SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.
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Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.
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gras, caractère,
soulignés et
police ajoutés.
à suivre…
Dans son temps, Saint Jean Chrysostôme parle déjà d' aujourd'hui... C'est tout dire !!!
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"ALORS LES APÔTRES RETOURNÈRENT À JÉRUSALEM,
DE LA MONTAGNE APPELÉE DES OLIVIERS, ÉLOIGNÉE DE JÉRUSALEM
DE TOUT LE CHEMIN QU'ON PEUT FAIRE UN JOUR DE SABBAT."
(ACTES I, v.12)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'Orateur, après avoir montré les apôtres et les disciples retirés dans le Cénacle, explique la conduite de Pierre dans l'élection du successeur de Judas, et fait ressortir la primauté de cet apôtre, en même temps que sa douceur et sa condescendance.
2. Il revient ensuite sur quelques circonstances précédentes, et fait admirer le zèle des disciples à persévérer dans la prière, et à ne faire tous qu'un cœur et qu'une Âme: aussi le Cénacle était-il la vivante image du ciel. — Après cette digression, saint Chrysostôme continue le récit de l'élection de saint Matthias, et trouve de belles paroles pour louer la prudence avec laquelle saint Pierre conduisit toute cette affaire.
3. Il insiste sur le mot Haceldama, qui fut le nom du champ acheté des trente deniers que rapporta Judas, et il trouve dans la signification de ce mot, champ du sang, une prédiction des malheurs qui accablèrent les Juifs.
4. L'Orateur prend occasion de l'abnégation humble et modeste que fit paraître le juste Joseph, lorsque le sort lent décidé contre lui, pour flétrir sévèrement ceux qui briguaient l'épiscopat, et il trace à grands traits les devoirs et les charges d'un véritable évêque.
5. Il termine en disant que sa joie et sa consolation est de voir son cher troupeau marcher dans les voies de la justice et de la sainteté.
5. Concluons que celui qui considère la dignité épiscopale comme une charge lourde et onéreuse, ne s'y engagera pas facilement. Mais aujourd'hui on la regarde comme une magistrature séculière, et nous perdons devant Dieu tout ce que nous gagnons devant les hommes en gloire et en honneur. Quel gain solide en retirons-nous ? Et tout n'est-il pas néant et vanité ? Vous ambitionnez le sacerdoce; eh bien ! Mettez en regard l'enfer, et le compte qu'il vous faudra rendre; la vie calme et paisible que vous menez, et la rigueur des supplices éternels. Si un laïque pèche, il sera puni moins sévèrement; mais si un prêtre pèche, il se damne. Rappelez-vous les travaux de Moïse, sa douceur et ses mérites; et cependant quelle punition ne lui attira pas un seul péché ! mais elle fut juste, parce que ce péché devint préjudiciable à tout le peuple. Moïse fut donc puni rigoureusement, bien moins parce que sa faute avait été publique, que parce qu'il avait péché comme prêtre. Car le châtiment d'un péché public est tout autre que celui d'un péché secret. La faute peut être la même; mais la punition en est différente. Que dis-je ? Il n'y a point égalité dans la faute; et autre est un péché secret, et autre un péché public. Au reste, un évêque ne saurait pécher en secret.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc,
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome VIII, pp. 557-595. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome VIII, pp. 557-595
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ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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"ALORS LES APÔTRES RETOURNÈRENT À JÉRUSALEM,
DE LA MONTAGNE APPELÉE DES OLIVIERS, ÉLOIGNÉE DE JÉRUSALEM
DE TOUT LE CHEMIN QU'ON PEUT FAIRE UN JOUR DE SABBAT."
(ACTES I, v.12)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'Orateur, après avoir montré les apôtres et les disciples retirés dans le Cénacle, explique la conduite de Pierre dans l'élection du successeur de Judas, et fait ressortir la primauté de cet apôtre, en même temps que sa douceur et sa condescendance.
2. Il revient ensuite sur quelques circonstances précédentes, et fait admirer le zèle des disciples à persévérer dans la prière, et à ne faire tous qu'un cœur et qu'une Âme: aussi le Cénacle était-il la vivante image du ciel. — Après cette digression, saint Chrysostôme continue le récit de l'élection de saint Matthias, et trouve de belles paroles pour louer la prudence avec laquelle saint Pierre conduisit toute cette affaire.
3. Il insiste sur le mot Haceldama, qui fut le nom du champ acheté des trente deniers que rapporta Judas, et il trouve dans la signification de ce mot, champ du sang, une prédiction des malheurs qui accablèrent les Juifs.
4. L'Orateur prend occasion de l'abnégation humble et modeste que fit paraître le juste Joseph, lorsque le sort lent décidé contre lui, pour flétrir sévèrement ceux qui briguaient l'épiscopat, et il trace à grands traits les devoirs et les charges d'un véritable évêque.
5. Il termine en disant que sa joie et sa consolation est de voir son cher troupeau marcher dans les voies de la justice et de la sainteté.
5. (suite) Juste et innocent il est bien à souhaiter qu’il ne soit pas exposé aux traits de la calomnie; mais, fautif et pécheur, il ne peut les éviter. Un mouvement de colère, un rire peu mesuré et un sommeil trop prolongé, deviennent contre lui une occasion d'amères critiques. Que de gens s'en offensent ! Les uns lui tracent des règles de conduite, et les autres, rappelant le souvenir des anciens évêques, blâment le nouveau pasteur; mais s'ils retracent ainsi les vertus de ces anciens prêtres et évêques, c'est bien moins par zèle de leur gloire que par esprit de censure et de malignité. La guerre, disent-ils, plaît toujours aux nouveaux soldats. Ce proverbe est vrai aujourd'hui encore, et nous-mêmes nous le répétons à la veille du combat. Mais dès qu'arrive ce jour, rien ne nous distingue plus du grand nombre. Car, loin de combattre ceux qui oppriment les pauvres, nous ne défendons pas même le troupeau de Jésus-Christ, et nous ressemblons à ces pasteurs dont parle Ézéchiel, qui tuent et dévorent les brebis. (Ézéchiel XXXIV, 2) Quel évêque paît le troupeau de Jésus-Christ avec la même sollicitude que Jacob gardait celui de Laban ? Et qui, à son exemple, supporte les froids de la nuit ? Ne m'objectez point mes veilles et mes soins empressés, car tout ce que je fais n'est rien.
Cependant les consuls eux-mêmes sont moins honorés qu'un évêque. A la cour il est le premier; et parmi les dames, et dans le palais des grands on lui défère le premier rang. Hélas ! Ces honneurs ont tout vicié et tout corrompu. Si je parle ainsi, ce n'est point pour vous faire rougir, et je ne veux que modérer en vous le désir de l'épiscopat. Quelle différence faites-vous entre le briguer vous-même, ou y parvenir par les intrigues d'un ami ? De quel œil regarderez-vous désormais ce puissant auxiliaire ? Et que pourrez-vous alléguer pour votre justification ? Celui qui n'a accepté l'épiscopat que malgré lui, peut du moins présenter cette répugnance comme une excuse; et, quoique le plus souvent on ne lui en tienne pas compte, elle ne laisse pas d'être une excuse réelle. Vous savez quel a été le sort de Simon ? Eh ! Qu’importe qu'au lieu d'argent, vous prodiguiez l'adulation et l'intrigue ! "Que ton argent périsse avec toi !" lui dit Pierre, et il vous dira à vous: Que votre ambition périsse avec vous, parce que vous avez cru que le don de Dieu s'acquérait par des moyens humains !
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc,
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome VIII, pp. 557-595. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome VIII, pp. 557-595
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ANALYSE.
1. L'Orateur, après avoir montré les apôtres et les disciples retirés dans le Cénacle, explique la conduite de Pierre dans l'élection du successeur de Judas, et fait ressortir la primauté de cet apôtre, en même temps que sa douceur et sa condescendance.
2. Il revient ensuite sur quelques circonstances précédentes, et fait admirer le zèle des disciples à persévérer dans la prière, et à ne faire tous qu'un cœur et qu'une Âme: aussi le Cénacle était-il la vivante image du ciel. — Après cette digression, saint Chrysostôme continue le récit de l'élection de saint Matthias, et trouve de belles paroles pour louer la prudence avec laquelle saint Pierre conduisit toute cette affaire.
3. Il insiste sur le mot Haceldama, qui fut le nom du champ acheté des trente deniers que rapporta Judas, et il trouve dans la signification de ce mot, champ du sang, une prédiction des malheurs qui accablèrent les Juifs.
4. L'Orateur prend occasion de l'abnégation humble et modeste que fit paraître le juste Joseph, lorsque le sort lent décidé contre lui, pour flétrir sévèrement ceux qui briguaient l'épiscopat, et il trace à grands traits les devoirs et les charges d'un véritable évêque.
5. Il termine en disant que sa joie et sa consolation est de voir son cher troupeau marcher dans les voies de la justice et de la sainteté.
5. (suite) Mais qui arrive à l'épiscopat par cette voie ? Plût à Dieu qu'on ne pût en citer un seul exemple ! Au reste, je désire vivement que ces paroles ne vous concernent en rien, et ce n'est que par incident que j'ai touché ce sujet: car lorsque je m'élève contre l'avarice, je n'ai en vue aucun de vous, ni en général, ni en particulier. Plaise donc au ciel que tous nos avertissements vous deviennent inutiles ! Le désir du médecin est de voir que ses soins multipliés rendent superflu l'emploi des remèdes et de même je souhaite que mes paroles se perdent dans l'air, et ne soient qu'un vain bruit. De mon côté, je suis disposé à tout souffrir plutôt que de reprendre ce sujet; et si vous le voulez, je n'y reviendrai plus, pourvu que mon silence soit sans danger. Car je ne pense pas que le plus ambitieux d'entre vous veuille, sans y être contraint, aspirer à l'épiscopat.
Désormais je me bornerai à vous instruire par de bons exemples, car c'est là le meilleur de tous les enseignements. Un habile médecin gagne gros par ses cures, et néanmoins il préfère voir ses amis en bonne santé. C'est ainsi que je désire l'heureuse santé de vos âmes, car tout en voulant me sauver, je ne veux point votre perte. Ah ! Si je pouvais vous faire voir toute la charité de mon cœur, nul ne s'offenserait même d'un reproche amer.
"Car il est certain que les blessures d'un ami valent mieux que les baisers empressés d'un ennemi". (Proverbes XXVII, 6)
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc,
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome VIII, pp. 557-595. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome VIII, pp. 557-595
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(ACTES I, v.12)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'Orateur, après avoir montré les apôtres et les disciples retirés dans le Cénacle, explique la conduite de Pierre dans l'élection du successeur de Judas, et fait ressortir la primauté de cet apôtre, en même temps que sa douceur et sa condescendance.
2. Il revient ensuite sur quelques circonstances précédentes, et fait admirer le zèle des disciples à persévérer dans la prière, et à ne faire tous qu'un cœur et qu'une Âme: aussi le Cénacle était-il la vivante image du ciel. — Après cette digression, saint Chrysostôme continue le récit de l'élection de saint Matthias, et trouve de belles paroles pour louer la prudence avec laquelle saint Pierre conduisit toute cette affaire.
3. Il insiste sur le mot Haceldama, qui fut le nom du champ acheté des trente deniers que rapporta Judas, et il trouve dans la signification de ce mot, champ du sang, une prédiction des malheurs qui accablèrent les Juifs.
4. L'Orateur prend occasion de l'abnégation humble et modeste que fit paraître le juste Joseph, lorsque le sort lent décidé contre lui, pour flétrir sévèrement ceux qui briguaient l'épiscopat, et il trace à grands traits les devoirs et les charges d'un véritable évêque.
5. Il termine en disant que sa joie et sa consolation est de voir son cher troupeau marcher dans les voies de la justice et de la sainteté.
5. (suite) Vous m'êtes plus chers que la lumière elle-même; et je souhaiterais cent fois d'en être privé, pourvu que je pusse à ce prix convertir vos âmes; tant votre salut m'est plus doux que les rayons du soleil. Eh! De quels charmes sont-ils pour moi, si la douleur de votre perte répand sur mes yeux d'épaisses ténèbres ? La lumière extérieure est bonne, quand elle s'harmonise avec la joie du cœur; et elle fatigue l'œil, lorsque l'âme est plongée dans un noir chagrin.
