Rome souterraine. (NOTES)

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Message  Louis Mar 30 Déc 2014, 3:11 pm

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NOTE D

De l’intercession des saints, d’après saint Augustin.

Le traité de saint Augustin, De cura pro mortuis gerenda, fut composé vers 421. Saint Paulin de Noles venait d'écrire à saint Augustin, lui racontant qu'une certaine veuve l'avait supplié d'accorder à son fils Cynégius un tombeau dans l’église de Saint-Félix, et qu'il avait accédé à sa prière, pensant que ces désirs des âmes pieuses ne reposaient point sur des illusions ( non esse inanes motus animorum religiosorum et fidelium pro suis ista curantium ), mais étaient, en réalité, un mode d'invocation des saints. Il demandait cependant l'opinion du grand docteur : est-il avantageux pour l'âme de l'homme que son corps repose après sa mort près du tombeau d'un saint? Telle était la question posée.

Saint Augustin, dans le traité composé pour y répondre, établit d'abord qu'il y a des défunts à qui le voisinage des saints n'est d'aucune utilité, ce sont ceux qui ont vécu trop bien ou trop mal pour avoir besoin après leur mort de l'intercession de personne. Il cite ensuite le IIe livre des Macchabées, ch. XII,  v. 43, et ajoute que, quand même l'Ecriture n'en aurait rien dit, l'autorité de l'Eglise eût été d'un grand poids en cette matière, car elle a eu soin que la recommandation des fidèles trépassés eût toujours place dans les prières que le prêtre adresse à Dieu pendant le sacrifice.

Il entre enfin dans le fond de la question : « Certes, dit-il, citant saint Matthieu, x, 28-30, l'absence même de toutes funérailles ne pourrait faire aucun mal à l'âme ; tout ce qui concerne les honneurs funèbres est plus pour la consolation des survivants que pour le soulagement des défunts ; néanmoins, c'est une partie de la religion de respecter les corps des morts, qui ont été les temples du Saint-Esprit; et si c'est un acte de religion d'enterrer les morts, le choix de la place où on les enterre ne saurait être indifférent. »

Il admet donc qu'il est avantageux d'être enterré près des saints : quand nous pensons au lieu où celui que nous aimons repose, notre âme se tourne aussitôt vers les saints près desquels est placée sa tombe ; nous les prions de lui servir de patrons et d'intercéder pour lui près de Dieu ; mais si les survivants ne prient pas ainsi les saints, il ne voit aucun avantage pour les morts à être enterrés près d'eux (adjuvat defuncti spiritum, non mortui corporis locus, sed ex loci memoria vivus [ matris ] affectus.)

L'Eglise catholique prie pour tous ceux qui sont morts dans sa communion ; elle fait d'eux une commémoration générale, sans prononcer aucun nom, afin que ceux qui n'ont laissé sur la terre ni enfants, ni parents, ni amis, ni proches, capables de prier pour eux, soient enveloppés dans l'intercession de l'Eglise, mère de tous.

« Comment les martyrs aident les hommes, ajoute saint Augustin…

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Message  Louis Mer 31 Déc 2014, 2:32 pm

NOTE D

De l’intercession des saints, d’après saint Augustin

(suite)

« Comment les martyrs aident les hommes, ajoute saint Augustin, c’est là une question qui dépasse la portée de mon intelligence.  Cependant ils les aident, cela est certain. Sont-ils eux-mêmes présents, en vertu de leur pouvoir, en une multitude de lieux à la fois, soit dans leurs sanctuaires, soit partout où l'on ressent leur bienfaisante influence? ou, au contraire, ne quittent-ils plus jamais le séjour que leurs mérites leur ont assigné, éloignés de tout voisinage des choses mortelles, priant cependant en général pour les besoins de tous ceux qui se recommandent à leur intercession (de même que nous prions pour les morts sans être près d'eux, sans savoir où ils sont, ni ce qu'ils font)?

— et alors Dieu, qui est présent partout, qui n'est ni confondu avec nous, ni éloigné de nous, entendant leurs prières, accorde les consolations qu'ils sollicitent à ceux auxquels il juge convenable de les distribuer parmi les misères de cette vie, par le ministère des anges dispersés partout, et ainsi, par son admirable puissance, par son ineffable bonté, applique les mérites de ses martyrs là où il lui plaît, quand il lui plaît et de la manière qu'il lui plaît, mais particulièrement au moyen de leurs sanctuaires, parce qu'il sent que cela est utile pour fortifier notre foi dans le Christ, pour l'amour de qui ils ont souffert ;

