Silas : Qui est-il ?
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Silas : Qui est-il ?
SilasI
La cinquantième année de notre Seigneur et la onzième du règne de l'empereur Claude, les Apôtres avaient tenu le Concile de Jérusalem, présidé par saint Pierre, comme l'ont été par ses successeurs tous les Conciles généraux, dans la suite des siècles. Afin de notifier aux fidèles d'Antioche les décisions du Concile, les vénérables Pères leur écrivirent en ces termes (Actes, chapitre XV, versets 27 et suivants) : « Après vous être assemblés dans un même esprit, nous avons jugé à propos de vous envoyer des personnes choisies avec nos chers frères Barnabé et Paul.
« Nous vous envoyons donc Jude et Silas, qui vous feront entendre les mêmes choses de vive voix.
» Ayant donc été envoyés de la sorte, ils vinrent à Antioche, où ils assemblèrent les fidèles et leur rendirent cette lettre, qu'ils lurent avec beaucoup de consolation et de joie. »II
Quelque temps après Jude retourna à Jérusalem, mais Silas demeura à Antioche et se fit le compagnon de l'apostolat de saint Paul. Pleins de zèle, ces deux citoyens romains partirent ensemble pour évangéliser la Syrie et la Cilicie, confirmer les Églises naissantes et leur apprendre à garder les règlements des Apôtres. Lorsqu'ils eurent traversé la Phrygie et la Galatie, le Saint-Esprit leur défendit d'annoncer la parole de Dieu dans l'Asie proconsulaire.III
Avant d'aller plus loin, quelques mots d'explication. Dans les biographies précédentes, nous avons fait connaissance avec la Syrie et la Cilicie. Reste à parler de la Phrygie et de la Galatie. La Phrygie, province de l'Asie Mineure, était voisine du Pont-Euxin, qui en baignait les frontières. Au temps de saint Paul, cette contrée appartenait aux Romains et était comprise dans la province d'Asie.
La Galatie était limitrophe de la Phrygie. Son nom lui vient…
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Silas : Qui est-il ?
SilasSUITEIV
La Galatie était limitrophe de la Phrygie. Son nom lui vient des Gaulois et des Grecs, qui s'emparèrent du pays vers l'an 278 avant Notre-Seigneur. Les villes principales étaient Ancyre et Pessinante. Ancyre, aujourd'hui Angora, est célèbre par trois faits, de nature différente, mais également immortels.
En 1402, la défaite de Bajazet, sultan des Turcs ottomans, par Tamerlan, qui enferma son redoutable prisonnier dans une cage de fer et le traîna ainsi à la suite de son armée.
Dans le siècle passé, la découverte d'un temple d'Auguste, où se lit une inscription importante pour la chronologie : elle est gravée sur six colonnes et porte le nom de Monument d'Ancyre.V
Le Concile d'Ancyre, tenu en 314, qui décréta vingt-quatre canons, approuvés en 325, par le Concile œcuménique de Nicée. Le plus grand nombre règle la conduite à tenir à l'égard de ceux qui avaient eu le malheur de tomber pendant l'effroyable persécution de Dioclétien.
Le Concile s'assembla à Ancyre, parce que cette ville, placée sur la grande route de Byzance, formait comme le centre des Églises les plus éminentes de Cappadoce, du Pont, d'Arménie, de Cilicie et de Syrie. Ancyre est aujourd'hui le siège du pacha et de l'évêque arménien catholique.VI
Il reste à examiner l'étonnante défense que le Saint-Esprit lui-même fait à Paul et à Silas d'annoncer l'Évangile dans l'Asie proconsulaire. D'abord, il ne leur défend pas de prêcher dans toute l'Asie Mineure, mais seulement dans la province voisine d'Éphèse ; ensuite, ce n'est qu'une défense momentanée, puisque nous voyons, quelque temps après, saint Paul lui-même et saint Jean porter dans cette province le flambeau de la foi. Quant à la raison de cette défense : c'est le secret de Dieu.
