Le premier et le plus profond des savants : Adam

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Message  Roger Boivin Dim 18 Avr 2010, 8:41 pm

*

LE NATURALISTE CANADIEN


Vol. VIII.  Cap Rouge, Q., MAI, 1876.  No. 5.
Rédacteur : M. l'Abbé PROVENCHER.

.


LE PREMIER ET LE PLUS PROFOND DES SAVANTS :  
ADAM, NOTRE PREMIER PÈRE !


PAR M. L'ABBÉ F. X. BURQUE.


*

Nous commençons aujourd'hui la publication d'un remarquable écrit, dû à la plume du Rév. M. Burque, professeur de philosophie au Séminaire de St. Hyacinthe. Nos lecteurs reconnaîtront avec nous que le jeune professeur prend dès son début un rang distingué, parmi les littérateurs et les savants de notre pays.

Une force d'argumentation remarquable, soutenue par un style entraînant, pourra convaincre même jusqu'aux plus prévenus, que l'étude de la nature a un tout autre but que la connaissance absolue des différents êtres, leur conformation, leur organisation etc., pour pouvoir les ranger, par des combinaisons plus ou moins ingénieuses, en séries ou tableaux continus suivant que leurs affinités ou leurs dissemblances les approchent ou les éloignent les uns des autres ; mais qu'elle peut encore offrir des ressources immenses à l'apologétique chrétienne.  D'ailleurs, dans notre siècle de positivisme et du culte de la matière, on bouleverse l'univers entier, on analyse les corps jusqu'à leurs molécules constituantes, pour y chercher des armes contre la révélation ; on voudrait si bien se passer de Dieu qu'on cherche à force de mots vides de sens et de paradoxes à vouloir faire croire qu'il n'existe pas ; la nécessité s'impose donc au philosophe chrétien de descendre dans l'arène avec le matérialiste, d'étudier la nature avec lui, pour faire ressortir l'énormité de ses systèmes, et démontrer, à science égale, l'absurdité et l'impiété de ses théories.

Nos lecteurs, nous en sommes certain, liront cet écrit avec le plus grand intérêt.


I.


On aime généralement, en quelque genre que ce soit, à regarder dans le passé, pour se glorifier du nombre et de l'antiquité des illustres prédécesseurs qui ont honoré les voies que l'on suit.  Ainsi les familles se glorifient de leurs ancêtres ; les ordres religieux, de leurs fondateurs et de leurs saints.  Or, il en est de même des naturalistes : jetant les yeux en arrière, ils saluent avec enthousiasme et avec bonheur tous les grands hommes qui ont scruté le plus profondément et fait connaître avec plus d'abondance à l'humanité les merveilles si admirables, mais si mystérieuses de la nature.  Le nombre de ces grands hommes est considérable.  Tout le monde sait que l'étude des œuvres de Dieu a toujours préoccupé et captivé une foule de génies ; et que les derniers siècles entr'autres, à la suite des Galilée, des Kepler, des Newton, des Buffon et des Linnée, ont vu surgir des pléiades de savants.  Mais il y a aussi des savants au moyen-âge : témoin, Albert-le-Grand.  Il y en a parmi les anciens : témoin, Aristote.  Il y en a au sein des peuples les plus reculés : témoin, Salomon et Job.  Quels seront donc les pères de la science ?  En remontant plus haut dans l'histoire, ne serait-il pas possible de trouver encore à Salomon et à Job quelque prédécesseur ?  Certes, il serait intéressant, par exemple, de pouvoir atteindre jusques par delà le déluge, aux temps les plus primitifs de l'humanité, et de saluer là, dans Adam, notre premier père,  le père et le fondateur de la science parmi les hommes !


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Message  Roger Boivin Dim 18 Avr 2010, 9:33 pm


Il va sans dire que si l'on consulte, à ce sujet, Voltaire et Rousseau, il nous rient au nez.   Les premiers hommes des savants !  Ce n'étaient que des espèces de bêtes, courant à la façon des singes, à travers bois et montagnes, sans aucune société, sans aucune civilisation, sans aucune loi !  -  Mais Voltaire et Rousseau n'étant pas des autorités scientifiques, il peut être fait bon marché de leurs systèmes. On sait que Voltaire, complètement embourbé dans ses explications des fossiles, ne trouvait rien de mieux à répondre qu'il en finissait là, ne voulant pas se brouiller avec M. de Buffon, pour des coquilles.

Cependant, il n'y a pas à se le dissimuler, la théorie, a été soutenue par des hommes d'une compétence plus marquée ; et elle a eu de la vogue.  Lamarck, qui vivait à peu-près dans le même temps que Voltaire, explique la génération spontanée par l'action combinée de l'attraction, de l'humidité et de la chaleur ; et, les premières molécules vivantes obtenues, il enseigne formellement que toutes les espèces, l'homme y compris, viennent de là, par des transformations successives et graduelles, dans la double série des animaux et des plantes.  De Maillet, un peu auparavant, avait expliqué la vie par les fluctuations de la matière, et les espèces par les fluctuations de la vie ; et des siècles avant ces plagiaires, Anaximandre, disciple de Thalès, avait écrit que l'homme, terme final de la transformation des espèces, n'était devenu ce qu'il est, qu'après avoir été successivement Zoophyte, Mollusque, Poisson, Reptile, Oiseau et Mammifère.

Au fond, il est très facile de reconnaître que cette doctrine du progrès absolu, est l'unique refuge de tous ceux qui nient Dieu et la création.  Athées, Matérialistes, Panthéistes, Positivistes etc., se rencontrent forcément et se voient d'un coup d'oeil ami sur ce terrain.  Épicure, posant son système des atomes, établissait bien de toute nécessité, que l'homme n'était que le plus parfait des animaux, et que les animaux et les plantes ne différaient entr'eux et de la matière brute, que par la disposition diverse de leurs principes constituants.

Aussi lorsque Darwin, en 1858, publiait son livre, de venu fameux, sur l'Origine des espèces, il n'enseignait, quant à la substance, absolument rien de neuf - plus plagiaire même que de Lamarck et de Maillet, puisqu'il écrivait après eux.  Et comme tous ses prédécesseurs encore, il défendait et appliquait, ni plus ni moins, le Panthéisme régnant.  Car l'erreur la plus universelle des temps modernes, est, sans le contredit, le Panthéisme de l'Allemagne, expliquant tout par le développement indéfini de l'absolu.  Cette erreur a rallié à elle tous les drapeaux de l'incrédulité ; et l'on peut dire à bon droit que la doctrine de Darwin sur la transmutabilité des espèces, est aujourd'hui sa plus logique, sa plus rigoureuse, et sa plus imposante expression.  Jamais le Panthéisme n'avait été soutenu avec plus de rigueur ; jamais aussi le transformisme ne le fut avec plus de force.  Darwin, en effet, tout en empruntant le principe de la transformation, ne manqua pas d'être incontestablement original sur le mode de cette transformation ; et la lutte pour la vie, la sélection naturelle et sexuelle, la survivance des aptes, (struggle for life, natural and sexual selection, survival of the fittests,) resteront à jamais pour témoigner du même coup, et du génie du naturaliste anglais et de la stérilité des efforts des impies pour faire triompher leurs systèmes, qui ne sont toujours, après tout, que de misérables élévations de sable et de poussière, balayées tôt ou tard par la raison et le bon sens.



