SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.
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Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.
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à suivre…
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"EN ENTENDANT CELA, ILS FRÉMISSAIENT DE RAGE DANS LEUR CŒUR,
ET ILS GRINÇAIENT DES DENTS CONTRE LUI."
(Actes VII, v.54, — Actes VIII, v.25)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. Martyre d'Étienne.
2. Dispersion de l'Église de Jérusalem. — L'Évangile prêché dans [la] Samarie. — Simon le Magicien.
3. La différence qui avait paru autrefois entre les prestiges des magiciens de Pharaon et les miracles de Moïse,
se retrouve la même entre les œuvres des apôtres et les enchantements de Simon le Magicien.
— Saint Pierre le réprimande et ne le punit pas; pourquoi ?
4. Saint Chrysostôme exhorte ceux qui ont des maisons à la campagne d'y faire construire des églises.
— Il est plus beau et plus utile de bâtir une église qu'un tombeau.
5. Bonheur des campagnes qui possèdent une église.
3. Et pourquoi, étant baptisés, n'ont-ils pas reçu l'Esprit-Saint ? C'est, ou parce que Philippe n'osait pas le donner, réservant cet honneur aux apôtres, ou (et cette opinion est préférable), parce qu'il n'avait pas un aussi grand pouvoir, bien qu'il fût des sept. Je pense que ce Philippe était certainement un des sept, le second après Étienne. Voilà pourquoi il baptise. Il ne donnait point l'Esprit à ceux qu'il baptisait; car il n'en avait pas le pouvoir ! Ce don n'appartenait qu'aux douze. Observez bien: les apôtres n'étaient pas sortis, mais on avait réglé que les disciples sortiraient, eux qui étaient inférieurs en grâce, puisqu'ils n'avaient pas encore reçu l'Esprit-Saint. Ils avaient reçu le pouvoir de faire des miracles, mais non celui de donner l'Esprit aux autres. C'était là le privilège des apôtres; aussi voyons-nous qu'eux seuls, les Coryphées, et non les autres, l'exerçaient. "Or, Simon voyant que par l'imposition des mains des apôtres, l'Esprit-Saint était donné". Il n'eût pas ainsi parlé s'il n'y avait pas eu quelque chose de sensible. Paul en fit autant quand ils parlaient les langues.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.
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ET ILS GRINÇAIENT DES DENTS CONTRE LUI."
(Actes VII, v.54. — Actes VIII, v.25)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. Martyre d'Étienne.
2. Dispersion de l'Église de Jérusalem. — L'Évangile prêché dans [la] Samarie. — Simon le Magicien.
3. La différence qui avait paru autrefois entre les prestiges des magiciens de Pharaon et les miracles de Moïse,
se retrouve la même entre les œuvres des apôtres et les enchantements de Simon le Magicien.
— Saint Pierre le réprimande et ne le punit pas; pourquoi ?
4. Saint Chrysostôme exhorte ceux qui ont des maisons à la campagne d'y faire construire des églises.
— Il est plus beau et plus utile de bâtir une église qu'un tombeau.
5. Bonheur des campagnes qui possèdent une église.
3. (suite) Avez-vous vu la perversité de Simon ? Il offre de l'argent; et cependant il n'avait pas vu Pierre opérer à prix d'argent; il n'agissait donc pas par ignorance, mais comme tentateur et afin d'établir une accusation. Aussi lui répond-on: "Il n'y a pour toi ni part ni sort dans tout ceci; car ton cœur n'est pas droit devant Dieu". Encore une fois il révèle la pensée, quand Simon croyait se cacher. "Fais donc pénitence de cette méchanceté, et prie le Seigneur qu'il te pardonne, s'il est possible, cette pensée de ton cœur. Car je vois que tu es dans un fiel d'amertume et dans des liens d'iniquité. Simon répondant, dit: Priez vous-mêmes le Seigneur pour moi, afin qu'il ne m'arrive rien de ce que vous avez dit".
Quand il aurait dû se repentir du fond de son cœur et pleurer, il ne le fait que par manière d'acquit. "Qu'il te pardonne, s'il est possible". Cela ne veut pas dire que la faute n'eût pas été pardonnée, si le coupable eût versé des larmes; mais c'est la coutume, même chez les prophètes, de ne point parler de pardon, de dénoncer d'une manière absolue le châtiment futur, et non de dire: Si vous faites telle chose, vous obtiendrez votre pardon.
Pour vous, admirez comme au milieu du malheur, ils s'attachent à la prédication, loin de la négliger; et comment, ainsi que du temps de Moïse, la distinction s'établit entre les prodiges. La magie était pratiquée, et néanmoins les vrais miracles faciles à distinguer, bien qu'il ait dû n’y avoir aucun possédé du démon, puisque depuis longtemps Simon troublait leur esprit par ses enchantements; mais comme il y avait beaucoup de possédés, beaucoup de paralytiques, ces signes n'étaient donc pas vrais.
Or, Pierre n'attirait pas seulement par les miracles, mais aussi par la parole, en prêchant le royaume du Christ. Simon ayant été baptisé, s'attachait, dit-on, à Philippe. Ce n'était pas par esprit de foi qu'il s'y attachait, mais pour devenir semblable à lui. "Étant venus, ils prièrent pour eux, afin qu'ils reçussent l'Esprit-Saint; car il n'était encore descendu sur aucun d'eux. Alors ils leur imposaient les mains et ils recevaient l'Esprit-Saint".Voyez-vous qu'il faut une grande puissance pour donner l'Esprit-Saint ? Car ce n'est pas la même choie d'obtenir la rémission et de recevoir un si grand pouvoir. "Mais Simon voyant que par l'imposition des mains des apôtres, l'Esprit-Saint était donné, il leur offrit de l'argent".
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc.
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— Saint Pierre le réprimande et ne le punit pas; pourquoi ?
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3. (suite) Avait-il vu faire cela aux autres ? L'avait-il vu faire à Philippe ? Pensait-il que les apôtres ne connaissaient pas le motif de sa démarche ? Aussi Pierre a-t-il raison d'appeler cela un don, quand il dit: "Que ton argent périsse avec toi, parce que tu as estimé que le don de Dieu peut s'acquérir pour de l'argent !" Voyez-vous comme ils sont exempts de toute attache à l'argent ? "Il n'y a pour toi ni part ni sort en ceci; car ton cœur n'est pas droit devant Dieu". Il agissait en tout par malice et il fallait être simple. "Fais donc pénitence, car je vois que tu es dans un fiel d'amertume et dans des liens d'iniquité". Ces paroles sont pleines d'indignation. Il ne le punit point, pour que la foi ne fût pas imposée par nécessité, pour que la chose ne parût pas trop dure, pour produire des sentiments de pénitence, ou encore parce que pour le corriger il suffisait de l'avoir confondu, d'avoir révélé le fond de sa pensée et de l'avoir forcé de convenir qu'il était surpris. En effet, ces paroles: "Priez vous-mêmes pour moi", sont un indice et un aveu.
Voyez comment, malgré sa perversité, il croit quand il est confondu, et comment il s'humilie quand on le reprend une seconde fois. "En voyant les signes qui se faisaient il était frappé d'étonnement"; montrant par là que tout ce qu'il faisait lui-même était supercherie. On ne dit pas qu'il s’approcha, mais qu'il "fut frappé d'étonnement". Et pourquoi ne vint-il pas tout d'abord ? Parce qu'il espérait rester caché, parce qu'il attribuait à l'art les miracles qui s'opéraient; mais quand il vit qu'il ne pouvait échapper aux apôtres, il s'approcha. "Car des esprits impurs sortaient d'un grand nombre de possédés, en jetant de grands cris". C'était le signe de leur sortie; chez les magiciens c'était tout le contraire; ils ne faisaient que serrer les liens. "Beaucoup de paralytiques et de boiteux étaient guéris".
Ici aucune supercherie: il fallait marcher et agir. "Et tous l'écoutaient en disant: Celui-ci est la vertu de Dieu". Ainsi s'accomplit la parole du Christ: "Il s'élèvera beaucoup de faux christs et de faux prophètes en mon nom". Et pourquoi ne l'ont-ils pas confondu tout d'abord ? C'était assez pour eux qu'il se condamnât lui-même; il y avait là dedans une instruction. Mais ne pouvant résister, il dissimule comme les magiciens qui disaient: "Le doigt de Dieu est là". Et pour ne pas être repoussé une seconde fois, il s'attachait à Philippe et ne le quittait plus.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
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2. Dispersion de l'Église de Jérusalem. — L'Évangile prêché dans [la] Samarie. — Simon le Magicien.
3. La différence qui avait paru autrefois entre les prestiges des magiciens de Pharaon et les miracles de Moïse,
se retrouve la même entre les œuvres des apôtres et les enchantements de Simon le Magicien.
— Saint Pierre le réprimande et ne le punit pas; pourquoi ?
4. Saint Chrysostôme exhorte ceux qui ont des maisons à la campagne d'y faire construire des églises.
— Il est plus beau et plus utile de bâtir une église qu'un tombeau.