— c'est là une question trop haute pour que je puisse la saisir, trop obscure pour que je puisse la pénétrer ; c'est pourquoi je n'ose définir ni l'une ni l'autre des deux hypothèses, ni décider si l'une et l'autre ne se présentent pas quelquefois, les bienfaits de l'intercession des saints nous parvenant tantôt par la présence des martyrs eux-mêmes, tantôt par l'intermédiaire des anges, qui ont emprunté leurs traits. Je voudrais le demander à ceux qui le savent; car quelqu'un le sait peut-être : non pas celui qui s'imagine savoir et n'est au fond qu'un ignorant; mais ce sont là les dons de Dieu, qui donne certaines choses aux uns, certaines autres aux autres, selon la parole de l'Apôtre (I Cor., XII, 7-11). »

Après cette longue et complète dissertation de saint Augustin sur le mystère de l'intercession des saints, nous n'avons pas besoin d'invoquer d'autres autorités. Si le lecteur, cependant, veut étudier la question plus en détail, il peut consulter également le sermon de saint Ambroise sur la mort de son frère et l'épitaphe qu'il composa pour la tombe de ce frère, un autre sermon de saint Maxime de Turin (Hom. LXXI), et plusieurs épitaphes recueillies par M. Edmond Le Blant, Inscriptions chrétiennes de la Gaule, t. I, pp. 396, 471; t. II, p. 219.

Rome Souterraine, p. 552-3.



Dernière édition par Louis le Lun 23 Mar 2015, 4:05 pm, édité 1 fois (Raison : Enlever le « A suivre »)

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Message  Louis Mer 04 Fév 2015, 11:52 am

NOTE A

Découverte du tombeau de saint Hyacinthe, par le P. Marchi.

Le récit de la découverte des reliques et de la tombe de saint Hyacinthe fera voir comment peut naître une tradition fausse sur la possession de telle ou telle relique par une église particulière.

Le soir du vendredi saint, 21 mars 1845, un des terrassiers employés dans les catacombes vint trouver le P. Marchi. Il tenait à la main un morceau de papier sur lequel étaient écrits ces mots : — DP. III. IDVS SEPTEBR YACINTHVS MARTYR; il les avait copiés, disait-il, d'après une pierre fermant encore un tombeau dans la catacombe de Saint-Hermès (ou Sainte-Basilla).

La lecture de cette inscription étonna le savant jésuite ; par les anciens calendriers, par d'autres documents antiques, il savait que les deux frères Protus et Hyacinthus, martyrisés ensemble sous le règne de l'empereur Valérien, avaient été inhumés dans cette catacombe le 11 septembre; mais il croyait que leurs reliques avaient été portées de là en d'autres églises de Rome. Aringhi raconte que les corps de ces deux saints furent transférés de l'église San Salvatore, au Transtevere, dans celle de San Giovanni dei Fiorentini, en 1592, sous Clément VIII.

Cependant, quand, le lundi de Pâques, le P. Marchi, accompagné d'un peintre et d'un architecte, se fut rendu dans le cubiculum où avait été copiée l'inscription, il reconnut que le tombeau sur lequel elle se lisait encore n'avait jamais été ouvert; il remarqua, de plus, que la chambre dans laquelle il se trouvait recevait le jour par un très-grand luminaire, qui éclairait en même temps cinq autres cubicula; deux escaliers conduisaient dans la crypte : c'était exactement la disposition déjà notée par le P. Marchi dans les principales basiliques souterraines des cimetières de Sainte-Agnès, Sainte-Hélène, Prétextat.

Le savant religieux reconnut, en un mot, une chapelle disposée à recevoir un grand concours de fidèles, une foule de pèlerins comme celle qui devait se presser auprès des tombes célèbres des saints Protus et Hyacinthe. De plus, il ramassa, dans un amas de décombres, un fragment de dalle de marbre sur lequel étaient gravés ces mots :  SEPVLCHRVM  PROTI M(artyris).

Il était désormais prouvé qu'en ce lieu…

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Message  Louis Jeu 05 Fév 2015, 4:37 pm

NOTE A

Découverte du tombeau de saint Hyacinthe, par le P. Marchi.

(suite)

Il était désormais prouvé qu'en ce lieu avaient été déposés les deux glorieux martyrs, et que l'un d'eux reposait encore dans sa tombe inviolée.

Cette découverte devait contrarier la croyance populaire, qui vénérait leurs reliques à San Giovanni dei Fiorentini. Aussi le P. Marchi crut-il devoir agir avec une extrême circonspection. Il laissa la tombe exactement comme il l'avait trouvée, et, pendant trois semaines, étudia tous les documents pouvant éclairer l'histoire des deux martyrs.

