L'Histoire de l'Église (Tome II)

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Message  Louis Lun 20 Avr 2009, 6:05 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)

CHAPITRE PREMIER

LA QUESTION D’ORIENT
I. Le péril turc et le concile de Florence. …Enfin, Jean Scholarios prononça une série de discours pour prouver la nécessité politique de l'union en évoquant l'imminence du péril turc ; le pape faisait, d'ailleurs, à l'empereur des promesses formelles de secours. On parvint à s'entendre sur les trois points restés en litige : la question du purgatoire, celle du pain azyme et celle de la primauté.

On aboutit à un décret d'union où le Filioque et la primauté romaine étaient reconnus :

« Nous définissons que tous les chrétiens doivent professer que le Saint-Esprit est éternellement du Père et du Fils, qu'il procède éternellement de l'un et de l'autre, ainsi que d'un seul principe et d'une même spiratio...

Nous définissons, en outre, que l'addition du Filioque a été licitement et raisonnablement insérée, dans le symbole...

Nous définissons que le Saint-Siège apostolique et le pontife romain ont la primauté sur l'univers entier, et que ce même pontife romain est le successeur du bienheureux Pierre. »

Le 5 juillet 1439…
A suivre.

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Message  Louis Mar 21 Avr 2009, 6:02 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)

CHAPITRE PREMIER

LA QUESTION D’ORIENT
II. L'échec de la croisade et la prise de Constantinople. …Le 5 juillet 1439, dans la cathédrale de Florence, le décret fut lu solennellement en latin par Césarini, en grec par Bessarion ; puis, tous les Grecs, empereur en tête, vinrent fléchir le genou devant le pape et lui baiser la main. Le concile acheva l'œuvre d'unification durant les années suivantes en opérant la réconciliation des Arméniens (1439), des Jacobites (1442), des Monophysites de Mésopotamie (1444), des Chaldéens nestoriens et des Maronites de l'île de Chypre (1444-45). Le prestige de la papauté s'en trouva grandi.
_____________________________

I.Le péril turc— GAY, Le pape Clément VI et les affaires d'Orient (1342-52), 1904. — JORGA, Philippe de Mézières et la croisade au XIVe siècle (Bibl. Ecole Hautes Etudes). — JORGA, Latins et Grecs d'Orient et l'établissement des Turcs en Europe (1342_62), Byz. Zeit., XV. — DELAVILLE-LEROUX. La France en Orient au XIVe siècle. 1885 ; Les Hospitaliers en Terre Sainte et à Chypre, 1904.

A suivre : II. L'échec de la croisade et la prise de Constantinople.

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Message  Louis Mer 22 Avr 2009, 6:29 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)

CHAPITRE PREMIER

LA QUESTION D’ORIENT
II. L'échec de la croisade et la prise de Constantinople. Cependant, la plupart, des Grecs n'avaient admis l'union que par nécessité, dans l'espoir d'obtenir des secours. Or, la croisade ne recueillit, en Occident, que l'appoint d'une dîme prélevée sur les possessions des évêques par Eugène IV ; aussi resta-t-elle circonscrite aux pays menacés directement par l'invasion turque : elle devait aboutir à un échec, malgré l'héroïsme du roi Ladislas de Hongrie, de Scanderbeg, prince d'Albanie, et de Jean Hunyade, le chevalier blanc de la Valachie. Celui-ci remporta d'abord mie grande victoire sur les Turcs à Herrnanstad (1439) ; s'avançant en Serbie, il battit le sultan Mourad II à Nissa ; les Turcs durent signer le traité de Szegeddin, qui rendait à la Hongrie la suprématie sur les Valaques et les Serbes. Encouragés par ces premiers succès, les chrétiens reprirent bientôt l'offensive ; Hunyade envahit la Bulgarie ; mais son armée fut battue par des forces trois fois supérieures à Varna, où péril le légat Cesarini (1444). Une seconde tentative de Hunyade pour débloquer Constantinople devait aboutir à la seconde défaite de Kossovo (1448), où une armée chrétienne de 17.000 hommes fut détruite après avoir massacré 40,000 Ottomans.

L'échec de la croisade supprimait pour les Grecs les raisons politiques de l'union ; les évêques renièrent leur signature. Cependant, conscient du péril, le nouvel empereur. Constantin XII Dragasès, espérait encore dans l'alliance latine ; il pria Nicolas V qu'il lui envoyât des théologiens capables de persuader le clergé byzantin. Le pape députa vers lui le cardinal Isidore, ancien métropolitain de Kiev, et. le 12 décembre 1452, l'Hénoticon (union) fut proclamée solennellement à Sainte-Sophie, en présence du basileus et du légat ; mais l'hostilité restait grande, et, dans le peuple, on disait : « Plutôt le turban que la tiare. » Les adversaires de Rome eurent satisfaction ; après un siège de deux mois, Mahomet II emporta d'assaut Constantinople, le 29 mai 1453. Les débris de l'Empire, Athènes, Lesbos, Trébizonde, tombèrent bientôt aux mains du vainqueur. Nicolas V essaya inutilement de décider les princes occidentaux à se croiser ; sans doute, en 1454, à Lille, au cours d'un grand banquet dit « du faisan », Philippe le Bon, duc de Bourgogne, fit-il vœu d'aller exterminer les Turcs, et tous les convives l'imitèrent, mais nul ne partit jamais.

A suivre III. La papauté et la croisade après 1453.

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Message  Louis Jeu 23 Avr 2009, 6:10 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)

CHAPITRE PREMIER

LA QUESTION D’ORIENT
III. La papauté et la croisade après 1453. Les Turcs allaient désormais infester la Méditerranée et menacer l'Europe. Seule, la papauté comprit la gravité des circonstances. Le successeur de Nicolas V, Calixte III ( 1455-58 ), s'engagea par serment à sacrifier tous les trésors de l'Eglise, et jusqu'à sa vie, pour contenir les Turcs ; en vain, voulut-il réunir les forces de l'Occident : Frédéric III d'Allemagne, Charles VII, les Italiens se dérobèrent. Mahomet II menaçait alors les trois voies qui ouvrent passage dans la chrétienté : celle de Hongrie, par où il pénétrerait an cœur de l'Europe, celle d'Albanie, par où longeant le littoral dalmate, il envahirait l'Italie septentrionale : celle de la mer enfin, qui lui permettait de menacer directement l'Italie du Sud et Rome même. Sur ces trois points, il rencontra pour le moment des adversaires fameux :

Comme Mahomet II assiégeait Belgrade, porte de la Hongrie, Jean Hunyade parvint à pénétrer dans la place par le cour du Danube et repoussa l'assaut du sultan qui, blessé, se retira (1456).

En Albanie, Scanderbeg surprit à la Tormitza une armée, turque d'invasion et lui tua 3o.ooo hommes (juillet 1457) ; le pape lui décerna le titre de « capitaine général de la curie pour la guerre contre les Turcs ». Ces victoires restaient, d'ailleurs, en partie l'œuvre de Calixte III, qui avait soutenu les croisés de son argent.