Je parle ici en toute sincérité, et puisse l'expérience ne jamais vous l'apprendre ! Au reste, s'il arrive qu'un seul d'entre vous tombe dans une faute grave, réveillez mon zèle. Que je périsse si je deviens semblable au paralytique ou à l'insensé, et si je suis réduit à dire avec le prophète: "La lumière de mes yeux s'éteint, et elle n'est plus en moi". (Psaume XXXVII, 10) Eh ! Quelle espérance peut me sourire, quand vous ne faites aucun progrès dans la vertu ! Mais aussi quelle tristesse peut m'accabler, quand vous vous conduisez dignement ! Oui, je ne marche plus, je vole lorsque j'entends dire du bien de vous. « "Comblez donc ma joie". (Philippiens II, 2) Car je ne souhaite, et je ne désire que votre avancement spirituel, et je ne veux l'emporter sur vous tous qu'en une seule chose; c'est que je vous aime et que je vous chéris. Oui, vous êtes tout pour moi, père, mère, frères et enfants. Ah ! Ne pensez pas qu'aucune de mes paroles me soit inspirée par un sentiment d'aversion ! Je ne parle que pour votre correction; "et le frère", dit l'Ecriture, "qui est aidé par son frère, est semblable à une ville fortifiée". (Proverbes XVIII, 19) Ne murmurez donc point; car, moi aussi, j'estime votre parole, et bien volontiers je recevrais vos avis et vos observations. Nous sommes tous frères, et nous n'avons tous qu'un seul et même Maître. Or, dans une famille, un seul commande, et tous les autres obéissent. C'est pourquoi ne murmurez point; mais en toutes choses agissons pour Dieu, à qui soit la gloire dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc,
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome VIII, pp. 557-595. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome VIII, pp. 557-595
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"QUAND LES JOURS DE LA PENTECÔTE FURENT ACCOMPLIS,
LES DISCIPLES ÉTAIENT TOUS ENSEMBLE EN UN MÊME LIEU,
ET SOUDAIN UN BRUIT S'ENTENDIT VENANT DU CIEL."
(Actes II, vv. 1-2)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'orateur explique d'abord les rapports qui existent entre la Pentecôte des Juifs et celle des chrétiens, et puis les raisons symboliques des langues de feu, sous lesquelles se montra l'Esprit-Saint.
2. Il dépeint ensuite l'étonnement où le don des langues jeta tous ceux qui en furent témoins, et puis il oppose l'excellence et la supériorité du feu, comme emblème de l'action de l'Esprit-Saint, aux divers signes de l'inspiration qu'avaient reçus les prophètes de l'Ancien Testament, et il y trouve une preuve de la sainteté des apôtres. — Ceux-ci parlent toutes les langues, parce qu'ils doivent convertir tous les peuples, et tandis que les uns sont dans l'admiration d'un tel prodige, les autres l'attribuent à l'ivresse, ainsi que les ennemis de Jésus-Christ attribuaient ses miracles au prince des démons.
3. Mais Pierre élève la voix au nom des onze qui l'entourent : Quel homme ! Et quel langage ! À un tel changement on reconnaît l'action divine de l'Esprit-Saint. — Ici l'orateur trace un éloquent parallèle entre les plus diserts philosophes, et ce pécheur du lac de Génésareth, qui, tout rempli d'une science céleste, confond les plus beaux génies, et réfute les plus subtils sophistes.
4. Il compare ensuite la doctrine et la morale de ce Platon, qu'on a surnommé divin, à la doctrine et à la morale de l'apôtre, et laisse à ses auditeurs de décider lequel des deux fait plus d'honneur à l'humanité. — Enfin il termine en exaltant de nouveau la vertu humble et réelle des apôtres en opposition avec l'orgueil et la vanité des philosophes païens.
1. A quelle époque de l'année se célébrait la fête de la Pentecôte ? Au moment de mettre la faux dans la moisson, et de recueillir le froment; telle est la figure, et voici la vérité. Lorsque la faux de la parole évangélique doit être mise dans la moisson des âmes, le Saint-Esprit paraît, semblable à une faux aiguë. Aussi le Sauveur avait-il dit: "Levez vos yeux et regardez les campagnes, car elles blanchissent déjà pour la moisson"; et encore: "La moisson est grande et les ouvriers peu nombreux". (Jean IV, 35; Luc X, 2) Il s'empresse d'envoyer la faux, parce que le moment de la moisson était arrivé. Et, en effet, il en avait déjà comme recueilli les prémices en introduisant notre nature dans les cieux.
"Quand les jours de la Pentecôte furent accomplis", c'est-à-dire, non avant la solennité, mais le jour même de la fête, et il y avait opportunité que la descente de l'Esprit-Saint s'opérât un jour de fête, afin que les témoins de la mort de Jésus-Christ vissent également ce prodige. "Et soudain un bruit s'entendit, venant du ciel". Pourquoi la venue de l'Esprit-Saint est-elle annoncée par ces signes sensibles ? Parce que, malgré ce concours de circonstances, si les Juifs dirent: "ils sont pris de vin", que n'eussent-ils pas dit dans toute autre hypothèse ? Mais ce ne fut pas un bruit ordinaire, "il vint du ciel"; et comme il se fit entendre soudain, il excita l'attention des disciples. "Et il remplit toute la maison". C'est un symbole de la puissance de l'Esprit-Saint. Soyez attentifs: saint Luc nous dit que tous les disciples étaient réunis; en sorte que tous crurent sur le témoignage de leurs sens, et que tous devinrent ainsi des témoins dignes de foi.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc,
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome VIII, pp. 557-595. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome VIII, pp. 557-595
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"QUAND LES JOURS DE LA PENTECÔTE FURENT ACCOMPLIS,
LES DISCIPLES ÉTAIENT TOUS ENSEMBLE EN UN MÊME LIEU,
ET SOUDAIN UN BRUIT S'ENTENDIT VENANT DU CIEL."
(Actes II, vv. 1-2)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'orateur explique d'abord les rapports qui existent entre la Pentecôte des Juifs et celle des chrétiens, et puis les raisons symboliques des langues de feu, sous lesquelles se montra l'Esprit-Saint.
2. Il dépeint ensuite l'étonnement où le don des langues jeta tous ceux qui en furent témoins, et puis il oppose l'excellence et la supériorité du feu, comme emblème de l'action de l'Esprit-Saint, aux divers signes de l'inspiration qu'avaient reçus les prophètes de l'Ancien Testament, et il y trouve une preuve de la sainteté des apôtres. — Ceux-ci parlent toutes les langues, parce qu'ils doivent convertir tous les peuples, et tandis que les uns sont dans l'admiration d'un tel prodige, les autres l'attribuent à l'ivresse, ainsi que les ennemis de Jésus-Christ attribuaient ses miracles au prince des démons.
3. Mais Pierre élève la voix au nom des onze qui l'entourent: Quel homme ! Et quel langage ! À un tel changement on reconnaît l'action divine de l'Esprit-Saint. — Ici l'orateur trace un éloquent parallèle entre les plus diserts philosophes, et ce pécheur du lac de Génésareth, qui, tout rempli d'une science céleste, confond les plus beaux génies, et réfute les plus subtils sophistes.
4. Il compare ensuite la doctrine et la morale de ce Platon, qu'on a surnommé divin, à la doctrine et à la morale de l'apôtre, et laisse à ses auditeurs de décider lequel des deux fait plus d'honneur à l'humanité. — Enfin il termine en exaltant de nouveau la vertu humble et réelle des apôtres en opposition avec l'orgueil et la vanité des philosophes païens.
1. (suite) Mais voici un nouveau prodige plus étonnant encore. "Et ils virent comme des langues de feu qui se partagèrent". Ce n'est pas sans raison que l'écrivain sacré dit: "Comme des langues". Il veut prévenir l'erreur de ceux qui croient que l'Esprit-Saint est un élément sensible; aussi dit-il: "comme un feu", et: "comme un vent". Ce n'était donc pas un simple courant d'air. Lorsque ce même Esprit dut se manifester à Jean-Baptiste, il apparut au-dessus de Jésus-Christ, sous la forme d'une colombe; et aujourd'hui qu'il s'agit d'évangéliser l'univers, il vient comme un feu ardent. "Et il s'arrêta sur chacun d'eux"; c'est-à-dire, se fixa et se reposa sur chacun d'eux, car telle est la signification du verbe s'arrêter. Mais l'Esprit-Saint ne se reposa-t-il que sur les douze apôtres, à l'exclusion de tous les autres ? Nullement, il se répandit également sur les disciples qui étaient au nombre de cent vingt. Aussi est-ce avec juste raison que saint Pierre cite ce passage d'un prophète: « Dans ces derniers temps, dit le Seigneur Dieu, je répandrai mon Esprit sur toute chair; et vos fils et vos filles prophétiseront; vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes ». (Joël II, 28)
Observez aussi que ce ne fut pas seulement pour frapper d'étonnement les disciples, mais encore pour les remplir de grâce que l'Esprit-Saint s'annonça sous le double symbole du vent et du feu. C'est pourquoi saint Luc ajoute: "Qu'ils furent tous remplis de l'Esprit-Saint, et qu'ils commencèrent à parler diverses langues, selon que l'Esprit-Saint leur donnait de les parler". Ce don des langues, inouï jusqu'alors, fut le seul signe des opérations du divin Esprit, et il était un témoignage bien suffisant. Mais ce divin Esprit "s'arrêta sur chacun d'eux"; par conséquent sur Joseph qui n'avait pas été élu, et qui n'eut plus à envier la préférence donnée à Matthias. "Et tous furent remplis"; c'est-à-dire que la grâce de l'Esprit-Saint ne leur fut point départie comme avec mesure, mais dans toute sa plénitude. "Et ils commencèrent à parler diverses langues, selon que l'Esprit-Saint leur donnait de les parler". Saint Luc n'eût point dit "tous", s'il n'eût voulu désigner que les apôtres, et si ce don n'eût été communiqué également à tous les autres disciples. Et, en effet, puisqu'il avait précédemment désigné les apôtres chacun par son nom, il lui eût suffi de constater ici leur présence.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc,
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome VIII, pp. 557-595. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome VIII, pp. 557-595
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LES DISCIPLES ÉTAIENT TOUS ENSEMBLE EN UN MÊME LIEU,
ET SOUDAIN UN BRUIT S'ENTENDIT VENANT DU CIEL."
(Actes II, vv. 1-2)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'orateur explique d'abord les rapports qui existent entre la Pentecôte des Juifs et celle des chrétiens, et puis les raisons symboliques des langues de feu, sous lesquelles se montra l'Esprit-Saint.
2. Il dépeint ensuite l'étonnement où le don des langues jeta tous ceux qui en furent témoins, et puis il oppose l'excellence et la supériorité du feu, comme emblème de l'action de l'Esprit-Saint, aux divers signes de l'inspiration qu'avaient reçus les prophètes de l'Ancien Testament, et il y trouve une preuve de la sainteté des apôtres. — Ceux-ci parlent toutes les langues, parce qu'ils doivent convertir tous les peuples, et tandis que les uns sont dans l'admiration d'un tel prodige, les autres l'attribuent à l'ivresse, ainsi que les ennemis de Jésus-Christ attribuaient ses miracles au prince des démons.
3. Mais Pierre élève la voix au nom des onze qui l'entourent: Quel homme ! Et quel langage ! À un tel changement on reconnaît l'action divine de l'Esprit-Saint. — Ici l'orateur trace un éloquent parallèle entre les plus diserts philosophes, et ce pécheur du lac de Génésareth, qui, tout rempli d'une science céleste, confond les plus beaux génies, et réfute les plus subtils sophistes.
4. Il compare ensuite la doctrine et la morale de ce Platon, qu'on a surnommé divin, à la doctrine et à la morale de l'apôtre, et laisse à ses auditeurs de décider lequel des deux fait plus d'honneur à l'humanité. — Enfin il termine en exaltant de nouveau la vertu humble et réelle des apôtres en opposition avec l'orgueil et la vanité des philosophes païens.