Toutefois les Pères de l'Église en donnent plusieurs explications. Les plus vraisemblables sont, d'une part, que les habitants de cette contrée n'étaient pas mûrs pour recevoir la semence évangélique, et qu'il fallait se garder de jeter les perles devant les pourceaux. Ne saurait-on pas dire que cette raison demeure encore valable, relativement à certaines peuplades de nos jours? D'autre part, les Apôtres devaient aller au plus pressé. Telle était la Macédoine, où les attendait, comme dit saint Paul, une abondante moisson.
Les deux Apôtres s'embarquèrent donc dans un port de la Troade, allèrent droit à…
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Re: Silas : Qui est-il ?
SilasSUITEVII
Les deux Apôtres s'embarquèrent donc dans un port de la Troade, allèrent droit à Samothrace et le lendemain à Néapolis, et de là à Philippes, qui est la première ville colonie de cette partie de la Macédoine. Ils y demeurèrent plusieurs jours. Avant de rapporter les deux épisodes mémorables qui signalèrent leur passage dans cette ville, faisons connaître en quelques mots les lieux qui viennent d'être nommés.VIII
La Troade, d'où partirent Paul et Silas, était une petite contrée de l'Asie Mineure, entre l'Hellespont, la mer Égée et le mont Ida. Troie était la capitale de cette province, devenue fameuse par la guerre, réelle ou fabuleuse, des Grecs contre les Troyens. Deux fleuves également chantés par les poètes, le Simoïs et le Scamandre, en fertilisaient les campagnes. Samothrace était la capitale de l'île du même nom. Tombée au pouvoir des Turcs, elle s'appelle aujourd'hui Fernendraki.IX
Dans l'antiquité la Samothrace, habitée tour à tour par les Thraces, par les Cariens, par les Pélasges, fut célèbre par de culte mystérieux des Cabires. Les Cabires, ou dieux associés, étaient au nombre de quatre qui portèrent successivement différents noms. Leur culte, qui devait venir du haut Orient, avait des mystères, même pour les initiés. Le grand prêtre du culte cabirique recevait la confession de ceux qui se faisaient initier. Après avoir subi les plus terribles épreuves, l'initié était assis sur un trône éclatant de lumière, le front couvert d'un voile, couronné d'un rameau d'olivier et ceint d'une écharpe, tandis que tous les prêtres se tenant par la main exécutaient autour de lui des danses symboliques. C'est à peu près ce que font encore, en Orient, les derviches tourneurs.
Néapolis était une ville située sur les confins de la Thrace et de la Macédoine…
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Re: Silas : Qui est-il ?
SilasSUITEX
Néapolis était une ville située sur les confins de la Thrace et de la Macédoine. Aucun événement remarquable ne signale son existence. On sait seulement qu'au moyen âge elle s'appela Christopolis.
Nous connaissons déjà Philippes, qui conserva le nom de son fondateur, le roi Philippe de Macédoine, père d'Alexandre, le vainqueur de Darius. C'est dans cette ville que nous allons retrouver nos deux missionnaires.XI
Comme ils traversaient les rues de la ville pour se rendre à la synagogue, ils rencontrèrent une jeune fille, possédée d'un esprit de Python, et qui rapportait à ses maîtres un grand profit par ses divinations : l'esprit de Python, ou du serpent Python, était le démon lui-même. Par la bouche de cette jeune fille, Satan faisait ce qu'il faisait à Delphes par ses prêtresses appelées pythonisses. Il rendait des oracles qui n'étaient pas toujours faux, et qui, pour cela, captivaient la confiance des malheureux païens, comme ils la captivent encore aujourd'hui dans tous les pays idolâtres.XII
Écoutons les Apôtres eux-mêmes nous raconter ce qui leur arrive: « Cette fille suivit Paul et nous. Elle criait à haute voix : « Ces hommes sont des serviteurs du Dieu Très-Haut, et ils vous annoncent la voie du salut: » Elle fit de même durant plusieurs jours. Or Paul, affligé tout à la fois du sort malheureux de cette fille et de la ruse du démon, se retourna et dit à l'esprit : « Je te commande, au nom de Jésus-Christ, de sortir de cette fille! » Et il sortit aussitôt.