Lui-même arma une flotte qu'il confia au légat Scarampo ; celui-ci remporta une grande victoire à Mételin, où vingt-cinq vaisseaux turcs furent capturés (1407).

Malheureusement, l'inertie des princes d'Occident empêcha de recueillir les fruits de telles victoires. Le pape Pie II (1458-64) convoqua bien un congrès à Mantoue ; il y dépensa en pure perte son éloquence indignée ; le cardinal Bessarion ne réussit pas mieux dans un voyage d'Allemagne ; seule, Venise voulait bien coopérer à la croisade, mais dans un but utilitaire et commercial. En 1464, Pie II résolut quand même de tenter l'entreprise ; il se rendit à Ancône, où il mourut, miné par l'impatience et la maladie.

A suivre.

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Message  Louis Ven 24 Avr 2009, 6:27 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)

CHAPITRE PREMIER
LA QUESTION D’ORIENT
III. La papauté et la croisade après 1453. Paul II (1464-71) ne fut pas moins impuissant ; en vain, Scanderbeg vint-il demander à Rome des secours ; les Etats italiens ne voulaient même pas donner de l'argent, et la diète allemande promettait sans tenir. Scanderbeg défendit pourtant Croïa, clef de l'Albanie et de l'Europe, et tint en échec des forces turques considérables. En apprenant sa mort, le sultan s'écria : « Enfin, l'Europe et l'Asie sont à moi ! Malheur à la chrétienté ! Elle a perdu son épée et son bouclier » (17 janvier 1468). Bientôt, la prise de Négrepont et de l'Eubée consolida la puissance maritime de Mahomet ; un seul point de défense restait dans l'Orient méditerranéen, Rhodes, où heureusement les Hospitaliers commandés par leur grand maître, Pierre d'Aubusson, tiendront en échec tous les efforts de Mahomet (148o). Paul II était mort dans l'anxiété du péril turc.

En vain, Sixte IV (1471-84) convoqua-t-il les peuples à la croisade : les légations de Bessarion en France, de Capranica en Italie, de Marco Barbo en Allemagne et en Autriche n'aboutirent qu'à un échec. Rien ne put tirer les Italiens de leurs dissensions intérieures jusqu'au jour où le Turc vint les attaquer chez eux en s'emparant d'Otrante. Il y eut alors un réveil patriotique: Otrante fut reprise, grâce à la valeur de la flotte italienne.

D'autre part, Mahomet II mourut, et une compétition éclata entre l'héritier Bajazet et son frère, le prince Djem, qui, contraint à la fuite, devint, aux mains du pape, un otage précieux en sorte que le sultan dut négocier ; croyant les circonstances favorables, Innocent VIII réunit à Rome un congrès pour débattre un grand plan de croisade (1490) ; les puissances se dérobèrent une fois encore.

A la fin du xve siècle, la croisade n'est plus guère, aux yeux des souverains, qu'un argument diplomatique bon à exploiter en toutes occasions (materia Christiana) : veut-on dissimuler le motif vrai de ses armements ou le but réel d'une conférence, on affirme qu'il ne s'agit que de préparer la croisade contre les Turcs. Seul, le pape a conservé une mentalité de vrai croisé ; ses efforts, d'ailleurs, n'ont pas été vains ; ils ont contenu le péril turc au moment le plus critique ; les successeurs de Mahomet II, Bajazet II et Sélim Ier retourneront leurs forces contre l'Afrique et laisseront à la chrétienté trente années de répit relatif.

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I. Le Concile de Florence et la croisade. — Pierling. La Russie et le Saint-Siège, t. I. 1896. — Vast, Le cardinal Bessarion, 1878. — A. Vogt, art. Florence, dans Dict. Théol. — E. Pears. The destruction of the greek Empire, 1903.— G. Schlumberger, Le siège, la prise et le sac de Constantinople par les Turcs en 1453, 1922. — Thusane, Djem-Sultan, fils de Mohammed II (1459-95), 1892 : Gentille Bellini et sultan Mohammed, 1888. — Palmieri, art. Bessarion, dans Dict, de Théol.

A suivre : CHAPITRE II – LA QUESTION ITALIENNNE.

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Message  Louis Sam 25 Avr 2009, 5:51 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)

CHAPITRE II

LA QUESTION ITALIENNNE
I. Sixte IV (1471-84). La papauté devait, d'autre part, se défendre en Italie ; sans doute, au lendemain de la prise de Constantinople, les Etats italiens signèrent-ils la paix de Lodi à laquelle adhérèrent Nicolas V, Venise, Milan, Florence et Naples ; en réalité, chacun ne pensait qu'à ses propres intérêts ; successivement, Florence, Naples et Venise menaceront l'Etat pontifical ; aussi, pour les derniers papes du xve siècle — Sixte IV, Alexandre VI, Jules II —, la question italienne passera-t-elle au premier plan.

Personnellement austère, Sixte IV, ancien général des franciscains, avait mal heureusement une affection désordonnée pour ses neveux, dont les plus célèbres s'appellent Jérôme Riario et Julien de la Rovère, le futur Jules II.

Jérôme mena complètement la politique pontificale et, par ambition, l'aventura dans des guerres dispendieuses. Le grand adversaire était alors Laurent de Médicis, qui intriguait partout pour empêcher l'affermissement du pouvoir temporel. Deux fois, par ses menées, Florence avait témoigné l'ambition de mordre dans les Etats de l'Eglise en s'emparant sournoisement d'Imola dans les Romagnes et de Citta di Castello dans l'Ombrie.

Dès 1474, en opposition au projet pontifical d'une ligue générale italienne contre les Turcs, Florence avait formé, avec Venise et Milan, une alliance partielle en vue d'isoler la papauté. Pour le triomphe de sa politique anti-romaine, Laurent n'eût, d'ailleurs, reculé devant aucun moyen, même pas le schisme : « Si la chose pouvait se faire sans scandale, disait-il, je préférerais trois ou quatre papes à un pape unique. »

Contre un tel adversaire, Jérôme Riario préconisait les moyens violents ; il s'aboucha avec les ennemis florentins du Médicis : les Pazzi, famille de riches banquiers, et François Salviati, que Laurent empêchait de parvenir au siège épiscopal de Pise. Averti du complot, Sixte IV y donna son adhésion, à la condition que le sang ne serait pas répandu ; les conjurés passèrent outre et résolurent l'assassinat. Profitant de l'arrivée à Florence du cardinal neveu, Raphaël Sansoni Riario, ils attaquèrent Laurent dans la cathédrale, à l'issue de la messe solennelle ; mais le coup de main échoua ; l'archevêque Salviali et François Pazzi furent pendus ; le cardinal Riario, innocent, fut jeté dans un cachot.

Tout en blâmant les conjurés, Sixte IV protesta contre l'incarcération du cardinal ; bientôt, par la bulle Iniquitatis filius, il lançait l'excommunication contre Laurent ; mais, voués à lui comme au Martyr de la Patrie, les Florentins ne cédèrent pas. Une guerre s'en suivit, dans laquelle le pape eut pour allié Naples. Déjà, les Florentins aux abois allaient sacrifier Laurent de Médicis, quand tout fut compromis par la trahison de Ferrand de Naples, qui traita séparément avec Florence (148o).

