L'Histoire de l'Église (Tome II)

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Message  Louis Jeu 06 Aoû 2009, 6:11 pm

L’Éclosion de la Réforme (1517-1559)
CHAPITRE PREMIER
LES ORIGINES DE LA RÉFORME ALLEMANDE
LE LUTHÉRANISME
V. Les interventions romaines et la révolte ouverte. Bientôt, d'ailleurs, toute équivoque fut rompue. Comme Jean Eck avait provoqué à une discussion publique Carlostadt, l'ami de Luther, celui-ci se présenta pour le soutenir. Dans celle Dispute de Leipzig (27 juin - 16 juillet 1519), Luther rejeta définitivement toute autorité, même conciliaire, pour ne plus s'en remettre qu'à la Bible interprétée par chacun selon les lumières de l'Esprit-Saint : ainsi formulait-il ce principe du libre-examen qui vouera le protestantisme à l'anarchie doctrinale. Les procès-verbaux de la discussion furent envoyés aux universités de Paris, Louvain et Cologne, qui, toutes trois, condamnèrent Luther. Entré dans la voie de la révolte ouverte, Luther va s'y précipiter avec d'autant plus d'assurance qu'il se sent appuyé par le chef des néo-humanistes, Ulrich de Hutten, pamphlétaire endiablé, qui l'appelle « le plus grand théologien » (28 avril 1520), et aussi par les chefs de la chevalerie libertaire, Franz de Sickingen el Silvestre de Schaumburg. Il écrit alors à Spalatin celle phrase fameuse, signal de la rupture : « Les dés en sont jetés, je ne veux plus de réconciliation avec Rome pour l'éternité. Silvestre de Schaumburg et Franz de Sickingen m'ont affranchi de toute crainte humaine. » (Mai-juin 1520.)

C'est alors que, dès le 1er août, il lance son Manifeste à la noblesse d'Allemagne sur la réforme de l'Etat chrétien, qui contient tous les éléments des erreurs luthériennes en ce qui concerne l'Eglise, et qui ébranle la « triple muraille » du romanisme :

contre la distinction du clergé et des fidèles, il proclame le principe de l'égalité de tous les chrétiens et du sacerdoce universel ;
contre le privilège réservé au magister ecclésiastique d'interpréter la Bible, il affirme le principe du libre examen ;
il dénie au pape le pouvoir de convoquer le concile général pour le transférer aux princes.

Cependant, Rome prononçait sa sentence. La bulle Exsurge Domine datée du 10 juin 1520 était publiée, en Allemagne, le 21 septembre, par Jean Eck. On y condamnait la doctrine de Luther :

l'erreur centrale concernant la corruption de la nature humaine (prop. XXXI, XXXII, XXXV) et la justification par la foi (prop. X, XI, XII) ;
l'erreur occasionnelle sur les indulgences (prop. XVII, XIX) et le purgatoire (prop. XXXVII, XL) ;
les conclusions révolutionnaires au sujet du pape et de la hiérarchie (prop. XIII et XVI) ; par un surcroît de longanimité, on laissait soixante jours à Luther pour se rétracter.

Tout en écrivant au pape une lettre très soumise où il rejetait toute la responsabilité des troubles sur Jean Eck (14 octobre), Luther publiait le De captivitate Babylonica, où il traite d'Antéchrist le pontife romain; le 17 novembre, il lançait un Appel au concile, puis le 10 décembre, il brûlait, sur la place de Wittenberg, la bulle Exsurge en disant : « Parce que tu as tourmenté la vérité, elle te tourmente à ton tour dans ce feu. »

Le 3 janvier 1521, Léon X lançait enfin l'excommunication.
A suivre. : VI. L'intervention impériale : l'édit de Worms.

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