L'ÉPREUVE, L'ESPÉRANCE ET LA PAIX

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Message  Monique Mar 28 Avr 2009, 1:49 pm

L'ANGLE SURNATUREL


Nous sommes ici au cœur, au point vital de toute notre vie religieuse.

Composés d'un corps et d'une âme, d'un élément matériel et d'un élément spirituel, l'un supérieur à l'autre, c'est l'esprit qui, chez nous, devait conduire la matière, d'après le plan divin. De plus, notre âme ayant reçu, par la grâce, la filiation divine, notre conduite devait être celle d'enfants de Dieu.

Mais voici une nouvelle complication. Cette vocation d'enfants de Dieu, cette adoption, cette filiation divine, nos premiers parents l'ont perdue par le péché originel.

Et pour ce qui nous concerne, nous, leurs descendants, qui sommes aussi bien qu'eux élevés à ce rang suprême et incomparable de fils de Dieu et qui l'avons perdu par leur faute, on peut dire que nous venons de loin! Non seulement nous étions cet étranger, ce pauvre dénué de tout et qu'un grand seigneur a adopté, mais par hérédité nous étions des pécheurs, des révoltés par conséquent, marqués du signe de l'irréconciliable inimitié de Dieu.

Il a fallu la rédemption par Notre-Seigneur Jésus-Christ pour nous rétablir dans la maison de notre père adoptif. Grâce à cette intervention, nous avons reconquis ou récupéré nos droits à la filiation divine tout en conservant, par l'usage de notre liberté, qui accepte pour chaque individu tant de bienfaits ou qui les refuse, toutes les tendances mauvaises déposées en nous par la faute de nos premiers parents.

Reprenant donc maintenant la notion de l'esprit de foi, nous devons dire qu'il est une disposition habituelle, une mentalité, une manière d'agir dignes de fils de Dieu, dans des sujets qui gardent encore des tendances vers le mal.

C'est donc un esprit de lutte contre la nature déchue, contre les penchants mis en nous par le péché originel, mais ce n'est là toutefois que la partie négative de l'esprit de foi ou de l'esprit surnaturel.

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Message  Monique Jeu 30 Avr 2009, 7:20 pm

L'ANGLE SURNATUREL


Admis à l'intimité de Dieu, comme l'adopté est invité à partager le genre de vie de son bienfaiteur, mieux encore, comme l'enfant dans la famille, sera-t-il suffisant pour ce privilégié de s'abstenir de ce qui déplaît et pourra-t-il se contenter de ce moindre effort si peu généreux?

Eh bien! non, cela n'est pas suffisant, pas plus qu'il serait suffisant à un fils même adoptif de dire à son père : « Je ne vous offense pas, je ne vous dis pas d'injure et ne vous maltraite pas, mais je ne vais pas plus loin ». Et il reste toute la partie positive de l'esprit de filiation divine ou de l'esprit de foi. Elle est considérable et elle est supérieurement belle; elle constitue tout le monde de la grâce. C'est elle qui achève de nous faire nous conduire comme les enfants de Dieu. C'est elle qui inspire la prière et la pénitence, les élans vers le bien et vers la perfection. C'est elle qui est à la base de toutes les vertus, de tous les sacrifices volontairement acceptés et accomplis avec enthousiasme. C'est elle qui peuple les cloîtres et préside au recommencement des familles chrétiennes; qui rend possibles, au choix, les dévouements souriants de la maternité ou les sacrifices étranges de la virginité. C'est elle qui sous les feux du soleil d'Afrique ou dans les neiges des déserts arctiques fait fleurir également les roses rouges du martyre catholique.

Ah ! comme la crainte et la fuite du péché nous paraissent grêle et chétive chose à côté de ce manifestations incontestables de l'amour qui se dévoue. Car voilà bien le motif de l'esprit de foi : l'amour de Dieu. Et ainsi nous obtenons la définition complète de l'esprit surnaturel qui est de penser comme Dieu par amour pour lui.

Si le fils adoptif a sincèrement à cœur d'être agréable à son bienfaiteur, il n'a vraiment qu'un moyen à sa disposition mais qui comprend tous les autres: ce sera de penser comme lui par amour pour lui. Et si nous transposons cette disposition, dans l'ordre surnaturel, nous aurons dans toute son ampleur, la notion de l'esprit de foi.

Vous avez remarqué, en effet, que la seule base solide de l'union des âmes, de l'amitié durable, est la communauté de pensée. Tous les autres terrains de rencontre sont des sables mouvants qui ne résistent pas au premier choc.

Or Dieu ne pouvant pas penser comme nous, c'est à nous de penser comme lui. D'ailleurs il est le supérieur — infiniment — et c'est à lui de nous attirer vers lui.

Quelle est donc la pensée de Dieu sur lui-même, sur l'homme, sur le monde, sur la vie, sur la mort, l'au-delà, afin que nous y conformions la nôtre? C'est ce qu'il s'agit de savoir.

Dieu pense qu'il est la fin dernière de tout, que tout ce qui existe doit se rapporter à lui et non pas se dresser dans une attitude de résistance devant lui, ce qui serait l'état de péché; il pense que nous sommes créés pour le ciel et non pas pour la terre et que le meilleur de nos efforts doit tendre vers l'au-delà; il pense que nous devons nous servir du monde et de tout ce qu'il renferme: souffrances, douleurs et mort, richesses, plaisirs et gloire, pour nous élever vers lui et non pas nous asservir à toutes ces choses qui passent.

Voilà ce que Dieu pense et nous devons penser comme lui.

Si une bonne fois, nous avions réussi à comprendre cela, l'orientation de nos efforts serait changée pour toujours!

Actuellement les meilleurs d'entre nous se contentent d'éviter le péché. Ce n'est pas là vivre de la foi.


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Message  ROBERT. Jeu 30 Avr 2009, 9:04 pm

Paradiso a écrit:L'ANGLE SURNATUREL

penser comme lui par amour pour lui.

Or Dieu ne pouvant pas penser comme nous, c'est à nous de penser comme lui.


Dieu pense qu'il est la fin dernière de tout, que tout ce qui existe doit se rapporter à lui et non pas se dresser dans une attitude de résistance devant lui, ce qui serait l'état de péché; il pense que nous sommes créés pour le ciel et non pas pour la terre et que le meilleur de nos efforts doit tendre vers l'au-delà; il pense que nous devons nous servir du monde et de tout ce qu'il renferme: souffrances, douleurs et mort, richesses, plaisirs et gloire, pour nous élever vers lui et non pas nous asservir à toutes ces choses qui passent.

Voilà ce que Dieu pense et nous devons penser comme lui.

Si une bonne fois, nous avions réussi à comprendre cela, l'orientation de nos efforts serait changée pour toujours!

Actuellement les meilleurs d'entre nous se contentent d'éviter le péché. Ce n'est pas là vivre de la foi.