A suivre.

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Message  Louis Dim 26 Avr 2009, 5:34 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)

CHAPITRE II

LA QUESTION ITALIENNNE
I. Sixte IV (1471-84). Aussi, une deuxième guerre sévit-elle bientôt contre Naples. L'instigateur direct fut encore Jérôme Riario, qui, non content de posséder Imola et une partie des Romagnes, rêvait de détrôner le roi de Naples et de prendre sa place. Cette guerre ne laissait point d'être impolitique, parce que, pour la mener, on dut contracter alliance avec Venise et lui laisser entreprendre le siège de Ferrare, place importante qui, située à l'embouchure du Pô, barrait la route aux ambitions de la République.

La papauté fut très menacée : Ferrand de Naples s'avança jusqu'à Marino, au pied des Monts Albains, tandis que la flotte napolitaine s'emparait de Béné-vent et de Terracine ; la situation fut sauvée par l'habile Robert Malatesta, qui remporta la victoire de Campo-Morto et mourut presque aussitôt. On signa la paix ; mais Venise n'y voulut point adhérer tant qu'elle ne se fût emparée de Ferrare; alors, dans un congrès général tenu à Crémone, les puissances italiennes résolurent de lui faire opposition. La République était sur le point d'être vaincue quand la trahison du duc de Milan, Ludovic le More, lui permit de l'emporter : la paix de Ragnola lui concédait le Polésine (bouches du Pô) au détriment du duc de Ferrare ; la sécurité de l'Italie centrale se trouvait compromise : triste résultat des ambitions de Jérôme Riario.

Le nouveau pape, Innocent VIII (1484-92), dut lutter à son tour contre l'insolence de Ferrand de Naples, associé à son beau-fils, Mathias Corvin, roi de Hongrie ; une fois encore, les Napolitains envahirent l'Etat pontifical et menacèrent Rome, qui ne fut sauvée que par le sang-froid du cardinal Julien de la Rovère, organisateur de la défense. Un traité suivit que Ferrand viola bientôt, en sorte que le pape dut prononcer sa déchéance (1489) ; pour l'effrayer, il agitait la menace d'une intervention française ; Ferrand consentit enfin à traiter en 1492.

A suivre : II. Alexandre VI (1492-1503).

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Message  Louis Lun 27 Avr 2009, 5:55 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)

CHAPITRE II

LA QUESTION ITALIENNNE
II. Alexandre VI (1492-1503). Sous le pontificat d'Alexandre VI (1492-1503) apparut le péril français. Charles VIII, prince aventureux, avait des prétentions sur la couronne de Naples comme héritier de la maison d'Anjou. Or, il était sollicité d'intervenir par Ludovic le More, qui avait ravi le duché de Milan à son neveu Jean Galéas Sforza, époux d'une petite-fille de Ferrand de Naples. D'autre part, le, cardinal Julien de la Rovère, ennemi du pape Borgia, appelait aussi Charles VIII : il prônait auprès de lui la question de la réforme, lui conseillant d'aller la traiter à Rome, où régnait un pontife simoniaque ; il s'appuyait, d'ailleurs, sur tous les mécontents romains. Colonna en tète, qui s'ernparèrent d'Ostie, le port de ravitaillement de Rome. Enfin, à Florence, le dominicain Savonarole prophétisait la restauration de l'Eglise et de l'Italie, grâce à l'apparition d'un nouveau « Cyrus », qui n'était autre que Charles VIII. L'expédition française fut une vraie promenade militaire ; après une entrée triomphale dans la Florence de Savonarole, Charles VIII parut devant Rome qu'Alexandre VI ne put défendre. Mais le roi de France ne se prêta point à la déposition d'Alexandre VI, ce qui eût lancé la chrétienté dans toutes les horreurs d'un grand schisme. L'habile pontife s'en tira à bons comptes: il livra en otage le prince Djem, qui mourut bientôt, et son propre fils, César Borgia, qui réus¬sit à s'évader ; enfin, il conféra sans doute à Charles VIII l'investiture de Naples, mais sous la formule restrictive sine alterius prejudicio, ce qui équivalait à ne rien promettre. Aussi, avec Milan, Venise, l'empereur Maximilien et le roi d'Aragon put-il bientôt adhérer à la ligue de Venise contre Charles VIII, qui n'eut d'autre ressource que de regagner la France en se frayant un passage à Fornovo (6 juillet 1495).

Durant le seconde partie de son règne, menacé par une noblesse romaine turbulente — Orsini et Colonna —, soucieux avant tout de pourvoir à l'établissement de ses enfants, Alexandre VI résolut de s'appuyer sur la France. Son fils, César, se rendit auprès de Louis XII, à qui il apporta une bulle de dispense pour son mariage avec Anne de Bretagne et un chapeau de cardinal pour son favori Georges d'Amboise ; un marché fut conclu d'après lequel le pape se ferait l'allié de Louis XII pour la conquête du Milanais ; en retour, Louis XII aiderait le pape à se rendre maître de la Romagne. Grâce à cette alliance, César s'empara de la Romagne, sauf Bologne, ainsi que d'une ligne de forteresses qui, d'Imola, à Rimini, commande la vallée du Pô. Lorsque Louis XII voulut s'emparer du royaume de Naples, Alexandre VI lui promit encore son appui sous promesse qu'il l'aiderait à mater les turbulents barons romains ; les biens des Colonna, des Savelli et des Gaëtani servirent à créer deux duchés en faveur des Borgia : celui de Nepi et celui de Sermoneta qui correspondait à la Maritime. Alexandre VI — ou plutôt son fils César — fut maître, dès lors, dans l'Italie centrale ; un vaste complot tenté par les derniers barons romains groupés autour des Orsini échoua ; César attira les chefs de la conjuration à Sinigaglia et les mil à mort ; pour achever sa victoire, il traqua les Orsini dans les deux dernières places, Cere et Bracciano. Elargissant encore ses ambitions, César projetait la conquête de la Toscane, quand Alexandre VI mourut (18 août 1503). Il faut regretter que ce pape ait subordonné toute la politique pontificale aux intérêts de sa maison ; mais un résultat heureux devait subsister : l'affaiblissement de la turbulente noblesse qui, si longtemps avait tenu la Papauté en échec à Rome, en Campanie et en Romagne.
A suivre : III. Jules II (1503-1513).

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Message  Louis Mar 28 Avr 2009, 5:24 pm

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CHAPITRE II

LA QUESTION ITALIENNNE
III. Jules II (1503-1513). Le cardinal Piccolomini, qui prit le nom de Pie III, ne régna que trois semaines. Avec l'appui de César Borgia qui lui vendit les voix espagnoles, le cardinal Julien de la Rovère parvint au pontificat sous le nom de Jules II. Aussitôt, il fit expédier César en Espagne et travailla à reprendre aux Borgia leurs villes et châteaux ; bientôt, ce pape guerrier récupérait les deux principales villes des Etats, Pérouse et Bologne, tyrannisées l'une par les Baglioni, l'autre par les Bentivogli. Jules II résolut ensuite de combattre Venise, qui, s'insinuant dans la Romagne, avait imposé ses garnisons à Faënza, Cesena et Rimini, occupait Ravenne et Cervia, et menaçait Imola et Forli, en aval de Bologne.

