ANNOTATIONS SUR LE LIVRE DE JOB (Par Saint Augustin)
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ANNOTATIONS SUR LE LIVRE DE JOB.
Par Saint Augustin.
CHAPITRE XXXIX. — Interrogations du Seigneur
à Job sur la nature et les propriétés de certains animaux.
23. "Sur lui l'arc et l'épée sont dans la joie." Sa profession de foi annonce les châtiments encore invisibles dont Dieu menace de loin le pécheur; elle rend témoignage à la parole qui de près renverse toutes les erreurs. Il y a donc ici deux idées bien distinctes: la menace qui découvre dans l'avenir les châtiments du pécheur, c'est le trait que l'arc lance au loin; la parole qui dompte les passions du moment, c'est le glaive avec lequel on repousse de la main.
"Effrayés à l'aspect de la lance et du javelot." Comment se fait-il qu’effrayés par la lance et le javelot, l'arc et le glaive soient dans la joie ? N'est-ce point parce que, s'il ne tremble, s'il ne redoute la mort éternelle dont frappe la justice divine, le martyr ne pourra affronter celle dont il est menacé par le tyran, ni confesser hardiment sa foi, ni prêcher avec confiance les vérités auxquelles ne pourront résister les ennemis ?
C'est ainsi que la parole de Dieu en lui se réjouit; il la publie en toute liberté, et pour annoncer aux impies la triste fin dont ils sont menacés, et pour condamner leurs iniquités présentes. Si les joies de l'espérance ne s'unissaient point en nous aux craintes de la damnation, elles dégénéreraient bientôt en une coupable sécurité, en une présomption téméraire, et il ne nous serait point dit par le Psalmiste: "Réjouissez-vous en lui avec tremblement (5)." Il s'indigne contre lui-même; il veut détruire les ardeurs de la concupiscence, et les craintes de la chair, qui nous font repousser les souffrances et les combats. C'est probablement en ce sens qu'il est dit: "Entrez en colère et ne péchez point (1)." C'est avec une salutaire indignation, qu'il doit se condamner lui-même et se dire: "Pourquoi es-tu triste, ô mon âme, et pourquoi me troubles-tu ? Espère en Dieu, car je veux le louer encore;" puis qu'
il faut confesser de bouche pour obtenir le salut. (2)
Puis le Psalmiste ajoute: "C'est mon Sauveur, c'est mon Dieu "(3).
— "Il reste immobile en entendant le signal de la trompette." Avant quel la tentation n'arrive, même lorsqu'il s'est affermi contre les défaillances de la nature, il attend, car il ne faut pas s'engager facilement, à moins que le jour de l'épreuve ne l'ait dit.
5. Psaume II, 11.
1. Psaume IV, 5.
2. Romains X, 10.
3. Psaume XLI, 6-7.
Traduction de M. l'abbé JOYEUX. In Œuvres complètes de Saint Augustin,
Tome Quatrième, pp.590-641, Bar-Le-Duc, 1866.
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CHAPITRE XXXIX. — Interrogations du Seigneur
à Job sur la nature et les propriétés de certains animaux.
25. "Mais lorsque la trompette a sonné la charge, il dit: Allons." Lorsque le temps de la tentation arrivera, il sera content de lui-même, s'il se glorifie au sein de la tribulation, parce que
la tribulation produit la patience; la patience, l’épreuve; et l’épreuve, l’espérance. (4).
Désormais il ne dira plus à son âme, en repoussant le mal : "Pourquoi me troubles-tu ?" Mais heureux de sa victoire. il s'écriera: "O mon âme, loue le Seigneur (5)."
— "De loin il flaire le combat." Il n'a pas en vue les persécuteurs, qu'il a sous les yeux; mais il flaire de loin ceux que son œil ne pourrait découvrir; car il le sait, "Nous n'avons point à lutter contre la chair et le sang, mais contre les principautés et les puissances, contre les dominateurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits de malice répandus dans l'air (6)." Voilà le sens donné à ces mots: "De loin." Il est dit: "Il flaire," expression bien choisie, à cause du prince de la puissance répandue dans l'air. L'odorat perçoit toutes les odeurs bonnes ou mauvaises. Il flaire donc le combat, celui qui s'aperçoit que le prince des puissances de l'air agit sur les fils de la défiance (7). S'ils le poursuivent de leur haine ou veulent le faire tomber dans leurs pièges, il attend ces esprits méchants, les combat avec les armes spirituelles, et non avec les armes qui protègent le corps, car il ne lutte pas contre la chair et le sang, c'est-à-dire contre les hommes méchants et corrompus que son œil peut apercevoir.
