DE LA GENÈSE AU SENS LITTÉRAL (EXTRAITS). Par Saint Augustin.
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LIVRE IV.
LES JOURS DE LA CRÉATION.
DE LA GENÈSE AU SENS LITTÉRAL.
Par Saint Augustin.
CHAPITRE XXXIV. LA CRÉATION EST SIMULTANÉE,
SANS CESSER D'ÊTRE DIVISÉE EN SIX ÉPOQUES.
57. C'est avec raison que l'Apôtre, voulant exprimer avec quelle rapidité s'opérerait notre résurrection, a dit qu'elle aurait lieu en un clin d'oeil (1): de tous les mouvements physiques, aucun n'est plus rapide. Mais si le regard lancé par des yeux de chair est doué d'une vitesse si prodigieuse, que sera-ce du regard de l'esprit humain, du regard des anges ? Que sera-ce surtout de la Sagesse de Dieu, qui pénètre partout par sa pureté, que rien ne peut altérer (2)? Ainsi dans toutes les œuvres créées en même temps, on ne peut voir celle qui a dû précéder ou suivre l'autre qu'à la lumière de la Sagesse même qui a tout créé en ordre et du même coup.
1. Corinthiens XV, 52.
2. Sagesse VII, 24.
DE LA GENÈSE. COMMENTAIRES SUR L'ANCIEN TESTAMENT. Ouvrages tirés des Œuvres complètes de Saint Augustin, traduites pour la
première fois en français sous la direction de M. Raulx, Bar-Le-Duc, 1866, tome Quatrième p. 88-322. Cette traduction est l'œuvre de M. Citoleux.
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LIVRE V.
TOUT CRÉÉ EN MÊME TEMPS.
DE LA GENÈSE AU SENS LITTÉRAL.
Par Saint Augustin.
CHAPITRE III. LA CRÉATION A ÉTÉ SIMULTANÉE:
PREUVE TIRÉE DE CE PASSAGE COMPARÉ AU RÉCIT PRÉCÉDENT.
5. Une autre question se présente ici naturellement. L'Ecriture pouvait dire: Voici le livre des origines du ciel et de la terre, quand Dieu créa le ciel et la terre. Ces expressions nous auraient rappelé tous les êtres que renferme le ciel et la terre; car l'Ecriture désigne ordinairement sous les noms de ciel et de terre, auxquels parfois elle joint celui de la mer, l'ensemble de la création; et quelque fois même elle dit expressément: "Le ciel, la terre et tout ce qu'ils renferment (1):" par conséquent, à toutes les idées qu'éveillent ces mots nous aurions associé celle d'un jour; soit primitif, soit semblable à celui que le soleil produit par sa révolution.
Mais loin de s'exprimer ainsi, l'Écrivain sacré fait intervenir l'idée de jour qu'il place entre les deux autres. Il ne dit point: C'est ici le livre de la création du jour, du ciel et de la terre, comme il aurait fait s'il avait suivi l'ordre historique; il ne dit pas non plus: C'est ici le livre de la création du ciel et de la terre, lorsque Dieu fit le ciel et la terre et toute la verdure des champs; enfin il n'emploie pas ce tour: C'est ici le livre de la création du ciel et de la terre, lorsque Dieu fit le jour, le ciel et la terre et la verdure des champs. Il ne se sert pas de ces formes de langage les plus usitées, et s'exprime ainsi: "C'est là le livre des origines du ciel et de la terre, quand le jour fut fait, et que Dieu fit le ciel et la terre avec toute la verdure des champs," comme s'il voulait nous révéler que Dieu fit le ciel et la terre avec la verdure des champs à la même époque qu'il fit le jour.
1. Psaume CXLV,6.
DE LA GENÈSE. COMMENTAIRES SUR L'ANCIEN TESTAMENT. Ouvrages tirés des Œuvres complètes de Saint Augustin, traduites pour la
première fois en français sous la direction de M. Raulx, Bar-Le-Duc, 1866, tome Quatrième p. 88-322. Cette traduction est l'œuvre de M. Citoleux.
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TOUT CRÉÉ EN MÊME TEMPS.
DE LA GENÈSE AU SENS LITTÉRAL.
Par Saint Augustin.
CHAPITRE III . LA CRÉATION A ÉTÉ SIMULTANÉE:
PREUVE TIRÉE DE CE PASSAGE COMPARÉ AU RÉCIT PRÉCÉDENT.
6. Or dans le récit qui ouvre la Genèse, l'Ecriture nous révèle la création d'un jour primitif et elle le compte: puis elle cite le deuxième, où le firmament fut créé ; le troisième où la terre et la mer parurent sous leurs formes déterminées et où la terre produisit ses arbres et ses plantes. Ne voit-on pas ici apparaître clairement cette simultanéité dans la création divine, que j'ai cherché à prouver plus haut, puisque la période des six jours, où l'Ecriture expose avec ordre la création et l'achèvement des oeuvres de Dieu, se résume à présent en un seul jour qui comprend la formation du ciel et de la terre et la naissance de la végétation ? On ne saurait voir ici un jour semblable aux nôtres.
