Timothée : Qui est-il ?
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Timothée : Qui est-il ?
TimothéeI
Avec Tite, Timothée, dont le nom signifie craignant Dieu, fut le disciple bien-aimé de saint Paul. Souvent le grand Apôtre parle de lui, et toujours avec une affection paternelle. Non content de ces souvenirs passagers, il lui adresse deux de ses précieuses Épîtres, dans lesquelles il lui prodigue, avec les plus sages conseils, les témoignages de son ardente charité. Écoutons, avec une sainte curiosité, l'histoire intéressante de cet heureux disciple.II
Elle commence au 1er verset du chapitre XVIe des Actes des Apôtres. Dans ses courses évangéliques, est-il dit, Paul, accompagné de Silas, parvint à Derbe et à Lystre. « Or, il y avait là un disciple nommé Timothée, fils d'une femme juive fidèle, et d'un père gentil. Les frères qui étaient à Lystre et à Icône rendirent un bon témoignage de ce disciple. Paul voulu qu'il partit avec lui, et, allant de ville en ville, ils leur apprenaient à garder les ordonnances des Apôtres et des anciens, qui étaient à Jérusalem.III
Suivant notre méthode ordinaire, expliquons les différentes parties du texte sacré. Timothée naquit en Lycaonie, probablement à Lystre. La Lycaonie était une province de l'Asie Mineure voisine de la Pisidie et de l'Isaurie. Elle avait pour villes principales Iconium aujourd'hui Konieh, et Lystre où saint Paul fut lapidé, cette dernière ville porte maintenant le nom de Latik.
La mère de Timothée s'appelait Eunice, et sa grand'mère Loïda. Toutes deux étaient chrétiennes ainsi que leur fils et petit-fils. Il est de toute vraisemblance que saint Paul avait opéré la conversion de cette famille dans son premier voyage en Lycaonie.
Quant à la ville de Derbe, nommée avec Lystre, elle faisait partie de l'Isaurie, et était située au sud du mont Taurus, aujourd'hui elle est connue sous le nom arabe de Ala-Dagh.
Le père de saint Timothée était païen, et on est étonné qu'une juive ait épousé un gentil…
Dernière édition par Louis le Sam 18 Jan 2020, 7:27 pm, édité 1 fois (Raison : Insertion du lien pour Tite.)
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: Timothée : Qui est-il ?
TimothéeSUITEIV
Le père de saint Timothée était païen, et on est étonné qu'une juive ait épousé un gentil. Pour faire disparaître ce scandale apparent, il suffit de connaître un peu l'histoire. La loi mosaïque défendait les mariages entre les juifs et les Chananéens, mais non entre les juifs et les autres gentils. Ainsi, Jacob, Joseph, Moïse, David, Esther épousèrent des gentils.
Dans les premiers siècles, l'Église permit également les mariages entre les fidèles et les infidèles: c'était une nécessité. Ainsi sainte Clotilde épousa Clovis encore païen. Depuis, l'Église, pour de bonnes raisons, a invalidé ces sortes d'unions en établissant l'empêchement de disparité de culte. Quant au mariage entre catholique et hérétique, elle s'est contentée de le prohiber, à cause des graves inconvénients qui en résultent.V
Parti de Lystre avec saint Paul, Timothée fut un des coopérateurs les plus ardents et les plus aimés de l'Apôtre. Il l'accompagna d'abord dans son second voyage à Birée. Arrivé à Athènes, saint Paul sentit le besoin d'avoir un coopérateur, et il fit dire à Timothée de venir le rejoindre.