1. (suite) Observez encore que l'Esprit-Saint descendit sur les disciples dans le temps qu'ils persévéraient dans la prière et l'union des cœurs. Ces mots: "Comme des langues de feu", nous rappellent un autre prodige de ce genre, celui du buisson ardent. "Selon que l'Esprit-Saint leur donnait de parler", car toutes leurs paroles étaient autant de sentences. "Or, il y avait à Jérusalem", poursuit saint Luc, "des Juifs religieux qui y habitaient". C'était par un motif de religion que ces Juifs s'y étaient fixés. Et comment ? Parce que pour le faire ils avaient dû, étant de diverses contrées, quitter leur patrie, leurs biens et leur famille. Aussi saint Luc dit-il "qu'il y avait à Jérusalem des habitants, Juifs religieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel; et ce bruit s'étant répandu, il s'en assembla un grand nombre, et ils furent fort étonnés". Le prodige s'était accompli dans l'intérieur de la maison, et une légitime curiosité y faisait accourir tous ceux qui en entendaient parler. "Et ils étaient fort étonnés". Que signifie cette expression ? Elle marque en eux un mélange de trouble et d'admiration.
Mais saint Luc nous révèle la cause de cette disposition, quand il ajoute que "chacun les entendait parler en sa langue. Or, cette multitude s'entredisait: Ces gens-là qui parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens ?" Voyez-vous comme tous les esprits et les regards se tournent vers les apôtres. "Comment donc les entendons-nous parler chacun la langue du pays où nous sommes nés ? Parthes, Mèdes, Élamites, ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée, la Cappadoce, le Pont et l'Asie, la Phrygie et la Pamphylie, l'Égypte et cette partie de la Lybie qui est proche de Cyrène, et ceux qui sont venus de Rome, Juifs aussi et prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons parler, chacun en notre langue, des merveilles de Dieu. Ils étaient donc dans la stupeur et l'admiration, se disant l’un à l'autre : Que veut dire ceci?" (Actes II, 12) Les voyez-vous accourir de l'Orient et de l'Occident ? "Mais quelques-uns se moquaient, disant: C'est qu'ils sont pleins de vin nouveau".
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc,
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome VIII, pp. 557-595. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome VIII, pp. 557-595
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"QUAND LES JOURS DE LA PENTECÔTE FURENT ACCOMPLIS,
LES DISCIPLES ÉTAIENT TOUS ENSEMBLE EN UN MÊME LIEU,
ET SOUDAIN UN BRUIT S'ENTENDIT VENANT DU CIEL."
(Actes. II, vv. 1-2)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'orateur explique d'abord les rapports qui existent entre la Pentecôte des Juifs et celle des chrétiens, et puis les raisons symboliques des langues de feu, sous lesquelles se montra l'Esprit-Saint.
2. Il dépeint ensuite l'étonnement où le don des langues jeta tous ceux qui en furent témoins, et puis il oppose l'excellence et la supériorité du feu, comme emblème de l'action de l'Esprit-Saint, aux divers signes de l'inspiration qu'avaient reçus les prophètes de l'Ancien Testament, et il y trouve une preuve de la sainteté des apôtres. — Ceux-ci parlent toutes les langues, parce qu'ils doivent convertir tous les peuples, et tandis que les uns sont dans l'admiration d'un tel prodige, les autres l'attribuent à l'ivresse, ainsi que les ennemis de Jésus-Christ attribuaient ses miracles au prince des démons.
3. Mais Pierre élève la voix au nom des onze qui l'entourent: Quel homme ! Et quel langage ! À un tel changement on reconnaît l'action divine de l'Esprit-Saint. — Ici l'orateur trace un éloquent parallèle entre les plus diserts philosophes, et ce pécheur du lac de Génésareth, qui, tout rempli d'une science céleste, confond les plus beaux génies, et réfute les plus subtils sophistes.
4. Il compare ensuite la doctrine et la morale de ce Platon, qu'on a surnommé divin, à la doctrine et à la morale de l'apôtre, et laisse à ses auditeurs de décider lequel des deux fait plus d'honneur à l'humanité. — Enfin il termine en exaltant de nouveau la vertu humble et réelle des apôtres en opposition avec l'orgueil et la vanité des philosophes païens.
2. Quelle impudence et quelle malignité ! Car la Pentecôte ne tombait pas au temps de la vendange. Mais, ô comble de la malice ! tandis que tous les autres, Romains, prosélytes, et peut-être même les bourreaux qui avaient crucifié le Christ, reconnaissent la vérité du prodige; ces Juifs ne savent répondre aux nombreux miracles qu'opèrent les apôtres que par cette raillerie: "Ces gens sont pleins de vin nouveau". Mais reprenons l'explication des premiers versets. "L'Esprit-Saint", dit saint Luc, "remplit toute la maison". Ce divin Esprit fut pour les apôtres comme une piscine d'eau, et le feu marquait la plénitude de la grâce et la véhémence du zèle. Ce n'est pas ainsi que ce même Esprit se communiquait aux prophètes, et il le faisait d'une manière moins solennelle. Le Seigneur présenta un livre à Ézéchiel; et il lui dit: Dévore ce livre qui contient ce que tu devras dire. "Et je dévorai le livre", dit le prophète, "et il fut dans ma bouche comme le miel le plus doux". (Ézéchiel III, 3) A l'égard de Jérémie, c'est la main du Seigneur qui toucha ses lèvres. (Jérémie I, 9) Mais ici l'Esprit-Saint paraît en personne, et se montre ainsi égal en gloire au Père et au Fils.
Ézéchiel dit encore: "Je vis un livre qui contenait des plaintes lugubres, des malédictions et des calamités". (Ézéchiel II, 9) La tradition de ce livre lui fut une preuve suffisante de l'inspiration divine: et, en effet, il avait besoin d'en être averti par quelque signe; mais, du reste, il n'était envoyé qu'à une seule nation, et à ses concitoyens. Les apôtres, au contraire, devaient se répandre dans le monde entier, et parmi des peuples inconnus. Le manteau d'Élie fut pour Élisée le gage des dons de prophétie et de miracles, David reçut avec l'onction sainte celui de l'inspiration divine, et du milieu du buisson ardent le Seigneur confia à Moïse la mission de délivrer Israël. Mais ici se révèle un ordre de choses tout nouveau, le feu lui-même s'arrête sur chacun des disciples. Eh ! Pourquoi ce feu ne parut-il pas embraser toute la maison ? Parce que tous en eussent été effrayés. Au reste, c'est ce qui eut effectivement lieu, car il faut faire plus attention à ce globe de feu qui parut alors, qu' "à ces langues qui se partagèrent". Eh ! Combien devait être immense le foyer d'un aussi vaste incendie ! Saint Luc dit aussi avec raison que les langues "se partagèrent", parce qu'elles partaient toutes d'un même tronc, et qu'elles recevaient leur force et leur énergie du divin Paraclet.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc,
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome VIII, pp. 557-595. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome VIII, pp. 557-595
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"QUAND LES JOURS DE LA PENTECÔTE FURENT ACCOMPLIS,
LES DISCIPLES ÉTAIENT TOUS ENSEMBLE EN UN MÊME LIEU,
ET SOUDAIN UN BRUIT S'ENTENDIT VENANT DU CIEL."
(Actes II, vv. 1-2)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'orateur explique d'abord les rapports qui existent entre la Pentecôte des Juifs et celle des chrétiens, et puis les raisons symboliques des langues de feu, sous lesquelles se montra l'Esprit-Saint.
2. Il dépeint ensuite l'étonnement où le don des langues jeta tous ceux qui en furent témoins, et puis il oppose l'excellence et la supériorité du feu, comme emblème de l'action de l'Esprit-Saint, aux divers signes de l'inspiration qu'avaient reçus les prophètes de l'Ancien Testament, et il y trouve une preuve de la sainteté des apôtres. — Ceux-ci parlent toutes les langues, parce qu'ils doivent convertir tous les peuples, et tandis que les uns sont dans l'admiration d'un tel prodige, les autres l'attribuent à l'ivresse, ainsi que les ennemis de Jésus-Christ attribuaient ses miracles au prince des démons.
3. Mais Pierre élève la voix au nom des onze qui l'entourent: Quel homme ! Et quel langage ! À un tel changement on reconnaît l'action divine de l'Esprit-Saint. — Ici l'orateur trace un éloquent parallèle entre les plus diserts philosophes, et ce pécheur du lac de Génésareth, qui, tout rempli d'une science céleste, confond les plus beaux génies, et réfute les plus subtils sophistes.
4. Il compare ensuite la doctrine et la morale de ce Platon, qu'on a surnommé divin, à la doctrine et à la morale de l'apôtre, et laisse à ses auditeurs de décider lequel des deux fait plus d'honneur à l'humanité. — Enfin il termine en exaltant de nouveau la vertu humble et réelle des apôtres en opposition avec l'orgueil et la vanité des philosophes païens.
2. (suite) Observez encore qu'alors pour la première fois fut manifestée la sainteté des apôtres; aussi, reçurent-ils l'Esprit-Saint. Nous voyons également que David ne se montra pas moins fidèle au Seigneur après qu'il eut triomphé de ses ennemis, qu'il ne l'avait été lorsqu'il gardait les troupeaux; que Moïse, qui avait méprisé les palais des rois, prit en mains, après quarante ans, la conduite du peuple hébreu; que Samuel, élevé dans le temple, devint juge en Israël, et qu'Élisée et Ézéchiel, qui avaient tout quitté, reçurent le don de prophétie. La suite des faits prouve qu'il en avait été ainsi des apôtres, et qu'ils avaient eux-mêmes tout abandonné. C'est pourquoi l'Esprit-Saint vint en eux, parce qu'ils avaient fait preuve de vertu et de générosité. Ils avaient appris par leur propre expérience à connaître la faiblesse de l'homme, mais ils apprirent alors quel est le mérite de la pauvreté volontaire.
Saül reçut l'Esprit-Saint lorsque Samuel lui rendit témoignage qu'il était homme de bien. Mais personne ne l'a jamais reçu de la même manière que les disciples, pas même Moïse, le plus grand de tous les prophètes. Et en effet, il perdit quelque chose de sa plénitude, lorsque son esprit se reposa sur Josué. Ici rien de semblable. Vous allumez à un brasier autant de lampes que vous voulez, sans diminuer son volume; et c'est ce qui arriva aux apôtres. Au reste, ce feu montrait moins l'abondance de la grâce qu'il ne signifiait la source même de l'Esprit-Saint où ils puisaient, et on peut y trouver un rapport réel avec cette parole du Sauveur: "Je donnerai à celui qui croira en moi, je lui donnerai une fontaine d'eau jaillissante jusqu'à la vie éternelle". (Jean IV, 14) Or, il était bien à propos que la plénitude de l'Esprit-Saint se répandît sur les apôtres, car ils ne devaient point disputer avec un Pharaon, mais combattre contre le démon. Leur empressement à accepter cette lutte n'est pas moins admirable; ils ne s'autorisent point de l'exemple de Moïse pour dire que leur parole était lente et leur langue embarrassée, et ils n'allèguent point avec Jérémie leur inexpérience. Mais, quoiqu'ils aient entendu des prédictions plus effrayantes et plus élevées, ils n'osent se refuser à l'ordre du Seigneur. Nous pouvons donc en conclure qu'ils furent réellement des anges de lumière et les dispensateurs des vérités éternelles.
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LES DISCIPLES ÉTAIENT TOUS ENSEMBLE EN UN MÊME LIEU,
ET SOUDAIN UN BRUIT S'ENTENDIT VENANT DU CIEL."
(Actes II, vv. 1-2)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'orateur explique d'abord les rapports qui existent entre la Pentecôte des Juifs et celle des chrétiens, et puis les raisons symboliques des langues de feu, sous lesquelles se montra l'Esprit-Saint.
2. Il dépeint ensuite l'étonnement où le don des langues jeta tous ceux qui en furent témoins, et puis il oppose l'excellence et la supériorité du feu, comme emblème de l'action de l'Esprit-Saint, aux divers signes de l'inspiration qu'avaient reçus les prophètes de l'Ancien Testament, et il y trouve une preuve de la sainteté des apôtres. — Ceux-ci parlent toutes les langues, parce qu'ils doivent convertir tous les peuples, et tandis que les uns sont dans l'admiration d'un tel prodige, les autres l'attribuent à l'ivresse, ainsi que les ennemis de Jésus-Christ attribuaient ses miracles au prince des démons.
3. Mais Pierre élève la voix au nom des onze qui l'entourent: Quel homme ! Et quel langage ! À un tel changement on reconnaît l'action divine de l'Esprit-Saint. — Ici l'orateur trace un éloquent parallèle entre les plus diserts philosophes, et ce pécheur du lac de Génésareth, qui, tout rempli d'une science céleste, confond les plus beaux génies, et réfute les plus subtils sophistes.