En même temps, il revenait souvent visiter la crypte et y conduisait avec lui des cardinaux, des évêques, des prélats, un grand nombre de personnes attirées par la curiosité ou la dévotion. Le résultat de ses recherches historiques le satisfit pleinement. Il découvrit qu'un siècle et demi après le martyre des deux saints, la chapelle où ils reposaient avait été remplie de terre ; que le pape saint Damase la déblaya et la restaura, et, selon son habitude, saisit l'occasion d'y placer une épitaphe en vers en leur honneur; que le pape Symmaque, au commencement du VIe siècle, restaura de nouveau la chapelle, et que les restes des martyrs y étaient encore à la fin du VIe .

On retrouve leur trace au milieu du IXe  siècle, à l'époque où il est raconté que Léon IV plaça sous le maître-autel de l'église des Quattro-Coronati les têtes de saint Protus, saint Sébastien, sainte Praxède et d'autres saints, et avec elles les corps de cinquante-sept martyrs enlevés des cimetières ou des églises de Rome. Or on sait que Pascal Ier avait transféré le corps de sainte Praxède dans l'église élevée en son honneur et que Grégoire IV avait transporté celui de saint Sébastien dans l'église connue maintenant sous son nom, et qui, avant cette translation, avait gardé le vocable de saint Pierre et de saint Paul, en mémoire de l'asile temporaire qu'y trouvèrent, on s'en souvient, les reliques des deux apôtres.

Bien qu'on ignore le moment précis où fut apporté dans Rome le corps de saint Protus, il est certain que cette translation eut lieu avant l'époque de Léon IV, car ce pape n'aurait point enlevé la tête seule, laissant le reste du corps dans les catacombes, puisque le motif invoqué par ses prédécesseurs pour justifier la translation des martyrs retirés de leurs tombes souterraines était la crainte de les laisser exposés à l'abandon et aux outrages dans les cimetières devenus un chaos de ruines, ne remarierent neglectui.

La translation de la tête de saint Protus dans l'église des Quattro-Coronati…

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Message  Louis Ven 06 Fév 2015, 3:30 pm

NOTE A

Découverte du tombeau de saint Hyacinthe, par le P. Marchi.
(suite)

La translation de la tête de saint Protus dans l'église des Quattro-Coronati ne s'explique donc qu'en admettant qu'une des églises de Rome possédait déjà, en vertu d'une translation antérieure, le corps entier du saint, et que le pape ne voulut point la priver de la totalité de ses reliques. Cette église était sans doute celle dont parle Aringhi, San Salvatore, et c'est de là qu'à la fin du XVIe siècle le corps décapité fut transféré dans l'église de San Giovanni dei Fiorentini, où il est encore.

Dans ce récit des translations opérées par Léon IV, il n'est fait aucune mention de tout ou partie du corps de saint Hyacinthe; s'il eût été dans Rome, le pape n'eût sans doute pas manqué de le joindre à tant d'autres précieuses reliques dont il dépouillait d'anciennes églises pour enrichir celle qu'il venait d'élever.

Comment les Florentins purent-ils donc affirmer qu'ils possédaient les corps des deux frères ? Une inscription de l'église San Salvatore le leur avait fait croire : on lisait ces mots sur une pierre du pavage qui s'étendait sous le maître-autel : Sub hoc lapide requiescunt sanctorum corpora gloriosissimorum Proti et Hyacinthi. Cette inscription est du XIVe ou XVesiècle : entre cette époque et le VIIIeou IXe, les détails de la première translation des reliques durent s'oublier et se confondre. Une autre inscription, dans la même église, ou plutôt la moitié d'une inscription, la moitié de l'épitaphe écrite par le pape Damase en l'honneur des deux martyrs, nommait Hyacinthe à côté de Protus. Tout le monde savait qu'ils avaient souffert ensemble, qu'ils avaient été enterrés dans la même chapelle ; il était naturel de conclure que l'église qui possédait maintenant le corps d'un des deux frères possédait également celui de l'autre.

Comment l'erreur ne fut-elle pas découverte quand les reliques furent transportées à San Giovanni? Christophe Castalleti a laissé un récit de leur translation; après avoir creusé sous l'autel, on découvrit une grande caisse de marbre; l'ouvrant, on n'y trouva point de corps entiers, car d'autres églises avaient à diverses époques reçu des reliques prises dans ce sarcophage : on trouva seulement de nombreux ossements, des jambes, des bras, des côtes, un os maxillaire auquel les dents étaient encore adhérentes, quelques dents détachées. Ceci est tout à fait d'accord avec ce que l'étude des documents historiques révéla au P. Marchi. Dans la relation de Castalletti, il n'est point fait mention de deux corps : au contraire, on y voit pourquoi deux corps entiers n'auraient pu être trouvés. Il n'est point parlé non plus d'une tête intacte : Castalletti cite seulement un os maxillaire et quelques dents qui furent probablement laissés là par accident quand Léon IV sépara du corps la tête de saint Protus.