Il suffit, comme je viens de le dire, de se rappeler qu'antérieurement à la révolution diurne du soleil, Dieu commanda à la terre de produire ses plantes et sa verdure. Ainsi donc la simultanéité de la création n'est plus une vérité empruntée à un autre livre de l'Ecriture (1): à la seconde page de la Genèse, nous trouvons un témoignage qui nous invite à remonter jusqu'à ce principe, dans ces paroles: "Quand le jour fut fait, Dieu fit le ciel et la terre avec la verdure des champs." Concevez donc bien que ce jour s'est renouvelé sept fois pour produire les sept jours; puis en entendant dire qu'au moment où le jour se fit tout se fit du même coup, essayez, si vous le pouvez, de comprendre que ce renouvellement s'est accompli en dehors de la succession lente et régulière du temps; si vous ne pouvez aller jusque-là, abandonnez ces théories à la méditation des esprits capables de les entendre.
Pour vous, marchez sous la conduite de l'Écriture, qui ne vous laisse point à votre faiblesse et qui, comme une mère, sait ralentir ses pas avec le vôtre. Son langage, en effet, a une hauteur qui étonne l'orgueil, une profondeur qui épouvante les esprits attentifs, une vérité qui soutient les forts et une grâce qui nourrit les plus petits.
1. Ecclésiastique XVIII, 1.
DE LA GENÈSE. COMMENTAIRES SUR L'ANCIEN TESTAMENT. Ouvrages tirés des Œuvres complètes de Saint Augustin, traduites pour la première
fois en français sous la direction de M. Raulx, Bar-Le-Duc, 1866, tome Quatrième p. 88-322. Cette traduction est l'œuvre de M. Citoleux.
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CHAPITRE V. L'ORDRE DES CRÉATIONS DIVINES PENDANT LES SIX JOURS
N'EST PAS CHRONOLOGIQUE: C'EST UN ENCHAÎNEMENT DE CAUSES ET D'EFFETS
12. Les êtres ayant été créés, leurs mouvements commencèrent à marquer le cours du temps. Aussi chercher le temps avant les créatures, ce serait chercher le temps avant le temps même: car s'il n'y avait aucun être, esprit ou corps, qui fût animé d'un mouvement dont la durée actuelle serait une transition entre le passé et l'avenir, le temps n'existerait pas. Or, la première condition du mouvement et de la créature est apparemment l'existence de cette créature même. Le temps a donc commencé avec elle plutôt qu'elle avec le temps: mais tous deux ont Dieu pour auteur. Tout en effet vient de lui, tout est par lui et en lui (1). Quand je dis que le temps a commencé avec la créature, je n'entends point que le temps ne soit pas lui-même une création, puisqu'il est le mouvement même qui marque le passage d'un état à un autre chez les créatures, d'après cette suite d'effets qu'amènent les lois établies par Dieu, qui gouverne tout comme il a tout créé.
Par conséquent, quand nous remontons par la pensée à la condition première des ouvrages dont Dieu s'est reposé le septième jour, il ne faut songer ni à la durée que mesure le mouvement diurne du soleil, ni même à la manière dont Dieu produit aujourd'hui les êtres; il faut voir comment Dieu a fait les créatures qui ont déterminé la marche du temps, comment il a tout produit à la fois et établi du même coup l'ordre universel, non d'après certaines périodes de temps, mais par la subordination des effets à leurs causes, de telle sorte que la création à été simultanée et tout ensemble conduite à sa perfection, selon le type du nombre six qui sert à caractériser ce jour.
1. Romains XI, 36.
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CHAPITRE V. L'ORDRE DES CRÉATIONS DIVINES PENDANT LES SIX JOURS
N'EST PAS CHRONOLOGIQUE: C'EST UN ENCHAÎNEMENT DE CAUSES ET D'EFFETS.
13. Ce n'est donc point dans une série d'époques, mais dans un ordre logique que fut créée d'abord cette matière informe, mais susceptible de se former, la substance des corps et celle des esprits, destinée à servir comme de fond à toutes les œuvres divines; elle ne put être modifiée avant d'être, et elle ne fut modifiée que par le Dieu souverain et véritable, principe des choses. Cette matière première, faite par Dieu avant la création du jour, a pu être appelée ciel et terre, parce que le ciel et la terre en furent composés; ou elle a été représentée par "la terre invisible, sans ordre, et par l'abîme ténébreux," comme nous l'avons développé dans le premier livre.
DE LA GENÈSE. COMMENTAIRES SUR L'ANCIEN TESTAMENT. Ouvrages tirés des Œuvres complètes de Saint Augustin, traduites pour la
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CHAPITRE V. L'ORDRE DES CRÉATIONS DIVINES PENDANT LES SIX JOURS
N'EST PAS CHRONOLOGIQUE : C'EST UN ENCHAÎNEMENT DE CAUSES ET D'EFFETS.
