Bergoglio et les USA

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Message  gabrielle Mer 09 Déc 2015, 7:33 am

N'aurait-tu pas un petit préjugé contre les Anglais... Wink
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Message  Benjamin Mer 09 Déc 2015, 7:36 am

gabrielle a écrit:N'aurait-tu pas un petit préjugé contre les Anglais... Wink

Je commence à les "connaître" Sleep

Hier j'étais en train de télécharger des livres, j'ouvre à peine ce volume et hop, je tombe sur cela alors que je ne faisais que survoler. Le hasard n'existe pas Wink J'ai immédiatement pensé à ce fil.
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Message  gabrielle Mer 09 Déc 2015, 7:40 am

Wink Laughing
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Message  Louis Mer 09 Déc 2015, 7:48 am

.
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https://archive.org/details/observationssuru00ferl

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Message  Benjamin Mer 09 Déc 2015, 7:52 am


Très bien, mais j'ai téléchargé ce livre hier depuis un lien placé sur Te Deum... :

https://messe.forumactif.org/t3517p450-liens-ou-signets-de-livres-catholiques-numerises#99796

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Message  gabrielle Mer 09 Déc 2015, 8:00 am

Benjamin a écrit:
Très bien, mais j'ai téléchargé ce livre hier depuis un lien placé sur Te Deum... :

https://messe.forumactif.org/t3517p450-liens-ou-signets-de-livres-catholiques-numerises#99796

Laughing


Comme quoi, ce dossier de livres numériques, est parfois susceptible de ne donner qu'un côté de la médaille.
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Message  Roger Boivin Mer 09 Déc 2015, 8:29 am


gabrielle a écrit:N'aurait-tu pas un petit préjugé contre les Anglais... Wink

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Ce n'est pas spécifiquement aux anglais que s'adresse mon « Gagne de rats ! », parce que des anglais il y en avait de catholiques aussi. Mais à ces ennemis des catholiques, de l'Église Catholique. Et comme un préjugé c'est une « opinion adoptée sans examen, souvent imposée par le milieu, l'éducation », alors avec le texte que Benjamin vient de placer, ça prouve que c'est loin d'être un préjugé, mais au contraire cest la vérité.
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Message  Roger Boivin Mer 09 Déc 2015, 8:39 am



Je viens de lire ce qu'à poster  Louis Shocked  

Donc on ne sait sur ce point du livre de l'abbé Brasseur de Bourbourg, placé par Benjamin, si c'est la vérité ! Suspect


Dernière édition par Roger Boivin le Mer 09 Déc 2015, 8:44 am, édité 1 fois
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Message  Benjamin Mer 09 Déc 2015, 8:42 am

Roger Boivin a écrit:
Je viens de lire ce qu'à poster  Louis Shocked  

Donc on ne sait sur ce point si c'est la vérité ! Suspect

Ce qui est mis en question par le texte de Louis ce sont des accusations de l'auteur contre le clergé catholique et le peuple du pays, et non pas l'action des anglicans contre les Catholiques...

À moins que j'aie mal compris. Mais je suis sûr que l'on peut retrouver cette action des anglicans contre les Catholiques dans d'autres sources également.


Dernière édition par Benjamin le Mer 09 Déc 2015, 8:47 am, édité 1 fois
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Message  Roger Boivin Mer 09 Déc 2015, 8:46 am



Alors, si ça s'avère que c'est vrai, c'est vraiment une gagne de rats !
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Message  Roger Boivin Mer 09 Déc 2015, 9:10 am



Wikipédia (c'est pas la source idéale, je sais, mais..) :

Charles Étienne Brasseur de Bourbourg (J'imagine que c'est le même) :

Spoiler:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_%C3%89tienne_Brasseur_de_Bourbourg
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Message  Benjamin Mer 09 Déc 2015, 9:15 am


D'ailleurs, si un jour je vous cite l'Histoire du Canada français depuis la découverte, par le Chanoine Lionel Groulx (l'édition en deux tomes de 1960), y a-t-il quelque chose qui "n'irait pas" dedans ?

Laughing
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Message  Louis Mer 09 Déc 2015, 9:48 am

gabrielle a écrit:
Benjamin a écrit:
ROBERT. a écrit:
gabrielle a écrit:
...ici, la religion Catholique n'est plus la seule depuis longtemps, l'arrivée des Anglais a fait basculer cela. Mais, ils ont été corrects en n'imposant pas l'adhésion au protestantisme.
.
très juste nuance.
.

Euh... Ou bien, les Anglais ne pouvaient tout simplement pas vous forcer Rolling Eyes

Les Anglais se comporter de manière "correcte" avec les Français, je demande à voir ça ; vu tout ce qu'ils nous ont fait depuis la Guerre de Cent Ans et Sainte Jeanne d'Arc jusqu'à la Seconde Guerre mondiale et au-delà...

Ils auraient pu nous forcer et déclencher une persécution ou une restriction sévère, mais ils ne l'ont pas fait, en tant que vainqueurs, ils ont laissé les catholiques en paix et n'ont rien fait pour interdire ou limiter la religion.

Leur but? Dieu seul le sait.

Peut-être que ce qui suit fait partie des mystères de Dieu et expliquerait ce que j'ai mis en vert ?

Mère d'Youville et les Anglais :


CHAPITRE IX

Mme D'YOUVILLE REÇOIT LES PRISONNIERS DE GUERRE. — ELLE FAIT FAIRE UN GRAND MUR POUR ENTOURER SA PROPRIÉTÉ. — ELLE ATTIRE CHEZ ELLE UN PLUS GRAND NOMBRE DE DAMES PENSIONNAIRES ET, PAR TOUTES SORTES DE TRAVAUX, ASSURE LA VIE ET LE BIEN-ÊTRE À SES PAUVRES.

