les morts; elle commença à s'offrir à Dieu pour être immolée à leur place, afin de diminuer leurs peines par voie de solidarité. Une fois, en particulier, pressée des vives douleurs de sa sciatique, elle se traita si durement, que la grandeur du mal fit sortir l'os de la hanche droite avec un craquement si fort que les sœurs qui priaient à côté d'elle l'entendirent. Quand elle voulut marcher, elle trouva sa jambe raccourcie d'un grand demi-pied, et ce fut pour la vie.
« Mes pauvres âmes du purgatoire, dit-elle alors, ont besoin d'oeuvres pénales; je n'avais rien à souffrir, le bon Dieu m'a envoyé ceci. »
Souvent elle passait des mois entiers dans d'horribles douleurs. Après quoi elle se sentait tout-à-coup inondée de joie. Elle voyait des âmes lui apparaître, brillantes de gloire, et la remercier de les avoir délivrées par ses souffrances.
Nous avons déjà raconté comment le gentilhomme qui l'avait demandée en mariage, avait renoncé au monde et embrassé la règle des Récollets. Après plusieurs années d'une vie toute de vertus et de grâces célestes, il s'endormit dans le Seigneur. Mais on peut citer à ce sujet, cette parole du livre de Job: « Dieu découvre des taches dans ses anges. » ( XV, 15. )
Un matin, pendant que la sœur de Martignat accomplissait ses louables pratiques de piété, une ombre en forme de croix, s'offrit à ses regards et lui dit d'une voix distincte qu'elle reconnut subitement: « Ma sœur fidèle, assistez-moi, je suis en purgatoire. » Cela dit, l'ombre disparut. La bonne sœur demanda aussitôt la permission de prier et d'offrir à Dieu des mortifications en faveur du défunt. Trois mois après, en plein jour, pendant qu'elle était en oraison dans sa cellule, elle entendit de nouveau la même voix qui lui adressa ces seules paroles: « O Dieu ! ma sœur, combien je vous rends grâces! » Au même instant, un parfum suave et céleste se répandit dans la cellule, mais Marie-Denise ne vit rien.
Les âmes l'accompagnaient en tout lieu; elle avoua à la supérieure que loin d'en être effrayée, elle se trouvait aussi à l'aise au milieu d'elles qu'au milieu de ses sœurs, et qu'elle retirait plus de fruit de ses conversations avec les morts que de celles qu'elle entretenait avec les vivants.
Le P. Grégoire Rossignoli.
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Monique- Nombre de messages : 13758
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Dévouement admirable envers les âmes du purgatoire.
Afin que vos bien-aimés soient délivrés, exaucez-moi. ( Ps. LIX, 7. )
Sa supérieure lui témoigna, un jour, le désir de recevoir, elle-même, la visite d'une âme du purgatoire, si une telle apparition pouvait contribuer, à la rendre plus humble et plus agréable à Dieu. Marie-Denise répliqua: « En vérité, ma bonne mère, si tels sont votre courage et votre désir, prions Dieu, Notre Seigneur, afin qu'il vous exauce. »
La supérieure y ayant consenti, fut étonnée de recevoir le soir même un signe mystérieux de la part d'une âme souffrante, qui, dès ce moment, commença à lui faire de fréquentes visites. Plusieurs religieuses qui couchaient dans la chambre de la supérieure, furent témoins de ces apparitions, qui continuèrent à se produire pendant sept mois entiers. La supérieure était étonnée qu'une âme pour laquelle on avait offert à Dieu beaucoup de suffrages, fût détenue si longtemps en purgatoire. Marie-Denise lui dit que la plupart des âmes sont retenues en purgatoire pour quatre raisons: la première est l'inconcevable pureté dont une âme doit être ornée avant de paraître devant Celui qui est la sainteté et la pureté par essence, et qui ne reçoit personne dans sa glorieuse Jérusalem, si l'on n'est pur comme la cité elle-même.
En deuxième lieu, à cause de la multitude des fautes vénielles que nous commettons en cette vie, et du peu de pénitence que nous faisons pour les péchés mortels dont nous nous sommes accusés en confession.
En troisième lieu, à cause de l'impuissance où se trouvent ces âmes de s'aider elles-mêmes, et enfin à cause du peu de soin que la plupart des chrétiens mettent à prier et à mériter pour elles; car les morts semblent s'évanouir dans la mémoire des vivants aussi vite qu'ils disparaissent à leurs yeux, tandis que la véritable charité accompagne ceux qu'elle aime, à travers les flammes du purgatoire jusqu'au ciel.
Le P. Grégoire Rossignoli.