5. Bonheur des campagnes qui possèdent une église.
4. Considérez avec moi les conséquences providentielles de la mort d'Étienne. Les fidèles sont dispersés dans les pays de la Judée et de la Samarie, ils annoncent la parole, ils prêchent le Christ, ils opèrent des prodiges, peu à peu l'on reçoit le don. Il y a ici double signe: donner aux uns, refuser à l'autre, c'était un très-grand signe. "Et eux, après avoir rendu témoignage et prêché la parole de Dieu, revinrent à Jérusalem et évangélisaient beaucoup de contrées des Samaritains". C'est avec raison qu'on dit: "Après avoir rendu témoignage". Peut-être le rendent-ils à cause de Simon, afin que les fidèles ne soient plus trompés, qu'ils soient en sécurité et ne se laissent plus entraîner par l'inexpérience. "Ils revinrent à Jérusalem". Pourquoi reviennent-ils là où domine la tyrannie, où est le principe du mal, où règne le goût du sang ? Ils font ce que font les généraux d'armées, qui se portent au point le plus menacé. Remarquez qu'ils ne sont d'abord pas venus à Samarie, mais bien les disciples, qui avaient été chassés, comme sous le Christ; et qu'enfin les apôtres sont envoyés aux fidèles de cette ville. "Or les apôtres qui étaient à Jérusalem ayant appris cela leur envoyèrent Pierre et Jean".
Pourquoi sont-ils envoyés ? Pour les délivrer de la magie et leur rappeler la doctrine qu'ils avaient reçue du Christ, lorsqu'ils commencèrent à croire. Quand donc Simon aurait dû au contraire demander à recevoir l'Esprit-Saint, il n'en a souci et demande de pouvoir le donner aux autres, quoique ceux-là ne l'eussent pas reçu de façon à le donner; mais il voulait l'emporter sur Philippe qui était un des disciples: "Que ton argent périsse avec toi !" Ce n'est pas une malédiction, mais une leçon. Comme Simon ne savait pas employer son argent à propos , l'apôtre lui dit: Puisque tu es tel, qu'il te reste; à peu près comme s'il disait: Qu'il périsse avec ta mauvaise volonté, puisque tu estimes assez peu le don de Dieu pour le croire une chose tout humaine: ce qui n'est pas.
S'il s'était présenté comme il l'aurait dû, il aurait été reçu et non repoussé comme un fléau. Voyez-vous que celui qui se fait une idée basse des grandes choses commet une double faute. Simon reçoit deux ordres: "Fais pénitence et prie Dieu qu'il te pardonne, s'il est possible, cette pensée de ton cœur". Tant cette pensée était coupable ! Et comme l'apôtre le savait incorrigible, il dit: "Te pardonne, s'il est possible". Et Simon, craignant la foule, n'osa nier. — Certainement s'il n'eût pas été troublé, il aurait dit: Je ne savais pas, j'ai agi sans réflexion; mais il avait été frappé d'abord des miracles et ensuite de ce qu'on avait mis au jour le fond de sa pensée. C'est pourquoi il s'en alla au loin, à Rome, comme si l'apôtre n'eût pas dû y arriver avant lui. "Ils évangélisaient beaucoup de contrées des Samaritains".
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1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.
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Aujourd’hui, il ne reste presque plus rien:
plus de voisinage,
plus d’églises,
plus de campagnes,
plus de voisins…catholiques.
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(Actes VII, v.54 — Actes VIII, v.25)
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2. Dispersion de l'Église de Jérusalem. — L'Évangile prêché dans [la] Samarie. — Simon le Magicien.
3. La différence qui avait paru autrefois entre les prestiges des magiciens de Pharaon et les miracles de Moïse,
se retrouve la même entre les œuvres des apôtres et les enchantements de Simon le Magicien.
— Saint Pierre le réprimande et ne le punit pas; pourquoi ?
4. Saint Chrysostôme exhorte ceux qui ont des maisons à la campagne d'y faire construire des églises.
— Il est plus beau et plus utile de bâtir une église qu'un tombeau.
5. Bonheur des campagnes qui possèdent une église.
4. (suite) Voyez combien les voyages leur donnaient d'occupation; mais ils ne les entreprenaient pas sans motifs. Nous devrions en faire de pareils. Mais que parlé-je de voyages ? Beaucoup ont des villages et des campagnes et ne s'en inquiètent nullement. Ils déploient la plus grande sollicitude à se créer des salles de bains, à augmenter leurs prix, à se faire construire des cours et des maisons; quant à savoir comment les âmes sont cultivées, ils n'en ont nul souci. Quand vous voyez des épines dans un champ, vous employez le fer et le feu, vous détruisez pour débarrasser la terre de cette peste; mais quand vous voyez les âmes des laboureurs pleines d'épines que vous n'arrachez pas, ne tremblez-vous pas, dites-moi, ne craignez-vous pas celui qui doit un jour vous en demander compte ? Ne faudrait-il pas que chaque fidèle construisît une église, eût un docteur pour conférer et avant tout travaillât à ce que tout le monde fût chrétien ? Comment, de grâce, un laboureur sera-t-il chrétien, quand il vous voit négliger ainsi votre propre salut ? Vous ne pouvez pas faire des prodiges et par là gagner les âmes ? Soit: mais employez les moyens qui sont à votre disposition: la bonté, l'autorité, la douceur, les caresses et le reste.
Beaucoup construisent des marchés publics et des bains, mais point d'églises. Tout plutôt qu'une église. C'est pourquoi je vous exhorte et vous supplie, je vous demande comme une grâce, ou plutôt
je vous impose comme une loi, de n'avoir aucune maison de campagne qui ne soit pourvue d'une église. Ne me dites pas: Il y en a une tout près, dans le voisinage;
la dépense serait grande et j'ai peu de revenus. Si vous avez quelque chose à donner aux pauvres, employez-le là; cela vaudra mieux. Nourrissez un docteur, un diacre, une assemblée de prêtres. Soyez à l'égard de l'Eglise comme vous seriez à l'égard d'une femme ou d'une fiancée, ou comme si vous mariiez votre fille: faites-lui une dot. Par là votre campagne sera comblée de bénédictions. Et en effet, quel bien lui manquera ? Est-ce peu de chose, dites-moi, que le pressoir soit béni ? Est-ce peu de chose que Dieu ait sa part et les prémices de tous vos fruits ? Cela contribue à tenir les laboureurs en paix. Le prêtre en deviendra respectable: ce qui est utile à la sécurité du lieu. Il y aura là pour vous des prières continuelles, des hymnes, des communions, l'oblation tous les dimanches. Lequel est le plus admirable que d'autres construisent de magnifiques tombeaux pour que la postérité sache qu'un tel les a construits, ou que vous bâtissiez des églises ? Pensez que jusqu'à l'arrivée du Christ vous serez récompensé pour avoir élevé un autel à Dieu.
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— Il est plus beau et plus utile de bâtir une église qu'un tombeau.
5. Bonheur des campagnes qui possèdent une église.
5. Dites-moi: si un roi vous ordonnait de bâtir une maison où il dût loger, ne mettriez-vous pas tout en œuvre ? Or, l'église que vous bâtissez est un palais pour le Christ. Ne regardez donc pas à la dépense, mais songez au fruit que vous en recueillerez; les laboureurs cultivent la terre, vous, cultivez leurs âmes; ils vous apportent des fruits, vous, menez-les au ciel. Celui qui pose le principe, est l'auteur de toutes les conséquences. Vous serez donc cause qu'il y aura des catéchumènes dans les lieux voisins. A coup sûr, les établissements de bains rendront les paysans plus mous, les cabarets les rendront plus voluptueux; et cependant vous en fondez par amour de la gloire. Les marchés, les fêtes, les rendront plus insolents; mais ici, il en est tout autrement. Quel beau spectacle que celui d'un vieillard, marchant sur les traces d'Abraham, blanchi par l'âge, les reins ceints, bêchant, travaillant de ses mains ! Quoi de plus aimable qu'un tel champ? C'est là que la vertu est plus grande. Là, point d'impudicité, car on la repousse; là, point d'ivrognerie, point de volupté, car on l'élimine; là, point de vaine gloire, car on l'éteint; là, la bienveillance emprunte le plus vif éclat de la simplicité. Quel bonheur de sortir et d'entrer dans la maison de Dieu, de voir qu'on l'a construite, de prendre son repos, puis d'assister aux chants de la nuit et du matin, d'avoir un prêtre à sa table, de s'entretenir avec lui, et de voir les autres se rendre au saint lieu ! Voilà le rempart, voilà la sécurité de la campagne. Voilà le champ dont il est dit: "L'odeur d'un champ rempli, que le Seigneur a béni". Que si la campagne est déjà agréable à cause du repos et des larges loisirs dont on y jouit, que sera-ce quand cet avantage s'y rencontrera encore ! …
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4. Saint Chrysostôme exhorte ceux qui ont des maisons à la campagne d'y faire construire des églises.
— Il est plus beau et plus utile de bâtir une église qu'un tombeau.
