SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Page 10 sur 32 Précédent  1 ... 6 ... 9, 10, 11 ... 21 ... 32  Suivant

Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Lun 07 Avr 2014, 11:05 am

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"OR, IL Y AVAIT À DAMAS UN DISCIPLE NOMMÉ ANANIE, À QUI LE SEIGNEUR DIT, DANS UNE VISION:

«ANANIE». ET IL RÉPONDIT: «ME VOICI, SEIGNEUR». LE SEIGNEUR LUI DIT: «LEVEZ-VOUS, ET VOUS EN

ALLEZ DANS LA RUE QU'ON APPELLE DROITE, CHERCHER DANS LA MAISON DE JUDAS UN NOMMÉ SAÜL DE

TARSE, CAR IL Y EST EN PRIÈRES». ET IL A VU, DANS UNE VISION, UN HOMME NOMMÉ ANANIE,

QUI ENTRAIT ET LUI IMPOSAIT LES MAINS, AFIN QU'IL RECOUVRAT LA VUE."

(Actes IX, vv.10-25.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.

1. et 2. Paul aveugle, à Damas, guéri par Ananie. — Zèle ardent de Paul; sa prudence et son courage.

3. et 4. Beau développement sur cette pensée: la grande accusation que le chrétien doit redouter, c'est d'avoir été inutile.




2. Mais reprenons ce qui concerne la vision d'Ananie. Le Seigneur ne lui dit pas : Allez lui parler et l'instruire. Car si ces paroles: "Il est en prières, et il a vu un homme qui lui imposait les mains", ne suffisaient pas pour persuader Ananie, à plus forte raison, les autres paroles eussent été peu convaincantes. "Il a vu", dit le texte, "dans une vision"; par conséquent il ne se défiera pas de vous; donc ne craignez rien, mettez-vous en route. C'est ainsi qu'il arrive à Philippe de ne pas tout comprendre au premier moment. "Parce qu'il m'est un vase d'élection". Paroles qui ont pour but de dissiper la crainte, et d'inspirer la confiance; puisque ce persécuteur devait prendre les intérêts du Seigneur, au point de souffrir beaucoup de maux. L'expression, "C'est un vase", montre que la perversité n'est pas naturelle en lui; "d'élection", montre qu'il a été trouvé bon, car on ne choisit que ce qui a été trouvé bon.


La réponse d'Ananie ne prouve pas qu'il refuse de croire, ni qu'il pense que le Christ se soit trompé; rejetons ces pensées; mais Ananie effrayé, tremblant, n'a rien entendu de ce qu'on lui disait, du moment que le nom de Paul eut frappé son oreille; telle fut son épouvante aussitôt qu'il eût entendu ce nom; et cependant, en apprenant la cécité dont le Seigneur l'avait frappé, Ananie devait se rassurer. "Et même il est venu en cette ville, dit-il, pour emmener prisonniers tous ceux qui invoquent votre nom". C'est comme s'il disait: J'ai peur qu'il n'aille, moi aussi, m'emmener à Jérusalem; voulez-vous me jeter dans la gueule du lion ? Voulez-vous me livrer à lui ? Il a peur, et ce qu'il dit, c'est pour nous faire connaître, par tous les moyens, la vertu de Paul. Que les Juifs tiennent un pareil langage, il n'y a là rien de merveilleux; mais que ce soit Ananie qui parle ainsi et avec une telle épouvante, c'est la plus grande preuve de la puissance de Dieu.




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

italiques et
gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Mar 08 Avr 2014, 2:49 pm

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"OR, IL Y AVAIT À DAMAS UN DISCIPLE NOMMÉ ANANIE, À QUI LE SEIGNEUR DIT, DANS UNE VISION:

«ANANIE». ET IL RÉPONDIT: «ME VOICI, SEIGNEUR». LE SEIGNEUR LUI DIT: «LEVEZ-VOUS, ET VOUS EN

ALLEZ DANS LA RUE QU'ON APPELLE DROITE, CHERCHER DANS LA MAISON DE JUDAS UN NOMMÉ SAÜL DE

TARSE, CAR IL Y EST EN PRIÈRES». ET IL A VU, DANS UNE VISION, UN HOMME NOMMÉ ANANIE,

QUI ENTRAIT ET LUI IMPOSAIT LES MAINS, AFIN QU'IL RECOUVRAT LA VUE."

(Actes IX, vv.10-25.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1. et 2. Paul aveugle, à Damas, guéri par Ananie. — Zèle ardent de Paul; sa prudence et son courage.

3. et 4. Beau développement sur cette pensée: la grande accusation que le chrétien doit redouter, c'est d'avoir été inutile.




2. (suite) "Saül, mon frère". L'épouvante est grande, mais l'obéissance est plus grande encore, après l'épouvante. Le Seigneur avait dit: "C'est un vase d'élection"; on pouvait croire que Dieu agissait seul; pour corriger cette pensée, le texte ajoute: "Pour porter mon nom devant les gentils, devant les rois et devant les enfants d'Israël". Ananie entend ici ce qui devait le plus réjouir son cœur; le persécuteur allait donc se tourner contre les Juifs. Aussi ce n'est pas de la joie seulement, mais de la confiance qui remplit l'âme d'Ananie. "Car je lui montrerai", dit le texte, "combien il faudra qu'il souffre pour mon nom".


Ces paroles révèlent l'avenir, et en même temps opèrent la persuasion: un jour, il souffrira tout, ce persécuteur si furieux, et Ananie ne veut pas le baptiser pour qu'il recouvre la vue; tant mieux, dit Ananie, laissez-le dans sa cécité; ce qui fait sa douceur aujourd’hui, c'est qu'il est aveugle. A quoi bon m'ordonner de lui ouvrir les yeux ? Pour qu'il continue à nous emmener prisonniers ? Eh bien ! Non, ne redoutez pas l'avenir: quand ses yeux se rouvriront, ce n'est pas contre nous, mais pour nous, qu'il se servira de ses yeux; donc, "pour qu'il recouvre la vue".


Puis il ajoute: N'ayez pas peur, il ne vous fera aucun mal; au contraire, il souffrira un grand nombre de maux. Et ce qu'il y a d'étonnant, c'est qu'il souffrira d'abord ; et ensuite, il se précipitera dans les dangers. "Saul, mon frère, Jésus qui vous est apparu dans le chemin, m'a envoyé (Actes IX, 17)". Il ne lui dit pas: qui vous a aveuglé, mais "qui vous est apparu"; langage plein de mesure, et qui n'a rien de présomptueux. Ainsi, de même que Pierre disait à propos du boiteux: "Pourquoi nous regardez-vous comme si c'était par notre vertu ou par notre puissance, que nous eussions fait marcher ce boiteux ?" (Actes III, 12)


De même Ananie, en cette circonstance: "Jésus qui vous est apparu". Il lui imposait les mains, en prononçant ces paroles, et la double cécité était guérie. Quant à cette observation, "ayant mangé, il reprit des forces"; c'est pour montrer l'affaiblissement de Saül, et par suite du chagrin que lui causait sa cécité, et par suite de la peur, et par suite de la faim. Car il ne voulut prendre de nourriture qu'après qu'il eût été baptisé, et gratifié ainsi des plus précieux dons. Et Ananie ne dit pas: Jésus le crucifié, le Fils de Dieu, celui qui fait des miracles; mais que lui dit-il ? "Qui vous est apparu".




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

italiques et
gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Mar 08 Avr 2014, 2:53 pm

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"OR, IL Y AVAIT À DAMAS UN DISCIPLE NOMMÉ ANANIE, À QUI LE SEIGNEUR DIT, DANS UNE VISION:

«ANANIE». ET IL RÉPONDIT: «ME VOICI, SEIGNEUR». LE SEIGNEUR LUI DIT: «LEVEZ-VOUS, ET VOUS EN

ALLEZ DANS LA RUE QU'ON APPELLE DROITE, CHERCHER DANS LA MAISON DE JUDAS UN NOMMÉ SAÜL DE

TARSE, CAR IL Y EST EN PRIÈRES». ET IL A VU, DANS UNE VISION, UN HOMME NOMMÉ ANANIE,

QUI ENTRAIT ET LUI IMPOSAIT LES MAINS, AFIN QU'IL RECOUVRAT LA VUE."

(Actes IX, vv.10-25.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1. et 2. Paul aveugle, à Damas, guéri par Ananie. — Zèle ardent de Paul; sa prudence et son courage.

3. et 4. Beau développement sur cette pensée: la grande accusation que le chrétien doit redouter, c'est d'avoir été inutile.




2. (suite) Il ne le désigne que par ce que Saul connaît de lui; le Christ n'avait rien ajouté, n'avait pas dit: Je suis le crucifié, le ressuscité, mais: "Celui que vous persécutez". Ananie ne lui dit pas: le persécuté, afin de ne pas prononcer des paroles de triomphe ni de sarcasme. "Qui vous est apparu", dit-il, "dans le chemin". Sans doute, il n'a pas été vu, mais ce qu'il a opéré, l'a fait voir. Et pour alléger ce qu'il y a de pénible dans ces paroles, vite Ananie ajoute: "Afin que vous recouvriez la vue, et que vous soyez rempli du Saint-Esprit". Ainsi, il n'est pas venu pour le confondre à propos de ce qui est arrivé, mais pour lui apporter la grâce. Quant à moi, il me semble que Saül et que Corneille ont reçu le Saint-Esprit tout de suite après que ces paroles eurent été prononcées. Cependant celui qui le communiquait, n'était pas un des douze. Qu'importe ?


Il n'y avait, dans ces circonstances, rien qui appartînt à l'homme, rien qui se fît par l'énergie de l'homme. C'était Dieu qui était là, opérant tout. Et, en même temps, le Seigneur fait deux choses: il enseigne à Saul la modération de la sagesse, en ne le conduisant pas vers ceux qui reçurent les premiers le titre d'apôtres; de plus, le Seigneur montre qu'il n'y a, dans ce fait, rien d'humain. Ce qui n'empêche pas que Saul fût jugé digne de posséder l'Esprit qui donne des signes, afin que, par là encore, sa foi éclatât; car il ne fit pas de miracle. "Et aussitôt", dit le texte, "il se mit à prêcher Jésus dans les synagogues, assurant qu'il est le Fils de Dieu". Il ne prêchait pas le Christ ressuscité, le Christ vivant; qu'annonçait-il donc ? Il avait choisi avec une admirable précision son dogme, "que Jésus est le Fils de Dieu".


