SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

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Message  ROBERT. Lun 10 Fév 2014, 4:10 pm

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"OR, PIERRE VOYANT CELA, DIT AU PEUPLE: HOMMES D’ISRAËL,

POURQUOI VOUS ÉTONNEZ-VOUS DE CECI, OU POURQUOI NOUS REGARDEZ-VOUS,

COMME SI C'ÉTAIT PAR NOTRE VERTU, OU PAR NOTRE PIÉTÉ,

QUE NOUS EUSSIONS FAIT MARCHER CE BOITEUX ? "

(Actes III, vv.12-26)


Par Saint Jean Chrysostôme.




ANALYSE.


1. Après avoir montré la modestie de saint Pierre, qui repousse personnellement la gloire de ce miracle, l'Orateur entre dans le développement de son discours, et y rehausse deux éminentes qualités: la force avec laquelle il reproche aux Juifs leur déicide, et la douceur avec laquelle il leur ouvre la voie du repentir et de la pénitence.

2. Il observe aussi que l'apôtre qui, dans son premier discours, s'était appuyé de l'autorité de David pour prouver la résurrection de Jésus-Christ, allègue ici celle de Moïse pour établir que tous doivent croire à sa doctrine, et particulièrement les Juifs, qui sont les fils des prophètes.

3. A l'égard du déicide commis sur la personne de Jésus-Christ, Pierre oppose leur conduite à celle de Pilate qui vouait l'absoudre, et leur fait ainsi sentir l'énormité de leur crime.

4. Quant à la guérison de ce boiteux faite au nom de Jésus, elle prouve que Jésus est vraiment ressuscité, car comment un mort pourrait-il opérer un tel prodige ?

5. L'Orateur revient ensuite sur la prophétie de Moïse, et de nouveau en fait ressortir la gloire de Jésus-Christ, qui est ce législateur que tous doivent écouter.

6. Puis il termine par une vive exhortation à bannir le serment de toutes transactions commerciales et affaires civiles.




5. (suite) Dès les premiers siècles, Abraham conclut plusieurs traités, immola des victimes et offrit des sacrifices; mais il ne prononça aucun serment. Quelles en furent donc la cause et l'occasion ? La malice toujours croissante des hommes, l'oubli complet de toute notion de justice, et les progrès de l'idolâtrie. Alors donc, et alors seulement les hommes, étant devenus irréligieux, commencèrent à prendre Dieu à témoin de leurs paroles. Et en effet qu'est-ce que le serment ? Une garantie qu'on donne de sa sincérité, quand la corruption des mœurs ôte toute confiance. Ainsi le premier reproche que mérite celui qui fait un serment est d'être si peu sincère qu'on ne saurait croire à sa parole sans une garantie, et même la plus grande qu'il puisse offrir. Car c'est parce qu'on le juge indigne de la moindre confiance, que l'on repousse toute garantie qui viendrait des hommes, et que l'on exige celle de Dieu. En second lieu, celui qui requiert le serment, n'est pas moins coupable, s'il l'exige dans toutes les affaires, et s'il refuse tout autre mode de transaction.


O démence, honte et folie ! Ô homme, toi qui n'es qu'un ver de terre, cendre et poussière, tu appelles le Seigneur en témoignage de ta parole, et tu le forces à devenir ta caution ! Mais si une querelle s'élevait parmi vos esclaves, et si dans le feu de la dispute l'un d'eux osait appeler son maître en garantie de sa parole; pour toute réponse vous le feriez châtier sévèrement, et vous lui apprendriez ainsi à ne point se jouer de votre autorité.  Bien plus, supposons qu'au lieu de son maître, cet esclave invoquât le témoignage d'un homme vénérable, celui-ci ne s'en tiendrait-il pas offensé ? Mais je ne demande point le serment, me direz-vous. Très bien; cessez donc de l'exiger; et quand on vous dira: Voulez-vous un tel pour caution, refusez-vous y absolument. Quoi ! Faut-il que je perde mon bien ? Je ne dis point cela, et je me plains seulement de l'offense que vous faites à Dieu. C'est pourquoi celui qui exige le serment est certainement plus coupable que celui qui le prête; mais je n'absous point celui qui jure sans en être requis.


Une conduite bien plus criminelle est celle de ces hommes qui jurent pour une obole, pour un rien, souvent même pour une chose injuste. Encore du moins si l'on ne s'exposait point au parjure. Car dans ce cas, il y a un grave désordre, et il faut en faire retomber la responsabilité sur celui qui a reçu le serment et sur celui qui l'a prêté. Mais que de choses me direz-vous, sont douteuses et inconnues ! Vous devez alors n'agir qu'avec beaucoup de réserve, et si vous êtes imprudent, ne blâmez que vous seul. Au reste, il vous serait plus avantageux de souffrir ce dommage que tout autre. Car, lorsque vous appelez à serment votre débiteur, que vous proposez-vous ? De l'entraîner à un parjure ? Mais ce serait une véritable démence, et le châtiment en retomberait sur votre tête; il vaudrait mieux pour vous perdre votre fortune, qu'exposer ainsi le salut de votre frère, risquer le vôtre et offenser le Seigneur. Une telle conduite dénoterait une grande insensibilité de cœur, et une profonde impiété.




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. — Traduit par M. l'abbé DUCHASSAING.
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES.  Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865,   Tome IX, pp. 1-292.

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Message  ROBERT. Mar 11 Fév 2014, 3:23 pm

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POURQUOI VOUS ÉTONNEZ-VOUS DE CECI, OU POURQUOI NOUS REGARDEZ-VOUS,

COMME SI C'ÉTAIT PAR NOTRE VERTU, OU PAR NOTRE PIÉTÉ,

QUE NOUS EUSSIONS FAIT MARCHER CE BOITEUX ?"

(Actes III, vv.12-26)



Par Saint Jean Chrysostôme.




ANALYSE.


1. Après avoir montré la modestie de saint Pierre, qui repousse personnellement la gloire de ce miracle, l'Orateur entre dans le développement de son discours, et y rehausse deux éminentes qualités: la force avec laquelle il reproche aux Juifs leur déicide, et la douceur avec laquelle il leur ouvre la voie du repentir et de la pénitence.

2. Il observe aussi que l'apôtre qui, dans son premier discours, s'était appuyé de l'autorité de David pour prouver la résurrection de Jésus-Christ, allègue ici celle de Moïse pour établir que tous doivent croire à sa doctrine, et particulièrement les Juifs, qui sont les fils des prophètes.

3. A l'égard du déicide commis sur la personne de Jésus-Christ, Pierre oppose leur conduite à celle de Pilate qui vouait l'absoudre, et leur fait ainsi sentir l'énormité de leur crime.

4. Quant à la guérison de ce boiteux faite au nom de Jésus, elle prouve que Jésus est vraiment ressuscité, car comment un mort pourrait-il opérer un tel prodige ?

5. L'Orateur revient ensuite sur la prophétie de Moïse, et de nouveau en fait ressortir la gloire de Jésus-Christ, qui est ce législateur que tous doivent écouter.

6. Puis il termine par une vive exhortation à bannir le serment de toutes transactions commerciales et affaires civiles.






5. (suite) Mais j'espère, me direz-vous, que cet homme gardera son serment. Pourquoi donc ne le croiriez-vous pas sur sa parole ? C'est que plusieurs craignent de violer un serment, et se font un jeu d'une simple promesse. Erreur, erreur, ô mon frère ! Car celui qui s'est accoutumé à ravir le bien ou la réputation du prochain, ne respectera pas un serment, et celui qui s'effraie d'un parjure, s'effrayera bien plus encore d'une injustice. Mais il ne s'y résout qu'avec peine. — Il mérite donc que vous le traitiez avec bonté. Au reste, oublions un instant cette coutume d'exiger le serment dans toutes les transactions et affaires civiles, et portons la question sur le terrain des mœurs privées: Ici, vous ne pouvez alléguer aucune excuse, car vous jurez, et vous vous parjurez souvent pour une valeur de dix oboles. Mais parce que Dieu ne lance pas sa foudre et ne nous écrase pas, nous continuons à le blasphémer; et dans quelles circonstances ? A propos d'un panier de légumes, d'une paire de souliers, ou d'une modique somme d'argent.


Eh quoi ! Si Dieu ne nous punit pas sur-le-champ, croyons-nous ne pas commettre de péché ? Erreur ! Ce délai de sa vengeance ne prouve qu'une chose, la miséricorde du Seigneur, et nullement notre vertu. Pourquoi donc ne jurez-vous point par la vie de votre enfant, ou par la vôtre ? Et pourquoi ne dites-vous pas: Si je manque à ma parole, que je sois livré aux mains du bourreau ? Mais vous craignez de proférer un pareil serment, et à vos yeux, Dieu est moins que vos membres et que votre tête. Prononcez du moins quelque imprécation contre vous-mêmes. Mais Jésus-Christ a porté à notre égard la bonté jusqu'à nous défendre de jurer par notre tête; et nous, au contraire, nous poussons la témérité jusqu'à profaner la gloire de Dieu, et attester son saint nom sous le plus frivole prétexte. Vous ne savez donc pas ce qu'est Dieu, et quelle bouche est digne de l'invoquer? S'agit-il d'un homme illustre par ses vertus, nous disons: Purifiez vos lèvres et louez-le ensuite; mais nous prononçons à la légère et sans aucun respect le nom adorable du Seigneur, ce nom qui est au-dessus de tout nom, qui est admirable sur toute la terre, et que les démons eux-mêmes n'entendent qu'avec frémissement.




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Message  ROBERT. Mar 11 Fév 2014, 3:25 pm

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(Actes III, vv.12-26)



Par Saint Jean Chrysostôme.




ANALYSE.


1. Après avoir montré la modestie de saint Pierre, qui repousse personnellement la gloire de ce miracle, l'Orateur entre dans le développement de son discours, et y rehausse deux éminentes qualités: la force avec laquelle il reproche aux Juifs leur déicide, et la douceur avec laquelle il leur ouvre la voie du repentir et de la pénitence.

2. Il observe aussi que l'apôtre qui, dans son premier discours, s'était appuyé de l'autorité de David pour prouver la résurrection de Jésus-Christ, allègue ici celle de Moïse pour établir que tous doivent croire à sa doctrine, et particulièrement les Juifs, qui sont les fils des prophètes.

3. A l'égard du déicide commis sur la personne de Jésus-Christ, Pierre oppose leur conduite à celle de Pilate qui vouait l'absoudre, et leur fait ainsi sentir l'énormité de leur crime.

4. Quant à la guérison de ce boiteux faite au nom de Jésus, elle prouve que Jésus est vraiment ressuscité, car comment un mort pourrait-il opérer un tel prodige ?

5. L'Orateur revient ensuite sur la prophétie de Moïse, et de nouveau en fait ressortir la gloire de Jésus-Christ, qui est ce législateur que tous doivent écouter.