Le démon est quelquefois forcé de rendre témoignage à Dieu et à ses saints, sans qu'il cesse pour cela de vouloir tromper et de faire le mal. En louant Paul et Silas il voulait leur nuire, soit en inspirant de la défiance contre eux par son témoignage même, soit en se posant comme leur égal, mais surtout en les faisant chasser, comme destructeurs de son empire : il y réussit.
Les maîtres de la jeune fille, voyant qu'ils perdaient ainsi l'espoir de leur gain…
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Re: Silas : Qui est-il ?
SilasSUITEXIII
Les maîtres de la jeune fille, voyant qu'ils perdaient ainsi l'espoir de leur gain, se saisirent de Paul et de Silas, et les conduisirent sur la place publique, devant les magistrats. Ils les leur présentèrent disant : « Ces hommes sont des juifs qui troublent notre ville, et qui enseignent des pratiques qu'ils ne nous est pas permis de recevoir ni d'observer, puisque nous sommes Romains. »XIV
Rien de plus perfide que cette accusation. Autrefois comme aujourd'hui, même tactique. Les premiers torts viennent toujours des chrétiens. En disant que Paul et Silas étaient juifs et qu'ils annonçaient un nouveau Dieu et une nouvelle religion, leurs accusateurs étaient certains d'exciter le mépris et la haine des magistrats. Le mépris parce que, aux yeux des païens, les juifs étaient un peuple vil et grossièrement ignorant. La haine, parce que proposer le culte d'un Dieu non reconnu par le sénat, c'était aller contre les lois de l'empire.XV
Aussi le peuple accourut contre eux. Et les magistrats, ayant fait déchirer les vêtements des Apôtres, les condamnèrent à être battus de verges. Après les avoir couverts de plaies, ils les jetèrent en prison, ordonnant au geôlier de les garder soigneusement. Le geôlier, ayant reçu cet ordre, les enferma dans un cachot, et enchaîna leurs pieds dans des ceps. On sait que les ceps étaient des madriers en bois, percés de trous, dans lesquels on introduisait séparément les pieds des condamnés.
Or, vers minuit, Paul et Silas se mirent à prier…
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Re: Silas : Qui est-il ?
SilasSUITEXVI
Or, vers minuit, Paul et Silas se mirent à prier, chantant les louanges de Dieu, et ceux qui étaient en prison les entendaient. Ces détails sont précieux. Ils nous apprennent que les premiers chrétiens étaient dans l'usage de prier pendant la nuit. De là encore le nom de nocturnes donné à différentes parties de l'office. Cet usage était commun, non seulement aux prêtres, mais encore aux simples fidèles, hommes et femmes de toute condition, et même aux enfants.
D'excellentes raisons, qu'il serait trop long de rapporter, justifiaient ce saint usage. Entre toutes, on voulait imiter notre divin modèle, qui travaillait le jour et qui priait la nuit. De plus, on tenait à honorer les principaux mystères de sa vie : sa naissance à Bethléem et ses souffrances dans le palais de Caïphe. Ils nous apprennent encore la joie des Apôtres, qui rendaient grâces à Dieu de les avoir trouvés dignes de souffrir pour son nom.XVII
Voyons maintenant la puissance de la prière, qui tour à tour fait tomber la pluie, trembler la terre et voler en éclats les portes, les chaînes et les serrures des prisons. Soudain il se fit un grand tremblement de terre, et les fondements de la prison furent ébranlés, et toutes les portes s'ouvrirent, et les liens de tous les prisonniers furent rompus. Et le geôlier s'étant éveillé, voyant les portes de la prison ouvertes, tira son épée et voulut se tuer, croyant que les prisonniers s'étaient enfuis. Mais Paul lui cria, à haute voix : « Ne vous faites point de mal, car nous sommes tous ici. »
Le geôlier, ayant demandé de la lumière, entra, et se jeta tout tremblant aux pieds de Paul et de Silas. Après les avoir fait sortir de leur cachot, il leur dit : « Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé? » Ils lui répondirent : « Croyez au Seigneur Jésus et vous serez sauvé, vous et votre famille. »
Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, à lui et à tous ceux qui étaient dans sa maison, et, en cette heure de la nuit, il les prit et lava leurs plaies, et aussitôt après il fut baptisé, lui et toute sa famille. « Et, les ayant conduits chez lui, il leur servit à manger et il se réjouit avec toute sa famille d'avoir cru en Dieu. »
Dans ses Commentaires sur l'Écriture, Œcuménius , abréviateur de saint Jean Chrysostome…
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Re: Silas : Qui est-il ?