Les infidèles refusent d'ajouter foi à ces paroles, quand ils auraient dû non seulement y ajouter foi, mais les recevoir avec transport. Et pourquoi ne se bornent-ils pas à dire que c'était un persécuteur? pourquoi disent-ils qu'il exterminait ceux qui invoquent ce nom ? Ils montraient bien ainsi tout ce qu'il y avait d'insensé dans leur fureur; ils ne prononçaient pas le nom de Jésus; leur jalousie ne voulait pas entendre ce nom, tant ils étaient semblables à des bêtes fauves ! "Et même il est venu en cette ville pour". Nous ne pouvons pas dire, dit le texte, qu'il fut d'abord avec les apôtres.




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

italiques et
gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Mar 08 Avr 2014, 2:57 pm

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"OR, IL Y AVAIT À DAMAS UN DISCIPLE NOMMÉ ANANIE, À QUI LE SEIGNEUR DIT, DANS UNE VISION:

«ANANIE». ET IL RÉPONDIT: «ME VOICI, SEIGNEUR». LE SEIGNEUR LUI DIT: «LEVEZ-VOUS, ET VOUS EN

ALLEZ DANS LA RUE QU'ON APPELLE DROITE, CHERCHER DANS LA MAISON DE JUDAS UN NOMMÉ SAÜL DE

TARSE, CAR IL Y EST EN PRIÈRES». ET IL A VU, DANS UNE VISION, UN HOMME NOMMÉ ANANIE,

QUI ENTRAIT ET LUI IMPOSAIT LES MAINS, AFIN QU'IL RECOUVRAT LA VUE."

(Actes IX, vv.10-25.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1. et 2. Paul aveugle, à Damas, guéri par Ananie. — Zèle ardent de Paul; sa prudence et son courage.

3. et 4. Beau développement sur cette pensée: la grande accusation que le chrétien doit redouter, c'est d'avoir été inutile.





3. Voyez combien de témoignages pour montrer que Paul faisait partie des ennemis de la foi. Quant à lui, loin d'en rougir, au contraire, il s'en glorifiait. "Mais Saül se fortifiait de plus en plus et confondait les Juifs (Actes IX, 22)"; c'est-à-dire, leur fermait la bouche, ne leur permettait pas de souffler le mot; "leur prouvant que Jésus est le Christ". Il instruisait, dit le texte, car il fut tout de suite docteur. "Longtemps après, les Juifs résolurent ensemble de le faire mourir (Actes IX, 23)". Les Juifs reprennent l'argument toujours en vigueur chez eux, désormais ils ne cherchent plus sycophantes, accusateurs, faux témoins: ils n'en veulent plus. Que veulent-ils donc ? Désormais ils font eux-mêmes la besogne. Ils voyaient la doctrine se propager, ils ne veulent plus avoir recours à des jugements. "Mais Saül fut averti du dessein qu'ils avaient formé contre sa vie; et comme ils faisaient bonne garde, jour et nuit, aux portes, pour le tuer (Actes IX, 24)". Pourquoi ? C’est que Paul leur était plus insupportable que tous les miracles que l'on avait vus, que la conversion des cinq mille, que la conversion des trois mille.


Et maintenant voyez-le sauvé, non par la grâce de Dieu, mais par l'habileté humaine; c'est pour vous faire connaître la vertu de l'homme qui brille même en l'absence de tout miracle, de son éclat propre. "Les disciples le prirent et le descendirent, durant la nuit, par la muraille, a dans une corbeille (Actes IX, 25)". Naturellement pour déjouer tous les soupçons. Eh bien, après, échappé à ce danger, renonce-t-il à sa mission? Nullement; il se retire, afin de mieux les attaquer; la sincérité de sa foi tenait encore en défiance un grand nombre de personnes. Voilà pourquoi cette fuite eut lieu longtemps après. Qu'est-ce à dire ? Il est vraisemblable que Paul refusa longtemps de partir, malgré peut-être un grand nombre d'avertissements; mais, quand il sut le dessein formé contre lui, il permit à ses disciples d'agir; car il eut des disciples tout de suite.




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

italiques et
gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Mer 09 Avr 2014, 10:14 am

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"OR, IL Y AVAIT À DAMAS UN DISCIPLE NOMMÉ ANANIE, À QUI LE SEIGNEUR DIT, DANS UNE VISION:

«ANANIE». ET IL RÉPONDIT: «ME VOICI, SEIGNEUR». LE SEIGNEUR LUI DIT: «LEVEZ-VOUS, ET VOUS EN

ALLEZ DANS LA RUE QU'ON APPELLE DROITE, CHERCHER DANS LA MAISON DE JUDAS UN NOMMÉ SAÜL DE

TARSE, CAR IL Y EST EN PRIÈRES». ET IL A VU, DANS UNE VISION, UN HOMME NOMMÉ ANANIE,

QUI ENTRAIT ET LUI IMPOSAIT LES MAINS, AFIN QU'IL RECOUVRAT LA VUE."

(Actes IX, vv.10-25.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1. et 2. Paul aveugle, à Damas, guéri par Ananie. — Zèle ardent de Paul; sa prudence et son courage.

3. et 4. Beau développement sur cette pensée: la grande accusation que le chrétien doit redouter, c'est d'avoir été inutile.




3. (suite) C'est ce qu'il indiquait, en disant: "Celui qui était à Damas gouverneur de la province pour le roi Arétas, faisait faire la garde dans la ville des Damascéniens, afin de me prendre". (II Corinthiens XI, 32) Et, voyez: l'évangéliste ne dit rien avec exagération; il ne cherche pas la gloire de Paul; il dit seulement que l'on excita le roi. Les disciples le firent donc partir seul, et personne avec lui. Ce qui s'explique, parce qu'il fallait qu'il allât se montrer aux apôtres à Jérusalem; ou plutôt les disciples le firent partir de telle sorte que, dans la suite, c'était lui seul qui devait pourvoir à sa sûreté. Mais lui, bien loin d'y penser, fit tout le contraire, et aussitôt il s'élança au milieu des furieux. Voilà le zèle brûlant; voilà le comble de la ferveur.


Et, voyez, sans discontinuer, dès le premier jour, comme il observe le précepte qu'entendirent les apôtres: " Celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas". (Matthieu X, 38). Ce fait, qu'il venait après les autres, ne le rendait que plus ardent. Et sa conduite était l'application de cette parole: "Celui à qui on remet beaucoup, aimera davantage" .(Luc VII, 47) Aussi, plus il se fit attendre, plus il prouva son amour; condamnant ouvertement sa vie première, se reprenant à chaque instant à la flétrir, il ne croyait jamais avoir assez fait pour effacer ses premières actions. "Assurant ", dit le texte, c'est-à-dire, qu'il était plein de douceur dans son enseignement. Et, voyez, on ne lui dit pas: Toi qui désolais les fidèles, d'où vient que tu es changé ? Ses ennemis rougissaient, et ne faisaient ces réflexions qu'en eux-mêmes; il aurait pu leur dire avec beaucoup plus de raison: C'est vous surtout qu'il convient d'instruire, car c'est ainsi qu'il se défend auprès d'Agrippa.


Imitons-le, nous aussi, je vous en conjure, et soyons prêts à braver tous les dangers. Mais pourquoi, dira-t-on, a-t-il pris la fuite ? Ce n'est pas par lâcheté; mais il voulait se conserver pour la prédication. S'il eût été lâche, il ne serait pas allé à Jérusalem; il ne se serait pas aussitôt chargé de répandre la doctrine; il aurait modéré sa fougue. Non, il n'y avait en lui aucune lâcheté, mais il y avait de la prudence. Le meurtre d'Étienne l'avait instruit; aussi ne craignait-il pas de mourir pour la prédication, si toutefois sa mort était d'une grande utilité. C'était un homme qui ne voulait pas même voir le Christ, malgré l'ardent désir qu'il éprouvait de le voir, parce qu'il n'avait pas encore rempli sa tâche auprès des hommes. Voilà ce que doit être l'âme d'un chrétien.




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

italiques et
gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Mer 09 Avr 2014, 10:16 am

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"OR, IL Y AVAIT À DAMAS UN DISCIPLE NOMMÉ ANANIE, À QUI LE SEIGNEUR DIT, DANS UNE VISION:

«ANANIE». ET IL RÉPONDIT: «ME VOICI, SEIGNEUR». LE SEIGNEUR LUI DIT: «LEVEZ-VOUS, ET VOUS EN

ALLEZ DANS LA RUE QU'ON APPELLE DROITE, CHERCHER DANS LA MAISON DE JUDAS UN NOMMÉ SAUL DE

TARSE, CAR IL Y EST EN PRIÈRES». ET IL A VU, DANS UNE VISION, UN HOMME NOMMÉ ANANIE,

QUI ENTRAIT ET LUI IMPOSAIT LES MAINS, AFIN QU'IL RECOUVRAT LA VUE."

(Actes IX, vv.10-25.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE. 1. et 2. Paul aveugle, à Damas, guéri par Ananie. — Zèle ardent de Paul; sa prudence et son courage.

3. et 4. Beau développement sur cette pensée: la grande accusation que le chrétien doit redouter, c'est d'avoir été inutile.



4. Dès le commencement, dès les premiers pas de sa course, le caractère de Paul se déclarait; disons mieux, même avant ce temps. Car, dans la conduite même qu'il tint avant de posséder la vraie science, il agissait conformément à la raison humaine. Si, après tant de temps, il n'éprouvait pas encore le désir de quitter la vie, à bien plus forte raison, au commencement de sa mission, quand il ne faisait que de sortir du port.


Et maintenant le Christ ne l'arrache pas au danger, mais le laisse aller, parce qu'il est un grand nombre d'actions que le Seigneur tient à voir accomplir par la sagesse humaine. Autre raison encore de le laisser aller. C'est pour nous apprendre que les apôtres mêmes furent des hommes, et que ce n'est pas toujours, en toute occasion, la grâce seule qui opère; autrement, on aurait pu ne les prendre que pour des morceaux de bois. Voilà donc pourquoi ces hommes, en beaucoup de circonstances, administraient d'eux-mêmes.


Faisons ainsi pour ce qui nous concerne, et sachons, de la même manière, prendre soin du salut de nos frères. Le martyre n'est pas plus glorieux que la force qui ne refuse aucune souffrance pour procurer le salut d'un grand nombre; rien ne réjouit tant le cœur de Dieu. Je veux redire ce que j'ai souvent dit; je le redirai pour exprimer mon vif désir: d'ailleurs, le Christ faisait de même quand il rappelait le devoir de pardonner: "Lorsque vous priez, remettez ce que vous pouvez avoir contre quelqu'un". (Matthieu V, 23) Il dit encore à Pierre: "Je ne vous dis pas de pardonner jusqu'à sept fois, mais jusqu'à septante fois sept fois". (Matthieu XVIII, 22) Et en fait, il a pardonné lui-même le mal qu'on lui faisait; et c'est parce que nous savons que c'est là le but du christianisme, que nous revenons sans cesse sur ce sujet.