5. Bonheur des campagnes qui possèdent une église.
5. (suite) Une campagne où il y a une église ressemble au paradis de Dieu. Là, point de cri, point de tumulte, point d'ennemis d'aucune sorte, point d'hérésies; tous y sont amis et partagent les mêmes croyances. Le repos vous amène à la philosophie; le prêtre, vous prenant à ce point de départ, vous guérira sans peine. Ici, la place publique fait oublier tout ce que nous disons; là, ce que vous entendrez restera gravé dans votre esprit. Par l'influence du prêtre, vous deviendrez tout autre à la campagne; il sera le chef de tous, il en sera le gardien par sa présence et par l'ordre qu'il établira parmi eux. Dites-moi: à combien se monte la dépense ? Faites d'abord un petit bâtiment en guise de temple; votre successeur y fera un portique, un autre y ajoutera autre chose, et ainsi tout vous sera attribué. Vous aurez peu donné et vous recevrez la récompense du tout. Commencez, jetez les fondements: bien plus, excitez-vous les uns les autres; piquez-vous d'émulation. Maintenant, s'il s'agit de construire des magasins pour y déposer de la paille, du blé ou toute autre chose de ce genre, on s'y prête facilement; mais, quand il s'agit de récolter des âmes, on ne s'en inquiète pas;
et les fidèles sont { N.d.l.r. étaient, au début du n.o.m., du moins au Québec. Aujourd’hui, on n’en parle même plus… ! } obligés de faire de longues routes, d'entreprendre de longs voyages pour trouver une église.
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3. La différence qui avait paru autrefois entre les prestiges des magiciens de Pharaon et les miracles de Moïse,
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— Saint Pierre le réprimande et ne le punit pas; pourquoi ?
4. Saint Chrysostôme exhorte ceux qui ont des maisons à la campagne d'y faire construire des églises.
— Il est plus beau et plus utile de bâtir une église qu'un tombeau.
5. Bonheur des campagnes qui possèdent une église.
5. (suite) Et quel avantage pourtant qu'au milieu d'un repos parfait un prêtre vienne dans une église, s'approche de Dieu, et prie chaque jour pour la maison, pour le domaine ! Est-ce peu de chose, dites-moi, que votre nom soit prononcé dans les saintes oblations, que chaque jour des prières montent vers Dieu en faveur de la localité ? Quel profit pour vous et pour les autres ! Peut-être y a-t-il des propriétaires voisins qui ont des intendants; vous êtes pauvre et aucun d'eux ne daigne venir chez vous; mais ils pourront inviter le prêtre et le faire asseoir à leur table. Voyez-vous que de biens en résulteront ? En attendant, votre demeure sera exempte de tout soupçon; on n'y accusera personne d'homicide, de vol; on n'y soupçonnera rien de semblable. Autre consolation encore, en cas de maladie ou de mort. L'amitié qui unira les membres de ces assemblées ne sera pas de circonstance et de hasard; ces assemblées elles-mêmes seront beaucoup plus agréables que celles qui ont lieu dans les solennités publiques. Non seulement les réunions, mais ceux qui y président deviendront plus respectables à cause du prêtre.
Vous entendez tout le monde dire que dans l'antiquité Jérusalem était plus honorée que toutes les autres villes, et non sans cause: la piété y régnait alors. En effet, partout où Dieu est honoré, il n'y a rien de mauvais; comme, au contraire, partout où il n'est pas honoré, il n'y a rien de bon. Ce sera une grande sécurité devant Dieu et devant les hommes. Je vous en prie donc: mettez la main à l'œuvre, non avec lenteur, mais avec zèle. Si celui qui sépare une chose précieuse d'une chose vile est comme la bouche de Dieu (Jérémie XV, 19), quelle ne sera pas la bonté divine à l'égard de celui qui rend service à tant d'âmes, qui les sauve même et dans le temps présent et dans les temps à venir, jusqu'à l'avènement du Christ ?
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.
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]"EN ENTENDANT CELA, ILS FRÉMISSAIENT DE RAGE DANS LEUR CŒUR,
ET ILS GRINÇAIENT DES DENTS CONTRE LUI."
(Actes VII, v.54 — Actes VIII, v.25)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. Martyre d'Étienne.
2. Dispersion de l'Église de Jérusalem. — L'Évangile prêché dans [la] Samarie. — Simon le Magicien.
3. La différence qui avait paru autrefois entre les prestiges des magiciens de Pharaon et les miracles de Moïse,
se retrouve la même entre les œuvres des apôtres et les enchantements de Simon le Magicien.
— Saint Pierre le réprimande et ne le punit pas; pourquoi ?
4. Saint Chrysostôme exhorte ceux qui ont des maisons à la campagne d'y faire construire des églises.
— Il est plus beau et plus utile de bâtir une église qu'un tombeau.
5. Bonheur des campagnes qui possèdent une église.
5. (suite) Formez un rempart contre le démon, et ce rempart c'est une église. Que de là sortent les mains qui doivent travailler, mais qu'avant d'aller au travail elles s'élèvent pour la prière. Ainsi le corps se fortifiera, l'agriculture sera féconde et on se délivrera de tous les maux.
Il n'est pas possible d'expliquer un tel bonheur, à moins de l'avoir éprouvé.
Ne dites pas que cela ne donne aucun revenu. Quelque décidé que vous soyiez, ne mettez pas la main à l'œuvre si vous n'êtes pas convaincu que le profit en vaut mieux pour vous que toute la propriété; n'entreprenez rien, si ce ne sont point là vos dispositions, si vous ne regardez cette tâche comme préférable à toutes les autres. Quel profit plus grand, que d'introduire des âmes dans l'aire céleste? Hélas ! vous ne savez donc pas ce que c'est que de gagner des âmes ! Écoutez ce que le Christ dit à Pierre: "Si tu m'aimes, pais mes brebis". (Jean XXI, 15) Si vous voyiez les brebis ou les chevaux du roi exposés aux embûches faute d'étable, que vous leur en construisissiez une et leur donnassiez un berger, quelle récompense le roi ne vous accorderait-il pas ? Et maintenant que vous recueillez le troupeau du Christ et que vous lui donnez un berger, vous ne croiriez pas faire quelque chose de grand ? Que dis-je? Si celui qui scandalise un seul homme, est menacé d'un si grand supplice, celui qui en sauve un si grand nombre ne sera-t-il pas sauvé ? Cela est de toute évidence. Quelque péché qu'il ait commis ou doive commettre dans la suite, ne l'efface-t-il pas ? Mesurez, sur le supplice de celui qui scandalise, la récompense de celui qui sauve.
Si Dieu n'attachait pas tant d'importance au salut d'une seule âme, il ne s'irriterait pas autant de sa perte.
Convaincus de ces vérités, attachons-nous à cette œuvre spirituelle; que chacun m'appelle, et nous nous y appliquerons ensemble dans la mesure du possible. S'il y a trois propriétaires, qu'ils s'entendent entre eux; s'il n'y en a qu'un, les voisins se laisseront gagner par son exemple. Tendez à ce but unique, je vous en prie, afin que, agréables à Dieu en toutes choses, nous obtenions les biens éternels, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en qui appartiennent au Père, en union avec l'Esprit-Saint, la gloire, la force, l'honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.
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"CEPENDANT UN ANGE DU SEIGNEUR PARLA À PHILIPPE,
ET LUI DIT: LÈVE-TOI ET VA VERS LE MIDI, SUR LE CHEMIN QUI DESCEND
DE JÉRUSALEM À GAZA, CELLE QUI EST DÉSERTE. ET SE LEVANT IL PARTIT."
(Actes VIII, v.26 — Actes IX, v.9)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1-3. Baptême de l'eunuque éthiopien. — Philippe transporté miraculeusement de Gaza à Azoth. — Conversion de saint Paul.
4. L'abandon des Livres saints nous conduit à notre perte.
5. Dans l'Eglise même il y a une inattention générale, lorsque la voix du lecteur fait entendre la sainte parole des Écritures,
et pourtant les auditeurs sont très ignorants des mystères.
1. Il me semble qu'il a reçu cet ordre pendant qu'il était à Samarie: car, en partant de Jérusalem, on ne va pas vers le midi, mais vers le nord, tandis qu'en partant de Samarie, on va vers le midi. "Celle qui est déserte". L'ange dit cela, pour le rassurer contre l'attaque des Juifs. Philippe ne demande pas pourquoi; mais il se lève et part. "Et voilà qu'un Éthiopien, eunuque, puissant auprès de Candace, reine d'Éthiopie, et préposé sur tous ses trésors, était venu adorer à Jérusalem et s'en retournait, assis sur son char, et lisant le prophète Isaïe". Ces paroles contiennent un grand éloge. Il demeurait en Éthiopie, il était accablé d'affaires, ce n'était point un jour de fête, il se trouvait dans une ville livrée aux superstitions, et il était venu adorer à Jérusalem. Son empressement était grand, car il lisait assis sur son char.
"Alors L'Esprit dit à Philippe: Approche et tiens-toi contre ce char. Et Philippe accourant, entendit l'eunuque qui lisait le prophète Isaïe, et il lui dit: Croyez-vous comprendre ce que vous lisez ? Il répondit: Comment le pourrais-je, si personne ne me l'explique ?" Voyez cette nouvelle preuve de piété. Quelle est-elle ? C'est qu'il lit sans comprendre, et qu'après avoir lu, il cherche le sens. "Et il prie Philippe de monter et de s'asseoir près de lui. Or le passage de l'Ecriture qu'il lisait était celui-ci: « Comme une brebis, il a été mené à la boucherie, et comme un agneau sans voix devant celui qui le tond, il n'a pas ouvert sa bouche. Dans l'humiliation son jugement a été aboli. Qui racontera sa génération, puisque sa vie est retranchée de la terre ? »
Or, répondant à Philippe, l'eunuque dit: De qui, je vous prie, dit-il cela ? Est-ce de lui ou de quelque autre ? Alors Philippe ouvrant la bouche, et commençant par ce passage de l'Ecriture, lui annonça Jésus". Vous voyez comme la Providence arrange tout en faveur de l'eunuque. D'abord il lit et ne comprend pas; ensuite il lit le passage où sont racontés la passion, la résurrection et le don. "Et comme ils allaient par le chemin, ils rencontrèrent de l'eau, et l'eunuque dit: Voilà de l'eau; qu'est-ce qui empêche que je ne sois baptisé ?" Voyez-vous son ardeur ? Voyez-vous son empressement ? "Et il fit arrêter le char; alors tous deux, Philippe et l'eunuque, descendirent dans l'eau, et il le baptisa. Lorsqu'ils furent remontés de l'eau, l'Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l'eunuque ne le vit plus. Mais il continuait son chemin, plein de joie".