"Le tonnerre et les clameurs des chefs." Il faut sous-entendre: "il flaire." Le tonnerre, je pense, est ici nommé, à cause de l'air où sont répandus les esprits méchants. Ces esprits ne sont point appelés les maîtres du monde, comme s'ils gouvernaient le ciel et la terre; mais dans le sens indiqué par l'Apôtre. Afin qu'on n'entende point ainsi sa pensée, il explique aussitôt en quoi ils sont les maîtres du monde . "De ce monde de ténèbres," c'est-à-dire des impies. A ceux d'entre eux qui s'étaient convertis au Seigneur il écrivait: "Vous étiez autrefois ténèbres, vous êtes maintenant lumière dans le Seigneur (1)." Il dépend donc de chacun de nous d'être ou ténèbres ou lumière: toutefois l'homme est ténèbres par lui-même, par les péchés qu'il commet; tandis qu'il est lumière, non en lui-même mais dans le Seigneur, qui a répandu en lui une si vive lumière, que ses ténèbres. dit Isaïe, sont comme l'éclat du midi (2). Le Psalmiste dit aussi: "Vous éclairerez mes ténèbres (3)."
Ceux donc que l'Apôtre appelle les maîtres du monde, rectores, sont en ce passage appelés les chefs, duces. C'est sous leur conduite que les ténèbres, c'est-à-dire les impies, persécutent les justes, ceux qui souffrent persécution pour la justice, non ceux qui recueillent dans la souffrance les fruits de leur impiété ou de leur malice. Le martyr flaire les cris de ces chefs, non pas comme s'ils retentissaient à ses oreilles; c'est la foi qui les fait vibrer au fond de son cœur, et lui révèle toutes les manœuvres secrètes du démon et de ses anges contre les serviteurs de Dieu. D'où cette parole de l'Apôtre: "Nous n'ignorons pas sa malice (4)." Mais à ces cris des chefs sont toujours fermées les oreilles des infidèles.
4. Romains V, 3-4. (Glaire.)
5. Psaume CLV, 2.
6. Éphésiens . VI, 12.
7. Éphésiens. II, 2.
1. Ephésiens V, 8.
2. Isaïe LVIII, 10.
3. Psaume XVII, 29.
4. II Corinthiens II, 11.
Traduction de M. l'abbé JOYEUX. In Œuvres complètes de Saint Augustin,
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26. "Est-ce ta sagesse qui a donné à l'épervier son plumage ?" comme la sagesse de Dieu, qui est le Christ, forme peu à peu en nous l'homme nouveau qui doit avoir sa conversation dans les cieux ?
"Il reste immobile, les ailes étendues, et les yeux fixés vers le midi." La charité dégagée de tout bien charnel, s'attache à son double objet: il demeure inébranlable dans la foi, et loin de se confier en lui-même, il met en Dieu toutes ses espérances, rapportant tout à Celui dont l'amour embrase son cœur; afin de conserver en lui tout son courage (5), il s'écrie: "Ne seras-tu pas soumise au Seigneur, ô mon âme ? Il est mon refuge, oui, le Seigneur est mon refuge et mon appui: je ne serai point ébranlé (6)."