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

italiques et
gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Mer 09 Avr 2014, 10:19 am

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"OR, IL Y AVAIT À DAMAS UN DISCIPLE NOMMÉ ANANIE, À QUI LE SEIGNEUR DIT, DANS UNE VISION:

«ANANIE». ET IL RÉPONDIT: «ME VOICI, SEIGNEUR». LE SEIGNEUR LUI DIT: «LEVEZ-VOUS, ET VOUS EN

ALLEZ DANS LA RUE QU'ON APPELLE DROITE, CHERCHER DANS LA MAISON DE JUDAS UN NOMMÉ SAUL DE

TARSE, CAR IL Y EST EN PRIÈRES». ET IL A VU, DANS UNE VISION, UN HOMME NOMMÉ ANANIE,

QUI ENTRAIT ET LUI IMPOSAIT LES MAINS, AFIN QU'IL RECOUVRAT LA VUE."

(Actes IX, vv.10-25.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE. 1. et 2. Paul aveugle, à Damas, guéri par Ananie. — Zèle ardent de Paul; sa prudence et son courage.

3. et 4. Beau développement sur cette pensée: la grande accusation que le chrétien doit redouter, c'est d'avoir été inutile.



4. (suite) Non, rien n'est plus froid qu'un chrétien qui ne sauve pas ses frères.

Vous ne pouvez pas ici objecter la pauvreté; la femme aux deux petites pièces de monnaie parlerait contre vous. Pierre disait: "Je n'ai ni or ni argent". (Actes III, 6) Paul était pauvre à tel point que souvent il ressentit la faim et manqua de la nourriture nécessaire.

Vous ne pouvez pas objecter votre obscurité: les apôtres étaient obscurs et sortis d'hommes obscurs.

Vous ne pouvez pas prétexter de votre ignorance dans la littérature; eux aussi étaient des hommes sans lettres. Et seriez-vous un esclave, seriez-vous un esclave fugitif,

vous pouvez toujours faire ce qui dépend de vous. Tel était Onésime ; et voyez le nom que Paul lui donne, à quelle dignité il l'élève: "Afin", dit-il, "qu'il communique avec moi dans mes liens". (Philémon I, 10)

Vous ne pouvez pas objecter vos maladies; car Timothée aussi avait des maladies fréquentes; écoutez la preuve qu'en donne Paul: "Usez d'un peu de vin, à cause de votre estomac et de vos fréquentes maladies". (I Timothée V, 23 )




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

italiques et
gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Jeu 10 Avr 2014, 1:42 pm

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"OR, IL Y AVAIT À DAMAS UN DISCIPLE NOMMÉ ANANIE, À QUI LE SEIGNEUR DIT, DANS UNE VISION:

«ANANIE». ET IL RÉPONDIT: «ME VOICI, SEIGNEUR». LE SEIGNEUR LUI DIT: «LEVEZ-VOUS, ET VOUS EN

ALLEZ DANS LA RUE QU'ON APPELLE DROITE, CHERCHER DANS LA MAISON DE JUDAS UN NOMMÉ SAÜL DE

TARSE, CAR IL Y EST EN PRIÈRES». ET IL A VU, DANS UNE VISION, UN HOMME NOMMÉ ANANIE,

QUI ENTRAIT ET LUI IMPOSAIT LES MAINS, AFIN QU'IL RECOUVRAT LA VUE."

(Actes IX, vv.10-25.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.

1. et 2. Paul aveugle, à Damas, guéri par Ananie. — Zèle ardent de Paul; sa prudence et son courage.

3. et 4. Beau développement sur cette pensée: la grande accusation que le chrétien doit redouter, c'est d'avoir été inutile.




4. (suite) Il n’est personne qui ne puisse être utile au prochain, avec la volonté de faire ce qui dépend de lui. Ne voyez-vous pas combien les arbres stériles sont vigoureux, beaux, élancés, unis, élevés; cependant, si nous avions un jardin, nous préférerions à ces arbres des grenadiers, des oliviers couverts de fruits; car ces arbres stériles sont pour le plaisir, non pour l'utilité; l'utilité qu'ils peuvent avoir est mince; à eux ressemblent ceux qui ne considèrent que leur intérêt propre; ou plutôt ils ne leur ressemblent même pas, ils ne sont bons qu'à subir la vengeance.


Ces arbres stériles servent à construire des édifices, à en consolider l'intérieur. Telles étaient ces vierges, chastes, parées, pratiquant la continence, mais inutiles; aussi on les brûle. Tels sont ceux qui n'ont pas nourri le Christ. Et maintenant, voyez: aucun d'eux n'est accusé pour ses péchés, pour ses fornications, pour ses parjures, pour rien; la grande accusation, c'est d'avoir été inutile. Tel était celui qui enfouissait le talent; sa vie était sans reproche, mais inutile.




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Jeu 10 Avr 2014, 1:45 pm

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"OR, IL Y AVAIT À DAMAS UN DISCIPLE NOMMÉ ANANIE, À QUI LE SEIGNEUR DIT, DANS UNE VISION:

«ANANIE». ET IL RÉPONDIT: «ME VOICI, SEIGNEUR». LE SEIGNEUR LUI DIT: «LEVEZ-VOUS, ET VOUS EN

ALLEZ DANS LA RUE QU'ON APPELLE DROITE, CHERCHER DANS LA MAISON DE JUDAS UN NOMMÉ SAÜL DE

TARSE, CAR IL Y EST EN PRIÈRES». ET IL A VU, DANS UNE VISION, UN HOMME NOMMÉ ANANIE,

QUI ENTRAIT ET LUI IMPOSAIT LES MAINS, AFIN QU'IL RECOUVRAT LA VUE."

(Actes IX, vv.10-25.)


Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.

1. et 2. Paul aveugle, à Damas, guéri par Ananie. — Zèle ardent de Paul; sa prudence et son courage.

3. et 4. Beau développement sur cette pensée: la grande accusation que le chrétien doit redouter, c'est d'avoir été inutile.




4. (suite) Comment, je vous le demande, un tel homme peut-il être un chrétien ? Répondez-moi: si le ferment, mêlé à la farine, ne transforme pas toute la pâte, est-ce, à vrai dire, un ferment ? Et encore, si un parfum n'embaume pas ceux qui approchent, pouvons-nous l'appeler un parfum ? Ne dites pas qu'il vous est impossible d'agir sur les autres; si vous êtes chrétien, ce qui est impossible, c'est que vous n'agissiez pas. Ce qui est dans la nature n'admet pas de contradiction; il en est de même de ce que nous disons ici: Ce que nous demandons est dans la nature du chrétien; n'outragez pas Dieu. Dire que le soleil ne peut pas briller, c'est outrager le soleil; dire qu'un chrétien ne peut pas être utile, c'est outrager Dieu et l'accuser de mensonge. Car il est plus facile pour le soleil de n'avoir ni chaleur ni clarté, que pour le chrétien de n'avoir pas de lumière; il est plus facile à la lumière de devenir les ténèbres, que de voir une telle contradiction. Ne dites pas impossible; l'impossible c'est le contraire. N'outragez pas Dieu. Si nous disposons bien nos affaires, ce que je dis se fera comme une conséquence naturelle;



la lumière du chrétien ne peut rester cachée; on ne peut dérober aux regards cette lampe brillante.


Donc, pas de négligence. De même que la vertu profite et à nous et à ceux à qui notre vertu est utile, ainsi la malignité est doublement funeste et à nous et à ceux que nous blessons. Supposez un ignorant, si vous voulez, souffrant, de la part d'un ennemi, des maux sans nombre, et personne ne le venge, et il répond à ses ennemis par des bienfaits. Quel enseignement, quelle parole, quelle exhortation ne serait pas au-dessous de cette conduite ? Donc, pénétrés de ces vérités, attachons-nous à la vertu, puisque c'est le seul moyen de conquérir le salut, puisqu'il faut les bonnes œuvres de la vie présente pour entrer dans le partage des biens à venir, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, la force, l'honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.



SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

italiques, gras, police
et caractère ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Jeu 10 Avr 2014, 1:48 pm

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"ÉTANT VENU À JÉRUSALEM, PAUL CHERCHAIT À SE JOINDRE AUX DISCIPLES;

MAIS TOUS LE CRAIGNAIENT, NE CROYANT PAS QU'IL FUT LUI-MÊME DISCIPLE.

ALORS BARNABÉ L'AYANT PRIS AVEC LUI, L'AMENA AUX APÔTRES,

ET LEUR RACONTA COMMENT LE SEIGNEUR LUI ÉTAIT APPARU DANS LE CHEMIN."

(Actes IX, vv. 26-43.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.

1.-3. Paul à Jérusalem. — Discussion sur les premiers voyages de Paul. — Démonstration de la principauté de Pierre. — Résurrection de Thabite.

4. et 5. Magnifique mouvement d'éloquence: la mort du pécheur, le vrai deuil, les vrais sujets de larmes; les aumônes utile aux morts; les offrandes pour les défunts.




1. Nous aurons raison ici de nous demander comment il a pu écrire, dans sa lettre aux Galates: "Je ne suis point retourné à Jérusalem, mais je m'en suis allé en Arabie et à Damas; et ainsi, trois ans s'étant écoulés, je retournai à Jérusalem pour voir Pierre, et je n'ai vu aucun des apôtres". (Galates I, 17-19.) D'où vient qu'ici, au contraire, le texte dit que Barnabé l'amena aux apôtres ? Ou l'apôtre veut dire: Je ne suis pas allé pour demeurer (car il dit immédiatement avant: "Je n'ai pas pris conseil de la chair et du sang" (Galates I, 16 ); je ne suis pas allé à Jérusalem trouver les apôtres qui me précédaient); ou voici encore l'explication que l'on peut donner: les pièges qui lui furent tendus à Damas, furent postérieurs au voyage en Arabie; ensuite il retourna de Damas à Jérusalem. Donc lui-même n'alla pas voir les apôtres, mais il cherchait à se joindre aux disciples, comme n'étant pas encore docteur, mais simplement disciple lui-même. Il n'alla donc pas pour voir les apôtres qui le précédaient; et en effet, ils ne lui ont rien appris. Ou il ne parle pas de ce voyage, il le passe sous silence, et voici ce qui est arrivé: Il s'en est allé en Arabie, ensuite à Damas, ensuite à Jérusalem, de là en Syrie; ou bien, s'il n'en est pas ainsi, voici ce qu'il faut croire: Il alla à Jérusalem, de là il fut envoyé à Damas ; il alla ensuite en Syrie, ensuite une seconde fois à Damas, ensuite à Césarée; et alors, après quatorze ans sans doute, Barnabé l'amena aux frères.