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Message  Roger Boivin Dim 18 Avr 2010, 9:49 pm


A la rigueur, il ne nous est pas indispensable, pour établir que notre premier père a été réellement l'homme le plus savant qui ait jamais existé, de démontrer auparavant que le genre humain a commencé, de fait, par un homme et une femme construits de toutes pièces, formés d'un corps animal et d'une âme intelligente, complétement indépendants de toutes les espèces brutes, mêmes les plus élevées, en un mot, semblables en tout aux hommes et aux femmes du dix-neuvième siècle ; car nous nous adressons à des lecteurs catholiques, bien éclairés d'ailleurs, qui connaissent parfaitement la vérité à ce sujet.  Néanmoins, parce que l'opposition subsiste toujours et gronde dans le lointain, il faut que nous en ayons le cœur net avec elle : nous ferons par conséquent, cette démonstration.  D'un autre côté, ce nous sera comme une base, un point de départ inébranlable pour l'exposition de notre doctrine, laquelle obtiendra par là beaucoup plus d'étendue, et vaudra, non seulement pour les catholiques, mais aussi pour toute espèce d'incrédules, pour les Rationalistes eux-mêmes.



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Message  Roger Boivin Dim 18 Avr 2010, 10:07 pm


Avant tout, il est impossible que la vie soit l'épanouissement de la matière et vienne d'elle ; attendu que l'effet ne peut être supérieur à sa cause, ou plutôt qu'il ne peut pas avoir d'effet sans cause, et que la lumière, par exemple, ne peut pas sortir des ténèbres, ni l'harmonie et la beauté de la confusion et du désordre.  Les infusoires ! s'écrit-on de toutes parts.  Vaine objection !  Il est aujourd'hui incontestablement démontré que ces animalcules mystérieux sont dus à des germes.  Ces germes remplissent l'atmosphère, tombent dans des milieux convenables et se développent : voilà la raison pure et simple du phénomène.  M. Pasteur a déjà fait l'expérience avec soixante ballons de verre à la fois.  Les ballons contenaient les infusions les plus propices ; mais ils étaient à col recourbé.  Eh ! bien, après deux années d'attente, aucun infusion n'est apparu !  Pourquoi ?  Parce que l'air, circulant à l'intérieur, avait abandonné ses germes, lesquels peuvent bien tomber, mais ne peuvent pas remonter, dans une atmosphère tranquille.  Omne vivum ex ovo, disait Harvey, plutôt par éclair de génie que par conviction ; et voilà qu'aujourd'hui, il est irrésistiblement prouvé que ce grand principe est exacte.

En second lieu, il est impossible que les espèces ne soient que l'épanouissement de la vie, et proviennent d'un petit nombre de types primitifs, insensiblement et graduellement transformés, pendant une longue suite de siècles.  Car les espèces sont fixes.  De temps immémorial, elles se multiplient sans se corrompre ; tout animal ou toute plante engendre un animal ou une plante absolument de même nature ; les unions entre les espèces voisines sont stériles ou ne donnent que des produits inféconds ; et, s'il est absurde et ridicule de conjecturer que les Mammifères pourraient bien, avec le temps, être formés en Oiseaux, en Poissons, pourquoi le serait-il moins de prétendre que les Oiseaux viennent des Poissons, et que les Mammifères viennent des Oiseaux ?  Il faut donc accorder à toutes les espèces distinctes des souches primitives distinctes.



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Message  Roger Boivin Dim 18 Avr 2010, 10:51 pm


Mais ces transformations, disent-ils, ont été lentes, insensibles, graduelles. - Ici, c'est à l'observation qu'il faut en appeler.  Eh ! bien, si l,on ouvre les entrailles de la terre, et que l'on descendre jusqu'au Laurentien, où apparaissent les premières traces de vie, trouve-t-on, en remontant de terrain en terrain, une transformation lente, insensible, et graduelle des espèces ?  Loin de là ! toutes les espèces fossiles, dans quelque terrain que ce soit, sont aussi éloignées, plus éloignées même les unes des autres que les espèces actuellement existantes.  Et c'est ainsi qu'ont été faites les découvertes les plus mortelles pour la théorie de Darwin.  On a trouvé, par exemple, dans le Silurien, au milieu de Mollusques insignifiants, des Orthoceras gigantesques, ne mesurant pas moins de douze à quinze pieds de longueur ; et dans le Devonien, quelque chose de plus étonnant encore : au milieu d'une multitude de poissons de moyenne taille, le Dinicthys de Newberry, poisson énorme, long de trente pieds, avec une tête formidable, des mâchoires terribles, des dents à tout écraser, et des défenses coniques, en forme de sabre, pouvant s'implanter de douze à treize pouces au moins dans la masse de leurs victimes !  Il est bien facile de s'imaginer comment de pareilles découvertes ont été accueillies : les transformistes ont montré beaucoup de stupéfaction, et leurs adversaires, ne pouvant plus garder leur sérieux, se sont demandé, avec un sourire d'ironie sur les lèvres, s'il était bien vraisemblable et bien admissible, que des animaux si grands, pêle-mêle avec des animaux si petits, eussent pu être le résultat d'une trans formation lente, insensible et graduelle !  Et pourtant il n'y a pas que cela.  Car tous les terrains qui viennent ensuite nous offrent invariablement le même spectacle de dissemblance et de disproportion.  Il serait très curieux, par exemple, que M. Darwin entreprît de nous indiquer les espèces d'où ont pu parvenir le Labyrinthodon, l'Archaeopterix, l'Ichtiosaure, le Plésiosaure, l'Iguanodon, le Mégalosaure, le Xiphonodon, le Dinotherium, le Mégatherium, le Dinornis, etc., tous animaux monstrueux, - Reptiles, Oiseaux ou Mammifères, - de taille gigantesque, aux formes les plus étranges, et extraordinairement éloignés de toutes les espèces contemporaines.  Les intermédiaires manquent donc !  Et contrairement à l’axiome si vanté : natura non facit sallus, il est évident que la nature fait des sauts terribles parfois, capables de désarçonner les Transformistes les plus enragés et les Panthéistes les plus fougueux.

Ainsi l'expérience des temps géologiques et celle des temps historiques, se réunissent on ne peut mieux, pour démontrer péremptoirement la distinction, l'indépendance et la stabilité des espèces.



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Message  Roger Boivin Lun 19 Avr 2010, 12:12 am


On pourrait ajouter ici que la transformation en elle-même est une chose radicalement impossible et absurde.  On veut que les types primitifs soient indéfiniment modifiables en tous sens.  Eh ! bien, c'est là une première supposition que réprouvent les principes les plus autorisés de la philosophie.  Comment en effet, expliquer la génération, dans ce qu'elle a de plus intime, si ce n'est par une force, qui, résidant dans le germe, en dirige un-à-un  tous les développements, jusqu'à ce que l'être soit achevé ?  Or, cette force, étant de même nature que celle qui anime les générateurs, ne peut évidemment produire que des êtres semblables à ceux-ci. - Il est question, comme on le voit, de la forme substantielle des Scholastiques.  La philosophie moderne se révolte sans doute ; mais la philosophie scolastique, avec ses ineffables lumières, est encore plus grande, plus imposante, plus forte.  Tombant de tout son poids sur le Baconisme, le Cartésianisme, le Cousinianisme, le Transcendalisme etc., elle écrase toutes ces misérables doctrines, comme un géant écraserait un pygmé ; et il demeure finalement acquis que tout être vivant qui se propage n'est pas modifiable en tous sens, mais bien au contraire, stable dans les attributs d'une nature, qui, tout en se multipliant, se conserve, d'une manière inflexible, toujours identique à elle-même, de produits en produits.

Supposons toutefois que ces types primitifs soient indéfiniment modifiables, comme on le veut.  La philosophie accordera-t-elle qu'il en puisse résulter un double règne, végétal et animal, parfaitement constitué et dans son ensemble et dans les espèces et les individus qui le composent ?