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Penser comme Lui par amour pour Lui: voilà pourquoi le roi-prophète l'a illustré dans ses Psaumes: comment agir, penser, comme Dieu le ferait en S'incarnant pour nous montrer comment le faire... par amour pour nous. Si, il y a maintenant presque 70 ans que les meileurs hommes ne font qu'éviter le péché, alors ils sont bien loin de penser comme Dieu, d'agir comme Dieu, d'avoir les mêmes sentiments que Dieu...En fait ils sont très très proches de Lucifer. Que dire alors des moyens, des tièdes et des carrément mauvais ? affraid VOS ENNEMIS MON DIEU, JE LES HAIS D'UN HAINE MORTELLE...
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Message  Monique Ven 01 Mai 2009, 10:02 pm

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Vivre de la foi c'est vivre pour l'autre vie. C'est commencer ici-bas la vie du ciel: apprendre la langue, les manières, les usages du ciel, mettre à acquérir des mérites et des « bons » de gloire, la même ardeur que les gens du monde — les mondains, comme on disait au grand siècle — en mettent à acquérir les biens temporels. Savons-nous ce que c'est qu'un degré de gloire de plus pour l'éternité ? Les savants chrétiens, les théologiens essaient de l'expliquer, mais la lumière de leur projecteur n'est pas assez forte pour se rendre si loin. Seuls les saints l'ont compris, non pas seulement ces saints canonisés que nous honorons sur les autels, mais ces âmes simples et droites, ignorantes parfois des sciences humaines, peu importe, qu'a illuminées un jour la grâce de Dieu et à tel point qu'elles ont compris que tous les biens de ce monde ne sont rien en comparaison de l'immense poids de gloire que Dieu réserve à leurs efforts. Non seulement ils l'ont compris d'une façon théorique mais ils ont, de ce moment-là, décidé de vivre en conformité avec leur foi et ne se sont jamais départis de cette attitude.

Cet esprit de foi est chose rare parmi les hommes et plus rare encore parmi les hommes de nos jours. Nous sommes tellement pris par les choses que nous voyons et entendons, que nous oublions facilement l'invisible; et puis, avec la culture matérielle de nos jours nous avons développé à tel point nos attaches terrestres que nous ne réussissons plus à nous élever du sol pour prendre notre essor, ne serait-ce que de temps en temps, vers les régions spirituelles et l'au-delà.

Ne cherchons pas ailleurs la cause de nos maux; elle est tout entière dans la passion du plaisir et l'oubli du surnaturel, et cela se comprend, puisque une tendance est directement l'opposée de l'autre : le plaisir est la satisfaction de ce qu'il y a de plus matériel en nous, tandis que l'esprit de foi est l'orientation de tout notre être vers l'immatériel, le surnaturel et le divin, au mépris parfois et par le sacrifice toujours de nos préférences temporelles.

La dissipation actuelle a aboli la vieille simplicité des mœurs. Un tourbillon de sensualisme entraîne, dans sa ronde, petits et grands, et son mouvement est si fougueux, l'air si empesté de fausses maximes, les défaillances si multipliées que l'idéal de vie d'un grand nombre est changé. Ils vivent pour se divertir et sacrifient à leurs plaisirs les devoirs de leurs charges, les obligations de leur métier ou profession.

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Message  Monique Dim 03 Mai 2009, 7:17 pm

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Les enfants élevés dans cette atmosphère s'habituent à fuir toute gêne, à convoiter toute jouissance. Devenus jeunes gens, jeunes filles, ils n'auront plus aucun scrupule sur le choix de leurs amusements ni de mesure dans leurs caprices. Ils arrivent ainsi au mariage sans jamais s'être imposé de contrainte. Aussi la vie à deux, qui n'est heureuse qu'à la condition d'être à base de concessions mutuelles, devient-elle bientôt à charge, et c'est le désordre général.

Tout cela sans doute n'est pas nouveau. Mais il semble bien que le mal de l'individualisme — ce qui veut dire l'égoïsme — ait pris un ascendant formidable en ces derniers temps, et nous en indiquons la cause générale dans l'oubli du surnaturel. Si en effet tout se borne à cette vie, s'il n'y a pas de sanction dans l'au-delà, on aurait bien tort de se gêner. Alors jouissons de toutes nos forces : il n'y a pas d'autre but à l'existence humaine.

Plus on oublie le surnaturel et la vie future, plus on se rapproche de cet idéal du paganisme. Et quand l'anarchie règne dans l'âme de l'individu et dans la vie de famille, comment voulez-vous que l'ordre et la paix soient dans la société!

Aussi il arrive ce que nous voyons aujourd’hui dans le monde: les émeutes, les guerres civiles, les gouvernements renversés, les populations livrées à leurs instincts brutaux et, comme arrière-plan, la menace de la misère et de la faim.

Et tout cela parce qu'on ne veut pas reconnaître cette vérité élémentaire de la suprématie de Dieu, ni se soumettre à ses lois salutaires.

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Message  Monique Mar 05 Mai 2009, 8:58 pm

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La croyance en Dieu et les pratiques qui en découlent est comme l'atmosphère sans laquelle les hommes ne peuvent ni respirer ni vivre. Vous aurez beau dire et vous ajouterez les unes aux autres toutes les occupations et toutes les préoccupations terrestres, vous entasserez les uns sur les autres tous les intérêts de cette vie, tous ses plaisirs, toutes ses ambitions, tous ses soucis, vous ne ferez jamais de cette existence le tout de l'homme, vous ne réussirez pas à l'enfermer dans les limites du temps, vous ne contenterez ainsi ni les aspirations de son esprit, ni les désirs de son cœur: il dépasse tout cela et tout ce que vous lui donnerez de passager, de limité, de fini, ne remplira jamais son âme. Il lui faut de l'horizon, de l'au-delà, de l'illimité, de l'éternel, de l'infini, du surnaturel, du divin, il lui faut Dieu!

Oui, il nous faut Dieu, « un Dieu ». Il nous faut un Dieu, indépendamment même du besoin naturel de croire et dès que nous cherchons une règle de notre conduite ou un guide de notre esprit. Il nous faut un Dieu au-dessus de la nature et pour l'expliquer, il nous faut un Dieu pour donner une raison à la vie et un sens à notre destinée. Il nous faut un Dieu pour assurer la morale individuelle et sociale, et la liberté: un Dieu, c'est-à-dire un pouvoir qui ne relève que de lui-même, dont les prescriptions nous soient données comme souveraines; un Dieu, et un pouvoir dont on n'appelle pas, qui n'ait de compte à rendre à personne de ses actes, qui soit ce qu'il est parce que simplement il l'est; un Dieu et une autorité qui ne s'impose pas moins à notre raison qu'à notre conduite.