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Mais la cause des prières les plus ardentes, des larmes continuelles, des plus sanglantes expiations de la Mère de Martignat, ce fut la mort du duc de Nemours, Charles-Amédée, qu'elle avait beaucoup connu à la cour de Savoie. Il s'était battu en duel avec son beau-frère, le duc de Beaufort, et il avait été tué froidement. Mais au moment où l'épée le toucha, dans cet éclair, il eut le temps d'élever son âme à Dieu et d'obtenir son pardon. La Mère de Martignat en eut la révélation, et courut le dire à la supérieure en lui demandant la permission de s'offrir en sacrifice pour cette pauvre âme.
« Oui, ma mère, j'ai vu cette âme en purgatoire, mais si bas, si profond et pour si longtemps que je suis restée éperdue. Hélas ! qui l'en sortira ? Peut-être pas avant le grand jour du jugement ? Et comme la supérieure hésitait à croire au salut de cette âme: Ah ! disait la soeur de Martignat, un millions d'âmes se seraient perdues dans une telle occasion. Il n'a eue qu'un moment pour coopérer à la lumière de Dieu et il l'a fait. Il n'avait pas perdue la foi, il était comme une mèche prête à prendre feu. L'essence divine l'a touché. Jamais peut-être depuis que le démon est démon, il n'a été plus trompé dans son attente, quand il a vu cette proie lui échapper. »
Avec la permission de la supérieure, cette vénérable soeur s'offrit donc à Dieu pour souffrir et diminuer par là les douleurs du prince, et il fut bientôt évident à tous que Dieu avait accepté cette offrande. Des douleurs plus grandes que toutes celles qu'elle avait connues, jusque là, tombèrent sur elle; sa gaîté ordinaire disparut; on ne lui vit plus qu'un visage défait, des yeux toujours inondés de larmes, une âme agitée de perpétuelles frayeurs. Quelquefois elle s'échappait de sa cellule, tout éperdue, se recommandant aux prières des sœurs. Le plus souvent on la voyait immobile, les deux mains jointes, appuyée sur le bâton que les douleurs de sa sciatique l'avaient contrainte de prendre:
« Chères sœurs, disait-elle, priez le bon Dieu pour mon pauvre prince. » Sa santé acheva de se perdre. Il lui prit des oppressions de poitrine si violentes, qu'elle était à chaque instant sur le point d'étouffer. Ses poumons étaient en feu, et pendant ce temps ses jambes enflées et froides ne la pouvaient plus porter. La supérieure pleurant un jour en la voyant dans cet état: « Ne vous tourmentez pas ma chère mère lui dit-elle il me fallait ces jambes de marbre pour courir après mon pauvre prince dans les flammes du purgatoire »
Après un long martyre de cette sorte, il plut à Dieu de lui faire voir dans une vision l'âme du prince légèrement élevée au-dessus du fond de cet abîme de feu; elle reçut en même temps l'assurance qu'il serait délivré un peu avant le jour du jugement. Elle continua sa vie de pénitence et de prières; a quelque moment qu'on descendit à la chapelle on y trouvait la sœur de Martignat, à genoux ou debout, appuyée sur son bâton, priant, non seulement, pour son pauvre prince, mais pour toutes les âmes du purgatoire, ainsi que pour ceux, or le nombre en était grand, qui se recommandaient à elle. Elle y épuisa son cœur, elle y usa sa vie. Son dernier soupir fut encore une prière.
(Tirée de la traduction française de ''Tout Pour Jésus'' du Père Faber et de la vie de sainte Chantal par l'Abbé Bougaud. )
Le P. Grégoire Rossignoli.
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Re: Les merveilles divines dans les Âmes du Purgatoire
CONCLUSION
Plaise à Dieu que les exemples que nous venons de rapporter, excitent dans tous les cœurs une tendre compassion envers les âmes du purgatoire. Nous espérons que des motifs si puissants porteront tout cœur chrétien à embrasser avec ardeur cette dévotion. Si le plus haut degré de la perfection chrétienne consiste dans l'amour de Dieu et du prochain, et si ces deux amours sont comme les pôles sur lesquels tourne le ciel de la vertu parfaite, on comprend facilement de quelle valeur sont les suffrages que nous offrons en faveur des défunts. En premier lieu, c'est le plus grand acte d'amour envers Dieu: en soulageant ces âmes souffrantes, nous imitons la divinité dans son attribut le plus admirable: la miséricorde.
Le Sauveur a dit: « Soyez miséricordieux comme votre Père céleste est miséricordieux. » ( Luc, VI, 36. ) Saint Grégoire, au sujet de ce texte, a écrit: « Soyez la Providence de celui qui souffre, imitez Dieu dans sa miséricorde. » Et envers qui pourrons-nous mieux exercer cette miséricorde qu'envers des âmes qui ne peuvent rien pour elles mêmes et qui sont cependant les filles bien-aimées de Dieu, les épouses de Jésus-Christ et les cohéritières de son royaume? L'Angélique saint Thomas prouve par des raisons claires et évidentes que les oeuvres de miséricorde spirituelles sont de beaucoup plus excellentes que les œuvres de miséricorde corporelles.