SilasSUITEXVIII
Dans ses Commentaires sur l'Écriture, Œcuménius , abréviateur de saint Jean Chrysostome, rapporte que l'heureux geôlier de Philippes est Étienne, que saint Paul dit avoir baptisé avec sa famille, et dont il parle en ces termes dans la Première Épitre aux Corinthiens : « Je rends grâces à Dieu de ce que je n'ai baptisé aucun de vous, sinon Crispus et Caïus, afin que personne ne dise que vous avez été baptisés en mon nom. J'ai encore baptisé la famille de Stéphanas, et je ne me souviens pas d'en avoir baptisé d'autres... Vous connaissez, mes frères, la maison de Stéphanas et de Fortunat et d'Achaïque; vous savez qu'ils ont été les prémices de l'Achaïe, et qu'ils se sont consacrés au service des saints (1). »
A cette tradition on oppose que le baptême d'Étienne eut lieu à Philippes en Macédoine, et non en Achaïe. Mais rien n'empêche d'admettre que le saint geôlier, originaire de l'Achaïe, soit venu à Philippes, où il eut le bonheur d'être converti par saint Paul. Est-ce que les fonctionnaires publics ne se trouvent pas souvent, et encore aujourd'hui, transportés loin de leur pays d'origine?XIX
Soit que le tremblement de terre ait été ressenti non seulement dans la prison, mais dans toute la ville, comme on le croit ; soit que le geôlier ait eu soin de publier ce qui s'était passé, aussitôt qu'il fit jour, les magistrats envoyèrent à Étienne l'ordre de relâcher les Apôtres. Plein de joie celui-ci courut leur dire : « Les magistrats ont envoyé dire qu'on vous mit en liberté. Sortez donc maintenant, et allez en paix. »
On voit par ce détail que saint Paul, après avoir mangé chez le geôlier, était rentré en prison avec Silas, afin que les magistrats, les y trouvant, reconnussent leur innocence et les rendissent à la liberté.
Ici se révèle le grand caractère de saint Paul. Il refuse de sortir de prison, à moins que les magistrats eux-mêmes ne proclament son innocence et cela publiquement; accusé faussement en présence de toute la ville, il veut une justification publique.
Il dit donc aux licteurs, c'est-à-dire aux soldats des magistrats : …
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(1) C. I, XIV et suiv., XVI, 15.
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Re: Silas : Qui est-il ?
SilasSUITEXX
Il dit donc aux licteurs, c'est-à-dire aux soldats des magistrats : « Après nous avoir publiquement battus de verges, sans que nous ayons été jugés, nous citoyens romains, les magistrats nous ont mis en prison, et maintenant ils nous en font sortir secrètement ? Il n'en sera pas ainsi; mais qu'ils viennent et nous délivrent eux-mêmes ! » Les licteurs rapportèrent ces paroles aux magistrats, qui furent saisis de crainte, en apprenant que leurs prisonniers étaient citoyens romains. Ils vinrent donc les supplier de sortir de prison et leur demandèrent de s'éloigner de la ville. Sortis de prison, les deux Apôtres s'en allèrent chez Lydie, et après avoir vu les frères, ils les consolèrent et partirent.
