L'AMOUR DIVIN, source de vie profonde

5°) — Nous l'avons déjà vu, l'union avec Dieu requiert bien des efforts ; par contre, elle apporte des biens sans nombre à l'âme qui la réalise.


B) — L'Union dans la prière.

Il faut toujours commencer ses prières par une invocation, un regard à Marie et au Saint-Esprit.

Ne pas rester avec ses lumières purement humaines, son seul raisonnement, avec ses pauvres tendances, ses attaches, mais compter beaucoup plus sur l'action du Saint-Esprit, ses lumières, ses dons, la grâce de Dieu et la médiation de Notre-Dame.

Ne pas fixer (nous parlons des âmes élevées à la contemplation) de sujet de méditation, de réflexion à l'avance; laisser à Dieu le soin de déterminer cela.

On commence en suivant les règles générales, en parlant, en priant, selon ses besoins du moment, selon ses difficultés, mais en se tenant toujours prêt à s'interrompre dès que se réalise l'intimité ou l'union.

Il est très bon de rester auprès de Dieu, dans son intimité, sans rien Lui dire ; s'il nous suggère des sentiments, les prendre ; se maintenir dans l'amour de Dieu, dans l'intimité, par la vigilance sur la pureté des sentiments.

5°) — Nous l'avons déjà vu, l'union avec Dieu requiert bien des efforts ; par contre, elle apporte des biens sans nombre à l'âme qui la réalise.


C) — L' union dans la souffrance et le détachement.

L'union de pensée, de volonté, de cœur, d'action, n'est pas avant tout et toujours une union qui procure et donne la joie.

Dieu sait unir ses vrais amis à ses douleurs, à sa passion, à ses souffrances, à ses peines. L'union avec Dieu procure aussi la souffrance ; on n'est jamais plus uni à Lui que lorsque l'on se trouve soi-même sur une croix.

Il convient d'accepter l'union divine, non pour jouir de cette union, en égoïste, pour le plaisir qu'elle apporte, mais comme Dieu le veut, dans la peine ou le sacrifice autant que dans la joie, que le Seigneur veut nous voir sacrifier par amour.

C'est une idée fausse de croire qu'il est nécessaire de s'établir dans l'amour pour s'unir. Sans en avoir l'impression, le sentiment, on y est plongé par toute sa vie donnée, crucifiée. Il s'agit d'intensifier simplement cet amour.

L'union existe, elle est déjà établie depuis que l'âme se donne davantage, et elle s'approfondit à mesure que le détachement et le renoncement grandissent. On ne le sent pas, mais, dans ce domaine, les sens ne sont d'aucune utilité, ils risqueraient même fort d'induire l'âme en erreur.

6°) — La véritable Union, l'intimité.


Le but vers lequel Dieu nous presse, c'est l'union intime avec Lui, c'est le terme de la route, de la montée vers la perfection. A mesure qu'on avance on laisse du terrain. Pour bien monter, il ne faut pas s'embarrasser de choses trop lourdes, ni de moyens trop compliqués ; il importe de ne pas se laisser prendre par les difficultés de la route, du chemin obscur. Le démon jaloux, la nature blessée par la faute originelle, le tempérament pas assez pénétré par la grâce, le monde mauvais, voilà autant d'ennemis qui entravent, retardent, empêchent notre essor, nos progrès, notre sainteté, et nous retiennent dans l'imperfection.

Au contraire, toute lutte contre les tentations, tout effort, toute mortification doivent nous servir à avancer. L'avance très intime, celle de tous les instants, que Dieu désire et veut opérer pour nous, ne supporte pas le moindre péché, bien sûr, mais pas même la moindre imperfection : c'est par la pureté parfaite de sentiments, d'intention, d'intelligence, de volonté, de cœur, de corps, et c'est par le détachement total, par des redressements nombreux, par un grand recueillement de l'âme qu'on y arrive.

L'union, comme l'amour dont elle dérive, doit devenir toujours plus intime, plus étroite, elle doit grandir, s'approfondir. Ce qui la favorise, c'est le calme, la paix, le recueillement, la charité, la douceur, la patience, la pureté, l'humilité, la vraie prière et la fidélité aux exercices de piété bien faits.