5. Psaume LVIII,10.
6. Psaume LXI, 2-3.
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27. "Est-ce à ton commandement que l'aigle s'élèvera dans les nuées ?" Comme le lui a commandé Celui qui a dit: "Et quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai tout à moi (1)." Il allait mourir pour nous, et après sa résurrection monter au ciel: "Partout où sera le corps, dit-il, là se rassembleront les aigles (2)." Car il a rassasié de biens surnaturels celui dont la jeunesse se renouvellera comme celle de l'aigle (3). L'élévation de l'aigle peut se rapporter aussi à ce passage de saint Paul: "Si nous sommes « emportés comme hors de nous-mêmes, c'est pour Dieu"; comme le passage suivant relatif au vautour se rapporte à cet autre du même Apôtre: "Si nous sommes plus retenus, c'est pour vous (4)." Le voici:
"Et que le vautour attendra près de son nid perché sur les rochers ?" Il n'exprime plus l'état d'une âme qui s'élève dans les contemplations d'un saint ravissement, mais le dévouement de celle qui, en des voies moins élevées, s'occupe avec patience du salut des hommes et qui veut que les impies morts à la grâce soient justifiés par la parole, comme dévorés par elle, pour entrer dans le corps de l'Eglise. On sait que le vautour se nourrit de cadavres. C'est pourquoi il est près de son nid où il dépose ses œufs, figure des œuvres qu'il faut accomplir en cette vie. Il est "sur le rocher;" car après avoir dit: "Si nous sommes plus retenus, c'est pour vous," l'Apôtre ajoute immédiatement: "Car la charité du Christ nous presse (5)." "Or, la pierre était le Christ(6)".
— "Il attendra immobile." C'est bien la même pensée que dans ce passage: "Je me sens pressé des deux côtés: je voudrais mourir et être avec Jésus-Christ, ce qui est sans contredit le meilleur," et se rapporte à l'élévation de l'aigle. D'un autre côté, comme le vautour attendant près de son nid: "Je veux vivre encore, ce qui est nécessaire pour vous (7)." Or, comme la pierre désigne encore l'Eglise tout entière, la pointe du rocher, c'est le chef de l'Eglise. Voilà pourquoi Simon fut appelé Pierre par Notre-Seigneur (8). Les expressions qui suivent expriment cette pensée:
1. Jean XII, 32.
2. Matthieu XXIV, 28 .
3. Psaume CII, 5.
4. II Corinthiens V, 13.
5. Corinthiens V, 13-14.
6. I Corinthiens X, 14.
7. Philippiens I, 23-24.
8. Marc III, 16.
Traduction de M. l'abbé JOYEUX. In Œuvres complètes de Saint Augustin,
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CHAPITRE XXXIX. — Interrogations du Seigneur
à Job sur la nature et les propriétés de certains animaux.
28. "Dans les cavités, sur la pointe des rochers." La pointe désigne notre chef, le creux du rocher signifie la vie cachée en Dieu avec Jésus-Christ (9).
"Et là il cherche sa proie," selon ce qui fut dit à Pierre: "Tue et mange (10);" afin d'incorporer à l'Eglise ceux d'entre les Gentils qui devaient croire.
29. "Son regard plonge dans le lointain; "
30. "Et ses petits roulent dans le sang," L'espérance d'une vie immortelle dans le séjour de l'éternité dirige au loin son intention, quoique ses actes extérieurs semblent se traîner dans les défaillances de la nature: le doute vient quelquefois l'agiter; l'ignorance, inhérente à l'esprit humain, l'empêche de voir le mérite réel que Dieu attache à son dévouement et à son zèle; mais comme son regard découvre dans le lointain le salut éternel, il sait toujours agir avec une charité entièrement désintéressée. Et s'il a donné ses soins, distribué ses trésors à des hommes qui, en renonçant au démon, sont complètement morts au monde, il s'empresse autour d'eux par le ministère de la parole et multipliant ses discours, il unit au corps de l’Eglise ces hommes si bien disposés.
Aussi est-il dit encore: "Ils apparaissent soudain, là où gisent les cadavres."
9. Colossiens III, 3.
10. Actes XI, 7.
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CHAPITRE XXXIX. — Interrogations du Seigneur
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31. "Alors le Seigneur répondit, et dit." Si le Seigneur semble se répéter en parlant, c'est que Job, saisi de crainte à ces discours, est resté muet, et n'a osé rien répondre. Dans les deux versets qui suivent, Dieu l'engage à parler.
32. "Celui qui discute avec le Très-Haut sera-t-il en repos ?" C'est-à-dire: Pourquoi gardes-tu le silence en discutant avec le Tout-Puissant ?
"Celui qui osait reprendre Dieu lui répondra-t-il ainsi ?" C'est bien une interrogation, et voici le sens: Reprend-il Dieu, celui qui en discutant sait lui répondre ? On peut discuter avec le Tout-Puissant, en lui adressant ses questions, sans l'attaquer ni le réfuter. Ce n'est point parce qu'il est Tout-Puissant qu'il faut éviter toute discussion avec lui. On ne l'accuse pas non plus, si dans cette discussion on l'interroge comme la vérité même.