14. Parmi les êtres qui furent tirés de cette substance nue et qui méritent encore mieux le nom de créations, ou d'œuvres, se fit d'abord le jour. La prééminence appartenait, en effet, aux êtres capables de connaître la créature dans le Créateur, au lieu de remonter de la créature à son auteur. Ensuite apparaît le firmament, et avec lui le monde physique commence. En troisième lieu, la mer et la terre s'organisent, et la végétation est renfermée, si j'ose ainsi dire, virtuellement dans le sol. C'est à ce titre, en effet, que la terre, au commandement de Dieu, produisit les herbes et les plantes avant qu'elles eussent pris naissance; elle contenait tous les germes qui avec le temps devaient se développer dans les proportions assignées à chaque espèce. Puis, quand le séjour fut prêt, les luminaires du ciel furent créés le quatrième jour, afin que la région supérieure de l'univers fût ornée des corps destinés à se mouvoir dans l'enceinte du monde. Au cinquième jour l'eau, l'élément qui a le plus d'affinité avec l'air et le ciel, produisit, au commandement de Dieu, ses habitants, je veux dire les poissons et les oiseaux: et cette création contint virtuellement tous les êtres qui devaient régulièrement se succéder avec le temps. Au sixième jour, le dernier des éléments produisit les derniers-nés de la création, la terre produisit les animaux terrestres, qui renfermaient virtuellement aussi tous les animaux que la suite des temps devait faire naître.
DE LA GENÈSE. COMMENTAIRES SUR L'ANCIEN TESTAMENT. Ouvrages tirés des Œuvres complètes de Saint Augustin, traduites pour la première
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CHAPITRE V. L'ORDRE DES CRÉATIONS DIVINES PENDANT LES SIX JOURS
N'EST PAS CHRONOLOGIQUE: C'EST UN ENCHAÎNEMENT DE CAUSES ET D'EFFETS.
15. Le jour, tel que nous l'avons désigné, fut instruit de cet enchaînement des œuvres divines: cette révélation le fit assister, pour ainsi dire, à six reprises différentes, aux harmonies de la création, et produisit ainsi comme une période de six jours, quoique ce soit le même jour qui contemple la création, telle qu'elle s'accomplit dans la puissance divine, telle ensuite qu'elle s'aperçoit dans les œuvres de Dieu, et qui la ramène à sa fin, l'amour divin, établissant ainsi le soir, le matin, le midi, qui divisent chaque création, non d'après la chronologie, mais selon l'ordre qui préside à leur développement. Ce même jour reproduisit au point de vue intellectuel le repos que prit le Créateur après l'achèvement de toutes ses œuvres, et qui, à ce titre, n'eut pas de soir, et il mérita d'être béni et sanctifié. Voilà pourquoi le nombre sept est en quelque sorte consacré au Saint-Esprit: l'Écriture le célèbre (1); l'Église s'en souvient.
1. Isaïe XI, 2-3.
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CHAPITRE V. L'ORDRE DES CRÉATIONS DIVINES PENDANT LES SIX JOURS
N'EST PAS CHRONOLOGIQUE: C'EST UN ENCHAÎNEMENT DE CAUSES ET D'EFFETS.
16. C'est donc ici le livre des origines de la terre et des cieux, en ce sens que Dieu fit au commencement le ciel et la terre, comme une substance perfectible, qui devait, à son commandement, prendre des formes spéciales, et qui précéda ces modifications, non dans le temps, mais en principe. Car, au moment qu'elle prit ses formes le jour naquit, et quand le jour naquit, Dieu fit le ciel et la terre, et la verdure des champs, avant qu'elle poussât sur la terre, et l'herbe des champs avant qu'elle prit naissance. Nous avons sur ce sujet développé notre pensée, sans préjudice des idées plus claires, plus conformes à la vérité, qui ont pu ou qui pourront être émises.
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CHAPITRE VI. PEUT-ON INFÉRER, DE CE QU'IL N'AVAIT POINT
ENCORE PLU SUR LA TERRE, QUE LA CRÉATION EST SIMULTANÉE ?
17. Quant au passage suivant: "car Dieu n'avait point encore fait tomber la pluie sur la terre et il n'y avait point d'homme pour cultiver la terre," il est assez difficile d'en découvrir la signification et la portée. Ne dirait-on pas que si Dieu fit alors la végétation et les herbes avant qu'elles eussent poussé leur jet, c'est que la pluie n'était pas encore tombée sur la terre ? S'il eût fait les herbes à la suite de la pluie, elles auraient paru avoir ce phénomène plutôt que sa puissance pour cause. Mais ce qui vient à la suite de la pluie en a-t-il moins Dieu pour principe ? Comment entendre aussi qu'il n'y avait point d'homme pour travailler la terre? Dieu n'avait-il pas créé l'homme le sixième jour ? Ne s'était-il pas reposé le septième de toutes ses œuvres ?