Grâce à l'énergie de saint Paul, voilà ses juges transformés en suppliants : avec raison, car il y avait peine de mort pour qui aurait fait battre de verges un citoyen romain.XXI
Puisque l'occasion s'en présente, disons comment saint Paul, juif d'origine, se trouvait citoyen romain. C'est un détail peu connu et qui ne manque pas d'intérêt. Il en est ainsi de tout ce qui rapporte à l'Apôtre des nations, près duquel les prétendus grands hommes de l'antiquité ne sont que des pygmées. Saint Paul était né à Tarse, métropole de la Cilicie. Cette province de l'Asie Mineure avait pour limites, d'une part la Cappadoce, d'autre part la Méditerranée et la Syrie. Tarse, Issus, Anazarbe étaient les villes principales de cette importante contrée, qui fait aujourd'hui partie du pachalik d'Adana.XXII
Dans les guerres qui eurent lieu entre César et Pompée, Auguste et Antoine, des habitants de Tarse prirent courageusement le parti de César et d'Auguste. En récompense de leur fidélité, ils furent honorés du droit de cité romaine, avec tous les privilèges attachés à ce titre.
Comme noblesse oblige, Paul fut soigneusement instruit dans les lettres grecques, qui s'enseignaient alors dans sa ville natale avec un grand éclat (1). Ses études d'enfant achevées, il se rendit à Jérusalem, où, sous la conduite de Gamaliel, il se livra avec ardeur à l'étude des Écritures. Il y fît de tels progrès, qu'au témoignage de Tertullien personne ne connaissait mieux la moelle, c'est-à-dire le vrai sens des textes sacrés.
De Philippes les deux Apôtres se rendirent à Thessalonique, en passant par…
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(1) Tout en apprenant à faire des tentes. Exemple qui devrait être suivi dans les maisons d'éducation, surtout dans les petits Séminaires. Inutile d'en dire la raison.
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Re: Silas : Qui est-il ?
SilasSUITEXXIII
De Philippes les deux Apôtres se rendirent à Thessalonique, en passant par Amphipolis et par Apollonie. Située sur le golfe Thermaïque, Thessalonique, aujourd'hui Saloniki, a été glorieusement immortalisée par les deux lettres que saint Paul écrivit à ses habitants. Dès ses premières prédications un grand nombre d'hommes et de femmes de qualité abandonnèrent le culte des idoles, et formèrent une fervente chrétienté, à laquelle le grand Apôtre porta constamment la plus vive affection.XXIV
Amphipolis, ville de Macédoine, ainsi nommée parce que, bâtie sur un isthme, elle était toute entourée d'eau, aujourd'hui elle s'appelle Samboli et appartient aux Turcs. Il en est de même d'Apollonie, voisine de Thessalonique. Comme la précédente, cette ville est déchue de sa grandeur, et figure dans l'empire dévastateur du Coran, sous le nom très peu poétique de Paléo-Chori
.XXV
Les succès de Paul et de Silas excitèrent la haine des juifs de Thessalonique. Comme ceux de Philippes, ils se mirent à vociférer qu'ils étaient les perturbateurs de la ville, ils émurent le peuple et voulurent arrêter les Apôtres. Mais, pendant la nuit, de courageux néophytes les firent partir pour Bérée. Cette ville de Macédoine se trouvait non loin de Pella, patrie d'Alexandre. Après avoir porté différents noms, elle s'appelle aujourd'hui Veria.
A peine arrivés, les infatigables missionnaires se rendirent à la synagogue des juifs…
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Re: Silas : Qui est-il ?