Il nous le faut tellement que si nous perdons le véritable, nous nous en construisons un de nos propres mains comme les païens, ou avec notre imagination comme les naturalistes qui suppriment Dieu mais le remplacent par les forces inconnues de la nature. Et ce Dieu nous le trouvons non pas dans les théories pseudo scientifiques, mais dans la religion divinement enseignée, dans la religion surnaturelle, représentée par l'Eglise catholique. C'est ce Dieu qu'il nous faut pour vivre, c'est lui qu'il nous faut pour mourir.

Ah! reconnaissons-le ce Dieu par la foi, hommage de notre esprit, par l'humilité, hommage de notre volonté, par l'amour et l'accomplissement du devoir, hommage de notre cœur et de toutes nos facultés, et nous serons vraiment dignes d'entrer dans la maison de notre Père céleste et d'y jouir pour l'éternité des beautés incomparables du monde surnaturel et divin.

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Message  Monique Mer 06 Mai 2009, 7:41 pm

LE MODÈLE DE NOTRE ESPÉRANCE: LA TRÈS SAINTE VIERGE MARIE


La vie du chrétien est remplie de sacrifices et d'épreuves, de peines et de contradictions. Ce n'est pas assez pour lui, s'il veut être digne de son nom et de sa vocation, de résister aux perverses inclinations d'une nature déchue; il lui faut encore soutenir de la part du monde et du démon, une guerre acharnée et continuelle. Il ne peut se promettre en cette vie une paix durable; au contraire, il doit toujours se tenir prêt à souffrir et à combattre.

Dans ces conditions il est évident que nous avons besoin d'une vertu spéciale qui nous anime à la résistance, qui nous soutienne dans la lutte, qui nous réconforte dans les afflictions; d'une vertu qui nous mette devant les yeux la récompense qui nous est préparée et nous donne l'assurance du secours que Dieu nous a promis. Cette vertu s'appelle l'espérance : étoile qui guide sur la mer agitée de ce monde et le dirige dans la voie droite et sûre qui mène au port définitif du salut éternel.

Ce que nous savons des peines et des souffrances que Marie dût endurer pendant sa vie mortelle suffit à faire comprendre à quel haut degré cette divine Mère a possédé la vertu surnaturelle d'espérance. Qu'elle soit notre modèle et qu'à son exemple nos trouvions en cette vertu les consolations, les encouragements et les secours qui nous conduiront, au milieu des épreuves et des sacrifices, à la glorification de nos efforts et à la récompense éternelle du ciel.

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Message  Monique Jeu 07 Mai 2009, 8:23 pm

LE MODÈLE DE NOTRE ESPÉRANCE: LA TRÈS SAINTE VIERGE MARIE


Lorsqu'au jour de l'Annonciation, l'humble vierge de Nazareth répondit aux promesses de l'ange, par ces paroles : « Je suis la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon que vous m'avez dit », cet acquiescement aux propositions du ciel fit descendre le Verbe de Dieu dans le tabernacle vivant, où l'Esprit-Saint le revêtit de notre chair. Et ne l'oublions pas un seul instant, le Dieu dont Marie devient alors la mère est un Dieu qui se sacrifie et s'immole puisque c'est un Dieu rédempteur.

Car outre que l'incarnation est l'humiliation fondamentale d'où découlent les saintes infirmités du Sauveur, principe de ses douleurs expiatrices, pour le Verbe infini, c'est être déjà victime que de subir les étreintes d'une obscure matière; pour le Verbe immense, c'est être déjà victime que d'emprisonner son immensité dans un germe de vie humaine; pour le Verbe tout-puissant, c'est être déjà victime que d'unir sa toute-puissance à la faiblesse d'un petit être enclos et caché de toutes parts; pour le Verbe immuable et parfait, c'est être déjà victime que de passer par toutes les phases d'un développement qui dissimule la perfection.

Et ainsi Marie est donc le premier autel où le Fils de Dieu s'immole pour le rachat de l'humanité, et par le seul don qu'elle fait à notre Sauveur de la vie qu'il sacrifie, Marie prend part, plus que qui que ce soit au monde, à l'œuvre de notre rédemption.

Mais ce n'est là que le commencement de sa coopération, elle va plus loin: elle s'immole avec son fils.

Elle n'a point, il est vrai, comme lui, répandu son sang. Mais pour être énergique, immense, profonde, la douleur n'a pas besoin d'une plaie sanglante. Marie n'a pas répandu son sang, mais elle était mère ! Est-ce que dans son cœur, instrument d'une sensibilité si exquise, la mère n'est pas toujours prête à recevoir le contrecoups des souffrances qu'endurent ses enfants? Est-ce que les anciens n'avaient pas raison, lorsqu'ils disaient : « Plus la mère est tendre et dévouée, plus elle est disposée et prompte à la douleur! Et quelle mère, dites-moi, fut plus tendre et plus dévouée que Marie ! Elle est toute mère et elle est seule mère, ne partageant avec personne ici-bas l'honneur et le bonheur d'avoir un fils. «

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Message  Monique Ven 08 Mai 2009, 6:47 pm

LE MODÈLE DE NOTRE ESPÉRANCE: LA TRÈS SAINTE VIERGE MARIE


Le vieillard Siméon avait vu jusqu'au fond de ce coeur quand il lui prédit qu'il serait transpercé du glaive de douleur qui devait tuer son fils. A partir de ce moment elle entre dans son rôle de Corédemptrice du genre humain: « elle souffre, quand pour soustraire son Jésus aux fureurs d'un roi jaloux, elle l'emporte en tremblant sur la terre d'exil; elle souffre de voir le Fils de Dieu, le Roi des rois, condamné à gagner son pain à la sueur de son front, comme un obscur manœuvre ; elle souffre de toutes les paroles haineuses qui menacent la vie de son bien-aimé; elle souffre de la grossièreté et de l'ingratitude de ses disciples ; elle souffre de ses sombres pressentiments et de ses angoisses quand sonne l'heure des ténèbres; elle souffre de toutes les douleurs et de tous les opprobres de la Passion: Son Fils saisi comme un malfaiteur, condamné contre toute justice, couronné d'épines et montré au peuple comme un roi de comédie ! Son Fils conduit à la mort entre deux voleurs, écrasé sous le poids de sa croix, insulté par la foule! Son fils cruellement pendu sur le bois d'infamie, injurié et maudit par ceux qui le voient mourir ! Son fils expirant dans l'ignominie après avoir épuisé toutes les souffrances ! »

Ah ! c'est ici que l'on comprend où elle a mérité son titre glorieux de Reine des Martyrs.

Et cependant ce n'est pas encore toute la profondeur de la coopération de Marie à l'œuvre de notre salut: elle s'identifie avec ce mystère au point d'immoler elle-même son divin fils.

Considérez ce qui est nécessaire à la perfection d'un sacrifice expiatoire. Il faut une victime qui meurt, un prêtre qui l'immole, un peuple qui l'offre pour la rémission du péché.