Une question restait encore à résoudre : …

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Message  Louis Sam 07 Fév 2015, 3:24 pm

NOTE A

Découverte du tombeau de saint Hyacinthe, par le P. Marchi.

(suite)

Une question restait encore à résoudre : pourquoi, en retirant de la catacombe le corps de saint Protus, y laissa-t-on celui de saint Hyacinthe?

La réponse devint facile, quand, le 19 avril, le P. Marchi fut venu ouvrir le tombeau, accompagné du sacristain du pape, de plusieurs dignitaires de la cour de Rome, et de quelques terrassiers. Une des restaurations faites dans cette chapelle par le pape Damase ou le pape Symmaque fut un pavage entièrement nouveau, construit en tuf et en ciment romain : dans ce lieu humide, exposé sous un luminare ouvert à toute l’action des éléments, ce sol artificiel ne tarda pas à acquérir la dureté de la pierre.

Le tombeau de saint Hermès avait été creusé dans la muraille, au niveau de  la plus basse rangée des loculi. A l'origine, il était au-dessus du sol ; quand le nouveau pavage eut été superposé à l'ancien, le tombeau se trouva comme prisonnier, le niveau du sol arrivant maintenant au milieu de son ouverture, et le fermant à moitié. Pour enlever la plaque de marbre qui remplissait la bouche du loculus, il eût fallu briser une partie de ce pavage devenu si dur : or, comme le tuf dans lequel cette chapelle est creusée n'a aucune solidité, aucune consistance, il était évident qu'une fois ce soutien enlevé et le tombeau ouvert, tout un côté de la muraille devait s'écrouler.

Cela arriva, en effet, quand le P. Marchi eut fait l'ouverture : pas de suite, mais au bout de quelques jours, l'effondrement eut lieu : la chambre n'est plus aujourd'hui qu'un amas de ruines. Evidemment, la crainte d'un tel désastre avait empêché d'ouvrir le tombeau de saint Hyacinthe en même temps que celui de saint Protus.

En rendant compte de l'état dans lequel fut trouvé le tombeau quand il eut été ouvert…

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Message  Louis Dim 08 Fév 2015, 4:37 pm

NOTE A

Découverte du tombeau de saint Hyacinthe, par le P. Marchi.

(suite)

En rendant compte de l'état dans lequel fut trouvé le tombeau quand il eut été ouvert, nous allons avoir l'occasion d'appeler l'attention du lecteur sur plusieurs traits intéressants de l'histoire des catacombes.

A première vue, il parut ne contenir que de la boue : les spectateurs non initiés encore purent craindre que tant de recherches et de travaux n'aboutissent à une déception. Le P. Marchi les rassura : il leur expliqua que, toutes les fois que l'eau de pluie pénétrait par un luminaire, elle entraînait avec elle des parcelles considérables du sol extérieur : une boue liquide finissait ainsi par remplir les tombes ouvertes au niveau du pavé : mais, si elle dissolvait les ossements mous et encore peu formés des enfants, elle était sans action sur ceux d'un homme fait, comme saint Hyacinthe.

Le P. Marchi ouvrit avec un roseau la couche de boue qui remplissait le loculus, et découvrit bientôt les ossements d'un homme. Ils n'étaient point dans leur état naturel, mais une partie était réduite en cendres, et tous paraissaient avoir subi l'action du feu. Nous ne pouvons rapprocher cette circonstance des incidents du martyre de saint Hyacinthe : ses actes authentiques sont malheureusement perdus.

Quand ces ossements eurent été transportés dans le palais du pape, et examinés, à la pleine lumière du jour, par un professeur d'anatomie, le P. Marchi remarqua, mêlés à la terre et aux ossements, quelques fils d'or entrelacés. Il les recueillit et les soumit à l'examen d'un professeur de sciences naturelles, qui déclara que le corps avait été enveloppé dans une étoffe précieuse, soit drap d'or, soit toile ou soie brodée d'or, il ne pouvait décider lequel, le tissu ayant péri et quelques fils d'or seuls ayant été conservés. Nous trouvons là une intéressante confirmation de ce que racontent non-seulement Eusèbe et plusieurs historiens, mais encore Bosio, Boldetti, etc., qui observèrent le même phénomène dans beaucoup de tombes de martyrs ouvertes par eux. Boldetti en cite une en particulier dans laquelle tous les os du squelette étaient intacts, à l'exception du crâne, qui était brisé, et auquel seul adhéraient quelques morceaux de drap d'or. Les reliques de saint Hyacinthe reposent maintenant sous un des autels de la basilique nouvellement restaurée de Saint-Paul-hors-des-Murs.
Fin de la note A.

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Message  Louis Lun 23 Mar 2015, 11:12 am

NOTE E

L’autel chrétien primitif.