SilasSUITEXXVI
A peine arrivés, les infatigables missionnaires se rendirent à la synagogue des juifs. Or, les juifs de Bérée avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique et ils reçurent la Parole avec la plus grande avidité. Plusieurs d'entre eux et beaucoup de femmes grecques (1) de qualité, ainsi qu'un grand nombre d'hommes crurent en Jésus-Christ.XXVII
Quand les juifs de Thessalonique surent que Paul avait aussi prêché la parole de Dieu à Bérée, ils vinrent pour émouvoir et soulever le peuple. Aussitôt les frères le firent partir pour Athènes, où il prononça, en présence de l'Aréopage, l'immortel discours, qu'on lit au chapitre XVII des Actes des Apôtres. Après trois mois de prédication, Paul, voyant que l'Évangile ne faisait aucun progrès dans cette ville d'épicuriens et de sophistes, en sortit pour se rendre à Corinthe.XXVIII
C'est là que Silas vint le rejoindre. Il travailla avec lui et l'aida à évangéliser cette cité, fameuse entre toutes par son opulence et par sa corruption. Leurs efforts furent couronnés de succès. Obligé de porter ailleurs le flambeau de la foi, Paul laissa Silas à Corinthe en qualité d'évêque, pour gouverner cette Église naissante, devenue très nombreuse, c'est la dernière fois que l'Ecriture parle de Silas. La tradition nous apprend qu'il mourut en Macédoine.
Le Martyrologe romain, qui mit sa fête au 13 juillet, parle de lui en ces termes : …
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(1) C'est-à-dire païennes.
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Re: Silas : Qui est-il ?
FIN.SilasSUITEXXIX
Le Martyrologe romain, qui mit sa fête au 13 juillet, parle de lui en ces termes : « En Macédoine, naissance du bienheureux Silas qui, étant un des premiers entre les frères, fut destiné par les Apôtres pour les Églises des gentils, avec Paul et Barnabé. Rempli de la grâce de Dieu, il s'acquitta avec ardeur du ministère de la prédication ; par ses souffrances, glorifia Jésus-Christ et enfin arriva au repos. » Ces dernières paroles semblent indiquer que saint Silas finit sa vie par le martyre. Tel fut, aux premiers jours de l'Église, le sort très ordinaire des ouvriers évangéliques.
Nous serions bien heureux si Dieu nous réservait la même faveur. Du moins, si nous ne sommes pas les martyrs de la guerre nous sommes les martyrs de la paix : habet et pax Martyres su os.
Voir: Act. Apost. c. XV, XVI, XVII, XVIII ; Bar., an. 51, n. 14 et suiv.; n. 56 et suiv.; n. 64 et suiv.; Cor. a Lapid. in Act. Ap., ibidem; Chronic. Alexand. p.62; S. Hyppol. De 72 discip.; Don Calmet, Diction.; Petr. De Natalib. Catal. SS. ; S. Doroth. in Synopsi; M. Maistre, les Témoins du Christ, p. 361 et suiv., etc., etc. Bio Cassius, Hist., lib, 47; Strab. lib. 14;Tertull. Contr. Marcion. lib. 5.
Suivant saint Jérôme, saint Silas est le même que saint Sylvain, dont le nom se trouve en tète des deux lettres de saint Paul aux Thessaloniciens : « Sciendum Silam collegam Pauli Iingua hebræa apostolum dici, qui cum eo nonnullas epistolas scribit : et vitiose Silvanus legitur pro Sila, cum Silvainum in apostolorum Actis non legaums. Epist.. 143, in fin.
S'il en est ainsi, c'est le corps de saint Silas, que le Souverain Pontife Pie IX a envoyé a l'église de Rumengol, diocèse de Quimper. « Cette année, 1856, dit l'Ami de la Religion (19 avril), le Saint-Père a témoigné sa grande affection pour l'église de l'Auguste Patronne des Bretons, Notre-Dame-de-Tout-Remède, en assimilant par Lettres apostoliques, données à Rome le 10 janvier 1856, le pèlerinage de Rumengol à celui de Notre-Dame de Lorette, avec jouissance de tous les privilèges et de toutes les faveurs accordées à ce sanctuaire vénéré, le plus riche en biens spirituels de toute la chrétienté.
« De plus, le Père commun des fidèles vient de donner à l'église de Rumengol le corps de saint Sylvain, dont le grand Apôtre parle dans une de ses lettres, et qu'il appelle Son Très Cher Sylvain : Carissime Sylvane.»
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