4. Il compare ensuite la doctrine et la morale de ce Platon, qu'on a surnommé divin, à la doctrine et à la morale de l'apôtre, et laisse à ses auditeurs de décider lequel des deux fait plus d'honneur à l'humanité. — Enfin il termine en exaltant de nouveau la vertu humble et réelle des apôtres en opposition avec l'orgueil et la vanité des philosophes païens.
2. (suite) Jusqu'à ce jour les apôtres n'avaient été favorisés d'aucune vision céleste. Mais dès que l'homme-Dieu fut monté au plus haut des cieux, l'Esprit-Saint en descendit "pareil à un vent violent qui s'approche". C'était déclarer aux apôtres que rien ne leur résisterait, et qu'ils disperseraient leurs ennemis comme une poussière légère. "Et il remplit toute la maison". Cette maison figurait l'univers entier. « Et il s'arrêta sur chacun d'eux, et une grande multitude s'assembla et fut tout étonnée". Voyez la piété des apôtres: ils ne se hâtent pas de parler et hésitent à rompre le silence. Les méchants, au contraire, s'écrient soudain: "Ces gens sont pleins de vin nouveau". La loi ordonnait aux Juifs de se présenter au temple trois fois chaque année, et c'est pourquoi des hommes religieux de toutes les nations demeuraient à Jérusalem. Cette circonstance prouve combien l'auteur du livre des Actes cherche peu à flatter les Juifs. Et, en effet, il ne dit point qu'ils se soient exprimés en belles paroles, et il se contente d'écrire: "Ce bruit s'étant répandu, une grande multitude s'assembla et fut tout étonnée".
Au reste, cet étonnement était tout naturel, car les Juifs croyaient que par la mort de Jésus-Christ tout était fini. Cependant leur conscience se troublait à la vue de ce sang dont leurs mains étaient encore toutes dégoûtantes, aussi s'effrayaient-ils de tout: "Est-ce", disent-ils, "que tous ceux qui parlent ne sont pas Galiléens ?" Eh oui ! Les apôtres étaient véritablement de la Galilée, et ils ne s'en cachaient pas. D'ailleurs le bruit de ce vent impétueux avait tellement saisi les esprits, qu'une grande multitude de toutes les nations du monde s'était rassemblée. Quant aux apôtres, ils puisaient une nouvelle assurance dans ce fait, qu'ignorant l'idiome persan, ils apprenaient des Perses eux-mêmes qu'ils le parlaient. Saint Luc cite ici en particulier des peuples ennemis des Juifs pour annoncer que les apôtres devaient les soumettre au joug de l'Evangile.
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1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome VIII, pp. 557-595. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome VIII, pp. 557-595
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LES DISCIPLES ÉTAIENT TOUS ENSEMBLE EN UN MÊME LIEU,
ET SOUDAIN UN BRUIT S'ENTENDIT VENANT DU CIEL."
(Actes II, vv. 1-2)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'orateur explique d'abord les rapports qui existent entre la Pentecôte des Juifs et celle des chrétiens, et puis les raisons symboliques des langues de feu, sous lesquelles se montra l'Esprit-Saint.
2. Il dépeint ensuite l'étonnement où le don des langues jeta tous ceux qui en furent témoins, et puis il oppose l'excellence et la supériorité du feu, comme emblème de l'action de l'Esprit-Saint, aux divers signes de l'inspiration qu'avaient reçus les prophètes de l'Ancien Testament, et il y trouve une preuve de la sainteté des apôtres. — Ceux-ci parlent toutes les langues, parce qu'ils doivent convertir tous les peuples, et tandis que les uns sont dans l'admiration d'un tel prodige, les autres l'attribuent à l'ivresse, ainsi que les ennemis de Jésus-Christ attribuaient ses miracles au prince des démons.
3. Mais Pierre élève la voix au nom des onze qui l'entourent : Quel homme ! Et quel langage ! À un tel changement on reconnaît l'action divine de l'Esprit-Saint. — Ici l'orateur trace un éloquent parallèle entre les plus diserts philosophes, et ce pécheur du lac de Génésareth, qui, tout rempli d'une science céleste, confond les plus beaux génies, et réfute les plus subtils sophistes.
4. Il compare ensuite la doctrine et la morale de ce Platon, qu'on a surnommé divin, à la doctrine et à la morale de l'apôtre, et laisse à ses auditeurs de décider lequel des deux fait plus d'honneur à l'humanité. — Enfin il termine en exaltant de nouveau la vertu humble et réelle des apôtres en opposition avec l'orgueil et la vanité des philosophes païens.
3. Mais comme les Juifs étaient, à cette époque, dispersés au milieu des nations, il est vraisemblable que plusieurs gentils se trouvaient alors à Jérusalem, car la connaissance de la loi avait été répandue parmi eux. Ils étaient donc présents en grand nombre, et pouvaient rendre témoignage de ce qu'ils avaient entendu. Ainsi tous s'accordaient pour attester unanimement le prodige, les indigènes, les étrangers et les prosélytes. "Nous les entendons", disent-ils, "parler en notre langue des grandeurs de Dieu". C'est que la parole des apôtres n'était point une parole vulgaire, mais un langage sublime. C'est pourquoi ils hésitaient d'abord, car jamais semblable prodige ne s'était vu. Observez aussi parmi cette foule la probité des uns; ils s'étonnent, et expriment leur étonnement par cette exclamation: "Que veut dire ceci ? Mais d'autres disaient en se moquant : Ils sont pleins de vin nouveau". O impudence ! Et toutefois n'en soyons pas surpris, puisqu'ils ont bien dit que le Sauveur qui chassait les démons, était lui-même possédé du démon. (Jean VIII, 48) Ici comme toujours, l'intempérance de la langue ne cherche qu'à se répandre, et peu lui importe qu'elle déraisonne, pourvu qu'elle parle.
"Ils sont pleins de vin nouveau"; oui, c'est par l'effet d'une ivresse toute céleste que des hommes exposés à mille dangers, craignant la mort et plongés dans une profonde tristesse, osent tenir un tel langage. Au reste, il n'est pas inutile d'observer que ce reproche était si peu vraisemblable, que son énonciation seule prouvait qu’eux-mêmes étaient troublés par les fumées du vin. Ils expliquaient donc la conduite et le langage des apôtres, en disant: "Ils sont pleins de vin nouveau. Mais Pierre, se tenant debout avec les onze, éleva la voix et dit": Vous avez admiré son esprit de sagesse dans l'élection de Matthias, admirez ici son courage. Et en effet, au milieu de cette stupeur et de cet étonnement général, ce n'était pas un prodige moins surprenant qu'un homme simple et ignorant osât parler devant une aussi grande multitude. Car si quelquefois on se trouble dans un cercle d'amis, Pierre ne devait-il pas être tout interdit en s'adressant à des ennemis qui ne respiraient que le sang et le meurtre ? D'ailleurs, le son seul de sa voix prouva que ni lui, ni ses collègues n'étaient ivres, et fit connaître qu'ils n'étaient point, comme les prêtres des idoles, agités de transports furieux, ou dominés par quelque violence extérieure. Que signifie cette parole: "avec les onze ?" Elle marque que tous avaient également reçu le don des langues, et que tous parlaient par la bouche de Pierre. C'est pourquoi les onze l'entourent, confirmant sa parole par leur témoignage. "Il éleva donc la voix et dit": c'est-à-dire, qu'il s'exprima avec une rare intrépidité.
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LES DISCIPLES ÉTAIENT TOUS ENSEMBLE EN UN MÊME LIEU,
ET SOUDAIN UN BRUIT S'ENTENDIT VENANT DU CIEL."
(Actes II, vv. 1-2)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'orateur explique d'abord les rapports qui existent entre la Pentecôte des Juifs et celle des chrétiens, et puis les raisons symboliques des langues de feu, sous lesquelles se montra l'Esprit-Saint.
2. Il dépeint ensuite l'étonnement où le don des langues jeta tous ceux qui en furent témoins, et puis il oppose l'excellence et la supériorité du feu, comme emblème de l'action de l'Esprit-Saint, aux divers signes de l'inspiration qu'avaient reçus les prophètes de l'Ancien Testament, et il y trouve une preuve de la sainteté des apôtres. — Ceux-ci parlent toutes les langues, parce qu'ils doivent convertir tous les peuples, et tandis que les uns sont dans l'admiration d'un tel prodige, les autres l'attribuent à l'ivresse, ainsi que les ennemis de Jésus-Christ attribuaient ses miracles au prince des démons.
3. Mais Pierre élève la voix au nom des onze qui l'entourent: Quel homme ! Et quel langage ! À un tel changement on reconnaît l'action divine de l'Esprit-Saint. — Ici l'orateur trace un éloquent parallèle entre les plus diserts philosophes, et ce pécheur du lac de Génésareth, qui, tout rempli d'une science céleste, confond les plus beaux génies, et réfute les plus subtils sophistes.
4. Il compare ensuite la doctrine et la morale de ce Platon, qu'on a surnommé divin, à la doctrine et à la morale de l'apôtre, et laisse à ses auditeurs de décider lequel des deux fait plus d'honneur à l'humanité. — Enfin il termine en exaltant de nouveau la vertu humble et réelle des apôtres en opposition avec l'orgueil et la vanité des philosophes païens.
3. (suite) Or, Pierre n'agissait ainsi que pour faire comprendre aux Juifs quels miracles venait de produire la grâce de l'Esprit-Saint. Et en effet, ce même homme, qui avait tremblé à la voix d'une servante, parle hardiment au milieu d'un peuple nombreux qui ne respire que le sang et le meurtre. Mais il fallait qu'il fût bien assuré de la résurrection de Jésus-Christ, pour qu'il en parlât avec une pleine assurance à des gens qui ne savaient que rire et se moquer.
Eh ! N’était-ce donc point tout ensemble légèreté, impiété et impudence que d'attribuer à l'ivresse ce don merveilleux des langues ? Mais cette froide raillerie ne troubla point les apôtres et ne les intimida point. Car la présence de l'Esprit-Saint les avait comme transformés et rendus supérieurs à tout sentiment bas et terrestre. [b]Oui, quand l'Esprit-Saint remplit une âme, d'un vase de terre il en fait un vase d'or.[b] Eh ! voyez Pierre ! Est-ce encore cet apôtre timide et insensé, auquel Jésus-Christ disait: "Et vous aussi êtes-vous sans intelligence ? Et qu'il appelait Satan, même après son admirable profession de foi ? (Matthieu XV, 46; XVI, 23)
Admirez également l'union qui règne entre tous les apôtres. Ils cèdent la parole à Pierre, parce qu'il ne fallait pas que tous parlassent à la fois. "Pierre éleva donc la voix"; et il parla aux Juifs avec une grande hardiesse. Voilà donc ce que c'est que d'être un homme spirituel, et pour que tout nous soit facile, il suffit que nous nous rendions dignes de recevoir les dons de l'Esprit-Saint.
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2. Il dépeint ensuite l'étonnement où le don des langues jeta tous ceux qui en furent témoins, et puis il oppose l'excellence et la supériorité du feu, comme emblème de l'action de l'Esprit-Saint, aux divers signes de l'inspiration qu'avaient reçus les prophètes de l'Ancien Testament, et il y trouve une preuve de la sainteté des apôtres. — Ceux-ci parlent toutes les langues, parce qu'ils doivent convertir tous les peuples, et tandis que les uns sont dans l'admiration d'un tel prodige, les autres l'attribuent à l'ivresse, ainsi que les ennemis de Jésus-Christ attribuaient ses miracles au prince des démons.
3. Mais Pierre élève la voix au nom des onze qui l'entourent: Quel homme ! Et quel langage ! À un tel changement on reconnaît l'action divine de l'Esprit-Saint. — Ici l'orateur trace un éloquent parallèle entre les plus diserts philosophes, et ce pécheur du lac de Génésareth, qui, tout rempli d'une science céleste, confond les plus beaux génies, et réfute les plus subtils sophistes.
4. Il compare ensuite la doctrine et la morale de ce Platon, qu'on a surnommé divin, à la doctrine et à la morale de l'apôtre, et laisse à ses auditeurs de décider lequel des deux fait plus d'honneur à l'humanité. — Enfin il termine en exaltant de nouveau la vertu humble et réelle des apôtres en opposition avec l'orgueil et la vanité des philosophes païens.