6. Puis il termine par une vive exhortation à bannir le serment de toutes transactions commerciales et affaires civiles.




6. O détestable coutume qui nous fait mépriser le nom du Seigneur ! Certes, si vous forciez votre débiteur à jurer dans le lieu saint, vous vous croiriez coupable de sacrilège. Mais qui vous inspirerait cette horreur ? L'usage qui est contraire à de pareils serments, tandis que ce même usage les autorise en tout autre lieu. Eh quoi ! Est-il donc permis de prononcer en vain le saint nom de Dieu ? Les Juifs l'entouraient d'un tel respect qu'ils l'écrivaient sur une lame d'or, et que le grand prêtre seul la portait sur le front. Nous, au contraire, nous le proférons presqu’à chaque instant avec une coupable légèreté. Si dans l'ancienne loi il était interdit de prononcer même le nom de Dieu, n'est-ce pas, je vous le demande, une étrange audace et un véritable délire que de l'appeler en témoignage de notre parole ?  Toute perte devrait nous paraître préférable à un tel blasphème. Je vous le répète donc, et je vous adjure de ne pas l'oublier. Bannissez le serment de toutes vos transactions civiles ou commerciales, et amenez-moi tous les désobéissants. Oui, je vous le dis et je vous le recommande en présence de tout le clergé de cette ville, il n'est permis à personne de jurer, soit en prenant en vain le nom de Dieu, soit de toute autre manière.


Si quelqu'un viole cette défense, qu'on me le dénonce, quel qu'il soit. Vous n'êtes que des enfants, et il faut que je vous traite comme des enfants. Mais qu'il n'en soit pas ainsi ! Car je rougirais pour vous si vous aviez encore besoin d'être menés la verge à la main. Oseriez-vous, n'étant que catéchumène, vous approcher de la table sainte ? Et ce qui est bien plus grave encore, vous ne craignez point, après votre baptême, de vous asseoir à cette table, dont tous les prêtres n'approchent pas, et de vous permettre ensuite de criminels jurements. Certes, vous n'oseriez, au sortir de ce lieu saint, frapper votre enfant, et vous n'avez ni honte, ni crainte de jurer après avoir communié !  Amenez-moi les coupables; j'en ferai bonne justice, et je les renverrai contents et satisfaits. Au reste, faites ce que vous voudrez; pour moi, je vous intime ce commandement: Ne jurez point. Eh ! Comment espérer encore que l'on sera sauvé si l'on transgresse ainsi toutes les lois divines ?  Les contrats et les actes de commerce ne sont-ils donc faits que pour la perte de votre âme ? Et pouvez-vous gagner autant que vous perdrez ?




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Message  ROBERT. Mer 12 Fév 2014, 10:27 am

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(Actes III, vv.12-26)



Par Saint Jean Chrysostôme.




ANALYSE.


1. Après avoir montré la modestie de saint Pierre, qui repousse personnellement la gloire de ce miracle, l'Orateur entre dans le développement de son discours, et y rehausse deux éminentes qualités: la force avec laquelle il reproche aux Juifs leur déicide, et la douceur avec laquelle il leur ouvre la voie du repentir et de la pénitence.

2. Il observe aussi que l'apôtre qui, dans son premier discours, s'était appuyé de l'autorité de David pour prouver la résurrection de Jésus-Christ, allègue ici celle de Moïse pour établir que tous doivent croire à sa doctrine, et particulièrement les Juifs, qui sont les fils des prophètes.

3. A l'égard du déicide commis sur la personne de Jésus-Christ, Pierre oppose leur conduite à celle de Pilate qui vouait l'absoudre, et leur fait ainsi sentir l'énormité de leur crime.

4. Quant à la guérison de ce boiteux faite au nom de Jésus, elle prouve que Jésus est vraiment ressuscité, car comment un mort pourrait-il opérer un tel prodige ?

5. L'Orateur revient ensuite sur la prophétie de Moïse, et de nouveau en fait ressortir la gloire de Jésus-Christ, qui est ce législateur que tous doivent écouter.

6. Puis il termine par une vive exhortation à bannir le serment de toutes transactions commerciales et affaires civiles.




6. (suite) Celui que vous avez appelé à serment se parjure-t-il ?  Vous perdez son âme et la vôtre. — Mais il remplira son serment. — Vous n'en avez pas moins donné la mort à son âme, en le forçant de transgresser un précepte divin. Corrigeons-nous donc de cette criminelle coutume, et bannissons le serment de la place publique, des boutiques, et en général de toutes nos transactions. Nous sommes assurés d'en retirer le plus grand fruit.  Car ne pensez pas avancer vos affaires en transgressant la loi divine. Mais personne, me direz-vous, ne veut me croire sur parole, et l'on m'oblige à mille serments. Telle est l'objection qui m'est faite souvent; et moi je vous réponds que vous êtes coupables de jurer ainsi avec tant de facilité. Car s'il en était autrement et si l'on savait bien que jamais vous ne vous permettez de jurer, je vous assure qu'on aurait plus de confiance en votre parole qu'aux serments multipliés de mille autres. Moi, je ne jure point, et cependant vous me croyez de préférence à ceux qui ont toujours le serment à la bouche.


Mais, m'objecterez-vous, vous êtes prince et évêque. Sans doute et même quelque chose de plus. Car, répondez-moi en toute franchise: Si j'avais la criminelle habitude de jurer en toute circonstance, respecteriez-vous beaucoup ma dignité ? Nullement. Ma dignité est donc en dehors de la question. Et maintenant, je vous le demande, que gagnez-vous à jurer ainsi ?  L'apôtre savait endurer la faim; et à son exemple, vous devriez préférer la pauvreté à cette criminelle violation de la loi divine. Vous restez incrédule: eh bien ! Ne négligez aucun moyen, et souffrez même, s'il le faut, pour vous corriger; est-ce que Dieu ne vous en récompensera pas ?  Et Celui qui nourrit chaque jour les parjures et les blasphémateurs, vous laisserait-il mourir de faim parce que vous auriez obéi à sa parole ?


O vous donc, qui êtes ici réunis, prenez tous l'engagement de ne plus jurer, et déjà célèbres par votre foi, distinguez-vous encore par là des autres églises de la Grèce, et même de tous les autres peuples. Ce sera un sceau céleste qui nous désignera en tous lieux comme le royal troupeau de Jésus-Christ. Notre langage et nos paroles nous feront distinguer des autres fidèles comme un accent étranger fait reconnaître un barbare d'avec un grec. Eh ! Dites-moi, qui distingue les perroquets des autres oiseaux ? N'est-ce pas leur aptitude à parler ? Et de même, comme autrefois les apôtres, nous nous ferons connaître à notre parole, si nos entretiens sont tout angéliques. Lorsqu'on vous dira: Prêtez serment; répondez: Jésus-Christ le défend et je ne le prêterai pas. C'en sera assez pour vous affermir dans toutes les vertus chrétiennes, vous ouvrir les voies de la piété, vous initier à la véritable philosophie, et vous faciliter l'exercice des moyens de salut. Soyons fidèles à observer ces règles, et nous obtiendrons les biens du temps et ceux de l'éternité, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui soient, avec le Père et l'Esprit-Saint, la gloire, l'honneur et l'empire, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles ! Ainsi soit-il.




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1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES.  Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865,   Tome IX, pp. 1-292.

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Message  ROBERT. Mer 12 Fév 2014, 10:30 am

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"COMME ILS PARLAIENT AU PEUPLE, LES PRÊTRES

ET LE CAPITAINE DES GARDES DU TEMPLE SURVINRENT".

(Chap. IV, vv.1-23)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.

1-3. Les apôtres sont de nouveau arrêtés et menés devant le tribunal des prêtres juifs. — Belle réponse que fait saint Pierre; l'orateur en montre l'à-propos et la portée. — Pierre qui tremblait naguère devant la servante de Caïphe, paraît  aujourd'hui avec un visage assuré devant Caïphe lui-même.

4. et 5. Exhortation morale contre les théâtres et les jurements. — L'orateur est confondu de ce qu'au lieu de s'élancer dans les hautes régions de l'enseignement évangélique, il soit encore obligé de ramper à terre pour reprendre les préceptes que les prophètes avaient jadis inculqués aux Juifs. — Pour extirper la criminelle habitude du jurement, donnons-nous des surveillants dans toutes les personnes qui nous entourent.




1. Ils n'avaient pas encore eu le temps de respirer après les premières persécutions, que déjà de nouvelles venaient les visiter. Et voyez comment la Providence ménage les événements ! C'est d'abord la persécution du rire qu'ils ont à souffrir tous ensemble, et ce n'est pas peu de chose. En second lieu, ce sont les chefs qui tombent en péril. Ces deux épreuves n'arrivent pas coup sur coup ni au hasard. Les apôtres se signalent d'abord par leurs discours à la multitude, leur puissance éclate ensuite par un grand miracle, et ce n'est qu'après cela, c'est-à-dire quand leur confiance s'est affermie; qu'ils sont appelés de Dieu à livrer des combats plus difficiles.


Mais considérez comment ceux qui ont soudoyé un traître contre Jésus-Christ, en viennent maintenant à mettre eux-mêmes la main sur les disciples, et comment leur audace et leur impudence se sont accrues depuis le crucifiement du Sauveur. C'est que le péché, tant qu'il n'est pour ainsi parler qu'en enfantement, garde une certaine pudeur, et que, quand il est une fois accompli, il accroît l'impudence de ceux qui l'ont commis. Mais pourquoi le capitaine des gardes vient-il aussi ? "Les prêtres", dit le texte, "survinrent avec le capitaine des gardes". C'était afin de donner à cette affaire le caractère d'un crime d'État, et pour ne pas courir le risque de se faire justice eux-mêmes comme dans une affaire privée.


C'est une conduite qu'ils s'appliquent partout à tenir. "Ne pouvant souffrir qu'ils enseignassent le peuple (Actes IV, 2)". Leur dépit venait non seulement de ce que les apôtres enseignaient, mais de ce qu'ils annonçaient la résurrection du Sauveur, et même notre propre résurrection par Jésus-Christ. "Qu'ils enseignassent le peuple", dit le texte, "et qu'ils annonçassent la résurrection des morts en Jésus-Christ". Il y a eu tant de vertu dans la résurrection de Jésus-Christ, qu'il est devenu l'auteur de la résurrection des autres. "Et ils mirent la main sur eux, et ils les jetèrent en prison jusqu'au lendemain, parce qu'il était déjà tard (Actes IV, 3)".


O impudence ! Ils avaient les mains encore toutes pleines du premier sang qu'ils avaient répandu, et leur fureur n'en était pas ralentie, ils voulaient même les remplir d'un nouveau sang. La présence du capitaine des gardes à cette affaire avait peut-être encore une autre raison: outre celle que nous avons donnée; peut-être craignait-on les disciples qui étaient devenus une multitude. "Il était déjà tard". Les Juifs agissaient de la sorte et gardaient les apôtres pour les adoucir, mais ce délai ne servait qu'à ajouter à leur constance. Considérez quels sont ceux qu'on arrête ; ce sont les chefs des apôtres: on veut en faire pour les autres un exemple qui les empêche de se rechercher les uns les autres et d'agir de concert.