Non ! On prétend qu'étant donné la modificabilité des types, les modifications utiles se conserveront, au détriment des modifications vicieuses qui seront détruites.  Eh ! bien, c'est là qu'est l'erreur.  Car si les types se développent d'eux-mêmes, ils se développeront au hasard.  Et quoi ! le hasard surveillerait cet immense travail de la transformation et de la multiplication des espèces !  Le hasard fixerait les modifications utiles et ferait tomber les vicieuses !  Le hasard produirait avec équilibre et avec proportion la double série des animaux et des plantes !  Le hasard enfin obtiendrait ce résultat sublime que sous une incalculable variété de formes, il y eût toujours l'ordre, l'harmonie, la beauté, et que la monstruosité, la difformité ne se montrât  absolument nulle part ?  Qui ne voit que c'est là, la plus insoutenable doctrine, la plus extravagante absurdité, puisque le hasard, qui n.est pas une intelligence, qui n'est pas même un être, qui n'est qu'un mot creux et chimérique, ne peut absolument rien pour le contrôle et la direction d'une œuvre aussi difficile, aussi compliquée, aussi immense que l’œuvre de la transformation des espèces sur toute la surface du globe.



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Message  Roger Boivin Lun 19 Avr 2010, 12:50 am


Darwin, parait-il, aurait passé par dessus cette difficulté.  Peut-être, au fond, n'en était-ce pas une pour lui.  Car si c'est l'Absolu qui se développe ; comme l'Absolu, au dire de Spinoza et des Allemands, est doué de la pensée et de la conscience, et est soumis d'ailleurs à une inflexible nécessité de perfectionnement, bien manifestement impossible lui est de se développer mal ; et alors, il n'y a pas à craindre que la difformité, la laideur, l'imperfection se puisse rencontrer parmi les animaux et les plantes, puisqu'elle ne se rencontre nulle part.  Mais s'il en est ainsi,  tant pis pour Darwin !  Avec les mêmes armes avec lesquelles on écrase les Panthéistes, on l'écrasera lui-même.   On lui fera voir combien il est horrible et insensé de confondre Dieu avec l'univers, et de dire que c'est Dieu qui, après s'être fait matière, s'est fait successivement Zoophite, Mollusque, Articulé, Vertébré d'une part, et de l'autre Thallogène, Acrogène, Glumacée, Aglumacée, Gymnosperme et Angiosperme, constituant ainsi de sa propre substance, tous les animaux et toutes les plantes du monde.

Les transformistes qui reculent devant de telles monstruosités et de telles blasphèmes ne comprennent que trop l'absurdité radicale du système.  Et la réaction qui s'opère parmi eux, est un présage certain que le Darwinisme voit déjà décliner ses beaux jours.  On a entendu, par exemple, M. Wallace s'exprimer à ce sujet, en termes formels, et déclarer qu'il fallait nécessairement admettre, pour obtenir le développement régulier et parfait des espèces, une intelligence ou des intelligences exerçant un contrôle actif sur cet immense travail de transformation. (higher intelligences, controlling intelligences.)

La vérité, pourtant n'est pas encore là.  Car ces intelligences ne peuvent signifier que Dieu, ou les anges, ou les forces de la nature.  Or, si elles signifiaient les forces de la nature, ce serait le Panthéisme sous une nouvelle forme ; si elles signifiaient les Anges, ce serait la supposition la plus gratuite du monde ; et si enfin elles signifiaient Dieu, ce serait le coup de mort le plus immédiat de la doctrine, puisqu'il répugne à l,esprit de se représenter Dieu travaillant sans interruption et péniblement pendant de longs siècles, pour élaborer les deux règnes de la vie par la transformation des types primitifs, et qu'il nous va, au contraire, infiniment mieux, de le voir agissant seulement à des intervalles déterminées, selon les circonstances du globes, et faisant surgir alors, par la vertu de sa parole, des espèces nouvelles et nombreuses, indépendantes les unes des autres.

Ainsi donc, bon gré mal gré, et quelles que soient les résistances de l'erreur, il faut de toute nécessité, revenir à la création successive et multiple.



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Message  Roger Boivin Lun 19 Avr 2010, 12:51 am


" La création, dit M. Duvernoy, a commencé l'existance de chaque espèce, la propagation la continue. "

Mais quand la doctrine du transformisme ne pourrait être victorieusement repoussée, par rapport aux végétaux et aux brutes, il faudrait toujours bien qu'elle n'allât plus loin et qu'elle s'inclinât respectueusement devant l'homme, semblable à la mer, qui va se briser en vain contre un inébranlable rocher.  Entre le singe le plus parfait et l'homme, il y a un abîme infranchissable, une distance infinie.  Le corps de l'homme est d'une beauté, d'une délicatesse, d'une perfection telle, que le singe à côté de lui, est véritablement horrible, hideux et repoussant.  Toutes les adaptations des membres de l'homme diffèrent essentiellement de celles des membres du singe.  L'angle facial de l'homme est de 70 à 80 degrés, celui du singe atteint à peine 35°.  Et l'homme est intelligent, le singe ne l'est pas.  L'intelligence élève l'homme jusqu'aux cieux, elle le fait plus grand que l'univers. En cette noblesse suprême, cette dignité incomparable de l'homme de jouir de la pensée, de la science, du raisonnement et de la liberté, et de voir le champ de toute les sciences et de toutes les industries, de toutes les vertus et de tous les dévouements, ouvert devant lui, comme une arène d'honneur et de gloire, est la preuve la plus palpable, la plus saisissante, la plus irrésistible qu'il est l'ouvrage immédiat de Dieu, le chef-d’œuvre de ses mains, le roi qu'il a établi sur le monde.  Natura non fucit saltus !  Et du singe à l'homme, c'est le saut le plus désespérant qui se puisse voir.  Car non seulement les facultés intellectuelles et morales de l'homme crient : arrière ! au transformisme étendu jusqu'à lui, mais flétrissent et condamnent impitoyablement à l'opprobre les vils et téméraires partisans du singe perfectionné.

Et qu'on n'aille pas dire avec St. Georges Mivart (1) que le corps de l'homme a bien pu être le résultat de la transformation de quelque singe supérieur, et que Dieu lui en aurait ensuite insufflé une âme intelligente et libre.  Où est-il, ce groupe de singes supérieurs qui n'eussent pas été éloignés d'être des hommes ? Tous les singes connus, vivants ou fossiles, en sont à une énorme distance !  Mais en supposant que ces singes aient existé et se soient perfectionnés jusqu'à prendre la forme humaine, on devrait au moins, trouver dans les entrailles du globe, des indices de ces hommes brutes.  En trouve-t-on ?  Hé ! pourtant, dans les terrains quaternaires, où l'on extrait des ossements humains, on rencontre à côté d'eux les traces les plus incontestables de l'intelligence, du raisonnement et de l'industrie.  Et n'eût-on pas ces preuves de fait si décisives, il n,en faudrait pas moins, au nom de la logique et du bon sens, repousser avec énergie la théorie de Mivart ; parce que le corps de l'homme, dans toutes ses parties, étant essentiellement adapté à des fins d'intelligence, un pareil corps, privé de raison, serait la plus inconcevable monstruosité ; outre qu'abandonné à ses seules forces physiques, au milieu d'un monde animal où les muscles les plus puissants, les griffes les plus aiguës, les dents les plus tranchantes font la loi, si un tel être eût jamais existé, sa condition aurait été la plus misérable et la plus infime ; ce qui est la contradiction la plus flagrante du principe des modifications utiles, du perfectionnement indéfini, et de la conservation de plus en plus assurée des espèces.

(1) Un article de Wikipédia :
George Jackson Mivart PhD M.D. FRS (30 Novembre 1827-1 avril 1900) était un anglais biologiste. Il est célèbre pour démarrage en croyant ardent la sélection naturelle qui devint plus tard l'un de ses plus féroces critiques. Tenter de réconcilier DarwinLa théorie de «l'évolution des croyances de l' Église catholique, Il finit par être condamné par les deux parties.