Mais celui-ci, retenu à Birée par les soins indispensables à donner à cette chrétienté naissante, ne put se conformer au désir de l'Apôtre. Trois mois après seulement, lorsque saint Paul fut à Corinthe, Timothée put se rendre auprès de lui. Le fidèle disciple réjouit le cœur de son maître en lui apportant des nouvelles des Thessaloniciens, qu'il avait visités avant son départ, et auxquels l'Apôtre écrivit ses deux Épîtres, en son nom et au nom de Silas et de Timothée.VI
Après un assez long séjour à Corinthe, Paul partit pour la Macédoine et laissa Timothée à Éphèse, dont il devint évêque : ce titre ne l'empêcha pas de retourner à Corinthe, d'accompagner son maître en Macédoine, et de prendre les devants pour l'attendre à Troade. Telle était la vie des premiers missionnaires de l'Évangile. Le Sauveur leur avait dit qu'ils devraient lui rendre témoignage jusqu'aux extrémités de la terre, eux en personne, remarquons-le bien, et non pas seulement leurs successeurs. Cet ordre fut accompli à la lettre, et prædicaverunt ubique. On comprend dès lors que les Apôtres ne pouvaient s'arrêter longtemps en aucun lieu et moins encore se fixer quelque part.
Puisque nous avons parlé de Corinthe et d'Éphèse, deux des plus illustres théâtres des…
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Re: Timothée : Qui est-il ?
TimothéeSUITEVII
Puisque nous avons parlé de Corinthe et d'Éphèse, deux des plus illustres théâtres des prédications, des souffrances et des succès de Paul et de Timothée, il est bon de connaître ces deux villes.
Corinthe était une ville la plus opulente et probablement la plus dissolue de toute la Grèce. Située sur l'isthme de Corinthe, elle avait deux ports célèbres, où abordaient les navires des différents peuples : le port de Cenchrée, sur le golfe de Lépante, et le port de Léchée, sur le golfe d'Athènes.
Un peuple de philosophes, de rhéteurs, de statues et de courtisanes se rencontrait dans cette ville, dont le luxe et les richesses rivalisaient avec les magnificences de Rome. Capitale de l'Achaïe ou Péloponnèse, aujourd'hui la Morée. Corinthe n'est plus, comme toutes ces villes de l'ancienne Grèce, qu'une ombre d'elle-même : la justice de Dieu a passé par là.VIII
A l'instar de Corinthe, Éphèse, capitale de l'Asie Mineure, était pleine d'oisifs, de rhéteurs, de sophistes et de sybarites. Ce qui la rendait surtout fameuse, c'était son temple de Diane, et son fanatisme pour cette prétendue déesse.
Le temple de Diane passait pour une des merveilles du monde. Au rapport de Pline, il fut bâti, en grande partie, par les rois de la Grèce. Sa construction, ajoute l'historien, offre des particularités étranges. On choisit pour l'emplacement un sol marécageux afin de le préserver des tremblements de terre.
Mais pour que les fondements de l'immense édifice ne fussent pas appuyés sur un sol mouvant, on couvrit le marais d'une épaisse couche de charbon pilé et de toisons de lain.IX
Le temple avait trois cent vingt cinq pieds de long, et deux cent vingt de large. Il était soutenu par cent vingt-sept colonnes de soixante pieds de hauteur, dont trente-six étaient ciselées : toutes données par les rois (1). La célébrité de ce temple amenait journellement à Éphèse des multitudes d'hommes et de femmes qui venaient vénérer la grande déesse.
C'est ainsi que, chaque année, les musulmans se rendent en foule au pèlerinage de la Mecque, pour rendre leurs hommages à leur prétendu prophète. Ces dévots de Diane achetaient en quantité des statuettes de la déesse et de petits temples, réduction du grand temple. Les orfèvres d'Éphèse exploitaient activement la dévotion des étrangers.
Mais lorsque saint Paul eut fait briller la lumière de l'Évangile…
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(1) In solo id (Templum) palustri fecere, ne terræ motus sentiret ; rursum ne in lubrico atque instabili fundamenta tantæ molis locaventur ; calcatis ea substravere carbonibus, dein velleribus lanae. Universo templo longitude est CCCXXV pedum, latitudo CCXX; columnæ, CXXVIIcxxvu, a singulis regibus factæ. Sexaginta pedum altitudine, es eis XXXVIcaelatae. (Plin., Hist. lib. XXXVI, c. 14.) Les ingénieurs d'aujourd'hui reconnaissent que le travail de fondation était très bien entendu et qu'il offrait une grande solidité. On l'imite encore dans certaines constructions modernes.