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Message  ROBERT. Jeu 13 Fév 2014, 2:46 pm

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"COMME ILS PARLAIENT AU PEUPLE, LES PRÊTRES

ET LE CAPITAINE DES GARDES DU TEMPLE SURVINRENT".

(Chap. IV, vv.1-23)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.

1-3. Les apôtres sont de nouveau arrêtés et menés devant le tribunal des prêtres juifs. — Belle réponse que fait saint Pierre; l'orateur en montre l'à-propos et la portée. — Pierre qui tremblait naguère devant la servante de Caïphe, paraît  aujourd'hui avec un visage assuré devant Caïphe lui-même.

4. et 5. Exhortation morale contre les théâtres et les jurements. — L'orateur est confondu de ce qu'au lieu de s'élancer dans les hautes régions de l'enseignement évangélique, il soit encore obligé de ramper à terre pour reprendre les préceptes que les prophètes avaient jadis inculqués aux Juifs. — Pour extirper la criminelle habitude du jurement, donnons-nous des surveillants dans toutes les personnes qui nous entourent.




1. (suite) "Cependant beaucoup de ceux qui avaient entendu le discours" de Pierre  "crurent et le nombre des hommes fut d'environ cinq mille (Actes IV, 4)". Qu'est ceci ? Les voyait-on entourés de considération ? Ne les voyait-on pas, au contraire, chargés de fers ? Qu'est-ce donc qui attirait à la foi ? Voyez-vous éclater la vertu de Dieu ? Tout conspire à ébranler la foi, et c'est le contraire qui arrive. C'est que le discours de Pierre avait jeté la semence divine fort avant dans les âmes, c'est qu'il avait touché les cœurs.


Les Juifs étaient irrités de voir que les disciples ne les craignaient pas et qu'ils comptaient pour rien les maux présents. Voici en effet le raisonnement que faisaient les disciples: Si le Crucifié opère de telles œuvres, s'il a fait marcher le boiteux, nous n'avons rien à craindre de ceux-ci. C'était donc là un effet de la divine sagesse. C'était par son action que le nombre des croyants augmentait. Effrayés de cet accroissement, les ennemis de la foi enchaînèrent les apôtres à la vue de leurs disciples, pour intimider ceux-ci. Le contraire de ce qu'ils voulaient arriva.  Ils n'interrogèrent pas les prisonniers devant les fidèles, mais à l'écart, de peur que ceux-ci ne profitassent de la fermeté de leurs réponses s'ils les entendaient.




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1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES.  Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865,   Tome IX, pp. 1-292.

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"COMME ILS PARLAIENT AU PEUPLE, LES PRÊTRES

ET LE CAPITAINE DES GARDES DU TEMPLE SURVINRENT".

(Chap. IV, vv.1-23)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1-3. Les apôtres sont de nouveau arrêtés et menés devant le tribunal des prêtres juifs. — Belle réponse que fait saint Pierre; l'orateur en montre l'à-propos et la portée. — Pierre qui tremblait naguère devant la servante de Caïphe, paraît  aujourd'hui avec un visage assuré devant Caïphe lui-même.

4. et 5. Exhortation morale contre les théâtres et les jurements. — L'orateur est confondu de ce qu'au lieu de s'élancer dans les hautes régions de l'enseignement évangélique, il soit encore obligé de ramper à terre pour reprendre les préceptes que les prophètes avaient jadis inculqués aux Juifs. — Pour extirper la criminelle habitude du jurement, donnons-nous des surveillants dans toutes les personnes qui nous entourent.





1. (suite) "Le lendemain les chefs du peuple, les sénateurs et les scribes, s'assemblèrent dans Jérusalem, avec Anne le grand-prêtre, Caïphe, Jean, Alexandre et tous ceux qui étaient de la race sacerdotale (Actes IV, 5-6). Voilà qu'ils se réunissent encore une fois; car, pour comble de malice, ils n'observaient plus même la loi. De nouveau ils dissimulent leur mauvais dessein sous les formes de la justice, afin de noircir ces innocents par un jugement injuste. "Et ayant fait venir les apôtres au milieu d'eux, ils leur dirent: Par quelle puissance ou au nom de qui, faites-vous ceci (Actes IV, 7)?"  Ils le savaient bien. "Ils ne pouvaient souffrir", dit le texte, "qu'ils annonçassent en Jésus-Christ la résurrection des morts". C'était pour cela même qu'ils les avaient arrêtés. Pourquoi donc les interrogent-ils ? Ils espéraient les faire rétracter, et ils comptaient bien tout réparer par ce moyen. Voyons donc ce qu'ils disent: "Au nom de qui faites-vous ceci ? Alors Pierre, rempli de l'Esprit-Saint leur dit":


C'est le moment de se rappeler les paroles de Jésus-Christ et d'en remarquer l'accomplissement: "Lorsqu'ils vous mèneront dans leurs synagogues, ne vous mettez point en peine comment vous répondrez ni de ce que vous direz". (Luc XII, 11-12) Ils avaient donc reçu une grande puissance. Mais écoutons la réponse:  "Princes du peuple et sénateurs d'Israël". Admirez cette sagesse ! L’apôtre est plein de confiance, mais il ne dit rien d'injurieux, il s'exprime respectueusement: "Princes du peuple", dit-il, "et sénateurs d'Israël, puisqu'aujourd'hui l’on nous demande raison du bien que nous avons fait à un homme infirme, et qu'on veut s'informer de la manière dont il a été guéri, nous vous déclarons à vous tous et à tout le peuple d'Israël".


Dès son exorde il fait retentir à leurs oreilles des paroles courageuses et pénétrantes. Il leur rappelle ce qui s'est passé, il leur dit que c'est pour un bienfait qu'on les appelle en jugement. C'est comme s'il disait: Il fallait nous couronner pour cette action, il fallait nous signaler au public comme des bienfaiteurs insignes: et maintenant nous sommes appelés en jugement pour le bien que nous avons fait à un homme infirme, non pas riche, non pas noble: qui donc eu pourrait prendre ombrage ?




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"COMME ILS PARLAIENT AU PEUPLE, LES PRÊTRES

ET LE CAPITAINE DES GARDES DU TEMPLE SURVINRENT".

(Chap. IV, vv.1-23)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.

1-3. Les apôtres sont de nouveau arrêtés et menés devant le tribunal des prêtres juifs. — Belle réponse que fait saint Pierre; l'orateur en montre l'à-propos et la portée. — Pierre qui tremblait naguère devant la servante de Caïphe, paraît  aujourd'hui avec un visage assuré devant Caïphe lui-même.

4. et 5. Exhortation morale contre les théâtres et les jurements. — L'orateur est confondu de ce qu'au lieu de s'élancer dans les hautes régions de l'enseignement évangélique, il soit encore obligé de ramper à terre pour reprendre les préceptes que les prophètes avaient jadis inculqués aux Juifs. — Pour extirper la criminelle habitude du jurement, donnons-nous des surveillants dans toutes les personnes qui nous entourent.



2. Ce début est plein de gravité. Il y est montré que les Juifs s'enlacent eux-mêmes dans les filets du malheur. "Nous vous déclarons que c'est au nom de Jésus de Nazareth". Il ajoute aussitôt la chose qui causait surtout leur dépit. Il faisait ce que Jésus-Christ avait commandé: "Ce que l'on vous dit à l'oreille, prêchez-le sur les toits des maisons. (Matthieu X, 27) C'est au nom "de Jésus-Christ de Nazareth que vous avez crucifié, que Dieu a, ressuscité d'entre les morts, c'est en son nom que cet homme se tient debout devant vous et guéri (Actes IV, 8-10)".  


Ne croyez pas que nous cachions sa patrie ni le genre de sa mort. "Celui que vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité d'entre les morts, c'est en son nom que cet homme-ci se tient debout devant vous et guéri". Encore la passion, encore la résurrection. C'est lui qui est cette pierre "rejetée par vous, et que vous n'avez pas voulu admettre dans votre édifice, et qui est devenue la principale pierre de l’angle".  Il les fait souvenir d'une parole propre à les effrayer. "Car", dit l'Ecriture, "celui qui tombera sur cette pierre, sera brisé, et celui sur qui tombera cette pierre, elle le broiera. (Matthieu XXI, 44) Et il n'y a "point de salut par aucun autre".


Combien de coups pensez-vous que ces paroles leur ont valus ? "Car nul autre none sous le ciel n'a été donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés (Actes IV, 12)". Ici le discours devient sublime. Dès qu'il ne s'agit plus de devoir à remplir, mais seulement de liberté à montrer, Pierre ne ménage plus rien. Les mauvais traitements ne lui faisaient pas peur. Il ne dit pas simplement: Nous ne pouvons être sauvés par un autre; mais: et Il n'y a point de salut "par aucun autre", montrant ainsi que celui-là peut nous sauver et voulant en même temps effrayer ses auditeurs. "Lorsqu'ils virent la constance de Pierre et de Jean, sachant que c'étaient des hommes sans lettres, et du commun du peuple, ils en furent étonnés; ils savaient aussi qu'ils avaient été disciples de Jésus (Actes IV, 13)".


Et comment des hommes sans lettres étaient-ils devenus assez éloquents pour l'emporter sur des lettrés, sur des princes des prêtres ? — Ce n'étaient pas eux qui parlaient, mais la grâce du Saint-Esprit par leur bouche. "Et comme ils voyaient aussi l'homme qui avait été guéri présent avec eux, ils n'avaient rien à leur opposer (Actes IV, 14)". Cet homme ne manquait pas de courage, on le voit, puisqu'il accompagnait les apôtres devant le tribunal; de manière que si les Juifs avaient dit: Non, vous n'avez guéri personne, il était là pour leur répondre.




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Message  ROBERT. Ven 14 Fév 2014, 1:19 pm

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(Chap. IV, vv.1-23)



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1-3. Les apôtres sont de nouveau arrêtés et menés devant le tribunal des prêtres juifs. — Belle réponse que fait saint Pierre; l'orateur en montre l'à-propos et la portée. — Pierre qui tremblait naguère devant la servante de Caïphe, paraît  aujourd'hui avec un visage assuré devant Caïphe lui-même.

4. et 5. Exhortation morale contre les théâtres et les jurements. — L'orateur est confondu de ce qu'au lieu de s'élancer dans les hautes régions de l'enseignement évangélique, il soit encore obligé de ramper à terre pour reprendre les préceptes que les prophètes avaient jadis inculqués aux Juifs. — Pour extirper la criminelle habitude du jurement, donnons-nous des surveillants dans toutes les personnes qui nous entourent.