Ces trois actions qu'on retrouve dans les sacrifices figuratifs, ne peuvent faire défaut au Sacrifice par excellence. Dans ce sacrifice la victime c'est le Christ revêtu de notre chair; et parce que cette victime est trop parfaite pour qu'on puisse lui enlever la vie sans qu'elle le veuille, elle remplit à l'égard d'elle-même l'office de prêtre par l'acte de volonté qui, sous les coups aveugles des bourreaux, sépare son âme de sa chair meurtrie et transpercée. Mais le peuple où est-il ? Autour de la croix il n'y a que les ennemis qui se réjouissent d'en avoir fini avec celui qui inquiétait leur orgueilleuse et jalouse domination; qu'une foule curieuse qui assiste à l'exécution d'un condamné pour se repaître du spectacle de ses tortures. Les quelques amis du Sauveur, assez courageux pour le suivre jusqu'au lieu de son supplice et montrer leur douleur, maudissent l'injustice des hommes et pleurent le renversement de leurs espérances sans rien comprendre au mystère de la croix. La victime expire et personne ne son ge à l'offrir au Dieu dont elle doit apaiser la colère.

Oui, en vérité, il n'y aurait eu personne pour accomplir ce grand acte, si le genre humain n'eut été là représenté par une femme au cœur héroïque, qui fait à Dieu l'offrande et le sacrifice de ce qu'elle a de plus cher au monde. « Père Saint, s'écrie-t-elle, puisque l'amour des hommes l'emporte dans le cœur de mon fils, sur l'amour de sa mère, je veux faire comme lui! N'ayez point égard à mes larmes, soyez sans pitié pour mon cœur brisé. Prenez mon fils; moi, fille des pécheurs, au nom de tous les pécheurs je vous le donne. Vous voulez qu'il meure pour sauver ceux que j'aime avec lui, qu'il soit fait selon votre sainte volonté ».

Et ainsi s'accomplit la part que Marie devait prendre au sacrifice de Jésus-Christ, la part qu'elle devait fournir au grand œuvre de la rédemption.


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Message  Monique Lun 11 Mai 2009, 8:10 pm

LE MODÈLE DE NOTRE ESPÉRANCE: LA TRÈS SAINTE VIERGE MARIE


Compagne des douleurs de son fils et coopératrice de son œuvre, Marie ne pouvait être séparée de lui dans sa gloire. Et c'est là la justification de son espérance et de la nôtre.

Cette gloire commence au tombeau. Pas de corruption dans le sépulcre saint où la Mère de Dieu est endormie, car sa chair est pénétrée de l'incorruptible arôme des douleurs qu'elle a endurées pour notre rédemption. Par une permission d'en haut la mort a triomphé d'une vie sur laquelle elle n'avait aucun droit. Mais elle respecte le corps virginal de Marie comme elle a respecté celui du Sauveur. Au reste Marie s'éveille bientôt du sommeil où la mort l'a plongée et les anges, humbles serviteurs de sa gloire, l'emportent dans les cieux. Elle y est reine comme Jésus est roi : reine par la splendeur de sa perfection, car tout ce qui n'est pas Dieu est moins grand qu'elle; reine par l'immensité de son bonheur, car tout ce qu'il y a de félicité dans chacun des saints s'accumule et se concentre en son âme ravie; reine par l'étendue de son pouvoir, car tout ce qu'il y a dans le ciel est prêt à lui obéir.

N'insistons pas davantage sur la gloire céleste de Marie : nous ne la connaîtrons bien que lorsque nous en serons les éternels témoins. Sa gloire terrestre est plus à notre portée.

Et le premier titre à cette gloire terrestre c'est d'avoir rendu à la femme sa dignité que le paganisme lui avait enlevée. N'est-ce pas ici qu'il convient de le rappeler? Le tableau de la misérable condition de la femme avant le christianisme n'est plus à faire: elle naissait à peine qu'elle était condamnée, aucun droit ne lui était reconnu, sa vie même était méprisée!

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Message  Monique Mar 12 Mai 2009, 7:51 pm

LE MODÈLE DE NOTRE ESPÉRANCE: LA TRÈS SAINTE VIERGE MARIE


Dès que Marie se montre, ces mœurs commencent à disparaître, car l'homme voit en elle une protestation solennelle de Dieu contre ses dédains et ses cruautés. L'homme païen méprise la femme et la tient pour abjecte ; Marie lui apprend que Dieu l'estime assez pour en faire la mère de son Fils. L'homme d'avant Jésus-Christ exclut la femme de son héritage ; Marie lui apprend que Dieu a donné à une femme l'héritage des nations en communauté avec son propre Fils. L'homme dit à la femme : tu es infirme et perverse ; Marie lui apprend que Dieu l'appelle son amie toute belle et toute pure. L'homme veut avilir la femme; Marie lui apprend que Dieu a fait d'une femme la plus parfaite des créatures.

Et puis ne sollicite-t-elle pas le sexe qu'elle a réhabilité par l'attrait de sa virginité? Le monde ancien reconnaissait à peine les vierges et pour se procurer ses quelques vestales il lui fallait inventer des honneurs, créer des privilèges, édicter des lois cruelles ! Mais sitôt que la mère du Rédempteur a illuminé le monde des splendeurs de sa virginité, les filles de l'homme convolent en foule aux noces mystérieuses de leur âme avec l'Epoux divin qui respecte leur pureté et la récompense par d'inénarrables joies.

Mais le titre par lequel elle coopère plus profondément à la diffusion du grand bien de la rédemption, et celui par conséquent qui lui est le plus glorieux, est encore son titre de Mère!

Elle y tient tellement qu'elle veut qu'il soit uni dans nos hommages à son titre de reine: « Salve Regina, Mater misericordiae ...» « Salut, ô reine, mère de miséricorde, notre vie, notre douceur, notre espérance ». Elle ne demande, en effet, qu'à répandre sur nos misères toutes les richesses dont son Fils l'a établie l'universelle dispensatrice.

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Message  ROBERT. Mar 12 Mai 2009, 8:59 pm

Paradiso a écrit:LE MODÈLE DE NOTRE ESPÉRANCE: LA TRÈS SAINTE VIERGE MARIE


Dès que Marie se montre, ces mœurs commencent à disparaître, car l'homme voit en elle une protestation solennelle de Dieu contre ses dédains et ses cruautés. L'homme païen méprise la femme et la tient pour abjecte ; Marie lui apprend que Dieu l'estime assez pour en faire la mère de son Fils. L'homme d'avant Jésus-Christ exclut la femme de son héritage ; Marie lui apprend que Dieu a donné à une femme l'héritage des nations en communauté avec son propre Fils. L'homme dit à la femme : tu es infirme et perverse ; Marie lui apprend que Dieu l'appelle son amie toute belle et toute pure. L'homme veut avilir la femme; Marie lui apprend que Dieu a fait d'une femme la plus parfaite des créatures.