Ne faudrait-il voir dans ces paroles qu'un résumé de ce qui précède, par la raison qu'au moment où Dieu fit toute la verdure des champs et toutes les herbes, la pluie n'était point encore tombée, ni l'homme créé ? Dieu en effet fit les plantes le troisième jour et l'homme le sixième. Mais, quand Dieu fit la verdure et les herbes avant qu'elles eussent poussé, non seulement il n'y avait point d'hommes pour travailler le sol, mais il n'y avait pas même d'herbe, puisqu'elle fut créée, selon le témoignage de l'Écriture, avant de prendre naissance. Serait-ce que Dieu l'aurait faite le troisième jour, précisément parce qu'il n'existait pas encore d'homme dont le travail pût la faire naître ? Mais que de plantes, que d'arbres naissent sur la terre grâce au travail de l'homme !
DE LA GENÈSE. COMMENTAIRES SUR L'ANCIEN TESTAMENT. Ouvrages tirés des Œuvres complètes de Saint Augustin, traduites pour
la première fois en français sous la direction de M. Raulx, Bar-Le-Duc, 1866, tome Quatrième p. 88-322. Cette traduction est l'œuvre de M. Citoleux.
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CHAPITRE VI. PEUT-ON INFÉRER, DE CE QU'IL N'AVAIT POINT
ENCORE PLU SUR LA TERRE, QUE LA CRÉATION EST SIMULTANÉE ?
18. L'Écriture aurait-elle voulu signaler à la fois l'absence de la pluie et du travail de l'homme ? Car, sans aucun travail de l'homme, la pluie suffit parfois à faire pousser l'herbe; mais il y a aussi des herbages que la pluie, sans le concours de l'homme, ne saurait produire. Ainsi cette double cause est aujourd'hui nécessaire à la production générale des herbes, mais alors elle ne s'exerça pas: Dieu les créa par la puissance de son Verbe, en dehors de toute pluie comme de toute culture. Il les crée sans doute encore aujourd'hui, mais avec le concours de l'homme et de la pluie, "quoique celui qui plante et celui qui arrose ne soient rien, mais Dieu seul qui donne l'accroissement (1)."
1. Corinthiens III, 7.
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CHAPITRE VI. PEUT-ON INFÉRER, DE CE QU'IL N'AVAIT POINT
ENCORE PLU SUR LA TERRE, QUE LA CRÉATION EST SIMULTANÉE ?
19. Que signifie encore cette source qui jaillissait de la terre et qui en arrosait toute la surface ? Cette source jaillissait avec tant d'abondance, qu'elle aurait pu tenir lieu de pluie à toute la terre, comme fait le Nil en Égypte. Dès lors pourquoi citer comme un miracle que Dieu eût créé les herbes avant qu'il eût plu, quand la source qui inondait la terre produisait le même effet que la pluie ? Lors même que l'herbe eût poussé moins haut, elle n'en aurait pas moins poussé. L'Écriture ici n'abaisserait-elle pas son langage jusqu'à la portée des faibles, selon sa coutume, tout en faisant entendre à ceux qui ont assez de force pour la pénétrer une vérité plus profonde ?
Dans le passage qui précède, elle a parlé d'un jour pour nous révéler que Dieu fit un jour et qu'il créa le ciel et la terre quand ce jour fut fait: elle nous faisait ainsi concevoir, dans les limites de notre intelligence, que Dieu créa tout ensemble, quoique la période des six jours semble impliquer des époques bien déterminées; de même ici, après avoir raconté que Dieu fit, en même temps que le ciel et la terre, toute la verdure des champs, avant qu'elle fût sur la terre, toutes les herbes, avant qu'elles eussent poussé, l'Écriture ajoute: "Dieu en effet n'avait point encore fait tomber la pluie sur la terre et il n'y avait point d'homme qui travaillât la terre;" elle semble nous dire Dieu n'a point alors fait les herbes comme il les crée aujourd'hui, avec le concours de la pluie et du travail de l'homme. Elles poussent aujourd'hui dans un certain intervalle de temps; mais il n'en était pas de même au moment où Dieu créa du même coup tous les êtres, avec lesquels le temps a commencé.
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CHAPITRE VII. DE LA SOURCE QUI ARROSAIT LA SURFACE DE LA TERRE.
20. J'arrive à ce passage: "Une source jaillissait de la terre et en arrosait toute la surface." Il indique, selon moi, le moment où se forment, selon les progrès réguliers du temps, les êtres sortis de l'état primitif dans lequel tout avaient été créé. Il était naturel de commencer par l'élément où prennent naissance toutes les espèces d'animaux, d'herbes et d'arbres, pour se développer, dans le temps, selon les proportions qui leur sont assignées. En effet, les semences dont se forment et la chair et le bois sont des liqueurs et se développent dans un milieu liquide: elles renferment des éléments très actifs et tirent une vertu inépuisable de ces œuvres achevées dont Dieu se reposa le septième jour.
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TOUT CRÉÉ EN MÊME TEMPS.
DE LA GENÈSE AU SENS LITTÉRAL.
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CHAPITRE VII . DE LA SOURCE QUI ARROSAIT LA SURFACE DE LA TERRE.