2. (suite) "Ils leur commandèrent donc de sortir de l'assemblée, et ils se mirent à délibérer entre eux". Voyez-vous leur embarras ? Les voyez-vous agir par une crainte tout humaine ? Autrefois, lorsqu'ils ne pouvaient ni empêcher l'œuvre du Christ, ni en amortir l'éclat, mais que la foi à sa parole croissait en proportion des efforts qu'ils faisaient pour l'arrêter, ils avaient dit: "Que ferons-nous ?" Et voici qu'ils le disent encore aujourd'hui. O démence, de s'imaginer que les mauvais traitements viendraient à bout de l'intrépidité des apôtres ! Ils n'avaient rien pu contre eux dès le commencement, et ils comptaient faire quelque chose après la puissance de parole qu'ils venaient de voir éclater en eux.


Plus donc ils s'efforçaient d'arrêter l'Evangile, plus il faisait son chemin. "Que ferons-nous à ces gens-ci ? Car ils ont fait un miracle qui est connu de tous les habitants de Jérusalem; cela est certain, et nous ne pouvons pas le nier. Mais afin qu'il ne se répande pas davantage parmi le peuple, défendons-leur avec menaces de parler à l'avenir en ce nom-là à qui que ce soit. Et les ayant fait appeler, ils leur défendirent de parler en quelque manière que ce fût, ni d'enseigner au nom de Jésus"  (Actes IV, 15-18).


Voyez leur impudence et la sagesse des apôtres ! "Mais Pierre et Jean répondant, leur dirent: Jugez vous-mêmes s'il est juste devant Dieu de vous obéir plutôt qu'à Dieu; pour nous, nous ne pouvons ne point parler des choses que nous avons vues et entendues. Alors ils les renvoyèrent avec menaces, ne trouvant point de moyen de les punir à cause du peuple". Les miracles leur fermèrent la bouche, et ne leur permirent pas d'accomplir leurs menaces; néanmoins, ils n'avaient pas honte de leur défendre de parler. "Parce que tous rendaient gloire à Dieu de ce qui était arrivé. Car l'homme qui avait été guéri d'une manière si miraculeuse avait plus de quarante ans. (Actes IV, 19-22)




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(Chap. IV, vv.1-23)



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1-3. Les apôtres sont de nouveau arrêtés et menés devant le tribunal des prêtres juifs. — Belle réponse que fait saint Pierre; l'orateur en montre l'à-propos et la portée. — Pierre qui tremblait naguère devant la servante de Caïphe, paraît  aujourd'hui avec un visage assuré devant Caïphe lui-même.

4. et 5. Exhortation morale contre les théâtres et les jurements. — L'orateur est confondu de ce qu'au lieu de s'élancer dans les hautes régions de l'enseignement évangélique, il soit encore obligé de ramper à terre pour reprendre les préceptes que les prophètes avaient jadis inculqués aux Juifs. — Pour extirper la criminelle habitude du jurement, donnons-nous des surveillants dans toutes les personnes qui nous entourent.





2. (suite) Mais reprenons. "Que ferons-nous ", disent-ils, "à ces gens-ci ?" D'abord ils font tout pour la gloire humaine. Ils avaient encore une autre intention: ils ne voulaient pas passer pour des meurtriers, comme on le voit par ce qu'ils disent quelque temps après: "Vous voulez faire retomber sur nous le sang de cet homme. — Défendons-leur avec menaces de ne plus parler en ce nom à qui que ce soit".  O démence ! Ils sont convaincus qu'il est ressuscité, par conséquent qu'il est Dieu; et ils espèrent, par leurs machinations, retenir dans l'ombre celui que la mort n'a pu garder. Y a-t-il rien d'égal à cette démence ? Cependant, ne vous étonnez pas trop de les voir encore une fois tenter l'impossible.


Telle est l'impiété: elle ne voit rien à rien, elle se trouble de tout. Ils se sont trompés dans leurs calculs, et ils en éprouvent un vif dépit; c'est l'histoire de tous ceux qui ont éprouvé une déception, une mystification. En effet, les apôtres, malgré la défense qu'on leur avait faite, allaient répétant sans cesse et partout que Dieu avait ressuscité Jésus, que c'était au nom de Jésus que le boiteux était maintenant guéri, preuve éclatante de la résurrection de Jésus-Christ. Quoique les pharisiens eussent eux-mêmes quelque idée de la résurrection, idée incomplète il est vrai et puérile, néanmoins ils tombent dans l'incrédulité et le trouble, ils se demandent ce qu'ils feront à ces hommes.


Cependant, n'y avait-il pas dans cette franchise des apôtres de quoi les convaincre qu'il n'y avait rien à faire ? Pourquoi es-tu incrédule, ô Juif, réponds-moi ? Il fallait considérer le miracle accompli et les discours entendus, et non la malice de la multitude. Pourquoi ne les livrent-ils pas aux Romains ? C'est qu'ils s'étaient déjà discrédités auprès d'eux par leur conduite envers le Christ, de manière qu'ils travaillaient contre eux-mêmes en différant de dénoncer les disciples.


Envers le Christ, ils n'avaient pas agi de la sorte: ils l'avaient arrêté au milieu de la nuit et conduit aussitôt au supplice, et ils n'avaient pas différé d'agir, parce qu'ils redoutaient le peuple; mais au sujet des apôtres, ils n'agissent plus avec la même décision, et la même confiance. Ils ne les conduisent pas devant Pilate, le souvenir de la passion de Jésus-Christ les retient, ils craignent de recevoir des reproches. "Le lendemain les chefs du peuple, les sénateurs et les scribes s'assemblèrent dans Jérusalem"
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1-3. Les apôtres sont de nouveau arrêtés et menés devant le tribunal des prêtres juifs. — Belle réponse que fait saint Pierre; l'orateur en montre l'à-propos et la portée. — Pierre qui tremblait naguère devant la servante de Caïphe, paraît  aujourd'hui avec un visage assuré devant Caïphe lui-même.

4. et 5. Exhortation morale contre les théâtres et les jurements. — L'orateur est confondu de ce qu'au lieu de s'élancer dans les hautes régions de l'enseignement évangélique, il soit encore obligé de ramper à terre pour reprendre les préceptes que les prophètes avaient jadis inculqués aux Juifs. — Pour extirper la criminelle habitude du jurement, donnons-nous des surveillants dans toutes les personnes qui nous entourent.





3. Voici de nouveau des assemblées à Jérusalem, le sang est répandu sans respect pour la ville sainte. Voici encore Anne et Caïphe. Naguère l'apôtre Piierre avait tremblé devant la servante de celui-ci qui l'interrogeait; il avait renié son Maître déjà arrêté par le même Caïphe. Maintenant que le voilà lui-même amené en présence des mêmes hommes, voyez comme il parle: "Puisqu'aujourd'hui l'on nous demande raison du bien que nous avons fait à un homme infirme, et que l’on veut savoir par la vertu de qui il a été guéri, nous vous déclarons à vous tous". Ils disent: "Au nom de qui avez-vous fait cela ?" Pourquoi dites-vous simplement: "cela ?" Pourquoi ne pas dire expressément la chose dont il s'agit ? Pourquoi la laisser dans l'ombre ? "Au nom de qui avez-vous fait cela ?"


Pierre répondit que ce n'était pas eux qui l'avaient fait. Voyez sa prudence; il ne dit pas simplement: Nous l'avons fait au nom de Jésus-Christ; mais que dit-il ? "C'est en son nom que celui-ci se tient debout devant vous et guéri".  Il ne dit pas qu'il a été guéri par eux. Cette parole: "Puisqu'aujourd'hui l'on nous demande raison du bien que nous avons fait", a une grande portée: Pierre les accuse par là de ne faire que des accusations de ce genre, et de ne se plaindre que du bien que l'on fait aux hommes. Il leur rappelle aussi ce qui s'est passé, et qu'ils sont toujours prêts à répandre le sang, et le sang des bienfaiteurs de l'humanité. Admirez encore une fois la force et la gravité de ce langage ! Les apôtres s'aguerrissaient et devenaient intrépides.


Saint Pierre montre aux Juifs qu'ils prêchent eux-mêmes Jésus-Christ malgré eux, qu'ils ne font que mettre en évidence la doctrine nouvelle en la discutant et l'examinant. — "Que vous avez crucifié". Quelle franchise ! "Que Dieu a ressuscité d'entre les morts".  Ceci témoigne encore d'une plus grande liberté. C'est comme s'il disait: Ne croyez pas que nous cachions ce que vous tenez vous autres pour ignominieux; nous sommes si éloignés de le dissimuler, que nous le publions hautement. C'est presqu'une attaque ouverte, et il ne dit pas cela simplement, mais il insiste sur la même pensée en disant: "C'est lui qui est la pierre que vous avez rejetée, et que vous n'avez pas voulu admettre dans votre édifice".


Puis, pour montrer qu'ils n'ont fait que travailler malgré eux à sa gloire, il ajoute: "Il est devenu la pierre principale de l'angle". Vous avez donc réprouvé, ô Juifs, celui qui était honorable et bon par nature. C'est ainsi qu'ils parlaient, tant le miracle qu'ils avaient opéré leur donnait de confiance. Remarquez comment, lorsqu'il s'agit d'enseigner, ils citent de nombreuses prophéties, et lorsqu'il ne faut que faire preuve d'assurance, ils se contentent d'affirmer leur sentiment: "Car nul autre nom sous le ciel n'a été donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés; aux hommes", parce que ce nom a été donné à tous, et non pas aux seuls Juifs.




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Message  ROBERT. Dim 16 Fév 2014, 10:10 am

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4. et 5. Exhortation morale contre les théâtres et les jurements. — L'orateur est confondu de ce qu'au lieu de s'élancer dans les hautes régions de l'enseignement évangélique, il soit encore obligé de ramper à terre pour reprendre les préceptes que les prophètes avaient jadis inculqués aux Juifs. — Pour extirper la criminelle habitude du jurement, donnons-nous des surveillants dans toutes les personnes qui nous entourent.




3. (suite) L'apôtre prend ses adversaires eux-mêmes à témoin. Ceux-ci demandaient: "Au nom de qui avez-vous agi ?" Au nom du Christ, répond Pierre. "Il n'y a pas d'autre nom que celui-là en qui nous puissions être sauvés". La chose est d'elle-même évidente, pourquoi donc m'interrogez-vous ? Ces paroles sont d'une âme qui méprise la vie présente. Cette liberté de langage le montre assez. Ici il fait clairement voir que, lorsqu'il s'exprimait humblement au sujet du Christ, c'était par condescendance et non par crainte qu'il le faisait.


Maintenant que le moment était venu, il en parlait avec une sublimité qui frappait d'étonnement tous les auditeurs. Voici un signe non moindre que le premier: "Ils les reconnaissaient pour les avoir vus avec Jésus". L'écrivain sacré n'a pas tracé ces mots au hasard. C'était pour rappeler en quelle circonstance les Juifs avaient vu les apôtres, c'est-à-dire pendant la passion. Pierre et Jean étaient seuls avec Jésus alors, et c'est là que les pharisiens les virent si humbles et si tremblants.