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.
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ET LUI DIT: LÈVE-TOI ET VA VERS LE MIDI, SUR LE CHEMIN QUI DESCEND
DE JÉRUSALEM À GAZA, CELLE QUI EST DÉSERTE. ET SE LEVANT IL PARTIT."
(Actes VIII, v.26 — Actes IX, v.9)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1-3. Baptême de l'eunuque éthiopien. — Philippe transporté miraculeusement de Gaza à Azoth. — Conversion de saint Paul.
4. L'abandon des Livres saints nous conduit à notre perte.
5. Dans l'Eglise même il y a une inattention générale, lorsque la voix du lecteur fait entendre la sainte parole des Écritures,
et pourtant les auditeurs sont très ignorants des mystères.
1. (suite) Pourquoi, direz-vous, l'Esprit du Seigneur enleva-t-il Philippe ? Parce qu'il devait traverser d'autres villes et y prêcher l'Evangile; et aussi pour le faire admirer, et prouver à l'eunuque que ce qui venait de se passer n'était pas l'effet de la puissance de l'homme, mais de celle de Dieu. "Pour Philippe, il se trouva dans Azoth, et il évangélisait en passant toutes les villes, jusqu'à ce qu'il vînt à Césarée". Ceci démontre qu'il était un des sept, puisqu'on le trouve ensuite à Césarée.
L'Esprit l'enleva à propos; autrement l'eunuque l'aurait prié de venir avec lui, et Philippe l'aurait peut-être affligé par son refus; car le moment n'était pas encore venu. Voyez-vous les anges coopérer à la prédication ? Sans prêcher eux-mêmes, ils appellent les prédicateurs. Et c'est là qu'est la merveille: ce qui était rare et difficile autrefois, devient maintenant très fréquent. Ce qui s'était passé, présageait d'ailleurs qu'ils triompheraient des étrangers. Car le témoignage des croyants était digne de foi et propre à inspirer le même zèle à ceux qui les écoutaient. Voilà pourquoi l'eunuque s'en allait plein de joie; mais il n'eût pas été aussi joyeux s'il avait tout su. Mais qu'est-ce qui empêchait, direz-vous, qu'il n'apprit tout en détail, pendant qu'il était assis sur son char, surtout dans le désert ? C'est qu'il ne s'agissait point de faire de l'ostentation.
Mais examinons ce qui a été lu plus haut. "Et voilà qu'un Éthiopien, eunuque, puissant auprès de Candace, reine d'Éthiopie". Il est clair que Candace régnait sur les Éthiopiens. Autrefois les femmes régnaient, et c'était la loi en Éthiopie. Philippe ne savait pas pourquoi il se trouvait dans le désert, parce que ce n'était pas l'ange, mais l'Esprit qui l'avait enlevé. L'eunuque ne voit rien de cela, ou parce qu'il est encore imparfait, ou parce que c’est l'affaire des hommes spirituels et non des hommes charnels, et il ne sait pas ce qu'a appris Philippe. Et pourquoi l'ange ne lui apparaît-il pas, pour le conduire à Philippe ? Parce que peut-être il eût été plutôt frappé d'étonnement que convaincu.
Voyez la sagesse de Philippe ! Il ne blâme pas, il ne dit pas: Vous êtes un ignorant, moi je vous instruirai. Il ne dit pas: je sais cela parfaitement. Il ne le flatte pas en disant: Vous êtes bienheureux de lire. Son langage est donc également éloigné de la présomption et de la flatterie; c'est plutôt celui du véritable intérêt et de la bonté. Il fallait que l'eunuque questionnât, exprimât un désir. Mais Philippe fait assez voir qu'il connaît son ignorance, quand il lui dit: "Croyez-vous comprendre ce que vous lisez?" Il lui indique en même temps qu'il y a là un grand trésor caché.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
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DE JÉRUSALEM À GAZA, CELLE QUI EST DÉSERTE. ET SE LEVANT IL PARTIT."
(Actes VIII, v.26 — Actes IX, v.9)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1-3. Baptême de l'eunuque éthiopien. — Philippe transporté miraculeusement de Gaza à Azoth. — Conversion de saint Paul.
4. L'abandon des Livres saints nous conduit à notre perte.
5. Dans l'Eglise même il y a une inattention générale, lorsque la voix du lecteur fait entendre la sainte parole des Écritures,
et pourtant les auditeurs sont très ignorants des mystères.
2. Mais voyez avec quelle prudence l'eunuque s'excuse. "Comment le pourrais-je", dit-il, "si personne ne me l'explique ?" Il n'a point regardé à l'habit, il n'a point dit: Qui es-tu ? il ne blâme pas, il ne parle pas avec arrogance, il ne se vante pas de savoir, mais il confesse qu'il ignore; et voilà pourquoi on l'instruit. Il montre sa plaie au médecin; il comprend que celui-ci sait et veut l'instruire. Il le voit exempt de faste: car Philippe était modestement vêtu. Voilà pourquoi il est avide d'entendre et attentif à ce qui se dit; en lui s'accomplissait cette parole: "Celui qui cherche, trouve." (Matthieu VII, 3) Il pria Philippe "de monter et de s'asseoir près de lui". Voyez-vous son empressement ? Voyez-vous son désir? Il le prie de monter et de s'asseoir près de lui; il ne savait pas ce qu'il allait lui dire, mais il s'attendait simplement à entendre expliquer une prophétie.
C'était de sa part une plus grande marque d'honneur de ne pas seulement faire monter Philippe, mais de l'en prier. "Et Philippe accourant l'entendit qui lisait". La course indique un homme avide d'enseigner, la lecture un homme avide de savoir. Car il lisait précisément à l'heure où le soleil est le plus ardent. Or le passage était celui-ci: "Comme une brebis, il a été mené à la boucherie". Une autre preuve de son désir de s'instruire, c'est qu'il a dans les mains le plus sublime des prophètes.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
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(Actes VIII, v.26 — Actes IX, v.9)
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4. L'abandon des Livres saints nous conduit à notre perte.
5. Dans l'Eglise même il y a une inattention générale, lorsque la voix du lecteur fait entendre la sainte parole des Écritures,
et pourtant les auditeurs sont très ignorants des mystères.
2. (suite) Aussi Philippe s'explique-t-il avec lui sans vivacité mais avec calme; il ne parle même qu'après avoir été interrogé, après en avoir été prié. Questionnant de nouveau, l'eunuque demande: "De qui, je vous prie, le prophète dit-il cela ?" Il me semble qu'il ignorait que les prophètes parlent des autres, ou tout au moins d'eux-mêmes, sous des noms supposés. Pauvres et riches, que l'exemple de cet intendant nous fasse rougir. "Ensuite ils rencontrèrent de l'eau, et il dit: Voilà de l'eau". Ceci est l'indice de son extrême ferveur. "Qu'est-ce qui empêche que je ne sois baptisé ?"
Voyez-vous son désir ? Il ne dit pas: Baptisez-moi; il ne se tait pas non plus; mais son langage tient en quelque sorte le milieu entre le désir et le respect: "Qu'est-ce qui empêche que je ne sois baptisé". Voyez comme il a la doctrine complète; car le prophète embrasse tout: l’incarnation, la passion, la résurrection, l'ascension, le jugement futur; et c'est ce qui inspire à l'eunuque un grand désir. Rougissez aussi, vous qui n'êtes pas encore éclairés. "Et il fit arrêter le char". Il parle, il commande, avant même d'écouter. "Lorsqu'ils furent remontés de l'eau, l'Esprit du Seigneur enleva Philippe". C'était pour montrer l'action de la divinité, et faire comprendre à l'eunuque que Philippe n'était point un homme ordinaire. "Et il continuait son chemin, plein de joie".
Ces paroles indiquent qu'il se fût attristé, s'il avait tout su; mais la vivacité de sa joie l'empêchait de voir le présent, quoiqu'il eût été honoré de la visite de l'Esprit. "Et il se trouva dans Azoth". Il y eut ici grand profit pour Philippe: car ce qu'il avait ouï dire des prophètes, d'Habacuc, d'Ézéchiel et d'autres, se réalisait en lui, puisqu'en un instant il avait parcouru une grande distance et se trouvait à Azoth, où il resta, parce qu'il devait y prêcher l'Evangile.
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DE JÉRUSALEM À GAZA, CELLE QUI EST DÉSERTE. ET SE LEVANT IL PARTIT."