21. Mais quelle est cette source assez riche pour arroser toute la surface de la terre ? C'est une question qui mérite d'être posée. Si elle a existé et qu'elle se soit cachée ou tarie, il faut en découvrir la raison: car, on ne voit plus de source qui arrose ta surface du globe. C'est peut-être par un juste châtiment du péché que cette source merveilleuse a cessé de jaillir, afin d'enlever au sol sa facile fécondité et d'augmenter les peines des hommes. L'esprit humain pourrait s'arrêter à cette conjecture, malgré le silence des livres saints, si une pensée ne s'offrait naturellement à l'esprit: c'est que le péché, qui condamna l'homme au travail, ne fut commis qu'après un séjour délicieux dans le Paradis.
Or le Paradis possédait lui-même une source immense, dont nous parlerons bientôt en détail; il en sortait, au langage de l'Écriture, quatre grands fleuves, connus des gentils. Où était donc cette source, où étaient ces fleuves, quand une source immense jaillissait dé la terre et suffisait pour en arroser la surface ? Assurément un de ces fleuves, le Géon qui passe pour le Nil, n'arrosait point alors l’Égypte, puisqu'une source unique jaillissait de la terre, et inondait non seulement l'Égypte, mais encore la surface du globe.
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DE LA GENÈSE AU SENS LITTÉRAL.
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CHAPITRE VII. DE LA SOURCE QUI ARROSAIT LA SURFACE DE LA TERRE.
22. Faut-il croire que Dieu voulut d'abord n'employer qu'une source d'eau immense pour arroser toute la terre, afin que les êtres, dont il avait déposé les germes dans l'eau, se fécondassent à l'aide de cet élément, et acquissent avec le temps un développement tel que le nombre des jours fût dans un juste rapport avec la variété des espèces ? Après avoir planté le Paradis aurait-il arrêté cette source pour multiplier les sources sur la terre, comme nous le voyons aujourd'hui ? De la source unique qui jaillissait dans le Paradis, aurait-il fait sortir les quatre grands fleuves, afin que le reste de la terre, déjà peuplé des êtres de diverses espèces qui se développaient dans la période du temps exigée par leur nature, fût pourvu de sources et de fleuves à son tour; et le Paradis, ce parc choisi de Dieu, aurait-il eu le privilège de faire sortir de sa source quatre fleuves ?
Est-il plus probable que l'unique source du Paradis avait d'abord un jet considérable et que Dieu s'en servit pour arroser toute la terre, afin de la féconder et de lui faire produire, dans une période de temps régulier, les espèces de plantes qu'il avait créées toutes ensemble; qu'ensuite il arrêta en ce lieu ce jet d'eau énorme, afin que les fleuves et les ruisseaux sortissent de différentes sources dans les différents contrées; et qu'enfin dans le pays même d'où elle jaillissait, au moment qu'elle n'arrosait plus la surface du globe, mais donnait seulement naissance à quatre fleuves, il planta le Paradis pour y placer l'homme ?
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CHAPITRE VIII. POURQUOI SUPPLÉER PAR DES
CONJECTURES AU SILENCE DES LIVRES SAINTS ?
23. L'Écriture n'a pas exposé dans tous les détails les origines du temps au début de la création primitive, ni la suite des lois d'après lesquelles se développent les êtres qui furent créés d'abord, puis achevés le sixième jour: elle a raconté ces faits dans la mesure qu'il a plu au Saint-Esprit, lequel faisait écrire les évènements capables tout ensemble de révéler le passé et de figurer l'avenir. Conjecturons donc dans notre ignorance les faits que l'Esprit-Saint a négligés sciemment; et travaillons dans la mesure de nos forces et de la grâce que Dieu nous fait, à écarter la pensée qu'il y ait dans les saints Livres des absurdités et des contradictions qui, choquant le jugement du lecteur et lui faisant croire que les faits racontés par l'Écriture sont impossibles, le feraient renoncer à la foi où l'empêcheraient de l'embrasser.
DE LA GENÈSE. COMMENTAIRES SUR L'ANCIEN TESTAMENT. Ouvrages tirés des Œuvres complètes de Saint Augustin, traduites pour la
première fois en français sous la direction de M. Raulx, Bar-Le-Duc, 1866, tome Quatrième p. 88-322. Cette traduction est l'œuvre de M. Citoleux.
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LIVRE V.
TOUT CRÉÉ EN MÊME TEMPS.
DE LA GENÈSE AU SENS LITTÉRAL.
Par Saint Augustin.
CHAPITRE IX. IL EST DIFFICILE DE CONCEVOIR UNE
SOURCE CAPABLE D'ARROSER LA TERRE ENTIÈRE.