Aussi un changement si complet leur paraissait étrange. C'était toujours le même tribunal ayant Anne et Caïphe pour chefs. Ils étaient donc stupéfaits de retrouver maintenant si intrépides des hommes qu'ils avaient vus naguère si timides. Ce n'était pas seulement par leur langage que ceux-ci montraient qu'ils se souciaient fort peu d'une affaire où il y allait pour eux de la peine capitale, mais encore par leur attitude, par leur voix et par leurs regards; en un mot, la résolution où ils étaient de parler, de ce qu'ils savaient, éclatait dans toute leur personne aux yeux du peuple.




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1-3. Les apôtres sont de nouveau arrêtés et menés devant le tribunal des prêtres juifs. — Belle réponse que fait saint Pierre; l'orateur en montre l'à-propos et la portée. — Pierre qui tremblait naguère devant la servante de Caïphe, paraît  aujourd'hui avec un visage assuré devant Caïphe lui-même.

4. et 5. Exhortation morale contre les théâtres et les jurements. — L'orateur est confondu de ce qu'au lieu de s'élancer dans les hautes régions de l'enseignement évangélique, il soit encore obligé de ramper à terre pour reprendre les préceptes que les prophètes avaient jadis inculqués aux Juifs. — Pour extirper la criminelle habitude du jurement, donnons-nous des surveillants dans toutes les personnes qui nous entourent.




3. (suite) Les Juifs s'étonnaient aussi parce que c'étaient des hommes sans lettres et du commun. Comme on peut être sans lettres et n'être cependant pas du commun, et réciproquement, il met les deux termes, parce que les deux choses étaient vraies pour les apôtres:  "Sachant", dit le texte,  "que c'étaient des hommes sans lettres". Comment le savaient-ils ? Par leur manière de s'énoncer. Les apôtres ne font pas de longs discours; ils disent simplement et sans artifice ce qu'ils veulent dire, mais avec un accent qui prouve leur résolution courageuse. Peut-être les eussent-ils maltraités, si l'homme guéri par eux n'eût été là. "Ils les reconnaissaient pour les avoir vus avec Jésus"; circonstance qui leur faisait voir qu'ils tenaient de lui ce qu'ils disaient, et qu'ils agissaient en qualité de ses disciples.


D'ailleurs le miracle récent parlait encore plus haut qu'eux, et c'était lui surtout qui fermait la bouche aux Juifs: "Jugez s'il est juste en présence de Dieu de vous obéir plutôt qu'à Dieu". Maintenant qu'ils n'ont plus rien à craindre (les menacer équivalait à les absoudre), leur langage s'adoucit, tant ils étaient loin de l'audace qui provoque. Ils ont fait un miracle qui est connu de tout le monde, "nous ne pouvons le nier". De sorte qu'ils l'auraient nié, s'il en eût été autrement, si le témoignage de la multitude n'eût été là.


Le miracle était manifeste; mais que n'ose pas l’iniquité, de quelle impudence n'est-elle pas capable ? "Défendons-leur avec menaces". Que dites-vous ? Vous croyez, par des menaces, pouvoir arrêter la prédication de la vérité ? — Les commencements sont toujours pénibles et difficiles. Vous avez tué le Maître et vous n'avez rien empêché; et maintenant vous espérez nous détourner par des menaces ? L'emprisonnement n'a pas intimidé notre voix, et vous l'intimiderez, vous que nous ne comptons pour rien avec toutes vos menaces ? "Jugez devant Dieu s'il est juste de vous obéir plutôt qu'à Dieu". Ici il dit Dieu pour Jésus-Christ. Voyez-vous l'accomplissement de cette parole: "Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups, ne les craignez point ?" (Matthieu X, 16-26)




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"COMME ILS PARLAIENT AU PEUPLE, LES PRÊTRES

ET LE CAPITAINE DES GARDES DU TEMPLE SURVINRENT".

(Chap. IV, vv.1-23)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.

1-3. Les apôtres sont de nouveau arrêtés et menés devant le tribunal des prêtres juifs. — Belle réponse que fait saint Pierre; l'orateur en montre l'à-propos et la portée. — Pierre qui tremblait naguère devant la servante de Caïphe, paraît  aujourd'hui avec un visage assuré devant Caïphe lui-même.

4. et 5. Exhortation morale contre les théâtres et les jurements. — L'orateur est confondu de ce qu'au lieu de s'élancer dans les hautes régions de l'enseignement évangélique, il soit encore obligé de ramper à terre pour reprendre les préceptes que les prophètes avaient jadis inculqués aux Juifs. — Pour extirper la criminelle habitude du jurement, donnons-nous des surveillants dans toutes les personnes qui nous entourent.




4. Ensuite ils affirment la résurrection par ce qu'ils ajoutent: "Pour nous, nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu".C'est-à-dire: Nous sommes des témoins dignes de foi, et vous qui nous menacez, vous nous menacez encore en vain. Au lieu de se convertir à la vue d'un miracle pour lequel le peuple glorifiait Dieu, ils lancent des menaces de mort. C'était faire la guerre à Dieu lui-même. Après les avoir menacés, ils les renvoyèrent. Les apôtres n'en furent que plus illustres et plus glorieux. "Ma puissance", est-il écrit, "se montre tout entière dans la faiblesse". Ils avaient montré qu'ils étaient préparés à tout événement. Qu'est-ce à dire: "Nous ne pouvons pas ne point parler de ce que nous avons vu et entendu ?"  


C'est-à-dire: Si ce que nous disons est faux, reprenez-nous; si c'est la vérité, pourquoi voulez-vous nous fermer la bouche ? Voyez ce que peut la sagesse. Les Juifs sont dans l'embarras, les apôtres dans la joie; ceux-là sont couverts de confusion, ceux-ci agissent en tout avec franchise; ceux-là sont dans la crainte, ceux-ci dans la confiance. Quels étaient, dites-moi, ceux qui craignaient, de ceux qui disaient: "De peur que cette doctrine ne se répande dans le peuple", ou de ceux qui disaient: "Nous ne pouvons pas ne point parler de ce que nous avons vu et entendu ?"  La joie, la franchise, l'allégresse, tels sont les sentiments des apôtres, et ceux des prêtres juifs sont le découragement, la honte et la crainte; ils redoutaient le peuple. Ceux-là disaient ouvertement ce qu'ils voulaient, ceux-ci ne faisaient pas ce qu'ils voulaient. Quels étaient ceux qui étaient dans les liens et les périls ? N'était-ce pas surtout ceux-là ?


Attachons-nous donc à la vertu. Faites en sorte que nous ne parlions pas seulement pour votre plaisir et votre consolation. Ce n'est pas ici un théâtre, mon cher frère, où l'on vient voir des comédiens ou entendre des musiciens, où le fruit qu'on retire s'arrête à un plaisir qui ne dure qu'un jour. Et encore, plût à Dieu que ce plaisir fût seul, et qu'il ne fût pas accompagné d'un dommage ! Mais ce lieu-là, on ne le quitte pas sans remporter chez soi quelque chose des ordures qui s'y débitent. Le jeune homme remporte dans sa mémoire tout ce qu'il peut retenir des mélodies et des chants sataniques qu'il y a entendus, et constamment il les répète à la maison. Le vieillard, un peu moins léger, ne fredonne pas les airs, mais il redit les paroles qu'il a entendues.


Mais d'ici, vous sortez sans rien remporter. Quelle honte, mes frères! Nous avons porté une loi, ou pour mieux dire, ce n'est pas nous qui l'avons portée, non: "N'appelez personne votre maître sur la terre", dit le Sauveur. (Matthieu XXIII, 8) Le Christ a porté une loi qui défend de jurer. Comment cette loi est-elle observée ? C'est un sujet que je ne me lasserai pas de traiter. "Si je reviens de nouveau", dit l'apôtre, "je serai sans pitié". (II Corinthiens III, 2) Vous êtes-vous occupés de cette affaire ? Y avez-vous songé ? Avez-vous montré quelque zèle, ou bien faut-il que nous recommencions toujours la même exhortation ?




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"COMME ILS PARLAIENT AU PEUPLE, LES PRÊTRES

ET LE CAPITAINE DES GARDES DU TEMPLE SURVINRENT".

(Chap. IV, vv.1-23)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.

1-3. Les apôtres sont de nouveau arrêtés et menés devant le tribunal des prêtres juifs. — Belle réponse que fait saint Pierre; l'orateur en montre l'à-propos et la portée. — Pierre qui tremblait naguère devant la servante de Caïphe, paraît  aujourd'hui avec un visage assuré devant Caïphe lui-même.

4. et 5. Exhortation morale contre les théâtres et les jurements. — L'orateur est confondu de ce qu'au lieu de s'élancer dans les hautes régions de l'enseignement évangélique, il soit encore obligé de ramper à terre pour reprendre les préceptes que les prophètes avaient jadis inculqués aux Juifs. — Pour extirper la criminelle habitude du jurement, donnons-nous des surveillants dans toutes les personnes qui nous entourent.




4. (suite) Mais, dans tous les cas, je reprendrai encore ce sujet, afin que vous vous occupiez enfin de cette affaire, si jusqu'ici vous n'avez rien fait, et afin que vous redoubliez de zèle si vous en avez déjà montré, et que vous exhortiez les autres. Par où débuterons-nous donc ? Voulez-vous que ce soit par un passage de l'Ancien Testament ? Mais c'est là notre honte que nous n'observions pas même les prescriptions de l'Ancien Testament, lorsqu'il nous faudrait aller bien au-delà.


Nous ne devrions pas être obligés de vous prêcher ces préceptes, qui ne convenaient qu'à la faiblesse juive. Voici les exhortations qu'il conviendrait d'adresser à des chrétiens: Rejetez l'argent, soyez ferme, donnez votre vie pour l'Evangile, moquez-vous de toutes les choses de la terre, n'ayez aucune attache à la vie présente. Si quelqu'un vous fait tort, faites-lui du bien; s'il vous trompe, bénissez-le; s'il vous injurie, honorez-le, élevez-vous au-dessus de tout. Ce sont ces préceptes et d'autres semblables qu'il faudrait vous inviter à pratiquer.


Mais maintenant c'est sur le jurement que nous sommes obligés de parler. Nous faisons comme un maître de philosophie qui se verrait contraint de remettre ses élèves à l'étude des syllabes et de l'alphabet. Songez combien serait ridicule un homme qui, portant une longue barbe, un bâton et une robe de philosophe, irait à l'école avec des enfants et étudierait les mêmes choses qu'eux. Eh bien ! Notre conduite n'est pas moins singulière. Car la différence est moindre entre la philosophie et l'alphabet qu'entre le christianisme et le judaïsme. De l'un à l'autre, il y a la même distance qu'entre l'ange et l'homme. Si quelqu'un, dites-moi, faisant descendre un ange du ciel l'invitait à demeurer ici pour entendre nos discours comme devant en profiter pour mieux régler sa conduite, ne ferait-il pas une chose ridicule ?