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Message  ROBERT. Lun 19 Avr 2010, 3:33 pm

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Merci Roger de mettre à terre, toutes les théories fumeuses de Darwin & Cie, avec l'aide de Saint Thomas et notre premier père Adam !
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Message  Roger Boivin Mer 21 Avr 2010, 11:13 am


Mais pourquoi tant insister sur ce point ?  Ceux qui croient à la création de l'homme s'indignent d'une si large part d'attention accordée aux impies ; et tous les savants désintéressés et de bonne foi nous autorisent à passer outre  et à regarder le transformisme  comme une doctrine méprisée qui s'en va.  Appelons-en donc au plus tôt à la Genèse catholique, puisque la Genèse anti-catholique est absurde.

Qu'enseigne la Genèse catholique ? Que Dieu existe, qu'il est nécessaire, immuable, éternel, unique, intelligent, conscient, tout puissant et parfait ; qu'il a créé l'univers tout entier, qu'il a consolidé le globe terrestre, qu'il a formé les continents et les mers, qu'il a épuré l'atmosphère, et fait briller le soleil, la lune et les étoiles, qu'il a créé avec une abondance extrême toutes les plantes : les herbes des champs, les buissons des vallées, les arbres majestueux des forêts, - et tous les animaux : ceux qui nagent dans l'eau, ceux qui courent sur le sol, ceux qui volent dans les airs ; et qu'enfin, la terre étant prête, c'est-à-dire ornée, magnifique, admirable, avec tous ses êtres vivants, avec toutes ses montagnes, avec ses fleuves et ses lacs, ses parfums et ses douces brises, il a délibéré, s'est dit à lui-même : faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance ; puis, prenant du limon, il en forma un corps animal de la beauté la plus exquise, et soufflant sur son ouvrage un souffle de son amour, il lui communiqua tout ensemble l'âme, l'intelligence, la raison, la conscience, le mouvement et la vie !



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Message  Roger Boivin Jeu 22 Avr 2010, 8:02 pm


Voilà la naissance et l'apparition de l'homme sur la terre, d'après la Genèse catholique.  Les hommes de foi s'attachent avec certitude et avec bonheur à cet enseignement, parce que, par Moïse, par Jésus-Christ et par l'Église, il vient de Dieu, et que lorsque Dieu parle, il faut croire ; et tous les hommes de science loyaux, s'appuyant sur les faits les mieux connus et les principes les mieux établis, déclarant en termes formels que c'est là , après tout, la seule doctrine qui soit raisonnable, et que l'esprit humain puisse franchement accepter. - D'autres, convaincus intérieurement, mais éprouvant de la répugnance à donner gain de cause à la religion qu'ils ne pratiquent point et qui condamne leurs passions, disent que nous ne savons absolument rien sur les origines de l'homme.  Mais il y a toujours au moins deux choses que nous savons, et sur lesquelles l'ombre même du doute n'est pas possible, à savoir : qu'il y a eu un temps où nul homme n'existait sur la terre, et que du moment qu'il en a existé, ils ont été semblables à nous.  Un imbécile peut bien se passer de doctrine sur la raison d'existence de l'humanité ; mais l'humanité, elle, n'a pas pu se passer d'origine ; et le transformisme rejeté, hormis qu'on en appelle encore à quelque songe creux, qu'on fasse pousser l'homme comme un champignon, ou qu'on le fasse tomber d'une comète, il faut bien, de toute nécessité, admettre qu'un Créateur existe et que c'est le Créateur qui l'a créé.

Le voilà donc, le premier homme sorti des mains ouvrières de Dieu !  Le voilà, plein de force, et resplendissant de beauté, recevant dans ses frais poumons l'air qui vivifie son sang, ouvrant ses yeux à la pure et éblouissante lumière du soleil, promenant ses regards sur le spectacle enchanteur du ciel et de la terre, et portant promptement la main sur son cœur, pour en comprimer les premières pulsations si ardentes et si vives, produites par ces sentiments inénarrables de surprise et de bonheur, qui durent alors se presser dans son âme.  Le voilà !  Saluons-le, admirons-le, étudions-le.  Car il est temps maintenant que nous examinions quelle a été sa science, que nous voyions s'il n'a pas été réellement l'homme le plus instruit qui ait jamais existé, le premier et le plus profond des savants.



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Message  Roger Boivin Jeu 22 Avr 2010, 11:37 pm


.

II


Dieu devait-il créer le premier homme parfait ?  Voilà la question.  Or, à cette question, il n'y a qu'une réponse possible : Oui !  Trois raisons de la plus grande force nous serviront à le prouver.

La première se tire du spectacle de la nature, tel qu'il se présente à notre imagination, à l'époque où Adam devait être créé.  Qu'on regarde en effet la nature entière, et dans son ensemble et dans tous les êtres dont elle se compose : on y admire partout l'ordre, l'harmonie, la beauté, en un mot, la perfection.  Il est parfait l'univers avec les innombrables corps célestes, roulant et circulant dans l'espace, les satellites autour des planètes, les planètes autour des soleils, les soleils autour des centres des nébuleuses, et les centres des nébuleuses autour du centre des centres, d'où l'attraction rayonne universellement, jusqu'aux plus extrêmes limites, et fait mouvoir en cadence, on serait tenté de dire au son d'une musique divine, ces armées, ces légions, ces multitudes infinies de globes lumineux qui se contrebalancent les uns les autres, qui seraient en mouvement pendant l'éternité tout entière, et, pendant l'éternité tout entière, ne se confondraient, ne s'entrechoqueraient jamais ! Elle est parfaite la terre, avec ses profondes assises de granit, avec ses roches superposées, capables de former des continents et des fonds de mer, avec ses entrailles remplies de métaux, de trésors de toute sorte, avec son sol tout imprégné de sucs nourriciers, comme d'un lait inestimable, à l'usage des végétaux, avec son feu central, cette immense fournaise dont la chaleur intense montant jusqu'à la surface, lutte conjointement avec la chaleur du soleil contre le froid des espaces, et conserve et conservera toujours ainsi, avec une espèce de tendresse maternelle, - tant que le permettra Dieu, - les êtres qui ont vie et qui animent partout la nature ! Il est parfait, le soleil, lui qui dispense une si pure et si bienfaisante lumière, qui donne le jour pour le travail et la nuit pour le repos, qui détermine la variété des saisons, qui dissipe les glaces, les nuages, les brouillards, qui fait épanouir les fleurs et reverdir les champs, qui répand partout la joie et la gaîté, et ne demande à la terre pour ces inestimables bienfaits que de circuler régulièrement et gracieusement autour de lui dans l'espace ! Elle est parfaite, la lune, avec sa douce lumière argentine, éclairant suffisamment toutes les scènes nocturnes, faisant trembloter le ciel dans le miroir légèrement agité des eaux, prêtant une ombre magique à tous les objets, donnant aux montagnes, aux champs, aux forêts, des teintes si mystérieuses et si vagues, et comme pour se faire regretter et aimer davantage, se soustrayant peu-à-peu aux regards, disparaissant même tout-à-fait, et se remontrant ensuite sous la capricieuse forme d'un croissant !  Elle est parfaite, la voûte du ciel avec son magnifique bleu d'azur du jour et de la nuit, orné, le jour, de nuages aux reflets et aux ondulations les plus fantastiques, et parsemé, la nuit, de ces innombrables étoiles d'or, qui scintillent, semblent sourire à la terre, et font penser avec tant d'émotion à la gloire dont resplendissent les saints devant Dieu !  Ils sont parfaits les oiseaux qui volent dans l'air, les poissons qui nagent dans l'eau, les quadrupèdes qui bondissent à travers les bois et les plaines, les insectes qui bourdonnent, les champs tapissés de verdure et émaillés de fleurs, les forêts, les montagnes, les nuages enfin, eux qui rafraichissent l'atmosphère, entretiennent la fertilité du sol, alimentent perpétuellement les lacs, les ruisseaux, les rivières, les fleuves et les mers !  Oui, toutes les œuvres que Dieu a opérées jusqu'ici sont parfaites.  Elles sont parfaites, admirables, sublimes !  Et maintenant qu'il s'agit de créer l'homme ; l'homme, le roi, le couronnement, la fin de toutes ces merveilles, l'image de la divinité par son âme, lui qui doit être plus grand et plus noble que l'univers, l'homme seul ne serait pas doué de beauté et de perfection ?  Ah ! certes non, il n'en peut être ainsi.  Dieu se doit à lui-même de se soutenir dans ses œuvres.  Nécessairement donc, l'homme sera créé parfait, sans ombre et sans restriction, dans toute l'étendue dont son cœur, son esprit seront susceptibles, et que comporteront ses immortelles destinées.