ABBÉ F. GENEVOIS
Nihil obstat Lugduni die 15 septembres 1947 P. POURRAT, P. S. S.
Imprimatur Lugduni die 7 octobris 1947 Mgr A. MERLIER, Vicaire général.

6°) — La véritable Union, l'intimité.


Comme nous l'avons déjà dit, il ne faut pas que nous recherchions l'union pour le plaisir qu'elle nous apporte, mais elle ne nous est pas donnée non plus pour obliger Dieu à nous écouter, nous, pauvres créatures, mais bien au contraire, pour que nous l'écoutions. Nous avons à nous sortir de nous-mêmes, pour nous plonger en Dieu et Lui donner, de notre part aussi, de l'amour. Nous avons à demander pour recevoir la grâce, la force ; elles sont en Lui et non pas en nous.

Le surnaturel doit être le sujet des pensées habituelles de l'âme, il doit devenir un état habituel. C'est par l'union très intime avec Dieu que la vie naturelle deviendra toute surnaturelle.

Ce qui importe dans la vie, ce n'est pas d'avoir fait ceci ou cela, d'avoir accompli de grandes actions humaines ou un gros travail, mais d'avoir fait ceci ou cela, ces grandes actions, ce travail, dans l'amour et dans l'union.

L'union doit être une union très intime de notre intelligence avec Dieu, avec la vérité, pour ne faire qu'un avec elle ; quand on est ainsi unis l'erreur ne peut pas s'établir, ni autour de nous, ni en nous ; il y a un flair surnaturel qui ne trompe pas les saintes âmes, elles sentent jusqu'en leurs moindres atteintes, les occasions de péché et d'imperfection, pour elles et les autres. C'est cette union de l'intelligence avec Dieu, qui fait penser à Lui pour l'aimer et se détacher de tout ce qui pourrait l'amoindrir ou la compromettre.

L'un'on doit être une union intime de notre volonté avec la volonté divine, reconnue dans les événements, les épreuves, les difficultés, ou signifiée par un commandement, une loi. C'est toute la question de l'amour qui est don de la volonté propre, c'est donc l'amour qui assurera cette union dans les mille détails de la vie.

6°) — La véritable Union, l'intimité.


Cette union doit être enfin une union du cœur, des affections, avec le Divin Cœur et ses affections. Nous ne devons aimer que ce qu'aime Dieu, nous devons souffrir de ce qui le fait souffrir. Comment concevoir que des prêtres, des apôtres ne soient pas émus de voir tant d'âmes se perdre et ne pas aimer Dieu ! Saint François d'Assise disait :
« l'amour n'est pas aimé », et le Saint Curé d'Ars pleurait réellement sur les pécheurs.

Il faut savoir accepter de souffrir par des agonies d'âme et de coeur, et de passer par des nuits douloureuses purificatrices, pour nos péchés, ceux des autres, en union avec l'agonie et les souffrances du Sauveur, en union aussi avec toutes es âmes, victimes généreuses, qui ont compris que Jésus avait besoin de leur immolation pour sauver les autres.

Cette union est possible dans tous les détails de la vie, ans tous les états spirituels, quoiqu'on fasse, où qu'on aille, dans le repos, l'action, l'impuissance, dans la santé, la maladie, la souffrance, dans la détente, la prière, le ministre, l'effort, comme dans la joie, la facilité, la consolation.

Elle est possible toujours dans le moment présent, et c'est le grand moyen de le sanctifier.

6°) — La véritable Union, l'intimité.


Etre uni à quelqu'un, c'est avoir les mêmes sentiments profonds, les mêmes pensées, la même mentalité, les mêmes jugements, la même manière de voir, les mêmes désirs, le même idéal, la même volonté, c'est aussi aimer ensemble, avoir les mêmes goûts.

Toutes ces dispositions sont le fruit de l'amour mutuel d'amitié, qui existe dans le commerce humain mais également dans l'amour et dans l'union avec Dieu.