Que s'il est déjà ridicule d'avoir encore besoin de tels enseignements, que sera-ce que de n'y être même pas attentif ? Quelle honte ! Quelle damnation ! Et comment ne serait-ce pas une honte pour des chrétiens d'avoir encore besoin qu'on leur apprenne qu'il ne faut pas jurer? Corrigeons-nous donc afin que nous cessions d'être dignes de risée. C'est donc à la loi ancienne que nous allons emprunter notre enseignement. Et que dit-elle ? "N'accoutumez point votre bouche au jurement, ne vous familiarisez pas avec le nom du Saint". Pourquoi ? "Parce que, comme un esclave qu'on met sans cesse à la torture en porte toujours la marque, ainsi en est-il de tout homme qui jure". (Ecclésiastique XXIII, 9; 11)




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(Chap. IV, vv.1-23)



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ANALYSE.


1-3. Les apôtres sont de nouveau arrêtés et menés devant le tribunal des prêtres juifs. — Belle réponse que fait saint Pierre; l'orateur en montre l'à-propos et la portée. — Pierre qui tremblait naguère devant la servante de Caïphe, paraît  aujourd'hui avec un visage assuré devant Caïphe lui-même.

4. et 5. Exhortation morale contre les théâtres et les jurements. — L'orateur est confondu de ce qu'au lieu de s'élancer dans les hautes régions de l'enseignement évangélique, il soit encore obligé de ramper à terre pour reprendre les préceptes que les prophètes avaient jadis inculqués aux Juifs. — Pour extirper la criminelle habitude du jurement, donnons-nous des surveillants dans toutes les personnes qui nous entourent.




5. Voyez la prudence du Sage. Il ne dit pas: n’accoutumez point votre pensée, mais: "votre bouche"; il savait que la bouche est tout dans ce péché qui se corrige aisément. C'est une pure habitude qui fait agir sans réflexion; telle que celle qu'ont beaucoup de personnes qui, allant au bain, se signent en entrant. C'est un geste que la main sait faire d'elle-même, sans que la volonté y ait aucune part. Une autre fois, c'est encore la main qui, au moment où une lampe s’allume, et pendant que l'esprit est ailleurs, fait le signe de la croix.


Il en est ainsi de la bouche qui jure: elle n'agit point avec le consentement de l'âme, mais par habitude, et tout est dans la langue. "Ne vous familiarisez pas avec le nom du Saint; parce que, comme un esclave qu'on met sans cesse à la torture, en porte toujours les marques; ainsi en est-il de tout homme qui jure".  Ce n'est point le parjure, mais le jurement qui est ici défendu et menacé d'un châtiment. Donc, c'est un péché de jurer. L'âme de celui qui a l'habitude de jurer est en effet telle que ce serviteur mis tous les jours à la torture, elle est couverte d'autant de plaies et de meurtrissures.


Mais je ne vois pas cela, dites-vous. C'est précisément ce qu'il y a de terrible que vous ne le voyiez pas. Vous pourriez le voir, si vous vouliez. Dieu vous a pour cela donné des yeux. C'était avec ces yeux-là que voyait le prophète lorsqu'il disait: "Mes plaies se sont pourries et corrompues, à cause de ma folie". (Psaume XXXVII, 5) Nous avons méprisé Dieu, nous avons haï le nom divin, nous avons foulé aux pieds le Christ, nous nous sommes affranchis de la pudeur, personne ne rappelle avec respect le nom de Dieu. Si vous aimez quelqu'un et que l'on prononce son nom, vous vous lèverez. Mais Dieu, vous l'appelez sans cesse comme s'il n'était rien. Appelez-le, lorsque vous faites du bien à votre ennemi; appelez-le pour le salut de votre âme; alors il viendra, alors vous le réjouirez; au lieu que maintenant vous l'irritez. Appelez-le comme l'appela Etienne: "Seigneur", disait-il, "ne leur imputez pas ce péché". (Actes VII, 59) Appelez-le comme l'appela la femme d'Elcana, avec des larmes, des gémissements, des prières.


Je ne vous le défends pas, je vous y exhorte même fortement. Appelez-le comme l'appela Moïse, qui l'invoquait à haute voix pour ceux qui l'obligeaient de s'enfuir. Vous ne feriez que prononcer à la légère le nom d'un homme respectable, que cela serait considéré comme une offense; et lorsque vous avez continuellement, sans raison et même à contre-temps, le nom de Dieu à la bouche, vous croyez que c'est une chose sans conséquence ?  Quel châtiment ne mériterez-vous pas ? Je ne vous défends pas d'avoir toujours Dieu dans votre pensée, je le souhaite au contraire, c'est mon plus grand désir, mais que ce ne soit pas autrement qu'il ne lui plaît, que ce soit pour le louer, pour lui rendre hommage. Nous en retirerions de grands fruits, si nous ne l'appelions que lorsqu'il faut, et pour les choses qu'il faut.





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(Chap. IV, vv.1-23)



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ANALYSE.

1-3. Les apôtres sont de nouveau arrêtés et menés devant le tribunal des prêtres juifs. — Belle réponse que fait saint Pierre; l'orateur en montre l'à-propos et la portée. — Pierre qui tremblait naguère devant la servante de Caïphe, paraît  aujourd'hui avec un visage assuré devant Caïphe lui-même.

4. et 5. Exhortation morale contre les théâtres et les jurements. — L'orateur est confondu de ce qu'au lieu de s'élancer dans les hautes régions de l'enseignement évangélique, il soit encore obligé de ramper à terre pour reprendre les préceptes que les prophètes avaient jadis inculqués aux Juifs. — Pour extirper la criminelle habitude du jurement, donnons-nous des surveillants dans toutes les personnes qui nous entourent.




5. (suite) Pourquoi ces faits miraculeux qui éclataient du temps des apôtres et dont nous sommes privés, aujourd'hui ? Cependant c'est toujours le même Dieu, le même nom; et les effets ne sont pas les mêmes. Pourquoi cela ?  Parce que les apôtres ne l'appelaient qu'à propos de leur prédication. Mais nous l'appelons pour des choses toutes différentes. Si c'est parce qu'on ne vous croit pas que vous jurez, dites simplement: "Croyez-moi" ; ou, si vous voulez, jurez par vous-même. Je ne dis pas cela, à Dieu ne plaise ! Pour faire une loi opposée à celle du Christ, qui nous commande de ne dire que "oui, oui, non, non",  je le dis par condescendance, pour vous induire à quelque chose de beaucoup moins grief, et pour vous affranchir d'une habitude tyrannique. Que de chrétiens recommandables à tout autre égard se sont perdus par ce seul vice ! Voulez-vous savoir pourquoi l'on permettait le serment aux anciens ? (Le parjure leur était défendu); c'est parce qu'ils juraient par les idoles.


N'avez-vous pas honte d'être encore régis par les mêmes lois qui servaient à conduire ces hommes faibles ? Lorsque j'entreprends de convertir un païen, je commence par lui faire connaître Jésus-Christ avant de lui enseigner qu'il ne faut pas jurer. Mais si le fidèle qui connaît déjà Jésus-Christ et sa doctrine a toujours besoin de la même condescendance que le païen, quel avantage le fidèle a-t-il sur le païen ?


— Mais l'habitude, dites-vous, est une chose fâcheuse; il est difficile de s'en défaire.


—Si telle est la tyrannie de l'habitude, changez votre mauvaise habitude en une autre contraire.


— Et comment est-ce possible ? Direz-vous.


— Je répète ce que j'ai déjà dit bien des fois: Ayez des moniteurs pour observer vos paroles et les reprendre. Il n'y a aucune honte à être redressé par d'autres; il y en a bien plutôt à repousser la correction et de le faire au détriment de son salut. Quand il vous arrive de mettre votre vêtement à l'envers, vous permettez même à votre serviteur de vous en avertir, vous n'avez pas honte de recevoir de lui cette espèce de leçon, et cependant c'est un fait qui a bien son ridicule. Et vous aurez honte d'être averti par un autre d'un travers dont votre âme sera affectée ? Vous laisserez votre serviteur arranger votre vêtement, et si quelqu'un veut parer votre âme vous le repousserez ? Quelle folie ! Laissez-vous reprendre par votre serviteur, par votre enfant, par votre ami, par votre parent, par votre voisin. Comme une bête féroce ne peut plus s'échapper quand elle est cernée de toutes parts, de même il faudra que vous vous observiez, lorsque vous serez entouré de tant de gens qui vous surveilleront, vous corrigeront; vous reprendront.


Peut-être supporterez-vous difficilement ce régime pendant un, deux ou trois jours. Mais ensuite la difficulté disparaîtra, et au bout de quatre jours, il n'en sera plus question. Faites-en l'essai si vous ne me croyez pas; songez-y, je vous en conjure. Le mal à corriger est grave, mais la correction sera d'autant plus fructueuse; vous avez tout ensemble un grand mal à détruire, un grand bien à conquérir. Puisse le bien se faire, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec qui gloire, empire, honneur, soit au Père, ainsi qu'au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.




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1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES.  Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865,   Tome IX, pp. 1-292.

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"AYANT ÉTÉ RENVOYÉS, ILS REVINRENT VERS LES LEURS

ET LEUR RACONTÈRENT TOUT CE QUE LEUR AVAIENT DIT

LES PRINCES DES PRÊTRES ET LES ANCIENS."

(Actes IV, vv. 23-35)



Par Saint Jean Chrysostôme.




ANALYSE.


1. Courage des apôtres. — Union admirable des premiers fidèles.

2. Sens du mot main dans l'Ecriture. — Les miracles étaient nécessaires pour prouver la résurrection.

3. Saint Chrysostome propose aux cent mille chrétiens de Constantinople de renouveler la vie en commun des premiers chrétiens.

4. Contre les serments.



1. Ils racontent, mais non par vaine gloire: comment cela serait-il ? Ils font simplement voir des preuves de la grâce du Christ. Ils racontent donc tout ce qu'on leur a dit; et s'ils passent sous silence ce qu'ils ont dit eux-mêmes, ils n'en sont cependant pas moins devenus plus hardis. Et voyez comme ils reviennent au véritable secours, à leur invincible auxiliaire ! Comme ils y reviennent, dis-je, d'un même cœur et avec ardeur: car la prière qu'ils font n'est pas une prière ordinaire. "Ceux-ci ayant entendu, élevèrent unanimement la voix vers Dieu et dirent": Voyez comme leurs prières sont déterminées et précises ! Quand ils demandaient que le ciel désignât un homme digne de l'apostolat, ils disaient: "Seigneur, qui connaissez le cœur de tous les hommes, faites-nous connaître".  (Là, en effet, la prescience était nécessaire.)