Donc, si donner à manger à ceux qui ont faim, vêtir ceux qui sont nus, visiter les prisonniers, sont des actes si agréables à Dieu, combien plus estimera-t-il la charité qui soulage les âmes dans leurs souffrances, qui éteint la soif ardente qu'elles ont de voir Dieu, et qui, leur ouvrant la porte de leur prison ténébreuse, les conduit au séjour de l'éternelle liberté.
En second lieu, c'est un grand acte de charité envers le prochain. Le beau titre d'ami de ses frères, donné d'abord à Jérémie et ensuite à saint Pierre Nolasque qui consacra ses richesses à la délivrance des chrétiens captifs, peut être appliqué à tout fidèle qui par ses prières, ses aumônes et autres bonnes œuvres, délivrera ces âmes saintes d'un esclavage bien plus douloureux. Sans doute, c'est une grande charité que de soulager dans leurs peines les personnes qui nous entourent, mais, secourir les défunts me parait un acte plus grand et mieux ordonné. L'Epouse des sacrés cantiques dit que son céleste Epoux demandait que sa charité fût ordonnée: Il a ordonné en moi la charité. (cant.24.)Et comme l'explique le Maître de la Théologie, notre charité doit procéder avec ordre, c'est-à-dire que nous devons examiner où se trouve la plus grande obligation, la plus pressante nécessité et le plus grand mérite des personnes qui réclament nos secours. »
Le P. Grégoire Rossignoli.
de la Compagnie de Jésus.
traduit par l'Abbé V. POSTEL, 1860
Source: Bibliothèque Saint Libère
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Re: Les merveilles divines dans les Âmes du Purgatoire
CONCLUSION(suite et fin)
Or, quelle plus grande obligation que de pourvoir ans nécessités de ces âmes enchaînées dans une prison de feu? Qui les surpasse en mérite, elles que le Très-Haut a confirmées en grâces, et qui bientôt jouiront dans le ciel de la gloire des bienheureux? Quel acte plus généreux que d'employer nos oraisons, nos prières et toutes nos bonnes oeuvres, à leur obtenir le seul bien véritable, la possession de Dieu?
Enfin, en ne considérant que notre propre intérêt, nous verrons qu'il n'y a peut-être pas d'oeuvre plus efficace pour attirer sur nous les grâces du ciel. Dieu, toujours libéral dans ses récompenses, n'accordera pas seulement aux miséricordieux envers les morts, des grâces spirituelles, mais encore il les soulagera dans leurs peines, les guérira de leurs maladies et les protégera dans les dangers, ainsi que nous le montrent clairement les exemples renfermés dans ce volume. Qu'on se souvienne du vaillant et pieux Judas Machabée que Dieu combla des grâces les plus signalées, en récompense des 12,000 drachmes d'argent qu'il avait envoyées à Jérusalem afin qu'on offrit des sacrifices pour les âmes des soldats restés sur le champ de bataille. Peu après cet acte de miséricorde, le Seigneur lui envoya une épée, l'assurant que cette arme le rendrait victorieux des ennemis du peuple de Dieu. Et pour qu'il ne doutât point que ce fut Je prix de sa charité envers les défunts, Dieu la lui fit présenter par deux morts: le grand prêtre Onias et le prophète Jérémie. Ce dernier lui dit: Acceptez cette épée sainte, comme un présent que Dieu vous fait, et avec lequel vous renverserez les ennemis de mon peuple d'Israël. ( II Mach. XV, 16. )
Judas éprouva bientôt la vérité de ces paroles, car l'ennemi l'ayant attaqué, il tua 35,000 des leurs avec une poignée de fidèles soldats. En imitant ce religieux capitaine, nous serons, comme lui, favorisés de grâces spéciales qui nous donneront une pleine victoire sur nos ennemis intérieurs et extérieurs.
Pour terminer, citons les pieuses paroles de saint Bernard: « Levez-vous donc au secours des âmes, appelez par vos gémissements, implorez par vos soupirs, intercédez par vos oraisons, satisfaites par le redoutable sacrifice des autels. » Consacrez donc vos prières, vos jeûnes, vos aumônes, à soulager ces âmes bénies; vous vous ferez ainsi des amis et à leur tour elles vous assisteront dans vos travaux, vous encourageront au moment de la mort, seront à vos côtés pour le redoutable passage de l'éternité, et vous conduiront en triomphe au séjour de la gloire. Douteriez-vous de leur reconnaissance, de leur fidélité, de leur pouvoir? Secourez-les, et vous verrez que l'ecclésiastique a raison de vous assurer: Faites donc du bien au juste, et vous en recevrez une grande récompense, (Eccli. 12, 2.)
FIN
Le P. Grégoire Rossignoli.
de la Compagnie de Jésus.
traduit par l'Abbé V. POSTEL, 1860
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