3. (suite) L'incendie qui rencontre des matières inflammables se nourrit et se développe avec une nouvelle rapidité, et dévore souvent ceux qui tentent d'arrêter ses progrès. C'est ce que l'on vit au jour de la Pentecôte; ou plutôt supposez un combat entre un homme qui porte un réchaud ardent, et un autre qui est tout chargé de paille et de foin, et vous comprendrez avec quelle supériorité les apôtres engagèrent la lutte. Le nombre de leurs adversaires les fit-il jamais reculer? N'avaient-ils pas à combattre l'indigence et la faim, la honte et l'infamie, l'insulte et là raillerie, car on les considérait comme de vils imposteurs ? Tous ces maux fondaient sur eux, et ils étaient également en butte aux sarcasmes des uns et aux moqueries des autres. Nous les voyons encore exposés aux fureurs d'un peuple insensé, aux séditions et aux embûches; aux bûchers, aux glaives et aux bêtes féroces. De toutes parts on leur déclarait une guerre cruelle, et ils semblaient aussi insensibles à toutes ces persécutions que si elles n'eussent été qu'un rêve ou une ombre vaine. Que dis-je ? Après avoir épuisé sur eux-mêmes toute la fureur de leurs ennemis, ils leur firent éprouver les mêmes anxiétés; car l'écrivain sacré nous les représente en proie à la colère et à la crainte, à l'incertitude et à la frayeur. C'est pourquoi ils s'écrient: "Voulez-vous donc faire tomber sur nous le sang de cet homme ?" (Actes V, 28)
Mais il n'est pas moins admirable de voir les apôtres nus et sans armes engager le combat contre des ennemis armés de toutes pièces, et lutter, faibles et infirmes, contre des princes qui avaient pour eux la puissance et l'autorité. Ignorants et peu orateurs, ils entraient en dispute avec des jongleurs et des magiciens, des sophistes, des rhéteurs et des philosophes qui avaient vieilli dans les chicanes de l'académie et du portique. Et cependant Pierre, qui n'avait fréquenté que les bords du lac de Génésareth, en triompha comme s'ils n'eussent été que des poissons muets. En vérité, il les vainquit avec autant de facilité qu'un pêcheur prend des poissons muets. Le fameux Platon, qui a débité tant de belles choses, se tait lui-même, tandis que Pierre parle aux Juifs, aux Parthes, aux Mèdes, aux Élamites, aux Indiens, et enfin à tous les peuples et aux nations les plus éloignées.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc,
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome VIII, pp. 557-595. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome VIII, pp. 557-595
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à suivre…
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à suivre…
Note: Que devient aujourd'hui l'orgueil de la Grèce, le nom d'Athènes, et les rêveries de ses philosophes ? Pierre de Galilée, Pierre de Bethsaïde, Pierre l’ignorant les a tous surpassés. Après cette note, je mettrais un immense… YES…
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"QUAND LES JOURS DE LA PENTECÔTE FURENT ACCOMPLIS,
LES DISCIPLES ÉTAIENT TOUS ENSEMBLE EN UN MÊME LIEU,
ET SOUDAIN UN BRUIT S'ENTENDIT VENANT DU CIEL."
(Actes II, vv. 1-2)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'orateur explique d'abord les rapports qui existent entre la Pentecôte des Juifs et celle des chrétiens, et puis les raisons symboliques des langues de feu, sous lesquelles se montra l'Esprit-Saint.
2. Il dépeint ensuite l'étonnement où le don des langues jeta tous ceux qui en furent témoins, et puis il oppose l'excellence et la supériorité du feu, comme emblème de l'action de l'Esprit-Saint, aux divers signes de l'inspiration qu'avaient reçus les prophètes de l'Ancien Testament, et il y trouve une preuve de la sainteté des apôtres. — Ceux-ci parlent toutes les langues, parce qu'ils doivent convertir tous les peuples, et tandis que les uns sont dans l'admiration d'un tel prodige, les autres l'attribuent à l'ivresse, ainsi que les ennemis de Jésus-Christ attribuaient ses miracles au prince des démons.
3. Mais Pierre élève la voix au nom des onze qui l'entourent: Quel homme ! Et quel langage ! À un tel changement on reconnaît l'action divine de l'Esprit-Saint. — Ici l'orateur trace un éloquent parallèle entre les plus diserts philosophes, et ce pécheur du lac de Génésareth, qui, tout rempli d'une science céleste, confond les plus beaux génies, et réfute les plus subtils sophistes.
4. Il compare ensuite la doctrine et la morale de ce Platon, qu'on a surnommé divin, à la doctrine et à la morale de l'apôtre, et laisse à ses auditeurs de décider lequel des deux fait plus d'honneur à l'humanité. — Enfin il termine en exaltant de nouveau la vertu humble et réelle des apôtres en opposition avec l'orgueil et la vanité des philosophes païens.
3. (suite) Que devient aujourd'hui l'orgueil de la Grèce, le nom d'Athènes, et les rêveries de ses philosophes ? Pierre de Galilée, Pierre de Bethsaïde, Pierre l’ignorant les a tous surpassés. Mais, je vous en conjure, ne rougissez point de la patrie ni du nom de votre vainqueur; car, si vous voulez savoir son nom, il s'appelle Pierre, et ce vous sera une nouvelle confusion. Ce qui vous a perdu, c'est que vous avez méprisé la simplicité, et trop exalté l'éloquence. Vous vous êtes trompés de route, et au lieu de suivre la voie royale, facile et unie, vous avez pris un sentier rude, escarpé et difficile. Aussi n'avez-vous pu arriver au royaume des cieux.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc,
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LES DISCIPLES ÉTAIENT TOUS ENSEMBLE EN UN MÊME LIEU,
ET SOUDAIN UN BRUIT S'ENTENDIT VENANT DU CIEL."
(Actes II, vv. 1-2)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'orateur explique d'abord les rapports qui existent entre la Pentecôte des Juifs et celle des chrétiens, et puis les raisons symboliques des langues de feu, sous lesquelles se montra l'Esprit-Saint.
2. Il dépeint ensuite l'étonnement où le don des langues jeta tous ceux qui en furent témoins, et puis il oppose l'excellence et la supériorité du feu, comme emblème de l'action de l'Esprit-Saint, aux divers signes de l'inspiration qu'avaient reçus les prophètes de l'Ancien Testament, et il y trouve une preuve de la sainteté des apôtres. — Ceux-ci parlent toutes les langues, parce qu'ils doivent convertir tous les peuples, et tandis que les uns sont dans l'admiration d'un tel prodige, les autres l'attribuent à l'ivresse, ainsi que les ennemis de Jésus-Christ attribuaient ses miracles au prince des démons.
3. Mais Pierre élève la voix au nom des onze qui l'entourent: Quel homme ! Et quel langage ! À un tel changement on reconnaît l'action divine de l'Esprit-Saint. — Ici l'orateur trace un éloquent parallèle entre les plus diserts philosophes, et ce pécheur du lac de Génésareth, qui, tout rempli d'une science céleste, confond les plus beaux génies, et réfute les plus subtils sophistes.
4. Il compare ensuite la doctrine et la morale de ce Platon, qu'on a surnommé divin, à la doctrine et à la morale de l'apôtre, et laisse à ses auditeurs de décider lequel des deux fait plus d'honneur à l'humanité. — Enfin il termine en exaltant de nouveau la vertu humble et réelle des apôtres en opposition avec l'orgueil et la vanité des philosophes païens.
4. Pourquoi donc, me direz-vous, Jésus-Christ ne s'est-il pas, de préférence, révélé à Platon, ou à Pythagore ? Parce que Pierre montrait plus de dispositions pour cette divine philosophie. Car les premiers n'étaient que des enfants, et ne recherchaient que la vanité de la gloire humaine; le second, au contraire, était un homme mûr, et vraiment ami de la sagesse. Aussi était-il capable de recevoir les dons de la grâce. Vous riez peut-être de mes paroles, et je ne m'en étonne point, car les Juifs aussi se moquaient des apôtres, et disaient qu'ils étaient pleins de vin nouveau. Mais lorsque; quelques années après, ils furent en proie aux maux les plus extrêmes, et qu'ils virent la prise de Jérusalem et la démolition de ses murailles, l'incendie du temple et ces calamités qu'on ne peut décrire, ils n'eurent plus envie de rire. Eh bien ! Vous aussi, vous ne rirez plus au jour du jugement, et en face des feux de l'enfer.
Mais pourquoi parler de l'avenir ? Désirez-vous connaître quel a été Pierre et quel a été Platon ? Étudions leur conduite, leurs mœurs et leur doctrine. Platon a consacré son existence à formuler des aphorismes vains et inutiles. Car de quelle utilité m'est-il de savoir que l'âme d'un philosophe se transforme en mouche ? En vérité, si l'âme de Platon n'a pas été transformée en mouche, du moins elle n'a pas bourdonné moins pertinemment qu'une mouche. Quelles niaiseries ! Et un esprit sage peut-il débiter de semblables rêveries ! Au reste, Platon était naturellement ironique et jaloux de tous. C'est pourquoi il s'est comme attaché à ne produire rien d'utile, ni par lui-même, ni par les autres. Ainsi il a emprunté à Pythagore le dogme de la métempsycose et a promulgué lui-même la théorie d'une république dont plusieurs lois sont infâmes. Que les femmes, dit-il, soient communes; que les jeunes filles paraissent nues devant les jeunes gens, et que les parents et les enfants ne se connaissent point. Est-il rien de plus insensé ?
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
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1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome VIII, pp. 557-595. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome VIII, pp. 557-595
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LES DISCIPLES ÉTAIENT TOUS ENSEMBLE EN UN MÊME LIEU,
ET SOUDAIN UN BRUIT S'ENTENDIT VENANT DU CIEL."
(Actes II, vv. 1-2)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'orateur explique d'abord les rapports qui existent entre la Pentecôte des Juifs et celle des chrétiens, et puis les raisons symboliques des langues de feu, sous lesquelles se montra l'Esprit-Saint.
2. Il dépeint ensuite l'étonnement où le don des langues jeta tous ceux qui en furent témoins, et puis il oppose l'excellence et la supériorité du feu, comme emblème de l'action de l'Esprit-Saint, aux divers signes de l'inspiration qu'avaient reçus les prophètes de l'Ancien Testament, et il y trouve une preuve de la sainteté des apôtres. — Ceux-ci parlent toutes les langues, parce qu'ils doivent convertir tous les peuples, et tandis que les uns sont dans l'admiration d'un tel prodige, les autres l'attribuent à l'ivresse, ainsi que les ennemis de Jésus-Christ attribuaient ses miracles au prince des démons.
3. Mais Pierre élève la voix au nom des onze qui l'entourent: Quel homme ! Et quel langage ! À un tel changement on reconnaît l'action divine de l'Esprit-Saint. — Ici l'orateur trace un éloquent parallèle entre les plus diserts philosophes, et ce pécheur du lac de Génésareth, qui, tout rempli d'une science céleste, confond les plus beaux génies, et réfute les plus subtils sophistes.
4. Il compare ensuite la doctrine et la morale de ce Platon, qu'on a surnommé divin, à la doctrine et à la morale de l'apôtre, et laisse à ses auditeurs de décider lequel des deux fait plus d'honneur à l'humanité. — Enfin il termine en exaltant de nouveau la vertu humble et réelle des apôtres en opposition avec l'orgueil et la vanité des philosophes païens.
4. (suite) Mais en voilà assez pour Platon. Dans le christianisme, au contraire, ce n'est plus la nature, mais la philosophie de Pierre qui, au nom de la charité, déclare que tous les hommes sont frères, et corrige ainsi la doctrine scandaleuse de Platon. Car celui-ci ne cherchait qu'à introduire dans la famille un adultère et à faire rejeter le véritable père. N'était-ce pas plonger l'âme dans l'ivresse et la fange des passions ? Aussi disait-il avec une cynique hardiesse: Que les femmes soient communes. Si je rapportais les théogonies des poètes, on m'accuserait de débiter des fables, mais ces philosophiques rêveries ne sont-elles pas plus ridicules encore ? Et jamais les poètes ont-ils propagé d'aussi monstrueuses doctrines ? Ce prince des philosophes transforme encore la femme en amazone et l'arme d'un casque et d'une cuirasse. Enfin, il ose dire que l'homme et le chien sont une seule et même espèce, parce que dans l'un comme dans l'autre, il y a union des deux sexes. Peut-on déraisonner plus cyniquement !