Nous avons vu quels embarras Mme d'Youville avait dû surmonter avant d'être mise à la tête de l'Hôpital et quel travail elle avait dû faire pour restaurer cette maison si délabrée. Nous allons voir maintenant quels prodiges d'économie elle dut accomplir, d'abord pour payer les lourdes dettes contractées pour ces réparations, puis pour faire face aux dépenses journalières de sa maison et même à son agrandissement et à sa protection. La tâche qu'elle avait entreprise était difficile; mais son immense charité la rendait ingénieuse lorsqu'il s'agissait de soulager les misères d'autrui, et elle réussissait à se créer des ressources nouvelles là où souvent bien d'autres auraient désespéré.

En 1756, sur la demande de l'intendant Bigot, Mme d'Youville commença à recevoir dans son hôpital des prisonniers de guerre malades ou blessés; mais ils devinrent en peu de temps si nombreux qu'il fallut bientôt leur assigner, pour eux seuls, une vaste salle, que l'on appela "salle des Anglais''.

Touchée de la misère qui les attendait après leur sortie de l'hôpital, Mme d'Youville cherchait à leur procurer de l'ouvrage et elle-même en employait jusqu'à trente par année, ainsi qu'on a pu le constater par ses livres de comptes. La reconnaissance engagea plusieurs d'entre eux à se donner à la maison, et l'un d'eux, connu sous le nom de John, que la fondatrice avait sauvé des mains des sauvages, rendit de grands services comme infirmier et interprète auprès de ses compatriotes et des sœurs. Celles-ci connaissaient si peu la langue anglaise qu'elles ne pouvaient pas même, dit M. Faillon, prononcer les noms des soldats anglais qui étaient à leur service: elles les désignaient sous les noms de Christophe l'Anglais, John l'Anglais, etc. (1)

Ces charges que s'imposait Mme d'Youville demandaient d'elle de grands sacrifices, et elle dut même contracter de nouveaux emprunts pour faire vivre tout ce monde. Malgré ce nouvel embarras, elle trouva souvent moyen de racheter des captifs destinés à être brûlés et torturés par les sauvages.

La maison de Mme d'Youville était si bien connue comme un asile pour toutes les infortunes que souvent de pauvres malheureux, poursuivis par leurs ennemis, s'y réfugiaient avec confiance. Elle en recueillit plusieurs qu'elle arracha aux mains des sauvages, et l'on sait quel sort les attendait de la part de ces barbares. Elle les cachait et les faisait ensuite évader au premier moment favorable. "Elle usa même," dit M. Faillon," de différents stratagèmes pour protéger leur sortie de la maison. Elle les enveloppait "dans les grands manteaux avec lesquels elles sortaient l'hiver et réussissait ainsi à leur sauver la vie." (1)

Un jour, un jeune homme, poursuivi par un sauvage ivre de colère, se réfugie à l'Hôpital Général et court jusqu'à la salle de communauté, où Mme d'Youville était à faire une tente. Sur un signe d'elle au fugitif, celui-ci se réfugie sous sa lourde pièce d'ouvrage, où elle fut assez heureuse pour le cacher avant l'entrée de son ennemi. Lorsque parut le sauvage, elle lui indiqua d'un geste une porte ouverte en arrière d'elle; il se hâta d'y passer, croyant atteindre par là le jeune homme qu'il poursuivait. Comme il est facile de le comprendre, grande fut la reconnaissance de celui à qui Mme d'Youville venait de sauver la vie avec tant de sang-froid; nous verrons plus tard (Note de Louis: Ci-dessous.) qu'il ne l'oublia pas. (1)

(…)

________________________________________________________

(1) Vie de Madame d'Youville, p. 146
(1) Vie de Madame d'Youville, p. 147.
(1) M. Faillon, p. 122.


pp. 105-108


CESSION DU CANADA A L'ANGLETERRE. — Mme D'YOUVILLE COMPLÈTE LES RESSOURCES DE SA MAISON EN ACHETANT LA SEIGNEURIE DE CHÂTEAUGUAY. — GRAND INCENDIE DE L’HÔPITAL GÉNÉRAL. — ELLE LE REBÂTIT. — ELLE FAIT DES TRAVAUX CONSIDÉRABLES A CHÂTEAUGUAY.
(suite)

…Ville-Marie, qui n'avait à opposer qu'à peine trois mille hommes, ne pouvait soutenir cette attaque; cependant l'ennemi ouvrit le feu de trois côtés à la fois.

On a vu que Mme d'Youville avait fait entourer sa propriété d'un mur, et comme l'Hôpital Général était situé hors des remparts, le général anglais prit ce mur pour un retranchement et ordonna de le bombarder. A peine ce commandement était-il donné que l'on vit accourir un jeune officier venant supplier son chef d'épargner le couvent: "Vous ne savez pas," lui dit-il, "qui habite cette maison, général, ce sont des femmes au cœur sensible et généreux qui maintes fois ont sauvé la vie aux nôtres, qui les ont soignés, pansés et guéris, et celui qui vous implore et demande grâce pour elles en ce moment aurait été victime de la barbarie des sauvages, si la supérieure de cette maison ne lui avait pas sauvé la vie." (1)

L'ordre fut suspendu et six des officiers anglais furent envoyés jusqu'à l'Hôpital pour s'assurer de la véracité de ce récit. Apprenant l'arrivée de ces militaires chez elle et le but de leur visite, Mme d'Youville, avec sa politesse ordinaire, s'empressa de les recevoir, de leur faire visiter les salles des pauvres et surtout celle des prisonniers anglais. Elle leur fit servir des rafraîchissements et les officiers, ravis de cet accueil, emportèrent de la fondatrice et de sa communauté le plus respectueux et le plus agréable souvenir. C'est ainsi que les saints gagnent les âmes à Dieu et forcent même leurs ennemis à s'incliner devant les grandes choses que la religion leur inspire pour le bien de l'humanité.