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Message  Roger Boivin Ven 23 Avr 2010, 3:02 pm


La seconde raison est tirée de la considération de Dieu et de ses anges.  Sans doute, il est vrai de dire que Dieu est d'une infinie perfection, qu'il trouve en lui-même toute sa félicité et toute sa gloire et qu'il est d'une indépendance absolue.  Mais d'un autre côté, qui oserait prétendre que Dieu ne se délecte pas dans la contemplation de ses œuvres ?  Le soutenir, serait aller directement et tout à la fois contre la raison, l'Écriture Sainte et le christianisme.  Ce serait aller contre la raison qui démontre que Dieu s'aimant nécessairement lui-même, doit nécessairement aimer ses images,  et que l'être, la substance, la vie, l'intelligence des créatures étant des images formelles de Dieu, doivent en conséquence être aimées de lui.  Ce serait aller contre l'Écriture Sainte, où il est répété jusqu'à sept fois que Dieu, considérant ce qu'il venait de faire, à mesure qu'il avançait dans l’œuvre de la création, se disait toujours avec complaisance et satisfaction que tout était bien.  Ce serait aller enfin contre le Christianisme tout entier, lequel repose essentiellement sur la notion d'un Dieu qui suit avec sollicitude, on pourrait dire avec anxiété, la grande lutte spirituelle de l'humanité, qui y prend part en personne, y fait intervenir ses anges, et ne dédaigne pas, pour nous ouvrir le ciel,  et pour assurer le triomphe de tous les hommes de bonne volonté, de s'incarner dans le sein d'une vierge, de donner à la terre l'exemple de toutes les vertus, de mourir généreusement sur une croix, de s'immoler encore sans interruption sur les autels, et de combattre lui-même côte-à-côte avec nous.  Mais si Dieu contemple ses œuvres et qu'il s'y complaise, ne faut-il pas qu'elles soient belles, qu'elles soient bonnes, qu'elles soient parfaites, alors surtout qu'elles sortent à peine de ses mains formatrices ? Eh ! bien, Adam était le terme de la création, la plus noble partie de l'univers, le résumé de tous les êtres du monde ; et Dieu s'était préparé déjà un spectacle tout-à-fait digne de ses regards dans les œuvres qu'il avait opérées jusques-là ; donc il fallait que le spectacle du premier homme fût magnifique aussi lui, plus magnifique même, plus sublime et plus délicieux que le premier.  D'ailleurs les anges, les glorieux esprits du ciel étaient là ; ils suivaient avec étonnement le drame immense qui se déroulait devant eux ; ils saluaient avec transports les progrès successifs qu'ils voyaient s'accomplir ; ils applaudissaient de plus en plus à la sagesse divine.  Or maintenant, ils attendaient l'homme : Dieu pouvait-il, en le faisant apparaître, leur présenter un spectacle qui eût trompé leur attente ?  Non !  Eh ! bien, pour Dieu lui-même et pour ses anges, Adam devait être créé parfait.



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Message  Roger Boivin Ven 23 Avr 2010, 10:03 pm


La troisième raison nous est fournie par la considération du premier homme lui-même. Le premier homme était le chef, le principe, la source de l'humanité tout entière.  Nous le demandons, était-il convenable que l'humanité eût pour père un homme inférieur, de peu de beauté, de peu de vertu, de peu de science, incapable d'aucune action sur ses descendants, inhabile même à former ses fils les plus immédiats, exposé enfin aux plus injurieux mépris des siècles de l'avenir ?  Et qu'on le remarque bien, ce n'est pas de la race humaine dégénérée par le péché qu'il est ici question, mais bien de la race humaine telle que Dieu la voulait.  Or Dieu la voulait alors une race de saints, des hommes qui eussent vécu dans l'innocence et la justice, l'aisance et le bonheur, qui fussent demeurés un certain nombre d'années sur la terre, occupés à adorer et à désirer leur Créateur, et qui eussent mérité enfin par leur fidélité d'être enlevés miraculeusement dans le ciel, les uns aujourd'hui, les autres demain, après n'avoir souffert ni les épuisements du travail, ni les anxiétés de la conscience, ni les infirmités, ni les maladies, ni le chagrin, ni la mort. Eh ! bien, si la grandeur du produit détermine la grandeur du principe, si un immense édifice, par exemple, nécessite un immense fondement, ou un fleuve considérable des sources puissantes ; quelle idée magnifique ne nous ferons-nous pas de la perfection d'Adam, puisque l'humanité qui doit découler de lui est si admirable, si glorieuse et si belle !  Il faut que l'humanité tout entière persévère à jamais  dans la connaissance exacte, claire et certaine de sa nature, de ses origines et de ses destinées, dans la connaissance de Dieu et des œuvres de Dieu, dans la connaissance du bien à faire et du mal à repousser ; il faut qu'elle persévère à jamais dans l'amour et la pratique de toutes les vertus : vertus religieuses, sociales, domestiques et privées ; vertus naturelles et surnaturelles ; dans le respect de tous les droits et l'accomplissement de tous les devoirs ; dans l'observance absolue de la justice ; il faut qu'elle persévère à jamais dans son énergie physique et sa vigueur de tempérament, afin d'être supérieur à toutes les causes possibles de maladie ou de souffrance : - par conséquent, qu'elle puissance extraordinaire de génie, de volonté, et de constitution ne faut-il pas en Adam, pour imprimer ainsi à toute sa race, une impulsion telle que jusqu'à la consommation des siècles et de génération en génération, elle ne cesse jamais de s'exercer et d'atteindre efficacement son objet !



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Message  Roger Boivin Ven 23 Avr 2010, 11:20 pm


L'humanité tout entière semblait donc se lever, dans l'idée de Dieu, pour demander que son premier père fût un grand homme.  En effet, si nous nous représentons Adam face-à-face  avec le genre humain tout entier, il nous répugne souverainement de concevoir qu'il ait à rougir d'une honteuse infériorité, et que ses descendants puissent l'accabler du double poids  de leurs perfectionnements et de leurs mépris.  Adam, parce qu'il est le père de l'humanité, doit donc être, à lui seul, aussi grand et même plus grand que l'humanité.  Il faut qu'il supporte sans peines les regards de ses innombrables enfants, qu'il soit assez fort de sa perfection, assez conscient de sa propre gloire, pour n'éprouver aucune surprise, aucun regret, aucun avilissement à la vue de toutes leurs grandeurs.  Alors l'humanité sera fière de son illustre chef ; celui-ci sera heureux de son honorable paternité. -  Et que l'on ne dise pas que la race humaine devant dégénérer par le péché, il n'était pas nécessaire que le premier homme fût si parfait.  Car Dieu voulait réellement une race de saints ; par conséquent, il devait à l'égard du premier homme, faire tout ce qui dépendait de sa sagesse, de sa bonté et de sa puissance, afin que ses desseins fussent manifestés, qu'il fût connu à jamais de quelle hauteur le péché à précipité la race humaine, et que les peuples, plongés dans la désolation, sentissent mieux le besoin d'un Réparateur, et s’abandonnassent plus complètement à lui pour être sauvés.  Adam, et toute l'humanité avec lui, doit éprouver une chute, cela est vrai ; mais nous verrons que de la grande et sublime perfection à laquelle il aura été élevé, il lui restera encore, malgré sa condamnation, d'assez nobles et d'assez glorieux débris !  Et qu'il soit bien entendu d'ailleurs, que ce n'est pas exclusivement sur ce qu'il a reçu avant sa chute, mais tout à la fois sur ce qu'il a reçu avant et sur ce qui lui est resté après, que nous nous appuyons, pour soutenir qu'Adam, au point de vue de la civilisation et de la science, a été incomparablement l'homme le plus illustre du monde.