Mais ici, je ne puis que reconnaître l'action du démon qui s'efforce de prouver que l'homme est l'égal de la brute; et c'est par son inspiration que des philosophes ont accrédité cette absurde et dangereuse doctrine, et qu'ils ont dit que la brute était, comme l'homme, douée de raison. Eh ! Voyez quel désordre règne parmi eut sur la question de l'âme. Les plus savants ont dit que notre âme se transformait en mouche, en chien et en bête; et leurs successeurs, rougissant d'une telle doctrine, sont tombés dans une autre non moins honteuse. Car ils veulent que l'animal entre en partage de la raison humaine, et ils nous montrent comme plus excellentes que l'homme les créatures qui ont été faites pour son service. Que dis-je ? Ils leur accordent même le don de prescience et le sentiment religieux. Le corbeau et la corneille, disent-ils, connaissent Dieu, et comme les prophètes, ils prédisent l'avenir. Les chiens, au témoignage de Platon, forment une véritable république qui a ses lois, qui observe la justice, et qui même connaît la jalousie. Peut-être ne m'en croyez-vous pas ? Je n'en suis pas surpris, car vous êtes nourris des saines doctrines du christianisme; et, accoutumés à ces viandes délicieuses, vous ne pouvez regarder comme un homme celui qui se repaît de telles ordures.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
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1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome VIII, pp. 557-595. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome VIII, pp. 557-595
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"QUAND LES JOURS DE LA PENTECÔTE FURENT ACCOMPLIS,
LES DISCIPLES ÉTAIENT TOUS ENSEMBLE EN UN MÊME LIEU,
ET SOUDAIN UN BRUIT S'ENTENDIT VENANT DU CIEL."
(Actes II, vv. 1-2)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'orateur explique d'abord les rapports qui existent entre la Pentecôte des Juifs et celle des chrétiens, et puis les raisons symboliques des langues de feu, sous lesquelles se montra l'Esprit-Saint.
2. Il dépeint ensuite l'étonnement où le don des langues jeta tous ceux qui en furent témoins, et puis il oppose l'excellence et la supériorité du feu, comme emblème de l'action de l'Esprit-Saint, aux divers signes de l'inspiration qu'avaient reçus les prophètes de l'Ancien Testament, et il y trouve une preuve de la sainteté des apôtres. — Ceux-ci parlent toutes les langues, parce qu'ils doivent convertir tous les peuples, et tandis que les uns sont dans l'admiration d'un tel prodige, les autres l'attribuent à l'ivresse, ainsi que les ennemis de Jésus-Christ attribuaient ses miracles au prince des démons.
3. Mais Pierre élève la voix au nom des onze qui l'entourent: Quel homme ! Et quel langage ! À un tel changement on reconnaît l'action divine de l'Esprit-Saint. — Ici l'orateur trace un éloquent parallèle entre les plus diserts philosophes, et ce pécheur du lac de Génésareth, qui, tout rempli d'une science céleste, confond les plus beaux génies, et réfute les plus subtils sophistes.
4. Il compare ensuite la doctrine et la morale de ce Platon, qu'on a surnommé divin, à la doctrine et à la morale de l'apôtre, et laisse à ses auditeurs de décider lequel des deux fait plus d'honneur à l'humanité. — Enfin il termine en exaltant de nouveau la vertu humble et réelle des apôtres en opposition avec l'orgueil et la vanité des philosophes païens.
4. (suite) Mais lorsque nous reprochons aux païens ces fables insipides, ils nous répondent que nous ne les comprenons pas. Ah ! Plaise au ciel que jamais nous ne comprenions de pareilles inepties ! Au reste, il ne faut pas être bien savant pour découvrir l'abîme où nous conduisent cette impiété et cette confusion de toutes choses. Comme le corbeau, vous répétez, ô insensés, ce que vous n'entendez pas vous-mêmes, et vous agissez en enfants, car vous êtes de véritables enfants. Mais Pierre tient un tout autre langage, et sa parole est comme une vive lumière qui chasse les ténèbres et dissipe la nuit profonde qui enveloppait l'univers.
Et quant à son mérite personnel, que dirai-je de sa douceur et de sa charité ? Combien il était éloigné de tout sentiment de vanité; et quoiqu'il ressuscitât les morts, il regardait le ciel avec une humble simplicité. Si jamais un de ces prétendus philosophes eût pu, par des opérations magiques, produire quelque chose qui ressemblât à un tel miracle, n'eût-il pas immédiatement exigé qu'on l'honorât comme un Dieu et qu'on lui dressât des autels et des temples ? Mais les apôtres opèrent chaque jour ces miracles, et ils n'imaginent rien de semblable.
Que sont, en réalité, les divinités du paganisme: Minerve, Apollon et Junon ? Des démons qui se font adorer sous ces divers noms. Et est-il un roi idolâtre qui ne désire mourir pour obtenir les honneurs de l'apothéose ? Combien la conduite des apôtres est opposée ! Car, écoutez ce que disent Pierre et Jean après la guérison du boiteux: "Hommes d'Israël, pourquoi nous regardez-vous, comme si par notre vertu ou notre puissance nous avions fait marcher cet homme ?" Et dans une autre circonstance, ils s'écrient: "Nous sommes mortels et hommes comme vous". (Actes III, 12; XIV, 14) Dans les philosophes, au contraire, tout est orgueil, arrogance et recherche de la gloire; le vrai amour de la philosophie ne dirigea jamais leur conduite. Or, dès qu'on n'agit que par désir de la gloire, tout se ressent de cet esprit vil et grossier; et quelles que soient d'ailleurs ses qualités extérieures, le philosophe qui ne possède pas celle-ci, n'est point véritablement ami de la sagesse; il n'est que l'esclave d'une violente et honteuse passion.
Mais le mépris de la gloire humaine est bien propre à nous enseigner la vertu et à chasser de notre âme toute affection vicieuse. Je vous exhorte donc à faire tous vos efforts pour guérir en vous cette maladie, car c'est le seul moyen de nous rendre agréables à Dieu et d'attirer sur nous le bienveillant regard de cet œil qui ne se ferme jamais. Ainsi, employons tous nos soins à acquérir les dons célestes, à fuir les maux présents et à mériter les biens éternels, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui soient, avec le Père et l'Esprit-Saint, la gloire, l'honneur et l'empire, maintenant, toujours et dans tous les siècles des siècles ! Ainsi soit-il.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
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"HOMMES DE LA JUDÉE, ET VOUS TOUS QUI HABITEZ JÉRUSALEM,
APPRENEZ CECI ET PRÊTEZ L'OREILLE À MES PAROLES."
(Actes II, vv.14-21)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'orateur explique le discours de l'apôtre saint Pierre, et en fait voir toutes les beautés d'ensemble et de détail. — D'abord ce n'est plus cet homme timide qui tremblait à la voix d'une servante, mais c'est un apôtre plein d'une noble hardiesse et d'une mâle éloquence.
2. L'application de la prophétie de Joël à la conversion des gentils lui fournit ensuite d'heureux développements, et l'annonce qu'elle contient de la ruine de Jérusalem lui en fait tracer un lugubre et effrayant tableau.
3. Mais si le Seigneur châtie ainsi ses ennemis sur la terre, quels seront les supplices de l'enfer ? Et quoique ce sujet soit peu agréable à ses auditeurs, il est obligé de le traiter pour satisfaire aux devoirs de sa charge.
4. De là l'orateur est amené à se comparer au magistrat sévère qui maintient l'ordre dans la cité, et que le peuple maudit quelquefois, tandis qu'il n'a que des louanges et des applaudissements pour le riche citoyen qui lui prodigue les fêtes et les jeux. — Mais lequel des deux est réellement le plus utile ? — Le doute n'est pas possible; et de même l'évêque qui explique la loi divine, et qui montre la terrible sanction dans les menaces de l'enfer, est le vrai père de son peuple. — Celui-ci ne doit donc point murmurer contre lui, mais profiter de ses avis pour acquérir les biens éternels.
1. Pierre s'adresse ici à cette foule d'étrangers qui étaient accourus, mais, en leur parlant, il ne néglige pas de réfuter ses calomniateurs. Car la divine Providence n'avait permis leurs amères critiques que pour donner à l'apôtre l'occasion de se défendre et d'annoncer l'Evangile. Et parce qu'ils se glorifiaient beaucoup d'habiter Jérusalem, il leur dit: "Apprenez ceci, et prêtez l'oreille à mes paroles". Ce langage ne pouvait que les rendre attentifs et les disposer à écouter favorablement sa défense. "Non, ces hommes ne sont point ivres, comme vous le pensez". Que ce langage est doux et bienveillant ! Pierre avait pour lui la plus grande partie du peuple, et néanmoins il n'adresse à ses critiques que de bienveillantes paroles. Il écarte d'abord tout mauvais soupçon à leur égard, et n'établit sa propre défense qu'en second lieu. Aussi ne dit-il pas, comme vous vous l'imaginez par une supposition insensée, ou une froide plaisanterie, mais "comme vous le pensez". Il donne ainsi à entendre qu'ils ne parlent point sérieusement, et il semble imputer leur faute bien plus à l'ignorance qu'à la malice.
"Non, ces hommes ne sont pas ivres, comme vous le pensez, puisqu'il n'est que la troisième heure du jour". Cette raison est-elle péremptoire ? Et les apôtres ne pouvaient-ils, en effet, s'être enivrés à la troisième heure du jour ? Sans doute, ils l'eussent pu; mais, sans beaucoup insister sur cette circonstance, Pierre se borne à nier le fait qu'alléguaient ses détracteurs; et cette réserve nous apprend à ne pas beaucoup parler hors de la nécessité. Au reste, la suite de son discours confirme cette assertion, et désormais il s'adresse à tous: "Mais c'est ce qui a été prédit par le prophète Joël , dans les derniers temps, dit le Seigneur". (Joël II, 28) L'apôtre ne nomme pas encore le Christ, et, sans faire mention de sa promesse, il rapporte tout au Père; c'est de sa part une profonde habileté. Il évite donc d'insister de prime abord sur ce qui concernait Jésus-Christ, et de rappeler les promesses qu'il leur avait faites après sa mort sur la croix; car c'eût été ruiner par avance tout le succès de sa prédication. Mais les apôtres ne pouvaient-ils pas, me direz-vous, prouver sa divinité ? Oui, sans doute, si vous supposez la foi en sa mort et sa résurrection. Mais en ce moment c'était ce qu'il fallait faire croire; et, en parler inconsidérément, c'était s'exposer à se faire lapider.
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licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc,
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome VIII, pp. 557-595. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome VIII, pp. 557-595
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"HOMMES DE LA JUDÉE, ET VOUS TOUS QUI HABITEZ JÉRUSALEM,
APPRENEZ CECI ET PRÊTEZ L'OREILLE À MES PAROLES."
(Actes II, vv.14-21)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'orateur explique le discours de l'apôtre saint Pierre, et en fait voir toutes les beautés d'ensemble et de détail. — D'abord ce n'est plus cet homme timide qui tremblait à la voix d'une servante, mais c'est un apôtre plein d'une noble hardiesse et d'une mâle éloquence.
2. L'application de la prophétie de Joël à la conversion des gentils lui fournit ensuite d'heureux développements, et l'annonce qu'elle contient de la ruine de Jérusalem lui en fait tracer un lugubre et effrayant tableau.
3. Mais si le Seigneur châtie ainsi ses ennemis sur la terre, quels seront les supplices de l'enfer ? Et quoique ce sujet soit peu agréable à ses auditeurs, il est obligé de le traiter pour satisfaire aux devoirs de sa charge.
4. De là l'orateur est amené à se comparer au magistrat sévère qui maintient l'ordre dans la cité, et que le peuple maudit quelquefois, tandis qu'il n'a que des louanges et des applaudissements pour le riche citoyen qui lui prodigue les fêtes et les jeux. — Mais lequel des deux est réellement le plus utile ? — Le doute n'est pas possible; et de même l'évêque qui explique la loi divine, et qui montre la terrible sanction dans les menaces de l'enfer, est le vrai père de son peuple. — Celui-ci ne doit donc point murmurer contre lui, mais profiter de ses avis pour acquérir les biens éternels.