L'Hôpital fut sauvé; mais la ville ne put résister et, le 8 septembre 1760, M. de Vaudreuil capitulait. La colonie était perdue pour la France et passait sous la domination anglaise.

(…)

_________________________________________________________

(1) On croit que c'était le jeune Anglais qui s'était réfugié à l'Hôpital, poursuivi par un sauvage, et à qui Mme d'Youville avait sauvé la vie en le cachant sous une tente qu'elle était en train de faire. Ante, p. 107.

pp. 125-126 et 128.
https://messe.forumactif.org/t4436p60-vie-de-la-venerable-mere-d-youville#86809
https://messe.forumactif.org/t4436p60-vie-de-la-venerable-mere-d-youville#86810
https://messe.forumactif.org/t4436p75-vie-de-la-venerable-mere-d-youville-complet#86849

p.s. Je me souviens d'un fait de Mlle Jeanne Le Ber , "la pieuse recluse, qui embauma la colonie du parfum de ses vertus", qui pourrait peut-être s'ajouter à celui de Mère d'Youville; si je le retrouve, je le mettrai ici.

D'ailleurs, combien d'autres faits comme ceux-ci qui ne sont connus que de Dieu seul et qui fit que [les Anglais] en tant que vainqueurs, ils ont laissé les catholiques en paix et n'ont rien fait pour interdire ou limiter la religion ?

Pour paraphraser Gabrielle : nous ne le saurons qu'au Ciel.

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Message  Louis Mer 09 Déc 2015, 9:59 am

Le fait de Mlle Le Ber :

DÉVOTION DE LA SŒUR  LE BER ENVERS LE TRÈS-SAINT SACREMENT.  
ELLE  REÇOIT LA VISITE DE DEUX ANGLAIS.
 
(suite)

Sur ces entrefaites, deux Anglais de considération, qui se trouvaient à Ville-Marie, et qui connaissaient la famille Le Ber, témoignèrent au Prélat le désir de la voir dans sa solitude, pour s'assurer par eux-mêmes, si tout ce qu'ils en avaient entendu dire, était conforme à la vérité. Il ne douta pas, que la vue de cette sainte Recluse, ne fit sur leurs cœurs une salutaire impression; et voulut bien, les conduire lui-même à sa cellule.  

Ils furent extraordinairement frappés de voir la plus riche fille du Canada, dans un réduit si étroit et si pauvre ; et endurer tant de privations à la fois. Car, bien que, par obéissance, elle eut conservé la propriété de ses biens, la Sœur Le Ber pratiquait aussi exactement la pauvreté réelle dans sa cellule, que pouvaient le faire de fervents religieux, dans les communautés les plus réformées et les plus austères. Ils furent surtout étrangement surpris, de là trouver vêtue d'une robe de grosse serge, gris-blanc, toute usée, avec un tablier de même étoffe ; et chaussée de souliers de paille de blé-d'Inde, que, par esprit de pauvreté, elle faisait elle-même de ses mains.

La vue de sa couchette ne leur causa pas un moindre étonnement: elle consistait, en une simple paillasse, qu'elle ne remuait jamais, afin d'être couchée plus durement, un oreiller de paille, et une couverture, sans drap, ni matelas. Sa nourriture se ressentait de la pauvreté de tout le reste. Il est vrai que la délicatesse de son tempérament, ne lui permettait pas de s'interdire, tout à fait, l'usage de la viande, mais, à cette exception près, ses repas étaient tout ce qu'on pouvait imaginer de plus frugal et de plus simple. Elle ne mangeait à son dîner que du bouilli, et le soir de la soupe seulement ; et encore, tous les samedis de l'année, et la veille d'un grand nombre de fêtes, jeûnait-elle au pain et à l'eau.

Ces deux étrangers ne revenaient pas de leur surprise ; et l'un d'eux qui était Ministre protestant, ne put s'empêcher de lui demander, à la fin, pourquoi donc elle se condamnait à une vie si dure, tandis qu'elle pourrait vivre dans le monde, avec  tant de commodités et de douceurs?

" C'est une pierre d'aimant qui m'a attirée dans cette cellule, lui répondit-elle, et qui m'y tient ainsi séparée de toutes les jouissances et  des aises de la vie."

L'autre voulant savoir qu'elle pouvait donc être cette pierre d'aimant : Mlle  Le Ber qui se trouvait alors avec ces étrangers, au rez-de-chaussée de son appartement, ouvrit la petite fenêtre, par où elle recevait la Sainte Eucharistie; et se prosternant, humblement du côté du tabernacle: "Voilà," dit-elle, en portant ses regards vers l'autel, " voilà ma pierre d'aimant. C'est la personne adorable de Notre-Seigneur, véritablement et réellement présent dans la Sainte Eucharistie, qui m'engage à renoncer à toutes choses, pour avoir le bonheur de vivre auprès de lui: sa personne a pour moi un attrait irrésistible."