SOMMAIRE. — Messe dite sur les reliques des martyrs, depuis les premiers temps de l'Église, — ou sur des autels proches de leurs tombeaux. — Traces de cette pratique, aujourd'hui encore, dans l'Ordo missæ — et dans la cérémonie de la consécration d'un autel. — Doctrine du sacrifice chrétien dans les écrits de saint Hippolyte, saint Cyprien, etc. — Noms employés pour désigner l'autel.

Le Liber pontificalis attribue à saint Félix, pape vers l'année 270, la loi qui oblige à célébrer la messe sur les tombeaux des martyrs. Baronius et d'autres historiens ecclésiastiques pensent que cette pratique était devenue universelle longtemps avant qu'une loi la rendît obligatoire. Les témoignages du IVe et du Ve siècle sont très-explicites et très-abondants : ils montrent qu'à cette époque elle était partout en vigueur. Elle ressort du langage de saint Ambroise parlant des martyrs Gervais et Protais. Lui-même aurait désiré, dit-il, être enterré sous l'autel : prêtre, il aurait aimé à reposer après sa mort là où vivant il célébrait le saint sacrifice ; mais il doit céder la place aux martyrs, à qui elle est due : il est juste que ces victimes triomphantes reposent là où le Christ se fait victime (ubi Christus hostia est), avec cette différence cependant que celui qui est mort pour tous est placé sur l'autel, et que ceux qui ont été rachetés par sa Passion doivent être placés sous l'autel (1): ces derniers mots semblent une allusion au langage de l'Apocalypse VI,  9-11.

Ce que saint Ambroise dit des saints enterrés à Milan, le poëte Prudence le dit des martyrs espagnols, du tombeau de sainte Eulalie à Barcelone et de saint Vincent à Valence (2) : il nous a déjà montré, à Rome, la messe célébrée près du sépulcre de saint Hippolyte. Saint Jérôme (3) parle de même du saint sacrifice offert sur les tombes de saint Pierre et de saint Paul, et il invoque sur ce point la pratique de tous les évêques du monde.

Le plus souvent l'autel était situé sur le tombeau même du martyr ; quelquefois il était seulement posé près de lui. Les expressions dont se sert Prudence semblent impliquer que, dans la crypte de saint Hippolyte, l'autel était distinct de la tombe (Propter ubi apposita est ara dicata Deo). Bosio et Boldetti ont vu plusieurs fois l'autel placé au milieu d'un cubiculum et non sur la tombe même : telle fut à une certaine époque, on s'en souvient, la disposition de la crypte papale.

Là où la tombe servait d'autel, la mensa n'était pas toujours fixée à l'ouverture de façon à ne pouvoir être déplacée : plusieurs fois on a trouvé de massifs anneaux de bronze attachés à son rebord extérieur ; ils servaient à l'amener en avant comme une sorte de tiroir et à découvrir ainsi la tombe avec les reliques qu'elle renfermait (1).

Saint Martin de Tours est…

____________________________________________

(1). Epist., XXII, 15. — (2). Peristeph., Hymni III, V. — (3). Advers. Vigilant. —(1). De Rossi, Roma sott., . I, 169, 285.

Rome Souterraine, p. 554-555.

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Message  Louis Mar 24 Mar 2015, 6:53 am

NOTE E

L’autel chrétien primitif.

(suite et fin)

Saint Martin de Tours est, dit-on, le premier saint non martyr dont la tombe ait été transformée en autel (2). Quand les autels se multiplièrent dans les églises, l'usage s'établit d'introduire dans chacun quelques reliques ; les prières et les cérémonies liturgiques contiennent encore des traces de cette pratique ancienne. Ainsi, dans les prières de la messe, immédiatement après le Confiteor, le prêtre, montant le degré de l'autel, dit : « Nous vous supplions, Seigneur, par les mérites de vos saints dont les reliques sont ici — Oramus te, Domine, per merita sanctorum tuorum quorum reliquiæ hic sunt, » et, après ces paroles, il baise l'autel. Le petit trou carré creusé dans la pierre de l'autel pour recevoir les reliques est appelé le sepulchrum, allusion manifeste à la pratique des premiers siècles; et la déposition des reliques dans ce sepulchrum forme une partie si essentielle de la consécration d'un autel, que si, par accident, les reliques qui y ont été placées se trouvent enlevées ou perdues, il ne suffit pas d'en mettre d'autres à leur place, il faut consacrer de nouveau tout l'autel.