1. (suite) "Je répandrai de mon Esprit sur toute chair". Il leur donnait ainsi de bonnes espérances, car, s'ils le voulaient, ils pouvaient, eux aussi, recevoir ce divin Esprit. Mais il les avertit en même temps qu'ils n'en jouiront pas exclusivement, afin de ne pas exciter contre eux la jalousie des gentils; et, pour couper dans sa racine toute pensée d'envie, il ajoute: "Et vos fils prophétiseront". C'est comme s'il leur eût dit: Cette miraculeuse effusion de l'Esprit-Saint n'est ni votre bien, ni votre gloire exclusifs, mais la grâce en passera jusqu'à vos enfants. Par honneur il leur donne le nom de pères, et il appelle leurs fils ceux qui devaient être disciples de l'Evangile. "Et vos jeunes gens auront des visions, et a vos vieillards auront des songes. Et, en ces jours-là, je répandrai mon Esprit sur mes serviteurs et sur mes servantes, et ils prophétiseront". C'était adroitement leur insinuer qu'eux, les apôtres, étaient approuvés de Dieu, puisqu'ils avaient mérité de recevoir l'Esprit-Saint, tandis que les Juifs en étaient rejetés, parce qu'ils avaient crucifié le Seigneur Jésus.
Autrefois Jésus-Christ, pour apaiser l'irritation des Juifs, leur disait: "Par qui vos enfants chassent-ils les démons ?" (Matthieu XII, 27) Il ne disait pas, mes disciples, afin d'éviter tout soupçon de s'encenser lui-même; et c'est ainsi que Pierre ne dit pas nous ne sommes pas ivres, mais nous parlons sous l'inspiration du Saint-Esprit. Observons aussi qu'il ne se borne pas à alléguer ce fait, mais qu'il l'appuie sur l'autorité d'un prophète. Aussi, cette autorité le remplit-elle de force et de courage. Sa simple parole avait suffi pour repousser l'accusation d'ivresse; mais, quand il s'agit d'attester l'effusion de la grâce, il invoque l'autorité d'un prophète. "Je répandrai", dit le Seigneur, "de mon Esprit sur toute chair". Cette expression générale se rapporte à ce que Dieu instruisait ses prophètes ou par songe, ou par une révélation manifeste. L'apôtre aborde ensuite ce passage assez terrible de la prophétie: "Et je ferai paraître", dit le Seigneur, "des prodiges dans le ciel, et des miracles sur la terre". Ces paroles désignent le jugement dernier et la ruine de Jérusalem. "Je ferai paraître du sang et du feu, et une colonne de fumée; et le soleil sera changé en ténèbres, et la lune en sang". Quel tableau ! Et quelles affreuses calamités ! Ces lugubres emblèmes représentent les maux extrêmes qui arriveront au dernier jour; et néanmoins, l'historien Josèphe raconte que plusieurs prodiges de ce genre parurent dans les airs, et annoncèrent les désastres de la Judée.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc,
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome VIII, pp. 557-595. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome VIII, pp. 557-595
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"HOMMES DE LA JUDÉE, ET VOUS TOUS QUI HABITEZ JÉRUSALEM,
APPRENEZ CECI ET PRÊTEZ L'OREILLE À MES PAROLES."
(Actes II, vv.14-21)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'orateur explique le discours de l'apôtre saint Pierre, et en fait voir toutes les beautés d'ensemble et de détail. — D'abord ce n'est plus cet homme timide qui tremblait à la voix d'une servante, mais c'est un apôtre plein d'une noble hardiesse et d'une mâle éloquence.
2. L'application de la prophétie de Joël à la conversion des gentils lui fournit ensuite d'heureux développements, et l'annonce qu'elle contient de la ruine de Jérusalem lui en fait tracer un lugubre et effrayant tableau.
3. Mais si le Seigneur châtie ainsi ses ennemis sur la terre, quels seront les supplices de l'enfer ? Et quoique ce sujet soit peu agréable à ses auditeurs, il est obligé de le traiter pour satisfaire aux devoirs de sa charge.
4. De là l'orateur est amené à se comparer au magistrat sévère qui maintient l'ordre dans la cité, et que le peuple maudit quelquefois, tandis qu'il n'a que des louanges et des applaudissements pour le riche citoyen qui lui prodigue les fêtes et les jeux. — Mais lequel des deux est réellement le plus utile ? — Le doute n'est pas possible; et de même l'évêque qui explique la loi divine, et qui montre la terrible sanction dans les menaces de l'enfer, est le vrai père de son peuple. — Celui-ci ne doit donc point murmurer contre lui, mais profiter de ses avis pour acquérir les biens éternels.
1. (suite) Cependant, l'apôtre répand parmi ses auditeurs un vif sentiment de crainte, en leur rappelant ces épaisses ténèbres et l'attente du jugement. "Car elles précéderont le grand jour dit Seigneur". C'était leur dire: ne vous abusez pas en croyant que vous pouvez pécher impunément. Et telle est la conclusion de cette annonce du jour grand et terrible du Seigneur. Eh bien ! A-t-il remué les consciences, et changé les rires en remords ? Et, en effet, si déjà les pronostics de ce jour éclatent, les périls des derniers temps sont donc proches. Mais quoi ! Va-t-il prolonger cet effrayant langage ? Nullement; il permet à ses auditeurs de respirer, et continue ainsi: "Et il arrivera que quiconque invoquera le nom du Seigneur, sera sauvé". Selon saint Paul, cette parole désigne Jésus-Christ ; mais, par prudence, Pierre ne le dit pas manifestement. (Romains X, 13)
Et maintenant, si nous revenons sur ses premières paroles, nous observerons qu'il s'est élevé avec force contre ses critiques et ses railleurs. "Apprenez ceci", leur a-t-il dit, "et prêtez l'oreille à mes paroles". En s'adressant à eux, il leur avait dit: "Hommes de la Judée". C'est-à-dire, selon moi, vous qui habitez dans la Judée. Mais voulez-vous connaître combien Pierre est aujourd'hui changé ? rappelons-nous ce passage de l'Evangile. "Une servante s'approcha de lui, disant: Et toi, tu étais avec Jésus de Nazareth. Mais il répondit: Je ne connais point cet homme. Et, interrogé de nouveau, il commença à faire des serments et des imprécations". (Matthieu XXVI, 69;72)
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
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APPRENEZ CECI ET PRÊTEZ L'OREILLE À MES PAROLES."
(Actes II, vv.14-21)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'orateur explique le discours de l'apôtre saint Pierre, et en fait voir toutes les beautés d'ensemble et de détail. — D'abord ce n'est plus cet homme timide qui tremblait à la voix d'une servante, mais c'est un apôtre plein d'une noble hardiesse et d'une mâle éloquence.
2. L'application de la prophétie de Joël à la conversion des gentils lui fournit ensuite d'heureux développements, et l'annonce qu'elle contient de la ruine de Jérusalem lui en fait tracer un lugubre et effrayant tableau.
3. Mais si le Seigneur châtie ainsi ses ennemis sur la terre, quels seront les supplices de l'enfer ? Et quoique ce sujet soit peu agréable à ses auditeurs, il est obligé de le traiter pour satisfaire aux devoirs de sa charge.
4. De là l'orateur est amené à se comparer au magistrat sévère qui maintient l'ordre dans la cité, et que le peuple maudit quelquefois, tandis qu'il n'a que des louanges et des applaudissements pour le riche citoyen qui lui prodigue les fêtes et les jeux. — Mais lequel des deux est réellement le plus utile ? — Le doute n'est pas possible; et de même l'évêque qui explique la loi divine, et qui montre la terrible sanction dans les menaces de l'enfer, est le vrai père de son peuple. — Celui-ci ne doit donc point murmurer contre lui, mais profiter de ses avis pour acquérir les biens éternels.
2. Admirez aussi l'assurance et la noble franchise de sa parole. Il ne loue point ceux de ses auditeurs qui avaient dit: "Nous les entendons parler en notre langue des grandeurs du Dieu"; et il se borne à exciter davantage leur zèle par la sévérité dont il use envers ses détracteurs. Ainsi son langage ne laisse apercevoir aucune trace de flatterie, et une remarque qui se justifie toujours, c'est que son discours, quoique rempli d'une extrême bienveillance, présente le rare mérite d'éviter également l'adulation et l'injure. Ce n'est pas non plus sans une profonde raison que le prodige de la Pentecôte s'effectua à la troisième heure du jour, car à ce moment le soleil brille, les plaisirs de la table ne nous retiennent plus, et les charmes du jour et de la conversation attirent tous les hommes sur la place publique.
Au reste, le langage de Pierre respire une noble franchise. "Prêtez l'oreille à mes paroles". Et aussitôt, sans rien dire de lui-même, il ajoute: "Ceci est ce qui a été dit par le prophète Joël, dans les derniers temps". Il indique ainsi, par cette expression un peu emphatique, que la réalisation des menaces divines est peu éloignée, et, pour ne point paraître la fixer à la seconde génération, il ajoute: "Et vos vieillards auront des songes". Voyez l'admirable enchaînement de ses paroles. D'abord il a nommé les fils, à l'exemple de David qui a dit: "A la place de vos pères, il vous est né des enfants". (Psaume XLIV, 17) Et Malachie dit également: "Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants". (Malachie IV, 6)
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(Actes II, vv.14-21)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. L'orateur explique le discours de l'apôtre saint Pierre, et en fait voir toutes les beautés d'ensemble et de détail. — D'abord ce n'est plus cet homme timide qui tremblait à la voix d'une servante, mais c'est un apôtre plein d'une noble hardiesse et d'une mâle éloquence.
2. L'application de la prophétie de Joël à la conversion des gentils lui fournit ensuite d'heureux développements, et l'annonce qu'elle contient de la ruine de Jérusalem lui en fait tracer un lugubre et effrayant tableau.
3. Mais si le Seigneur châtie ainsi ses ennemis sur la terre, quels seront les supplices de l'enfer ? Et quoique ce sujet soit peu agréable à ses auditeurs, il est obligé de le traiter pour satisfaire aux devoirs de sa charge.
4. De là l'orateur est amené à se comparer au magistrat sévère qui maintient l'ordre dans la cité, et que le peuple maudit quelquefois, tandis qu'il n'a que des louanges et des applaudissements pour le riche citoyen qui lui prodigue les fêtes et les jeux. — Mais lequel des deux est réellement le plus utile ? — Le doute n'est pas possible; et de même l'évêque qui explique la loi divine, et qui montre la terrible sanction dans les menaces de l'enfer, est le vrai père de son peuple. — Celui-ci ne doit donc point murmurer contre lui, mais profiter de ses avis pour acquérir les biens éternels.
2. (suite) "Je répandrai de mon Esprit sur mes serviteurs et sur mes servantes". Ces paroles nous révèlent toute la force de cet Esprit divin qui, en nous délivrant du péché, nous attache à son service. Eh ! Quelle n'est pas l'excellence de ce don qui se communique même au sexe le plus faible, dans une large proportion, et non à quelques individus seulement, comme autrefois à Déborah et Holda. Mais observez que Pierre évite de dire que cet Esprit dont parle le prophète est l'Esprit-Saint, et qu'il néglige ainsi d'expliquer les termes de la prophétie. Il se contente de la citer, parce que cette citation suffit à son but. Il se tait également sur Judas, dont tout le monde connaissait la triste fin, et il pense avec raison, qu'à l'égard des Juifs, l'autorité du prophète Joël est l'argument le plus péremptoire. Et, en effet, aux yeux des Juifs, les prophéties l'emportaient sur les miracles. Aussi les voyons-nous contredire ceux de Jésus-Christ, et se taire quand il leur allègue une prophétie. Un jour il leur dit: "Le Seigneur a dit à mon Seigneur, asseyez-vous à ma droite" (Psaume CIX, 1; Matthieu XXII, 42); et ils furent si confus qu'ils n'osèrent plus répondre. C'est pourquoi, et il est facile de le vérifier, le Sauveur ne négligeait aucune occasion de leur citer les saintes Écritures, comme lorsqu'il leur dit: "L'Ecriture appelle dieux ceux auxquels la parole de Dieu est adressée". (Jean X, 35)
C'est donc à l'exemple de son divin Maître que Pierre cite cette prophétie: "Je répandrai de mon Esprit sur toute chair", c'est-à-dire, sur les gentils. Mais il ne révèle rien et n'explique rien, parce que l'obscurité même de la prophétie servait ses projets. "Je ferai paraître des prodiges dans le ciel". Le vague de cette menace était bien propre à épouvanter les esprits, et toute explication en eût diminué la salutaire terreur. Il se tait donc sur cette prophétie, comme étant par elle-même assez claire, et facile à comprendre. D'ailleurs, il se réserve de l'expliquer en parlant de la résurrection, et il y dirige l'enchaînement de son discours. Ainsi son silence est volontaire et réfléchi, parce que la promesse d'un heureux avenir eût été impuissante pour attirer les Juifs à l'Évangile. Ajoutez encore que nul n'échappera aux désastres du dernier jour, tandis que sous Vespasien les chrétiens évitèrent la mort. Et c'est à cette fuite que se rapportent ces paroles du Sauveur: "Si ces jours n'eussent été abrégés, toute chair eût été détruite". (Matthieu XXIV, 22) Le premier malheur des Juifs fut, en effet, cette ligne de circonvallation qui prit, comme dans un filet, tous les habitants de Jérusalem, et le second fut la ruine et l'incendie de la ville.