Et là-dessus elle se mit à lui parler de cet auguste Mystère, avec une foi si vive, un zèle si ardent, et des paroles si embrasées, par la ferveur de son amour pour DIEU, que le Ministre en demeura tout étonné. La Sœur Le Ber, qui avait une grande facilité à s'exprimer, et beaucoup de vivacité et de feu, semblait, en effet, avoir un langage inspiré de DIEU, lorsqu'elle parlait sur des matières de religion, à cause de la conviction des vérités évangéliques, dont son esprit et son cœur étaient tout pénétrés ; mais surtout, lorsqu’elle parlait sur la Sainte Eucharistie : tant était vive sa foi à ce Mystère incompréhensible de l'amour de DIEU pour nous.

Les impressions  qu'elle  laissa dans   les cœurs de ces étrangers ne pouvaient être que très vives et très profondes. Celui des deux qui était Ministre protestant, étant ensuite retourné dans son pays racontait souvent les circonstances de cette visite ; et ne parlait jamais de la Sœur Le Ber, que comme d'une sorte de prodige, n'ayant rien vu, disait-il, de si extraordinaire dans tout le Canada.

M. Montgolfier, Supérieur du Séminaire de Ville-Marie, qui écrivait, environ cinquante ans après la mort de la Sœur Le Ber, ajoute au récit précédent de M. de Belmont, que ce Ministre, disait-on, avait eu le bonheur dans la suite, de renoncer à l'hérésie et d'embrasser la vrai foi. La vie de la Sœur Le Ber, dans sa solitude, était en effet une sorte de miracle continuel, inimitable à l'hérésie;  et qui aurait dû suffire pour convaincre tout esprit droit, de la vérité de la foi catholique, qui seule pouvait lui communiquer cette constance et cette force vraiment surhumaines, comme on a pu le voir déjà, et comme on le verra de plus en plus encore, dans le chapitre qui suit.
https://messe.forumactif.org/t4504p75-vie-de-mlle-le-ber-table-complet#88196
https://messe.forumactif.org/t4504p75-vie-de-mlle-le-ber-table-complet#88201

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Message  Benjamin Mer 09 Déc 2015, 10:09 am

Chanoine Lionel Groulx, Histoire du Canada français depuis la découverte (4ème édition, 1960), Tome II, pp. 17-18 a écrit:
[Première période - Régime provisoire (1760-1764)]

(...)

Attitude du conquérant : explication

Faut-il pour autant crier au miracle, se pâmer d'admiration devant l'attitude du vainqueur ? Nous ne le croyons pas. Les commandants des troupes d'occupation furent, en toute vérité, des gentilshommes et des hommes de bon sens. Sans même ces hautes qualités, la situation très concrète où ils se sont trouvés ne leur laissait pas le choix de faire autre chose que ce qu'ils ont fait. Refaisons tout simplement, autour d'eux, l'ambiance ou l'atmosphère. Et, par exemple, s'est-on assez représenté en quel isolement moral, ces hommes ont gouverné ? En 1760, l'armée d'invasion est forte d'au moins 30,000 hommes. Aussitôt signée la capitulation de Montréal, des navires transportent hâtivement les troupes métropolitaines sur d'autres théâtres de la guerre ; les troupes des colonies du sud rentrent dans leurs foyers. Que reste-t-il pour garder le pays conquis ? 3,500 hommes de troupes répartis dans les trois gouvernements, c'est-à-dire une poignée de soldats, puis une autre poignée encore plus mince d'immigrants anglais au milieu d'une population de 65,000 âmes, population de miliciens aguerris et de paysans propriétaires, encadrés par une classe de seigneurs et par un clergé peu habitués aux brimades. La conclusion s'impose : en eût-il eu le dessein, les moyens eussent manqué à l'occupant d'une politique de vexation.

Ce qui rejoint ce que je disais :

Benjamin a écrit:Ou bien, les Anglais ne pouvaient tout simplement pas vous forcer Rolling Eyes
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Message  Benjamin Mer 09 Déc 2015, 10:35 am


Et, en parlant de Mme d'Youville :

Chanoine Lionel Groulx, Histoire du Canada français depuis la découverte (4ème édition, 1960), Tome II, pp. 27-28 a écrit:
Beaucoup ont d'abord appris, non sans rancoeur, le règlement de la dette canadienne par la Cour de France. Ce règlement, écrit, par exemple, Mme d'Youville, « est des plus durs et fait un grand tort aux pauvres misérables de ce pays ». Et l'on gémit sur la façon plus ou moins gracieuse dont la France se retire du Canada. Malgré tout le grave événement du 10 février 1763 ne laisse pas de créer, en quelques esprits, un peu de stupeur. On ne peut croire à pareil abandon de la mère-patrie. Car c'est bien d'abandon que se plaint, entre autres, la même Mme d'Youville : « Nous avons été surprises et nous nous sommes toujours flattées que la France ne nous abandonnerait pas... » Une Ursuline de Québec n'arrive pas à se persuader que « le Canada entier eût été donné à si bas prix ». Une religieuse de l'Hôpital général de Québec exprime à un ministre de la Cour de France ce qu'elle croit être le sentiment général dans sa région : « On ne peut, monseigneur, dépeindre au naturel la douleur et l'amertume qui s'est emparée de tous les cœurs à la nouvelle de ce changement de domination... » D'autres s'étonnent des maigres garanties offertes par le traité. Rien, pas une ligne, pas un mot n'y sauvegarde les lois du pays. Les plus graves appréhensions se portent naturellement du côté de la religion : « Le Canada reste à messieurs les Anglais... Que le Seigneur nous fasse la grâce que la Religion s'y conserve jusqu'à la fin des siècles... », prie une Ursuline. « En voilà bien à la fois, gémit Mme d'Youville : perdre son Roi, sa patrie, son bien, et le pis encore, être dans la crainte de voir éteindre notre Religion. » L'article du traité qui se donne l'air d'assurer la liberté religieuse le fait avec la troublante restriction : « autant que le permettent les lois de la Grande-Bretagne ». Concession assez médiocre, on l'avouera, si ces lois ne permettent rien. Les plénipotentiaires français avaient proposé la pratique de la liberté religieuse au Canada « comme ci-devant ». « Lié par la loi du royaume, le roi de la Grande-Bretagne, ont répliqué les plénipotentiaires anglais, ne pouvait garantir la tolérance qu'en ces limites. » Les appréhensions des catholiques canadiens ne sont pas vaines. La liberté de conscience est chose peu admise dans les pays catholiques aussi bien que protestants d'Europe, depuis la proclamation du fameux principe de la paix d'Augsbourg : cujus regio, illius religio.
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Message  Benjamin Mer 09 Déc 2015, 10:41 am