(Actes VIII, v.26 — Actes IX, v.9)
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1-3. Baptême de l'eunuque éthiopien. — Philippe transporté miraculeusement de Gaza à Azoth. — Conversion de saint Paul.
4. L'abandon des Livres saints nous conduit à notre perte.
5. Dans l'Eglise même il y a une inattention générale, lorsque la voix du lecteur fait entendre la sainte parole des Écritures,
et pourtant les auditeurs sont très ignorants des mystères.
2. (suite) "Cependant Saul respirant encore menaces et meurtre contre les disciples du Seigneur, alla trouver le prince des prêtres, et lui demanda des lettres pour la synagogue de Damas, afin que s'il y trouvait des hommes et des femmes de cette voie, il les conduisît enchaînés à Jérusalem". C'est à propos qu'il parle ici du zèle de Paul, pour montrer qu'il a été attiré au milieu de son extrême ardeur. Non encore rassasié par le meurtre d'Etienne, par la persécution et la dispersion de l'Eglise, il va trouver le prince des prêtres. Ici s'accomplit la parole du Christ à ses disciples: "L'heure vient où quiconque vous fera mourir, croira rendre hommage à Dieu". (Jean XVI, 2) Ainsi agissait Paul, mais non pourtant comme les Juifs, tant s'en fallait !
Et la preuve que c'est le zèle qui l'anime, c'est qu'il passe aux villes étrangères. Mais eux ne s'inquiétaient pas même de ce qui se passait à Jérusalem; ils n'avaient qu'une chose en vue, l'honneur. Et pourquoi allait-il à Damas ? C'était une grande ville, une ville royale; il craignait qu'elle ne fût envahie. Et voyez son empressement, voyez son ardeur, et comme il se conforme bien à la loi ! Il ne va pas trouver le gouverneur, mais le prince des prêtres. "Il lui demande des lettres, afin que s'il en trouvait de cette voie". Il applique ce mot "voie" aux croyants, parce qu'alors tout le monde les appelait ainsi, peut-être parce qu'ils suivaient la voie qui mène au ciel. Mais pourquoi ne reçoit-il pas le pouvoir de les punir sur place, mais de les conduire à Jérusalem ?
Afin que le châtiment leur fût infligé par une puissance plus élevée. Voyez dans quel péril il se jette, et aussi comme il craint que mal ne lui arrive. Il s'associe des compagnons, peut-être par peur; ou bien, comme il marchait contre une multitude, il s'entoure d'une multitude, afin de pouvoir plus hardiment "amener, enchaînés, à Jérusalem, les hommes et les femmes qu'il trouverait". Il voulait, d'ailleurs, montrer à tous, le long du chemin, qu'il était seul l'auteur de l'entreprise, dont les autres n'avaient pas autant de souci. Et voyez que déjà auparavant il jetait en prison. Les autres n'en avaient pas le pouvoir, mais son ardeur le lui donnait. "Et comme il était en chemin et qu'il approchait de Damas, tout à coup une lumière du ciel brilla autour de lui; et, tombant à terre, il entendit une voix qui lui disait: Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?" »
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ET LUI DIT: LÈVE-TOI ET VA VERS LE MIDI, SUR LE CHEMIN QUI DESCEND
DE JÉRUSALEM À GAZA, CELLE QUI EST DÉSERTE. ET SE LEVANT IL PARTIT."
(Actes VIII, v.26 — Actes IX, v.9)
Par Saint Jean Chrysostôme.
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1-3. Baptême de l'eunuque éthiopien. — Philippe transporté miraculeusement de Gaza à Azoth. — Conversion de saint Paul.
4. L'abandon des Livres saints nous conduit à notre perte.
5. Dans l'Eglise même il y a une inattention générale, lorsque la voix du lecteur fait entendre la sainte parole des Écritures,
et pourtant les auditeurs sont très ignorants des mystères.
3. Pourquoi cela ne s’est-il pas passé à Jérusalem ? A Damas ? Afin que d’autres ne pussent pas en altérer le récit, et que celui qui était parti pour un tel motif, fût cru quand il le raconterait. En effet, il l'expose lui-même, quand il se défend devant Agrippa. Ses yeux sont malades, parce qu'une lumière trop vive est nuisible; car les yeux ont leur mesure de force. On dit aussi qu'un son trop éclatant rend sourd et stupide. Mais il fut seul aveuglé, et la crainte éteignit sa colère, en sorte qu'il entendit ces paroles: "Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?"
On ne lui dit pas: crois, ni rien de semblable; mais on l'accuse. Et celui qui l'accuse lui dit à peu près quel tort, grand ou petit, t'ai-je fait, pour que tu agisses ainsi ? "Il dit: Qui êtes-vous, Seigneur ?" Déjà il se reconnaît serviteur. Le Seigneur répondit: "Je suis Jésus que tu persécutes". Comme s'il disait: Ne t'imagine pas que tu fasses la guerre aux hommes. Ceux qui étaient avec lui entendirent bien la voix de Paul, mais ne virent point celui à qui il répondait. Et c'était juste: ils n'entendirent que ce qu'il y avait de moins important.
Car s'ils avaient entendu cette voix, ils n'eussent pas cru: mais en voyant que Paul répondait, ils furent frappés d'étonnement. "Lève-toi, entre dans la ville, et là on te dira ce que tu dois faire". Remarquez qu'on ne lui révèle pas tout, d'abord, qu'on se contente en premier lieu de calmer son âme et de lui donner bon espoir qu'il recouvrera la vue. "Or les hommes qui l'accompagnaient demeuraient tout étonnés, entendant bien la voix, mais ne voyant personne. Saul se leva donc de terre et, les yeux ouverts, ne voyait personne. Alors le conduisant par la main, ils le firent entrer à Damas".
Ce sont les dépouilles du démon, ce sont ses instruments qu'ils introduisent, comme il est d'usage après la prise d'une ville ou d'une capitale. Et ce qu'il y a d'étonnant, c'est que ce sont des adversaires, des ennemis qui l'amènent, à la vue de tout le monde. "Et il fut trois jours sans voir, et il ne mangea ni ne but". A-t-on jamais rien vu de semblable ? La conversion de Paul console du chagrin causé par le meurtre d'Etienne, bien que le genre de mort de celui-ci renferme en lui-même sa consolation; et que la conversion du pays des Samaritains soit aussi un très grand sujet de joie.
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Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.
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"CEPENDANT UN ANGE DU SEIGNEUR PARLA À PHILIPPE,
ET LUI DIT: LÈVE-TOI ET VA VERS LE MIDI, SUR LE CHEMIN QUI DESCEND
DE JÉRUSALEM À GAZA, CELLE QUI EST DÉSERTE. ET SE LEVANT IL PARTIT."
(Actes VIII, v.26 — Actes IX, v.9)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1-3. Baptême de l'eunuque éthiopien. — Philippe transporté miraculeusement de Gaza à Azoth. — Conversion de saint Paul.
4. L'abandon des Livres saints nous conduit à notre perte.
5. Dans l'Eglise même il y a une inattention générale, lorsque la voix du lecteur fait entendre la sainte parole des Écritures,
et pourtant les auditeurs sont très ignorants des mystères.
3. (suite) Et pourquoi, dira-t-on, cela n'est-il pas arrivé plus tôt ? Pour montrer que le Christ était vraiment ressuscité. Car, comment celui qui le persécute, qui ne croit ni à sa mort ni à sa résurrection, qui s'acharne sur ses disciples; comment, dites-moi, celui-là aurait-il cru, si le crucifié n'eût eu une grande puissance ? Les autres ont cru, soit ! Mais que direz-vous à celui-ci ? D'ailleurs il n'est venu qu'après la résurrection, et pas immédiatement encore, afin que son hostilité devînt plus manifeste. Car ce furieux qui verse le sang, qui jette en prison, croit sur-le-champ.
Ce n'était point assez qu'il ne fût pas avec le Christ, il fallait encore qu'il fit une guerre violente aux fidèles; il n'est excès de fureur auquel il ne se livre; il est le plus emporté de tous. Mais dès qu'il a perdu la vue, il y voit un signe de la puissance et de la clémence divine. Peut-être aussi fallait-il qu'on ne le soupçonnât pas de dissimulation. Mais comment soupçonner de dissimulation un homme altéré de sang, qui va trouver les prêtres, qui se précipite dans les dangers, qui pourchasse et punit même les étrangers ? Et c'est donc après tout cela qu'il reconnaît la puissance de Dieu.
Et pourquoi la lumière ne l’enveloppe-t-elle pas dans la ville, et non en dehors ? Parce que la foule n'aurait pas cru, et s'en serait peut-être amusée; puisque un jour ceux qui étaient présents et qui avaient entendu une voix du ciel, disaient: "C'est le tonnerre". (Jean XII, 29) Lui, au contraire, sera bien plutôt cru quand il racontera ce qui le touche de si près. On le conduit enchaîné, quoique sans liens; on traîne celui qui espérait traîner les autres. Et pourquoi ne mange-t-il ni ne boit-il ? Il condamne sa conduite, il s'avoue coupable, il prie, il conjure le Seigneur. Que si l'on objecte que la nécessité l'y forçait (car il en arriva autant à Elymas), nous répondrons : Soit ! Mais Elymas demeura comme il était. Et comment se fait-il qu'il n'ait pas été forcé de croire? Eh ! Qu’y avait-il de plus propre à faire violence que le tremblement de terre au moment de la résurrection; que le témoignage même des gardes qui, après tant d'autres signes, affirmaient avoir vu le Christ ressuscité ?