Aussi pour trois grandes raisons : pour être le digne couronnement de l'univers, pour être un magnifique spectacle à Dieu et aux anges, pour être le glorieux père de l'humanité, Adam devait être créé avec une haute perfection.



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Message  gabrielle Dim 25 Avr 2010, 10:24 am

Dire que cela était la destinée de toute l'humanité...

Faut se consoler avec la phrase de du Saint Roi David: Heureuse faute qui m'a valut un si grand Sauveur...
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Message  Roger Boivin Dim 25 Avr 2010, 2:53 pm


Et maintenant, que faut-il entendre par cette perfection due à notre premier père ?  Un corps et une âme admirablement doués de toutes les facultés, de toutes les vertus de leur nature, est-ce assez ?

Ah ! sans doute, il est beau de se représenter le premier homme avec un corps magnifique et une âme puissante ; il est beau de le voir avec des membres gracieux, avec une constitution généreuse, des organes accomplis, une peau fraiche et vermeille, une figure où se reflète un rayon de Dieu, une bouche qui sourit et qui parle, des yeux plein de vie, de pensée et d'amour, un front noble et majestueux ; il est beau de considérer unis à un sujet déjà si splendide l'intelligence la plus étendue, l'imagination la plus brillante, la conception la plus vive, le jugement le plus sain, la raison la plus puissante, la mémoire la plus vaste, la conscience enfin la plus éclairée, la plus droite, la plus sûre et la plus délicate. Oui certes, cela est beau !  Mais incontestablement dans la situation où doit se trouver le premier homme, lui qui sera longtemps seul, ou à peu près seul de son espèce, au milieu du monde et de l'univers, il est impossible de dire que cela soit assez.  Car si le premier homme a un esprit vide de science, et s'il ne s'explique rien de tout ce qui l'entoure, - quelque soit d'ailleurs la perfection naturelle de son corps et de son âme, - oh ! assurément il ne nous satisfait pas ; au contraire, il nous fait peine ; et malgré nous, par compassion, par chagrin, par dépit, nous proférons irrésistiblement cette plainte : est-il possible qu'une si glorieuse apparence, un sujet si magnifique, ne contienne intérieurement que l'ignorance, le doute, l'anxiété, la terreur !  De quelles terreurs en effet l'âme du premier homme, dans de telles conditions, n'eût-elle pas été remplie !  Sans doute, il y aurait eu d'abord, au spectacle de l'univers, des transports sublimes d'admiration, mais ces transports, par l'habitude, eussent passé ; et l'homme alors, perdu en quelque sorte dans l'immensité et dans l'abandon, criant, et entendant  l'écho seul répondre à sa voix, courant à droit  et à gauche, et apercevant avec effroi des montagnes, des abîmes, des déserts, et peut-être au loin l'Océan, cherchant de la société, et ne rencontrant ça et là que des bêtes fauves ; - l'homme alors triste, sombre et découragé, se fût affaissé sur la terre ; et, se concentrant en lui-même, et ne sachant que faire de l'existence, il fût tombé bientôt dans le plus morne désespoir.



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Message  Roger Boivin Dim 25 Avr 2010, 3:27 pm


On dira peut-être qu'Adam, par la contemplation de l'univers, pourrait s'élever à la connaissance de son créateur, deviner l'énigme de son existence, reprendre courage et vivre.  Hé ! que l'on n'oublie donc pas que le doute, ce doute mortel, cette hésitation de l'esprit, cette perplexité du cœur, inhérente à la nature humaine, parce que l'âme n'entre pas en relation directe avec la vérité, mais seulement avec l'ombre de la vérité, et par l'intermédiaire des sens, - demeurerait toujours au fonds de tous ses raisonnements, de toutes ses conclusions, de toutes ses pensées, lui faisant proférer, hélas ! et à tout moment, cette parole d'angoisse et de désespoir : le créateur de l'univers, s'il existe, pourquoi ne se montre-t-il pas à moi  et ne me parle-t-il pas, puisque je suis doué de raison ?  Et si ce monde tout entier est destiné à mon usage, pourquoi ne m'en donne-t-il pas l'intelligence ?  Pourquoi ne m'enlève-t-il pas cette terreur qui m'empêche de toucher à quoi que ce soit, cette mortelle terreur que j'éprouve sans cesse à la vue de toutes ces merveilles, de tous ces êtres, de tous ces phénomènes que je ne m'explique point ?

On dira peut-être encore qu'Adam, devant recevoir bientôt une compagne, la position de l'un et de l'autre pourrait être tolérable, quelque fût leur ignorance à l'égard de Dieu et de l'univers.  Ah ! que l'on songe donc plutôt à leur détresse commune !  Après les premiers épanchements de bonheur et d'amour, Adam ne retomberait-il pas bientôt dans ses transes premières, et Ève, n'y pouvant rien, ne les partagerait-elle pas avec lui ?

On dira peut-être enfin qu'Adam et Ève, devant être placés tous deux dans le paradis terrestre et devant avoir tout à souhait, ne pourraient rien craindre, ni rien désirer.  Mais les besoins de l'âme ne sont-ils pas plus urgents que les besoins du corps ?  Et le premier besoin de l'âme, n'est-ce pas la vérité ? n'est-ce pas la science ?  n'est-ce pas la lumière ?  n'est-ce pas vraiment la connaissance claire et certaine de ce que l'on est d'abord, de ce qu'est l'univers et de ce qu'est Dieu ?



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Message  Roger Boivin Dim 25 Avr 2010, 4:06 pm



Ah ! certes, non, la perfection simple du corps et de l'âme n'est pas suffisante à Adam.  Au premier homme jeté sur la terre, c'est la vérité, c'est la science, c'est la lumière qu'il faut ! Avant tout, l'homme est esprit.  L'ignorance eût écrasé Adam : la science seule pourra le ranimer, le fortifier et le faire vivre.  Qu'importe que ses mains restent inexpérimentées et ne reçoivent pas de Dieu l'habileté infuse dans le travail ! Si son esprit est abondamment éclairé sur l'origine de l'univers, sa fin et sa raison d'être ; si Adam, promenant ses regards sur toutes les parties du monde, connait l'essence intime des choses, les lois de la matière et de la vie ; si, se contemplant lui-même, il peut dire la nature de son corps et de son âme, toutes ses destinées, tous ses droits et tous ses devoirs ; si, reportant plus haut sa pensée, il voit Dieu : Dieu éternel, immortel, infini, et pénètre dans les secrets, dans les mystérieuses profondeurs de la Majesté divine, et découvre toutes ses perfections adorables, sa sagesse, sa toute-puissance, son inépuisable bonté etc ..... oh ! alors, il n'en faut pas d'avantage : cela est satisfaisant, cela est digne, cela est assez !

Mais cette science, il la faut tout de suite.  Il faut que le don en soit simultané avec celui de l'existence.  Il faut qu'Adam, apparaissant sur la terre, debout, la face radieuse, le regard sûr et limpide, le front levé vers le ciel, n'hésite pas un seul instant à tout comprendre et à tout s'expliquer, à se reconnaître comme le roi de la création et le fils bien-aimé de Dieu.  Car c'est la première heure de son existence qui est la plus solennelle et la plus grave de toutes : il est nécessaire que Dieu, pour l'amorcer à la vie, pour le remplir de courage, de force, de confiance, pour l'attacher à sa position, le comble immédiatement de tendresses et de faveurs, l'élève, en le créant, à toute la perfection qu'il peut raisonnablement désirer, et lui communique en même temps que la pensée, l'intelligence pleine et entière du monde ; - lui faisant éprouver ainsi,  dans la possession du secret de tous les êtres, le sentiment intime et délicat, rassurant et glorieux, de son immense supériorité dans l'univers, de sa puissance de commandement sur la nature et de sa parfaite sécurité pour les années et pour les siècles de l'avenir.