Et que dire de ceci, un peu plus loin :

Chanoine Lionel Groulx, Histoire du Canada français depuis la découverte (4ème édition, 1960), Tome II, p. 32 a écrit:
Tout aussi radical et menaçant l'énoncé de la politique religieuse. Les historiens ont surtout retenu l'article 33 des Instructions au gouverneur Murray : texte qui expose, comme l'on sait, un projet détaillé de protestantisation par l'école et autres moyens. Combien plus agressif se révélait pourtant l'article 32 des mêmes Instructions. C'est là, en effet, que l'Eglise canadienne se voyait interdire, de la façon la plus formelle, toute relation avec la papauté : « Vous ne devrez admettre aucune juridiction ecclésiastique émanant du siège de Rome ni aucune autre juridiction ecclésiastique étrangère dans la province confiée à votre soin. » Le péril religieux, il apparaissait encore en quelques autres articles des mêmes Instructions qui, par dotations spéciales, imposition du Prayer-book, droit de surveillance du lord-évêque de Londres sur l'enseignement et sur le clergé protestant, conféraient à l'Eglise d'Angleterre une situation privilégiée et la dressaient en rivale de l'Eglise romaine. Les Instructions s'éclairaient enfin par d'autres antérieures à celles-ci et qui émanaient d'Egremont. Le 13 août 1763, le ministre, tout en enjoignant à Murray, « précaution » et « prudence » en « cette question toujours délicate de religion », rappelait toutefois que les lois britanniques « n'admettent absolument pas de hiérarchie papale dans aucune possession appartenant à la couronne de la Grande-Bretagne et ne peuvent que tolérer l'exercice » de la religion catholique.
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Message  Louis Mer 09 Déc 2015, 3:52 pm

Spoiler:

Voici l'esprit de Mère d'Youville :

Vie de Mme d'Youville, chez les Sœurs de la Charité. Hôpital Général, 1852 :

Le traitement que la cour fait à nos papiers est des plus durs, et porte un grand tort aux pauvres misérables de ce pays. Pour ce qui regarde les lettres de change et les rôles d'ouvrages, nous les avions acquis avec bien des peines et du travail ; quant aux ordonnances, nous en avions eu près d'un tiers par aumônes. DIEU soit béni! il faut porter sa croix. Il est vrai qu'il nous les donne en abondance dans ce triste pays (1).»

Toutefois, Mme d'Youville ne se permit aucune plainte contre la sévérité avec laquelle le roi de France traitait sa maison dans cette rencontre. Ecrivant à M. Cousturier, elle lui disait : « Je suis bien persuadée, Monsieur, que vous avez pris toutes les précautions nécessaires pour faire valoir notre lettre de change ; il est certain que nous l'avons acquise bien légitimement, et qu'elle ne devrait pas être confondue avec celles qui ne le sont pas. Mais à cela, que faire ? le roi est le maître : il n'y a rien à dire à ce qu'il fait (2). »

____________________________________________________

(1) Archives de l'hôpital  général. Lettre de M. Savary, du 18 septembre 1765 ; à l'abbé de l'Isle-Dieu, 18 septembre 1765 ;  à M. Savary, 17 août 1766.— (2) Ibid. à M. Cousturier, 21 août 1766.

pp. 200-201

« Nous nous étions toujours flattés que la France ne nous abandonnerait pas, disait-elle, mais nous nous sommes trompés dans notre attente. Dieu l'a permis ainsi. Son saint nom soit béni (1) !
____________________________________________________

(1) Archives de l'hôpital général. Lettre de Mme d'Youville à M. Villard, 5 août 1763.

(p. 160)

"Priez Dieu," écrivait-elle à l'abbé de l'Isle-Dieu, "qu'il me donne la force de bien porter toutes les croix et d'en faire un saint usage. En voilà bien à la fois : perdre son roi, sa patrie, son bien, et, ce qui est pis encore, être dans la crainte de voir s'éteindre notre sainte religion." (1)
____________________________________________________


(1) Ibid. Lettre de Mme d'Youville à M. de l'Isle-Dieu, 18 sept. 1765.