Si cette explication n'est pas vraie, il s'agit alors d'une autre époque, car l'historien abrège considérablement le récit, entassant les époques. Voyez quel détachement de la gloire ! Il ne raconte pas cette fameuse vision, il passe outre, et ensuite il commence de cette manière: "Étant venu à Jérusalem, il cherchait à se joindre aux disciples, mais tous le craignaient". Et voici ce qui montre encore la chaleur de Paul: Ce n'est pas l'histoire d'Ananie, ce n'est pas l'admiration qu'il excitait à Damas, mais ce sont les faits qui se sont passés à Jérusalem. Il est certain qu'on attendait de lui quelque chose de supérieur à l'homme; et remarquez: Paul ne va pas trouver les apôtres; la modestie le retient; il va voir les disciples, parce qu'il est lui-même disciple; on ne le regardait pas encore comme un fidèle.




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

italiques et
gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Ven 11 Avr 2014, 1:22 pm

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"ÉTANT VENU À JÉRUSALEM, PAUL CHERCHAIT À SE JOINDRE AUX DISCIPLES;

MAIS TOUS LE CRAIGNAIENT, NE CROYANT PAS QU'IL FUT LUI-MÊME DISCIPLE.

ALORS BARNABÉ L'AYANT PRIS AVEC LUI, L'AMENA AUX APÔTRES,

ET LEUR RACONTA COMMENT LE SEIGNEUR LUI ÉTAIT APPARU DANS LE CHEMIN."

(Actes IX, vv. 26-43.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1.-3. Paul à Jérusalem. — Discussion sur les premiers voyages de Paul. — Démonstration de la principauté de Pierre. — Résurrection de Thabite.

4. et 5. Magnifique mouvement d'éloquence: la mort du pécheur, le vrai deuil, les vrais sujets de larmes; les aumônes utile aux morts; les offrandes pour les défunts.




1. (suite) "Alors Barnabé l'ayant pris, l'amena aux apôtres, et leur raconta comment le Seigneur lui était apparu dans le chemin". Ce Barnabé était un homme doux et bon, son nom signifie "fils de la consolation"; d'où il suit qu'il fut l'ami de Paul. Quant à sa bonté, à son affabilité, la preuve c'est sa conduite présente, et sa conduite avec Jean; c'est ce qui explique l'assurance de Paul, qui lui raconte comment le Seigneur lui est apparu dans le chemin, et que Dieu lui a parlé, et qu'à Damas il s'est montré librement un serviteur du Seigneur Jésus. Il est vraisemblable qu'à Damas, Barnabé avait entendu parler de Paul. Telle fut la préparation de son apostolat dans lequel les œuvres confirmèrent les paroles. "Et il était avec eux, entrant et sortant dans Jérusalem, et parlant avec force et liberté au nom du Seigneur Jésus.


Il parlait aussi et il discutait avec les Juifs grecs
(Actes IX, 28-29)". Les disciples le craignant, les apôtres n'ayant pas encore confiance en lui, Paul s'arrange de manière à dissiper leurs craintes. Il parlait, dit le texte, et il discutait avec les Juifs grecs. Les Juifs grecs étaient ceux qui parlaient grec, et l'Ecriture a tout à fait raison; car les autres ne voulaient même pas le voir: "Et ceux-ci cherchaient à le tuer"; ce qui prouve à la fois, et la violence des vaincus et l'éclat de la victoire et le chagrin qu'elle causait: "Ce que les frères ayant reconnu, ils le menèrent à Césarée (Actes IX, 30)". Cette conduite s'explique par la crainte; ils craignaient pour lui ce qui était arrivé à Etienne; ils le mènent à Césarée: "Et ils l'envoyèrent à Tarse". Quelle que soit leur crainte, ils l'envoient toutefois, et pour qu'il prêche, et pour qu'il soit en sûreté, Tarse étant sa patrie.


Eh bien ici, voyez comme il est vrai de dire que la grâce n'agit pas toujours seule, que Dieu permet aussi aux hommes de faire beaucoup de choses par la sagesse qui leur est propre, par la prudence humaine. Ce qui est vrai de Paul, l'est bien plus des autres hommes. Il lui permet donc d'enlever tout prétexte à ces malheureux: "Cependant l'Eglise était en paix par toute la Judée et la Samarie, et elle s'établissait marchant dans la crainte du Seigneur, et elle était remplie de la consolation du Saint-Esprit (Actes IX, 31)".


L'historien va parler de Pierre visitant les fidèles; il ne veut pas que cette démarche paraisse un effet de la crainte; il expose donc d'abord l'état de l'Eglise, montrant qu'au temps de la persécution Pierre était resté à Jérusalem. Mais l'Eglise étant partout en paix, Pierre laisse Jérusalem, telle est la ferveur qui l'emporte ! En effet, la paix n'était pas une raison pour que l'on n'eût pas besoin ailleurs de sa présence. Et pourquoi, dira-t-on, ce voyage, en pleine paix, après le départ de Paul ? C'est que les peuples vénéraient surtout ceux qu'ils voyaient souvent, et qui excitaient l'admiration de la foule. Quant à Paul, on le méprisait, et les haines étaient allumées contre lui.




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

italiques et
gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Ven 11 Avr 2014, 1:25 pm

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"ÉTANT VENU À JÉRUSALEM, PAUL CHERCHAIT À SE JOINDRE AUX DISCIPLES;

MAIS TOUS LE CRAIGNAIENT, NE CROYANT PAS QU'IL FUT LUI-MÊME DISCIPLE.

ALORS BARNABÉ L'AYANT PRIS AVEC LUI, L'AMENA AUX APÔTRES,

ET LEUR RACONTA COMMENT LE SEIGNEUR LUI ÉTAIT APPARU DANS LE CHEMIN."

(Actes IX, vv. 26-43.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1.-3. Paul à Jérusalem. — Discussion sur les premiers voyages de Paul. — Démonstration de la principauté de Pierre. — Résurrection de Thabite.

4. et 5. Magnifique mouvement d'éloquence: la mort du pécheur, le vrai deuil, les vrais sujets de larmes; les aumônes utile aux morts; les offrandes pour les défunts.



2. Avez-vous bien compris comment la paix succède à la guerre, ou plutôt avez-vous bien compris le résultat de cette guerre ? Elle a dispersé les auteurs de la paix. Dans la Samarie, Simon fut couvert de honte; dans la Judée, arriva l'histoire de Sapphire; donc, quoique la paix régnât, il n'y avait pas lieu à se relâcher, c'était une paix qui avait besoin de consolation. "Or, Pierre, visitant de ville en ville tous les disciples, vint aussi voir les saints qui habitaient à Lydde (Actes IX, 32)". C'était comme un général qui passe la revue pour voir ce qui est bien aligné, ce qui est dans l'ordre, en quel lieu sa présence est nécessaire. Voyez-le courant de tous les côtés, et se trouvant partout le premier. S'agit-il de choisir un apôtre ? Il est le premier; s'agit-il de répondre aux Juifs accusant les apôtres d'être ivres, de guérir un boiteux, de haranguer les peuples ? On le voit avant tous les autres. Faut-il, parler aux magistrats ? C’est lui qui se montre.


Quand il faut punir Ananie, opérer des guérisons par son ombre, c'est toujours lui. On le trouve partout où il y a du danger, et partout où il y a quelque chose à administrer. Quand les choses vont d'elles-mêmes, tous agissent en commun; Pierre ne recherche pas de prérogatives d'honneur. Mais maintenant, quand il faut opérer un miracle, c'est lui qui s'élance; et ici, c'est lui encore qui se charge d'un travail, et qui fait un voyage. "Il y trouva un homme, nommé Enée, qui, depuis huit ans, était couché sur un lit, étant paralytique, et Pierre lui dit: Enée, le Seigneur Jésus-Christ vous guérit; levez-vous, et faites vous-même votre lit; et aussitôt il se leva (Actes IX, 33-34)".




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

italiques ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Ven 11 Avr 2014, 1:30 pm

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"ÉTANT VENU À JÉRUSALEM, PAUL CHERCHAIT À SE JOINDRE AUX DISCIPLES;

MAIS TOUS LE CRAIGNAIENT, NE CROYANT PAS QU'IL FUT LUI-MÊME DISCIPLE.

ALORS BARNABÉ L'AYANT PRIS AVEC LUI, L'AMENA AUX APÔTRES,

ET LEUR RACONTA COMMENT LE SEIGNEUR LUI ÉTAIT APPARU DANS LE CHEMIN."

(Actes IX, vv. 26-43.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1.-3. Paul à Jérusalem. — Discussion sur les premiers voyages de Paul. — Démonstration de la principauté de Pierre. — Résurrection de Thabite.

4. et 5. Magnifique mouvement d'éloquence: la mort du pécheur, le vrai deuil, les vrais sujets de larmes; les aumônes utile aux morts; les offrandes pour les défunts.




2. (suite) Et pourquoi n'attendit-il pas que l'homme lui montrât sa foi ? Pourquoi ne lui demanda-t-il pas s'il voulait être guéri ? Assurément c'est parce qu'il fallait produire un grand effet sur la foule, que ce miracle s'opéra. Aussi combien l'utilité en fut grande ! Écoutez ce que le texte ajoute: "Tous ceux qui demeuraient à Lydde , et à Sarone , virent cet homme guéri, et ils se convertirent au Seigneur (Actes IX, 33)". Pierre a donc eu raison de parler ainsi. C'était un homme connu de tout le monde, et, pour prouver la vérité du miracle, l'apôtre lui ordonne d'emporter son grabat.


En effet, les apôtres ne se bornaient pas à guérir; mais, avec la santé, ils rendaient aussi la force. D'ailleurs, ils n'avaient pas encore donné de preuves de leur puissance; il n'est pas étonnant que le paralytique ne fût pas tenu de croire, puisque le boiteux n'avait pas dû manifester sa foi. De même que le Christ, lorsqu'il commença d'opérer des miracles, n'exigeait pas la foi, de même firent les apôtres. A Jérusalem, on exigeait la foi; de là vient qu'à cause de leur foi tous les malades étaient exposés dans les rues, afin que l'ombre de Pierre, venant à passer, s'étendît au moins sur quelqu'un d'entre eux.