24. Quand nous cherchons à comprendre dans quel sens l'Écriture a dit qu' "une source jaillissait de la terre et en arrosait toute la surface," il ne faut pas y voir pour cela un phénomène impossible: si notre explication renferme une impossibilité, qu'on en cherche soi-même une autre pour démontrer la véracité de l'Écriture, véracité incontestable, quand même elle ne serait pas démontrée. Si en effet on raisonne dans le but de la convaincre d'erreur, on ne dira soi-même rien de vrai sur la création et le gouvernement du monde, ou, si l'on rencontre la vérité, on taxera l'Écriture d'erreur sans la comprendre. Je suppose, par exemple, qu'on prétende ici qu'il était impossible qu'une source unique, si énorme qu'on voudra, suffit à arroser la terre entière, par la raison que, si elle n'arrosait pas les montagnes, elle n'arrosait pas toute la terre, et que si elle arrosait les montagnes, loin de porter avec elle la fécondité, elle exerçait les ravages d'un déluge par conséquent que la terre en cet état était une mer et n'était point encore distincte des eaux.
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TOUT CRÉÉ EN MÊME TEMPS.
DE LA GENÈSE AU SENS LITTÉRAL.
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CHAPITRE X. COMMENT PEUT-ON EXPLIQUER CE PHÉNOMÈNE ?
25. On peut répondre que cette inondation pouvait être périodique, comme celle du Nil qui tour-à-tour couvre les plaines de l'Égypte et rentre dans son lit. Peut-être objectera-t-on quel la crue annuelle de ce fleuve tient aux pluies et aux neiges de je ne sais quelle contrée lointaine et inconnue, soit: mais que dire du flux et du reflux dans l'Océan, de la marée qui tour-à-tour découvre ou envahit certaines plages sur une longue étendue ? Je ne parle pas de ces sources intermittentes qui, par un singulier phénomène, tantôt coulent avec une telle abondance, dit-on, qu'elles arrosent tout un pays, tantôt laissent à sec les puits les plus profonds et fournissent à peine assez d'eau pour boire. Pourquoi donc trouverait-on étrange qu'un gouffre, soumis au flux et au reflux, ait arrosé la terre par une inondation périodique ?
D'ailleurs si l'Écriture, laissant de côté la mer dont les flots salés enveloppent évidemment le globe de leur immense ceinture, n'a voulu parler que des lacs intérieurs d'où sortent par des canaux souterrains ou des infiltrations les ruisseaux et les sources, pour s'échapper les uns sur un point, les autres sur un autre, et qu'elle ait compris dans ce gouffre immense, sous le nom d'une source unique, toutes les sources du globe, à cause de l'identité de leur nature; si, dis-je, on suppose que cette source jaillissait de la terre par les mille ouvertures des antres ou par les crevasses du sol, et que, se divisant en filets innombrables, elle se répandait sur la terre sans former une nappe d'eau comme la mer ou les lacs, mais en courant, comme les rivières, dans un lit sinueux qu'elle franchissait pour inonder les alentours, pourra-t-on ne pas concevoir un pareil phénomène, à moins d'avoir le travers d'un esprit pointilleux ?
Il est naturel de penser qu'il est dit de la terre quelle était arrosée sur toute sa surface comme on dit d'une robe à raies qu'elle est tout teinte, d'autant plus que la terre dans sa nouveauté, tout en étant accidentée, se composait probablement de vastes plaines où les eaux pouvaient courir et se répandre en liberté.
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TOUT CRÉÉ EN MÊME TEMPS.
DE LA GENÈSE AU SENS LITTÉRAL.
Par Saint Augustin.
CHAPITRE X. COMMENT PEUT-ON EXPLIQUER CE PHÉNOMÈNE ?
26. Quelle a été la grandeur de cette source ou comment s'est-elle multipliée ? Est-ce parce qu'elle jaillissait quelque part d'un seul jet, ou qu'elle forme dans les profondeurs de la terre un vaste et unique réservoir, d'où s'échappent les eaux de tous les sources grandes et petites, que l'Ecriture a parlé d'une source qui sortait de la terre, en se partageant de tous tes côtés, et qui arrosait la surface du globe ? Ou bien n'est-il pas plus probable que le singulier a été mis pour le pluriel, puisque le mot est employé sans indication de nombre: fons et non pas unus fons; et qu'ainsi il faudrait entendre par là une multitude de sources qui arrosaient, sur différents points du globe, celles-ci une contrée, celles-là une autre; comme on dit le soldat pour désigner une armée, comme l'Ecriture elle-même signale parmi les plaies de l'Égypte la grenouille et la sauterelle (1), quoiqu'il y en eût un nombre incalculable ? Le problème ainsi posé ne vaut pas la peine qu'on s'y arrête plus longtemps.
1. Psaume CIV, 34.
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DE LA GENÈSE AU SENS LITTÉRAL.
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CHAPITRE XI. LA CRÉATION FUT INSTANTANÉE,
LE GOUVERNEMENT DU MONDE NE PEUT L'ÊTRE.
27. Revenons donc avec une attention nouvelle à la théorie que nous avons déjà présentée, afin d'en vérifier l'exactitude dans tous les détails nous avons dit que Dieu, lorsqu'il créa primitivement les êtres et fit les oeuvres dont il se reposa le septième jour, n'agit pas de la même manière qu'il agit encore aujourd'hui en réglant l'ordre de l'univers. Alors, en effet, il créa tout à la fois sans le moindre intervalle de temps: aujourd'hui il agit dans ces périodes régulières selon lesquelles les astres exécutent leurs mouvements d'orient en occident, le ciel passe de l'été à l'hiver, et les plantes, sous l'influence de la température, poussent, croissent, verdissent et se dessèchent; chez les animaux mêmes la gestation et l'enfantement sont soumis à des époques fixes, et leur existence traverse différents âges avant d'atteindre la vieillesse et la mort.