(pp. 162-163)

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Message  ROBERT. Mer 09 Déc 2015, 4:07 pm

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Message  gabrielle Jeu 10 Déc 2015, 8:57 am

De toute façon, on a eu la paix plus longtemps avec les Anglais qui si nous étions restés avec les Français, la guillotine n'aurait pas épargnée les catholiques ici non plus.
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Message  ROBERT. Jeu 10 Déc 2015, 11:19 am

gabrielle a écrit:De toute façon, on a eu la paix plus longtemps avec les Anglais qui si nous étions restés avec les Français, la guillotine n'aurait pas épargnée les catholiques ici non plus.
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Message  Louis Dim 13 Déc 2015, 1:10 pm

Bonjour à tous,

Ce que Benjamin voulait montrer avec l'article tiré de M. Brasseur, c'est que le gouvernement anglais et protestant voulait tout faire pour détruire la sainte religion catholique dans la Province de Québec et que grâce à Dieu et à la fermeté des évêques, il n'a pas réussi :      

Le 16 mars 1768, le cardinal Castelli, préfet de la S.G. de la Propagande, écrivait à l'évêque [Mgr  Briand] :« La volonté du pape est que vous demandiez un coadjuteur, pourvu que les Anglais n'y mettent aucun empêchement. » Il félicitait en même temps Mgr Briand sur la manière honorable dont il avait été reçu en Canada par les administrateurs du gouvernement.

En 1770, l'évêque Briand priait le nonce du pape, à Paris, de demander M. d'Esgly pour coadjuteur de l'évêque de Québec, et lui rapportait ce qui s'était passé dans ses rapports avec le chef de la colonie. La présentation ainsi faite fut acceptée par la cour de Rome ; le cardinal Castelli le lui annonçait peu de temps après, et ajoutait ces mots : « Quas tibi gracias non agam... cum nihil permiseris attentari, quod præter jus esset ac dignitatem apostolicæ sedis. Quels remercîments n'ai-je pas à vous faire de ce que vous avez empêché qu'on n'empiétât sur les droits et l'autorité du siège apostolique. »

L'approbation de la conduite de Mgr Briand, venant d'une autorité aussi respectable, peut contrebalancer la censure prononcée par l'auteur (p. 21, v. II) : « Mais Briand, intimidé déjà par tout ce qui s'était passé, n'osa pas répondre d'une manière énergique, et, après une faible résistance, se laissa imposer toutes les conditions qu'on voulut bien lui imposer. »

Intimider ! M. Brasseur connaît bien peu l'homme qui disait à un gouverneur du Canada : « Ma tête tombera avant que je vous accorde la permission de nommer à une seule cure ; qui, pendant sa dernière maladie, écrivait à lord Dorchester : « De ma vie je n'ai craint homme ; je me reproche, même à présent que je suis aux portes de la mort, de ne pas assez craindre Dieu, mon redoutable juge; je sais aimer, mais non craindre; les bontés me rendent faible et mou ; les grossièretés et les duretés me trouvent homme et ferme. »

______________________________________________________________

(Observations de l'abbé Ferland, prêtre de l'archevêché de Québec, Libraire Charles Douniol, Paris, 1854, p. 50.)

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _

(P. 113, v. 11.) « Dix jours après, Joseph-Octave Plessis se mit solennellement en possession du siège de Québec, et prit d'une main ferme la conduite de l'Église du Canada... Il parvint à force de persévérance et d'énergie, d'un côté, de souplesse et d'habileté, de l'autre, à maintenir son clergé dans les bornes de l'obéissance la plus respectueuse, et à fortifier à la fois la position qu'il avait su prendre dans la faveur du gouvernement.....En retour de ses soumissions, il ne reçut que des politesses affectées, et trop souvent encore des dédains; .....il n'usa jamais que des plus humbles prières et se vit presque toujours éconduit. Témoin la pétition qu'il adressa en 1812..... pour obtenir l'autorisation de prendre officiellement, le titre d'évêque catholique de Québec, titre qu'il aurait dû avoir le courage de mettre à son nom sans autorisation préalable, ce qui lui fut, comme à son prédécesseur, dédaigneusement refusé. Avec l'inflexibilité qui faisait le fond de son caractère... il fit plier toutes les volontés devant la sienne. »

(…)

Le gouvernement, en effet, s'aperçut à plusieurs reprises qu'il n'était pas homme à reculer devant son devoir. Sa fermeté avait été tellement remarquée pendant qu'il était secrétaire de l'évêque Hubert, que le prince Edouard crut devoir en avertir le général Prescott, dans une lettre en date du 16 octobre 1797. Le prince était alors à Halifax. Voici ce qu'il en pensait : « Mais quant au coadjuteur, M. Plessis, je crois qu'il est de mon devoir de vous informer que c'est un homme en qui vous trouverez peut-être qu'il n'est pas prudent de reposer trop de confiance. Je l'ai connu pendant qu'il était secrétaire de l'évêque Hubert ; et l'on savait parfaitement, pendant ma résidence au Canada, qu'il gouvernait entièrement l'évêque et le séminaire, et les portait à adopter des opinions qui étaient incompatibles avec nos opinions sur la suprématie du roi dans les affaires ecclésiastiques. »

Le 3 février suivant, il revenait sur ce sujet. Le gouverneur du Canada lui avait annoncé, comme une importante nouvelle, que Mgr Denant avait consenti à lui remettre une liste des nominations faites aux cures.