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1. L'orateur explique le discours de l'apôtre saint Pierre, et en fait voir toutes les beautés d'ensemble et de détail. — D'abord ce n'est plus cet homme timide qui tremblait à la voix d'une servante, mais c'est un apôtre plein d'une noble hardiesse et d'une mâle éloquence.
2. L'application de la prophétie de Joël à la conversion des gentils lui fournit ensuite d'heureux développements, et l'annonce qu'elle contient de la ruine de Jérusalem lui en fait tracer un lugubre et effrayant tableau.
3. Mais si le Seigneur châtie ainsi ses ennemis sur la terre, quels seront les supplices de l'enfer ? Et quoique ce sujet soit peu agréable à ses auditeurs, il est obligé de le traiter pour satisfaire aux devoirs de sa charge.
4. De là l'orateur est amené à se comparer au magistrat sévère qui maintient l'ordre dans la cité, et que le peuple maudit quelquefois, tandis qu'il n'a que des louanges et des applaudissements pour le riche citoyen qui lui prodigue les fêtes et les jeux. — Mais lequel des deux est réellement le plus utile ? — Le doute n'est pas possible; et de même l'évêque qui explique la loi divine, et qui montre la terrible sanction dans les menaces de l'enfer, est le vrai père de son peuple. — Celui-ci ne doit donc point murmurer contre lui, mais profiter de ses avis pour acquérir les biens éternels.
2. (suite) L'apôtre continue ensuite la métaphore, et met, comme sous les yeux de ses auditeurs, la désolation de Jérusalem: "Le soleil", dit-il, "se changera en ténèbres et la lune en sang". Que signifie ce changement de la lune en sang ? Il me paraît indiquer un effroyable carnage; et ce langage était bien propre à consterner tous les esprits. "Et quiconque invoquera le nom du Seigneur, sera sauvé". Quiconque, dit-il; c'est-à-dire, sans qu'il l'explique, le prêtre, l'esclave et l'homme libre. "Car il n'y a plus en Jésus-Christ d'homme ni de femme, d'esclave ni d'homme libre". (Galates III, 28)
Et certes, toutes distinctions sont avec raison abolies sous l'Évangile, de même qu'elles subsistaient sous la loi mosaïque, parce qu'elle n'était que figurative. Et en effet, si, dans le palais impérial, le noble ne se distingue point du plébéien, et si chacun ne s'illustre que par ses œuvres et se recommande par son service, combien plus doit-il en être ainsi dans le christianisme ! "Quiconque invoquera le nom du Seigneur". Ce n'est pas sans raison que le prophète emploie ce terme; car Jésus-Christ nous assure que "tous ceux qui lui disent: Seigneur, Seigneur, ne seront point sauvés", et qu'il n'y aura d'élus que ceux qui le lui diront avec ce véritable amour qui repose sur une bonne vie et une grande confiance. Au reste, l'apôtre ne décourage point ses auditeurs, bien qu'il leur révèle de profonds mystères et qu'il ne leur cache point les terreurs des supplices éternels. Et comment ? Parce qu'il leur montre le salut dans l'invocation du nom du Seigneur.
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2. L'application de la prophétie de Joël à la conversion des gentils lui fournit ensuite d'heureux développements, et l'annonce qu'elle contient de la ruine de Jérusalem lui en fait tracer un lugubre et effrayant tableau.
3. Mais si le Seigneur châtie ainsi ses ennemis sur la terre, quels seront les supplices de l'enfer ? Et quoique ce sujet soit peu agréable à ses auditeurs, il est obligé de le traiter pour satisfaire aux devoirs de sa charge.
4. De là l'orateur est amené à se comparer au magistrat sévère qui maintient l'ordre dans la cité, et que le peuple maudit quelquefois, tandis qu'il n'a que des louanges et des applaudissements pour le riche citoyen qui lui prodigue les fêtes et les jeux. — Mais lequel des deux est réellement le plus utile ? — Le doute n'est pas possible; et de même l'évêque qui explique la loi divine, et qui montre la terrible sanction dans les menaces de l'enfer, est le vrai père de son peuple. — Celui-ci ne doit donc point murmurer contre lui, mais profiter de ses avis pour acquérir les biens éternels.
3. Que dites-vous, ô grand apôtre ? Vous placez le salut à côté de la croix ! Attendez un peu, et vous connaîtrez combien est grande la miséricorde du Sauveur Jésus. Car la vocation des gentils n'est pas une preuve moins éclatante de sa divinité que sa résurrection et ses miracles. Souvenez-vous aussi qu'un des attributs de Dieu est d'être infiniment bon; aussi Jésus-Christ dit-il: "Nul n'est bon, si ce n'est Dieu seul". (Luc XVIII, 19) Mais il punit également en Dieu, en sorte que sa bonté ne doit point favoriser en nous la paresse et la négligence. C'est ce que nous apprend admirablement l'apôtre quand il dit: "Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé".
Et maintenant je veux, en parlant de la ruine de Jérusalem et de l'effroyable vengeance que le Seigneur en tira, vous prémunir contre les marcionites et plusieurs autres hérétiques. Ils disent qu'en Jésus-Christ le Dieu était bon, et que l'homme était mauvais. Or, qui est l'auteur de ces maux ? L'homme mauvais a-t-il vengé le Dieu bon ? Nullement. C'est donc un être qui lui est étranger, ou bien le Dieu bon a fait ainsi éclater ses vengeances. Mais alors il est manifeste qu'il faut les rapporter au Père non moins qu'au Fils. C'est ce que prouvent, pour le Père, plusieurs passages de l'Évangile, et spécialement celui-ci où il est dit que le père de famille détruira sa vigne. (Matthieu XXI, 41) Il est également écrit du Fils qu'il fait ce commandement à ses serviteurs: "Quant à mes ennemis qui n'ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les et faites-les mourir devant moi". (Luc XIX, 27)
Dans un autre endroit, Jésus-Christ annonce les calamités qui accableront Jérusalem, calamités inouïes jusqu'alors, et qu'il prédit lui-même. Voulez-vous que je vous en rappelle quelques traits ? On vit une mère, épouvantable atrocité ! faire rôtir son propre enfant. Et quoi de plus lamentable qu'un tel fait ! Faut-il décrire les horreurs de la famine et de la peste ? Et il y eut des horreurs plus grandes encore. On foulait aux pieds les lois de la nature et celles de l'humanité, et les hommes se montraient plus cruels que les bêtes féroces. Or tous ces maux furent amenés par cette guerre sanglante que permirent le Seigneur et son Christ. Ces faits sont un bon argument contre les marcionites et contre ceux qui nient l'existence de l'enfer; et on peut s'en servir utilement pour confondre leur impudence. Et puis, cette dernière désolation ne surpasse-t-elle pas celle de la captivité; et la famine qu'elle occasionna ne fut-elle pas plus cruelle qu'à cette époque ? Certainement; et c'est de tous ces maux que Jésus-Christ lui-même a dit: "Cette tribulation sera telle qu'on n'en a jamais vu et qu'on n'en verra jamais de semblable". (Matthieu XXIV, 21)
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Dernière édition par ROBERT. le Ven 17 Jan 2014, 11:46 am, édité 1 fois (Raison : mise en forme)
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1. L'orateur explique le discours de l'apôtre saint Pierre, et en fait voir toutes les beautés d'ensemble et de détail. — D'abord ce n'est plus cet homme timide qui tremblait à la voix d'une servante, mais c'est un apôtre plein d'une noble hardiesse et d'une mâle éloquence.
2. L'application de la prophétie de Joël à la conversion des gentils lui fournit ensuite d'heureux développements, et l'annonce qu'elle contient de la ruine de Jérusalem lui en fait tracer un lugubre et effrayant tableau.
3. Mais si le Seigneur châtie ainsi ses ennemis sur la terre, quels seront les supplices de l'enfer ? Et quoique ce sujet soit peu agréable à ses auditeurs, il est obligé de le traiter pour satisfaire aux devoirs de sa charge.
4. De là l'orateur est amené à se comparer au magistrat sévère qui maintient l'ordre dans la cité, et que le peuple maudit quelquefois, tandis qu'il n'a que des louanges et des applaudissements pour le riche citoyen qui lui prodigue les fêtes et les jeux. — Mais lequel des deux est réellement le plus utile ? — Le doute n'est pas possible; et de même l'évêque qui explique la loi divine, et qui montre la terrible sanction dans les menaces de l'enfer, est le vrai père de son peuple. — Celui-ci ne doit donc point murmurer contre lui, mais profiter de ses avis pour acquérir les biens éternels.
3. (suite) Comment donc quelques-uns disent-ils que Jésus-Christ a remis aux Juifs la peine de leur déicide ? Cette objection est peu grave, et vous pouvez facilement la résoudre. Au reste, on ne pourrait ici rien inventer qui approchât de la réalité; et si le récit que nous en possédons était dû à une plume chrétienne, il serait permis de le soupçonner d'exagération. Mais on ne saurait s'inscrire en faux contre sa véracité, puisqu'il a pour auteur un Juif, très attaché à sa nation, et qui écrivait après la promulgation de l'Evangile. On voit en effet que dans toutes circonstances il s'attache à relever ses concitoyens. Concluons qu'il existe un enfer, et que Dieu est bon. Le récit des malheurs de Jérusalem vous a remplis d'effroi; eh ! Que sont ces maux en comparaison des supplices de l'enfer ? Mais voilà que de nouveau je vous deviens fâcheux et importun. Que faire à cela? Ma position l'exige. Un évêque ressemble à un maître sévère qui encourt la haine de ses élèves. Mais, puisque les ministres d'un roi exécutent ses ordres, même les plus rigoureux, ne serait-il pas absurde que, pour vous complaire, je négligeasse les devoirs de ma charge ?
Chacun a son œuvre à remplir; et le devoir du plus grand nombre est de se secourir mutuellement dans un esprit de compassion et de bienveillance, de douceur et de bonté. Le pasteur, au contraire, pour être utile à son troupeau, doit se montrer dur et sévère, fâcheux et importun. Car il fera le bien par d'austères remontrances plus que par d'agréables compliments. Tel est aussi le sort du médecin; et toutefois il est moins rude, parce que les bienfaits de son art se réalisent soudain, tandis que ceux de l'évêque se réservent pour l'éternité. Ainsi encore, le juge est odieux aux malfaiteurs et aux séditieux, et le législateur est importun à ceux que gêne la loi. Mais un accueil bien différent est réservé à celui qui flatte le peuple, qui l'amuse et qui lui prépare des jeux et des fêtes. Et en effet, quels applaudissements ne reçoivent pas ces riches citoyens qui donnent les jeux publics et se ruinent en prodigalités ! Aussi le peuple reconnaissant célèbre-t-il leurs louanges, et par honneur il tend les rues de riches tapisseries, illumine les maisons, porte des palmes et leur offre des couronnes et de somptueux vêtements. Le malade, au contraire, s'attriste en voyant le médecin, et le séditieux devient humble en présence du juge: il perd soudain sa pétulance et son audace, parce qu'il sait que le devoir de ce juge est de le châtier.
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc,
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES. Tome VIII, pp. 557-595. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Tome VIII, pp. 557-595
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gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
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