Par une politique patiente et habile, Jules II parvint à conclure avec l'empereur Maximilien, le roi de France Louis XII, et Ferdinand le catholique, la ligue de Cambrai. Venise, excommuniée, fut contrainte de céder lorsqu'elle eut été battue par Louis XII à Agmadel (1509) ; elle dut rendre au Pape tous les territoires usurpés, notamment les places servant à la défense des frontières ecclésiastiques (Ravenne, Faënza, Rimini).

Mais Jules II comprenait l'importance de Venise: elle pouvait servir de sentinelle à la chrétienté contre le péril turc, à l'Italie contre toute invasion allemande ou française; d'ailleurs, ne devait-il pas redouter ses alliés de la veille, les Français, qui occupaient la Haute-Italie ? Son programme fut de jeter dehors ces Barbares : Fuori i barbari. Il s'allia donc avec les Vénitiens et Ferdinand le Catholique tandis que l'évêque de Sion, Mathias Schinner, obtenait pour lui l'aide de 10.000 Suisses; puis il se retourna contre les coalisés de Cambrai, Louis XII et Maximilien.

L'Histoire de l'Église (Tome II) - Page 3 Jules_11

Louis XII répondit en convoquant…

A suivre.


Dernière édition par Louis le Sam 20 Nov 2010, 4:35 pm, édité 1 fois

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Message  Louis Mer 29 Avr 2009, 5:44 pm

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CHAPITRE II

LA QUESTION ITALIENNNE
III. Jules II (1503-1513). …Louis XII répondit en convoquant à Tours un synode français où l'on décréta que le pape n'avait pas le droit d'entreprendre des guerres temporelles, et que s'il le faisait le roi pouvait le combattre ; on déclarait nulle par avance toute excommunication pontificale. Cependant, ouvrant la campagne, Jules II força Chaumont, venu assiéger Bologne, à se retirer, il s'empara de la Mirandole où il entra le premier par la brèche ; mais il dut bientôt rétrograder à l'approche de Trivulce et de Gaston de Foix, tandis que Bologne se soulevait. En même temps, se déclenchait une offensive religieuse : les cardinaux du parti français soutenaient Louis XII et Maximilien qui voulaient en appeler à un concile général ; ils s'appuyaient sur le décret. Frequens de Constance qui réclamait la périodicité régulière des conciles (15 mai 1511).

Jules II épuisé rentra à Rome et faillit mourir. Cependant, il se redressa : le 5 octobre il promulguait l'acte de la sainte Ligue dans laquelle entrèrent Ferdinand le Catholique, les Suisses, Venise et Henri III d'Angleterre. À la tête des Français, Gaston de Foix dispersa les Suisses, débloqua Bologne assiégée, reprit Brescia aux Vénitiens, et remporta sur l'espagnol Raymond de Cardone la victoire de Ravenne où il fut tué en poursuivant les vaincus (11 avril 1512) ; les Français occupèrent toute la Romagne. Mais Jules II sauva la situation par son opiniâtreté : bientôt les Français seront expulsés d'Italie. L'offensive religieuse échoua également : le synode réuni à Pise en novembre 1511 ne se composait que de 3 cardinaux italiens et 24 évêques français : il proclama la supériorité du concile sur le pape ; à Milan où, fatigués des rixes entre Pisans et Français, les Pères s'étaient transportés, on déposa Jules II, dix jours après Ravenne (21 avril 1512).

Mais dès le 3 mai…

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Message  Louis Jeu 30 Avr 2009, 6:09 pm

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CHAPITRE II

LA QUESTION ITALIENNNE
III. Jules II (1503-1513). …Mais dès le 3 mai, le pape répliquait en ouvrant le XVIIIe concile œcuménique, Ve de Latran ; le général des Dominicains, Thomas de Vio, plus connu sous le nom de Cajétan, y prouva la supériorité du pape sur le concile ; les Pères annulèrent les décisions des schismatiques. Entre la IIe et la IIIe session, les troupes françaises de La Palice et de Trivulce durent battre en retraite ; les prélats schismatiques n'eurent qu'à les suivre. Jules II vainqueur détacha du duché de Milan Parme et Modène pour couvrir les frontières pontificales. Il mourut le 2o février 1513, alors qu'il se préparait à chasser de la péninsule d'autres barbares, les Espagnols, ses anciens alliés. Sans doute avec ce pape cuirassé, semble-t-on assister à une sécularisation aiguë de la fonction pontificale, il n'en reste pas moins que Jules II avait sauvé l'Etat de l'Eglise ; désormais, en dépit des retours de fortune, les papes seront maîtres à Rome : « Il fut un temps, écrivait Machiavel, où le moindre baron se croyait le droit de mépriser la puissance du pape, aujourd'hui elle commande le respect à un roi de France ».
_______________________________________________

I. La question italienne.— PERRENS, Histoire de Florence, 1877 et suiv. — CH. YRIARTE, César Borgia, 1889. — II. Fr. DELABORDE, L'expédition de Charles VIII en Italie. — J. KLACZKO, Rome et la Renaissance, Jules II. — KOHLER, Les Suisses dans les guerres d'Italie de 1506 à 1512, 1897. — PAQUIER, art. Innocent. VIII dans Dict. de Théol. et art. Alexandre VI, dans Dict. hist. — A. RENAUDET, Le concile gallican de Pise-Milan (1510-12), 1922. — G. MOLI.AT, art. Jules II et Léon X, dans Dict. Théol.

A suivre : IV. Léon X (1513-1521) : Le concordat de Bologne.

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Message  Louis Ven 01 Mai 2009, 5:47 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)

CHAPITRE II

LA QUESTION ITALIENNNE
IV. Léon X (1513-1521) : Le concordat de Bologne. Le cardinal Jean de Médicis, fils de Laurent le Magnifique, fut élu pape à 37 ans et prit le nom de Léon X (15i3-21). Louis XII ayant négocié à Blois une alliance avec Venise (mars 1513), le pape conclut avec l'Empire, l'Angleterre et l'Espagne la contre-ligue de Malines. Après que La Trémoille eut été vaincu à Novare par les Suisses à la solde du pape, Louis XII fit la paix avec Léon X : il déclara dissous enfin le concile schismatique réfugié à Lyon. La réconciliation fut compromise lorsque François Ier, le nouveau roi de France, voulut reprendre le Milanais ; Léon X esquissa une nouvelle ligue dans laquelle entrèrent l'Espagne, l'Empire, les Suisses, Milan et Florence. Mais les troupes suisses commandées par le cardinal Mathias Schinner furent vaincues par François Ier à Marignan. Léon X se rendit à Bologne où il rencontra le roi de France. Au point de vue politique, il y signa un traité d'après lequel il restituait à François 1er Parme et Plaisance, jadis érigés en principautés indépendantes pour son frère Julien de Médicis ; mais l'équilibre italien n'en fut pas moins sauvegardé.
___________________________________

I. La question italienne.— PERRENS, Histoire de Florence, 1877 et suiv. — CH. YRIARTE, César Borgia, 1889. — II. Fr. DELABORDE, L'expédition de Charles VIII en Italie. — J. KLACZKO, Rome et la Renaissance, Jules II. — KOHLER, Les Suisses dans les guerres d'Italie de 1506 à 1512, 1897. — PAQUIER, art. Innocent. VIII dans Dict. de Théol. et art. Alexandre VI, dans Dict. hist. — A. RENAUDET, Le concile gallican de Pise-Milan (1510-12), 1922. — G. MOLLAT, art. Jules II et Léon X, dans Dict. Théol.