« Je sais, écrivait le prince, que, pendant que je résidais en Canada, feu l'évêque Hubert se refusa fortement  à cette mesure, et comme ce prélat..... était supposé entièrement guidé par le coadjuteur actuel, ce refus était regardé par les plus zélés sujets de Sa Majesté en Canada, comme une des nombreuses raisons pour lesquelles M. Plessis, dans ce temps, ne pouvait être considéré autrement que dans une position douteuse sous le rapport de sa loyauté à la Grande-Bretagne. »

La conversation suivante, jetée sur le papier immédiatement après une entrevue entre l'évêque Plessis et le général Craig, l'bomme le plus impérieux que le Canada ait jamais eu pour gouverneur, fera mieux comprendre le caractère et les principes de ce prélat. M. Brasseur a pu connaître ce document, qui n'entrait probablement pas assez dans ses idées, pour qu'il le citât.

« Vous êtes dans une situation désagréable, » observa le gouverneur, « je désirerais qu'elle pût s'améliorer. Vous ne tenez pas le rang qui conviendrait à votre place, et je ne puis vous reconnaître en votre qualité d'évêque, mais il ne dépend que de vous d'être reconnu et autorisé dans vos fonctions extérieures par une commission du roi. »

Sur une observation faite par l'évêque :

« Eh ! à qui prétendez-vous que la nomination aux cures doive appartenir? demanda Craig.

L'EVEQUE. — « A l'évêque. Il est le père de famille; c'est à lui d'envoyer des ouvriers dans son champ. »

LE GOUVERNEUR. — »  Oh !  Voilà  un   point  que le   roi ne cédera jamais, et si vous n'êtes point convaincu que c'est là une de ses prérogatives royales, je n'ai plus à discuter avec vous..... Je ne vous conseillerai pas de refuser l'institution à celui que le gouverneur aurait appointé au nom du roi, car il serait maintenu nonobstant cela. »

L'EVEQUE. — « Vous pourriez le maintenir en possession du temporel d'une cure; mais ce n'est là que l'accessoire, vous ne pourriez lui donner le pouvoir d'en remplir les fonctions spirituelles.....»

LE GOUVERNEUR. — « Mais croyez-vous donc votre peuple canadien fort attaché à sa religion? Une personne qui connaît très-bien et depuis longtemps le pays m'assure que la religion s'y perd insensiblement. »

L'EVEQUE. — « D'après mes connaissances, je crois le peuple très-attaché à sa religion..... il n'y a point d'article dont il soit aussi jaloux. »

LE GOUVERNEUR. — « Ce qu'il y a de très certain, c'est que, jusqu'à présent, ce pays a été gouverné d'une manière bien opposée à l'esprit de la constitution d'Angleterre. Nous laissons faire ici quantité de choses que l'on ne souffrirait dans aucune autre partie des domaines britanniques. Le gouvernement pourrait me faire mon procès sur plusieurs articles, sur lesquels il est démontré que je ne remplis pas ses intentions. Tant que la province a été de peu de conséquence, on a laissé subsister tout cela. Mais enfin elle prend de l'importance..... Il est temps qu'elle soit mise sur le même pied que les autres parties de l'empire. »

L'EVEQUE. —  «Votre Excellence croit-elle la gloire de l'empire concernée dans la nomination aux cures catholiques du Canada?... »

LE GOUVERNEUR.— « Savez-vous bien que vous n'avez pas un seul curé dans tout votre diocèse qui a droit d'instituer une action pour le recouvrement du sa dîme? Et vous-même, quel maigre revenu avez-vous? »

L'EVEQUE. — « Les revenus sont la dernière chose qu'un ecclésiastique doive rechercher.....Le clergé catholique a souvent prouvé qu'il savait faire des sacrifices en ce genre. »

LE GOUVERNEUR. — «  Mais comment pouvez-vous être content d'une existence aussi triste, d'une situation aussi précaire que la vôtre? »

L'EVEQUE. — « A mon âge, au delà du méridien de la vie et dans mon état, on n'aspire pas au plaisir. Je ne prétends à aucun honneur. L'épiscopat dont l'Église m'a revêtu est un honneur plus que suffisant pour moi. Enfin quelque maigre et précaire que ma situation semble à Votre Excellence, j'aime mieux m'en contenter; j'aimerais mieux qu'elle fût encore plus maigre que de donner lieu à mes diocésains de dire que j'ai vendu mon épiscopal, réflexion qui ne manquerait pas d'être faite.......Le gouvernement a laissé mes prédécesseurs depuis la conquête gouverner leur Église en toute liberté. Ils ont trouvé dans cette conduite un motif de plus de se montrer zélés pour les intérêts du gouvernement. J'ai suivi en cela leurs traces. Pour m'être prononcé hautement, de vive voix et par écrit dans le même sens, je me suis mis à dos une partie de mes compatriotes. »

LE GOUVERNEUR. — « Souvenez-vous que la religion catholique n'est point établie ici ; elle n'y est que tolérée aux termes de la capitulation de Montréal, et par les termes de cette capitulation, nous ne sommes pas obligés d'y admettre un évêque. »

L'EVEQUE. — « Sa Majesté n'a point en cette province un sujet qui lui soit plus dévoué que moi ; cela va jusqu'à la conscience, mais non plus loin. Quant à la suprématie spirituelle, je veux dire à la qualité de chef de l'Église, qu'il a plu au parlement d'Angleterre d'attribuer au roi,  il est très-certain qu'aucun membre de l'Eglise catholique ne la peut admettre. »

LE GOUVERNEUR. — « Nous ne reconnaissons point d'Église catholique. »

L'EVEQUE. — « C'est sur quoi il ne m'est pas permis d'être de la même opinion que Votre Excellence. »