Cependant, il y a quelque chose de plus pour l'union avec le Seigneur, que l'union humaine ne peut pas réaliser, c'est l'identité de vie. Or, par la grâce, l'Eucharistie et les sacrements, par l'amour divin qui est à la source de tous ces dons, nous sommes participants de la vie divine dont Jésus a vécu ici-bas. Ce mystère, qui a jeté les plus grands saints dans la stupeur et l'admiration, nous sommes, tous les jours, appelés à le vivre, dans tous les détails de notre vie humaine. Jésus, en effet, peut, grâce à cette vie terrestre, vécue une fois par amour pour tous, s'unir à notre vie terrestre, à notre vie spirituelle.

Il peut, en nous donnant sa vie, transformer, élever, spiritualiser, diviniser la nôtre. Jésus s'est incarné, il veut continuer son incarnation pour glorifier son Père et nous sanctifier (1). Il a été pauvre, il a travaillé, Il a peiné, Il a souffert, Il a prié, Il a aimé. Il s'est uni à son Père, et tout cela II veut et II peut le refaire avec nous, tous les jours ; il est tout près de nous, en nous, pour vivre notre vie. Il attend que nous pensions à Lui demander de la vivre avec nous et son désir, parce qu'il nous aime, c'est d'arriver à cette union exceptionnelle, possible par la grâce, de deux vies n'en faisant qu'une. L'union par l'amour est toujours possible de son côté ; de notre côté aussi, l'union par l'amour devrait donc toujours être réalisée, puisqu'elle est possible quoique nous fassions.

6°) — La véritable Union, l'intimité.


S'il y a l'union d'intimité qui donne de la joie, il y a celle de la souffrance qui n'en donne pas moins, il y a celles de la prière et de l'action, de l'amour des autres avec Dieu et pour Dieu. Jésus a connu tous nos états, toutes nos peines et les a vécus à la ennième puissance. Rien donc, ni de son côté, ni du nôtre, ne peut s'opposer à cette union ; il suffit d'y penser et d'aimer.

Pour accentuer cette intimité avec Dieu et y rester, rappelons-nous donc souvent que Jésus est toujours là, à nos côtés, pour vivre notre vie avec nous, pour marcher avec nous pour parler avec nous, penser, souffrir, agir avec nous. Il nous accompagne partout où nous allons, où que nous soyons. Cette pensée nous aidera à nous unir à Lui ; parlons-Lui tout simplement de toutes nos affaires, des moindres détails de nos vies, comme à un ami qui connaît tout, à qui on ne cache rien, et qui est là pour nous aider.

Sachons Lui demander conseil avant d'entreprendre quelque chose, tout cela renforce beaucoup le sentiment de la présence divine et de l'union ; il suffit de mettre dans ce cœur à cœur beaucoup de simplicité, d'affection, d'abandon.

Jésus attend que nous voulions l'unir à nous pour qu'il puisse agir par nous. Il ne faut donc jamais prier, travailler, agir seul. Alors Il sera toujours dans nos paroles, derrière chacune de nos démarches, chacun de nos actes, dans toute notre activité.

C'est à Notre-Dame, qui a réalisé par sa grande sainteté l'union la plus parfaite, de pensée, de volonté, de cœur et d'action avec Dieu, qu'il faut demander de nous obtenir cette grande intimité avec son Fils. Sachons lui dire très finalement : « Maman, ramenez-moi, de l'extérieur à l'intérieur de moi-même ». Elle nous aidera à nous recueillir pour trouver Dieu et à grandir dans son intimité, par une union très profonde avec Lui.

ROBERT. a écrit:.

Merci chère Monique d'avoir mis en ligne ce texte de l'AMOUR DIVIN, qui m'a fait réfléchir, même si je ne l'ai pas lu en entier, que Son amour

pour nous est incompréhensible, mais que l'union divine s'offre à nos âmes et nos cœurs si nous voulons L'aimer et Lui retourner cet amour...

Monique a écrit:

ROBERT. a écrit:.

Merci chère Monique d'avoir mis en ligne ce texte de l'AMOUR DIVIN, qui m'a fait réfléchir, même si je ne l'ai pas lu en entier, que Son amour

pour nous est incompréhensible, mais que l'union divine s'offre à nos âmes et nos cœurs si nous voulons L'aimer et Lui retourner cet amour...

Car ce grand Amour nous attend...