Les détails des prières et des cérémonies usitées lors de la consécration d'un autel rappellent d'une manière frappante l'enterrement des saints et des martyrs dans la primitive Église. Les corps des défunts étaient souvent portés dès la veille au cimetière où ils devaient être inhumés ; de même, les reliques qui doivent être placées dans le sepulchrum d'un autel sont apportées à l'église la veille de la consécration, dans un vase préparé et bénit exprès. Trois grains d'encens sont enfermés avec elles dans ce vase, comme ces parfums et ces aromates parmi lesquels les corps des saints étaient si souvent enterrés ; des ecclésiastiques veillent toute la nuit devant les reliques, récitant l'office du saint de qui elles proviennent.  Le lendemain, dans l'office de la consécration, ces reliques sont portées processionnellement, et parmi les hymnes et les prières que l'on chante alors figure la vision de saint Jean (Apocalypse, VI, 10), à laquelle nous avons déjà fait allusion. Enfin, l'évêque consécrateur ferme le sepulchrum et le clôt avec du mortier, comme faisaient autrefois les fossores des catacombes quand ils fermaient un tombeau. Ces rapprochements ne peuvent être fortuits. Il est évident qu'une tradition encore vivante a sa place ici. Les mêmes cérémonies, les mêmes ressemblances, se retrouvent dans le rituel de l'Eglise grecque.

Certains critiques ont prétendu que la transformation en autels des arcosolia dans lesquels reposaient des martyrs fut le signal d'une transformation dans la doctrine et dans la discipline de l'Eglise chrétienne. Avant saint Cyprien, de qui la forme architecturale de l'arcosolium est à peu près contemporaine, on n'entend parler, disent-ils, ni d'un sacrifice dans lequel le corps de Jésus-Christ soit offert, ni d'un autel sur lequel soit célébré ce sacrifice. Cette opinion est contredite par des textes formels. Dans son commentaire sur les Philosophumena, le docteur Doellinger a prouvé que saint Hippolyte, qui vivait avant saint Cyprien, enseignait clairement l'existence et la réalité du sacrifice chrétien. La même doctrine est professée par un grand nombre de Pères grecs, qui vécurent immédiatement après saint Cyprien, et n'eurent certainement aucune connaissance de ses ouvrages. Une seule nuance peut être observée, sur ce sujet, entre l'Église grecque et l'Église latine : elle est toute dans les mots et n'a aucune importance au point de vue des idées. Quand ils parlent du sacrifice chrétien, les premiers Pères grecs évitent soigneusement d'employer des expressions qui eussent pu rappeler les autels païens. Ils parlent seulement de la « table sainte », ou se servent du mot
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chrétien, dans une constitution des empereurs Théodose II et Valentinien, au Ve siècle. Les Pères latins, au contraire, n'hésitent pas à se servir du mot ara ou altare, dont se servent également les païens de Rome. Ce qui distingue l'autel chrétien de l'autel païen, c'est moins une appellation différente que la nature du sacrifice offert sur l'un ou sur l'autre. Dans ce sens, les chrétiens peuvent accepter le reproche des païens, qui les accusaient de n'avoir ni temples ni autels, comme les  autres religions (1).  Ils en possédaient en réalité.

Origène dit expressément que dans les églises chrétiennes on rencontre des autels. Cécilius, dans l'Octavius de Minutius Félix (2), parle des chrétiens comme n'ayant point d'autels visibles aux païens ; saint Cyprien explique cette parole, en donnant à entendre au païen Démétrius qu'ils avaient leurs autels en secret. On peut rapprocher ces textes de celui de saint Paul (ad Hebr., XIII, 10) : « Nous avons un autel dont n'ont pas le pouvoir de manger ceux qui desservent le tabernacle. »

_______________________________________________________

(2). Greppo, Dissertations sur l'Histoire du culte des Reliques, p. 16.

Rome souterraine. (NOTES) - Page 2 Note_e10

Rome Souterraine, p. 555-7.


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Message  Louis Dim 04 Oct 2015, 2:18 pm

.
NOTE G

DESCRIPTION DE L’ATLAS OU PLAN GENERAL

DU CIMETIERE DE CALLISTE

ET  EN  PARTICULIER  DE L’AREA V.

Les notes suivantes sur quelques parties du cimetière de Calliste peuvent être ajoutées aux indications données dans le plan lui-même ; elles forment une sorte de supplément à l'analyse de l'area III, présentée en détail dans un précédent chapitre. Pour suivre ces explications, il faut consulter, outre le plan lui-même, les figures 52, page 481, et 59, page 494.

AREA  I. — La plus ancienne portion de l'area I est l'escalier Dg1,qui conduit à une galerie creusée à une profondeur d'environ 11 mètres. Cette galerie, qui, dans la figure 52, est marquée U1 conduit à la porte X, donnant entrée dans le cubiculum duplex dont nous avons attribué les peintures au Ier siècle (page 325, note 1). Cette galerie fut à l'origine creusée tout entière au même niveau ; mais, pour les raisons expliquées page 488, son niveau fut ensuite abaissé, et une suite de marches conduit de U au niveau inférieur BG1. B est indiqué sur le plan général ou atlas par les lettres et chiffre Dh1 : c'est une galerie conduisant à trois cubicula ; une autre courte galerie, G dans la figure 52, la coupe à angle droit, partant du pied du même escalier, et par une entrée opposée I conduit à la crypte de saint Corneille, Dh3. Les restes d'un autre escalier, détruit plus tard, sont indiqués par Dh2 ; et Dh4 est le vaste monument ruiné dont nous parlons page 181. La longue galerie du troisième étage est mise en communication avec g dans la figure 59.