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Re: Timothée : Qui est-il ?
TimothéeSUITEX
Mais lorsque saint Paul eut fait briller la lumière de l'Évangile, le commerce des orfèvres se ralentit promptement. Furieux de voir leur spéculation compromise, les fabricants d'idole ameutèrent la ville, au cri de : La grande Diane des Ephésiens ! Magna Diana Ephesiorum! Saint Paul fut arrêté, et, suivant l'opinion la plus probable, exposé aux bêtes dans l'amphithéâtre. Dieu l'ayant délivré, il partit de nouveau pour la Macédoine.XI
Avant de quitter Éphèse, aujourd'hui Aïa-Solouk, chétif amas de ruines, disons un mot de ses gloires chrétiennes. Elle eut le bonheur de voir le grand Apôtre des nations et l'honneur de recevoir une de ses lettres. Peu de temps après l'Ascencion, elle eut la gloire plus grande encore de voir arriver dans ses murs la sainte Vierge et saint Jean.
A son retour de Pathmos, sous l'empire de Nerva, l'an 98 de Notre-Seigneur, le disciple bien-aimé fit un long séjour à Éphèse, d'où il gouvernait toutes les Églises d'Asie: On fait même dériver le nom moderne Aïa-Solouk des mots grecs Agios Theologos, c'est-à-dire le saint théologien, nom que l'on donnait à saint Jean. C'est à Éphèse que fut réuni en 431 le troisième Concile œcuménique qui anathématisa le nestorianisme, et vengea la Maternité divine de la sainte Vierge.XII
Parti pour la Macédoine, où il recueillit une abondante moisson, saint Paul revint pour la troisième fois à Corinthe, d'où il écrivit sa fameuse lettre aux Romains : c'était aux premiers jours de l'an 58 de Notre-Seigneur. Timothée était venu le rejoindre, car, dans les salutations que Paul envoie à ses chers Romains, il dit : « Timothée, qui est le compagnon de mes travaux, vous salue (1) ».
Bientôt l'infatigable Apôtre se rend à Jérusalem pour porter aux fidèles de cette ville, dépouillés par la persécution, les aumônes de leurs frères d'Asie. A Jérusalem il est arrêté et conduit à Césarée devant le proconsul romain Portius Festus. Il en appelle à César et arrive à Rome au mois de mai de l'an 58, et demeure deux ans dans la prison qui se voit encore. Timothée était venu rejoindre son cher et illustre maître.
En effet la lettre que, malgré ses chaînes, saint Paul écrit de Rome aux Philippiens…
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(1) XVI, 21.
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Re: Timothée : Qui est-il ?
TimothéeSUITEXIII
En effet la lettre que, malgré ses chaînes, saint Paul écrit de Rome aux Philippiens, l'an 60, porte cette inscription: « Paul et Timothée, serviteurs de Jésus-Christ, à tous les saints en Jésus-Christ, qui sont à Philippes avec les évêques et les diacres : grâce et paix à vous par Dieu, notre Père, et Jésus-Christ, Notre-Seigneur. »
Bien que le mot évêques soit au pluriel, il ne doit pas nous arrêter, il n'y eut jamais qu'un seul évêque dans la même ville. Mais souvent, aux premiers âges de l'Eglise, les prêtres sont appelés évêques. Saint Paul lui-même en donne une preuve irrécusable. Dans son dernier et si touchant discours aux anciens de l'église d’Éphèse, il dit: « Veillez sur vous et sur tout le troupeau, dans lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour gouverner l'Eglise de Dieu ». Or, à Éphèse, il n'y avait qu'un évêque proprement dit. Les autres anciens étaient donc des prêtres.XIV
L'an 60 de Notre-Seigneur, la quatrième du règne de Néron, et la seconde de la prison de saint Paul, le grand Apôtre écrit sa lettre aux Colossiens, comme la précédente. Cette lettre accuse la présence de Timothée à Rome, partageant la sollicitude et la tendresse paternelle de l'Apôtre des nations pour les chrétiens qu'il avait engendrés à la foi: elle commence ainsi : « Paul, Apôtre de Jésus-Christ, par la volonté de Dieu, et Timothée son frère : à nos saints et fidèles frères en Jésus-Christ, qui sont à Colosses. »
La lettre à Philémon, écrite de Rome la même année que celle aux Colossiens, nous apprend encore que Timothée était auprès de saint Paul : « Paul, prisonnier de Jésus-Christ, et Timothée son frère, à Philémon, notre bien-aimé et notre coopérateur ».XV
Par ces différentes lettres on voit que Timothée fut le compagnon habituel de saint Paul, pendant la captivité de l'Apôtre, dans la capitale du monde païen, l'an de Notre-Seigneur 61, la cinquième du règne de Néron. Sous le consulat de Caius Vispanius et de Fonteius Capito, saint Paul sortit de prison. Peu de temps avant sa délivrance, ou plutôt immédiatement après, il permit à Timothée, Timotheum dimissum, de repartir pour l'Orient, afin de continuer sa mission évangélique.