A suivre.

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Message  Louis Sam 02 Mai 2009, 6:08 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)

CHAPITRE II

LA QUESTION ITALIENNNE
IV. Léon X (1513-1521) : Le concordat de Bologne. Au point de vue religieux, il négocia le Concordat de Bologne qui annulait la Pragmatique Sanction. Tandis que celle-ci n'avait été qu'une sorte de Constitution civile du clergé inspirée des idées baloises, l'entente de Bologne était un véritable concordat, autrement dit un traité synallagmatique entre Léon X et François 1er. La part du roi et du pape dans la collation des bénéfices se trouvait nettement délimitée.

L'élection était supprimée : le roi présentait des candidats aux évêchés et archevêchés, aux couvents et prieurés qui jouissaient jadis du droit de faire canoniquement les élections ; mais le pape demeurait libre de ne pas accepter le candidat ; en cas de refus pontifical, un nouveau sujet devait être proposé dans les trois mois; passé ce délai, le pape pourvoirait librement ; en résumé pour le roi droit de présentation, pour le pape droit d'institution.

D'une part les prérogatives pontificales restaient sauves, et les principes qui avaient prévalu au siècle précédent étaient démentis ; d'autre part, en disposant indirectement de la collation des bénéfices, le pouvoir royal détenait le plus clair de la fortune du royaume.

Pourtant le pape…

A suivre.

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Message  Louis Dim 03 Mai 2009, 6:01 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)

CHAPITRE II

LA QUESTION ITALIENNNE
IV. Léon X (1513-1521) : Le concordat de Bologne. …Pourtant, le pape conservait les revenus des bénéfices apud sedem vacantia, il percevait aussi les annates et les dispenses. Les vieux tenants du gallicanisme — Parlement et Université — firent opposition : le roi finit par envoyer au Parlement un ordre formel d'enregistrement ; l'Université en appela à un concile général, François Ier lui imposa silence.

Le Concordat de 1515 possède une importance exceptionnelle puisqu'il règlera les rapports de l'Eglise et de l'Etat en France durant tout l'Ancien Régime. On a formulé contre lui de nombreux griefs ; il faut reconnaître que les rois commirent plus d'un abus dans les nominations : on vil des prélats courtisans, des abbés commendataires qui, simples laïques, pressuraient les moines. Notons, toutefois, que ces abus « témoignent contre les rois et non contre le concordat » ; d'ailleurs, le privilège de l'institution mettait aux mains du pape une sorte de droit de veto, moyen efficace de défendre l'Eglise de France : à l'époque de Louis XIV la papauté lui devra la victoire.

__________________________________________

I. Le concordat de 1516.— J. THOMAS, Le concordat de 1516, 3 vol., 1910.— A. BAUDRILLART, Quatre cents ans de concordat.— IMBART DE LA TOUR, Les origines de la Réforme, t. II. — BOURDON, Le Concordat de 1516 : négociations, réception en France. 1902. — L. MADELIN, Les premières applications du Concordat de 1516. Mél. arch. et hist, de l'Ecole française de Rome. t. XVII (1897) ; De conventu bononiensi, 1898; France et Rome. 2 éd. 1914.— G. HANOTAUX, Etudes critiques sur le XVIe et le XVIIe siècles en France, 1886.

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Message  Louis Lun 04 Mai 2009, 6:25 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)

CHAPITRE III

LA QUESTION ESPAGNOLE SOUS FERDINAND ET ISABELLE : L'INQUISITION

I. Les maranos. Un péril intérieur menaçait l'Espagne catholique : l'influence et le nombre toujours croissant des populations étrangères. Juifs et Maures. L'expulsion en massé eût été un moyen barbare aux conséquences économiques les plus désastreuses. Par leur habileté financière, les juifs avaient conquis un rang élevé : les grands seigneurs espagnols n'hésitaient pas à redorer leur blason en contractant avec eus des alliances : ainsi trouvait-on partout, à la cour et jusque dans le haut clergé, des personnages issus de sang juif. Sous le couvert de ces hauts protecteurs, nombre de juifs qui avaient dû se convertir pour échapper à la vindicte populaire, restèrent, en réalité, attachés à la loi mosaïque, et d'autant plus dangereux qu'ils se mêlaient aux fidèles. Le péril fut signalé aux souverains à Séville, en 1477, par le dominicain fray Alonso de Ojeda ; à l'instigation de l'archevêque une commission de surveillance fut chargée de ramener les hérétiques par la prédication. Mais, comme les résultats demeuraient insignifiants, Ferdinand et Isabelle demandèrent à Sixte IV l'autorisation d'instituer une Inquisition espagnole. Celle-ci différera donc dans son but particulier de l'inquisition générale établie au XIIIe siècle ; elle vise non point tous les hérétiques, mais une classe particulière d'apostats : les Judaïsants ou Maranos.

Dès 1481, l'Inquisition fonctionna à Séville ; elle s'étendit ensuite à Cordone, puis à d'autres villes. De temporaire, elle devint bientôt permanente avec un conseil suprême dirigé par un grand inquisiteur qui fut successivement Torquemada, prieur du couvent dominicain de Santa-Cruz (1481-99), Deza, archevêque de Séville (1499-1506), et Ximénès (15o6-16) archevêque de Tolède. Le grand inquisiteur était sans doute nommé par le roi, mais seul un bref apostolique l'investissait de sa juridiction spirituelle ; de même, les membres du conseil suprême étaient fonctionnaires de l'Etat, et comme tels recevaient de lui la juridiction séculière, mais on ne les nommait que sur la proposition du grand inquisiteur qui leur transmettait la juridiction spirituelle. Ainsi l'Inquisition était-elle une institution mixte, et non pas comme l'ont prétendu De Maistre et Ranke…

A suivre.

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Message  Louis Mar 05 Mai 2009, 6:05 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)

CHAPITRE III


LA QUESTION ESPAGNOLE SOUS FERDINAND ET ISABELLE : L'INQUISITION
I. Les maranos. Ainsi l'Inquisition était-elle une institution mixte, et non pas comme l'ont prétendu De Maistre et Ranke une institution purement politique : pour le prouver, il suffirait de rappeler que les juges ne se chargeaient pas de l'exécution des sentences capitales, mais que par une supplique ils imploraient la miséricorde du pouvoir séculier en faveur des coupables, selon les prescriptions du droit canonique.