TOMBES PAÏENNES. — Entre l'area I et le chemin de traverse est un petit hypogeum, Dh5, probablement contemporain d'Alexandre Sévère, et marquant les limites de l'area de ce côté. De l'autre côté, un second hypogeum, Ch4, marque également la limite ; il ne paraît pas plus ancien que la fin du IIIe siècle. Une autre petite chambre sépulcrale, peut-être chrétienne, s'ouvrant vis-à-vis l'entrée moderne de l'enclos de la catacombe, est marquée Ch1.Un petit  columbarium païen se remarque près de la voie Appio-Ardéatine, Ag1.

Areæ III-IV…

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Rome Souterraine, p. 576-7.

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Message  Louis Lun 05 Oct 2015, 12:24 pm

.
NOTE G

DESCRIPTION DE L’ATLAS OU PLAN GENERAL

DU CIMETIERE DE CALLISTE

ET  EN  PARTICULIER  DE L’AREA V.

(SUITE)

AREÆ III et IV. — Les areæ III et IV ont été décrites amplement dans le chapitre m du livre V. Rappelons seulement ici que Be1 est l'escalier A, et Be3 l'escalier B de la figure 59; Be2 est l'escalier par lequel on entre aujourd'hui dans la crypte de sainte Cécile, marquée Be5 ; celle des papes est marquée Be4. Be6 est le passage conduisant à la crypte Be7 ou Q1, dans laquelle ont été découverts plusieurs sarcophages. Bf1 et Bf2 sont indiqués dans le chapitre et la figure précités par Q3 et Q4; Ce5 et Ce6 y sont désignés par A1 et A2 ; Ae1 sur l'atlas indique le passage secret x4, décrit page 492.

AREA V. — Un plan détaillé de cette area est donné page 494, figure 59; elle est en communication avec l'area III; l'édifice à trois absides qui s'élève à la surface du sol, Ce 1, ainsi que le bâtiment carré Ce3, sont des restes d'anciens oratoires bâtis par saint Fabien. Ce4, Cf1, Cf2, Cf3, sont marqués, sur la figure 59 , o7. a3 a6 et c. En décrivant l'area V, nous conserverons les indications de cette figure.

La galerie large et irrégulière a avait pour entrée primitive un escalier, maintenant détruit, dont il reste encore des traces dans le luminare allongé indiqué sur le plan. Elle se terminait anciennement à Cf3; aujourd'hui elle sort de l'area après s'être ouvert un passage par la démolition de plusieurs loculi. Le long de l'ambulacre a on remarque un certain nombre d'arcosolia; à droite et à gauche s'ouvrent des cubicula.

a2 est une chambre renfermant trois vastes arcosolia, primitivement revêtue de marbre, et dont la voûte est ornée de figures représentant les Saisons, dans la forme classique, sans aucune allusion reconnaissable au christianisme. Ce plafond est certainement beaucoup plus ancien que les arcosolia; la manière dont il est décoré confirme l'opinion de M. de Rossi, qui pense que cette chambre et la chambre opposée avaient à l'origine une destination profane.

a3 est un large cubiculum dont les murailles ont été revêtues de marbres : il en reste des débris sur le banc qui longe trois de ses côtés et dans le pavage de la chambre, où se trouve l'inscription : PAULUS EXORCISTA DEP.  MARTYRIES   VI.  

Une profonde et vaste niche, à l'extrémité de la chambre, contenait autrefois un sarcophage de dimensions énormes, probablement celui du pape Melchiade ; le couvercle de ce sarcophage, en forme de toit, existe encore ; ses coins sont décorés de bas-reliefs représentant un berger et une brebis. Les restes des fresques qui ornaient le plafond de la chambre ressemblent par les sujets et le style à celle de a2, si ce n'est qu'on y voit, mêlées à des sujets classiques, la figure du Bon Pasteur et celle de la résurrection de Lazare. L'un et l'autre cubiculum est éclairé par un luminaire commun; on peut voir une disposition semblable dans la figure 6.

Les deux chambres a4, a5

Rome Souterraine, p. 577-8.

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Message  Louis Mar 06 Oct 2015, 10:35 am

.
NOTE G

DESCRIPTION DE L’ATLAS OU PLAN GENERAL

DU CIMETIERE DE CALLISTE

ET  EN  PARTICULIER  DE L’AREA V.