A Jérusalem, en effet, il y avait eu beaucoup de miracles; mais c'était pour la première fois qu'on en voyait à Lydde. Parmi les miracles, les uns avaient pour but d'attirer les infidèles, les autres de consoler ceux qui partageaient la foi. "Il y avait aussi à Joppé, entre les disciples, une femme nommée Thabite, ou en grec, Dorcas; elle était remplie de bonnes œuvres et des aumônes qu'elle faisait. Or, il arriva en ce temps-là, qu'étant tombée malade, elle mourut; et, après qu'on l'eut lavée, on la mit dans une chambre haute ; et comme Lydde était près de Joppé, les disciples, ayant appris que Pierre y était, envoyèrent vers lui deux hommes pour le prier de venir auprès d'eux (Actes IX, 36-38)"


Pourquoi les disciples attendirent-ils qu'elle mourût ? Pourquoi ne se pressèrent-ils pas d'importuner Pierre ? C'est que, dans leur sagesse, ils regardaient comme inconvenant d'importuner les apôtres pour de telles choses, et de les arracher à la prédication. Et si le texte dit que Joppé était près de Lydde, c'est pour montrer que, vu la proximité, les disciples demandaient ce qui pouvait se faire sans dérangement (cette femme faisait partie des disciples); et qu'ils n'y attachaient pas une extrême importance. "Pierre partit aussitôt, et s'en alla avec eux. Lorsqu'il fut arrivé, ils le menèrent à la chambre haute (Actes IX, 39)". Ils ne lui demandent rien, ils s'en rapportent à lui, pour la rendre à la vie, si c'est sa volonté; et ainsi se trouve accomplie cette parole: "L'aumône délivre de la mort (Tobie XII, 9). "Et toutes les veuves l'entourèrent, en pleurant, et lui montrant les tuniques et les robes que Dorcas leur faisait". C'est dans la chambre où cette morte était exposée qu'ils conduisent Pierre, avec la pensée peut-être que ce spectacle serait pour lui une occasion de manifester la sagesse chrétienne. Voyez-vous tout ce que cette conduite dénote de progrès dans la sagesse ?




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

italiques et
gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Sam 12 Avr 2014, 2:49 pm

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"ÉTANT VENU À JÉRUSALEM, PAUL CHERCHAIT À SE JOINDRE AUX DISCIPLES;

MAIS TOUS LE CRAIGNAIENT, NE CROYANT PAS QU'IL FUT LUI-MÊME DISCIPLE.

ALORS BARNABÉ L'AYANT PRIS AVEC LUI, L'AMENA AUX APÔTRES,

ET LEUR RACONTA COMMENT LE SEIGNEUR LUI ÉTAIT APPARU DANS LE CHEMIN."

(Actes IX, vv. 26-43.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1.-3. Paul à Jérusalem. — Discussion sur les premiers voyages de Paul. — Démonstration de la principauté de Pierre. — Résurrection de Thabite.

4. et 5. Magnifique mouvement d'éloquence: la mort du pécheur, le vrai deuil, les vrais sujets de larmes; les aumônes utile aux morts; les offrandes pour les défunts.



2. (suite) Et le nom de cette femme n'est pas rappelé au hasard, il montre la conformité de son nom et de sa vie: une femme vigilante, alerte, comme une chèvre, Dorcas; car il y a beaucoup de noms qui portent en eux-mêmes leur raison; nous vous l'avons souvent dit. "Elle était remplie" , dit le texte, "de bonnes œuvres, et des aumônes qu'elle faisait". Grand éloge pour cette femme, d'avoir fait ses bonnes œuvres et ses aumônes, de manière à en être remplie. Or, il est manifeste qu'elle s'appliquait d'abord aux bonnes œuvres, ensuite aux aumônes, "qu'elle faisait", dit le texte.


Grande humilité. Ce n'est pas ce qu'on voit chez nous; tous alors attachaient une grande importance à l'aumône. Alors Pierre, ayant fait sortir tout le monde, se mit à genoux, et en prières, et, se tournant vers le corps, il dit: "Thabite, levez-vous; elle ouvrit les yeux et, ayant vu Pierre, elle se mit sur son séant (Actes IX, 40)". Pourquoi faire sortir tout le monde ? Pour éviter l'émotion, le trouble causé par les larmes.


"Se mit à genoux, et en prières"; c'était la marque d'une grande application pour prier. "Il lui donna la main", dit le texte (Actes IX, 41). Ici, le texte montre successivement la vie, ensuite la force communiquée, l'une par la parole, l'autre par la main. "Il lui donna la main; et la leva, et ayant appelé les saints et les veuves, il la leur rendit vivante". C'était, pour les uns, une consolation; ils revoyaient leur sœur; ils contemplaient un miracle; pour les veuves, c'était une protection qu'elles retrouvaient. "Ce miracle fut su de toute la ville de Joppé, et plusieurs crurent au Seigneur; et Pierre demeura plusieurs jours, dans Joppé, chez un corroyeur {cordonnier} nommé Simon".




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

italiques, note
et gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Sam 12 Avr 2014, 2:52 pm

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"ÉTANT VENU À JÉRUSALEM, PAUL CHERCHAIT À SE JOINDRE AUX DISCIPLES;

MAIS TOUS LE CRAIGNAIENT, NE CROYANT PAS QU'IL FUT LUI-MÊME DISCIPLE.

ALORS BARNABÉ L'AYANT PRIS AVEC LUI, L'AMENA AUX APÔTRES,

ET LEUR RACONTA COMMENT LE SEIGNEUR LUI ÉTAIT APPARU DANS LE CHEMIN."

(Actes IX, vv. 26-43.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1.-3. Paul à Jérusalem. — Discussion sur les premiers voyages de Paul. — Démonstration de la principauté de Pierre. — Résurrection de Thabite.

4. et 5. Magnifique mouvement d'éloquence: la mort du pécheur, le vrai deuil, les vrais sujets de larmes; les aumônes utile aux morts; les offrandes pour les défunts.




3. Voyez la modestie et la douceur de Pierre: il ne reste pas auprès de cette femme, auprès de quelqu'autre personnage marquant, mais chez un corroyeur; par tous les moyens, il enseigne l'humilité. Il ne veut pas que les humbles rougissent, que les grands s'élèvent. S'il fit son voyage, c'est qu'il pensait que les fidèles avaient besoin de sa doctrine. Mais reprenons les paroles de notre texte: "Il cherchait", dit le texte, "à se joindre aux disciples". Paul ne les aborde pas effrontément, mais avec humilité. L'Ecriture ici donne le nom de disciple même à ceux qui ne faisaient pas partie des douze; c'est que tous méritaient alors ce nom de disciples, par l'excellence de leurs vertus. Leur vie était conforme à un modèle illustre.


"Mais tous le craignaient", dit le texte. Voyez comme ils redoutaient les périls, comme la crainte était puissante encore. "Alors Barnabé, l'ayant pris avec lui, l'amena aux apôtres et leur raconta". Ce Barnabé, je crois, était depuis quelque temps l'ami de Paul; de là vient qu'il raconte tout ce qui le concerne. Quant à Paul, il n'en dit rien lui-même, et je pense que plus tard il n'en parle pas davantage, excepté dans quelque nécessité. "Et il était avec eux dans Jérusalem, parlant avec force et liberté au nom du Seigneur Jésus".


Ce qui donnait aux autres de la confiance. Voyez-vous, ici encore, ce que vous avez vu ailleurs, des fidèles qui veillent prudemment sur lui, et qui le font partir, et comment la main de Dieu ne se montre pas encore pour le défendre ? Et c'est par là qu'éclate son énergie propre. Dès ce moment, je ne crois pas qu'il voyage par terre; il dut s'embarquer; ce qu'il fit par le conseil de celui qui voulait faire servir son voyage à la prédication. Et les pièges qu'on lui tendait, et le voyage à Jérusalem, tout cela était disposé, non sans dessein, mais afin qu'il ne demeurât pas plus longtemps suspect.


"Et il disputait avec les Juifs grecs. Cependant l'Eglise", dit le texte, "était en paix, et elle s'établissait, marchant dans la crainte du Seigneur, et elle était remplie de la consolation du Saint-Esprit", c'est-à-dire, elle croissait, elle portait la paix dans son sein, la véritable paix; et il était bon qu'il en fût ainsi, car la guerre extérieure lui avait fait beaucoup de mal. "Et elle était remplie de la consolation du Saint-Esprit". L'Esprit-Saint les consolait, et par les prodiges, et par les œuvres.




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

italiques et
gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Sam 12 Avr 2014, 3:02 pm

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"ÉTANT VENU À JÉRUSALEM, PAUL CHERCHAIT À SE JOINDRE AUX DISCIPLES;

MAIS TOUS LE CRAIGNAIENT, NE CROYANT PAS QU'IL FUT LUI-MÊME DISCIPLE.

ALORS BARNABÉ L'AYANT PRIS AVEC LUI, L'AMENA AUX APÔTRES,

ET LEUR RACONTA COMMENT LE SEIGNEUR LUI ÉTAIT APPARU DANS LE CHEMIN."

(Actes IX, vv. 26-43.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1.-3. Paul à Jérusalem. — Discussion sur les premiers voyages de Paul. — Démonstration de la principauté de Pierre. — Résurrection de Thabite.
4. et 5. Magnifique mouvement d'éloquence: la mort du pécheur, le vrai deuil, les vrais sujets de larmes; les aumônes utile aux morts; les offrandes pour les défunts.



3. (suite) En outre, il résidait dans chacun des apôtres en particulier. "Or Pierre, visitant de ville en ville tous les disciples, vint aussi voir les saints qui habitaient à Lydde. Il y trouva un homme nommé Enée, qui était couché et il lui dit: Enée, le Seigneur Jésus-Christ vous guérit". Parole, non d'ostentation, mais de confiance. Quant à moi, je suis tout à fait porté à croire que le malade a ajouté foi à la parole, et que c'est là ce qui l'a guéri.


Que le miracle ait été fait sans ostentation, c'est ce qui résulte de ce qui suit. En effet, Pierre ne dit pas: Au nom de Jésus-Christ, mais il semble annoncer un miracle plutôt que l'opérer. "Tous ceux qui demeuraient à Lydde en furent témoins, et ils se convertirent au Seigneur". J'ai donc eu raison de dire que les miracles avaient pour but la persuasion et la consolation.


"Il y avait aussi à Joppé, entre les disciples, une femme nommée Thabite. Or, il arriva en ce temps-là, qu'étant tombée malade, elle mourut". Voyez-vous les signes miraculeux qui se montrent partout ? Il n'est pas dit simplement que Thabite mourut, mais, après être tombée malade; mais l'on n'appela pas Pierre avant qu'elle fût morte. "Et les disciples, ayant appris que Pierre y était, envoyèrent vers lui pour le prier de venir auprès d'eux": Voyez, ils ont recours à d'autres pour le faire venir, et ils l'appellent, et Pierre consent, il vient, il ne se formalise pas de ce qu'on le fait venir; c'est un grand bien que la tribulation, qui rapproche ainsi nos âmes.