Il n'en reste pas moins que, placée directement sous la tutelle de l'Etat, l'Inquisition espagnole courait le risque d'être accaparée par lui : on voit déjà Sixte IV se plaindre en 1479 des procédés de Michel Morillo qui, de sa propre autorité, a destitué l'Inquisiteur de Valence ; il arrivera souvent que la royauté se servira de ce Tribunal pour atteindre non seulement les maranos, mais les autres ennemis de la couronne ; on lui soumettra tous les procès politiques importants pourvu qu'ils aient une teinte de religion.

D'ailleurs, approuvée comme institution par Sixte IV, l'Inquisition espagnole mérita pourtant ses blâmes par l'irrégularité de certains de ses procédés. Un bref du 2 août 1482 décréta :

les jugements rendus sur appel à Rome auront force de chose jugée en Espagne;

les pénitents honteux seront absous à huis clos ;

les convertis ne devront plus être inquiétés par les inquisiteurs, et ils devront jouir de la libre possession de leurs biens.

Nul doute qu'il n'y ait donc eu des excès, mais beaucoup moins considérables que ne l'ont prétendu les écrivains anticléricaux : chaque tribunal d'Inquisition proclamait d'abord un délai de grâce durant lequel les apostats pouvaient solliciter l'absolution ; il usait de longanimité et ne prononçait qu'à regret la sentence capitale : souvent « faire un auto-da-fé, c'était non pas brûler d'innocentes victimes, mais déclarer la liberté de ceux qui avaient été faussement accusés ou réconcilier avec l'Eglise les pénitents ». (Héfélé).

L'Inquisition espagnole porta rapidement ses fruits. Mais pour achever l'œuvre ne fallait-il pas frapper les juifs après les judaïsants ? Déjà les Cortès de Tolède (1480) les avaient forcés à rentrer dans les limites des anciennes juiveries ; bientôt on les expulsa de Séville et de Cordoue ; enfin les rois catholiques lancèrent un édit bannissant d'Aragon et de Castille tous les juifs qui ne consentiraient pas à recevoir le baptême (1492). Beaucoup préférèrent l'exil : ceux de Castille se réfugièrent en Portugal, les Aragonais et les Catalans en Italie et dans les royaumes barbaresques.

A suivre : II. Les moriscos.

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Message  Louis Mer 06 Mai 2009, 8:17 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)

CHAPITRE III

LA QUESTION ESPAGNOLE SOUS FERDINAND ET ISABELLE : L'INQUISITION

II. Les moriscos. D'autre part, contre le royaume musulman de Grenade, les rois catholiques avaient entrepris une lutte qui après dix années (1481-92) aboutit à la conquête. La capitulation consentie accordait aux maures une large autonomie religieuse et civile. Mais les quatre cent mille Maures s'ajoutant ainsi aux nombreux musulmans de Valence et d'Aragon créaient un nouveau péril religieux et national. Dès 1492 un soulèvement força les rois catholiques è parquer les Maures de Grenade en deux faubourgs : Antequerula au sud et l'Abbaycin au nord.

Deux partis se trouvèrent alors en présence : celui de la persuasion qui avait à sa tête le grand inquisiteur Torquemada 0. P., celui de la rigueur commandé par le cardinal Ximénès, archevêque de Tolède O. M. Quand celui-ci vint à Grenade en 1499, il parvint par des présents et des menaces à baptiser une multitude de Maures ; mais bientôt une insurrection éclata dans l'Abbaycin et se propagea à travers l'Andalousie.

Après la répression on décréta que les Maures devaient choisir entre le baptême ou l'exil ; à ceux qui se firent chrétiens on donna le nom de morisques ; comme les maranos, ces convertis de foi douteuse passèrent sous la surveillance de l'Inquisition.

La même logique dans la défensive qui après les judaïsants avait atteint les juifs, devait étendre les mesures portées à Grenade jusqu'en Léon et en Castille ; une pragmatique de 1502 expulsa tous les Maures qui y refusaient le baptême. Pourtant, l'Inquisition qui avait sévi avec rigueur contre les judaïsants se montra en général indulgente pour les morisques ; nombre de saints personnages, depuis Hernando de Talavera jusqu'à saint Thomas de Villeneuve travaillèrent avec douceur à leur conversion.

Notons, toutefois que le tempérament espagnol indomptable dans sa foi et farouche dans son énergie comprenait beaucoup mieux les procédés de rigueur ; aussi l'Inquisition fut-elle populaire dans la péninsule où elle revêtit l'aspect d'un Comité de Salut public.

______________________________________________

I. Inquisition espagnole. — DE MAISTRE., Lettre à un gentilhomme russe sur l'Inquisition espagnole, Lyon. 1837. — RANKE, Fuersten und Vœlker, Hambourg, 1827. t. I. p. 241. — HÉFÉLÉ, Le cardinal Ximénès, trad. franc., Tournai. 1856. — MARIÉJOL, L'Espagne sous Ferdinand et Isabelle (Bibli. d'hist. illustrée), 1892. — PASTOR, Histoire des papes, trad. Furcy-Raynaud, t .IV, p. 369 seq. — Dom J. SOUBEN, art. Morisques dans Dict, Apol.
A suivre : CHAPITRE IV — La renaissance littéraire

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Message  Louis Jeu 07 Mai 2009, 8:44 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)

CHAPITRE IV

LA RENAISSANCE LITTÉRAIRE
La Renaissance fut un retour aux lettres antiques favorisé par le mécénat des princes. Le prestige de l'ancienne Rome, demeurée la capitale de l'humanité chrétienne, les rapports étroits de l'italien avec le latin, la reviviscence du droit romain l'expliquent en partie. Les laïques qui jusqu'alors ne s'adonnaient guère qu'à la poésie aspirent à un rôle intellectuel.

Dante Alighieri (1265-1321) fut à ce sujet un initiateur : mais sa Divine Comédie est encore une œuvre médiévale dont l'inspiration reste toute chrétienne, en dépit d'une passion politique intense.

Pétrarque, par contre, est le premier des humanistes. Il étudia les Latins en moraliste, mais en moraliste chrétien : « Quand nous lisons des œuvres philosophiques, poétiques, historiques, dit-il, l'oreille de notre cœur doit rester ouverte à l'Evangile du Christ ». Citons le De contemptu mundi, le De vita solitaria où il célèbre sa solitude de Vaucluse si propre à la contemplation, le De Sapientia, éloge de la foi, le De otio religioso, éloge de la vie monastique, les Triumphi, apologie de la chasteté victorieuse des passions humaines.

Mais rapidement la Renaissance…


A suivre.

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Message  Louis Ven 08 Mai 2009, 6:09 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)

CHAPITRE IV


LA RENAISSANCE LITTÉRAIRE
… Mais rapidement la Renaissance littéraire glissa vers le paganisme ; les humanistes prêchèrent une sorte d'épicuréisme doctrinal et pratique, en même temps que, sans contredire trop ouvertement le dogme, ils accablaient de leurs satires moines et clercs, Boccace (1313-75) ouvre la voie dans son Décaméron, récits licencieux. Poggio Bracciolini (+ 1459) écrivit en 1449 le Liber facetiarum, recueil des plaisanteries les plus ordurières. Laurent Valla (+ 1457) prône dans son De Voluptate la religion du plaisir : « Je déclare et j'affirme, dit-il, que la volupté est le vrai bien, et je l'affirme au point de soutenir qu'il n'y a pas d'autre bien qu'elle » ; il regardait comme monstrueux le célibat des prêtres et la vie monastique (De professione religiosorum). Le scandale parvint à son comble avec Antoine Beccadelli (+1471), dit le Panormite ; son Hermaphrodite qui préconise les vices les plus répugnants de l'antiquité païenne fut publiquement brûlé, et l'auteur excommunié.