Quant à ces paroles: "Celui qui discute avec le Seigneur sera-t-il en repos ?" en voici donc le sens: puisque celui qui discute avec le Seigneur n'est pas en repos, il ne faut pas entrer en discussion avec lui pour se mettre en repos ensuite. Ordinairement celui qui discute propose quelques objections: or, celui qui en fait à Dieu ne peut être en repos, il ne peut trouver aucun repos, qu'en conformant ses pensées à la volonté de Dieu, sans rien contredire. Car "celui qui reprend Dieu lui répondra ainsi:" c'est-à-dire, s'il répond en discutant avec lui, c'est pour le reprendre, et il ne peut être en repos. D'où cette parole: "O homme, qui es-tu pour contester avec Dieu (1) ?" Toutefois Job avait-il agi ainsi ? Dieu ne l'avait point considéré comme un contradicteur, ainsi que l'avaient fait ses amis sans le comprendre, et il lui rend ce témoignage au commencement et à la fin du livre. Si donc il lui a adressé ces paroles, n'est- ce point à cause du rôle tout spécial qu'il joue ici ?
Il est la figure du corps de Jésus-Christ, de son Eglise, dont un grand nombre de membres sont faibles, et quoiqu'ils ne désespèrent point, ils sont sans cesse exposés à tomber. A peine osent-ils avancer: leurs pas sont peu multipliés, et la tranquillité du pécheur excite leur envie. Ils disent: "Dieu les voit-il ? Le Très-Haut en a-t-il connaissance ? Voilà que ces impies, ces heureux du siècle accroissent leurs richesses. C'est donc en vain que j'ai purifié mon cœur, et lavé mes mains dans l'innocence: j'ai été flagellé durant tout le jour et condamné dès le matin (2)." De là cette réponse de Job dans les deux versets suivants.
1. Romains IX, 20.
2. Psaume LXXII, 2-14.
Traduction de M. l'abbé JOYEUX. In Œuvres complètes de Saint Augustin,
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CHAPITRE XXXIX. — Interrogations du Seigneur
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33. "Job alors répondit :"
34. "Pourquoi donc être jugé, après avoir entendu ces avertissements et ces reproches du Seigneur, puisque je ne suis rien ?" C'est-à-dire, pourquoi demanderais-je à être jugé, puisque le Seigneur m'arrête et me condamne, si je veux le contredire ?
"Après avoir entendu ces reproches." C'est-à-dire, j'ai compris combien il a été envers moi juste et miséricordieux, puisque par moi-même je ne suis que néant.
"Que lui répondrai je ?" Que pourrai-je opposer à la vérité ?
"Je porterai ma main à ma bouche;"j e saurai me contenir et m'empêcher de parler.
35. "Je n'ai parlé qu'une seule fois; je n'ajouterai plus rien." S'il n'y a pas un sens caché dans cette phrase, comment Job peut-il dire qu'il n'a parlé qu'une seule fois, puisque tant de fois il a pris la parole ? Comment dit-il qu'il ne la reprendra plus, puisqu'il va encore parler ? La parole doit ici s'entendre de la disposition de l’âme qui, recherchant les objets extérieurs, abandonne son Dieu et ose lui résister. Et quand elle s'y précipite avec plus d'ardeur, l'Ecriture appelle son action un cri. Ainsi le Seigneur dit que le cri de Sodome est monté vers lui (1). A cette parole, à ce cri est opposé le saint et pieux silence dont il est dit: Il sera dans le silence, exempt de toute crainte, loin de tout péché. Job a donc raison de dire qu'il n'a parlé qu'une seule fois, toujours le même langage dans toute sa vie de vieil homme, alors qu'il n'était qu'un souffle qui va et ne revient plus (2). Maintenant qu'il met la main à la bouche pour ne plus parler, il promet de ne rien ajouter à ce langage d'autrefois, pour ne plus se séparer de Dieu. Ainsi-soit-il.
1. Genèse XVIII, 20.
2. Psaume LXXVII, 39.
Traduction de M. l'abbé JOYEUX. In Œuvres complètes de Saint Augustin,
Tome Quatrième, pp.590-641, Bar-Le-Duc, 1866
Cette traduction est due à M. l'abbé JOYEUX..
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