Et maintenant, pas de larmes, pas de sanglots. "Après qu'on l'eut lavée, on la mit dans une chambre haute", c'est-à-dire, on lui fit tout ce qui convient aux morts. "Pierre partit aussitôt et s'en alla avec eux. Lorsqu'il fut arrivé dans la chambre haute, il se mit à genoux et en prières, et, se tournant vers le corps, il dit: Thabite, levez-vous". Dieu ne permet pas tous les signes avec la même facilité; celui-ci était dans l'intérêt des disciples.




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

italiques et
gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Dim 13 Avr 2014, 2:20 pm

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"ÉTANT VENU À JÉRUSALEM, PAUL CHERCHAIT À SE JOINDRE AUX DISCIPLES;

MAIS TOUS LE CRAIGNAIENT, NE CROYANT PAS QU'IL FUT LUI-MÊME DISCIPLE.

ALORS BARNABÉ L'AYANT PRIS AVEC LUI, L'AMENA AUX APÔTRES,

ET LEUR RACONTA COMMENT LE SEIGNEUR LUI ÉTAIT APPARU DANS LE CHEMIN."

(Actes IX, vv. 26-43.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.

1.-3. Paul à Jérusalem. — Discussion sur les premiers voyages de Paul. — Démonstration de la principauté de Pierre. — Résurrection de Thabite.
4. et 5. Magnifique mouvement d'éloquence: la mort du pécheur, le vrai deuil, les vrais sujets de larmes; les aumônes utile aux morts; les offrandes pour les défunts.



3. (suite) Dieu ne s'inquiétait pas seulement de sauver les autres hommes, il voulait aussi le salut de ses serviteurs. Donc celui dont l'ombre seule guérissait tant de malades, s'applique maintenant et fait tout pour ressusciter cette femme. Il faut dire aussi que la foi des assistants coopérait à cette œuvre. Donc, il ressuscite cette morte d'abord en l'appelant par son nom. Cette femme, comme si elle se réveillait, ouvrit d'abord les yeux; à la vue de Pierre, elle se mit aussitôt sur son séant, et enfin, sentant sa main, la voilà raffermie. Quant à vous, considérez ici le fruit qu'il vous faut recueillir, l'utilité du miracle, et non le spectacle. Si Pierre fait sortir tout le monde, c'est pour imiter son Maître.


En effet, là où se versent les pleurs, un si grand mystère n'est pas à sa place; disons mieux, là où s'opèrent les miracles, il ne faut pas de larmes. Écoutez, je vous en conjure, quoique nos yeux ne voient plus rien de pareil, il n'en est pas moins vrai que, maintenant encore, au milieu des morts, s'accomplit un grand mystère. Voyons, répondez-moi, si, pendant que nous sommes ici, l'empereur appelait quelqu'un de nous à sa cour, faudrait-il donc pleurer et gémir ? Des anges se présentent, envoyés du ciel, c'est du ciel qu'ils viennent, de la part du souverain Seigneur, pour appeler leur compagnon d'esclavage, et vous pleurez, et vous ne comprenez pas le mystère qui s'accomplit ? Combien redoutable est ce mystère, comme il est fait pour exciter l'épouvante, et, en même temps, combien il mérite et nos chants d'allégresse et notre joie !




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Dim 13 Avr 2014, 2:22 pm

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"ÉTANT VENU À JÉRUSALEM, PAUL CHERCHAIT À SE JOINDRE AUX DISCIPLES;

MAIS TOUS LE CRAIGNAIENT, NE CROYANT PAS QU'IL FUT LUI-MÊME DISCIPLE.

ALORS BARNABÉ L'AYANT PRIS AVEC LUI, L'AMENA AUX APÔTRES,

ET LEUR RACONTA COMMENT LE SEIGNEUR LUI ÉTAIT APPARU DANS LE CHEMIN."

(Actes IX, vv. 26-43.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1.-3. Paul à Jérusalem. — Discussion sur les premiers voyages de Paul. — Démonstration de la principauté de Pierre. — Résurrection de Thabite.
4. et 5. Magnifique mouvement d'éloquence: la mort du pécheur, le vrai deuil, les vrais sujets de larmes; les aumônes utile aux morts; les offrandes pour les défunts.





4. Comprendrez-vous enfin qu'il n'y a pas là un sujet de larmes ? Ce mystère est la plus grande marque de la sagesse de Dieu. Comme on abandonne une maison, ainsi fait l'âme, pressée de se réunir à son Seigneur. Et vous êtes dans le deuil ? Il fallait donc pleurer à la naissance de l'enfant, car la dernière naissance est bien plus heureuse. L'âme s'en va vers une autre lumière; elle s'échappe comme d'une prison; elle retourne comme on revient d'un combat. Sans doute, m'objectera-t-on; mais vous parlez des justes; et que t'importe, ô homme ? Auprès des justes éprouves-tu ce que je dis ? Eh bien, dites-moi, que peut-on reprocher à l'enfant, au petit enfant ? Pourquoi votre deuil pour le nouveau baptisé, car, pour celui-ci encore, la condition est la même ? Pourquoi donc votre deuil ? Ne voyez-vous pas que c'est comme un pur soleil qui s'élève ? Que l'âme pure, quittant son corps, est une lumière brillante ? L'empereur, faisant son entrée dans la ville, ne mérite pas le silence de l'admiration autant que l'âme rejetant son corps pour s'en aller avec les anges.


Réfléchissons donc sur l'âme, sur le saisissement, sur l’admiration, sur la volupté qu'elle éprouve. Pourquoi votre deuil, encore une fois ? Ne pleurez-vous donc que sur les pécheurs ? Plût au ciel qu'il en fût ainsi ! Je ne l'empêcherai pas ce deuil-là; plût à Dieu que telle en fût la cause ! De là les larmes apostoliques; de là les larmes du Seigneur. Jésus aussi, Jésus pleura sur Jérusalem. Je voudrais que ce fût à ce caractère qu'on reconnût le deuil; mais lorsqu'aux exhortations qu'on vous adresse, vous n'opposez que des mots, l'habitude, les liaisons rompues, la protection qui vous est enlevée, vous ne parlez pas du vrai deuil, je ne vois là que des prétextes.




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Dim 13 Avr 2014, 2:25 pm

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"ÉTANT VENU À JÉRUSALEM, PAUL CHERCHAIT À SE JOINDRE AUX DISCIPLES;

MAIS TOUS LE CRAIGNAIENT, NE CROYANT PAS QU'IL FUT LUI-MÊME DISCIPLE.

ALORS BARNABÉ L'AYANT PRIS AVEC LUI, L'AMENA AUX APÔTRES,

ET LEUR RACONTA COMMENT LE SEIGNEUR LUI ÉTAIT APPARU DANS LE CHEMIN."

(Actes IX, vv. 26-43.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1.-3. Paul à Jérusalem. — Discussion sur les premiers voyages de Paul. — Démonstration de la principauté de Pierre. — Résurrection de Thabite.
4. et 5. Magnifique mouvement d'éloquence: la mort du pécheur, le vrai deuil, les vrais sujets de larmes; les aumônes utile aux morts; les offrandes pour les défunts.




4. (suite) Faites le deuil du pécheur, versez sur lui des larmes; et moi aussi, j'en verserai avec vous, j'en verserai plus que vous, d'autant qu'il est plus exposé aux châtiments, le pécheur; et moi aussi, je me lamenterai, et de mes lamentations je vous dis la cause, et ce n'est pas vous seulement qui devez pleurer le pécheur, mais la cité tout entière et tous ceux que vous rencontrez, comme vous pleurez sur les malheureux que l'on mène à la mort, car c'est la réalité, c'est une mort sinistre que celle des pécheurs. Mais toutes les idées sont confondues. Voilà le deuil que commande la sagesse, qui est un grand enseignement, l'autre n'est que faiblesse, pusillanimité. Si nous sentions tous le vrai deuil, nous corrigerions les vivants. Si l'on vous donnait des remèdes contre la mort qui frappe les corps, vous ne manqueriez pas d'y recourir; si vous saviez pleurer la mort du pécheur, vous l'empêcheriez, vous l'écarteriez, et de vous, et de lui.


Mais, ce que nous voyons c'est une énigme; nous pourrions empêcher cette mort, nous ne l'empêchons pas; et, quand elle arrive, nous nous livrons au deuil. O hommes, vraiment dignes d'être pleurés ! Quand ils se présenteront au tribunal du Christ, quelle parole entendront-ils, quel traitement leur faudra-t-il subir ? C'est en vain qu'ils ont vécu, ou plutôt non, ce n'est pas en vain, mais c'est pour leur malheur. Il convient de dire, en parlant d'eux: "C'eût été un bien pour eux de ne pas être nés". (Marc XIV, 21) Car quelle utilité pour eux, répondez-moi, d'employer tant de temps pour assurer le malheur de leurs têtes ? S'ils n'avaient fait que le perdre, la perte ne serait pas si grande. Répondez-moi: qu'un mercenaire dissipe vingt ans de sa vie en labeurs inutiles, ne le verrez-vous pas se lamenter et gémir ? Ne paraîtra-t-il pas le plus misérable de tous les hommes ? Eh bien, voici un pécheur qui a dissipé, sans profit, sa vie entière; il n'a pas vécu un seul jour pour lui; il a tout livré aux plaisirs, à la luxure, à la cupidité, au péché, au démon; ne devons-nous pas le pleurer?




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

italiques et
gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Lun 14 Avr 2014, 12:27 pm

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"ÉTANT VENU À JÉRUSALEM, PAUL CHERCHAIT À SE JOINDRE AUX DISCIPLES;

MAIS TOUS LE CRAIGNAIENT, NE CROYANT PAS QU'IL FUT LUI-MÊME DISCIPLE.

ALORS BARNABÉ L'AYANT PRIS AVEC LUI, L'AMENA AUX APÔTRES,

ET LEUR RACONTA COMMENT LE SEIGNEUR LUI ÉTAIT APPARU DANS LE CHEMIN."

(Actes IX, vv. 26-43.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1.-3. Paul à Jérusalem. — Discussion sur les premiers voyages de Paul. — Démonstration de la principauté de Pierre. — Résurrection de Thabite.

4. et 5. Magnifique mouvement d'éloquence: la mort du pécheur, le vrai deuil, les vrais sujets de larmes; les aumônes utile aux morts; les offrandes pour les défunts.