Eh ! bien, que conclure de tout ce qui vient d'être dit, si ce n'est évidemment que Dieu, en créant le premier homme, a dû lui donner la science infuse de l'univers avec la science de ses destinées, se révéler à lui, se faire connaître à lui, s'entretenir familièrement avec lui, et sur les choses de la terre et sur les choses du ciel ?


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Message  Roger Boivin Dim 25 Avr 2010, 6:10 pm


Oh ! c'est dans cet état, qu'il est beau de considérer Adam.  Voyez-le, au milieu de l'univers, posé sur le globe terrestre comme une statue sur son piédestal !  Si beau que soit un piédestal, jamais il n'approche de la statue.  Ainsi le globe terrestre, l'univers lui-même n'approche pas d'Adam.  Son corps est d'une magnificence à ravir, son âme est toute radieuse des dons sublimes qu'elle a reçus, son esprit se délecte dans un océan de lumière, son cœur dans un océan de joie et d'amour.  Il n'y a point de mystères, d'incertitudes pour lui.  Il sait ce qu'il est, d'où il vient, où il va.  Il sait que l'univers a été créé pour son service et pour sa gloire, que lui-même a été créé pour le service et pour la gloire de Dieu.  Il sait qu'il aura une compagne, et que ses enfants couvriront la surface entière du globe.  Et la constitution de l'univers, il la connaît.  Il sait que l'univers est composé de soleils, de planètes et de satellites se mouvant avec régularité dans l'espace ; il a le secret de l'attraction et des affinités ; il s'explique la lumière, la chaleur, le magnétisme, l'électricité ; il comprend l'essence intime, les lois de la matière brute et de la matière vivante sous toutes ses formes ; il a l'intelligence de toutes les transformations antérieures du globe, des végétaux et des animaux qui l'ont habité autrefois, de ceux qui l'habitent encore ;  il se représente toutes les variations possibles  des vents et de la température, les nuages, les éclairs et le tonnerre.  Il se connait lui-même dans toutes les facultés de son corps et de son âme.  En un mot, il voit tout, il a l'intelligence de tout.  Et il est calme, confiant et radieux.  Il est chez lui, il est le roi, il est le dominateur, il est le maître.  Il marche avec empire, il s'avance avec intrépidité.  Rien ne l'arrête, rien ne l'effraie.  Son cœur est tout palpitant d'émotion, son âme déborde de joie, d'admiration et de bonheur.  Il parle à son Dieu, il écoute ses réponses.  Il l'adore, il le remercie, il le loue, il l'aime.  Et, pendant qu'il va, conversant ainsi avec son Créateur, il en impose à la nature entière ; et l'on pressent déjà, malgré soi, que si Dieu ne prévient les animaux de la terre et ne les remplit de soumission et de respect, ils s'apaiseront d'eux-mêmes, s'inclineront au passage de leur souverain, obéiront à sa voix, et s'empresseront de le servir !

Encore une fois, quelle perfection !  quelle grandeur ! quelle majesté dans Adam avec cette science de l'univers et ses rapports si intimes avec Dieu ! Ah ! oui, l'on peut comprendre maintenant qu'il soit le glorieux père de générations plus nombreuses que les étoiles du firmament, qu'il soit un spectacle ravissant pour les anges et pour Dieu même, qu'il soit enfin le couronnement le plus sublime de tous les chefs-d’œuvre de l'univers.

Quel couronnement en effet, plus brillant et plus digne de la sagesse de Dieu, serait-il possible d'imaginer, que celui où l'univers tout entier ne se trouve pas seulement résumé avec magnificence, d'une manière concrète, dans le corps et dans l'âme de l'homme, mais encore concentré, pour ainsi dire, par la science, d'une manière abstraite, simple et divine, avec toute la clarté et l'abondance possible dans son esprit, image parfaite, ressemblance exacte de l'esprit même de Dieu ?



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Message  Roger Boivin Dim 25 Avr 2010, 8:17 pm


.

III

Après cette démonstration, purement philosophique, de la science suréminente d'Adam, il est convenable, pour ne pas dire nécessaire, de confirmer une thèse aussi palpitante d'intérêt, par le témoignage de l’Église, des Docteurs, de l’Écriture Sainte et de l'Histoire.  La chose est-elle possible ?  Oui ; non seulement possible, mais facile.  C'est cette démonstration même que nous allons maintenant entreprendre.

La définition de l’Église est ainsi formulée : Anathème celui qui dira qu'Adam, par suite de sa prévarication, n'est pas déchu quant à son corps et quant à son âme.  Or tous les Théologiens interprétant cette définition, enseignent 1° que le corps a perdu sa rectitude d'appétition ;  2° que l'âme a perdu son empire absolu sur les sens ; 3° que l'esprit qu'Adam a été dépouillé partiellement de la science extraordinaire qu'il avait reçue. - Il est donc de tradition universelle dans l’Église qu'Adam avait reçu de Dieu la science infuse de l'univers, en outre de la science du bien et du mal et de ses destinées surnaturelles.

Les Pères de l’Église, les Docteurs, les Philosophes Chrétiens, d'après leurs propres lumières, enseignent d'ailleurs unanimement cette doctrine.  Qu'il nous suffise de mentionner ici S. Thomas, S. Augustin et Suarez, trois des plus brillants génies dont s'honorent l’Église et l'humanité.  Ils regardent comme chose la plus évidente du monde, qu'Adam ayant été créé dans la plénitude de l'âge viril et devant engendrer des fils, il lui fallait, non seulement la perfection simple du corps et de l'âme, quant aux facultés naturelles, mais encore, et de toute nécessité, la science : en premier lieu la science de la religion et de la morale, en second lieu, la science du monde et de l'univers, - afin qu'il pût instruire ses enfants, leur faire connaître la voie du salut éternel, et en même temps leur rendre plus douce, plus facile et plus tolérable la vie sur cette terre.  Ils ne doutent pas en effet, que les enfants des hommes, dans l'état d'innocence, eussent été, comme les enfants de prévarication, faibles et ignorants, ayant besoin d'être soutenus et d'être instruits.  Fondés sur ce principe, ils établissent qu'Adam a reçu de Dieu la science infuse de toutes les vérités accessibles à la raison humaine, selon toute l'étendue de sa puissance et de sa force.  Ils lui attribuent, en conséquence, la science des astres, la science de la physique et de la matière, la science des plantes et des animaux etc ; et cela, avec une perfection telle que jamais homme ne se serait élevé et ne s'élèverait jusqu'à cette hauteur ; - donnant ainsi à entendre, par leurs expressions,  que les choses les plus merveilleuses de la nature,  comme la lumière, l'électricité, l'attraction etc., était parfaitement connues du premier homme, et dans leur essence intime et dans leurs effets ; ce qui est probablement devenu pour toujours impossible à ses descendants, à cause du trop grand affaiblissement de la raison humaine par le péché.



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Message  Roger Boivin Dim 25 Avr 2010, 8:27 pm


Quant à l’Écriture Sainte, elle offre à ce sujet, les textes les plus positifs et les plus clairs.  Quand Dieu dit : Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance, on prévoit déjà qu'il ne lui donnera pas seulement une âme simple, spirituelle, mais que de plus il ornera cette âme de science et de vérité, parce que lui-même n'est pas seulement un esprit subsistant, mais bien plutôt la science et la vérité par essence.  Or Moïse déclare positivement que Dieu créa l'homme à son image et à sa ressemblance. Eh ! bien, cette parole, qui trouve, sans doute, sa réalisation, dans l'âme  intelligente d'Adam, de quelle exactitude rigoureuse n'est-elle pas, si Dieu, ayant en son esprit le plan de l'univers, c'est-à-dire, la science de toutes ses parties et de toutes ses lois, communiqua à l'esprit d'Adam des connaissances semblables !