Paul reste à Rome pendant quelque temps; mais bientôt…
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Re: Timothée : Qui est-il ?
TimothéeSUITEXVI
Paul reste à Rome pendant quelque temps; mais bientôt il rappelle auprès de lui son cher disciple. « Hâtez-vous, lui écrit-il, de venir me rejoindre; hâtez-vous de venir avant l'hiver : festina ad me venire cito; festina ante hyemen venire (1). Apportez-moi, en venant, le manteau que j'ai taillé à Troade, chez Carpus, et mes livres et surtout mes papiers : Pænulam quam reliqui Troada apud Carpum, veniens affer tecum et libros maxime autem membranas (1).XVII
En attendant Timothée, saint Paul avait écrit sa lettre aux Hébreux, la dernière sortie de la plume du grand Apôtre. On la date de l'an 60. Beaucoup croient qu'elle est adressée, non aux juifs en général, ni aux juifs de Jérusalem, mais aux juifs d'Espagne. Dans cette lettre se trouve le passage suivant : « Vous saurez que notre frère Timothée est en liberté, s'il vient bientôt, j'irai vous voir avec lui : Cognoscite fratrem nostrum Timotheum dimissum, quo, si celerius venerit, videbo vos (2). Il paraît que saint Timothée avait trouvé en Orient ce que les Apôtres rencontraient partout : des chaînes et des prisons.XVIII
Quel est le pays où veut aller saint Paul avec Timothée? Quels sont les frères que les deux Apôtres se proposent de visiter ensemble? D'abord, ce pays n'est pas en Orient, puisque saint Paul invite Timothée à venir en Occident, à Rome, d'où ils doivent partir. Ce n'est pas vers l'Orient qu'ils doivent diriger leur voyage, puisque, dans son discours aux anciens d'Éphèse, Paul avait annoncé qu'ils ne le reverraient plus. Ce n'est donc pas aux Hébreux de l'Orient qu'il s'adresse quand il dit : J'irai vous voir avec Timothée : cum quo videbo vos. Il parle à des Hébreux qui n'avaient encore vu ni lui ni Timothée. Or tout l'Orient les avait vus. Quels sont donc ces Hébreux qui jusqu'alors ne les connaissaient que de nom? Saint Paul lui-même donne la réponse dans sa lettre aux Romains : « Lorsque je partirai pour l'Espagne, j'espère vous voir en passant, et être conduit par vous dans ce pays, après avoir un peu joui de votre présence : Cum in Hispaniam profîcisci cœpero, spero quod præteriens videam vos et a vobis deducar illuc, si vobis primum ex parte fruitus fuero (1).
L'homme propose et Dieu dispose...
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(1) II, Tim. IV, 8-21.
(1) II, Tim. IV, 13.
(2) Ibid., XIII, 23.
(1) XV, 24.
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Re: Timothée : Qui est-il ?