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.
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ET LUI DIT: LÈVE-TOI ET VA VERS LE MIDI, SUR LE CHEMIN QUI DESCEND
DE JÉRUSALEM À GAZA, CELLE QUI EST DÉSERTE. ET SE LEVANT IL PARTIT."
(Actes VIII, v.26 — Actes IX, v.9)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1-3. Baptême de l'eunuque éthiopien. — Philippe transporté miraculeusement de Gaza à Azoth. — Conversion de saint Paul.
4. L'abandon des Livres saints nous conduit à notre perte.
5. Dans l'Eglise même il y a une inattention générale, lorsque la voix du lecteur fait entendre la sainte parole des Écritures,
et pourtant les auditeurs sont très ignorants des mystères.
3. (suite) Tout cela instruit, mais ne force point à croire. Et pourquoi les Juifs n'ont-ils pas cru, bien qu'ils connussent tout cela ? Il était évident que Paul disait la vérité: car si rien n'était arrivé, il ne se serait pas converti; tous devaient donc croire. Il n'était point au-dessous de ceux qui prêchaient la résurrection du Christ, il était même bien plus digne de foi, puisqu'il s'était converti subitement. Il n'avait eu de rapport avec aucun fidèle; c'est à Damas, ou plutôt près de Damas, qu'a eu lieu sa conversion.
Je demande maintenant aux Juifs: Pourquoi, de grâce, Paul s'est-il converti ? Il a vu tant de prodiges et il ne s'est pas converti; son maître a changé, et lui n'a point changé; qui l'a convaincu, ou plutôt qui lui a inspiré subitement cette si grande ardeur, qui lui faisait désirer d'être anathème pour le Christ ? Ici la vérité des choses apparaît dans tout son éclat. En attendant, comme je le disais tout à l'heure, que la conduite de l'eunuque éclairé et appliqué à la lecture nous fasse rougir. Voyez-vous comme il est puissant, riche, et pourtant occupé, même en voyage ? Que devait-il être chez lui, lui qui ne supportait pas même d'être oisif en route ? qu'était-il pendant la nuit ?
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
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ET LUI DIT: LÈVE-TOI ET VA VERS LE MIDI, SUR LE CHEMIN QUI DESCEND
DE JÉRUSALEM À GAZA, CELLE QUI EST DÉSERTE. ET SE LEVANT IL PARTIT."
(Actes VIII, v.26 — Actes IX, v.9)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1-3. Baptême de l'eunuque éthiopien. — Philippe transporté miraculeusement de Gaza à Azoth. — Conversion de saint Paul.
4. L'abandon des Livres saints nous conduit à notre perte.
5. Dans l'Eglise même il y a une inattention générale, lorsque la voix du lecteur fait entendre la sainte parole des Écritures,
et pourtant les auditeurs sont très ignorants des mystères.
4. Vous tous qui êtes dans les dignités, écoutez et imitez son humilité et sa piété. Quoi qu'il retournât chez lui, il ne dit point: Je rentre dans ma patrie, j'y recevrai le baptême: froid langage que tiennent la plupart. Il n'est pas besoin de signes, il n'est pas besoin de prodiges: il crut sur la parole du prophète. C'est pourquoi Paul s'afflige sur lui-même, en disant: "Moi j'ai obtenu miséricorde de Dieu, parce que j'ai agi par ignorance, dans l'incrédulité, et afin qu'en moi le premier, le Christ Jésus montrât toute sa patience". (I Timothée I, 13;16)
Certainement, cet eunuque est digne d'admiration. Il n'a point vu le Christ, il n'a point vu de miracle; il voyait Jérusalem encore debout, et il a cru à Philippe. Qui l'a donc rendu tel ? Son âme était pleine de sollicitude, il s'appliquait aux Écritures, il s'adonnait à la lecture. Or le larron avait vu des prodiges, les mages avaient vu l'étoile; mais lui n'avait rien vu de pareil, et pourtant il crut, tant est utile la lecture des Écritures !
Mais Paul, dira-t-on, ne méditait-il pas la loi ? Oui, mais il me semble qu'il a été réservé à dessein pour le but que j'indiquais plus haut, à savoir, parce que le Christ voulait attirer les Juifs de tout côté, car rien ne pouvait leur être plus utile que sa conversion, s'ils eussent eu de l'intelligence. Elle devait plus les attirer que les signes, que tout autre moyen; comme aussi rien n'était plus propre à scandaliser des âmes grossières. Voyez donc Dieu faire des prodiges après la dispersion des apôtres.
Les Juifs avaient accusé les apôtres, les avaient jetés en prison; Dieu fait des miracles. Et voyez comment: les tirer de prison, amener Philippe, attirer Paul, se montrer à Etienne: autant de signes de sa main. Et puis voyez quel honneur est fait à Paul, quel honneur à l'eunuque ! Au premier le Christ se montre, peut-être durement, parce qu'autrement il n'eût pas cru. Et nous qui sommes familiers avec ces prodiges, rendons-nous-en dignes. Beaucoup de gens entrent maintenant à l'église et ne savent pas ce qui s'y dit; mais l'eunuque, même sur la place publique, même sur son char, s'appliquait à la lecture des Écritures.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.
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(Actes VIII, v.26 — Actes IX, v.9)
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1-3. Baptême de l'eunuque éthiopien. — Philippe transporté miraculeusement de Gaza à Azoth. — Conversion de saint Paul.
4. L'abandon des Livres saints nous conduit à notre perte.
5. Dans l'Eglise même il y a une inattention générale, lorsque la voix du lecteur fait entendre la sainte parole des Écritures,
et pourtant les auditeurs sont très ignorants des mystères.
4. (suite) Il n'en est pas de même de vous; personne n'a ce livre entre les mains; tout plutôt que la Bible. Mais pourquoi n'a-t-il pas vu Philippe avant d'entrer à Jérusalem, mais seulement après ? Parce qu'il ne devait pas voir les apôtres chassés, vu qu'il était encore faible; et parce qu'il n'aurait pas cru aussi facilement qu'il l'a fait après avoir été instruit par le prophète. Il en sera de même pour vous: si quelqu'un veut lire attentivement les prophètes, il n'aura pas besoin de signes; et si vous le voulez, voyons la prophétie elle-même. "Comme une brebis, il a été mené à la boucherie; dans l'humiliation, son jugement a été aboli".
Par là l'eunuque apprit que le Christ a été crucifié, que la vie terrestre lui a été enlevée, qu'il n'avait pas commis de péché, qu'il a pu sauver les autres, que sa génération ne saurait être racontée, que les pierres se sont fendues, que le voile s'est déchiré, que les morts sont sortis de leurs tombeaux; ou plutôt Philippe lui dit tout cela en expliquant le texte du prophète. La lecture des Écritures est donc une grande chose.
Ainsi s'accomplissait la parole de Moïse: "Assis, couché, debout, marchant, souviens-toi de ton Dieu". (Deutéronome VI, 7) Les voyages surtout, quand ils se font dans la solitude, nous donnent occasion de réfléchir, parce que personne ne nous distrait. C'est en route que l'eunuque obtient la foi, et Paul aussi; mais c'est le Christ lui-même, et non un autre, qui attire Paul. Ceci dépassait le pouvoir des apôtres; le plus merveilleux encore, c'est que, quoique les apôtres fussent à Jérusalem et qu'aucun d'eux ne se trouvât à Damas, Paul revint croyant de cette ville; et ceux qui étaient à Damas savaient qu'il n'avait point la foi en sortant de Jérusalem, puisqu'il portait des lettres pour enchaîner les fidèles. Comme un excellent médecin, le Christ l'a guéri au fort même de la fièvre; car il fallait le saisir dans l'accès de sa fureur. C'est alors que sa chute a été plus sensible, et qu'il s'est mieux condamné lui-même pour avoir formé de si criminelles entreprises.
Mais il serait bon de reprendre le fil du discours que nous vous adressions. A quoi bon les Écritures ? Je vous le demande ? En ce qui vous regarde, elles n'existent plus. A quoi bon l'église ? Enfouissez les livres; peut-être le jugement sera-t-il moins terrible, la punition moins forte. Oui, celui qui les enfouirait et ne les écouterait plus, les outragerait moins que vous ne le faites maintenant. Quel serait en effet son tort à leur égard ? De les avoir enfouis. Quel est le nôtre ? De ne pas les écouter. Or, je vous le demande, lequel est le plus injurieux de ne pas répondre à qui se tait, ou de ne pas répondre à qui parle ? Évidemment c'est ce dernier.
Donc vous qui n'écoutez pas cette voix qui vous parle, vous commettez une plus grave injure, vous montrez un plus grand mépris. "Ne nous parlez pas", disaient autrefois les Juifs aux prophètes; mais vous, vous faites pire, en disant: Ne nous parlez pas, nous ne ferons rien. Car les Juifs engageaient les prophètes à ne pas parler, de peur que leur parole ne leur inspirât quelque sentiment de piété; mais vous, par un mépris plus grand, vous ne faites pas même cela. Croyez-moi: quand vous nous fermeriez la bouche de votre propre main, vous ne commettriez pas un aussi grand outrage que maintenant. Car enfin, celui qui écoute et n'obéit pas, ne montre-t-il pas un plus grand mépris que celui qui n'écoute pas ?