Or, quel est l'auteur de ces mouvements dans la nature, sinon Dieu, encore qu'il n'y soit pas soumis lui-même ? Le temps, en effet, n'a pas de prise sur lui. L'Ecriture a donc distingué entre les œuvres de Dieu, celles dont il se reposa le septième jour, et celles qu'il accomplit encore aujourd'hui: elle arrête son récit, pour avertir qu'elle a exposé les premières et qu'elle va expliquer les secondes dans leur ordre. "Voici, dit-elle, le livre des origines du ciel et de la terre, quand Dieu fit le ciel et la terre, toute la verdure des champs avant qu'il y en eût sur la terre, toutes les herbes de la terre avant qu'elle eussent poussé. Car Dieu n'avait point encore fait pleuvoir sur la terre et il n'y a point d'homme pour la travailler." Ici commence l'exposition des nouveaux actes de Dieu: "Une source jaillissait de la terre et en arrosait toute la surface." Cette source et les autres œuvres dont parle désormais l'Ecriture, se font dans une durée successive, et non toutes ensemble.
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CHAPITRE XII. DU TRIPLE POINT DE VUE SOUS LEQUEL
ON DOIT CONSIDÉRER LES ŒUVRES DE DIEU.
28. La création offre donc un point de vue tout différent, selon que l'on considère le type éternel des êtres dans le Verbe de Dieu, les ouvrages composés avant le repos du septième jour, enfin les mouvements que Dieu accomplit aujourd'hui encore dans l'univers. De ces trois ordres de choses, le dernier seul nous est découvert par les sens et par l'expérience. Quant aux deux autres, si élevés au-dessus du domaine des sens et des idées naturelles à l'esprit humain, il faut d'abord y croire sur l'autorité de la parole divine, puis, à l'aide de nos connaissances, chercher à les comprendre avec plus ou moins de succès, selon la portée de notre esprit et l'abondance des grâces divines.
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CHAPITRE XIII. AVANT D'ÊTRE CRÉÉS, TOUS
LES ÊTRES ÉTAIENT DANS LA SAGESSE DE DIEU.
29. Sur ces principes divins, immuables, éternels, que la Sagesse de Dieu, par qui tout a été fait, connaissait avant qu'ils eussent été réalisés dans l'univers, l'Ecriture s'exprime en ces termes: "Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu et le Verbe était Dieu. Il était dès le commencement en Dieu. Toutes choses ont été faites par lui et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans lui (1)." Or, l'extravagance peut-elle aller jusqu'à soutenir que Dieu n'a pas fait les choses qu'il connaissait ? S'il les connaissait, où pouvait-il les connaître, sinon en lui-même, uni a son Verbe, par qui tout a été fait ? S'il les avait vues en dehors de lui, qui l'en aurait instruit ? "Qui donc a connu les pensées du Seigneur ? Qui l'a aidé de ses conseils ? Qui lui a donné le premier et sera rétribué ? Car, c'est de lui, par lui et en lui que sont toutes choses (2)."
1. Jean, I, 3-4.
2. Rom. XI, 34-36.
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CHAPITRE XIII. AVANT D'ÊTRE CRÉÉS, TOUS
LES ÊTRES ÉTAIENT DANS LA SAGESSE DE DIEU.
30. Du reste cette pensée est mise dans tout son jour par les paroles qui viennent immédiatement après: "Ce qui a été fait est vie en lui et la vie était la lumière des hommes (3)." En effet les êtres raisonnables, parmi lesquels se range l'homme fait à l'image de Dieu, ne trouvent leur véritable lumière que dans le Verbe, par qui tout a été fait, lorsque leur âme purifiée du péché et délivrée de l'erreur, est entrée en communication avec lui.
3. Jean I, 4.
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CHAPITRE XV. COMMENT LES CHOSES SONT-ELLES VIE EN DIEU ?
33. Mais en supposant qu'il faille lire: "Ce qui a été fait, est vie en lui," il nous reste à éclaircir comment ce qui a été fait est en lui vie. Or, c'est dans son essence qu'il a tout vu, quand il a tout fait, et il l'a fait comme il l'a vu; il ne voyait pas les êtres en dehors de lui; c'est en lui-même qu'il compta toutes les choses qu'il fit. Cette vue de la création n'était pas différente chez le Père et le Fils: elle était une comme leur substance.
Voici comment la Sagesse elle-même, par qui tout a été créé, est dépeinte dans le livre de Job: "Mais d'où vient donc la Sagesse ? et quel est le lieu de l'intelligence ? Les mortels n'en connaissent pas le chemin et elle ne se trouve pas chez les hommes." Un peu plus bas il ajoute: "Nous avons ouï sa gloire: le Seigneur nous a découvert le chemin de la Sagesse et il sait où elle est. C'est lui qui a achevé tout ce qui existe sous les cieux; il connaît tout ce que la terre contient, tout ce qu'il a fait. Il a pesé les vents, il a mesuré les eaux, quand il les fit, et comme il les a vus il les a comptés. (2)" Ces témoignages prouvent que les choses étaient connues du Créateur, avant d'être créées.