Ces écrivains, pourtant sans originalité, et qui n'eurent qu'une habileté de rhéteur, jouirent d'une faveur considérable auprès des princes. La plupart firent partie de ce collège des secrétaires apostoliques fondé par les Papes d'Avignon pour favoriser les érudits et les lettrés; il faut convenir qu'ils rendaient service à la chancellerie pontificale en rédigeant les actes dans une forme littéraire parfaite, et que d'ailleurs, ils savaient déguiser leurs vrais sentiments ; il n'en reste pas moins que les papes cédèrent trop à l'engouement général.

Nicolas V qui eut la gloire de créer la bibliothèque Vaticane où il rassembla 5.000 manuscrits protégera tous écrivains, même un Valla. Une réaction s'opéra, discrète sous Calixte III et Pie II, très énergique sous Paul II (1464-71). Celui-ci restreignit le collège des abréviateurs de la curie où siégeaient les humanistes ; les protestataires se groupèrent en une société littéraire, l'Académie romaine, « rendez-vous de tous les éléments hostiles à la papauté, paganisme, hérésie et républicanisme » ; Paul II fit arrêter plusieurs de ses membres, entre autres Pomponius Lætus et le satiriste Platina ; ils en furent quittes d'ailleurs pour la prison et la peur.


Cependant…

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Message  Louis Sam 09 Mai 2009, 6:07 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)

CHAPITRE IV


LA RENAISSANCE LITTÉRAIRE
… Cependant la Renaissance chrétienne eut d'illustres représentants. Au premier rang, il faut citer le cardinal Bessarion, mécène magnifique qui voulut concilier les théories platoniciennes avec le christianisme dans son grand ouvrage Contre un calomniateur de Platon ; de même, Marcile Ficin (1433-99) propageait les idées platoniciennes dans le De religione Christiana, et dans la Theologia platonica de immortalitate animarum.

Il faudrait encore citer toute une lignée de cardinaux érudits : Albergati, Césarini, Capranica et surtout Nicolas de Cuse. Leur talent ne put toutefois éclipser la vogue des humanistes licencieux qui, en avilissant les mœurs publiques, préparèrent la Réforme.


_________________________________________________

I. L'humanisme italien. — BURCKHARDT, Kultur der Renaissance in Italien, Leipzig, 1809, trad, franç. de Schmidt, 1885. — J. GUIRAUD, L'Eglise romaine et les origines de la Renaissance, 3e éd., 1922. — PASTOR, op. cit., passim. — P. DE NOLHAC, Pétrarque et l'humanisme, 2 vol., nouv. éd., 1923. — E. RODOCANACHI, Boccace, 1908. — E. WASSER, Poggius Florentius, Leipzig, 1914. — MANCINI, Lorenzo Valla, 1891. — E. TATHAM, Francesco Petrarca, Londres,. 1925. — F. VERNET, art. Ficin, dans Dict. Théol. — A. PÉRATÉ, art. Renaissance, dans Dict. Apol.
A suivre : Chapitre V La Renaissance politique.

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Message  Louis Dim 10 Mai 2009, 6:27 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)
CHAPITRE V

LA RENAISSANCE POLITIQUE
La renaissance « ne fut point seulement une œuvre de lettrés et d'artistes ; elle a été, surtout un renouvellement de la vie morale, une façon nouvelle de concevoir le monde, une théorie originale de la société et de la vie publique, une tradition de liberté dans les rapports du chrétien avec l'Eglise ». (Gehbart).

A la faveur des troubles civils, l'individualisme avait pris en Italie libre-essort ; il se concrétisa en un type, le chef d'Etat ou Tyran dont la qualité maîtresse est la virtu. Le vrai virtuose justifie toujours les moyens quels qu'ils soient par la fin ; pour dominer, il peut et doit user de la ruse, de la fourberie et de la cruauté. Maître absolu, il n'est arrêté par aucune loi morale ; satisfaire ses passions est une manière d'affirmer sa personnalité : les bâtards pullulaient dans les maisons princières, et l'exemple de l'immoralité se propageait dans le peuple ainsi qu'en témoignent les lois alors portées.
A suivre.

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Message  Louis Lun 11 Mai 2009, 6:20 pm

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CHAPITRE V

LA RENAISSANCE POLITIQUE
I. Le népotisme pontifical à la fin du XVe siècle. Cette influence de la renaissance se, fit sentir à Rome même. Les papes de la fin du xve siècle se considérèrent trop comme des princes temporels pour qui la simonie et le népotisme étaient nécessité politique. Ils crurent que de tels moyens s'imposaient à eux non seulement pour mener à bien leur politique extérieure en regard des princes italiens, mais encore pour pouvoir tenir en respect à l'intérieur le Sacré-Collège. Celui-ci visait, en effet, indirectement à dominer la papauté et à substituer à la monarchie pontificale une oligarchie cardinalice.

Dès Avignon, les cardinaux occupèrent une place prépondérante dans l'administration de l'Eglise. Nulle décision que le pape prenne, sans les avoir réunis en consistoire privé ou public : faut-il trancher une question dogmatique, ils rédigent des mémoires (vota) ou exposent leur avis motivé ; s'agit-il d'une question politique, ils se voient sollicités par les rois et les princes de leur nation dont à l'ordinaire ils sont les obligés, leur ayant dû la pourpre.

Au xve siècle, après la menace de la réaction conciliaire qui prétendait réserver l'élection pontificale à l'Eglise enseignante, le Sacré-Collège voulut dominer la papauté : à chaque vacance du Saint-Siège, il imposa aux candidats en vue certaines conditions qui visaient à restreindre les droits du futur pape : ainsi proposa-t-il au cardinal Balbo un pacte, d'après lequel il s'engageait à prendre avis du Sacré-Collège, pour toutes choses : pour la nomination aux hautes fonctions et aux bénéfices, pour l'administration des Etats, pour la discipline et la guerre ; devenu Paul IV, le cardinal s'empressa d'annuler un pacte contraire au droit divin des pontifes ; Sixte IV et Innocent VIII rétracteront de même les engagements pris.

Cet isolement des papes…

A suivre.