Dieu avait dit encore, dans ses délibérations : Qu'il préside aux poissons de la mer, et aux oiseaux du ciel et aux animaux et à toute la terre.  Et d'accord avec cette parole, Moïse raconte qu'immédiatement après avoir créé l'homme, Dieu lui dit : soumets la terre à ta domination, et préside aux poissons de la mer, aux oiseaux du ciel, à tous les animaux qui ont vie sur la terre.  Que faut-il entendre par cette domination et cette préséance ?  Qu'Adam a reçu le droit d'assujettir la terre à son service, et que disposant des lumières de son intelligence, il s'est trouvé en état de triompher de toutes les résistances, de tous les obstacles ?  Certes, si ce n'était que cela, la condition d'Adam n'eut pas été de beaucoup supérieure à la nôtre !  Il faut donc dire que c'est un commandement plus noble, plus vrai, plus royal que Dieu lui donna, un commandement sûr et éclairé, fondé sur la science.  Alors, en effet, on peut croire qu'Adam était véritablement le maître du monde, s'il connaissait la constitution et les lois de l'univers, les propriétés des plantes, les mœurs des animaux, et toutes les ressources de vie mises à sa disposition à la surface généreuse  et dans les entrailles fécondes du globe.

Il est dit ensuite que Dieu amena en présence d'Adam tous les volatiles et tous les animaux, pour qu'il leur imposât des noms, et qu'Adam imposât  de fait à chacun d'eux le nom qui lui était propre, c'est-à-dire, suivant tous les interprètes, qui exprimait parfaitement son essence.  Or, n'est-il pas évident, par là, qu'Adam avait la science complète du règne animal, connaissant, non seulement les espèces, mais les caractères intimes et les mœurs mêmes de ces espèces ? Il n'aurait certes pas pu exprimer si bien l'essence de chacune d'elles, s'il ne les eût connues toutes clairement et distinctement.  D'un autre côté, si Dieu avait donné à Adam la science infuse des animaux, c'était assurément bien plus pour qu'il s'en servit à propos, que pour qu'il leur imposât des noms ; et cette raison nous fait voir que Dieu avait donné aussi à Adam la science infuse des plantes, des minéraux et de la terre entière, afin qu'il pût également en disposer à son gré.  Quant à la science de la physique et des astres, elle ne serait ici qu'un simple corolaire, Dieu n'ayant pas dû éclairer à ce point l'esprit d'Adam sur toutes les choses du globe terrestre, sans l'éclairer en même temps sur l'univers tout entier, sur sa constitution et sur ses lois.  

Voilà ce que l’Écriture Sainte nous enseigne touchant la science de notre premier père.  Après un langage aussi expressif et aussi concluant, on comprend que Dieu, ayant de nouveau considéré toutes ses œuvres, après la création d'Adam, ait été ravis, et se soit dit, cette fois, avec une satisfaction inaccoutumée, que tout était TRÈS BIEN lorsque déjà, à six reprises différentes, il s'était contenté de dire que tout était bien.  On comprend encore cette parole de Salomon : le premier homme, père de l'humanité, ayant été créé seul,  la sagesse vint à lui, et fut sa force, sa consolation et sa sauvegarde ; et cette autre parole de l'Ecclésiastique : Dieu leur infusa la science de l'esprit, il remplit leur cœur de droiture, et il leur fit connaître le bien et le mal ; et cette autre encore de David : Vous l'avez placé peu au-dessous des anges, vous l'avez couronné d'honneur et de gloire......... Vous l'avez établi roi sur toutes les œuvres de vos mains ; et une foule d'autres encore du même genre que l'on peut trouver en maints endroits des Saintes Écritures, et qui confirment elles-mêmes de la façon la plus éclatante, la doctrine que nous défendons.



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Message  Roger Boivin Mer 28 Avr 2010, 6:25 pm


Nous voici arrivés à la confirmation de la science d'Adam par l'histoire.  Nous avertissons d'avance que ce sera  plus qu'une confirmation, que ce sera toute une démonstration nouvelle.  Non pas que nous considérions notre thèse comme non encore solidement et victorieusement démontrée ; car nous nous flattons qu'il n'est guère possible de la rendre plus claire et plus certaine. Mais nos adversaires, les Rationalistes, nous attaquant sur tous les terrains, il nous faut descendre, aussi nous, sur tous les terrains pour les écraser. Ils prétendent s'appuyer sur l'histoire : eh! bien, il faut que l'histoire à son tour, les condamne et les flétrisse.  Elle les condamnera, et les flétrira avec une force d'autant plus grande que se retranchant ordinairement dans les matérialités du positivisme, ils font profession de mépriser les raisonnements abstraits de la philosophie.  Or les témoignages de l'histoire sont positifs, sensibles, palpables.  Nous voulons d'ailleurs, à cause de son importance extrême, traiter de cette question de la grandeur d'Adam, dans toute son étendue, afin d'en tirer ensuite, contre nos ennemis, toutes les conséquences possibles.  Ce sera peut-être long.  Mais ils se permettent, eux, pour le soutien de l'erreur, de multiplier les volumes, pourquoi ne nous serait-il pas permis à nous, pour la défense de la vérité, de multiplier un peu les pages ?



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Message  Roger Boivin Mer 28 Avr 2010, 7:00 pm


Dans tous les cas, c'est ici incontestablement que nous sont réservées les surprises les plus grandes, et les émotions les plus vives. Lorsque M. Léon Foucault entreprit, il y a quelques années, de rendre sensible à l'oeil, de faire toucher du doigt le mouvement de rotation de la terre sur elle-même, on se souvient de la sensation immense qu'il produisit en Europe.  Et lorsque, pour la première fois, au Panthéon, il fit sa célèbre et glorieuse expérience du pendule ; lorsqu'on vit la pointe de la lentille entamer peu-à-peu, de l'est à l'ouest, les petits monticules de sable, l'enthousiasme fut à son comble, les acclamations les plus bruyantes éclatèrent : on voyait, on regardait la terre tourner majestueusement de l'ouest à l'est !  Eh ! bien, il s'agit pour nous, de remonter le cours des âges, et de retrouver au sein des peuples, parmi des fables et des erreurs, les débris magnifiques, éclatants, irréfragables de la science de notre premier père ; il s'agit de toucher du doigt, de voir de nos yeux, cette science : n'y a-t-il pas là, plus que dans l'expérience de M. Foucault, de quoi enlever nos esprits et exalter notre enthousiasme ?  Nous ressemblerons aux mineurs, qui écartent la poussière, pour mettre à nu l'or et le diamant ; ou plutôt, à des descendants d'un grand roi, qui, se souvenant, après une longue suite de siècles, de la splendeur et de la gloire de leur auguste père, se mettraient en mouvement, pour en découvrir encore autant que possible, des témoignages illustres, et recouvreraient enfin, au milieu des ruines, avec la plus profonde et la plus respectueuse émotion, de superbes débris d'armes, de draperies et de couronnes !

Et qui pourra s'opposer à notre argumentation ? Nous allons trouver chez les peuples anciens, des notions scientifiques de l'ordre le plus relevé, - que les savants modernes croyaient n'avoir jamais été connus sur la terre, et à la prétendue découverte desquelles ils ont applaudi, par conséquent, avec les plus frénétiques transports ; - nous établirons ensuite que cette science était incomparablement au-dessus des forces de l'humanité dans ce temps-là ; et alors quel est celui d'entre nos adversaires qui osera se lever et nous empêcher de conclure à une tradition remontant jusqu'à notre premier père, et par conséquent à une révélation directe et positive de Dieu ?



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Message  Monique Mer 28 Avr 2010, 7:31 pm

Votre dossier est très intéressant Roger, merci. sunny
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