Et puis ne sollicite-t-elle pas le sexe qu'elle a réhabilité par l'attrait de sa virginité? Le monde ancien reconnaissait à peine les vierges et pour se procurer ses quelques vestales il lui fallait inventer des honneurs, créer des privilèges, édicter des lois cruelles ! Mais sitôt que la mère du Rédempteur a illuminé le monde des splendeurs de sa virginité, les filles de l'homme convolent en foule aux noces mystérieuses de leur âme avec l'Epoux divin qui respecte leur pureté et la récompense par d'inénarrables joies.

Mais le titre par lequel elle coopère plus profondément à la diffusion du grand bien de la rédemption, et celui par conséquent qui lui est le plus glorieux, est encore son titre de Mère!

Elle y tient tellement qu'elle veut qu'il soit uni dans nos hommages à son titre de reine: « Salve Regina, Mater misericordiae ...» « Salut, ô reine, mère de miséricorde, notre vie, notre douceur, notre espérance ». Elle ne demande, en effet, qu'à répandre sur nos misères toutes les richesses dont son Fils l'a établie l'universelle dispensatrice.

Mgr A. HARBOUR,
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Elle ne les répandra en effet que si on les lui demande avec simplicité, humilité, insistance et persévérance.
ROBERT.
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Message  Monique Jeu 21 Mai 2009, 9:49 pm

LE MODÈLE DE NOTRE ESPÉRANCE: LA TRÈS SAINTE VIERGE MARIE


La misère c'est l'ignorance et l'erreur, source de nos égarements; la misère c'est la tentation mystérieuse, agonie de nos forces spirituelles; la misère c'est le péché, mort de la grâce, avilissement de notre nature et esclavage de notre liberté ; la misère c'est l'angoisse de l'esprit et l'affliction du cœur ; c'est la privation des choses nécessaires à la vie, la maladie, l'infirmité du corps; c'est la persécution, l'injuste oppression des faibles et des malheureux, et surtout la désespérance!

A toutes ces misères il y a remède dans le cœur très saint de Marie. Nous pouvons tout attendre de notre Mère des Cieux. Le but suprême de son intervention est le salut des âmes ; mais pour les disposer aux invasions mystérieuses de la grâce, elle sait à propos les consoler et les réjouir par des miracles bienfaisants: elle se montre, elle appelle aux sanctuaires qu'elle a élus, aux sources qu'elle a sanctifiées, les malades, les infirmes, et ranime leur vie qui va s'éteindre. Sur le vaste théâtre où s'agitent les grandes passions de l'humanité, elle relève, par des triomphes inespérés, le courage et la foi des peuples agonisants. « Notre vie, notre douceur, notre espérance, salut ! »

Le génie de l'homme a voulu pour tant de bienfaits lui marquer sa reconnaissance et il a créé en son honneur des pages immortelles: hymnes, cantiques, apologies enthousiastes, traités pleins de science et d'onction. Les arts à leur tour se sont inclinés devant Marie, et la foi et l'amour qu'elle a inspirés ont créé des chefs-d'œuvre religieux que le monde admire: ces Notre-Dame, par exemple, qui germèrent pendant des siècles entiers et qui. si belles sous la poussière des âges, témoignent de la vénération croissante du peuple chrétien: ou encore, ces toiles ravissantes de Vierge immaculée, de Vierge-Mère, de Vierge triomphante, dont les grâces modestes, les chastes sourires, les regards extatiques nous invitent à l'admiration et à la prière: chefs-d'œuvre parlants qui ont immortalisé les noms de leurs auteurs et qui sont comme un hymne perpétuel à la gloire de celle qui les a inspirés.

Mais au-dessus de tous ces hommages des sciences et des lettres et des arts, il est un hommage plus grand, plus éloquent, plus universel : c'est la prière. Cet hommage de la prière lui est rendu de toutes les parties de l'univers : il n'est pas de dévotion plus répandue que la dévotion à la Très Sainte Vierge. Grands et petits, savants et ignorants, riches et pauvres, tous les heureux et tous les déshérités savent arracher leur âme aux préoccupations d'ici-bas pour l'élever vers le cœur de leur mère.

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Message  Monique Ven 22 Mai 2009, 8:44 pm

LE MODÈLE DE NOTRE ESPÉRANCE: LA TRÈS SAINTE VIERGE MARIE


Nous aussi laissons-nous emporter par les élans de cette dévotion si naturelle, si douce, à certains moments si nécessaire. Ce ne sont pas, certes, les besoins qui nous font défaut actuellement. Nos âmes ne sont-elles pas angoissées de bien des façons? Tous ceux que nous aimons jouissent-ils tranquillement de leur bonheur? Est-ce que nous ne vivons pas une des grandes heures de l'histoire du monde?

Venons nous jeter aux pieds de Marie et prions; prions pour nous-mêmes d'abord, prions pour ceux qui nous sont chers, prions pour notre pays, prions pour l'Eglise, prions pour le monde.

Le monde a grand besoin de prière et d'expiation puisqu'il avait tant besoin de châtiment ! Et qui donc, mieux que Marie, pourra présenter à Dieu nos supplications et nos larmes pour lui! C'est elle qui a fourni la victime de la rédemption; et il semble bien que si, pressée par nos prières, elle disait à Dieu pour les hommes : « Pardonnez-leur encore une fois, ils sont si faibles, et votre fils qui est aussi le mien a tant souffert pour eux », il semble bien, dis-je, que Dieu aurait pitié de tous ces chrétiens rachetés du sang de Jésus-Christ qui s'égorgent entre eux et que, à la demande de Marie, il se laisserait fléchir. Et alors les anges du ciel pourraient encore chanter cette belle parole si impatiemment, si universellement attendu: Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté!

O Vierge de bonté et de douceur, Mère de miséricorde et de pardon, Mère de la divine espérance, vous à qui Dieu a abandonné le ministère de la bienveillance, se réservant celui de la justice, donnez-nous la consolation de l'entendre bientôt cette parole des anges, c'est l'ardente prière que nous vous adressons chaque jour et que, nous l'espérons fermement, vous voudrez bien exaucer.

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Message  Monique Sam 23 Mai 2009, 6:58 pm

DIEU ET LA PAIX DU MONDE


Dans le message de Noël de Sa Sainteté le Pape Pie XII, nous relevons ces paroles qui justifient et même imposent le sujet que nous allons traiter avec vous cette année, à savoir: la part de la religion dans la réorganisation de la paix.