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
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4. L'abandon des Livres saints nous conduit à notre perte.
5. Dans l'Eglise même il y a une inattention générale, lorsque la voix du lecteur fait entendre la sainte parole des Écritures,
et pourtant les auditeurs sont très ignorants des mystères.
5. Traitons ce sujet plus à fond. Si quelqu'un contenait celui qui l'injurie et lui fermait la bouche, à cause de la peine qu'il éprouverait à se voir injurié, et qu'un autre n’en eût aucun souci, n'eût pas même l'air d'y faire attention, lequel montrerait le plus grand mépris ? N'est-ce pas celui-ci ? Le premier fait voir qu'il sent le coup; le second ferme, pour ainsi dire, la bouche à Dieu. Ce mot nous fait horreur mais écoutez comment cela se fait. La bouche par laquelle Dieu parle, est la bouche de Dieu.
Car de même que notre bouche est celle de notre âme, bien que notre âme n'ait pas de bouche; ainsi la bouche des prophètes est la bouche de Dieu. Écoutez et tremblez. Un diacre se tient debout, élève la voix et crie: "Attention !" et cela bien des fois. Cette voix est celle de toute l'Eglise, et personne ne fait attention. Après lui, le lecteur commente la prophétie d'Isaïe, et personne encore ne fait attention, bien que ce langage n'ait rien d'humain. Ensuite, s'adressant à l'auditeur, il dit: "Voici ce que dit le Seigneur", et personne encore n'est attentif. Que dis-je ? Il raconte des choses effrayantes, horribles, et personne n'est attentif.
Mais que dit la foule ? — On nous lit toujours les mêmes choses. — Et voilà surtout ce qui vous perd. Quand même vous sauriez cela, ce n'est pas une raison pour en détourner votre esprit; au théâtre, le spectacle est toujours le même et vous ne vous en lassez pas. Comment osez-vous parler ainsi, vous qui ne connaissez pas même les noms des prophètes ? Vous ne rougissez pas de vous excuser en disant qu'on vous lit toujours les mêmes choses, quand vous ne savez pas même les noms des écrivains, bien que vous les entendiez toujours ?
Vous convenez vous-même qu'on dit toujours les mêmes choses. Si je disais cela par manière de reproche, vous devriez recourir à une autre excuse, et ne pas ainsi vous accuser vous-même. Dites-moi: Ne donnez-vous point d'avis à votre fils ? Et s'il vous disait que vous répétez toujours les mêmes choses, ne prendriez-vous pas cela pour une injure ? Il serait permis de ne pas répéter, si nous savions bien ces choses, et que nous le prouvassions par notre conduite; et encore la lecture n'en serait-elle pas inutile. Qui égale Timothée ? Et pourtant Paul lui écrit: "Appliquez-vous à la lecture et à l'exhortation". (I Timothée IV, 13) Car il est impossible, absolument impossible d'épuiser le sens des Écritures; c'est une source qui n'a pas de fond.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
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4. L'abandon des Livres saints nous conduit à notre perte.
5. Dans l'Eglise même il y a une inattention générale, lorsque la voix du lecteur fait entendre la sainte parole des Écritures,
et pourtant les auditeurs sont très ignorants des mystères.
5. (suite) Voulez-vous que je vous prouve que ce n'est pas toujours la même chose ? A combien portez-vous le nombre de ceux qui ont parlé sur les évangiles ? Eh bien ! Tous ont dit quelque chose d'extraordinaire et de nouveau. Car plus on s'y applique, plus la vue devient perçante, plus on est éclairé de la pure lumière. Elles sont grandes, les choses dont je parle. Qu'est-ce qu'une prophétie, dites-le moi ? Qu’est-ce qu'un récit ? Qu’est-ce qu'une parabole ? Une allégorie ? Une figure ? Un symbole ? Les évangiles ? Ou plutôt répondez seulement à cette question si clair : pourquoi les appelle-t-on évangiles ? Vous avez souvent ouï dire que les évangiles ne doivent renfermer rien de triste; néanmoins ils sont remplis de passages bien sévères. "Leur feu ne s'éteindra pas et leur vie ne mourra point". (Marc IX, 43) Et cet autre: "Et il le divisera et il lui donnera sa part avec les hypocrites" (Matthieu XXIV, 51); et ceci: "Il leur dira: Je ne vous connais pas, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité". (Matthieu VII, 23)
Ne nous faisons donc point d'illusion, en nous imaginant que c'est là un langage à la façon des Grecs. Est-ce que cela ne nous regarde pas ? Mais vous êtes sourds, et, dans votre stupidité, vous baissez la tête. Les évangiles, dit-on, ne doivent contenir rien de pratique, mais simplement donner de bons conseils. Et les choses pratiques y abondent, comme celle-ci: "Si quelqu'un ne hait pas son père et sa mère, il n'est pas digne de moi". (Luc XVI, 26) "Je ne suis pas venu apporter la paix sur la terre, mais le glaive". (Matthieu X, 34) "Vous aurez des tribulations dans le monde". (Jean XVI, 33) Voilà qui est bien, mais ce ne sont pas de bonnes nouvelles; la bonne nouvelle, c'est ceci: vous aurez tels biens; comme on se dit familièrement les uns aux autres: qu'ai-je à faire avec les évangiles ? Votre père ou votre mère viendra. L'évangile ne dit pas: Faites cela !
Dites-moi donc encore: quelle différence y a-t-il entre les évangiles et les livres des prophètes ? Pourquoi ceux-ci ne s'appellent-ils pas évangiles ? Car ils disent les mêmes choses, comme, par exemple: "Le boiteux sautera comme un cerf". (Isaïe XXXV, 6); "Le Seigneur donnera la parole à ceux qui évangélisent ". "Je vous donnerai un ciel nouveau et une terre nouvelle". (Isaïe LXV, 17) Pourquoi ces livres ne s'appellent-ils pas évangiles ? Pourquoi l'évangile ne s'appelle-t-il pas prophétie ?
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
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(Actes VIII, v.26 — Actes IX, v.9)
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4. L'abandon des Livres saints nous conduit à notre perte.
5. Dans l'Eglise même il y a une inattention générale, lorsque la voix du lecteur fait entendre la sainte parole des Écritures,
et pourtant les auditeurs sont très ignorants des mystères.
5. (suite) Mais si, ne sachant pas même ce que c'est que les évangiles, vous méprisez ainsi la lecture des Écritures, que vous dirai-je ? Je vous dirai encore autre chose: Pourquoi quatre Évangiles ? Pourquoi pas dix ? Pourquoi pas vingt ? Pourquoi un plus grand nombre n'ont-ils pas entrepris de composer des évangiles ? Pourquoi pas un seul ? Pourquoi des disciples ? Pourquoi d'autres qui n'étaient pas disciples ? En deux mots, pourquoi les Ecriture ? Pourtant l'Ancien Testament dit le contraire: "Je vous donnerai un Testament nouveau". (Jérémie XXXI, 31)
Où sont ceux qui disent: c'est toujours la même chose ?
Vous ne parleriez pas ainsi, si vous saviez que quand même un homme vivrait dix mille ans, il n'y trouverait pas toujours la même chose. Croyez-moi bien: je ne résoudrai aucune de ces questions ni en particulier, ni en public; si quelqu'un trouve la solution, j'approuverai par un signe de tête; sinon je resterai tranquille.
Nous avons fait de vous des hommes inutiles, en expliquant toujours tout sur-le-champ, et en ne refusant pas quand il aurait fallu. Vous avez maintenant de nombreuses questions: étudiez-les, cherchez en la raison. Pourquoi évangiles ? Pourquoi pas prophéties ? Pourquoi des choses pratiques dans les évangiles ? Si quelqu'un est embarrassé, qu'un autre cherche, et communiquez-vous le fruit de vos réflexions; quant à nous, nous garderons le silence.
Car si ce que nous avons dit jusqu'ici ne vous a servi à rien, ce que nous pourrions ajouter serait encore plus inutile. En vérité, nous puisons dans un tonneau percé; mais votre punition n'en sera que plus terrible. Nous nous tairons donc. Il dépend de vous qu'il n'en soit pas ainsi. Si nous voyons en vous du zèle, peut-être reprendrons-nous la parole, afin que vous deveniez de plus en plus agréables à Dieu et que nous nous réjouissions en vous: glorifiant en tout Dieu, le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartiennent la gloire, la puissance, la grandeur et l'honneur, avec le Père, qui n'a pas de commencement, et son Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
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"OR, IL Y AVAIT À DAMAS UN DISCIPLE NOMMÉ ANANIE, À QUI LE SEIGNEUR DIT, DANS UNE VISION:
«ANANIE». ET IL RÉPONDIT: «ME VOICI, SEIGNEUR». LE SEIGNEUR LUI DIT: «LEVEZ-VOUS, ET VOUS EN
ALLEZ DANS LA RUE QU'ON APPELLE DROITE, CHERCHER DANS LA MAISON DE JUDAS UN NOMMÉ SAÜL DE
TARSE, CAR IL Y EST EN PRIÈRES». ET IL A VU, DANS UNE VISION, UN HOMME NOMMÉ ANANIE,
QUI ENTRAIT ET LUI IMPOSAIT LES MAINS, AFIN QU'IL RECOUVRÂT LA VUE."