LE GOUVERNEUR. — « .....Je ne puis déterminer le moment où la couronne commencera à exercer ses droits sur votre Église, mais je vous répète que ce moment ne saurait être éloigné. S'il arrive que la chose se fasse d'une manière disgracieuse pour l'évêque, vous vous souviendrez qu'il n'a pas dépendu de moi qu'elle ne tournât à l'avantage de votre place... Eh quoi! me laisserez-vous partir du Canada sans me permettre de vous être utile comme je le désirerais? »

L'EVEQUE. — « Ce désir ajoute à ma reconnaissance ; mais je conçois qu'il est difficile qu'il soit rempli, car les conditions, malheureusement, n'en sont pas admissibles. »

Fermeté, loyauté fondée sur la conscience, mépris des avantages temporels, et désir de procurer le bien de son Église : il nous semble que tous ces sentiments sont suffisamment exprimés par les paroles de l'évêque. Sans bravades, il soutient son indépendance dans les matières religieuses, tout en professant son obéissance aux autorités constituées, dans ce qui est de leur ressort. On ne voit  pas qu'il use ici des plus humbles prières, comme le prétend M. Brasseur….


(…)
______________________________________________________________

(Observations de l'abbé Ferland, prêtre de l'archevêché de Québec, Libraire Charles Douniol, Paris, 1854, pp. 59-65.)

_ _ _ _ _ _  _ _ _

(P. 135, v. II.) « Le ministère britannique désirait lui accorder une pension qui l'aidât à soutenir son rang.... on engagea le prélat à présenter une supplique (le mémoire) et il eut la faiblesse de le faire, tant il trouvait douce la faveur de ce gouvernement perfide, lui qui pouvait alors tout demander.... mais tout ce qu'il en relira fut une pension de mille livres sterling, et l'autorisation d'ériger quelques nouvelles paroisses dans son diocèse, entre autres celle du faubourg Saint-Roch, que le prélat détacha de celle de Québec. »

La paroisse de Saint-Roch de Québec a été érigée, quatre ans après la mort de l'évêque Plessis, en 1829, et non en 1813. D'ailleurs, ce que le prélat acquit fut la bienveillance des gouverneurs, qui protégèrent son Église contre les attaques sourdes de la bureaucratie anticatholique, l'obtention de lettres-patentes pour le séminaire de  Nicolet, le consentement de l'Angleterre à la nomination de quatre évêques suffragants de l'évêque de Québec; ce sont d'assez beaux résultats quand on considère l'état de gène où étaient alors tenus les catholiques, dans les autres parties de l'empire britannique. On en jugera par ce qui suit.

Pendant que le séminaire de Nicolet était ainsi constitué, légalement, en conséquence de la protection du gouvernement, un établissement du même genre était détruit dans une province voisine, où les catholiques ne jouissaient pas du même appui. « M. Edmund Burke.... avait tenté d'établir un collège catholique à Halifax, cl l'édifice était terminé, lorsque des ordres du gouvernement, obtenus par l'intolérance protestante, vinrent en empêcher l'ouverture et l'admission des élèves.... » (P. 110, v. II.)


______________________________________________________________

(Observations de l'abbé Ferland, prêtre de l'archevêché de Québec, Libraire Charles Douniol, Paris, 1854, pp. 67-68.)

Étant donné que ce livre de M. Brasseur n'est pas fiable, nous l'enlèverons de la liste des "Liens ou signets de livres catholiques numérisés".

Bien à vous.

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Message  Louis Dim 13 Déc 2015, 4:16 pm

gabrielle a écrit:De toute façon, on a eu la paix plus longtemps avec les Anglais qui si nous étions restés avec les Français, la guillotine n'aurait pas épargnée les catholiques ici non plus.

Vie de Mme d'Youville, chez les Sœurs de la Charité. Hôpital Général, 1852, a écrit:
On ne peut s'empêcher d'admirer ici la conduite de la divine Providence dans la révolution même qui assujettit le Canada à l'Angleterre. Cet événement, qui fit verser tant de larmes aux Canadiens, par la crainte de voir la religion catholique s'éteindre, fut, au contraire, dans les conseils de la divine Sagesse, le moyen ménagé pour la conserver parmi eux; tant il est vrai, comme dit l'Écriture, que les voies de Dieu sont différentes de celles des hommes , et que ses pensées sont différentes de leurs pensées (1). Il est hors de doute que si le Canada eût continué d'appartenir, comme auparavant, à la France, il n'eût été infecté bientôt par les doctrines désolantes dont ce royaume devint le foyer, et qu'au moment de la révolution française il n'eût été contraint de subir le sort de la France, d'embrasser ses institutions schismatiques, de vivre aussi lui-même sous le régime de la Terreur, de voir ses plus honorables citoyens bannis, ses hôpitaux dépouillés, ses institutions religieuses abolies, ses temples fermés, ses prêtres persécutés, mis à mort, et, enfin, toutes ces autres horreurs dont la France devint le théâtre.
_____________________________________________________

(1) Isaïe , ch. LV, v., 8.

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Message  Benjamin Jeu 14 Jan 2016, 4:52 pm

Barack Obama cite [l'antipape] François dans son dernier discours sur l’état de l’Union

(...)

http://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Monde/Barack-Obama-cite-le-pape-Francois-dans-son-dernier-discours-sur-l-etat-de-l-Union-2016-01-14-1200731145

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Message  ROBERT. Jeu 14 Jan 2016, 7:07 pm

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A quand le dernier papotage de l'antipape Bergoglio ?
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