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Message  Louis Mar 12 Mai 2009, 6:07 pm

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CHAPITRE V
LA RENAISSANCE POLITIQUE
I. Le népotisme pontifical à la fin du XVe siècle. Cet isolement des papes… devant la coalition des porporali explique et excuse en partie le népotisme pontifical. Aux neveux laïques, les papes donnaient une condotta, licence d'enrôler aux frais du trésor des mercenaires pour la défense du Patrimoine ; il leur décernait souvent avec l'étendard pontifical le titre de gonfalonier de l'Eglise romaine ; le premier d'entre eux devenait une sorte de ministre de la guerre qui avait place dans les conseils où se réglaient les affaires de politique générale ainsi que les difficultés survenues dans le Patrimoine. D'autre part, les cardinaux neveux recevaient les charges principales de la curie, autrement dit. la direction de quelque grand bureau : ainsi Rodrigue Borgia, neveu de Calixte III, fut-il vingt ans camerlingue, Julien de la Rovère, neveu de Sixte IV grand pénitencier, Julien de Médicis, neveu de Léon X chancelier, et tous trois arriveront au pontificat suprême. Par ces moyens, les papes du xve siècle purent maintenir en Italie une politique personnelle.

Sixte IV inaugura….

A suivre.


Dernière édition par Missale Romanum 1612 le Mar 12 Mai 2009, 6:14 pm, édité 1 fois (Raison : Correction du balisage.)

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Message  Louis Jeu 14 Mai 2009, 6:13 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)
CHAPITRE V

LA RENAISSANCE POLITIQUE

I. Le népotisme pontifical à la fin du XVe siècle. Sixte IV inaugura … déjà ce régime en nommant des cardinaux d'une moralité douteuse qui provoqueront, plus tard le scandale de l'élection d'Alexandre VI ; il laissa ses neveux Jérôme Riario et Julien della Rovere accaparer l'influence politique.

Son successeur Innocent VIII qui avait eu deux enfants avant son ordination osa bien célébrer solennellement leur mariage.

Mais le scandale fut au comble sous Alexandre VI ; Pie II lui avait déjà adressé des remontrances pour une fête champêtre organisée à Sienne ; cardinal, il entretenait des relations coupables avec une dame romaine Vanozza de Cataneis qui lui donna quatre enfants, Juan. César, Lucrèce et Joffré (1474-1481). Arrivé au pontificat (1492), il les pourvut richement : Joffré épousa en 1496 une petite fille naturelle de Ferdinand d'Aragon, Fancia. Juan, l'aîné, créé duc de Gandie et pourvu du duché de Bénévent, fut assassiné mystérieusement au retour d'une fête nocturne ; Alexandre VI désespéré parla de réformer sa vie, mais après quelques jours il oublia et reporta toute sa faveur sur son autre fils César Borgia qui d'abord cardinal jeta la pourpre aux orties et par la grâce de Louis XII devint duc de Valentinois et épousa Charlotte d'Albret, fille du roi de Navarre. César fut le vrai type du tyran cruel et débauché, il domina complètement son père dont toute la politique s'employa à réaliser sa fortune.

Quant à Lucrèce, si décriée, elle fut sans doute la plus honnête de la famille, dépourvue d'énergie, elle se laissa marier selon les besoins de la politique pontificale, d'abord à Jean Sforza de Pesaro, puis à un fils naturel du roi des Deux-Siciles, Alphonse de Bisceglia que César assassina, enfin à Alphonse d'Esté, prince héritier de Ferrare. Nul doute qu'on ait exagéré les scandales de ce pontificat : il faut nier, par exemple, qu'Alexandre VI ait entretenu des relations incestueuses avec sa fille Lucrèce, qu'il ait fait peindre Giulia Farnèse sous les traits d'une madone et lui-même à ses pieds, qu'il ait tué le prince Djem, etc.. Mais il n'est que trop vrai que, même arrive au pontificat, il continua sa vie scandaleuse, qu'il afficha sa liaison avec Giulia Farnèse et qu'il eut encore deux enfants : Juan vers 1494 et Rodrigo en 15o3.

A suivre : II. Une tentative de réaction : Savonarole.

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Message  Louis Ven 15 Mai 2009, 6:14 pm

La fin du Moyen Age (1438-1517)
CHAPITRE V

LA RENAISSANCE POLITIQUE

II. Une tentative de réaction : Savonarole. Contre de tels excès une voix éloquente s'éleva soudain : celle de Savonarole. Ce dominicain obtint à Florence un succès extraordinaire ; ses sermons sur les mœurs convertirent la ville entière ; les débauchés devinrent pieux et les femmes modestes dans leur toilette ; on put organiser « des bûchers de vanités » ; les changeurs juifs furent bannis, l'usure supprimée et l'on fonda une banque de prêts presque gratuits.

Savonarole fit acclamer le Christ Seigneur et roi de Florence ; il ambitionnait que cette cité devînt le centre d'une réforme qui se propagerait par toute l'Eglise. Mais, esprit exalté et incapable de mesure, il critiquait et bouleversait tout avec une hardiesse incroyable ; il prônait une théocratie comme au temps des juges d'Israël, mais tracassière et tyrannique. D'ailleurs, il voulut appuyer sa réforme sur des moyens politiques et mit tout son espoir dans Charles VIII, le nouveau Cyrus.

Emu par ces visées politiques, Alexandre VI lui interdit la prédication par deux brefs de l'année 1495 et le cita à Rome. Savonarole attaqua avec violence la corruption de la cour romaine et prôna la réunion d'un concile œcuménique, lorsque, par l'intermédiaire du cardinal Caraffa, il eut obtenu la permission de reprendre ses prédications. D'où, nouvelle interdiction à laquelle cette fois il ne se soumit plus ; le 12 mai 1497, il fut excommunié. Le 19 juin, il répondit par « son Epître à tous les chrétiens contre l'excommunication subrepticement obtenue contre lui » et il continua à célébrer la messe et à prêcher contre le pape.

Alexandre VI somma alors les Florentins de lui livrer Savonarole, ou tout au moins de lui interdire la prédication (25 février et 9 mars 1498). Le moine répondit qu'il ne voulait s'en remettre qu'à un concile général, et dès lors sa popularité baissa ; elle disparut complètement lorsqu'il eut reculé devant l'épreuve du feu qu'il avait d'abord acceptée. Traduit par la Seigneurie devant un conseil où figurèrent deux juges pontificaux, il fut condamné au bûcher et ses cendres jetées dans l'Arno.

Examinés sous Paul III, Jules III et Paul IV, ses écrits furent déclarés exempts de toute erreur; sa rébellion n'en reste pas moins blâmable.

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II. La renaissance politique, Jérôme Savonarole.— GREGOROVIUS, Stadt Rom in Mittelalter, 2e édit., t. VII et VIII. — DE MAULDE LA CLAVIERE, La diplomatie au temps de Machiavel, 3 vol., 1892. — THUREAU-DANGIN, Vie de saint Bernardin de Sienne, surtout l'Introduction. — VILLARI, Savonarola e i suoi tempi, trad, franç. par Gruyer. 1874. — A. CAPELLI, Fra Girol Savonarola. — I. SCHNITZER, Savonarola. Ein Kulturbild aus der zeit der Renaissance, 2 vol., 1924. — G. SCALION, Girolamo Savonarola e Santa Catarina de Ricci, Florence, 1924. — PETER DE ROO. Materials for a History of Pope Alexandre VI. his relatives and his time, 5 vol., Bruges, 1924. Le meiíleur guide demeure PASTOR. Histoire des papes. — RODOCANACHI, Une cour princière au Vatican pendant la Renaissance (1471-1503), 1925.

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