(SUITE)

Les deux chambres a4, a5, sont d'une date postérieure à celle des arcosolia de a2, a3; chacune d'elles a, dans un coin, une petite table en tuf semblable à celle décrite dans la crypte de saint Corneille, page 270.

a6 est une longue chambre étroite ; sur son principal arcosolium se lisent les graffiti dédiés à Sofronia, dont il est question page 195. Ce cubiculum et le cubiculum opposé a7 sont en partie obstrués par des constructions modernes nécessaires à la sécurité de l'hypogée.

Une galerie b unit l'ambulacre a avec la galerie S, qui met l'area V en communication avec l'area III. La galerie b contient plusieurs loculi; un d'eux est indiqué dans le plan comme fermé par un mur. Presque en face du loculus, avant le point où la galerie, dépassant les limites de l'area, va tomber dans le labyrinthe XIV, s'ouvre un arcosolium orné de belles peintures, mais dont la lunette, malheureusement, a été presque détruite par l'excavation de loculi. La voûte de l'arcosolium représente une orante, de chaque côté de laquelle Daniel et Jonas sont peints dans des compartiments séparés.

M. de Rossi appelle c une « place souterraine. » Sur la porte qui ouvre de c dans un cubiculum on lit encore les noms des premiers visiteurs des catacombes au xve siècle, c donne entrée dans la galerie d, très-ruinée et venant tomber, par une pente très-rapide, dans l'ambulacre o. La partie voisine de la jonction avec cet ambulacre paraît d'une date plus récente que le reste de la galerie. La galerie d ouvre sur un seul cubiculum, d1 il est peint avec beaucoup de soin, la partie inférieure des murailles est décorée de lignes rouges représentant une sorte de treillis, et la partie supérieure ornée de fruits, de fleurs, d'oiseaux, de petits Génies. Une tête de l'Océan est peinte au plafond ; au bas du luminaire qui s'ouvre dans la voûte, un homme, tenant un livre au-dessous duquel son. nom se lit en lettres blanches, est représenté en buste; la tête paraît avoir été peinte sur toile, et, la toile ayant été enlevée, on ne distingue plus que les contours confus de la figure. Cette chambre avait été primitivement construite pour un seul arcosolium; celui-ci était décoré de fresques et surmonté d'une image du Bon Pasteur, aujourd'hui presque effacée.

Les galeries d2, d3, e, n'ont pas encore été explorées…
Rome Souterraine, p. 578-9.

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Message  Louis Mer 07 Oct 2015, 10:54 am

.
NOTE G

DESCRIPTION DE L’ATLAS OU PLAN GENERAL

DU CIMETIERE DE CALLISTE

ET  EN  PARTICULIER  DE L’AREA V.

(SUITE)

Les galeries d2, d3, e, n'ont pas encore été explorées.

eest une petite galerie, percée de larges loculi, et dans laquelle s'ouvre un escalier conduisant à l'étage inférieur, avec lequel on communique également par un petit escalier creusé dans A2.

o est un ambulacre qui part du pied de l'escalier Ce2 et traverse toute l'area VI. Il fut ensuite continué pour atteindre la galerie d et enfin poussé jusqu'à a. Les cubicula o9, o8,o7, o6, sont d'une construction misérable; ils sont probablement postérieurs à Dioclétien. Dans o7, on lit les noms des visiteurs du xve siècle.

AREA VI. — L'escalier Ce2  a ceci de remarquable qu'il conduit à la fois au premier et au second étage de l'area VI, creusés probablement en même temps.

CRYPTE DE SAINT EUSÈBE. — Descendant à l'étage inférieur et tournant à gauche, on arrive à la crypte de saint Eusèbe, De1, décrite pages 246-256. Plus loin s'ouvrent, l'un en face de l'autre, deux cubicula; celui marqué Dd1 est la crypte de Calocerus et Parténius, mentionnée pages 257-259 et 371. Entre ces deux cryptes une galerie traverse l'ambulacre et vient aboutir, à travers le mur de C, dans l'area III (q3 dans la figure 54, page 486).

AREA VII.— Continuant à suivre l'ambulacre, on entre dans l'area VII, dont le centre était le cubiculum Dd4 , autrefois le principal escalier mettant en communication avec le sol extérieur cette area et les trois autres qui lui furent successivement ajoutées, VIII, IX, X. La plus récente de celles-ci, l'area VIII, eut plus tard son escalier propre, Dc2 . Vis-à-vis la porte de Dd4, est une galerie qui conduit au cubiculum duplex du diacre Severus (voir page 142). Les autres areæ ne sont pas encore suffisamment explorées pour pouvoir être analysées en détail.

Rome Souterraine, p. 579.

FIN de la note G.

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