« Les ruines accumulées par la présente guerre, dit le Souverain Pontife, sont si effroyables qu'il est nécessaire de ne pas y ajouter les ruines d'une paix trompeuse et illusoire... Nous attirons l'attention et la considération du monde entier sur le danger qu'il y a à attendre (i.e. à trop temporiser) pour organiser une paix qui sera la base d'un véritable ordre nouveau et qui comblera le désir universel d'un avenir plus sûr. »

« Un tel ordre nouveau que tous les peuples espèrent voir se réaliser après les affres de cette guerre devra être bâti sur le roc immuable et solide de la loi morale que le Créateur a manifestée par l'ordre naturel et qu'il a gravée en traits indélébiles dans le cœur des hommes; sur cette loi morale dont l'observance devra être prescrite et encouragée par l'opinion publique avec une énergie telle que personne n'ose mettre son autorité en doute ou la diminuer. »

« Comme un phare lumineux, cette loi morale devra diriger, à la lumière de ses principes, le cours des actions des hommes et des sociétés, et ceux-ci devront tous suivre ses préceptes salutaires s'ils ne veulent abandonner à la tempête et à la ruine tout leur travail et tous leurs efforts pour l'établissement d'un ordre nouveau. »

Et voilà notre inspiration. A la suite du Chef de l'Eglise nous voulons vous entretenir de la paix et de l'ordre nouveau. La paix d'abord! il n'est que trop consolant d'en parler, même si elle est encore absente de notre terre et peut-être assez éloignée de nous. Dans le bannissement et l'exil l'homme rêve de sa maison et de son pays natal ; dans l'épreuve de la guerre il n'est que naturel de souhaiter ardemment l'équilibre de la paix.

En second lieu, l'ordre nouveau. C'est une expression que le Souverain Pontife ne craint pas d'employer, bien qu'elle ait été plusieurs fois détournée de son sens. Mais il ajoute que ce n'est pas l'ordre nouveau des hommes, « éphémère et troublé », qui plus d'une fois a conduit au désastre, mais un ordre nouveau basé sur la croyance en Dieu et la pratique de la religion apportée à la terre par Notre-Seigneur Jésus-Christ. Et nous l'ajoutons avec lui.

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Message  Monique Mar 26 Mai 2009, 7:00 pm

DIEU ET LA PAIX DU MONDE


Et d'abord où en sommes-nous? Quel est l'état actuel du monde? Je n'ai pas besoin de vous l'apprendre.

L'angoisse et l'inquiétude étreignent toutes les âmes; nos occupations les plus ordinaires et les plus saines de tous les jours s'accomplissent sur un fond qui ne saurait être plus sombre ni plus déprimant ; le spectre de la guerre, qui ne projetait naguère sur nous que son ombre, fait maintenant le geste terrifiant de nous enserrer dans ses bras de mort et nous jette pas là dans un cauchemar qui n'est peut-être que l'annonce d'un réveil plus épouvantable encore.

Au milieu de tout cela, pourquoi ne pas reconnaître que notre civilisation chrétienne est a un de ses tournants? que nous sommes en pleine révolution d'idées? que les institutions du passé, parce qu'on les a faussées, ne donnent plus le rendement qu'on est en droit d'en attendre? que la loi du plus fort a causé des dommages infinis dans le monde? que la distribution sans justice ni charité des biens terrestres a amené sur le grand nombre une « misère imméritée » ? et que des peuples ont formé le projet orgueilleux et fou de dominer la terre entière ?

Et ici nous revient à l'esprit cette question posée par Sa Sainteté Pie XII dans le même document: la chrétienté a-t-elle donc manqué sa mission? A quoi il répond: « ils ont façonné une chrétienté à leur goût, une nouvelle chrétienté qui ne sauve pas, qui n'est pas opposée aux passions, ni à la cupidité de l'or et de l'argent; une nouvelle religion sans âme, le masque d'une chrétienté inanimée, sans le souffle du Christ ».

Arrêtons-nous un peu à cette pensée.

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Message  Monique Mer 27 Mai 2009, 9:53 pm

Paradiso a écrit:DIEU ET LA PAIX DU MONDE


Les pays d'Europe et d'Amérique sont des pays chrétiens par le nom et par la lettre de leurs constitutions. Mais si nous y regardons de plus près, « la réalité nous montre le spectacle étrange et paradoxal d'un monde où le christianisme n'a qu'une influence effective très réduite sur la vie profonde et générale des peuples ». Or, n'y aurait-il pas quelque vérité à constater que plus l'esprit chrétien a diminué, plus le malaise général s'est développé; plus on est redevenu naturaliste et païen, plus les hommes se sont entredéchirés, et la question ne se pose-t-elle pas de savoir s'il n'y aurait pas là non seulement une coïncidence mais une relation de cause à effet. Et si enfin notre enquête, notre étude présente aboutit dans ce sens, il sera facile de conclure et de dire où se trouve l'ordre nouveau. « Le monde ne sera sauvé, s'il doit l'être encore une fois, dit Léon XIII, que par le retour aux institutions du christianisme ».

Nous pourrions, dans une synthèse historique essayer de montrer la relation constante qui a toujours existé entre l'état florissant de la religion et le bonheur des peuples. Mais cela nous conduirait trop loin. Nous allons nous contenter du présent et des circonstances qui nous entourent.

Le christianisme, à ne consulter que les apparences, est toujours vivant. (...) « On peut donc affirmer que le christianisme n'est pas mort ni mourant, qu'il est en lui-même aussi vivant, plus vivant peut-être que jamais. »


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Message  Monique Jeu 28 Mai 2009, 8:03 pm

DIEU ET LA PAIX DU MONDE


Est-ce que ce serait exagéré de dire que toute cette manifestation de vie est surtout apparente et que la réalité est tout autre? J'ose presque l'affirmer quand je vois l'influence réelle, effective, du christianisme sur l'évolution et la vie de nos sociétés contemporaines tellement réduite qu'elle semble parfois inexistante.

« Il fut un temps où la pensée chrétienne informait en quelque sorte la vie tout entière. Elle présidait à toutes les manifestations de la vie familiale comme à plusieurs des manifestations de la vie publique. Elle réglait les relations entre les hommes. Elle exerçait une influence réelle sur l'activité des organismes économiques, sur la vie des nations elles-mêmes et sur leurs rapports mutuels. Même quand on se refusait à la suivre, il fallait compter avec elle. »

« A l'heure actuelle et depuis assez longtemps il semble bien qu'on s'efforce au contraire de se débarrasser de son emprise. En tant que source d'inspiration profonde capable de guider les hommes, en tant que générateur d'énergies spirituelles susceptibles de les aider, en tant que force interne modératrice et régulatrice des activités humaines dans les différents domaines de la vie réelle et concrète, le christianisme est de plus en plus écarté sinon même rejeté. »

« On semble vouloir ne l'accepter ou le tolérer que dans la mesure où il reste confiné au sanctuaire intime des consciences individuelles: et, quand, il se produit en public, dans la mesure où il se contente de manifestations purement extérieures, éclatantes et flatteuses peut-être, mais en marge de la vie des sociétés et sans influence pratique sur elle. »