TimothéeSUITEXIX
L'homme propose et Dieu dispose. Saint Paul qui comptait voir les chrétiens de Rome seulement en passant, eut le temps de les voir pendant les deux années de sa captivité. Ce n'est qu'après cette longue détention qu'il put réaliser son voyage en Espagne.
Quel intérêt particulier avait-il de visiter la péninsule Ibérique? D'abord, il devait justifier son titre d'Apôtre des nations; ensuite, l'Espagne était habitée par une population juive dont le nombre, la richesse, la ferveur et l'origine, étaient de nature à exciter au plus haut degré le zèle du grand Apôtre.XX
Ces juifs, évangélisés d'abord par saint Jacques, étaient depuis longtemps établis en Espagne. Étrangers à la mort de Notre-Seigneur, ils n'avaient pas voulu retourner à Jérusalem, à cause d'une prophétie qui annonçait la ruine du second Temple. Sous la persécution de Néron, ils avaient beaucoup souffert, comme tous les premiers chrétiens, pleins de compassion pour les confesseurs de la foi : Vinctis compassi estis, et rapinam bonorum vestrorum cum gaudio suscepistis (1). Tel est l'éloge bien mérité que le grand Apôtre leur adresse.XXI
Saint Paul, accompagné de Timothée, est donc allé en Espagne, où il évangélisa les juifs et les gentils. Telle est non seulement la tradition constante de l'Église d'Espagne, mais encore le témoignage des plus savants Pères de l'Orient et de l'Occident, dont on peut voir les paroles dans Baronius (2). Citons seulement celui de saint Chrysostome. Personne mieux que lui n'a connu les travaux et les souffrances de l'Apôtre des nations. « Après avoir été deux ans en prison à Rome, il fut mis en liberté. Ensuite, il partit pour l'Espagne et visita les juifs qui étaient en ce pays, puis il revint à Rome où il fut mis à mort par ordre de Néron (3). »XXII
D'accord avec la tradition espagnole et les Pères de l'Église, Baronius s'exprime ainsi, dans le Martyrologe romain, au 23 septembre : « A Narbonne, dans la Gaule, naissance de saint Paul évêque qui, suivant la tradition, fut le proconsul Sergius Paulus. L'Apôtre saint Paul le baptisa, et, comme il se rendait en Espagne, il le laissa à Narbonne et le fit évêque de cette ville. Là, après avoir prêché avec un zèle infatigable et s'être rendu illustre par ses miracles, il émigra dans le ciel. »
Au reste, saint Paul avait eu tout le temps de faire son voyage d'Espagne. Après sa sortie de sa première captivité sous Néron, l'an 61, jusqu'à la seconde terminée par sa mort, l'an 67, il eut six ans devant lui, pendant lesquels on peut croire qu'il ne resta pas oisif.
Comme saint Timothée fut de moitié dans les travaux de saint Paul en Espagne…
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(2) C'est ce retard involontaire qui aura probablement donné lieu à quelques anciens de révoquer en doute le voyage de saint Paul. (?)
(1) C. XXI, 24.
(2) An. 61, Passim.
(3) Cum igitur biennium Romæ exegisset in vinculîs, tandem dimissus est. Deinde in Hispaniam profectus, iuvisit illic Judæos quoque : actuni fortasse Romam reversus est, quando et supplicium jussu Neronis pertulit. Homil. 76, in Matth.
Dernière édition par Louis le Dim 03 Nov 2019, 5:40 am, édité 1 fois (Raison : Balises.)
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Re: Timothée : Qui est-il ?
TimothéeSUITEXXIII
Comme saint Timothée fut de moitié dans les travaux de saint Paul en Espagne, nous ne sortirons pas des limites de sa Biographie, en rapportant un miracle du grand Apôtre dans la catholique péninsule. Le souvenir en a été transmis à la postérité par saint Sophrone, patriarche de Jérusalem.