Elles étaient d'autant plus parfaites dans l'intelligence divine, qu'elles y étaient plus conformes à la vérité éternelle et immuable. Il suffit sans doute de savoir ou du moins de croire fermement que Dieu a créé l'univers: cependant nul n'est assez dénué d'intelligence pour penser que Dieu ait fait des choses qu'il ne connaissait pas. Or, s'il connaissait les choses avant de les faire, elles étaient évidement connues de lui, avant d'être créées, selon le mode dont elles subsistent éternellement, invariablement, et qui les confond avec la vie elle-même: mais elles ont été créées selon le mode d'existence assigné à chaque être d'après son espèce.
2. Job XXVIII, 12; 22-25.
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CHAPITRE XVI. DIEU EST PLUS FACILE À CONNAÎTRE QUE LES CRÉATURES.
34. Cet Être éternel, immuable, ce Dieu qui existe par lui-même, comme il l'a révélé à Moïse en lui disant: "Je suis l'Être (1)," a sans doute une nature bien différente des créatures qu'il a faites; il possède en effet l'être véritable et par lui-même, en ce qu'il est toujours de la même manière, et que, loin de changer en acte, il ne peut changer même virtuellement; aucune de ses créatures ne peut se produire ni subsister en possédant comme lui la plénitude de l'être: car il ne saurait les faire sans les connaître, ni les connaître sans les voir, ni les voir sans les contenir en lui: or, il ne peut contenir en lui-même des êtres qui ne sont pas encore formés, qu'autant qu'il ne l'est pas lui-même. Son essence ineffable ne peut se définir que grossièrement dans les langues humaines, à l'aide de termes empruntés aux idées de temps et d'espace, pour dépeindre Celui qui est avant l'espace et le temps.
Cependant le Créateur est plus près de nous qu'une foule de ses créatures. C'est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être (2); quant aux créatures, la plupart sont éloignées de notre raison par la distance même que la matière met entre les esprits et les corps; puis, notre raison elle-même est impuissante à voir au sein de Dieu les principes qui ont présidé à leur formation, et à découvrir ainsi, en dehors de l'expérience, leur nombre, leurs propriétés, leur grandeur véritable. Enfin, ils échappent même à nos sens, parce qu'ils sont trop loin ou que d'autres corps viennent se placer entre eux et nos organes, et nous empêchent de les voir ou de les toucher.
Ainsi on les découvre avec plus de peine que leur auteur, et tout ensemble il y a un bonheur incomparablement plus élevé à voir d'un coup par le moindre rayon des perfections divines, qu'à embrasser dans sa science toutes les merveilles de l'univers. C'est donc avec raison que la Sagesse adresse ces reproches aux investigateurs du siècle: "Si leur génie, dit-elle, a été assez puissant pour pénétrer l'univers, comment n'en ont-ils pas découvert le Seigneur plus facilement encore ? (1)" Nos yeux ne peuvent découvrir les fondements de la terre, mais Celui qui les a posés est tout près de notre intelligence.
1. Exode III, 14.
2. Actes XVII, 28.
1. Sagesse XIII, 9.
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CHAPITRE XVII. DES EXPRESSIONS: AVANT LE SIÈCLE, DEPUIS LE SIÈCLE, DANS LE SIÈCLE.
35. Considérons maintenant les êtres que Dieu a créés tous ensemble et les œuvres dont il s'est reposé le septième jour: nous examinerons ensuite les œuvres où son activité se fait sentir aujourd'hui encore. Pour lui, il existe avant tous les siècles; ce qui existe depuis le siècle, est ce qui existe depuis l'origine des siècles, comme le monde lui-même; et ce qui est dans le siècle désigne pour nous tout ce qui y naît. Aussi après avoir dit: "Tout a été fait par lui et sans lui rien n'a été fait," l'Evangile ajoute un peu plus bas: "Il était dans le monde, et le monde a été fait par lui (2)."
Le monde est ici l'ouvrage dont l'Écriture a dit ailleurs: "O Dieu, vous avez fait le monde d'une matière sans forme (3)." Le monde est souvent appelé dans l'Écriture, comme nous l'avons remarqué, ciel et terre: c'est l'ouvrage que Dieu fit, lorsque le jour fut créé. Nous avons traité ce sujet avec tout le développement qu'il nous a paru comporter, cherchant à expliquer que, dans sa création primitive, le monde a dû s'achever en six jours avec tout ce qu'il contient, qu'en même temps il s'est fait avec le jour, et qu'ainsi tout concourt à prouver que Dieu a créé tout ensemble (4).
2. Jean I, 3;10.
3. Sagesse XI, 18.
4. Ecclésiastique XVIII, 1.
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