« Les hommages même qu'on lui rend publiquement ou officiellement n'empêchent pas qu'on ne cherche à lui substituer comme inspiratrices de la vie générale, des conceptions philosophiques ou politiques plus ou moins naturalistes qui lui restent foncièrement étrangères. »

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Message  Monique Ven 29 Mai 2009, 8:26 pm

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Nous n'en sommes restés jusqu'à présent, dans nos considérations, qu'aux manifestations de l'influence du christianisme sur les collectivités. Que dire si nous descendons à la vie familiale, à la vie individuelle. Nous avons traité, il n'y a pas si longtemps, des devoirs et des responsabilités de la famille. Nous avons dû constater que dans les fréquentations avant le mariage, dans le devoir primordial de la transmission de la vie, dans les dures et délicates responsabilités de l'éducation des enfants, ce n'est pas l'influence du christianisme qui domine, mais bien la philosophie épicurienne et naturaliste de la morale du plaisir. Chacun de nous d'ailleurs, si au temps de la jeunesse nous acceptons d'autorité parce que cela ne coûte pas trop alors les dictées de la loi chrétienne, nous nous rendons bien compte que, lorsque viennent les résistances et les obstacles des passions, nous laissons tomber beaucoup de sa rigidité.

Mais dans le moment c'est la vie générale du monde que nous étudions et faudra-t-il donc constater que le christianisme, sous les apparences d'une vitalité normale, ne possède plus guère d'influence effective? A quoi cela tient-il? Et que faire pour qu'il redevienne la base solide de la réorganisation de la paix du monde?

Rappelons d'abord l'observation que nous faisions tout à l'heure, à savoir que le monde n'en est pas devenu plus heureux parce qu'il s'est débarrassé de l'influence salutaire du christianisme; bien au contraire, la courbe qui indique la misère, le désordre et l'inquiétude est parallèle à celle qui représente la diminution d'intensité de vie chrétienne.


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Message  Monique Dim 31 Mai 2009, 6:54 pm

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Deuxième observation: si le christianisme doit donner le bonheur aux hommes, comment se fait-il que l'homme ne l'y trouve pas et qu'il le cherche définitivement en dehors de lui? La réponse à cette deuxième question est extrêmement complexe. Nous pourrions dire et avec raison que l'homme se trompe dans la qualité du bonheur qu'il cherche et que ce qui l'aveugle c'est l'ensemble de ses passions, conséquence de la faute originelle. Et c'est tout l'édifice du dogme catholique avec le péché, la rédemption et le sacrifice dans la vie de chaque jour qu'on pourrait reconstruire ici.

Mais nous voulons nous borner à quelque chose de plus spécifique et nous voulons admettre que le christianisme a besoin de s'adapter aux circonstances présentes. C'est peut-être aller bien loin dans la voie des concessions, mais du moins aurons-nous la consolation de dire que l'Eglise, comme une Mère anxieuse de sauver ses enfants, ne s'est pas contentée de les attendre tranquillement chez elle mais est allée à leur rencontre aussi loin que le lui permettaient la vérité et la justice. C'est dans ce sens qu'a parlé Sa Sainteté Pie XI, après Léon XIII, comme nous le verrons dans un instant ; et c'est dans ce sens que nous appelons avec eux un ordre nouveau qui sera encore et toujours l'actualité du règne du Christ.

Un ordre nouveau! Toute initiative de ce genre est en butte à deux obstacles : le conservatisme exagéré ou le progressisme sans frein. Les uns trouvent que le passé est un idéal qui ne sera jamais dépassé: les autres ne croient qu'en l'avenir. Le parti de la résistance groupe d'ordinaire les satisfaits et les heureux de la vie; le parti du mouvement du changement, ceux qui souffrent. Les premiers auraient tout à perdre dans un ordre nouveau, croient-ils, les seconds pourraient bien y gagner quelque chose.

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Message  Monique Lun 01 Juin 2009, 10:10 pm

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Dans l'ordre religieux, on l'a souligné bien des fois, les églises schismatiques d'orient ont perdu leur fécondité par un traditionalisme intransigeant qui a fait d'elles comme des musées: tandis que les sectes protestantes d'occident ont éparpillé leur orthodoxie par un évolutionnisme désordonné qui les fait ressembler aux écoles philosophiques purement humaines. Elles n'ont plus rien de surnaturel, plus rien de religieux.

L'Eglise catholique, que dirige l'Esprit-Saint, évite ces excès et reste toujours fidèle aux enseignements de son fondateur, lesquels demeurent adaptés à tous les milieux, à toutes les docilités, à toutes les victoires.

Lorsqu'elle parle d'un ordre nouveau elle n'entend pas toucher aux principes immuables qui constituent le droit naturel; dignité de la personne humaine, droits de la famille, obligations de justice et de charité, respect de la propriété, amour de la patrie, devoirs des individus et de la société envers Dieu. Elle affirme seulement qu'au cours des âges l'application de ces principe, en raison des fluctuations de l'état social se diversifie : le temps, « ce grand transformateur de tout ici-bas », comme l'appelle Léon XIII, opère dans les institutions de profonds changements. »

« Elle affirme surtout, dans une période telle que la nôtre, où peu à peu l'ordre social s'est sécularisé, laïcisé, paganisé, et où l'on remarque, comme je le disais tout à l'heure, un fléchissement parallèle à l'éloignement de la religio, elle affirme, dis-je, que le premier progrès de la société consiste à revenir, non sans doute aux institutions concrètes du passé mais à l'esprit qui les inspirait dans leur période chrétienne, aux principes nécessaires sans lesquels toute société humaine est destinée à périr. »

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Message  Monique Mar 02 Juin 2009, 7:07 pm

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Parler d'ordre social nouveau n'est donc pas accepter les chimères des idéologies communistes.
« Aucune entente doctrinale n'est possible entre le communisme et le catholicisme parce que leurs philosophies, leurs mystiques, leurs conceptions de la vie sont absolument contradictoires. Ils peuvent bien, d'un commun accord, dénoncer les abus et les scandales du néocapitalisme et les déficiences de l'état social contemporain. Mais sitôt qu'il s'agit de construire, leur méthodes s'opposent et se combattent: chez nous patience, réserve, collaboration des classes, souci de la dignité et de l'avenir surnaturel de la personne humaine: chez eux violence, lutte, opposition des employeurs et des employés, prédominance des intérêts et dédain des forces morales. »

Nous avons donc, le devoir de nous tenir en garde contre un si grand danger non seulement pour notre foi et notre Église, mais qui menace aussi terriblement la société civile.

La meilleure façon de vaincre ces idéologies nouvelles ce n'est pas, comme le prétendent quelques-uns, d'en prendre sur tous les points le contre-pied. Non, ce serait là une résistance partisane, passionnée et donc aveugle Sans aucun doute, pour les combattre avec succès il faut les remplacer. Il ne suffit pas de dire ne faites pas cela, il faut pouvoir diriger les activités et indiquer ce qu'il faut faire à la place.