« L'Italie, dit-il, les Gaules, les Espagnes ont été illustrées par le passage de saint Paul. Arrivé en Espagne, il reçut l'hospitalité d'un grand personnage, nommé Probus. Xantippe, épouse de Probus, ayant regardé saint Paul, fut frappée de sa modestie. Pendant qu'elle tenait les yeux fixés sur l'étranger Dieu permit qu'il apparut, sur le front de l'Apôtre, ces mots écrits en lettres d'or : Paul, Apôtre, prédicateur du Christ.
« Comme la renommée avait devancé l'Apôtre et raconté de lui une foule de choses extraordinaires, Xantippe désirait ardemment de le voir. Se trouvant tout à coup en sa présence, elle est suffoquée par la joie et par la crainte ; et, baignée de larmes, elle tombe à ses genoux. Instruite des mystères de la foi, elle fut baptisée avec son mari et toute sa famille. »XXIV
Après l'expédition évangélique en Espagne, Timothée se sépara de nouveau de son cher maître et retourna à Éphèse. Appelé à l'épiscopat, jeune encore, il montra dans toute sa conduite la sagesse et la gravité d'un vieillard. D'une santé délicate et d'une grande austérité, il reçut de saint Paul l'ordre de boire un peu de vin, à cause de la faiblesse de son estomac et de ses fréquentes infirmités. Tel était l'éclat de sa vertu que l'illustre saint Denis l'Aréopagite lui dédia son livre : Des noms divins.
Malgré ses persévérants efforts et les glorieux succès de son apostolat…
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Re: Timothée : Qui est-il ?
FIN.TimothéeSUITEXXV
Malgré ses persévérants efforts et les glorieux succès de son apostolat, il restait encore à Éphèse un nombre considérable de païens. Chaque année, ces fanatiques idolâtres célébraient une fête, immonde et cruelle, appelée la fête des catogies.
Une main armée de bâton et l'autre portant de petites idoles, le visage couvert d'un masque, ils parcouraient en furieux les principales rues de la ville, qu'ils faisaient retentir de chants appropriés à leur fête. Comme de vrais brigands, ils attaquaient indistinctement les femmes et les hommes dont ils faisaient un grand carnage. C'est ainsi que ces malheureux croyaient honorer leur dieu en lui sacrifiant des victimes humaines.XXVI
Profondément affligé d'un pareil désordre, saint Timothée employa d'abord pour l'empêcher les conseils et les prières. Voyant que ses paroles et ses supplications étaient inutiles, il descend dans la rue, au moment où la fête était déjà commencée, et redouble d'efforts pour mettre un terme à cette cruelle démence.
Au lieu de profiter de ses paternels conseils, ces fanatiques se jetèrent sur le saint évêque, et s'armant de tout ce qui tombait sous leurs mains, l'accablèrent de pierres et de coups et le laissèrent à demi mort.
Survinrent quelques chrétiens qui l'emportèrent sur une colline voisine de la ville, où il ne tarda pas à rendre l'esprit. Son précieux corps, empourpré du sang du martyre, fut déposé dans un lieu voisin, avec toute la pompe que pouvait comporter la pauvreté des fidèles et la difficulté des temps.XXVII
Le martyre du bien-aimé disciple de saint Paul eut lieu le 23 janvier de l'an 109 de Notre-Seigneur, le dixième du règne de Trajan. Conservées avec un soin religieux, ses reliques furent apportées à Constantinople par les soins de l'empereur Constant, fils de Constantin, l'an 336, et placées sous l'autel de la grande basilique des Apôtres.
Au lieu de lire des romans ou des livres futiles, lire les deux lettres de saint Paul à Timothée serait connaître deux des plus belles pages de notre histoire chrétienne. A cette lecture l'esprit et le cœur auraient tout à gagner.
Voir : Cor. a Lap. in Act. XVI, passim ; in II, Tim. c. 2, v. 2; id. in, c. I, v. 4; in 1 ad Tim. IV, 12 ; Id. argum. in 1 ad Tim ; Encyclop. théolog. art. TIMOTHÉE; Surius, 24 januar ; Baron., an. 51, n. 61 et suiv. ; an. 109, n. 55; an, 336, n. 70 ; Bivarius, in Dext.,p. 206 et suiv., édit. Migne, etc., etc.
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