(Actes IX, vv.10-25.)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. et 2. Paul aveugle, à Damas, guéri par Ananie. — Zèle ardent de Paul; sa prudence et son courage.
3. et 4. Beau développement sur cette pensée: la grande accusation que le chrétien doit redouter, c'est d'avoir été inutile.
1. Pourquoi le Seigneur n'appelle-t-il, n'envoie-t-il aucun des principaux apôtres pour l'instruction de Paul ? C'est qu'il ne fallait pas un homme pour amener Paul à la foi, il fallait le Christ lui-même. Ananie ne l'a pas enseigné, mais seulement baptisé. A peine baptisé, Paul s'attire la grâce de l'Esprit par l'ardeur de son zèle. Maintenant, qu'Ananie fut un personnage considérable, c'est ce qui est évident, et parce qui lui est communiqué, et par la réponse qu'il oppose: " Seigneur, j'ai entendu dire à plusieurs, combien cet homme a fait de maux à vos saints, dans Jérusalem (Actes IX, 13)". S'il a pu opposer à Dieu, une pareille réponse, que n'aurait-il pas dit à un ange que Dieu lui aurait envoyé ?
Nous avons vu que Philippe ne fut pas averti de ce qui doit arriver; un ange se montre à lui; l'Esprit lui ordonne d'avancer, de s'approcher du chariot. Ici, l'Esprit fait plus; il rassure Ananie; il semble lui dire: C'est un homme qui est en prières, c'est un aveugle, et vous avez peur. Moïse aussi nous fait voir une peur semblable. Les paroles d'Ananie marquent plutôt la peur que le manque de foi. Écoutez-les: "Seigneur, j'ai entendu dire à plusieurs, combien cet homme.... " Que dites-vous ? Dieu parle, et vous hésitez !
Ainsi, on ne connaissait pas encore la puissance du Christ. "Et même il est venu en cette ville, avec un pouvoir des princes des prêtres, pour emmener prisonniers tous ceux qui invoquent votre nom (Actes IX, 14)". D'où le savait-on ? Il faut croire que la terreur était générale, et l'on avait eu grand soin de courir aux informations. Ananie ne parle donc pas pour apprendre au Christ quelque chose, mais Ananie ne comprend pas, dans une pareille conjoncture, la possibilité de ce qu'on lui demande.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.
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italiques et
gras ajoutés.
à suivre…
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ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.
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"OR, IL Y AVAIT À DAMAS UN DISCIPLE NOMMÉ ANANIE, À QUI LE SEIGNEUR DIT, DANS UNE VISION:
«ANANIE». ET IL RÉPONDIT: «ME VOICI, SEIGNEUR». LE SEIGNEUR LUI DIT: «LEVEZ-VOUS, ET VOUS EN
ALLEZ DANS LA RUE QU'ON APPELLE DROITE, CHERCHER DANS LA MAISON DE JUDAS UN NOMMÉ SAÜL DE
TARSE, CAR IL Y EST EN PRIÈRES». ET IL A VU, DANS UNE VISION, UN HOMME NOMMÉ ANANIE,
QUI ENTRAIT ET LUI IMPOSAIT LES MAINS, AFIN QU'IL RECOUVRAT LA VUE."
(Actes IX, vv.10-25.)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE. 1. et 2. Paul aveugle, à Damas, guéri par Ananie. — Zèle ardent de Paul; sa prudence et son courage.
3. et 4. Beau développement sur cette pensée: la grande accusation que le chrétien doit redouter, c'est d'avoir été inutile.
1. (suite) C'est ainsi qu'ailleurs les disciples disent: "Qui peut être sauvé ?" (Marc, X, 26) Mais voyez comme tout est disposé de manière à lui inspirer de la confiance. Un songe, une vision, une voix qui avertit: Il est en prières, dit le Seigneur, donc ne craignez rien. Et pourquoi ne lui annonce-t-il pas clairement la victoire remportée ? C'est pour nous apprendre à ne pas publier nos triomphes, ou plutôt, c'est précisément parce que le Seigneur voyait la crainte d'Avanie. Et ce n'est pas pour Dieu une raison de lui dire: Il ne refusera pas de vous croire. Mais que lui dit-il ? "Levez-vous, et vous en allez. Car il a vu, dans une vision, un homme qui lui imposait les mains. Dans une vision", parce qu'il était aveugle.
Et la grandeur du miracle n'a pas transporté le disciple, tant il avait peur ! C'est de lui pourtant que Dieu s'est servi pour rendre la vue à Paul devenu aveugle. Le Seigneur lui repartit: "Allez le trouver, parce que cet homme m'est un vase d'élection pour porter mon nom devant les gentils, devant les rois, et devant les enfants d'Israël; car je lui montrerai combien il faudra qu'il souffre pour mon nom(Actes IX, 15-16)". Non seulement ce sera un fidèle, dit le Seigneur, mais un docteur, et il parlera, en toute liberté, "devant les gentils et devant les rois".
Sa doctrine grandira au point de prévaloir sur toutes les nations et sur les rois. "Ananie s'en alla donc, et, étant entré dans la maison, il lui imposa les mains et lui dit: Saul, mon frère, le Seigneur m'a envoyé Jésus, qui vous est apparu dans le chemin par où vous veniez, afin que vous recouvriez la vue, et que vous soyez rempli du Saint-Esprit (Actes IX, 17). "Jésus", dit-il, "qui vous est apparu dans le chemin".
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.
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"OR, IL Y AVAIT À DAMAS UN DISCIPLE NOMMÉ ANANIE, À QUI LE SEIGNEUR DIT, DANS UNE VISION:
«ANANIE». ET IL RÉPONDIT: «ME VOICI, SEIGNEUR». LE SEIGNEUR LUI DIT: «LEVEZ-VOUS, ET VOUS EN
ALLEZ DANS LA RUE QU'ON APPELLE DROITE, CHERCHER DANS LA MAISON DE JUDAS UN NOMMÉ SAÜL DE
TARSE, CAR IL Y EST EN PRIÈRES». ET IL A VU, DANS UNE VISION, UN HOMME NOMMÉ ANANIE,
QUI ENTRAIT ET LUI IMPOSAIT LES MAINS, AFIN QU'IL RECOUVRAT LA VUE."
(Actes IX, vv.10-25.)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE. 1. et 2. Paul aveugle, à Damas, guéri par Ananie. — Zèle ardent de Paul; sa prudence et son courage.
3. et 4. Beau développement sur cette pensée: la grande accusation que le chrétien doit redouter, c'est d'avoir été inutile.
1. (suite) Certes, ce n'est pas le Christ qui lui a dit ces choses, mais l'Esprit. "Et aussitôt, il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue; et s'étant levé, il fut baptisé (Actes IX, 18). Ayant ensuite mangé, il reprit des forces (Actes IX, 19)". Il ne fit que lui imposer les mains, et aussitôt de ses yeux tombèrent les écailles. On a trouvé, dans ces écailles, la cause de cette cécité. Mais pourquoi le Seigneur ne lui enleva-t-il pas les yeux ? Voici ce qu'il y eut de plus étrange: Saül, ayant les yeux ouverts, ne voyait point: il subit cette infirmité jusqu'à ce qu'il eut quitté la loi pour Jésus.
"Et aussitôt", dit le texte, "il fut baptisé. Ayant ensuite mangé, il reprit des forces". Il va sans dire qu'il était brisé par le voyage, par l'épouvante, par la faim, par le trouble de son cœur. Pour prolonger ce trouble, le Seigneur le laissa dans la cécité jusqu'à l'arrivée d'Ananie. Il ne fallait pas non plus qu'on prît cette cécité pour une imagination; de là, les écailles. Ce qui est certain, c'est que Saül n'eut pas besoin d'autre enseignement; ce qui lui était arrivé lui tint lieu d'enseignement. "Et il demeura, durant quelques jours, avec les disciples qui étaient à Damas. Et il se mit aussitôt à prêcher Jésus dans les synagogues, assurant qu'il était le Fils de Dieu (Actes IX, 20)".
Voyez, tout de suite il se met à enseigner dans les synagogues. Il ne rougit pas de son changement, il n'a pas peur de démentir ce qui l'a rendu fameux auparavant. Et non seulement il enseigne, mais il enseigne dans les synagogues. Ainsi, il a commencé par donner la mort, il était prêt à commettre mille meurtres. Voyez-vous la puissance du signe qui l'a frappé ? Par le même signe, Saul, à son tour, surprend tous les hommes. Ce que montre le texte, en ajoutant: "Tous ceux qui l'écoutaient étaient frappés d'étonnement, et ils disaient: N'est-ce pas là celui qui, persécutait avec tant d'ardeur, dans Jérusalem, ceux qui invoquaient ce nom, et qui est venu ici pour les emmener prisonniers aux princes des prêtres ?
Mais Saül se fortifiait de plus en plus, et confondait les Juifs qui demeuraient à Damas, leur prouvant que Jésus était le Christ (Actes IX, 21-22)". Dans sa connaissance de la loi, il leur fermait la bouche, il ne leur permettait pas de souffler le mot. Ils avaient cru se délivrer de tous les discours de ce genre en se délivrant d'Etienne, et ils retrouvaient un autre Etienne encore plus véhément.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. Traduit par M. l'abbé DEVOILE.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome IX, pp. 1-292.
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