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Message  Monique Mer 03 Juin 2009, 9:34 pm

Paradiso a écrit:DIEU ET LA PAIX DU MONDE


Et c'est ici qu'intervient la grande actualité du christianisme. Oui, la façon la plus efficace de réorganiser l'ordre est d'enseigner la vérité catholique pure et simple essayant de ne pécher ni par excès ni par défaut.

Que de fois l'Eglise ne nous a-t-elle pas répété que la masse des travailleurs était dans une misère imméritée; que les salaires payés par l'employeur devaient être suffisants à l'ouvrier pour l'entretenir convenablement, lui et sa famille; qu'une société où la richesse afflue d'une façon excessive et exclusive aux mains d'un petit groupe qui devient maître du commerce et de l'industrie, n'est pas conforme au plan de Dieu et marche à sa ruine ; que de fois n'a-t-elle pas enseigné les devoirs de l'Etat vis-à-vis de chacun des citoyens qui consistent à le protéger contre la force et la ruse de certaines entreprises équivoques; enfin quand s'est-elle lassée de prêcher la justice et la charité et d'en donner l'exemple.

Car voilà bien, les deux pivots sur lesquels tourne la société — la justice et la charité — et l'on ne saurait en diminuer la solidité ou le rendement sans que le contre-coup ne s'en fasse sentir immédiatement.

Et cependant, ce sont d'autres théories, à l'heure actuelle, il ne faut pas se refuser à le constater, qui gagnent du terrain. A tel point qu'elles ont envahi le monde et qu'elles ont réussi à dresser les uns contre les autres dans de désastreuses guerres civiles, les frères contre les frères et dans d'autres guerres, les peuples contre les peuples! Tout cela grâce à une propagande, à une organisation, à une mystique, comme on dit aujourd'hui, vraiment étonnantes.

Au fond, c'est la récrimination du matériel contre le spirituel. Sans doute, dans des conditions normales, quand l'homme a la nourriture, le logement, le vêtement et des provisions pour l'avenir, ce serait une grande erreur de ne penser qu'à manger, boire et s'amuser. Mais quand des millions d'hommes n'ont pas même le nécessaire, quand ils veulent travailler pour vivre et qu'il n'y a pas de travail, quand tout près d'eux la richesse et le luxe les provoquent à cœur de jour, comment voulez-vous qu'ils refusent toute leur attention, qu'ils refusent de prêter l'oreille à ceux qui — hommes ou doctrines — viennent leur promettre leur tour à une table bien servie. Et si ces théoriciens ont le talent de leur démontrer que c'est l'ordre social établi qui est responsable de tous ces excès, comment ne pas comprendre qu'ils veuillent le renverser? Plus que cela, où trouver des arguments pour les convaincre qu'ils n'ont pas un peu raison ?

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Message  Monique Jeu 04 Juin 2009, 7:21 pm

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Le règne du Christ sur la terre n'est attaché à aucun système économique ou social. Il consiste à faire pénétrer chez les hommes la justice et la charité : et là où il y a plus de justice et de charité c'est là qu'on le trouve toujours. On le reconnaît à ce signe. Il ne dédaigne pas non plus les avantages matériels encore qu'il les subordonne comme de juste au spirituel. Voilà pourquoi l'Eglise contemple les remous actuels d'idées qui ressemblent à s'y tromper à des révolutions, avec une extrême sollicitude sans doute mais aussi avec sérénité.

Depuis que les hommes se sont séparés de Dieu ils cherchent éperdument à quoi se raccrocher. Sans le savoir c'est Dieu encore qu'ils cherchent parce que sans lui ils ne peuvent exister. D'instinct ils se tournent vers ces formules nouvelles qui semblent ouvrir à leur attente angoissée les horizons d'une nouvelle espérance.

Ces idéologies semblent s'opposer au christianisme à la surface; elles sont au fond des manifestations fragmentaires exagérées d'une vertu totale qu'il est seul à posséder. Il n'en reste pas moins qu'elles contiennent une part de vérité et c'est justement par quoi elles séduisent.

Mais aussi parce qu'elles contiennent cette parcelle de vrai, nous n'avons pas le droit de les rejeter en bloc. Notre grand effort doit être de montrer qu'elles étaient déjà dans le programme de la Rédemption, dans le programme du règne du Christ sur la terre ; que c'est parce qu'on les a oubliées que le monde va mal et qu'il ne suffira pas de raviver cette parcelle de vérité pour soulager le malaise général.


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Message  Monique Ven 05 Juin 2009, 7:24 pm

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Un malade se plaint parfois d'une douleur localisée, mais le médecin qui connaît son art sait bien que c'est l'état général du patient qu'il faut relever pour amener la guérison. Ainsi de ces théories nouvelles: elles apportent des spécifiques qui ne s'appliquent qu'à une souffrance déterminée et elles ont même cela de dangereux qu'en exagérant les soins à donner à cette douleur particulière, elles négligent l'ensemble et peuvent causer la mort.

Il s'agit donc de les mettre à leur place dans l'ensemble, tout simplement, mais sans oublier jamais de donner la primauté au spirituel sur le matériel.

A cette condition seulement elles peuvent concourir à une synthèse humaine plus complète et servir finalement à un véritable progrès.

Il faut même aller plus loin et dire que cette synthèse et ce progrès le christianisme, les réclame tout comme d'ailleurs il est seul à les rendre possibles. Car ce qu'il y a de vital et d'utilisable dans les mystiques nouvelles qu'on lui oppose ne leur vient, au fond, que de lui-même et n'a de vraie valeur qu'à la condition de se trouver mis à sa place dans la conception totale de l'homme et du monde qu'il nous propose et dont nous devrions savoir nous inspirer.

Et c'est ici que se précise le sens de notre action à nous tous qui sommes catholiques, si seulement nous voulions vivre notre mystique à nous. Il ne s'agit pas de se désintéresser de ces réalités qui jouent un rôle si grand dans notre vie contemporaine, ni de les dédaigner, ni se contenter de les anathématiser. Nous nous devons de les juger, de les apprécier à leur juste valeur et de les exorciser afin de les utiliser. Nous avons en effet une tâche positive à accomplir dont il nous faut prendre nettement conscience. Elle est immense et elle peut, elle doit être immensément fructueuse. C'est tout une civilisation nouvelle qu'il faut chercher à recréer en la rattachant sans doute aux valeurs du passé, à l'esprit du passé, mais en y intégrant les valeurs nouvelles, ce qui veut dire un retour loyal aux institutions du christianisme adaptées aux besoins de l'heure présente.

Mgr A. HARBOUR,
Carêmes à la Basilique-Cathédrale de Montréal,1944.
Monique
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