Mais ici, comme il s'agissait de fermer la bouche à leurs adversaires, ils insistent sur l'idée de domination, et voici comme ils commencent: "Seigneur Dieu, qui avez fait le ciel et la terre et la mer, et tout ce qu'ils renferment; qui avez dit par la bouche de votre serviteur David: Pourquoi les nations ont-elles frémi, et les peuples ont-ils formé de vains projets ? Les rois se sont levés et les princes se sont réunis contre le Seigneur et contre son Christ". (Psaume II, 1-2) Ils rappellent cette prophétie comme pour réclamer de Dieu l'exécution des traités, et aussi pour se consoler eux-mêmes par l'inutilité des projets ennemis. Le sens de leurs paroles est donc celui-ci: Menez tout cela à terme et faites voir que leurs projets sont vains.




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"AYANT ÉTÉ RENVOYÉS, ILS REVINRENT VERS LES LEURS

ET LEUR RACONTÈRENT TOUT CE QUE LEUR AVAIENT DIT

LES PRINCES DES PRÊTRES ET LES ANCIENS."

(Actes IV, vv. 23-35)



Par Saint Jean Chrysostôme.




ANALYSE.


1. Courage des apôtres. — Union admirable des premiers fidèles.

2. Sens du mot main dans l'Ecriture. — Les miracles étaient nécessaires pour prouver la résurrection.

3. Saint Chrysostome propose aux cent mille chrétiens de Constantinople de renouveler la vie en commun des premiers chrétiens.

4. Contre les serments.




1. (suite) "Car Hérode et Ponce-Pilate se sont réellement ligués dans cette ville avec les gentils et le peuple d'Israël contre votre saint Fils, Jésus, que vous avez consacré par votre onction, afin d'accomplir tout ce qui avait été décrété par votre main et dans votre conseil. Et maintenant, Seigneur, regardez leurs menaces". Voyez-vous cette sagesse ? Ils ne souhaitent point de mal, ils ne spécifient même pas les menaces; ils se contentent de dire qu'on les a menacés; car l'écrivain ne parle qu'en abrégé. Voyez encore: ils ne disent point: brisez-les, renversez-les. Que disent-ils donc? "Donnez à vos serviteurs d'annoncer votre parole en toute liberté".  Apprenons à prier de la sorte.


Quelle ne serait pas la colère d'un homme à la vie duquel on aurait attenté ou que l'on aurait menacé de mort ? De quelle haine ne serait-il pas rempli ? Il n'en est pas ainsi de ces saints. "En étendant votre main pour que des guérisons, des signes et des prodiges s'opèrent au nom de votre saint Fils Jésus". Si par ce nom des miracles se font, la liberté de notre langage sera grande, veut-il dire. "Après qu'ils eurent prié, le lieu où ils étaient assemblés, s'ébranla". Preuve qu'ils avaient été exaucés et que Dieu les visitait. "Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit". Qu'est-ce que cela: "Ils furent remplis ?" C'est-à-dire: ils furent embrasés par l'Esprit; car c'était la grâce qui brûlait en eux. "Et ils annonçaient avec confiance la parole de Dieu. Or, la multitude des fidèles n'avait qu'un cœur et qu'une âme". Voyez-vous qu'avec la grâce de Dieu ils faisaient encore tout ce qui dépendait d'eux ?




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1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES.  Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865,   Tome IX, pp. 1-292.

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Message  ROBERT. Jeu 20 Fév 2014, 10:01 am

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"AYANT ÉTÉ RENVOYÉS, ILS REVINRENT VERS LES LEURS

ET LEUR RACONTÈRENT TOUT CE QUE LEUR AVAIENT DIT

LES PRINCES DES PRÊTRES ET LES ANCIENS."

(Actes IV, vv. 23-35)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1. Courage des apôtres. — Union admirable des premiers fidèles.

2. Sens du mot main dans l'Ecriture. — Les miracles étaient nécessaires pour prouver la résurrection.

3. Saint Chrysostome propose aux cent mille chrétiens de Constantinople de renouveler la vie en commun des premiers chrétiens.

4. Contre les serments.




1. (suite) C’est ce qu'il faut remarquer partout, qu'avec la grâce de Dieu, ils déploient tout ce qui est en eux; ce qui fait dire à Pierre: "Je n'ai ni or ni argent". Ainsi ce qui a été dit plus haut: que tous étaient "dans le même sentiment" est répété ici: "La multitude des fidèles n'avait qu'un cœur et qu'une âme". Après avoir dit qu'ils furent exaucés, l'écrivain fait voir leur vertu. En effet, il est sur le point d'aborder l'histoire de Sapphire et d'Ananie: et avant de raconter leur crime, il parle d'abord de la vertu des autres. Dites-moi, je vous prie, est-ce la charité qui produit le désintéressement, ou le désintéressement qui produit la charité ? Il me semble que la charité produit le désintéressement qui resserre davantage ses liens. Écoutez ce qui est dit: "Tous n'avaient qu'un cœur et qu'une âme".


Mais le cœur et l'âme sont la même chose. "Aucun d'eux n'appelait sien ce qu'il possédait, mais tout était en commun parmi eux. Et les apôtres rendaient avec une grande force témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus-Christ". L'auteur s'exprime comme s'il s'agissait d'une mission à remplir par eux ou d'une dette à payer; c'est-à-dire ils rendaient à tous avec liberté témoignage du royaume de Dieu. "Aussi, une grande grâce était en eux tous; car il n'y avait point d'indignes parmi eux".  


C'était comme dans la maison paternelle où tous les enfants sont égaux. Et on ne pouvait pas dire qu'ils nourrissaient les autres, quoique telles fussent leurs dispositions. Mais la merveille était que, renonçant à toute propriété, ils semblaient les nourrir, non plus de leurs biens particuliers, mais du bien commun. "En effet, tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, en apportaient le prix, et le déposaient aux pieds des apôtres, et on distribuait à chacun selon ses besoins". C'était un grand honneur que le prix fût déposé, non dans les mains, mais aux pieds des apôtres. "Or, Joseph, surnommé par les apôtres Barnabas, ce qui est interprété fils de Consolation".


Il ne me semble pas que ce soit le Joseph dont est question à propos de l'élection de l'apôtre Mathias: lequel s'appelait Joseph Barsabas, et fut ensuite surnommé le Juste. Celui-ci a reçu des apôtres le surnom de Barnabas, fils de Consolation. Ce surnom me paraît lui avoir été donné à cause de sa vertu, comme s'il eût eu une disposition particulière à consoler. "Lévite, cypriote d'origine, ayant un champ, le vendit, en apporta le prix et le déposa aux pieds des apôtres".




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Message  ROBERT. Jeu 20 Fév 2014, 10:03 am

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ET LEUR RACONTÈRENT TOUT CE QUE LEUR AVAIENT DIT

LES PRINCES DES PRÊTRES ET LES ANCIENS."

(Actes IV, vv. 23-35)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1. Courage des apôtres. — Union admirable des premiers fidèles.

2. Sens du mot main dans l'Ecriture. — Les miracles étaient nécessaires pour prouver la résurrection.

3. Saint Chrysostome propose aux cent mille chrétiens de Constantinople de renouveler la vie en commun des premiers chrétiens.

4. Contre les serments.




2. Observez ici, je vous prie, comment il fait voir que la loi est annulée, comment il nous dit: "Lévite, cypriote d'origine". En changeant de patrie, les lévites gardaient donc leur nom. Mais reprenons ce qui a été dit plus haut. "Ayant été renvoyés, ils vinrent près des leurs et leur racontèrent tout ce que leur avaient dit les princes des prêtres et les anciens". Voyez l'humilité et la sagesse des apôtres. Ils ne vont point çà et là se vanter et dire comment ils ont réfuté les prêtres; ils ne cherchent pas dans leurs récits la vaine gloire, mais ils retournent vers les leurs et racontent simplement ce que les anciens leur ont dit.


Par là, nous apprenons qu'ils ne se sont point jetés témérairement dans les épreuves, mais qu'ils les ont soutenues avec courage quand elles se sont présentées. Tout autre, appuyé sur la multitude, aurait peut-être dit des injures, proféré mille choses pénibles à entendre. Il n'en est pas ainsi de ces sages. Ils font tout avec douceur et calme. "Ayant entendu cela, ils élevèrent tous ensemble la voix vers Dieu". C'est le cri de la joie et d'une grande ferveur. Voilà les prières efficaces; celles qui sont pleines de sagesse, qui ont de tels objets, qui partent de telles sources, qui se font en de telles circonstances et de telle manière; les autres sont maudites et impures.


Voyez comme il n'y a rien de superflu: ils ne parlent que de la puissance de Dieu; ou plutôt, comme le Christ disait aux Juifs: "Si je parle dans l'Esprit de Dieu", de même les disciples parlent "par le Saint-Esprit". Et voilà que le Sauveur aussi parle dans l'Esprit. Mais écoutez ce qu'ils disent: "Seigneur Dieu, qui avez dit par la bouche de votre serviteur David: Pourquoi les nations ont elles frémi ?" L'usage de l'Ecriture est de parler d'une seule chose comme si elle parlait de plusieurs. Ils veulent donc dire: Ils ont été impuissants; mais vous, vous avez tout fait, vous qui dirigez et menez toute chose à bon terme, vous l'habile et le sage par excellence, vous qui vous servez de vos ennemis pour accomplir vos desseins. Ils parlent de l'habileté et de la sagesse de Dieu pour montrer que c'était bien en qualité d'ennemis et d'adversaires et dans des vues homicides que les Juifs s'étaient ligués; mais, ô Dieu !


La conjuration n'a pas eu d'autre résultat que l'accomplissement de vos desseins, "de tout ce qui avait été décrété par votre main et par votre conseil". Qu'est-ce à dire: "Par votre main ?" Votre main signifie ici, ce me semble, votre puissance et votre volonté. Il suffit, dit-il, que vous ayez voulu; car ce n'est pas la puissance qui prévoit. « Par  "votre main" veut donc dire: tout ce que vous avez commandé ou tout ce que vous avez fait. Comme alors ils n'ont formé que de vains projets, faites qu'il en soit de même encore aujourd'hui.




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(Actes IV, vv. 23-35)



Par Saint Jean Chrysostôme.




ANALYSE.


1. Courage des apôtres. — Union admirable des premiers fidèles.

2. Sens du mot main dans l'Ecriture. — Les miracles étaient nécessaires pour prouver la résurrection.

3. Saint Chrysostome propose aux cent mille chrétiens de Constantinople de renouveler la vie en commun des premiers chrétiens.