4. (suite) Répondez-moi. N'essaierons-nous pas de l'arracher à ses dangers ? Car nous pouvons, oui, nous pouvons, nous n'avons qu'à le vouloir, alléger son châtiment. Prions pour lui sans cesse, faisons l'aumône. Quand ce pécheur serait indigne, Dieu nous exaucera. Si en faveur de Paul, il a sauvé des pécheurs; si en faveur des uns il fait grâce aux autres, pourquoi, par égard pour nous, ne le ferait-il pas ? Faites-vous des richesses de votre prochain, de vos propres richesses des ressources de qui vous voudrez, un moyen de secours; versez l'huile goutte à goutte, ou plutôt épanchez l'eau en abondance.


Un tel n'a pas les moyens de faire l'aumône ? Qu’il puisse au moins avoir pour lui les aumônes de ses parents; il ne peut pas se prévaloir des aumônes qu'il a faites ? Qu’il montre au moins les aumônes faites pour lui. C'est ainsi que l'épouse priera avec confiance dans l'intérêt de l'époux, présentant pour lui le prix qui le rachètera; et plus il a été pécheur, plus il a besoin de l'aumône. Et ce n'est pas là la seule raison: c'est qu'il n'a plus maintenant la même force qu'autrefois, ou plutôt il a bien moins de pouvoir. Ce n'est pas la même chose pour le salut de travailler pour soi ou de laisser travailler les autres. Ce dernier moyen étant par lui-même moins efficace, compensons du moins ce désavantage à force de zèle.


Ce n'est pas auprès des monuments, ce n'est pas auprès des sépulcres qu'il nous faut nous fatiguer; protégez les veuves, voilà le plus grand des devoirs à rendre aux morts. Prononcez un nom, et dites à toutes les veuves qui entendent ce nom, d'adresser à Dieu leurs prières, leurs supplications, voilà qui apaisera le Seigneur. Si Dieu ne regarde pas celui qui n'est plus, il regardera celui qui fait l'aumône dans l'intention du mort; preuve touchante de la bonté de Dieu. Les veuves qui vous entourent, en versant des larmes, peuvent vous affranchir, non pas de la mort présente, mais de la mort à venir. Un grand nombre d'hommes ont été fortifiés par les aumônes des autres à leur intention.


Supposez qu'ils n'aient pas été entièrement délivrés, ils ont du moins reçu quelque consolation; s'il n'en était pas ainsi, expliquez le salut des petits enfants. Certes, d'eux-mêmes, ils ne méritent rien, leurs parents seuls font tous les frais; souvent des femmes ont reçu et conservé, comme présents du Seigneur, des enfants qui n'avaient rien fait pour être sauvés. Le Seigneur nous a donné, pour le salut, des ressources nombreuses, c'est à nous de ne pas les négliger.




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Lun 14 Avr 2014, 12:31 pm

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"ÉTANT VENU À JÉRUSALEM, PAUL CHERCHAIT À SE JOINDRE AUX DISCIPLES;

MAIS TOUS LE CRAIGNAIENT, NE CROYANT PAS QU'IL FUT LUI-MÊME DISCIPLE.

ALORS BARNABÉ L'AYANT PRIS AVEC LUI, L'AMENA AUX APÔTRES,

ET LEUR RACONTA COMMENT LE SEIGNEUR LUI ÉTAIT APPARU DANS LE CHEMIN."

(Actes IX, vv. 26-43.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.

1.-3. Paul à Jérusalem. — Discussion sur les premiers voyages de Paul. — Démonstration de la principauté de Pierre. — Résurrection de Thabite.
4. et 5. Magnifique mouvement d'éloquence: la mort du pécheur, le vrai deuil, les vrais sujets de larmes; les aumônes utile aux morts; les offrandes pour les défunts.




5. L'aumône ? répondra-t-on. Mais si l'on est pauvre ? A mon tour je réponds:


La valeur de l'aumône, ce n'est pas le don, mais l'intention. Donnez dans la mesure de vos ressources, et vous avez payé votre dette.


Mais, m'objectera-t-on, un étranger qui est seul, qui ne connaît personne ? Et pourquoi ne connaît-il personne ? Dites-moi. Cela même est un châtiment de n'avoir pas un ami, de ne pas connaître un honnête homme. Si nous ne sommes pas, par nous-mêmes, en possession de la vertu, sachons au moins nous faire des amis vertueux, nous ménager une épouse, un fils qui ait la vertu en partage, afin que nous puissions, par eux, en recueillir quelque fruit, un fruit si mince qu'il soit, mais enfin que nous puissions recueillir. Procurez-vous, non pas une épouse riche, mais une épouse vertueuse; ce sera votre consolation; appliquez-vous à donner à votre fils, non la fortune, mais la piété; à votre fille, la chasteté; ce sera, pour vous encore, une consolation. Si c'est à de tels biens que vous attachez votre cœur, et vous aussi, vous serez vertueux; c'est une partie de la vertu de savoir se ménager de tels amis, une telle épouse, de tels enfants.



SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

gras, police et
caractère ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Lun 14 Avr 2014, 12:36 pm

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.

.
"ÉTANT VENU À JÉRUSALEM, PAUL CHERCHAIT À SE JOINDRE AUX DISCIPLES;

MAIS TOUS LE CRAIGNAIENT, NE CROYANT PAS QU'IL FUT LUI-MÊME DISCIPLE.

ALORS BARNABÉ L'AYANT PRIS AVEC LUI, L'AMENA AUX APÔTRES,

ET LEUR RACONTA COMMENT LE SEIGNEUR LUI ÉTAIT APPARU DANS LE CHEMIN."

(Actes IX, vv. 26-43.)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1.-3. Paul à Jérusalem. — Discussion sur les premiers voyages de Paul. — Démonstration de la principauté de Pierre. — Résurrection de Thabite.
4. et 5. Magnifique mouvement d'éloquence: la mort du pécheur, le vrai deuil, les vrais sujets de larmes; les aumônes utile aux morts; les offrandes pour les défunts.





5. (suite) Ce n'est pas en vain que l'on fait des offrandes pour ceux qui ne sont plus; ce n'est pas en vain qu'on fait pour eux des prières; ce n'est pas en vain qu'on distribue pour eux des aumônes. L'Esprit-Saint a disposé toutes ces pratiques, afin que nous puissions nous aider les uns les autres; car, voyez ce qui arrive: vous portez secours à celui-là, et celui que vous avez aidé vous aide à son tour; vous avez, d'un instinct généreux, méprisé les richesses, et celui que vous avez sauvé vous enrichit des grâces de l'aumône. Ne mettez pas en doute le fruit qu'il vous sera donné de recueillir. Ce n'est pas en vain que le diacre vous crie: Pour ceux qui sont morts dans le Christ et pour ceux qui gardent leur souvenir; ce n'est pas le diacre qui fait entendre cette parole, c'est l'Esprit-Saint lui-même; et je vous annonce le don de l'Esprit.


Que dites-vous ? Dans les mains du prêtre est l'hostie sainte, et tout est prêt; arrivent les anges, les archanges, arrive le Fils de Dieu; une sainte horreur s'empare de tous ; et, dans le silence universel, les diacres élèvent seuls la voix; et vous pensez que tout cela se fait en vain ? Et tout le reste aussi se fait donc en vain, et les offrandes au nom de l'Eglise, et les offrandes au nom des prêtres, et les offrandes pour obtenir la plénitude. Loin de nous cette pensée ! Mais tout s'accomplit avec foi. Que signifient les offrandes au nom des martyrs, invoqués à cette heure solennelle ? Quelle que soit la gloire des martyrs, même pour ces glorieux martyrs, c'est une grande gloire que leur nom soit prononcé en la présence du Seigneur, au moment où s'accomplit cette mort, ce sacrifice plein de tremblement, cet ineffable mystère.


Lorsque l'empereur est présent, assis sur son trône, tout ce que l'on veut de lui on peut l'obtenir; une fois qu'il s'est levé, toutes les paroles sont inutiles; de même ici, au moment où s'accomplissent les mystères, c'est pour tous un honneur insigne d'obtenir un souvenir. Voyez, en effet, méditez; on annonce le mystère terrible, Dieu qui s'est livré lui-même pour le monde; au moment où s'accomplit ce miracle, c'est avec un grand sentiment de l'à-propos que le prêtre évoque le souvenir de ceux qui ont péché. Quand les rois sont conduits en triomphe, alors on célèbre aussi tous ceux qui ont pris leur part de la victoire; en même temps on relâche les prisonniers, parce que c'est un jour de fête; la fête une fois passée, celui qui n'a rien obtenu, n'en recueille aucun fruit: il en est de même ici, dans ce triomphe du Seigneur.


Car, dit l'apôtre, "toutes les fois que vous mangez ce pain, vous annoncez la mort du Seigneur". (I Corinthiens XI, 26) C'est pourquoi ne nous approchons pas à la légère, et ne disons pas que ces choses se font au hasard. D'ailleurs si nous rappelons le souvenir des martyrs, c'est parce que nous croyons que le Seigneur n'est pas mort; etc'est un témoignage que la mort est morte, de voir que le Seigneur a passé par la mort. Pénétrés de cette vérité, considérons quelle magnifique consolation nous pouvons apporter à ceux qui ne sont plus; au lieu de nos larmes, au lieu de nos lamentations, au lieu de nos monuments, donnons-leur nos aumônes, nos prières, nos pieuses offrandes, afin de leur obtenir, d'obtenir pour nous-mêmes, les biens qui nous ont été promis, par la grâce et par la bonté du Fils unique de Dieu, à qui appartient, comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, la puissance, l'honneur, et maintenant, et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.

.

italiques et
gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Mer 16 Avr 2014, 11:28 am

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.  

.
"IL Y AVAIT À CÉSARÉE UN HOMME NOMMÉ CORNEILLE, QUI ÉTAIT CENTENIER

DANS UNE COHORTE DE LA LÉGION APPELÉE L'ITALIENNE; IL ÉTAIT RELIGIEUX ET CRAIGNANT DIEU;

AVEC TOUTE SA MAISON, IL FAISAIT BEAUCOUP D'AUMÔNES AU PEUPLE, ET IL PRIAIT DIEU INCESSAMMENT.

UN JOUR, VERS LA NEUVIÈME HEURE, IL VIT CLAIREMENT DANS UNE VISION UN ANGE DE DIEU

QUI SE PRÉSENTA DEVANT LUI ET LUI DIT: « CORNEILLE ! »  ALORS, REGARDANT L'ANGE,  IL FUT SAISI DE

FRAYEUR, ET LUI DIT: « SEIGNEUR, QU'Y A-T-IL ? » L'ANGE LUI RÉPONDIT: « VOS PRIÈRES ET VOS AUMÔNES

SONT MONTÉES JUSQU'EN LA PRÉSENCE DE DIEU, ET IL S'EN EST SOUVENU » ".