4. Contre les serments.




2. (suite) "Et donnez à vos serviteurs", c'est-à-dire que leurs menaces n'aient pas d'effets. Et ils font cette prière, non pour détourner d'eux les périls, mais en faveur de la prédication. En effet, ils ne disent pas: arrachez-nous aux dangers. Que disent-ils donc ? "Donnez à vos serviteurs d'annoncer votre parole en toute liberté". Vous qui avez mené ces choses à bon terme, menez-y encore celles-ci. "Que vous avez consacré par votre onction". Voyez comme dans leur prière ils font la part de la passion du Christ; comme ils lui rapportent tout et lui attribuent la liberté dont ils jouissent ! Voyez-vous aussi comme ils demandent tout pour Dieu et rien par ambition et pour leur propre gloire ?


De leur part, ils promettent de ne point se laisser effrayer; mais ils demandent des signes. "En étendant votre main pour que des guérisons, des miracles et des prodiges s'opèrent". Bien: sans cela, en effet, déployassent-ils une immense ardeur, ils n'aboutiraient à rien. Dieu exauça leur prière, et le prouva en ébranlant le lieu où ils étaient. "Après qu'ils eurent prié, le lieu fut ébranlé". Et pour vous convaincre que telle était la cause de ce mouvement, écoutez le prophète: "Lui qui regarde la terre et la fait trembler"; et encore:  "La terre a été ébranlée à l'aspect de Dieu, à l'aspect du Dieu de Jacob". (Psaume CIII, 32, et CXIII, 7) Et Dieu fait cela pour imprimer une plus grande terreur, pour les fortifier après les menaces et leur inspirer une plus grande liberté. En effet, c'était au commencement; ils avaient besoin de signes sensibles pour opérer la foi: ce qui ensuite ne se reproduisit plus. Ils retirèrent donc une grande consolation de leur prière.


Ils ont raison de demander la grâce des miracles; autrement, ils n'eussent jamais pu démontrer la résurrection. Ils ne demandaient pas seulement un motif de sécurité pour eux, mais encore à ne pas être couverts de confusion et à pouvoir parler en liberté. Le lieu fut ébranlé, mais ils n'en furent que plus affermis. C'est quelquefois un signe de colère, quelquefois un signe de visite et de providence; ici, c'est un signe de colère. Lors de la passion du Sauveur, le fait se produisit d'une manière étrange et surnaturelle; car alors toute la terre fut ébranlée. Et le Sauveur lui-même avait dit: "Il y aura des famines et des pestes et des tremblements de terre en divers lieux".


Du reste, c'était aussi un signe de colère contre les Juifs: mais il remplit les apôtres de l'Esprit. Voyez ! C’est après la prière que les apôtres sont remplis de l'Esprit. "Et la grâce était grande en eux tous: car il n'y avait point de pauvre parmi eux".  Vous voyez que la puissance de l'Esprit était grande où et quand il le fallait. Il s'agit encore de la question des biens, qu'il rappelle une seconde fois pour porter au mépris des richesses. Plus haut, il a dit: "Nul ne regardait comme étant à lui rien de ce qu'il possédait"; ici il dit: "Qu'il n'y avait point de pauvre parmi eux".




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ANALYSE.


1. Courage des apôtres. — Union admirable des premiers fidèles.

2. Sens du mot main dans l'Ecriture. — Les miracles étaient nécessaires pour prouver la résurrection.

3. Saint Chrysostome propose aux cent mille chrétiens de Constantinople de renouveler la vie en commun des premiers chrétiens.

4. Contre les serments.




3. Et ce n'était pas là uniquement l'effet des miracles, mais aussi de leur volonté, comme le prouve l'histoire de Sapphire et d'Ananie. Ils rendaient témoignage de la résurrection non seulement par la parole, mais aussi par la vertu, selon ce que dit Paul: "Ma prédication a consisté, non dans les paroles persuasives de la sagesse humaine; mais dans la manifestation de l'Esprit et de la vertu", non seulement de la vertu, mais d'une grande vertu. Il a raison de dire: "La grâce était en eux tous". C'était la grâce parce qu'il n'y avait pas de pauvres; c'est-à-dire il n'y avait point de pauvres à cause de la générosité de ceux qui donnaient. Car ils ne donnaient pas une partie pour conserver l'autre; ou encore ils ne donnaient pas le tout comme étant leur bien propre.


Toute inégalité avait disparu, ils vivaient dans une grande abondance; et ils donnaient en témoignant leur respect pour les apôtres. Car ils n'osaient pas déposer leurs dons dans les mains des apôtres, ils ne les leur présentaient pas avec ostentation, mais ils les mettaient à leurs pieds, les en constituaient dispensateurs et maîtres, afin que tout fût pris dans le trésor commun et non dans le leur. Par là ils n'étaient point exposés à la vaine gloire. S'il en était encore ainsi, nous serions tous, riches et pauvres, bien plus contents, et les riches n'en seraient pas moins heureux que les pauvres. Dépeignons, si cela vous plaît, cet état en paroles et goûtons-en le charme, puisque nous ne pouvons pas le faire en réalité. Ce qui s'est passé alors démontre jusqu'à l'évidence qu'ils ne s'appauvrissaient pas en vendant, mais qu'ils enrichissaient les pauvres.


Traçons donc ce tableau. Supposons que tous vendent ce qui leur appartient, et en mettent le prix en commun; c'est une simple supposition: que personne ne se trouble, ni riche ni pauvre. Quelle serait, pensez-vous, la quantité de l'or qui se recueillerait ? Je conjecture (car il n'est pas possible d'arriver ici à une parfaite exactitude), que si tous et toutes se dépouillaient de leur argent et livraient leurs terres, leurs propriétés, leurs maisons (je ne parle pas des esclaves, car alors on ne les vendait pas, mais on leur donnait sans doute la liberté), on parviendrait peut-être à la somme d'un million de livres d'or, ou de deux fois, trois fois cette somme. Car, dites-moi, à quel nombre s'élève la population mêlée de cette ville ? Combien y supposez-vous de chrétiens ?  Voulez-vous cent mille, et le reste composé de gentils et de Juifs ? Combien y recueillerait-on de millions de livres d'or ?  D'autre part, quel est le nombre des pauvres ? Je ne pense pas qu'il dépasse cinquante mille. Que faudrait-il pour les nourrir chaque jour ? S'ils mangeaient en commun, s'ils s'asseyaient à la même table, la dépense ne serait pas énorme. Mais, dites-vous, que ferions-nous quand tout serait dépensé ? Eh ! Pensez-vous qu'on en viendrait jamais à bout ?




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1. Courage des apôtres. — Union admirable des premiers fidèles.

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4. Contre les serments.




3. (suite) La grâce de Dieu ne serait-elle pas mille fois plus abondante? Ne se répandrait-elle pas avec largesse ? Quoi ! N’aurions-nous pas fait de la terre un ciel ? Si parmi trois mille et cinq mille qu'ils étaient alors, on obtint un tel succès que personne ne se plaignait de la pauvreté, à combien plus forte raison n'arriverait-on pas au même résultat dans une si grande multitude ? Et quel étranger refuserait d'y contribuer?


Pour démontrer que la division des richesses amène un surcroît de dépenses et engendre la pauvreté, supposons une maison où il y a dix enfants, un homme et une femme: celle-ci, ouvrière en laine, celui-là apportant ses profits du dehors; dites-moi, cette famille mangeant en commun et habitant la même maison, dépenserait-elle plus que si elle était divisée ? Il est évident qu'elle dépenserait plus si elle était divisée; car si ces dix enfants étaient séparés, il faudrait dix maisons, dix tables, dix domestiques, et des revenus en conséquence. Quoi encore ! Là où il y a une multitude de serviteurs, ne vivent-ils pas tous à la même table, afin de diminuer la dépense ?


La division entraîne donc toujours une diminution, tandis que l'union et la concorde produisent un accroissement. Ainsi les habitants des monastères vivent comme autrefois les fidèles. Et là, qui meurt de faim ? Qui ne vit pas dans une grande abondance ? Mais aujourd'hui les hommes ont plus peur de cela que de tomber dans une mer sans fond et sans bord. Cependant, si nous avions fait l'expérience de ce genre de vie, nous l'embrasserions sans crainte. Et quelle grâce ne serait-ce pas ?


Car si, dans ce temps-là, quand il n'y avait que trois mille, que cinq mille fidèles, quand on avait pour ennemi le monde entier, quand on n'avait de consolation à attendre d'aucun côté, si alors, dis-je, on entra courageusement dans cette voie, à combien plus forte raison ne le pourrait-on pas aujourd'hui, où, par la grâce de Dieu, les fidèles remplissent le monde ? Et dans ce cas combien resterait-il de gentils ? Aucun, selon moi; nous les aurions bientôt tous gagnés et attirés à nous. Oui, si nous entrions dans cette voie, j'ai confiance en Dieu qu'il en serait ainsi. Croyez-moi seulement, et tout réussira comme je le dis; et si Dieu nous conserve la vie, j'espère que nous embrasserons bientôt cette règle.




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Message  ROBERT. Sam 22 Fév 2014, 4:26 pm

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4. Contre les serments.




4. En attendant, observez et maintenez avec force la loi sur le serment. Que celui qui l'observe dénonce celui qui la viole, qu'il l'accuse et le réprimande vertement. Car le temps fixé approche, où je ferai l'enquête et retrancherai et exclurai le prévaricateur. Puissions-nous n'en découvrir aucun parmi nous ! Puissent tous avoir été fidèles à observer ce pacte spirituel ! Qu'il en soit ici comme à l'armée, où le mot d'ordre distingue le soldat de l'étranger.


En réalité, nous sommes maintenant en  guerre, et il est nécessaire de reconnaître nos frères.


Et quel avantage n'est-ce pas d'avoir ce signe distinctif et chez nous et hors de chez nous ? Quelle arme n'avons-nous pas contre les ruses du démon ? Car une bouche qui ne sait pas jurer attirera promptement Dieu par la prière, et frappera le démon d'un coup mortel; une bouche qui ne sait pas jurer ne saura pas non plus proférer l'injure. Repoussez, jetez ce feu hors de votre langue comme hors de votre maison. Laissez-la un peu respirer, et diminuez la plaie. Je vous y exhorte vivement, afin de pouvoir vous donner un autre enseignement; car tant que ce succès ne sera pas obtenu, je n'ose passer à un autre sujet.


Corrigez-vous donc entièrement sur ce point, saisissez d'abord toute l'importance du résultat, et alors je traiterai d'autres lois, ou plutôt ce ne sera pas moi, mais le Christ. Plantez cette vertu dans votre âme, et bientôt vous deviendrez le paradis de Dieu, paradis bien préférable au paradis terrestre. Car il n'y aura plus parmi vous ni serpent, ni arbre de mort, ni autre chose de ce genre. Enracinez profondément en vous cette habitude. Si vous le faites, le profit n'en sera pas pour vous seuls, qui êtes ici présents, mais pour tous les hommes, et non seulement pour les hommes qui vivent aujourd'hui, mais pour ceux qui viendront dans la suite.




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