(Actes X, vv.1-22)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.

1-3. Histoire du centurion Corneille.

3. et 4. Développement original et brillant sur la charité comparée à une source d'eau vive.



1. Ce n'est pas un Juif, il ne vit pas selon la loi; mais c'est un homme qui suit déjà nos institutions. Et voyez, deux croyants: l'eunuque de Gaza, et l'homme d'aujourd'hui ; tous deux, constitués en dignité, tous deux l'objet d'un soin spécial. Mais ne croyez pas que cette grâce leur vienne de leur dignité; non, éloignez de vous cette pensée ; elle leur est accordée à cause de leur piété. Leur dignité ne leur a été accordée que pour mieux faire briller leur piété. En effet, on admire plus un riche, un homme puissant, qui montre des vertus semblables.


Certes, c'est une grande gloire pour l'eunuque que ce grand voyage entrepris par lui, que ces lectures non interrompues dans de pareilles circonstances, au milieu du voyage; que ce soin de faire monter Philippe à côté de lui dans son char, et tant d'autres détails. C'est une belle gloire aussi pour le centenier, que ses aumônes, ses prières, au milieu du commandement qu'il exerce. Voilà pourquoi l'Ecriture fait mention de sa charge, et c'est avec raison, pour éviter le reproche de mensonge. "Dans une cohorte", dit l'Ecriture, "de la légion appelée italienne". Le mot "cohorte" correspond à ce que nous appelons aujourd'hui "nombre" .


— "Il était religieux et craignant Dieu, avec toute sa maison". Ceci est dit afin que vous n'alliez pas attribuer à sa dignité la faveur qu'il a reçue. Quand il fallut attirer Paul à la foi, ce ne fut pas un ange, ce fut le Seigneur lui-même qui lui apparut. Et le Seigneur ne l'envoie pas au premier venu parmi les douze, mais à Ananie. Ici, au contraire, Dieu envoie un ange, comme il envoie Philippe à l'eunuque, s'accommodant à l'infirmité de ses serviteurs, et enseignant par là comment nous devons nous conduire dans les mêmes circonstances. Car le Christ se montre souvent lui-même à ceux qui souffrent et qui ne trouvent pas en eux les moyens de s'approcher de lui.


Maintenant, voyez encore ici un éloge de l'aumône, comme nous en avons vu un à propos de Thabite. "Il était religieux et craignant Dieu, avec toute sa maison". Écoutons, tous tant que nous sommes, nous qui ne prenons pas de soin de nos domestiques. Celui-ci prenait soin de ses soldats et faisait l'aumône à tout le peuple. C'est ainsi qu'il était irréprochable dans ses croyances, dans sa conduite.  "Un jour, vers la neuvième heure, il vit clairement, dans une vision, un ange de Dieu, qui se présenta devant lui, et lui dit: Corneille !" Pourquoi voit-il un ange ? C'est afin que Pierre soit pleinement convaincu; ou plutôt, ce n'est pas pour prévenir l'hésitation de Pierre, mais celle des autres moins fermes que lui. Maintenant, "vers la neuvième heure", c'est-à-dire, quand il était libre de soins, en repos, en prières, dans la contrition du cœur. "Alors, regardant l'ange, il fut saisi de frayeur".




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES.  Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865,   Tome IX, pp. 1-292.

.
   
italiques et
gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Mer 16 Avr 2014, 11:40 am

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.  

.
"IL Y AVAIT À CÉSARÉE UN HOMME NOMMÉ CORNEILLE, QUI ÉTAIT CENTENIER

DANS UNE COHORTE DE LA LÉGION APPELÉE L'ITALIENNE; IL ÉTAIT RELIGIEUX ET CRAIGNANT DIEU;

AVEC TOUTE SA MAISON, IL FAISAIT BEAUCOUP D'AUMÔNES AU PEUPLE, ET IL PRIAIT DIEU INCESSAMMENT.

UN JOUR, VERS LA NEUVIÈME HEURE, IL VIT CLAIREMENT DANS UNE VISION UN ANGE DE DIEU

QUI SE PRÉSENTA DEVANT LUI ET LUI DIT: « CORNEILLE ! »  ALORS, REGARDANT L'ANGE, IL FUT SAISI DE

FRAYEUR, ET LUI DIT: « SEIGNEUR, QU'Y A-T-IL ? » L'ANGE LUI RÉPONDIT: « VOS PRIÈRES ET VOS AUMÔNES

SONT MONTÉES JUSQU'EN LA PRÉSENCE DE DIEU, ET IL S'EN EST SOUVENU » ".

(Actes X, vv.1-22)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.

1-3. Histoire du centurion Corneille.

3. et 4. Développement original et brillant sur la charité comparée à une source d'eau vive.




1. (suite) Remarquez: l'ange ne lui dit pas tout de suite ce qu'il doit lui annoncer; il le rassure d'abord et relève son esprit. Si la vision lui inspira de la crainte, ce fut toutefois une crainte modérée, qui ne faisait qu'appeler son attention. Les paroles de l'ange le rassurèrent, ou plutôt l'éloge qu'elles renfermaient, adoucirent sa crainte. Quelles furent ces paroles ?  Écoutez: "Vos prières et vos aumônes sont montées jusqu'en la présence de Dieu, et il s'en est souvenu. Envoyez donc présentement des personnes à Joppé, et faites venir un certain Simon, surnommé Pierre (Actes X, 5)".  Pour prévenir toute erreur des envoyés, il ne se contente pas de dire le surnom, il marque aussi le lieu où l'on trouvera celui que l'on cherche. "Qui est logé chez un corroyeur, nommé Simon, dont la maison est près de la mer (Actes X, 6)".


Voyez-vous comme les apôtres, dans leur amour de la solitude, de la tranquillité, recherchaient les parties des villes qui se trouvaient à l'écart ? Que serait-il arrivé, s'il s'était rencontré un autre Simon, corroyeur aussi lui-même ? Mais l'ange donne encore une autre indication: l'habitation près de la mer. Ces trois circonstances ne pouvaient pas se rencontrer. L'ange ne lui dit pas pourquoi il devait agir ainsi, ce qui aurait pu ralentir son ardeur; il le laissa, excité du désir de savoir ce qui allait arriver. "Dès que l'ange, qui lui parlait, se fut retiré, Corneille appela deux de ses domestiques, et un soldat craignant Dieu, du nombre de ceux qu'il commandait, et, leur ayant dit tout ce qui lui était arrivé, il les envoya à Joppé ( Actes X, 7-8)". Vous comprenez ? L'Ecriture n'ajoute pas ce détail sans motif; c'est pour montrer que ceux qui lui obéissaient craignaient Dieu comme lui.




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES.  Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865,   Tome IX, pp. 1-292.

.
 
   
italiques et
gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Empty Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

Message  ROBERT. Mer 16 Avr 2014, 11:44 am

.
SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 10 Saint_10
.  

.
"IL Y AVAIT À CÉSARÉE UN HOMME NOMMÉ CORNEILLE, QUI ÉTAIT CENTENIER

DANS UNE COHORTE DE LA LÉGION APPELÉE L'ITALIENNE; IL ÉTAIT RELIGIEUX ET CRAIGNANT DIEU;

AVEC TOUTE SA MAISON, IL FAISAIT BEAUCOUP D'AUMÔNES AU PEUPLE, ET IL PRIAIT DIEU INCESSAMMENT.

UN JOUR, VERS LA NEUVIÈME HEURE, IL VIT CLAIREMENT DANS UNE VISION UN ANGE DE DIEU

QUI SE PRÉSENTA DEVANT LUI ET LUI DIT: « CORNEILLE ! »  ALORS, REGARDANT L'ANGE, IL FUT SAISI DE

FRAYEUR, ET LUI DIT: « SEIGNEUR, QU'Y A-T-IL ? » L'ANGE LUI RÉPONDIT: « VOS PRIÈRES ET VOS AUMÔNES

SONT MONTÉES JUSQU'EN LA PRÉSENCE DE DIEU, ET IL S'EN EST SOUVENU » ".

(Actes X, vv.1-22)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1-3. Histoire du centurion Corneille.

3. et 4. Développement original et brillant sur la charité comparée à une source d'eau vive.




1. (suite) "Et leur ayant dit tout ce qui lui était arrivé", dit le texte. Voyez la modestie de cet homme ! Il ne dit pas: faites venir auprès de moi Pierre ; ce n'est que pour persuader l'apôtre qu'il raconte ainsi tout; il montre, en cela, de la prévoyance. Il ne croit pas devoir prendre un ton d'autorité, pour appeler Pierre; voilà pourquoi il raconte tout ce qui lui est arrivé; il fait preuve ainsi d'une rare modestie, quoiqu'il ne dût pas avoir grande idée d'un homme logé chez un corroyeur. "Le lendemain, lorsqu'ils étaient en chemin, et qu'ils approchaient de la ville, Pierre monta sur le haut de la maison où il était vers la sixième heure, pour prier (Actes X, 9)".


Voyez comme l'Esprit ménage les temps, n'allant ni trop vite, ni trop lentement ! "Pierre monta", dit le texte, "sur le haut de la maison, vers la sixième heure, pour prier", c'est-à-dire, se mit à l'écart, dans un lieu tranquille, comme le sont les chambres hautes. "Et ayant faim, il voulut manger; mais, pendant qu'on lui apprêtait de la nourriture, il lui survint un ravissement d'esprit, et il vit le ciel ouvert (Actes X, 10)". Qu'est-ce qu'un ravissement d'esprit ?


Son esprit entra en contemplation; son âme, pour ainsi dire, sortit de son corps. "Et il vit le ciel ouvert, et comme une grande nappe, liée par les quatre coins, qui descendait du ciel en terre, où il y avait de toutes sortes d'animaux terrestres, quadrupèdes, reptiles et oiseaux du ciel; et il entendit une voix, qui lui dit: Levez-vous, Pierre, tuez et mangez. Mais Pierre répondit: Je n'ai garde, Seigneur, car je n'ai jamais rien mangé de tout ce qui est impur et souillé. Et la voix, lui parlant encore, une seconde fois, lui dit: N'appelez pas impur ce que Dieu a purifié. Cela s'étant fait jusqu'à trois fois, la nappe fut retirée dans le ciel (Actes X, 11-16)".




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES.  Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865,   Tome IX, pp. 1-292.

.
   
italiques et
gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
ROBERT.

Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

Page 10 sur 32 Précédent  1 ... 6 ... 9, 10, 11 ... 21 ... 32  Suivant

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum